10
8/9/2019 La Mystique Musulmane Des Ecrivains Yougoslaves (de Bosnie) http://slidepdf.com/reader/full/la-mystique-musulmane-des-ecrivains-yougoslaves-de-bosnie 1/10 LA MYSTIQUE MUSULMANE DES ECRIVAINS YOUGOSLAVES (DE BOSNIE) Author(s): JASNA ŠAMIĆ Reviewed work(s): Source: Quaderni di Studi Arabi, Vol. 5/6, Gli Arabi nella Storia: Tanti Popoli una Sola Civiltà (1987-1988), pp. 690-698 Published by: Istituto per l'Oriente C. A. Nallino Stable URL: http://www.jstor.org/stable/25802641 . Accessed: 26/02/2012 18:27 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at  . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected].  Istituto per l'Oriente C. A. Nallino is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Quaderni di Studi Arabi. http://www.jstor.org

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LA MYSTIQUE MUSULMANE DES ECRIVAINS YOUGOSLAVES (DE BOSNIE)

Author(s): JASNA ŠAMIĆReviewed work(s):Source: Quaderni di Studi Arabi, Vol. 5/6, Gli Arabi nella Storia: Tanti Popoli una Sola Civiltà(1987-1988), pp. 690-698Published by: Istituto per l'Oriente C. A. NallinoStable URL: http://www.jstor.org/stable/25802641 .

Accessed: 26/02/2012 18:27

Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at .http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp

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JASNA

SAM

16

LA

MYSTIQUE

MUSULMANE

DES ECRIVAINS YOUGOSLAVES

(DE BOSNIE)

Pour

les

theoriciens

et

critiques

litteraires

de

Yougoslavie,

il

semble

etre

clair

que

la

litterature

bosniaque

n'existe

pas.

Elle

n'existe

pas

dans

la

mesure

ou

la

nationality

bosniaque

n'existe

pas

non

plus.

De

meme,

parler

de

cette

litterature

serait

une

chose

politiquement

redoutable

car

cela

peut

signifier

ou

connoter un nationalisme bosniaque, voire musulman.

(Rares

sont

les orthodoxes

et

les

catholiques

de

Bosnie

qui

seraient

prets,

surtout

apres

Papparition

du nationalisme

musulman

et

du

panislamis

me,

a

choisir la nationality

bosniaque).

La

Bosnie-Herzegovine

existe

en

tant

que

la

region

et

la

republique

(elle

est

une

des six

republiques

de la

You

goslavie)

et

c'est

dans

ce

contexte

qu'on

publie,

tout

de

meme,

des

antholo

gies

de

la litterature de

Bosnie-Herzegovine.

Aussi est-il

suspect

de discuter

ne

serait-ce

que

de la

notion

meme

de

litterature de Bosnie ecrite

a

Pepoque

ottomane

en

langues

orientales

(turc,

arabe ou

persan)

(II existe, comme Ton sait

deja,

une litterature ottomane

de

Bosnie).

Cela

deplait

aux

autorites

scientifiques

et

permets

aux

mensuels

islamiques,

tels

que

Islamska

misao ,

par

exemple,

de traiter de raciste

celui

qui

en

discute

2.

Malgre

tous

les

problemes qui

peuvent

se

creer

autour

de

ce

sujet

delicat,

je

me

permets

de

parler

de litterature

bosniaque

(en

frangais

la

litterature

bosniaque

et

celle de Bosnie

se

disent

de la

meme

fagon

et

dans le

meme

sens)

3.

Je

me

propose,

cette

fois-ci,

d'aborder le

probleme

de

la

litterature

mys

tique

musulmane,

celle des

auteurs

yougoslaves

de Bosnie

qui

se

sont

inspi

res

du

soufisme.

1

De nombreau

Bosniaques

vivant

a

l'epoque

ottomane et

convertis

a

rislam,

adopterent

avant

tout

la

langjue

turque

et

dans

une

moindre

mesure

la

langue

persane

pour

ecrire

leurs

oeuvres

poetiques.

Les

ouvrages

en

prose

etaient

ecrits

en

arabe.

2

Qf.

A.K-^ic

(Anonyme):

Osvrt

la

jednu studiju

o

Kaimiji ,

Islamska

misao,

VII,

76,

Sarajevo, april

1985,

pp.

42-43.

