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Volume 50, numéro 26 2 avril 2015 Journalistes, animateurs télé et radio, concepteurs et rédacteurs publicitaires, étudiants et professeurs se donnent rendez-vous dans le cadre du 21 e Salon des communications. p3 Communiquer, évoluer Meilleur maigre ou gras ? p7 Démocratie : un bilan p8-9

Le Fil 2 avril 2015

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Le journal de la communauté universitaire

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Page 1: Le Fil 2 avril 2015

Volume 50, numéro 262 avril 2015

Journalistes, animateurs télé et radio, concepteurs et rédacteurs publicitaires, étudiants et professeurs se donnent rendez-vous dans le cadre du 21e Salon des communications. p3

Communiquer, évoluer

Meilleur maigre ou gras ? p7 Démocratie : un bilan p8-9

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2le fi l | le 2 avril 2015

Le journal de la communauté universitaire

Fondé en 1965, Le Fil est un hebdomadaire publié 31 fois par an par la Direction des communications de l’Université Laval et distribué gratuitement sur le campus.

On peut le lire en ligne à lefi l.ulaval.ca et s’abonner gratuitement à un avis de parution électronique. Écrivez-nous ! Le Fil accueille vos idées avec plaisir.

Les lettres destinées au courrier des lecteurs– 400 mots maximum – doivent nous parvenir au plus tard le vendredi midi précédant la parution, à l’adresse le-fi [email protected].

Le contenu de ce journal peut être reproduit à condition de mentionner la source et l’auteur.

RédactionÉditeur : Jacques Villemure,directeur des communications

Rédactrice en chef : Claudine MagnyJournalistes : Matthieu Dessureault, Jean Hamann, Renée Larochelle, Yvon LaroseCollaborateurs : Pascale Guéricolas, Stéphane Jobin, Mathieu Tanguay, Brigitte Trudel, Julie TurgeonCollaborateurs au Web : Carl Bélanger, Thierry MellonRédactrice-réviseure : Manon PlanteAgente de secrétariat : Josée Nadeau

ProductionInfographie : Geneviève Bolduc,Service de reprographie de l’Université LavalImpression : TC Imprimeries Transcontinental,Québec (Québec)

Ventes publicitairesÉlisabeth Farinacci418 656-2131 poste 4618

Dépôt légalBibliothèque nationale du Québec,ISSN 022-1-1965

Pour nous joindre2325, rue de l’Université, local 3108Québec (Québec) G1V 0A6Téléphone : 418 656-2131 poste 4687

communicationsactualités UL

Les jeunes catholiques n’as­sistent peut­être plus à la messe du dimanche (à peine 5 % le faisaient en 2000, se ­lon des statistiques), mais cette dé sertion ne signifi e pas pour autant qu’ils ont cessé toute pratique religieuse ou encore que la religion ne les intéresse pas. Au lieu des grands temples, ils privilé­gient des lieux plus convi­viaux et in times pour discu­ter, un peu à la manière des militants politiques lors d’as­semblées de cuisine. Seule différence : ils se réunissent pour partager autour d’un texte biblique et non pour parler de politique… Il arrive aussi que se forment des petites communautés et des groupes de réfl exion dont le seul but est de permettre aux membres de vivre leur foi et de se sentir moins isolés.

Ce sont ces exemples que donne Jean­Philippe Perreault, titulaire de la nouvelle Chaire de leader­ship en enseignement (CLE) Jeunes et religions, pour montrer que la foi catholique n’est pas éteinte chez les jeunes, contrairement à ce qu’on serait porté à croire. Les objectifs de cette chaire, inaugurée ce 2 avril, visent à mieux comprendre les

rapports que les jeunes âgés entre 12 et 30 ans entre­tiennent avec les traditions religieuses, en particulier celles du christianisme. De plus, on souhaite explorer l’univers culturel, spirituel et religieux des jeunes. Qua torze congrégations reli­gieuses de la région de Québec se sont associées à ce projet mis sur pied par la Faculté de théologie et de sciences religieuses. L’appui financier de ces congréga­tions s’élève à 325 000 $, répartis sur les cinq pro­chaines années.

« Le rapport des jeunes à la religion est un indicateur de l’état d’une société », dit Jean­Philippe Perreault, nouveau professeur à cette faculté. En effet, on peut se demander ce qui se cache au­delà de l’intérêt ou du désintérêt pour la religion. S’agit­il d’une réelle indiffé­rence ? Comment les jeunes reçoivent­ils et s’approprient­ils l’héritage religieux qu’on veut leur transmettre ? « Qu’ils soient éloignés ou proches des tradi tions reli­gieuses, ils cherchent tous la même chose, au fond : être heureux et s’épanouir. »

Selon Gilles Routhier, doyen de la Faculté de

théologie et de sciences reli­gieuses, l’originalité de cette nouvelle chaire est qu’elle abordera la question à partir du point de vue de la récep­tion. « La Faculté a déjà une chaire de leadership en ensei­gnement qui porte sur l’édu­cation de la foi, souligne­t­il. Nous trouvions qu’il était important d’examiner, cette fois, par quels chemins les jeunes reçoivent les héritages religieux. » Quant à la désaf­fection des jeunes pour la religion, il faudrait vivre sur la planète Mars pour ne pas s’en rendre compte. Mais une fois qu’on a dit ça, est­ce qu’on a tout dit ?, s’interroge le doyen. « Des enquêtes montrent que ce n’est pas parce qu’on ne trouve pas les jeunes dans les églises qu’ils n’ont pas de pratiques reli­gieuses ou des pratiques qui s’y apparentent. »

Au chapitre des retombées, cette nouvelle chaire de

leadership en enseignement devrait permettre à la Fa ­culté d’assurer, à travers tout le Québec, la formation de per sonnes désireuses

d’intervenir dans le domaine de la formation spirituelle et religieuses des jeunes. Elle rendra aussi possible la mise en œuvre d’approches

novatrices, notamment des stages d’observation et d’in­tervention et des re cherches inédites sur l’univers spi­rituel et religieux des jeunes.

Une nouvelle chaire de leadership en enseignement voit le jourpar Renée Larochelle

Jeunes et religions

Au lieu des grands temples, les jeunes privilégient des lieux plus conviviaux et intimes pour discuter

La messe clôturant les Journées mondiales de la jeunesse 2011 à Madrid a rassemblé 1,5 million de jeunes provenant de 193 pays. photo Luis Magan

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3le fil | le 2 avril 2015 communications

Il y a 20 ans, Claude Cossette ex ­pliquait à ses étudiants en commu­nication que les perspectives d’em­ploi seraient exceptionnelles pour eux. Il y a beaucoup d’avenir, disait­il, pour ceux qui feront car­rière dans le domaine des commu­nications dans les dix prochaines années, plus d’avenir que dans la majorité des champs d’activité. Ce professeur émérite du Département d’information et de communica­tion a révisé ses positions depuis, du moins en ce qui concerne le journalisme écrit tel qu’on le pra­tique aujourd’hui. « D’ici 2022, ce type de journalisme va s’effon­drer », estime­t­il. Toutefois, tem­père l’ex­publicitaire, le parcours sera plus facile pour les journalistes spécialisés dans un domaine pré­cis, que ce soit en droit, en science politique ou en relations interna­tionales. Le domaine de la rédac­tion est en croissance et beaucoup d’entreprises sont à la recherche de bons rédacteurs. En résumé, le bac­calauréat en journalisme ne suffit plus à garantir un emploi dans le domaine journalistique, mais il y a encore des débouchés.

Fondateur de la célèbre agence qui porte son nom, Claude Cossette accordait récemment une entrevue au Fil, en marge du Salon des com­munications, qui a lieu ce jeudi 2 avril au Musée de la civilisation. En 1994, l’homme a d’ailleurs étroitement collaboré avec les étu­diants à la création de cet événe­ment, qui en est donc à sa 21e pré­sentation. Les étudiants lui ont demandé de prononcer le mot d’ouverture, offre qu’il a acceptée avec grand plaisir.

Selon ce professeur qui, à 78 ans, continue de diriger des étudiants en communication dans divers pro jets, la voie est plus ouverte pour les jeunes attirés par une car­rière en publicité. Dans ce domaine, les organisations cherchent des gens possédant une bonne culture générale et plusieurs cordes à leur arc, souligne Claude Cossette. Elles souhaitent également un bon sens de l’organisation chez leurs em ­ployés, conjugué à une capacité de bien évaluer ce qui se passe dans l’actualité. Un publicitaire doit aussi avoir des talents de gestion­naire. « Quand on sait qu’un chargé de projet peut parfois gérer un bud­get de plusieurs centaines de mil­liers de dollars, dit le professeur, on attend de lui qu’il sache comment le dépenser… »

Comment faire son chemin dans le labyrinthe des possibilités en publi­cité ? Existe­t­il des façons de faire de la publicité différemment, d’avoir un produit distinctif ? À cet égard, Claude Cossette croit qu’« un petit corridor d’avenir se dessine du côté de l’approche sensationnaliste », approche nécessaire à ses yeux pour attirer l’attention des gens sur une cause, comme le fait Greenpeace, par exemple. « On a besoin de coups publicitaires pour faire bouger le monde », affirme­t­il. Mais atten­tion : certaines publicités dites sociales ne sont en fait que des stra­tégies utilisées pour mousser un produit. Il donne pour exemple une publicité virale du savon Dove, où l’on voyait un visage de jeune femme se transformer au fil d’un processus de maquillage. La photo de cette pub a été savamment

retouchée avant d’apparaître sur un immense panneau publicitaire. « On disait aux femmes qu’elles pouvaient être elles­mêmes sans maquillage, mais, en fait, le but était uniquement de leur vendre du savon. »

Dans son allocution au Salon des communications, Claude Cossette suggérera aux étudiants de penser différemment (« Think Different »), empruntant ainsi le slogan d’Apple. Et il leur citera aussi cette phrase de l’écrivain britannique Oscar Wilde : « Il faut entretenir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue en les poursuivant. »

Les manières de communiquer ont changé et une carrière dans le domaine des communications peut s’avérer une aventure palpitante, croit le professeur Claude Cossettepar Renée Larochelle

Faire bouger le monde

En publicité, les organisations cherchent des gens possédant une bonne culture générale et plusieurs cordes à leur arc

Le professeur Claude Cossette, fondateur de la célèbre agence qui porte son nom, prononcera le mot d’ouverture. photo Matthieu Dessureault

Le Salon des communications se veut une occasion de réseautage entre les étudiants et les professionnels en communication. Conférences dyna miques et ateliers constructifs auront lieu lors de cette journée rassem blant journalistes, animateurs télé et radio, concepteurs et rédacteurs publicitaires.

Pour connaître l’horaire et la liste des conférenciers : salondescommunications.com

Voici le comité organisateur de 2015, composé d’étudiants en communication publique. photo Simon Dufresne

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4le fil | le 2 avril 2015

Éric Bauce, vice-recteur exécutif et au développement. photo Marc Robitaille

actualités ULTransfert du déficit gouvernemental aux universités : une situation dommageable pour la société québécoise

Il aura fallu au moins une cinquantaine d’années pour bâtir, dans la foulée de la Révolution tranquille, un des sys tèmes universitaires les plus enviables tant par son accessibilité que par la qualité de la formation et de la re cherche qui le caractérisent. Le système universitaire québécois est une source de fierté. C’est grâce à nos universités que l’expertise québécoise est reconnue et que le savoir québécois alimente au quotidien le développement social, économique, cul turel, scientifique et environnemen­tal de notre société. C’est grâce à notre système d’éducation postsecondaire que nous pouvons compter sur l’exper­tise de spécialistes compétents, que nos entrepreneurs et nos créateurs rayon­nent aux quatre coins de la planète et que les Québécois et les Québécoises peuvent aspirer à des emplois de qualité.

