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Comprendre la crise politique en Libye Calgary, édition d’octobre 2011 16 pages Bâtisseurs de succès P.8 RECEVEZ LE CHINOOK PAR COURRIEL! INSCRIVEZ-VOUS @ www.lechinook.com L’Alberta autrement... P.6-7 Qui est Kadhafi? Qu’est-ce que le CNT? Et les jeunes libyens? pages 4 et 5 p. 10

Le Chinook - Octobre - 2011

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Journal Le Chinook - Edition Octobre 2011

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Page 1: Le Chinook - Octobre - 2011

Comprendre la cr ise pol i t ique

en L ibye

Calgary, édition d’octobre 2011 16 pages

Bâtisseurs de succès

P.8

RECEVEZ LE CHINOOK

PAR COURRIEL!

INSCRIVEZ-VOUS @

www.lechinook.com

L ’Alberta

autrement. . .

P.6-7

Qui est Kadhafi?

Qu’est-ce que le CNT?

Et les jeunes libyens? pages 4 et 5 p.

10

Page 2: Le Chinook - Octobre - 2011

P.2 Le Chinook Octobre 2011

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Julien Thibeault

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Adjoint à la rédaction: Jérôme Thibeault

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Page 3: Le Chinook - Octobre - 2011

Le Chinook P.3 Octobre 2011

Gérard Lévesque, avocat

et notaire Leves-

[email protected]

Le premier ministre Har-

per va annoncer prochai-nement la nomination de

nouveaux juges à la Cour suprême du Canada pour

remplacer deux éminents juristes qui ont décidé de

prendre leur retraite :

Louise Charron, originaire de Sturgeon Falls

(Ontario) et Ian Binnie, originaire de Montréal.

Le départ à la retraite de la juge Charron s’est fait le 30

août dernier alors que celui du juge Binnie prendra effet

à la date de la nomination de son remplaçant. La Loi sur

les juges précise qu’un juge

de la Cour suprême du Cana-da peut, pendant une pério-

de de six mois après son dé-part à la retraite, continuer

de participer aux jugements

portant sur les affaires en-tendues avant la date de sa

retraite.

Remplacés par des juges unilingues anglophones?

Maîtrisant parfaitement les

deux langues de la justice au

Canada, les juges Charron et Binnie rencontraient les critè-

res de compétence pour ac-céder au plus haut tribunal

du pays. En sera-t-il de mê-me de leurs successeurs?

Ceux-ci seront–ils en mesure

de prendre connaissance di-rectement de la jurispruden-

ce et des dossiers qui, dans bien des cas, ne sont dispo-

nibles que dans l’une ou l’au-

tre de nos deux langues offi-cielles? Respecteront-ils le

droit des justiciables et des juristes d’être compris sans

interprète dans la langue officielle de leur choix?

Le 7 décembre dernier, le leader adjoint du Parti

conservateur au Sénat, le sénateur Gérald Comeau,

a expliqué la position de

son parti en que qui concerne la compétence

linguistique des candidats à un des neuf postes de

juges de la Cour suprê-

me : ces personnes n’ont pas à comprendre le fran-

çais et l’anglais sans l’aide d’un interprète ce qui per-

met de protéger le droit d’un unilingue d’accéder à

l’un ou l’autre de ces neuf

postes.

Nous saurons bientôt si le premier ministre suivra

cette théorie du nivelle-

ment par le bas. Le pro-blème auquel Stephen

Harper fait face est qu’il n’y a jamais eu de nomi-

nation de juristes unilin-gues français à la Cour

suprême et qu’il n’y en

aura jamais. La position énoncée par le sénateur

Comeau a toute l’appa-rence d’une tentative par-

tisane de justifier la nomi-

nation au plus haut tribu-nal du pays de gens in-

compétents en violation entre autres du statut

constitutionnel égal du français et de l’anglais

dans les institutions fédé-

rales.

Ndlr: Pour plus de rensei-

gnements voir la chronique de Gérard Lévesque Sophis-

mes et arguments spécieux d'un sénateur conserva-teur publiée en janvier 2011

dans la section Archives de notre site internet.

Deux éminents juristes à remplacer à la Cour suprême du Canada

La pré-maternelle Alouette

inaugurait ses nouveaux lo-

caux adjacents à l’école Notre-

Dame-de-la-Paix le 9 septem-

bre dernier. Avis aux intéres-

sés, il restait toujours quelques

places. Sur la photo, à la cou-

pe du ruban: (de gauche à

d r o i t e )

Lo rra ine

Robinson,

N a t h a l i e

B é n a r d -

Sampson,

Geneviève

Gagnon et

C a r o l i n e

Michaud.

ACCÈS À LA JUSTICE EN FRANÇAIS

Page 4: Le Chinook - Octobre - 2011

Octobre 2011 P.4 Le Chinook

Jérôme Thibeault

En Libye, la population

vit un moment histori-que. Le peuple est en

train de se libérer de la

dictature du colonel Mouammar Kadhafi,

mais l’avenir demeure inquiétant pour les jeu-

nes libyens.

15 février : Un appel à

manifester le 17 février est lancé sur Facebook, les sol-

dats du dictateur Kadhafi tirent alors sur les manifes-

tants.

22 février : Kadhafi

avertit les manifestants : « Rendez-vous immédiate-

ment, sinon il y aura des boucheries. »

23-25 février : Les op-posants à Kadhafi, qu’on

appelle désormais les rebel-les, contrôlent plusieurs

villes de l’Est du pays.

28 février : Les comptes

bancaires de Kadhafi sont bloqués.

2 mars : Le CNT (Conseil national de transition) qui

compte 31 membres, est formé et sert de gouverne-

ment provisoire en atten-dant le départ de Kadhafi.

