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Avril 2011 - n° 8 N uit

Le Bonbon Nuit 8

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DESCRIPTION

Le Bonbon Nuit 8 : Yelle, Natalie Portman, Eva Ionesco, Gay est la nuit, The Shoes, Jupiter, The 7th, Human League, Nôze, Cécile Cassel, Zoubir, Casino Privé, Bonbon Party, Emportés par la houle — Grégoire Alexandre, Arnaud Chaillou, Camille Clance, Ghislain De La Chaise, Flora Desprats, Marco Dos Santos, Souad Fahham, Elliot Gauthier, Nicolas George, Marine Goutal, Paul-Antoine Goutal, Jupiter, Marie-Eve Lacasse, Xavier Magot, Mademoiselle Pauline, Michael Pécot-Kleiner, David Stettler, Todd-Morel, Manon Troppo, Tu Sais Qui ™, Gavin Watson, Maggie West | Régie publicitaire — [email protected] 06 33 54 65 95 | Contactez-nous — [email protected]

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Avril 2011 - n° 8

Nuit

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L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.

PERNOD S.A. Capital 40 000 000 euros - 120 avenue du Maréchal Foch 94015 Créteil cedex - 302 208 301 RCS CRETEIL

L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, À CONSOMMER AVEC MODÉRATION.

Nuit — 1

éditoBonne Nuit

Président — Jacques de la Chaise | Rédactrice en chef — Violaine Schütz [email protected] | Directeur artistique

— Tom Gordonovitch [email protected] | Secrétaire de rédaction — Anne-Charlotte Anris | Contributeurs — Grégoire

Alexandre, Arnaud Chaillou, Camille Clance, Ghislain De La Chaise, Flora Desprats, Marco Dos Santos, Souad

Fahham, Elliot Gauthier, Nicolas George, Marine Goutal, Paul-Antoine Goutal, Jupiter, Marie-Eve Lacasse,

Xavier Magot, Mademoiselle Pauline, Michael Pécot-Kleiner, David Stettler, Todd-Morel, Manon Troppo,

Tu Sais Qui ™, Gavin Watson, Maggie West | Régie publicitaire — [email protected] 06 33 54 65 95 | Contactez-nous

[email protected] | Siret — 510 580 301 00016 | Dépôt légal — à parution | OJD — en cours | Siège social — 31 bis,

rue Victor-Massé, 75009 Paris

On ne peut pas dire que ce qui se passe ces derniers temps dans le monde (on pense au Japon et à leur terrible situation ou encore à ce qui se passe en Lybie) et en France (les futures élections s'annoncent pas tristes) laisse jouasse. Du coup, face aux jours incertains, la nuit apparaît comme le terrain d'oubli - temporaire - idéal (car évidem-ment, on ne peut tout oublier). Le moment où l'on s'accoude au bar et on essaie de penser à rien, voire de s'amuser, en esquissant un pas de danse sur la piste surpeuplée.

On espère que ce numéro dans tout ce qu'il a de léger et de ludique (c'est l'identité du Bonbon, qui même s'il contient une bonne dose de sel - notamment avec le casse bonbon mensuel de Manon - contient beaucoup de sucre) apportera quelques momentanés éclair-cies de nuit.

à ce titre, la pétillante Yelle, dont le pseudo signifie « You Enjoy Life », la sublime Natalie Portman, les amusants The Shoes, les cultissimes Human League, Zoubir, les squats, le gentil vendeur de kebabs, les nuits gay, Eva Ionesco, Nôze, Jupiter ou encore Cécile Cassel devraient laisser permettre un peu de divertissement. Et pour ce qui est de s'accouder au bar dans la vraie vie et de danser, on vous donne toujours rendez-vous tous les vendredis au Bus Palladium pour des nuits au goût de sucreries.

Violaine SchützRédactrice en chef

En couverture

Yelle par Nicola Delorme

© B

runo

Has

sen

Régie [email protected]

06 33 54 65 95

tous les vendredisau Bus Palladium

Pour être sur la liste

(entrée gratuite et

prioritaire )

≥ Envoyez un mail à :

[email protected]

6, rue Fontaine

75009 Paris M° Pigalle

Nuit — 3

sommaireMiam Miam !

le bon timing

la bonne étoile

la bonne actrice

la bonne femme de nuit

la bonne enquête

les nuits de

la playlist de

trousse de secours

la bonne terrasse

la bonne séance

le bon culte

les bons producteurs

la bonne comédienne

la bonne ombre

le bon look

la bonne histoire

la bonne soirée

le casse bonbon

le bon agenda

p. 05

p. 07

p. 12

p. 15

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p. 21

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p. 47

p. 48

Yelle

Natalie Portman

Eva Ionesco

Gay est la nuit

The Shoes

Jupiter

The 7th

Human League

Nôze

Cécile Cassel

Zoubir

Casino Privé

Bonbon Party

Emportés par la houle

tables de poker, billards, multicolore.

ouvert tous les jours de 13h à l'aube84, rue de clichy paris 9e

01 48 78 32 85 | clichy-montmartre.com | pokercm.frPièce d'identité obligatoire | Interdit aux mineurs

cli

chy montmartre

Nuit — 5

le Bon timingLes événements à ne pas manquer

elli & Jacno

Sony réédite enfin le premier disque d'Elli & Jacno,

Tout va sauter, bourré de perles synthétiques qui

n'ont pas pris une ride et feront encore le sel de pas

mal de DJ sets de selectors en 2011. Et le mois pro-

chains, ce sont les Stinky Toys, le groupe de punk

français mythique d'Elli Medeiros et Jacno qui res-

sortira.

Dans les bacs.

metronomy — The English Riviera

Le groupe anglais emmené par Joseph Mount (ins-

tallé à Paris) sort son troisième album, le très réussi

The English Riviera (en hommage à la côte Ouest bri-

tannique où il a grandi). Aussi adapté aux soirées en

club qu'au canapé, c'est un des plus gros coups de

cœur de ce début d'année au sein de la rédaction !

À acheter sans hésitation.

Le 11 avril dans les bacs.

Justice pour tous ?

Après une longue absence, le duo culte de la french

touch 2.0 sort enfin un nouveau single répondant

au titre de Civilization. Si le morceau ressemble

beaucoup à ce que faisait Gaspard et Xavier à leurs

débuts, on attend néanmoins la suite. À noter que

cette chanson est la bande-son de la nouvelle cam-

pagne Adidas réalisée par leur ami Romain Gavras.

Le 4 avril chez Ed Banger.

les 15 ans de tricatel

Ce mois-ci, le label parisien fondé par le producteur

dandy Bertrand Burgalat a fêté ses 15 ans. Alors que

beaucoup de maisons de disques indés se cassent

la gueule, on se félicite que ce dernier, qui a sorti les

disques d'As Dragon, April March, Valérie Lemercier

ou encore Houellebecq (si, si) tienne encore debout,

avec de jeunes signatures comme les sémillants The

Shades.

anniversaire

réedition

événement

DR

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Sur

face

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Air

sortie

6 — Nuit

Nuit — 7

la Bonne étoile® Violaine Schütz Ω Grégoire Alexandre & Maggie West

si nolwenn leroy caracole en tête des charts avec

son album Bretonne, on lui préfère une autre chan-

teuse originaire de la région qui, plutôt que de jouer

sur le régionalisme, sort un disque universel. Safari

Disco Club, album d'électro hédoniste aux paroles

pas si joyeuses, installe durablement le trio formé

par Julie, Grandmarnier et tePr dans le paysage

musical français et international. Julie nous soumet

son alphabet, ludique et fun, forcément.

A comme amour (l'un des thèmes principaux de ce

deuxième album)

C'est la base.

B comme Bretagne

L'air, l'équilibre, l'eau, la vie.

C comme cinéma

Julie Budet a joué dans un court-métrage intitulé Une Pute et un poussin, signé Clément Michel. Son rôle de prostituée touchante à la Blier pour-rait lui rapporter plein d'autres films.

D comme débuts

Comme quand tu te laisses aller dans une vague la première fois « oohhhaaahhooohh c'est cooooool, j'ai peeeuurr, ptain c'est coooool ! »

E comme enfance

Campagne, animaux, chaos du Gouët, papa gui-tare, une vraie pub Herta mon enfance !

F comme féministe (sa mère l'était, et ses textes

sont très « girl power »)

Oui mais ça manque souvent d'un peu d'humour quand même.

G comme groupies

Je les aime ! De l'amour pur. Un peu flippant quand ça va jusqu'au tatouage mais tu peux tou-jours transformer le Y en un arbre par exemple.

H comme humour (il y en a plein dans le disque, ainsi

que du second degré et de l'autodérision)

Je sais que j'ai une tronche bizarre quand je me marre, mais j'adore ça.

I comme influences

L'éducation pop dans tous les sens, de Michel Berger à Jean-Michel Jarre, de Kate Bush à Rage Against The Machine, du logo Domino's Pizza au sandwich jambon-beurre, de Alf à Mad Men.

J comme Je veux te voir, le premier tube

Chanson populaire. Quand une chanson ne t'ap-partient plus mais appartient aux gens !

Yellede a à Z

8 — Nuit

K comme Kitsuné (qui a sorti leur dernier single La

musique)

Partage du goût pour la curiosité et le beurre salé. Maxis à cause des garçons et La musique, de beaux objets sortis chez eux.

L comme langue française Tellement chouette mais tellement bloquée par des gens bourrés de principes et de références « à respecter ». Donnez un peu d'air à cette langue : elle est cool.

M comme Myspace (dont Yelle a été l'un des phéno-

mènes)

Tristesse de voir son état aujourd'hui. On garde notre page, symboliquement, mais c'est typique-ment comme un vieux pote que tu ne comprends plus du tout, fatiguant de complexité inutile.

N comme neurasthénie (parce qu'il y a beaucoup de

mélancolie dans les textes de Yelle)

Google help ! Ok. Mmmh. Hein ?

