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Volume 51, numéro 17 4 février 2016 Grâce au Carré des affaires FSA ULaval-Banque Nationale, la Faculté des sciences de l’administration accueille maintenant les gens d’affaires de la grande région de Québec pour répondre à leurs besoins de formation, d’accompagnement, de gestion de carrière et de talents. p3 Place au Carré des affaires photo Marc Robitaille La force d’une molécule p5 Sans oui, c’est non ! p2

Le Fil 4 février 2016

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Le journal de la communauté universitaire

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Page 1: Le Fil 4 février 2016

Volume 51, numéro 174 février 2016

Grâce au Carré des affaires FSA ULaval-Banque Nationale, la Faculté des sciences de l’administration accueille maintenant les gens d’affaires de la grande région de Québec pour répondre à leurs besoins de formation, d’accompagnement, de gestion de carrière et de talents. p3

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La force d’une molécule p5 Sans oui, c’est non ! p2

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Le journal de la communauté universitaire

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 29 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

On peut le lire en ligne à lefi l.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique.

Vous désirez proposer un sujet d’article ? Écrivez-nous à l’adresse le-fi [email protected] au plus tard le jeudi midi précédant la prochaine parution. Les textes soumis doivent comporter le nom et le numéro de téléphone de leur auteur. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

RédactionÉditeur : Jacques Villemure,directeur des communicationsRédactrice en chef : Claudine MagnyJournalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Yvon LaroseCollaborateurs : Andréane Girard, Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Rachel Hussherr, Mathieu Tanguay, Brigitte TrudelCollaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry MellonRédactrice-réviseure : Isabelle DoucetAgente de secrétariat : Josée Nadeau

ProductionInfographie : Geneviève Bolduc,Service de reprographie de l’Université LavalImpression : TC Imprimeries Transcontinental,Québec (Québec)

Ventes publicitairesÉlisabeth Farinacci418 656-2131 poste 4618

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec,ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre2325, rue de l’Université, local 3108Québec (Québec) G1V 0A6Téléphone : 418 656-2131 poste 4687

Enquête sur la violence sexuelle dans les universitésDes chercheuses issues de différents établissements entendent faire le point sur le phénomène de la violence à caractère sexuel dans le contexte universitaire. Première du genre au Québec, un questionnaire en ligne leur permet-tra d’établir un portrait des différentes manifestations du pro-blème sur les campus. Intitulée « Sexualité, sécurité et inter-actions en milieu universitaire : ce qu’en disent étudiants(es), enseignants(es) et employés(es) », cette enquête, sous la direction de Manon Bergeron, professeure au Département de sexologie de l’Université du Québec à Montréal, est réalisée, notamment, par Sylvie Parent (Faculté des sciences de l’éducation), Francine Lavoie (École de psychologie) et Isabelle Auclair (Faculté des sciences de l’administration).

Sans consentement, c’est une agression. Voici, en d’autres mots, le message fort lancé par la campagne « Sans oui, c’est non ! ». Ce projet, une initiative de l’Université de Montréal qui rallie désormais plusieurs établissements qué-bécois, vise la prévention du harcèlement et des agres-sions sexuelles au sein des communautés universitaires. L’Université Laval est la pre-mière à se lancer dans cette campagne. Dès lundi, des kiosques d’information ani-més par des bénévoles formés feront le tour des différents pavillons pour sensibiliser les gens à l’importance du con -sentement. Des conférences, qui seront données par l’or-ganisme Viol-Secours et le groupe étudiant Sexperts, aborderont différents thèmes liés à la violence sexuelle. Des affi ches, des dépliants et un site Web ont aussi été créés pour promouvoir les ressources disponibles aux victimes et aux témoins de harcèlement.

Ce projet est le fruit d’un partenariat sans précédent entre plusieurs acteurs sur le campus, dont le Centre de prévention et d’interven-tion en matière de harcè-lement sexuel (CPIMH) et les as sociations étudiantes C A D E U L e t Æ L I É S . « L’Uni versité Laval reçoit très peu de plaintes de harcè-lement sexuel, mais on ne peut pas jouer à l’autruche : les statistiques le démon-trent, c’est un enjeu qui existe dans les universités. Sachant que les victimes ne dénon-cent leur agresseur que dans 10 % des cas, on veut préve-nir ce problème et outiller les gens qui seraient aux prises avec une telle situation »,

explique Josée Laprade, directrice du CPIMH. Le projet réunit également le Vice-rectorat aux études et aux activités internationales, la Direction des services aux étudiants et le Service de sécurité et de prévention.

Selon le CPIMH, qui se base sur différentes recher-ches, entre 15 à 25 % des étu-diantes au collège ou à l’uni-versité subissent une agres-sion pendant leurs études. Plus de la moitié de ces in -cidents impliqueraient de l’alcool ou des drogues. La violence à caractère sexuel, rappelons-le, peut prendre plusieurs formes et toucher aussi les hommes. Outre le harcèlement et l’agression, elle comprend notamment le voyeurisme, les attouche-ments, l’exhibitionnisme, les images sexuelles dégra-dantes et le cyberharcèle-ment. « Le harcèlement peut aussi s’exprimer de diffé-rentes façons sur le campus, particulièrement dans un con texte d’autorité. Il peut y avoir, par exemple, du har-cèlement moral ou psycho-logique entre un directeur de thèse et son étudiant », ajoute Alix Tapsoba, vice-présidente aux droits étu-diants de l’ÆLIÉS.

Ce projet de sensibilisation s’inscrit dans une série d’ac-tions qui seront organisées tout au long de l’année pour favoriser un campus exempt de harcèlement. « La cam-pagne n’est pas fi xée dans le temps, précise Anthony Fournier, vice-président aux affaires socioculturelles de la CADEUL. Le slogan “Sans oui, c’est non !” sera associé à d’autres événements durant l’année, dont la semaine d’intégration des nouveaux

étudiants. On veut que ce soit une campagne qui soit pé -renne et durable. »

La campagne « Sans oui, c’est non ! » a été créée en 2014 par l’Université de Montréal, son Bureau d’in-tervention en matière de harcèlement (BIMH) et la

Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (FAÉCUM). Ayant remporté un beau succès, elle sera déployée au cours des pro-chains mois dans une dizaine d ’établ i ssements de la province.

Pour connaître l’horaire des conférences et des kios-ques d’information, ainsi que pour en savoir plus sur le phénomène de la vio-lence à caractère sexuel : ulaval.ca/sansouicestnon.

Tous unis contre le harcèlement sexuelLa campagne « Sans oui, c’est non ! », un projet interuniversitaire qui vise à combattre la violence à caractère sexuel, prendra son envol sur le campus du 8 au 19 févrierpar Matthieu Dessureault

Ce projet, qui rallie plusieurs établissements québécois, vise la prévention du harcèlement et des agressions sexuelles au sein des communautés universitaires

SanSanSanSanSS con conSSentement, entement, entement, entement, c’ec’ec’eSt une agreSSSSion!

PrévenonS la violence à caractère SexuelPrévenonS la violence à caractère SexuelPrévenonS la violence à caractère Sexuel

t une agreSSSSion!

centre de Prévention et d’intervention en matière de harcèlement (cPimh)

direction deS ServiceS aux étudiantS (dSe)

Service de Sécurité et de Prévention (SSP)

Une collaboration de

ulaval.ca/sansouicestnon

La campagne de l’Université Laval est le fruit des efforts de plusieurs personnes, dont Serge Demers (Service de sécurité et de prévention), Denis Bussière (Direction des services aux étudiants), Bernard Garnier (Vice-rectorat aux études et aux activités internationales), Josée Laprade (CPIMH), Anthony Fournier (CADEUL) et Alix Tapsoba (ÆLIÉS). photo Marc Robitaille

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3le fil | le 4 février 2016 actualités UL

Le Carré des affaires FSA ULaval-Banque Nationale vise à rapprocher les dirigeants des chercheurs universitaires

Les membres de la commu-nauté des affaires de la région de Québec ont une très bonne raison de s’intéresser encore plus à l’Université Laval. Le 3 février, la Faculté des sciences de l’administration (FSA ULaval) inaugurait pour eux un nouvel espace de 2 100 mètres carrés, le Carré des affaires FSA ULaval-Banque Nationale. « En plus de favoriser la collaboration entre la Faculté des sciences de l’administration et le milieu des affaires, le Carré des affaires FSA ULaval-Banque Nationale, qui se veut un lieu de formation unique en son genre, permettra à l’Université Laval de contri-buer encore plus activement à l’essor des entreprises et, plus largement, au développement économique de la région de Québec », a déclaré le recteur Denis Brière.

L’endroit a ceci de parti-culier qu’il a nécessité la construction d’un étage sup-plémentaire sur deux pa vil-lons, le Palasis-Prince et La Laurentienne. Une passe-relle vitrée haute de 3,6 mè -tres et longue de 99 mètres relie les deux bâtiments. Les travaux ont requis un inves-tissement de 9,3 M $ prove-nant de donateurs privés, de diplômés et même d’étu-diants au moyen du Fonds

d’investissement des étu-diants en sciences de l’ad-ministration. La Banque Nationale représente le donateur principal.

« Avec ce nouvel espace, la Faculté envoie un signal très fort au milieu des affaires régional, explique la directrice Lyne Bouchard, également professeure au Dépar tement des systèmes d’information organisation-nels. La Faculté a toujours été proche de ce milieu. Nous sommes là et nous voulons être encore plus pertinents. » Selon elle, le Carré se veut un symbole visuel de ce rapprochement. « Il s’agit aussi d’un espace physique tangible pour les gens d’affaires désireux de rencontrer des experts qui comprennent leurs besoins et avec qui ils pourront progresser. »

Multifonctionnel, ce lieu d’échange d’idées comprend 17 bureaux, une salle polyva-lente de 100 places et une salle d’apprentissage actif de 42 places. Cet environne-ment technologique hors pair permet les démonstra-tions dynamiques, le travail collaboratif et la résolution de problèmes en équipe.

« C’est dans le cadre de l’obtention des agréments AACSB International et

EQUIS, reconnaissant la qua-lité de l’enseignement, de la recherche et des services, que nous avons pensé et planifié une telle plateforme, a expli-qué le doyen de la Faculté des sciences de l’administration, Michel Gendron. Elle favori-sera la synergie de nos rela-tions avec les gens d’affaires ainsi que nos mécanismes pour faciliter le recrutement, en plus d’accélérer la trans-formation et la progression des organisations et des entreprises. »

Lyne Bouchard indique, pour sa part, que « les entre-preneurs d’au jourd’hui font face à des défis nouveaux. Les solutions apprises à l’uni-versité ne sont pas nécessai-rement les solutions des besoins de demain. Cette observation est encore plus pertinente pour les dirigeants de PME. Celles-ci vivent des changements particulière-ment rapides. D’où la perti-nence de notre offre de ser-vices basée sur des connais-sances à la fine pointe. »

Pour compléter l’expé-rience de terrain et améliorer les pratiques des partici-pants, les experts du Carré des affaires offrent déjà sept formations sur mesure, en classe, en mode hybride ou en ligne. Elles abordent no tamment la notion de

leadership serein, la santé organisationnelle et la ges-tion efficace d’une équipe de vente. « Nous voulons ame-ner les participants beau-coup plus loin que la stricte gest ion » , a joute Lyne Bouchard.