2-8 mars : Les forces de

Kadhafi tuent des milliers de personnes

17 mars : La France, La Grande-Bretagne, les États-

Unis et le Canada deman-dent l’accord de l’Organisa-

tion des Nations-Unies

(ONU) pour attaquer des sites de l’armée de Kadhafi.

30 mars : L’Organisation

du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN, 28 pays mem-

bres), prend le relais des

opérations militaires pour bloquer l’aviation du colonel

Kadhafi.

13 avril : Kadhafi accep-

te un cessez-le-feu, mais refuse de partir, ce que les

rebelles refusent.

14 avril : Kadhafi parade dans les rues de Tripoli,

capitale Libyenne.

1er mai : Un des fils de

Kadhafi, et sa famille, sont tués par des frappes aérien-

nes de l’OTAN.

27 juin : La Cour pénale

internationale annonce un mandat d’arrêt contre Kad-

hafi pour crimes contre l’hu-

manité.

28 juillet : Le chef d’É-tat-major de la rébellion,

Abdel Fatah Younès, est tué.

8 août : Le président du

CNT congédie son gouver-nement. Jusqu’ici, la rébel-

lion en Libye a fait au moins

10 000 morts et près d’un million de Libyens ont dû

quitter leur pays.

14-15 août, Les rebelles

et le régime de Kadhafi en-

tament des pourparlers se-crets.

21 août : Les rebelles

entrent à Tripoli.

22 août : La population

envahi la Place verte de Tripoli, lieu de rassemble-

ment habituel des « Pro-Kadhafi ».

29 août : L’Algérie ac-cueille l’épouse et deux fils

de Kadhafi.

13 Septembre : l’Orga-

nisme international pour la défense des droits de

l’homme, Amnistie interna-tionale, publie un rapport

montrant que les troupes de Kadhafi ont commis des

massacres horribles, mais

que certains rebelles ont

aussi commis des crimes.

15 Septembre : Les premiers ministres français

et anglais se rendent à Tri-

poli, Kadhafi est introuvable et des milliers d’armes

abandonnées sont laissées à l’abandon, les rebelles

tâchent de reprendre les derniers bastions de Kadha-

fi.

21 Septembre : Le CNT

annonce un nouveau gou-vernement dans les dix pro-

chains jours.

22 Septembre : Le pre-

mier ministre Stephen Har-per propose de prolonger la

mission canadienne en Li-bye, ce à quoi le NPD s’op-

pose.

ACTUALITÉS

Lybie: comprendre la crise

Chronologie d’une rébellion

Véritable dépôt de munitions à ciel ouvert, le pays compte des milliers d’armes comme ce missile qui sont laissées par l’armée de Kadhafi en déroute, à la portée de groupes mal intentionnés.

Page 5: Le Chinook - Octobre - 2011

Octobre 2011 Le Chinook P.5 ACTUALITÉS

Témoignage d’une jeune libyenne

Grandir sous la peur Source : Jeune Afrique

Aïcha* a 30 ans, est ori-

ginaire de Benghazi, ha-bite Paris depuis deux

ans et refuse que l’on en

écrive plus pour protéger sa famille. Elle vit la ré-

volution libyenne à dis-tance - au téléphone

avec ses proches restés au pays et devant un

écran plat bloqué sur Al-

Jazira -, mais « le mal au ventre ».

Incrédule

« Au début, quand j’ai vu

l’appel à manifester le 17 février sur Facebook, je me

suis dit que ça ne donnerait rien, raconte-t-elle. Mais

comme les comités révolu-tionnaires [ndlr : milice de

Kadhafi] ont commencé à

tirer, chacun est sorti parce qu’il venait de perdre quel-

qu’un. Les gens ont d’abord commencé par manifester

contre la répression. Ils se

sont dit : "Après 41 ans de

pouvoir, vous nous envoyez

les forces spéciales pour nous tuer ? Mais on ne vaut

rien pour vous !" »

Vivre avec lui

Née cinq ans après l’arrivée du « Guide » au pouvoir,

Aïcha n’a « jamais pensé vivre sans lui », car « il y

avait Kaddafi, mais aussi sa famille pour lui succéder. »

« Vivre avec lui », c’était

être « dans un état de peur permanente, peur de la ré-

pression mais aussi des au-tres, car on ne savait jamais

qui était de votre côté, sur-

tout à la fin des années 1980. »

Survivre

Grâce à de nombreux voya-ges, son enfance ne fut tou-

tefois pas des plus sombres.

Mais « quand je disais que je venais de Libye et qu’on me

répondait, "ah, de chez Kad-dafi", cela me faisait si

mal », se souvient-elle. Sa

façon de résister : « bloquer

Kaddafi hors de ma vie ». En clair, fermer les yeux et les

oreilles lors de chaque dis-

cours du Guide ou de sa nombreuse progéniture. Le

20 février, c’était la première fois qu’elle écoutait Seif el-

Islam. Et, espère-t-elle, la

dernière. *Nom fictif

Population 6 173 579 habitants

Langues officiel-les

Arabe, Tamazight (berbère : langue des autochtones)

Métropole Tripoli (1 682 000 habitants)

Capitale Tripoli

Régime politique Pour l’instant, la Libye est contrôlée par le CNT, ce n’est pas une démocratie

Superficie 1 759 540 km² (à peu près grand com-me le Québec)

Monnaie Dinar Libyen

Indépendance (De la France et du Royaume-Uni)

1951

L ibye

Page 6: Le Chinook - Octobre - 2011

P.6 Le Chinook Octobre 2011 PLEIN-AIR

Dominique Liboiron

Le Chinook

Couronnée par des paysages

qui comptent parmi les plus majestueux du continent,

l’Alberta est une destination touristique à l’épreuve du

monde. À lire cette première

phrase, vous imaginez proba-blement les montagnes près

de Banff ou de Jasper. Et c’est tout à fait normal. Ce

sont des paysages qui repré-

sentent non seulement l’Al-berta, mais tout le Canada

dans l’imaginaire. Ce que je veux partager avec vous,

chers lecteurs, est une sug-gestion de voyage dans un

écosystème moins célébré

que celui des montagnes, mais dont la beauté rude et

nuancée provoquera chez vous un sentiment de révé-

rence digne d’une cathédrale

dédiée à la nature.