Il aura fallu à peine quelques années pour que des décideurs politiques qui, pour la plupart d’entre eux, ont eu la chance d’avoir accès à une formation universitaire de qualité, plongent les universités dans une crise financière sans précédent. Pourtant, tous s’enten­daient, il y a trois ans, sur la nécessité de réinvestir dans nos universités de façon à endiguer l’hémorragie financière qui affaiblit ce moteur de développement social et économique de la société qué­bécoise, une hémorragie qui se chiffrait alors à plus de 600 M$ de manque à gagner annuellement. C’est près de 300 M$ de manque à gagner addition­nels que le réseau a dû absorber au cours des neuf derniers mois et voilà que le gouvernement y ajoute une compres­sion de 73 M$ que les universités de ­vront gérer dans un contexte légal où il leur est interdit d’être en déficit. En

transférant son déficit, et donc ses pro­blèmes budgétaires, aux universités à un rythme de 1,3 M$ par jour, le gouverne­ment ne semble pas réaliser qu’il met en péril l’avenir du Québec. Si la tendance se maintient, le financement gouverne­mental des universités aura totalement disparu autour de 2021. Sommes­nous collectivement en train de sacrifier l’ave­nir des membres d’une génération qui n’auront peut­être pas la chance, contrairement à leurs parents, de béné­ficier d’une formation universitaire accessible et de qualité ? Devrons­nous limiter l’accès aux universités à une faible frange de la population, faute d’un financement adéquat pour assurer l’accessibilité aux études ?

Le fait que les autorités gouverne­mentales prônent que de nouvelles compressions doivent être imposées, en 2015­2016, aux universités est parti­culièrement préoccupant pour une société qui s’est développée grâce à l’éducation de ses citoyens. Ces décla­rations sont difficilement acceptables quand on voit tous les efforts de com­pressions qui ont été faits par les com­munautés universitaires au cours des derniers mois et des dernières années. Il est très étonnant aujourd’hui de lais­ser croire qu’il y a encore du « gras » dans le système universitaire qué­bécois, alors qu’on reconnaît depuis plusieurs années que celui­ci est sous­financé.

Les autorités gouvernementales devraient réaliser que de nombreuses personnes, tant dans la sphère acadé­mique que dans la sphère administra­tive, perdent présentement leur emploi et que plusieurs programmes, notam­ment en médecine et en génie, etc., risquent désormais de perdre leurs

agréments et, conséquemment, l’accès à la pratique d’une profession pour leurs étudiants.

Non seulement les compressions dans les universités doivent­elles être remises en question et cesser immédia­tement, car c’est l’avenir des jeunes du Québec qui est en péril, mais le gouver­nement doit aussi rapidement revoir sa fiscalité pour refinancer le réseau de l’enseignement supérieur. Dire que l’État n’a pas les ressources financières pour financer la formation universi­taire et que tout le monde doit faire un effort n’est pas une réponse acceptable. Il s’agit là d’une réponse démobilisa­trice qui ne fait qu’aggraver le problème sans apporter de solutions. Un système universitaire dans une spirale de décroissance ne peut, faut­il le préciser, qu’avoir tendance à s’autodétruire et mettre en péril nos espoirs de créa­tion de richesse pour les générations futures.

Le gouvernement devrait s’inspirer des solutions proposées par les étu­diants et les administrations universi­taires qui ont décidé d’être en « mode solution » et de revoir certaines façons de faire traditionnelles. Ainsi, tant les étudiants que les universités ont fourni, au fil des ans, des pistes de solution via­bles pour accroître, à coût nul pour l’État, le financement des universités. Par exemple, le Fonds des services de santé et d’éducation postsecon­daire (FSSEP) proposé par la CADEUL et l’Université Laval, les modifications à la loi 90 et l’autorisation de transférer des sommes destinées aux infrastruc­tures immobilières universitaires vers la mission universitaire de formation et de recherche constituent de nouvelles avenues à emprunter pour relever non seulement les défis budgétaires du gou­vernement, mais aussi les défis liés au développement de notre société.

Aurons­nous, dans dix ans, encore des experts et spécialistes, des leaders dans divers milieux socioéconomiques et des créateurs issus de nos universités en nombre suffisant pour assurer le développement de notre société ? Est­ce que certains « baby­boomers », qui ont profité du rêve de la Révolution tranquille, ne sont pas en train de mettre en péril la réalisation même de ce rêve ? Il s’agit là de questions aux­quelles, tôt ou tard, il faudra répondre.

Avec ce budget, le ministre des Finances et le premier ministre du Québec ont entre les mains non seule­ment l’avenir de l’enseignement postse­condaire du Québec, mais l’avenir même du Québec. Ils ont, en fait, le choix de renforcer le contrat social ou… de le rompre !

Éric Bauce Vice-recteur exécutif et au développement

en bref

Un nouveau logoLe Jardin Roger­Van den Hende profite du regain printanier pour dévoiler son tout nou­veau logo. En accord avec la nouvelle image promotionnelle dont le Jardin s’est doté au cours des derniers mois, le logo souhaite représenter un jardin ouvert au grand public en plein cœur de la ville, un jardin dont l’her­bacetum unique crée des structures linéaires qui le démarquent des autres. De plus, tout en mettant à l’honneur le nom du créateur du Jardin, le logo indique clairement la mission d’enseignement et de recherche du lieu.

Consultez la page Facebook du Jardin pour connaître les activités à venir, dont la vente des surplus de végétaux, le samedi 30 mai.

Pérenniser les données et le matériel de la rechercheEn collaboration avec le Vice­rectorat à la recherche et à la création de l’Université Laval, les comités d’éthique du campus et du CHU de Québec­Université Laval organisent une journée d’information et de réflexion, le jeudi 23 avril, de 8 h 30 à 17 h, au pavillon Ferdinand­Vandry. Différentes modalités vi ­sant la conservation des données et du maté­riel de recherche se ront présentées ainsi que leurs enjeux. Cette activité s’adresse à toutes les personnes mobilisées par la recherche avec les humains sur le campus ou dans les établis­sements affiliés à l’Université Laval. L’inscrip­tion est gratuite, le repas libre et le nombre de places limité.

Le programme est disponible à cerul.ulaval.ca/nouvelles ou bit.ly/1xwEUNG. On peut aussi s’inscrire à [email protected].

Une université d’été internationaleLe CÉLAT­Université Laval et les Musées de la civilisation proposent pour thème de leur quatrième université d’été internationale une rencontre inédite entre l’archéologie, la per­formance et la muséologie, à partir de l’objet, de son parcours à sa mise en scène. La forma­tion de cette année présentera une innovation pédagogique ori ginale : les participants seront invités à réaliser un projet de création sous forme d’un Archéomix avec l’aide de créa­teurs de la ville de Québec provenant du monde des arts de la scène, de l’audiovisuel, du numérique, de la littérature ou de la publicité.

Du dimanche 3 mai au samedi 9 mai, au Musée de la place Royale. Les étudiants inté-ressés doivent d’abord envoyer leur dossier de candidature incluant leur curriculum vitae et leur lettre de motivation à celia.forget @celat.ulaval.ca. Les places sont limitées. Pour plus d’information : bit.ly/1EAtsTM

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5le fil | le 2 avril 2015 actualités UL

Le doyen Jean-Claude Dufour reçoit le trophée André-Latour et est désigné Personnalité du monde alimentaire 2015par Yvon Larose

Une contribution importante et durable

Le secteur agroalimentaire québécois emploie directement ou indirectement 165 000 personnes

Jean­Claude Dufour, doyen de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimenta­tion, a reçu un bel hommage du Conseil de la transfor­mat ion a l imentaire du Québec (CTAQ), le 21 mars, au Fairmont Tremblant, au nord de Montréal. Devant les membres du CTAQ réunis en congrès annuel, il a reçu le trophée André­Latour décerné à la Personnalité du monde alimentaire 2015.

« La reconnaissance par les collègues est très importante dans le milieu universitaire, explique le récipiendaire, mais celle des partenaires industriels l’est tout autant pour moi. C’est la preuve que notre enseignement et nos recherches contribuent de façon significative à l’évolu­tion de la société. »

Jean­Claude Dufour a débuté sa carrière à l’Uni­versité Laval dans les an ­nées 1970 au sein du Dé ­partement d ’économie rurale. À cette époque, l’in­dustrie alimentaire québé­coise était prin cipalement centrée sur la transforma­tion primaire. Aujourd’hui,

la transformation alimen­taire procure 70 % des reve­nus agricoles. « Quatre en ­treprises de transformation alimentaire sur cinq sont des PME, indique­t­il. Cela re ­présente un avantage pour nous, en recherche, pour trouver des partenaires. »

Aujourd’hui, l’industrie agroalimentaire québécoise est une industrie prépon­dérante. Elle emploie di ­rectement ou indirecte­ment 165 000 personnes. En 2014, ses ventes annuelles atteignaient 24 milliards $. « Cette industrie, affirme Jean­Claude Dufour, prend actuellement sa place en tant que chef de file mondial. Elle a compris les bénéfices de la recherche et des partenariats industrie­université. Pour la Faculté, ce sont des parte­naires fidèles. »

Le communiqué du CTAQ décrit le doyen Dufour comme un professeur pas­sionné et engagé. « Il a été, depuis ses débuts, un ardent promoteur du développe­ment de l’industrie bioali­mentaire au Québec, est­il écrit. Il a été de tous les

débats et a toujours favorisé les échanges entre les diffé­rents intervenants du milieu, quitte parfois à les provo­quer. » Au fil des ans, il a siégé à des comités et des conseils, notamment celui du Conseil des denrées ali­mentaires du Québec, de 1979 à 1995. Il a aussi pré­sidé le Comité interministé­riel de révision de la fiscalité agricole au Québec. Il a donné des conférences, des cours et des séminaires sur mesure à des producteurs, des transformateurs, des distributeurs et des détail­lants. « J’ai toujours aimé le défi de tester mes connais­sances avec des praticiens », souligne­t­il.

