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Décembre 2012 - n° 27 N uit

Le Bonbon Nuit 27

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DESCRIPTION

Björk, Les Chasse Spleen, Paul Kalkbrenner, deBonton , Frédéric Taddeï, American Horror Story Asylum, Clubbing à l’écran, Bohèmes, Maîtresse Gilda, Tenue de soirée, Nuit blanche, Oscar Coop-Phane, La biérologie

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Décembre 2012 - n° 27

Nuit

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1 — Nuit

édito

Bonne Nuit

Rédactrice en chef — Violaine Schütz [email protected] | Rédacteur en chef adjoint — Michaël Pécot-Kleiner [email protected] | Directeur artistique — Tom Gordonovitch [email protected] | Président — Jacques de la Chaise

Photo couverture — Frédéric Taddeï par Nicola Delorme | Secrétaire de rédaction — Anne-Charlotte Anris

Régie publicitaire — [email protected] Lionel 06 33 54 65 95 | Contactez-nous — [email protected]

Siret — 510 580 301 00032 | Siège social — 12, rue Lamartine 75009 Paris

© J

acob

Khr

ist

J’avais dans l’idée d’écrire un édito un peu chiant mais bien argu-menté sur le renouvellement de la nuit parisienne, sur le fait qu’elle s’était libérée de son complexe d’infériorité par rapport aux nuits berlinoises, sur l’idée que finalement, non, les nuits de la capitale, ce n’était pas mieux avant. Et puis, en faisant mes recherches sur Internet pour illustrer mon papier, coup de massue, je tombe sur la dépêche AFP suivante : « Possible augmentation des demis de bière pour la rentrée 2013. » Ma mâchoire se décroche, je pense aux millions de piliers de comptoir qui, comme moi, vont pâtir de cette nouvelle mesure. Changement de cap. Ouais. Mon édito traitera de la binouze, je me mets alors à chercher des vannes foireuses du style : « Les Mayas nous l’avaient bien dit, la fin du monde est proche, la mousse va bientôt coûter plus chère… » Pas mal, pas mal. Bof, en fait. Finalement, ce mois-ci, il y a bien plus important que la bière ou la nuit parisienne. À l’heure où j’écris ces lignes, des lesbiennes se sont fait casser la gueule, et des manifestations homophobes signi-fient clairement que la lutte pour l’égalité des droits pour tous n’est pas un combat d’arrière-garde ou de bobos, comme certains tendent à le penser. À ceux qui croient que le mariage gay est une destruc-tion civilisationnelle, je rétorque qu’une société enfermée dans son conservatisme court justement vers le déclin. À ceux qui hésitent encore à choisir leur camp, je dis que le mariage homo et le droit à l’adoption sont les plus grandes avancées sociales depuis l’abolition de la peine de mort. Le 16 décembre, le Bonbon Nuit soutiendra la manifestation organisée par l’association Inter-LGBT. On espère vous y voir.

Nous sommes tous des pédés catholiques. Amen.

MPK Rédacteur en chef adjoint

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Vendredi 7 décembreau diVan du monde

sur inVitation : [email protected]

Bonbon Party

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3 — Nuit

sommaire

Le Bonbon Nuit

musique

soirées

télévision

cinéma

art

société

mode

shopping

littérature

art de vivre

trousse de secours

agenda

p. 06

p. 10

p. 13

p. 17

p. 21

p. 26

p. 29

p. 32

p. 35

p. 38

p. 40

p. 42

p. 45

p. 46

p. 48

Björk

Les Chasse Spleen

Paul Kalkbrenner

deBonton

Frédéric Taddeï

American Horror Story Asylum

Clubbing à l ’écran

Bohèmes

Maîtresse Gilda

Tenue de soirée

Nuit blanche

Oscar Coop-Phane

La biérologie

Vendredi 7 décembreau diVan du monde

sur inVitation : [email protected]

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AT-LP1240 USBDesign et Technologie

Avec son design argent et noir laqué, la platine AT-LP1240 USB se marie parfaitement à votre système audio stéréo.

Conçue pour répondre aux exigences des audiophiles et des professionnels, la platine AT-LP1240 USB à entraînement direct offre une qualité sonore exceptionnelle ainsi que de nombreuses fonctionnalités : trois niveaux de vitesse 33, 45 et 78 tr/min, numérisation des vinyles grâce à la sortie USB...

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5 — Nuit

agenda

Les événements à ne pas manquer

BrunchBazar

Le BrunchBazar célébrera sa 10e édition au Palais

de Tokyo le week-end du 15 et 16 décembre 2012 et

ce sera un spécial Noël. Le concept mêlant musique,

art, brunch, vide-dressing et ateliers et orchestré

par Nadège Winter aura lieu de midi à minuit, et est

ouvert aux 0 à 77 ans !

Les 15 et 16 décembre au Palais de Tokyo.

Entrée : 12 €

La Boutique Éphémère #8

Pour Noël, cette sympathique initiative qu’est La

Boutique Éphémère accueillera une cinquantaine de

créateurs pour chiner des cadeaux uniques de der-

nière minute : accessoires, bijoux, mode, DVD, livres,

jouets. Des ateliers, des stands de food et des DJ

sets (Étienne Jaumet, Nicolas Ker, Violaine Schütz…)

seront également de la party.

Du 15 au 23 décembre au 7, rue Froissart, entrée libre.

That Obscure Object Of Desire

Le Pigalle Country Club donne carte blanche à That

Obscure Object Of Desire le temps d’une soirée aux

accents lyriques et électroniques. Le duo de trip hop

alternatif livrera un concert intimiste et habité avant

de rejoindre ses invités derrière les platines pour une

série de DJ sets électriques. Le noir sera de rigueur.

Le 14 décembre à partir de 21h.

59, rue Jean-Baptiste Pigalle 75009

HELLO™ This is the end

Ce soir-là ou jamais ! HELLO™ vous invite à célé-

brer la fin du monde et la fin de son exposition,

tous ensemble dans une grande orgie de danse et

de musique avec quelques-uns de ses musiciens

favoris, diffusés en boucle dans les locaux de l’en-

treprise. La fausse marque HELLO™ invite Kavinsky,

Zombie Zombie, DVNO et DSL.

Le 21 décembre à la Gaîté Lyrique. Entrée : 18€

DR

/DR

/DR

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6 — Nuit

musique

® Violaine Schütz Ω Warren du Preez et Nick Thornton-Jones

La pop star islandaise iconoclaste sort son meilleur

disque depuis longtemps. Bastards, album de

remixes de l’ambitieux Biophilia, contient des ver-

sions de ses morceaux par Death Grips, Hudson

Mohawke, These New Puritans ou Omar Souleyman

pour se révéler passionnant. On lui a téléphoné en

Islande, pour l’entendre nous parler de ce projet de

sa voix chantante entrecoupée de rires cristallins.

Irrésistible.

C’est ton troisième album de remixes, pourquoi Bio-

philia se prêtait bien à cet exercice ?

Ce n’était pas prévu au départ, mais je me suis retrouvée avec beaucoup de morceaux remixés, et beaucoup de choses me plaisaient. Sur Biophilia, tout était très élémentaire, ce qui laissait beaucoup de place à la réinvention. Les chansons avaient de la place et de l’espace pour respirer, employant le silence autant que la mélodie. J’avais aussi envie de faire danser les gens, que les chansons aient plus de beats et de jambes pour bouger. Les remixeurs ont amené Biophilia à un autre niveau. J’ai ensuite eu envie de tout mettre sur un CD. Beaucoup de gens n’ont pas la patience de tout télécharger sur le Net, les gens de mon âge, de ma génération s’y perdent, à force. C’est une copie pour eux, pour les vieux comme moi. Quand j’avais fait Debut, c’était l’époque où je sortais beaucoup à Londres et on trouvait beaucoup de vinyles blancs avec des remixes. Quand j’ai sorti The Best Mixes From The

Album Debut For All The People Who Don’t Buy White Labels, c’était pour mes amis qui étaient plus dans le bus ou les cafés qu’en clubs. Là, j’ai pensé à ceux qui ne sont pas très au fait des nou-velles technologies.

Comment as-tu fait la sélection parmi tous les

remixes qui étaient sortis en ligne ?

J’avais envie de raconter une histoire, et de ne pas faire trop long. J’ai choisi les morceaux les plus cohérents entre eux, pas forcément mes préférés.

Comment as-tu choisi les remixeurs ?

Il y a une histoire différente avec chacun d’eux. Omar Souleyman, des amis m’ont fait écouter sa musique il y a deux ans, et je me suis dit : Waaah, je veux absolument faire un disque avec cet homme. Matthew Herbert, je le connais depuis très long-temps et on a beaucoup travaillé ensemble. Death Grips, c’est par mon amie Leila Arab, qui m’a envoyé un lien vers leur musique il y a un an. Ils me rappellent vraiment Public Enemy. Pour le reste, j’ai découvert sur Internet, sur YouTube.

C’était un besoin pour toi de donner ton disque à

d’autres personnes, de travailler avec d’autres per-

sonnes et de leur faire totalement confiance ?