O comme Ophélie

Le titre de ma collaboration au dernier album de Nouvelle Vague, le projet de Marc Collin. Tout doux. Et ça parle encore d'animaux tiens !

P comme Pop Up, le premier album.

Frizzy pazzy.

Q comme ?

Miam.

R comme remix

Plein de belles rencontres artistiques mais attention à certaines exigences du « business de la musique », il faut quand même que ça soit chouette un remix, pas juste un track de plus.

S comme Safari Disco Club

Notre nouvel album qu'il faut que tu te procures ! On en est très fiers.

T comme trio

Notre schéma sur scène, donc dans notre quoti-dien ! On tourne tellement là, c'est reparti mon kiki.

U comme USA

« Wow effect », gens à fond… tellement bien. On adore ce pays et il nous le rend puissance 10. Une nouvelle tournée d'une trentaine de shows, en commençant par Coachella, nous y attend. On a hâte.

V comme violence (de certaines critiques en France)

Si tu ne nous aimes pas pour plein de raisons, tu auras plein de raisons de nous aimer. Prends le temps. En plus, on est potes avec Jessica Alba, on pourra te la présenter !

W comme ?

Double you. safari disco Club c'est un peu un double you. Bi-goût, double face, on est tous un peu comme ça dans la vie, n'est-ce pas ?

Y comme Michaël Youn (avec qui Julie a fait un duo

culte chez les teen-agers, Parle à ma main)

Un moment surpuissant.

Z comme zoo

J'aime pas les zoos, c'est triste. On ferait mieux d'al-ler tous courir à poil dans la savane pour changer.

Yelle

Safari Disco Club recreation Center / Barclay

≥ En concert le 7 avril au Point FMR

Nuit — 9

Belle de nuit - Mirabilis Jalapa David Stettler

12 — Nuit

la Bonne actrice® Retranscription Nicolas George Ω DR

oscarisée pour sa prestation noire et époustou-

flante dans Black Swan, natalie Portman est passée

du rang de plus jolie fille d'Hollywood à megastar.

des couvertures de magazines en rafale aux éloges,

elle revient ici sur le rôle de sa vie.

Natalie, vous avez obtenu l’Oscar de la meilleure

actrice pour votre rôle dans Black Swan, un rôle de

danseuse étoile, particulièrement exigeant physi-

quement…

c'était de loin le rôle le plus physique que j'ai dû jouer jusqu'à présent… J'ai commencé la forma-tion de danse un an avant le début du tournage et je l’ai poursuivie tout au long du tournage. Je bossais 15 heures par jour… C’était intense ! Il y a des jours, j'ai cru que j'allais mourir ! (rires) Mais c’était un formidable défi, tant émotionnellement que physiquement.

Pourtant vous étiez danseuse plus jeune !

Oui, j’ai fait du ballet de façon assez intensive jusqu'à l’âge de mes 13 ans, j'ai donc eu une bonne base. Mais j'ai commencé à m'entraîner pour Black swan à 28 ans… ce qui est tard ! C'était vraiment extrême.

Quelles sont les similitudes entre la vie d'une actrice

et la vie d'une ballerine ? Je pense que le dévouement et la technique requis chez une ballerine n'est pas nécessaire chez toutes les actrices. La danse est un art où la virtuosité se caractérise par un travail acharné et de la tech-nique extrême.

Si vous aviez une fille et qu’elle vous dit qu’elle veut

devenir danseuse étoile, l’encourageriez-vous ?

Probablement pas (rires) ! Évidemment, je rêve d'encourager mon enfant et il y a quelque chose de très beau dans la danse ! C'est un art où il n'y a pas de récompenses superficielles : vous n'avez pas vraiment la gloire et vous ne recevez pas d'argent. Ils le font pour l'amour de la danse. Mais ce peut être un monde très cruel.

Avez-vous ce même type de relation avec l’univers du

cinéma ?

Non. J'aime ce travail et je me sens chanceuse. Arriver à faire quelque chose que vous aimez et être payée pour le faire, je ne vois pas pourquoi je m'en plaindrais.

Natalie Portman

Le Cygne de La viCtoire

Nuit — 13

Nathalie Portman

Quels sont vos critères, d’ailleurs, dans le choix d’un

rôle ?

J'aime tout essayer. Mon critère principal est de faire des choses que je n'ai pas faites avant et aussi des choses que je peux comprendre. Un rôle que je pourrai explorer et dans lequel je pourrai me sentir comme dans ma propre vie !

N’avez-vous jamais eu peur de choquer une partie

de l’Amérique puritaine avec les scènes évoquant la

sexualité dans Black Swan ?

C'est certainement une partie de la psychologie du personnage. Mon personnage se libère de ce monde où elle se soucie tellement du plaisir de tout le monde : elle doit apprendre le plaisir elle-même, de sorte que c'est par ce biais qu'elle trou-vera son art. Au lieu de se voir à travers les yeux des autres, elle crée sa propre vision du monde à travers ce plaisir : il joue un rôle primordial dans

son développement. Mais bien sûr, il y a un côté aussi « déluré » qui a beaucoup fait parler.

Vous avez fait des études de psychologie… Si Nina,

votre personnage, était votre patiente, quel serait le

diagnostic ?

Il y a certainement un côté obsessionnel, compul-sif, boulimie/anorexie, trouble de la personnalité narcissique chez elle ! Elle est probablement bi-polaire ! (rires)

Comment pourriez-vous résoudre ce problème ?

Des années et des années de thérapie ! (rires)

Black Swan de darren aronofsky

≥ Actuellement en salle

14 — Nuit

Nuit — 15

la Bonne femme de nuit® Flora desprats Ω DR

Héroïne juvénile au regard énigmatique et au blond

baroque, eva fut successivement le jouet de l’ob-

jectif pervers d’une mère vampirisante, l’égérie du

Palace, une starlette de papier et une élève appli-

quée de Patrice Chéreau. aujourd’hui, elle tourne la

page et passe derrière la caméra. elle signe I’m not

a fucking princess, son premier film, aux soupçons

autobiographiques, qui retrace une enfance compli-

quée enrubannée de soie et de taffetas. C’est avec

sensibilité qu’elle nous livre ses premières fois.

Première rébellion

C’est venu tôt. Ma mère était la papesse de la photographie érotique. Elle vivait dans un grand appartement aux murs noirs capitonnés remplis de falbalas et de godemichets. Je n’avais jamais le droit d’inviter personne. Avec ma grand-mère hongroise et orthodoxe, nous vivions au-dessus, dans une petite chambre de bonne. Dès mes trois ans, je passais trois nuits par semaine chez ma mère pour qu’elle me prenne en photo. Au début c’était amusant. Puis, les mises en scène de jolie princesse ont laissé place à des clichés bien plus érotiques. J’ai réalisé assez rapidement que ce n’était pas normal. à dix ans, je suis allée voir un juge pour enfant et j’ai demandé mon anticipation.

Je me suis retrouvée dans un foyer et le week-end j’ai commencé à sortir.

Premières fêtes

Au départ, c’était pour me faire des amis. Après toutes ces histoires, j’ai eu besoin d’un défouloir, de créer ma cour de récréation. à onze ans, j’en paraissais seize. à douze ans, j’avais ma table et ma bouteille tous les soirs au Palace où je pouvais inviter qui je voulais. Il y avait Cyrille Putman, mon ami d’enfance Christian Louboutin, Paquita Paquin, Vincent Daré, Marie-Jeanne Pascale, Charles Sérouillat mon premier amour. On fai-sait la fête tout le temps. Comme des enfants. On débarquait à une fête à Saint-Germain déguisés en punks, pleins de speed. On allait écouter du funk à la Main Bleue et nous partions tous en taxi à Deauville pour le petit-déjeuner. La drogue ? Bien sûr qu’il y en avait et de toutes les sortes. Mais j’ai eu la chance que ce ne soit jamais pro-blématique ni central dans ma vie. C’était simple-ment pour nous un moyen de faire la fête encore plus longtemps. Je suis sortie pendant quatre ans. Ensuite, l’institution pour mineurs dans laquelle je vivais, m’a enfermée à double tour. Ils avaient découvert ma vie nocturne. Au même moment,

Eva Ionescoégérie de nUit

16 — Nuit

ma mère vendait des clichés de moi enfant dans des galeries new-yorkaises. à seize ans, quand je suis sortie, j’ai étudié le théâtre à Nanterre sous la direction de Patrice Chéreau. C’était la pre-mière fois que j’étais avec des gens de mon âge. J’ai embrassé cette vocation avec sérieux. La fête était finie. Aujourd’hui, je sors peu. J’ai les mêmes amis qu’à mon époque Palace. Nous allons boire un verre chez Castel ou dîner chez Dave. C’est plus calme mais toujours aussi drôle.

Premiers films

J’ai beaucoup joué au théâtre et aussi dans des films. Et puis c’est venu, un jour. à force de regarder des films, on a envie de faire le sien. J’ai commencé à écrire plusieurs scénarios et puis celui-là s’est imposé. J’ai appris la photo, je me suis battue pour en être la réalisatrice. Les gens avaient peur que je reproduise ce que l’on m’avait fait subir. C’est vrai que le scénario n’est pas très politiquement correct, mais j’ai triché pour tout ce qui aurait pu être inconvenant pour ma jeune actrice, Anna Vartolomey. J’ai passé des semaines à la former : clown, impro, reprise de Zazie dans le métro. Avec Isabelle Huppert, ça a été facile, elle m’a beaucoup donnée. Ce film est réparateur sans pour autant être moraliste. C’est sur une mère qui ne comprend pas sa fille. Je ne juge pas dans mon film : j’expose des comportements. Bien sûr que je veux en faire un deuxième. J’attends qu’Anna grandisse. Cela sera certainement une sorte de suite : un film sur la nuit…

Eva ionesco

I’m not a fucking princess / Je ne suis pas une prin-

cesse d'eva ionesco avec Isabelle Huppert, Ana-

maria Vartolomei, Georgetta Leahu, Denis Lavant,

Louis- Do de Lencquesaing. Bande Originale du film

par Bertrand Burgalat.