3

On

doit

distinguer,

en

langue

serbocroate,

une

litterature de

provenance

bosniaque,

done

de

la

Republique

de

Bosnie-Herzegovine,

et une

litterature

bosniaque.

QSA,

5-6

(1987-88)

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En

depit

des etudes

qui

essaient de

prouver

P

existence d'un

style

parti

culier

a

chaque

ordre

soufi,

il

me

semble faux de

coire

cela.

On

ne

peut,

a

mon

avis,

que

parler

d'un

style

soufi

en

general.

En

revanche,

on

peut

evoquer

deux

metriques

differentes: le

metre

syllabique

et

Yaruz

('arud).

Ces

deux

metriques

ont

respectivement

ete

utilisees,

la

premiere

pour

une

littera

ture influencee par Pheritage proprement turc (poesie populaire -halk fUri) et

la

seconde

pour

une

poesie

de divan. Meme

la,

il

y

a

matiere

a

prudence

car

Yoji

sait

que

les

poetes

ottomans

utilisaient

souvent

les deux

systemes

pour

ecrire leurs

vers.

Ainsi

pour

certains

poetes

on

ne

peut

etre

sur

du

fait

que

ce

soit Yaruz

ou

le

metre

syllabique

(hece vezni)

qui

ait

ete

adopte.

Le

cas

du

cele

bre

poete

Yunus Emre

est

aussi revelateur. Selon

Golpinarh

4,

grand

specia

liste

de la

poesie

soufie,

Yunus utilisait

uniquement

Yaruz

pour

ecrire

ses

poemes,

tandis

que

nombreux

sont

ceux

pretendant

que

ce sont

les

quatrains

et

le

metre

syllabique qui

sont

a

la

base

de Poeuvre de Yunus. Le

lexique

de

sa

poesie,

les

termes

techniques

soufis,

les

images

empruntees

a

cette

pensee,

ne

different

pas

beaucoup

de

la

poesie

des

auteurs

de

Bosnie,

par

exemple.

Or,

on ne

peut

pas

parler

non

plus

d'un

style

dans

la

poesie

soufie,

des

poetes

bosniaques.

Celle-ci

reste

dans le

cadre

classique

de la

poesie

orientale

en

ge

neral. De

plus,

souvent

chez des

poetes

bosniaques

on

retrace

de

pures

et

simples

reprises

de

versets

de Coran.

Citons

a

titre

d'exemple

le

poete

Hasan

Qa'imi

Baba

de

Sarajevo,

du

I7^me

siecle,

qui

a

ecrit deux Divan

en

turc

ottoman.

On peut tout de meme discerner quelques particularities de la poesie

mystique

de

Bosnie

par

raport

a

celle

nee

dans le

Centre

de

PEmpire.

II

s'agit

parfois,

non

du croisement

de deux

genres

(car

les

genres

n'existent

pas

dans la

poesie

de

divan)

mais du croisement de

deux

themes. Les

poetes

bosniaques

ecrivaient

des

ilahis,

des

qasdid

(kasidat),

odes de

Dieu,

qui

repre

santaient

aussi des

sortes

des

panegyriques

ou

de

poemes

historico-propheti

ques

(comme

dans roeuvre

du

poete Qa'imi).

Leurs

ceuvres

montrent

sou

vent

qu'ils

ne

connaissaient

pas

vraiement la

langue turque-ottomane.

C'est

le

cas

de

Qa'imi

et

de

Nihadi,

16^me

siecle,

par

exemple,

dont les

ouvrages

contiennent de nombreuses fautes dans la langue turque. C'est pourquoi on

trouve

parfois

un

certain

nombre de

mots

slaves

( bosniaques )

dans

leurs

poesies.

Par

ailleurs,

plus

interessant

est

le fait

qu'un

certain

nombre

des

plus

grands

ecrivains

modernes

de

Bosnie-Herzegovine

se

sont

aussi

inspires

du

soufisme .

Tels

sont

avant

tout

Ivo

Andrid,

MeSa Selimovi?

et

DerviS Su??.

Les

deux

premiers

ne

s'appuient

point

sur

la litterature ancienne

ecrite

en

4

Cf. Abdulbaki

Gdlpinarh,

Yunus

Emre,

Altin

kitaplar

yayinevi,

1971.

691

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langue

turque-ottomane

5.

Soit

ils

Pignorent

soit

ils

s'en

desinteressent.

