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La genèse

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DESCRIPTION

Un livre passionnant qui nous éclaire sur le caractère de la révélation spirite, nous dévoile les mystères de la création des planètes et de notre système solaire. Galilée, dans un message somptueux, nous décrit l’espace et ses mondes infinis. Nous assistons à la Genèse de la Terre, à la naissance des êtres organiques et à l’incarnation de l’homme. Dans la deuxième partie, Allan Kardec nous donne la clé d’une foule de phénomènes incompris, nous explique la nature et les propriétés des fluides et fait ainsi tomber le mythe des miracles. Dans la dernière partie, il aborde les prédictions contenues dans l’Evangile et nous apporte de précieuses révélations sur l’avenir de la Terre et de l’Humanité.

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Allan Kardec

LA GENÈSE

les miracles et les prédictions

selon le Spiritisme

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Léon Denis

Après la MortChristianisme et SpiritismeLe Problème de l’être et de la destinéeLa grande énigme (Dieu et l’Univers)Le génie celtique et le monde invisibleDans l’Invisible : Spiritisme et médiumnitéLe pourquoi de la vie

Allan Kardec tLe livre des Esprits

Le livre des MédiumsL’Evangile selon le Spiritisme

Le Spiritisme à sa plus simple expressionLa Genèse, les miracles et les prédictions

Oeuvres posthumesLe Ciel et l’Enfer

La prièreInstruction pratique sur les manifestations

Disponibles sur la libraire spirite :www.editions-philman.com

Cette édition a été réalisée avec la collaborationdu Centre Spirite Lyonnais Allan Kardec

http://www.cslak.fr

Imprimé en Europe — Dépôt légal : septembre 2004ISBN : 978-2-913720-13-8 — EAN : 9782913720138

Chico XavierIl y a 2000 ansNosso LarLes messagersMissionnaires de la lumièreDans le monde supérieurLes ouvriers de la vie éternelleDans les domaines de la médiumnitéAction et réactionEntre la terre et le cielLibérationCinquante ans plus tardAvé ChristRenoncementPaul et Etienne

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Allan Kardec

LA GENÈSE

les miracles

et les prédictions

selon le Spiritisme

La science est appelée à constituer la Genèseselon les lois de la nature.

Dieu prouve sa grandeur et sa puissancepar l’immuabilité de ses lois,et non par leur suspension.

Pour Dieu, le passé et l’avenir sont le présent.

Edition conforme à l’originale de 1868

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INTRODUCTIONA LA PREMIÈRE ÉDITION, PUBLIÉE EN JANVIER 1868

Ce nouvel ouvrage est un pas de plus en avant dans les consé-quences et les applications du spiritisme. Ainsi que l'indique sontitre, il a pour objet l'étude de points diversement interprétés et com-mentés jusqu'à ce jour : La Genèse, les miracles et les prédictions, dansleurs rapports avec les lois nouvelles qui découlent de l'observationdes phénomènes spirites.

Deux éléments ou, si l'on veut, deux forces régissent l'univers :l'élément spirituel et l'élément matériel ; de l'action simultanée de cesdeux principes, naissent des phénomènes spéciaux qui sont naturelle-ment inexplicables, si l'on fait abstraction de l'un des deux, absolumentcomme la formation de l’eau serait inexplicable si l’on faisait abstractionde l'un de ses deux éléments constituants : l'oxygène et l'hydrogène.

Le spiritisme, en démontrant l'existence du monde spirituel et sesrapports avec le monde matériel, donne la clé d'une foule de phé-nomènes incompris, et considérés, par cela même, comme inadmis-sibles par une certaine classe de penseurs. Ces faits abondent dans lesÉcritures, et c'est faute de connaître la loi qui les régit, que les com-mentateurs des deux camps opposés, tournant sans cesse dans lemême cercle d'idées, les uns faisant abstraction des données positivesde la science, les autres du principe spirituel, n'ont pu aboutir à unesolution rationnelle.

Cette solution est dans l'action réciproque de l'esprit et de lamatière. Elle ôte, il est vrai, à la plupart de ces faits leur caractère sur-naturel ; mais lequel vaut mieux : de les admettre comme ressortantdes lois de la nature, ou de les rejeter tout à fait ? Leur rejet absolu

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entraîne celui de la base même de l'édifice, tandis que leur admissionà ce titre, ne supprimant que les accessoires, laisse cette base intacte.Voilà pourquoi le spiritisme ramène tant de gens à la croyance devérités qu'ils considéraient naguère comme des utopies.

