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Volume 50, numéro 20 12 février 2015 Le Plan de développement de la recherche 2015-2020 de l’Université s’appuie sur sept axes d’intervention stratégiques, soit sept grands défis scientifiques et sociétaux. p8-9 Une recherche tournée vers l’avenir En demande, cet agneau ! p3 Carrefour d’innovations p2

Le Fil 12 février 2015

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Le journal de la communauté universitaire

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Page 1: Le Fil 12 février 2015

Volume 50, numéro 20 12 février 2015

Le Plan de développement de la recherche 2015-2020 de l’Université s’appuie sur sept axes d’intervention stratégiques, soit sept grands défis scientifiques et sociétaux. p8-9

Une recherche tournée vers l’avenir

En demande, cet agneau ! p3 Carrefour d’innovations p2

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2le fil | le 12 février 2015actualités UL

Le journal de la communauté universitaire

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 31 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

On peut le lire en ligne à lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la parution, à l’adresse [email protected].

Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

RédactionÉditeur : Jacques Villemure, directeur des communications

Rédactrice en chef : Claudine MagnyJournalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Yvon Larose Collaborateurs : Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Mathieu Tanguay, Brigitte Trudel, Julie TurgeonCollaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry MellonRédactrice-réviseure : Manon PlanteAgente de secrétariat : Josée Nadeau

ProductionInfographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université LavalImpression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)

Ventes publicitairesÉlisabeth Farinacci418 656-2131 poste 4618

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec,ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6Téléphone : 418 656-2131 poste 4687

Les pinces robotiques flexi­bles de Robotiq, les bornes de recharge d’AddÉnergie ou encore les procédés de traite­ment laser de matériaux de Laserax sont autant de suc­cès commerciaux issus des travaux de chercheurs de la Faculté des sciences et de génie (FSG). « Chaque année, explique le doyen André Darveau, quatre ou cinq pro­jets de recherche qui pour­raient conduire à un brevet ou à un produit sont en cours à la Faculté, mais nos cher­cheurs n’ont pas nécessaire­ment le temps d’accom­pagner leur projet jusqu’à terme. C’est ici qu’intervient Eggenius. »

Eggenius est le nom d’un espace de la FSG voué à l’in­novation technologique. Il s’adresse tant aux étudiants et professeurs qu’aux entre­preneurs de la région de Qué bec. Le doyen Darveau a an noncé sa création le mer­credi 11 février au pa villon d’Optique­photonique. Il a fait l’annonce devant un auditoire composé de gens d’affaires et de chercheurs universitaires.

« Eggenius est un espace unique au Québec, affirme­t­il. On pense qu’il couvre tous

les aspects de l’innovation à partir de nos forces. La Faculté des sciences de l’administra­tion et la Faculté de droit sont associées au projet pour ce qui concerne les plans d’affaires et les aspects juridiques de l’in­novation. Nous pensons avoir un beau package multifacul­taire qui bénéficiera au cam­pus, en plus de faire avancer la région de Québec sur le plan économique. »

L’espace Eggenius com­porte trois volets. Il favorise la commercialisation d’inno­vations développées par les chercheurs de la Faculté en les faisant évoluer dans un processus de maturation. Il donne également accès, pour les entreprises technologi­ques de la région, à un réper­toire d’équipements scienti­fiques de pointe. Enfin, il accorde des bourses d’études et offre du mentorat aux étu­diants de la Faculté intéressés à se lancer en affaires.

« Nous sommes prêts à parta­ger nos équipements et l’ex­pertise qui vient avec eux, sou­ligne André Darveau. C’est une formule gagnant­gagnant. Ces équipements peuvent être empruntés ou loués. Qu’il s’agisse d’outils de caracté­risation des matériaux, de

microscopes perfectionnés ou d’appareils servant au séquen­çage de l’ADN, ils coûtent assez cher et ne sont pas tout le temps utilisés. Ce coup de pouce aux PME technolo­giques de la région aidera à leur développement. »

Le doyen insiste sur l’im­portance de favoriser l’émer­gence d’une relève entrepre­neuriale auprès des étudiants de la Faculté. « Nos étudiants ont la possibilité d’effectuer des stages l’été, dit­il. Grâce à Eggenius, des bourses d’études seront disponibles pour ceux qui préfèrent pro­fiter de l’été pour démarrer leur projet d’affaires et être supervisés. »

Le dynamisme économique repose en grande partie sur l’innovation technologique. Or, le Québec, comme le Canada, accuse un certain retard dans ses activités de recherche et développement. Les statistiques officielles indiquent qu’en juin 2014, le Canada consacrait moins de 1 % de son produit intérieur brut à la recherche et dévelop­pement. La moyenne des pays membres de l’Organisation de coopération et de développe­ment économiques était de 1,7 %.

« Les gouvernements ont mis l’accent sur la place im portante que devra i t prendre l’innovation dans le

développement de nos com­munautés, explique André Darveau. Malgré les politiques et les plans d’action, nous avons pris un certain retard. Nos universités fonctionnent bien en recherche. Nos entre­prises en font un peu moins. Il y a du travail à faire pour que, en semble, nous puissions aller plus loin. »

Selon lui, le projet Eggenius permettra d’accroître le nombre d’entreprises dérivées des activités de recherche de la FSG. Il permettra aussi d’aug­menter le nombre de partena­riats entre la Faculté et les en ­treprises régionales. Eggenius favorisera également l’en­tretien et l’amélioration des équipements scientifiques facultaires.

Pour la directrice générale du Parc technologique du Qué bec m é t r o p o l i t a i n (PTQM) , un pro je t t e l qu’Eggenius constitue « une voie d’avenir pour le dévelop­pement économique ». « Plu­sieurs beaux exemples de col­laboration entre la recherche

menée à l’Université Laval et nos entreprises l’ont démon­tré », a­t­elle déclaré. Le pré­sident et chef de la direction de la Chambre de commerce et d’industrie du Québec, Alain Aubut, est, quant à lui, en chanté par l’ouverture du mi lieu universitaire : « Je suis ravi de constater qu’il existe dorénavant une voie simpli­fiée à l’Université Laval pour les gens d’affaires qui veulent amener leur entreprise plus loin. »

Le projet Eggenius compte déjà de nombreux partenai res : la Chambre de commerce et d’industrie de Qué bec, Entre­preneuriat Laval, le Parc tech­nologique du Qué bec mé ­tropolitain, Québec Inter­national, REGAR, SOVAR, la Faculté de droit, la Faculté des sciences de l’administration et le Vice­rectorat à la recherche et à la création de l’Université Laval.

Pour information : eggenius.ulaval.ca, tél. : 418 656-7002

La Faculté des sciences et de génie crée un espace qui favorisera la commercialisation d’innovations issues des travaux de chercheurs universitairespar Yvon Larose

Voué à l’innovation technologique, Eggenius s’adresse tant aux étudiants et professeurs qu’aux entrepreneurs de la région de Québec

Recherche et industrie au rendez-vous

Le robot KUKA LWR, du Laboratoire de robotique, permet de développer de nouvelles applications robotiques. photo KuKa

Plusieurs représentants des partenaires de l’Université Laval dans ce projet étaient présents lors de son annonce le mercredi 11 février. photo Marc Robitaille

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3le fil | le 12 février 2015 actualités UL

La consommation d’agneau et de mouton est en hausse au Québec. En raison de son potentiel de marché et du peu d’investissements qu’il exige, l’élevage ovin représente une option intéressante pour les producteurs. « Beaucoup de gens se lancent dans ce métier parce qu’ils croient que le mouton est un animal facile à élever. En effet, c’est relativement simple de démarrer une production; le défi, c’est d’être rentable. Pour cela, il faut utiliser des méthodes d’alimentation et de reproduction de pointe. C’est un métier beaucoup plus technique qu’il n’y paraît », explique François Castonguay, chercheur en produc­tion ovine et professeur au Dépar­tement des sciences animales.

La CLE en production ovine, dont il est l’heureux titulaire, vise à valo­riser et à soutenir l’enseignement et la formation continue dans ce sec­teur afin d’améliorer la productivité des élevages. Elle permettra de for­mer des étudiants de 1er cycle en agronomie qui seront en mesure d’assurer un service­conseil auprès des entreprises. Elle stimulera éga­lement la recherche effectuée par des étudiants aux cycles supérieurs. Dans un second temps, la Chaire veut mettre sur pied des activités de formation pour les divers profes­sionnels du secteur ovin qui sou­haitent développer leurs compé­tences, tels les agronomes, les

vétérinaires, les techniciens et les producteurs. Des cours à distance leur sont déjà offerts depuis l’au­tomne dernier.

Rattachée à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation, la CLE « favorisera la formation d’acteurs de premier plan dans le développement et l’avancement de l’industrie ovine, en plus d’encoura­ger la mise en commun des exper­tises et des compétences dans tous les secteurs de la production ovine », se réjouit le recteur Denis Brière.

Avec un intérêt marqué pour le transfert des connaissances, François Castonguay n’a plus besoin de présentation dans le sec­teur ovin. Depuis 25 ans, il travaille d’arrache­pied à faire avancer l’in­dustrie. Son champ de recherche couvre plusieurs domaines de la production tels que la reproduc­tion, l’alimentation, la conduite d’élevage et la qualité de la viande. Il a été pendant longtemps cher­cheur en production ovine pour Agriculture et Agroalimentaire Canada. Coupes budgétaires obli­gent, son poste a été aboli en 2013. On lui avait alors proposé des em ­plois au sein de l’industrie porcine, mais le professeur n’a jamais envi­sagé une autre voie que le mouton, sa véritable passion.

Aujourd’hui, il récolte ce qu’il a semé. « Je vois la création de la

Chaire comme un retour du balan­cier. Depuis 25 ans, je forme des gens et j’essaie d’avoir un effet dans l’in­dustrie. Je suis content de pouvoir continuer. En tant que chercheur, il n’y a rien de mieux que de développer une technique qui fait boule de neige chez les producteurs. »

Parmi les réalisations dont il est le plus fier, il cite un procédé de photo­période mis au point par l’agronome Johanne Cameroun, qu’il a encadrée durant ses études. Cette technique permet de synchroniser les change­ments physiologiques et la reproduc­tion des bêtes. Les éleveurs peuvent ainsi augmenter la productivité des troupeaux et produire de l’agneau toute l’année. « La photopériode a été une révolution dans le domaine. Quelque 150 producteurs utilisent cette technique aujourd’hui », se

félicite le chercheur, qui a plusieurs autres projets d’innovation en tête.

La CLE en production ovine a été créée sous l’initiative du Centre d’expertise en production ovine du Québec, avec l’appui de la Fédération des producteurs d’agneaux et moutons du Québec, la Société des éleveurs de moutons de race pure du Québec, le minis­tère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec et Agriculture et Agroalimentaire Canada. Ces différents parte­naires investissent un montant de 500 000 $ sur une période de cinq ans. Cette contribution, jumelée à celle de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation, permettra de financer les activités de la Chaire.