En

revanche,

DerviS Su&d:

a

ecrit

une

nouvelle

inspire

par

le

personnage

du

poete

Qa'imi,

cite

ci-dessus 6.

Alexandre

Popovic

a

deja

montre

dans

sa

remarquable

etude

sur

Pis

lam

d'lvo

Andrid

Pignorance

de

ce

dernier

a

Pegard

de la

religion

islami

que II

a

demontre egalement,

a mon

avis,

une

certaine pretention

du

Prix

Nobel

Yougoslave

sur ce

sujet.

L'oeuvre de

cet

ecrivain

(lui-meme

devenu

presque

un

mythe

en

Yougoslavie)

a

servi

parfois

de base

pour

juger

le

passe

de Bosnie

a

Pepoque

ottomane.

Son

oeuvre,

surtout

sa

these de

doctorat,

a su

scite de

grandes

discussions

et

disputes parmi

les

intellectuels.

On

a

d'abord

voulu

publier

sa

these

tout

de suite

apres

sa

mort,

ensuite

on

ne

voulait

plus;

et

enfin,

une

dizaine

d'annees

apres

la

mort

de

Pecrivain,

il

s'est

avere

que

les

Yougoslaves

et notamment

les

Bosniaques

avaient

suffisament

grandis

pour

pouvoir

lire les

calomnies

d'lvo Andrid.

Je ne m'interesserai pas ici du probleme d'authenticite des evenements

historiques

decrits

par

cet

auteur,

mais de

celui

de

son

soufisme .

Existe-t-il,

comment

se

manifeste-t-il,

comment

est-il

traite,

etc.?

II

faut

evoquer,

avant

tout,

le

fait

qu'Ivo

Andri<^

a

ecrit

tres

peu

d'oeuvres

concernant

directement

ou

indirectement

la

pensee

soufie. L'une des

rares

nouvelles

y

faisant

appel

est

celle

intitulee La

mort

dans

le tekke de Si

nan

( Smrt

u

Sinanovoj tekiji )

8.

II

s'agit

ici

de

la

mort

de

Pun

des

cheikhs

du tekke

de Sinan

Aga

de

Sarajevo

et

de

ses

souvenirs

pendant

son

agonie.

On

ne

dit

pas

dans

la

nouvelle

a

quel

ordre

appartenait

ce

tekke

ni

son

cheikh

qui,

d'origine

bosniaque,

aurait fait ses etudes a Instanbul.

Rappelons

simplement

que

cet

edifice

qui

date

du

I7eme

siecle

appartenait depuis

tou

jours

a

Pordre

des

Qadiri;

Pun de

ses

plus

grands

cheikhs,

le

premier

dont

on

connait le

nom,

fut Hasan

Qa'imi.

Le cheikh

d'lvo

Andri^

s'appelle

Ali

dede

(Ali

Dede).

On

ne

connait

pourtant

aucun

cheikh

portant

ce nom

9.

Je

voudrais

souligner

a

ce

propos

ce

phenomene

bien

connu

de la litte

rature

moderne

ou

Pon transforme

deliberemment

les faits

historiques

pour

decrire le

present

et

la civilisation

moderne.

II

serait

meme

superflu

de citer

ici le

nom

de

son

plus grands representant Jose-Louis Borges. Or,

les

fautes

5

Ivo Andric mentionne

une

fois

dans

le

livreNa Drini

cuprija

( Le

pont

de

Drina )

le

poete

Badi.

II

s'agit

en

fait

du

poete

Nihadi,

16^me

siecle. Cf.

I.

Andric,

op.

cit.,

Svjetlost,

Sarajevo,

1966;

pp.

77

et

78.

6

Les trois

ecrivains

fondent,

cependant,

leurs

oeuvres sur

de

nombreuses traditions existant

encore

aujourd'hui

en

Bosnie-Herzegovine.

7

Cf. A.

Popovic,

Ivo

Andric: Kuda

islama ,

Delo Ive Andrica

u

kontekstu

evropske

knjizevnosti

i

kulture,

Zbornik

radova

sa

madjunarodnog

naucnog

skupa

odrzanog

u

Beogradu

od

26-28

maja

1980.g., Beograd,

1981,

pp.

505-516.

8

Cf.

I.

Andrtf,

Smrt

Sinanovoj tekiji ,

edj,

pripovetke,Beograd,

1967,

pp.

191-202.

9

Cf.

