Le « Projet Personnel et Professionnel » est apparu

dans toutes les spécialités de Diplôme Universitaire

de Technologie en 2005. Ce#e introduc$on géné­

ralisée, qui n’a pas d’équivalent au sein de l’ensei­

gnement supérieur, est à l’origine du projet de cet

ouvrage collec$f mobilisant treize auteurs et six

Ins$tuts Universitaires de Technologie. Son objec$f

est de clarifier ce en quoi consiste le « Projet Per­

sonnel et Professionnel » ainsi que de ques$onner

ce qu’il produit tout à la fois sur les étudiants, les

animateurs, et les ins$tu$ons le me#ant en place.

Cet ouvrage est à des$na$on non seulement des

enseignants et responsables pédagogiques en IUT,

mais plus généralement de tous ceux qui s’intéres­

sent aux disposi$fs et ou$ls de professionnalisa­

$on des forma$ons.

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134 135LE PROJET PERSONNEL ET PROFESSIONNEL DE L’ÉTUDIANT L’EXEMPLE DES IUT

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73L’IDENTITÉ NUMÉRIQUE COMME OBJET PÉDAGOGIQUE LIÉ AU PROJET PERSONNEL ETPROFESSIONNEL, par S. Mailles­Viard Metz

INTÉGRATION DU PEC (PORTEFEUILLE D’EXPÉRIENCES ET DE COMPÉTENCES) DANS LES DISPOSITIFS PPP DES DUT, par J. Biarnès, S. Le Bars et J.­P. Mathe

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2 3LE PROJET PERSONNEL ET PROFESSIONNEL DE L’ÉTUDIANT L’EXEMPLE DES IUT

Maryse BERNARD est consultante formatrice / Associée de l'université, coordinatrice ProjetPersonnel et Professionnel au Département Génie Mécanique et Produc que à l’IUT Lyon 1,site Gra7e­Ciel.

Liliane SOCHACKI est enseignant­chercheur en sciences de l’informa on et de la communica­ on au département Mesures Physiques, et chargée de mission Projet Personnel et Profes­sionnel pour l’IUT A Toulouse 3.

Stéphanie TRALONGO est enseignant­chercheur en sociologie, directrice adjointe de l’IUT Lu­mière Lyon 2, et membre de l’équipe Modes Espaces et Processus de Socialisa on du CentreMax Weber (UMR 5283).

Jean­Robert DELAHAYE est enseignant de physique appliquée, chef du département GénieÉlectrique et Informa que Industrielle à l’IUT du Havre.

Stéphanie LE BARS est psychologue, enseignante vacataire aux départements Mesures Phy­siques, Génie Electrique et Informa que Industrielle, Ges on des Entreprises et des Adminis­tra ons Rangueil, et chargée de mission PEC pour à l’IUT A Toulouse 3.

Aude PÉTIGNIER est ingénieur d’études, responsable du Projet Personnel et Professionnel àl’IUT Lumière Lyon 2.

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14 15LE PROJET PERSONNEL ET PROFESSIONNEL DE L’ÉTUDIANT L’EXEMPLE DES IUT

En 2005, un module de « Projet Personnel et Professionnel » apparaît dans les ProgrammesPédagogiques Na onaux des DUT1, et sera mis en place dans les cent quinze Ins tuts Universitairesde Technologie (IUT) de France. Ques onner en deux points les origines de ce disposi f cons tuel’objec f de ce chapitre.

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60 61LE PROJET PERSONNEL ET PROFESSIONNEL DE L’ÉTUDIANT L’EXEMPLE DES IUT

1 A. Pé gnier, le Projet Personnel et Professionnel à l’IUT Lumière Lyon 2… une des colonnes vertébrales du « projet »

de l’IUT. Etat des lieux 20 ans après : diagnos�c de l’existant et préconisa�ons, Bron, janvier 2011.2 PPP : Projet Personnel et Professionnel.3 Ce7e inves ga on consistait en la récolte de tous les éléments internes touchant au PPP de manière exhaus ve,mais aussi rencontres variées, souhaitées ou informelles, pour réaliser l’analyse de l’existant, dégager un diagnos cpuis des pistes d’ac ons possibles (livrets, textes écrits, volumes horaires des Programmes Pédagogiques Na onaux,modalités d’évalua on, cartographie des intervenants, ancienneté / disposi fs, programmes pédagogiques, originesdu PPP, modalités d’organisa on et de pilotage interne, recons tu on de l’historique et contexte, culture de l’IUT…).