Durant quatre jours au milieu du mois d’août, j’ai parcouru

en canot une partie de la

rivière Saskatchewan Sud.

J’ai entrepris le trajet de 170 km menant de Medicine Hat

au terrain de camping de Sandy Point situé là où l’au-

toroute 41 traverse la rivière. Environ la moitié de cette

distance longe la base militai-

re de Suffield. Le paysage était spectaculaire et le cours

d’eau facile à naviguer.

Plusieurs fois, je me suis ému

devant la beauté des hoo-doos sculptés par la main des

millénaires. Les falaises éro-dées, les immenses cavernes

et le paysage d’une autre planète m’ont laissé une nou-

velle appréciation des envi-

ronnements arides. Au pied des berges hautes de 600

pieds, j’ai compris l’émotion derrière les grandes cathé-

drales voutées d’Europe :

l’émerveillement!

Certains aspects du voyage doivent cependant être pris

a u

s é -rieux.

L a rivière est peu fréquentée et

vous n’aurez pas de récep-

tion cellulaire; il n’y a pas de villages entre Medicine Hat et

Sandy Point, seulement quel-ques maisons qui se trouvent

toutes au sud de la base mili-taire. Vous devez donc être

prudents parce que les chan-

ces sont grandes que person-ne ne vienne à votre secours

en cas d’urgence.

Par contre, si vous êtes bien

préparé et bien équipé, l’élé-ment de danger augmente

l’intensité du voyage. Sa-chant que vous êtes laissé à

vos dépens et qu’une erreur de jugement pourrait mettre

en péril votre voyage, ou

votre existence, vous vivrez dans un état d’esprit scruta-

teur. Autrement dit, votre pensée devra déchiffrer tout

ce qui représente un danger.

Ce défi deviendra un jeu, un casse-tête, qui exige la créa-

tivité, l’analyse et la concen-tration. Les réussites provo-

queront chez vous des senti-

ments de fierté.

Vos préoccupations se trans-formeront. Vous oublierez la

dynamique de groupe ou la

politique de votre milieu de travail, votre relevé de comp-

te, vos projets scolaires, l’in-

certitude économique. Tou-tes vos inquiétudes quoti-

diennes cesseront d’exister, remplacées par le souci du

vent, des vagues, de l’empla-

cement de votre camp, élu-dées par la curiosité de dé-

Canot près de la rivière : La vallée de la rivière Saskat-chewan Sud est profonde et porte les marques de l’éro-sion causée par le vent, la pluie et la retraite des glaciers. Plus on s’éloigne de Medicine Hat, plus on y voit des Mau-vaises terres. L’origine du mot Badlands nous arrive des premiers explorateurs qui trouvaient que le paysage dé-sertique était « des mauvaises terres à traverser. »

L’Alberta, autrement:

Aventure sur la rivière Saskatchewan Sud

Page 7: Le Chinook - Octobre - 2011

Octobre 2011 Le Chinook P.7 PLEIN-AIR

découvrir ce qui se cache

derrière chaque tournant de la rivière. Sur le plan physi-

que, le travail de pagayer et d’explorer les berges n’exi-

gent pas trop d’efforts, mais

assez pour assurer que vous dormiez d’un sommeil pro-

fond. Vos repas auront aussi la saveur d’une récompense

bien méritée.

Si vous pensez entreprendre

une aventure sur la rivière Saskatchewan Sud, je vous

conseille fortement de vous procurer le livre Prairie River

par Dawn Dickinson et Den-

nis Baresco, deux écrivains albertains. Prairie River vous

informe clairement sur la rivière à partir de Bow Island

jusqu’à sa fourche avec la

rivière Red Deer, près de la frontière de la Saskatchewan.

Ce guide de voyage vous fournit d’excellentes cartes

pour vous aider à vous repé-rer à chaque kilomètre et

explique bien les traits géo-

graphiques et historiques de la rivière sans oublier d’excel-

lentes descriptions illustrées de la flore et la faune.

« Il y a des bombes à l’intérieur » : Lorsque vous entrez

sur la base militaire de Suffield, il vous est interdit de sortir de votre canot pour des raisons que ce panneau explique

succinctement. Sauf pour une section de 20 km, la base n’oc-cupe que la rive gauche, ce qui vous permet de débarquer

ou de camper sur la rive droite, avec la permission du pro-

priétaire, bien sûr. Appelez à la base de Suffield avant votre départ afin de vous assurer qu’il n’y aura pas de pratique de

tir d’artillerie.

Camp à l’ombre d’un arbre : Étant donné que cette partie de la rivière est isolée, vous

devez amener toutes vos provisions avec vous. Cela inclut votre nourriture et votre eau, mais sans oublier votre équipement de camping, votre trousse de premiers soins et le né-

cessaire pour réparer votre bateau.

Vaut mieux tard que jamais…

Une erreur technique nous a empêché de placer cette photo dans notre site internet. Elle a

été prise lors de la venue des Alouettes de Montréal à Calgary à la fin août.

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À Calgary, on lit Le Chinook!