Cet ouvrage est donc, ainsi que nous l'avons dit, un complémentdes applications du spiritisme à un point de vue spécial. Les maté-riaux en étaient prêts, tout au moins élaborés depuis longtemps,mais le moment de les publier n'était pas encore venu. Il fallaitd'abord que les idées qui devaient en faire la base fussent arrivées àmaturité et, en outre, tenir compte de l'opportunité des circons-tances. Le spiritisme n'a ni mystères, ni théories secrètes ; tout doity être dit au grand jour, afin que chacun puisse le juger en connais-sance de cause ; mais chaque chose doit venir en son temps pourvenir sûrement. Une solution donnée à la légère, avant l'élucidationcomplète de la question, serait une cause de retard plutôt qued'avancement. Dans celle dont il s'agit ici, l'importance du sujetnous faisait un devoir d'éviter toute précipitation.

Avant d'entrer en matière, il nous a paru nécessaire de définir net-tement le rôle respectif des Esprits et des hommes dans l'œuvre de ladoctrine nouvelle ; ces considérations préliminaires, qui en écartenttoute idée de mysticisme, font l'objet du premier chapitre, intitulé :Caractère de la révélation spirite ; nous appelons sur ce point uneattention sérieuse, parce que là est, en quelque sorte, le nœud de laquestion.

Malgré la part qui incombe à l'activité humaine dansl'élaboration de cette doctrine, l'initiative en appartient aux Esprits,mais elle n'est formée de l'opinion personnelle d'aucun d'eux ; ellen'est, et ne peut être, que la résultante de leur enseignement collectifet concordant. A cette condition seule, elle peut se dire la doctrinedes Esprits, autrement ce ne serait que la doctrine d'un Esprit, et ellen'aurait que la valeur d'une opinion personnelle.

Généralité et concordance dans l'enseignement, tel est le caractèreessentiel de la doctrine, la condition même de son existence ; il enrésulte que tout principe qui n'a pas reçu la consécration du contrôlede la généralité ne peut être considéré comme partie intégrante de

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cette même doctrine, mais comme une simple opinion isolée dont lespiritisme ne peut assumer la responsabilité.

C'est cette collectivité concordante de l'opinion des Esprits,passée, en outre, au critérium de la logique, qui fait la force de ladoctrine spirite, et en assure la perpétuité. Pour qu'elle changeât, ilfaudrait que l'universalité des Esprits changeât d'opinion, et qu'ilsvinssent un jour dire le contraire de ce qu'ils ont dit ; puisqu'elle asa source dans l'enseignement des Esprits, pour qu'elle succombât, ilfaudrait que les Esprits cessassent d'exister. C'est aussi ce qui la feratoujours prévaloir sur les systèmes personnels qui n'ont pas, commeelle, leurs racines partout.

Le Livre des Esprits n'a vu son crédit se consolider que parce qu'ilest l'expression d'une pensée collective générale ; au mois d'avril1867, il a vu s'accomplir sa première période décennale ; dans cetintervalle, les principes fondamentaux, dont il a posé les bases, ontété successivement complétés et développés, par suite del'enseignement progressif des Esprits, mais aucun n'a reçu undémenti de l'expérience ; tous, sans exception, sont restés debout,plus vivaces que jamais, tandis que, de toutes les idées contradic-toires qu'on a essayé d'y opposer, aucune n'a prévalu, précisémentparce que, de toutes parts, le contraire était enseigné. C'est là unrésultat caractéristique que nous pouvons proclamer sans vanité,puisque nous ne nous en sommes jamais attribué le mérite.

Les mêmes scrupules ayant présidé à la rédaction de nos autresouvrages, nous avons pu les dire selon le spiritisme, parce que nousétions certain de leur conformité avec l'enseignement général desEsprits. Il en est de même de celui-ci, que nous pouvons, par desmotifs semblables, donner comme le complément des précédents, àl'exception, toutefois, de quelques théories encore hypothétiques,que nous avons eu soin d'indiquer comme telles, et qui ne doiventêtre considérées que comme des opinions personnelles, jusqu'à cequ'elles aient été confirmées ou contredites, afin de n'en pas fairepeser la responsabilité sur la doctrine.