Oui car je suis quelqu’un qui me lasse très très vite. Alors j’ai besoin de travailler avec des gens qui m’excitent. Je suis très curieuse du point de vue

BâTArDe SeNSiBLeBjörk

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7 — Nuit

des autres aussi, ce qu’un remix peut être. Ça me donne des challenges pour progresser. Je fais de la musique depuis si longtemps, et tout le temps, que je ne dois pas m’enfermer.

Qu’est-ce qu’un bon remix pour toi ?

C’est une version qui respecte le cœur de la chan-son tout en l’amenant totalement ailleurs. Il y a des règles non écrites du remix. Et en même temps, c’est une forme de collaboration qui laisse une extrême liberté. Dans les standards de jazz, c’est la même chose : on voit vraiment la personnalité de l’autre. My Funny Valentine par Billie Holiday ou par Miles Davis, c’est deux univers totalement différents, mais on reconnaît toujours la chanson.

Biophilia était un album centré sur l’idée de nature,

qu’en est-il de Bastards ?

C’est toujours la nature, mais une nature diffé-rente. Pour moi, la nature c’est quelque chose de très hardcore. C’est l’Islande, les éruptions, les

volcans, la neige, le blizzard. Ça peut être très destructeur et, en même temps, c’est la vie. Biophi-lia est élémentaire, dans le sens « état de nature ». Mais Bastards se rapproche du côté hardcore.

Rappelle-nous le principe de l’appli iPad Biophilia ?

C’est un projet fondé sur les connexions entre la musique, la nature et la science. L’idée c’est que ça arrive dans les écoles, sous forme de workshops, comme ça a été le cas à New York et en Islande, où beaucoup de parents et d’enfants ont participé et découvert l’interaction entre sons et physique.

Pourquoi ce titre de Bastards ?

Parce que tous les artistes sur ce disque sont en quelque sorte des « bastards ». Et je me sens comme l’une d’entre eux. (rires)

Björk — Bastards One Little Indian Records

Biophilia en résidence à Paris à partir de février

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10 — Nuit

musique

Mac Demarco - Baby’s Wearing Blue Jean Notre coup de cœur du moment. C’est comme faire l’amour dans une grotte sur une île. On a envie de twister au ralenti.

Nicone - Aboayomi 

De fins producteurs berlinois, surprenants et à la classe folle. On l’écoute en boucle chez les Chasse Spleen. Tropico coco.

Jeff Barbara - Larmes de crocodile

Parce que cet ovni glamour ne nous lasse pas de son charme absolu et de son talent unique. À écouter le jour comme la nuit.

Fern Kinney - Groove Me

Pépite disco au groove incroyable et à la prod parfaite. Fern chante comme si Diana Ross avait avalé de l’hélium. Top pour vos soirées !

Vadim Svoboda - Supercharged (Make Sense Records)

Petit trésor d’électro minimale d’un artiste encore confidentiel pour certains mais qui deviendra grand. À découvrir absolument !

Franck Ocean - Crack Rock 

Parce qu’il a tout compris, il a le flow, le feeling, la voix et il remet au goût du jour un R’n’B de midinette dont on raffole !

Rod Mckuen - Mel’s Song (Mon amour, mon ami)

Parce que les Chasse Spleen c’est tout d’abord de l’amour et cette chanson disco étrange nous illustre bien.

The Flirts - Helpless (You Took My Love) 

Girly, groovy, sexy, 80’s, glamour et kitch : tout ce qu’on aime. Elle aussi, c’est un peu notre hymne à la bonne humeur.

Suicide - Shadazz 

Entre électro et punk au synthé tellement envoûtant, Suicide reste l’un de nos groupes phares. Pour sa musique et pour son esthétique.

Stephan Eicher Spielt Noise Boys - Minminiminiminijupe 

Les débuts de Stephan Eicher, extra, on est fans et c’est incontour-nable !

Ellen Allien - Flashy Flashy La musique qui fait bouger le premier baby Chasse Spleen avant même sa naissance.

Ce duo parisien de Djettes formé

de Gabrielle et Fanny fait le

même effet sur le dancefloor

que le vin du même nom sur les

esprits. Ces fans du disco-funk,

de la coldwave et de la minimale

nous livrent leurs titres du

moment.

www.leschassespleen.com

Les Chasse spLeen

Ω Hugo Denis-Queinec

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musique

® raphaël Bosse-Platière Ω Thomas Lohr

Depuis qu’il a interprété DJ Ickarus dans Berlin Cal-

ling dont il a composé l’incroyable bande-son, il est

devenu le roi de la techno. Paul Kalkbrenner est de

retour en cette fin d’année, avec un nouvel album

Guten  Tag. Un rouleau compresseur à la hauteur

de sa réputation, qui sonne comme un retour aux

sources pour ce passionné de machines électro-

niques et de clubs de foot.

Comme le dit le nom de ton album, bonjour, ça va ?

Oui salut, je vais bien, je suis en forme, merci !

Parle-nous de ton album.

C’est un pot-pourri (il prononce le mot en fran-çais) de tout ce que j’ai pu faire jusqu’à présent. J’ai pris l’essence de chaque album, de chaque mor-ceau, et j’ai condensé le tout. Si je devais terminer ma carrière, et ce n’est pas le cas je vous rassure, ce serait un bel album d’adieux.

On a l’impression que tu t’es rapproché de la musique

que tu faisais sur tes précédents albums, comme

Zeit ou Self. C’est une sorte de retour aux sources ?

Oui tout à fait. Il y a beaucoup de ressemblances, notamment avec Self. En fait, je pense que c’est mon meilleur album, car j’ai pris ce qu’il y avait de mieux sur mes précédents disques.

À l’heure de YouTube et de la musique à la demande,

cet album s’écoute d’une traite, avec une véritable

progression.

Oui, il est mieux si on l’écoute du début à la fin. Il raconte une histoire, de la même manière qu’un set pourrait le faire. J’avais déjà fait ce genre de travail sur Self.

Quel genre d’histoire ?

C’est une histoire simple. Je ne fais pas la même chose qu’un écrivain ou un chanteur qui met des paroles sur ses morceaux. Moi je m’exprime, c’est tout.

Et ça raconte quoi ?

Ça, il n’y a que moi qui le sais. (rires)

Cet album, Guten Tag, paraît taillé pour le live, avec

une construction faite pour soulever des foules

entières.

C’est vrai, mais finalement les autres aussi, parce que tu sais, quand je compose, je fais ma musique comme je l’ai toujours faite. Je ne pense pas à ce genre de choses. Tu ne dois surtout pas penser à comment tes chansons vont rendre quand tu les joueras au public. Si le morceau est bon, il plaira aux gens et ça marchera.

pauL kaLkBrenner

reTour Aux SourceS

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14 — Nuit

Les titres de l’album ne sont pas en anglais, contrai-

rement à certains de tes gros tubes comme Sky and 

Sand. Pourquoi ?

En fait, les titres ne sont pas en allemand non plus. C’est de la phonétique que j’invente. Avoue quand même que lorsque l’on dit un truc genre Vörnern-Anwärter (chanson extraite de Guten Tag, ndlr), ça sonne beaucoup mieux que L’Étoile dans le ciel de la vie ou un truc du genre.

Comment as-tu choisi le titre de l’album ?

Guten Tag, c’est avenant, tout le monde sait ce que ça veut dire. Donc d’un côté c’est international, mais ça reste allemand.

Tu as commencé dans des petits clubs underground

de Berlin, et maintenant tu joues devant plusieurs

milliers de personnes. Ça fait quoi ?

J’en suis très fier. Mais ça ne m’impressionne pas plus que ça, puisqu’au final, quand j’arrive sur scène, je me mets à fond dans ce que je fais, et il y a tellement de choses dont je dois m’occuper que je suis absorbé par ma prestation.

Finalement, tu es un peu seul au milieu de ces mil-

liers de gens. Tu ne regrettes pas cette époque où tu

pouvais jouer dans des clubs plus intimistes ?

Non, pas du tout. Maintenant l’intimité, je l’ai avec ma team, sur la route et pendant qu’on ins-talle le matos sur scène par exemple. Là, je peux me concentrer sur ma musique. Quand tu joues dans les petits clubs, tu stresses toujours qu’un gars pose son verre n’importe où.

Tu as vraiment l’air de prendre ton pied sur scène,

c’est le cas ?

Oui, c’est vraiment un endroit où je prends du plaisir. Quand je vois ces gens qui s’éclatent devant la scène, moi je n’ai qu’à monter jouer ma musique et m’éclater. C’est le bonheur.

La musique électronique, et plus particulièrement

la techno, sont devenues beaucoup plus accessibles

ces dernières années. C’est une bonne chose ?

Oui c’est vrai que la musique en général est deve-nue plus accessible, et plus particulièrement les musiques électroniques, et encore plus la techno. Maintenant, c’est devenu l’un des genres majeurs, au même titre que le rock. Il y a 25 ou 30 ans, les gens disaient que cette musique allait mourir, et nous sommes toujours là. La techno ne mourra jamais.