Durant sa longue carrière, Jean­Claude Dufour a ensei­gné à plus de 6 600 étudiants de premier cycle. Il a aussi dirigé ou codirigé plus de 200 étudiants aux cycles supérieurs, à l’Université Laval, mais aussi à HEC Montréal et à l’Université de l’Alberta, notamment. « Au jourd’hui, dit­il, ces diplômés travaillent dans le milieu bioalimentaire. Ils appliquent ce que je leur ai appris et ça fonctionne. La plus grande contribution d’un enseignant pour la société, selon moi, c’est de former des professionnels compétents. »

Cet agronome de forma­tion a passé une grande

partie de son enfance et de sa jeunesse sur une ferme dans la région de Charlevoix. Il est perçu comme un leader empathique, un rassembleur audacieux et un bon com­municateur pour qui le tra­vail en équipe représente une valeur importante. Il est un passionné du marketing et de la distribution alimen­taire. La création de l’Institut sur la nutrition et les ali­ments fonctionnels, en 2001, ainsi que la création récente de l’École de nutrition comp­tent parmi ses plus belles réalisations. « L’Université Laval se démarque sur le plan international grâce à de telles réalisations », affirme­t­il. Jean­Claude Dufour insiste sur la force des liens entre l ’Université et le monde alimentaire québé­cois. « Tous les diplômés en sciences de la consomma­tion et en génie alimentaire au Québec ont été formés ici, ainsi que plus de 80 % des agronomes diplômés au Québec, souligne­t­il. Et 47 % de nos budgets annuels de recherche proviennent de partenaires du milieu ali­mentaire québécois. » Selon lui, ce lien ne pourra que se renforcer dans l’avenir. « Nous avons, dit­il, une belle notoriété à proposer comme partenaire à des uni­versités prestigieuses dans le monde et à des entreprises de toute taille. »

Le doyen Jean-Claude Dufour, au centre, lors de la remise du prix André-Latour. Il est entouré de la PDG du Conseil de la transformation alimentaire du Québec (CTAQ), Sylvie Cloutier, et du président du conseil d’administration du CTAQ, Jean Gattuso. photo Matthew Fournier

en bref

La Semaine des transports actifs ! Les 7, 8 et 9 avril, le Comité développement durable de la Faculté de foresterie, de géogra­phie et de géomatique (FFGG) invite ceux et celles qui viendront au pavillon Abitibi­Price à pied ou à vélo à venir déguster une collation matinale ! De 7 h 30 à 9 h 30, vous pourrez venir chercher un petit goûter à la cafétéria. La Coop Roue­libre sera présente pour vous donner des conseils techniques sur l’entretien de votre vélo. Vous pourrez poser toutes vos questions aux bénévoles, qui se feront un plai­sir de vous aider ! De plus, en utilisant un transport actif (c.­à­d. toute forme de trans­port où l’énergie est fournie par l’être humain) pour vous rendre sur le campus, vous courez la chance de gagner un prix. N’oubliez pas que le transport actif est bénéfique pour votre santé, votre portefeuille et l’environnement !

Pour plus d’information : bit.ly/1HhTx7w ou consultez la page Facebook de l’événement.

Le CFDD souffle sa 1re chandelle

Le jeudi 26 mars, au PEPS, avait lieu, en pré­sence du vice­recteur adjoint à la qualité de la formation et appui à la réussite, François Pothier, du doyen de la Faculté des sciences et de génie, André Darveau, et de la coordonna­trice du CFDD, Marie­Andrée Roy, un cocktail pour célébrer le premier anniversaire du Centre de formation en développement durable (CFDD). Ce rassemblement fut l’occasion de remercier les nombreux partenaires, forma­teurs et participants aux formations du CFDD, de présenter des conférences sur le bâtiment durable et de favoriser le réseautage. Le CFDD, un lieu d’apprentissage interactif et multidisci­plinaire, offre des formations touchant toutes les sphères de la construction verte, de la conception intégrée à l’efficacité énergétique.

Pour en connaître davantage sur les forma-tions offertes, visitez le site cfdd.ulaval.ca.

Demeurez au Québec après vos études !Le Bureau de la vie étudiante vous invite à as ­sister à la conférence « Demeurez au Québec après vos études ». Cette activité s’adresse à toutes les personnes qui souhai tent en ap ­prendre davantage sur les avenues possibles qui s’offrent aux étrangers à la fin de leurs études. Les sujets traités incluent le permis de travail postdiplôme, le Programme de l’expé­rience québécoise (PEQ), le certificat de sélec­tion du Québec (CSQ) et la résidence permanente.

Le vendredi 10 avril, à 10 h 30, au local 2F du pavillon Charles-De Koninck. Dates des prochaines présentations : 13 mai et 1er juin (heure et local à confirmer) Information : 418 656-2765, www.bve.ulaval.ca/ateliers ou [email protected]

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6le fil | le 2 avril 2015

Sur l’identification des élèves à risque au primaire

Identifier les élèves à risque dès le niveau primaire afin d’intervenir rapidement, c’est le thème choisi par Égide Royer pour l’allocu­tion qu’il a présentée de ­vant les membres de l’Asso­ciation québécoise des trou bles d’apprentissage, le 26 mars à Montréal. Au cœur de son message : un système d’évaluation com­portant sept critères qui permettent de savoir si un élève du primaire est pré­disposé à l’échec scolaire ou au décrochage. Les cri­tères portent notamment sur les aptitudes en lecture et sur la capacité à suivre les consignes. « On se re ­trouve, dit­il, avec les indi­cateurs les plus puissants pour savoir qui va réussir ou persévérer à l’école. »

Sur les relations Obama-Harper

Le courant ne passe pas entre Barack Obama et Stephen Harper. En fait, les relations entre les chefs des deux pays ont rare­ment été aussi orageuses. Ce malaise s’explique en partie par l’idéologie op ­posée des deux politiciens, soutient Louis Balthazar. « Habituel le ment, les pre­miers ministres canadiens sont plus libéraux, plus audacieux que le président américain dans toutes sortes de domaines. Tout ça a changé. On a un pre­mier ministre qui se sent beaucoup plus à l’aise avec les évangélistes de la droite américaine et du Parti républicain qu’avec le président. »

Sur les coûts de peinture du pont de Québec

Il vaudrait la peine de débourser plusieurs cen­taines de milliers de dol­lars pour une estimation fiable de ces coûts, estime Mario Fafard. « Le gouver­nement du Québec, le gou­vernement du Canada et les villes devraient investir eux­mêmes dans l’estima­tion des coûts, une étude sérieuse, pas une affaire à 15 000 $ ou 20 000 $. Ils ont promis de mettre 100 M $ pour les travaux, qu’ils en prennent 200 000 $ ou 300 000 $ pour faire faire l’étude. »

ils ont dit...

Égide Royer, Département d’études sur l’enseignement et l’appren-tissage

Le Journal de Québec, 26 mars

Louis Balthazar, professeur émérite du Département de science politique

Le Devoir, 30 mars

Mario Fafard, Département de génie civil et de génie des eaux

Le Soleil, 31 mars

sur le campus

À l’Université Laval, les étu­diants sont majoritairement contre une réglementation de l’utilisation des appareils mobiles en classe. Cette pro­portion atteint 79 % lorsqu’il est question d’ordinateur portable et 77 % lorsqu’on parle de tablette numérique. Ils sont par ailleurs plus de la moitié (51 %) à être contre toute réglementation sur l’utilisation en classe des téléphones intelligents. Les opinions sont un peu moins tranchées en ce qui concerne le lecteur MP3, alors que 55 % disent être en faveur d’une réglementation.

C’est ce que révèlent les résultats d’un sondage réalisé en ligne du 5 au 28 novembre auprès de 2 434 étudiants de 1er cycle et de 371 ensei­gnants. L’enquête a été réali­sée dans un contexte où les étudiants utilisent de plus en plus les appareils mobiles en classe (AMC) alors qu’aucun cadre ne régit cette pratique. Or, on sait que, pour des enseignants, et même pour des étudiants, l’utilisation des AMC peut être une source d’irritation. Un groupe de travail a donc été mis sur pied, en décembre 2013, avec le mandat de proposer des pistes de réflexion et des recommandations sur leur encadrement et leur utilisa­tion, tant d’un point de vue personnel que pédagogique. Ce groupe a remis récem­ment son rapport.

Du côté des enseignants, 43 % de ceux et celles qui se disent pour l’établisse­ment de règles estiment que ces dernières devraient être émises par l’établissement, 41 % par l’enseignant et 33 % par le département. S’ils trou vent souhaitable (47 %) d’uti liser les appareils mo ­biles dans leur enseignement afin de faciliter l’apprentis­sage, ils sont encore plus

nombreux (61 %) à être inté­ressés à participer à des acti­vités de perfectionnement sur l’usage pédagogique des AMC. Par ailleurs, les étu­diants croient en très forte majorité (72 %) que les appa­reils mobiles sont utiles pour l’apprentissage.

Comme rien n’est parfait, l’utilisation des appareils mobiles en classe par des collègues à des fins person­nelles dérange parfois les étudiants. C’est particulière­ment le cas de 78 % des étu­diants qui ont dit être « très en accord » et « en accord » avec l’énoncé suivant : « La sonnerie et la vibration de cellulaire me dérangent. » Et si certains répondants utili­sent assez fréquemment leurs appareils mobiles à des fins personnelles, ils perçoi­vent tout de même cette uti­lisation de façon négative (63 %), un pourcentage qui grimpe à 77 % chez les ensei­gnants, qui, de manière générale, ne voient pas d’un bon œil cette pratique. Enfin, chez les étudiants, l’impres­sion que leurs collègues les dérangent est plus pronon­cée que le sentiment de dé ­ranger eux­mêmes leurs confrères et consoeurs de classe. Le sentiment d’in­commoder l’enseignant est toutefois légèrement plus élevé.

Ce n’est un secret pour personne : une grande ma ­jorité d’étudiants ont un

ordinateur portable (95 %) et un téléphone intelligent (84 %). Quant aux ensei­gnants, leur appareil de pré­dilection est l’ordinateur portable (93 %). Les appa­reils mobiles sont principale­ment utilisés pour la consul­tation de notes de cours et la présentation de documents PowerPoint. Par contre, des activités comme la rétro­action, la votation en classe ou l’utilisation de « quiz » sont méconnues ou très peu utilisées.

À la lumière de ces résul­tats, le groupe de travail sur l’utilisation des appareils mobiles en classe ne préco­nise pas l’élaboration par l’Université d’une politique ou de règlements officiels visant à contrôler cette utili­sation. Selon le responsable du groupe de travail, Pierre­Mathieu Charest, vice­doyen aux études à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation, « l’important est d’examiner comment ces appareils mobiles peuvent devenir des outils utiles en pédagogie ». Le groupe sug­gère donc plutôt l’établisse­ment de règles de base desti­nées à encadrer l’utilisation des appareils mobiles en classe, une solution que privi­légie également le représen­tant étudiant du groupe de travail, Thierry Bouchard­Vincent, président depuis peu de la CADEUL. « Au début du cours, affirme l’étu­diant, l’enseignant pourrait donner quelques consignes en mentionnant que l’utilisa­tion de certains appareils pourrait perturber un certain nombre d’étudiants. On pourrait ainsi sensibiliser les gens et développer une éti­quette dans le domaine. »

«L’important est d’examiner comment ces appareils mobiles peuvent devenir des outils utiles en pédagogie

Respect et étiquetteLes étudiants ne souhaitent pas que l’usage des appareils mobiles en classe soit réglementé, révèle un sondage réalisé auprès de 2 434 étudiants et de 371 enseignantspar Renée Larochelle

Le sondage a été réalisé en ligne du 5 au 28 novembre auprès de 2 434 étudiants de 1er cycle et de 371 enseignants.

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Q3 nutrition

Les pays intéressés avaient jusqu’au 3 mars pour devenir membres fonda­teurs de la Banque asiatique d’investis­sement pour les infrastructures. Ce pro­jet, lancé par le gouvernement chinois, vise à concurrencer la Banque mon­diale, dirigée par les Américains, et la Banque asiatique de développement, dirigée par les Japonais. Déjà plusieurs membres du G7, comme l’Allemagne, la France et la Grande­Bretagne, ont té ­moigné de l’intérêt pour cette nouvelle institution. Les explications de Zhan Su, professeur au Département de management et titulaire de la Chaire Stephen­A.­Jarislowsky en gestion des affaires internationales.

