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Volume 50, numéro 21 19 février 2015 Une étude menée par la Faculté de médecine révèle que le taux de mortalité des patients admis dans les centres de traumatologie du Québec a diminué de 28 % au cours des 15 dernières années. p3 La vie sauve Un don à la fois ! p5 Des objets peu ordinaires p8-9

Le Fil 19 février 2015

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Le journal de la communauté universitaire

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Page 1: Le Fil 19 février 2015

Volume 50, numéro 21 19 février 2015

Une étude menée par la Faculté de médecine révèle que le taux de mortalité des patients admis dans les centres de traumatologie du Québec a diminué de 28 % au cours des 15 dernières années. p3

La vie sauve

Un don à la fois ! p5 Des objets peu ordinaires p8-9

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2le fil | le 19 février 2015actualités UL

Le journal de la communauté universitaire

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 31 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

On peut le lire en ligne à lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la parution, à l’adresse [email protected].

Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

RédactionÉditeur : Jacques Villemure, directeur des communications

Rédactrice en chef : Claudine MagnyJournalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Yvon Larose Collaborateurs : Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Mathieu Tanguay, Brigitte Trudel, Julie TurgeonCollaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry MellonRédactrice-réviseure : Manon PlanteAgente de secrétariat : Josée Nadeau

ProductionInfographie : Geneviève Bolduc, Service de reprographie de l’Université LavalImpression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)

Ventes publicitairesÉlisabeth Farinacci418 656-2131 poste 4618

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec,ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6Téléphone : 418 656-2131 poste 4687

Patience, crédibilité et trans­parence. Voilà les trois in ­grédients qu’a savamment dosés Claire Deschênes pour créer et faire tourner rondement depuis huit ans un consortium voué au per­fectionnement des turbines. Ce partenariat, qui réunit à une même table des entre­prises concurrentes, a été récompensé le 17 février à Rideau Hall à Ottawa, alors que la professeure du Dépar­tement de génie mécanique a reçu, au nom du Consor­tium sur les machines hy ­drauliques, le prix Synergie pour l’innovation remis par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG). « Parmi tous les prix qui existent dans mon domaine, c’est celui­là que je voulais à ce stade­ci de ma carrière », avoue­t­elle.

Beaucoup d’eau a coulé dans les turbines entre l e m o m e n t o ù C l a i r e Deschênes est arrivée à l’Université, en 1989, et la remise de ce prix qui récom­pense les partenariats uni­versité­industrie qui se démarquent par leur origina­lité, leur créativité et leurs résultats. « En début de car­rière, on m’avait conseillé de

faire des projets modestes avec les entreprises. C’est ce que j’ai fait et, au fil des années, j’ai construit ma cré­dibilité comme chercheuse et j’ai établi des liens de con ­fiance avec mes partenaires industriels. Tout s’est bâti là­dessus. »

La professeure Deschênes est une spécialiste des turbi­nes, ces roues mues par l’eau ou l’air qui servent à la pro­duction d’électricité. Même s’il s’agit d’une technologie qui a plus de 200 ans, il y a encore moyen d’en améliorer le rendement, notamment pour de nouveaux usages. « La plupart des grandes chutes ont été exploitées, souligne la chercheuse. Il faut maintenant adapter les tur­bines aux barrages qui sont construits sur des chutes plus basses. »

Mener ce genre d’études exige une grande expertise et des moyens considérables. C’est ce qui lui a donné l’idée de mettre sur pied un consor­tium réunissant des cher­cheurs et des ingénieurs de l’Université, des fabricants de turbines et d’Hydro­Québec. « Il n’était pas évident de réu­nir à une même table des com­pagnies qui sont habituelle­ment en concurrence ainsi

que des fabricants et un ache­teur de turbines. Il a fallu deux ou trois ans de discussion, mais nous les avons convain­cus de l’intérêt de mettre nos énergies en commun. »

En 2007, le Consortium était lancé et six partenaires sont toujours à bord : l’Université Laval, Hydro­Québec, Res­sources naturelles Canada et trois fabricants majeurs de turbines, Alstom Énergies Renouvelables , Andritz Hydro et Voith Hydro. Depuis, le CRSNG et les partenaires ont injecté 3,5 M$

en espèces et 3,4 M$ en na ­ture dans le projet. Ces inves­tissements ont eu un effet de levier, signale la professeure Deschênes : la Fon dation canadienne pour l’innova­tion, Calcul Canada et les organismes qui donnent des bourses aux étudiants ont ajouté 1,3 M$ dans le projet.

Les travaux du Consortium sont menés dans un labora­toire situé au pavillon Adrien­Pouliot. On y trouve un réser­voir de 270 m3 d’eau, une pompe dont le débit peut atteindre 1 m3 à la seconde

et un circuit sur lequel on ins­talle la turbine qui fait l’objet d’étude. « Nous reproduisons un barrage électrique à petite é che l l e , r é sume C la i r e Deschênes. Ce système nous permet d’étudier l’écoulement de l’eau et ses fluctuations de vitesse dans les turbines. Les résultats sont placés dans une banque de données à laquelle tous les partenaires ont accès pour améliorer le rendement et la durabilité de leurs tur­bines. Cette information leur procure un avantage sur leurs concurrents japonais et chinois. »

Le projet a eu une autre re tombée majeure. « Il a per­mis la formation d’une qua­rantaine d’étudiants dans le domaine des turbines, se réjouit la professeure. Pour nos partenaires, ce volet est aussi important que les données scientifiques issues des travaux. Les finissants sont bien préparés à occuper des emplois dans ce secteur très important pour l’écono­mie canadienne. » La produc­tion d’électricité génère

20 milliards de dollars par année au Canada.

Le prix Synergie pour l’inno­vation arrive à un moment charnière pour le Consortium. La deuxième phase du projet se termine en avril et des dis­cussions sont en cours pour la suite des choses. Claire Deschênes, qui a déjà en tête de nouvelles pistes à explorer, croit que ses partenaires seront prêts à la suivre pour une autre ronde de quatre an ­nées, mais rien n’est encore con clu. Entre­temps, la bourse de 200 000 $ rattachée au prix amènera de l’eau fraîche au moulin. La somme servira à acheter de nouveaux appareils pour le laboratoire et, surtout, à payer des professionnels de recherche et des étudiants. « Le succès de notre consor­tium vient aussi du remar­quable travail d’équipe auquel ont participé des étudiants des trois cycles, des postdocto­rants, des professionnels de recherche et des collègues du Département de génie méca­nique », souligne celle qui a su harnacher toutes ces énergies.

Claire Deschênes, catalyseur d’énergieLe CRSNG attribue son prix Synergie pour l’innovation au Consortium en machines hydrauliques dirigé par la professeure Claire Deschênespar Jean Hamann

Claire Deschênes. photos CRSNG

Les travaux du consortium dirigé par Claire Deschênes sont menés dans un laboratoire du pavillon Adrien-Pouliot, qui reproduit un barrage hydroélectrique à petite échelle. Ces installations permettent d’étudier l’écoulement de l’eau dans les turbines.

«Le projet a permis la formation d’une quarantaine d’étudiants dans le domaine des turbines. Pour nos partenaires, ce volet est aussi important que les données scientifiques issues des travaux.

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3le fil | le 19 février 2015 médecine

Grâce à l’amélioration du système de traumatologie, les équipes soignantes sauvent annuellement 200 personnes de plus qu’il y a 15 ans.

«En 1999, les patients de 65 ans et plus représentaient 32 % des admissions en traumatologie. En 2012, ils formaient presque 53 % des cas.

Le taux de mortalité des patients admis dans les centres de traumatologie du Québec a diminué de 28 % au cours des quinze dernières années, révèle une étude menée par une équipe de la Faculté de médecine. Les progrès enregistrés permettent de sauver annuellement 200 per­sonnes de plus qu’en 1999 et de générer des éco­nomies d’hospitalisation de l’ordre de 6 M$, démontrent les chercheurs dans une récente édition du World Journal of Surgery.

Jusqu’au début des années 1990, les victimes d’accidents de la route, de chutes graves, de bles­sures par arme à feu ou arme blanche ou d’autres accidents de la sorte étaient transportées à l’hô­pital le plus proche, où on tentait, avec les res­sources disponibles, de sauver leur vie. À partir de 1993, un réseau intégré de centres régionaux de traumatologie a été progressivement mis sur pied au Québec. Ce réseau comprend aujour­d’hui 57 centres pour les patients adultes vers lesquels sont dirigées aussi vite que possible les victimes de traumatismes.

L’équipe de recherche dirigée par Lynne Moore a utilisé le Registre des traumatismes du Québec pour quantifier la performance de ces centres depuis qu’ils ont atteint leur vi tesse de croisière. Les analyses, qui ont porté sur les 163 000 victimes de traumatismes traitées entre 1999 et 2012, montrent que le taux de mortalité annuel est passé de 5,8 % à 4,2 % pendant cette période, soit une baisse de 28 %. Concrètement, cette amélioration signifie que les équipes médi­cales sauvent annuellement 200 personnes de plus qu’il y a 15 ans.

Les chercheurs ont noté que le nombre annuel d’admissions dans le réseau a grimpé progressi­vement de 9 500 à 13 000 pendant la période étu­diée. « Cette hausse résulte de deux facteurs, sou­ligne la professeure Moore. D’une part, les bles­sés sont dirigés directement vers les centres spécialisés en traumatologie plutôt que vers les autres hôpitaux. D’autre part, il y a plus de per­sonnes âgées dans la population et elles sont plus sujettes aux traumatismes. En 1999, les patients de 65 ans et plus représentaient 32 % des admis­sions. En 2012, ils formaient presque 53 % des cas. »

Par ailleurs, la durée du séjour à l’hôpital est passée de 9,5 jours à 8 jours pour l’ensemble des patients admis dans les centres de traumatolo­gie, sans que les taux de complication ou de réadmission en souffrent. Cette réduction des hospitalisations a généré des économies de l’ordre de 6,3 M$ en 2012.

« Avec le temps, le système de soins aux vic times de traumatismes s’est amélioré, résume Lynne Moore. Les patients sont dirigés plus rapidement vers les centres qui disposent de l’équipement et de l’expertise pour bien les soigner et les straté­gies de traitement sont meil leures, ce qui permet de sauver plus de vies et de raccourcir la durée de l’hospitalisation. »

L’étude parue dans le World Journal of Surgery est signée par Lynne Moore, Alexis Turgeon, François Lauzier, Marcel Émond, Simon Berthelot, Julien Clément, Gilles Bourgeois et Jean Lapointe, de la Faculté de médecine et du Centre de recherche du CHU de Québec.

Les équipes des centres de traumatologie sauvent plus de patients qu’il y a 15 ans au Québecpar Jean Hamann

Déjouer la mort• Entre 1999 et 2012, le nombre de patients admis dans les centres de

traumatologie du Québec est passé de 9 573 à 13 037.

• Le taux de mortalité, qui était de 5,8 %, est maintenant de 4,2 %.

• Les équipes soignantes sauvent maintenant 200 personnes de plus par an qu’en 1999.

• La durée de l’hospitalisation est passée de 9,5 à 8 jours, ce qui engendre des économies de plus de 6 M $ par année.

• Les personnes de 65 ans et plus représentent maintenant 53 % des admissions contre 32 % il y a 15 ans.