Quand tu composes, tu as en tête de toucher le plus

de personnes possible ?

Je fais ma musique comme je l’ai toujours faite. Une bonne chanson finira toujours par toucher un maximum de gens.

Qu’est-ce que tu réponds à ceux qui t’accusent

d’avoir vendu ton âme au diable de la grosse machine

commerciale ?

Qu’ils n’ont qu’à voir la musique que je fais, com-ment je la fais et depuis combien de temps. Et ils verront bien qu’il n’y a rien de vrai là-dedans.

Ton frère, Fritz (qui a sorti un magnifique album

récemment), me disait qu’il prenait du plaisir à inté-

grer de vrais instruments dans sa musique, avec des

musiciens. Ce n’est pas ton cas, pourquoi ?

À quoi bon me mettre à utiliser de vrais instru-ments ? Je ne le ferais peut-être pas bien, je n’en ai pas envie et ma musique est très bien sans. Ça serait stupide !

Dernière question : si tu devais être un club de foot ?

Le Bayern de Munich !

Paul Kalkbrenner

Guten Tag dans les bacs le 7 décembre 2012

≥ En live au Zénith de Paris le 2 mars 2013, à

guichet fermé.

paulkalkbrenner.net

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soirées

® MPK Ω raffaele cariou

deBonton, c’est le petit label/orga parisien qui

monte, comme dirait l’autre. Découvreur d’artistes

de talent comme Sydney Valette et organisateur

de soirées au line-up léché, il était temps que le

Bonbon Nuit se penche sur ces jeunes Parisiens

créatifs. Nous nous sommes déshabillés avec

Maxime, membre de cette famille légèrement exhib’.

deBonton, c’est qui, c’est quoi et depuis quand ?

À la base, c’est trois personnes : Julian, Christian et moi. On est potes d’enfance, ça fait plus de quinze ans qu’on se connaît… En fait, on était un peu dans le même délire, on jouait de la techno dans les bars à Paris, et petit à petit, on a commencé à organiser des soirées ensemble. Ensuite, on a aussi monté un label. L’idée, c’était que deBonton soit un label qui sorte des artistes, qui défendent une certaine idée de la musique, et qui finance ses prod’ grâce à l’évènementiel. On a donc un côté orga qui est plutôt orienté club, et un côté label qui traite plus de la pop. Et pour répondre à ta dernière question, notre structure existe mainte-nant depuis trois ans.

Qui a trouvé le nom deBonton ? Ça sonne pas mal !

Je crois que c’est moi en fait. À la base, on voulait vraiment partir sur un trip genre famille aristocra-tique, avec un nom super connoté, un peu comme

si on était tous des frères et des sœurs consan-guins. Et puis, il y a des significations qui se sont rajoutées après, sur le « bon ton » notamment, sur ce qui est accepté par les mœurs et qu’on a voulu subvertir.

On va parler de votre partie label. Je crois que vous

avez été les premiers à sortir Sydney Valette, un mec

dont on a beaucoup parlé…

Oui, Sydney a été le premier artiste qu’on a tota-lement produit en fait. On l’a découvert par l’in-termédiaire de Thieves Likes Us, un groupe qui est également sur notre catalogue. Ils nous avaient dit qu’ils connaissaient un type chelou qui avait tout un univers personnel, et on a rencontré ce personnage hyper froid, avec un trench remonté jusqu’en haut, des lunettes et les cheveux plaqués. On a écouté sa musique, il criait et il pleurait sur ses morceaux, c’était beau et un brin torturé. Ça nous a tout de suite scotchés.

Vous produisez également des compilations.

Exact, pour les compil’, on a envie de réunir des artistes qu’on trouve talentueux, et qui ne vont pas obligatoirement être sur le label. On a par exemple bossé avec Logo, Valley qui a ensuite signé chez Kitsuné, Diis Paradis qui est maintenant sur Tsu-nami Addiction, Yan Wagner qui marche très fort

deBontonSe FouTeNT à PoiL

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18 — Nuit

ces derniers temps, Gobble Gobble… Et sur la dernière compil’, il y a Caaandide qui a été très sollicité par Les Inrocks, Week End Affair, Mike Theis…

Vos derniers artistes produits 100% deBonton, ce

sont lesquels ?

Thieves Like Us avec qui on a sorti le deuxième album et dont je t’ai déjà parlé tout à l’heure, et plus récemment, il y a eu Chevalier Avant Garde, des Américains dont on est très fans. Je n’ai d’ailleurs pas compris pourquoi tout le monde est passé à côté.

En fait, vous avez un petit côté découvreurs de

talent, c’est bien cela ?

C’est toi qui le dis (rires), mais c’est vrai qu’on aime lancer des artistes à fort potentiel. Ensuite, ils vont s’accomplir et grossir ailleurs. (rires)

Au niveau orga de soirées, vous vous situez com-

ment par rapport aux autres ?

C’est assez dur à déterminer. Nous, on a toujours été sur une espèce de modèle très large, on veut brasser le maximum de gens possible, on fait appel à toutes les communautés. On ne veut pas se fer-mer en faisant des soirées hétéros ou gays. On a eu un an de résidence au Social Club, et mainte-nant, on en commence une à La Java. Cet endroit convient complètement à notre état d’esprit car c’est une salle qui suinte la nuit.

C’est pour cela que vous vous foutez toujours à poil

sur vos visuels ? Pour dire « venez comme vous le

sentez » ?

Totalement ! Notre volonté, c’est vraiment de faire un truc sincère. On doit avoir un petit côté exhib’ depuis le début aussi. En vérité, le fait de poser nus, ce n’était pas vraiment planifié, c’est venu un peu comme ça. En préparant l’une de nos premières soirées je crois, on était avec trois copines, on a décidé de les désaper, et on leur a

dessiné le line-up sur le dos. On a trouvé ça rela-tivement mortel, et ça correspondait vraiment à l’image qu’on cherchait à donner. Du coup, c’est devenu notre marque de fabrique, et ça a pris plein de formes possibles : on a mis huit personnes à poil dans le métro avec chacune une lettre de deBonton sur le corps, on a également posé dans la fontaine de la Concorde à sept heures du mat’, il faisait d’ailleurs hyper froid… À chaque fois, il y a un vrai côté « performance » pour faire nos visuels. (rires)

Est-ce que tu peux nous présenter le plateau de

votre prochaine soirée ? (Equality is deBonton, le 7

décembre à La Java, ndlr)

On va faire venir les deux mecs de Flashmob qui sont sur le label Get Physical, qui font une house très grasse et originale. Il y aura Mathias Zim-merman qu’on ne présente même plus car il a tout défoncé sur Sound Pellegrino. En DJ set, c’est vraiment un phénomène. Gidge assurera égale-ment un live. Ce sont deux Suédois qui sont sur notre compilation Grab Gag #3 et avec qui on est en train de bosser sur un EP. On les avait trou-vés à l’époque sur un blog où ils avaient mis en ligne de la musique très onirique, qui ressemble beaucoup à des choses que l’on trouve sur Border Community. C’est très planant et très talentueux, et ils produisent leur son dans une petite maison en Suède. Et enfin, Julian deBonton, mon acolyte, s’occupera du warm-up.

deBonton

www.debonton.fr

Equality is deBonton

≥ Le 7 décembre à La Java de minuit à l’aube.

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télévision

® Violaine Schütz Ω France 3 / charlotte Schousboe

Petit écran, grand monsieur. C’est l’un des jour-

nalistes les plus compétents que l’on peut voir et

entendre à la télévision. Pourtant, il ne regarde

pas la télé. Frédéric Taddeï a imposé son style loin

des formatages de son média : discret, anticonfor-

miste, étonnant et intelligent. À travers des émis-

sions comme Paris  dernière, D’art  d’art et Ce  soir 

(ou jamais !), il a inventé une nouvelle façon de faire

cathodique. On lui a posé quelques questions, lui qui

a bien connu la nuit.

Dans Ce  soir  (ou  jamais !), vos interviews laissent

amplement la parole aux invités et moins à vous, ce

parti pris vient-il d’un refus du star-système ?

Non. Dans mon star-système à moi, les stars sont les invités, pas l’animateur.

Comment choisissez-vous vos invités ?

Ce sont des artistes ou des intellectuels, des gens de culture. ce soir (ou jamais !), c’est l’actualité vue par la culture. C’est très différent de l’actualité vue par les politiques ou les journalistes.

Le live est toujours très bon, la musique, c’est impor-

tant pour vous qu’elle garde une place à la télé ?

La musique live a totalement disparu du petit écran. C’est triste. J’essaye de lui conserver une place.

Comment résumeriez-vous votre parcours ?

Actuel, Radio Nova, Nulle Part Ailleurs, Paris der-nière, D’art d’art, Europe 1, ce soir ou (jamais !), France Culture, La Grande Soirée cinéma… Je parie sur l’intelligence du public.

Vouliez-vous être journaliste, ado ?

Non. Je voulais gagner beaucoup d’argent et cou-cher avec beaucoup de femmes. Je voulais être un héros, comme tous les adolescents. Sinon, j’étais exactement le même qu’aujourd’hui. Tous mes copains d’enfance vous le diront.