Q Pourquoi cette nouvelle banque fait-elle son apparition dans le monde financier international ?R D’une part, cela annonce la fin de l’an­cien ordre financier mondial, établi depuis la Deuxième Guerre mondiale autour de grandes institutions comme la Banque mondiale et le Fonds monétaire international. Les capacités de ces insti­tutions, toujours dirigées par les Amé­ricains et les Européens, sont outrepas­sées. Ces institutions n’arrivent tout sim­plement pas à répondre aux besoins énormes en infrastructures de l’Asie. Quelque 300 millions d’Indiens n’ont pas accès à l’électricité, tout comme 600 mil­lions d’Asiatiques. De plus, en Asie, il y a des problèmes de transport, d’habitation et de télécommunications. Selon une étude récente réalisée par la Banque mondiale, les pays asiatiques auront besoin d’au moins 8 000 milliards de dol­lars américains, d’ici 10 ans, soit 4 fois le PIB canadien, pour la création ou le maintien de leurs infrastructures. D’autre part, les pays émergents, qui contribuent à plus de la moitié du PIB mondial, consi­dèrent qu’ils ne sont pas bien représentés au sein des institutions financières inter­nationales. L’Inde, par exemple, dispose d’un droit de parole inférieur à celui de l’Italie au sein du FMI. Finalement, une autre raison explique l’émergence de cette nouvelle banque : la capacité finan­cière énorme de la Chine. Cette nation détient 4 000 milliards de dollars en réserve et dispose de 25 % des surplus de production avec les investissements des dernières années. Comme les Américains l’ont fait avec le plan Marshall en Europe

sur la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures

après la Deuxième Guerre mondiale, les Chinois pourraient exporter massivement des produits et leur savoir­faire en Asie. On peut penser aux trains à grande vitesse, par exemple.

Q Selon vous, pourquoi le Canada devrait-il adhérer à la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures ?R Actuellement, pour maintenir le niveau de vie élevé de la population du pays, l’économie canadienne dépend des mar­chés. Or, 80 % des exportations sont des­tinées au marché américain, un marché hyperconcurrentiel qui souffre de pro­blèmes structurels et d’instabilité depuis 2001. Il faut donc diversifier les marchés. Or, l’Asie, qui compte 60 % de la popula­tion mondiale, constitue un débouché très intéressant. La Banque asiatique d’in­vestissement pour les infrastructures constitue particulièrement un marché prometteur pour des entreprises comme SNC­Lavalin, dont une partie des em ­ployés travaillent à concevoir et à propo­ser des solutions high-tech pour des pro­jets d’infrastructures. Le Canada fait tou­jours partie du G7, mais pour combien de temps ? Il faut comprendre que, dans les faits, l’économie canadienne se trouve au 15e rang mondial, et non au 7e rang. En participant à cette banque, le Canada pourrait faire valoir son expertise en matière de systèmes financiers. Nous pouvons, par exemple, faire valoir que nous avons bien moins souffert que les Américains lors de la crise financière de 2008. Il reste que notre gouvernement semble avoir des réticences à l’égard du projet et, surtout, beaucoup de doutes sur les intentions et les intérêts de la Chine...

Q Comment s’assurer que cette insti-tution respectera les règles de gouver-nance et de transparence des autres instances financières internationales ?R Je crois que les pays occidentaux de ­vraient participer, en tant que membres fondateurs, à la définition de cette banque et s’y assurer un droit de parole. Déjà, les Français, les Allemands et les Britan­niques ont compris qu’ils doivent tra­vailler avec la Chine. En effet, il ne faut pas laisser les Chinois faire ce qu’ils veu­lent ! C’est vrai que beaucoup de choses restent floues dans ce projet. Par exemple, une rumeur a couru que les Chinois contrôleraient 50 % des capitaux enregis­trés de 100 milliards de dollars de la Banque et une autre rumeur suggérait qu’ils renonceraient à leur droit de veto. Finalement, je ne crois pas qu’ils y aient renoncé. Par contre, ils exerceront sans doute ce droit avec beaucoup de pru­dence. Les pays qui souhaitent devenir membres disposent de leviers de négocia­tion puisque la Chine a besoin de parte­naires pour rentabiliser la Banque. Ces pays peuvent apporter de l’argent à cette institution, mais surtout leur expertise.

Propos recueillis par Pascale Guéricolas

Zhan Su

La consommation régulière de yogourt réduirait les ris­ques cardiovasculaires, peu importe son taux de matières grasses. Voilà ce que suggère une étude que des cher­cheurs de l’INAF viennent de publier dans l’European Journal of Nutrition. « Nos conclusions vont à contre­courant du message qu’on entend habituellement, mais il faut considérer le fait que le yogourt est, en général, un aliment très peu gras et que son contenu nutritionnel intéressant le propulse au rang d’aliment “santé” », explique le premier auteur de l’étude, le doctorant Hubert Cormier.

Plusieurs études épidémio­logiques ont suggéré que le yogourt peut freiner la prise de poids et même prévenir

les maladies cardiovascu­laires. Les chercheurs de l’INAF ont exploré plus à fond la question en invitant 664 personnes de la région de Québec à répondre à un questionnaire portant sur leurs caractéristiques socio­démographiques et leur ali­mentation, notamment leur consommation de yogourt. Les participants étaient aussi mesurés sous toutes leurs coutures et ceux dont l’in­dice de masse corporelle dépassait 25 étaient classés dans le groupe « surpoids ». Enfin, chaque sujet devait fournir un échantillon de sang pour permettre de dres­ser son profil métabolique.

Les données recueillies indiquent que 85 % des par­ticipants consommaient du yogourt, mais de façon

modérée, soit un peu moins d’une demi­portion par jour. Les sujets du groupe « yo ­gourt » présentaient, en moyenne, des valeurs plus basses de poids corporel, de tour de taille, de taux de cho­lestérol et d’insuline à jeun que les non­consommateurs de yogourt. Plus intéressant encore, chez les personnes présentant un surpoids com­parable, le taux de triglycé­rides et d’insuline était plus bas chez celles qui consom­maient du yogourt. « Nos résultats suggèrent que la consommation de yogourt améliore le profil cardiomé­tabolique, ce qui réduirait le risque de maladies cardio­vasculaires , mais nous n’avons pas établi de relation causale », précise toutefois Hubert Cormier.

Paradoxalement, les su ­jets avec surpoids consom­maient plus de yogourt sans gras, alors que les sujets de poids normal optaient plus souvent pour du yogourt ayant un pourcentage en matières grasses plus élevé. « Comme il y a généralement peu de gras dans les yogourts et qu’on y trouve des probio­tiques, des peptides bio­actifs, des protéines et des acides aminés ramifiés qui sont bénéfiques pour la santé, nous considérons qu’il faut encourager la consommation de yogourt et pas seulement celle de yogourt sans gras », conclut l’étudiant­chercheur.

L’étude parue dans l’Euro-pean Journal of Nutrition est signée par Hubert Cormier, Élisabeth Thifault, Véronique Garneau et Marie­Claude Vohl, de l’École de nutrition et de l’INAF, Louis Pérusse et Angelo Tremblay, du Dépar­tement de kinésiologie, et Vicky Drapeau, du Dépar­tement d’éducation physique.

Qu’il soit maigre ou gras, le yogourt apporterait des bienfaits pour la santé cardiométabolique par Jean Hamann

Du yogourt comme ça me plaît

«Nous considérons qu’il faut encourager la consommation de yogourt et pas seulement celle de yogourt sans gras

Le contenu en matières grasses du yogourt pèserait moins lourd dans la balance de la santé que son contenu en probiotiques, en peptides bioactifs, en protéines et en acides aminés ramifiés.

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Un bilan de santé de la démocratie qué­bécoise et canadienne, c’est l’objectif ambitieux que s’est fixé la Chaire de recherche sur la démocratie et les insti­tutions parlementaires de l’Université Laval en présentant un colloque sur ce thème les 8 et 9 avril. L’événement se tiendra dans un endroit prestigieux, le Salon rouge de l’Assemblée nationale du Québec. Pour l’occasion, 24 spécia­listes, répartis autour de six tables rondes, seront invités à dialoguer ensemble de façon ouverte et construc­tive à propos des enjeux qui touchent le cœur de nos institutions démocra­tiques. Les enjeux seront l’éducation civique, les femmes en politique, la période de questions, le processus légis­latif, la réforme du mode de scrutin et le financement des partis politiques.

Parmi les invités figurent principale­ment des politiciens, des chroniqueurs et des chercheurs universitaires. Men­tionnons les noms d’Agnès Maltais (PQ) et de Stéphane Dion (PLC) parmi les politiciens, d’Yves Boisvert (La Presse) et de Tasha Kheiriddin (National Post) parmi les chroniqueurs. À lui seul, le Département de science politique de l’Université Laval déléguera trois ex ­perts, soit les professeurs Marc André Bodet, Thierry Giasson et Réjean Pelletier.

Marc André Bodet participera à la table ronde sur la réforme du mode de scrutin. Avec les autres experts, il débat­tra la pertinence d’adopter un mode de scrutin proportionnel. Cette idée est dans l’air depuis plusieurs années au Québec. Ce mode de scrutin a comme avantage de porter au pouvoir des gou­vernements qui représentent mieux la diversité des points de vue dans la société. Selon le professeur, il faut d’abord se demander quelles valeurs l’on veut privilégier. « Je ne suis pas con­vaincu que la forme proportionnelle pure, comme en Israël et aux Pays­Bas, où l’on gouverne par coalition, soit ce qu’il y a de mieux pour le Québec et le Canada, explique­t­il. Ici, le mode de scrutin uninominal majoritaire à un tour permet une représen tation locale ainsi que l’efficacité du gouvernement. Ces deux valeurs sont défendables. »

Cela dit, le système actuel n’est pas parfait. Selon Marc André Bodet, les libéraux auraient remporté la victoire lors des élections générales du Québec en 1998 dans un contexte de propor­tionnalité. « Ce sont plutôt les péquis­tes, dit­il, qui ont formé un gouverne­ment majoritaire, malgré un nombre de votes inférieur à celui des libéraux. »

Affiches, sites Web, dépliants, envois postaux, panneaux routiers : la publi­cité venant des partis politiques lors d’une campagne électorale sera au

cœur des discussions consacrées au financement des partis. Les spécialistes se questionneront sur son interdiction afin de minimiser le rôle de l’argent dans les élections. Pour le professeur Thierry Giasson, cette publicité doit demeurer, même si elle impose une ponction impor­tante dans le budget d’une campagne. « La publicité condense une pensée, admet­il, mais elle est utile aux citoyens durant une campagne électorale, un moment fondamental dans la vie démo­cratique. Elle véhicule beaucoup d’infor­mation que l’on ne trouve pas ailleurs, par exemple, le positionnement des par­tis politiques sur les enjeux électoraux. » Selon lui, les médias abordent de moins

en moins ces enjeux. « Ils ont plutôt ten­dance à parler de la course elle­même, des problèmes reliés à l’organisation de la campagne, des stratégies, indique Thierry Giasson. Or, les citoyens ont besoin de toute l’information nécessaire leur permettant de prendre une décision éclairée dans l’isoloir. »

Le système parlementaire de type britannique en vigueur au Québec et au Canada repose sur l’idée qu’un

gouvernement responsable doit répondre de ses actes, de ce qu’il fait ou ne fait pas, devant l’assemblée élue. Durant le col­loque, Réjean Pelletier discutera avec les autres participants de la pertinence, ou non, pour l’opposition de soumettre ses questions, par écrit et à l’avance, au gou­vernement. « Règle générale, explique­t­il, les questions proviennent de nouvelles dans les médias, ou d’une recherche parti­culière faite par un parti d’opposition. » Le professeur Pelletier se dit en faveur de questions écrites et soumises à l’avance. « Pour une meilleure réponse, je favorise les questions soumises la veille parce que plus près de l’actualité, précise­t­il. D’autres questions pourraient aussi être remises à la toute fin de la période de ques­tions, donc le jour même. Cela serait utile, surtout de nos jours avec l’information instantanée qui peut venir de partout. »

Le colloque aura lieu les 8 et 9 avril à l’Assemblée nationale du Québec. L’inscription au colloque est gratuite, mais obligatoire. Pour s’inscrire : [email protected]. On peut consulter le programme à www.democratie.chaire.ulaval.ca.

