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Le Nawak de Mars

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Un nawak et ça repart

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L'IMAGE DU MOIS

LA PENSEE DU MOIS

« Paques au scanner, Noël au cimetière. »

Pierre Desproges

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LE NA W A K

Nous allons tenter de répondre aujourd’hui à une question que tous,

sans exception, vous vous êtes sûrement un jour posée. Une question qui a plus d’une fois hanté vos nuits et vos rêves les plus fous. C’est le genre de question à laquelle, j’en suis sûr, vous avez toujours souhaité trouver une réponse…

Cette question, c’est :

Qui a volé les fromages ?

Aujourd’hui, je vous donne la réponse…

Chaque année, en France, trois fromages disparaissent. C'est terrible, c'est choquant, mais c'est un fait. C'est vrai, ils l'ont dit dans EnvoyéSpécial, l'autre jour.

Notre pays étant désormais riche d’environ 1.200 fromages différents, on peut facilement comprendre que nous fassions des envieux. Chacun a un terroir, une saison, un lait, une fabrication, un affinage et un goûtparticuliers, ce qui nous permet de choisir nos préférés – qu’ils soient frais ou blanc, à pâte molle, à croûte fleurie ou lavée, à pâte pressée, cuite ou non cuite, persillé, fondu ou de chèvre. Pour notre fierté nationale, 46 fromages, 3 beurres et une crème AOC sont récemment devenus AOP.

Mais alors, qui vole les fromages !!! et où sont-ils ?!!

J'ai quelques pistes.

L'un de mes contacts aux Etats-Unis m'a parlé d'un kidnappeur en série de fromages nommé ''Super Fromage''. Il se cacherait dans les environs de Los Angeles. J'ai aussitôt contacté la Brigade Internationale de Répression du Grand Banditisme Fromager. Ils sont d'ailleurs sur sa trace.

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Voici sa photo.

Il paraît qu'il correspond avec ses complices sur Flickr...

Autre piste, le GAF, ou Groupe Anti Fromage. Il s'agit là d'un petit groupe d'activistes composé d'une centaine de membres. Ils considèrent les mangeurs de fromage comme une population possédée, malade, voir dégénérée. Ce groupe est soupçonné d'avoir orchestré le célèbre attentat anti fromage de Septembre 2002, attentat qui avaitcoûté la vie à trois bries innocents et un petit crotin de chavignol d'à peine 5 jours.

Voici leur signe de reconnaissance.

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Certaines sources les ont vus traîner sur Facebook, à la recherche, certainement, de quelques jeunes recrues à convaincre...

L'enquête est en cours et je ne peut malheureusement pas vous donner plus d'informations pour le moment mais je ne manquerai pas de vous tenir au courant si des infos tombent et elles tomberont car, vous le savez comme moi, le crime ne paie pas.

Sid

Contact :

[email protected]

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LE CHAPITRE DU MOIS

IX

Lorsque je rouvris les yeux, je ne vis tout d’abord que le ciel.C’était un joli ciel bleuté. Quelques étoiles y dansaient, telles trois ou quatre pâquerettes solitaires, se cherchant en vain dans une plaine immense. J’étais couché sur le dos et je sentais l’herbe verte me caresser la peau, de son souffle léger. Je me sentais bien et restai ainsi, allongé, pendant cinq bonnes minutes. Puis je me rendis compte que l’herbe caressait aussi mes pieds, mes jambes, et mes fesses. Je baissai la tête.« Putain !! M’écriais-je, en me levant d’un bond. »J’étais nu comme un ver. Il y avait sur ma cuisse une griffure d’une dizaine de centimètres et mon épaule gauche était marquée d’une morsure.Instinctivement, je posai mes mains sur mon sexe, pour le cacher. Mais le cacher de qui ? J’étais seul, perdu en pleine forêt. Je me sentis alors un peu bête et les enlevai doucement. Soudain, je l’aperçus. Elle était là, étendue sur le tapis de verdure, nue, elle aussi. « Mais…qu’est-ce que… »