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en bref

Alex Harvey, médaillé d’argent L’exploit a eu lieu le 14 février à Östersund, en Suède, lors d’une épreuve de la Coupe du monde de ski de fond. Alex Harvey, étudiant au baccalauréat en droit à l’Université Laval, a terminé deuxième du sprint classique, à 47 centièmes de seconde du vainqueur, le Norvégien Finn Haagen Krogh. Le médaillé de bronze a, quant à lui, terminé l’épreuve à 1,41 seconde du Québécois. Ce podium était le deuxième d’Alex Harvey cette saison. Il occupe maintenant le huitième rang au classement général de la Coupe du monde. photo nordicfocus.com

Rencontres science et société de Québec : appel de projetsPour une 2e année, les Rencontres science et société de Québec invitent la population à poser un regard multidisciplinaire sur le par­cours humain, de la naissance à la mort, en le questionnant à travers le prisme des sciences de la santé, naturelles ou sociales, de l’histoire, des technologies numériques, de la philosophie ou des arts. Vous souhaitez participer à la program­mation et faire connaître vos travaux de recher­che ? Il n’est pas trop tard puisque la date limite de l’appel de projets est fixée au 24 février. Vous pouvez soumettre vos projets en rem­plissant le formulaire disponible à l’adresse goo.gl/forms/RZP9k47rPy ou par courriel à l’adresse [email protected]. Les propositions seront jugées en fonction du respect du thème, de l’originalité du sujet ou de l’approche ainsi que de leur potentiel à intéresser le grand public.

À noter, les activités présentées lors de la journée du vendredi 20 mars s’adresseront plus spécifiquement au grand public adulte. Les activités destinées au public familial seront au programme le samedi 21 mars.

Le Salon des publications étudiantesL’ÆLIÉS invite toute la communauté uni­versitaire à la première présentation du Salon des publications étudiantes. Dès 11 h 30, des exposants seront présents pour faire la promo­tion de leurs publications. À 15 h 30, la profes­seure Florence Piron, du Département d’infor­mation et de communication, fera une confé­rence sur sa propre expérience dans le milieu de l’édition, puis, à 17 h, un cocktail clôturera l’activité. Ce salon est une belle oc casion de découvrir les recherches effectuées par les étu­diants de l’Université ou encore d’apprendre des trucs pour voir ses propres textes scienti­fiques publiés. Venez en grand nombre !

Mercredi 25 février, dès 11 h 30, à l’atrium Jean-Guy-Paquet du pavillon Alphonse-Desjardins. Entrée libre.

L’ensemble des universités québécoises est aujourd’hui confronté à une importante vague de compressions, dont l’ampleur va nécessiter, de notre part, des solutions iné­dites de manière à sauvegar­der notre mission. Dans le cas particulier de l’Université

Laval, la direction a fait preuve de vigilance et de vision en parvenant à faire passer la coupe appréhendée de 47 à 22 M$. Il faut saluer son efficacité et la féliciter. Le défi de l’équilibre budgétaire demeure néanmoins consi­dérable et va nécessiter que

l’ensemble de la commu­nauté universitaire mette l’épaule à la roue.

Compte tenu de l’impor­tance des compressions que le gouvernement du Québec exige, nous allons devoir inno­ver et démontrer une grande agilité dans la mise en com­mun de nos ressources, dans nos approches administratives et nos processus de gestion ainsi que dans l’application de nos conventions collectives. Ceci permettra d’assurer la qualité de l’enseignement et de la recherche, de maintenir le leadership de notre institu­tion et de préserver la qualité de vie des membres de notre communauté.

Tout au long de son histoire, l’Université Laval s’est distin­guée comme une institution­phare inspirante et capable de se réinventer pour ré ­pondre aux enjeux du pré­sent, tout en demeurant ani­mée par une vision d’avenir. Quand nous sommes fidu­ciaires des acquis et du déve­loppement d’une culture du savoir et des savoirs, nous ne saurions être à la remorque des événements, nous com­plaire dans la morosité am ­biante ou nous perdre dans les ornières de la désinforma­tion et des raccourcis faciles. Nous devons, au contraire, nous montrer à la hauteur, jouer un rôle moteur au sein de la société et nous

distinguer comme un modèle institutionnel à l’échelle na ­tionale et internationale.

En ces temps de turbu­lences qui ébranlent le monde de l’enseignement supérieur, il faudra enfin por­ter une attention particulière à la préservation de l’autono­mie de l’université, car elle est garante de notre liberté académique. Qu’il s’agisse des penchants intervention­nistes du gouvernement ou de l’agenda de groupes d’in­térêt, il y a un risque réel que notre autonomie soit mise à mal et que l’équilibre de notre cadre de gouvernance soit fragilisé. L’heure est donc à la vigilance et au respect des mandats spécifiques de nos diverses instances, sans oublier l’impératif de l’équi­libre budgétaire. C’est, en effet, par l’atteinte de cet objectif crucial que nous allons pouvoir maintenir notre autonomie et accom­plir notre mission première en matière d’enseignement et de recherche.

Qu’ils soient de l’interne ou de l’externe, les membres du Conseil d’administration de l’Université Laval entendent s’y consacrer avec toute la détermination nécessaire.

Le président du Conseil d’administration, John R. Porter, C.M., C.Q., C.LH., O.AL, MSRC, Ph. D.

Un défi collectif à relever

Le Colosse est une tour de béton de 20 mètres de hauteur et de 11 mètres de diamètre, ayant hébergé un accélérateur de particules il y a quelques années, qui a été convertie en salle de serveurs dispo­sés sur trois étages. Cette idée de génie a mené à une installation des plus per­formantes sur le plan énergétique. C’est d’ailleurs ce qu’a souligné l’Association québécoise de la maîtrise de l’énergie, qui lui a décerné, le 3 février, le prix Énergia – Bâtiment existant – secteur institutionnel.

Le Colosse a également gagné le prix Pilier d’or de l’Association des gestionnaires de parcs immobiliers institutionnels en octobre dernier de même que le prix InfoWorld Green 15 en 2010. Ce projet est le fruit d’une collaboration entre la Faculté des sciences et de génie, la Direction des techno logies de l’information et le Service des immeubles.

Le Colosse : gagnant pour son efficacité énergétique !

De gauche à droite : Denis Lemieux, LGT, Kajl Stanislaw, ASHRAE Chapitre de Montréal, Gilles Pelletier, Service des immeubles, Marc Fontaine, Service des immeubles, Claude Desaulniers, Service des immeubles, et Pierre Lévesque, Groupe SMI-Énerpro.

Page 5: Le Fil 19 février 2015

5le fil | le 19 février 2015 actualités UL

Représentants de l’Univer­sité et partenaires étaient réunis, le 17 février, au Grand Salon du pavillon Maurice­Pollack, pour le lancement de la campagne Communauté universitaire 2015. Comme à son habitude, La Fondation a dévoilé son objectif de façon originale, cette fois­ci en gra­vant le montant sur une plaque de bois à l’aide d’un système laser. Le tout était filmé et projeté sur un écran géant. L’objectif cette année ? Pas moins de 2 050 000 $, qui permettront de soutenir l’un ou l’autre des quelque 650 fonds de l’Université. Les dons serviront notamment à organiser des stages ainsi que des activités d’enseignement et de recherche, ou encore à acheter de l’équipement spécialisé.

La Fondation compte sur la générosité des profes­seurs, employés, étudiants et retraités de l’établisse­ment. Chaque don, peu im porte le montant, fait une différence, selon Yves Bourget, président­direc­teur général de La Fondation de l’Université Laval. « Ce qui est important, c’est l’en­gagement personnel. La

cul ture philanthropique contribue à développer une cul ture universitaire forte. »

Il fait également appel aux diplômés pour soutenir le développement de projets qui leur tiennent à cœur. « Vu les contraintes du financement public, c’est important que les diplômés se sentent interpellés et se disent “si j’ai la chance d’avoir cette carrière, c’est en majeure partie à cause du diplôme de 1er, 2e ou 3e cycle que j’ai obtenu de cette grande université qu’est l’Université Laval.” Si on veut maintenir la qualité de l’enseignement et de la re cherche, il faut que cha­cun se sente interpellé à redonner. »

Plusieurs moyens seront mis en œuvre pour promouvoir la campagne dans les pro­chaines semaines : publirepor­tages, affiches, banderole à l’entrée du pavillon Alphonse­Desjardins, napperons au Pub universitaire, vidéo de promo­tion sur les écrans de la Coop Zone, etc. Nous pourrons suivre l’évolution des dons grâce à des thermomètres géants, installés dans l’atrium de dix pavillons.

La Fondation a profité du dévoilement de son objectif

pour présenter la microbras­serie Brassta, un projet étu­diant qu’elle soutient. Yves Bourget a tenu à souligner dans ce projet l’« excellente collaboration » entre la CADEUL et le Pub universi­taire. Grâce à une entente qu’ils ont signée récemment, une redevance sur chaque pinte de bière Rousse et Or vendue au Pub et au café Fou ÆLIÉS est versée en parts

égales au Fonds d’implication étudiante et au Fonds de développement durable de l’Université. La même règle s’applique, dans une moindre mesure, sur cette bière ven­due dans les bars facultaires. « Ce type de partenariat et de vente de bière étudiante est probablement une première au Québec. Je suis très fier de cette initiative, des plus mobi­lisatrices pour les étudiants, car elle s’insère dans nos efforts d’augmentation du sentiment d’appartenance chez ces derniers. Il s’agit là d’un bel exemple d’implica­tion », s’est réjoui le pré­sident­directeur général.

L’événement a également été l’occasion de faire con­naître Laserax, l’entreprise derrière le système laser ayant servi à graver le mon­tant sur la plaque. Depuis 2010, cet équipementier met en œuvre des solutions tech­nologiques sur mesure des­tinées à accroître la produc­tivité de ses clients indus­triels. Xavier P. Godmaire et Alex Fraser, qui dirigent l’entreprise, ont élaboré leur technologie laser avec l’aide du Centre d’optique, photo­nique et laser (COPL) de l’Université, où ils ont étudié. « Si le COPL n’avait pas été là, notre compagnie n’exis­terait pas aujourd’hui. L’Uni­versité nous a donné les moyens de nos ambitions. On trouvait que c’était une bonne idée de revenir vers notre alma mater et de con­tribuer à une cause qui

est honorable », a confié Xavier P. Godmaire, visi­blement heureux de parti­ciper au lancement de la campagne.

Encore cette année, de nombreux bénévoles seront sur le campus pour récolter vos dons et répondre à vos questions. Des boîtes seront aussi installées au dépanneur Chez Alphonse et aux cafés Fou ÆLIÉS et Équilibre. Il

sera également possible de contribuer à la cause en ajou­tant 1 $ à sa facture à la Coop Zone et chez Saveurs Cam­pus, la cafétéria du pavillon Alphonse­Desjardins.

La Fondation tient à remer-cier les nombreux partenaires qui s’impliquent dans cette campagne de financement. Pour plus d’information : ful.ulaval.ca.

La Fondation de l’Université Laval a lancé en grande pompe sa 13e campagne annuelle auprès de la communauté universitairepar Matthieu Dessureault

Faire la différence, un don à la fois !