≥ Sortie prévue en mai

“À douze ans, j’avais ma taBle et ma Bouteille tous les soirs au Palace où je Pouvais inviter qui je voulais.”

Nuit — 17

18 — Nuit

la Bonne enquête® Marie-Eve Lacasse

où où où est la nuit gay ? on a suivi vincent, mathieu

et ludovic, véritables serial clubbers de la nuit gay,

pour en savoir un peu plus. regard d’experts.

Il est 18h. Nous sommes réunis dans l’apparte-ment de Mathieu, un beau trentenaire réalisateur qui s’apprête à nous donner un cours magistral sur ce que la nuit gay signifie. Avant, les hété-ros allaient s’encanailler dans les boîtes homos, berceaux de folie underground où tous les excès étaient permis. Mais l’underground et l’attrait de la nuit gay existent-ils toujours ? « La seule chose qui a peut-être changé à Paris depuis quinze ans, c’est que ce ne sont plus les gays qui dominent la nuit, comme au temps du Queens, du Palace, du Kit Kat ou même du Pulp, pour les filles », commente notre hôte. « Les acteurs changent. C’est vrai que la nuit évolue, mais les goûts et les lieux aussi, en même temps que toi. on vieillit ! » Véritable marché à part, avec une clientèle et des lieux spécifiques, la nuit gay draine un nombre considérable de gens qui ont leurs repères et leurs parcours propres, leurs rues définies en fonction de leurs objectifs de noctam-bules. Mais alors : que faire dans la nuit quand on est gay et qu’on a la bougeotte ? « Quand tu sors, mais c’est pareil pour les hétéros, le but de la soirée est d’arriver du point a au point C, le point C étant de trouver quelqu’un pour la nuit. sauf qu’il y a plu-sieurs routes pour y arriver, et ça commence ici, dans le marais », explique Vincent, directeur commercial chez un grand créateur de mode. Mathieu étend un plan de la ville sur la table basse (poussant au

passage une bougie Astier de Villate, des maga-zines de mode et trois invits pour des défilés. Vous pensez que j’exagère, mais c’est vrai.)

« donc on a deux routes, deux rues parallèles, deux stratégies, deux styles de vie », nous pointe Vin-cent sur la carte. « si t’es gay et que tu veux arri-ver au point C, mais que tu ne sais pas quoi faire, tu peux commencer par prendre un apéro à La Perle, avec ou sans galliano. tu ne manges pas ou alors tu te tapes un falafel rapide rue des rosiers. ensuite tu peux enchaîner avec le duplex. » « ah mais ça, c’est déjà une voie définie ! », intervient Ludovic, le plus jeune. Car oui, il faut le savoir : ceux qui choi-sissent la voie du Duplex sont aussitôt connotés par la communauté : le Duplex est un des plus vieux bars gay de la capitale. Chaleureux, avec une mezzanine, les prix sont bas et attirent une foule « d’intellos, d’intermittents du spectacle, d’artistes gay sans galerie, de comédiens de théâtre expérimen-tal, de danseurs contemporains, bref : tous tes ex et tes plans cul de gay roméo (un site de rencontres gay, NDLR) », sourit Mathieu. Les intellos pourront poursuivre leurs conversations sur l’art contem-porain au CUD (pour « Club Up and Down »), une boîte réputée pour avoir des nuits très up et d’autres très down où l’on pourra entendre du Lady Gaga, du Beyoncé et du Mylène Farmer en remix méconnaissable… « Ce qui est bien au CUd, explique Ludo, c’est la mixité : tu peux te ramasser de la provinciale ou de la pseudo petite frappe sur laquelle beaucoup de gays fantasment. t’as du tee-shirt lycra

Gay est la nuit

Nuit — 19

Gay est la nuit

dolce gabbana, du gel fixation forte dans les cheveux, du déo aXe en veux-tu en voilà… mais aussi du minet, du Parisien branchos, tout le monde. » L’en-droit idéal pour arriver au point C ? « au CUd, tu peux trouver non seulement ton point C, mais parfois aussi ton point d », nous dit Vincent, « voire ton point g ! », pouffe Ludo. « Plus tu avances dans l’alphabet, plus t’es mal ! ». Et il est où, le plan D ? « ah, là tu as le choix et c’est là qu’il faut penser à un autre itinéraire, juste ici (Vincent pointe la rue aux Ours sur la carte). tu peux aller soit carrément au dépôt, un des plus grands backrooms d’europe comme tout le monde sait, soit au sun City, un sauna gay sur le boulevard sébastopol, un véritable disney Land du sexe ambiance asian vibes avec des vrais saunas, des piscines, des cabines pour baiser… mais mieux vaut être bien gaulé parce que tu te balades torse-poil avec ta mini serviette autour de la taille. » Et quand on a envie d’autre chose que de faire trempette au sauna, on fait quoi ?

Les poilus et les dodus

Dans le registre extrême, Paris est bien membré : « il y a de tout, du plus soft au plus hard », nous dit Vincent, spécialiste. « tu peux aller au raidd, rue sainte-Croix de la Bretonnerie, où des gogo dancers prennent des douches sous tes yeux, ou au Cox où tu vas retrouver du crâne ras, ou le Bears Bar où se concentrent tous les poilus-dodus de la capitale. » Et les backrooms, jusqu’où ça va ? « t’as des bars hard, assez uro, comme le next, le secteur X, le Qg qui est devenu le Crash, le Full metal ou encore la soirée impact pour les soirées à poil : le vestiaire te fournit un sac plastique dans lequel tu mets tous tes vêtements, mais tu peux garder tes chaussures et tes chaussettes si tu veux. » Et en termes de glauquitude, qu’est-ce qu’on y trouve concrètement ? « Le backroom doit être glauque », explique Mathieu. « il y a un rap-port tellement morbide au sexe dans ces endroits, c’est aussi le danger poussé à l’extrême. il y a des affichettes partout qui te préviennent que le gHB et le viagra te conduisent direct à la morgue, et des distributeurs gratuits de capotes dans tous les coins. La mort côtoie

le sexe, ils sont juste côte-à-côte, dans ces odeurs de fin de nuit. »

La vraie foly

Quelques soirées exceptionnelles ponctuent le calendrier du serial clubber gay. La Club Sand-wich a lieu une fois par mois à l’Espace Pierre Cardin, rassemblant presque exclusivement tout le milieu de la mode. Assez chère (25 euros l’en-trée avec conso), elle n’est pas à la portée de toutes les bourses. « C’est assez élitiste comme soirée. on mate, mais ce n’est pas l ’endroit idéal pour trouver ton point C. il y a toute la modasse et la wannabe modasse qui essaie de se placer, et dans les soirées cos-tumées, sous un maquillage pailleté, c’est encore plus compliqué de draguer », nous dit Vincent. On ne pourrait pas passer sous silence d’autres soirées plus hétéro friendly comme La Flash Cocotte à la Java, la Cathy au Klub qui n’est pas hétéro friendly mais assez underground, la Sunday Mar-cel (deux dimanches par mois, ambiance cocktail « Joan Collins »), la Love Is Mylene (LIM) aux Planches pour les teenagers ou la Love Bizarre Triangle « où tu as encore toute la modasse qui porte du Kris van ashe et du rick owens », sans oublier la Crazyvore et la Folievore, « pour les fofolles qui veulent danser sur au pays de Candy » au Bataclan. Et pour terminer en beauté : l’Anthracite à Beau-bourg où se déroulent les soirées « PPC » (Putes Pas Couchées), pour débriefer comme on l’a fait à la fin de la nuit avec des créatures aussi sublimes qu’étranges. Merci les amis !

la Perle 78, rue Vieille-du-Temple 3e - le duplex

25, rue Michel-Le-Comte 3e - le Cud 12, rue des

Haudriettes 3e - le dépôt 10, rue aux Ours 3e -

le sun City 62, bd de Sébastopol 3e - le raidd

23, rue du Temple 4e - le Cox 15, rue des Archives 4e

- le Klub 12-14, rue Saint-Denis 1er - l'anthracite

20, rue de La Reynie 4e - les Planches 40, rue du

Colisée 8e - la Flash Cocotte www.flashcocotte.com

20 — Nuit

Nuit — 21

les nuits de® Violaine Schütz Ω Gavin Watson

avant de troquer les boots de cuir pour les snea-

kers, Guillaume et Benjamin étaient rockeurs dans

le groupe the Film à Bordeaux. installés à reims,

ils prennent d'assaut les platines et débarquent en

2008 sous le nom de the shoes dans le landernau

électro. aujourd'hui, ils sortent Crack my Bones, un

disque pop sur lequel on risque de danser tout le

printemps des nuits durant.

The Shoes, pouvez-vous vous présenter en quelques

mots ?

Guillaume et Ben aka Benguigui, à peu près 60 piges à nous deux. De Reims. (Mais l'un d'eux vit aujourd'hui à Paris, NDLR). On s'est rencontrés à l'école en classe de 6e. A long time ago…

On vous connaissait plus comme un duo électro, or

l'album est plutôt pop, comment expliquez-vous

cette trajectoire ?

Parce qu'un album entier d'électro, c'est parfois ennuyeux. Parce que finalement on aime les chan-sons, les mélodies, les choses qui restent en tête. Et puis, il y a des artistes électro qui le font telle-ment mieux que nous. Chacun son truc.

Le premier single s'intitule Stay the same, c'est dur

de rester soi-même quand la notoriété débarque ?