Page 8: Le Chinook - Octobre - 2011

P.8 Le Chinook Octobre 2011 BÂTISEURS DE SUCCÈS

Success Story, c’est l’histoi-re d’une réussite. De celles

que l’on aime raconter et

écouter, parce qu’elles sont le témoignage de ce que la

force de volonté humaine peut accomplir. De la volon-

té certes, mais aussi des idées, de la générosité, et

du travail, beaucoup de tra-

vail, au service d’un défi et d’une passion. L’histoire de

Gilles et Michelle Voyer, créateurs de l’entreprise GM

Woodwork à Calgary, en est

la parfaite illustration. Elle témoigne du fait que la ré-

ussite est le fruit d’une op-portunité saisie, cultivée par

une force de travail et un engagement titanesque, qui

peut germer dans les en-

droits les plus inattendus et les plus simples tels que le

sous-sol d’une maison fami-liale.

C’est ainsi qu’est née la compagnie GM WoodWork.

Il y a 33 ans, Gilles Voyer, en provenance du Québec,

arrive à Calgary avec son

épouse Michelle et travaille au service d’ingénieurs,

pour garantir la conformité de fenêtres alors produites.

Il apprend tout sur les nor-mes et la qualité des pro-

ductions, apprend aussi à

développer un cadre d’affai-res, devient spécialiste en la

m a t i è r e , mais ne

s’arrête pas

en chemin. Les modè-

les de fe-nêtres pro-

posés à Calgary à

l ’ é p o q u e

correspon-dent à des

normes traditionnelles, et personne n’a cherché ou

trouvé les moyens de déve-

lopper de nouvelles possibi-lités pour les rendre accessi-

bles au public, bien que des besoins de cette nature se

fassent sentir. Gilles Voyer achète donc des modèles de

fenêtres aux États-Unis ou

au Québec et les dissèque

pour les étudier, en com-prendre le fonctionnement

et les subtilités. Avec son

épouse, il se lance dans l’aventure : un premier

client, un premier projet, réalisé en marge des jour-

nées de travail déjà bien occupées, le soir et les fins

de semaine. Réalisé en

quelques semaines, ce contrat leur donne la possi-

bilité de s’offrir un voyage au Québec. Au retour, le

bouche à oreille a déjà bien

fonctionné.

De nouvelles commandes : 5, 6, 10, 20. Alors, tout jus-

te parents d’un garçon d’un an, Gilles et Michelle achè-

tent une petite scie, aména-

gent le sous-sol et travail-lent le soir, la nuit, parfois

entre les biberons. Les qua-tre mains ne suffisent plus,

ils engagent un salarié, puis

le frère de Gilles. Au bout de deux ans, le succès est

là et ne les quitte plus, le sous-sol devient trop exigu.

L’entreprise GM Woodwork

est aujourd’hui installée dans des locaux à la mesure

de sa réussite et compte 14 employés actifs. Il aura fallu

avoir du génie - et le goût de le rendre concret - se

lever à deux heures du ma-

tin et travailler à l’atelier sur le coup d’une bonne idée et

d é v e -lopper

l ’ équi-

pement qui permet de réali-ser de nouvelles créations,

jamais vues auparavant.

Le succès n’est pas histoire

de temps. Il est histoire de persévérance et de continui-

té dans la perfection. Pour l’entreprise GM Woodwork,

la réussite repose sur une

philosophie et une éthique

du travail bien fait, comme l’illustre Gilles Voyer en

énonçant son principe pro-

fessionnel fondamental : « Il n’y a rien de mal à faire

les choses correctement la première fois ». Les com-

mandes affluent, témoi-

gnant mieux qu’un long dis-cours que la réputation de

la compagnie est faite de-puis longtemps, sans publi-

cité ni vendeurs. La réussite est également la juste re-

connaissance d’un travail de

haute précision, dans le tra-vail de matériaux dont la

découpe se joue au millimè-tre, et d’une adaptation sys-

tématique à la demande du

client.

Concepteurs et fabricants de voûtes et de fenêtres sur

mesure, travaillant le bois en tant que matière vivante,

Gilles et Michelle Voyer ont

réalisé leur rêve sans se départir de leurs valeurs :

créer une entreprise, oui, mais une entreprise familia-

le. Aujourd’hui, la relève est

assurée par deux de leurs enfants qui ont choisi de

s’investir pleinement dans l’entreprise. Jean-François,

l’aîné, ingénieur de forma-tion, pour qui « le travail du

bois relève plus de l’art que

de la science », a pris la

suite de son père à la tête de l’atelier. Mélanie, la ca-

dette, est quant à elle deve-

nue responsable administra-tive après un Baccalauréat

en administra-tion. Caroline,

la benjamine,

est enseignante et a elle aussi

bénéficié d’une éducation inti-

mement liée à l’activité profes-

sionnelle de ses

parents, com-me l’explique

M i c h e l -le Voyer : « On

peut dire qu’on

a toujours fait de notre travail

un jeu, et nos enfants ont

grandi dans tout cela. Mê-

me quand ils ont commencé

l’école, ils étaient toujours avec nous les fins de semai-

ne, et le bus scolaire les déposait à l’usine plutôt

qu’à la maison.

En s’amusant, ils nous ont

aidés. Pour nous, c’était important que nos enfants

participent. Premièrement parce qu’ils le souhaitaient

et puis parce que ça faisait

partie de l’éducation. Ça

voulait dire « quelque soit le travail que tu fais, que tu

balaies le plancher ou autre,

il faut que tu le fasses cor-rectement. Ça s’est répercu-

té dans leur attitu-

de de tra-

vail aussi, ils sont

d e v e n u s responsa-

bles, béné-voles.»