Dans un colloque qui se tiendra à l’Assemblée nationale du Québec, une vingtaine de spécialistes, dont trois professeurs de l’Université, dialogueront ensemble à propos des enjeux qui touchent le cœur de nos institutions démocratiquespar Yvon Larose

De l’éducation civique au financement des partis politiques

1. Des experts se pencheront sur le processus législatif. Ils débattront l’idée de réduire la discipline partisane en permettant des votes libres sur toutes les questions non budgétaires. photo Christian Chevalier, Collection Assemblée nationale du Québec 2. L’ex-femme politique Pauline Marois a connu une longue et fructueuse carrière comme ministre, puis comme chef du Parti québécois, chef de l’opposition officielle, et enfin, première ministre du Québec. Elle fut première ministre de septembre 2012 à avril 2014. Pour la première fois, une femme occupait ce poste. photo La Presse canadienne / Jacques Boissinot 3. Affiches, sites Web, dépliants, envois postaux, panneaux routiers : la publicité venant des partis politiques est utile aux citoyens durant une campagne électorale. Ici, une affiche du Parti libéral du Québec dans Vaudreuil-Dorion, le 17 mars 2014. photo La Presse canadienne / Rachel Verbin 4. Des experts débattront la pertinence d’adopter un mode de scrutin proportionnel. 5. Le premier ministre du Canada, Stephen Harper, récemment, à la Chambre des communes. photo La Presse canadienne / Adrian Wyld 6. Le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, récemment, à l’Assemblée nationale. photo La Presse canadienne / Jacques Boissinot 7. Afin d’accroître le taux de participation aux élections, les autorités de régulation, au Québec et au Canada, se questionnent sur l’éventualité d’introduire un cours obligatoire en éducation civique pour les élèves du secondaire.

Des politiciens, des chroniqueurs et des chercheurs universitaires seront les spécialistes invités au colloque

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en bref

Aidons les plus démunis ! L’association étudiante Oxfam­Québec Université Laval récolte présentement des denrées non périssables pour appuyer la mis­sion de la Maison Lauberivière, un centre d’hébergement multiservice pour les itiné­rants. Vous pouvez participer à cette collecte en déposant, jusqu’au 9 avril, vos denrées dans l’une des boîtes dispersées aux quatre coins du campus. Vous aimeriez en faire davantage pour les sans­abri ? Vous pouvez également participer à la Soirée pains aux bananes. Tous les pains cuisinés seront remis avec les denrées à la Maison Lauberivière. L’Association Oxfam­Québec UL fournira les ingrédients et les ustensiles, mais vous pouvez amener les vôtres.

Jeudi 9 avril, à 18 h, au local 2239 du pavillon Maurice-Pollack. Inscrivez-vous à facebook.com/events/1011701695525907/ Et pour savoir où déposer vos denrées non périssables sur le campus : bve.ulaval.ca

La science pour les jeunesTrois projets de vulgarisation des sciences pour les jeunes présentés par des équipes de l’Université viennent d’obtenir du finan­cement du programme PromoScience du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada.

Le projet Sciences et mathématiques en action (SMAC), dirigé par Jean­Marie De Koninck du Département de mathéma­tiques et de statistique, disposera de 102 000 $, répartis sur trois ans, pour continuer de rendre le monde des maths attrayant pour un jeune public. L’équipe de SMAC développe des jeux en ligne et offre des spectacles­ conférences dans les écoles et pour le grand public. Le projet Chercheur­e d’un jour, piloté par Michel G. Bergeron de la Faculté de mé ­decine, a obtenu 38 300 $ pour poursuivre ses activités en 2015. Ce projet permet aux élèves de 4e et 5e secondaire et à leurs professeurs de sciences de côtoyer pendant une journée des chercheurs du Centre de recherche en infectiologie dans leur milieu de travail et d’apprivoiser le monde de la recherche. Enfin, Frédéric Gourdeau, du Départe ment de ma ­thématiques et de statistique, a reçu 11 100 $ pour la présentation du Cham pionnat inter­national des jeux mathéma tiques et logiques et pour la Semaine des mathématiques.

« Une protéine qui influence une protéine qui influence une protéine... » Voilà un refrain bien connu en biolo­gie cellulaire. Cette représen­tation des choses, qui laisse entendre que les interactions entre protéines se déroulent de façon linéaire et unidirec­tionnelle, ne colle pas à la réalité, vient de démontrer une équipe de l’Université Laval dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).

Les chercheurs, dont le noyau provient du Dépar­tement de biologie et de l’Ins­titut de biologie intégrative et des systèmes (IBIS), ont fait cette démonstration à l’aide de la protéine kinase A (PKA). Ce complexe protéique est présent dans la cellule des êtres vivants, depuis l’humble levure jusqu’à l’homme, et, le moins qu’on puisse dire, est qu’il ne chôme pas. « C’est un pivot de la régulation cellu­laire, explique Marie Filteau, stagiaire postdoctorale et coauteure de l’étude. Ce com­plexe intervient dans la régu­lation d’une foule de proces­sus cellulaires, notamment le métabolisme du glycogène, du glucose et des lipides, le maintien de l’homéostasie, la croissance et la différencia­tion cellulaires, la réponse au stress et le vieillissement. »

La PKA est formée de quatre sous­unités, soit deux copies de deux protéines dis­tinctes. Lorsque les sous­ unités sont assemblées, la PKA est inactive. En pré­sence de certains signaux cel­lulaires, le complexe se désas­semble et ses sous­unités ré actives peuvent alors cata­lyser des réactions chimi­ques. Les chercheurs con­naissent bien les processus qui sont régulés par la PKA, mais il existe des zones d’ombre sur ce qui se passe en amont. « Ce que nous vou­lions déter miner est ce qui régule le régulateur PKA », résume la postdoctorante.

Pour répondre à cette ques­tion, les chercheurs ont eu recours à 3 726 souches de levure, un organisme unicel­lulaire dont le génome a été entièrement séquencé. Dans chaque souche, un gène non essentiel à la survie avait été retiré, ce qui a permis aux chercheurs d’étudier l’effet de chacun de ces gènes sur la PKA. Comme la levure pos­sède environ 6 000 gènes, c’est plus de la moitié de son génome qui a été passée au crible.

Résultat ? « Nous avons démontré l’existence de 494 gènes qui agissent sur la PKA de façon directe ou in ­directe, en l’activant ou en

l’inhibant, résume la cher­cheuse. La PKA reçoit des signaux en provenance d’une multitude de processus biolo­giques, dont certains, comme l’autophagie (recyclage cellu­laire), sont eux­mêmes régu­lés par la PKA. Elle traite l’information et agit comme centre de contrôle pour main­tenir l’équilibre de la cellule. Les mécanismes cellulaires dans lesquels intervient la PKA s’apparentent davan­tage à un ensemble de bou­cles de rétroaction plutôt qu’à une cascade linéaire. »

Même si ces considéra­tions sont très théoriques, elles ouvrent de nouvelles perspectives en santé. « Les gènes que nous avons repé­rés sont autant de cibles

potentielles pour traiter les maladies associées à un mauvais fonctionnement de la PKA, souligne Marie Filteau. Vu les rôles joués par la PKA dans la cellule, on peut difficilement la cibler directement sans qu’il y ait de nombreux effets se ­condaires. Ce problème pourrait être atténué si on ciblait une protéine qui affecte la PKA en amont. »

L’étude publiée dans PNAS est signée par Marie Filteau, Guillaume Diss, Francisco Torres­Quiroz, Alexandre K. Dubé, Isabelle Gagnon­Arsenaul t , Andrée­Ève Chrétien et Christian R. Landry, du Département de biologie et de l’IBIS, Andrea Schraffl, Verena A. Bachmann et Eduard Stefan, de l’Univer­sité d’Innsbruck, et Anne­Lise Steunou, Ugo Dionne, Jacques Côté et Nicolas Bisson du Centre de re ­cherche du CHU de Québec­Université Laval. «

Les gènes que nous avons repérés sont autant de cibles potentielles pour traiter les maladies associées à un mauvais fonctionnement de la PKA

Qui régule le régulateur ?Une étude montre que plusieurs centaines de gènes régulent un complexe protéique qui agit comme centre de contrôle dans la cellulepar Jean Hamann

La protéine kinase A est un pivot de la régulation cellulaire. Elle intervient notamment dans le métabolisme du glycogène, du glucose et des lipides, la croissance et la différenciation cellulaires, la réponse au stress et le vieillissement. photo Protein Data Bank ID code 3TNP

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en bref

Soirée à l’opéraLa classe de jeu scénique d’opéra de Jean­Sébastien Ouellette, professeur à la Faculté de musique, vous propose une soirée d’ex­traits d’opéras, dont l’un des plus célèbres de Mozart, Così fan tutte. Autre opéra en vedette lors de cet événement qui devrait ravir les amateurs d’opéra : La Cenerentola de Rossini, d’après le célébrissime conte de Charles Perreault, Cendrillon. Pour compléter le programme, les étudiants interpréteront la pièce de théâtre Lysistrata d’Aristophane. Les étudiants chanteurs seront accompagnés au piano par Jean­François Mailloux.

Mercredi 8 avril, à 19 h 30, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. L’entrée est libre.

Causerie littéraireOn a dit de l’un de ses romans, Chanson fran-çaise, publié aux éditions du Quartanier, qu’il révélait « une écrivaine au style pénétrant, capable de croquer en une phrase toutes les intentions que contiennent le regard séduc­teur d’un amant ou le geste attendri d’une amoureuse ». Il s’agit de Sophie Létourneau, professeure au Département des littératures. Cette jeune auteure très prometteuse sera l’invitée de la cinquième et dernière causerie littéraire de l’année, une activité de la Coop Zone.

Mardi 7 avril, dès 17 h 30, au café Fou ÆLIÉS du pavillon Alphonse-Desjardins. Entrée libre.

Laval s’exposeIl y a « Laval en spectacle », cet événement qui, depuis 9 ans, met en valeur les talents de chanteur, de danseur ou de comédien des membres du personnel de l’Université, et il y a « Laval s’expose », une exposition qui s’inscrit dans le sillage du premier événement. Les employés qui sont intéressés à exposer pein­tures, dessins, photos, sculptures ou tout autre objet d’art sont invités à communiquer dès maintenant avec les responsables de l’ac­tivité afin de leur préciser ce qu’ils prévoient exhiber. L’exposition se déroulera du 25 mai au 5 juin, au 4e étage de la Bibliothèque du pavillon Jean­Charles­Bonenfant.