Il paraît que de 20 à 30 ans, vous n’avez rien fait (pro-

fessionnellement), qu’avez-vous appris pendant

cette période ?

J’ai compris qu’il fallait faire ce pour quoi on est le plus doué. Et tant pis si ce n’est pas ce que vous auriez préféré.

Quels souvenirs marquants gardez-vous de l’émis-

sion Paris dernière ?

Des milliers de souvenirs ! Je l’ai faite pendant huit ans. Huit ans de tournages et de montages dans la foulée. Pendant huit ans, ce fut l’émission la plus branchée de la télévision française ! Ma voiture était devenue célèbre. Moi, presque per-sonne ne me reconnaissait dans la rue. J’adorais ça.

FrédériC taddeï

DeS HAuTS eT DÉBAT

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22 — Nuit

Toutes les nuits de Paris dernière étaient complè-tement folles puisque j’y vivais dix existences à la fois. J’étais partout chez moi. Toutes les portes s’ouvraient. C’était irréel et pourtant c’était vrai puisque je le vivais.

Vous avez écrit pour Actuel, quel regard portez-vous

sur la presse culturelle et sociétale d’aujourd’hui ?

Actuel avait des moyens financiers que plus aucun magazine branché n’a aujourd’hui. On faisait le tour du monde, on n’écrivait pas nos articles en regardant la télévision ou Internet. C’était une autre époque. Je ne pleure pas dessus mais je suis content de l’avoir vécue.

Pouvez-vous m’en dire plus sur votre site, Newsring,

comment est-il né ?

J’avais envie de faire vivre le débat sur Internet. Le débat n’existait pas vraiment. Il n’y avait que des forums, c’est-à-dire des discussions de bistrot, où tout le monde finit par s’insulter. Alors qu’In-ternet est le lieu de prédilection du débat. C’est le seul endroit où le débat n’est pas limité. Ni en temps ni en nombre de participants. Ce mois-ci, Newsring fêtera son premier anniversaire.

Aimez-vous vivre à Paris ?

J’aime vivre à la périphérie. Si je vivais au centre de Paris, je ne rentrerais jamais chez moi. Paris est la ville où je suis né. Je la connais comme ma poche. Et pourtant, elle reste désirable, inacces-sible. Comme une femme.

Quel est votre tout premier souvenir de virée en

boîte ?

J’avais huit ou neuf ans. Je me suis fait refouler à l’entrée d’un casino où mes parents étaient en train de s’amuser. J’étais dans un état de frus-tration indescriptible. Je me suis juré de revenir quand je serais plus grand.

Votre meilleur souvenir de soirée ?

C’est quand je suis revenu et qu’on m’a laissé entrer (rires). Je n’ai pas de pire souvenir de club, je n’ai d’ailleurs pas de mauvais souvenirs. Tout est bon à prendre.

La plus belle rencontre faite la nuit ?

La mort. Je l’ai vue de près. C’était impression-nant.

Pensez-vous que la nuit, c’était mieux avant ?

Bien sûr que non ! Quand on vous dit que la nuit était mieux dans les années 80, cela signifie qu’on avait vingt ans dans les années 80. C’est tout.

Un truc contre la gueule de bois ?

Savoir s’arrêter à temps.

Quel est votre endroit préféré à Paris ?

Il faut être au bon endroit au bon moment.

Qu’avez-vous fait la nuit dernière ?

Je me suis couché tard, comme tous les soirs.

Quels sont vos projets ?

Me coucher de plus en plus tard et me réveiller de plus en plus tôt.

Frédéric Taddeï

Ce soir (ou jamais !)

Tous les mardis en deuxième partie de soirée sur

France 3

≥ ce-soir-ou-jamais.france3.fr

Newsring

≥ www.newsring.fr/

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23 — Nuit

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Paris La Nuit Amélie Fontaine www.ameliefontaine.fr

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26 — Nuit

télévision

® Pierig Leray Ω Dr

Prisonnière entre delirium sexuel et psychodrame

fantomaniaque, American  Horror  Story s’est impo-

sée, certes à égalité de voix avec Homeland, comme

la plus belle surprise de la rentrée télévisuelle 2011.

Mais Ryan Murphy (Glee, Nip/Tuck), créateur de ce

nouveau genre à épisodes n’était qu’au balbutie-

ment de son projet horrifique au vu d’une seconde

saison dépassant toutes les limites, brisant tous les

codes du genre pour mieux les saluer. American Hor-

ror Story Asylum, ou quand l’idée de la peur domine

l’horreur.

Outsider de la rentrée télé, AHS n’était que très peu attendue face aux monstres des chaînes publiques. Débarquée incognito sur la chaîne câblée FX, petite sœur de la très républicaine Fox, la série embarque dès le générique le lugubre, le sombre et cette pointe d’ironie et de second degré qui vient rendre hommage aux plus belles peurs bleues passées. La première saison contait l’histoire clas-sico-classique d’une famille emménageant dans une maison hantée de Los Angeles. Mais c’est sur le cul que l’on tombe lorsque l’on découvre des thématiques aussi légères que le sadomasochisme en latex, la perversion sexuelle, l’infanticide qui sont ici abordés dans une ambiance pesante, une haine psychologique et viscérale. L’esthétisme

surexposé, le montage sous ecstas et les limites à chaque épisode repoussées ont fini par conquérir le plus sceptique des cinéphiles. Et lorsque l’on sait que ce n’est qu’un hors-d’œuvre au pétage de plombs de la seconde saison, ça fout les jetons.

Un parti pris osé mais indispensable. AHS : Asy-lum, sous-titre de la seconde saison, coupe net et balaye l’histoire de la première pour façonner, à sa manière, l’intrigue psychiatrique bousculée entre deux époques, l’une contemporaine dans un asile désaffecté où les démons persistent et démem-brent, l’autre dans les années 50 post-national-socialisme où la religion domine encore la pensée unique, homophobe et sectaire. Missionnée pour faire flipper, AHS dépasse volontiers la « porte qui grince », et aborde les maux profonds américains dans un dessein glauque et effroyable d’un pays qui voit l’homosexualité comme une maladie mentale, le sexe comme un péché éternel, le racisme comme idéologie courante et la violence psychologique comme unique traitement à l’hystérie. Se mêlent alors dans cette infernale danse de l’horreur, sous la musique de Sœur Sourire (« Dominique nique nique… »), une nymphomane compulsive (Chloé Sevigny), un ex-SS reconverti en pervers sexuel, docteur maboul qui utilise les résidents comme

L’Horreur câBLÉe

aMeriCan horror

storY asYLuM

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27 — Nuit

chair à canon expérimentale, une gueule d’ange (Evan Peters) surnommé Bloody Face, connu pour dépecer ses victimes ou encore l’excellente Jessica Lange, Golden Globe du meilleur second rôle en 2012, en mère supérieure alcoolo, glaciale et sor-dide, la cravache à la ceinture. Sous fond d’une intrigue science-fictionnelle (les petits hommes verts sont encore de la partie), AHS se lâche, ça dégouline, ça ampute, ça baise, ça « cannibalise » et chaque épisode sonne le glas d’un nouveau délire psychopathe : à se demander jusqu’où tout ça va nous mener.

La question de la sériphilie reste l’éternelle inter-rogation du pseudo intello qui voit en la télévi-sion la dépravation culturelle d’une époque qui change. Fuck off blaireau, la série est un art, elle dessine en effet les préoccupations du temps (la période post-11-Septembre et la menace invi-sible de « l’étranger » avec Lost, la violence sociale et les inégalités profondes américaines avec The Wire), mais surtout, la série offre aujourd’hui une carte blanche d’une dizaine d’heures aux plus

disjonctés des scénaristes quand le cinéma se morfond dans des productions fébriles ou mas-turbatrices à la sauce Sundance. Avec American Horror Story Asylum, c’est un lâcher-prise com-plet, de la pure folie, de l’horreur à hémoglobine intelligente, des dizaines de sujets abordés, par-fois bâclés mais toujours d’une profonde véracité. L’esthétisme joue un rôle prépondérant dans son succès : la photo est bien trop travaillée comme une pute trop maquillée, ce noir jaunissant Ins-tagram donne parfois la nausée, mais comme l’air du temps pollué, elle est indispensable.

American Horror Story Asylum, c’est la tuerie de l’année, le sang qui gicle sur une société parfois aussi insoutenable qu’une guérilla de barbares consanguins et défigurés, une série qui change, une série qui s’avale sans roter, cul sec et tout dans la cagoule.

American Horror Story Asylum

≥ en DVD et sur Ciné+ Frisson

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cinéma

® Violaine Schütz Ω Herb ritts

1 – La Fièvre du samedi soir (1977) de John Badham

Le pitch : Tony, d’origine sociale très modeste, est le roi du 2001, un dancing où il devient un autre le samedi soir et épate les filles. Annette est amoureuse de lui mais il préfère Stephanie qui danse mieux que personne. La scène : Travolta entre en scène avec sa chemise moulante et son pantalon taille haute et se met à enchaîner lascivement des mouli-nets des bras et des déhanchés suaves sur les Bee Gees (Night Fever). Tout le monde lui emboîte le pas en suivant sa chorégraphie. Une fille le supplie de l’embrasser. On comprend pourquoi.