Du reste, les lecteurs assidus de la Revue spirite auront pu y remar-quer, à l'état d'ébauche, la plupart des idées qui sont développées

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dans ce dernier ouvrage, comme nous l'avons fait pour les précé-dents. La Revue est souvent pour nous un terrain d'essai destiné àsonder l'opinion des hommes et des Esprits sur certains principes,avant de les admettre comme parties constituantes de la doctrine.

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LA GENÈSE SELON LE SPIRITISME

CHAPITRE 1CARACTÈRE DE LA RÉVÉLATION SPIRITE

1. Peut-on considérer le spiritisme comme une révélation ? Dansce cas, quel est son caractère ? Sur quoi est fondée son authenticité ?A qui et de quelle manière a-t-elle été faite ? La doctrine spirite est-elle une révélation dans le sens théologique du mot, c'est-à-dire est-elle en tout point le produit d'un enseignement occulte venu d'enhaut ? Est-elle absolue ou susceptible de modifications ? En appor-tant aux hommes la vérité toute faite, la révélation n'aurait-elle paspour effet de les empêcher de faire usage de leurs facultés, puis-qu'elle leur épargnerait le travail de la recherche ? Quelle peut êtrel'autorité de l'enseignement des Esprits, s'ils ne sont pas infaillibleset supérieurs à l'humanité ? Quelle est l'utilité de la morale qu'ilsprêchent, si cette morale n'est autre que celle du Christ que l'onconnaît ? Quelles sont les vérités nouvelles qu'ils nous apportent ?L'homme a-t-il besoin d'une révélation et ne peut-il trouver en lui-même et dans sa conscience tout ce qui lui est nécessaire pour seconduire ? Telles sont les questions sur lesquelles il importe d'êtrefixé.

2. Définissons d'abord le sens du mot révélation. Révéler, dulatin revelare, dont la racine est velum, voile, signifie littéralementsortir de dessous le voile, et au figuré : découvrir, faire connaître unechose secrète ou inconnue. Dans son acception vulgaire la plus géné-rale, il se dit de toute chose ignorée qui est mise au jour, de toute idéenouvelle qui met sur la voie de ce que l'on ne savait pas.

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A ce point de vue, toutes les sciences qui nous font connaître lesmystères de la nature sont des révélations, et l'on peut dire qu'il y apour nous une révélation incessante ; l'astronomie nous a révélé lemonde astral que nous ne connaissions pas ; la géologie, la formationde la terre ; la chimie, la loi des affinités ; la physiologie, les fonctionsde l'organisme, etc. ; Copernic, Galilée, Newton, Laplace, Lavoisiersont des révélateurs.

3. Le caractère essentiel de toute révélation doit être la vérité.Révéler un secret, c'est faire connaître un fait ; si la chose est fausse,ce n'est pas un fait, et par conséquent il n'y a pas révélation. Touterévélation démentie par les faits n'en est pas une ; si elle est attribuéeà Dieu, Dieu ne pouvant ni mentir ni se tromper, elle ne peut éma-ner de lui ; il faut la considérer comme le produit d'une conceptionhumaine.

4. Quel est le rôle du professeur vis-à-vis de ses élèves, si ce n'estcelui d'un révélateur ? Il leur enseigne ce qu'ils ne savent pas, cequ'ils n'auraient ni le temps ni la possibilité de découvrir eux-mêmes, parce que la science est l'œuvre collective des siècles et d'unemultitude d'hommes qui ont apporté, chacun, leur contingentd'observations, et dont profitent ceux qui viennent après eux.L'enseignement est donc, en réalité, la révélation de certaines véritésscientifiques ou morales, physiques ou métaphysiques, faite par deshommes qui les connaissent à d'autres qui les ignorent, et qui sanscela les eussent toujours ignorées.

5. Mais le professeur n'enseigne que ce qu'il a appris : c'est unrévélateur du second ordre ; l'homme de génie enseigne ce qu'il atrouvé lui-même : c'est le révélateur primitif ; il apporte la lumièrequi, de proche en proche, se vulgarise. Où en serait l'humanité, sansla révélation des hommes de génie qui apparaissent de temps àautre !