Pour le développement de ses compétences, le gestion-naire peut avoir besoin d’un accompagnement personna-lisé. Cela peut prendre la forme, entre autres, de coa-ching et de mentorat. « Nos experts peuvent offrir toutes sortes de formules corres-pondant à toutes sortes d’ap-prenants », souligne-t-elle.

Le Carré des affaires FSA ULaval-Banque Nationale héberge notamment le Collège des administrateurs de sociétés. Cet organisme est le fruit d’un partenariat entre l’Université, l’Autorité des marchés financiers, le

gouvernement du Québec et la Caisse de dépôt et pla-cement du Québec. On y trouve 125 formateurs ex -perts en gouvernance. À ce jour, ils ont formé plus de 2 500 administrateurs, chefs d’entreprise et gestionnai res. Les formations, en gouver-nance, sur mesure, s’adressent aux grandes entreprises et aux PME, comme aux orga-nismes à but non lucratif (OBNL). Elles permettent d’instaurer, de transformer ou d’optimiser la gouvernance dans une organisation. L’ex-per tise du Collège comprend également des cours de leader ship à la présidence ainsi qu’un programme, unique au Québec, de certifi-cation universitaire en gou-vernance de sociétés.

Le Centre des carrières FIÉSA, également hébergé au Carré des affaires, propose

des services de recrutement et de gestion de la carrière aux gestionnaires, dirigeants, pro-fessionnels et étudiants en gestion.

Pour Lyne Bouchard, une université se doit de répondre aux besoins d’une PME, d’un OBNL ou d’une grande entreprise. « La Faculté des sciences de l’administration, tout comme l’Université Laval, comprend bien les dif-férentes préoccupations des dirigeants et dynamiques organisationnelles, explique-t-elle. Le Carré des affaires sera un lieu de rencontre for-midable pour faire cheminer les professionnels, les ges-tionnaires et nos organisa-tions québécoises vers leurs rêves. »

Pour plus d’information : www4.fsa.ulaval.ca/le-carre-des-affaires/

Le Carré des affaires FSA ULaval-Banque Nationale répondra aux besoins ciblés de formation, d’accompagnement et de gestion de carrièrepar Yvon Larose

Un lieu phare pour les organisations

Une passerelle vitrée haute de 3,6 mètres et longue de 99 mètres relie les deux bâtiments.

Les travaux ont requis un investissement de 9,3 M $ provenant de donateurs privés, de diplômés et même d’étudiants au moyen du Fonds d’investissement des étudiants en sciences de l’administration. La Banque Nationale représente le donateur principal.

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4le fil | le 4 février 2016kinésiologie

en bref

Une structure sociale chamboulée Le grand brassage des classes sociales amorcé dans le Québec des années 1960 n’est tou-jours pas terminé. À partir des données des recensements de 1971 à 2011, le sociologue Simon Langlois dissèque ces mutations pas-sées et en cours dans une série de billets sur le site des blogues de Contact. Ses constats sur le chemin parcouru et sur les mécanismes qui sous-tendent les déplacements dans l’échelle sociale permettent de comprendre notre société et de voir d’un œil neuf la fémi-nisation des emplois, l’accès à l’éducation, le déclin des emplois manuels et beaucoup plus. Rendez-vous chaque lundi de février pour mieux saisir un aspect ou l’autre d’une révo-lution tranquille toujours en marche.

www.contact.ulaval.ca

Activités parascolaires : du soutien financier !Afin de favoriser et de soutenir les initiatives étudiantes, le Bureau de la vie étudiante (BVE) octroie un soutien financier aux projets pa -rascolaires. Il est offert aux associations étu-diantes de 1er, 2e et 3e cycles, aux associations parascolaires, ainsi qu’aux étudiants pour la mise sur pied de projets liés à la vie étudiante. Intéressé ? L’équipe du BVE vous invite à consulter la procédure, dans laquelle vous trouverez les critères d’admissibilité, les cri-tères d’évaluation et l’information sur le trai-tement et le dépôt des demandes de soutien financier. Veuillez noter que les prochaines dates de remise sont les 15 février et 15 mars.

Consulter la procédure : bit.ly/20nWp0p. Remplir le formulaire : bit.ly/23HOWsh. Pour obtenir de l’aide, contactez l’un des conseillers du BVE au 418 656-2765 ou à [email protected].

Un DESS en agriculture, alimentation et sociétéLa Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation offrira un programme de diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) en agriculture, alimentation et société à compter de la session d’automne 2016. Ce programme de 2e cycle répondra à un impor-tant et urgent besoin de formation sous l’angle des sciences humaines et sociales chez les inter-venants du secteur bioalimentaire. Dans une perspective interdisciplinaire, le futur DESS permettra d’approfondir la réflexion sur la diversité et la complexité des préoccupations sociétales soulevées par l’agriculture et l’ali-mentation. Unique au Québec, le programme de 30 crédits accueillera des diplômés de pre-mier cycle de diverses disciplines. Il sera offert à temps complet et à temps partiel.

Des chercheurs du Dépar-tement de kinésiologie pour-raient avoir mis le doigt sur l’une des causes des fréquents maux de dos qui affligent les ambulanciers. Selon l’étude publiée par cette équipe dans un récent numéro de l’Inter-national Journal of Industrial Ergonomics, la force appli-quée sur le bas du dos d’un ambulancier au moment du chargement d’un patient reposant sur une civière hydraulique dépasse le seuil sécuritaire sept fois sur dix.

Les chercheurs arrivent à cette conclusion après avoir analysé les images vidéo de 175 opérations de transport de patients effectuées dans des conditions réelles par des ambulanciers utilisant une civière hydraulique. Cette civière est munie d’une base rétractable mue par un système hydraulique ali-menté par une batterie. Elle facilite le travail des ambu-lanciers, mais son poids peut causer des problèmes au moment du chargement du patient dans l’ambulance. « Cette étape ne dure qu’une vingtaine de secondes; elle n’est pas très fréquente dans une journée de travail, mais

elle est d’une intensité éle-vée », commente le respon-sable de l’étude, Philippe Corbeil.

Les données recueillies par les chercheurs montrent que la civière est responsable de 30 % à 76 % de la charge au moment de l’embarquement alors que le poids du patient compte pour 24 % à 70 % du total. Quant à l’équipement que les ambulanciers trans-portent sur la civière pendant une intervention, il peut re -présenter jusqu’à 14 % de la charge, selon son poids et son positionnement. En tenant compte des charges en cause et de l’angle du dos, des bras et des avant-bras des ambu-lanciers au moment du char-gement, les chercheurs esti-ment que la compression au niveau du bas du dos varie de 2 054 à 6 971 newtons. « Le seuil critique, qui est de 3 400 newtons, est dé -passé dans 71 % des interven-tions que nous avons analy-sées, souligne le professeur Corbeil. Lorsque le charge-ment est fait par un seul ambulancier, ce qui s’est pro-duit dans 13 % des cas, le seuil critique est toujours dépassé. »

Chez les ambulanciers, plus de 60 % des accidents de travail résulte d’un effort excessif et, dans la moitié des cas, les sites touchés sont le dos et la colonne vertébrale. À la lumière des travaux de son équipe, le professeur Corbeil suggère quelques avenues qui pourraient amé-liorer ce bilan. « Il faudrait interdire le chargement en solo, positionner le patient le plus près possible de la tête de la civière et, lorsque la chose est possible, éviter de transporter du matériel sur la civière. Il faudrait aussi revoir le design des civières hydrauliques pour en alléger les composantes et pour rap-procher les petites roues d’appui avant du centre de la civière. Enfin, il faudrait rap-peler aux ambulanciers qu’il est important de minimiser l’inclinaison du dos et de garder les mains près du corps au moment du charge-ment de la civière. »

L’étude publiée dans l’In-ternat ional Journal of Industrial Ergonomics est signée par Jérôme Prairie, Sandrine Hegg-Deloye, Dominique Larouche et Philippe Corbeil, du Groupe de recherche en analyse du mouvement et ergonomie du Département de kinésiolo-gie, et par André Plamondon, de l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail.

Plein le dos ?Le transport de patients reposant sur une civière hydraulique met le dos des ambulanciers à rude épreuvepar Jean Hamann

La force appliquée sur le bas du dos d’un ambulancier au moment du chargement d’un patient dépasse le seuil sécuritaire sept fois sur dix

Lorsque le chargement du patient est fait par un seul ambulancier, le seuil sécuritaire pour le dos est toujours dépassé. Cette pratique est à proscrire, estiment les chercheurs.

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5le fil | le 4 février 2016 médecine

en bref

Omnium financier 2016 L’Université a accueilli le 10e Omnium finan-cier les 29, 30 et 31 janvier. Environ 320 par-ticipants, en provenance de 11 universités de l’est du Canada, s’étaient donné rendez-vous sur le campus pour ce qui est considéré comme la plus grande compétition universi-taire de résolution de cas en finance et en comptabilité au Canada. Au final, la déléga-tion de la Faculté des sciences de l’administra-tion a terminé le tournoi avec une quatrième place. Elle s’est classée première au « quizz » financier et au cas de finance corporative. Pour son financement, le comité organisateur a eu recours à la plateforme de sociofinan-cement La Ruche-Université Laval, fruit d’un partenariat entre La Ruche Québec et La Fondation de l’Université Laval.

Un nouveau pas vers un traitement iné-dit de maladies, comme la résistance à l’insuline et le diabète de type 2, vient d’être franchi avec la publication d’un brevet américain déposé par André Marette, de la Faculté de médecine, et par son collaborateur Phillip White. Ce brevet vise l’utilisation d’une molécule dérivée d’un acide gras oméga-3 pour améliorer la régulation du glucose san-guin, un élément crucial à une bonne santé métabolique.

L’équipe d’André Marette travaille depuis plusieurs années sur cette molé-cule, appelée protectine DX (PDX). En 2014, le professeur Marette et le docto-rant Phillip White publiaient dans Nature Medecine une étude démon-trant que la PDX stimule la production et la libération d’interleukine-6 (IL-6) par les cellules musculaires. L’IL-6 musculaire agit sur deux plans : elle favorise la captation du glucose san-guin par les muscles et elle active une protéine qui réduit la production de glucose par le foie. « Le résultat final est que la glycémie est mieux contrôlée », résume le professeur Marette.

Les problèmes glycémiques sont à la source de plusieurs maladies métaboliques, rappelle le chercheur. Ils sont associés à des processus

inflammatoires qui mènent à la résis-tance à l’insuline, au syndrome méta-bolique, au diabète de type 2, à l’hyper-tension et aux maladies cardiovasculai-res. « L’intérêt du PDX est qu’il agit directement sur les muscles, signale le professeur Marette. En fait, il reproduit ce qui se passe lorsqu’une personne fait de l’activité physique. Il faut préciser qu’il ne s’agit pas d’un substitut à l’acti-vité physique parce que l’exercice pro-cure des bienfaits cardiovasculaires et hormonaux qui vont au-delà de ses effets métaboliques sur les muscles. »

Le brevet américain vise donc à proté-ger le recours au PDX pour le contrôle de la glycémie et la suppression des processus inflammatoires qui condui-sent aux maladies métaboliques. « Ce qui fait l’originalité de cette molécule est qu’aucun autre médicament anti-diabétique n’exploite ce mécanisme au niveau musculaire, souligne le cher-cheur. Son efficacité sur le contrôle de la glycémie serait comparable à celle de certains médicaments actuellement prescrits aux malades. » Par ailleurs, le brevet fait mention du recours au PDX pour faciliter la captation du glucose pendant l’exercice et pour faciliter la récupération musculaire après un effort intense.