2 - Two Lovers (2008) de James Gray

Le pitch : Leonard, qui rêve de devenir photographe, hésite entre épouser Sandra, la femme que ses parents ont choisi pour lui ou filer avec Michelle, sa voisine, beaucoup plus intrigante et dépres-sive, dont il est fou amoureux. Raison ou sentiments, le dilemme n’a pas d’âge.La scène : Dans une boîte new-yorkaise, la fête bat son plein. Deux jeunes Blacks font du break dance. Joaquin Phoenix essaie d’épa-ter Gwyneth Paltrow en dansant n’importe comment au milieu de la piste. Puis il danse collé serré au milieu de la foule avec la jolie blonde qui commence à divaguer (les effets d’une pillule qu’elle vient d’ingérer). La musique est excellente (un des rares bons mor-ceaux de Mody). James Gray filme le club comme personne. À voir également, son La nuit nous appartient avec une Eva Mendes hyper torride.

LeS MeiLLeureS ScèNeS De BoîTe Au ciNÉMA

CLuBBingà L’éCran

Difficile à retranscrire, l’énergie,

la sensualité et la folie d’une

boîte de nuit un soir de grosse

ambiance ne sont pas forcé-

ment télégéniques. Pourtant

ces films sont parvenus, avec

grâce, émotion ou humour, à nous

faire revivre ce petit supplé-

ment d’âme de la virée en club

inoubliable. Petite selection qui

peut également servir de liste de

cadeaux DVD pour Noël.

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30 — Nuit

3 – Recherche Suzanne désespérément (1985) de Susan Seidelman

Le pitch : Roberta, bourgeoise coincée et effacée du New Jersey, découvre dans les petites annonces un billet intitulé «Recherche Susan désespérément » et décide de devenir la mystérieuse Susan… La scène : Dans le club Danceteria, un des lieux mythiques du New York 80’s, Madonna danse de la façon la plus cool du monde (avec les sapes les plus cool du monde) au milieu d’une faune bigarrée (des gothiques, des new-wave…) sur son tube into The Groove, et on a juste envie d’être elle.

4 - 24 Hour Party People (2002) de Michael Winterbottom

Le pitch : Manchester, fin 70’s. Tony Wilson, présentateur télé, assiste à un concert des Sex Pistols et voit sa vie changer. Il crée alors un label, Factory Records, et signe les meilleurs groupes du moment : Joy Division et les Happy Mondays, notamment. La scène : Steve Coogan visite l’Hacienda, club culte de Manchester, et capture tout l’esprit « madchester » dans une ambiance rave avec le DJ Mike Pickering dans son propre rôle. Il déclare : « This is the moment when even the white man starts dancing. »

5 – Basic Instinct (1992) de Paul Verhoeven

Le pitch : À San Francisco, Nick Curran, inspecteur de police, enquête sur le meurtre d’un chanteur du rock tué à coups de pic à glace alors qu’il faisait l’amour. La rock star fréquentait Catherine Tramell, sublime romancière à l’intelligence supérieure qui fascine Nick. La scène : Michael Douglas cherche Sharon Stone dans un immense club aux lumières néon. Il la trouve aux toilettes, en train de prendre de la C, une fille sur ses genoux. Elle lui claque la porte au nez. Quelques minutes plus tard, elle est sur la piste de danse en train d’embrasser la fille et de danser un slow, en robe lamée. Finalement, elle rejoint Michael et exécute avec lui ce qui ressemble à des préli-minaires en public. Interdit aux moins de 16 ans à sa sortie.

6 – La Chasse (1980) de William Friedkin

Le pitch : La police new-yorkaise enquête sur des meurtres d’homo-sexuels évoluant dans le milieu SM. Un jeune policier ressemblant aux victimes, Steve Burns, est chargé d’infiltrer la communauté gay de Greenwich Village et d’enquêter la nuit dans les bars et les boîtes. La scène : Dans un club gay mâle, Pacino déambule en marcel noir, mi-perdu mi-fasciné, au milieu d’une horde de types surexcités en latex se livrant à toutes sortes de pratiques sexuelles. Il finit par dan-ser au milieu d’eux en sniffant du Poppers dans une ambiance très cuir-moustaches.

cinéma

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31 — Nuit

7 – Les Derniers Jours du disco (1999) de Whit Stillman

Le pitch : Alice et Charlotte, qui viennent de terminer leurs études, se rencontrent dans le cadre de leur premier emploi au sein d’une maison d’édition de Manhattan. Les deux filles deviennent amies grâce à leur passion pour le disco, et leur goût de la danse au Club, la meilleure boîte de New York. La scène : Kate Beckinsale et Chloé Sévigny dansent le disco sur everybody Dance de Chic dans une fête déguisée et se font draguer/coller par deux (mauvais) danseurs. La vraie soirée entre copines qui veulent oublier les tracas de la journée.

8 – Une nuit au Roxbury (1998) de John Fortenberry

Le pitch : Les frères Butabi rêvent de devenir les rois des nuits de Los Angeles mais pour cela, ils doivent parvenir à entrer dans la boîte branchée du moment, le Roxbury. Après avoir été recalés maintes fois, ils rencontrent l’acteur Richard Grieco, qui les y infiltre.La scène : Quand Chris Kattan et Will Ferrell réussissent enfin à rentrer en boîte, ils dansent de façon ridicule et échouent à draguer des filles. Un condensé de la culture dance 90’s et une bonne scène comique dans un film qui est loin d’être le meilleur Will Ferrell.

9 – Les Prédateurs (1983) de Tony Scott

Le pitch : Miriam, vampire né en Égypte il y a 4 000 ans, vit à New York avec son compagnon John depuis 300 ans. Mais celui-ci se retrouve subitement frappé d’un processus accéléré de vieillisse-ment. Pour le sauver, Miriam contacte la séduisante Sarah, docteur, dont elle tombe amoureuse.La scène : Dans un club new-yorkais très sombre, Bauhaus joue en live son premier single, Bela Lugosi’s dead. Peter Murphy, le chanteur du groupe, apparaît derrière un grillage dans une lumière bleutée, pendant que les deux vampires en lunettes de soleil, David Bowie et Catherine Deneuve (clope au bec), observent les danseurs aux looks gothiques, de loin, à la recherche de futures proies. Une scène intense et fascinante qui ouvre le premier film de Tony Scott.

10 – Trainspotting (1996) de Danny Boyle

Le pitch : Mark Renton, jeune junkie désœuvré d’Edimbourg au look punk, tente de se débarrasser de ses amis, qui sont à peu près tous des losers ou des psychopathes pour repartir à zéro. La scène : Dans un club anglais appelé le Volcan, un morceau de Blondie passe tandis qu’Ewan McGregor tombe amoureux au pre-mier regard de Kelly Macdonald en petite robe pailletée. Il la suit des yeux avant de la poursuivre à la sortie de boîte.

clubbing à l’écran

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32 — Nuit

art

® Marine Goutal Ω charles Amable Lenoir, rêverie, collection particulière © Mille / realis

Alors que la polémique sur les Roms s’essouffle, l’ex-

position Bohèmes au Grand Palais remet en pers-

pective l’apport de la culture tzigane à la culture

occidentale. Spectaculaire et un peu fourre-tout -

on y croise Rimbaud, des diseuses de bonne aven-

ture, des femmes fatales - l’exposition envoûte et

fait réfléchir.

Du XVIe siècle à la Belle Époque, les échanges entre la culture des populations nomades ori-ginaires d’Europe centrale appelées tour à tour Bohémiens, Tziganes ou Gitans, et les artistes français sont constants. C’est avec l’archétype féminin que, dès la Renaissance, s’impose la mythologie de la bohème, appuyée sur les sup-posés pouvoirs divinatoires de cette communauté. Puis du rococo au symbolisme, plus charnelle, la figure de la bohémienne, alors popularisée par l’Esmeralda de Victor Hugo, s’invite dans des scènes galantes dignes de Boucher, où sont explo-rés les sous-entendus grivois de la « bonne aven-ture ». C’est à la fin du XIXe siècle que se clôturent quatre siècles hantés par la figure de la Gitane. Sous les traits de la femme fatale, en pleine période « fin de siècle », elle véhicule les peurs des peintres face à une féminité devenue angoissante car vers la voie de l’émancipation.