Mais qu'est-ce que les hommes de génie ? Pourquoi sont-ilshommes de génie ? D'où viennent-ils ? Que deviennent-ils ?Remarquons que la plupart apportent en naissant des facultés trans-

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cendantes et des connaissances innées, qu'un peu de travail suffitpour développer. Ils appartiennent bien réellement à l'humanité,puisqu'ils naissent, vivent et meurent comme nous. Où donc ont-ilspuisé ces connaissances qu'ils n'ont pu acquérir de leur vivant ? Dira-t-on, avec les matérialistes, que le hasard leur a donné la matièrecérébrale en plus grande quantité et de meilleure qualité ? Dans cecas, ils n'auraient pas plus de mérite qu'un légume plus gros et plussavoureux qu'un autre ?

Dira-t-on, avec certains spiritualistes, que Dieu les a doués d'uneâme plus favorisée que celle du commun des hommes ? Suppositiontout aussi illogique, puisqu'elle entacherait Dieu de partialité. Laseule solution rationnelle de ce problème est dans la préexistence del'âme et dans la pluralité des existences. L'homme de génie est unEsprit qui a vécu plus longtemps ; qui a, par conséquent, plus acquiset plus progressé que ceux qui sont moins avancés. En s'incarnant, ilapporte ce qu'il sait, et comme il sait beaucoup plus que les autres,sans avoir besoin d'apprendre, il est ce qu'on appelle un homme degénie. Mais ce qu'il sait n'en est pas moins le fruit d'un travail anté-rieur, et non le résultat d'un privilège. Avant de renaître, il était doncEsprit avancé ; il se réincarne, soit pour faire profiter les autres de cequ'il sait, soit pour acquérir davantage. Les hommes progressentincontestablement par eux-mêmes et par les efforts de leur intelli-gence ; mais, livrés à leurs propres forces, ce progrès est très lent, s'ilsne sont aidés par des hommes plus avancés, comme l'écolier l'est parses professeurs. Tous les peuples ont eu leurs hommes de génie, quisont venus, à diverses époques, donner une impulsion et les tirer deleur inertie.

6. Dès lors qu'on admet la sollicitude de Dieu pour ses créatures,pourquoi n'admettrait-on pas que des Esprits capables, par leurénergie et la supériorité de leurs connaissances, de faire avancerl'humanité, s'incarnent par la volonté de Dieu en vue d'aider au pro-grès dans un sens déterminé ; qu'ils reçoivent une mission, commeun ambassadeur en reçoit une de son souverain ? Tel est le rôle desgrands génies. Que viennent-ils faire, sinon apprendre aux hommes

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des vérités que ceux-ci ignorent, et qu'ils eussent ignorées pendantencore de longues périodes, afin de leur donner un marchepied àl'aide duquel ils pourront s'élever plus rapidement ? Ces génies, quiapparaissent à travers les siècles comme des étoiles brillantes, laissantaprès elles une longue traînée lumineuse sur l'humanité, sont desmissionnaires, ou, si l'on veut, des messies. Les choses nouvellesqu'ils enseignent aux hommes, soit dans l'ordre physique, soit dansl'ordre philosophique, sont des révélations. Si Dieu suscite des révé-lateurs pour les vérités scientifiques, il peut, à plus forte raison, ensusciter pour les vérités morales, qui sont un des éléments essentielsdu progrès. Tels sont les philosophes dont les idées ont traversé lessiècles.

7. Dans le sens spécial de la foi religieuse, la révélation se dit plusparticulièrement des choses spirituelles que l'homme ne peut savoirpar lui-même, qu'il ne peut découvrir au moyen de ses sens, et dontla connaissance lui est donnée par Dieu ou par ses messagers, soit aumoyen de la parole directe, soit par l'inspiration. Dans ce cas, la révé-lation est toujours faite à des hommes privilégiés, désignés sous lenom de prophètes ou messies, c'est-à-dire envoyés, missionnaires,ayant mission de la transmettre aux hommes. Considérée sous cepoint de vue, la révélation implique la passivité absolue ; on l'acceptesans contrôle, sans examen, sans discussion.