Les travaux menés par l’équipe du professeur Marette sur des animaux de laboratoire indiquent que le PDX pro-duit des effets sur la glycémie non seu-lement par la voie pharmacologique, mais aussi par la voie nutritionnelle, c’est-à-dire la consommation d’acides gras oméga-3. « Ce traitement du dia-bète pourrait être grandement accéléré si la voie nutritionnelle s’avère suffi-samment efficace pour augmenter la production de PDX, estime le cher-cheur. Peu importe la voie qui sera pri-vilégiée, l’important est de rendre ce traitement accessible aux personnes qui en ont besoin. »

Un antidiabétique qui a du muscleDes chercheurs font un nouveau pas vers un traitement inédit du diabète et des autres maladies métaboliquespar Jean Hamann

« L’efficacité du PDX sur le contrôle de la glycémie serait comparable à celle de certains médicaments actuellement prescrits aux malades », soutient André Marette. photo Marc Robitaille

«Le PDX reproduit ce qui se passe lorsqu’une personne fait de l’activité physique

Plein le dos ?

Une consommation responsable de l’eau 834 077 litres d’eau ont été utilisés en 2014 et 2015 à l’Université, une baisse de 7 % par rapport à l’année universitaire 2010-2011. De simples gestes quotidiens permettent aux individus de réduire leur consommation d’eau. Par exemple, se doucher deux minutes de moins permet d’économiser 37,85 litres d’eau potable. Dans le but d’utiliser judicieu-sement cette ressource, l’Université prend aussi des moyens concrets. Elle bénéficie, entre autres, d’un système efficace en cas de fuite d’eau : une grande partie des tuyaux ser-vant à transporter l’eau sont situés dans les tunnels de service, ce qui permet de repérer rapidement toute fuite. Le Service des immeu-bles a également élaboré, en 2009, un plan d’action qui porte sur le remplacement des équipements utilisant l’eau en continu, la sensibilisation des usagers à une gestion res-ponsable, un projet pilote d’économie d’eau potable à usage domestique et la mise en place de critères de sélection au moment de la construction ou de la mise aux normes de bâtiments sur le campus.

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6le fil | le 4 février 2016

Sur la sous-scolarisation des jeunes Québécois

Au Québec, un garçon sur trois abandonne l’école avant la fin du secondaire. La réforme des commissions sco-laires prévue dans le pro-jet de loi 86 ne changera pas le tableau, estime Égide Royer. « En ce qui con cerne l’échec scolaire, et la sous-scolarisation des garçons en particu-lier, on a développé au Québec une tolérance à l’intolérable. Est-ce que ce projet de loi peut nous aider à corriger la situa-tion ? Non. »

Sur le droit de grève étudiant

Une décision de la Cour d’appel du Québec sou-ligne que la légalité du droit de grève étudiant n’a toujours pas été établie. Si un flou juridique demeure, il en va de même pour le droit à recevoir ses cours sans entrave, note Louis-Philippe Lampron. Une injonction provisoire pourrait toujours être dé -livrée pour préserver l’ap-parence de droit de l’étu-diant qui veut assister à ses cours. « Je pense que l’avancée, la clé de voûte de cet arrêt, c’est que ça vient fermer le caquet à des gens qui prétendent que le droit de grève n’existe pas. La Cour d’appel vient dire qu’il faut clarifier la situation. »

Sur une éventuelle expansion de la LNH

Les gouverneurs de la Ligue nationale de hockey considèrent depuis un cer-tain temps les villes de Las Vegas et de Québec pour une expansion de la Ligue. Selon Frank Pons, la dégringolade du dollar canadien vis-à-vis de la devise américaine vient compliquer la situation pour Québec. « Si vous avez le choix entre une franchise qui est dans un endroit où le dollar va être plus fort, vous allez vous éviter des problèmes ! Et ce, bien que le potentiel de Québec, comme desti-nation hockey, soit plus grand que celui de beau-coup d’autres villes aux États-Unis. »

ils ont dit...

Égide Royer, Département d’études sur l’enseignement et l’appren-tissage

Le Journal de Québec, 26 janvier

Louis-Philippe Lampron, Faculté de droit

Le Soleil, 28 janvier

Frank Pons, Département de marketing

Le Soleil, 28 janvier

société

« Femmes, éducation et marché du tra-vail au Québec : un modèle d’égalité ? » C’est le titre de la conférence que donne ra la professeure Hélène Lee-Gosselin, du Département de manage-ment, le 9 février à 16 h 30, à l’amphi-théâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins. Cette présenta-tion s’inscrit dans le cycle des Grandes Conférences visant à souligner le 50e anniversaire de la Faculté des sciences de l’éducation. Selon la pro-fesseure, la société québécoise a réalisé des progrès remarquables depuis plu-sieurs dizaines d’années dans l’accès des femmes à l’éducation et au marché du travail. « Aujourd’hui, dit-elle, 78 % des femmes québécoises en âge de tra-vailler sont sur le marché du travail. »

Mais au-delà des statistiques, qu’en est-il vraiment des emplois occupés par les femmes ? Sont-ils de qualité ? Leur permettent-ils de bien vivre ? Est-ce que ce sont des emplois « cul-de-sac » ou bien permettent-ils aux femmes de se réaliser autant qu’elles le souhaite-raient dans l’organisation qui les emploie ? Comment conjuguent-elles leur réalité de mère avec l’emploi ? Enfin, dans notre société, le prix d’être une mère est-il le même que celui d’être un père ?

« Force est de constater qu’il existe toujours de sérieux écarts entre la situation des hommes et celle des femmes sur le marché du travail, répond Hélène Lee-Gosselin. Les écarts ne se réduisent pas au rythme que l’on pense et que l’on souhaite, ils perdurent et, pire, ils se reconfigurent.

Un écart typique est le fait qu’une cégépienne ayant obtenu son diplôme d’études collégiales gagne, en général, moins cher sur le marché du travail qu’un garçon qui n’a pas terminé ses études secondaires, et ce, à tous les âges de la vie. »

Hélène Lee-Gosselin est titulaire de la Chaire Claire-Bonenfant – Femmes, Savoirs et Sociétés. En 1981, elle était l’une des deux seules femmes profes-seures à la Faculté des sciences de l’ad-ministration de l’Université Laval. Depuis ce temps, les choses ont beau-coup changé. Les chiffres du ministère de l’Éducation indiquent que depuis 1989 la majorité des diplômés en admi-nistration au Québec sont des femmes. En 2016, elles sont autour de 60 %. « Avec de telles statistiques, poursuit-elle, nous devrions aujourd’hui avoir à peu près la parité hommes-femmes dans les postes de cadres intermédiaires des entreprises québécoises. Ce n’est pas le cas. Au Québec comme dans l’ensemble du Canada, leur nombre se situe entre 30 et 40 %. Et le nombre de femmes cadres supérieures est rarissime. Dans l’en semble du Canada, il tourne autour de 3 à 4 %. »

De nombreuses femmes interrom-pent leur carrière pendant quelques années pour pouvoir s’occuper à temps plein de leurs jeunes enfants. Selon la professeure Lee-Gosselin, celles qui font ce choix compliquent leur retour éventuel sur le marché du travail. Leur décision revêt d’autant plus d’impor-tance que, dans notre société, le travail économique représente la seule façon

d’être autonome, donc d’avoir des choix réels dans sa vie. « Le marché du travail n’attend pas, soutient-elle. Moins d’années d’expérience se tradui-ront généralement par un statut plus bas pour la prochaine recherche d’em-ploi. Ce retard a aussi des implications sur les niveaux de salaire et, éventuelle-ment, sur les revenus de retraite dans le troisième âge. »

De plus, de retour sur le marché du travail, les femmes sont aussi celles qui s’acquittent principalement des soins quotidiens aux enfants, qui s’étalent sur de nombreuses années. « On entend par là la gestion du quotidien, des rela-tions, de la santé des membres du ménage et autres. Or ces tâches doivent être partagées entre les parents », affirme Hélène Lee-Gosselin.

La conférence d’Hélène Lee-Gosselin aura lieu le mardi 9 février, dès 16 h 30, à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins. Entrée libre. www.fse.ulaval.ca/50/

Le point sur l’équitéLes femmes ont fait des pas de géant en matière d’éducation et d’emploi, mais des inégalités demeurentpar Yvon Larose

Les femmes représentent environ 60 % des diplômés en administration, mais on trouve moins de 40 % d’entre elles dans les postes de cadres intermédiaires des entreprises québécoises.

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Q3 vie étudiante

Apparu pour la première fois en 1947 chez un singe, le virus Zika fait planer sa menace dans de nombreux pays dans le monde depuis quelques mois. Une urgence de santé publique de portée internationale vient d’être déclarée par l’Organisation mondiale de la santé, qui a réuni les plus grands spécialistes le 1er février. Cette épidé-mie semble avoir des conséquences sur les femmes enceintes et leur fœtus. Voici l’avis du médecin infectiologue Guy Boivin, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les virus en émergence et la résistance aux antiviraux.

Q Pourquoi l’OMS réagit-elle si promptement à l’expansion du virus Zika, alors que son lien avec les naissances de bébés au crâne et au cerveau anormalement petits n’est pas encore prouvé ?

R Effectivement, le lien causal entre l’infection par le virus Zika et les cas de microcéphalie chez les nouveau-nés n’a pas été confirmé hors de tout doute, mais les preuves circonstan-cielles sont quand même importantes. Par exemple, on voit qu’il y a eu au Brésil une augmentation de cas de microcéphalie en même temps que l’arrivée de l’épidémie de Zika au printemps 2015, qui a touché environ un million de personnes. Cette année-là, 3 000 nouveau-nés ont été touchés contre 150 à 200 généralement les autres années. En plus, certains des bébés atteints de microcéphalie étaient infectés par le Zika. Cepen-dant, il en faut davantage pour prou-ver le lien causal. On doit notamment utiliser des modèles animaux et voir s’il y a des atteintes cérébrales, ou une microcéphalie, sur le fœtus d’une femelle à qui l’on a injecté le Zika, une expérience qui pourrait prendre plu-sieurs mois. Je pense que l’OMS a réagi très rapidement, car le vecteur du virus, le moustique tigre ou Aedes, se trouve dans de nombreux pays. Dans les Amériques, presque seu-lement le Chili et le Canada y échappent.

sur le virus Zika Q Quelles sont les chances d’aboutir rapidement à un vaccin ?