Pour information : lavalenspectacle.ulaval.ca ou [email protected]

Qui régule le régulateur ?

Parcourir la Salle d’exposition du pavillon Alphonse­Desjardins ces jours­ci, c’est entrer dans un monde de contrastes et de surprises. Une dizaine d’artistes émergents ont investi cet espace avec des œuvres relevant de diverses disciplines, dont la sculpture, la peinture, la photographie, le dessin et la lithographie. Bien que très diffé­rentes, leurs approches se complètent pour créer un ensemble sur lequel règne une certaine aura de liberté créa­trice. « L’appel de dossiers était ouvert à tous les étudiants de la Faculté, qu’ils soient en première année d’études ou finissants. Nous avons laissé le thème libre et les artistes avaient le choix du médium. La diversité de leur pratique

permet de voir l’étendue des cours qui sont donnés à l’édifice La Fabrique », indique l’étudiante Catherine Soucy, qui a contribué à la réalisation de l’exposition.

Les visiteurs sont d’abord accueillis par deux grandes sculptures qui trônent au centre de la pièce. Signées Marie­Ève Fréchette, ces œuvres insolites semblent défier les lois de la gravité. Sur la gauche, les tableaux de Maryse Fontaine se démarquent surtout par leurs couleurs éclatantes. L’artiste, qui a utilisé de la peinture acrylique et des feuilles d’or et d’argent, a créé des formes abstraites au gré des effusions colorées. Le résultat, changeant en fonction de l’éclairage, est libre d’inter­prétation. Certains y voient une constellation d’étoiles et d’autres, des monstres au corps tordu. « Je suis tou­jours curieuse de savoir ce que le spec­tateur voit quand il regarde mes œuvres abstraites. Ce qui m’amuse, c’est com­ment le cerveau vient détecter des formes ou des personnages qui, finale­ment, n’existent que dans l’imagi­naire », dit celle qui s’intéresse particu­lièrement aux effets des troubles cogni­tifs sur la perception. Inscrite au certificat en arts plastiques, elle compte effectuer un baccalauréat multidiscipli­naire afin de marier la philosophie et la littérature à sa pratique.

Matthew Kavanagh, lui, s’inspire des objets célestes et des phénomènes galactiques, tels que les trous noirs et les supernovas, pour créer des es tampes numériques. L’étudiant au baccalau­réat en arts visuels et médiatiques a choisi d’exposer deux grands tableaux sombres chargés d’une ambiance spa­tiale. Leurs motifs circulaires font penser à des vortex qui pourraient nous aspirer à tout moment. Il s’agit, en fait, de photogrammes réalisés à partir d’un numériseur. « C’est une nouvelle

technique que j’expérimente, explique­t­il. La vitre du numériseur assume la fonction de support sur lequel j’ap­plique différents liquides et matériaux. Cet outil me permet d’adapter, pour la photographie, certaines qualités pro­pres à la peinture. »

Enfin, impossible de passer sous silence le travail de Marilou Kenny­Gagnon. Spécialisée en photographie, celle­ci a réalisé un photomontage d’un cygne, qu’elle a fait imprimer sur une feuille de polyester. Poétique, l’œuvre en noir et blanc incite à la contempla­tion. « Pour moi, une image peut être silencieuse ou bruyante. Dans ce cas­ci, j’ai voulu accentuer les notions de silence et d’introspection. Il y a toutes sortes de façons de comprendre cette image. Bien qu’elle relève d’une dé ­marche hyperpersonnelle, la narration est très libre », souligne l’étudiante en arts visuels et médiatiques, fière de v oir son travail ainsi exposé.

Pour voir cette œuvre, ainsi que plusieurs autres, rendez-vous au local 2470 du pavillon Alphonse-Desjardins jusqu’au 11 avril. Les heures d’ouverture sont de 9 h à 16 h 30, du lundi au vendredi, ainsi que 12 h à 16 h, le samedi. L’entrée est libre.

Créations multiformesL’exposition Espace composite propose une plongée dans l’imaginaire débordant d’étudiants de la Faculté d’aménagement, d’architecture, d’art et de designpar Matthieu Dessureault

Matthew Kavanagh s’inspire des paysages spatiaux pour créer des estampes numériques. Il présente deux œuvres dans le cadre de l’expo-sition, Sans titre 1 et Sans titre 2. photo Matthew Kavanagh

Les étudiants ont investi l’espace avec une panoplie d’œuvres qui relèvent de diverses disciplines, dont la sculpture, la peinture, la photographie, le dessin et la lithographie

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Avis offi ciel

CONSEIL D’ADMINISTRATIONSéance extraordinaire du 8 avril 2015

ORDRE DU JOUR1. Ouverture de la séance2. Ordre du jour3. Procès-verbal de la séance ordinaire

du 5 février 20154. Communications du président

et du recteur5. Questions des membresSur consentement des membres6. Comité exécutif : rapport des activités au

Conseil d’administration pour la période du 1er au 31 janvier 2015

− Recommandation du Comité exécutif7. Comité exécutif : rapport des activités au

Conseil d’administration pour la période du 1er au 28 février 2015

− Recommandation du Comité exécutif8. Amendement no 11 au Règlement du

Régime complémentaire de retraite de l’Université Laval (RCRUL)

− Recommandations du Comité exécutif9. Délégation de pouvoir relatif à la

signature de conventions, d’ententes et de contrats relatifs à la formation entre l’Université Laval et différents organismes : autorisation

10. Abrogation de la résolution CA-94-123

Huis clos (pts 11 à 31)

ORDRE DU JOUR COURANT32. Projections fi nancières 2014-2015 sur la

base des résultats au 31 janvier 2015 − Recommandation du Comité exécutif33. Budget de fonctionnement 2015-2016 :

orientations et paramètres budgétaires − Recommandation du Comité exécutif34. Budget d’investissement 2015-2016

subventionné par le ministère de l’Ensei-gnement supérieur, de la Recherche et de la Science (MESRS) : orientations et paramètres budgétaires

− Recommandation du Comité exécutif35. Projet du budget 2015-2016 − Recommandation du Comité exécutif36. Service des immeubles – Projet de mise

aux normes et rénovation du pavillon Jean-Charles-Bonenfant et réaména-gement de la Bibliothèque des sciences humaines et sociales (BSHS) – Phase 3 : demande d’autorisation pour la réalisation des études préparatoires

− Recommandation du Comité exécutif

Clôture de la séance

Des diplômés internationaux honorés

Le 31 mars avait lieu, au Grand Salon du pavillon Maurice­Pollack, la céré­monie de remise des bourses de la Faculté des sciences et de génie (FSG). Cette activité annuelle a pour objectif d’honorer l’excellence des étudiants, de reconnaître publiquement l’appui fi nancier de l’industrie et de remercier la générosité des diplômés de la FSG à

la formation de la relève scientifi que. Au cours de la soirée, la FSG a tenu à souligner que trois millions de dollars ont été accordés aux étudiants au cours de la dernière année et que, de cette somme, près d’un million de dollars provenaient de donateurs privés. Au total, 10 nouveaux partenaires se sont joints à l’effort philanthropique

facultaire. Au nombre des moments forts de cette soirée, signalons la remise de la bourse Schulich Leader à Vincent Rocheleau, étudiant au baccalauréat en génie électrique. Cette bourse d’une valeur de 80 000 $ lui a été décernée pour son implication dans la collecti­vité et l’excellence de ses résultatsscolaires.

Plus de 100 convives, dont près d’une soixantaine de nouveaux diplômés, ont pris part à la 5e Fête de fin d’études des étudiants inter­nationaux, le lundi 23 mars. Au cours de cette activité, les finissants présents, origi­naires des quatre coins du monde, ont été remerciés

d’avoir fait confi ance à l’Uni­versité Laval pour façonner leur avenir professionnel. Plusieurs invités de marque ont accepté l’invitation à cette cérémonie, dont le consul général d’Haïti, les consuls honoraires du Bénin et de Madagascar, le vice­consul de la Tunisie, le

président du conseil d’admi­nistration de l’ADUL et le directeur Europe, Afrique et Moyen­Orient du ministère des Relations internatio­nales et de la Francophonie. Organisée par l’Association des diplômés de l’Université Laval, avec la collaboration du Vice­rectorat aux études

et aux activités internatio­nales, cette fête permet d’ac­cueillir les nouveaux diplô­més internationaux dans la grande famille des diplômés de l’Université Laval. Elle est également une occasion de les encourager à faire rayon­ner l’établissement à travers le monde.

Remise des bourses à la FSG

André Darveau, doyen de la Faculté des sciences et de génie, Yves Bourget, président-directeur général de La Fondation de l’Université Laval, et François Pothier, vice-recteur adjoint à la qualité de la formation et appui à la réussite, en compagnie des récipiendaires de bourses pour l’année 2015. photo Marc Robitaille

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13le fil | le 2 avril 2015 science

« Les jeunes sont repartis chez eux en feu ! », lançait avec fierté Normand Voyer, professeur au Département de chimie et respon­sable de l’événement, lui­même enflammé, malgré un tour d’hor­loge pratiquement sans dormir.

Pas moins de 125 élèves du pri­maire et du secondaire ont participé à la 4e présentation des 24 heures de la chimie sur le campus. Ce mara­thon unique au Canada, qui revient tous les trois ans, vise à promouvoir la chimie de manière originale. Cette année, les invités venaient d’aussi loin que la Beauce, Portneuf et Nicolet­Yamaska. Munis de leurs lunettes, de leur sarrau et de leurs gants de protection, les chimistes en herbe se sont lancés dans une aven­ture que leur préparaient, depuis septembre dernier, une cinquan­taine de bénévoles, dont plus de trente étudiants en chimie. Cet engagement est, d’ailleurs, prisé par les étudiants. « On a même dû refu­ser des volontaires cette année », affirme le dynamique professeur Voyer.

Les premières heures de l’événe­ment étaient consacrées à des élèves qui ont peu d’occasions d’être en contact avec cette science. Partis à l’assaut des laboratoires, les élèves de 5e et de 6e années ont découvert un univers qui leur était méconnu. Ils ont réalisé une série d’expériences où feux d’artifice, explosions, fabrication de glu qui rebondit et jeu d’images avec pan­neaux phosphorescents étaient à

redorer, du même coup, le blason de la chimie. Selon le professeur, la discipline a mauvaise presse : « Les gens associent la chimie au mot « toxique », aux catastrophes

l’honneur. Quant aux élèves de 3e secondaire, ils ont été plongés au cœur d’un CSI­Université Laval. Appelés sur une scène de crime, ils ont été initiés aux rudiments de la chimie judiciaire. Fibres textiles, empreintes digitales, traces d’ADN et échantillons de poison ont été analysés pour les fins de leur enquête.

Ces palpitants ateliers étaient tous dirigés par des étudiants en chimie. Il s’agit d’une occasion rêvée pour eux d’acquérir des com­pétences complémentaires à leur formation, estime Normand Voyer. « Ceci représente bien l’esprit du Département. Ici, on ne veut pas former que des chimistes, on sou­haite voir s’épanouir des acteurs de changement, des champions dans la transmission des savoirs », sou­tient le passionné chercheur.