8. Toutes les religions ont eu leurs révélateurs, et quoique toussoient loin d'avoir connu toute la vérité, ils avaient leur raison d'êtreprovidentielle ; car ils étaient appropriés au temps et au milieu où ilsvivaient, au génie particulier des peuples auxquels ils parlaient, etauxquels ils étaient relativement supérieurs. Malgré les erreurs deleurs doctrines, ils n'en ont pas moins remué les esprits, et par celamême semé des germes de progrès qui, plus tard, devaients'épanouir, ou s'épanouiront un jour au soleil du christianisme. C'estdonc à tort qu'on leur jette l'anathème au nom de l'orthodoxie, carun jour viendra où toutes ces croyances, si diverses pour la forme,mais qui reposent en réalité sur un même principe fondamental :

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Dieu et l'immortalité de l'âme, se fondront dans une grande et vasteunité, lorsque la raison aura triomphé des préjugés.Malheureusement, les religions ont, de tout temps, été des instru-ments de domination ; le rôle de prophète a tenté les ambitionssecondaires, et l'on a vu surgir une multitude de prétendus révéla-teurs ou messies qui, à la faveur du prestige de ce nom, ont exploitéla crédulité au profit de leur orgueil, de leur cupidité ou de leurparesse, trouvant plus commode de vivre aux dépens de leurs dupes.La religion chrétienne n'a pas été à l'abri de ces parasites. A ce sujet,nous appelons une attention sérieuse sur le chapitre 21 de l'Évangileselon le Spiritisme : "Il y aura de faux Christs et de faux prophètes."

9. Y a-t-il des révélations directes de Dieu aux hommes ? C'estune question que nous n'oserions résoudre, ni affirmativement ninégativement, d'une manière absolue. La chose n'est point radicale-ment impossible, mais rien n'en donne la preuve certaine. Ce qui nesaurait être douteux, c'est que les Esprits les plus rapprochés de Dieupar la perfection se pénètrent de sa pensée et peuvent la transmettre.Quant aux révélateurs incarnés, selon l'ordre hiérarchique auquel ilsappartiennent et le degré de leur savoir personnel, ils peuvent puiserleurs instructions dans leurs propres connaissances, ou les recevoird'Esprits plus élevés, voire des messagers directs de Dieu. Ceux-ci, par-lant au nom de Dieu, ont pu parfois être pris pour Dieu lui-même.Ces sortes de communications n'ont rien d'étrange pour quiconqueconnaît les phénomènes spirites et la manière dont s'établissent lesrapports entre les incarnés et les désincarnés. Les instructions peu-vent être transmises par divers moyens : par l'inspiration pure etsimple, par l'audition de la parole, par la vue des Esprits instructeursdans les visions et apparitions, soit en rêve, soit à l'état de veille, ainsiqu'on en voit maints exemples dans la Bible, l'Évangile et dans leslivres sacrés de tous les peuples. Il est donc rigoureusement exact dedire que la plupart des révélateurs sont des médiums inspirés, audi-tifs ou voyants ; d'où il ne suit pas que tous les médiums soient desrévélateurs, et encore moins les intermédiaires directs de la divinitéou de ses messagers.

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10. Les purs Esprits seuls reçoivent la parole de Dieu avec mis-sion de la transmettre ; mais on sait maintenant que les Esprits sontloin d'être tous parfaits, et qu'il en est qui se donnent de faussesapparences ; c'est ce qui avait fait dire à saint Jean : "Ne croyez pointà tout Esprit, mais voyez auparavant si les Esprits sont de Dieu." (Ep.1er, ch. IV, v. 4).

Il peut donc y avoir des révélations sérieuses et vraies, comme ily en a d'apocryphes et de mensongères. Le caractère essentiel de larévélation divine est celui de l'éternelle vérité. Toute révélation enta-chée d'erreur ou sujette à changement ne peut émaner de Dieu. C'estainsi que la loi du Décalogue a tous les caractères de son origine, tan-dis que les autres lois mosaïques, essentiellement transitoires, sou-vent en contradiction avec la loi du Sinaï, sont l'œuvre personnelleet politique du législateur hébreu. Les mœurs du peuples'adoucissant, ces lois sont d'elles-mêmes tombées en désuétude, tan-dis que le Décalogue est resté debout comme le phare de l'humanité.Le Christ en a fait la base de son édifice, tandis qu'il a aboli les autreslois. Si elles eussent été l'œuvre de Dieu, il se serait gardé d'y toucher.Le Christ et Moïse sont les deux grands révélateurs qui ont changéla face du monde, et là est la preuve de leur mission divine. Uneœuvre purement humaine n'aurait pas un tel pouvoir.