Portrait de l’artiste en bohémien

Si la figure de la bohème apparaît d’abord comme motif iconographique, la modernité picturale opère un déplacement quand la génération réa-liste s’empare de cette culture. L’identification est alors littérale. Pour des artistes comme Courbet, et des poètes comme Rimbaud à qui est dédiée au sein de l’expo une chapelle sous forme de tente de fortune, les conditions de vie du bohémien sont revendiquées comme un modèle positif. Non sans un certain ridicule épinglé par les caricaturistes Daumier et André Gill, les artistes - ou apprentis artistes - s’approprient le mode de vie des bohé-miens dans leur intégralité. Bien que sédentaires, nombre de créateurs, au XIXe siècle, partagent avec les familles qui vivent dans des roulottes des conditions de vie insalubres et un style vesti-mentaire proche de la guenille. Arboré fièrement comme signe d’une classe d’artistes nouveaux, le haillon se fait signe distinctif d’une marge plus ou moins mythique, pensons aux « semelles de vent » et aux « poches trouées » rimbaldiennes. Tout ce décorum contribue ainsi à forger la figure de l’ar-tiste moderne, qui souhaite rompre avec fracas avec l’image associée au peintre bourgeois qui vit des commandes publiques. Dénuement et génie artistique sont alors désignés comme les deux faces d’une même médaille.

LA BoNNe AVeNTureBohèMes

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33 — Nuit

Et les garçons bouchers alors ?

En identifiant dans la culture bohème les sources alternatives de la modernité plastique, l’exposition vise à reconsidérer le rayonnement de la culture tzigane, une approche louable qui questionne les incohérences françaises en termes de politique d’immigration. Toutefois, les esprits chagrins ne manqueront pas de soulever le paradoxe majeur de ce projet qui réside dans l’écart entre une scéno-graphie spectaculaire et les sous-entendus sociaux d’un sujet sérieux qui mériterait peut-être plus de sobriété. Quoiqu’il en soit, l’exposition résonne avec le monde contemporain.

En effet, la fin du parcours se clôt sur l’ancrage de la vie de bohème à Montmartre, à l’aube du XXe siècle, avant que Montparnasse ne lui vole la vedette. Aujourd’hui, juste retour des choses, les bobos flânent dans les rues de Pigalle, cet

épicentre bohémien historique. Le phénomène de retour s’enracine dans les années 1980, quand la bohème parisienne devient rock - pensons à l’hymne du groupe Pigalle, Dans la salle du bar-tabac de la rue des Martyrs. Même si le terme bobo a fait perdre de sa radicalité au mythe pluriel des bohèmes, en y accolant son ennemi intime, la bourgeoisie, les échos entre le Montmartre actuel et le Pigalle d’antan sont légion. Musique, mode, radicalité : la bohème persiste et signe.

Bohèmes

≥ Jusqu’au 14 janvier 2013 au Grand Palais

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34 — Nuit

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35 — Nuit

société

® MPK Ω Lapin rose

La prostitution risque bien d’être l’un des thèmes

brûlants des mois prochains, puisqu’une volonté de

l’abolir commence à se faire sentir dans les rangs du

gouvernement. Afin de mieux comprendre les enjeux

et les conséquences d’une loi puticide, nous avons

rencontré Maîtresse Gilda, porte-parole du Strass

(Syndicat des travailleurs sexuels). Une interview

sans paillettes.

À quoi sert le Strass ?

À lutter pour le droit des putes, ce qui est un peu le principe d’un syndicat. Ça correspond à une volonté qui existait depuis très longtemps dans notre communauté de se libérer de ce mar-quage au fer rouge que nous applique la société dite « normale ». Nous avons toujours pâti d’une sorte de marginalisation parce que notre sexualité est payante, exposée… Et donc livrée au mépris social, à l’opprobre, à l’infantilisation aussi d’un certain nombre de bien-pensants qui veulent nous sauver alors qu’on leur a rien demandé.

Peut-on réellement être une pute assumée en 2012 ?

Amalgamer esclavage et travail sexuel est un argu-ment pour combattre la prostitution « responsa-bilisée ». Tout le monde voudrait qu’on souffre et qu’on soit malheureuses, c’est tellement plus facile, ça met tout le monde dans la même case.

Ben non, désolée, je n’ai pas été violée pendant mon enfance, je n’ai pas de problèmes avec ma sexualité, je ne me sens pas sale après avoir eu un client, juste un petit peu plus riche (rires). Oui, on peut vraiment être fière d’être pute en 2012. Qu’est-ce qui fait que l’on devient une pute ? Il y a plein de raisons différentes : choisir ses horaires de boulot, ne pas avoir de patron, choisir aussi ses clients quand on se démerde bien, bref, de ne pas subir les choses.

Qui sont tes clients ? Les mêmes qu’il y a dix ans ?

Certains sont les mêmes qu’il y a dix ans, parce qu’il y a des fidèles (rires). Non, il n’y a pas eu vrai-ment d’évolution de ma clientèle, elle est surtout constituée de bons pères de famille.

Quels rapports as-tu avec eux ?

Avec quelques-uns, j’ai des rapports qui durent depuis très longtemps, et qui ressemblent à une sorte de conversation épisodique. Après, pour une grande majorité, j’ai les mêmes rapports qu’entre-tient une coiffeuse avec ses clients. De toute façon, s’il n’y a pas de respect, je ferme la porte très vite.

On parle beaucoup de la prostitution féminine. Qu’en

est-il de la prostitution masculine ?

Maîtresse giLda

PAroLe De PuTe

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36 — Nuit

Déjà on en parle jamais, et on la montre très peu. C’est un autre grand tabou de la prostitution. Évi-demment, nous on défend et on revendique des droits pour tous les travailleurs du sexe, mais on revendique aussi le droit de pouvoir faire autre chose. Quand un transsexuel de 20-22 ans n’a pas d’autres choix que de se prostituer parce qu’il n’a pas le bon chiffre de sécurité sociale et qu’il ne peut pas avoir le R.S.A., et bien oui, nous ne trouvons pas ça normal, c’est encore une situation discriminante.

Quelles seraient les conséquences de l’abolition de

la prostitution soutenue par Mme Vallaud-Belka-

cem ?

En fait, il faut reprendre l’historique de ce projet pour bien comprendre où cette volonté va nous mener. Ce qui a impulsé cette idée de vouloir pénaliser les clients, c’est le modèle suédois qui en 1999 a fait voter une loi fourre-tout qui s’appe-lait « La Paix des femmes ». Cette loi a séduit en France une partie des féministes institutionnelles, mais le problème, c’est que ce genre de pénalisa-tion s’attaque seulement aux clients, et laisse tran-quilles les mafias du proxénétisme. Partant de ce principe-là, on met la poussière sous le tapis, et on ne s’attaque pas au vrai problème de l’esclavage sexuel. Si cette loi passe, et que la prostitution tra-ditionnelle est complètement pénalisée, les consé-quences seront les suivantes : prise de pouvoir des mafias, augmentation de l’esclavage sexuel, dégradation des conditions de travail. Bref, cette loi hypocrite nous enfonce vers le pire et enraye les efforts des associations qui bossent sur le terrain, dans la rue. Quels sont les endroits les plus craignos pour le

tapin ?

C’est pas ce qui manque malheureusement… Le boulevard Ney, la porte d’Aubervilliers, et puis tout ce qui est fond du bois de Boulogne jusqu’à Saint-Germain-en-Laye. Les nationales

en Seine-et-Marne ou dans le 94. Fontainebleau, c’est aussi pas terrible du tout.

Es-tu pour ou contre la réouverture des maisons

closes ?

Oh quelle horreur ! Et pourquoi pas rétablir l’es-clavage dans les champs de coton ?! Les maisons closes, c’était déjà une horreur il y a 65 ans, et on les a fermées pour de bonnes raisons. Celles qui existent aujourd’hui à nos frontières sont encore plus terrifiantes qu’au XIXe siècle : il y a les pires dérives de la mondialisation et du capitalisme. En Catalogne, par exemple, on a des espèces de com-plexes géants de bordels low-cost qui exploitent la misère des filles qui viennent des pays étrangers. En plus, il y a une concurrence abjecte entre mai-sons closes… Non vraiment, les maisons closes ne bénéficient qu’aux patrons, et non aux filles.

Donc quel modèle vous convient le mieux ?

Le modèle qui convient en termes de droits sociaux, c’est celui qui est écrit sur notre feuille d’impôts. C’est-à-dire qu’en tant que profession non reconnue, on est taxés sur les bénéfices non commerciaux, mais on n’a pas du tout les droits sociaux qui vont avec, comme la caisse de retraite, la sécu… En gros, on est tous égaux devant le Fisc, mais pas devant les droits sociaux. Il est vrai-ment là le problème ! Les revenus sont reconnus, mais pas le métier. Finalement, il y a deux choses auxquelles on ne peut pas échapper, la mort et le Fisc. (sourire)

Maîtresse Gilda

Pour se tenir informé : site.strass-syndicat.org

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38 — Nuit

mode

® Marion Malabre & Sophie Houdré Ω Lucie Sassiat — Merci au Bus Palladium

tenue de

soiréePas d’idées pour s’habiller ce

soir ? Optez pour le mix tee-shirt

imprimé et gros collier bling. Vu

et approuvé par six filles stylées.