R Plusieurs équipes dans le monde tra-vaillent actuellement sur le Zika, comme au NIH, le National Institutes of Health, dans le Maryland. Elles essaient des approches déjà utilisées pour d’autres virus de la même famille, qu’il s’agisse de la dengue ou du virus du Nil occidental. Des phases cliniques prometteuses de vaccins à base d’ADN ou de virus génétiquement modifiés atténués ont été développées. Cependant, peu d’équipes travaillaient sur le Zika jusqu’il y a quelques mois. Les tra-vaux ont surtout commencé depuis les rap-ports provenant du Brésil, à la fin de 2015, car jusque-là, le virus semblait donner des infections peu sévères. Dans un quart des cas – puisque pour le reste, il n’y avait pas de symptômes –, les malades souffraient de fièvre, de douleurs articulaires et musculai-res, d’une possible éruption cutanée, et cela se résorbait spontanément entre 3 et 12 jours. Pour produire un vaccin, il faut travailler à partir des plateformes conçues avec un certain succès pour les virus de la même organisation génomique. Un des problèmes à résoudre, selon moi, c’est le manque d’un bon modèle animal pour tes-ter ces vaccins. Pour l’instant, on ne semble pas avoir de résultats chez les rongeurs comme la souris, le cochon d’Inde ou le rat. Or, souvent, ce sont les premiers animaux que l’on utilise en début d’évaluation pour répliquer le virus et obtenir des symptô-mes, car avoir recours à des singes pose de plus en plus de problèmes d’éthique et de coûts.

Q Dengue, chikungunya, Zika, virus du Nil occidental, on a l’impression que la piqûre des moustiques devient de plus en plus dangereuse, même sous nos latitudes.

R La lutte contre les insectes de plus en plus résistants aux insecticides n’a rien de facile; les campagnes d’éradication ne portent pas leurs fruits, sans compter le phénomène des changements climatiques. Ce genre d’in-secte, comme le moustique tigre, qui circule beaucoup dans la journée, va migrer de plus en plus vers le nord dans l’avenir. Je ne pense pas que nous serons bientôt touchés au Canada, mais c’est une réalité dans le sud des États-Unis, que ce soit au Texas, en Floride ou en Louisiane. C’est un fait que les maladies transmises par les moustiques ont tendance à prendre de l’expansion. Dans certaines régions du Brésil, on a créé des insectes mâles génétiquement modifiés qui, en s’accouplant avec des femelles, pro-duisent des rejetons incapables de se multi-plier et de transmettre le virus. Ce n’est qu’un début. Pour l’instant, on ne peut que recommander aux voyageurs de se couvrir de vêtements longs et d’utiliser des insecti-cides pour se protéger. Non seulement il n’existe pas de vaccin, mais on ne dispose pas non plus d’antiviraux, soit des molé-cules qui pourraient empêcher la multipli-cation du virus dans le corps.

Propos recueillis par Pascale Guéricolas

Guy Boivin

« Samedi dernier, j’ai reçu un des appels les plus marquants de ma vie. Dire que je suis heureux est faible pour vous décrire mon état d’esprit. »

Ce commentaire, l’étudiant en droit Léo Bureau-Blouin l’a publié sur son compte Facebook, le 24 novembre. La nouvelle, en effet, n’était pas banale . L’ex-député de 25 ans, qui termine présente-ment ses études de baccalau-réat à l’Université, venait d’apprendre que sa candida-ture était retenue pour une bourse d’études Rhodes. L’une des plus pres tigieuses au monde, cette bourse donne accès, pendant deux années et sans frais, à l’Uni-versité d’Oxford, l’un des meilleurs établissements uni-versitaires de la planète. Léo Bureau-Blouin s’en volera donc vers l’Angleterre en sep-tembre prochain pour entre-prendre des études de maî-trise en droit.

Sur la liste des personnali-tés connues qui ont déjà remporté une bourse Rhodes figurent l’ex-président amé-ricain, Bill Clinton, le philan-thrope et ancien homme politique québécois, Paul Gérin-Lajoie, l’ancien pre-mier ministre de l’Ontario, Bob Rae, ainsi que le profes-seur retraité de la Faculté de philosophie de l’Université, Thomas De Koninck.

« J’aimerais suivre des cours sur la philosophie du droit, sur les systèmes juridiques européens et sur le droit constitutionnel, explique-t-il. Mes autres champs d’intérêt sont la science politique et l’organisation de la société. » Ce contact avec le droit euro-péen ne sera pas le premier pour Léo Bureau-Blouin puis qu’il passera sa session d’hiver en France. Le 27 jan-vier, il prenait l’avion pour Paris dans le cadre d’un échange étudiant entre les universités Laval et Paris 2. « Ce voyage, dit-il, me permet-tra d’en apprendre davantage sur les systèmes juridiques là-bas. »

Chaque année, une centaine d’étudiants de par le monde reçoivent une bourse Rhodes, qui leur permet non seule-ment d’entrer à Oxford, mais aussi de vivre sans soucis d’argent durant leur séjour.

Ainsi, Léo Bureau-Blouin aura annuellement à sa dispo-sition une somme d’environ 70 000 $ pour couvrir l’en-semble de ses dépenses. Pour espérer obtenir une telle bourse, le candidat doit avoir des notes scolaires élevées et avoir un engagement social et parascolaire remarquable.

Tous se souviennent des débuts du jeune Léo Bureau-Blouin sur la scène publique en 2012, alors qu’il était prési-dent de la Fédération étu-diante collégiale du Québec, et l’un des leaders de la grève étudiante québécoise. Quel-ques mois plus tard, il était élu député du Parti québécois à l’occasion d’élections généra-les. Léo Bureau-Blouin a fait son entrée à l’Assemblée nationale du Québec comme le plus jeune député de l’his-toire du Québec. Il occupera le poste d’adjoint parlemen-taire de la première ministre, pour le volet jeunesse. En 2014, il dépose un livre blanc sur la politique québécoise de la jeunesse. La même année, il sera défait lors d’élections générales anticipées.

« J’ai d’abord étudié à temps partiel à l’Université Laval, rappelle-t-il. Après avoir quitté la vie politique, j’ai fait mes études à temps plein. On trouve une grande expertise à la Faculté de droit. Je m’estime très bien outillé pour la suite de mon parcours universitaire. »

L’intérêt de Léo Bureau-Blouin pour le droit remonte à ses années de cégep. « J’avais en tête le droit, raconte-t-il. J’ai toujours aimé parler et défendre des causes. Je voyais le droit comme une façon de comprendre la société. Mon

expérience comme représen-tant étudiant et comme député a confirmé mon intérêt. »

Son goût de la politique, il l’a découvert au moment où il était représentant étudiant. « Mon premier véritable con-tact avec le gouvernement, poursuit-il, m’a permis de réa-liser que les décisions prises par l’État ont vraiment des répercussions sur la vie des citoyens. Mon intérêt pour la politique vient de là. » Sur sa décision de se lancer en politi-que, il dira : « Pour quoi pas ? J’y suis allé, même si je n’avais aucune expérience. Je n’avais même jamais voté aux élec-tions québécoises. » De son passage à l’Assemblée natio-nale, il retiendra que l’action politique a ses limites. « On ne peut pas, dit-il, toujours faire ce que l’on veut. » Ce qui l’a le plus marqué durant sa vie publique ? « La confiance, répond-il, qu’ensemble, col-lectivement, on peut changer des choses. »

Le futur étudiant d’Oxford se destine à la carrière d’avocat dans un domaine lié au service public. Travailler pour l’État québécois lui plairait égale-ment. « Je crois beaucoup au rôle de l’État, affirme-t-il. Malheureusement, il est au -jour d’hui dévalorisé, il a peu de ressources et il est l’objet de critiques. » Léo Bureau-Blouin n’exclut d’ailleurs pas de reve-nir un jour en politique active. « Je continue à suivre la poli-tique de près, souligne-t-il. Cela dit, il y a plusieurs autres façons de contribuer aux dé -bats de société. » Et que pense-t-il du Québec ? « Je le perçois posi tivement, explique-t-il. Cette société égalitaire et avancée est parfois dure à comprendre dans ses contra-dictions. Quand on compare notre société de huit millions de citoyens à d’au tres, on réa-lise qu’on en fait pas mal. On a réussi relativement bien. Je suis très optimiste face à l’avenir. »

L’étudiant et ex-député poursuivra ses études en droit à l’Université d’Oxford l’automne prochainpar Yvon Larose

Léo Bureau-Blouin, boursier Rhodes

Le futur étudiant d’Oxford se destine à la carrière d’avocat, mais il n’exclut pas de revenir un jour en politique active. photo Marie Bernatchez

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Prestations musicales déjantées, per-formances participatives, œuvres Web, installations in situ, théâtre réinventé : réjouissons-nous, le Mois Multi est de retour avec une programmation dynamique et diversifiée ! Jusqu’au 27 février, une cinquantaine d’artistes multidisciplinaires présenteront leur création un peu partout dans la ville. Du lot, on retient notamment la propo-sition de Jocelyn Robert, directeur de l’École d’art et artiste prolifique. Pour sa ixième participation au Mois Multi (il a cessé de compter !), il procédera au lancement d’un album de musique expérimentale.

Intitulé The Maze (« Le labyrinthe », en anglais), ce disque offre un montage de sons enregistrés au gré de ses péré-grinations. Aéroports, cafés, métros, musées : qu’il soit intact ou trituré numériquement, chaque son évoque un lieu qui l’a inspiré. « Dans les der-nières années, j’ai récolté beaucoup de matériel avec mon enregistreur. En les

accumulant, ces sons semblaient faire partie d’un tout. J’ai profité d’une année d’étude et de recherche pour ramasser les pièces afin de réaliser une œuvre cohérente. Ce projet, c’est en quelque sorte un carnet de voyage qui s’étire sur une quinzaine d’années », explique l’artiste. Son lancement d’al-bum sera accompagné d’une projection vidéo, réalisée pour l’occasion. À voir le 12 février, dans le hall du Complexe Méduse.

Jocelyn Robert profitera aussi du Mois Multi pour présenter l’esquisse d’une œuvre qu’i l prépare avec l’auteure Renée Gagnon. Inspiré par les écrits d’Arthur Rimbaud, le duo tra-vaille depuis 2014 à la rédaction d’un texte, Il hachurait les éperviers. Le 27 février, le public pourra entendre le résultat et discuter avec les artistes de leur processus créatif, mais ne vous attendez pas à une simple lecture de texte. « À la base, c’est un projet litté-raire, mais qui dérive du côté de la

Le 17e Mois Multi, ce grand rendez-vous des arts multidisciplinaires et électroniques, fait la part belle aux créations percutantespar Matthieu Dessureault

Poésie hors norme

1. Alliant danse contemporaine et scénographie interactive, le spectacle (ENTRE) met en scène deux personnages qui se lovent et s’entrechoquent. Cette création de Philippe Lessard, bachelier en études théâtrales, a été réalisée dans le cadre d’une résidence au Laboratoire des nouvelles technologies de l’image, du son et de la scène (LANTISS), du pavillon Louis-Jacques Casault. photo Josué Beaucage 2. La Galerie des arts visuels de l’Université présentera l’installation sonore Discipline. Cette création réunit douze guitares électriques, qui résonnent en écho à une station de rock classique. Vibrant aux notes des chansons diffusées en direct, mais qu’on ne peut entendre, l’ensemble produit une musique minimaliste ondoyante qui envoûte l’oreille. photo Mercer Union Gallery 3. Issus de différentes disciplines, les artistes du collectif QUADr combinent leurs univers pour composer une œuvre électroacoustique en temps réel. Projections vidéo, jeux d’ombres et musique fusionnent en une formidable performance audiovisuelle. photo QUADr 4. La vidéo Urban Terrarium, de l’artiste Allison Moore, pose un regard ludique sur la vie urbaine. photo Allison Moore

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performance et de la mise en scène. Il s’agit de la première version d’une pièce que nous présenterons à Nantes et à Marseille dans le cadre d’une tour-née d’événements littéraires en avril », affirme avec fierté le professeur.