Gilles et M i c h e l l e

V o y e r n’ont pas

crée GM

Woodwork avec l’idée

que leurs e n f a n t s

p r e n -d r a i e n t

leur succession et, forts de

leur réussite, ils auraient pu vendre l’entreprise. Mais

l’investissement et l’engage-ment de leurs enfants leur

donne plutôt envie de conti-

nuer à travailler « aussi longtemps que le plaisir se-

ra là ». Car il y a, à l’éviden-ce, une véritable passion

derrière les courtes nuits, le travail immense et les suc-

cès obtenus.

GM Woodwork, la Success story de Gilles et Michelle Voyer

Au service des francophones Gilles et Michelle Voyer, ainsi que leurs enfants, portent leurs valeurs au-delà des murs de leur entreprise. In-vestis depuis toujours dans la communauté francophone, ils transmettent leur culture en faisant découvrir la cabane à sucre et la tire d’érable dans les établissements scolaires de la ville ou au cours d’évè-nements tel que Le Festival des Sucres organisé par l’AC-FA de Calgary.

Photo: Manuel Salazar

Photo: Manuel Salazar

Page 9: Le Chinook - Octobre - 2011

Octobre 2011 Le Chinook P.9

Page 10: Le Chinook - Octobre - 2011

P.10 Le Chinook Octobre 2011 LITTÉRATURE

« Je crois au Canadien… et en Maurice Richard, notre Sauveur »

Paul-François Sylvestre

Les sportifs sont souvent

décrits comme des dieux du stade, pour lesquels

les fans vouent un vérita-

ble culte. Comme le Ca-nadien de Montréal porte

le sobriquet Sainte-Flanelle, peut-on parler

de religion du Canadien ?

Certainement si l’on en croit le

théologien Oli-vier Bauer, au-

teur d’Une théo-logie du Cana-dien de Montréal (Éditions Bayard, 2011, 216 pa-

ges, 22,95 $).

L’auteur porte un

regard théologi-que sur le club

de hockey. « Le Canadien impose

aux partisans qui

veulent lui rester fidèles de croire

en lui ». Ils doi-vent espérer qu’il

y a une vie après

la mort, « qu’il y a une autre saison après

l’élimination ».

Le livre nous apprend qu’il existe un groupe appelé Je-

sus Price. Les 334 membres

de cette religion croient en la Trinité suivante : « Carey

Price = Le Fils ; Patrick Roy = Le Père ; Jacques Plante =

Le Saint-Esprit ». Les fans

espèrent une saison miracu-leuse, la coupe Stanley est

exposée comme un calice

magique et il y a le Temple

de la renommée du Cana-dien.

Avant des parties décisives,

certains partisans n’hésitent

pas à poser des gestes reli-gieux comme monter les

marches de l’Oratoire Saint-Joseph à genoux, allumer

une bougie votive ou brûler

les photos des joueurs de l’équipe adverse.

Toute religion a son credo.

« Je crois au Canadien, le

club tout-puissant / Créateur du ciel, de la terre et de la

Sainte-Flanelle / Et en Mauri-ce Richard, notre Sau-

veur… » Et un Notre Père

aussi : « Notre Père le Roc-ket qui es aux cieux… Donne

-nous aujourd’hui notre but

quotidien… Et ne nous sou-

mets pas au ballotage ; mais délivre-nous de Don Cher-

ry… »

À titre de religion, le Cana-

dien a aussi ses béatitudes ; en voici deux : « Heureux

ceux qui ont une âme de recrue, car le Temple de la

renommée est à eux. Heu-reux les meilleurs compteurs,

car ils seront appelés Fils du

Rocket. »

L’auteur a écrit l’« Évangile selon Bob » (Gainey) ; il s’a-

git d’une parodie qui trans-

pose la vie de Jésus de la Palestine du premier siècle

au Montréal du XXIe siècle et où les épisodes sont vécus

par un entraîneur, des joueurs et des dirigeants du

Canad ien . On y l i t

qu’« Aujourd’hui, dans la ville de Sept-Îles, vous est

né un Sauveur qui est Guy celui qui est l’Élu. » Guy Car-

bonneau, bien entendu !

Olivier Bauer dresse aussi

une liste des 13 figures reli-gieuses du Canadien, dont

Dieu (Maurice Richard),

Graal (coupe Stanley), Judas (Bob Gainey), Lucifer (Don

Cherry), Prophète (Guy Car-bonneau) et Saint (Jean Béli-

veau).

En bon théologien, l’auteur

conclut que le Canadien n’est pas son dieu, que le Cana-

dien est une fausse religion, « ce qui ne prive pas le Ca-

nadien de tout caractère reli-

gieux. Car même une fausse religion est encore une reli-

gion. »

Page 11: Le Chinook - Octobre - 2011

Octobre 2011 Le Chinook P.11 VACANCES &VOYAGES

KRABI, Thaïlande – Une

grande barque pointue, typi-que des baies thaïlandaises,

nous amène sur un îlot au large d’où nous plongerons

dans des eaux bleutées, pu-

res, idylliques. Des familles d’un peu partout en Asie

jouent sur la plage.

L’excursion depuis Krabi comprend un lunch servi

dans un contenant de styro-

mousse. En l’ouvrant, je m’attends à découvrir un

sandwich à la salade de pou-let ou quelque chose du gen-

re. J’esquisse un sourire en

voyant plutôt du riz gluant et du poisson au curry de lait de

coco. Nous ne sommes pas

en Floride!

Nous sommes dans la provin-ce de Krabi en Thaïlande,

entre les grandes concentra-tions touristiques de la fa-

meuse Phuket et la frontière

la Malaisie au sud. Entre Kra-

bi et la Malaisie, il y a aussi la

province de Trang, encore plus sauvage et authentique

que celle de Krabi. C’est vraiment un paradis de

vrais voyageurs ici. Les res-

taurants ne sont pas trop dénaturés par le tourisme de

masse. L’environnement, composé de baies scintillan-

tes et de pitons rocheux, est ce que l’Asie a de meilleur à

offrir en matière de vacances

balnéaires.