Tiens, c'est la première fois qu'on nous la fait ! Ça ne nous concerne pas, ces paroles ne sont pas de nous ! Hahaha ! Parlez-en à Esser :)

Vous en avez marre qu'on vous parle de la scène

rémoise ?

Non pas du tout. On en est plutôt fiers. Et puis, sur le disque il y a un membre des ThE et Yuksek qui a mixé le morceau time to dance.

Comment fait-on le grand écart entre un remix pour

Daho et un autre pour Shakira ?

C'est justement ce qui est drôle dans cet exercice. Chaque fois, il faut réinventer. Parfois ça marche, et parfois euh… moins.

Pourquoi vous être exilés dans l'East London pen-

dant un moment ?

Pour trouver un son particulier, de l'inspiration et des camarades de jeu.

Qui sont les guests du disque?

Primary 1 : Joe est le premier Anglais avec qui nous avons bossé, il nous a fait comprendre pourquoi ils sont meilleurs que nous.Cocknbullkid : Anita est la voix féminine du disque, son album est produit par Gonzales,

The ShoesBien dans LeUrs PomPes

22 — Nuit

The Shoes

elle est géniale et belle et tout ça. Elle sera sur scène avec nous le 6 avril au Nouveau Casino.Anthonin des Bewitched Hands : C'est la famille. Et un artiste lunaire.Tim de Wave Machines : Le meilleur texte de l'al-bum selon moi, sur la chanson Cover your eyes.Esser : Notre bon copain et LA voix de velours, il a même joué des batteries et des synthés sur le disque.Gonzales : Il nous a sauvé le morceau the wolf under the moon en rejouant toutes les parties de piano.Yuksek : Il nous a sauvé le titre time to dance en le mixant à sa façon (on y arrivait pas).Lexxx : Il a mixé et co-arrangé tout le reste du disque.

Pourquoi vous êtes-vous appelés The Shoes, c'est

important d'avoir de belles shoes quand on fait de

la musique ?

Ma grand-mère m’a toujours dit que c'est la première chose que tu dois regarder pour juger quelqu’un (rires). Si ses chaussures sont cirées.

On va passer aux questions « nuit » maintenant. Quel

a été votre premier souvenir de soirée ?

Un slow avec Fanny Colignon sur Wind of change des Scorpions et un panaché bu "cul sec".

La ville de Paris est-elle une source d'inspiration ?

Oui, depuis que Benjamin y habite, sa création est différente, je pense que ça l’a influencé. En bien.

Que pensez-vous de la nuit à Paris par rapport à celle

de Reims ?

Il n'y a pas de milieu de la nuit à Reims (rires). Non, c'est TRèS différent. à Reims, on en est encore presque à "tu rentres pas en baskets".

Un rituel avant de sortir le soir ?

Je charge mon flingue.

Un truc contre la gueule de bois ?

Des huîtres et un verre de vin blanc.

La plus belle rencontre faite la nuit ? Et la pire ?

La plus belle, ma femme. La pire, mon ex-femme.

Votre meilleur souvenir de soirée ?

Un lever de soleil en été sur les quais de Bordeaux avec Benjamin. Communion cosmique.

Quelle est, d'après vous, la meilleure musique pour

faire la fête ?

Soul / Funk / Rap. Musique noire, quoi.

Vos DJ préférés ?

Guillaume : Brodinski parce qu'il sait faire décou-vrir et imposer son propre style. Je fais partie avec lui de Gucci Vump, et c'est un régal de bosser avec ce mec. Étienne de Crecy et Cassius parce que ce

“on aime les chansons, les mélo-dies, les choses qui restent en tête.”

Nuit — 23

sont des VRAIS. Et SebastiAn, parce que juste ce mec est génial.

Vos clubs préférés ?

Le Social Club parce qu'on s'y sent comme à la maison, Le Womb à Tokyo parce que c’est dingue et énorme. Le Tigre à Reims mais c'est fermé. Le Koko à Londres parce que c'est sublime.

Le dernier CD acheté ? Derniers groupes aimés ?

Guillaume : Je crois que j'ai acheté un album de The Shoes à la Fnac pour voir si je ne rêvais pas. (rires) Sinon on est fan de Das Racist, des potes de New York qui font du rap fou. Totally Enormous Extinct Dinosaurs c'est vraiment bien. On réé-coute les Stone Roses et Primal Scream aussi. The Budos Band chez Daptone c'est classe aussi, très 70's. Le dernier Booba je le connais par cœur et le nouveau Metronomy est à tomber. On consomme beaucoup de musiques très différentes !

Une anecdote folle sur un de vos lives ?

Une fois on est venu au club pour jouer et fina-lement on a oublié pourquoi on était là, alors on est reparti…

La playlist idéale de disques à écouter la nuit ? Le

film à voir la nuit, un livre à lire la nuit ?

Alain Chamfort manureva, The Cure a Forest, Japan ghosts, Michael Jackson Liberian girl, Rick ross maybach music iii, Primary 1 & Nina Persson the Blues. Un film : Phantom of the Para-dise. Un livre : White line fever, l'autobiographie de Lemmy de Motorhead.

Crack My Bones Green united music

≥ En concert le 6 avril au Nouveau Casino

The Shoes

24 — Nuit

1 dexter Wansel - Theme From The Planets

L'exemple parfait du claviériste qui laisse tout sortir sur son synthé, c'est le morceau parfait pour commencer la nuit.

2 Pnau - With You Forever

Une sorte de Laurent Voulzy en plus XXIe siècle (rires).

3 the doors - When The Music's Over

Au volant de ma Camaro, de nuit, sur la highway 101. Sur le perpiph' ça le fait aussi.

4 Whodini - The Freaks Come Out At Night

La grande époque où les rappeurs étaient sappés comme Freddy Mercury.

5 Gainsbourg - Love On The Beat

Le même son que Bowie à la même époque, la french touch en plus.

6 midnight Juggernauts - Into the Galaxy

Ce morceau tombe étrangement toujours au meilleur moment de la soirée…

7 machine - There But For the Grace of God, Go I

Un chef-d'œuvre de disco, ce morceau revendicatif d'un Kid Creole avant l'heure est une vraie bombe.

8 Beach House - Lover of Mine

Cotonneux, vaporeux, amoureux.

9 Chic - I Want Your Love

Le son si unique et efficace du combo guitare-basse mériterait un brevet à lui tout seul.

10 sébastien tellier - Roche

La chanson de fin de soirée qui met tout le monde d'accord, du canapé au dancefloor.

la Playlist deΩ DR

Le duo parisien Jupiter publie

un morceau sur la dernière

compilation Kitsuné Parisien

et un maxi sur le même label

intitulé Saké. On en a profité pour

demander à ce couple mixte qui

s'est rencontré sur le dancefloor

de nous faire partager sa playlist

idéale pour une nuit réussie.

www.myspace.com/wearejupiter

Jupiter

1 entrée gratuite

sur présentation

de ce bon*

Bar à cocktails

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le Bal de l'Élysée montmartre

Rainbow aRabiabot'ox DaeDelus CReep

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soirées Bonbon

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samedi 30 avril à la Bellevilloise

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149, rue Amelot Paris 11e / 01 47 00 34 11

Du mercredi au jeudi : 18h ≥ 2h

Vendredi : 18h ≥ 4h / Samedi : 21h ≥ 4h

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Happy hour du mercredi au vendredi de 18h à 21h

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12 - 14, rue Joseph-de-Maistre Paris 18e

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Ouvert tous les jours de 11h à minuit

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Nuit — 25

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Se déplace sur région parisienne

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L'Épicerie de nuit

35, rue Claude-Bernard 5e

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Épicerie Shell

6, boulevard Raspail 7e

≥ 7/7 — 24/24

Minimarket fruits et légumes

11, boulevard de Clichy 9e

≥ 7/7 — jusqu'à 7h

Alimentation Huit à 8

151, rue de la Convention 15e

≥ 7/7 — 24/24

Supérette 77

77, boulevard Barbès 18e

≥ Mardi au dimanche jusqu'à 5h

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L’Endroit, 67, place du Docteur-

Félix-Lobligeois 17e 01 42 29 50 00

≥ tlj de 11h à 1h, jeudi, vendredi,

samedi de 10h à 5h

tabac

Tabac du Châtelet

4, rue Saint-Denis 1er

≥ 7/7 — jusqu'à 3h

Tabac Saint-Paul

127, rue Saint-Antoine 4e

≥ 7/7 — jusqu'à minuit

Le Pigalle

22, boulevard de Clichy 18e

≥ Vendredi et samedi jusqu'à 5h

Poste de nuit

52, rue du Louvre 1er M° Louvre-

Rivoli / Étienne-Marcel

Boulangeries

Snac Time

97, boulevard Saint-Germain 6e

≥ 7/7 — 24/24

Boulangerie pâtisserie

99, avenue de Clichy 17e

≥ 7/7 — 24/24

Chez Tina

1, rue Lepic 18e

d≥j jusqu'à 4h30 / v≥s jusqu'à 7h

Boulangerie Salem

20, boulevard de Clichy 18e

≥ 7/7 — 24/24

Fleuristes

Chez Violette, au Pot de Fer Fleuri

78, rue Monge 5e

≥ 01 45 35 17 42

Relais Fleury

114, rue Caulaincourt 18e

≥ 01 46 06 63 97

Carwash

Paris Autolavage 7/7 — 24/24

Porte de Clichy 17e

shopping

Virgin Megastore

52, av. des Champs-Élysées 8e

≥ jusqu'à minuit

Librairie Boulinier

20, boulevard Saint-Michel 6e

v≥l jusqu'à 00h, m≥j jusqu'à 23h

Kiosques à journaux 24/24

38, av. des Champs-Élysées 8e

16, boulevard de la Madeleine 8e

2, boulevard Montmartre 9e

Place de Clichy 18e

internet 24/24

53, rue de la Harpe 5e

≥ 01 44 07 38 89

20, rue du Fg-Saint-Antoine 12e

≥ 01 43 40 03 00

envoyez-nous vos bons plans

ouverts la nuit : [email protected]

trousse de secoursOuvert toute la nuit !