Les amateurs de performances artisti-ques pourront également découvrir le travail d’étudiants en arts visuels et médiatiques. Invités par la commissaire Ariane Plante, ces artistes ont eu carte blanche pour réaliser une intervention dans l’atelier de l’Œil de Poisson. À l’aide de différents dispositifs, dont des pro-jecteurs, des moniteurs et des haut-parleurs, ils nous montreront l’endroit sous un nouveau jour. La machinerie et les nombreux outils qui s’y trouvent seront aussi mis à contribution. « L’ate-lier de l’Œil de Poisson est un lieu chargé non seulement d’histoire, mais aussi d’objets. Plusieurs artistes y ont laissé leurs traces. Le but de notre intervention est de faire ressortir la tension entre ces objets et notre présence afin d’interroger l’expérience quotidienne des occupants du lieu », dit Alexandre Bérubé, l’instiga-teur de ce projet singulier. Il sera accom-pagné de Najoua Bennani, Diego Pena et Jean-Michel René.

Pour ces artistes de la relève, partici-per au Mois Multi représente l’aboutis-sement d’un grand rêve. « En tant qu’étudiants au baccalauréat, il s’agit d’une fenêtre inespérée sur notre tra-vail. Le Mois Multi est un événement incontournable qui regroupe plusieurs artistes internationaux. De pouvoir ajouter notre nom à la programmation, c’est assurément une chance ! », s’en-thousiasme Alexandre Bérubé.

Pour voir ce que l’artiste et ses com-plices préparent, il faudra être sur place, ce samedi. L’événement, qui est gratuit, débutera à 21 h.

L’ensemble de la programmation du Mois Multi est disponible à l’adresse mmrectoverso.org/mois-multi/.

6. Alexandre Bérubé, Najoua Bennani, Diego Pena et Jean-Michel René, tous étudiants à l’École d’art, auront carte blanche pour réaliser une intervention dans l’atelier de l’Œil de Poisson. Ils mettront à contribution la machinerie, les outils et les différents objets qui s’y trouvent pour créer une œuvre spontanée. photo Alexandre Bérubé

Jusqu’au 27 février, une cinquantaine d’artistes multidisciplinaires présenteront leur création un peu partout dans la ville

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5. Depuis 2014, Jocelyn Robert et Renée Gagnon écrivent un texte commun. Ils en feront une « lecture augmentée » dans le cadre des Esquisses Multi, un volet du festival qui permet aux participants de découvrir des projets en cours de création. photo Marisa Lourenço

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« Génies en herbe » sur le campus

Un club de « Génies en herbe » verra bientôt le jour à l’Université Laval. Ce jeu amusant et instructif sert à enrichir les connaissances des participants dans des domaines aussi variés que la littérature, les sciences, la botanique, l’économie, l’histoire, la géographie, le sport, la musique et le cinéma. Le club se réunira deux fois par mois pour s’entraîner et prépa-rer des matchs. Une rencontre d’information aura lieu le mardi 9 février à 15 h 30 au local 2209 du pavillon Charles-De Koninck. Si vous avez un empêchement, il est possible de vous intégrer au club sans assister à cette rencontre.

Pour information : 418 265-3704 ou [email protected]

Les empreintes que les mam-mifères laissent dans la neige sont aussi révélatrices que le piégeage pour le suivi de leurs populations. C’est ce que démontre une étude menée à la forêt Montmo rency par Toshinori Kawaguchi et André Desrochers, du Centre d’étude de la forêt et du Département des sciences du bois et de la forêt, et par Héloïse Bastien, du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs.

Depuis le début des an -nées 2000, André Desrochers et ses collaborateurs parcou-rent les peuplements fores-tiers, les sentiers et les routes de la forêt Montmorency pour relever les empreintes laissées dans la neige par les mammifères qui y vivent. Ils identifient l’espèce qui a laissé sa trace et précisent le nombre de pistes ainsi que leur localisation géogra-phique. « La logique est que plus une espèce est abon-dante, plus elle laissera de pistes, résume le professeur Desrochers. Notre indice tient compte du nombre de kilomètres que nous avons

couverts et du temps écoulé depuis la dernière chute de neige. »

Pour la période de 2004 à 2012, les chercheurs ont comparé l’indice d’abon-dance des pistes laissées par l’écureuil roux, la martre d’Amérique et trois espèces de belettes au nombre de captures de ces mêmes es -pèces rapportées par les trap-peurs exploitant une vaste unité de piégeage située au nord de la région de Québec. Leurs analyses, qui viennent de paraître dans la revue Northeastern Naturalist, indiquent qu’il y a une bonne concordance entre ces deux indices d’abon dance, sur-tout pour la martre et les belettes. « Comme la peau de l’écureuil a peu de valeur commercia le et que sa viande est utilisée comme appât dans les pièges, il se peut que les trappeurs ne signalent pas toutes les prises de cette espèce », avance André Desrochers en guise d’explication.

Cette concordance est inté-ressante, considérant que les deux indices sont obtenus à

l’aide d’approches totale-ment différentes, signale le chercheur. « Cela suggère que ces deux méthodes peuvent servir à inférer les change-ments annuels de population pour les espèces que nous avons étudiées et peut-être même pour d’autres espèces, comme le renard roux ou le lynx du Canada. On peut donc recourir au pistage pour évaluer les répercussions des opérations forestières ou des aménagements fauniques sur ces espèces. On peut aussi y faire appel pour étudier leur écologie. »

Le pistage présente de nombreux avantages, af -firme le chercheur. « Com-paré à d’autres approches, ce n’est pas coûteux et ça per-turbe peu le comportement des animaux. En plus, c’est le fun. » Seule ombre au ta -bleau, le pistage est à la merci des conditions climatiques et, à ce chapitre, l’hiver 2016 ne sera pas un grand cru. « Idéalement, il faut qu’il neige souvent et que les chutes de neige soient répar-ties dans le temps, ce qu’on n’a pas vu souvent cette année. Nous effectuons les relevés de 24 à 72 heures après une chute de neige. Dès que la neige tombe à nouveau ou qu’il y a de forts vents, tout est effacé, comme si la “Zamboni” était passée. »

Sur une piste intéressanteLes traces laissées dans la neige constituent un outil fiable pour le suivi des populations de mammifèrespar Jean Hamann

«On peut donc recourir au pistage pour évaluer les répercussions des opérations forestières ou des aménagements fauniques sur ces espèces. On peut aussi y faire appel pour étudier leur écologie.

L’abondance des pistes permet d’inférer les fluctuations annuelles de population chez des espèces comme le lynx du Canada.photo André Desrochers

Janvier 1977. Attention, on tourne ! Mais que filme ce caméraman de Radio-Canada ? Des journalistes de divers médias sont réunis sur le campus pour un colloque sur l’écriture de presse. Les journalistes Bernard Derome et Gilles Morin, de Radio-Canada, ainsi que Gilles Lesage, du Soleil, sont présents. Ces deux derniers deviendront professeurs à l’Université au cours des années suivantes. Jacques Guay, professeur et directeur du Département de journalisme, participe également à cette rencontre. L’événement était organisé par la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) et le Secteur journalisme et information de l’Université Laval. photo Pierre Cayer | Division de la gestion des documents administratifs et des archives

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Du talent à revendreLa « Revue qu’on sert » approche à grands pas ! Encore une fois cette année, ce spectacle de variétés réunira des étudiants talentueux issus de plusieurs facultés. Au programme figurent des numéros de danse, de chant, d’humour et de musique, tous plus divertissants les uns que les autres. L’événement, une initiative d’étudiants en médecine, sera animé par Nicolas Fournier, Maude Fleury, Gabrielle Martin et Frédéric Cloutier. photo Sandrine Bourgault

Vendredi 5 février, à 19 h, au Théâtre de la cité universitaire du pavillon Palasis-Prince. Pour plus d’information, on peut con sulter la page Facebook de l’événement à on.fb.me/1ZTqmzX ou écrire à [email protected].

Voyage au cœur d’un monde intérieurLe Théâtre de la Bordée présente jusqu’au 13 février la pièce Matéo et la suite du monde. Cette œuvre de Jean-François F. Lessard, chargé de cours en enseignement des arts, raconte l’histoire de Matéo Lemieux, un jeune homme vivant avec le syndrome d’Asperger. Inscrit à un cours de cinéma à l’université, il veut poser une question à son profes-seur, mais il fige et il finira par se réfugier dans un monde où imaginaire et réalité s’entremêlent. Ce personnage des plus touchants est joué par Mathieu Bérubé-Lemay, étudiant au certificat en langue allemande, lui-même atteint du syndrome d’Asperger. Matéo et la suite du monde est une coproduction du Théâtre de la Bordée et de l’organisme Entr’actes.

Pour plus d’information : bordee.qc.ca

Ça va jazzer !Trois chargés de cours de la Faculté de musique offriront un concert de jazz mercredi prochain. Le saxophoniste Joël Thibault, le pianiste Sébastien Champagne et le bassiste François Moisan interpréte-ront des compositions originales et des pièces connues. Une belle occasion d’entendre ces musiciens au parcours impressionnant !

Mercredi 10 février, à 19 h 30, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. L’entrée est libre. Pour consulter l’ensemble de la programmation de la Faculté de musique : mus.ulaval.ca.

Sur une piste intéressante

Nous sommes à la cour d’un tribunal. D’un côté, la juge et son greffier. De l’autre, le procureur et l’avocate de la défense. Au centre, des témoins, prêts à passer à la barre. Tout ce qui man-que, c’est l’accusé. Qu’à cela ne tienne, celui-ci sera choisi parmi le public. Les autres spectateurs, quant à eux, deviendront les mem-bres du jury. Vous voici pré-venus, c’est ainsi que se déroulera la pièce Le spec-tateur condamné à mort, du 17 au 21 février, au Théâtre de poche.

Pour sa première mise en scène avec Les Treize , Guillaume Pepin s’attaque à cette œuvre écrite en 1985 par le Franco-Roumain Mattéï Visniec, son auteur fétiche. « J’adore son univers absurde et son côté surréa-liste. S’inspirant de Ionesco, lui aussi dramaturge français d’origine roumaine, Visniec remet en quest ion l e s conventions théâtrales. Il veut briser le quatrième mur en ayant un échange direct avec le pu blic », explique cet ancien étudiant du baccalau-réat en études théâtrales et

diplômé du Conservatoire de Québec.

La version de la pièce qu’il nous propose promet son lot de folie. Les personnages, exagérés, offrent une vision pour le moins déjantée de la justice. Un par un, ils vien-dront témoigner contre l’ac-cusé, ce spectateur choisi aléatoirement dans la salle. « D’une représentation à l’autre, l’expérience sera dif-férente selon la personnalité de l’accusé. J’ai avisé les co médiens qu’il est très possible que ce spectateur veuille inter agir avec eux. Ils doivent s’attendre à recevoir des ré ponses de sa part ou à ce qu’il fasse des blagues s’il est à l’aise sur scène. On ne sait pas sur qui on va tom-ber », s’amuse le metteur en scène.

Cette participation du pu -blic demande de la concen-tration de la part des comé-diens, qui devront redoubler d’efforts pour rester dans la peau de leur personnage. « On a appris nos textes, mais il suffit d’une réplique inattendue pour venir ren-verser l’histoire. C’est pour-quoi il faut apprendre à gérer les imprévus et bien maîtri-ser notre personnage », fait remarquer José Gallienne.