L’objectif cette année : pas moins de 2 050 000 $, qui permettront de soutenir l’un ou l’autre des quelque 650 fonds de l’Université

Les membres du comité de la campagne CU 2015. De g. à d. : le représentant des retraités, Jean-Claude Méthot, les coprésidents Loubna Ghaouti, directrice de la Bibliothèque, et Michel De Waele, doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines, Anne Lacasse, responsable des relations avec le milieu à la Faculté des sciences infirmières, François Brochu, professeur à la Faculté de droit, Geneviève Tirman, chargée d’enseignement à la Faculté de pharmacie, Pierre Comeau, directeur exécutif de la Direction générale de la formation continue, Marie-Claude Samson, secrétaire au Vice-rectorat à l’administration et aux finances, et Mélina Cardinal-Bradette, étudiante en droit.

Dévoilement de l’objectif de la campagne par gravure au laser. De g. à d : Alex Côté et Xavier Dallaire, étudiants en génie électrique et membres du REPOL, Yves Bourget, président-directeur général de La Fondation de l’Université Laval, et Denis Brière, recteur. photos Nicola-Frank Vachon

Page 6: Le Fil 19 février 2015

6le fil | le 19 février 2015

Sur l’avenir de l’Observatoire du mont Mégantic

Le sauvetage in extremis de l’Observatoire du mont Mégantic – un équipement utilisé par des chercheurs de l’Université – n’a pas calmé les appréhensions des astro­physiciens puisque les fonds annoncés couvriront les coûts de fonctionnement pour deux ans seulement. « Nous demandons au gou­vernement conservateur de mettre un terme à sa guerre contre la science au Canada et de maintenir le finance­ment de nos institutions de recherche. Nous lui deman­dons de ne plus mettre en péril le savoir­faire scienti­fique canadien sur une base impulsive, irréfléchie et idéologique », affirme Jean­Luc Déziel.

Sur l’expansion de WalmartWalmart, le géant améri­cain de la vente au détail, poursuit son expansion au Canada avec la création de 2 nouvelles surfaces ainsi que l’agrandissement de 7 magasins et la rénovation de 20 autres. L’entreprise investira 340 M$ et aura à terme 21 000 mètres carrés supplémentaires d’espace de vente. « L’approche de sa concurrente Target a été un peu plus éblouissante, un peu plus fracassante, dit­il, alors que celle de Walmart, en progressant graduelle­ment et en livrant quelque chose qui n’est pas specta­culaire, est efficace. »

Sur la possibilité d’un nouveau printemps érable

Considérant la concentra­tion de l’épargne entre les mains de 1 % de la popula­tion, les pauvres et les petits salariés en mode de survie et une période de croissance économique plus faible à long terme, peut­on s’at­tendre à une mobilisation sociale d’envergure dans les prochains mois ? Simon Langlois ne le croit pas. « L’alliance durable entre médecins, pompiers, fonc­tionnaires municipaux et étudiants est peu probable, car les intérêts sont trop divergents. Les médecins contestent l’organisation du travail, les employés muni­cipaux protestent contre la hausse des taux de cotisa­tion à leurs fonds de retraite. Et les étudiants s’élèvent contre le sous­financement de l’éducation. »

sociétéils ont dit...

Jean-Luc Déziel, étudiant- chercheur au Département de physique, de génie physique et d’optique

Le Soleil, 13 février

Frank Pons, Département de marketing

Le Devoir, 12 février

Simon Langlois, Département de sociologie

Le Devoir, 14 février

La société britannique vit un phénomène inattendu, et ce, depuis maintenant une ving­taine d’années : les jeunes adultes sont de moins en moins nombreux à se procurer un per­mis de conduire.

« Dans bien des pays, depuis la Seconde Guerre mondiale jusqu’aux années 1990, on a observé une tendance à la hausse du pourcentage de la p o p u l a t i o n , f e m m e s e t hommes, qui obtenait un per­mis de conduire à un âge relati­vement jeune, explique Martin Lee­Gosselin, professeur émé­rite et chercheur régulier au Centre de recherche en aména­gement et développement. Or depuis un certain nombre d’an­nées, la tendance est à la baisse, entre autres, en Grande­Bretagne et aux États­Unis. »

Martin Lee­Gosselin est pro­fesseur invité, depuis 2006, à l’Imperial College London, en Angleterre. Avec trois con­frères britanniques, Scott Le Vine, Peter Jones et John Polak, il a mené une étude sur ce phénomène baissier. Leur recherche a consisté à vérifier l’hypothèse suivante : est­ce que la sensibilité accrue des jeunes adultes à la protec­tion de l’environnement est

responsable, en tout ou en par­tie, du fait qu’ils fassent moins de demandes de permis de conduire ? Les résultats de l’étude ont paru il y a quelques mois dans la revue amé ricaine Transportation Research Record : Journal of the Trans-portation Research Board.

« La réponse à notre question de recherche est non, affirme le professeur Lee­Gosselin. Aux États­Unis comme au Royaume­Uni, la sensibilité aux questions environnemen­tales ne constitue pas un fac­teur qui contribue de façon significative au phénomène que nous avons étudié. » Les chercheurs ont notamment fait l’analyse statistique de données de l’enquête natio­nale britannique sur les habi­tudes de déplacement des citoyens pour la période de 2009­2010. Cette enquête révèle que, chez les gens âgés entre 17 et 29 ans, seulement 1,3 % des répondants, hommes et femmes, ont dé claré ne pas conduire pour des raisons environnementales.

Selon le chercheur, ce ré ­sultat met en lumière un autre phénomène : la diminution de la sensibilité environne­mentale. « Notre analyse

stat ist ique montre qu’au Royaume­Uni, de 2006 à 2011, soit en à peine cinq ans, le pourcentage d’adultes prêts à modifier leur comportement de conducteur afin de limiter le changement climatique est passé de 77 % à 65 % », indique Martin Lee­Gosselin. Il ajoute qu’aux États­Unis, le nombre d’adultes qui accordent la prio­rité à la protection de l’environ­nement a chuté de 70 % à 43 % entre 2000 et 2013.

Les chercheurs ont aussi ana­lysé des données provenant de sondages d’opinion publique dans les deux pays.

Un certain nombre de fac­teurs expliqueraient la baisse des demandes de permis de conduire chez les jeunes adultes britanniques et améri­cains. L’un d’eux concerne les coûts associés à l’automobile, no tamment l’achat et les assu­rances. La plus grande com­plexité pour obtenir un permis de conduire représente un autre facteur potentiel, de même que la concentration des jeunes adultes dans les grandes villes où avoir un permis s’avère moins nécessaire. Il ne faut pas non plus oublier les effets de la dernière crise financière et éco­nomique, la quelle a causé, entre autres, une augmentation des emplois à temps partiel.

Tout ceci fait dire aux cher­cheurs, en conclusion de leur étude, que les jeunes adultes d’aujourd’hui font face à des contraintes économiques diffé­rentes de celles des générations antérieures.

Au Royaume-Uni comme aux États-Unis, de nombreux jeunes adultes choisissent de ne pas avoir d’automobile, mais pour des raisons autres qu’environnementalespar Yvon Larose

Non au permis de conduire

Les coûts associés à l’achat d’une automobile ainsi que la concentration des jeunes adultes dans les grandes villes sont au nombre des facteurs

Au Royaume-Uni, 1,3 % des personnes âgées entre 17 et 29 ans ne conduisent pas pour des raisons liées à la protection de l’environnement.

Page 7: Le Fil 19 février 2015

7le fil | le 19 février 2015 entrepreneuriat

Q3Ils sont plus scolarisés et davantage formés en gestion que leurs prédécesseurs. Ils se sont lancés très tôt en affai­res. Et ils ont tendance à démarrer des entreprises à plusieurs. Bienvenue chez les entrepreneurs de la généra­tion Y !

« Les entrepreneurs de la génération Y marquent un tournant, affirme la profes­seure Mariepier Tremblay, du Département de manage­ment. Ils montrent des diffé­rences nettement plus mar­quées lorsqu’on les compare aux générations précédentes des X et des baby­boomers. »

Mariepier Tremblay est titu­laire de la Chaire en entrepre­neuriat et innovation. Avec son collègue, le professeur à la retraite Yvon Gasse, elle a réalisé une étude, pour le compte de la Caisse de dépôt et placement du Québec, sur les nouvelles générations d’entrepreneurs québécois, soit les Y, âgés entre 20 et 36 ans, et les X, âgés entre 37 et 46 ans. Une comparaison a été faite avec les entrepre­neurs de la génération des baby­boomers, âgés entre 47 et 68 ans. Le 12 février, les deux professeurs ont pré­senté les faits saillants de leur recherche au salon Hermès du pavillon Palasis­Prince.

L’étude révèle que les Y ont créé leur entreprise en moyenne à 26 ans, les X à 31 ans et les baby­boomers à 35 ans. Plus du quart des jeunes entrepreneurs se sont lancés en affaires alors qu’ils étaient toujours aux études. Seulement 12 % des baby­boomers ont fait de même. « Aujourd’hui, il y a moins de freins, indique Mariepier Tremblay. Auparavant on attendait d’avoir terminé ses études universitaires avant de lancer une entreprise. On attendait aussi de prendre un peu d’expérience. Aujour­d’hui, les jeunes entrepre­neurs démarrent leur projet pendant ou tout de suite après les études. » Plus du tiers des répondants X ont un diplôme universitaire. Chez les Y, ce pourcentage monte à 70 %.

Mariepier Tremblay et Yvon Gasse ont formé deux groupes de discussion réunis­sant 18 entrepreneurs X et Y. Dix experts ont été consultés.

Les nouvelles générations d’entrepreneurs se distinguent de leurs aînés baby-boomerspar Yvon Larose

Faire des affaires à la manière d’un Y

Plus de 140 entrepreneurs X et Y ont été interviewés. Enfin, 167 entrepreneurs baby­boomers ont répondu aux questions d’un sondage.

Les participants à l’étude ont créé leur propre entre­prise dans plus de 60 % des cas. Plus de la moitié ont recouru à l’autofinancement pour le démarrage. Près de la moitié des entreprises comp­tent entre un et quatre em ­ployés. Plus de 70 % des répondants estiment très peu probable de quitter l’entre­preneuriat pour le statut d’employé dans l’avenir. Enfin, seul un répondant sur dix ambitionne de faire de son entreprise un joueur de

Les entrepreneurs de la génération Y ont créé leur entreprise en moyenne à 26 ans, les X à 31 ans et les baby-boomers à 35 ans

classe mondiale. « La plu­part des entrepreneurs veu­lent avoir une entreprise avec une taille correcte qu’ils peuvent gérer eux­mêmes », souligne Mariepier Tremblay.

