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Volume 48, numéro 25 4 avril 2013 La Faculté de sciences et de génie lance une nouvelle formule de stages. Julien, Myriam et Luc-Olivier seront parmi les premiers à l’expérimenter. p3 Petit tour guidé des nouvelles bibliothèques du Québec. p8 Tous sur le terrain ! photo Marc Robitaille

Le Fil 4 avril 2013

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Journal institutionnel de l'Université Laval

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Page 1: Le Fil 4 avril 2013

Volume 48, numéro 25 4 avril 2013

La Faculté de sciences et de génie lance une nouvelle formule de stages. Julien, Myriam et Luc-Olivier seront parmi les premiers à l’expérimenter. p3

Petit tour guidé des nouvelles bibliothèques du Québec. p8

Tous sur le terrain !

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2 actualitésen bref

Le cancer du sein sans dentelleMère, amie, voisine, soi-même... On a parfois l’impression que tout le monde va y passer ! Et pour cause : le cancer le plus répandu chez les Occidentales est celui qui s’attaque aux seins. Une Québécoise sur neuf en sera atteinte un jour ou l’autre. Qu’est-ce qu’un facteur de ris-que, que se passe-t-il pendant les traitements, comment le choc du diagnostic et des traite-ments nous change-t-il, est-ce qu’un retour à la normale est possible ? Autant de questions que chercheurs et praticiens liés à l’Université abor-dent dans le dernier dossier Web de Contact.

www.contact.ulaval.ca/dossiers

Coup de chapeau à la recherche en santéLe président des Instituts de recherche en santé du Canada, Alain Beaudet, sera en visite le vendredi 5 avril au pavillon La Laurentienne. Il consultera la communauté universitaire sur plusieurs sujets, notamment la réforme du pro-cessus d’évaluation par les pairs. Il honorera aussi 11 chercheurs de l’Université qui s’illus-trent dans le domaine de la santé. Les projets primés seront présentés en ligne au www.lefil.ulaval.ca le lundi 8 avril. Les IRSC ont accordé plus de 42 M$ à environ 300 professeurs du campus l’an dernier.

Relève en orLa Coop Zone a tenu le 28 mars la 17e édition de son Gala de la relève en or, qui souligne les initiatives des étudiants de l’Université et du Cégep Limoilou. Plus de 6000 $ ont été remis en bourses à cette occasion. Dans la catégo-rie Professionnels en devenir, le prix est allé à Inde-Népal 2013, un groupe d’étudiants en biologie qui planifiaient cet hiver un stage en conservation et biodiversité, ainsi qu’au Bureau d’information juridique, dirigé par des étudiants bénévoles de la Faculté de droit. Le programme de persévérance scolaire Cours ta réussite a remporté le prix Sensibilisateurs, et l’équipe de canoë de béton, le prix Associatifs. Le comité de la Semaine de l’agriculture, de l’alimentation et de la consommation a été honoré pour l’organisation de son événement, et Ingénieurs sans frontières, pour son travail international. Enfin, le Coup de cœur coopé-ratif a été causé par Kira Burundi, une ONG composée en majorité d’étudiants de l’Univer-sité, qui soutient les enfants de la rue à Ngozi, ville de ce pays africain.

Le journal de la communauté universitaire

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 30 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

On peut le lire en ligne au www.lefil.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Les lettres destinées au courrier des lecteurs – 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la paru-tion, à l’adresse [email protected].

Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

RédactionÉditrice : Josée Sauvageau, directrice des communications par intérim

Rédactrice en chef : Mélanie Saint-HilaireJournalistes : Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon Larose Journaliste nouveaux médias : Julie PicardCollaborateurs : Nathalie Bissonnette, André-Philippe Drapeau-Picard, Pascale Guéricolas, Catherine Lévesque, Brigitte TrudelRédactrice-réviseure : Anne-Marie LapointeSecrétaire à la rédaction et recherchiste photo : Josée Nadeau

ProductionInfographie : Léa Robitaille, Service de reprographie de l’Université LavalImpression : Les Presses du Fleuve, Montmagny (Québec)

Ventes publicitairesÉlisabeth Farinacci 418 656-2131 poste 4618

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec,ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre2325, rue de l’Université, local 3108 Québec (Québec) G1V 0A6Téléphone : 418 656-2131 poste 4687

L’édition 2012 de la Nuit de la création avait attiré les curieux. photo Idra Labrie - Musée national des beaux-arts du Québec

Interagir avec les fantômes qui hantent l’ancienne pri-son du Musée nat ional des beaux-arts du Québec, entrer dans une exposition vivante où les objets dispo-sés éveillent les sens, assister à un atelier de création lit-téraire où l’auteur s’inspire des spectateurs pour créer son histoire sont là quelques-unes des expériences qui attendent les participants à la Nuit de la création, évé-nement inclassable qui per-met au public d’établir un lien privilégié avec de jeunes artistes.

La c inqu ième éd i t ion de ce rendez-vous orga-nisé par la Faculté des let-tres aura lieu le vendredi 5 avril de 20 h à 2 h au Musée national des beaux-arts du Québec. Il s’agit du plus grand événement art is- tique au Québec réalisé par des étudiants universitaires.

La Faculté des lettres présente sa cinquième édition de la Nuit de la création, consacrée aux artistes en émergencepar Nathalie Bissonnette

Les noctambules se cultivent

« Pour cette cinquième édi-tion, on cherchait un thème porteur. L’idée des cinq sens nous permettait d’explo-rer différentes facettes de la création. Toucher, sentir, regarder, entendre, goû-ter, avouez qu’il y a là une matière enrichissante pour de jeunes artistes », souligne Alain Beaulieu, vice-doyen aux études et responsable de la Nuit de la création.

La marraine d’honneur de cette édition, Claudie Gagnon, accompagnera des étudiants dans leurs pro-jets en apportant sa touche colorée aux installations réalisées. Cette artiste plu-ridisciplinaire a réalisé de nombreux tableaux vivants depuis une vingtaine d’an-nées. Ses installations se composent d’accumula-tions d’objets ordinaires. Le Musée d’art de Joliette lui a déjà consacré une exposition

rétrospective. Ses œuvres ont également été exposées au Musée d’art contem-porain de Montréal et à la Biennale de Liverpool ainsi que dans plusieurs pays.

Les spectateurs seront amenés à côtoyer plusieurs arts. Au cours du projet « Performance à l’aveugle », le public participera à la créa-tion d’une œuvre en direct et deviendra les yeux de l’ar-tiste. Les amateurs de poésie seront comblés par la richesse des textes de « La Nuit des Renards Bleus » et touchés par le saisissant monologue d’une comédienne dans le projet « À l’ère de transition ». Grâce à « Pinocchio », les visiteurs pourront s’asseoir dans un lit pour entendre un poème et des ambiances sonores qui les plongeront dans les profon-deurs de la nuit. La musique sera aussi à l’honneur grâce, entre autres, à une interpré-tation d’une pièce de Claude Debussy (Syrinx) durant laquelle un flûtiste et deux comédiennes feront revivre cette œuvre musicale par leurs gestes et leurs mots.

Pour sa première participa-tion à l’événement, l’équipe de

l’École d’architecture s’amu-sera à donner le vertige au public dans le couloir reliant le Grand Hall du Musée grâce à l’installation d’une structure créant des illusions d’optique.

Des chapiteaux instal-lés à l’extérieur du Musée feront vivre « La Nuit » aux visiteurs dès leur arrivée. L’animation aura un côté festif. On verra d’ailleurs des chars allégoriques se métamorphoser durant la soirée. Toujours à l’exté-rieur, un projet conviera le public à une célébration de la magnificence du corps humain. Lors de cette per-formance théâtrale inter- active, les artistes inviteront le public à prendre part à un goûter bien spécial.

La Nuit de la création est le résultat d’une collaboration entre la Faculté des lettres et le Musée national des beaux-arts du Québec, à laquelle sont invitées la Faculté de musique et la Faculté d’amé-nagement, d’architecture et des arts visuels.

Vendredi 5 avril de 20 h à 2 h, au Musée national des beaux-arts du Québec.

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3actualités UL

Cet été, comme première expérience de travail en lien avec ses études en géologie, Myriam Côté-Roberge fera de la cartographie géologique à 200 kilomètres de Kuujjuaq, au Nunavik. Chaque matin, elle partira du campement avec ses équipiers pour une randonnée d’une quinzaine de kilomètres. Au bout du parcours, elle prélèvera des échantillons de roches qui seront ensuite analysés au campement.

« Ce stage du ministère des Ressources naturelles du Québec était mon premier choix, dit-elle. C’est mon stage de rêve. Je fais beaucoup de randonnées. Passer mon été à le faire, être payée pour le faire, apprendre en même temps, c’est idéal pour moi! »

Bon an mal an, la Faculté des sciences et de génie pro-pose plusieurs centaines de stages à ses étudiants. Cette année, elle lance une nou-velle formule : SIGMA+. Le thème : « Soyez sur le terrain plus que jamais ». SIGMA+ se veut une formule d’alternance travail-études parmi les plus flexibles du réseau universi-taire québécois. Une de ses

Le stage nouveau est arrivé 

La Faculté des sciences et de génie lance une formule de stages qui devrait faciliter la recherche d’emploi pour les futurs diplôméspar Yvon Larose

L’étudiante en géologie Myriam Côté-Roberge a décroché le stage de ses rêves dans le Grand Nord. Elle pose ici avec le doyen André Darveau, l’étudiant en génie civil Julien Gagnon, le directeur du SPLA Richard Buteau, l’étudiant en informatique Luc-Olivier Dumais-Blais et le vice-doyen aux études Nadir Belkhiter. photo Marc Robitaille

«En entrevue pour un emploi, le diplômé pourra démontrer avec un document officiel qu’il a réalisé un stage de qualité

« Depuis le Plan Accès Justice mis de l’avant par le gouverne-ment libéral à l’automne 2011, beaucoup a été fait pour rendre notre système moins lourd, moins coûteux et moins lent. Je veux poursuivre dans cette voie et faire passer notre justice au 21e siècle. »

C’est ce qu’a déclaré Bertrand St-Arnaud à l’occasion d’une conférence donnée à l’Université le 28 mars dernier. Le ministre de la Justice du Québec se trouvait sur le campus à l’invitation du Bureau d’information juridique de la Faculté de droit, qui célébrait récemment son 25e anniversaire.

Lors de son allocution «De la parole aux actes : vers une jus-tice plus accessible », le ministre a annoncé le dépôt prochain du

DécouVeRtes MajeuRes en canceR Du seinUne équipe internationale de chercheurs vient de découvrir 49 nouvelles variations généti-ques qui augmentent le risque de cancer du sein. Jacques Simard, professeur à la Faculté de médecine et cher-cheur au Centre de recherche du CHU de Québec, cosigne ces travaux publiés dans de prestigieux journaux scientifi-ques. Cette percée aidera à définir les profils génétiques qui prédisposent à ce cancer. « Il est utile de connaître le profil génétique de chaque femme pour accorder un suivi plus étroit à celles qui ont un risque élevé. On estime que 12 % des femmes présentent un tel profil », précise Jacques Simard. La nouvelle a fait le tour des médias au Québec.

Lisez l’article complet sur le site www.lefil.ulaval.ca.

Visite du ministre de la Justice

projet de réforme du Code de pro-cédure civile, qui devrait se faire autour du 20 avril. Cette révision majeure proposera notamment un rôle accru du juge, une limite aux témoignages d’experts et une juridiction élargie de la Cour des petites créances.

Bertrand St-Arnaud a admis que le processus impliquera un réel changement de culture dans le milieu juridique. « Mais les jeunes diplômés possèdent ce qu’il faut pour contribuer à mettre en place cette nouvelle vision de la jus-tice, a-t-il conclu. J’ai confiance. » Brigitte Trudel

La version intégrale de cet article se trouve en ligne à www.lefil.ulaval.ca sous l’onglet Exclusivités web.

caractéristiques est de pro-poser des stages qui cadrent bien avec le programme de baccalauréat de l’étudiant et qui répondent à ses atten-tes en matière de formation pratique.

« SIGMA+ vient bonifier la formule existante, explique le vice-doyen aux études, Nadir Belkhiter. Nous vou-lions nous assurer que, désor-mais, l’étudiant soit encadré de façon hors pair du début à la fin de son stage en milieu pratique. »

Auparavant, les stages avaient bien souvent peu de liens avec les programmes d’études. L’encadrement des stagiaires soulevait peu d’in-térêt chez les professeurs. Et l’évaluation, à la fin de l’expé-rience de travail, était le plus souvent réduite à sa plus sim-ple expression.

Dans la nouvelle formule, un conseiller du Service de placement rendra visite à l’étudiant au milieu de son stage. Il s’assurera que ses tâches sont conformes au mandat initialement proposé par l’employeur. Un logiciel permettra de suivre l’étudiant pas à pas tout le long de son

expérience de travail. « D’un programme d’études à l’autre, les suivis étaient soit très ser-rés, soit très légers, rappelle le vice-doyen. Désormais, le suivi sera consistant et adapté aux besoins de chacun des programmes. »

À son retour, l’étudiant sera invité à dire comment bonifier les cours de son programme d’études. Par exemple, dans quelle mesure sa formation l’a préparé à son expérience de travail, si tel cours était pertinent, ou si le professeur devrait approfondir tel aspect dans tel autre cours.