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C’était une jeune fille d’une vingtaine d’années. Ses longs cheveux blonds se perdaient parmi les herbes et son visage était tourné sur le côté. Ses seins nus s’offraient au soleil, tels deux obélisques, fièrement dressés, comme s’ils pouvaient toucher le ciel. Je pouvais voir, plus bas, sa flore intime, petite touffe de poils, clairs comme les blés. Puis je commençai à me sentir très mal.M’approchant, je fus pris d’une vision d’horreur.Sa peau, qui me semblait si belle à peine dix secondes avant, m’apparut soudain dans sa triste réalité. Elle était couverte de bleus. Ses mains, si fines au demeurant, étaient toutes irritées, et deux de ses ongles étaient cassés. Ses longues jambes étaient pleines de contusions, et étaient pliées dans une drôle de position. La fille semblait avoir été figée en pleine course. J’avais de plus en plus de mal à respirer. Une bataille sanglante se livrait dans mes entrailles et dans ma tête. Je m’agenouillai près de sa tête. Je passai lentement ma main tremblante sous sa joue et, d’un geste hésitant, entrepris de la tourner vers moi. Elle était si froide.« Mademoiselle ! »Je poussais un cri d’horreur et la lâchai brusquement. Tout le côté gauche de son visage était tuméfié. Ses lèvres, son nez, sa joue, tout cela était brisé, gonflé et d’un bleu violacé qui me faisait penser à une image de film d’horreur. Son oeil gauche était entièrement enfoncé dans son orbite et une croûte de sang séché l’entourait de toute part. Et puis je vis son cou. Un large hématome le traversait d’un côté à l’autre. J’allais tomber dans les pommes, quand j’entendis un déclic, derrière moi. Je me retournai d’un bond. Trois hommes se tenaient là. Je ne mis pas longtemps à reconnaître leur uniforme. C’était des flics. Ils me tenaient en joue. En les voyant, je ne pus articuler qu’une seul et unique phrase. « C’est pas moi !! »L’un d’eux avança d’un pas.« Les mains sur la tête !! Couche toi ! − C’est pas moi !! − Couche toi !! Vite ! »

J’obéissai sans attendre. Un autre s’approcha et fini de me plaquer au sol, en me broyant l’oreille gauche avec la semelle de sa chaussure.« Petit salopard, criait-il. Ferme ta grande gueule ! »Pendant qu’il me tenait ainsi et m’enfilait les menottes, le troisième homme me balança mes fringues en pleine gueule. « Je crois que c’est à toi, petit con, dit-il d’un air méprisant.− Dépêche-toi d’enfiler ça ! Grommela celui qui me collait à terre, en me

relevant sèchement. »

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Pendant ce temps, le premier, celui qui m’avait d’abord ordonné de me coucher, appelait ses collègues avec son talkie-walkie. Je mettai tant bien que mal mon pantalon, bloqué dans mes mouvements par les menottes, et c’est torse nu que je suivis finalement deux d’entre eux, jusqu’à leur fourgonnette bleue.Une fois à l’intérieur, l’un d’eux, je ne sais lequel, me donna un violent coup de pied dans le dos, et je m’effondrai aussitôt sur le sol. « Tu va voir ce qu’on va te mettre, mon gars, dit un autre. On aime pas les violeurs, ici. Alors j’espère que tu t’es bien amusé, hier soir, avec ta techno de merde, parce que c’est fini pour toi. »Puis les éléments se déchaînèrent, tout autour de moi. Questions, insultes, coups, tout y passa. « Tu a pris de la drogue ? Cétait bon ? Petit connard ! Ca t’a fait quoi, de la violer ? Tu as pris ton pied ? Pourquoi tu dis rien ? Tu veux que je te la mette dans le cul, moi ? »

Je ne comprenais rien à tout ce qu’ils racontaient. Puis je poussai un long cri et tous s’arrêtèrent d’un coup de hurler. Ils avaient raison. J’étais bien, la veille, à une teuf, et je me souvenais aussi d’avoir pris un trip, mais après, c’était le trou noir, le néant. Une séquence entière, censurée de ma mémoire.

S’en suivit un silence de mort.