Les jeunes entrepreneurs ne se privent pas d’utiliser les outils de soutien à leur dispo­sition. « On constate une très grande utilisation d’outils tels que conseils d’experts, accompagnement approprié et mentorat, explique­t­elle. Ces outils existaient aupara­vant. Mais il y avait un côté négatif au fait d’aller cher­cher de l’aide. Aujourd’hui, c’est l’inverse. Celui qui réus­sit a été assez futé pour utili­ser ces ressources. »

Près du tiers des partici­pants identifient le travail d’équipe comme la valeur la plus importante. La concilia­tion travail­vie personnelle représente une valeur parti­culièrement importante chez les femmes entrepreneures. « Le quart des Y vont valori­ser le plaisir contre 14 % des boomers, soutient Mariepier Tremblay. L’innovation, comme valeur, sera majori­tairement prisée par ceux ayant une scolarité élevée. »

Les entrepreneurs de la génération Y perçoivent l’échec de manière complète­ment différente des entrepre­neurs issus du baby­boom. « Pour l’entrepreneur Y, affirme­t­elle, lancer un pro­jet d’entreprise est une expé­rience. Il se dit que si ça ne fonctionne pas, il en démar­rera une autre. L’entre­preneur plus âgé, lui, verra très négativement le fait de ne pas réussir. »

Plus du tiers des entrepreneurs X ont un diplôme universitaire. Chez les Y, ce pourcentage monte à 70 %.

La situation reste toujours mouvante dans l’Est de l’Ukraine, alors que les pré­sidents russe et français et la chancelière allemande, réunis à Minsk la semaine dernière, ont conclu un accord. Qualifié d’accord de la dernière chance, ce ces­sez­le­feu semble difficile à respecter, en par ticulier dans certaines régions ukrai­niennes qui font l’objet de virulents combats. L’analyse d’Aurélie Campana, pro fesseur au Département de science politique et spécialiste de l’ex­Union soviétique.

Q Quelles sont les chances de réussite de ce cessez-le-feu, considérant qu’un premier accord avait déjà été négocié à Minsk l’automne dernier ?

R Le retrait de l’armée ukrainienne de l’enclave de Debaltseve donne, dans cette région, l’avantage aux groupes sépara­tistes et constitue un revers pour l’armée ukrainienne. Toutefois, il renverse la dynamique qui prévalait depuis la signa­ture du cessez­le­feu de Minsk 2, à savoir la persistance des combats dans cette zone stratégique. Il donne ainsi un répit à une population prise en tenailles et épui­sée par les affrontements intenses des derniers jours. Reste à savoir si les sépa­ratistes, forts de ce qu’ils interprètent comme une débâcle de l’armée ukrai­nienne, ne chercheront pas à profiter de cet avantage nouvellement acquis pour asseoir leur contrôle sur d’autres zones le long de la ligne de front. Autrement dit, le cessez­le­feu ne tiendra que si les parties en conflit affichent une véritable volonté politique de le respecter. Les prochains jours seront d’autant plus déterminants que si les belligérants sont tenus de reti­rer leurs armes lourdes de la ligne de front, les troupes peuvent, quant à elles, conserver leurs positions. Dans une telle configuration, une seule escarmouche suffirait à provoquer une nouvelle esca­lade de la violence.

Q Si jamais l’accord est respecté, quel sera l’avenir de l’Ukraine avec la présence sur son sol de territoires autonomes sous l’influence de son puissant voisin ?

R Pour bien répondre à cette question, il faut attendre de voir comment vont réa­gir les pro­séparatistes et le gouverne­ment ukrainien. Pour l’instant, ce dernier a cessé de verser des contributions finan­cières à ces régions­là. Par exemple, les

pensions des retraités ne sont plus ver­sées et le système bancaire est arrêté. Concrètement, les dirigeants ukrainiens ont pris le parti de couper les ponts. Or, pour envisager l’avenir de l’Ukraine, il va falloir les rétablir. Le gouvernement ukrainien a pris une position très dure en considérant les séparatistes comme des terroristes. Comment négocier dans ces conditions, alors qu’une discussion est indispensable pour réintégrer dans le pays ces régions qui vont disposer d’un degré d’autonomie assez grand ? Visiblement, l’Ukraine vit une situation d’affrontement et non une phase de dia­logue. Selon moi, le scénario le plus pro­bable pour l’avenir de l’Ukraine res­semble à la situation qui existe en Ossétie du Sud (un État autoproclamé en 1992 dont le territoire est revendiqué par la Géorgie, ndlr). Les régions détenues par les séparatistes ukrainiens vont se décla­rer autonomes et remettre en cause l’in­tégralité territoriale du pays, sans pour autant passer sous le contrôle adminis­tratif de la Russie. Ce pays, cependant, va continuer à les soutenir militairement et économiquement. Cette région du Donbass va donc s’autoadministrer indé­pendamment des décisions prises à Kiev, avec le soutien de Moscou. Le conflit risque donc de demeurer latent.

Q D’autres pays qui appartenaient à l’ancienne Union soviétique pourraient-ils être menacés par les visées hégémo-niques de la Russie ?

R Non, je ne pense pas. L’intervention de la Russie en Crimée et en Ukraine n’était pas forcément planifiée. Il s’agis­sait surtout d’une réaction à un ensemble de situations, qui comprend aussi bien ce qui s’est passé sur la place Maïden à Kiev en 2013 que la fuite de l’ancien pré­sident Ianoukovitch (très lié au pouvoir russe, ndlr). On ignore encore quel contrôle la Russie exerce exactement sur les groupes séparatistes, qui ne consti­tuent pas un mouvement unifié. Outre la République populaire de Donetsk, il faut compter un autre État autoproclamé, celui de Lougansk. Il s’agit donc d’un conflit à multiples niveaux. Cependant, il est vrai, il y a quand même une répu­blique de l’ancienne union soviétique – dont on parle très peu – qui exprime ouvertement ses craintes à l’endroit de son voisin russe; il s’agit de la Moldavie, voisine de la Roumanie. Une partie de son territoire, la Transnistrie, est contrô­lée par des séparatistes soutenus par la Russie depuis les années 1990. L’un des scénarios catastrophe proposé par cer­tains, c’était que la Russie envahisse l’Ukraine et établisse un couloir jusqu’à Odessa pour rejoindre la frontière avec la Transnistrie à quelques centaines de kilomètres de là. Honnêtement, je pense que cela tient plus du fantasme que de la réalité, mais il reste que la Russie joue beaucoup avec les aspirations sépara­tistes de certains territoires ex­sovié­t iques pour garder un levier de négociation.

Propos recueillis par Pascale Guéricolas

sur l’Ukraine

Aurélie Campana

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Ils revisitent des matériaux recyclés, détournent la fonc­tion de la matière, découpent le métal, sculptent le bois, font de l’impression 3D. Les étudiants de la Faculté d’amé­nagement, d’architecture, d’art et de design ne man­quent pas de créativité. Pour s’en convaincre, il suffit de passer devant les vitrines des magasins Simons de Place Ste­Foy et du Vieux­Québec, où sont exposées leurs œu­

vres depuis le 19 fé vrier. Ces objets, qui n’ont rien à envier à ceux des plus grands desi­gners, ont été réalisés dans le cadre du 22e concours L’Objet. Même si la plupart ont une fonction utilitaire, ils se démarquent surtout pour leurs qualités esthétiques.

L’une des pièces qui attirent l’attention est une petite lampe baptisée Le nid. Cet objet insolite a été réalisé par Véronique Barras­Fugère à l’aide de 1800 épingles. « Les épingles sont un matériau très rigide, mais, en les assemblant, je me suis rendu compte que ça donnait une toile flexible. Au début, je ne savais pas trop quelle forme cela allait don­ner. C’est en modelant l’as­semblage que je suis arrivée à une forme qui me faisait pen­ser à un nid », raconte l’étu­diante à la maîtrise. S’inspirant de l’architecte suisse Peter Zumthor, elle a coréalisé une autre œuvre, Faire patte de velours, un tabouret dont les pattes ont été enveloppées… de velours.

Laurence Pagé St­Cyr et Marie Emmanuelle Auger ont, quant à elles, opté pour le bois et le métal pour faire une grande sculpture épurée. Surmontée d’une ampoule, l’œuvre remplit la fonction de lampe, mais, une fois accrochée au mur, elle peut aussi devenir une tablette lumineuse. « On voulait créer un objet qui a une utilité, tout en jouant avec la matière. Nous avons utilisé du métal, car c’est un matériau avec lequel on n’a pas souvent l’occasion de travailler », ex ­plique Laurence Pagé St­Cyr. La future architecte n’a pas hésité longuement avant de se lancer dans ce projet. « Depuis le début de mon baccalauréat, je participe chaque année à L’Objet. C’est une activité qui

crée de l’effervescence à l’École d’architecture et qui donne une belle visibilité aux créateurs. »

Après avoir été exposés dans les vitrines des magasins Simons, les objets seront pré­sentés sur la passerelle du Musée de la civilisation de Québec. Les intéressés pour­ront ensuite les acquérir lors d’un encan. Cette soirée­là, des prix seront attribués par un jury composé de professeurs, de commanditaires et de pro­fessionnels du design et de l’architecture. L’événement attire chaque fois quelque 1 000 curieux, dont plusieurs habitués qui n’hésitent pas à sortir leur porte­monnaie.

L’architecte et professeure Geneviève Vachon fait partie du lot. Celle qui, depuis les débuts, ne manque pas un encan, a accumulé au fil du temps une panoplie d’objets de toutes sortes. « J’en ai dans mon bureau, à la maison, au chalet. Je garnis joyeusement tous les endroits où je vis. Ce n’est pas par complaisance

pour nos étudiants; je suis heureuse de me procurer des objets de grande qualité qui sont à la fine pointe de la pen­sée en design. »

Cet encan permet, chaque année, d’amasser des fonds pour le bal des finissants et le vernissage des projets de fin d’études. L’événement, qui est entièrement géré par un co ­mité de bénévoles, bénéficie de l’aide de précieux partenai­res, dont la chaîne de quin­cailleries Richelieu. Pour sa part, l’Université met à la dis­position des participants plu­sieurs outils, dont un service de découpe numérique et d’impression 3D.

Les créations sont exposées dans les vitrines des magasins Simons jusqu’au 8 mars, puis au Musée de la civilisation du 9 au 16 mars. Quant à l’encan et à la remise des prix, ils se dérouleront le 13 mars.

Pour plus d’information, visi-tez le site objetulaval.com ou la page Facebook Objet.

Les étudiants en architecture proposent une trentaine de créations éclatées dans le cadre de l’activité annuelle de design L’Objetpar Matthieu Dessureault

Créativité sans borne

Même si la plupart des objets ont une fonction utilitaire, ils se démarquent surtout pour leurs qualités esthétiques

Scaphandre, de Laurence Pagé St-Cyr et Marie Emmanuelle Auger.

Sauve qui pneu, de Sarah Desaulniers, Laurie Lavallée et Geneviève Poirier.

Faire patte de velours, de Véronique Barras-Fugère et Catherine D’Amboise.

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Créativité sans borne

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Scaphandre, de Laurence Pagé St-Cyr et Marie Emmanuelle Auger. On m’appelle tricotine, de Laurie Lavallée. photos Gala Chauvette-Groulx

Chin’me, de Chloé Haguette, Caroline Roure et Mathilde Manière.

Le nid, de Véronique Barras-Fugère.

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10 scienceen bref

19e Forum provincial carrière en chimie Ce forum, organisé par les étudiants à la maî­trise en chimie, est l’occasion parfaite pour les étudiants des trois cycles universitaires d’en apprendre davantage sur les réalités du marché du travail, et ce, autant grâce aux conférences qu’aux kiosques tenus par une vingtaine d’em­ployeurs. Pour permettre le réseautage, une soirée vin et fromages clôturera l’événement. Cette année, le thème de la rencontre est « En résonance avec votre avenir ».