Par contre, c’est plus difficile à atteindre que la région de

Phuket et les infrastructures

touristiques sont moins déve-loppées, alors les fort nom-

breux amateurs de tourisme

de masse risqueraient de s’y

ennuyer un peu.

La plus belle saison climati-que va de novembre à avril,

mais les chutes spectaculai-

res qui se déversent depuis

les nombreuses falaises sont

à leur zénith en octobre, au terme de la saison des pluies.

Le sud de la Thaïlande est un paradis de l’escalade, de la

plongée en apnée et des ran-

données en forêt tropicale humide.

Festivals et événements

En octobre, le carême taoïste

se manifeste à Trang (et Phuket) par une fête végéta-

rienne où le sang qui coule est plutôt celui des humains;

vous savez ces gens qui se

piquent et se tranchent la chair (même leur langue), et

qu’on dit temporairement possédés par des divinités…

Le Trang Food Festival, en

mars, propose les plats uni-

ques de la province frontaliè-

re de Trang, là où les sa-

veurs de Chine et de Malaisie

se marient aux accents culi-

naires thaïlandais, toujours

sous l’influence d’une mer

très généreuse.

Essayé et recommandé

Chandee Seafood Restau-rant: Plats thaïlandais vrai-

ment authentiques et savou-

reux, parfois servis dans un ananas coupé en deux! Net-

tement moins chers que les grands restaurants, pourtant

les bons ingrédients frais y

sont, et ce commerce familial dispense des sourires d’une

sincérité fort attachante. Le Chandee est aussi un petit

guesthouse douillet, pas cher et bien agréable. Idéalement

situé, à deux pas de la plage

Ao Nang; au coeur de l’ani-mation limitée mais magnéti-

que de Krabi-ville (chandee-krabi.com).

The Tubak: Un boutique re-sort (seulement 42 cham-

bres, de style villa) très haut de gamme où l’on paye pour

la tranquilité et l’exclusivité.

Sur une portion intacte de la plage d’un parc national, à

une vingtaine de minutes de tuk-tuk ou de taxi au nord de

la ville de Krabi. Un type de

luxe que le commun des mortels ne pourrait se payer

au Canada, mais qui demeu-re relativement abordable en

Thaïland tubkaakresort.com). Nombreuses possibilities d’é-

cotourisme à proximité.

Hôtel d’aéroport à Bang-

kok

Où qu’on aille en Thaïlande, on passe presque forcément

par Bangkok. J’y ai séjourné

dans un hôtel d’aéroport vraiment exceptionnel – le

Novotel Suvarnabhumi Air-port. Voyez, il n’y a pas

d’heure fixe pour le check-in.

Vous entrez dans votre chamber à n’importe quelle

heure et elle est à vous pour les prochaines 24 heures!

Logique quand même. Et

c’est un Novotel, on a donc droit à moult petites touches

françaises qui étonnent et font plaisir. Renseignements: http://

www.tourismthailand.org/nc/ca

Reportage et photos: Benoit Legault

L’eau bleutée et les pitons rocheux sont inoubliables.

Un peu partout sur

le littoral, des grottes invitent à

l’exploration.

Sud de la Thaïlande

Krabi et Trang: des trésor pour vrais voyageurs

Page 12: Le Chinook - Octobre - 2011

P.12 Le Chinook Octobre 2011 LES ARTS

MUSIQUE

CRITIQUE L'homme derrière «C.R.A.Z.Y.» revient à un cinéma intime avec «Café de Flore», une es-thétisante histoire d'amour

entre hier et aujourd'hui. Spectaculaire mais vide, avec Vanessa Paradis et Kevin Pa-rent en mode acteur et non pas chanteur.

«The Young Victoria» n'était qu'une commande. Appliquée, bien rythmée mais beaucoup trop lisse pour marquer les esprits. Cela a tout de même donné la latitude à son créa-teur Jean-Marc Vallée de re-

bondir avec un projet plus per-sonnel.

L'amour et la musique guide ce nouveau long métrage. Ce-lui d'une Parisienne (Vanessa Paradis) des années 1960 pour

son enfant trisomique et celui d'un homme d'aujourd'hui (Kevin Parent) qui a abandon-né la mère (Hélène Florent) de ses filles pour une nouvelle femme (Évelyne Brochu).

On remarque immédiatement chez le réalisateur de «Liste noire» une obsession pour la technique. Sa mise en scène est magnifique et générale-ment très fluide, dotée d'un montage intelligent, d'ellipses ingénieuses et d'efficaces ef-fets de miroir. Les sauts s'ef-fectuent presque naturelle-ment entre le présent et diffé-

rentes formes de passé. Le tout sur d'excellentes pièces musicales (Pink Floyd et The Cure déjà présents sur «C.R.A.Z.Y.», mais également beaucoup de Sigur Ros) qui donne le goût d'aller se procu-rer la trame sonore.

Il fallait toutefois se méfier de ces effets de surenchère. Ce séduisant verni cache un scé-nario souvent déficient, beau-coup trop dans le tape-à-l'oeil et l'exercice de style que dans l'essentiel. Les émotions se font rares et ce n'est surtout

pas la musique qui va les rem-placer même si elle s'essaye continuellement. Les deux his-toires, au demeurant intéres-santes, manquent de profon-deur. On sent toutes les illumi-

nations qui devaient s'allumer dans la tête du scénariste (également Vallée) mais le rendu à l'écran déçoit. Déjà qu'il y a une narration totale-ment inutile et que les liens entre les intrigues sont expli-qués une bonne demi-douzaine de fois dans la der-nière demi-heure (le specta-teur est pourtant capable de tout décoder sans aide), les

détours spirituels donnent mal au coeur et à la tête, alors que les notions romantiques ver-sent lentement mais sûrement dans le sirop kitch et collant.