Cet étudiant en affaires pu -bliques et relations interna-tionales joue le rôle du gref-fier. Responsable du volet administratif du tribunal, ce protagoniste sert avant tout de faire-valoir à la juge. « Il la suit comme un chien de poche. Pour reprendre une expression québécoise, il est “gossant” ! Le greffier essaie con stamment de placer un

mot. Il vient rythmer la pièce, en faisant ici et là des interventions. »

De son côté , Roxane Azzaria, étudiante au certifi-cat en création littéraire, plonge dans la peau d’une photographe, qui viendra témoigner au procès. « Cette photographe est à la limite d’être psychopathe. Elle ob -serve tout et déteste que les gens clignent des yeux. Elle se situe très bien dans l’uni-vers absurde de la pièce », dit la comédienne, ravie de vivre cette première expérience théâtrale.

Les autres personnages, que l’on devine tous aussi colorés, sont interprétés par Mathilde Baillot, Justine Bertrand, Alice Guéricolas, Stéphanie Hayes, Alexandra Hinse, Edwige Morin, Hugo Sakel et Louis Vézina. La scénographie est signée Laurie Carrier, tandis que les éclairages ont été réalisés par Emile Beauchemin. L’as-sistance à la mise en scène est de Maureen Roberge.

Cette pièce des Treize sera suivie, plus tard dans la sai-son, de Le bizarre incident du chien dans la nuit, une créa-tion de Simon Stephen adap-tée par Simon Trudeau.

La pièce Le spectateur con damné à mort sera pré-sentée du 17 au 21 février, au Théâtre de poche du pavil lon Alphonse-Desjardins. On peut pro-céder à l’achat des billets en ligne, à l’adresse lestreize.org, par téléphone, au 418 656-2131, poste 8014, ou par courriel à [email protected].

Briser le quatrième murLa troupe de théâtre Les Treize ouvre sa saison d’hiver avec Le spectateur condamné à mort, une pièce qui place un spectateur, choisi au hasard, dans une bien drôle de situationpar Matthieu Dessureault

Pour sa première mise en scène avec Les Treize, Guillaume Pepin s’attaque à cette œuvre écrite en 1985 par le Franco-Roumain Mattéï Visniec, son auteur fétiche

Les Treize, que l’on voit ici en répétition, prennent un malin plaisir à plonger dans l’univers absurde de la pièce. « C’est un défi amusant de créer des personnages qui s’approchent de la folie, mais qui doivent rester crédibles. Guillaume est génial. L’univers qu’il réussit à amener fonctionne et ça devrait être surprenant et très comique », affirme la comédienne Roxane Azzaria. photos Clémentine CH.

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Avis offi ciel

INSTITUT QUÉBÉCOIS DES HAUTES ÉTUDES INTERNATIONALES

L’avis est par la présente donné, conformément aux articles 11 et 184 des statuts de l’Université Laval, que le mandat du directeur de l’Institut québécois des hautes études internationales prendra fi n le 11 mars 2016.

Le titulaire de ce poste ayant indiqué son inten-tion de solliciter un renouvellement de mandat, l’objet de cet avis est d’inviter toute personne de la communauté universitaire qui le désire à donner son avis sur l’opportunité de reconduire le mandat du directeur actuel, ou le cas échéant, à soumettre le nom de toute personne jugée apte à remplir cette fonction.

Vos avis ou suggestions de candidatures doi vent parvenir au vice-recteur à la recherche et à la création ainsi qu’au vice-recteur aux études et aux activités internationales avant le 18 février 2016, par courriel de préférence, à [email protected] ainsi qu’à [email protected] avec mention « Institut québécois des hautes études inter-nationales » dans l’objet, ou aux deux adresses suivantes :

M. Edwin BourgetVice-recteur à la recherche et à la créationPavillon des sciences de l’éducation, local 14342320, rue des BibliothèquesUniversité Laval

M. Bernard GarnierVice-recteur aux études et aux activités internationalesPavillon des sciences de l’éducation, local 15342320, rue des BibliothèquesUniversité Laval

en bref

Une première place ! Du 22 au 24 janvier, se tenaient, à l’Université du Québec en Outaouais, les 7e Jeux des infi rmières et infi rmiers du Québec (JIIQ). La détermination de l’équipe de l’Université Laval, composée d’étu-diantes et d’étudiants au baccalauréat, a été ré -compensée par une première place ! Cette année encore, cet événement était l’occasion de susciter un esprit de cohésion au sein de la relève infi r-mière, notamment à travers des épreuves sportives et intellectuelles, telles que des situations clini ques. Pas moins de 400 participants, issus de 23 délé-gations de partout au Québec, ont pris part à l’événement. photo OIIQ

Grands gagnants ! L’Université Laval remporte les honneurs, encore une fois, à l’International de sculpture sur neige du Carnaval de Québec. Florence Asselin, Steve Fortier-Evers et Antoine-Bernard Caron-Gingras, tous trois étudiants à la maîtrise en architecture, ont reçu deux prix du volet de la re lève, soit la Bourse du Carnaval de Québec et la Mention du public Loto-Québec. Intitulée Bienvenue chez moi, leur œuvre s’inspirait d’une maison perchée dans un arbre. Les

sculpteurs en provenance des cégeps et des universités québécoises avaient seulement deux jours pour réaliser leur projet. Les sculptures ont été évaluées selon leur créa-tivité, la qualité de leur réalisation technique et la cohé-rence du thème. photo Frédéric Lavoie

Le Fil s’était entretenu avec les étudiants avant leur participation à l’événement : bit.ly/23E1rVA.

9 FÉVRIER

CONFÉRENCE15 h 30, au pavillon Charles-De Koninck (local 2E)

La guerre civile syrienne a provoqué une crise humanitaire sans précédent, déplaçant 7 millions de personnes dans leur propre pays et créant 4 millions de réfugiés. Guy Des Aulniers, coordonnateur des urgences internationales à Développement et Paix, prononcera une conférence inti-tulée « Actions humanitaires de Déve loppement et paix dans le contexte de la crise syrienne ». Il nous entretiendra de la mobilisation de cet organisme face à la crise des réfu-giés syriens et des défis considérables que représentent l’accompagnement et le soutien des populations civiles qui ont fui vers des pays voisins – tels que le Liban, la Jordanie et la Turquie –, qui ac cueillent la grande majorité des réfu-giés syriens. L’orga nisateur principal de cette conférence est le Bureau de l’Est du Québec de Développement et paix.Consulter la page Facebook de Développement et paix – Jeunesse de l’Est du Québec : on.fb.me/1S0UWZc

11 FÉVRIER

11e CARREFOUR DE LA COOPÉRATIONDe 11 h à 14 h 30, au pavillon Palasis-Prince (Terrasse FIÉSA)

Le Carrefour de la coopération est une foire de l’emploi et du stage en développement international et action humani-taire. Il s’agit d’une occasion pour les étudiants intéressés d’en apprendre davantage sur le domaine de la coopération et du développement international et de rencontrer les représentants d’une multitude d’organisations de coopéra-tion internationale. Ils pourront aussi se renseigner sur les possibilités de stages ou d’emploi. Les principaux organisa-teurs de cet événement sont Managers sans Frontières et l’Association des étudiants en développement international et action humanitaire.Consulter la page Facebook de l’événement : on.fb.me/1PeZTYD

5e COLLOQUE ÉTUDIANT EN DÉVELOPPEMENT INTERNATIONALDe 8 h à 15 h, au pavillon Palasis-Prince (salon Hermès)

Ce colloque offre aux étudiants de 2e et 3e cycles issus de divers horizons scientifi ques et géographiques une tribune pour discuter des enjeux du développement international dans une perspective multidisciplinaire. Le colloque permet ainsi aux étudiants de présenter les résultats de leurs recherches ou de leurs interven-tions sur le terrain. C’est aussi l’occasion pour eux d’échanger leurs réfl exions sur le développement et les diverses façons de l’entrevoir. Toute la commu-nauté universitaire est invitée à assister à ces présen-tations. L’organisateur principal de cet événement est la Chaire en développement international de l’Univer-sité Laval.La programmation du colloque est en ligne : bit.ly/1KVt6WD. Pour inscription : [email protected]. Consulter le site Web de la Chaire en développement international : bit.ly/1PeMAY2.

CONFÉRENCEDe 18 h à 20 h, au pavillon Maurice-Pollack (local 3105)

Comment la coopération internationale volontaire contribue au développement économique et social des communautés ? Voilà l’une des questions aux-quelles la conférence « La gestion participative au cœur d’un développement international inclusif et durable » tentera de répondre. L’approche de gestion inclusive et durable du développement préconisée par Cuso International sera également présentée, ainsi que des témoignages inspirants d’anciens coopérants dans différents pays. Cette conférence est organisée par Cuso International et le Conseil Panafricain de Québec (COPAQ).Pour inscription : bit.ly/1JVtvgU

Semaine de développement internationalDe nombreux acteurs de la communauté universitaire engagés dans le développement international se donnent rendez-vous dans le cadre de la Semaine de développement international, qui se déroulera du 7 au 13 février. Ainsi, plusieurs activités se dérouleront sur le campus, dont le 11e Carrefour de la coopération et le 5e Colloque étudiant en développe-ment international.

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13le fil | le 4 février 2016 société

Les images spectaculaires des flots de réfugiés syriens tra-versant la Méditerranée sur de frêles esquifs ne disent pas tout de la réalité des migrants. Il existe aussi en Amérique des centaines de milliers de personnes qui prennent chaque année la route vers le Nord. Ils fuient la violence et la pauvreté du Honduras, du Guatemala et du Salvador en espérant se rendre jusqu’aux États-Unis, après avoir voyagé 3 000 kilomètres à tra-vers le Mexique. C’est à cette réalité que s’intéresse Danièle Bélanger, professeure au Département de géographie. C’est une réalité qu’elle par-tage avec les étudiants dans des cours sur les migrations internationales et la mobilité. Avec Guillermo Candiz, son étudiant au doctorat, ainsi qu’avec d’autres chercheurs, elle vient aussi de publier Rethinking Transit Migration, paru chez Palgrave, une mai-son d’édition britannique.

Depuis deux ans, les cher-cheurs ont analysé les routes

empruntées par ces migrants, qui mettent plusieurs semai-nes, plusieurs mois ou même des années à se rendre d’un bout à l’autre du Mexique. Un parcours qui, comme dans le jeu de serpents et échelles, n’a rien de linéaire, et qui compte bien plus de serpents que de gens prêts à les aider. Enlèvements, viols, extorsions de fonds, acci-dents ferroviaires, tous les migrants rencontrés pour les besoins de cette étude racon-tent l’extrême violence qu’ils ont eux-mêmes subie ou qu’on leur a confiée. Au point que plusieurs renon-cent à leur projet et s’établis-sent au Mexique.

Il faut dire que, pour les gangs de narcotrafiquants et autres bandits de grands che-mins, ce flux continuel de voyageurs prêts à tout pour vivre le rêve américain consti-tue une véritable manne. « Les migrants disposent de ressources transnationales, explique Danièle Bélanger. Ils ont souvent des amis ou de la

famille aux États-Unis, que les kidnappeurs contactent pour leur demander une ran-çon. Sur la route, on ne sait jamais à quel endroit les enlè-vements vont avoir lieu. » Sans parler des nombreux passeurs, les « coyotes », qui réclament 5 000 dollars et plus pour aider à traverser la frontière. Ils abandonnent parfois leurs clients en plein désert ou ne se rendent jamais au point de rendez-vous.