Vendredi 27 février, au pavillon Alphonse-Desjardins. Coût : 25 $. Pour en savoir plus sur les exposants et les conférenciers ainsi que pour vous inscrire : chm.ulaval.ca/forum

L’alimentation chez les aînésLe Comité d’entraide de l’Association des retraités de l’Université Laval (ARUL) sou­haite sensibiliser ses membres à l’importance d’une saine alimentation chez les aînés. Pour ce faire, il recevra, dans le cadre d’une cau­serie de l’ARUL, la professeure Simone Lemieux, de la Faculté des sciences de l’agri­culture et de l’alimentation. Celle­ci présen­tera une conférence intitulée « Alimentation saine : controverses, mythes et réalités ».

Mercredi 25 février, de 16 h à 17 h 30, au local 2320 du pavillon Alphonse-Desjardins. Jus et café seront servis. Réservation néces-saire : 418 656-5508 ou [email protected]

Vivez une excursion en traîneau à chiensVous aimeriez conduire votre propre traîneau à chiens ? Inscrivez­vous à l’activité offerte par l’une ou l’autre de ces associations. Le Bureau de la vie étudiante et le Club des di plômés organisent tous deux une sortie au Chenil La Poursuite, situé à Saint­Nicolas. Ce chenil possède 250 magnifiques chiens (huskys et malamutes) ainsi que de superbes pistes pour le traîneau entièrement boisées.

Pour les diplômés : samedi 28 février. Inscription avant le 21 février. Pour tous les détails : adul.ulaval.ca/cms/site/adul/accueil/evenements/traineauachiens.

Pour les étudiants : samedi 14 mars. Inscription avant le 9 mars. Pour tous les détails : bve.ulaval.ca/fileadmin/bve/documents/Accompagnement_ee/PDF_ activites_14-15/Chien_traineau_2015.pdf

Chez les techniciens ambulanciers, 79 % des hommes et 37 % des femmes affichent un surpoids. De plus, 15 % sont des fumeurs réguliers.

Neuf techniciens ambulanciers sur dix sont à risque de développer des maladies cardiovasculaires, révèle une étude réa­lisée par des chercheurs de la Faculté de médecine et de la Faculté de pharmacie de l’Université Laval. Les facteurs de risque qui planent sur les techniciens ambulanciers relèvent de choix person­nels touchant leurs habitudes de vie, mais également du stress généré par leur emploi, suggère cette recherche publiée dans la revue International Archives of Occupational and Environmental Health.

Les chercheurs ont recruté 295 tech­niciens ambulanciers, de toutes les régions du Québec, qui ont accepté de répondre à 44 questions liées à leur tra­vail et à leur vie personnelle. L’analyse de leurs réponses indique que 98 % des hommes et 89 % des femmes présentent au moins un facteur de risque de maladie cardiovasculaire.

L’embonpoint (indice de masse corpo­relle > 25) est l’un des facteurs de risque les plus courants chez les techniciens ambulanciers : il touche 79 % des hommes et 37 % des femmes. La préva­lence du problème augmente en fonc­tion du nombre d’années de service, peu importe le sexe. Ainsi, le pourcentage d’hommes affichant un surplus de poids passe de 36 % chez ceux ayant moins de 10 ans de service à 90 % chez ceux qui ont plus de 20 ans d’ancienneté. La prise de poids au fil des ans serait plus impor­tante chez les techniciens ambulanciers que dans les autres corps d’emploi ou que dans la population du Québec. Le

stress au travail pourrait être lié au taux élevé d’embonpoint dans ce groupe de travailleurs étant donné qu’il stimule l’appétit et peut entraîner une désinhibi­tion alimentaire.

D’ailleurs, 90 % des répondants esti­ment que leur travail les soumet à un stress important. La principale source de stress proviendrait de la charge de tra­vail et du déséquilibre entre les efforts déployés et la valorisation de leur tra­vail. « Ce déséquilibre est le résultat d’une interaction entre les efforts extrin­sèques, par exemple les responsabilités au travail et la contrainte de faire des heures supplémentaires, et la reconnais­sance du technicien ambulancier para­médic pour son travail, notamment le respect et l’estime en fonction de son investissement ainsi que la rémunéra­tion. Dans leur cas, ce sont les efforts extrinsèques excessifs qui provoquent le débalancement et non le manque de reconnaissance », précise le responsable de l’étude, Philippe Corbeil.

Enfin, les chercheurs ont noté que le nombre de facteurs de risque cardio­vasculaire augmente en fonction du nombre d’années de service. Le pour­centage de techniciens ambulanciers masculins ayant au moins deux facteurs de risque est de 19 % chez ceux qui sont en emploi depuis 9 ans ou moins et de 39 % chez ceux qui ont plus de 20 ans d’expérience.

Les habitudes personnelles et les carac­téristiques du travail semblent donc s’unir pour créer un environnement néfaste pour la santé cardiovasculaire des

Les habitudes de vie et le stress au travail placent les techniciens ambulanciers dans la ligne de tir des maladies cardiovasculairespar Jean Hamann

Des cordonniers mal chaussés ?

techniciens ambulanciers. Pour changer les choses, Philippe Corbeil propose d’in­tervenir sur deux plans. D’abord, sur le plan individuel, il serait souhaitable d’instaurer des programmes de sensibili­sation aux bonnes habitudes de vie. Pour ce qui est de l’environnement de travail, le professeur suggère de travailler de concert avec tous les acteurs d’un milieu donné pour identifier des pistes d’action concrètes. « Cela pourrait se traduire par une diminution des efforts extrinsèques, en ajustant la charge de travail et les horaires, par exemple. On pourrait aussi améliorer le soutien social en aména­geant du temps et des espaces d’échanges pour ventiler, maintenir un haut niveau de reconnaissance et de latitude déci­sionnelle, ajuster les salaires ou améliorer les relations interprofessionnelles. »

L’étude publiée dans l’International Arch ive s o f Occupat iona l and Environmental Health est signée par Sandr ine Hegg­Deloye , Patr ice Brassard, Jérôme Prairie, Dominique Larouche, Angelo Tremblay et Philippe Corbeil, du Département de kinésio­logie, Nathalie Jauvin, du Département de réadaptation, et Paul Poirier, de la Faculté de pharmacie.

Le nombre de facteurs de risque cardiovasculaire augmente en fonction du nombre d’années de service

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11artsen bref

Univers à l’échelle microscopiqueLa Galerie des arts visuels présente l’instal­lation interactive Micro Events, du duo d’ar­tistes Britt Hatzius (Royaume­Uni) et Tom Kok (Pays­Bas). Cette œuvre se présente comme un ensemble de petites stations d’ob­servation. Le visiteur est invité à s’asseoir et à admirer des dispositifs mécaniques et ciné­tiques à l’aide d’un microscope. Chaque sta­tion propose ainsi une ambiance poétique qui lui est propre. L’exposition est présentée en collaboration avec le Mois Multi. photo Micro Events

Jusqu’au 22 mars, au 295, boulevard Charest Est, local 404. L’entrée est libre. Les heures d’ouverture sont de 12 h à 17 h, du mercredi au dimanche.

Revisiter le documentaireJeremy Peter Allen, chargé de cours en cinéma, et Martin Bureau, étudiant à la maî­trise interdisciplinaire en art, ont réalisé cha­cun un court­métrage dans le cadre du projet collectif Le projet 5 courts. Cette initiative de l’ONF, à laquelle a participé la coopérative de cinéma indépendant Spira, visait à revisiter le genre documentaire. Pour son film À la plage, Jeremy Peter Allen a recueilli le témoignage de grands brûlés qui profitent des plaisirs de la plage en famille. Avec L’enfer marche au gaz !, Martin Bureau nous plonge, pour sa part, dans le chaos de l’autodrome de Saint­Félicien. Voyez ces films avant qu’ils ne s’en­volent pour les festivals internationaux !

Le 26 février, à 17 h 30 et à 19 h 30, au Musée de la civilisation. La projection aura lieu en présence des cinéastes et des productrices. L’entrée est libre. Aucune réservation nécessaire.

De nombreux solistes au programmeL’Ensemble vent et percussion de Québec présentera samedi et dimanche un concert intitulé Solo ! Cet événement sera l’occasion d’apprécier la virtuosité de plusieurs musi­ciens invités. Le violoncelliste Daniel Finzi interprètera la pièce Casanova de Johan de Meij. Les clarinettistes Stéphane Fontaine et Marie­Julie Chagnon présenteront une œuvre de Mendelssohn. Jean­Sébastien Bernier exé­cutera à la flûte le concerto de Mike Mower. Sans oublier le Quintette de cuivres de la Musique du Royal 22e Régiment, qui se join­dra aux 55 musiciens de l’Ensemble pour in ­terpréter Shadowcatcher, du compositeur Eric Ewazen. L’animation sera assurée par le comédien Martin Lebrun.

21 février, à 20 h, et 22 février, à 14 h, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. Les billets sont en vente à l’adresse evpq.qc.ca et à la porte le soir de l’événement.

François-Olivier Salvaille-Millette et Aaron Liu-Rosenbaum préparent chacun une œuvre sonore, qui sera diffusée à travers 26 haut-parleurs. photo Marc Robitaille

Diplômé d’une maîtrise en composition, Patrick Giguère est directeur artistique de l’organisme E27, en plus de diriger l’Ensemble Lunatik.

Une rencontre unique avec des œuvres sonores com­plexes, c’est ce qui attend le public de FréQuenCes, un concert de musique acous­matique qui se tiendra le 27 fé vrier au LANTISS. Des compositions de Robert Normandeau, Aaron Liu­Rosenbaum, François­Olivier Salvaille­Millette, Guillaume Côté et Martin Bédard seront diffusées à travers 26 haut­parleurs, disposés çà et là dans la pénombre. Le direc­teur artistique d’E27, Patrick Giguère, promet une expé­rience à la fois « englobante et décoiffante ». « Ce sera, dit­il, comme dans un manège, avec de la musique qui provient d’un peu partout. Il n’y aura pas d’interprètes à regarder, ce qui permettra de se con­centrer sur les sons. »

E27, anciennement nommé Erreur de type 27, est un or ­ganisme de production de concerts de musiques nou­velles qui roule sa bosse depuis quinze ans. Afin de marquer cet anniversaire, il présente une série d’événe­ments mettant à l’honneur des compositeurs de Québec. Pour Patrick Giguère, di ­plômé en 2013 d’une maîtrise en composition, i l était important d’offrir un concert

de musique acousmatique sur le campus. « L’Université Laval est en partie respon­sable de l’effervescence de la musique contemporaine que l’on voit depuis quelques an ­nées, avec la création de nou­veaux studios et l’embauche de professeurs spécialisés. Ce concert vient souligner le dynamisme qui règne à la Faculté de musique », dit le directeur artistique, joint en Angleterre où il poursuit ses études doctorales.

Chaque artiste a eu carte blanche pour composer et mixer une œuvre à partir de sons, qu’ils soient enregistrés ou fabriqués. Professeur en technologies musicales et directeur du certificat en réa­lisation audionumérique, Aaron Liu­Rosenbaum s’en est donné à cœur joie. Il a passé plusieurs heures avec un enregistreur, en quête de sons pour son œuvre encore en chantier au moment d’écrire ces lignes. « J’ai capté toutes sortes de sons de machines, mais je ne veux pas révéler quelles machines. Je vais transformer ces bruits pour créer une sonorité élec­tronique », explique­t­il.