Pour l’avancement de l’industrie ovineL’Université a inauguré la Chaire de leadership en enseignement (CLE) en production ovine, qui viendra répondre aux besoins de cette industriepar Matthieu Dessureault

Responsable de la recherche au Centre d’expertise en production ovine du Québec, Catherine Element-Boulianne fait partie des nombreux professionnels formés par le professeur Castonguay.

Cette CLE vise à valoriser et à soutenir la formation dans le secteur ovin afin d’améliorer la productivité des élevages

De gauche à droite : Éric Bauce, vice-recteur exécutif et au développement, Georges Parent, président du Centre d’expertise en production ovine du Québec, François Castonguay, titulaire de la Chaire de leadership en ensei-gnement en production ovine, et Jean-Claude Dufour, doyen de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation. photo Louise Leblanc

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4le fil | le 12 février 2015sur le campus

L’œil concentré derrière ses lunettes de protection, Jean­Pascal Turcotte­Scott brasse le moût de bière qui mijote dans l’énorme cuve en acier inoxydable. Pendant ce temps, sa collègue Mathilde Trudel­Ferland vérifie la température. C’est ici, dans le Laboratoire de technolo­gie alimentaire du pavillon Paul­Comtois, que sont concoctées les recettes de Brassta. La microbrasserie est connue sur le campus pour sa fameuse Rousse et Or, fruit de plusieurs années de recherche et d’expérimen­tation. Cette bière est vendue en fût au Pub universitaire et au café Fou ÆLIÉS ainsi qu’en canettes dans certains bars facultaires et lors d’évé­nements spéciaux. « Il s’agit d’une bière onctueuse et riche contenant 6,5 % d’al­cool, qui présente des notes d’érable et une légère amer­tume », décrit Charles Boivin, le directeur des événements de Brassta.

À première vue, cette mi ­cro brasserie fait penser à n’importe quelle autre en ­treprise. À une exception près : elle est, en fait, gérée par

des étudiants bénévoles, issus pour la plupart de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation. Ne détenant pas de permis pour brasser leur bière, ils font affaire avec la compagnie Les Brasseurs du Nord, mais ils sont responsa­bles de chaque étape de la pro­duction. Les revenus décou­lant des ventes sont entière­ment réinvestis dans leurs activités de recherche.

L’idée d’une telle microbras­serie universitaire a germé en 2006. Initiative d’étudiants en sciences et technologie des aliments, ce projet visait à leur offrir un lieu d’apprentissage sur le secteur brassicole. Le comité a vu ses effectifs explo­ser dans les dernières années, passant de 5 à plus de 40 mem­bres. Ceux­ci proviennent de différents programmes d’étu­des. « Chaque personne qui s’investit dans Brassta a un intérêt marqué pour un aspect particulier du domaine brassi­cole, comme la production ou la commercialisation. Pour ma part, j’ai décidé de m’impli­quer dans les communica­tions », explique Béatrice Hamel, étudiante au bacca­lauréat en agronomie.

La microbrasserie fait de nombreux heureux sur le cam­pus. L’automne dernier, elle a écoulé plus de 12 000 litres de sa Rousse et Or, soit trois fois plus que la session précédente. Fière de ce succès, l’équipe tra­vaille à l’élaboration de nou­velles recettes afin d’offrir plus de choix aux amateurs de hou­blon. « Notre partenariat avec Les Brasseurs du Nord nous permet de brasser 5 500 litres. On aimerait trouver un autre partenaire pour pouvoir faire

de plus petits brassins, ce qui nous permettrait de tester une nouvelle bière sur le marché », confie le président de Brassta, Charles Paré­Plante.

Chose certaine, son équipe ne manque pas de projets. « Notre plus grand rêve, c’est que Brassta devienne la bière numéro un du campus ! Nous aimerions générer assez de profits pour financer de la recherche ou d’autres projets étudiants. C’est important pour nous de réinvestir dans la communauté universi­taire », dit Charles Boivin.

Cette philosophie explique sans doute pourquoi l’asso­ciation a signé dernièrement une entente avec la CADEUL, le Pub universitaire et Les Brasseurs du Nord pour faire de la Rousse et Or une « bière responsable ». Depuis quelque temps, une redevance sur chaque pinte vendue au Pub et au café Fou ÆLIÉS est versée en parts égales au Fonds d’im­plication étudiante et au Fonds de développement durable de l’Université. La même règle s’applique, dans une moindre mesure, sur les canettes de bière vendues dans les bars facultaires. La Fon dation de l’Université Laval espère ainsi récolter plus de 12 000 $ en un an pour ces deux fonds.

Déguster une bière de qua­lité et, du même coup, encou­rager de belles valeurs : il n’y a plus de raison de se priver !

Suivez les activités de Brassta sur Facebook : on.fb.me/1C5pU7

La microbrasserie Brassta, dirigée par des étudiants motivés à parfaire leurs connaissances du domaine brassicole, ne cesse de gagner en popularité sur le campuspar Matthieu Dessureault

À votre santé !

La microbrasserie est connue sur le campus pour sa fameuse Rousse et Or, fruit de plusieurs années de recherche et d’expérimentation

La microbrasserie est gérée par des étudiants bénévoles, issus pour la plupart de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation.

Mathilde Trudel-Ferland et Jean-Pascal Turcotte-Scott, deux étudiants en sciences et technologie des aliments, en pleine action. photos Marc Robitaille

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5le fil | le 12 février 2015 recherche

Il est désormais possible de détecter rapidement les per­sonnes chez qui la peur de la récidive du cancer atteint un niveau nécessitant un soutien psychologique. En effet, deux chercheurs de l’Université Laval viennent de publier, dans le Journal of Cancer Survivorship, une étude qui démontre la fiabilité d’un outil qu’ils ont conçu à cette fin.

Les recherches antérieures consacrées à la peur de la réci­dive du cancer ont révélé qu’il s’agit d’une préoccupation qui touche entre 39 et 97 % des patients. « Il est normal que les gens qui ont eu le cancer pen­sent que la maladie pourrait ressurgir », reconnaît Sébastien Simard, professeur à la Fa ­culté des sciences infirmières et chercheur à l’Institut uni­versitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec. « Par contre, lorsque ces pensées deviennent envahissantes, qu’elles provoquent des symp­tômes physiques et qu’elles nuisent au bon fonctionne­ment de la personne, il faut

s’en occuper. Il n’existait tou­tefois pas d’outil reconnu pour détecter ces cas. »

En 2009, alors que Sébastien S imard é t a i t é tud i an t ­ chercheur dans l’équipe de Josée Savard, professeure à l’École de psychologie et cher­cheuse au CHU de Québec, les deux chercheurs ont mis au point un outil – l’Inventaire de la peur de récidive du cancer (IPRC) – pour diagnostiquer les cas problématiques. « Il s’agissait d’un des premiers questionnaires qui couvraient les différentes dimensions de la peur de la récidive et qui les évaluaient sur un continuum de sévérité », précise le profes­seur Simard. Au cours des dernières années, ce test a été traduit en 13 langues à la de ­mande d’équipes de plusieurs pays qui voulaient l’utiliser lors d’études cliniques. « Les résultats de ces travaux com­mencent à être publiés et ils confirment la validité de notre outil. »

Le seul hic : il faut du temps pour répondre aux 42 ques­tions de l’IPRC. Sébastien Simard et Josée Savard ont donc développé une version courte du test qui ne com­prend que 9 questions tou­chant notamment la fré­quence, la durée et la persis­tance des pensées liées à cette peur. « Notre but était de créer un outil pratique que les

infirmières et les médecins des cliniques d’oncologie pour­raient utiliser pour dépister les patients chez qui ils soup­çonnent une peur anormale de la récidive et, le cas échéant, les référer à un psychologue », explique Sébastien Simard.

Pour valider cet outil, les deux chercheurs ont demandé à 60 personnes qui avaient eu un cancer au cours des quatre dernières années de remplir le questionnaire court. Les résul­tats du test ont été comparés au diagnostic posé par des psychologues après un long entretien avec chaque partici­pant. Résultat ? Le question­naire court permet de repérer correctement 88 % des cas problématiques. « Pour un outil de la sorte, c’est très bon », commente Sébastien Simard.

La peur de la récidive du cancer est une forme d’anxiété particulière qu’on commence à peine à bien cerner, poursuit le chercheur. « Quand j’ai com­mencé en 1997, ce trouble n’était pas nommé comme tel. Je voyais des patients aux prises avec ce problème et il n’existait pas encore de moyen pour les aider. Depuis, nous avons appris à mieux diagnos­tiquer cette peur et quelques traitements spécifiques, pré­sentement en phase d’évalua­tion, donnent des résultats prometteurs. »

Des chercheurs ont développé un test rapide et fiable pour identifier les personnes chez qui la peur de la récidive du cancer est problématiquepar Jean Hamann

Prendre la mesure de la peur

La peur de la récidive du cancer est une forme d’anxiété particulière qu’on commence à peine à bien cerner et à mieux traiter

Il est normal de penser qu’un cancer pourrait ressurgir. Toutefois, lorsque ces pensées deviennent envahissantes, qu’elles affectent le bien-être et le bon fonctionnement de la personne, un soutien psychologique est souhaitable.

en bref

De nouveaux locaux de recherche à l’IUCPQ Le Centre de recherche de l’Institut univer­sitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ) a inauguré, le 10 février, ses nouveaux locaux destinés à la recherche cli­nique. Ces installations, qui ont nécessité des investissements de 9,6 M$, ont été pensées et aménagées pour mener des études de très grande envergure. Elles comprennent des salles de consultation pour les patients par­ticipant aux études cliniques, des bureaux regroupant les équipes de cardiologie, de pneumologie et d’obésité ainsi que des labo­ratoires modernes servant aux recherches sur les facteurs de risque des grandes maladies chroniques actuelles. Les études menées par les 143 chercheurs de l’IUCPQ portent sur l’obésité et sur les facteurs de risque des maladies cardiovasculaires et respiratoires.

CRSNG : deux chercheurs se distinguentLouis Bernatchez et Dominic Larivière, de la Faculté des sciences et de génie, figurent parmi les 78 chercheurs canadiens qui vien­nent d’obtenir des subventions de projets stra­tégiques attribuées par le Conseil de recher ches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG). Au cours des trois prochaines an ­nées, le professeur Bernatchez, du Départe­ment de biologie, disposera de 595 000 $ pour mettre au point des outils génomiques qui ser­viront à améliorer la gestion des stocks de ho ­mards de l’Est du Canada. De son côté, Dominic Larivière, du Département de chimie, a obtenu 523 000 $ pour développer de nouveaux maté­riaux qui serviront à récupérer des terres rares (des éléments très utilisés dans les produits électroniques) contenues dans les résidus de bauxite ainsi que dans les déchets nucléaires, électroniques ou miniers.