« Il est très important pour nous d’avoir un excellent arrimage entre la formation reçue à l’Université et la for-mation pratique », indique Nadir Belkhiter. Un lien

sera maintenu avec chaque directeur de programme. Et une boucle de rétroac-tion continue sera alimentée par le vécu des étudiants en industrie. « Ces derniers, sou- ligne le vice-doyen, pourront influencer le contenu de leur programme d’études et ainsi le faire évoluer en lien direct avec les besoins du marché du travail. »

Autre nouveauté : après cha-cun de ses stages réussis, l’étu-diant recevra une attestation d’études. « En entrevue pour un emploi, le diplômé, en plus de son diplôme de baccalau-réat, pourra démontrer avec un document officiel qu’il a réalisé un stage de qualité », explique-t-il.

L a f o r m u l e S I G M A + est le fruit d’une étroite

collaboration entre plusieurs partenaires, dont la Faculté, le Service de placement et le Bureau du registraire. Chaque stage s’étend sur 12 semaines ou plus à l’intérieur d’une même session. Il dure 32 heures minimum par semaine et il est rémunéré. L’étudiant a le plein contrôle sur le nombre d’expériences de travail qu’il désire effectuer. Et il peut choisir la ou les sessions pour le faire.

En 2012, les étudiants en sciences et en génie se sont vus offrir près de 1 000 stages. Près des deux tiers prove-naient de la région de la Capitale-Nationale, 10 % de Chaudière-Appalaches et 5 % de Montréal. Salaire moyen offert: 16,80 $ l’heure. www.stages.fsg.ulaval.ca.

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4le fil | le 4 avril 2013actualités UL

en bref

Les villes du Québec, du Canada et du monde dispo-sent maintenant d’un outil de pointe pour évaluer la performance et l’efficience de leur gestion de l’eau sur leur territoire : l’Institut international de l’aquares-ponsabilité municipale. Cette nouvelle infrastructure de recherche est le fruit d’un partenariat entre l’Univer-sité Laval et l’Institut natio-nal de la recherche scienti-fique (INRS). Le lancement officiel a eu lieu le 20 mars à Montréal à l’occasion du Salon international des tech-nologies environnementales AMERICANA.

La mise sur pied de l’Institut aura nécessité plus de deux années de préparation sous la coresponsabilité du pro-fesseur Peter Vanrolleghem, du Département de génie civil et de génie des eaux, et du professeur Jean-Pierre Villeneuve, de l’INRS.

Selon Peter Vanrolleghem, l’Institut propulse le Québec à l’avant-scène mondiale dans l’évaluation complète de la gestion de l’eau sur le plan municipal. « C’est un nou-veau concept, explique celui qui agit maintenant comme responsable scientifique de

L’Université contribue à fonder un institut qui mènera des audits indépendants sur la gestion de l’eau pour les municipalitéspar Yvon Larose

Source de savoir

l’Université Laval au sein de l’Institut. Il se fait déjà beau-coup d’analyses compara-tives entre certains aspects de l’eau dans les villes. Par exemple, les exploitants de stations d’épuration vont comparer l’efficacité énergé-tique de leurs installations. Mais évaluer la qualité de la formation des techniciens ou de la communication avec le citoyen, on ne trouve cela nulle part ailleurs. Et c’est certain qu’on ne trouve nulle part l’analyse intégrée de tous les aspects de l’eau en ville. »

Organisme indépendant et à but non lucratif, l’Institut a pignon sur rue à Québec. Il met à profit l’expertise des deux établissements d’ensei-gnement associés. « Leurs compétences sont complé-mentaires, souligne le res-ponsable. Les points forts de l’Université Laval sont notamment les eaux usées et pluviales, les écosystèmes et l’eau solide, soit la glace et la neige. »

Une municipalité aquares-ponsable est tenue d’entre-prendre une série d’actions pour protéger la ressource, la traiter au coût le plus avanta-geux et garantir la durabilité des infrastructures.

À la base de la certification aquaresponsable se trouve l’audit. L’Institut a conçu un outil d’évaluation constitué de 17 éléments. Parmi eux, mentionnons la surveillance de la qualité de l’eau distri-buée, la gestion des eaux usées en temps de pluie et la valorisation d’une consom-mation responsable de l’eau potable. Le rapport résul-tant d’un audit comprend des constats, recommanda-tions et priorités d’action, ainsi qu’une cote indiquant le niveau d’aquaresponsabilité de la ville.

Selon Peter Vanrolleghem, la réalisation d’un audit ne peut que rapporter des béné-fices. « Une ville certifiée va savoir où investir l’argent pour améliorer sa gestion de l’eau », soutient-il. Elle peut remplacer des aqueducs à partir d’une connaissance précise de leur vieillissement. Elle peut intervenir dans la

formation technique du per-sonnel si celle-ci comporte des lacunes. Sur le plan envi-ronnemental, elle peut cesser d’utiliser certains produits chimiques qui sont apparus comme n’étant pas abso- lument nécessaires.

Dans sa version actuelle, le programme de certification de l’Institut colle à la réalité de bon nombre de villes dans le monde. « Pas Kinshasa, mais sans aucun doute des villes nordiques comme Helsinki ou Stockholm », indique le professeur. Ces municipalités se trouvent dans des condi-tions similaires à Québec en ce qui concerne, entre autres, la disponibilité de l’eau et le climat.

Dans une version future, le programme tiendra compte d’autres contextes tels que la sécheresse, ou lorsqu’une économie défaillante ne per-met pas une véritable gestion de l’eau. « Notre objectif est de pouvoir évaluer le niveau d’aquaresponsabilité d’une municipalité partout dans le monde », affirme Peter Vanrolleghem. Cela dit, les chercheurs de Québec ne réa-liseront pas d’audits en pays lointain. Ils formeront des experts locaux et les supervi-seront de façon à garantir la qualité du travail.

En 2011-2012, l’Institut a mené un projet pilote en col-laboration avec la Ville de Québec. Cela a permis de vali-der l’approche d’aquarespon-sabilité et de vérifier si la pro-cédure d’audit définie par les chercheurs était applicable. La municipalité a reçu la note de A+ sur une échelle maxi-male de AAA. Elle a obtenu une très bonne évaluation dans la gestion de l’eau solide, l’information au citoyen et la gestion des eaux de pluie. Ses évaluations les plus faibles portaient sur la valorisation d’une consommation respon-sable de l’eau et sur l’adap-tation aux changements cli-matiques. « La note globale pondérée de la Ville est de 3,54, précise le professeur. Pour être reconnue comme un modèle d’aquaresponsa-bilité, une municipalité doit obtenir la note de 4 et plus pour chacun des éléments de l’audit. Québec est en train d’élaborer son plan d’action quinquennal d’aquarespon-sabilité. Dans cinq ans, elle refera l’audit pour évaluer l’amélioration. »

Reste à voir quand d’autres villes l’imiteront. L’Institut est déjà connu aux États-Unis comme en France. « Dans nos réseaux, tant scientifiques que municipaux, les gens sont au courant de nos activités », indique Peter Vanrolleghem.

«Une ville certifiée va savoir où investir l’argent pour améliorer sa gestion de l’eau

Le professeur Peter Vanrolleghem, coresponsable scientifique du nouvel Institut international de l’aquaresponsabilité municipale, étudie l’eau sous toutes ses formes. photo Marc Robitaille

La CADEUL se renouvelleLa Confédération des associations d’étu-diants et d’étudiantes de l’Université Laval (CADEUL) a un nouveau comité de direc-tion pour la période 2013-2014. Guy-Aume Descôteaux, vice-président sortant aux affaires institutionnelles, est le nouveau président. Il est inscrit au baccalauréat en géographie. Sara Di Zazzo (études internationales et langues modernes) a été nommée vice-présidente aux affaires internes. Nicolas Grondin (économi-que) est le nouveau titulaire de la vice- présidence aux affaires institutionnelles. Caroline Aubry-Abel (études internationales et langues modernes) a été nommée vice-pré-sidente à l’enseignement et à la recherche. Geoffroy Boucher (sciences biomédicales) conserve son poste de vice-président aux finances. Enfin, la vice-présidence aux com-munications a été confiée à Jérémie Tremblay (relations industrielles). Y. L.

Pleins feux sur la FondationQuel est le fonds le plus populaire chez les donateurs de la campagne communauté uni-versitaire? Depuis quelques années, c’est celui du développement de la Bibliothèque, qui per-met notamment l’achat d’ouvrages spécialisés. Par exemple, en contribuant à la hauteur de 3 $ par paie pendant un an, un donateur a permis l’achat du réputé livre Childhood Leukemias, qui permettra aux étudiants de médecine de bien comprendre les dernières avancées de pointe dans le traitement de la leucémie chez l’enfant. Pas besoin d’être millionnaire pour faire un don qui change le monde… Tous les sous donnés à La Fondation de l’Université Laval font une différence. À noter que 100 % du montant est remis au fonds de votre choix, parmi un éventail de plus de 600 fonds.

Le nouveau comité de direction de la CADEUL.

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Une taille de 6 pieds 7 pouces et un penchant pour les arts visuels : Jérémie Lortie n’est pas un volleyeur comme les autres. photo Marc Robitaille

Hommage aux créateurs

« Qu’ils viennent, on les attend ! » Tel était le titre de la une du Fil, le 28 février. Le numéro 15 de l’équipe de volleyball du Rouge et Or, Jérémie Lortie, index pointé et yeux grand ouverts, avait l’air de dire à l’équipe adverse : « Attention, les amis, vous ne nous aurez pas. » Au dire de l’intéressé, cette photo a été un véritable stimulant pour le club Rouge et Or, qui l’a placée bien en vue là où l’équipe s’entraînait pour le champion-nat canadien universitaire de volleyball. On sait que les joueurs du Rouge et Or ont remporté ce tournoi devant les Marauders de l’Université Mc Master, en présence de 3 000 partisans survoltés réunis au PEPS, le 3 mars.

« C’était vraiment une bonne idée, ce titre ! » insiste ce grand gars de 6 pieds 7 pouces, âgé de 22 ans, qui a été désigné joueur par excellence du champion-nat. « Je remercie les personnes qui y ont pensé, car ça a beaucoup encou- ragé l’équipe. »

Le ton est donné : tout au long de l’en-trevue, Jérémie Lortie se montrera cha-leureux et d’une grande gentillesse. Qu’il parle de ses parents, de son frère ou de sa blonde, cet étudiant en art et science de l’animation est à des années-lumière du ton impersonnel et de l’enchaîne-ment mécanique de phrases toutes faites qu’adoptent parfois les athlètes de haut niveau.

Natif d’Ottawa, Jérémie Lortie a vécu une enfance et une adolescence heureu-ses et sans histoire en Ontario. À l’école primaire, il jouait au hockey durant l’hiver et s’adonnait au soccer pendant l’été. Son premier contact avec le vol-leyball remonte à l’année de ses 16 ans, alors qu’il étudiait en quatrième secon-daire. « Je n’étais pas très bon au début, dit-il. Physiquement, je ressemblais à

Jérémie Lortie crée des personnages animés comme il joue au volleyball : avec flamme et déterminationpar Renée Larochelle

Dessine-moi un champion

un vrai cure-dent et mes mouvements n’étaient pas coordonnés. Au fil des années, j’ai commencé à avoir de plus en plus confiance en moi au jeu et à m’améliorer. »

Mais il n’y a pas qu’au gymnase que le jeune Jérémie a fait sa marque. En classe, il excellait dans toutes les matières, avec des résultats tournant autour de 90 %. Quand est venue l’heure des études universitaires, cet attaquant centre a fait sans l’ombre d’une hésitation sa demande d’admission à l’Université Laval. Bien sûr, le programme du Rouge et Or l’attirait fortement. Mais il avait aussi l’occasion de s’inscrire au bacca-lauréat en art et science de l’animation, un domaine qui le passionne.

« Ce qui m’intéresse dans le processus de création, c’est d’inventer des choses, souligne Jérémie Lortie. J’aime être ori-ginal dans ce que je crée, qu’il s’agisse de personnages ou d’environnements. Je peux travailler sur un design pendant des heures et des heures, jusqu’à ce que je sois satisfait de mon travail. »

Au jeu, Jérémie Lortie se montre aussi exigeant que devant son ordinateur. « Le but ultime, c’est de gagner », lance-t-il. Durant la saison de volleyball, l’homme part presque toutes les fins de semaine avec le Rouge et Or afin de se mesurer à d’autres équipes québécoises, cana-diennes et américaines. Au quotidien, c’est autour du sport que tourne la vie de ce battant. De 16 h 30 à 19 h, ne cher-chez pas Jérémie ailleurs qu’au PEPS où il joue avec son équipe. « Il se tisse des liens incroyables avec les gars, dit-il. Jouer avec mes amis et gagner, ça me fait vraiment vibrer. »

Cette année, son frère Bruno, de trois ans plus jeune que lui, étudiant en édu-cation physique, s’est joint à l’équipe du

Le 2 avril, l’Université a honoré deux enseignants lors de la 3e édition de l’Hommage aux créateurs. Il s’agit de Hubert Nigel Thomas, écrivain et profes-seur à la retraite de la Faculté des lettres, ainsi que Claude Vallières, auteur-compositeur-interprète et chargé de cours à la Faculté de musique. Les deux lauréats se sont distingués par la qualité de leurs œuvres. Ils ont été choisis parmi d’autres candida-tures provenant de professeurs et chargés de cours rattachés aux facultés d’Aménagement, d’architec-ture et des arts visuels, des Lettres et de Musique.