11. Une importante révélation s'accomplit à l'époque actuelle :c'est celle qui nous montre la possibilité de communiquer avec lesêtres du monde spirituel. Cette connaissance n'est point nouvelle,sans doute ; mais elle était restée jusqu'à nos jours en quelque sorteà l'état de lettre morte, c'est-à-dire sans profit pour l'humanité.L'ignorance des lois qui régissent ces rapports l'avait étouffée sous lasuperstition : l'homme était incapable d'en tirer aucune déductionsalutaire ; il était réservé à notre époque de la débarrasser de sesaccessoires ridicules, d'en comprendre la portée, et d'en faire sortir lalumière qui devait éclairer la route de l'avenir.

12. Le spiritisme, nous ayant fait connaître le monde invisiblequi nous entoure et au milieu duquel nous vivions sans nous en dou-

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ter, les lois qui le régissent, ses rapports avec le monde visible, lanature et l'état des êtres qui l'habitent, et par suite la destinée del'homme après la mort, c'est une véritable révélation, dansl'acception scientifique du mot.

13. Par sa nature, la révélation spirite a un double caractère : elletient à la fois de la révélation divine et de la révélation scientifique.Elle tient de la première, en ce que son avènement est providentiel,et non le résultat de l'initiative et d'un dessein prémédité del'homme ; que les points fondamentaux de la doctrine sont le fait del'enseignement donné par les Esprits chargés par Dieu d'éclairer leshommes sur des choses qu'ils ignoraient, qu'ils ne pouvaientapprendre par eux-mêmes, et qu'il leur importe de connaître,aujourd'hui qu'ils sont murs pour les comprendre. Elle tient de laseconde, en ce que cet enseignement n'est le privilège d'aucun indi-vidu, mais qu'il est donné à tout le monde par la même voie ; queceux qui le transmettent et ceux qui le reçoivent ne sont point desêtres passifs, dispensés du travail d'observation et de recherche ;qu'ils ne font point abnégation de leur jugement et de leur librearbitre ; que le contrôle ne leur est point interdit, mais au contrairerecommandé ; enfin, que la doctrine n'a point été dictée de toutespièces ni imposée à la croyance aveugle ; qu'elle est déduite par le tra-vail de l'homme, de l'observation des faits que les Esprits mettentsous ses yeux, et des instructions qu'ils lui donnent, instructionsqu'il étudie, commente, compare, et dont il tire lui-même les consé-quences et les applications. En un mot, ce qui caractérise la révéla-tion spirite, c'est que la source en est divine, que l'initiative appar-tient aux Esprits, et que l'élaboration est le fait du travail del'homme.

14. Comme moyen d'élaboration, le spiritisme procède exacte-ment de la même manière que les sciences positives, c'est-à-dire qu'ilapplique la méthode expérimentale. Des faits d'un ordre nouveau seprésentent qui ne peuvent s'expliquer par les lois connues ; il lesobserve, les compare, les analyse, et, des effets remontant aux causes,

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il arrive à la loi qui les régit ; puis il en déduit les conséquences et encherche les applications utiles. Il n'établit aucune théorie préconçue ;ainsi, il n'a posé comme hypothèses, ni l'existence et l'interventiondes Esprits, ni le périsprit, ni la réincarnation, ni aucun des principesde la doctrine ; il a conclu à l'existence des Esprits lorsque cette exis-tence est ressortie avec évidence de l'observation des faits et ainsi desautres principes. Ce ne sont point les faits qui sont venus après coupconfirmer la théorie, mais la théorie qui est venue subséquemmentexpliquer et résumer les faits. Il est donc rigoureusement exact dedire que le spiritisme est une science d'observations, et non le pro-duit de l'imagination. Les sciences n'ont fait de progrès sérieux quedepuis que leur étude est basée sur la méthode expérimentale ; maisjusqu'à ce jour on a cru que cette méthode n'était applicable qu'à lamatière, tandis qu'elle l'est également aux choses métaphysiques.