Au cours de leur étude, la géographe et ses collègues ont constaté que les migrants communiquaient beaucoup sur les réseaux sociaux pour trouver les informations les plus à jour et susceptibles de garantir leur sécurité. De -puis peu, leur voyage se complexifie avec le renforce-ment de la sécurité à la fron-tière entre le Mexique et l’Amérique centrale. Des postes de contrôle ou des patrouilles volantes vérifient l’identité des voyageurs et le train de marchandises, surnommé « La Bestia », qui traverse le pays du nord au sud. Il est désormais étroi-tement surveillé pour em -pêcher les migrants de l’emprunter.

« La fermeture de la fron-tière ne freine pas le flux migratoire, mais elle favorise la croissance d’une véritable industrie de la sécurité, constate Guillermo Cadiz, qui revient tout juste d’un séjour au Mexique pour actualiser ses données. Le Mexique dépense une for-tune pour refouler les immi-grants. » De cette façon, cela diminue le nombre d’illégaux repoussés par les États-Unis, sans pour autant tarir le flot de celles et de ceux qui fuient le Salvador, le Guatemala ou le Honduras, aux prises avec des problèmes de violence structurelle.

Rappelant que le Honduras se classe comme l’un des pays les plus dangereux de la pla-nète, avec 90 assassinats pour 100 000 habitants. Danièle Bélanger dénonce les préju-gés nourris envers les mi -grants. « On valorise la mobi-lité de nos étudiants ou de certaines marchandises, tout en considérant beaucoup de migrants comme de possibles terroristes, fait remarquer la géographe. De plus en plus, la migration humaine devient un marqueur d’inégalité. » C’est justement pour mieux faire comprendre à ses étu-diants la réalité de la migra-tion que la professeure par-tage avec eux les résultats des rencontres réalisées sur les routes mexicaines.

La géographe Danièle Bélanger a analysé, depuis deux ans, les routes empruntées par les migrants qui sont à la poursuite du rêve américainpar Pascale Guéricolas

Sur la route

Des centaines de milliers de personnes, qui fuient la violence et la pauvreté, prennent chaque année la route vers le Nord

Une clôture sépare la ville mexicaine densément peuplée de Tijuana (à gauche) des États-Unis. photo BBC World Service

Si vous croyez que toutes les opinions se valent, c’est que vous n’avez pas assisté à la dernière conférence de la Chaire publique de l’ÆLIES. Placée sous le thème « Combattre l’antiscience », cette rencontre, qui s’est déroulée le 27 jan-vier au pavillon Desjardins, a réuni quatre personnes engagées dans la diffu-sion du savoir scientifique au grand public. De l’effet nocif des ondes élec-tromagnétiques au remède homéopa-thique pour soigner la malaria, la confé-rence a été l’occasion pour les orateurs de démonter plusieurs grands mythes populaires.

Valérie Borde, chargée de cours en journalisme scientifique à l’Université Laval, journaliste indépendante et blo-gueuse au magazine L’actualité, était du nombre. « Nous baignons dans l’antis-cience », a-t-elle déclaré, en appuyant sur chaque mot. Charlatans, climato-sceptiques et autres sympathisants de l’obscurantisme, les apôtres des pseudo-sciences s’invitent partout, croit la jour-naliste. Et la cohabitation quotidienne de l’antiscience avec la science n’est pas pour arranger la situation. « Quand j’at-tends un médicament à la pharmacie et que je tombe nez à nez avec un collier de noisetier, ça m’exaspère », a lancé Valérie Borde, provoquant un éclat de rire général dans l’auditoire.

Le Web et les réseaux sociaux ont favo-risé la diffusion des pseudosciences, ce qui ne facilite pas le tri du vrai et du faux. Olivier Bernard, créateur du blogue bien connu Le Pharmachien, a présenté quel-ques trucs pour se prémunir des infor-mations douteuses qui circulent sur le Web, comme cet article sur une petite graine noire « qui guérit tout sauf la mort ». Un site qui ne donne pas le nom

Le réveil du scepticisme

des auteurs qui y écrivent, qui ne fait pas référence à des études scientifiques et qui cite d’autres sites Web douteux, c’est déjà louche, a-t-il expliqué.

Mais, si certaines personnes aiment croire que le bicarbonate de soude guérit tous les maux et que l’astrologie gou-verne le monde, à quoi bon combattre ce point de vue ? Après tout, chacun n’est-il pas libre de penser à sa guise ? « Bien vivre dans le monde, c’est bien le com-prendre. La science, c’est la réponse la plus proche de la réalité que l’on puisse trouver », a fait valoir Valérie Borde.

Après plus de deux heures de discus-sion, Olivier Bernard, Valérie Borde, Serge Larivée, professeur à l’Université de Montréal, et Clémence Lamarche, chargée de projet aux Éditions Protégez-vous, se sont accordés sur un point. Pourfendre l’antiscience est un combat de tous les instants. Quoi faire pour se joindre à la bataille ? Aiguisez simple-ment votre sens critique, conseillent-ils.

Quand l’antiscience attaque, la science contre-attaquepar Rachel Hussherr

Le Web et les réseaux sociaux ont favorisé la diffusion des pseudosciences, ce qui ne facilite pas le tri du vrai et du faux.

«Bien vivre dans le monde, c’est bien le comprendre. La science, c’est la réponse la plus proche de la réalité que l’on puisse trouver.

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14le fil | le 4 février 2016sur le campus

Dans le Grand Salon de l’Uni-versité, la voix de l’animateur résonne au micro : « Mes-dames et messieurs, il vous reste 10 minutes pour termi-ner votre défi ! » Sursauts et cris d’émoi secouent les équipes de quatre ou cinq participants. Le temps file et leur mission est de taille : sau-ver l’humanité de l’extinction, rien de moins !

Le scénario ? La surface de la planète étant devenue inhabitable, les survivants doivent s’adapter à la vie sou-terraine. Les scientifiques d’un jour avaient, entre au tres, comme mandat de concevoir un outil de récolte alimentaire inusité et un autre, qui recycle les eaux usées. Tout cela en trois heures avec du matériel de fortune, comme des plan-chettes, des bouts de cordes et des bouteilles de plastique.

Sarah-Maude Michel, élève de 5e secondaire à l’École De Rochebelle, et son équipe de cinq filles, nommée Les Éléments, semblaient plutôt satisfaites du résultat de leurs efforts. Avec raison, puisqu’à l’issue des compétitions, elles ont remporté le prix du jury.

Pour sa part , Mélodie Fournier, qui termine son secondaire à la même école,

avait hâte de participer à cet événement. Sa sœur aînée, qui a goûté à l’aventure il y a quelques années, l’avait mise en appétit. « C’est fascinant de voir que nos connais-sances peuvent résoudre des problèmes pratiques. On prend conscience du rôle concret qu’on peut jouer pour relever des défis comme celui de la protection de l’en-vironnement », s’enthou-siasme cette férue de physi-que. Passionné par la même matière, son collègue de classe, Quentin Lehmann, juge aussi l’événement très positif : « Ça m’a permis d’éta-blir un premier contact avec le milieu universitaire. Je trouve ça stimulant. En plus, le côté compétitif de l’expé-rience donne le goût de se dépasser. » Si Quentin se des-tine à une carrière en physio-thérapie, Mélodie, quant à elle, est attirée par le monde des affaires. Elle ne sait pas si son choix professionnel se portera sur une entreprise du secteur scientifique. « Mais peu importe, je suis convain-cue de l’importance des sciences dans la vie de tous les jours. », assure-t-elle.

Leur enseignant en sciences physiques, Claude Laforge, abonde dans ce sens. Sans

sciences et de génie. « Les jeunes aiment s’initier à la réalité scientifique dans un contexte ludique, indique-t-il. Ça change de l’image du savant fou et ça permet d’al-lumer des flammes. »

C’est ce qu’a vécu Gabriel Perron, diplômé en physique et étudiant à la maîtrise en enseignement au collégial. Ancien participant, puis bénévole, il est cette année coprésident de la Coupe de Science avec Joël Boismenu-Lavoie. « Je suis de chaque édition par attachement per-sonnel, mais aussi pour le plaisir de transmettre aux jeunes une vision de la science qui n’est pas en -nuyeuse. C’est une contribu-tion très gra tifiante », confie ce futur professeur.

L’atmosphère conviviale en incite plus d’un à renouveler leur expérience au sein de l’organisation. Responsable de la promotion et de l’infor-mation sur les études à la Faculté des sciences de l’agri-culture et de l’alimentation,

Agata Kociolek fait partie du jury depuis trois ans. « La dé -brouillardise des jeunes m’impressionne. C’est un pri-vilège pour moi d’en être témoin et d’échanger avec eux sur une variété de sujets qui concernent la science, le domaine agroalimentaire par exemple. »

Comme l’an dernier, pour répondre à un intérêt gran-dissant, les compétitions se sont étalées sur trois jours plutôt que deux. En plus de l’École De Rochebelle, les

écoles secondaires Joseph-François-Perrault, Roger- Comtois et les Etchemins, ainsi que de nombreux cé -geps de la région de Québec, y ont pris part. Le rendez-vous de cette année était le fruit des efforts concertés de 14 membres du comité exécu-tif et de 93 bénévoles, tous étudiants. Les élèves vain-queurs, récompensés tant pour l’efficacité de leurs pro-totypes que pour leur ingé-niosité, se sont vus remettre de nombreux prix.

hésiter, il encourage ses élèves à prendre part à ce rassemblement depuis sa création, en 2008, par des étudiants de la Faculté des

Géniale, la science !Les neurones de 404 jeunes venus du secondaire et du cégep ont surchauffé le campus du 1er au 3 février à l’occasion de la 9e Coupe de Science, une compétition originale qui met en valeur la science sous toutes ses formespar Brigitte Trudel

«Les jeunes aiment s’initier à la réalité scientifique dans un contexte ludique. Ça change de l’image du savant fou et ça permet d’allumer des flammes.

« C’est fascinant de voir que nos connaissances peuvent résoudre des problèmes pratiques. On prend conscience du rôle concret qu’on peut jouer pour relever des défis comme celui de la protection de l’environnement », affirme une étudiante participante. photos Marc Robitaille

Le rendez-vous de cette année était le fruit des efforts concertés de 14 membres du comité exécutif et de 93 bénévoles, tous étudiants.

Les scientifiques d’un jour avaient, entre autres, comme mandat de concevoir un outil de récolte alimentaire inusité et un autre, qui recycle les eaux usées.

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15le fil | le 4 février 2016

en bref

Peaufiner son jeu avant les sériesLa formation féminine de volleyball du Rouge et Or est déjà assurée de terminer la saison régulière au quatrième rang de la ligue universitaire du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ). Elle profitera de trois rencontres pour peaufiner son jeu avant les séries éliminatoires, dont l’une aura lieu à l’amphithéâtre-gymnase Desjardins-Université Laval. Les athlètes du Rouge et Or recevront, en effet, les Martlets de l’Université McGill le samedi 6 février, à 19 h, après avoir affronté le Vert & Or de l’Université de Sherbrooke la veille. La troupe, dirigée par l’entraîneur Olivier Caron, terminera son ca len drier à Montréal, contre les Carabins, une semaine plus tard. Ce sont ces mêmes Carabins que le Rouge et Or affrontera en demi-finale québécoise à la mi-février. photo Mathieu Bélanger

Les billets pour la rencontre de samedi sont en vente au 418 656-PEPS.