26 — Nuit

la Bonne terrasseCommuniqué ® Mademoiselle Pauline

Âmes sensibles s'abstenir, un o.v.n.i vient de se poser sur les toits de

Paris. la Babel tremble, retient son souffle, yeux écarquillés et oreilles

à l'affût du son que l'on entend vibrer, le 7th vient d'ouvrir et fait péto-

cher les terrasses parisiennes.

Les beaux jours arrivent et c'est la bataille des terrasses. On oublie celles déjà trop connues et archi-pleines, celles qui nous brumisent la peau alors qu'on préfèrerait voir le serveur se rafraîchir dessous, celles trop bruyantes ou trop petites avec vue sur pots d'échappement. Le 7th c'est quoi ? C'est juste la terrasse suspendue la plus impres-sionnante de Paris, avec une vue panoramique étourdissante, avant d'être le nouveau haut lieu des soirées parisiennes pour noctambules assoiffés. Depuis le 1er avril, au 7e étage du Terrass Hôtel, pelouse au sol, parasols, compositions florales provençales et toujours cette vue… où tous les sens sont sollicités, on s'évade, on échappe à l'agi-tation parisienne, on décompresse, on apprécie le panorama et on se dit qu'on est des privilégiés. Ici, on boit et on mange, pas l'inverse. On sirote les cocktails rafraîchissants ou pétillants imaginés et créés par des barmen de compét' et dans l'assiette c'est fooding, fraîcheur et simplicité.

Bruno Bazi, directeur général du Terrass Hôtel le confirme : « C'est un nouveau concept, avec tout au long de la saison plein de surprises et d'événements ». Les surprises restent confidentielles mais les événe-ments sont dévoilés et promettent un été délirant. Tous les mois donc, événements à thèmes et il est déjà prévu prochainement une soirée marocaine, des soirées en partenariat avec de grandes mai-sons d'alcool, qui tant qu'il reste festif n'est point dangereux. Et une fois par semaine, le 7th programmera des afterworks "Flair", c'est-à-dire de la jonglerie de bar, donc si vous souhaitez retrouver le Tom Cruise de vos 15 ans, c'est le moment!

Le 7th, en plus d'être "the place to be" une fois la nuit tombée, pro-pose les week-ends des brunchs à dévorer, généreux et frais ainsi que des après-midis goûters. Le 7th met à l'honneur la beauté de Paris, avec un avant-goût de vacances où l'on réserverait volontiers à l'an-née. La date à retenir, le 28 avril, grosse fiesta d'ouverture et mi-mai lancement de la carte VIP. à découvrir d'urgence !

The 7 thLe toit dU monde

12-14, rue Joseph-de-Maistre Paris 18e

01 44 92 34 00. Ouvert tous les jours de 11h à minuit

Nuit — 27

Road to Nowhere de monte Hellman avec s. sossamon et d. swain 10/10

Monte Hellman, cinéaste génial et maudit, auteur du mythique the shooting et du cultissime macadam à deux voies, revient aux affaires en grandes pompes avec ce qui est, sans nul doute, LE chef-d’œuvre de l’année. Récompensé par un Lion d’Or Spécial à la dernière Mostra de Venise, le film dépeint les égarements d’un réalisateur aux prises avec son sujet, son actrice et le fait divers dont il s’ins-pire. Mélangeant réalité et fiction, film noir et cinéma expérimental, mise en abyme et polar, le cinéaste apporte la vitalité qui manquait désespérément au 7e art. Entièrement réalisé avec un appareil photo numérique, le film marque non seulement le renouveau d’un auteur trop souvent oublié, mais prouve également que cinéma exigeant ne rime pas forcément avec lancinant. — Sortie le 13 avril

Essential Killing de Jerzy skolimowski avec v.Gallo et e. seigner 8/10

Ovni cinématographiquement intransigeant, aussi politique que poétique, essential Killing est un film rare, tranchant, indispensable. Le film marque le grand retour de Jerzy Skolimowski derrière la caméra. En effet, le cinéaste polonais, qui a fait ses classes aux côtés de Polanski dans la prestigieuse école de Lodz, avait délaissé les pla-teaux pour la peinture et la poésie. Il revient aujourd’hui toujours hanté par la guerre et ses atrocités. Le film met en scène la fuite d’un taliban aux abois, traqué par une milice américaine. Pour Skoli-mowski, la guerre réduit l’être humain à un animal sanguinaire. Film contemplatif quasi-muet, essential Killing ne sombre pour autant jamais dans le lénifiant et permet, grâce à la maîtrise stylistique de son auteur, de s’interroger sur la portée philosophique de la parabole ici délivrée. Une œuvre totale à ne surtout pas rater.— Sortie le 6 avril

Mr Nice de Bernard rose avec rhys ifans, Chloë sevigny 6/10

Figure incontournable de la contre-culture anglaise, Howard Marks a, durant les années 70 et 80, été successivement trafiquant de mari-juana proche de l’IRA et agent pour le MI.6, bureau des services secrets britanniques. Suivant à la trace cette vie rocambolesque digne des romans les plus fous, Bernard Rose tire non seulement le portrait touchant d’un homme à part mais revient également sur une époque bénie, post hippie, où toutes les libertés semblaient alors possibles. Sublime dans la peau de cet idéaliste pacifiste, Rhys Ifans a désormais gagné ses galons de premier rôle grâce à ce film tendre et touchant, beaucoup plus sensible qu’on ne le pensait. — Sortie le 13 avril

la Bonne séance® Xavier Magot Ω DR

28 — Nuit

le Bon culte® Marine Goutal Ω Spiros Politis

trente ans après le mythique Don’t you want me,

les anglais new-wave de Human league reviennent

avec l’album Credo aux sonorités ultra 80's. avec

leur premier single, Night people, les pionniers de

la musique synthétique donnent le ton : ils sont de

retour pour faire danser les oiseaux de nuit. Phil

oakey et ses deux drôles de dames en profitent

pour évoquer leur rapport à la nuit, l’évolution de la

musique électronique et ce qui les inspire encore,

après tout ce temps.

Dans votre premier single Night People, vous parlez

d’une boîte de nuit où tout le monde se rend. Ce lieu

existe-t-il et qui sont les « night people » en ques-

tion ?

Phil Oakey : En fait, on fait allusion à un club pré-cis, le Gatecrasher de Sheffield que l’on fréquen-tait il y a une dizaine d’années. C’est une sorte de chaîne de clubbing internationale, on trouve même un Gatecrasher en Australie. Dans notre chanson, on parle du fait que les gens qui s’y ren-dent ne sont pas riches - ils ne vont pas manger pour pouvoir se payer l’entrée - mais quand ils sortent, une ou deux fois par mois, ils s’éclatent et affichent des looks fabuleux.

Vous-mêmes, vous sortez encore en club ?

P. O. : Plus vraiment. Le Gatecrasher n’existe plus et les autres clubs sont devenus trop grands. Avant, il y avait le Bad, un club où les gens devenaient fous tous les samedis soirs mais qui a dû fermer

car les gens y faisaient des choses incroyables, finissaient complètement ivres et prenaient toutes sortes de drogues.

Vous écoutez quoi en ce moment comme musique ?

S. A. S. : Moi j’adore la pop : Rihanna, Lady Gaga !P. O. : Dizzee Rascal. Son disque est sorti l’année dernière mais les groupes changent tout le temps et le niveau faiblit. Ceci dit, Timbaland et Gold-frapp sonnent toujours aussi intéressants.

Et en électro ?

P. O. : Il y a Daft Punk, Justice, Air, la France est maintenant le centre de la musique électronique ! La musique a incroyablement changé chez vous, avant c'était moins bien.

Phil, pouvez-vous nous parler de votre carrière de DJ ?

P. O. : Je ne suis pas un très bon DJ, je l’ai fait quelques fois. Et puis avec l’album, j’ai manqué de temps. Dans mon cas, quand j’enregistre un album, j’évite de sortir car quand je sors, je bois et je ne peux pas me lever le matin pour aller en studio ! Vous vous êtes entourés sur cet album de musiciens

qui ont marqué le renouveau de l’électro de Sheffield

au début des années 2000 (I Monster, Kings have long

arms). Actuellement, quels sont les bons groupes ?

Joanne Catherall : Dans notre groupe, nous avons un jeune homme, Nic Burke qui joue du clavier et

Le retoUr des nigHt PeoPLeHuman League

Nuit — 29

Human League

de la guitare avec nous. C’est l’homme aux com-mandes, il connaît tout le monde à Sheffield et joue dans des projets passionnants. (Il est membre entre autres du groupe de punk-funk Lords of Flatbush. NDLR)

Que pensez-vous des groupes qui revendiquent l’hé-

ritage de Human League comme Client, Hot Chip,

Ladytron ?

J. C. : Il n’y a pas tant de bons groupes qui nous citent en influence. Mais ça m’a vraiment fait plai-sir quand La Roux nous a cités en exemple.

Y a-t-il une dimension politique dans votre musique ?

P. O. : Il y a une dimension politique, mais à quel point ? En tout cas, on ne se bat pas pour des causes précises. C’est difficile et, de ce point de vue, la pop a stagné. Les musiciens ne sont plus à l’avant-garde et d’un autre côté, la plupart des partis politiques ont renoncé. C’est difficile de voir ce contre quoi ils se battent. Je ne vois plus non plus ce contre quoi la musique pourrait se battre aujourd’hui.

Dans le clip de Night People, on voit des clubbers

des quatre coins du monde se préparer pour sortir.

Quelle est la place du visuel dans votre musique ?