Mythes et réalités sur les commotions cérébralesUne soirée consacrée aux commotions céré­brales lancera la série de conférences grand public offertes par le programme de physio­thérapie pour marquer son 50e anniversaire de création. À cette occasion, Bradford James McFadyen, Pierre Frémont et Isabelle Cossette, du Département de réadaptation, départageront les mythes et les réalités entou­rant ces blessures qui ont fait la manchette au cours des dernières années. À partir de don­nées probantes et de consensus d’experts, les trois chercheurs tenteront notamment de répondre aux questions qui interpellent la population.

Le 18 février, à 19 h, au local 2811A, du pavillon Ferdinand-Vandry. Entrée libre, mais inscription obligatoire : bit.ly/1ChVT2r

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6le fil | le 12 février 2015

Sur les bébés « à trois parents »

Le Parlement britannique vient d’autoriser une tech­nique de procréation in vitro qui vise à réduire le risque qu’un enfant soit atteint d’une maladie géné­tique affectant ses mito­chondries. Cette technique nécessite le transfert du noyau de l’ovule fécondé de la mère dans un ovule dénoyauté provenant d’une femme dont les mitochon­dries sont fonctionnelles. L’ère du bébé à la carte est­elle arrivée ? « Pas vraiment, estime Marc­André Sirard. On ne touche pas au génome pour le corriger. Concep­tuellement, oui, on fait un petit pas dans cette direc­tion, mais c’est loin de ce qu’on est capable de faire avec les modifications gé ­nétiques chez les animaux. »

Sur la réforme scolaireLa réforme au secondaire ne donne pas les résultats escomptés; elle aurait même nui aux élèves à risque et aux garçons, révèle une étude qui a examiné la réus­site et la diplomation des élèves en comparant diffé­rentes cohortes. Le ministre de l’Éducation, Yves Bolduc, a déjà annoncé un « plan d’action ». Peut­on dire que la réforme est un échec ? Simon Larose, qui a parti­cipé à l’étude, ne va pas jusque­là, mais il admet qu’il n’avait pas prévu qu’autant de résultats seraient défavo­rables aux élèves. « Même faibles, ces effets sont con­traires à ce que les décideurs souhaitaient en implantant cette réforme du système éducatif. »

Sur le séjour de Denis Coderre en Europe

Lors de son récent voyage en France et en Italie, le maire de Montréal a rencon­tré le président français, François Hollande, et la mairesse de Paris, Anne Hidalgo, ainsi que le pape François. Le but de l’opéra­tion : redorer le blason de la ville de Mon tréal à l’étran­ger. Selon Thierry Giasson, le message envoyé aux Montréalais est que leur maire et leur ville font partie des grands. À l’Élysée, explique­t­il, « on a vraiment sorti l’artillerie lourde. Le président est venu accueillir le maire de Montréal. C’était chargé de symboles. »

rechercheils ont dit...

Marc-André Sirard, Département des sciences animales

Première heure, Radio-Canada, 4 février

Simon Larose, Faculté des sciences de l’éducation

La Presse, 5 février

Thierry Giasson, Département de science politique

Le Devoir, 7 février

L’invasion des marais par le roseau n’empêche pas encore le grand brochet de s’y reproduire, comme en témoigne ce spécimen exhibé par l’étudiante-chercheuse Mélissa Larochelle. photo Daniel Hatin

Les chercheurs ont eu beau chercher, ils n’ont pas trouvé. Même si le roseau exo­tique réduit la biodiversité végétale à deux fois rien, les poissons, les amphi­biens et les oiseaux ne s’en formalisent pas et continuent d’utiliser de bon cœur les marais du Saint­Laurent dominés par cette espèce envahissante. C’est la con­clusion qui s’impose au terme de trois études menées par des membres du groupe Phragmites, une équipe inter­universitaire coordonnée par Claude Lavoie, de l’École supérieure d’aména­gement du territoire et de développe­ment régional (ÉSAD).

Au cours du dernier siècle, une sous­espèce du roseau, venue d’Eurasie, s’est installée au Québec et y a pris ses aises. Cette plante aux allures de « grand fouet » abonde dans les fossés qui lon­gent les routes, sur les bords de certains lacs et dans les marais du Saint­Laurent entre le lac Saint­Louis et le lac Saint­Pierre. Le roseau exotique ne fait pas de quartier aux autres plantes. Il forme des colonies très denses d’où sont évacuées ses concurrentes. Pour déterminer si cette uniformisation de l’habitat se répercutait sur la faune, les chercheurs du groupe Phragmites (l’autre nom du roseau) ont étudié la situation des bro­chets, des amphibiens et des oiseaux qui utilisent les marais comme aires de reproduction.

Dans un récent numéro de Tran sactions of the American Fisheries Society, Mélissa Larochelle et Claude Lavoie, de l’ÉSAD, ainsi que Pierre Dumont et Daniel Hatin, du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, montrent que le grand brochet utilise avec un égal bon­heur les marais « naturels » et les marais envahis par le roseau. Aucune différence n’a été détectée dans le nombre d’œufs et d’alevins, dans la croissance des jeunes et dans le type de proies consommées. « La transformation des marais en roselière n’a pas d’effet mesurable sur les premiers stades de vie du grand brochet », résume Claude Lavoie.

Même constat pour les oiseaux. L’étude que Noémie Gagnon­Lupien et Gilles Gauthier, du Département de biologie, et Claude Lavoie ont publiée dans Animal Conservation ne révèle aucune répercus­sion importante de l’invasion du roseau sur les populations d’oiseaux. « Il y a quelques espèces gagnantes, quelques espèces perdantes, mais pas de grand changement finalement », souligne le professeur Lavoie. Les chercheurs Mazerolle, Perez et Brisson arrivent à la même conclusion pour les amphibiens.

« Ou bien l’invasion du roseau n’a pas d’effet sur la faune ou l’invasion est encore trop jeune pour qu’on en voie les répercussions », analyse Claude Lavoie. La baisse du niveau d’eau du

L’invasion du roseau exotique n’a pas encore eu d’effet mesurable sur la faune des marais du Saint-Laurent, mais...par Jean Hamann

Un envahisseur inoffensif pour la faune ?

Saint­Laurent prévue par les modèles climatiques pourrait changer la donne. « Les marais vont s’exonder, ce qui favo­risa le roseau, poursuit le chercheur. Il va y avoir moins d’eau libre et moins d’ha­bitat de reproduction disponible pour la faune. »

Le chercheur retient un élément positif de ces trois études. « Contrairement à l’idée reçue, les marais envahis par le roseau ne sont pas des déserts biologi­ques. Il y a de la vie dans cet habitat. Avoir des roselières n’est pas un pro­blème. N’avoir que des roselières en est un. C’est pourquoi il faudrait intervenir dès maintenant pour éliminer les roseaux qui se sont établis dans le sec­teur du lac Saint­Pierre, où on trouve 13 000 hectares de marais propices au roseau. Si on laisse aller les choses, on pourrait se retrouver avec la plus grande roselière d’Amérique du Nord sur les bras. Il n’est pas certain que la faune s’en tirera alors à aussi bon compte. »«Avoir des roselières n’est pas un problème. N’avoir que des roselières en est un.

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7le fil | le 12 février 2015 technologies

Q3

Y a­t­il un lien entre la gestion des déchets, le branchement à un réseau sans fil dans un parc, l’aménagement urbain, l’économie des régions, le dé ­veloppement des entreprises technologiques et l’électrifica­tion des transports ? Oui ! Tous ces éléments concer­nent à la fois l’utilisation des TI (technologies de l’infor­mation) et l ’habitat hu ­main. Mario Carrier, Sophie Veilleux, Alain A. Viau et Caroline Gagnon, quatre pro­fesseurs issus de domaines aussi divers que l’aménage­ment du territoire, l’écono­mie, la géomatique et le design, aborderont ce vaste sujet lors du troisième Car­refour numérique, organisé par l’Institut technologies de l’information et sociétés (ITIS), le 20 février.

La formule derrière la série des Carrefours numériques est simple : il s’agit de quatre pré­sentations, de 45 minutes chacune incluant une période de questions, offertes par quatre chercheurs (ou équipes de recherche) provenant de quatre champs d’études dif­férents. Cette année, l’acti­vité se tiendra sur le thème « Innovation, créativité et territoires ».

« Les TI et le numérique, lorsqu’on les applique à la notion de territoires, ont une portée infinie, constate le directeur de l’ITIS, Paul Fortier. On n’a qu’à penser à l’exemple de la géolocalisa­tion. De tels domaines aux multiples facettes ne peuvent

Comment s’assurer d’une utilisation optimale des TI dans l’aménagement du territoire qu’on occupe et dans le développement de l’espace humain ? Voilà ce à quoi tenteront de répondre des chercheurs réunis dans le cadre du troisième Carrefour numériquepar Brigitte Trudel

3e Carrefour numérique

être approfondis que par la conjonction de visions mul­tiples. » Susciter l’émergence de stratégies novatrices en favorisant les rencontres inter­facultaires, c’est l’objectif que poursuivent, depuis 2005, l’ITIS et ses 152 chercheurs. « Car c’est à la croisée des che­mins qu’on innove le plus », ajoute le directeur.

Cette mise en commun d’ex­pertises, Paul Fortier la per­çoit riche pour les chercheurs, mais aussi pour les étudiants. « Par exemple, un étudiant en géomatique qui assiste au rendez­vous du 20 février dé ­couvrira de nouveaux angles d’approche à son domaine d’études. Ça l’amènera à élar­gir son champ de connaissan­ces, jusqu’à envisager, pour sa maîtrise ou son doctorat, des codirections auxquelles il n’aurait pas songé. Les di ­plômés issus de telles collabo­rations sont d’une grande polyvalence. »

«Les TI et le numérique, lorsqu’on les applique à la notion de territoires, ont une portée infinie

DéVeLoPPeR La ViLLe inteLLigente aVec inteLLigence

Le croisement d’horizons mixtes est en effet très stimu­lant sur le plan de la réflexion, convient la professeure à l’École de design, Caroline Gagnon, dont une partie des travaux interrogent la dé ­marche technologique en lien avec l’expérience hu ­maine. Vendredi prochain, ses propos porteront en par­ticulier sur le développement de la ville intelligente. « Le virage technologique et nu ­mérique des villes nécessite l’installation d’infrastruc­tures – câblage, bornes, cap­teurs, etc. – dans l’espace public. Mais quelle est l’ap­préciation esthétique de ces aménagements et comment les inscrire en harmonie avec le paysage et la rue, où évo­luent les citoyens ? »

La multiplication des plate­formes applicatives qui vi ­ sent à numériser bon nombre de services publics est éga­lement évoquée par la pro­fesseure et collaboratrice aux blogues du magazine Contact : « Une ville connec­tée a pour but ultime de rendre la vie plus facile et agréable à monsieur et ma ­dame Tout­le­monde. On peut penser à des systèmes intelligents qui gèreraient le déneigement, le recyclage ou les travaux publics. Mais les solutions proposées répondent­elles vraiment à leurs besoins ? Par exemple, à ce jour, ce ne sont pas tous les citoyens qui possèdent un appareil mobile. Le virage techno est très enthousias­mant, mais, au­delà de ses infinies possibilités, il con­vient de garder à l’œil ce qu’il apporte concrètement à la vie quotidienne des gens. »

Parmi les autres théma­tiques mises de l’avant à l’oc­casion du Carrefour numé­rique, mentionnons, entre autres, les avantages des innovations technologiques sur la croissance écono­mique d’une ville ou d’une ré gion, la promotion et la sti­mulation du sentiment d’ap­partenance dans les régions du Québec grâce aux TI ainsi que les stratégies d’alliance internationale pour les entre­prises d’ici spécialisées en technologie.