De son côté, François­Olivier Salvaille­Millette, étudiant à la maîtrise en

composition, a opté pour des sons synthétiques, qu’il tri­ture à l’aide de son ordina­teur. Le jeune compositeur, qui se spécialise en électro­acoustique, espère ainsi rem­plir chaque recoin de la salle grâce à une grande fresque sonore. « L’un des princi­paux enjeux de ma pièce, c’est comment le son sera transporté dans l’espace. Je cherche à faire une œuvre qui possède un discours spatial. La hauteur et le timbre des notes sont importants, mais je veux mettre l’accent sur l’as­pect de la spatialisation. »

À l’entendre parler de sa démarche, l’étudiant n’aura probablement aucun mal à transmettre sa passion de la musique acousmatique. Le concert, qui sera précédé d ’une causer ie avec les artistes, sera l’occasion pour

plusieurs de découvrir cet art qui n’a rien d’hermétique. « Pas besoin de connaître ou de comprendre quoi que ce soit pour apprécier ce type de concert, tient à préciser Patrick Giguère. La musique acousmatique, c’est une expé­rience très directe et sensuelle, qui ne passe pas par le mental, mais plutôt par les sens. Tout le monde est bienvenu. »

Le vendredi 27 février, à 20 h, au local 3655 du pavillon Louis-Jacques-Casault. La discussion avec les artistes aura lieu à 19 h. Pour réserver sa place : 418 524-7553, poste 3. Des billets seront en vente à la porte au coût de 15 $ (10$ pour les 30 ans et moins). Pour suivre les ac tivités de l’organisme E27 : erreurdetype27.com

Expérience sonore immersive

L’organisme E27 souligne son 15e anniversaire avec un concert de musique acousmatique réunissant cinq compositeurs, dont un professeur et un étudiant de la Faculté de musiquepar Matthieu Dessureault

«L’Université est en partie responsable de l’effervescence de la musique contemporaine que l’on voit depuis quelques années, avec la création de nouveaux studios et l’embauche de professeurs spécialisés

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en bref

Seize professeurs honorésLe 13 février, quinze professeurs de la Faculté des sciences de l’administration ont reçu une Médaille de la recherche. Parmi eux figurent quatre professeurs adjoints, ce qui confirme le dynamisme des jeunes chercheurs de la Faculté. Un nouveau prix Hermès d’excellence en relations avec la collectivité a été remis à Maurice Gosselin, professeur et directeur de l’École de comptabilité, en reconnaissance de son leadership auprès de la collectivité et de ses activités de transfert auprès des praticiens. Le professeur Riadh Ladhari, directeur du Département de marketing, a mérité, quant à lui, le prix Hermès d’excellence en enseigne­ment pour son apport exceptionnel, notam­ment pour l’innovation pédagogique et l’enca­drement des étudiants. Finalement, Pascal Paillé, professeur au Département de manage­ment, s’est vu décerner le prix Hermès d’excel­lence en recherche pour l’ampleur et la qualité de ses publications.

Pour plus d’info : bit.ly/1EkT0At

Une révolution pacifique et féminineLa conférence « Féminisme et culture de la paix », présentée dans le cadre des Midis­recherche de la Chaire Claire­Bonenfant, s’in­téressera aux apports et aux défis d’un fémi­nisme pluriel et diversifié pour favoriser le mouvement vers un monde plus juste et soli­daire. La conférencière invitée, Guitté Hartog, fera le point sur les projets alternatifs menés par des féministes un peu partout dans le monde. Ces femmes, conscientes des diverses formes de discrimination et de violence qui oppriment leurs semblables, proposent une révolution pacifique dans toutes les sphères des relations, des plus intimes aux plus politiques.

Jeudi 26 février, de 12 h à 13 h 30, au local 1475 du pavillon Charles-De Koninck. Entrée libre. Pour information : [email protected] ou 418 656-2922

Du ski de fond au PEPS !Dans l’optique de promouvoir l’adoption de saines habitudes de vie, le PEPS rend accessible aux adeptes de ski de fond (style classique et pas de patins) la piste extérieure d’athlétisme de 400 m du stade TELUS­Université Laval. La piste est ouverte à tous, gratuitement, 7 jours sur 7, entre 7 h et 21 h. En soirée, les skieurs pourront profiter d’un système d’éclairage entre 18 h et 21 h, du lundi au jeudi inclusivement.

Pour plus d’information : peps.ulaval.ca

La skieuse Ève Routhier a raflé la médaille de bronze en slalom lors des Universiades d’hiver, qui se tenaient à Grenade, en Espagne, du 4 au 14 février. En plus d’être la première étudiante­athlète

du Rouge et Or à réussir cet exploit, elle est la troisième Canadienne de l’histoire des Universiades à remporter une médaille lors des épreuves de ski alpin, après Josée Lacasse en 1991 (or au slalom) et Lisa

Richardson en 1972 (or en descente). Ex­porte­couleurs de l’équipe nationale, la native de Sherbrooke fait par­tie des recrues du programme de ski de l’Université Laval. photo Jean-Baptiste Benavant

Le 15 janvier dernier, Le Fil avait consacré un article à son sujet, peu avant son départ pour les Universiades. On peut le consulter à l’adresse sui-vante : bit.ly/1zo7Nqs

Rouge et Or: une page d’histoire tournée

Qu’est-ce qu’un bilan carbone ?

Un bilan carbone, aussi appelé bilan des émis­sions de gaz à effet de serre (GES), est un outil de comptabilisation. Il peut être fait pour un produit, une personne ou une organisation. Pour compta­biliser tous les GES émis par l’Université Laval, par exemple, nos experts se réfèrent à des métho­dologies internationalement reconnues telles que le GHG Protocol et l’ISO 14064­1 afin d’obtenir une meilleure comparaison. Dans un bilan car­bone, les émissions de GES sont divisées en trois catégories : les émissions directes (catégories 1 et 2) et les émissions indirectes (catégorie 3). L’Université est responsable de ses émissions directes telles que le chauffage puisqu’elles découlent de choix opérationnels. Les émissions indirectes découlent, quant à elles, de choix de tierces personnes qui fréquentent l’établissement, comme le choix du moyen de transport utilisé quotidiennement pour se rendre au campus.

Curieux d’en savoir plus ? Visitez le ulaval.ca/jecompense

ÉVOLUTION DES ÉMISSIONS DIRECTES DE GAZ À EFFET DE SERRE(catégories 1 et 2) À L’UNIVERSITÉ LAVAL

Équivalent t CO2 g C02/m2/ETP

ETP : Équivalent employés et étudiants à temps plein

0

0,5

1

1,5

240

35

30

25

20

10

15

5

0

36 127

(1,87)

2000

32 055

(1,49)

2006

31 577

(1,46)

2007

22 711

(0,92)

2010

22 492

2013

(0,82)

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le fil | le 19 février 2015 technologies 13

Jean­François La londe observe minutieusement le ciel, et ce n’est pas parce qu’il a la tête dans les nuages. Professeur au Département de génie électrique et de génie informatique, il se spécialise en intégration d’objets vir­tuels 3D dans un environne­ment réel. Depuis qu’il est en poste, soit un an et demi, il a pris avec ses étudiants plus de 10 000 photos du ciel, dont plusieurs à partir du toit du pavillon Adrien­Pouliot. Ces clichés leur permettent de mieux comprendre la compo­sition de la lumière naturelle. « Insérer un objet virtuel dans une image existante, c’est relativement facile. Le défi, c’est de simuler l’éclairage de cet objet. Il faut calculer non seulement l’intensité et la position du soleil, mais aussi la couleur du ciel, la présence de nuages et plusieurs autres paramètres », explique­t­il.

L’intégration d’objets vir­tuels 3D dans une image permet, par exemple, de pré­visualiser le résultat de tra­vaux d’architecture. Elle est aussi utilisée dans le monde des effets spéciaux, pour réaliser des films ou des jeux vidéo. L’équipe de Jean­François Lalonde tente de

trouver des façons de mieux éclairer ces objets virtuels. Dernièrement, le professeur a participé à un important projet de recherche financé par Disney Research, un laboratoire associé à The Wal t Disney Company. L’équipe de chercheurs est parvenue à concevoir un algorithme permettant d’éta­blir la position du soleil et les conditions climatiques qui prévalaient au moment où une photo a été prise. Un logiciel propose alors un éclairage adapté pour y insé­rer un objet, ce qui lui donne un rendu plus réaliste. « On peut désormais mêler des éléments virtuels à un dé ­cor réel en obtenant des conditions d’éclairage qui sont très près de la réalité », se réjouit Jean­François Lalonde, qui a mené ce pro­jet avec Iain Matthews, cher­cheur principal chez Disney Research.

Les recherches se poursui­vent maintenant avec des étudiants de la Faculté des sciences et de génie. Marc­André Gardner, inscrit au doctorat en génie électrique, travaille à la conception d’un logiciel permettant de créer des ciels virtuels. Pour cela, il

comptabilise une pléthore de données informatiques sur les différents types d’éclai­rage possibles, captées grâce à des caméras 360 degrés posées sur le toit du pavillon. Ses recherches sont reliées de près à celles du doctorant Yannick Hold­Geoffroy, qui étudie les effets de l’éclai­rage du soleil. « On essaie

de trouver quels sont les paramètres qui font que tel ciel va donner tel type d’éclairage et gé nérer tel type d’ombrage sur une sculpture ou un bâtiment. D’emblée, ça semble évident; nos yeux captent cette information et la relaient de façon instan­tanée à notre cerveau. Mais demander à un ordinateur de caractériser un ciel et de générer une action en fonc­tion de ces données, c’est beaucoup plus compliqué », révèle ce dernier.

Leurs recherches pour­raient déboucher sur des applications dans plusieurs doma ines . D i f f é r en te s compagnies, dont Frima et Algolux, suivent de près ces travaux. Ceux­ci mettent à contribution une équipe mul­tidisciplinaire composée de stagiaires et d’auxiliaires de recherche. Jean­François Lalonde est d’ailleurs en période de recrutement pour agrandir son réseau de colla­borateurs. « J’ai encore de la place, les gens intéressés n’ont qu’à me contacter ! », dit­il, enthousiaste.

Pour plus d’information sur les travaux de recherche et les cours offerts par Jean-François Lalonde : vision.gel.ulaval.ca/~jflalonde

Après avoir participé à un projet de recherche de Disney Research sur l’éclairage d’objets virtuels 3D, le professeur Jean-François Lalonde poursuit les travaux avec ses étudiants par Matthieu Dessureault

Jean-François Lalonde a pris avec ses étudiants plus de 10 000 photos du ciel, dont plusieurs à partir du toit du pavillon Adrien-Pouliot

Pousser les limites de la création 3D

À l’aide d’un logiciel spécialisé et de caméras Canon 5D Mark III, l’équipe capte une série de données qui lui permettent d’analyser les effets de la lumière naturelle sur un bâtiment ou une sculpture. L’objectif : développer des technologies permettant de mieux éclairer des objets virtuels 3D.