Page 41: Le Bonbon Nuit 27

39 — Nuit

Plus de conseils mode sur www.girlstalkaboutfashion.com

Sarah-Megan

Tee-shirt Eleven Paris

Collier Accessorize

Marion

Tee-shirt River Island

Collier Parfois

Gaëlle

Débardeur Ecko

Collier Galia

Cyrielle

Tee-shirt Zara

Collier New Look

Sophie

Débardeur Urban Outfitters

Collier Réminiscence

Rojda

Tee-shirt Boom Bap

Collier Mango

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shopping

® Marion Malabre Ω Dr

nuitBLanChe

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Page 43: Le Bonbon Nuit 27

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Plus de conseils mode sur www.girlstalkaboutfashion.com

1. Pull & Bear, 25,99€

2. Tee-shirt brodé Maison Labiche, 60€

3. Louis Pion, 49€

4. La Sardina Grand Cru Lomography, 99€

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Page 44: Le Bonbon Nuit 27

42 — Nuit

littérature

® Violaine Schütz Ω constance Gournay

Le jeune Oscar Coop-Phane (son vrai nom) a reçu

le mois dernier, à 23 ans, le prix de Flore pour son

premier roman, Zénith-Hôtel (chez Finitude), dont

le talent d’écriture est une révélation. Après avoir

passé une année à Berlin, il est en ce moment bar-

man, au Zelda, à Paris. Avant ça, sa vie ressemblait

déjà à un livre. Son grand-père, Geoffrey Coop,

était membre du gang de Mayfair, espion durant la

Seconde Guerre mondiale, qui se fit appeler Coop-

Phane à la Libération pour que son épouse n’oublie

pas qu’elle l’avait trompé avec un type nommé Mr

Phane. Geoffrey, en secondes noces, épousera une

descendante directe de la comtesse de Ségur. On a

rencontré l’illustre petit-fils.

Quand et pourquoi as-tu commencé à écrire ?

J’ai toujours écrit. J’ai voulu ne faire que ça – et quelques boulots alimentaires – à 19 ans. Pour-quoi écrire ? Pour que la vie ne soit pas simple-ment ce qu’elle est, je pense. Un livre t’a-t-il donné le déclic ?

Oui. Mes amis d’Emmanuel Bove. Mes écrivains préférés sont Bove, Calet, Hyvernaud, Guérin, Rigaut, Calaferte, Dabit, Charles-Louis Philippe. Comment as-tu fait pour être publié ?

J’ai envoyé mon manuscrit par la poste. À Fini-

tude puisque j’aime leur travail. C’était le qua-trième roman que j’écrivais. As-tu toujours voulu être écrivain ?

Non, je voulais être peintre. C’est quand même plus cool de frapper une toile plutôt que de se recroqueviller sur un calepin. Mais je n’étais pas bon… Que faisais-tu avant la publication de Zénith-Hôtel ?

J’allais à l’école. Je volais des Mentos au Monop. Je fumais des joints. Je conduisais une mobylette. J’étais amoureux. Je bouffais cinq Mc Do par semaine. Puis deux ans de prépa. Hypokhâgne, khâgne. Et puis… c’est tout D’où est venue cette idée de prostituée dont tu

racontes l’histoire à la première personne, tu en as

rencontré une qui t’a touché ?

Non. C’est un symbole. Et puis c’était un moyen de parler des clients, ces loosers ordinaires. Pourquoi la première personne (pour les chapitres la

concernant) et le format « journal intime » ?

C’est un exercice que j’ai aimé : écrire dans la peau d’une vieille pute. Alterner les narrateurs peut donner – je crois – une richesse de plus au texte.

cooP FiN

osCar Coop-phane

Page 45: Le Bonbon Nuit 27

43 — Nuit

Pourquoi avoir choisi de faire l’impasse sur les

scènes de passe ?

Par pudeur. Et puis parce que je voulais parler de leurs vies – la pute, les clients – et leurs vies, juste-ment, ne se jouent pas pendant les passes. Ce n’est pas un bouquin sur la prostitution. Que vas-tu faire avec les 6 000 euros remportés avec

le prix de Flore ?

M’acheter une moto et des chaussures. Tu es barman au Zelda, ça t’inspire pour écrire ?

De temps en temps. Mais c’est plus une question de rythme : bosser la nuit puisque j’écris au réveil. Observer et parler aux gens au comptoir et imaginer,

raconter le quotidien de personnages abîmés, c’est

lié ?

Oui, mais on n’a pas besoin d’être barman pour ça. Il suffit d’aller au bistrot. Ou de prendre le métro.

En janvier 2013 doit sortir chez Finitude ton deu-

xième livre, Demain Berlin, de quoi ça parle ?

De trois types à la dérive qui se rencontrent à Berlin, dans ces fêtes incroyables, quand le temps n’existe plus. J’ai habité Berlin pendant un an. Je passais le plus clair de mon temps dans les boîtes. Donc je connais très bien la scène électro berli-noise. Que signifient tes nombreux tatouages, notamment

la pin-up avec une béquille ?

Ils n’ont pas vraiment de signification a priori. On peut toujours en trouver une après. « On a tous besoin de béquilles » fonctionne pas mal pour la pin-up dont tu parles.

Zénith-Hôtel (Finitude), dans les bacs

Demain Berlin (Finitude), sortie en janvier 2013

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44 — Nuit

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45 — Nuit

art de vivre

® MPK Ω Bertrand Delous

L’esprit humain a inventé bien des sciences, mais

soyons sérieux un instant, aucune d’entres elles

n’arrive à la cheville de la biérologie. Toujours à l’af-

fût des grandes découvertes de notre époque, le

Bonbon Nuit s’est payé le luxe d’une dégustation

avec Hervé Maziou, figure de proue de cette disci-

pline émergente.

Professeur Maziou, la biérologie, qu’est-ce que

c’est ?

C’est une discipline nouvelle qui approfondit tous les domaines où la bière est concernée. La biérolo-gie n’est pas la science de la fabrication de la bière, science qui appartient aux maîtres brasseurs, mais elle va les conseiller sur ce qu’ils ont envie de réa-liser. Une fois le produit fini, le métier du biérolo-gue est de mettre en valeur la bière, par des études sur la dégustation et un travail sur les accords bières/mets. Enfin, la biérologie s’intéresse éga-lement à l’histoire de la bière, et cette histoire est très ancienne puisqu’elle remonte à la plus haute Antiquité. Je travaille par exemple avec des archéologues, des historiens, des géographes… Une science se définit par son langage. Quels sont

les mots de la biérologie que vous préférez ? Ce que je préfère, c’est transmettre l’art de la dégustation, donc de prendre le temps de regarder

la bière, de la respirer, de la goûter. Pour moi, si je devais retenir trois mots du jargon biérologique, ce serait simplement ces trois mots-là, de façon à pouvoir intéresser chaque personne qui a un verre de bière entre les mains. Et puis, le mot « bière » a quelque chose d’universel, et permet de lier des relations avec des gens de nationalités différentes.

Faut-il passer un diplôme pour être biérologue ? Pour le moment, les biérologues ont des parcours qui sont tout à fait personnels. La première chose qu’il faut faire, c’est une formation à la dégustation pour s’assurer que l’on a un bon palais. Ensuite, il faut faire un séjour chez un brasseur, afin de com-prendre de A à Z la fabrication de la bière. Et puis après, il faut approfondir les domaines où l’on veut exercer une expertise. C’est une science qu’il faut aller chercher soi-même, puisqu’il n’existe pas encore pour le moment de diplôme officiel.

Vous êtes étonnement mince ! La bière ne fait-elle

pourtant pas grossir ?

La bière est à la base une infusion de céréales, donc c’est une boisson très riche, et elle contient du gaz carbonique. La personne qui boit beau-coup de bière va accumuler ce gaz dans son esto-mac, et la paroi de celui-ci va se distendre : c’est ce que nous appelons communément le « ventre

LaBiéroLogie

PeuT-eLLe cASSer DeS BriQueS ?

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46 — Nuit

à bière ». Mais le fait de grossir physiquement à cause de la bière dépend vraiment des héritages génétiques, certains amateurs sont fins comme des haricots, et d’autres, un peu plus enveloppés. Mon conseil pour surveiller son poids, c’est sur-tout de ne pas grignoter avec sa bière des apéritifs à base de céréales. On privilégiera plutôt des dips de légumes ou des carrés de fromage à pâte dure.

Pourquoi la bière a-t-elle une action si puissante sur

nos vessies ?

Tout simplement parce que la bière contient des composés phénoliques qui augmentent la diurèse. Les résines du houblon stimulent le fonctionne-ment des reins qui drainent alors plus rapidement l’eau et les toxines du corps. La grande quantité de potassium contenu dans la bière contribue égale-ment à ce phénomène.

On a coutume de dire que la bière est plutôt un

alcool masculin. Pour rompre le cliché, quelle bière

proposeriez-vous à une coquette parisienne pour

commencer sa soirée ?

Il faut savoir que physiologiquement, le palais féminin est plus subtil et plus élaboré que le palais masculin. Donc, je ne chercherais pas à lui offrir quelque chose qui lui interpellerait trop la bouche, quelque chose de trop amer. On va donc choisir une bière fine et florale, comme les bières blanches à la bergamote que l’on trouve chez les brasseurs lorrains, ou les bières de Noël du brasseur breton Lancelot qui sont douces et ont de beaux arômes d’épices.