J. C. : Pour ce single, le visuel était très important car ça allait être un single non pas pour les radios mais pour les clubs, et il fallait que le clip repré-sentent les gens qui sortent. C’est pour ça qu’on voit des gens de différents pays qui se préparent pour sortir. Le clubbing, c’est universel.P. O. : On a prévu aussi, pour la scène, un mur où projeter des vidéos mais qui ne seront pas diffu-sées en haute définition. Les vidéos sont pixelisées et floues mais quand le public les verra, l’image se recomposera.S. A. S. : On a aussi prévu des changements de cos-tumes. Les gens dépensent de l’argent pour venir nous voir alors on essaie de faire un vrai show. On ne peut pas se permettre de venir jouer en jean et baskets !

Human league — Credo Pias

30 — Nuit

Nuit — 31

les Bons Producteurs® Michael Pécot-Kleiner Ω Marco Dos Santos

le secret de la musique de nôze ? sans doute

un goût immodéré pour le pâté de campagne et

le pinard de qualité, mais aussi et surtout une

manière unique de mêler house, humour décalé et

arrangements acoustiques comme en témoigne

leur dernier album Dring, disponible ce mois-ci.

l'occasion était trop belle pour ne pas rencontrer

nicolas et Ézéchiel, les deux cerveaux respon-

sables de ce crime de lèse-conformisme musical.

Nôze, ça vient d'où ce nom ?

Ézéchiel : Ce nom vient de nulle part, fallait qu'on trouve un truc en quatre lettres.Nicolas : Plus sérieusement, parce qu'on fait de la musique électronique, on voulait un nom qui soit prononçable partout. Par contre, l'accent circon-flexe a tendance à foutre le bordel avec les alpha-bets des autres pays.

Mais vous êtes des fétichistes du pif ou quoi ?

É. : Non pas vraiment, même si nous sommes plu-tôt bien dotés à ce niveau-là. Ils sont jolis nos nez, non ?

Quand et comment vous êtes-vous connus ?

É. : Il y a une dizaine d'années, mais j'ai d'abord rencontré sa soeur. Et puis, j'ai fait la connaissance de Nico, car ils habitaient le même appart. J'ai été intrigué par ce mec qui se faisait des gratins de pâtes à 5 heures du mat' en rentrant de club.N. : C'est vrai qu'à cette époque, je sortais pas

mal… Je commençais à produire mes premiers morceaux et presque spontanément, Ézéchiel est venu plaquer des accords de piano dessus.É. : Notre histoire d'amour a été assez rapide, ça s'est fait très naturellement.

Votre musique multiplie les héritages, vous pouvez

m'en citer quelques uns ?

N. : J'ai mixé pas mal de hip-hop et de house au milieu des années 90. Il m'arrivait aussi bien de jouer de la soul que du garage. Je crois que cet éclectisme a toujours été important pour moi, je n'arrive pas à m'enfermer dans un style particulier. Après, pour te citer des noms qui m'ont vraiment marqué, je peux te renvoyer à Matthew Herbert, Koze ou les Wighnomy Brothers. É. : J'ai une formation classique et jazz, je me suis longtemps nourri de Sun Râ, Miles Davis, Sonny Rollins, The Art Ensemble… Mais le jazz reste pour moi plus une référence qu'une influence. Pour tout te dire, il est toujours compliqué de répondre à ce genre de questions, car nous réflé-chissons plus en termes de son que de catégories musicales bien définies. N. : Disons que notre héritage est un grand écart entre Britney Spears et Steve Reich.

Vous puisez aussi pas mal dans des musiques plus

traditionnelles…

É. : Oui, on aime ce côté foncièrement festif de la musique klezmer, manouche ou de la cumbia

Nôze… oU Le Pied de neZ à La HoUse

32 — Nuit

Nôze

d'Amérique du Sud. En fait, on ne se pose pas trop de limites, l'essentiel pour nous étant que ça donne envie de danser et de se lâcher.

Est-il vrai que Ricardo Villalobos guette la sortie de

chacun de vos albums ?

N. : C'est ce qu'il se dit dans le milieu de l'électro…É. : Mais tu sais, nous aussi on guette la sortie du moindre de ses maxi !

Nicolas, tu es cofondateur du label Circus Company

(dOP, Nicolas Jaar…) et Dring a été signé chez le pres-

tigieux label berlinois Get Physical (M.a.n.d.y, Booka

Shade, Damian Lazarus…). Comment ça s'est passé ?

N. : Au début, on s'est fait contacter pour une compilation, et finalement ils nous ont proposé de bosser avec eux sur de plus gros projets.É. : Tu ne dis pas toute la vérité Nico. C'est grâce à du pâté que nous avons soudoyé Phillip, le boss de Get Physical.N. : C'est vrai que Phillip partage avec nous l'amour du bon vin et du bon pâté, mais ces infor-mations devaient rester confidentielles !

Vous avez un processus particulier pour créer vos

morceaux ?

N. : Au risque de te décevoir, on ne prend pas d'acides et on ne picole pas pendant qu'on bosse. Notre manière de travailler n'est pas très spectacu-laire, tu sais. On a des horaires de bureau.É. : Lorsque je suis bourré, j'ai du mal à voir les touches de mes instruments. N. : Pour être plus précis, on fonctionne beaucoup au feeling, on n'a pas de plan pré-établi… C'est précis comme réponse ?

Pour finir, vous avez un petit rituel avant de monter

sur scène ?

N. : On a bien abusé de la vodka avant, pendant et après nos lives…É. : On s'est quelque peu calmés depuis, ça deve-nait trop dangereux pour notre santé.

leurs adresses de nuit

le numéro 5 : 5, rue de la Fontaine-au-Roi 11e

l'Écailler du bistrot : 22, rue Paul-Bert 11e

repaire de Cartouche : 8, bd des Filles-du-Calvaire 11e

le tajine : 13, rue de Crussol 11e

nôze — Dring Get Physical

≥ dans les bacs le 4 avril

≥ release party au Rex le 16 avril

“notre histoire d'amour a été assez raPide, ça s'est fait très naturel-lement.”

Nuit — 33

34 — Nuit

Nuit — 35

la Bonne comédienne

tirée d’un fait divers tragique, Le 20 novembre est

une pièce aussi urgente qu’essentielle qui revient

sur le massacre qui bouleversa l’allemagne en 2006.

un électrochoc politique et sensoriel dont per-

sonne ne sort indemne et qui, en plus de réveiller un

art parfois trop sage, a le bon goût d’offrir à Cécile

Cassel son premier rôle sur scène. l’occasion idéale

pour la rencontrer.

Peux-tu me résumer la pièce ?

Le 20 novembre 2006 Sebastian Bosse est rentré dans son lycée et a ouvert le feu sur 27 de ses cama-rades. Il n’y a eu que des blessés mais lui est mort avant de massacrer tout le monde. Quelques jours auparavant, il avait posté des vidéos sur Internet pour expliquer son geste. Un mois et demi après, le dramaturge Lars Noren écrivait un monologue qui décrit les raisons de son acte.

Comment le rôle t’a-t-il été proposé ?

Je connais Jérémie Lippmann (metteur en scène et comédien) depuis longtemps. Il m’avait parlé de ce texte qu’il voulait adapter lors d’un dîner. Le lendemain, je me suis ruée sur le livre et je l’ai dévoré d’une traite. J’ai appelé Jérémie immé-diatement pour lui demander s’il était sûr de son

envie. Il a été très surpris de voir que j’avais déjà lu la pièce puisque le rôle était pour une autre comédienne. Mais devant ma motivation, il m’a proposé le rôle très rapidement. Tout s’est déroulé de manière évidente et quasi-inconsciente. Quelle a été ta réaction à la première lecture ?

C’est très bizarre, je n’ai jamais lu ce texte comme une actrice. Je n’ai jamais pensé au fait que j’allais jouer un garçon, un adolescent ou que c’était la première fois que j’allais monter sur scène. J’y ai pensé après, lorsqu’on a commencé la promo. J’ai lu un texte qui m’a bouleversée et je voulais juste le faire exister. Et puis, c’était une manière d’ap-porter au théâtre quelque chose de politique et d’engagé. C’est vraiment de ça dont j’avais envie, de participer à un projet qui s’adresse plus à ma génération qu’à celle de mes parents.

Les répétitions ont été assez fatigantes je crois ?

C’était un travail passionnant mais je suis heu-reuse qu’il soit derrière moi. On a travaillé un mois et demi sans relâche jusqu’à la première. Après avoir appris le texte, on a commencé à répéter sans aucun mouvement à tel point que si je clignais les yeux, Jérémie me faisait reprendre.

® Xavier Magot Ω Basile Dell

aU tHéâtreCécile Cassel

36 — Nuit

Cécile Cassel

“jérémie voulait canaliser mon éner-gie et faire en sorte que je sois sous Pres-sion, Prête À exPloser, Pour Pouvoir cracher le texte au moment voulu.”

Nuit — 37

Ça m’a rendue folle mais j’ai compris qu’il voulait canaliser mon énergie et faire en sorte que je sois sous pression, prête à exploser, pour pouvoir cra-cher le texte au moment voulu. Une fois ce cadre posé, on a ensuite pu proposer avec le musicien Honky Tonk Man certaines idées.

Honky Tonk Man incarne l’autre personnage de la

pièce et illustre musicalement tout le spectacle…

C’est plus que de l’illustration musicale, Greg (Honky Tonk Man) est vraiment un personnage à part entière. C’est un ami de Jérémie depuis très longtemps et il a toujours voulu faire ce spectacle avec lui. On a réglé le travail comme une choré-graphie ou comme une partition musicale. Le fait d’être musicienne et danseuse m’a énormément aidée.

Pourquoi d’ailleurs avoir choisi une comédienne pour

incarner un personnage masculin ?

Lars Noren avait écrit le texte pour une comé-dienne et Jérémie a beaucoup aimé cette idée qui s’explique d’autant plus que Honky Tonk incarne également le même personnage. Il est, en quelque sorte, mon reflet et il ne peut s’exprimer autre-ment que par la musique alors que je joue la voix, le texte. C’est totalement schizophrène !