Tous se sont rassemblés, le midi, autour d’un dîner… chimique ! Les convives ont vu leur repas être agrémenté de caviar moléculaire, de crème glacée à l’azote liquide et d’un breuvage fumant. Un régal ! Autre moment fort de la journée : le spectacle explosif du chimiste­magicien Yannick Bergeron. Créateur des expériences pour le magazine Les Débrouillards, le magicien a produit bien des étin­celles devant l’auditoire !

La fête de jeudi dernier s’inscrit dans le cadre d’une mission plus large qui anime Normand Voyer et l’ensemble de son département : promouvoir la science en général et

environnementales, à divers pol­luants, explique­t­il. Pourtant, sa contribution est essentielle à la réso­lution des grands défis de société qui nous attendent. Développer des médicaments, des matériaux respec­tueux de l’environnement, des tech­niques de dépollution, tout ça, c’est chimique ! »

Il est donc primordial, ajoute le professeur, de préparer une relève scientifique engagée et solidaire.

Créer des déclics, déconstruire le tabou du chercheur asocial et isolé, Normand Voyer s’en fait un devoir au quotidien. Or, s’il se fie aux jeunes côtoyés durant Les 24 heures de la chimie, peut­il être optimiste ? « Et comment !, se réjouit­il. Les élèves disaient souvent : “La chimie, c’est cool !” Certains parlaient déjà d’étudier en chimie à l’université. Autant d’en­thousiasme, c’est rassurant ! »

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Feux d’artifice, « show de boucane » et scène de crime ont fait trembler les murs du pavillon Alexandre-Vachon, le 26 mars dernier par Brigitte Trudel

24 heures de la chimie : pari réussi !

Pas moins de 125 élèves du primaire et du secondaire ont participé à cette 4e présentation

Un moment fort de la journée : le spectacle explosif du chimiste-magicien Yannick Bergeron. photo Jean-Luc Riendeau

Les chimistes en herbe se sont lancés dans une aventure que leur préparaient, depuis septembre dernier, une cinquantaine de bénévoles, dont plus de trente étudiants en chimie. photos Jean-Luc Riendeau et Michel Pézolet

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14le fil | le 2 avril 2015programmes

La Faculté de droit ajoute deux cheminements bidiplô­mants à son programme de maîtr ise avec mémoire. Ceux­ci ont la particularité d’être offerts en partenariat avec deux universités françai­ses. L’un porte sur la pro­priété intellectuelle fonda­mentale et les technologies numériques. L’autre touche au droit pénal et aux sciences criminelles.

Quatre programmes de maî­trise en droit, ceux­là avec essai, sont aussi déjà offerts à la Faculté. Ils portent sur le droit des affaires, les droits fondamentaux, le droit inter­national et transnational ainsi que le droit de l’environne­ment, du développement durable et de la sécurité ali­mentaire. « Ce dernier pro­gramme de maîtrise avec essai comporte, depuis 2009, un cheminement bidiplômant offert conjointement avec l’Université Paris­Sorbonne, indique le vice­doyen aux études supérieures et à la recherche, Dominic Roux. Ces quatre programmes font partie des forces vives de la Faculté. »

À l’heure actuelle, seuls quelques programmes de deuxième cycle de l’Univer­sité Laval offrent un chemine­ment bidiplômant visant la maîtrise avec mémoire. Les deux cheminements nouvel­lement adoptés par la Faculté de droit consisteront, pour l’étudiant québécois ou fran­çais, à effectuer un séjour

dans chacun des deux établis­sements partenaires. Ils per­mettront à l’étudiant d’obte­nir deux diplômes en 12 mois. Le partenaire français pour la maîtrise en droit pénal et sciences criminelles est l’Uni­versité Toulouse 1 Capitole. L’autre partenaire, pour la maîtrise en droit de la pro­priété intellectuelle fonda­mentale et des technologies numériques, est l’Université Paris­Sud.

« Les deux nouveaux chemi­nements bidiplômants repré­sentent une innovation im ­portante, affirme Dominic Roux. D’abord, ils visent la maîtrise avec mémoire et ils fonctionnent par cohorte. Les étudiants, québécois et fran­çais, seront inscrits pendant 12 mois à temps complet et suivront leurs cours en ­semble. Ils suivront environ 135 heures de cours en France à la session d’automne et ensuite un même nombre d’heures de cours similaires à l’Université Laval lors de la session d’hiver. Ces forma­tions de pointe correspondent à une volonté d’accélérer les études de maîtrise en général, dont la durée s’étire parfois trop longuement. » En tout, les deux nouvelles formations s’étaleront sur trois sessions. Le mémoire, qui complète la scolarité de chaque pro­gramme, sera codirigé par un professeur de chaque établis­sement. Les diplômés pour­raient ensuite poursuivre leurs études au doctorat.

L’un et l’autre programme sont en phase avec l’actualité. L’un abordera notamment le droit pénal européen et la cri­minalité économique, dans une perspective de droit com­paré. L’autre se penchera, entre autres, sur le droit des nouvelles technologies, la propriété intellectuelle et le droit du marché de l’art.

La création de tels chemine­ments bidiplômants dans le domaine juridique s’inspire d’une entente survenue en 2008 reconnaissant mutuelle­ment les qualifications pro­fessionnelles entre le Barreau du Québec et le Conseil na ­tional des barreaux de France. « Selon cette entente, ex ­plique le vice­doyen, un avo­cat québécois peut pratiquer le droit en France et vice­versa. En ce sens, les deux programmes de maîtrise per­mettent d’acquérir des con­naissances en droit propres au système juridique de l’autre pays. » Selon Dominic Roux, les cheminements bidi­plômants offerts permettront aux étudiants de vivre une expérience d’études à l’étran­ger et d’élargir leurs connais­sances dans leur champ d’études. Les étudiants au ­ ront accès à des expertises complémen taires reconnues et ils pourront élargir leur réseau de contacts.

La Faculté de droit a égale­ment adopté une réforme importante de son programme de doctorat. Les changements entreront en vigueur dès la session d’au tomne 2015.

Les modifications appor­tées toucheront en particulier au développement de nou­velles compétences. Elles feront en sorte que le docto­rat corresponde davantage aux aspirations scolaires et professionnelles des étu­diants dans un contexte où les universités ne peuvent plus engager tous les finissants au doctorat. Par exemple, les doctorants pourront effec­tuer jusqu’à 12 crédits de stage en milieu de travail, que ce soit au sein d’entreprises, d’organisations gouverne­mentales ou internationales, ou encore d’ONG.

« Cela dit, dans la version actuelle du doctorat, nos étu­diants développent aussi des compétences, souligne le vice­doyen. Certains sont chargés de cours ou auxi liaires d’en­seignement ou de recherche. Ils collaborent ainsi avec des professeurs en participant à leurs travaux de recherche. La nouvelle version du doctorat permet d’ajouter d’autres perspectives. »

La Faculté de droit innove avec la réforme de son programme de doctorat et avec la création de deux cheminements bidiplômants en collaboration avec des universités françaisespar Yvon Larose

Propriété intellectuelle et droit pénal

En 2010, après avoir pratiqué la méde­cine dentaire pendant huit ans, Philippe Gauthier a décidé de faire un retour aux études pour se spécialiser en endodontie. À ce moment, le seul choix qui s’offrait à lui était de se tour­ner vers une université hors Québec, de suivre cette formation en anglais et de payer des frais de scolarité s’élevant à plusieurs dizaines de milliers de dol­lars par année. Désormais, les den­tistes qui voudront se spécialiser dans ce domaine pourront suivre une autre voie puisque la Faculté de médecine dentaire de l’Université Laval vient de lancer le premier programme de for­mation spécialisée en endodontie offert en français au pays.

Ce programme d’études supérieures, qui sera dirigé par le professeur Philippe Gauthier, conduit à un certifi­cat de 2e cycle et à une maîtrise en endodontie. Il s’adresse aux finissants en mé decine dentaire ou aux dentistes en exercice qui souhaitent effectuer une spécialité dans ce domaine. Le programme de l’Université Laval leur permettra de suivre cette formation en français, selon le régime de droits de scolarité en vigueur au Québec.

L’endodontie s’intéresse aux patients aux prises avec une inflammation ou une infection qui affecte le canal den­taire et les tissus qui entourent la racine de la dent. Les traitements endodontiques, communément appe­lés traitements de canal, s’imposent lorsque la dent ne peut être gardée vivante en raison du degré d’inflam­mation ou de nécrose, ou encore en raison de con traintes particulières à sa restauration. Les techniques propres à l’endodontie permettent de conserver la dent at teinte et de rétablir ses fonc­tions. « Avec le vieillissement de la population, les services d’endodontie seront de plus en plus recherchés, sou­ligne Philippe Gauthier. Autrefois, les personnes faisaient extraire les dents atteintes. Aujourd’hui, elles veulent conserver leurs dents naturelles et l’en­dodontie permet de le faire. »

Les traitements de canal qui ne pré­sentent pas de difficultés particulières peuvent être effectués par des dentistes généralistes, mais, pour traiter les cas complexes, il faut avoir complété une spé­cialité en endodontie, précise le profes­seur Gauthier. Les besoins pour les ser­vices endodontiques sont bien réels et ils iront en grandissant. « Il y a présentement 42 endodontistes qui pratiquent au Québec : 36 à Montréal, 6 à Québec et aucun dans les régions. Nous allons ad ­mettre deux nouveaux candidats chaque année, ce qui devrait combler les besoins actuels en endodontie », estime­t­il.

Le programme s’échelonne sur trois ans et il intégrera une formation cli nique et des activités de recherche. Les profes­seurs Juliana Santos et Frédéric Duke uniront leur expertise à celle de Philippe Gauthier pour former les résidents. Les candidats intéressés doivent faire par­venir une demande d’admission d’ici le 15 septembre 2015. La première cohorte entreprendra sa formation en septembre 2016. «Avec le vieillissement de la population, les services d’endodontie seront de plus en plus recherchés

Unique au paysL’Université lance le premier programme francophone d’études supérieures en endodontiepar Jean Hamann

Philippe Gauthier et Juliana Santos, deux des professeurs associés au programme, font une démonstration des techniques utilisées en endodontie. photo UL/Pascal Duchesne

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en bref

La crème de la crème du Rouge et Or  !Qui succédera à Charles Philibert­Thiboutot comme récipiendaire du titre d’athlète de l’an­née du Rouge et Or ? Le nom du nouveau lau­réat sera dévoilé le mercredi 8 avril, lors du 64e Gala Rouge et Or présenté par l’Hôtel Universel Québec. La cérémonie aura lieu à l’amphithéâtre­gymnase Desjardins­Université Laval, converti en salle de bal pour l’occasion. Elle réunira quelque 600 convives et fera revivre les grands moments de la saison 2014­2015 des clubs Rouge et Or. Le Gala présentera no ­tamment les 24 nominés de cette année, répar­tis dans sept catégories : le prix Jean­Marie­ De Koninck du mérite académique, la recrue de l’année, l’équipe de l’année, les étudiantes et étudiants­athlètes en sport individuel ainsi que les étudiantes et étudiants­athlètes en sport collectif. Charles Philibert­Thiboutot, qui s’est encore illustré cette année en cross­country et en athlétisme, est d’ailleurs nominé dans la catégorie du meilleur athlète en sport indivi­duel. Mentionnons que la soirée, animée par le journaliste Marc Durand, sera webdiffusée sur le canal YouTube du Rouge et Or à compter de 18 h 30. photo Mathieu Bélanger

Pour les habitués des médias sociaux, il sera également possible de suivre le déroulement du Gala sur Twitter à l’aide du mot-clic #GalaRO15.