J. Samic,

Divan de

Kd'imi, ADPF,

Recherches

sur

les

civilisations

etrangeres, Paris,

1986.

692

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historiques

dans

ce

genre

de

litterature

n'ont

aucune

importance

si

elles font

partie

du

jeu

de

l'ecrivain

et

si

elles

debouchent

sur

les

resultat

le

plus

impor

tant,

celui de

la

qualite

de

roeuvre.

Toutefois,

ce

procede

devoile

toujours

les

points

de

vue

historiques

et

philosophiques

de l'auteur.

Quant

a

l'oeuvre

d'lvo

Andrid,

il

s'agit

moins

d'un

reflet

de

la

situation

politique

actuel

que

d'une

oeuvre a caractere descriptif, psychologique, historique et enfin sensuel.

Le

recit

La

Mort

dans le tekke

de

Sinan

n'est

pas

Tun

des

chef-d'oeu

vres

de

cet

ecrivain. Et

en

ce

qui

concerne

les souvenirs

dans les

derniers

moments

de

la

vie d'un

cheikh,

ils

se

rapprochent

plutot

de la

confession

(faite

a

soi-meme)

d'un

chretien,

voire

d'un

catholique.

Son

remord

se

rattache,

d'une

part,

au

corps

d'un

mort

apergu

dans

l'enfance

et,

d'autre

part,

au

corps

d'une

femme. Le

corps

nu,

le

crime,

la

mort-la

femme

ont

un

rap

port

etroit

et

se

confondent

meme

dans

la

nouvelle. Le cheikh

souffrira

sur

tout

au

moment

de

l'agonie

de n'avoir

pas

aide

ce

corps

nu ,

car

pour

le he

ros, la femme

signifie

le

corps

nu . L'auteur a

peut-etre

confondu lemoine

chretien

avec

le

derviche. Son derviche

est

celibataire

et

seulement

deux

fois

dans

sa

vie

il

a

ete

trouble

par

ce

qu'est

la

femme

10.

Or,

la

femme,

le

corps

nu,

representent

le

peche.

On

sait

bien,

par

contre,

que

les musulmans

ne

sont

pas

obsedes

par

le

peche

sexuel

et encore

moins

les

soufis

(voire

pour

cela

l'etude

L'ethique

sexuelle de

Vislam

n).

Tout

au

moins,

cette

obsession de

peche

sexuel n'existe

pas

de

la

meme

fagon

que

chez des Chretiens.

L'analy

se

du

portrait

psychologique

du

derviche

conduit

a

la

conclusion

que

le

heros

de la nouvelle devient

soufi

parce qu'il fuiyait

les

femmes.

Et

pourtant,

le

mythe

que

Ton devient

moine aussi

par

la

deception

causee

par

une

femme,

n'existe

point

chez

les soufi.

L'ecrivain,

ignorait-il

le fait

que

les

cheikhs

(sauf

les

Baba

Bektachis)

ont

le

droit

non

seulement

de

se

marier

mais

aussi

d'avoir

tout contact

avec

les femmes?

II

ne

faut

pas,

evidemment,

que

le

der

viche

en

soit obsede

et

qu'il

se voue

aux

delices

profanes

et

passagers,

mais le

corps

nu

d'une

femme,

apercu

ou

possede,

n'est

pas

un

objet

de crime.

A

la

fin

du recit

se

trouve

un

joli

passage

sur

la

femme

et

sur

le

peche

qu'elle

provoque

chez

l'homme. La

femme

est

comparee

a

une

porte,

elle

de

meure a l'entree et a la sortie de monde d'ici-bas. Cependant, notre vie que

nous

devons

au

peche ,

ce

pain

vole

que

nous

mangeons

concernent

plutot

les

Chretiens,

l'hostie

etant

etrangere

a

la

croyance

islamique

et

soufie.

Que

peut-on

dire du

passage

suivant:

Une

fois

par

semaine,

la

veille de

vendredi,

les

gens

savants et

les

gens

pieux

et

de

renommes

qui passaient

par

Sarajevo,

venaient dans

le tekke de

Sinan;

y

10

Cf. I.

Andric,

Smrt

u

Sinanovoj tekiji , p.

194.

11

Cf. G.G.

Bousquet,

L'ethique

sexuelle

de

I'islam,

Paris, 1966,

Maisonneuve

et

Larose.