Il y a quelque chose qui renseigne énormément sur la

sexualité du personnage.

Sebastian Bosse était quelqu’un qui n’avait pas vraiment de sexualité. Il le dit dans la pièce : « Je n’ai jamais embrassé une fille, jamais eu de petite amie ». C’est quelqu’un qui n’avait aucun rapport à son corps malgré une certaine beauté physique. Il restait enfermé chez lui à jouer à Counter Strike et à Resident Evil, c’était vraiment un Nerd. Ma sexualité, ma féminité est donc une des choses qu’on a, dès le départ, très vite gommée. Mon cos-tume, mes accessoires ou ma démarche participent de cette idée.

Tu penses déjà renouveler l’expérience théâtrale ?

Il est évident que la scène est vraiment l’endroit où un acteur fait son métier. Sur le plateau, le comé-dien ne dépend que de lui-même et non plus de l’œil d’un monteur ou d’un chef opérateur. Alors oui, avoir commencé le théâtre me donne forcé-ment envie de continuer mais il ne faut pas oublier que les conditions sont exceptionnelles. J’ai la chance de bosser avec une équipe extraordinaire au service d’un texte hallucinant et le tout dans le plus beau théâtre du monde. Donc, j’ai un peu peur d’y retourner dans d’autres conditions. Mais par contre, porter des projets théâtraux m’intéresse beaucoup. Nous avons d’ailleurs avec Jérémie un projet qui nous tient vraiment à cœur. Maintenant dire où, quand et comment, il est encore trop tôt.

Cécile Cassel

Le 20 novembre de lars noren avec Cécile Cassel

≥ du mardi au vendredi à 19h et le samedi à 16h au

théâtre de la Madeleine.

38 — Nuit

la Bonne omBre

Qui ne s'est pas fait une pause kebab-frites en sor-

tant de club ? moins cher qu’un Big mac, ce sand-

wich culte aussi nourrissant que calorique à base

de viande grillée est un incontournable de nos nuits.

Zoubir, qui vend les meilleurs du 18e arrondissement

parisien, nous dit tout ce qu'il sait de son gagne-

pain quotidien et nocturne.

Qu'est-ce que c'est exactement qu'un kebab ?

Je ne suis pas un historien du kebab mais je crois que c'est quand même plus arabe que grec, enfin turc plus précisément. Car la légende veut que ce soit un Turc exilé en Allemagne qui l'ait créé. Le kebab, c'est le nom de la viande en elle-même, qui peut être du mouton, du veau, de la dinde ou du poulet, et normalement halal. La viande est ensuite cuite sur une broche et découpée en fines tranches. Ça se mange comment le kebab ?

« salade, tomates, oignons, mayo, ketchup, sauce blanche »… Mais franchement avec de la mayo ou du ketchup, ce n'est pas génial. Un kebab, ça se mange avec de la sauce blanche et une pointe d'harissa. Qu'y a-t-il vraiment dans la sauce blanche ?

C'est une sauce au yaourt plus ou moins épicée avec du poivre, du sel, et du sésame. Après cha-cun a son secret qu'il se garde bien de donner. Pourquoi vous êtes souvent en chemisette blanche ?

Parce que ça fait plus propre, le kebab souffre en effet de son image d'endroit qui manque d'hy-giène, alors que ce n'est pas plus crade que n'im-porte quel resto ou snack de quartier. Et les filles trouvent ça classe, la chemise blanche. C'est quoi la meilleure partie de ton job ?

Communiquer avec les gens, leur parler, faire de l'humour et les écouter. Souvent, on se fait un kebab entre amis, il y a une bonne ambiance, ce sont souvent des jeunes gens et des clubbeurs qui aiment discuter.C'est quoi la recette idéale de kebab ?

Pain et frites faits maison et que ces dernières soient épaisses et pas trop grasses. La viande doit être à point.Qu'est-ce que les gens commandent le plus ?

Pour la plupart, ils prennent le complet "salade-tomates-oignons" avec des frites. Mais pour bien profiter du goût de la viande, il faudrait le manger sans frites.Qu'est-ce qu'il faut boire avec le kebab ?

Du thé chaud, et surtout pas d'alcool.La clientèle est-elle en majorité orientale ?

Pas du tout, au contraire, elle est plutôt occiden-tale. Il faut dire qu'on est dans un quartier très touristique, il y a donc beaucoup d'étrangers qui viennent ici. Mais sinon, tout le monde mange du kebab : beaucoup d'étudiants car c'est un sand-wich pas cher, des bandes de jeunes à la sortie des clubs qui ont besoin de reprendre des forces, des types qui sortent du travail encore en costard. J'ai même croisé quelques peoples.Une anecdote marrante sur ton métier ?

On fait de belles rencontres. Parmi elles, un rap-peur assez connu a ses habitudes et me laisse de gros pourboires tout en essayant de me soutirer la recette de ma sauce blanche. Il me commande souvent des kebabs en quantité à emporter avant d'aller écrire des textes inspirés.

® Violaine Schütz Ω Tu Sais Qui ™ — www.tusaisqui.fr

vendeUr de KeBaBsZoubir

Nuit — 39

40 — Nuit

indre Kaltenis

T-Shirt Le Grand Comptoir, jupe Jus d'Orange,

sautoir Cache-Cache, montre Casio

orel marchesi

Chemise, gilet, pantalon et cravate cuir The Kooples

remerciements

Club 130, DJ Rvb, Thomas Hervet & Radiosexy

le Bon lookPhoto + Hair Elliott Gauthier — Styliste Todd-Morel — Maquilleuse Souade Fahham

Nuit — 41

42 — Nuit

Nuit — 43

la Bonne histoire® Camille Clance Ω DR

« On naît. On meurt. C'est mieux si entre les deux on a

fait quelque chose. » C'est Francis Bacon qui l'a dit. Et c'est exactement ce que j'ai dû me dire quand j'ai reçu ce texto. J'ai dû aussi me dire « tu pars à new york dans deux semaines, tu peux doubler ton budget soldes », ou encore « Classe, quand même, voire glam', carrément ». « Ça te dit de bosser ce soir de 19h à 5h du matin. J'ai besoin d'une serveuse pour une partie. » De poker, S. est joueur professionnel, un copain de lycée. Et l'anti-cernes le lendemain matin, c'est toi qui va venir l'étaler sur mes valises géantes ? Et ma réunion de 9h30, c'est toi qui va l'assurer ? Et t'as pas besoin d'une baby-sitter non plus ? Et j'ai une tête à servir des mini-pizzas à des mafieux pervers ?« tu te poses à la table, tu fais des sourires, tu véri-fies que les mecs ont du coca à portée de main et tu leur fais un sandwich au Kiri s'ils ont faim. au pire, tu réceptionnes les sushis. Je te donne pour deux nuits ce que tu gagnes en deux semaines en trimant devant ton ordi. » Forcément, c'était vendu. « mais t'es sûre que tu vas pas devoir passer sous la table ? Faut que tu sois déguisée en lapin, non ? tu dois être en short ? » Autant de questions que j'ai trouvées débiles qu'on me pose, mais que je m'étais posées toute seule bien avant. N-Night : moi, dans le hall d'un hôtel près des Champs, rococo à souhait et pas chic pour un sou, je suis sûre que les touristes russes adorent. J'attends mon hôte devant l'ascenseur. Le door-man doit être de ceux qui pensent toujours que les manteaux imprimés léopard sont gage de petite vertu, il me dévisage comme s'il tentait de deviner mon tarif. S. me réceptionne, rigole. « ah, t'as mis une robe. t'as une culotte au moins ? ». Après lui

avoir fait part de mes doutes vestimentaires (une certaine appréhension du Bunny Style), j'avais opté pour du raisonnable. De la robe certes. Mais noire. Pas trop courte. Mais un peu. Si je devais être payée une fortune pour remplir des verres de Sprite, il fallait quand même au moins les faire rêver un peu, les accrocs du jeton. Deux cinquantenaires provinciaux friqués. Un post-ado, "fils de". Un geek à peine majeur. Un junkie survolté. Un ex-taulard à l'air pas commode mais au regard d'agneau de lait. Et S., dandy dans l'âme plutôt que dans le sweat à capuche, cerveau en mode Ferrari. Tous ont entre 30 et 50 000€ en poche. Genre, vraiment en poche. Là, sur le tapis vert, une marée violette s'étend sous mes yeux, façon Monopoly. Sous mes yeux, pas sous mes mains. Des billets partout. S'il en manquait un, ou deux, ou trois ou quatre, personne ne s'en rendrait compte et je pourrais courir rue Cambon et me faire le plus gros kif de tous les kifs. Je me contente de mater, et de servir des cocas.Clic-clac des jetons, annonces, relances, check and raise, flip-flop-river-reriver-carré-brelan-quinte flush et que sais-je encore, je tente de suivre, lovée dans un fauteuil moche mais cool. Vis ma vie de Sharon Stone dans Casino, il manque juste Robert. Et je suis pas certaine que Sharon avait glissé son "Poker for Dummies" dans sa minau-dière. Je me demande lequel je devrais épouser. Autour de la table, que des types susceptibles de m'offrir un aller-retour pour L.A. quand mon mec me ramènerait péniblement un bouquet du Franprix en promo. Je vais prendre le temps de réfléchir, suite au prochain épisode.