Pâques : heures d’ouverturePendant la fin de semaine de Pâques, le PEPS modifiera ses heures d’ouverture. Ses instal lations seront ouvertes de 10 h à 19 h, les vendredi et samedi 3 et 4 avril, mais seront fermées les dimanche et lundi 5 et 6 avril. L’aréna et le stade TELUS­UL seront égale­ment fermés. Plusieurs changements à la pro­grammation régulière sont également prévus, dont l’ajout de bains libres. Il est possible de consulter toutes les modifications à l’horaire à l’adresse peps.ulaval.ca.

Cours offerts en exclusivité au personnel de l’UniversitéOptez pour des cours offerts uniquement au personnel ! Le programme Mon équilibre UL, en collaboration avec le Service des activités sportives, vous offre ce printemps ces six cours : initiation au yoga, yoga pour per­sonnes déjà initiées, initiation à la méthode Pilates au sol, Pilates au sol pour personnes déjà initiées, marche sportive et Zumba.

Les inscriptions débutent le mardi 14 avril, à 9 h. Surveillez vos courriels pour en apprendre davantage !

Campus dynamique

Le championnat régional de cheerleading du RSEQ se déroulait la fin de semaine dernière à l’amphithéâtre-gymnase Desjardins-Université Laval. Samedi, les athlètes universitaires y disputaient le championnat provincial. Malgré une belle routine, le Rouge et Or a terminé au deuxième rang, derrière les Carabins de l’Université de Montréal. photo Yan Doublet

Vous aimeriez faire vivre un été inoubliable à vos enfants ? Une multitude de camps spor­tifs estivaux, animés par des étudiants­athlètes du Rouge et Or, seront offerts, cette année encore, aux jeunes âgés de 6 à 17 ans. Badminton, cheerleading, tennis, soccer, volleyball, natation, escalade, ski de fond et trampoline ne sont que quelques exemples des activités qui composent la programmation de ces camps. Des plus petits aux plus grands, de ceux qui souhaitent s’initier à un sport à ceux qui désirent plutôt se perfection­ner dans une discipline, tous trouveront un camp qui leur convient. Par exemple, des camps de perfec tionnement en badminton, basketball,

natation, triathlon et volley­ball combleront les attentes d’une partie de la clientèle.

Depuis maintenant 45 ans, le PEPS se fait un devoir de renouveler fréquemment sa programmation estivale afin d’être en phase avec les modes et les aspirations des jeunes. Cette année, quel­ques nouveautés se sont donc greffées à la program­mation régulière, dont le camp « Initiation aux sports / nage synchronisée ». S’adres­sant aux jeunes de 8 à 11 ans, ce camp vise à développer chez les participants une aisance dans l’eau par le per­fectionnement de techniques de nage et d’autres habiletés motrices. Il est offert par le Club de nage synchronisée

de Québec, né de la fusion entre les clubs Synchro­Élite, Synchro Les Dauphines et Aquadanse.

Un autre camp qui sera pro­bablement très populaire est celui­ci : « Sports et introduc­tion à la nutrition sportive ». Ce camp s’adresse à des jeunes qui participent à un programme sport­études ou qui pratiquent un sport d’élite. À l’aide d’ateliers théoriques, pratiques et culi­naires encadrés par des nutri­tionnistes, les jeunes seront sensibilisés à l’importance d’une saine alimentation au quotidien, lors des entraîne­ments et en compétition. Ils seront également conscienti­sés à l’estime de soi dans la pratique du sport.

Il est à noter que tous les camps sont encadrés par des professionnels. Ce sont géné­ralement des athlètes du Rouge et Or qui côtoient quo­tidiennement les enfants pour les amener à se dépasser. Les parents peuvent profiter de leurs vacances et avoir l’esprit tranquille puisque les moni­teurs en chef ont tous reçu une formation en premiers soins (EPIPEN). Un étudiant soigneur est également pré­sent chaque jour pour porter assistance en cas de besoin.

Ainsi, pour que vos enfants et adolescents vivent des vacances épanouissantes, inscrivez­les au PEPS !

La période d’inscription est présentement en cours. Téléchargez le formulaire sur le site Web ou faites l’inscription en ligne dès que possible. Depuis le 1er mars, certains camps sont déjà complets ! Pour en savoir plus : peps.ulaval.ca

Une multitude de camps sportifs !Du 29 juin au 28 août, plus de 2 500 jeunes envahiront les gymnases et les terrains sportifs du PEPSpar Julie Turgeon

Les camps d’escalade demeurent toujours très populaires auprès des jeunes qui reçoivent de judicieux conseils de l’équipe de moniteurs spécialisés. photo Hubert Gaudreau

Les camps estivaux du PEPS célèbrent leurs 45 ans d’existence cette année

sports

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Du baladi au hip hop

Venez apprécier les prouesses et la créativité des danseurs du campus lors d’une prestation enle­vée qui mettra en vedette 18 styles de danse diffé­rents. Vous pourrez, en effet, admirer des numéros de baladi, de ballet classi­que, de bollywood, de break dance, de capoiera, de charleston, de cheerleading, de danse africaine, de danse contemporaine, de danse créative, de danse latine, de danse sociale, de danse sur mini­trampoline, de moderne­jazz, de swing, de tango argentin, de Zumba et de hip hop. Ce spectacle de fin de session sera offert par les 250 artistes qui ont suivi des formations de danse au PEPS. photo PEPS

Jeudi 2 avril, à 19 h 30, au Théâtre de la cité universitaire du pavillon Palasis-Prince. Pour plus d’info : bit.ly/1GMWjnb

Le droit d’auteur au 21e siècle

Le droit d’auteur a été façonné au gré des débats et des litiges qui ont ponc­tué son histoire au cours des 300 dernières années. Ce régime général d’ex­clusion vise à assurer un marché économique viable pour les œuvres littéraires tout en préservant les droits naturels des créa­teurs. Ce droit d’auteur interdit donc l’accessibilité gratuite et ultrafacile à un texte ou à un ouvrage, ce que permet aisément la technologie actuelle. Pour discuter de l’évolution du droit d’auteur, le Café numérique « Quel droit d’auteur pour un 21e siècle numérique ? » recevra Olivier Charbonneau, bibliothécaire à l’Université Concordia. Cette activité est organisée par le CRILCQ, le Laboratoire Ex Situ et la Bibliothèque de l’Université Laval.

Jeudi 9 avril, à 15 h 30, au local 4229 du pavillon Jean-Charles-Bonenfant. Entrée libre.

Des traités trop souples ?

Invité par le Centre d’études pluridisciplinaires en commerce et investisse­ment internationaux (CEPCI), le professeur Krzysztof J. Pelc, de l’Uni­versité McGill, prononcera la conférence « Comment rendre les règles internatio­nales “enfreignables” ? La question de la flexibilité en droit international ». Tous les traités internationaux contiennent des clauses échappatoires permettant aux acteurs d’enfreindre leurs engagements de façon légale. Mais comment ac ­cep ter de telles clauses et éviter que les parties les in ­voquent de manière abu­sive ? Selon le professeur Krzysztof, qui a analysé la question à la lumière des écrits canoniques du 8e siècle jusqu’aux textes juridiques contemporains de l’Organi­sation mondiale du com­merce, les solutions propo­sées à cette difficulté ont toujours été problématiques.

Jeudi 9 avril, à 11 h 30, au local 2419 du pavillon Charles-De Koninck. Pour information : [email protected]

Discutons de Passages américains

La prochaine rencontre du Cercle de lecture du CRILCQ portera sur l’essai Passages américains de Marie­Claire Blais. Cette écrivaine originaire de Québec esquisse, dans cet essai, un portrait des luttes menées en Amérique contre l’autoritarisme poli­tique et toutes les formes de ségrégation. À partir de trois événements bien précis, soit l’assassinat de Robert Kennedy en 1968, la Marche de la paix du Canada à Guantanamo en 1963 et le décès d’étudiants en Ohio en 1970, l’écri­vaine retrace le mouvement d’une action politique menée par une jeunesse remplie de rêves et de révolte.

Jeudi 9 avril, à 16 h au local 7160 du pavillon Charles-De Koninck. Pour infor mation et inscription : [email protected]

L’ovule et ses particularités

Les gamètes sont des cellules atypiques dont on connaît encore très peu les mécanismes sous­jacents à leurs fonctions cellulaires. Le professeur Claude Robert, du Département des sciences animales, pré­sentera donc une confé­rence qui fera le point sur deux aspects de l’ovoge­nèse. Il parlera d’abord du métabolisme énergé­tique de la plus grosse cel­lule du corps, qui est com­posée d’un très grand contingent de mitochon­dries peu fonctionnelles. Puis, il se penchera sur la coopération cellulaire entre les cellules somatiques qui entourent l’ovocyte et le gamète. Les recherches menées par le professeur Robert vise à mieux com­prendre les mécanismes qui supportent le développe­ment d’un ovule de qualité, capable de soutenir les premières étapes du déve­loppement embryonnaire.

Jeudi 9 avril, à 12 h 15, à la salle Hydro-Québec du pavillon Charles-Eugène-Marchand. Entrée libre.

Des airs de musique nouvelle

La musique nouvelle s’ins­crit dans la tradition de la musique de concert et est pleinement ancrée dans son temps. Elle captive l’audi­teur par ses discours dy ­namiques, où l’on passe savamment des plus fines textures aux énergies les plus débridées. Il s’agit vé ­ritablement d’une bouffée d’air frais dans le monde stéréotypé de l’industrie musicale. Pour découvrir ce type de musique, les élèves de la classe de composition d’Éric Morin vous propo­sent un concert combinant leurs propres créations à des œuvres éprouvées du répertoire récent. Ne man­quez pas ce rendez­vous avec l’art musical de votre temps !

Jeudi 9 avril, à 19 h 30, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. Entrée libre.

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Les transports de l’avenir

On prévoit que, d’ici un quart de siècle, les transports adopteront une forme bien différente de leur configu­ration actuelle. Leur nouvel aspect sera lié à la prise en compte de trois enjeux majeurs : l’électrification, l’interconnectivité et l’intelligence. Pour mieux com­prendre et planifier l’avenir des transports, l’Institut technologies de l’information et sociétés (ITIS) a convié un groupe de chercheurs à explorer cette thématique. Audrey Durand, doctorante en génie physique, Nicolas Lavigne­Lefebvre, étudiant à la maîtrise en science poli­tique, et Jean­François Rougès, doctorant en sciences de l’administration, présenteront les résultats de leur recherche lors de la conférence « Transports électrifiés, intelligents et interconnectés : une perspective québé­coise ». Leur communication fera le point sur l’état actuel des transports, ici et ailleurs dans le monde. Ils décriront les initiatives technologiques en matière de transport menées ici et à l’étranger, les défis liés à leur mise en place et les nouvelles possibilités que ces inno­vations engendrent. Cette conférence est présentée dans le cadre des Rencontres du numérique de l’ITIS.

Jeudi 9 avril, à 19 h, à la salle Gérard-Martin de la biblio-thèque Gabrielle-Roy, 350, rue Saint-Joseph Est. Entrée libre. Pour info : itis.ulaval.ca/cms/lang/fr/pid/156406

Consultez le calendrier complet des activités sur le campus à ulaval.ca

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au fil de la semaine