Le professeur Jean-François Lalonde (à gauche) et le stagiaire Mathieu Garon, étudiant au baccalauréat en génie informatique.

Qu’est-ce qu’un bilan carbone ?

Les photos prises par les étudiants permettront de créer une cartographie assez complète des ciels qu’il est possible de voir.

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Du 30 janvier au 3 février étaient réunis, à l’Univer­sité de Birmingham, en Angleterre, une centaine d’étudiants universitaires provenant de quelques pays, dont la France et la Grande­Bretagne. Ils étaient là pour une expérience bien par­ticulière : participer à la Simulation de la Ligue des États arabes. Une douzaine d’étudiants et d’étudiantes de l’Université Laval en fai­saient partie.

Les participants étaient répartis dans des groupes qui reconstituaient, à l’identique, le conseil des ministres d’un pays en particulier. L’Irak, l’Arabie saoudite, la Syrie ainsi que la Russie étaient au nombre des pays représen­tés. Tous les échanges se déroulaient en anglais.

L’Université Laval était représentée par six étu­diants à la maîtrise, six autres au baccalauréat et un

au certificat. Ces étudiants sont rattachés à des domaines d’études variés : relations in ­ternationales, affaires publi­ques ou science politique. « La majorité des partici­pants avaient au moins une expérience de simulation internationale, souligne Samuel C. Fleury, chef de la délégation de l’Université et étudiant à la maîtrise en com­merce international et inves­tissement. Pour ma part, j’avais participé aux simu­lations des Nations Unies à New York et à Buenos Aires en 2011 et 2012. »

L’expérience de ces étu­diants a été couronnée de succès. La délégation de l ’Université Laval a, en ef fet, raflé les grands hon­neurs en remportant quatre prix honorifiques (le Best Delegate Award ainsi que le Francis J. Underwood Award à trois reprises) et en se clas­sant, par conséquent, au pre­

mier rang de la Simulation.Il faut dire que le chef de la

délégation UL et ses coéqui­piers se sont préparés de façon très rigoureuse pendant six mois. Chaque semaine, les rencontres hebdomadaires visaient à mettre en applica­tion les principes de la négo­ciation, à échanger sur l’actua­lité relative aux pays arabes du Moyen­Orient et de l’Afrique du Nord ou, encore, à prati­quer le rôle de diplomate au moyen de mini­simulations.

« Cette activité parascolaire est très exigeante, affirme le chef de la délégation. Elle nous fait sortir de notre zone de confort. C’est une épreuve dif­ficile. Une décision d’un pays entraînait la réaction d’un autre pays. Tout ce qui est pos­sible dans la vraie vie était pos­sible là­bas. Par exemple, on pouvait simuler une confé­rence téléphonique entre deux ministres de pays différents. »

Samuel C. Fleury a incarné le ministre des Finances de l’Irak durant toute la durée de la Simulation. Son rôle consistait à assurer la stabilité financière pour les investissements inter­nationaux. Comme les autres participants, il a été amené à se

mesurer à la gestion de crise à répétition. « Dès les trois pre­mières heures, rappelle­t­il, le cabinet irakien a dû gérer une dizaine de crises. À un moment donné, j’ai eu le sentiment que nous perdions le contrôle. Personne n’était prêt à ça. On tentait de régler un dossier, un autre survenait. »

Cela dit, la toute première crise, le cabinet irakien s’y attendait. Il s’agissait de l’avancée du groupe armé État islamique sur Bagdad, la capi­tale. Une des décisions a été de

déplacer le cabinet dans une autre ville. Le conseil des mi ­nistres a également demandé à l’Arabie saoudite d’intervenir pour protéger les réfugiés dans le sud du pays.

Selon le chef de la délégation UL, les participants incar­naient assez bien leur person­nage. Il a remarqué qu’en situation de crise, les individus étaient très critiques et moins portés sur la collaboration. « La manière de travailler avec les autres est cruciale, dit­il. Cela prend du vrai leadership

pour prendre une décision, et ce leadership, je l’ai vu chez des étudiants de l’Université Laval. Ils mettaient l’accent sur la recherche de solutions plutôt que celle de problèmes. Cette attitude a probablement contribué au succès de cer­tains conseils de ministres. »

Les participants étaient donc amenés à défendre sans cesse leurs points de vue, mais, sur­tout, à trouver rapidement des solutions réalistes. Car après tout, une simulation, ce n’est jamais bien loin de la réalité !

Friands d’info, les Québécois ?Une étude de l’Université révèle que 85 % des Québécois francophones s’informent au quotidien à partir de la télé, comparativement à 55 % des Américainspar Brigitte Trudel« Je ne m’attendais pas à de tels résultats, s’étonne Daniel Giroux, secrétaire général du Centre d’études sur les médias (CEM) et chargé de cours au Département d’informa­tion et de communication. On pourrait croire qu’avec de grands réseaux comme NBC et ABC, l’habitude de s’informer, du moins télé­visuelle, serait bien ancrée dans la culture américaine. Et pourtant… »

Les données, recueillies à partir de l’étude du CEM et d’une étude américaine menée par le Pew Research Center, vont comme suit : interrogés sur leurs comportements au regard de l’information, 85 % des Québécois franco­phones regardent des journaux télévisés ou des chaînes d’information continue, 66 % consultent des sites Web, 61 % écoutent la radio et 57 % lisent des quotidiens payants dans leur version papier. Aux États­Unis, la proportion de gens qui s’informent grâce à ces mêmes médias est de 55 % pour la télé, 33 % pour le Web, 29 % pour la radio et 23 % pour les journaux. « C’est très important comme différence », note Daniel Giroux, qui précise que la notion d’information visée par l’étude était assez large et incluait les nouvelles, l’ana­lyse de l’actualité, les émissions d’affaires publiques et le contenu scientifique.

Mais comment expliquer un tel écart ? Le pro­fesseur avance quelques intuitions : d’abord, le Québec est une société plus homogène. Les citoyens se sentent peut­être plus concernés par les questions qui touchent leur milieu, leur communauté. Ensuite, l’intérêt des Québécois pour la politique est plus marqué. « Le taux de participation électorale est plus élevé ici qu’aux États­Unis, remarque le secrétaire général du

CEM. Puisqu’il y a plus de partis ici, les citoyens ont peut­être le sentiment d’une plus grande influence sur les prises de décisions ». Enfin, suggère le chercheur, les poches de pauvreté sont moins étendues au Québec qu’aux États­Unis. « Or, avoir les moyens d’acquérir des outils d’information influence la capacité de s’informer. »

Autre constat tiré de cette étude : sur l’en­semble du temps qu’ils mettent à s’informer selon différents modes, les Québécois en consacrent 20 % aux quotidiens imprimés, alors que cette part chute à 12 % aux États­Unis. Pourtant, les données sont égales en ce qui concerne la télé et elles se rapprochent davantage pour le Web et la radio. Pourquoi ce choix plus marqué pour les quotidiens impri­més chez nous ? Daniel Giroux l’associe à l’offre importante qui caractérise le marché québécois. « Aucune ville américaine de la taille de la ville de Québec ne compte deux quoti­diens comme c’est le cas ici. Même chose pour Montréal. La plupart des métropoles se contentent d’un ou deux journaux, alors que la nôtre en totalise quatre payants plus deux gra­tuits. Bref, les médias d’ici seraient plus fré­quentés parce qu’avec une plus grande offre, on rejoint plus de gens. »

À l’heure où l’on s’inquiète des répercussions de la révolution technologique sur la survie des médias, les données recueillies par le CEM sont­elles encourageantes ? Oui, mais avec des bémols, précise son secrétaire général. « Dans le cas de la presse écrite, plus de lecteurs au Québec se traduit sans doute par davantage de ressources. D’ailleurs, malgré les fermetures

des dernières années, la situation est moins pénible ici qu’aux États­Unis. Cela dit, une variété de plateformes a pour effet de répartir les revenus publicitaires disponibles. Dans un marché circonscrit comme le Québec, le défi pour les médias d’attirer les annonceurs s’en trouve multiplié. »

De plus, aussi prometteurs soient­ils, Daniel Giroux rappelle que ces résultats ne doivent pas faire perdre de vue deux enjeux majeurs qui dessinent l’avenir des médias d’informa­tion. Le premier : la concurrence de plus en plus élevée que représentent la mobilité et Internet pour les médias traditionnels, surtout la télé. « Pour y faire face, la production télévi­suelle a progressé sur Internet. Elle doit néces­sairement poursuivre dans cette voie. » Le second enjeu : la nette baisse d’intérêt des moins de 30 ans pour l’information, comme pour la chose politique d’ailleurs. « La ten­dance se reflète tant ici qu’aux États­Unis, et ce, même si les jeunes sont de grands utilisa­teurs des plateformes Web et des nouveaux médias », constate le chercheur.

Existe­t­il des moyens de donner à cette géné­ration le goût de s’informer ? Selon le profes­seur, une initiative comme La Presse + constitue une avancée majeure dans cette direction. « Il faut dynamiser l’information, note­t­il, la rendre plus attrayante. Les médias, nouveaux comme traditionnels, doivent demeurer actifs sur les réseaux sociaux en y relayant de l’infor­mation en direct. Il faut tenir compte de l’inter­action avec le public. Aucun support ne peut y échapper s’il souhaite gagner et fidéliser les nouveaux auditoires. »

Premiers à BirminghamLa délégation de l’Université s’impose à la Simulation de la Ligue des États arabespar Yvon Larose

La délégation de l’Université Laval à l’Université de Birmingham. Marc-Olivier Cantin, à l’avant-plan au centre, incarnait le premier ministre irakien et a reçu un Francis J. Underwood Award pour la qualité de son travail. photo Mihai Rusu

Les participants étaient amenés à défendre sans cesse leurs points de vue, mais, surtout, à trouver rapidement des solutions réalistes

Selon l’étude, 85 % des Québécois franco phones regardent des journaux télévisés ou des chaînes d’information continue, 66 % consultent des sites Web, 61 % écoutent la radio et 57 % lisent des quotidiens payant dans leur version papier.

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15le fil | le 19 février 2015 sports

en bref

Volleyball : en finale ! Nos deux équipes de volleyball Rouge et Or auront la chance de défendre leur titre de cham­pions provinciaux acquis en 2014. En finale, elles ont toutes deux rendez­vous avec les Carabins. Plusieurs duels seront donc présentés au PEPS ce weekend. D’abord, vendredi soir, à 19 h, l’équipe masculine amorcera sa quête d’un 10e titre consécutif du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ). Puis, le lendemain, c’est un programme double qui sera au menu. Les femmes, qui auront joué la veille à Montréal, seront sur le terrain dès 18 h, puis les hommes feront de même à 20 h. Si nécessaire, le troi­sième match de la finale des hommes sera dis­puté au PEPS dimanche à 13 h.

Pour plus d’information: rougeetor.ulaval.ca. Pour acheter vos billets, composez le 418 656-PEPS.

Huit clubs d’arts martiaux sous un même toitSaviez­vous que parmi les infrastructures exceptionnelles du PEPS se trouve un dojo permettant la pratique d’arts martiaux ? Eh oui, depuis plus de 20 ans, le PEPS accueille sous un même toit huit styles d’arts martiaux : l’aïkido, l’iaïdo, le jiu­jitsu, le judo, le karaté shotokan, le kendo, le kung­fu et le taï­chi. La formule proposée est celle des clubs, une formule qui permet l’inscription en tout temps et pour des périodes allant de 1 à 6 mois. Les niveaux débutant, intermédiaire et avancé sont offerts dans la plupart des clubs.