L’événement aura lieu le vendredi 20 février, de 8 h 30 à 12 h 30, au local 2320-2330 du pa villon Gene-H.-Kruger. L’entrée est libre, mais l’inscription est souhaita-ble : [email protected]. Pour la programmation complète : bit.ly/1z4Ec5r

Les avantages des innovations technologiques sur la croissance économique d’une ville ou d’une ré gion sont au nombre des sujets qui seront abordés. photo Stefan, Flickr

Dans un jugement unanime et historique, la Cour suprême du Canada demande aux législateurs de décriminaliser le sui­cide assisté d’ici un an. Une personne dont les souffrances psychiques et physi­ques sont intolérables pourra ainsi de ­mander à son médecin de l’aider à mou­rir, une demande qui sera étroitement encadrée. L’opinion de Mireille Lavoie, professeure à la Faculté des sciences infirmières et membre de l’Équipe de recherche Michel­Sarrazin en oncologie psychosociale et soins palliatifs (ERMOS), sur ces questions délicates.

Q Selon vous, la décision prise par la Cour suprême s’oppose-t-elle aux soins palliatifs ou peut-on concilier les deux approches ?

R Pour répondre à cette question, il faut tout d’abord savoir ce qu’on entend par soins palliatifs. Beaucoup de discussions ont eu lieu autour de la définition de ces soins lors de l’étude du projet de loi no 52 au Québec (ce projet de loi, appelé à l’époque « Mourir dans la dignité », a été adopté le 5 juin 2014 et la Loi concernant les soins en fin de vie entrera en vigueur en décembre 2015, ndlr). On s’est alors demandé si l’euthanasie et l’assistance au suicide devaient être considérées comme un continuum des soins palliatifs. Je crois que la Commission parlementaire sur le projet de loi a permis de dégager un cer­tain consensus à ce sujet, même si la posi­tion dominante ne fait pas l’unanimité dans la communauté soignante. On a cherché à s’entendre sur le fait qu’aider une personne à mettre fin à ses jours ou mettre fin aux jours d’une personne peut représenter un acte de soins. Certains considéraient qu’on jouait avec les mots. Toutefois, considérer la question sous cet angle provoque des répercussions impor­tantes. En effet, à partir du moment où l’aide médicale à mourir est un soin, elle tombe sous la juridiction provinciale. Cela légitime le droit de la province de Québec de légiférer en la matière puisque la santé est de compétence provinciale. Il y a ici une différence majeure avec le juge­ment de la Cour suprême. Les juges, eux, ont parlé d’assistance au suicide, en don­nant les moyens à une personne de mettre fin à sa vie. Dans le cas de l’euthanasie, un professionnel de la santé met fin à la vie d’une autre personne. C’est le médecin qui prescrit et administre la dose.

Sur le suicide assisté Q Quelles perceptions sur ces ques-tions ont les professionnels de la santé impliqués dans les soins en fin de vie ?

R De façon générale, ils sont favorables à la légalisation de l’euthanasie. En 2013, nous avons mené une étude à ce sujet avec l’équipe de recherche ERMOS et des chercheurs de la Faculté des sciences infirmières Nous avons envoyé des ques­tionnaires comportant des mises en situa­tion à des professionnels de la santé. Il s’agissait d’infirmières et de médecins qui avaient pris soin de gens en fin de vie dans la dernière année au Québec. Les résul­tats nous ont surpris, car ils montraient que les infirmières étaient plutôt favo­rables à pratiquer un acte d’euthanasie, qu’elles connaissent ou non les volontés des patients. Les médecins, quant à eux, moduleraient leurs gestes selon les volon­tés de la personne, mais il reste qu’une proportion importante d’entre eux se disaient prêts à pratiquer un acte d’eutha­nasie même en ignorant la volonté de leur patient. Ces résultats sont assez inquié­tants. Ils s’expliquent peut­être par la souffrance dont sont témoins ces profes­sionnels de la santé et par l’impression d’agir par bienveillance. Chez les infir­mières s’ajou tait une autre explication : la perception que leur propre famille et leurs collègues médecins les approuveraient dans la pratique de l’euthanasie. Cela reflète donc une certaine pression sociale à aller dans cette direction, car la société est très favorable à l’euthanasie et à l’aide médicale à mourir.

Q Certaines associations ou des mé -decins craignent les risques de dérive pour les patients les plus vulnérables si l’on facilite l’aide médicale à mourir. Qu’en pensez-vous ?

R Il y a des risques de dérapage, et j’ai l’impression qu’on a tendance à ne pas en tenir compte. Cela m’inquiète, car il s’agit d’un geste sans retour. Ces risques ont été documentés dans les pays qui pratiquent l’euthanasie. Par exemple, une étude de 2010 portant sur les certifi­cats de décès dans la partie flamande de la Belgique a répertorié 208 aides au sui­cide, dont 66 effectuées sans demande explicite. Il s’agit donc d’un risque réel. Cela m’inquiète d’autant plus que le Collège des médecins évoquait, l’an der­nier, la possibilité de déléguer aux man­dataires la décision concernant l’aide médicale à mourir dans certains cas de démence avancée. L’Ordre des infirmiè­res, en octobre 2013, pensait également que des personnes inaptes pourraient bénéficier de ce service­là. Cela ouvre la porte à la possibilité d’administrer l’euthanasie à des personnes qui n’y auraient pas consenti, même si la loi au Québec ne le permet pas actuellement. Pour ma part, je souhaiterais qu’on trouve de meilleures solutions pour sou­lager les souffrances des gens. Il faut favoriser la recherche et améliorer la for­mation offerte au personnel soignant. On devrait également avoir davantage accès aux soins palliatifs, ce qui reste encore extrêmement difficile.

Propos recueillis par Pascale Guéricolas

Mireille Lavoie

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Une société meilleure par l’innovation

Le 5 février, la vice­rectrice à la recherche et à la création, Sophie D’Amours, a déposé le Plan de déve­loppement de la recherche 2015­2020 devant les membres du Conseil d’administration réunis en séance ordinaire. L’Université dispose main­tenant d’un nouveau cadre plurian­nuel pour le développement de ses activités de recherche.

« De 2010 à 2014, nous avons fait des gains dans un environnement extrê mement concurrentiel, ex ­plique la vice­rectrice. L’Université a continué à progresser. »

Ces gains consistent en une aug­mentation du financement de la recherche de plus de 20 M$, en un accroissement de 10 % des étudiants inscrits au doctorat et en une aug­mentation de 35 % des chaires en partenariat.

Le nouveau plan quinquennal prend appui sur les infrastructures majeures obtenues entre 2010 et 2014. Il s’inscrit également dans le prolongement de deux initiatives de

grande envergure et sans précédent dont l’Université est un partenaire majeur : l’Alliance santé Québec et l’Institut nordique du Québec.

Le Plan 2015­2020 s’articule au ­tour de sept axes stratégiques. Ces défis scientifiques et sociétaux cor­respondent aux forces de recherche de l’Université. Un de ceux­ci a pour but de consolider et développer le Nord durable, un défi où se profilent des problématiques complexes et nombreuses. Parmi elles fi gurent la télédétection, la surveillance auto­nome du milieu marin et les droits des autochtones, tout cela dans un con texte de changements clima­tiques. « L’Université a de grands centres de recherche sur le Nord qui travaillent ensemble et qui portent des regards croisés sur des enjeux cruciaux, soutient Sophie D’Amours. L’Université a un poids scientifique considérable en sciences nordiques. Nous publions 2,7 % de la littéra­ture scientifique mondiale dans ce domaine. »

La stratégie mise de l’avant par le Plan de développement repose sur un cons tat : les réponses de demain aux questions complexes qui préoc­cupent actuellement la société se trouvent autant dans l’excellence d’une base de recherche et de créa­tion qu’à l’interface des disciplines scientifiques.

« Nous avons une culture de l’inter­disciplinarité à l’Université, souligne la vice­rectrice. Plus de la moitié de nos professeurs contribuent à plus d’un des sept axes stratégiques que nous avons identifiés. Ce fort niveau d’interdisciplinarité représente un atout incroyable. Dans les pro­chaines années, nous nous atten­dons à de nombreuses découvertes scientifiques qui découleront d’une interface des disciplines et d’une mixité des expertises. »

Classée parmi les 10 premières uni­versités en recherche au Canada, l’Université Laval occupe le sixième rang pour le financement obtenu auprès des grands organismes

subventionnaires fédéraux que sont le CRSNG, le CRSH et les IRSC. Des chefs de file dans plusieurs domaines travaillent à l’Université. Certains sont parmi les plus cités au monde.

« La concurrence pour les fonds fédéraux est très forte au Canada », dit­elle. Selon Sophie D’Amours, la recherche UL a une forte couleur internationale. « Presque la moitié des articles scientifiques publiés par nos chercheurs en sciences de la vie et en sciences et génie se font en collaboration avec des chercheurs hors Canada, indique­t­elle. Nous sommes une université internatio­nale, c’est clair. »

Les six autres axes stratégiques con tenus dans le Plan visent à fa ­çonner une société où la santé et le bien­être sont durables, à expliquer le développement de l’humain dans son environnement, à comprendre les sociétés, leurs cultures et leurs arts, à modeler les communautés in ­telligentes et in venter leurs techno­logies et leur logistique, à gérer et valoriser les ressources naturelles de manière responsable ainsi qu’à s’engager activement dans l’éthique, la saine gouvernance et l’organisa­tion sociale.

Le nouveau plan quinquennal de développement de la recherche comporte sept axes stratégiquespar Yvon Larose

« Nous avons une culture de l’interdisciplinarité à l’Université. Plus de la moitié de nos pro fes seurs contribuent à plus d’un des sept axes stratégi-ques que nous avons identifiés », af firme Sophie D’Amours, vice-rectrice à la re cherche et à la création. photo Marc Robitaille

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1. En octobre dernier, l’Université Laval, chef de file mondial dans la recherche nordique, s’associait à l’Université McGill et à l’Institut national de la recherche scientifique pour créer l’Institut nordique du Québec, qui alliera connaissances traditionnelles, connaissances scientifiques et savoir-faire technologiques pour offrir aux populations et aux décideurs une expertise indispensable à un développement durable et harmonieux du Nord. photo Doug Barber, IPY-CFL, arcticNet

2. Lancée le 1er octobre 2013 et regroupant des acteurs clés de la grande région de Québec, l’Alliance santé Québec a comme mission de maximiser les retombées positives de la recherche et de l’innovation sur la santé et le mieux-être des individus et de la population, sur l’écosystème des soins de santé et des services sociaux et sur le développement économique.