Le Vice-rectorat à la recherche a donc souligné, en présence de la vice-rectrice Sophie d’Amours et de représentants du milieu culturel, le talent, l’audace et la créativité de ces deux hommes qui, en plus de transmettre leurs connaissances, participent au rayonnement de leur faculté et de l’Université.

Originaire des Petites Antilles, Hubert Nigel Thomas s’est installé au Québec à 21 ans. Il a obtenu un poste de professeur de littérature états-unienne à l’Université en 1988 et a pris une retraite anticipée en 2006 afin de se consacrer à l’écriture. Il est l’auteur de trois romans (Spirits in the Dark, Behind the Face of Winter et Return to Arcadia), de deux recueils de nouvelles, d’un recueil de poèmes ainsi que deux essais de critique littéraire. La tra-duction française de son recueil de nouvelles Lives : Whole and Otherwise sera publiée cette année. Ses œuvres ont été applaudies ici et à l’étranger, et ses articles et critiques font de lui une référence en lit-térature afro-canadienne.

Claude Vallières se consacre à ses deux passions : la musique et l’enseignement. Parallèlement à sa carrière d’auteur-compositeur-interprète, il a été membre du groupe vocal La Bande Magnétik, ainsi que choriste et guitariste pour plusieurs artis-tes québécois sur scène et en studio. Il est arran-geur et auteur-compositeur d’albums et de bandes sonores de spectacles multimédias. En 2011, il lan-çait Souffles, un album de chansons grâce auquel il repartira en tournée provinciale en avril. En plus d’être chargé de cours en chant à la Faculté de musique depuis 2002, il écrit des nouvelles, des ouvrages pédagogiques et des programmes d’études de musique au secondaire.

La Bibliothèque des sciences humaines et so- ciales présentera une exposition sur la carrière de ces deux créateurs du 8 avril au 27 septembre.

Rouge et Or. Dans la presse sportive, on parle des « frères Lortie ». « C’est un grand bonheur et aussi un rêve réalisé que de pouvoir jouer avec mon petit frère », affirme Jérémie.

Entre les cours, les séances de muscu-lation ou de physiothérapie et les par-ties à l’extérieur de Québec, le sportif tente de mener une vie normale avec sa blonde, joueuse de badminton du Rouge et Or et étudiante en relations indus-trielles. Avant de se lancer sur le mar-ché du travail en tant que concepteur de jeux vidéo, Jérémie souhaite se joindre à une équipe de joueurs profession-nels. « La France me tente beaucoup, mais aussi le Japon, où je suis allé avec ma famille quand j’étais petit. Quelle culture trippante ! »

L’Université a souligné la créativité de deux de ses enseignants en musique et en littérature

«Je peux travailler sur un design pendant des heures et des heures, jusqu’à ce que je sois satisfait de mon travail

Le musicien Claude Vallières et l’écrivain Hubert Nigel Thomas. photo Marc Robitaille

Une bonne fée se serait-elle penchée sur le berceau de ce beau grand jeune homme auquel tout semble réussir ? « J’ai eu de bons parents qui m’ont appris qu’il fallait avoir des rêves et qu’on pouvait les réaliser en travaillant fort », résume-t-il simplement. Après avoir mené une carrière de volleyeur professionnel, Jérémie aimerait bien se marier et avoir des enfants. « Pour leur transmettre non seulement ce que j’ai reçu, mais aussi ma façon de voir la vie ».

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6le fil | le 4 avril 2013

Sur le contexte particulier du printemps érable

Au Québec, les luttes étu-diantes sur la question des droits de scolarité ne datent pas du printemps dernier. Pourquoi le conflit sur la question de la gratuité sco-laire s’est-il métamorphosé en véritable crise sociale en 2012 ? Selon Olivier Clain, le printemps érable est survenu dans un contexte très particulier. « L’angoisse internationale associée à la crise, la grogne de partout dans le monde devant les inégalités, la mobilisa-tion de la planète pour sauver les banques, tout cela a donné un contexte sociologique qui a rendu parfaitement insupportable pour les étudiants la hausse suggérée. »

Sur les attraits de Québec pour les chercheurs en santé

Selon certaines sources, Québec ferait partie du peloton de tête des villes nord-américaines pour son volume d’activités de recherche en santé. La forte présence de la Faculté de médecine ne serait pas étrangère à cette situation, selon Michel J. Tremblay. « Les infrastructures de recherche que nous avons ici sont de haut calibre. On a des plateaux technolo-giques et des laboratoires hyper spécialisés. Quand on attire des chercheurs, la qualité de l’environnement de vie est importante. Si le conjoint ou la conjointe ne trouve pas son compte à Québec, le chercheur n’ac-ceptera pas le poste. »

Sur le pape François et les indignés

Le message du nouveau pape risque de bien passer chez les jeunes « indignés » de Grèce et d’Espagne, touchés par un taux de chômage avoi-sinant 25 %, estime Gilles Routhier. « Quand il était en Argentine, le pape était un indigné. Pas un indigné qui a pris la rue, mais qui a transformé son indignation en solidarité en visitant les banlieues pauvres. Son expérience et son parcours sont proches de ces gens.

éthiqueils ont dit...

Olivier Clain, professeur au Département de sociologie

Le Devoir, 23 mars

Michel J. Tremblay, vice-doyen à la recherche et aux études supé- rieures à la Faculté de médecine

Le Soleil, 22 mars

Gilles Routhier, doyen de la Faculté de théologie et de sciences religieuses

Le Devoir, 30 mars

Imaginez la situation. À la fin du cégep, vous avez choisi avec bonheur le génie informatique ou le génie civil. Votre oncle, lui-même ingénieur électrique, vous tape dans le dos ; papa et maman vous félicitent de votre réussite scolaire et votre banquier appelle pour vous offrir une carte de crédit. Arrive la com-mission Charbonneau. Jour après jour, ses procureurs démontent le système de corruption auquel ont participé vos futurs employeurs, les grandes firmes de génie-conseil comme Génivar, SNC-Lavalin, BPR et Dessau, pour obtenir des contrats municipaux. Brusquement, la profession de vos rêves vous semble moins attirante…

C’est le scénario un peu déprimant que vivent les étudiants en génie ces temps-ci. Heureusement, ceux qui se sentent ébranlés peuvent en discuter en classe.

C’est notamment à cela que sert le cours Éthique et professionnalisme donné par la Faculté de philosophie. Depuis 2006, il est suivi chaque année par environ 600 étudiants de la Faculté de sciences et de génie. Obligatoire dans tous les programmes de cette dis-cipline, il permet aux jeunes qui ont déjà accompli les deux tiers de leurs études de prendre connaissance de leurs droits et devoirs en tant que professionnels membres d’un ordre doté d’un code de déontologie.

Si, au début des années 2000, l’ensei-gnement pouvait paraître relativement théorique aux ingénieurs en herbe, l’actualité rend le cours aussi passion-nant qu’une série télévisée. Avec ses étu-diants, le chargé de cours Jean-François Sénéchal éclaire les zones grises de la profession qui permettent aux acteurs

Du génie pour l’intégritéSecoués par les révélations de la commission Charbonneau, les étudiants en génie suivent avec une attention accrue le cours Éthique et professionnalismepar Pascale Guéricolas

à l’éthique élastique de tomber dans la corruption ou le conflit d’intérêts.

« J’utilise beaucoup les exemples tirés de la commission Charbonneau pour montrer que certains gestes, comme recevoir des cadeaux, que ce soit des bouteilles de vin ou des parties de golf, sont moins anodins qu’ils le semblent au départ, illustre Jean-François Sénéchal. Ils font partie d’un système de collusion bâti autour des firmes de génie-con-seil à Montréal. Pour moi, les témoi- gnages d’ingénieurs, les faits présentés, les extraits vidéos, c’est du bonbon ! »

Cet étalage des relations de copinage entre les firmes d’ingénieurs et le pou-voir polique inquiète plusieurs étudiants en génie qui suivent le cours d’éthique. « Jusque-là, j’avais surtout pensé aux pri-vilèges de la profession, comme le statut social et les occasions de carrière, sou- ligne Vincent Michaud-Belleau, étu-diant en génie physique. L’actualité me force à voir que, comme ingénieur,

j’ai aussi des responsabilités vis-à-vis du public. »

« Plus je me rapproche du marché du travail, plus mon anxiété augmente, avoue Simon Leahy, étudiant en génie électrique. Au début, je me voyais contri-buer à la société en bâtissant des projets bien faits. Avec tout ce que j’apprends, je prends conscience de certains aspects bouetteux de la profession. Je n’ai pas envie, moi, de passer 40 ans à négocier avec un maire sur des questions qui n’ont rien à voir avec le projet lui-même ! »

Le cours Éthique et professionnalisme procure aux étudiants quelques outils qui devraient les aider, plus tard, à faire valoir leur vision des choses. Mieux informés sur les règlements qui enca-drent la pratique, les ingénieurs en for-mation se familiarisent avec les appuis légaux dont ils disposent pour défendre le public. Ils étudient aussi les cas de certains employés qui ont su convaincre leur patron que leur code de déontologie interdisait, par exemple, de signer des projets qu’ils n’avaient pas supervisés.

Cependant, comment invoquer ces arguments lorsqu’on vient tout juste de se faire embaucher, s’interrogent cer-tains étudiants ? « Il y a sans doute une distance entre les idéaux, c’est-à-dire s’en tenir strictement au code de déon-tologie, et ce qui se passe sur le terrain, surtout quand est sous pression », cons- tate Laury Suzin, étudiant en génie des matériaux.

Vrai, rétorque Jean-François Sénéchal. L’enseignant en convient : une fois sur le marché du travail, les anciens étudiants, devenus employés, sont aussi soumis à l’autorité patronale. Mais à ses yeux d’éthicien, la crise de confiance actuelle que traverse le génie représente aussi une occasion en or pour ceux qui se pré-parent à intégrer la profession. « C’est une période de changement au cours de laquelle les nouveaux ingénieurs peuvent contribuer à améliorer la si- tuation », lance le chargé de cours. Prêts à assainir les mœurs ?

«L’actualité me force à voir que, comme ingénieur, j’ai aussi des responsabilités vis-à-vis du public

Le chargé de cours en philosophie Jean-François Sénéchal fait réfléchir les futurs ingénieurs aux problèmes de la corruption et des conflits d’intérêts. photo Marc Robitaille

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7le fil | le 4 avril 2013 société

Q3Johanne Brochu sur la deuxième vie des domaines de Sillery

L’avenir des grands domaines à Sillery donne lieu à une bataille rangée entre protecteurs de ces immenses espa-ces verts et communautés religieuses à la recherche de revenus de vente. C’est notamment ce qui ressort des ré- centes audiences publiques du Conseil du patrimoine culturel. Un débat réduc-teur aux yeux de l’urbaniste Johanne Brochu, professeure à l’École supérieure d’aménagement du territoire et de déve-loppement régional, qui a supervisé une recherche étudiante sur les ensembles conventuels de cet arrondissement.

Q Entre la création du Parc des grands domaines proposée par des citoyens et la volonté de densification de la Communauté urbaine de Québec, quelle solution choisir ?

R Il faut prendre garde de ne pas rejeter trop vite la densification, qui permet de lutter contre l’étalement urbain et peut aussi fournir un meilleur transport col-lectif. Si on opte pour la conservation, on met en réserve un certain nombre de grands ensembles patrimoniaux. Ceux-ci ne participent donc plus à l’aménagement. C’est irréaliste de pen-ser qu’on va pouvoir assumer la facture d’une conservation à l’identique. Qui paierait pour ça ? Certainement pas les citoyens, qui seraient les premiers à monter aux barricades si leur avis d’im-position augmentait beaucoup. Je pense qu’à Sillery, il faut utiliser les ensembles patrimoniaux comme des structures urbaines à partir desquelles on construit autre chose. Les bâtiments conventuels pourraient être élargis et devenir l’épine dorsale sur laquelle s’appuieraient de nouveaux ensembles, avec des espaces publics de qualité. On pourrait imaginer un parc linéaire se rattachant à la falaise en certains endroits, ainsi que des petites grappes d’habitation dont les rentes fon-cières permettraient d’acheter le parc et de l’entretenir.

Q Faut-il imposer des balises aux communautés religieuses pour la vente des grands terrains ?

R Il faut être très prudent à cet égard. Rappelez-vous le projet de déménage-ment des sœurs carmélites à Montréal, dont le couvent se trouvait non loin de la rue Saint-Denis, à la limite des quar-tiers du Plateau et de Rosemont. Une coalition les a empêchées de vendre le bâtiment à un promoteur, puis le ministère de la Culture a déclaré le site monument historique, et la vente n’a pas pu se faire. Les sœurs ont été for-cées de rester dans un quartier dont l’environnement ne leur convient plus. Il vaut mieux selon moi que la direction de l’urbanisme de la ville fixe des bali-ses claires sur la façon dont on doit réa-ménager ces édifices. Actuellement, au Québec, les plans d’urbanisme restent très abstraits. La réglementation défi-nit si une parcelle est commerciale ou résidentielle, encadre un peu les formes ainsi que la distance du bâtiment à la rue, mais contrôle difficilement la qua-lité des constructions. Si on dispose d’un plan d’ensemble clair, prenant en compte les espaces publics, les promo-teurs vont se plier aux règles mettant en valeur les qualités patrimoniales des ensembles. La démarche préalable appartient à l’urbanisme.