Pour en savoir plus sur ces activités, consultez la section « Cours / arts martiaux » sur le site peps.ulaval.ca.

Vendredi 20 févrierVolleyball M | MontréalPEPS | 19 h – Finale RSEQ

Samedi 21 févrierVolleyball | MontréalPEPS | 18 h (f), 20 h (m) – Finale RSEQ

Dimanche 22 févrierVolleyball M | MontréalPEPS | 13 h – Finale RSEQ (si nécessaire)Soccer M | UQAM Stade TELUS­UL | 15 h 30

Dimanche 1er marsSoccer | ConcordiaStade TELUS­Université Laval | 13 h 30 (f), 15 h 30 (m)

Campus dynamique

Le gardien Étienne Bonneville tentera d’arrêter la puissante attaque des Citadins de l’UQAM, qui se mesureront à la formation masculine de soccer Rouge et Or, ce dimanche, à 15 h 30, au stade TELUS-Université Laval. Les Citadins trônent en tête de la ligue de soccer intérieur du RSEQ, ayant marqué 16 buts en quatre matchs seulement. photo Stéphane Gaudreau

Que vous soyez un habitué ou non du yoga, vous êtes le bienvenu à cet événement incontournable à Québec. Vous aurez certainement du plaisir à participer à cette séance de yoga en mouve­ment (Vinyasa Flow), adap­tée à tous, et animée par la dynamique Sandra Tremblay, gérante du programme de yoga au PEPS, qui, pour l’occasion, sera accompa­gnée de deux autres interve­nantes. Seul ou entre amis, vous vous amuserez, tout en vivant des moments de

UniYoga au PEPSPour une deuxième année consécutive, l’amphithéâtre-gymnase du PEPS sera l’hôte, le 18 mars, de l’UniYoga par Julie Turgeon

détente, de dépassement et de concentration !

L’an dernier, les organi­sateurs de l’UniYoga ont accueilli près de 150 partici­pants provenant du campus et de la communauté du yoga de la région de Québec. Cette année, leur objectif est d’at­tirer 300 participants.

Cette activité a vu le jour grâce à Mon équilibre UL, un programme conçu spéciale­ment pour promouvoir les saines habitudes de vie auprès des membres de la commu­nauté universitaire en vue

d’améliorer leur santé globale. Et l ’object i f premier de l’UniYoga ? Faire bouger les gens dans un cadre ludique tout en recueillant des fonds pour une bonne cause. L’an dernier, la Table du pain s’est vu remettre près de 1 000 $ en argent. Cette année, l’Associa­tion de parents étudiant ou travaillant sur le campus de l’Université Laval (APÉTUL) pourra bénéficier des profits de l’événement. Il est impor­tant de souligner que tous les intervenants sont bénévoles pour cette occasion.

Les portes de l’amphithéâtre-gymnase ouvriront dès 17 h afin d’accueillir les premiers participants, qui auront droit à quelques démonstra-tions de gymnastiques pro-posées par le Club de cheer-leading Rouge et Or. Le début de la séance est prévu à 17 h 30. Les participants sont invités à apporter leur tapis de yoga personnel. Quelques tapis se ront aussi disponibles sur place. Les billets seront disponibles pour la vente en ligne à par-tir du lundi 23 février, à 12 h. Des billets seront également disponi bles à la réception principale du PEPS. S’il reste des billets le soir de l’événe-ment, les gens pourront s’en procurer sur place, en argent comptant seulement.

Cette activité a vu le jour grâce à Mon équilibre UL, un programme conçu pour promouvoir les saines habitudes de vie auprès de la communauté universitaire

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16 au fil de la semaine

Qui est le sphinx ?

Dans la mythologie grecque, le sphinx – créature mi­femme mi­chat portant des ailes – ravageait les champs et terrorisait les populations. Selon la lé gende, elle déclara aux hommes qu’elle consen­tirait à quitter leur région si l’un d’eux résolvait son énigme, ce que réussit Œdipe. De la Renaissance à aujourd’hui, cette figure a fasciné bien des intellec­tuels, qui ont tenté d’ex­pliquer sa nature et sa fonc­tion. Toutefois, selon Thierry Petit, professeur d’archéolo­gie à l’Université Laval, le sphinx a généralement échappé à toutes les tenta­tives d’explication. Dans une conférence, il s’appliquera à montrer que la clé du mys­tère réside peut­être dans les antécédents orientaux de la fi gure, notamment chez les Chérubins des textes bibliques.

Jeudi 19 février, à 17 h 30, à la Délégation Wallonie-Bruxelles, 43, rue De Buade, bureau 520. Gratuit et ouvert à tous. Inscription : 418 692-4148 ou [email protected]

L’architecture au fil de l’eau

Pierre Thibault, professeur à l’École d’architecture, et son équipe ont quitté leur atelier, le temps d’un été, pour explorer les berges du Saint­Laurent. Ils ont construit une simple struc­ture de bois, qu’ils ont remaniée au gré de leurs intuitions, pour se déplacer et habiter autrement les abords du fleuve. Les pay­sages qu’ils ont contemplés au cours de leur périple les ont amené vers un nou­veau processus créatif. Ce projet éphémère a été im ­mortalisé dans un docu­mentaire réalisé par Émilie Baillargeon. Venez assister à la projection de L’île aux oiseaux pour découvrir ce processus de création et l’œuvre qui en a découlé. photo Émilie Baillargeon

Jeudi 19 février, à 17 h 30, à l’auditorium Roland-Arpin du Musée de la civilisation. Entrée libre. Pour en savoir plus sur Pierre Thibault, vous pouvez consulter un récent article du Fil : lefil.ulaval.ca/articles/nature-chez-soi-36641.html.

Découvrez les archives de l’Université

Saviez­vous que la Biblio­thèque de l’Université Laval possède une riche collection de livres rares comptant plus de 25 000 volumes ? Parmi eux figurent une première édition de l’Encyplopédie de Diderot et D’Alembert (1751­1780), deux volumes de sou­venirs offerts par la reine Victoria (1819­1901), des fac­similés des voyages de Champlain (1603­1632) et un volume manuscrit sur par ­chemin non daté de Cicéron, probablement le plus vieux document de la Bibliothèque. Vous aimeriez en savoir plus sur cette collection ? Inscrivez­vous à la visite gui­dée des archives historiques, des thèses et des livres rares.

Vendredi 20 février, de 13 h 30 à 16 h, à l’entrée du pavillon Jean-Charles-Bonenfant. Coût : gratuit pour les membres de l’Association des archivistes du Québec, 5 $ pour les étudiants, 10 $ pour les non-membres. Inscription en ligne obligatoire : bit.ly/1G4ZHHU

La gestion de l’eau au Brésil

Le Brésil possède environ 12 % des réserves d’eau potable de la planète. À pre­mière vue, ce pays semble donc à l’abri d’une pénurie d’eau potable. Or, il n’en est rien et c’est là tout le para­doxe et l’intérêt du cas bré­silien de la gestion de l’eau. Le Brésil a fait preuve de négligence et d’imprévision dans la gouvernance de ses réserves hydriques. Cette ressource, inégalement ré partie dans le pays, est maintenant menacée par l’activité humaine. Afin de mieux vous faire con naître le sujet, l’Institut EDS vous convie à la conférence « Les enjeux de l’eau au Brésil en milieu urbain et rural », qui sera prononcée par Nathalie Gravel, professeure au Dépar tement de géographie, et par Estela Alves, docto­rante de l’Université de Sao Paolo et stagiaire à l’Institut EDS.

Mercredi 25 février, à 12 h, au local 2870 du pavillon Alexandre-Vachon. Entrée libre. Pour information : [email protected]

19/0219/02 26/0220/02 25/02 26/02

Revitaliser grâce au patrimoine

La réputation de Québec en tant que ville patrimoniale n’est plus à faire. Son architecture unique, reconnue comme joyau du patrimoine mondial par l’UNESCO, possède un attrait touristique considérable. Toutefois, la conservation du patrimoine est­elle un frein au dévelop­pement urbain ou peut­elle constituer un outil de revi­talisation ? C’est à cette question que répondra Étienne Berthold, professeur au Département de géographie, dans sa conférence intitulée « Le rôle du patrimoine urbain dans la revitalisation des quartiers centraux de Québec : le cas du Vieux­Québec ». Le conférencier examinera successive­ment la nature et les configurations des politiques publi­ques et des interventions privées en matière de patrimonia­lisation des quartiers historiques. Il s’intéressera également à un certain nombre d’enjeux urbanistiques relatifs à la conservation durable et à la mise en valeur du patrimoine des quartiers historiques. Cette conférence est présentée par l’École supérieure d’aménagement du territoire et de développement régional en collaboration avec le Centre de recherche en aménagement et développement.

Vendredi 20 février, à 11 h 30, au local 1613 du pavillon Félix-Antoine-Savard. Entrée libre. Pour info : [email protected]

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

Citoyens, tous à votre livre !

Le Cercle de lecture du CRILCQ tiendra une ren­contre autour de l’ou vrage Révolutions, écrit par Nicolas Dickner et Dominique Fortier. Ce livre s’articule autour du calendrier répu­blicain, utilisé entre 1793 et 1806. Ce ca lendrier, qui mar­quait la volonté des révolu­tionnaires d’adopter un dé ­coupage du temps faisant fi du christianisme, s’inspirait de la na ture et de la vie pay­sanne pour sa nomenclature (Brumaire, Floréal, Citrouille, Charrue…). Les deux auteurs contemporains se sont inspi­rés de tous ces noms pour composer de courts textes entre érudition encyclopé­dique et confidences essayis­tiques. Révolutions est un beau livre, illustré de dessins d’époque, dont le tirage est limité au nombre symbolique de 1793 exemplaires.

Jeudi 26 février, à 16 h, au local 7160 du pavillon Charles-De Koninck. Inscrivez-vous pour profiter du rabais de 25 % sur le prix du livre offert par la librairie Zone. Inscription : [email protected]

Le Tribunal pénal international au Rwanda

La Clinique de droit interna­tional pénal et humanitaire et la Chaire de recherche du Canada sur la justice interna­tionale pénale et les droits fondamentaux vous invitent à une conférence ayant pour titre « Lutte contre l’impunité et génocide rwandais : enjeux et défis à l’aube de la clôture du TPIR ». Un groupe d’ex­perts, composé de Raymond Savadogo, diplômé de la maîtrise en droit internatio­nal et transnational de l’Uni­versité Laval, de Philippe Plourde et d’Alexis Larivière, discutera des conséquences liées à la clôture du Tribunal pénal international dans ce pays et des enjeux entourant les personnes acquittées par ce Tribunal. Les intervenants s’intéresseront également aux possibilités de poursuites nationales contre les présu­més génocidaires ayant échappé à ce système pénal.

Jeudi 26 février, à 16 h, au local 3244 du pavillon Charles- De Koninck. Entrée libre, mais inscription suggé-rée : fd.ulaval.ca/formulaire-26-fevrier-2015-CDIPH

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