3. La gestion et la valorisation des ressources naturelles de manière responsable orientent les actions des projets institutionnels. À titre d’exemple, l’utilisation du bois dans la construction du stade TELUS-Université Laval répond à la volonté de l’Université de construire un bâtiment durable. La recherche dans le domaine des ressources naturelles et le développement durable sont d’ailleurs des priorités de l’Alliance Bordeaux-Laval, une collaboration internationale en vigueur depuis plusieurs années entre l’Université Laval et l’Université de Bordeaux. photo Marc Robitaille

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9recherche

Une société meilleure par l’innovation1. consoLiDeR et DéVeLoPPeR Le noRD DuRabLeLes défis complexes reliés au Nord durable ne peuvent être relevés que par des professeurs détenant des exper­tises provenant de plusieurs disciplines et travaillant avec les partenaires du milieu. Les questions telles que le développement de matériaux et de technologies adaptés aux infrastructures nordiques, la télédétection ainsi que la surveillance autonome du milieu marin se combinent à celles touchant les nouvelles politiques publiques, la culture, la santé et les droits des autoch­tones. Tous ces défis s’articulent autour de l’enjeu majeur des changements climatiques et de leurs effets sur les activités économiques, le mode de vie des com­munautés, la faune et la flore nordique.

2. FaçonneR une société où La santé et Le bien-êtRe sont DuRabLesL’instauration d’une santé durable nécessite une ap ­proche globale. Une telle approche demande l’apport de tous les domaines de la recherche en santé et mobilise des champs d’activités dans tous les autres secteurs de la recherche, aussi bien en sciences humaines et sociales, en arts et en lettres qu’en sciences naturelles et en génie.

3. géReR et VaLoRiseR Les RessouRces natuReLLes De manièRe ResPonsabLeLa révolution industrielle a permis une croissance éco­nomique considérable. Ce faisant, elle a exercé une pres­sion sur les ressources naturelles. Parmi celles­ci, cer­taines ne sont pas renouvelables. Une approche qui fait intervenir de manière plus significative la recherche per­mettra d’inverser le mouvement et d’envisager une ges­tion durable des ressources naturelles et de leur usage.

4. comPRenDRe Les sociétés, LeuRs cuLtuRes et LeuRs aRtsÉtant donné l’importance de la langue et de l’histoire dans la culture et l’exception francophone que constitue le Québec, il est primordial pour l’Université Laval – pre­mière université de langue française en Amérique du Nord – de privilégier l’étude des faits de langue et des productions symboliques ayant défini et contribué à façonner la manière québécoise d’être au monde.

5. exPLiqueR Le DéVeLoPPement De L’humain Dans son enViRonnementPlusieurs disciplines sont nécessaires pour dégager une compréhension plus juste et nuancée de la réalité du développement de l’humain d’au jourd’hui dans une société en pleine mutation. Ce nouvel environnement bouscule les repères traditionnels comme la famille, la vie au travail et l’éducation. Des phénomènes nouveaux ou changeants doivent être étudiés afin de trouver des solutions appropriées au monde d’aujourd’hui et de demain.

6. moDeLeR Les communautés inteLLigentes, inVenteR LeuRs technoLogies et LeuR Logistique Les communautés intelligentes sollicitent de multiples dimensions de la recherche et de la création, que ce soit sur le plan des technologies, des arts, de l’architecture, de l’éducation, de la gouvernance, des droits des citoyens, de la sécurité des aînés, de la production des aliments, de la fluidité des transports pour les personnes et les produits de consommation, de la logistique et de l’organisation de la société ou des communications.

7. s’engageR actiVement Dans L’éthique, La saine gouVeRnance et L’oRganisation sociaLeL’ensemble des axes stratégiques ont une facette com­mune : une saine gouvernance indissociable de la notion d’éthique ainsi qu’une organisation sociale respec­tueuse des individus et des collectivités. L’un des grands défis du présent et de l’avenir sera de penser le vivre ensemble dans un contexte de migrations.

Le Plan de développement de la recherche 2015-2020 est accessible à l’adresse suivante : ulaval.ca/plan-developpement-recherche

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4. Caractérisé par une impressionnante qualité acoustique et de l’équipement analogique et numérique de très haut niveau, le Laboratoire audionumérique de recherche et de création (LARC) suscite l’intérêt de nombreux partenaires et contribue au rayonnement national et international de l’Université Laval. photo Dragos Chiriac

5. Par sa mission de soutien à l’intégration sociale et ses activités de recherche dans des disciplines aussi variées que l’anthropologie, l’ingénierie, la sociologie, la kinésiologie, la géomatique, la psychologie, l’architecture et la physiothérapie, le Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale (CIRRIS) représente pleinement le défi d’intégration de l’humain dans son milieu et son environnement. photo CIRRIS

6. Le Centre d’optique, photonique et laser (COPL) représente un exemple manifeste de la vision et de la stratégie institutionnelle au chapitre des communautés intelligentes, de leurs technologies et de leur logistique. photo Pierre Bolduc, COPL

7. Depuis sa création en 1994, l’Institut québécois des hautes études internationales (HEI) a pour mission de contribuer, par l’interdisciplinarité, à l’avancement des connaissances sur la réalité internationale et à la formation d’experts capables de comprendre, de débattre et d’agir sur la scène internationale. photo HEI

« Nous avons une culture de l’interdisciplinarité à l’Université. Plus de la moitié de nos pro fes seurs contribuent à plus d’un des sept axes stratégi-ques que nous avons identifiés », af firme Sophie D’Amours, vice-rectrice à la re cherche et à la création. photo Marc Robitaille

RaPPoRt annueL 2013-2014 Du VRRc :

Les principaux faits saillants

Lors de la séance du 5 février, le Conseil d’administration a également reçu le rapport annuel 2013-2014 du Vice-rectorat à la recherche et à la création. Voici les faits saillants :

• En 2013, les chercheurs de l’Université ont amassé 306,8 M $ en subventions et contrats;

• Le gouvernement fédéral (CRSNG, CRSH, IRSC) a fourni, à lui seul, 41 % de cette somme. La contribution du gouvernement du Québec correspond à 24 % de l’ensemble;

• Toujours en 2013, les sciences de la santé ont accaparé 47 % du financement de la recherche. Suivaient les sciences naturelles et le génie, avec 39 %, et les sciences humaines, sociales, arts et lettres, avec 14 %.

• En 2013-2014, l’Université a créé 19 nouvelles chaires, représentant des investissements de près de 30 M $. Parmi elles figurent 8 chaires de leadership en enseignement, 6 chaires de recherche en partenariat sans organisme subventionnaire et 5 chaires de recherche en partenariat avec des organismes subventionnaires.

• En juin 2014, le portefeuille de chaires de l’Université comprenait 175 chaires de recherche, de création et de leadership en enseignement. Parmi elles figurent 84 chaires de recherche du Canada, 50 chaires de recherche en partenariat sans organisme subventionnaire et 3 chaires d’excellence en recherche du Canada. Investissement total : plus de 250 M $.

• En 2013-2014, le Bureau de liaison université-milieu a traité 65 nouvelles déclarations d’invention et de droits d’auteur. Il a aussi accordé 16 nouvelles licences d’utilisation ou d’exploitation commerciale. De plus, 28 nouvelles technologies ont été protégées par un brevet. Un portefeuille de 146 licences actives a procuré des revenus de 3,6 M $ à l’Université.

• Enfin, l’Université a mis en place la première reconnaissance universitaire soulignant la contribution des innovations sociales au développement de la société.

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Courir, suer, performer : un phénomène social

Antoine Tanguay, l’éditeur qui

voit… alto

Des entreprises étudiantes

sur le campus

Portes ouvertes à la génération Y

5 croyances sur les produits

laitiers

en bref

La course sous la loupe de Contact Bonne nouvelle sur le front de la lutte à la sédentarité : l’engouement pour la course à pied et autres loisirs actifs continue de s’ac­centuer. Par contre, révèle un reportage du plus récent Contact, la recherche de perfor­mance inquiète les passeurs du message de santé publique et intéresse les experts qui y voient un phénomène de société fascinant. Autopsie d’une difficile quête d’équilibre.

Ce numéro présente aussi un tour d’horizon des entreprises étudiantes créées sur le cam­pus ainsi que cinq réponses aux inquiétudes que causent les produits laitiers, en plus de proposer un portrait d’Antoine Tanguay, di ­plômé et fondateur des éditions Alto, et une entrevue portant sur les 25­35 ans avec un spécialiste de l’embauche.

Publié par la Direction des communications, Contact paraît deux fois par année à l’inten-tion des diplômés et des sympathisants de l’Université. contact.ulaval.ca

L’euthanasie ici et ailleursDepuis la récente décision rendue par la Cour suprême du Canada à propos de l’aide médi­cale à mourir, les questions entourant le sui­cide assisté et l’euthanasie sont revenues à l’avant­plan. Cette semaine, la conférence présentée par l’Institut d’éthique appliquée s’intéressera précisément au sujet de l’eutha­nasie. Depuis 2002, deux pays européens, les Pays­Bas et la Belgique, ont légalisé cette pra­tique. Dans sa communication, la conféren­cière invitée, Jocelyne Saint­Arnaud, compa­rera les lois en vigueur dans ces pays et exami­nera les résultats des études sur les enjeux éthiques réalisées là­bas. Philosophe de for­mation, Jocelyne Saint­Arnaud est profes­seure à la Faculté des sciences infirmières de l’Université de Montréal.

Jeudi 19 février, de 12 h à 13 h 30, au local 312 du pavillon Félix-Antoine-Savard. Pour plus d’information : [email protected]

Faites partie de l’Équipe verte !L’Équipe verte est présentement en période de recrutement. Composée d’étudiants rémunérés qui s’impliquent dans la tenue d’activités de sensibilisation, de semaines thématiques et de différents défis écologiques, cette équipe offre également un accompagnement et un soutien lors d’événements écoresponsables organisés sur le campus.

Désireux de faire partie de l’équipe ? Contactez [email protected].

Les deux mutations rares étudiées par les chercheurs causent une arythmie cardiaque et un élargissement des chambres du cœur.

Une équipe de la Faculté de médecine vient de mettre en lumière un mécanisme qui pourrait être à la base de cer­taines arythmies cardiaques ainsi que de nombreuses ma ­ladies musculaires ou nerveu­ses. Toutes ces pathologies auraient un dénominateur commun : elles résulteraient de fuites dans les canaux assu­rant la circulation des ions entre l’intérieur et l’extérieur des cellules. C’est ce que sug­gère l’étude publiée dans le Journal of General Physiology par Adrien Moreau, Pascal Gosselin­Badaroudine et Mohamed Chahine, du Centre de recherche de l’Institut uni­versitaire en santé mentale de Québec, et par leurs collègues de l’Université Temple de Philadelphie, Lucie Delemotte et Michael L. Klein.