693

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egalement

tous

les

amis de

ce

tekke

et

de

cet

Ordre,

tous

ceux

qui

voulaient

entendre

les

parole

d'Alidede

*2

(Le

meme

passage

est

cite

et

analyse

par

A.

Popovic

dans

Petude

men

tionne

13).

II

est

juste

que

le

tekke

se

trouvait

a

Sarajevo

et

que

la

ceremonie

des

derviches,

au moins dans les dernieres

decenies,

avait lieu le

jeudi

soir. II est

faux,

par

contre,

non

seulement

que

les derviches

de

ce

tekke

se

reunissent

deux

fois

dans

la semaine

(dimanche

soir

egalement),

mais

surtout

qu'ils

n'y

viennet

pas pour

ecouter

le

prone

du

cheikh.

(A

propos

du

va'z

et

du

hutba

?

prone

?

A.

Popovic

a

fait

un

long

commentaire

14).

L'important

est

que

les

soufis

viennent

au

tekke

avant tout

pour

la

ceremonie du

dikr

qui

commence

par

la

priere

et

se

termine

par

Pinvocation

des

noms

de Dieu.

Apres

la

ceremonie,

les derviches

passent

dans

la

piece

des

hotes

ou

ils

prennent le diner ou bien boivent du the. Le mot sastanak (rendez-vous,

reunion)

employe

par

Ivo

Andric

n'est

pas

un

choix

hereux

car

il

connote

aujourd'hui

soit

un

rendez-vous

amoureux

soit

une

reunion de travail.

Or,

les

derviches

ne

Putilisent

pas.

Ici

le

mot

skup

(reunion)

conviendrait,

a

mon

avis,

mieux.

Enfin,

on ne

peut

pas

savoir

pourquoi

Pauteur

ecrit

le

mot

or

dre

avec

le

O

majuscule

(c'est

une

habitude chez

les

catholiques).

II

va sans

dire

qu'Ivo

Andrid connaissait

mal

ce

que

sont

ces

reunions

de

derviches

et

ce

qu'est

le

dikr.

D'ailleurs,

ce

dernier n'est mentionne nulle

part

dans

son

oeuvre.

En

revanche,

Pauteur

evoque

Pextase

(zanos)

des

soufis.

Selon lui, ce serait lemoment ou le cheikh se tait. Cette mauvaise connais

sance

du rituel

(dikr)

a

egalement

conduit I. Andric

a

decrire

une

certaine

tension

du

public,

venu

pour

ecouter

le

propos

(kazivanje)

du

cheikh,

de

la

maniere suivante:

Kad

se

cutanje

suviSe

produSi

i softe

pocese

da

se

zgledaju

i

cude,

jer

su

znali

za

derviSko

pravilo

koje

im

je

Alidede

preporuc*ivao

i

koga

se

i

sam

pridrzavao:

da

ne

treba

ostajati

dugo

u

zanosu

da

se

Eovjek

ne

uzoholi

i da

ne

izazove zavist

kod

ostalih

l*

L'auteur

explique

ici

qu'il

ne faut pas

que

le silence dure

longtemps,

car

la

regie

des

derviches,

recommendee

et

appliquee

par

Alidede,

etait

la

suivante:

il

ne

faut

pas

rester

longtemps

dans Pextase

pour

ne

pas

devenir

trop

orgueilleux

(ohol)

et

pour

ne

pas provoquer

la

jalousie

des autres

16.

Plu

12

Cf. I.

Andrk,

op.

cit.,

p.

192.

13

Cf.

A.

Popovic,

op.

cit.,

p.

509.

14

Ibid,

p.

508.

15

Cf.

I.

Andric, op. cit., p.

193.

16

Ibid.

694

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sieurs choses

son

fausses dans

cette

phrase.

L'auteur

a

avant

tout

lie l'extase

au

silence

(sans

connaitre

surement

le

dikr silencieux

des

Nakchibendis);

ensuite

il

a

aflirme

qu'il

ne

faut

pas

y

rester

longtemps.

II

est

bien

evident

qu'il

ne

faut

pas

rester

(voire

rester

bloque)

dans

l'extase,

auquel

cas

les

dervi

ches

deviendraient

fous.

En

revanche,

ils

y

restent

tous autant

que

le

guide

?

cheikh

?

le veut, selon son etat d'ame (hat) (Cf. aussi l'explication d'A

lexandre

Popovic

la-dessus

17).