Dans le cas présent, c'est

presque surprenant que l'effort

maniéré et appuyé ne brime pas davantage le niveau de l'interprétation. Vanessa Para-dis insuffle une belle part d'hu-manité à son personnage, tout comme Évelyne Brochu qui

incarne royalement une beauté céleste. C'est toutefois Hélène Florent qui obtient les meil-leurs moments de l'ouvrage. Très inégal, Kevin Parent est loin d'être à la hauteur de la situation et Évelyne de la Che-nelière en fait beaucoup trop dans un rôle secondaire.

Jean-Marc Vallée a un don in-né pour la réalisation. C'est d'ailleurs un excellent faiseur d'images. Dommage qu'il n'ar-rive pas à tirer meilleur parti de cette superbe prémisse - l'éventuelle existence des âmes soeurs - qui est exploi-tée mécaniquement, avec

beaucoup trop de chansons et de plans léchés dignes d'un vidéoclip ou d'un magazine publicitaire mais avec trop peu de coeur et d'âme. Il y a plein de belles choses à voir dans «Café de Flore» (dont un ca-méo du cinéaste et une scène clé pendant le générique de fin), mais dans l'ensemble, l'exercice s'apparente davanta-

ge à de la masturbation senti-mentale qui laisse, incroyable mais vrai, complètement indif-férent. Dans un genre similai-re, «Mr. Nobody» de Jaco Van Dormael était mieux fignolé.

CINÉMA FRANCOPHONE

Jonathan Habel — Patience et longueur de temps. La jeune

Salomé Leclerc, après des années à roder son jeu et à

peaufiner ses compositions sur les routes du Québec et

de l’Europe, a fini par lancer

son premier album, Sous les arbres, le 6 septembre der-

nier au Lion d’Or. Résultat : un bouquet de mélodies en-

voûtantes, chantées par une

artiste totalement maîtresse de ses œuvres.

À des années-lumière de la pop générique tape-à-l’oeil

que l’on retrouve trop sou-

vent sur les ondes, Sous les arbres est plein d’une retenue

presque sensuelle, qui néces-site certes une écoute attenti-

ve pour en savourer pleine-ment les qualités, mais qui en

fait aussi une collection de

chansons qui accentue son emprise au fil des écoutes.

Hormis quelques moments plus rythmés (Tourne encore,

Ne reviens pas, l’excellent

premier extrait Partir ensem-ble) où Leclerc nous dévoile

ses grands talents de musi-cienne, l’album trouve sa for-

ce dans les mélodies et l’at-mosphère que la chanteuse

et ses acolytes insufflent à

chaque morceau; parfois pla-nant, parfois mélancolique,

l’auditeur valse entre balades

folk acoustiques (Garde-moi

collée) et soft rock passionné (Love naïve love, Sous les

arbres, Nos jours), le tout soutenu par des textes par-

fois énigmatiques mais tou-

jours savoureux, et une voix oscillant entre cristallin et

légèrement rauque, rappelant de temps à autres Ariane

Moffatt ou Catherine Durand.

Produit par Emily Loizeau, Sous les arbres conserve un

petit côté « live », presque rugueux, qui ajoute à son

charme; la galette n’est ce-pendant pas exempte de pe-

tits défauts (certains passa-

ges auraient bénéficié d’un léger resserrement, et la voix

de Leclerc, demeurant char-mante, a parfois tendance à

être mixée un peu trop haut, au détriment de certains as-

pects instrumentaux… c’est

du moins l’avis de votre hum-ble serviteur), mais au final,

on ne peut qu’être soufflé par l’énorme potentiel de cette

artiste qui a déjà raflé tous les honneurs dans diverses

compétitions ici et ailleurs, et

qui devrait logiquement avoir une brillante carrière. En at-

tendant un chef-d’œuvre, Salomé Leclerc nous sert,

avec Sous les arbres, un ex-

cellent album qui se bonifie avec le temps et l’attention

qu’on lui accorde.

Salomé Leclerc - Sous les arbres (2011) Café de Flore

Page 14: Le Chinook - Octobre - 2011

Octobre 2011 P.14 Le Chinook AUTOMOBILE

Le passé n’étant pas garant du futur, c’est parfois très bonne

chose. Particulièrement pour

GM qui est redevenu numéro un mondial pour la période du

1er janvier au 30 juin. Si vous

vous souvenez des Cavalier et Cobalt d’une autre époque,

vous pouvez tout oublier, car la nouvelle Chevrolet Cruze a

subi toute une métamorphose.

On pourrait ajouter également

que les déboires financiers de 2008 ont ap-

porté un air de fraîcheur à ce

cons t ructeur automobile. À

une époque pas si lointaine,

c’était l’équipe

du marketing qui faisait un

travail colossal pour maintenir

les ventes d’automobiles

de produits qui étaient en des-sous de la moyenne, disons-le.

On se rend compte maintenant

que les ingénieurs sont nette-ment mis à contribution dans

le produit final, et la Cruze ne fait pas exception à cette rè-

gle.

Sur l’autoroute, on sent la dou-

ceur de roulement. Quelle bonne idée d’avoir conçu cet

empattement plus long que la

moyenne pour une voiture

compacte! Le raffinement de la s u s p e n s i o n

a jou te un agrément de

conduite à ne pas négliger.

Par contre, en ville le groupe

motopropu l -

seur devrait être recalibré

électronique-ment, proba-

blement à cau-se de la petite

cylindrée.