Tous les policiers présents me regardaient de leurs yeux noirs et moi, je restais là, prostré, dans le doute et l’ignorance. L’idée même qu’une infime chance existait que j’ai pu faire ce dont on m’accusait m’insupportait. S’il était prouvé que j’avais violé cette fille, ce qui semblait fort probable, je ne pourrais plus me regarder en face.C’est avec une voix fatiguée et le souffle court que j’articulai enfin ces quelques mots.

« Tuez-moi… »

Puis, le vacarme assourdissant de la masse policière enragée reprit de plus belle, accompagné de son cortège de claques et de douleurs. L’interrogatoire se poursuivit pendant des heures, au commissariat. Un moment, un homme entra, pour informer mes bourreaux de l’heure du décès de la jeune fille. Je crus comprendre qu’elle était morte vers sept heures quinze. On m’emmena enfin dans une cellule, où je m’écroulai sur le bloc de béton qui se voulait banc, ou peut-être lit. Ma tête vint s’écraser sur la surface rugueuse et froide de ce mobilier pénitentiaire de fortune.

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Je ne sais si je dus cela au choc ou à la fatigue, mais je perdis connaissance dans les secondes qui suivirent. Je passai ainsi une nuit horrible, agité par de terribles cauchemars. Je souhaitais réellement que ce soit ma dernière.

Je n'ouvris les yeux que de longues heures plus tard, claquant la porte à cette nuit terrible pleine de rêves étranges. J’avais beau savoir au plus profond de moi que cela avait été cauchemardesque, je ne pouvais me rappeler d’aucun passage précis. Malgré tout, je me sentais bien. Les quelques rayons du soleil matinal qui perçaient à travers le rideau de ma fenêtre emplissaient ma chambre d’une chaude lumière. Je jetai un coup d’œil à mon radio-réveil. Il était dix heures seize,. Après tout, j’avais bien le temps de me lever. J’étais en vacances, il faisait beau et je n’avais rien prévu de la journée. La matinée allait se dérouler tranquillement. J’irai prendre ma douche, manger mon petit déjeuner et peut-être irai-je faire un petit coucou à la voisine.

Je passerai sûrement le reste de ce merveilleux jour dans mon petit appartement, au milieu de mon petit patelin, menant ma petite vie tranquille sans réels problèmes... cette petite vie parfois un peu morose, petite vie qui me suffit pourtant mais qui, parfois, me donne l’impression de n’être moi qu’une partie du temps.

Et si jamais plus rien n’était réel et que pendant que je vous parle je sois en fait ailleurs, en train d’étrangler un bébé, ou de traire une vache?

Et si je n’existais pas et n’étais que le fruit de votre imagination?

De toute façon, tout ça, c’est des conneries. Je le sais bien.

Après tout, on peut rêver…

..J'espère que vous avez passé un bon moment à

lire ce roman.Mes autres livres sont disponibles sur mon site et tous sont en vente sur Thebookeditions.com

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MUSIQUE Ce mois-ci, à l'honneur, un groupe de punk-rock

Diego Pallavas

Été 2004: La rencontreSur les cendres encore fumantes du supersonique punk rock de la

compagnie spinalienne No Milk, un survivant du crash errant seul dans le paysage musical rencontre deux types dans un concours de freez-bee. Le plus pervers des trois proposa de mélanger leur sang pour sceller leur alliance. Les deux autres, plus douillets, préférèrent monter un groupe de rock'n'roll. Ce fût chose faîte. DIEGO pour l'exotisme, PALLAVAS pour le soleil qui fait défaut dans leur région. Une démo enregistrée à la baraque par un pote et tirée à 200 exemplaires leur permet de trouver rapidement des dates de concert. Le trio

met le nez en dehors de la région lorraine et joue aux quatre coins de l'héxagone en passant par la Belgique et la Suisse.