Le derviche seul

ne

peut

pas

imposer

la

duree

de l'extase

qui

est

d'ailleurs

plutot

composee

d'une

chaine

d'extases

qui

se

succedent.

Apres

la

repetition

de

chaque

nom

de

Dieu,

l'extase

augmente

et

atteint

son

point

culminant

vers

la fin.

Enfin,

la

duree

de

l'extase n'a rien

a

voir

avec

l'orgueil

ou

la

jalousie

des

autres.

Les soufis

qui

forment

un

cercle

y

restent

les

yeux

fermes,

souvent

longtemps.

Et

plus

ils

reussissent

a

s'ou

blier,

plus

le

cheikh

les

considere

proches

de

Dieu.

Le

meme

lieu,

le

tekke,

la

meme

ville

(Sarajevo)

et

le

meme

pays,

la

Bosnie, ont servi encore a un autre grand ecrivain de Bosnie, Mesa Seli

movic,

pour

situer le drame de

son roman

qui

est

d'une

qualite exceptionelle.

II

s'agit

du

livre

Le

derviche

et

la mort

(Derate

i

smrt)

18.

D'apres

le

titre,

le

lecteur

pourrait

deja

s'attendre

a une

pensee

soufie. Et

pourtant,

on ne

retrou

ve

pas

dans

ce roman

beaucoup

d'elements

concernant

le soufisme.

II

y

a

quelques

observations

d'ordre

general

qui

ne

s'oppose

pas

a

la

pensee

soufie,

mais cela

pourrait

etre tout autre

chose 19.

L'auteur

cite

egalement

plusieurs

poetes

et

penseurs

soufis tels

que

Ibn

Sina,

Djalaluddin

Rumi,

Gazali

et

Ibn

Arabi

20.

Et

ce

n'est

pas uniquement

a cause

de

cela

que

l'on

retrouve

une

at

mosphere

orientate dans

ce

livre. Cette

impression

est

due

avant tout

a

un

rhytme

des

phrases,

lent

et

plein

d'une

sensibilite etouffee.

II

ne

faut

pourtant

pas

chercher

ici

l'idee

de l'amour de

Dieu,

presente

dans le

soufisme,

le

dikr,

les invocations des

noms

divins,

ni

le

concepte

de

l'Unicite

de

PEtre

(Vahdat-i

vudjud).

Ahmed Nurudin n'est

pas

un

vrai derviche

non

plus.

II

est

comme

le cheikh d'lvo

Andri?,

celibataire,

proche

d'un

moine

chretien,

ou

d'un

pre

tre

qui

preche

partout

21.

Selon

l'ecrivain,

Ahmed

Nurudin etait cheikh de

l'ordre le

plus

rependu

et

le

plus pur

22

II

s'agit

ici d'une

remarque

non

soufie. II

est

bien difficile de dire quel ordre

est

le

plus rependu

et surtout

de

parler

de l'ordre

le

plus

pur.

Le nombre

d'adepts

varie

selon les

regions.

Les

Mawlawis

etaient

rependus

en

Turquie,

mais

ils

ne

connaissaient

pas

en

Bosnie

un

aussi

grand

succes

que

les

Nakchibendis,

par

exemple.

De

meme,

17

Cf.

A.

Popovic,

op.

cit.,

p.

509.

18

Cf.

Mesa

Selimovic,

DervH

i

smrt,

Svjetlost,

Sarajevo,

1982.

19

Ibid.,

p.

112.

20

Ibid.,

p.

23,24,42.

21

Ibid.,

p.

164.

22

Ibid.,

p.

19.

695

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il

y

a

des

ordres

soufis

plus

ou

moins

proche

de

la

pensee

orthodoxe islami

que.

L'ordre

des

Nakchibendis

est,

par

exemple,

Tordre le

plus

sunnite,

alors

que

le

Bektachisme

est

considere

comme

le

plus

heterodoxe.

C'est

pourquoi

ce

dernier

n'a

jamais

pu

s'implanter

vraiment

en

Bosnie,

pays

tout

a

fait

sun

nite.

L'auteur donne egalement

une

description

du tekke mawlawi

et

du

quartier

ou

il

se

serait

trouve.

D'apres

cette

description,

il

pourrait

peut-etre

s'agir

de

Tancien

tekke mawlawi

de

Bemba&t,

qui

n'existe

plus

23.