La circulation des ions sodium entre l’intérieur et l’extérieur des cellules est essentielle pour initier la contraction normale du cœur et des autres muscles, rappelle l’étudiant­chercheur Adrien Moreau. Pour franchir la

membrane cellulaire, les ions empruntent un canal niché au centre d’une volumineuse protéine qui traverse la mem­brane de part en part. C’est la configuration tridimension­nelle des acides aminés qui composent cette protéine qui crée la voie de passage. Ce canal comprend une zone névralgique, appelée capteur de voltage, qui contrôle la cir­culation des ions en modifiant la conformation spatiale de la protéine. Les mutations tou­chant ces capteurs risquent donc d’avoir des répercus­sions sur le fonctionnement des canaux.

C’est effect ivement ce qu’ont découvert les cher­cheurs en étudiant deux mutations rares retrouvées chez des personnes qui souf­frent d’arythmie cardiaque accompagnée d’un élargisse­ment des chambres du cœur. Par contre, une surprise les attendait au détour. « Les deux mutations affectent le même capteur de voltage, mais la première augmente le passage du sodium, alors que

l’autre le réduit », souligne Adrien Moreau. En creusant la question, les chercheurs ont découvert la solution à ce paradoxe : les deux mutations causent l’ouverture d’une seconde voie de passage dans la protéine par où les ions sodium circulent. « Nous croyons que c’est cette fuite qui est derrière la pathologie observée », précise­t­il.

Il n’y a pas que les canaux ioniques du cœur qui seraient aux prises avec des problèmes de fuites, laisse entendre l’étudiant­chercheur. « Il existe des mutations simi­laires à celles que nous avons étudiées qui affectent d’autres canaux ioniques ailleurs dans le corps. Nous croyons que les fuites d’ions pourraient expliquer d’autres maladies musculaires, cer taines dou­leurs pathologiques et même des formes d’épilepsie. Notre découverte ne permettra pas, à court terme, de mieux soi­gner les personnes qui en souffrent, mais elle met en lumière un nouveau méca­nisme qui pourrait nous aider à mieux comprendre les causes de ces différentes maladies et, pos siblement, à développer de nouveaux traitements. »

Des mutations causant une fuite cellulaire d’ions seraient à l’origine de nombreuses pathologiespar Jean Hamann

Quand la cellule fuit

«Nous croyons que les fuites d’ions pourraient expliquer d’autres maladies musculaires, certaines douleurs pathologiques et même des formes d’épilepsie

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11artsen bref

Un premier albumGabriel Cyr, Francis Grégoire et Gabriel Antoine Vallée sont tous trois inscrits au bac­calauréat en musique. Ils font également par­tie du groupe rock /métal progressif Universe Effects, qui lancera son premier album au Cercle, à Québec, le 25 février. Pour l’occa­sion, le quintette interprétera les huit com­positions originales du disque à compter de 20 h. Sur le disque intitulé In the Haze that Surrounds Us, Gabriel Cyr joue de la guitare et fait du chant d’accompagnement. Comme les autres membres du groupe, il a contribué à la composition de la musique. Gabriel Antoine Vallée est au chant et à la guitare acoustique. Francis Grégoire est au clavier. Le 5 février, Le Fil a con sacré un article à Gabriel Cyr et Carl Mayotte. Les deux avaient reçu une Bourse de leadership et développement durable de l’Université en 2014.

L’article peut être consulté à l’adresse suivante : bit.ly/16ThbdG

Faites court !La revue numérique Le Crachoir de Flaubert, une initiative du Département des littératures, organise un concours de nouvelles et de créa­tions sonores sur le thème « Métamorphose ». Les étudiants de toutes les disciplines sont invités à produire une œuvre. La nouvelle doit être un récit court écrit en prose. D’une durée de 3 à 8 minutes, la création sonore peut être composée de tout type de sons (voix, texte, bruit, musique ou éléments sonores transfor­més). Un jury de professionnels déterminera les meilleures nouvelles et créations sonores. Trois prix par catégorie, d’une valeur de 200 $, de 150 $ et de 100 $, seront remis.

Envoyez votre œuvre à l’adresse [email protected] avant le 16 février, à 16 h. Les règlements complets sont disponibles à l’adresse lecrachoirdeflaubert.ulaval.ca.

Discutons de la pédagogie musicaleLa Faculté de musique tiendra, la fin de semaine prochaine, les Journées franco­québécoises en pédagogie instrumentale. Cette activité vise à mobiliser praticiens, chercheurs et étudiants autour de pratiques pédagogiques porteuses d’innovation. Elle vise également à faire émer­ger des collaborations entre les différents acteurs travaillant dans le domaine de l’ap­prentissage et de l’enseignement extrascolaire d’instruments de musique afin de bonifier et de diversifier l’enseignement prodigué aux jeunes instrumentistes.

Le 14 février à la salle Henri-Gagnon et le 15 février au local 1531 du pavillon Louis-Jacques-Casault. Pour plus d’information : larfadi.oicrm.org

ressemble à une galerie d’œuvres d’art minimalistes contemporaines. Chaque objet est présenté de manière dépouillée, sur fond blanc. « J’ai volontairement sorti les objets de leur contexte. Des gens peuvent être rebutés par l’aspect clinique des photos, mais je crois que ce procédé permet de montrer les objets pour ce qu’ils sont vraiment. Il met en évidence leur matérialité et leur pré­sence physique », poursuit Delphine Egesborg.

Cette exposition a été réalisée dans le cadre d’un programme du Bureau de la vie étudiante. L’organisation, qui veut offrir une première expérience de dif­fusion solo à des artistes de la relève, a choisi la candidature de Delphine Egesborg parmi plusieurs autres. Une étudiante à la maîtrise en histoire de l’art, Marie­Soleil Guérin Girard, a été embauchée pour l’aider à mettre sur pied l’exposition. Le Bureau de la vie étudiante a également offert à l’artiste une contribution financière ainsi qu’un service de conseils pour l’appuyer dans sa démarche.

Annie Raymond, la conseillère à la vie étudiante qui dirige cette initiative, est convaincue que l’exposition saura plaire aux visiteurs. Nul besoin d’être un fin connaisseur de l’art contemporain pour apprécier la démarche de l’artiste, dit­elle.

« Ses photos font réfléchir. On n’a d’autre choix que de se questionner sur les objets qui se trouvent dans notre quotidien à nous. Outre le côté symbolique de l’expo­sition, on peut facilement apprécier son caractère épuré et la qualité des images. » À voir jusqu’au 28 février.

Les heures d’ouverture de la Salle d’exposition (local 2470) du pavillon Alphonse-Desjardins sont de 9 h à 16 h 30, du lundi au vendredi, ainsi que de 12 h à 16 h, le samedi. Un vernissage aura lieu en présence de l’artiste le 14 février, de 17 h à 20 h.

Figer le tempsL’exposition de photos Les objets satellitaires, présentée à la Salle d’exposition du pavillon Alphonse-Desjardins, nous plonge dans le passé familial de l’artiste Delphine Egesborgpar Matthieu Dessureault

Cette tasse, ce concasseur à glace et ces gants font partie des objets qui ont été photographiés par l’artiste à l’aide d’un appareil Canon et d’un dispositif d’éclairage fait maison. photos Delphine Egesborg

La plupart des objets ont été transmis d’une génération à une autre et étaient conservés, précieusement, dans un tiroir, dans un coffre ou dans l’atelier de son père

Au fil des années, nous accumulons tout un bric­à­brac de choses usagées pas toujours très utiles. Ces objets, qui dor­ment dans les greniers, les sous­sols ou les placards, sont loin d’être dénués d’in­térêt, selon Delphine Egesborg. « Ce que je trouve intéressant, c’est comment ces objets ont survécu à travers le temps. Sans être nécessairement précieux, ils sont des vestiges d’une époque souvent révolue. Chaque tache et chaque signe d’usure sont un indice de quelque chose », note l’étudiante au baccalauréat en arts visuels et médiatiques.

L’artiste, qui fait surtout du dessin, concentre ses recherches autour des élé­ments banals du quotidien. C’est en fouillant dans la maison de ses parents, en Outaouais, qu’elle a eu l’idée d’une exposition de photographies. Les objets satellitaires présente une vingtaine d’ob­jets ayant en commun d’avoir appartenu à des membres de sa famille. Pour la plu­part, ils ont été transmis d’une généra­tion à une autre et étaient conservés, précieusement, dans un tiroir, dans un coffre ou dans l’atelier de son père. On retrouve, par exemple, un vieux concas­seur à glace, souvenir de sa grand­mère paternelle. Il y a aussi un écrin conte­nant des alliances, des pantoufles, des gants, un livre rabouté à l’aide de ruban adhésif, un portefeuille et une tasse. Chaque objet a son histoire ou son anec­dote familiale.

Ces petits fragments de vie, pour reprendre les mots de l’artiste, ont été photographiés et imprimés sur de grands cartons. L’objectif de ce projet était de les préserver de l’oubli. « En photogra­phiant ces objets, je marque leur pré­sence, je dis “ils ont existé, ils ont été conservés et ça vaut la peine de s’en sou­venir”. La photo a cette faculté de docu­menter et de faire perdurer les choses à travers le temps », souligne l’étudiante.

Alignées sur les murs de la Salle d’ex­position, les images composent ce qui

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le fil | le 12 février 2015actualités UL12

En 2012­2013, les opérations de l’Université Laval ont généré 26 426 tonnes de gaz à effet de serre (GES). Ces émissions directes sont princi­palement dues au chauffage, au transport in ­terne et à l’électricité. À titre comparatif, cela équivaut à 38 676 personnes faisant un aller­retour Québec­Paris. Pour réduire ce bilan, l’Université a, d’une part, maximisé ses efforts opérationnels par des programmes d’efficacité énergétique et par l’aménagement d’un système de récupération de chaleur. D’autre part, pour compenser les GES, l’Université a fait un aména­gement optimal de la forêt Mont mo rency permet tant une captation excédentaire de 3 934 tonnes de GES. photo Marc Robitaille

Pour compenser vos émissions de GES ou en savoir plus : ulaval.ca/jecompense

Réduire et compenser ses émissions de GES

Le samedi 7 février, l’Université Laval recevait plusieurs milliers de futurs étu­diants, qui se sont déplacés de toutes les régions du Québec afin de recueillir des informations sur les études à l’Université Laval et, pour beaucoup d’entre eux, de déposer leur demande d’admission. À l’occasion de sa journée Portes ouvertes,

l’Université Laval a mobilisé plus de 500 de ses membres pour faire de ce rendez­vous un moment décisif dans le choix final des futurs étudiants. En plus des visites guidées et des conférences sur la mobilité ou l’admission, toutes les facultés et une quinzaine de services universitaires ont tenu un kiosque permettant ainsi à chaque

participant d’obtenir l’information dési­rée. Et comme les études universitaires s’adressent à un large public, les adultes en quête d’une formation complémentaire ou d’un retour aux études ont pu trouver toutes les réponses à leurs questions.