Été 2005 : PUNK, PLASTIC etc ...Du punk au rock en passant par le reggae et la chanson tordue. 15 titres

enregistrés au Good Island Studio à Nancy par Lolo "La Loutre", qui par le passé avait déjà bossé avec No Milk, Les amis d'ta femme, Mell j'en passe et

des meilleurs. Le disque sortira deux mois plus tard en co-production avec Kanal Hystérik (association punk rock sur Nancy) et Pourvu Xa Dure (label et distro indépendant de Lyon). 500 exemplaires seront vendus dans leur quasi totalité en trois mois et uniquement par correspondance. Dans la foulée s'en suivra un repressage à 1000 exemplaires. Le groupe est présent aussi sur la

compilation : "dites le 4 fois plus fort" (combat rock prod) avec le titre plastic bag insight. Une session studio à la baraque s'impose pour enregistrer le

morceau les vélomoteurs. Reprise d'un duo variétoche des années 80: "Les calamités". Titre se trouvant sur la compilation de reprise: "la p'tite femme

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chez les rockeurs" produite par David Stygmate. Les Suprêmes Dindes, des membres de Parabellum et de Lofofora, Gastéropodes Killers, La Bande

Velpo partagent les sillons de ce skeud avec Diego Pallavas. La Classe quoi!! Les potes de Tournée Générale, groupe de chanson française dans la lignée de

la Rue Ketanou, ont invités le trio à partager une chanson: "mes refrains", enregistré dans un Azimut plein à craquer. Disponible sur leur album live: "on

est pas prêt d's'en r'mettre".

Septembre 2007: Le clashLa java et le Nouveau Casino à Paris, le Molodoï à Strasbourg, le Grillen à

Colmar, les quatre vents à Toulouse ou encore le volume à Nice ont ouverts leurs portes aux trois lascars. Les ondes des radios associatives comme les

émissions BB-Konstroy (Paris), Sauve qui Punk (Nancy), le monde du fanzinat (Artobus, Kerosene ...) ou la presse nationale (Punk Rawk) participe à l'envolé

de Diego. Mais d'interviews en concerts, de beuveries en désaccords, Maxi Baltringue (basse, choeurs) nous quitte. Il est remplacé au pied levé par Mitch des défunts Los Space Pinguins. Le groupe intensifie les concerts, par un seul week-end sans être par monts et par vaux à répandre la bonne parole dans les

bars, les squats, les salles de concerts... Diego s'amuse à partager la scène avec Justin(e), La Souris Déglinguée, Guerilla Poubelle, Flying Donuts, Neurotic

Swingers, Parabellum, Miss Hélium, Gogol Premier, Brigitte Bop, Les Prouters, Bimbo Killers, Fiction Romance ou encore les défunts Mon Dragon...

De mars à aout 2008: Série NoireBatbat va poser sa voix sur l'album des collègues de Colmar : Ivan Drago's,

sur la galette des nantais de Justin(e) sur l'album accident n°7. Il participe aussi à "la p'tite fm chez les rockeurs vol 2" toujours produite par David Stygmate. Mitch redonne un dernier souffle au Lost Space Pinguins et Nico devient un mec sérieux. De nouvelles compos en poche et toujours autant d'énergie à

revendre, le trio spinalien s'isole en studio. Du bon punk'n'roll enregistré, mixé et masterisé au studio MF'Studio Junior à Nancy (54) par Arnos. Toutes les paroles et musiques sont signées Diego Pallavas, sauf le titre: "The doll is

yours", le texte est de Alex Justin(e). 13 pistes habillées d'un visuel créé par Yann Hardcore d'après une session photo faite dans une usine désaffecté.

Séance dirigée par Zabos et son oeil averti. Cette galette est produite par Diego Pallavas avec le soutien de l'association Vosgian Force. La licence est

partagée entre Kanal Hysterik et Guerilla Asso. Alors maintenant il faut refaire les niveaux du camtar, bouffer du goudron et des sandwichs d'autoroute pour

retrouver tous les keupones et keupons rencontrés au fil des années.

Leur site :

http://www.diegopallavas.net

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Merci d'avoir lu NAWAK,

le webzine pas sérieux

qui ne sert à rien,

qui ne rapporte rien,

qui ne change rien,

mais qui ne coûte rien...

P O I L S A U C U L ! ! !