Le tekke de Sinan

Aga

et

son

cheikh,

un

certain Abdulah

Efendi,

sont

aussi

evoques

dans

ce

roman

24.

II

est

important

cependant

de tenir

compte

non

seulement

du

fait

que

ce

livre,

comme

d'ailleurs roeuvre

citee d'lvo

Andrid,

est

construit

autour

du

sentiment

de

remord,

mais

aussi d'observer

dans

quel

but

Tauteur utilise

Tidee de la

mystique

musulmane. Ce

livre

est

en

effet

une oeuvre

qui

con

cerne la politique de Tepoque pendant laquelle Tauteur vivait. II s'agit des

souvenirs de

sa

propre

vie

pendant

et

apres

la

guerre

de

quarante.

Ce n'est

pas

le

cas

dTvo

Andrid,

par

exemple.

L'amitie,

la

trahison des amis

pour

la

grande

cause,

les

ennemis

et

les

espions

parmi

les

amis

sont

omnipresents

dans le

livre,

et

s'ajoutent

a

Tidee

principale

du

roman:

le drame

personnel

ou

Tidee

de

T

amour

pour

le

proche

est

confronted

a

celle de

devoir

profes

sional 25.

La

description

du

massacre

pourrait

se

lire

aussi

comme

un

massacre

entre

les

peuples

yougoslaves

pendant

la

deuxieme

guerre:

Ils

avaient

peur

de

nous,

ils

reculaient,

longtemps

ils nous

guettaient,

mais ils

etaient

plus

nombreux

que

nous.

Et

le

massacre

sanglant surgit

soudainement ,

ecrit

MeSa Selimovid.

Tout

etait

devenu

rouge,

selon

Tauteur,

la

terre et

le

del.

Est-ce

par

hasard

qu'il

evoque

cette

couleur,

a

la fois la

couleur du

sang

?

de

la

mort

?

et

celle de la

revolution?

On

regardait

rouge,

on

respirait

rouge,

on

criait

rouge.

Et

puis,

d'un

coup,

tout

devint

noir;

calme

26.

Ces

dernieres

phrases

ont-elles

comme

les

precedantes

une

symboli

ques particuliere?

Est-ce

aussi

par

hasard

que

tout

se

passe

en

Bosnie,

ce

Vilayet

obscure

(Tamni

vilajet)?

On

pourrait

surement

aller

encore

plus

loins,

a

la recherche d'autres

symboles.

La

qualite

d'une

grande

oeuvre,

com

me

Test

celle-ci,

permet toujours

de

nombreuses

interpretations.

II

est a

men

23

Ibid.

24

Ibid,

p.

222

et

241.

Sur la

p.

41

Tauteur

affirme,

ar

contre,

qu'Abdulah

Efendi etait

mys

tique

(mistifar)

appartenant

a

l'ordre des

Bayrami.

Le

mot

mystique

est

une

calomnie

chez les soufis. On

ne

sait

pas

dans

quel

sens

Tauteur

l'utilise.

25

Ibid,

p.

23,35.

26

Ibid,

p.

346.

696

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tionner

par

contre,

que

la

mystique

est

confondue ici

avec

le

mystere

reli

gieux

et

politique.

L'auteur d'ailleurs

n'a

pas

tout

a

fait

tort;

il sent

intuitive

ment

qu'aussi

bien dans le soufisme

que

dans la

politique

tout

repose

sur

le

lexique,

sur

les

termes

techniques,

sur

un

vocabulaire

precis

et

souvent

in

comprehensible

meme

pour

les inities

du fait

des

mots

etrangers

qu'il

emprunte.

Le

troisieme

ecrivain,

DerviS

SuSd,

situe les

evenements

de

son oeuvre

Kaimija

27

dans le tekke de

Sinan

Aga, egalement.

Cet

ouvrage

pretend,

en

fait,

moins

que

les deux

premiers,

etre

mystique*.

Quoi

qu'il

s'agisse

du

sou

fi et

cheikh

Qa'imi,

ce

poete

est

evoque

dans

la

nouvelle

a

propos

d'une

revol

te

du I7eme

siecle

28.

L'oeuvre

n'est

pas

correcte

du

point

de

vue

des

donnes

historiques,

mais

Qa'imi

y

est

dans

un

certain

sens

plus proche

d'un vrai

derviche

que

les

soufis des

oeuvres

precedentes.