15. Citons un exemple. Il se passe, dans le monde des Esprits, unfait très singulier, et qu'assurément personne n'aurait soupçonné,c'est celui des Esprits qui ne se croient pas morts. Eh bien ! LesEsprits supérieurs, qui le connaissent parfaitement, ne sont pointvenus dire par anticipation : "Il y a des Esprits qui croient encorevivre de la vie terrestre ; qui ont conservé leurs goûts, leurs habitudeset leurs instincts"; mais ils ont provoqué la manifestation d'Espritsde cette catégorie pour nous les faire observer. Ayant donc vu desEsprits incertains de leur état, ou affirmant qu'ils étaient encore dece monde, et croyant vaquer à leurs occupations ordinaires, del'exemple on a conclu à la règle. La multiplicité des faits analogues aprouvé que ce n'était point une exception, mais une des phases de lavie spirite ; elle a permis d'étudier toutes les variétés et les causes decette singulière illusion ; de reconnaître que cette situation est sur-tout le propre des Esprits peu avancés moralement, et qu'elle est par-ticulière à certains genres de mort ; qu'elle n'est que temporaire, maispeut durer des jours, des mois et des années. C'est ainsi que la théo-rie est née de l'observation. Il en est de même de tous les autres prin-cipes de la doctrine.

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16. De même que la science proprement dite a pour objet l'étudedes lois du principe matériel, l'objet spécial du spiritisme est laconnaissance des lois du principe spirituel. Or, comme ce dernierprincipe est une des forces de la nature, qu'il réagit incessamment surle principe matériel et réciproquement, il en résulte que la connais-sance de l'un ne peut être complète sans la connaissance de l'autre.Le spiritisme et la science se complètent l'un par l'autre : la sciencesans le spiritisme se trouve dans l'impuissance d'expliquer certainsphénomènes par les seules lois de la matière ; le spiritisme sans lascience manquerait d'appui et de contrôle. L'étude des lois de lamatière devait précéder celle de la spiritualité, parce que c'est lamatière qui frappe tout d'abord les sens. Le spiritisme venu avant lesdécouvertes scientifiques eût été une œuvre avortée, comme tout cequi vient avant son temps.

17.Toutes les sciences s'enchaînent et se succèdent dans un ordrerationnel ; elles naissent les unes des autres, à mesure qu'elles trou-vent un point d'appui dans les idées et dans les connaissances anté-rieures. L'astronomie, l'une des premières qui aient été cultivées, estrestée dans les erreurs de l'enfance jusqu'au moment où la physiqueest venue révéler la loi des forces des agents naturels ; la chimie, nepouvant rien sans la physique, devait lui succéder de près, pourensuite marcher toutes deux de concert en s'appuyant l'une surl'autre. L'anatomie, la physiologie, la zoologie, la botanique, laminéralogie ne sont devenues des sciences sérieuses qu'à l'aide deslumières apportées par la physique et la chimie. La géologie, néed'hier, sans l'astronomie, la physique, la chimie et toutes les autres,eût manqué de ses véritables éléments de vitalité ; elle ne pouvaitvenir qu'après.

18. La science moderne a fait justice des quatre éléments primi-tifs des anciens, et d'observation en observation, elle est arrivée à laconception d'un seul élément générateur de toutes les transforma-tions de la matière ; mais la matière, par elle-même, est inerte ; ellen'a ni vie, ni pensée, ni sentiment ; il lui faut son union avec le prin-

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TABLE DES MATIÈRES

Introduction 7

LA GENÈSE SELON LE SPIRITISMECHAPITRE 1 - Caractère de la révélation spirite 11CHAPITRE 2 - Dieu 48CHAPITRE 3 - Le bien et le mal 62CHAPITRE 4 - Rôle de la science dans la genèse 76CHAPITRE 5 - Systèmes du monde ancien et moderne 84CHAPITRE 6 - Uranographie générale 92CHAPITRE 7 - Esquisse géologique de la Terre 125CHAPITRE 8 - Théories de la Terre 150CHAPITRE 9 - Révolutions du globe 158CHAPITRE 10 - Genèse organique 170CHAPITRE 11 - Genèse spirituelle 185CHAPITRE 12 - Genèse mosaïque 212

LES MIRACLES SELON LE SPIRITISMECHAPITRE 13 - Caractères des miracles 235CHAPITRE 14 - Les fluides 247CHAPITRE 15 - Les miracles de l'Evangile 279

LES PRÉDICTIONS SELON LE SPIRITISMECHAPITRE 16 - Théorie de la prescience 325CHAPITRE 17 - Prédictions de l'Evangile 335CHAPITRE 18 - Les temps sont arrivés 366

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