Casino Privé

Bonbon Nuit party | Tous les vendredis au Bus Palladium Ω Arnaud Chaillou & Paul-Antoine Goutal

46 — Nuit

le casse BonBon® Manon Troppo

Ce soir-là, y’avait du monde. Généralement, on rameute des amis en leur disant que « c’est blindé » ; et, par le même argument, on en dissuade d’autres. On oublie souvent de préciser quand il y en a réel-lement trop, quand blindé devient blindant. Ce soir-là, y’avait trop de monde. Pas pour parler jeune ; du genre, trop bien, trop fun, trop beau-coup, troooop tout avec plein de « o », non. Trop façon l’angoisse. En nombre supérieur à ce que l’être humain civilisé est à même d'accepter. Et sinon d’accepter, disons, au moins de subir. Trop. « Too much », comme dirait ta mère. L'asphyxie. Y’avaient des gens avec des gros bras et des voix résonnantes partout. Des filles excitées par les gros bras et les voix résonnantes partout ; dans mon dos, sur mes pieds, au-dessus de ma tête. Et de l’air, ça, nulle part. L’enfer. En plus de ça, on pouvait même pas boire sa flasque tranquilou. Fal-lait se cacher, où, je sais pas, abandonner ses 5°30 de rhum ambré sur le trottoir, j’imagine. Le Panic Room. C’était une bien bonne soirée, en somme.

Au sous-sol, le rap battait son plein, les greluches greluchaient, les DJ buvaient. C’est pas comme si ça arrivait souvent de pouvoir entendre Black and Yellow Black and Yellow Black and Yellow Black and Yellow de Wiz Khalifa, Hip Hop de Dead Prez et Oh Boy de Cam’Ron enchaînés à fond les ballons au même endroit le même soir. Une soirée rap Us, autant vous dire que le monde s’était jeté dessus, et à raison. On réalisait tous que ça nous manquait, que ça nous plaisait, qu’on en voulait plus, et que

« WTF, quoi », comme j’entendais dans le fumoir en soupçonnant les auteurs d’être mineures. Une bien bonne soirée, donc, comme je disais.

« Comment  se  fait-il  qu’il  y  en  ait  si  peu  ? », me demandais-je en essayant d'accéder au sacro-saint bar, où, enfin, un gin-concombre accélérerait mon rythme cardiaque et ralentirait mon élocution tout en intensifiant ma tolérance aux bousculades. J’avais cru poser cette question à ma tête, et à ma tête seulement, mais, quelqu’un me répondant, j’en déduisais que non.- « Parce  qu’on  est  trop  nombreux » avait été la réponse à la question non posée. - Parce qu’on était trop nombreux.

C’était vrai, nom d’un petit bonhomme, on était un paquet de jouasses. Comme des enfants devant un nouveau magasin de bonbons, là, à transpirer de se réunir autour de ce thème ; et, sachant que les Yo Mama de la rue Amelot allaient se faire mensuelles, j’osais espérer que les foules se répar-tiraient les tâches. Personnellement, je compte me pointer à chacune d’elles, ne serait-ce que pour les coins de sourire de Diane Lebel, quand elle aper-çoit ses acolytes gigoter sur son mix. Et la pré-tendue décontraction de Raphael Malkin, imbibé d’amour, qui dit bonjour en plaquant sa main toute ergonomique sur les visages, comme ça, pouf. sans parler de l'inénarrable douceur réservée du Man&Luc qui s’inquiète de savoir si tout roule pendant qu’un grand maigrichon à tresses couleur

Emportés par la houle

Nuit — 47

Emportés par la houle

café crache « I put ma rat-tat-tat in her boom boom pow, Then she put her tit-tit-tit all up in my mouth » dans les enceintes.

Après deux gins au thé (ou deux thés au gin, qui sait ?) nous nous sommes dispersés. Et j’ai perdu tout le monde en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, c’est-à-dire exactement trois secondes. J’ai eu envie de sortir. J’ai fini la flasque cachée citée plus haut et j’ai vu les gens. Les gens à qui on disait de se taire, de faire moins de bruit, de parler moins fort, d’aller rire ailleurs, de fumer moins souvent et d’aimer plus tard. Les gens qu’on emmerde à cause d’autres gens qui habitent là, rue Amelot, et qui voudraient vivre comme des habitants de Saint-Sulpice. Il faut faire quelque chose contre ces gens-là, c’est urgent, ça gratte, c’est insoutenable. Pourquoi, mais pourquoi diantre s’installer dans ce quartier si leur but, dans la vie, est de pouvoir roupiller dès minuit. Est-ce que je vais m’installer à Malesherbes pour l’effervescence grouillante de la nuit, moi, hein? J’en touchais deux mots, deux mots précisément, au type payé pour dire à des gens qui s’amusent de s’amuser moins. « Quelle plaie », je lui disais en désignant les voisins du dessus. Et pile poil, un des incriminés ouvrait sa fenêtre pour lancer une phrase qu’il avait dû, c’est sûr, penser et goupiller dans son lit en maugréant. - « Ho, ça suffit là, vous baissez de volume, y’en a qui dorment. »Le « Ho » se voulait autoritaire. Le « y’en a qui

dorment », en revanche, était moins fringuant. Entre le début et la fin de sa phrase, il avait déjà reçu 3 mégots, 2 flasques - ah, tiens - et un sac plastique. Le sac plastique, bien entendu, ne lui a pas fait trop de mal, il n’avait même pas été roulé en boule. La branlée avait dû être lancée par un de ces types qui, après quelques verres, font totalement abstraction de ce qu’on leur a appris à l’école. Comme, par exemple, jeter un sac plas-tique vide sur quelqu’un dans le but de lui nuire demande d’être très conciliant quant au résultat du but espéré qui ne sera, à priori, pas atteint, sauf miracle.J’avais moi-même dit, crié peut-être: « Hey, les Spontex, on se radoucit et en vitesse, y’en a qui vivent là ; et, non, de manière générale, c’est pas bientôt fini, précisément, tout l'intérêt, c’est que ça continue. »

J’avais envie d’un taxi. Fort fort fort. J’avais peur, aussi. C’est toujours un moment un peu bancal, la recherche de taxi : on espère, on trouve pas, on désespère, on trouve toujours pas. Bon. On a mal aux pieds surtout. Et on tombe sur un ami sur un scooter. Un ami sur un scooter qui écoute La dolce vita et nous passe un écouteur. Un ami à qui on dit, alors qu’on trouve ça ridicule, de manière générale, le bonheur : « Je passe un sacré bon moment, là, tu sais. »

Mais le vrai problème de la nuit à Paris, c’est qu’elle est toujours trop courte.

48 — Nuit

dimanche 3 9h-18h la Belleviloise 2€/4€

≥ Brocante + Brunch + Cabaret + Bal + Revue New

Burlesque

mercredi 6 20h scopitone 10€

≥ Tremplin Pop-Rock de Music Expo : Manceau + 12

Dirty Bullets 20h Point Éphémère 20€

≥ CunninLynguists Live 20h30 théâtre mouffetard 24€/16€

≥ Le Préjugé vaincu de Marivaux, aussi délicieux que

Dallas version 18e siècle.

Jeudi 7 19h viaduc Café Gratuit

≥ BPM Contest : le choc électro sur le thème de

l’Afrique !

vendredi 8 00h Bus Palladium Gratuit

≥ Le Bonbon party23h social Club 13€/15€

≥ M.A.N.D.Y + Marco Dos Santos23h30 show Case 15€

≥ Katapult Party - Perlon Night : Zip + Fumiya

Tanaka+ Baby Ford+ Alex & Lætitia

samedi 9 22h La machine du moulin rouge 32€/35€

≥ Lost & Beyond #4 : Cerrone feat. La Roux + Daxx

Riders + Horse Meat Disco

Jeudi 14 20h Point ephémère 20€

≥ Friendly Fires + Guests

vendredi 15 20h le trianon 35€

≥ Human League22h le Bus Palladium 5€

≥ Princess Galaxy & Yellow Radio23h le Glazart 10€/14€

≥ Fuck My Electro : Proxy (Live) + Atom (Beat

Torrent) + Mr Nô (Coco Machette)00h le Bus Palladium Gratuit ≥ Bonbon Party

samedi 16 20h la Flèche d’or 10€

≥ Boutique Sonore Party : Smith Western + Kim

Novak + La Feline + Myra Lee + JB and Friends20h 4 éléments Gratuit

≥ Kokosnutt Bday : R1 + Meanz + Funk- E- Lee +

Digifab

lundi 18 19h30 la maroquinerie 18€

≥ True Live

mercredi 20 19h30 le trianon 30,70€

≥ Concert de Raphael Saadiq

vendredi 22 22h Bus Palladium 5€

≥ Poney Express23h machine du moulin rouge

≥ Soirée Electrochic avec Silicon Soul + Katapult +

Marco Dos Santos + Violaine Schütz00h le Bus Palladium Gratuit

≥ Soirée le Bonbon

samedi 23 22h le Bus Palladium 5€

≥ Concert Surprise

dimanche 24 19h le trianon 34€ en préventes

uniquement

≥ Aloe Blacc & The Grand Scheme + 1ere partie

Maya Jupiter

vendredi 29 00h la Java 5€

≥ Off The Hook + Loli Zazou + Acid Washed

+ Anteros & Thanaton

samedi 30 22h le ritz Bar Gratuit

≥ DJ set de Kiss The Girl23h la Bellevilloise 18€

≥ Stones Throw vs. Ninja Tune

vous aussi envoyez votre programmation à :

[email protected]

le Bon agendaSélection subjective des soirées à Paris

01/04 22H DREAM BABY DREAM 00H SoiRéE BonBon02/04 22H ULMAnn KARARoCKé08/04 22H WASTED WASTED & CURBZ 00H SoiRéE BonBon09/04 22H AVA & THE SEA15/04 22H PRinCESS GALAXY - YELLoW RADio 00H SoiRéE BonBon

16/04 22H i’M FRESH ! YoU’RE PRETTY ! & DEAD SEA LionS21/04 22H LA KERMESSE DE GUnTHER 22/04 22H PonEY EXPRESS 00H SoiRéE BonBon29/04 22H SURPRiSE 00H SoiRéE BonBon

programmation avril