Pouvez-vous nous expliquer le nouveau projet de

taxation mis en place par le gouvernement ?

Oui, une augmentation des taxes doit être votée ce mois-ci au Sénat, et s’applique aux deux cri-tères suivants : le degré d’alcool de la bière et la quantité de production. Sachant que les jeunes brasseurs artisanaux font en général des bières à fort degré d’alcool, ils seront malheureusement

les premiers à être pénalisés. Cette augmentation se répercutera également au niveau du consom-mateur, qui verra son demi au comptoir coûter 50 centimes de plus d’après nos calculs. Cette loi, si elle passe, cassera dans un premier temps l’essor de la bière artisanale française, et dans un second temps, limitera le caractère accessible et populaire de cette boisson.

Vous parliez tout à l’heure d’accords bières/mets. De

quel accord êtes-vous le plus satisfait ?

Je suis très fier d’avoir trouvé un accord bière/foie gras, qui au départ, était un vrai défi. Pour les fêtes de Noël, vous pourrez par exemple surprendre vos amis en leur proposant la bière 10 dite « Mer-veille » de l’abbaye belge Rochefort avec un foie gras d’oie d’Alsace.

Pour finir cet entretien, la bière rend-elle plus intel-

ligent ?

(Rires) Il faut croire que oui, puisque son étude m’a permis d’élargir ma culture générale, qu’elle soit historique, géographique, scientifique…

La biérologie / Professeur Maziou

Les endroits à Paris pour déguster des bonnes

bières.

La Fine Mousse

6, avenue Jean-Aicard 75011

L’Académie de la bière

88, boulevard de Port-Royal 75005

Le Brewberry

18, rue du Pot-de-Fer 75005

≥ Pour découvrir l’art de la dégustation :

http://www.tailleurdebiere.com/

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47 — Nuit

Pharmacies de garde

84, av. des Champs-Élysées 8e

≥ 01 45 62 02 41

6, place de Clichy 9e

≥ 01 48 74 65 18

6, place Félix-Éboué 12e

≥ 01 43 43 19 03

Livraison médicaments 24/24

≥ 01 42 42 42 50

Urgences

SOS dépression

≥ 08 92 70 12 38

Urgences psychiatrie

Se déplace sur région parisienne

≥ 01 40 47 04 47

Drogue, alcool, tabac info service

≥ 0800 23 13 13 / 01 70 23 13 13

Livraison sextoys

Commande en ligne

www.sweet-delivery.fr/

≥ 7/7 — jusqu'à 6h

Livraison alcool + food

Nemo 01 47 03 33 84

≥ 7/7 — jusqu'à 6h

Faim de Nuit 01 43 44 04 88

≥ 7/7 — jusqu'à 7h

Allô Hector 01 43 07 70 70

≥ 7/7 — jusqu'à 6h

Apéritissimo 01 48 74 34 66

≥ 7/7 — jusqu'à 4h

Allô Glaçons

01 46 75 05 05 ≥ 7/7 — 24/24

Épiceries

L'Épicerie de nuit

35, rue Claude-Bernard 5e

≥ vendredi et samedi jusqu'à 3h30

Épicerie Shell

6, boulevard Raspail 7e

≥ 7/7 — 24/24

Minimarket fruits et légumes

11, boulevard de Clichy 9e

≥ 7/7 — jusqu'à 7h

Alimentation 8 à Huit

151, rue de la Convention 15e

≥ 7/7 — 24/24

Supérette 77

77, boulevard Barbès 18e

≥ mardi au dimanche jusqu'à 5h

Resto

L’Endroit, 67, place du Docteur-

Félix-Lobligeois 17e 01 42 29 50 00

≥ tlj de 11h à 1h, jeudi, vendredi,

samedi de 10h à 5h

Tabac

Tabac du Châtelet

4, rue Saint-Denis 1er

≥ 7/7 — jusqu'à 3h

Tabac Saint-Paul

127, rue Saint-Antoine 4e

≥ 7/7 — jusqu'à minuit

Le Pigalle

22, boulevard de Clichy 18e

≥ vendredi et samedi jusqu'à 5h

Poste de nuit

52, rue du Louvre 1er M° Louvre-

Rivoli / Étienne-Marcel

Boulangeries

Snac Time

97, boulevard Saint-Germain 6e

≥ 7/7 — 24/24

Boulangerie-pâtisserie

99, avenue de Clichy 17e

≥ 7/7 — 24/24

Chez Tina

1, rue Lepic 18e

d≥j jusqu'à 4h30 / v≥s jusqu'à 7h

Boulangerie Salem

20, boulevard de Clichy 18e

≥ 7/7 — 24/24

Fleuristes

Chez Violette, au Pot de fer fleuri

78, rue Monge 5e

≥ 01 45 35 17 42

Relais Fleury

114, rue Caulaincourt 18e

≥ 01 46 06 63 97

Carwash

Paris Autolavage 7/7 — 24/24

Porte de Clichy 17e

Shopping

Virgin Megastore

52, av. des Champs-Élysées 8e

≥ jusqu'à minuit

Librairie Boulinier

20, boulevard Saint-Michel 6e

v≥l jusqu'à 00h, m≥j jusqu'à 23h

Kiosques à journaux 24/24

38, av. des Champs-Élysées 8e

16, boulevard de la Madeleine 8e

2, boulevard Montmartre 9e

Place de Clichy 18e

Internet 24/24

53, rue de la Harpe 5e

≥ 01 44 07 38 89

20, rue du Fg-Saint-Antoine 12e

≥ 01 43 40 03 00

Envoyez-nous vos bons plans

ouverts la nuit : [email protected]

trousse de secours

Ouvert toute la nuit !

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48 — Nuit

Mercredi 05/12 20h La Bellevilloise 19 €

≥ NiCK WATERHOUSE

Vendredi 07/12 23h30 Showcase 15 €

≥ A NiGHT with… GUi BORATTO23h Le Social Club 12 €

≥ FALD X LUCKY ME PARTY avec BAAUER & LUNiCE23h30h La Gaîté Lyrique 14 €

≥ TOXiC : les 10 ans00h Le Nouveau Casino 16 €

≥ MR. SCRUFF

Samedi 08/12 19h30 La Maroquinerie 21 €

≥ STARS00h Le Rex 12 €

≥ VERSATiLE

Mardi 11/12 19h30 La Maroquinerie 20 €

≥ MAi LAN23h Le Social Club Gratuit

≥ ZULULU avec SOOSH et ANDREA

Mercredi 12/12 19h30 La Bellevilloise 23 €

≥ ACTiON BRONSON

Vendredi 14/12 23h Le Social Club 12 €

≥ DECADE avec YAN WAGNER vs REBOTiNi 80’s23h La Villette Enchantée Gratuit

≥ LES PETiTS BRUiTS invitent BEN PEARCE23h Showcase 23h30 15 €

≥ CiRCOLOCO avec TANiA VULCANO23h45 Le Trabendo 17 €

≥ SNTWN présente WARP XMAS avec MOUNT

KiMBiE00h Le Rex Club 12 €

≥ REAL TONE CLUB

Samedi 15/12 14h Le Wanderlust Gratuit

≥ MARCHÉ DE NOëL / BiNGO / BRAiN19h30 Le Nouveau Casino 27 €

≥ THEOPHiLUS LONDON

23h Le Social Club 12 €

≥ YOURS avec LEVON ViNCENT00h Le Nouveau Casino 14 €

≥ SNATCH PARTY23h30 Showcase

≥ DiYNAMiC MUSiC LABEL NiGHT avec SOLOMUN

Dimanche 16/12 00h Le Rex Club 12 €

≥ Hi-KiCKS & NECK SNAPS part 1 avec MAGDA

Mardi 18/12 19h30 Le Centquatre 34 €

≥ The XX

Vendredi 21/12 00h Le Rex Club 12 €

≥ BTRAX avec EXTRAWELT 23h30 Showcase 15 €

≥ HEiDi avec MiSS KiTTiN00h La Gaîté Lyrique 18 €

≥ HELLO™ This is the end avec KAViNSKY

Samedi 22/12 23h La Bellevilloise 15 €

≥ FREE YOUR FUNK VERY BEST OF 201223h Le Social Club 12 €

≥ FULL MOON avec NiNA KRAViZ23h30 Showcase 15 €

≥ MEANT LABEL NiGHT avec POPULETTE00h Le Rex Club 12€

≥ [LESiZMO:R] presents « OVERViEW 2 » avec

DEWALTA

Vendredi 28/12 00h Le Rex Club 12 €

≥ Hi-KiCKS & NECK SNAPS avec MARC HOULE

Samedi 29/12 23h La Machine du Moulin Rouge

≥ FLASH COCOTTE avec iVAN SMAGGHE & THE

MAGiCiAN

Samedi 05/01 00h Le Rex Club 12 €

≥ KATAPULT party avec MiKE HUCKABY

Envoyez votre prog à : [email protected]

agenda

La sélection de ParisLaNuit.fr

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Samedi 15 décembrede 18h à 2h

101, rue amelot - 11e

entrée libre

préSente

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