Q Comment imaginer l’avenir des domaines conventuels à Sillery ?

R Il faut d’abord arrêter de penser la ville en morceaux séparés, ou de sim-plement ajouter un peu d’aménagement paysager à l’architecture. On doit avoir une vue d’ensemble qui émerge de la ville, un véritable plan intégré avec de grands paramètres, et ne pas se conten-ter de souhaits. Ce qui fait une cité, ce sont les espaces publics, pas seulement les parcs, mais aussi les rues et les sen-tiers. Ces éléments donnent l’ossature à un développement immobilier. Jusqu’à présent, on a procédé à l’inverse en bâtissant autour des développements. En Amérique du Nord, l’héritage du fonctionnalisme, en vigueur de la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu’aux années 1980, pèse encore lourd. Trop souvent, on dissocie les transports, l’architecture, l’occupation des sols et le patrimoine, alors que des allers-retours entre ces projets donnent de meilleurs résultats . L’urbanisme physico- spatial aborde l’atmosphère des lieux, pas seulement leurs fonctions ou les activités qui s’y déroulent. On peut imaginer, par exemple, qu’une partie des bâtiments appartenant à des com-munautés religieuses puisse être trans-formée en condos, mais que le promo-teur y aménage également un espace public, comme une salle communau-taire. Certains lieux peuvent aussi être transformés en petit hôtel ou en centre d’accueil.Propos recueillis par Pascale Guéricolas

Même si les messages sur l’importance d’une bonne alimentation et d’un mode de vie actif sont répétés ad nau-seam sur toutes les tribunes depuis des lustres, les méde-cins n’y font pas écho derrière les portes closes de leur cabi-net de consultation. En effet, selon une étude qui vient de paraître dans le Canadian Journal of Cardiology, les patients qui présentent des risques de développer une maladie cardiovasculaire sortent bien plus souvent du bureau de leur docteur avec une prescription de médica-ments qu’avec des conseils pour changer leur mode de vie.

Jean-Pierre Després et Paul Poirier, du Centre de re- cherche de l’Institut uni- versitaire en cardiologie et de pneumologie de Québec, et 14 autres chercheurs cana-diens ont sondé les méde-cins de 2461 patients vus en consultation entre avril 2011 et mars 2012. Ces patients avaient plus de 40 ans. Ils n’avaient pas reçu de dia-gnostic de maladie cardio- vasculaire, mais ils pré- sentaient au moins une des caractéristiques du syndrome métabolique, soit un taux anormal de lipides dans le sang, un diabète de type 2 ou de l’hypertension.

Les personnes qui présen-tent un risque élevé de syn-drome métabolique peuvent être facilement détectées lors d’une visite médicale. Il suffit de mesurer leur tour de taille, une procédure maintenant recommandée par les autori-tés. Or, l’analyse des dossiers montre que les médecins ont

Les médecins donnent rarement des conseils de prévention aux patients qui présentent des risques de maladie cardiovasculairepar Jean Hamann

Plus de gélules que de sagesseMoins de 50 % des médecins ont recommandé l’adoption de meilleures habitudes de vie à leurs patients, alors que plus de 70 % leur ont prescrit un médicament.

mesuré le tour de taille d’à peine 47 % de leurs patients. Parmi eux, 90 % souffraient d’obésité abdominale, et au moins 52 % étaient atteintes du syndrome métabolique. Les chercheurs ont noté que le risque cardiovasculaire, établi à l’aide d’outils recon-nus, avait été mal calculé dans la moitié des cas.

Plus révélateur encore, moins de 50 % des médecins ont recommandé l’adoption de meilleures habitudes de vie à leurs patients, alors que plus de 70 % leur ont pres-crit un médicament. « Tout le monde est pour la vertu, mais les médecins ne sont pas nécessairement bien équipés pour parler de nutri-tion et d’activité physique, estime Paul Poirier. C’est plus facile pour eux de prescrire une pilule parce qu’ils sont mieux formés pour le faire. C’est désolant car le méde-cin a beaucoup d’influence sur le patient. Il suffirait qu’il aborde le sujet des habitudes de vie et qu’il passe ensuite le relais aux nutritionnistes et aux kinésiologues. Ça se fait couramment en Europe, mais ici, ça ne fait pas partie de la culture médicale. »

La prévention est le parent pauvre en santé, poursuit le professeur-cardiologue de la Faculté de pharmacie. « Les étudiants en médecine ont trois heures de formation sur la prévention du risque cardiovasculaire en quatre ans de cours. Le ministère de la Santé est un ministère de la maladie, et les indi-vidus eux-mêmes font le choix de la sédentarité et de la malbouffe. »

En guise de solution, Paul Poirier préconise à la fois la carotte et le bâton. « Il faut rendre les bons choix obli-gatoires ou avantageux par rapport aux mauvais, taxer les boissons sucrées et réin-vestir les sommes récoltées dans la prévention, envisager de facturer aux patients les interventions médicales qui découlent de leurs choix de vie. Il faut aussi encourager les médecins qui prennent le temps de parler de préven-tion avec leurs patients. Aux États-Unis, c’est un acte médical couvert par certaines compagnies d’assurances, qui jugent rentable d’investir en prévention. »

Les médecins ne sont pas nécessai- rement bien équipés pour parler de nutrition et d’activité physique

Du génie pour l’intégrité

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L’année 2013 s’annonce faste pour les lec-teurs québécois. À Montréal, on inaugurera notamment la bibliothèque Saul-Bellow. La municipalité de Varennes, sur la Rive-Sud de la métropole, ouvrira la biblio- thèque Jacques-Lemoyne-de-Sainte-Marie. À Québec, les résidents de l’arrondissement de Sainte-Foy–Sillery–Cap-Rouge pourront profiter de la toute nouvelle bibliothèque Monique-Corriveau.

Ces trois lieux de savoir figurent en bonne place dans Architectures de la connaissance au Québec. L’ouvrage de Jacques Plante, pro-fesseur à l’École d’architecture, sera lancé le 10 avril, à l’ouverture du Salon internatio-nal du livre de Québec. Le beau document de 267 pages est édité par Les Publications

Célia Forget se souvient encore de l’entrevue qu’elle a accordée en oc- tobre dernier à l’émission Médium large, à Radio-Canada. Elle allait par-ler de son livre Vivre sur la route. Les nouveaux nomades nord-américains. Publié aux Éditions Liber, l’ouvrage porte sur le mode de vie de personnes qui choisissent de vivre à l’année dans leur véhicule récréatif. Toutefois, l’ani-matrice a fait porter la grande partie de l’entrevue sur la tempête tropicale qui sévissait ce jour-là en Floride, où se trouvait un autre de ses invités, un « nomade » établi depuis des années sur un terrain de camping au soleil. Avec le résultat que l’émission s’est terminée en queue de poisson pour la jeune auteure, qui a eu très peu de temps pour parler de son livre.

« J’avoue avoir trouvé l’expérience un peu décevante », dit l’anthropologue et ethnologue, également coordonna-trice du Centre interuniversitaire sur les lettres, les arts et les traditions (CELAT). « Comme chercheur, on consacre beau-coup de temps à nos recherches. Quand vient le temps de transmettre orale-ment le résultat de nos travaux, on ne sait pas trop comment s’y prendre. Ce n’est pas quelque chose qui s’enseigne à l’université. »

Célia Forget a fait sa part pour combler cette lacune en participant le 20 mars à une journée d’étude ayant pour thème « Diffuser ses travaux pour les nuls », tenue lors de la deuxième Semaine étudiante du CELAT. Elle y a raconté sa première expérience de rédaction

Une entrevue ? Au secours !

Savoir transmettre les résultats de ses recherches devrait s’apprendre à l’université, estime l’anthropologue Célia Forget après avoir signé un livre grand publicpar Renée Larochelle

pour le grand public. À l’instar de nom-breux chercheurs qui décident de pub-lier leur thèse de doctorat, elle s’est heurtée à certaines difficultés. « C’est un gros travail de réécriture, a-t-elle expliqué. Certaines coupures dans le texte ont été faciles, d’autres moins. Il faut garder certains concepts universi-taires tout en restant accessible. On ne peut pas simplifier à outrance. Et puis, comme auteur, on pense que tout ce qu’on raconte est intéressant, alors on manque forcément d’objectivité. »

Des 1 222 pages que comptait sa thèse de doctorat, la jeune femme en a con-servé 565. Pour défricher le terrain, elle a fait lire son texte à des amis. Son édi- teur a aussi relu attentivement le manus- crit. « Comme il n’avait lu aucun de mes textes, il a pu poser un regard neuf sur mon travail. Il a su aussi reconnaître ce qui pouvait être lourd pour le lecteur », souligne-t-elle.

Après la parution de son essai, bien reçu par la critique, Célia Forget a dû s’ini-tier aux médias. Un apprentissage qui lui a réservé des déceptions, mais aussi des joies. Elle garde un bon souvenir de l’interview qu’elle a accordé à Serge Bouchard à l’émission Les chemins de travers, diffusée à Radio-Canada. Autre animateur, autres mœurs… « L’échange a été très riche, souligne-t-elle. Il faut dire que Serge Bouchard est anthropologue et qu’il a fait sa thèse de doctorat sur les camionneurs qui passent des heures et des heures sur les routes. Nous avions donc les mêmes intérêts. Le contexte a beaucoup aidé ! »

Par ailleurs, en mars, elle a eu le plai-sir de lire un assez long article sur son livre paru dans le journal Le Devoir sous la plume d’Émilie Folie-Boivin. «C’était très fidèle à notre entrevue. Je trouve que la journaliste a bien synthétisé l’in-formation que je lui ai communiquée », dit la chercheuse, qui a bien hâte de lire les résultats d’une entrevue donnée à une journaliste du magazine féminin Châtelaine. L’article paraîtra dans le numéro de juin.

Après toute cette aventure, Célia Forget pense qu’une journée de for-mation sur la façon de communiquer ses résultats de recherche aurait été la bienvenue. « La journée pourrait com-mencer par un atelier sur la communi-cation scientifique adapté aux différents médias, suggère-t-elle. Comment sim-plifier son discours? Comment attirer l’attention sur les aspects de nos recher-ches que l’on souhaite faire ressortir? Dans le tourbillon d’une entrevue à la radio, par exemple, ce serait très utile d’être capable de se débrouiller un peu. »

Soulignons que la Direction des com-munications de l’Université offre depuis une dizaine d’années une formation portant sur le rôle de porte-parole dans les relations avec les médias. La for-mation dure une journée et comporte des simulations d’entrevue. Elle ne s’adresse toutefois qu’aux professeurs et gestionnaires.

L’anthropologue Célia Forget a réussi à présenter ses recherches au grand public.

Des bibliothèques à la pageDans son nouveau livre, l’architecte Jacques Plante invite le lecteur à découvrir les lieux de connaissance du Québecpar Yvon Larose

du Québec. De Gatineau à Matane, l’auteur accompagne le lecteur dans la découverte de 33 bibliothèques et centres d’archives surpre-nants et novateurs.

Jacques Plante rappelle qu’un nombre impressionnant de concours d’architecture ont été lancés au Québec depuis une dizaine d’années, en particulier pour de nouvelles bibliothèques. « On voit une diversité d’ap-proches, d’intentions, de fonctions, dit-il. La bibliothèque est plus qu’un contenant à livres. Elle est devenue un milieu de vie. On a pu le remarquer avec l’extraordinaire transforma-tion du quatrième étage de la Bibliothèque de l’Université Laval. On peut y faire des re- cherches, écouter de la musique, se réunir avec d’autres dans des salles. »

Ce type d’établissement culturel a connu une transformation spatiale et fonctionnelle spec-taculaire au cours des 30 dernières années. La bibliothèque Gabrielle-Roy à Québec et la Grande Bibliothèque à Montréal incarnent bien cette métamorphose. La première a le mérite d’avoir parti le bal et d’avoir servi d’inspiration aux projets subséquents. Leur succès découle, entre autres, de leur situation géographique. « La Grande Bibliothèque est située au croisement de deux lignes de métro et de circuits d’autobus, sur une artère importante et à côté d’une université, explique Jacques Plante. La bibliothèque devient un lieu de transit où on peut aller voir une exposi-tion, chercher un livre ou écouter de la musique. »

Bref, la bibliothèque d’aujourd’hui est un équipement de proximité qui permet aux gens de socialiser. Elle est ancrée dans son milieu et contribue à un renouveau urbain et cultu-rel. « Chaque quartier d’une grande ville, cha-que arrondissement veulent avoir la sienne », soutient-il.