Pour continuer la découverte : ulaval.ca

UL ouvre grand ses portes !Le recteur Denis Brière, le vice-recteur Bernard Garnier et Pierre Bonenfant, du Bureau du recrutement étudiant, accueillent les visiteurs. photo Louise Leblanc

Avis officiel

FACULTÉ DES SCIENCES INFIRMIÈRES

Poste de doyenne ou doyen

Clôture du concours : 11 mars 2015

Date d’entrée en fonction : 1er juillet 2015

fsi.ulaval.ca

FACULTÉ DE MUSIQUE

Poste de doyenne ou doyen

Clôture du concours : 11 mars 2015

Date d’entrée en fonction : 1er juillet 2015

mus.ulaval.ca

FACULTÉ DE PHARMACIE

Poste de doyenne ou doyen

Clôture du concours : 11 mars 2015

Date d’entrée en fonction : 1er juillet 2015

pha.ulaval.ca

En tant qu’employeur qui valorise la diversité au sein de

son effectif, l’Université Laval invite toutes les personnes

qualifiées à présenter leur candidature, en particulier les

femmes, les membres de minorités visibles et ethniques,

les autoch tones et les personnes handicapées; la priorité

sera toutefois accordée aux Canadiens ainsi qu’aux

résidents permanents.

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le fil | le 12 février 2015 exposition 13

Dans les hautes marches de l’esca­lier qui conduit à la salle d’exposi­tion de la Bibliothèque, l’usager ne peut pas ne pas remarquer une grande et spectaculaire photogra­phie en couleurs : celle de la tête massive d’un bœuf musqué au poil long. Vu de côté, l’animal montre sa puissante corne recourbée. Cette photo donne un aperçu des sur­prises qui attendent le visiteur dans la seconde version de l’exposition Le cabinet de curiosités de l’Univer-sité Laval . L’une d’elles est cette sta­tue en plâtre d’une jeune prêtresse de l’Antiquité grecque placée juste à côté de la porte d’entrée de la salle. L’œuvre originale dont est tiré ce moulage a été réalisée au 4e siècle avant Jésus­Christ. La statue repré­sente une préadolescente qui, avec un demi­sourire, regarde attentive­ment un oiseau qui niche dans les plis de sa tunique et qu’elle soutient de la main gauche.

« Les collections de l’Université contiennent plus d’un million d’ob­jets et de spécimens de nature scien­tifique, artistique ou patrimoniale, explique Stéphanie Bois­Houde, chargée de conservation et de res­tauration à la Bibliothèque. Nous avons voulu transporter à la Biblio­thèque l’esprit de ce beau musée de l’inattendu, qui constitue vraiment un monde en soi. »

La première version de l’exposi­tion a connu un franc succès. C’est pour cette raison que la direction de la Bibliothèque a décidé de la prolonger jusqu’au 27 mars, en plus de renouveler plus de 75 % des

artefacts exposés. « Il s’agit sans doute de l’exposition qui, à la Biblio­thèque, a attiré le plus de visiteurs, estime­t­elle. Le livre d’invités té ­moigne de la diversité du public. »

Les pièces maîtresses de la pre­mière exposition sont de retour. Il y a notamment l’énorme ours polaire à la gueule ouverte, le beau vitrail du 13e siècle français orné de grisaille et de filets de couleurs ainsi que la vitrine d’ornithologie, du courant naturaliste, en noyer noir, de la fin du 19e siècle, avec ses spécimens de faisans et de gélinottes. Les artefacts nouveaux comprennent, entre au ­tres, trois superbes animaux : une autruche, une chèvre de montagne et un loup. Sur ses longues pattes, l’autruche domine la pièce du haut de son long cou. La chèvre est confortablement couchée sur une grosse roche. Et le loup, la tête dres­sée vers le ciel, semble hurler à la lune.

Une autre nouveauté est consti­tuée de trois photographies prises à Québec entre 1868 et 1895 par William Notman, un photographe réputé. « Une des photos montre l’escalier Casse­cou, qui descend à la rue du Petit­Champlain dans le Vieux­Québec », souligne Gisèle Wagner, chargée de conservation et de restauration à la Bibliothèque. Sur une autre photographie prise en 1868, on voit l’une des portes du Vieux­Québec, la porte Hope, au ­jourd’hui disparue. La dernière image montre une activité de dénei­gement, dans la rue Sault­au­Matelot. Un traîneau aux patins de

bois, et dont la caisse déborde de neige, est tiré par un cheval.

Parmi les curiosités exposées pour la première fois, il faut mentionner cette lettre dédicacée du romancier Alexandre Dumas fils, placée à l’intérieur d’un exemplaire de son célèbre roman La dame aux camé-lias. Un espace est consacré à plu­sieurs éditions anciennes du Don Quichotte de Miguel de Cervantes. « Nous avons de très beaux exem­plaires du Don Quichotte, dont une édition de 1768 », indique Stéphanie Bois­Houde.

L’exposition comprend plus de 40 pièces. Elle fait une large place aux sciences naturelles. Dans une section consacrée au monde

aquatique, on peut voir trois jolis petits hippocampes ainsi que l’im­pressionnant prolongement osseux d’un poisson­scie.

Un tiroir d’insectes récoltés entre 1865 et 1889 attire l’attention. Son auteur, l’abbé Léon Provancher, est considéré comme le premier scienti­fique canadien­français en sciences naturelles. « Il s’est surtout inté­ressé aux insectes, rappelle Gisèle Wagner. Sa collection reste, encore aujourd’hui, l’une des plus impor­tantes au Canada. Elle contient plus de 1 100 spécimens types, c’est­à­dire qu’il a découvert et nommé pour la première fois plus de 1 100 espèces d’insectes. » Ce natu­raliste a également écrit plusieurs

ouvrages savants, comme Petite faune entomologique du Canada précédée d’un traité élémentaire d’entomologie, qui fait partie de l’exposition.

À côté du tiroir d’insectes se trouve une planche de l’Herbier Louis­Marie, lequel compte plus de 800 000 spécimens. La plante qui s’offre aux regards est un aster boeralis.

L’exposition se tient jusqu’au 27 mars au 1er étage de la Bibliothèque du pavillon Jean-Charles-Bonenfant. Les heures d’ouverture sont de 9 h à 21 h, du lundi au vendredi, et de 11 h à 16 h, les samedi et dimanche.

La Bibliothèque prolonge l’exposition Le cabinet de curiosités de l’Université Laval  en renouvelant plus de trois quarts de son contenupar Yvon Larose

Des trésors à découvrir

«Les collections de l’Université contiennent plus d’un million d’objets et de spécimens de nature scientifique, artistique ou patrimoniale

Trois hippocampes, ou chevaux de mer, des poissons dont le corps est protégé par des anneaux osseux, figurent dans l’exposition. Collections de l’université Laval.

Spécimen de chèvre de montagne provenant de l’Alberta, de la famille des bovidae. Don de Pierre Bellemare en 2006, collections de l’université Laval.

Cet exemplaire du Don Quichotte de Miguel de Cervantes, un célèbre roman de chevalerie remontant au 17e siècle, a été publié en 1948 chez Fides. Collections de la Bibliothèque de l’université Laval. photos Marc Robitaille

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le fil | le 12 février 2015sur le campus14

Il vous reste encore quelques jours pour aller admirer l’œuvre qui a remporté le prix du public du volet « Relève » de l’International de sculp ture sur neige du Carnaval de Québec. Ouvre-moi, une créa­tion des étudiants à la maîtrise en architecture Florence Asselin, Steve Fortier et Marc­Antoine Viel, représente une porte de laquelle jaillissent des tentacules. Les représentants de l’Université ont vu dans ce projet l’occasion d’apprivoiser un nouveau maté­riau en donnant vie à des blocs de neige. Provenant des universités et des cégeps québécois, les équipes de sculpteurs avaient seu­lement deux jours pour réaliser leur projet. L’évaluation des œuvres s’est faite en fonction de la créativité, de la qualité de la réali­sation technique et de la cohé­rence du thème. Les sculptures devaient être uniques et ne jamais avoir été réalisées auparavant. photo Pierre asselin

Jusqu’au 15 février. La sculpture se trouve dans la zone Loto-Québec, en face du Parlement. Le port de l’effigie du Carnaval est obligatoire.

La poussière s’accumule sur vos livres dans votre bibliothèque ? Il est temps de leur don­ner une deuxième vie. Participez au mouve­ment « Libérez les livres » ! Différents endroits sur le campus ont été désignés comme des lieux de partage de livres. Vous pouvez y déposer un bouquin fascinant que vous avez envie de faire connaître ou encore vous lais­ser tenter par un livre abandonné.

Voici les points de libération des livres :• Café Fou ÆLIÉS au pavillon

Alphonse­Desjardins;• Hall Émile­Nelligan (3e étage)

du pavillon Charles­De Koninck;• Faculté de droit (2e étage)

du pavillon Charles­De Koninck;• Couloir menant au local 0320

du pavillon Palasis­Prince;• Près de la Bibliothèque scientifique,

face à la porte 0009, du pavillon Alexandre­Vachon;

• Salon au centre de la cafétéria du pavillon Paul­Comtois;

• Local 1629 de la résidence Alphonse­Marie­Parent;

• Local 2197 de la résidence Agathe­Lacerte.

Un nouveau point de libération sera disponible bientôt à la Faculté de foresterie. Pour plus d’information : [email protected]. Pour en savoir plus sur le mouvement « Libérez les livres » : liberezleslivres.com

Une œuvre éphémère !

Libérez vos livres !

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15le fil | le 12 février 2015 sports

en bref

Place aux séries en volleyball L’équipe féminine de volleyball Rouge et Or amorcera bientôt la défense de son titre du RSEQ acquis l’an dernier. Le premier match de la demi­finale, qui l’opposera au Vert & Or de l’Université de Sherbrooke, se tiendra au PEPS. Pour le second match, les femmes seront les invitées de l’Université de Sherbrooke. Si un troisième et ultime match s’avérait nécessaire, le Rouge et Or jouerait à nouveau une partie à domicile. Il est à noter que l’équipe masculine de volleyball a mérité un laissez­passer pour la finale, qui débutera le 20 février au PEPS. photo Rémy Gendron

Vendredi 13 février, à 19 h et, s’il y a lieu, dimanche 15 février, à 15 h, à l’amphithéâtre-gymnase du PEPS. Pour réserver vos places, contactez la billetterie du Rouge et Or. Sur présentation de la carte étudiante, vous recevez une consommation gratuite lors des matchs.