Par Aude Pé�gnier

Nature de la contribu�on : Présenta�on de résultats d’un audit interne1

Arrivée depuis octobre 2010 sur le poste de « responsable PPP2», l’une de mes premièresmissions fut la réalisa on d’un « Audit interne » perme7ant de faire le point : une sorte d’étatdes lieux du PPP vingt ans après la création de l’Institut Universitaire de Technologie (IUT)Lumière pour évaluer les besoins de la structure et comprendre ce qu’est vraiment le PPP avantd’agir. N’étant pas conseillère en orienta on, non issue du réseau des IUT, ce diagnos c futréalisé sous plusieurs angles de vue : management de projet et d’équipes (hérité d’un passéprofessionnel en développement Ressources Humaines dans différentes organisa ons, etcomme conseillère en formation continue au sein d’un organisme de formation continue),ingénierie de forma on et pédagogique (comme enseignante, formatrice puis actuellementanimatrice PPP). Ce diagnos c s’est inscrit dans une vision plutôt « macro » qui ne prétendaitpas aller jusque dans les détails pédagogiques de chaque séance.

Mon idée, somme toute peu révolu onnaire, fut donc dans un premier temps de récolter toutce qui pouvait toucher au PPP dans l’établissement tel un enquêteur sur une nouvelle affairecherchant des indices, à la fois quan ta fs et qualita fs, pour réaliser une analyse de « l’existant »,élaborer le scénario et proposer des leviers d’action possibles3. En parallèle de cetteinvestigation matérielle, une interview des animateurs fut menée pendant deux mois et demi(au total : vingt­six interviews sur un format de trente minutes à une heure trente chacune).En effet, le PPP s’adresse aux étudiants pour les rendre acteurs de leur avenir mais qu’en est­il de ceux par qui « passent » le PPP ? Quelles a7entes, quels besoins ? Car le PPP est « uncours » inscrit aux Programmes Pédagogiques Nationaux des Diplôme Universitaire deTechnologie (DUT), dans un cadrage ins tu onnel ; les animateurs « ont PPP », mais qu’est­ceque veut dire « être animateur » PPP ? Que supposent ces deux choses ? La ques on du PPPà l’IUT Lumière, ne peut­elle pas aussi se poser en ces termes : mieux accompagner l’animateurpour mieux accompagner l’étudiant ?

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110 111LE PROJET PERSONNEL ET PROFESSIONNEL DE L’ÉTUDIANT L’EXEMPLE DES IUT

Par Sonia Anton

Nature de la contribu�on : Présenta�on d’un disposi�f pédagogique

Introduc,on

Le département Techniques de Communica on (TC) de l’Ins tut Universitaire de Technologie(IUT) du Havre a été créé en 1970, et accueille deux cent trente étudiants. Depuis cinq ans,une évolu on dans le choix de stages de deuxième année des étudiants a été constatée : lesecteur de la communica on commerciale est ainsi davantage mis en avant. Après avoir évoquéles enjeux de l’accompagnement d’une telle évolu on (par e 1), on présentera un disposi fpédagogique dont l’originalité provient d’une part de la forte transdisciplinarité entre lesmodules de Projet Personnel et Professionnel (PPP), d’Expression­Communica on, les projetstutorés, les stages et la théma que « Apprendre Autrement », d’autre part du souhait de tenircompte des disparités socio­culturelles des étudiants (partie 2). Cette présentation deséquences pédagogiques voudrait témoigner de la dimension dynamique et transversale dudisposi f mis en œuvre.