Ce

n'est

pas

un

chretien

pleins

de

remords,

ni

un

etre

obscure

qui

preche,

mais

avant tout

un

bon

vivant et un hedoniste qui aime le vin et qui soigne les jeunes filles malades

grace

a

ses

caresses.

Et nul

peche

n'y

est

commis.

Enfin,

pourrait-on

peut-etre

mentionner

egalement

qu'Ivo

Andrid etait

catholique

de

Bosnie,

se

declarant Serbe

(il

est

partout

cite

comme

ecrivain

serbe,

lui-meme

ayant

ecrit

en

ekavien,

type

de

parler

serbocroate

rependu

surtout

en

Serbie).

Me?a Selimovid

etait

musulman

de

Bosnie

se

declarant

egalement

Serbe,

surtout

a

la

fin

de

sa

vie,

et

DerviS Susad

est,

je

crois,

Mu

sulman

et

musulman.

Outre les ecrivains

modernes

de

Bosnie,

il

en

existe d'autres

qui

se

servent

egalement

de la

pensee

soufie dans leurs

ouvrages

litteraires. Tel est

le

cas

dTlhami

Emin,

un

Turc

de

Yougoslavie.

Darko Tanaskovid

a

recem

ment

devoile la

poesie

bektachie

de

cet

auteur.

L'oeuvre

dTlhami

Emin,

comme

le

montre

D.

Tanaskovid

dans

sa

communication

sur

les

Bektachis,

tenue

a

Strasbourg

en

juin

1986,

n'emploie

pas

le

soufisme

et

le Bektachisme

(la

pensee

soufie

la

plus

heterodoxe)

pour soulager

ses

remords de

commu

niste

(MeSa Selimovid),

ou

du

catholique

refoule

qu'etait

Ivo

Andrid,

mais

pour

glorifier

Tidee du

communisme

et

meme

le

personage

du President

Tito.

Le titre de

son

recueil

de

poesie,

comme

Taffirme

D.

Tanaskovid,

GUI

evi

( Kuda

cvijeda,,,

la

tombe

du

feu

President)

en

est

une

preuve

par

excellence.

Pour

finir,

je

voudrais

citer

quelques

auteur

occidentaux

qui

se

sont

egalement inspires

de

la

poesie

soufi,

notamment

Goethe

dans

son

Divan

et

Louis

Aragon

dans

Le

fern

d'Elsa.

Le

Divan

de Goethe

est

une

oeuvre

ennuyeu

se

et

depourvue

de

soufisme,

alors

que

le

livre

d'Aragon

(il

ne

faut

pas

oublier

27

Cf.

DerviS

Susie,

Kaimija ,

Pobune,

Svjetlost,

Sarajevo,

1966,

pp.

61-112.

28

Qa'imi

se

serait

trouve

a

la

tete

de

cette

emeute

des

pauvres

de

Sarajevo

et

des

alentours.

Cf.

entire

autre,

J.

Samic,

op.

cit.

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qu'il

s'agit

ici

encore

d'un

communiste),

comprenant

presque

500

pages,

se

veut

etre

une

paraphrase

de

la

celebre

oeuvre

Medjnun

et

Leylcu

Le titre du livre

est

d'ailleurs

une

traduction

de roeuvre

orientale citee: le

madjnun

?

fou,

ou

Elsa vient

a

la

place

de

Leyla;

pleine

de

beaux

vers,

em-pruntes

pafois

a

ses

autres

poemes

(comme

par

exemple:

II

n'y

a

pas

d'amour

hereux

29)

cette

oeuvre ne montre pas non plus la connaissance de Pauteur sur les questions

du

soufisme,

malgre

une

certaine

prevention

de

celle-ci.

Et

pour

terminer,

je

reprenderais

les

phrases

d'Alexandre

Popovic

avec

lesquelles

il

finit

son

etude

sur

Pislam

dTvo

Andrid:

Pour

ceux

qui

cherche

raient

les raisons de

ce

texte

(...)

repeterai

les

mots

de Vuk

Karadzi?,

cites

egalement

par

Ivo

Andrid:

'Lorsque

je

fais

une

chose,

je

la

fais

rarement

en

depit

de

quelqu'un

ou

pour

Pamour de

quelqu'un,

mais

parce que

je

pense

qu'un

homme

honnete

et

intelligent

devrait faire

ainsi .

29

Cf. Louis

Aragon,

Le

fou

dElsa, Gallimard, Paris,

1963.

698