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Des bibliothèques à la pageCe type d’établissement culturel a connu une

transformation spatiale et fonctionnelle spec-taculaire au cours des 30 dernières années. La bibliothèque Gabrielle-Roy à Québec et la Grande Bibliothèque à Montréal incarnent bien cette métamorphose. La première a le mérite d’avoir parti le bal et d’avoir servi d’inspiration aux projets subséquents. Leur succès découle, entre autres, de leur situation géographique. « La Grande Bibliothèque est située au croisement de deux lignes de métro et de circuits d’autobus, sur une artère importante et à côté d’une université, explique Jacques Plante. La bibliothèque devient un lieu de transit où on peut aller voir une exposi-tion, chercher un livre ou écouter de la musique. »

Bref, la bibliothèque d’aujourd’hui est un équipement de proximité qui permet aux gens de socialiser. Elle est ancrée dans son milieu et contribue à un renouveau urbain et cultu-rel. « Chaque quartier d’une grande ville, cha-que arrondissement veulent avoir la sienne », soutient-il.

En plus de 33 textes de présentation, tous écrits par l’auteur, l’ouvrage contient 16 textes inédits, principalement des essais et des témoi-gnages. Trois professeurs de l’Université Laval, Jean Désy, François Dufaux et Marc Grignon, se commettent respectivement sur la bibliothé-rapie, la bibliothèque de l’Assemblée nationale et l’histoire et la signification de l’architecture des bibliothèques. « Mon ouvrage s’adresse d’abord au grand public, mais il peut aussi être très technique », précise-t-il.

Les textes de Jacques Plante ont une facture impressionniste. « J’explique les choses à par-tir de mes perceptions, de ce que j’ai ressenti. J’ai eu plaisir à écrire sur chacune des biblio-thèques parce que je les aime. » L’ouvrage contient 450 photographies et illustrations ainsi que 140 dessins en plan et en coupe. Tous faits à la même échelle, les dessins peuvent être comparés.

Dans ce projet de longue haleine, cinq étu-diants en architecture ont prêté main-forte à

leur professeur. Ce dernier a visité des biblio-thèques et des centres d’archives. Il a aussi interviewé les architectes de projets en cours de réalisation. « J’ai fait des découvertes sen-sationnelles, dit-il. Je suis très admiratif du travail de mes collègues. » Les architectes ont porté une attention particulière à l’aspect esthétique des lieux. « La poésie architectu-rale s’exprime par la lumière, le choix des matériaux, les couleurs et les percées visuel-les qu’on peut avoir d’un espace à l’autre. Cela crée l’ambiance. »

Jacques Plante a eu un coup de cœur pour le Centre d’archives de Montréal. L’endroit, construit au début du 20e siècle, a fait l’objet d’un réaménagement à la fin des années 1990 afin de combler les besoins en espace et en conditions ambiantes contrôlées. « La visite de cet endroit m’a bouleversé, raconte-t-il. Les lieux sont d’une grande beauté avec le rez-de-chaussée surmonté de trois galeries périmétriques supportées par des colonnes

en fonte. Le plancher de dalle de verre trans-lucide est unique à Montréal. C’est inouï ! »

Le professeur ne tarit pas non plus d’élo-ges sur la bibliothèque Raymond-Lévesque, à Longueuil. « Il s’agit d’un projet archi-tectural exceptionnel que tout le monde devrait visiter, affirme-t-il. C’est un lieu renversant de poésie par sa luminosité et ses matériaux. » La bibliothèque pos-sède de nombreuses particularités archi-tecturales et spatiales. Elle se démarque aussi par ses innovations liées au dévelop- pement durable.Une exposition sur le livre Architectures de la connaissance au Québec se tiendra en avril à l’École d’architecture. Elle comprendra 35 panneaux et de courts textes explicatifs.

Du 8 au 17 avril, dans le corridor prin-cipal du premier étage de l’édifice du Vieux-Séminaire (1, côte de la Fabrique). Renseignements : 418 656-2543.

La bibliothèque d’aujourd’hui est un équipement de proximité qui permet aux gens de socialiser

1 Deux photos de la bibliothèque Raymond-Lévesque, dans l’arrondissement Saint-Hubert de la ville de Longueuil, a été inaugurée en 2011. Elle a été conçue par Manon Asselin architecte et par Jodoin Lamarre Pratte et associés archi-tectes. photo Marc Cramer2 Témoin d’une autre époque : le Centre d’archives de Montréal, réaménagé par les architectes Dan S. Hanganu et Provencher Roy et associés. photo Alain Michon3 L’auteur Jacques Plante.4 Bibliothèque du boisé. photo éric pelletier architectes 5 La bibliothèque Jacques-Lemoyne-de-Sainte-Marie à Varennes a été conçue par Labbé archi-tecte et Vincent Leclerc + Associés Architectes. photo laroche et gagné architecture et design

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10le fil | le 4 avril 2013science

en brefThérapie génique et maladies héréditairesJacques P. Tremblay, professeur à la Faculté de médecine et chercheur au CHU de Québec, prononcera une conférence publique le lundi 15 avril, à 19 h 30, au Musée de la civilisation. Il fera état des progrès de la thérapie génique dans le traitement des maladies héréditaires. Le séquençage du génome humain a permis d’identifier 30 000 gènes. Les mutations de 10 000 d’entre eux causent des maladies héré-ditaires monogéniques. Le professeur Tremblay présentera les stratégies mises au point pour traiter certaines de ces maladies. Il parlera aussi de ses efforts pour créer un consortium international afin d’accélérer les travaux sur les 10 000 maladies héréditaires pour lesquelles du financement est difficile à obtenir.

Billet à 7 $ (5 $ pour les abonnés et étudiants). Réservation requise au 418 643-2158. Les revenus seront versés à l’Association canadienne des ataxies familiales – Fondation Claude Saint-Jean.

Enseigner la culture numériqueFictions transmises par Twitter, films captés en numérique, performances scéniques en duplex avec des acteurs sur un autre continent ou des avatars informatiques... La culture à l’heure du numérique et d’Internet bouleverse la notion d’œuvre. Les auteurs partagent leur rôle avec des programmeurs ou leur lectorat. Les fron- tières disciplinaires s’estompent, les textes litté- raires s’inscrivent dans des animations vidéo et les jeux scéniques retransmis se confondent avec des séquences filmiques. Toutes les dis-ciplines artistiques sont convoquées à cette mutation culturelle. C’est ce qui a motivé René Audet et Milad Doueihi, professeurs au Département des littératures, à réunir une quinzaine de leurs collègues québécois pour discuter librement des problèmes et des défis rattachés à l’enseignement de la culture numé-rique. Cinéma, théâtre, communication, archi-vistique, arts visuels et littérature seront repré-sentés dans cet atelier ouvert, coorganisé par la Chaire de recherche sur les cultures numé-riques et le Centre de recherche interuniversi-taire sur la littérature et la culture québécoises.

Vendredi 12 avril, à la salle Amyot de l’édifice La Fabrique (295, boul. Charest Est). www.crilcq.org – Colloques et expositions

Câlins sur deux pattesRépandre l’amour dans la ville de Québec, la province, le pays, voire le monde entier, c’est la mission que les étudiants en psychologie se sont donnée en se joignant au mouvement international « Free Hugs ». Le 9 février, ils ont parcouru le Vieux-Québec en distribuant les câlins aux passants. Ils ont immortalisé leur épopée par une sympathique vidéo à voir sur YouTube. « Cinq minutes d’amour qui font du bien à l’âme ! », assurent Vincent Emond et Nicolas P. Gagné, participants à l’événement.

www.youtube.com/watch?v=dgEdPnXf3-s

L’anesthésie accélérerait et exacerbe-rait l’une des principales manifestations de l’alzheimer. Il s’agit là d’une nou-velle préoccupante compte tenu du fait qu’une population vieillissante est plus susceptible de passer sous le bistouri et que le nombre de cas d’alzheimer monte en flèche.

Voilà l’un des éléments du bilan dressé par quatre chercheurs qui ont passé en revue les études décrivant les effets de l’anesthésie sur l’alzheimer. Alexis Bretteville, Maya Dickler et Emmanuel Planel, de la Faculté de médecine, et Robert Whittington, de la Columbia University, présentent le fruit de leur travail dans un article mis en ligne le 25 mars par la revue Progress in Neuro-Psychopharmacology & Biological Psychiatry.

L’une des principales manifestations de l’alzheimer est la formation d’enche-vêtrements dans les neurones. Ce pro-blème serait causé par une agrégation des microtubules. Ces structures ser-vent à la fois de squelette cellulaire et de rails pour transporter des molécules à l’intérieur de la cellule. Normalement, la cohésion d’un réseau de microtu- bules est renforcée par des protéines nommées tau. Chez les personnes souf-frant d’alzheimer, une altération chimi-que de ces protéines (hyperphospho-rylation) fragiliserait l’ensemble. « Les autopsies montrent que l’abondance des

enchevêtrements est bien corrélée avec la diminution des fonctions cognitives chez les humains et les modèles ani-maux », signale Emmanuel Planel.

En 2009, le professeur Planel et ses col-laborateurs ont découvert que la baisse de température corporelle entraînée par l’anesthésie était en partie responsable de l’altération des protéines tau. Pour chaque baisse de 1 degré Celsius, l’hy-perphosphorylation augmentait de 80 % chez les souris. Plus ces animaux avaient atteint un stade avancé de la maladie, plus la production de protéines altérées était grande.

Depuis, des études réalisées sur des animaux indiquent que même sans baisse de température corporelle, l’administration d’un anesthésiant par voie sanguine ou respiratoire peut ac- croître la formation d’enchevêtrements. « L’anesthésique semble avoir un effet direct qui est accru par l’hypothermie », résume le chercheur.

Il y aurait présentement 36 millions de personnes atteintes d’alzheimer dans le monde. Si aucun traitement n’est mis au point, ce chiffre pourrait quadrupler d’ici 2050. Par ailleurs, 234 millions de patients subissent une chirurgie sous anesthésie chaque année, et le vieillis-sement de la population n’arrangera pas les choses.

« Pour le moment, aucune étude n’a établi de lien de causalité entre

Une piqure vite oubliée ?Selon des indices qui s’accumulent, subir une banale anesthésie pourrait favoriser le développement de la maladie d’Alzheimerpar Jean Hamann

l’anesthésie et l’alzheimer, rappelle le professeur Planel. Par contre, il semble plausible que l’anesthésie puisse exacer-ber les symptômes de la maladie. C’est pourquoi nous tentons de déterminer si certains anesthésiants causent moins d’hyperphosphorylation. Nous sommes aussi sur la piste de molécules qui pour-raient être administrées aux patients au moment de la chirurgie afin de prévenir les dommages aux protéines tau. »

L’administration d’un anesthésiant peut accroître la formation d’enchevêtrements dans les neurones

Plus de 234 millions de chirurgies sous anesthésie sont pratiquées chaque année dans le monde. Les anesthésiants et l’hypothermie qu’ils induisent accentueraient l’altération d’une protéine associée à l’alzheimer.

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11le fil | le 4 avril 2013 arts

en bref

Mariage et confidencesLa troupe de théâtre Les Treize présente sa dernière pièce de la saison, Cinq filles avec la même robe, par Alan Ball. Cinq demoiselles d’honneur s’échappent de la noce extravagante de Chantal, que toutes enviaient au secondaire. Au fil des conversations, ces dames se rendent compte qu’aucune n’est véritablement amie avec la mariée. Relations amoureuses, sexe, religion, souvenirs et rêves déçus : tous les sujets y passent. Certaines révélations vien-dront changer le cours de la vie de tout ce beau monde. Mise en scène de Julie L’Espérance.

Jusqu’au dimanche 7 avril à 20 h, au Théâtre de poche du pavillon Maurice-Pollack. Les billets sont en prévente à 12 $ au local 2344 du pavillon Alphonse-Desjardins. À la porte, le soir des représentations, l’entrée est de 14 $. www.lestreize.org

Requiem pour la session qui achèveLa Faculté de musique prépare un concert d’envergure. Il s’agit du Requiem op. 9 de Maurice Duruflé, présenté dans sa version pour solistes, chœur et grand orchestre. Ce concert réunira sur scène plus de 130 musiciens. Airat Ichmouratov dirigera l’Orchestre symphonique de la Faculté, assisté de Josée Vaillancourt, chef du Chœur de la Faculté. En complément de programme figure la création de l’œuvre Rassure-moi, du Québécois André Lamarche.

Vendredi 12 et samedi 13 avril à 20 h, à la basilique Notre-Dame de Québec. Entrée à 20 $. Billets en vente au local 3312 du pavillon Louis-Jacques-Casault (418 656-706) et au bureau de la basilique (418 692-2533), ainsi que sur place le soir du concert.

Les gestes qui captent les rêvesLa troupe de danse contemporaine Gestuel présente son spectacle annuel sur le thème « Capteur de rêves ». Sous la direction de Geneviève Duong, professeure diplômée de l’École de danse de Québec, et de Céline Cartelli, 16 chorégraphies seront interprétées. Elles exploreront le monde des rêves, des mauvais aux bons, en passant par les songes oubliés. Les finissants de l’École de danse de Québec et de la troupe du Cégep de Limoilou monteront aussi sur scène.

Vendredi 5 et samedi 6 avril à 20 h, à l’amphi-théâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins. Les billets sont en prévente à 12 $ au Bureau de la vie étudiante (local 2344 du pavillon Desjardins). À la porte, le soir même, l’entrée est de 15 $.