Vendredi 13 févrierVolleyball F | SherbrookePEPS | 19 h – Demi­finale RSEQ

Samedi 14 févrierBadminton | Champ. par équipe F & MPEPS | 12 h

Dimanche 15 févrierVolleyball F | SherbrookePEPS | 15 h – Demi­finale RSEQ (si nécessaire)

Mercredi 18 févrierBasketball | ConcordiaPEPS | 18 h (f), 20h (m)

Vendredi 20 févrierVolleyball M | À déterminerPEPS | 19 h – Finale RSEQ

Dimanche 22 févrierVolleyball M | À déterminerPEPS | 13 h – Finale RSEQ (si nécessaire)

Dimanche 22 févrierSoccer M | UQAM Stade TELUS­UL | 15 h 30

Campus dynamique

Vous êtes parent d’un enfant âgé entre 5 et 9 ans et vous aimeriez lui faire vivre une activité originale ? Inscrivez-vous avec lui à l’atelier de yoga massage mandala, qui aura lieu le dimanche 22 février de 10 h à 11 h 25. Vous voulez en savoir plus ? Consultez le peps.ulaval.ca, section « jeunesse ». photo Hubert Gaudreau

Après une saison impression­nante, le Rouge et Or se trouve en bonne posture pour rafler les deux bannières du RSEQ. Les femmes, en effet, voudront défendre le titre qu’elles ont acquis l’an der­nier, tandis que les hommes tenteront de tout remporter pour la première fois depuis 2012. Environ 80 étudiants­athlètes, en provenance de cinq universités, prendront part à cette compétition, qui se tiendra au grand gymnase du PEPS pour une troisième année consécutive. Les équipes féminine et mascu­line de l’UQAM seront les adversaires en demi­finale des formations du Rouge et Or.

Un doublé dans la mire du Rouge et Or

L’Université Laval sera l’hôte, ce samedi 14 février, du championnat provincial féminin et masculin de badminton par équipepar Mathieu Tanguay

Kristina Dumont (devant), Anne-Julie Beaulieu (derrière) et leurs coéquipières de l’équipe féminine de badminton Rouge et Or sont à la recherche d’une deuxième bannière consécutive. Les hommes voudront, pour leur part, remporter leur premier titre depuis 2012. photo Rouge et Or

En 2013­2014, les femmes du Rouge et Or avait remporté chacune des 12 compétitions par équipe qu’elle avait dispu­tées, avant de gagner un pre­mier titre depuis 2009. Le scé­nario pourrait se répéter un an plus tard, alors que l’Univer­sité Laval n’a pas encore subi de défaite en saison régulière.

« Il faut bien gérer le statut de favorites », prévient Étienne Couture, l’entraîneur­chef du Rouge et Or . « Les filles com­mencent avec un avantage, ajoute­t­il, mais il faut concré­tiser les espoirs. Ce ne sera pas facile puisque, quand l’adversaire joue sans pres­sion, il joue mieux. Le plus dur reste donc à faire. » Le trio de Stéphanie Pakenham,

Anne­Jul ie Beaul ieu et Virginie Savard devra donner le ton.

L’équipe masculine du Rouge et Or (12­2), quant à elle, a terminé au deuxième rang du classement régulier du RSEQ, comme elle l’avait fait l’an dernier. Au classe­ment, elle se retrouve tout juste derrière celle de l’Uni­versité de Montréal, qui a subi une défaite de moins.

Étienne Couture dit se mé ­fier des adversaires du premier tour, les Citadins (10­4). « Un match contre l’UQAM, c’est aussi difficile qu’un match contre l’Université de Mon­tréal; notre victoire est loin d’être acquise », avoue­t­il. Comment y parvenir ? « Ce

sont nos joueurs en simple qui feront la différence. Nous avons d’excellents joueurs en double, mais nous ne sommes pas fa ­voris en simple. David de la Chevrotière et Julien Déry, des athlètes qui nous ont surpris par leur progression et les responsa­bilités qu’ils ont été en mesure d’assumer, devront poursuivre sur leur lancée et réussir leurs meilleurs coups de raquette de la saison. » Étienne Couture mise évidemment aussi sur le chef de file de l’équipe, Maxime Marin, « qui vient d’obtenir ses meilleurs résultats en saison régulière depuis qu’il est avec le Rouge et Or. »

Mentionnons que vous pouvez assister gratuitement au championnat provincial. Pour con sulter l’horaire : rougeetor. ulaval.ca. De plus, les finales féminines et mas-culines seront webdiffusées en direct sur le canal YouTube du Rouge et Or.

Environ 80 étudiants-athlètes, en provenance de cinq universités, prendront part à cette compétition, qui se tiendra au grand gymnase du PEPS

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le fil | le 12 février 2015

16 au fil de la semaine

En vélo chez les Vikings

Avec ses fjords majestueux et ses paysages volcaniques à couper le souffle, la Scan dinavie est à coup sûr une destination à découvrir avec lenteur. Pourquoi ne pas la parcourir en vélo ? La Coop Roue­Libre de l’Université Laval invite deux aventuriers, Carl Lebel et Anne­Marie Tremblay, à venir raconter leur périple en Islande et en Norvège. Ils donneront des conseils pratiques à ceux et celles qui souhaitent tenter l’ex­périence. Partir sur la route des trolls et des Vikings vous tente ? Venez entendre leurs histoires et apprendre de leurs erreurs !

Lundi 16 février, à 19 h, au Café Fou AELIÉS du pavillon Alphonse- Desjardins. Entrée gratuite. Un 5 à 7 cycliste précédera la conférence. Pour plus d’information, écrivez à [email protected]

Bienvenue aux étudiants parents !

Pour souligner le Jour de la famille, l’APETUL convie tous les étudiants ayant des enfants à participer à un dîner­causerie. Le but de cette rencontre est de per­mettre aux parents qui pour­suivent des études d’échan­ger avec d’autres personnes qui comprennent ce qu’est être parent et étudiant en même temps ! Venez parta­ger vos anecdotes familiales et discuter de sujets qui vous touchent. Profitez­en pour visiter le local de l’as­sociation, équipé pour rece­voir des enfants, et décou­vrir les services qui existent pour les parents sur le cam­pus. Cette rencontre se veut ouverte. Vous arrivez et vous partez à l’heure qui vous convient. N’oubliez pas votre lunch !

Lundi 16 février, entre 11 h 30 et 13 h 30 environ, au local 2229 du pavillon Maurice-Pollack. Pour info : [email protected]

Un autre système de santé ?

La Chaire de leadership en enseignement en création et gestion de coopératives et d’entreprises collectives pré­sente la conférence « Penser autrement notre système de santé ? Tour d’horizon des initiatives solidaires ». Les deux conférenciers invités sont Jean­Pierre Girard, expert­conseil international en entrepreneuriat collectif dans le domaine de la santé, et Isabelle Têtu, infirmière praticienne et cofondatrice de la coopérative SABSA, première clinique de proxi­mité sans médecin à avoir vu le jour au Québec. Pendant ce dîner­causerie, les deux experts présente­ront un survol des initiatives solidaires en matière de santé et de services sociaux qui existent ici et ailleurs dans le monde.

Mardi 17 février, à 12 h, au salon Hermès du pavillon Palasis-Prince. Inscription requise avant le 15 février à [email protected]. Pour mieux connaître la coop SABSA, consultez le récent article du Fil sur le sujet : lefil.ulaval.ca/articles/lecoute-patient-36912.html

Quand poésie et musique s’allient

Vous aimez les vers ? Venez assister au prochain mer­credi musico­poétique ! Organisée et animée par Chantale Masson­Bourque, de la Faculté de musique, et par Denyse Noreau, du Département des littératu­res, cette activité propose aux spectateurs de se laisser bercer pendant une heure par une série de poèmes et de pièces musicales qui se marient ou se succèdent au gré des interprètes. Des étudiants de la Faculté de musique, du Département des littératures et d’autres facultés se feront un plaisir de réciter, de chanter ou de laisser leurs doigts glis­ser sur les touches d’un piano ou les cordes d’une guitare pour vous faire pas­ser un moment des plus agréables.

Mercredi 18 février, à 16 h 30, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. Entrée libre.

16/02 17/02 19/0216/02 18/02 19/02

Écrire dans un asile : le cas de Nelligan

Comment penser la folie, la mémoire, l’exclusion sociale et l’enfermement à partir d’écritures asilaires ? Comment penser également les pratiques de santé à partir de ces mêmes écrits ? Ces questions difficiles fascinent Nadia Maria Weber Santos, professeure d’histoire au Centre universitaire La Salle au Brésil qui poursuit présentement des recherches postdoctorales au CÉLAT. À la fois histo­rienne et médecin psychiatre, elle a mené au Brésil des recherches sur les écritures asilaires, c’est­à dire sur des textes littéraires, de la correspondance et d’autres types d’« écritures de soi » composés par des personnes inter­nées dans des hôpitaux psychiatriques. Ses travaux por­tent actuellement sur les carnets d’asile d’Émile Nelligan, lequel est demeuré interné pendant plus de 40 ans. Dans sa conférence intitulée « Les carnets d’asile de Nelligan – folie ou pratiques de santé ? », elle discutera, notamment, de l’importance de la créativité dans les moments d’en­fermement involontaire.

Mercredi 18 février, de 11 h 30 à 13 h, à la salle 5172 du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre. Pour infor-mation : [email protected] ou 418 656-231 poste 3588

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

Les humanités numériques

Organisés par la Biblio thè­que, le Laboratoire Ex Situ et le Centre de recherche interuniversitaire sur la litté­rature et la culture québé­coise, les Cafés numéri ques sont une série de rencontres sur les humanités numé­riques (digital humanities), un champ de recherche où s’amalgament les tech­nologies numériques aux métho dologies des lettres et des sciences humaines. Cette semaine, les confé­rences seront prononcées par René Audet, professeur au Département des littéra­tures, et Louis Chartrand, candidat au doctorat en informatique cognitive. Une discussion suivra les présen­tations. Venez donc décou­vrir ce champ de recherche en pleine émergence.

Jeudi 19 février, à 11 h 30, au local 7160 du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre. Pour vous inscrire ou en savoir plus, consultez le site Web de la Bibliothèque : bibl.ulaval.ca/services/ formations/cafes-numeriques

Comment enseigner la lecture ?

On enseigne aux élèves à comprendre des mots, des phrases et des textes, à interpréter, à réagir ainsi qu’à porter un jugement critique sur des textes litté­raires. Mais comment ces différents éléments de la compétence en lecture s’ar­ticulent­ils chez un lecteur expérimenté ? C’est ce que vous apprendra Érick Falardeau, professeur en didactique du français à la Faculté des sciences de l’éducation. Le conférencier parlera de l’enseignement de la lecture en classe, de l’interprétation littéraire et de l’engagement du lecteur. Cette rencontre, qui s’adresse aux futurs enseignants, per­mettra de mieux comprendre la façon d’enseigner la lec­ture en classe.

Jeudi 19 février, de 16 h à 17 h 30, à la didacthèque (local 4285) de la Biblio-thèque du pavillon Jean-Charles-Bonenfant. Vous pouvez consulter le site Web de Bibliothèque à ce sujet : bibl.ulaval.ca/web/nouvel-les-bul/rencontre-avec-erick-falardeau.

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