Parlons-en, du groupe moto-

propulseur! La voiture d’essai était équipée d’un moteur à

quatre cylindres en ligne tur-bocompressé de 1,4 litre qui

développe 138 chevaux à 4 900 tours/minute et de

148 livres-pieds de couple à

1 850 tours/minute seulement. Ce moteur est disponible en

versions ECO, LS, LT turbo et

LTZ turbo. Pour la version LS,

le quatre cylindres en ligne de 1,8 litre génère 136 chevaux à

6 300 tours/minute et 123 livres-pieds de couple à

3 800 tours/minute. Le moteur le plus vendu est le 1,4 litre

turbocompressé et, dans l’en-semble, il fait bien le travail.

Deux choix de transmissions

au menu : une manuelle à six vitesses est offerte sur les ver-

sions LS et ECO et une auto-matique à six rapports sur tou-

tes les versions. Cette dernière gagnerait à être peaufinée,

surtout pour la conduite en ville, car elle y est moins bien

adaptée.

Une belle surprise de la Che-

vrolet Cruze : elle est mainte-nant en mesure de concurren-

cer les Toyota Corolla et Hon-da Civic de ce monde. Chevro-

let a finalement conçu une

compacte capable de rivaliser au niveau mondial. Merci aux

ingénieurs européens d’OPEL!

Pour Ligne extérieure Consommation raisonnable Douceur de roulement Finition intérieure de belle fac-ture Confort des sièges avant

Contre Transmission capricieuse Prix à la hausse Calibration des freins Freins à tambour (LS et ECO) Espace limité pour les jambes (arrière)

La Chevrolet Cruze 2012

Métamorphosée

FICHE TECHNIQUE Marque CHEVROLET (GENERAL MOTORS)

Modèle CRUZE ECO 2012 (modèle d’essai) Versions LS, LT Turbo et LTZ Turbo Prix 22 770 $ (modèle d’essai) Garanties 3 ans/60 000 km, 5 ans/160 000 km

Puissance ch. (kW) L4 de 1,4 litre turbocompressé

Couple lb-pi (N.m) 138 (103) @ 4 900 tr / min Autre(s) moteur(s) 148 (200) @ 1 850 tr / min

Transmission L4 de 1,8 litre de 136 chevaux Autre transmission Automatique à six rapports

Antipatinage Oui avec antidérapage

Suspension Avant : indépendante à jambes de force Arrière: semi-indépendante à multibras

Direction Électrique à crémaillère à assistance variable

Freins Avant : disques ventilés (ABS) et (EBD) Arrière :tambours (ABS) et (EBD)

Coussins gonflables Frontaux, latéraux avant et arrière, rideaux et deux coussins pour genoux avant

Empattement 268,5 centimètres Poids 1 365 kg Capacité du coffre 436 litres Capacité réservoir 47,7 litres Consommation *Selon Ressources naturelles Canada

Ville 7,8 L/100km ou 36 mi/gal*

Route 5,1 L/100km ou 55 mi/gal*

Émission CO2 3 036 kg/année* Sécurité Top Safety Pick selon www.iihs.org

Autres modèles con-currents

Ford Focus, Honda Civic. Hyundai Elantra, KIA Forte, Mazda 3, Mitsubishi Lancer, Nis-san Sentra, Toyota Corolla, Volkswagen Jetta

François Fecteau Conseiller publicitaire

Bureau: (403) 457-5250 Mobile: (403) 966-2995 E: [email protected]

Page 15: Le Chinook - Octobre - 2011

Le Chinook P.15Octobre 2011

Pour aller plus loin... Fabrique ton propre modèle réduit du LRO : http://lroc.sese.asu.edu/DOWNLOADS/LRO_PaperModelR.pdf

Regarde l’époustouflant lancement des sondes GRAIL : http://www.nasa.gov/mp4/585971main_ksc_091011_grail_launch_pod.mp4

Avec le professeur Mercure

Tant pis pour ceux qui n’y

croyaient pas. L’orbiteur Lu-na Reconnaissance Orbiter (LRO) nous avait déjà donné l’équivalent de plus de

41 000 DVD de données

concernant la Lune, mais voilà qu’il a photographié

avec précision l’endroit mê-me où les astronautes d’A-

pollo 14 ont marché sur no-tre satellite. Il était temps!

« Avant LRO, nous connais-

sions mieux le paysage de Mars que celui de la Lune,

notre plus proche voisin », note John Keller de la NASA.

Des instruments de préci-sion

Une batterie de sept instru-

ments s’affaire à observer la Lune comme on ne l’a jamais

fait auparavant. La caméra

donne des photographies dont chaque pixel équivaut à

un carré de 45 cm de coté à

la surface de la lune : « Avec cette précision, LRO pourrait

facilement trouver une table à pique-nique sur la Lune »,

résume Richard Vondrak de

la NASA.

Mystère

D’ailleurs, L’image c i -

contre montre les traces lais-

sées par les astronautes de la mission Apollo 14 sur les

flancs du cratère Cône, jus-qu’au rocher Saddle. On peut

aussi voir les traces des pas

des astronautes d’Apollo 17, mais ceux de Neil Armstrong

d’Apollo 11 n’ont pas été photographiés, question de

garder un peu de mystère… les deux nouvelles sondes

GRAIL lancées le 10 septem-

bre pourront peut-être l’élu-der.

On a donc vraiment marché sur la lune!

Un froid lunaire! Au fond du cratère de l’Her-

mite, près du pôle nord de la

Lune, le radiomètre à bord

du LRO a réussi à trouver la

plus basse température ja-

mais mesurée dans le systè-

me solaire, -248 Celsius!

Toutes les questions

sont bonnes!

Écris-les à

[email protected]

JEUNESSE