1. Les enjeux d’une évolu,on dans les choix de stages des étudiants

L’augmenta on des étudiants souhaitant réaliser un projet professionnel dans le secteur de lacommunica on commerciale est percep ble dans le département TC depuis environ cinq ans,et elle apparaît surtout dans les choix de stages de deuxième année de DUT1. Depuis 2008,une quinzaine d’étudiants par an (pour environ cent trente étudiants en deuxième année)effectuent en effet leur stage soit dans une agence spécialisée dans la communica on (auHavre, Rouen ou Paris), soit dans le service communica on d’une entreprise (quatre en 2006 ;treize en 2009). Ce chiffre a baissé en 2010, année qui a coïncidé avec l’obliga on de gra fierles stages et avec la crise financière. On sait que c’est notamment dans le secteur de lacommunica on que les entreprises ont tenté de limiter leur dépense. Néanmoins, jusqu’en2007, la communica on commerciale n’a_rait qu’occasionnellement des étudiants, alors quedepuis trois ans on peut noter qu’environ 10 % d’une promo on se déclarent intéressés parce secteur2. Du point de vue du devenir des diplômés, la plupart de ces étudiants réalisent despoursuites d’étude, dans des écoles de commerce, des Masters en marke ng, mais aussi, plusponctuellement, dans des écoles de communication, ce phénomène étant relativementrécent.

Au cours des stages de fin d’étude, ces étudiants par cipent à des opéra ons de communica on,souvent pour des événements. Leurs contribu ons se situent au moment de la diffusion (parpresse, courriels, sur le terrain), mais également au stade de la concep on et de la réalisa onde ces opéra ons. Les entreprises a7endent des stagiaires des compétences en termes decréa vité et de maîtrise de l’image et du texte publicitaire. On leur demande notamment depar ciper à l’élabora on de visuels (plaque7es, affiches, supports de presse). Or, les étudiantsde DUT TC ne sont pas exclusivement formés à ces techniques. L’une des finalités de notredisposi f est donc de leur donner les ou ls nécessaires.

Sur ce7e augmenta on touchant ce choix de parcours, il est difficile de répondre précisémentà la ques on de la poule et de l’œuf. Est­ce qu’on s’adapte à une nouvelle demande ? Serait­ce plutôt que l’on a_re de nouveaux étudiants en affichant une orienta on communica oncommerciale, à l’occasion notamment des ac ons de promo on de la forma on auprès deslycéens ? Il est aussi certain que des relations privilégiées ont été créées avec un certainnombre d’entreprises locales qui forment nos étudiants en stage, ainsi qu’avec des professionnelsen communica on commerciale qui interviennent dans la forma on du DUT.

Quoi qu’il en soit, ce7e évolu on comporte des enjeux, à court et à moyen termes :

• À court terme, il s’agit de prendre en compte ce7e aspira on en donnant dès la premièreannée les ou ls suscep bles de rendre nos étudiants opéra onnels, tant pour leur stage quepour une insertion professionnelle ou pour une poursuite d’étude. Dans le ProgrammePédagogique Na onal, les cours de communica on commerciale ont un volume rela vementmodeste, à raison de cinquante heures répar es sur les semestres 2 et 3. La consolida on decette formation doit donc passer par des actions s’ajoutant aux cours de communicationcommerciale.

• À moyen terme, on peut imaginer doter le DUT TC de l’IUT du Havre d’une plus value« Communica on », qui a_re des étudiants en amont et qui en aval leur ouvre une inser onprofessionnelle dans le domaine de la communication commerciale. Cela peut aussi leurperme7re de poursuivre vers des forma ons en troisième année de Licence (L3) ou LicenceProfessionnelle de type Informa on­communica on (dont celle portée par le départementInforma on­Communica on de l’IUT du Havre « Support et stratégie de communica on », trèssélec ve, et qui recrute peu de DUT TC aujourd’hui). Un certain nombre d’étudiants pour quila spécialité de DUT TC a été un second vœu après la spécialité Informa on­communica onpourraient rejoindre cette formation en licence. La création d’une licence qui associeraitétroitement la communica on et le commerce (et formerait à la communica on/marke ng)est un projet en gesta on à l’IUT du Havre.

Face à ce7e analyse, notre stratégie a consisté à développer la communica on dès la premièreannée afin de mener en parallèle l’objec f de développer la culture générale et la créa vitéchez nos étudiants (qui est l’un des fondements du métier de commercial). Nous avonségalement souhaité en faire un ou l pour gérer la diversité socio­culturelle de nos étudiants.

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