Samedi 6 févrierVolleyball féminin | McGillPEPS | 19 h

Dimanche 7 févrierSoccer féminin | UQACStade TELUS-Université Laval | 13 h 30Soccer masculin | FC MontréalStade TELUS-Université Laval | 15 h 30

Samedi 13 févrierBadminton féminin | Demi-finales par équipe – UQAMPEPS | 12 hBadminton masculin | Demi-finales par équipe – ETSPEPS | 13 h 30Badminton | Championnat RSEQ par équipe – féminin et masculin (finales)PEPS | 15 hVolleyball masculin | SherbrookePEPS | 19 h

Dimanche 14 févrierSoccer féminin | SherbrookeStade TELUS-Université Laval | 13 h 30Soccer masculin | SherbrookeStade TELUS-Université Laval | 15 h 30

Campus dynamique

Dimanche 7 février, dès 15 h 30, les futures vedettes de la Major League Soccer seront de passage au stade TELUS-Université Laval alors que le FC Montréal, le club réserve de l’Impact de Montréal, affrontera l’équipe masculine du Rouge et Or. Tout juste avant, à 13 h 30, les femmes se mesureront à l’équipe de l’Université du Québec à Chicoutimi. photo Stéphane Gaudreau

LA CLINIQUE ÉQUILIBRE-SANTÉ – LOCAL 0200Soucieux d’offrir des services per-mettant l’acquisition de saines habitudes de vie, dont une ali-mentation équilibrée, le PEPS vous propose de rencontrer les nutritionnistes de la Clinique Équilibre-Santé. Grâce à des consultations individuelles (pour adultes, enfants et athlètes), ces professionnels sauront vous gui-der, quels que soient vos besoins (perte de poids, maladies chroni-ques, nutrition sportive, évalua-tion de votre alimentation, etc.) Commu niquez avec l’équipe de la Clinique Équilibre-Santé au 418 656-3851.

LA CLINIQUE DE KINÉSIOLOGIE – LOCAL 00241Le personnel de la Cli-nique de kinésiologie vous propose d’améliorer votre santé et votre per-formance physique par une évaluation de votre condition physique et de vos habitudes de vie, une évaluation de la capa-cité aérobie maximale (VO2 max), une analyse de votre posture, un pro-gramme de perte de poids, etc. Composez le 418 656-2473 pour parler à ces professionnels.

LA CLINIQUE DE MASSOTHÉRAPIE – LOCAL 0312Les massothérapeutes de la Clinique de massothérapie du PEPS sont à l’écoute de vos besoins et vous aide-ront à trouver le type de massage qui vous convient. Que vous choisissiez le mas-sage de détente (Esalen), le massage californien, le massage sportif ou le mas-sage suédois, vous profite-rez de tous les bienfaits de la massothérapie, qui ne sont plus à prouver. Pour un rendez-vous, composez le 418 656-3719.

LA CLINIQUE DE PHYSIOTHÉRAPIE ET DE MÉDECINE DU SPORT – LOCAL 00254Que ce soit pour une entorse, une tendinite, une bursite, un claquage musculaire, une contusion, un mal de dos ou une hernie discale, vous pou-vez consulter les spécialistes de cette clinique, qui sauront vous conseiller le meilleur traite-ment pour faciliter un retour rapide à l’exercice. Les techni-ques utilisées sont des plus modernes et sophistiquées. Communiquez avec l’équipe au 418 656-5501.

LA CLINIQUE D’ACUPUNCTURE – LOCAL 00254Martin Moreau, acupuncteur, vous offre un service de con-sultation pour tout problème de santé affectant votre vie personnelle, votre vie profes-sionnelle ou la pratique d’acti-vités physiques. Profitez de l’acupuncture pour traiter des douleurs musculosqueletti-ques, des blessures sportives, des troubles respiratoires, di -gestifs et urinaires ainsi que des problèmes reliés à l’insom-nie, au stress et à la fatigue. Pour prendre un rendez-vous, composez le 418 656-5501.

LE LABORATOIRE ORTHOPÉDIQUE – LOCAL 00254Pour pratiquer pleinement votre sport favori, le port d’une bonne chaussure est primordial. Le laboratoire or -thopédique Orthèses Bionick Québec vous offre un service de consultation complet. Pour obtenir un rendez-vous, appe-lez au 418 656-5501.

Pour en apprendre davantage sur les services offerts au PEPS, visitez peps.ulaval.ca, section « services ».

Sept services pour votre santé !Le PEPS offre une multitude de services assurés par une équipe de professionnels dynamiques. Regroupés sous un même toit, ils sont facilement accessibles à tous.par Andréane Girard

Massage de détente (Esalen), massage californien, massage suédois ou encore massage sportif : la massothérapie est parmi les sept services de santé que l’on retrouve au PEPS.

sports

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08/02

Concert du duo Tar’imba

Le duo Tar’imba, composé de Catherine Meunier, marimbiste, et de Christophe Pratiffi, gui-tariste, est l’invité de la Faculté de musique et de la Société de guitare de Québec, pour un récital qui promet d’être auda-cieux. Les deux complices interprèteront des œuvres originales pour marimba et guitare de compositeurs canadiens et d’ailleurs. Ils revisiteront également les pièces du répertoire pour deux guitares, en leur don-nant une saveur totalement nouvelle. Le jeune duo, formé en janvier 2015, s’est depuis produit un peu partout au Canada et aux États-Unis et s’illustre par son unicité, sa virtuo-sité, ainsi que par le raffi-nement de ses interpréta-tions. C’est donc un univers musical rafraîchissant à découvrir !

Jeudi 4 février, à 20 h, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. Billets en vente à la porte, le soir du concert, ou au secrétariat de la Faculté de musique.

Améliorez vos oraux !

Les exposés oraux ne sont peut-être pas votre grande force. Vous avez le trac ? Vous ne savez pas comment vous comporter devant un auditoire ? Rassurez-vous; il s’agit de difficultés très répandues chez les étudiants univer-sitaires. C’est pourquoi le Centre d’aide aux étu-diants a pensé à créer l’atelier « Améliorez vos exposés oraux : prépara-tion du contenu et gestion du trac ». Rédaction, pré-paration personnelle, trucs pour combattre le trac et l’anxiété : vous y trouverez tout ce qu’il faut pour donner votre meilleur, quel que soit l’exposé à présenter !

Lundi 8 février, à 19 h, au salon du 1er étage du pavillon H.-Biermans-L.-Moraud. Réservé aux étudiants de l’Université. Pour plus d’information, composer le 418 656-7987 ou visiter aide.ulaval.ca.

Entreprise et justice de genre

Les situations dans les-quelles l’on observe des inégalités homme-femme sont encore nombreuses. L’entreprise, entre autres, est une institution où elles se feraient sentir, mais qui a été peu étudiée par les cher-cheurs spécia listes des gen-res. Naïma Hamrouni, pro-fesseure au Département de science politique, pronon-cera une conférence intitulée « La justice de genre dans l’entreprise : une approche multidimentionnelle ». La chercheuse, spécialiste de philosophie politique et de pensée féministe, y abordera le sujet de la justice de genre selon une perspective nou-velle. Elle sera accompagnée de Pierre-Yves Néron, co-chercheur et maître de con-férence à l’Université Catho-lique de Lille, qui intervien-dra par vidéoconférence.

Lundi 8 février, de 12 h à 13 h 30, au local 413 du pavillon Félix-Antoine-Savard. Entrée libre. Pour information : Marie-France Paquette, [email protected] ou 418 656-2132, poste 11226. Site Web : idea.ulaval.ca.

Atelier de recherche dans ABI/Inform

La Bibliothèque de l’Université offre la pos-sibilité de se former à la recherche bibliographique et de s’initier aux diffé-rentes ressources qu’elle met à la disposition de ses usagers. Gagnez donc en efficacité en participant à son atelier-éclair sur ABI-Inform, une base de don-nées d’affaires qui permet de trouver des articles dans quelque 3 000 revues uni-versitaires. C’est un outil de choix pour effectuer une revue de la littérature, par exemple. Apprenez com-ment choisir les bons mots-clés, construire une straté-gie de recherche efficace et repérer des articles perti-nents. Normand Pelletier, bibliothécaire-conseil en sciences de l’administra-tion, sera votre guide.

Mardi 9 février, de 11 h 30 à 12 h 30, à la salle Bell (local 1317) du pavillon Palasis-Prince. Gratuit. Pour inscription : [email protected].

DD, villes et transports

Le transport préoccupe bon nombre de villes pour les-quelles le développement durable (DD) est une prio-rité. L’Institut EDS et le Centre de recherche en aménagement et dévelop-pement (CRAD) invitent Owen Waygood, spécialiste en la matière, à prononcer une conférence intitulée « Relations entre les objec-tifs de développement du -rable des villes et le trans-port ». Professeur à l’École supérieure d’aménagement du territoire et de dévelop-pement régional, Owen Waygood s’intéresse à la façon dont nous voyageons, sur les plans social, environ-nemental et économique.

Jeudi 11 février, à 16 h 30, à la salle Hydro-Québec du pavillon Alphonse- Desjardins. Entrée libre. Pour information : [email protected]. Pour aider à rendre ses conférences écoresponsa-bles, l’Institut EDS vous invite à utiliser les trans-ports actifs et collectifs pour venir à l’Université.

Religieux mondialisé et événementiel

Les Journées mondiales de la jeunesse de Toronto, en 2002, auraient marqué un tournant dans la com-préhension du rapport des jeunes au religieux. Elles auraient même influencé l’Église catholique dans son offre à la jeunesse. Un nouveau type de religiosité mondialisée et événemen-tielle aurait, d’ailleurs, fait son ap parition. Dans le cadre des Sémi naires JR, Charles Mercier, de l’Université de Bordeaux, viendra livrer le fruit des réflexions qu’il a effectuées sur le sujet au cours d’un récent séjour de recherche au Québec. Les Séminaires JR sont ouverts au public et permettent d’explorer, en trois heures, des thèmes liés au religieux contemporain, sous l’angle des sciences sociales et des religions.

Vendredi 12 février, de 13 h à 16 h, au local 813 du pavillon Félix-Antoine-Savard. Pour information : [email protected].

04/02 08/02 09/02 11/02 12/02

Étudiants-pianistes en spectacle

La Faculté de musique est pleinement engagée dans la formation de la relève musicale classique. C’est pourquoi elle fournit à ses étudiants des occasions de se produire dans un cadre qui se rapproche de celui des concerts professionnels. Dans cette optique, les étudiants de la classe de piano du professeur Arturo Nieto-Dorantes offriront à la communauté universitaire et au grand public un spectacle gratuit. Il y aura au programme des œuvres de Bach, Beethoven, Brahms, Debussy, Ravel, Poulenc et plusieurs autres. C’est donc à un véritable voyage à travers les époques du réper-toire classique pour piano que ces jeunes interprètes convient le public.

Vendredi 5 février, à 19 h 30, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. Entrée libre.

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

05/02

au fil de la semaine