On connaît Gilles Carle sur-tout pour ses films de fictions : Les Plouffe (1981), La vraie nature de Bernadette (1972), La vie heureuse de Léopold Z (1965), La mort d’un bûche-ron (1973), pour ne citer que ceux-là. Le cinéaste a pour-tant tourné 25 documentaires dont plusieurs se distinguent par leur originalité et leur côté irrévérencieux.

Aux fins de son mémoire de maîtrise en cinéma, Marianne Gravel a analysé 20 de ces documentaires signés du réa- lisateur décédé en 2009 à l’âge de 81 ans. « C’était un cinéaste libre-penseur doté d’une grande force de carac-tère, dit cette enseignante en cinéma au Cégep François-Xavier-Garneau. Il a dû lut-ter contre la censure, parfois sans succès, afin de faire pas-ser ses idées. »

C’est le cas de son tout premier documenta i re , Dimanche d ’Amér ique . Tourné en 1961, il montre une journée dans la vie de la communauté italienne de Montréal. Ayant voulu y aborder la question de la mafia, l’artiste voit son film censuré par l’Office national du film.

Au cours de sa période ONF, Gilles Carle tourne des documentaires ne dépassant pas 30 minutes sur diffé-rents sujets dont le patinage sur glace, l’entraînement de

Il se faisait son cinémaGilles Carle a légué aux cinéphiles des documentaires aussi fascinants que méconnuspar Renée Larochelle

nageurs pour les Olympiques, les rituels familiaux et l’indus-trie agroalimentaire. Il fau-dra attendre 1964 pour qu’il s’éclate enfin avec Percé on the Rocks, un court métrage se situant aux antipodes du film « carte postale ». « C’est un portrait du rocher Percé à la fois original, amu-sant et surréaliste, où abon-dent les jeux de mots et de cadrage, souligne Marianne Gravel. Le spectateur reçoit de l’information sur la morue circulant autour du rocher, sur la météo et sur les fous de Bassan, mais sur un ton plutôt frivole. On entend une ribambelle de bruits bizarres tels des bâillements, des éter-nuements, des sons de flûte et de guimbarde. Le film se ter-mine sur l’air d’O Sole Mio. »

Parmi les documentaires l es p lus personne ls de Gilles Carle figure Jouer sa vie (1982). D’une durée de 79 minutes, le film traite du jeu d’échecs, mais de façon spéciale. Trois grands joueurs y t iennent les premiers rôles : Viktor Korchnoi, un Soviétique en exil, Anatoly Karpov, considéré comme le Russe modèle, et l’Américain Robert Fischer, reconnu pour être un asocial. « Chaque joueur présente sa vérité idéologique de manière très subtile, souligne Marianne Gravel. Le film ne parle pas seulement d’échecs, mais

aussi du contexte particulier de la guerre froide dans lequel les joueurs deviennent des ambassadeurs. Gilles Carle y insère des références au film western et fait intervenir sa muse et compagne Chloé Sainte-Marie. »

L’un des films les plus personnels de Gilles Carle et l’un des coups de cœur de Marianne Gravel est Ô Picasso (1985). Il s’agit d’un portrait éclaté du fonda-teur du cubisme. En parlant de Picasso, Carle fait écho à sa propre personnalité, sou-ligne ainsi la cinéphile. Le film permet des rapproche-ments étonnants entre les deux créateurs, notamment

un grand embarras face à la morale. L’œuvre montre qu’il est impossible de séparer la vie de Picasso de ses femmes et de sa peinture. Idem pour Gilles Carle qui n’hésite pas à se laisser inspirer par la femme qu’il aime et à l’inclure dans ses films, en l’occurrence Chloé Sainte-Marie. Sur le plan formel, le film constitue une véritable ode à la cou-leur. Les dessins d’enfant y côtoient allègrement des toi-les du maître.

Autre coup de cœur pour Marianne Gravel : Le dia-b le d ’Amér ique (1990) . Carle y parle de la figure du diable et de son influence maléf ique dans le Bas-Saint-Laurent, à Rigaud, en Louisiane et à Dallas. On apprend ainsi que cette ville du Texas est le théâtre de purgations vomitives chez des hommes d’affaires qui veulent chasser le démon de leurs entrailles. C’est aussi l’occasion pour Gilles Carle de dire ce qu’est le diable à ses yeux : la pollution, les armes nucléaires et la consomma-tion effrénée.

En 1999, Gilles Carle a tourné un dernier docu-mentaire, Moi, j’me fais mon cinéma. De sa maison de l’Île Verte, l’homme raconte sur un ton humoristique son parcours de cinéaste. « Il est alors atteint de la maladie de Parkinson, mais il est quand même joyeux et plein de vie, dit Marianne Gravel. Parfois en couleurs, parfois en noir et blanc, le film s’anime de toutes sortes de trouvailles et d’idées. Tout à fait dans l’es-prit de son créateur. »

Dans Ô Picasso, portrait éclaté du fondateur du cubisme, Carle fait écho à sa propre personnalité

Le cinéaste Gilles Carles entouré de deux collaborateurs lors du tournage de son documentaire Ô Picasso. photo Lyne Charlebois - ACPAV

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le fil | le 4 avril 2013sur le campus12

Avis officiel

CONSEIL UNIVERSITAIRE Séance ordinaire du 9 avril 2013

oRDRe Du jouR 1. Ouverture de la séance2. Adoption de l’ordre du jour3. Adoption du procès-verbal de la séance ordinaire du 5 mars 20134. Comité exécutif : rapport des acti-vités au Conseil universitaire pour la période du 1er juillet au 31 décembre 2012 : réception5. Rapport du président sur le pro-grès accompli dans l’exécution des décisions du Conseil universitaire6. Communications du président7. Questions des membres8. Programme de maîtrise en pharmacie d’hôpital : changement d’appellation- Présentation par le doyen de la Faculté de pharmacie- Recommandation du vice- recteur aux études et aux activités internationales9. Faculté des lettres : changement d’appellation- Présentation par le doyen de la Faculté des lettres- Recommandations du vice- recteur aux études et aux activités internationales10. Département d’histoire de la Faculté des lettres : changement d’appellation11. Présentation par le doyen de la Faculté des lettres12. Recommandation du vice- recteur aux études et aux activités internationales13. Projet du budget 2013-201414. Huis clos15. Clôture de la séance

courrierHommage au professeur Pierre St-ArnaudLe professeur Pierre St-Arnaud (1941-2013) nous a quittés le 23 mars 2013 à l’âge de 71 ans, après plus de 40 années de labeur au Département de sociologie de la Faculté des sciences sociales. Il était professeur retraité depuis 2009. Ironie du destin, c’est en pratiquant son sport préféré, le tennis, qu’il a subitement perdu la vie.

Natif de la Mauricie, Pierre St-Arnaud comptait parmi les premiers sociologues de l’Université Laval à avoir séjourné dans des univer-sités américaines. Sociologue polyvalent et érudit, il se spécialisait autant en sociologie des États-Unis qu’en littérature ou en sciences et techniques. Il avait en outre développé des champs d’expertise assez exclusifs dans nos programmes comme les théories sociologiques américaines, la sociologie urbaine, ou encore la contribution des pre-miers sociologues noirs du début du 20e siècle. D’ailleurs, son livre L’invention de la sociologie noire aux États-Unis d’Amérique. Essai en sociologie de la connaissance scientifique (2003) reste encore aujourd’hui incomparable.

Longtemps directeur des études avancées au Département de socio-logie, Pierre St-Arnaud a accueilli chaleureusement plusieurs cohortes de futurs thésards. Avec générosité et empathie, il savait écouter, diri-ger et encourager les nouveaux venus. Dans ses cours, il faisait preuve d’une passion contagieuse et d’une grande capacité de communiquer avec clarté et sans détour. Ignorant les querelles de clocher et le sno-bisme, il se méfiait de toutes les formes d’élitisme. Ses anciens étu- diants retiendront de lui l’image d’une force de la nature, d’un homme charmant, bienveillant et disponible.Yves Laberge, professeur retraité du Département de sociologie Centr’ere, UQAM

Sus à une gestion néo- libérale des universitésLe néolibéralisme est aujourd’hui un discours qu’on sert à toutes les sauces : tant pour promouvoir la croissance économique que pour justifier des mesures qui détruisent et dénaturent les droits sociaux des citoyens et des travailleurs. C’est devant une haute administration tout imbue des principes agressifs et répressifs du néolibéralisme que s’est heurté le Syndicat des chargés et chargées de cours de l’Univer-sité Laval (SCCCUL). Pour l’administration néolibérale, un cours n’est plus un cours : c’est un nombre de crédits que l’on vend à des entre-preneurs privés.

Qu’est-ce que c’est, une université néolibérale? C’est une masse sala-riale du personnel de direction qui a augmenté de 83,2 % de 1997 à 2004 pour l’ensemble du réseau universitaire québécois. C’est une aug-mentation de 50 % du nombre de cadres à l’Université de Montréal de 2000 à 2008. C’est le recteur de l’Université Laval qui a vu son salaire augmenter de 43 % de 2009 à 2011. Il fallait s’ajuster à la moyenne canadienne, disait-on. Alors, pourquoi ne pas ajuster le salaire des chargés de cours à la moyenne québécoise, alors que le salaire est gelé depuis deux ans ?

Alors que la convention collective de ceux qui assurent plus du tiers de l’enseignement au premier cycle au sein de notre établissement est échue depuis deux ans, la haute administration a demandé aux chargés de cours d’abdiquer sur leurs acquis sociaux : refus de cotiser davantage aux régimes de retraite, refus de hausser des salaires gelés depuis 2010… Le statut d’employé précaire, qui est celui des chargés de cours, est dévalorisé par des administrateurs plus soucieux de projets immobiliers mégalomanes que par la santé psychologique et l’intégrité de ceux qui ont la passion d’enseigner.

À cet égard, l’association campus de l’Université Laval de Québec solidaire appuie les revendications du SCCCUL et lui offre son soutien. Québec solidaire – Université Laval Lisez les versions intégrales au www.lefil.ulaval.ca

Deux nouveaux programmes seront donnés à l’automne 2013. Il s’agit de la maîtrise avec stage de recherche en sociologie et du micro-programme de 2e cycle en pédagogie univer-sitaire des sciences de la santé.

La maîtrise avec stage de recherche en socio-logie s’adresse aux étudiants qui veulent privi-légier l’expérience en milieu de travail plutôt que la conception et l’exécution d’un projet de recherche appliquée et la rédaction d’une

Paracelse (1493-1541), par-fois considéré comme le père de la toxicologie, a écrit un jour : « Toutes les choses sont poison, et rien n’est sans poi-son; seule la dose fait qu’une chose n’est pas un poison. » Frédéric Calon, professeur à la Faculté de pharmacie, partage aussi ce point de vue, à en juger par les propos qu’il tient sur les substances reconnues pour stimuler le cerveau et accroître la pro-ductivité. Le Fil s’est entre-tenu avec le chercheur en marge de la table ronde sur le dopage cérébral qui a eu lieu le 3 avril. L’événement était organisé par la Chaire pu- blique de l’ÆLIÉS.

Prenons, par exemple, le café. Pris en quantité rai-sonnable, il améliore les capacités intellectuelles et la concentration. Par con-tre, à dose élevée, il peut causer de l’insomnie et de l’anxiété. Même chose pour les boissons énergisantes : l’idée est de ne pas en abuser, non seulement en raison de la caféine, mais aussi à cause des quantités de sucre qu’elles contiennent. Or, trop de caféine et de sucre peut déshydrater l’organisme, ce qui se traduit par une baisse de performance.

Que dire de substances comme le méthylphénidate, mieux connu sous le nom de Ritalin ? Là encore, Frédéric Calon ne condamne pas sans appel ce type de médi-caments. « Il y a une fausse perception entourant la prise de Ritalin chez les enfants, convient-il. On pense qu’il entraîne une accoutumance, ce qui est faux. Par ailleurs, les études cliniques montrent son efficacité à long terme

Il faudra un jour cesser de pointer du doigt les substances destinées à améliorer la qualité de vie des personnes par Renée Larochelle

Tout est dans la dose

pour traiter le trouble de déficit d’attention. On voit ainsi des enfants qui avaient de faibles résultats sco- laires remonter la pente et se mettre à avoir confiance en eux. Autrefois, on leur donnait des claques ou on les enfermait dans une pièce le temps qu’ils se calment. Est-ce que c’était mieux ? » Chez l’adulte, toutefois, la prise de Ritalin donnerait un sentiment de confiance en soi artificiel. C’est là que réside le danger, selon le chercheur.

Enfin, Frédéric Calon ne jette pas la pierre à une autre classe de médicaments qui a la vie dure par les temps qui courent : les anti- dépresseurs. De la même manière qu’on donne une paire de béquilles à quelqu’un qui s’est cassé une jambe, le médecin a le devoir de soulager une personne qui souffre de dépression. Et les antidépresseurs représentent un moyen parmi d’autres pour alléger le fardeau de la maladie.

Chez l’adulte, la prise de Ritalin donnerait un sentiment de confiance en soi artificiel

Création de deux nouveaux programmes de 2e cycle maîtrise. Le stage comprendra 400 heures dans un milieu de travail stimulant et sera suivi d’un rapport qui pourra prendre la forme d’une production scientifique publiée. L’étudiant cherchera lui-même son stage, guidé par une formation préalable. La créa-tion de cette formation s’explique notamment par une forte demande de diplômés ayant une expérience pratique en sociologie, entre autres dans la fonction publique québécoise.

Le microprogramme en pédagogie uni-versitaire des sciences de la santé s’adresse aux cliniciens enseignants et professeurs universitaires qui veulent mieux accom-plir leur travail pédagogique en sciences en ce domaine. Comprenant 12 crédits, cette formation permettra aux profession-nels d’élaborer des activités et des pro- grammes d’apprentissage et d’évaluation. Ils y apprendront également à maîtriser

les aspects essentiels de la relation péda-gogique avec des apprenants. Ce micropro-gramme précède la réactivation de la maî-trise en pédagogie des sciences de la santé. Les étudiants de ce microgramme pourront en effet poursuivre à la maîtrise, une fois celle-ci créée, et se faire créditer les cours qu’ils ont réussis. Cette formation sera offerte à distance et les étudiants pourront la suivre à temps partiel seulement.

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le fil | le 4 avril 2013 biologie 13

François Fabianek s’habille tout en noir, écoute du métal et aime vivre la nuit. Pas étonnant qu’il se passionne pour les chauves-souris, aux- quelles il s’identifie en raison de leur aspect lugubre et mys-térieux. Son intérêt pour ces petits mammifères, dont l’his-toire évolutive est si particu-lière, l’a fait voyager jusqu’au doctorat qu’il a entrepris au Centre d’étude de la forêt.

Originaire de La Réunion, François Fabianek débarque au Québec pour la première fois en 2003. Il étudie alors la biologie à l’Université du Québec à Trois-Rivières. « Je voulais changer de décor, vivre le froid et la tranquil-lité », se souvient-il. Un an plus tard, il retourne à la

Réunion pour terminer sa for-mation en menant un court projet de recherche sur… les concombres de mer! « Ce tra-vail a été tellement ennuyeux que ça a confirmé mon intérêt pour les chauves-souris, dont le comportement est un peu plus élaboré », raconte-t-il en riant.

C’est donc plus convaincu que jamais qu’il revient dans la Belle Province pour une maîtrise. À l’UQAM, il mène un projet sur la répartition des chauves-souris dans les espaces verts de la métro-pole. Toutefois, son horaire nocturne lui joue des tours. « J’arrivais au bureau vers 16 h pour en sortir vers 2 h du matin. Je n’avais pas compris l’importance d’établir des

liens avec d’autres chercheurs, de sorte que je ne connais-sais presque personne après ma maîtrise. »

Qu’à cela ne tienne, il com-munique avec une sommité mexicaine dans le domaine

de nuit dans des parcs où l’on trouvait des cadavres ! » lance-t-il, en faisant réfé-rence à la violence du crime organisé au Mexique. « J’étais toujours en train d’attendre pour des permis d’accès aux parcs, d’échantillonnage, de résidence, etc. »

Deux ans après son arrivée à Mexico, il abandonne son projet de doctorat et s’envole pour le Sud de la France. Il y fait quelques petits boulots, dont enseignant de biolo-gie au secondaire. « Je fai-sais surtout de la discipline, et ça ne me plaisait pas », note le doctorant. Lorsque Anouk Simard, du ministère des Ressources naturelles, et André Desrochers, de la Faculté de foresterie, géo-graphie et géomatique, le joi-gnent pour lui proposer un projet de doctorat à l’Univer-sité Laval, il accepte avec joie.

Depuis 2011, François Fabianek étudie la sélection des gîtes où les chauves- souris se cachent pendant le jour. Il repère ces endroits

Mordu des chauves-sourisDe l’île de La Réunion au Québec, François Fabianek poursuit ces créatures ailées avec qui il a un peu en communpar André-Philippe Drapeau Picard

Trois des huit espèces de chauves-souris qui vivent au Québec sont en voie de disparition

François Fabianek repère les endroits où les chauves-souris se terrent pendant la journée. photo Marjolaine Bisson

Célia Ventura-Giroux fait par-tie des 75 étudiants récom-pensés le 21 mars dernier lors de la cérémonie annuelle de remise des bourses à la Faculté de foresterie, de géo-graphie et de géomatique. Son projet de doctorat, réalisé en collaboration avec le Centre d’enseignement et de recher-che en foresterie de Sainte-Foy, porte sur le pin blanc et le chêne rouge, deux espèces

Des prix et des bourses en foresterie, géographie et géomatique

des chauves-sour i s qu i accepte de le prendre sous son aile pour un doctorat. Là-bas, cependant, l’étudiant fait face à une réalité bien dif-férente de celle à laquelle il est habitué. « J’échantillonnais

en capturant des spécimens la nuit pour leur poser un émetteur, ce qui lui permet de détecter leur position le jour suivant. « Pendant la journée, les chauves-souris se glissent sous l’écorce d’arbres morts. Elles semblent préférer les gros troncs en milieu ouvert, comme à l’orée des forêts matures », observe-t-il après un été d’échantillonnage à la forêt Montmorency, dans les Laurentides, et un autre à la forêt du lac Duparquet, en Abitibi. Une meilleure connaissance de l’écologie de ces créatures volantes permettra d’évaluer les réper-cussions de l’aménagement forestier sur celles-ci et d’éta-blir des normes pour assu-rer leur conservation. Trois des huit espèces qui vivent au Québec sont en voie de disparition.

Le voici donc à deux ans de la fin de son doctorat, avec des idées plein la tête. « Je veux travailler au Ministère ou dans une firme privée, dit-il. Je souhaite redorer le bla-son des chauves-souris, dont on connaît si peu de choses, surtout au Québec. » C’est dans cette optique qu’il fon-dera sous peu, avec d’autres passionnés, un organisme à but non lucratif pour sensibi-liser la population à ces ani-maux nocturnes méconnus. François Fabianek semble finalement avoir mis pied à terre, pour mieux admirer le ballet aérien de ses protégées.

qui se font de plus en plus rares dans le paysage forestier québécois. L’étudiante sou-haite réintroduire ces deux es- sences au Québec, notamment en Outaouais, étant donné la qualité de ce bois.

En plus de souligner l’excel-lence des étudiants, cette céré-monie était aussi l’occasion de remercier les partenaires facul-taires qui ont remis plus de 367 000 $ en prix et en bourses.

Plus d’une centaine de per- sonnes ont assisté à la céré-monie dont le vice-recteur aux études et aux activités interna-tionales, Bernard Garnier, et le doyen de la Faculté, Robert Beauregard. Ces derniers ont souligné la tradition d’ensei-gnement plus que centenaire de la Faculté, qui a permis de tisser des liens durables avec les organismes de ces milieux.

Robert Beauregard a aussi

remis, pour la troisième année, le prix Rayonnement de la Faculté à des finissants s’étant particulièrement distingués par leur participation à la vie étudiante ou leur engagement envers leur future profession. La distinction a été attribuée cette année à David Sicotte (sciences du bois et de la forêt), Véronique Samson (géogra-phie) et Pierre-Luc Dubé (sciences géomatiques).Célia Ventura-Giroux et Robert Beauregard. photo MR

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le fil | le 4 avril 2013économie14

en bref

« On traite le Nord comme une région ressource qui va bénéficier au développement du Sud du Québec, soutient le professeur Thierry Rodon, du Département de science politique. Le développement minier en cours devrait plu-tôt profiter en premier lieu au Nord et permettre d’amé-liorer la situation relative au logement, à l’éducation et à la santé des habitants. »

Le lundi 25 mars au pavillon Gene-H.-Kruger, Thierry Rodon a participé à une table ronde dans le cadre de la neu-vième édition du colloque étudiant de l’Institut EDS. Le thème était « La gestion dura-ble des ressources du Nord québécois ». Ses interven-tions ont porté sur les défis humains entourant le boum minier au Nord. Selon lui, cette activité aura un impact important sur des commu-nautés qui ne disposent pas de tous les outils pour profi-ter de la manne. Ainsi, avec sa centaine d’habitants, la municipalité d’Aupaluk doit accueillir un projet minier qui attirera un millier de tra-vailleurs. Comment gérer ça?

Le boum min ier pose d’abord un défi sur le plan de l’éducation. « Les niveaux d’instruction sont très bas, dit le professeur, et le métier de mineur a assez évolué. Les minières emploient de moins en moins de travailleurs locaux car peu d’entre eux peuvent faire ce métier. Une chose que les minières

Le Nord d’abordLe boum minier soulève des questions en matière de développement humain et d’enrichissement collectifpar Yvon Larose

pourraient faire, c’est contri-buer à la création d’un cégep au Nunavik. »

Cela risque aussi d’entraî-ner des changements cultu-rels. Dans certaines régions du Nord, 50 % de la nourri-ture provient des activités de chasse, de pêche et de la cueillette de petits fruits. « C’est un enjeu de déve-loppement durable, souli-gne Thierry Rodon. Il y a des coûts environnemen-taux associés à la nourriture importée du Sud. De surcroît, cette nourriture est, en géné-ral, de moins bonne qualité. »

Des génératrices au diesel, chères et polluantes, fournis-sent l’électricité aux commu-nautés. Selon lui, les projets de minicentrales hydroélec-triques avancés par certains villages constitueraient à long terme une solution énergé- tique durable.

Le professeur Markus Herrmann, du Département d’économique, a également participé à la table ronde. Il a axé ses interventions sur la notion de rentabilité, autre-ment dit l’enrichissement collectif amené, dans ce cas-ci, par l’exploitation des res- sources minières du Nord.

L’enrichissement collectif repose sur les profits réali-sés durant une activité d’ex-ploitation, et sur les coûts environnementaux associés. Dans le Nord, les bénéfices sont tributaires du territoire exploitable. Or les terres autochtones ancestrales ainsi

que les aires protégées par l’État québécois constituent de sérieuses restrictions au boum minier. Les aires pro-tégées englobent 12 % du ter-ritoire nordique. « On ne va pas développer tout le Nord, précise Markus Herrmann, c’est à la marge qu’on va gruger le territoire. Sur le plan de la rentabilité, il est donc important de savoir ce que valent ces zones sur les- quelles gruger. »

La situation se complique par les différences d’appré-ciation de la valeur du ter-ritoire. « Les communautés

autochtones, explique-t-il, ne veulent pas se faire dire par les gens du Sud qu’il faut pro-téger telle ou telle aire alors qu’elles ne lui accordent que peu ou pas de valeur. »

Tout renvoie, selon lui, au droit de propriété du sous-sol. Ce droit génère certai-nes tensions. Les membres d’une communauté autoch-tone du Nord peuvent être mécontents face à un déve-loppement minier près de chez eux. Certaines commu-nautés voient, quant à elles, une chance dans le déve-loppement minier afin de s’enrichir et contrer des pro- blèmes sociaux.

La rentabilité se trouve éga-lement affectée par le lourd passif que représentent les sites miniers qui n’ont pas été réhabilités après leur fer-meture. Le gouvernement du Québec a hérité de la facture de restauration des sites qui s’élevait, selon le rapport du commissaire au développe-ment durable, à 1,2 G$ en 2012. « Qui va payer cette facture ? demande le profes-seur Herrmann. Ce cadeau empoisonné est un enjeu de développement durable. »

Le développement écono-mique du Nord s’est toujours poursuivi. C’est pourquoi Markus Herrmann croit que le Québec peut s’enrichir à accentuer le développement minier de cet immense terri-toire. « À cause de la variabi-lité sur les prix des métaux, personne ne sait combien cela va rapporter sur plu-sieurs années, dit-il. Mais la rente peut être positive. Sinon on ne verrait pas ces investissements continus de 4 G$ par an dans le secteur minier. C’est signe que ça doit être rentable. »

Avec sa centaine d’habitants, la municipalité d’Aupaluk doit accueillir un projet minier qui attirera un millier de travailleurs

Le sociologue Michel Perron priméLa Faculté des sciences sociales a remis la médaille Georges-Henri-Lévesque au socio-logue Michel Perron dans le cadre de son 75e anniversaire et des 70 ans du Département de sociologie. Cette médaille reconnaît la carrière exceptionnelle de cet homme et sa contribution remarquable à l’avancement de la société, au pays et à l’étranger. Michel Perron a fait un baccalauréat (1971) et une maîtrise (1986) en sociologie à l’Université Laval. En 1997, il a poursuivi ses études de doctorat à l’Université Paul-Valéry Montpellier III en géo-graphie de la santé. Professeur au Département des sciences humaines de l’Université du Québec à Chicoutimi, il s’intéresse depuis le début de sa carrière aux déterminants naturels et sociaux des états de santé sur des territoi-res donnés, ce qui a fait de lui un pionner au Québec en matière de sociogéographie de la santé. Il est aussi spécialiste du décrochage sco-laire. Son approche innovante pour améliorer la réussite scolaire a été une source d’inspira-tion au Québec et à l’étranger. Michel Perron est aujourd’hui titulaire de la Chaire UQAC – Cégep de Jonquière sur les conditions de vie, la santé et les aspirations des jeunes.

Banalité du mal et sens de la diplomatieLa Faculté de philosophie et la chaire La philosophie dans le monde actuel présentent deux conférences grand public. La première, intitulée « Le double sens de la diplomatie : du particulier à l’universel », aura lieu le mardi 9 avril à 19 h 30, à l’auditorium (salle 1334) du pavillon La Laurentienne. Elle sera prononcée par Jean-François de Raymond, professeur de philosophie à l’Université de Paris X et diplo-mate de carrière. Cette communication vise à susciter une plus vive conscience de l’apport central de la diplomatie, définie très justement comme « l’art de faire la paix ». La deuxième conférence traitera de « La banalité du mal chez Hannah Arendt et Simone Weil » et se tiendra le jeudi 11 avril, à 19 h 30, au local 1A du pavillon Charles-De Koninck. La philosophe Chantal Delsol, professeure des Universités et membre de l’Institut de France, analysera la différence profonde entre Arendt et Weil concernant la radicalité du mal. Weil s’est intéressée davantage que sa collègue à la source du mal. Les réflexions de ces deux femmes philosophes s’inscrivent sur la toile de fond de la découverte horrifiée du nazisme et du manichéisme contemporain.

Michel Perron entouré du doyen de la Faculté des sciences sociales, François Blais, et du directeur du Département de sociologie, Simon Langlois.

Vue de Pangnirtung. photo Emmanuel L’Hérault/CEN

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15le fil | le 4 avril 2013 sports

en bref

Réouverture du Golf campusLe Golf campus n’attend que la fonte des neiges pour annoncer officiellement sa date d’ouverture, prévue pour la mi-avril. Une fois de plus cette année, les amateurs pourront pra-tiquer leur sport favori chaque jour entre 10 h et 21 h jusqu’au 10 mai. Les heures d’ouver-ture seront allongées pour la période estivale. Rappelons que le Golf campus est ouvert à la communauté universitaire et régionale. Le champ de pratique libre est situé à deux pas du PEPS.

www.peps.ulaval.ca

Les neuf épreuves du coureurConnaissez-vous le Circuit régional des 10 km ? Il s’agit d’un calendrier de neuf courses à pied disputées entre avril et octobre. Il comprend le 5 km Prédiction Sports Experts PEPS (sur le campus), L’Éveil des Plaines (Québec), le Rendez-vous de la Santé (Baie-Saint-Paul), le Festival sportif (Sainte-Marie-de-Beauce), la Course des Pionniers (L’Islet), la Course du Grand Lévis (Lévis), La Galipote (Québec), les 10 km de l’Université Laval (Québec) et la Course de l’oie blanche (Montmagny). Un des objectifs du Circuit est d’offrir un ensemble de courses de courte distance qui favorise tant l’initiation que la compétition. Des épreuves de 1 ou 2 km sont également offertes aux jeunes lors de chacun des événements. Bonne chance aux coureurs !

www.circuitregional10km.com

Petite séduction en footballCinq représentants du Rouge et Or partici-peront au Défi Est-Ouest de football le 11 mai prochain à London, en Ontario. Le porteur de ballon Pascal Lochard, le receveur Adam Thibault, les joueurs de ligne offensive Pierre Lavertu et Karl Monjoie ainsi que le demi défensif Christopher Lavaud prendront part à la classique destinée aux athlètes qui seront admissibles au repêchage 2014 de la Ligue canadienne de football. Des joueurs de par-tout au Canada convergeront vers l’Université Western pour l’événement, qui comprendra également des tests de force et d’habileté, le tout afin d’impressionner les recruteurs de la Ligue. L’entraîneur-chef du Rouge et Or, Glen Constantin, dirigera la formation de l’Est lors du match.

Vous aimeriez faire vivre un été inoubliable à votre progéniture ? Du 24 juin au 23 août, près de 2 500 jeunes envahiront les gymnases et les terrains sportifs du PEPS en participant à l’un des nombreux camps prévus au programme.

Badminton, cheerleading, tennis, soccer, volleyball... Une variété d’activités est proposée aux participants de 6 à 17 ans. Il y en a pour les tout-petits et pour les plus grands, pour ceux qui sou-haitent s’initier à un sport et pour ceux qui veulent se per-fectionner. Les inscriptions, en cours depuis le 1er mars, se poursu ivent jusqu’à ce que toutes les places soient comblées.

Cette année, quelques nouveautés se sont greffées au programme régulier du PEPS, qui offre des camps depuis 43 ans. L’une d’elles est consacrée au ski de fond. S’adressant aux jeunes de 10 à 13 ans, cette formation esti-vale leur propose de suivre l’entraînement type d’un ath-lète en s’initiant notamment au ski à roulette, à la nutrition adéquate pour un sport d’en-durance et à l’entraînement en salle.

Le camp de basketball féminin permettra aux par-ticipantes de se glisser dans les chaussures des spor-

Près de 2 500 jeunes suivront un camp sportif au PEPS cet étépar Catherine Lévesque

Sport, soleil et espadrilles

tives universitaires sous la direction de l’entraîneur-chef de l’équipe du Rouge et Or. Linda Marquis prodiguera ses conseils aux filles âgées de 14 à 17 ans.

Les jeunes de 8 à 11 ans qui souhaitent parfaire leur anglais tout en bougeant pourront le faire en s’ins-crivant au camp initiation aux sports en anglais. En compagnie de professeurs-animateurs anglophones de l’équipe de Keep it cool, ils devront en tout temps s’exprimer dans la langue de Tiger Woods. La pratique

d’activités sportives sera jumelée à l’apprentissage.

Fort de son succès, le camp sports et sciences revient pour faire découvrir la science de façon amusante. En pre-mière moitié de journée, les jeunes pourront bouger au moyen de plusieurs activités sportives. En après-midi, ils participeront à des ateliers et des laboratoires dirigés par les chercheurs.

D’autres camps sont offerts en athlétisme, basketball, escalade, golf, natation, plon-geon, volleyball de plage et triathlon. Finalement, des camps de perfectionnement Rouge et Or se tiendront cet été en minifootball, bad-minton, basketball, natation et volleyball.

Les niveaux proposés sont l’une des forces des camps sport du PEPS. Les camps d’initiation s’adressent aux participants qui veulent connaître une nouvelle dis-cipline. Ceux axés sur le développement souhaitent améliorer les habiletés d’un jeune dans une activité qu’il pratique à l’occasion. Enfin, les camps élites ou intermé- diaires conviennent davan-tage aux jeunes qui pratiquent régulièrement une discipline et qui désirent en perfection-ner les techniques.

Les jeunes pratiquent leurs activités trois heures le matin. Une petite collation est servie en milieu de matinée pour qu’ils se ravitaillent, mais aussi pour qu’ils puissent nouer des liens avec leurs nouveaux camarades. Après

Au camp initiation aux sports en anglais, les jeunes devront en tout temps s’exprimer dans la langue de Tiger Woods

Les programmes et ho- raires sont publiés sur le site www.peps.ulaval.ca. Les prix varient de 165 $ à 225 $ par semaine en fonc-tion des camps sélection-nés. Ils incluent le matériel et l’équipement requis, deux collations par jour, un chandail souvenir et un bonnet de bain à l’image du camp. Le service de garde, offert de 7 h 30 jusqu’à 17 h 30, est assuré gratui-tement par des surveillants. Téléchargez le formulaire au www.peps.ulaval.ca. Seules les inscriptions par la poste sont acceptées. Elles doivent être accom-pagnées du paiement complet.

Horaire, coût et inscription

le dîner, de 12 h à 13 h, ils reprennent l’activité jusqu’à 16 h. Ces journées bien rem-plies permettent aux enfants de libérer toute leur énergie et de profiter pleinement de leurs vacances.

Le programme est enca-dré par des professionnels et athlètes du Rouge et Or qui côtoient au quotidien les enfants pour les amener à se dépasser. Les moniteurs en chef ont tous reçu leur for-mation en premiers soins (EPIPEN). Un étudiant soi-gneur est aussi présent chaque jour de la semaine pour porter assistance en cas de besoin.

Golf Campus

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le fil | le 4 avril 2013

16 au fil de la semaine

Quel avenir environnemental pour le Québec ?

Une table ronde sur les défis environnementaux au Québec et les solutions proposées par les partis politiques provinciaux est organisée par Univert Laval à l’approche du Jour de la Terre. Pour l’occasion, cinq hommes politiques seront présents : Yves-François Blanchet, ministre du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs, Amir Khadir, député de Québec Solidaire, Jacques Marcotte, porte-parole officiel de la Coalition Avenir Québec en matière d’environnement, Miguel Tremblay, candidat d’Option nationale, et Jean Cloutier, candidat du Parti vert. Tous devront entre autres expliquer la position de leur parti sur la gestion des ressources non renouve-lables dans une perspective de développement durable.

Mardi 16 avril à 19 h, au local 1112 du pavillon Adrien-Pouliot. Places limitées mais entrée libre (une contribution de 5 $ est suggérée).

Almodóvar à l’atelier cinéma et philo

Les amoureux du cinéma de Pedro Almodóvar ne seront pas insensibles aux trois prochains ateliers organisés par la Faculté de philosophie. Les films Tout sur ma mère, La mauvaise éducation et La peau que j’habite, projetés respecti-vement les 4, 11 et 18 avril, feront l’objet de discussions animées par le philosophe Olivier Ducharme. Ce choix n’est pas surprenant puisque Almodóvar est le cinéaste par excellence pour appro-fondir les identités sexuelles minoritaires, le thème cen-tral du programme d’hiver de l’atelier. Le travestisse-ment, l’homosexualité, la bisexualité et les problèmes de filiation, particulièrement mère fille, sont quelques-unes des obsessions de ce grand homme du cinéma. photo [email protected]

Les jeudis 4, 11 et 18 avril à 19 h, au local 4117 du pavillon Jean-Charles-Bonenfant.

Jazz brésilien

Cette soirée avec le pianiste jazz Sébastien Champagne et le saxophoniste Thiago Ferté vous permettra de devancer l’été. Rythmes de bossa nova et de samba alterneront au fil des œuvres de A.C. Jobim, Rique Pantoja, Milton Nascimento, Hermeto Pascoal et Pedro Caetano. Les deux artistes ont un lien très fort avec la Faculté de musique, puisque le premier y est pianiste accompagnateur jazz après avoir été chargé de cours alors que le second y étudie à la maîtrise en inter- prétation jazz.

Mercredi 10 avril à 20 h, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. L’entrée est libre.

Concert gospel

La chorale Chœur & Christ existe depuis six ans à l’Uni-versité. Comme chaque prin-temps, les 23 choristes de confession catholique pré-sentent un concert qui ne manquera ni de rythme ni d’ambiance. L’artiste gospel française Leah Bicep (photo) est cette année l’invitée d’honneur du groupe. Elle chantera notamment avec les participants de la for- mation vocale qu’elle don-nera sur le campus les 8, 9 et 10 avril dès 18 h à la salle 3105 du pavillon Desjardins. Pray the Lord !

Samedi 13 avril de 19 h à 21 h, au Théâtre de la cité universitaire du pavillon Palasis-Prince. Coût : 15 $.

Scared Sacred

L’association Cinéma Politica présente le lundi 15 avril un long métrage documentaire (avec sous-titres en français) qui nous amène dans un drôle de pèlerinage vers les endroits les plus dévastés de la pla-nète. Le documentariste canadien Velcrow Ripper a filmé l’Afghanistan déchi-rée par la guerre, les terres contaminées de Bhopal en Inde et d’Hiroshima au Japon, Israël et la Palestine, et bien d’autres endroits malmenés pour en tirer des histoires remplies d’espoir et de sens. Scared Sacred a reçu le prix Génie du meilleur documentaire en 2006. Cinéma Politica se veut un lieu d’échanges ouvert à la parole engagée.

Lundi 15 avril à 19 h, au Théâtre de poche du pavillon Maurice-Pollack

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La sexualité décomplexée

Il y a fort à parier que la prochaine grande conférence de la Faculté des sciences sociales fera salle comble. C’est que le sujet est fascinant et le conférencier, fort intéres-sant. Le sociologue Michel Dorais, professeur à l’École de service social, a intitulé son exposé « Explorateur de l’intime : ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe et que j’ai probablement osé demander ». Il traitera de sexualité masculine, de prostitution, d’homophobie, des représentations sociales de l’érotisme et de sexualité spectacle. Il abordera également son travail et ses décou-vertes parfois aussi étonnantes qu’inattendues.

Mardi 9 avril à 17 h, au Théâtre de la cité universitaire du pavillon Palasis-Prince. Inscription obligatoire à l’adresse : [email protected].

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Votre soutenance en 180 secondes

Il ne faut pas manquer la finale locale de ce concours de l’Acfas ! De 10 à 20 concurrents représentant chacune des facultés vien-dront présenter les résultats de leur recherche de façon claire, concise et vivante pour le grand public. Il est d’autant plus important d’y assister qu’il y aura, parmi les trois prix remis, le coup de cœur du public. Le lau-réat ou la lauréate de cette première ronde participera à la grande finale du concours qui sera animée par Pierre Chastenay le 8 mai lors du Congrès de l’Acfas qui se déroulera sur le campus. Bonne chance à tous !

Mercredi 17 avril dès 11 h 30, à la salle Jean-Paul-Tardif du pavillon La Lauren-tienne.

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca