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L'Ecole valaisanne, mars 1963

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Page 1: L'Ecole valaisanne, mars 1963

----Collège Ste Marle Martigny

INTERNAT et EXTERNAT CLASSES PRIMAIRES

CLASSES SECONDAIRES COURS PREPARATOIRE A L'ECOLE NORMALE ECOLE DE COMMERCE

(Diplôme cantonal)

LA

LOTERIE ROJIANDE FAIT

DES HEUREUX ...

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ENCADREMENTS MATERIEL SCOLAIRE

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mars 1963 - septième année 7

Page 2: L'Ecole valaisanne, mars 1963

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MONTHEY - MARTIGNY • SAXON - SION • SIERRE - VIEGE

L'ECOLE VALAISANNE Bulletin mensuel du Personnel Enseignant du Valais Romand

No 7, mars 1963

CroCUS Fr Pralong C. E. Hallsam.mann Carmen Mabûlard

SOMMAIRE

Partie générale

Alceste à l'école . Une presse enfantine chrétienne Quelques considérations sur le dessin Exercices sensoriels pour les petits . La Postéropodie .

Partie officielle et corporative

Le 72e Cours normal suisse à Zoug Journées d'études sur les professions de l'avenir Appel de la Société suisse des Maîtres de Dessin . Cours de photographie . Pèlerinage d'été à Notre-Dame de Lourdes Association des Maîtres de gymnastique du Valais romand.

P. Perret - M. Oberli

J'. Joris

Bibliographie et Divers

Pédagogie générale La Vie de Notre-Seigneur en diapositives Répertoire des sources musicales Exercices de calcul mental Instruire ou interdiœ? . «Treize Etoiles»

Partie pratique

Leçon de chose: la pomme de terre Etude du texte: une plante merveilleuse La pomme de terre contient-elle du fer? Chanson des pommes de terre _

RE N SE 1 G N E M ENTS

L'ECOLE VALAISANNE paraît à Sion, le 15 de chaque mois, juillet et août exceptés.

Publicité : Publicitas, Avenue du Midi, Sion - Téléphone 24422.

Rédaction: Eug. Claret, Office de l'En­seignem.ent, Sion.

Délai de rédaction: le 1er de chaque mois.

Edition, administration et expédition: Office de l'Enseignement, Sion.

Impression: Fiorina & Bm'gener, Sion.

Abonnement annuel: Fr. 10.-, C.c.P. II c 12, Etat du Valais, Sion (POUl' le per­sonnel enseignant, l'abonnement est retenu sur le traitement du mois d'avril).

Pages 3 et 4 de la couverture (10 insertions) lit Fr. 700.­

Y:! Fr. 380.-74 Fr. 200.-

Pages ordinaires, 1 insertion: lit Fr. 60.­Y:! Fr. 33.-74 Fr. 18.­l/S Fr. 10.-

5 insertions: rabais de 5 % 10 insertions: rabais de 10 %

2 5

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43 44 44, 45 45 46

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Alceste

Chacun sait que la justice n'est pas de ce monde, que les vrais valeurs sont méconnues, que les puissants du jour l'emportent tou­jours sur les peinards, que tout est permis aux malins, que les naïfs paient régulièrement pour les autres ... Ce sont là propos désabusés que l'on se répète complaisamment quand rien ne va plus, quitte à crier: «la vie est belle ! » quand la roue de la Fortune a tourné du bon côté.

Il serait facile au redresseur de torts qu'est Alceste, de montrer ce qui se cache d'injustice, de combinaisons louches, de passe-droits, de lâcheté dans la politique, dans les affaires, dans l'armée, dans l'information, dans l'exercice même de la justice. A la sacristie comme à l' hôpital, que de mesquineries, de jalousies, de rivalités, de coups d'épingles qui ne donnent pas la mort, mais y conduisent sûrement!

Il n'y a qu'un domaine où la justice fleurit dans un éternel printemps: c'est l'école. Elle est le refuge du loyalisme, de la déli­catesse de conscience, de la fidélité scrupuleuse au devoir d'état. L'école est au.dessus de tout soupçon.

Si le maître hier soir a prolongé sa partie de cartes au-delà de minuit et qu'il n'a pu préparer sa classe ce matin à cause d'une flemmingite aiguë au réveil, il n'y a pas de mal à cela. Il donnera pour la première heure un travail de co pie à toute la classe, un tra­vail insipide, canulant, stupide, où l'élève fera trois fautes d'ennui par ligne. Et si d'aventure, il passe dans les bancs et s'aperçoit de quelque bourde, il aura soin d'enguirlander co pieusement l'écervelé pour sauvegarder la justice. Et la justice, en effet, sera sauve!

Rien à dire si l'on écourte la classe d'une demi-heure pour voler à une assemblée du Syndicat bovin, pour expédier .à la gare des abri­cots «qui ne peuvent absolument plus attendre », pour rencontrer au car de 10 h. 30 le Monsieur disposé à louer votre mayen aux pro­chaines grandes vacances... On a bien le droit de s'occuper de ses intérêts, non?

Et si ces Messieurs de la Comptabilité se trompent d'un franc trente-cinq dans le calcul de votre paie mensuelle, ils vont en enten­dre, au téléphone, au nom de la Justice!

Il y a des élèves prédestinés qui passent leur année scolaire à faire les commissions du maître ou de la 11wîtresse. Ils seraient bien

bêtes de protester, les veinards! Porter une lettre à la poste en allon­geant le chemin le plus possible est autrement intéressant que de rabâcher les participes passés.

Evidemment, il ne manque pas de gens pour trouver que notre école va mal et pour juger sévèrement notre profession.

Alceste, par exemple. Il m'a pris à part l'autre jour, dans un coin de la cour. « Tu connais, m'a-t-il dit, le grand Bidon V qui ensei­gnait à La Faluche ... Figure-toi que ce gaillard était régulièrement malade, entre le 26 et le 28 de chaque mois. Une si touchante régu­larité finit par intriguer les collègues; ils découvrirent alors que le prétendu malade faisait les bordereaux de paiement pour une entre­prise de la place ».

Il m'en a dit encore d'autres, Alceste. Je vous les transcris par souci d'objectivité, 11wis, moi, je n'en crois rien.

Il paraît qu'au collège de Bataclan, les profs ont supprimé tous les cahiers et exigent les devoirs sur feuilles. Vous comprenez, on peut plus facilement les mettre à la corbeille à papier, sans les cor­riger. Personnellement, j'avoue que des feuilles sont plus faciles à emporter dans sa serviette que des piles de cahiers, voilà tout.

Il y a d'ailleurs des profs qui font toutes les récitations par écrit et qui n'en rendent jamais compte; l'élève apprendra sa note par le bulletin trimestriel. Ce système, d'après moi, a un immense avantage: l'élève est quitte de se tracasser, il a la paix durant trois mois, sa santé est florissante et tout, et tout. Je ne vois vraiment pas pour­quoi Alceste s'alarme.

Après tout, les devoirs écrits ne sont qu'une sorte de contrôle; les élèves intelligents savent déjà, en remettant leurs feuilles, s'ils ont fait juste ou faux. Pourquoi le maître se donnerait-il la peine de corriger ces travaux un par un ? Il y a autre chose de plus utile à faire, que diable !

C'est comme les leçons particulières ... Alceste m'a conté son indi­gnation parce qu'un prof de maths, au chef-lieu de notre louable République, fait payer 20 francs l' heure de leçon particulière ... Et après? lui ai-je répondu; c'est un tarif tout à fait modeste. Le mo­niteur d'auto-école se fait payer 18 francs pour être assis une heure à côté d'une charmante élève. Et il n'a pas fait l'Université, lui. Je sais bien qu'il y a nombre de pauvres bougres qui ne gagnent que 4 francs l'heure et doivent entretenir une nombreuse famille. Les naïfs! ils n'avaient qu'à faire des études de maths ou se choisir un métier plus reluisant!

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«Au pensionnat Saint-Pacôme, m'a dit encore Alceste, une grande élève s'est fait renvoyer pour s'être masquée à Carnaval, à l'intérieur de l'établissement! A la Colombine, une autre, paraît-il, aurait reçu un averto pour avoir rallumé une lampe qu'un profes­seur venait d'éteindre. Ici sévit l'arbitraire là le chouchoutisme endémique. Les parents pourraient en racon~er s'ils ne craignaient de compromettre l'avenir de leur fils ou de leur fille ... »

Alors là, vraiment, j'ai coupé la parole à mon grincheux inter­locuteur. (J'ai parfois ce courage, dans les cas extrêmes.) «Alceste, lui dis-je vertement, je ne te permettrai pas de déflorer l'image idéale que je me suis faite de nos institutions scolaires. Avec le manque de nuances qui te caractérise, tu me cites des faits bruts, dégagés de tout leur contexte de circonstances atténuantes ou aggra­vantes, qu'on ne saurait juger en toute honnêteté. Ton moralisme tourne à l'aigreur. Va raconter tes histoires à Arsinoé la prude. Moi je ne t'écoute plus. Tu n'es qu'un plaisantin dangereux, tout ce qu'il y a de plus à gauche. Notre école est pure, saine, intègre, impartiale, démocratique et républicaine. La justice y règne en souveraine abso­lue. V ive notre école ! »

Crocus

«Au reste le métier d'étudiant (car c'est un métier) doit lui aussi menter qu'on l'aime comme un art, qu'on s'y consacre comme ct une profession, qu'on y trouve une spiritualité. Dans les temps antiques, quand l'homme n'était pas encore arrivé à la pleine conscience de sa valeur d'homme, il pouvait pratiquer son métier comme une tâche, s'y astreindre comme à une corvée, se bornant à dresser en soi l'automate. Il n'en est plus de même dans nos cité! modernes où l'homme doit puiser dans son travail avec la nourriture de son corps celle de SOli

esprit. Et, pour ma part, j'ai souvent plus appris en considérant des artisans, en causant avec les travailleurs des mains et en recueillant leur expérience que dans les livres, dans les cour!

et dans les bibliothèques. Et ne serait· il pas navrant que les travailleurs, comme l'on dit, puis. sent tirer de leur humble pratique une sagesse, alors que les intellectuels, comme l'on dil encore, passent distraitement au milieu de leurs richesses innombrables et font œuvrer l'illtel· ligence sans en acquérir le respect? Eux aussi n'ont·ils pas leurs outils, leur atelier, leun secrets, leurs trucs, leurs tours et leurs façons, et ne peuvent-ils pas nourrir dans leur cœur le bel amour du métier, tout ainsi que l'artisan du village? Plus que tout autre métier, celui·ci est un ministère, à tel point que les clercs jadis étaient tous des consacrés? Le fils d'un sabo· tier a pu chanter les instruments qu'il avait vus dans l'échoppe paternelle, et nous autres, on

nous interdirait de dire notre émotion devant les instruments plus subtils et les tâches plus monotones de la pensée? Cela ne se peut, ni ne se doit. »

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Jean GUITTON «Nouvel Art de Penser»

presse ehrétienne

temps La presse enfantine prend aujourd'hui une ampleur toujours plus grande: 180 titres dif­

férents, dont une dizaine à peine sont des illustrés catholiques, sollicitent les jeunes lecteurs de langue française; 28 millions d'exemplaires sont vendus chaque mois, alors que pour le même temps et pour un public d'adultes cinq fois plus nombreux, paraissent 18 millions d'exem­

plaires de publications hebdomadaires.

Devant ce fait, on peut relever deux attitudes extrêmes: celle de la maman qui achète

pour son enfant un illustré quelconque, afin de le maintenir bien sage à la maison ou durant le voyage, et celle de l'éducateur réservé qui rejette tous ces illustrés, chrétiens ou non, comme plus ou moins nocifs. D'une part, nous avons donc des parents et des éducateurs qui pratique­

ment méconnaissent l'importance de la presse enfantine ou démissionnent devant leur respon­sabilité à cet égard et d'autre part, des personnes conscientes de l'influence que peut avoir un illustré sur les enfants ou les jeunes, mais dont les principes nous paraissent quelque peu dé­

passés ou du moins inapplicables hic et nunc.

Quelles sont donc les exigences d'une presse enfantine authentiquement chrétienne et adaptée à notre temps? Pour être en mesure de donner une réponse valable à cette question, il nous paraît indispensable d'examiner d'abord la situation réelle dans laquelle évoluent les enfants d'aujourd'hui et de réfléchir à certaines données de leur psychologie propre.

LE MILIEU CONCRET OU EVOLUENT NOS ENFANtS

Les enfants de 1963 se trouvent devant une situation bien différente de celle que nous

connaissions, il y a 20 ou 30 ans . Jadis, avant l'Ecole de recrues, nous ne quittions guère le village ou le canton et notre désir de connaître le vaste monde restait bien modeste. Aujour­d'hui, les enfants franchissent très tôt les limites du canton et du pays. Aussi, rien d'étonnant si leur soif de connaître le monde se manifeste de bonne heure.

D'autre part, même sans sortir de leurs villages, nos enfants sont très vite mis en contact

avec toutes sortes de gens venant travailler chez nous ou passer leurs vacances dans nos vallées; de ce fait ils voient d'autres manières d'agir et de se vêtir, ils entendent d'autres langages,: ,ils connaissent d'autres expressions de pensée que celles de leurs parents. Est-il besoin d'ajouter que ce brassage de populations et de mentalités s'intensifie de jour en jour par le cinéma, la

radio, la T.V. et surtout, pour ce qui concerne les enfants, par les nombreux illustrés qui pénè­trent régulièrement dans nos hameaux les plus reculés.

Dès lors, que de problèmes nouveaux posés à la conscience de nos enfants et de nos jeunes! Mais qui va satisfaire leur besoin d'être initiés à la connaissance de ce monde qui

s'ouvre devant eux? Qui les aidera efficacement à découvrir un idéal vraiment humain et chré­lien dans un monde où le culte du corps, de la force, du mensonge, de l'argent prend des pro­

portions inouïes, dans un monde qui ne respecte plus les traditions ancestrales, considérées hier

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Page 5: L'Ecole valaisanne, mars 1963

encore comme «sacr ées» ? Combien de parents aujourd 'hui p euvent répondre d'un e ma " 11lere

adéquate à toutes l es ques tions que se posent leurs enfants ? Combien d'entre eux

réellement préoccupés de l e faire ? Nous p ensons qu 'un e presse enfantine chrétienne doi t aider l es parents et les éducateurs à r emplir cet urgent devoir.

©U1HE~g~Œ~ !Y>©~fNl!ElES ~SWer~©tL©GHl~lHE~ eA~ACYE~~S'nQ~IE~ 1i1l~ ~ 0$ IEfM~~&,.j'jf$

peut et

Par ailleurs, pom' comprendre les enfants d 'au jourd'hui e t r épondre équitablement' leurs désirs profonds, il Ile s lffi t pas de nous rappel er ce que nous étions à leur âge et quelle

a

étaient nos préoccupations d'alors . Car précisément, le milieu dans lequel ils vivent, tou t dif.

féren t de celui qui nous a marqué" jadis, a bouleversé passah lement leur psychologie . Il serait donc inutile, pOUl' ne 11as dire ridi cule, de vouloir appliquer scrup uleusement cer taines mesures

p éd agogiques traditionn elles, sans teni r compte de ce que J'observation quotidi enn e et objec. tive nous apprend de cette psych ologie bien spéciale des enfa nts de 1963 .

1. GRAND POUVOIR D'ACQUFTi'ION PAR L 'IMAGE

Relevons d'abord ce fai t que l es enfants de 6 il 9 ans jouissent d 'lm p ouvoir d 'acquisition

remarquable. Ils emmagasillei t et assimilent un e somm e d e connaissances considérables et

apprennen t égalemen t les attitud es et les mécanismes sociaux q u i vont peser sur tout leu r déve. loppement u ltérieur.

Or à cette périod e, l es images constituent le lan gage le p lus accessible au x e:lfants; c'est connue leur espéranto . Des éducateu rs éminents ont bien compris l'im portance du dessin et de

la couleur dans la vie de ces p e tits. C'est p ou rquoi ils on t com posé d es livres scolaires de géo,

graphie, d 'histoire, de scien ces et même de lnllgue matern elle q ui r essemblent à de véritahles albums, où le texte n'a qu't ne p lace bien r édu ite par t'«PPO l' t à l'image.

Il faudra donc bien ad:nettl:e que le s tyle écrit n 'est pas le seul moyen d 'exp ression il la

disposition d'un bon journal. A l'époque de l'at:dio·visuel, il es t normal q ne do cuments, photos

et dessins soient u tilisés de plus en plus par les o rganes d 'infor m ation. Ce n'es t d onc pas le

principe de l ' image qu'il fau t condamner , c'es t son utilisation abusive et la grossièr eté de sa réalisation.

2. BESOIN D'UNE INFORMATION E QUI LI BREE

U n deuxième tra it caractéristiq ue d es enfants en âge scolaire, c'est leur désir de grandir.

Ils n 'aiment pas êt re traités de «petits », Ils veulent con naître le monde des adultes, découvrir

l eurs «mys tères ». C'es t l 'âge de la curiosité enfantine : ils feuillettent l es magazines d es adultes,

épient l eurs ges tes sans tou jours l es com prendre immédiatement. Ils ont donc besoin qu'on l eur in terprète ce mo nde d es «grands », dan s un langage qui soit à leur portée.

Or il faut bien le constater : l es enfants ne r eçoivent presque rien du cinéma, de la radio,

de la T .V. Quant aux journaux d 'ad ultes q u 'ils lisent parfois à la dérobée, ils ne leur apportent

bien souvent qu'une image fausse de l 'univers, l'image d 'un monde angoissant où il n 'est ques·

tion que de guerre, de fléan~, de ravages, d'accidents, de crimes, de monstruosités diverses.

L'enfant, en effet, n 'a pas en core le sen s du r elatif. En lisant par exemple dans un journal

d 'adultes le r écit d 'un accident d 'auto avec la photo des victimes, il en gardera une profonde

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l'einte, car' il n'est pas en mesure de penser que le même jour, dans la même région, des trJ\P , . l' . . bl 'd '11 ' d b Il .)) ' l'S d autos CHCU aIent palsI ement, assurant a es nu Iers e personnes une e e et nJl Je

use promenade. 'ol,e 1 On comprend alors, combien ces lectures prématurées des journaux d'adultes peuvent

. à la santé psychique des jeunes lecteurs et combien il est nécessaire, que des publications 1I1Ure d tées à leur âge, l eur procurent une information plus tranquillisante, mais aussi exacte que

8 RPible du monde dans lequel ils vivent. poss

3. BESOIN DE COMPREHENSION

L'enfant a égalernent un grand besoin d'ê tre compris tel qu'il est, avec ses problèmes et

,eS désirs les plus intimes. Il a besoin de rencontrer quelqu'un qui puisse recevoir ses confi­

dences. Comhien de filles et de garçons en sont réduits à confier leurs secrets à une poupée ou

. un ours en peluche! Le «Journal d'Anne-Marie» nous montre une adolescente de 13-14 ans a . s'entretient encore de ses problèmes personnels avec ce qu'elle appelle son petit «Kiki », qUI d ' 1 '1' 'Tr'l . . d 1 à qui elle ec are: «1 n y a que tOI, mon .1'\..1 Cl, qUI me compren s . »

C'est un fait que l'illustré joue souvent chez l'enfant ce rôle de confident. Certes, ce n'est

as avec du papier anonyme que l'enfant va communier, mais avec q uelqu'un: son journal est

Personnifié par les héros qui, régulièrement, viennent lui rendre visite. Pour lui, ils deviennent

~es amis qu'il admire, d'autres lui·même qui réalisent ce qu'il voudrait faire, et il cherche à les imiter. On voit dès lors que le choix d'un tel confident ne saurait être laissé au liasard.

4. SATURATION RELIGIEUSE

Mentionnons encore ce fait que 110S adolescents de 13-15 ans éprouvent un certain senti·

ment de saturation, voire un certain dégoût pOUi' tout ce qui concerne les choses religieu ses.

Ils ne liront pas volontiers les revues aux allures trop «pieuses» ou trop moralisatrices. Mais

ils s'enthousiasmeront pour celles qui leur présentent des récits dynamiques, de grandes figures,

de la puissance et du prestige, des héros, des champions qui pourront devenir des modèles.

C'est ce qui explique le succès d es magazines comme T INTIN, TAROU, FRIMOUSSE,

mREILLE, SALUT LES COPAINS, AGE TENDRE, TETE DE BOIS ... mais aussi comme

TREMPLIN, FRIPOUNT, COEURS VAILLANTS, AMES VAILLANTES, RECORD, BERNA­

DETTE, RALLYE-JEUNESSE ... Les enfants et les jeunes ne verront guère de différence entre

les héros de la première série et ceux de la deuxième. C'est à nous éducateurs de découvrir

le souffle chrétien qui animent les héros de nos illustrés catholiques et de les proposer à nos

jeunes comme leurs vrais modèles.

~XIGENCES D'UN JOaJl~NAL EDUCATiF C~IRE11EN Le journal chrétien que nous voulons mettre entre les mains de nos enfants devra donc

concilier les goûts de ces derniers et les exigences d'une éducation humaine et chrétienne à

la mesure de notre temps. En d'autres termes, un tel joul'I1al devra répondre à un triple but:

1. plaire aux jeunes lecteurs auxquels il s'adresse;

2. contribuer à l'épanouissement harmonieux de leur personnalité;

3. apporter un complément original à leur formation chrétienne.

1. UN JOURNAL ATTRAYANT ET DISTRAYANT

Le journal pour enfant devra d'abord être attrayant et distrayant, c'est-à-dire être une

source de joie et de détente. Le jeune lecteur doit éprouver du plaisir à le parcourir durant

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Page 6: L'Ecole valaisanne, mars 1963

ses moments de loisirs. Mais à quelles conditions un journal procurera-t-il une saine et agréahl distraction à l'enfant? S'il répond à ce que ce dernier attend de lui. e

a) Or l'enfant s'intéresse d'abord aux images et aux couleurs. Il a besoin de voir Po comprendre, pour penser. Le texte seul l'accroche difficilement: au contraire les images l~

1 d , 1 d" QI suffisent bien souvent pour saisir d'un seul coup tout e erou ement une scene, pOUl' Co naître globalement des personnages, bref pour mettre son imagination et sa sensibilité en éb~: lition.

Le journal devra donc utiliser cette technique moderne; c'est une richesse que des édu. cateurs du XXème siècle ne sauraient méconnaître. Mais il faudra que ces images soient de qualité, qu'elles ne déforment pas le goût du beau, qu'elles ne déséquilibrent pas l'imagination et ne faussent pas la sensibilité en l'excitant outre mesure.

b) L'enfant s'intéresse en outre aux histoires elles-mêmes qui le transportent dans Un autre monde. Le déroulement des péripéties constitue pour lui une détente, un certain dépayselllent qui le repose de la vie quotidienne trop monotone. Voilà pourquoi les récits en bandes qui lellt offrent des western, des aventures fictives ou historiques, des scènes humoristiques répondent si bien à l'attente spontanée du jeune lecteur.

Comme le disait Dino Buzatti dans l'Observatore Romano, ce serait une erreur de Con. damner en bloc toutes ces histoires en bandes, de les traiter d'idiotes ou d'immorales. «Si ac. tuellement, écrivait-il en 1952, les goûts favorisent le genre de bandes, aucune campagne inspi. rée par des moralistes ne réussira à les interdire. Ces critiques rappellent les réprobations qui accompagnèrent les premiers pas du cinéma qui semblait aux gens bien pensants, être le syno. nyme de stupidité et de corruption. »

Ce que nous sommes ,en droit d'attendre de ces histoires filmées, c'est qu'elles soient techniquement bonnes et moralement irréprochables, qu'elles ne deviennent pas une source de pensée stéréotypée et qu'elles ne déforment pas démesurément la réalité.

c) L'enfant recherche aussi volontiers les héros capables de susciter son admiration. TI

se passionne d'autant plus pour eux qu'ils sont lancés dans des aventures plus extraordinaires. Il les aime tellement qu'il va jusqu'à leur écrire entre deux épisodes pour les mettre en garde

contre les dangers qui les menacent.

Lorsque ces héros sont pourvus de véritables qualités humaines et chrétiennes, comme ceux que nous trouvons dans les pages de «COEURS VAILLANTS» ou d'« AMES VAIL LANTES» par exemple, le jeune lecteur est sur la bonne voie. Mais qu'adviendra-t-il, si cea champions ou ces vedettes ne sont que des gars ou des filles sans foi et sans morale, voire même des bandits sans scrupules?

Certes, un journal d'enfant se doit d'intéresser ses lecteurs, mais s'il est chrétien, il ne saurait le faire à n'importe quel prix. Il ne saurait utiliser l'humour à la MICKEY, où le papa est toujours dupé par le petit canard, ni les amusantes fantaisies d'un FOXIE où triomphe le système D, ni l'engouement général pour certaines vedettes tristement célèbres, sans h'ahir S8

mission de sauvegarder les vraies valeurs humaines et chrétiennes.

2. UN JOURNAL EDUCATIF

En plus d'une saine distraction, l'illustré devra être pour l'enfant un moyen d'information

et un élément de formation. a) Un moyen d'information. Un illustré qui veut être éducatif, fera éclater le monde

étroit de l'enfant et donnera une dimension plus vaste à sa pensée. L'enfant entend parler autour

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lui de la vie, de travail, d'événements à l'échelle nationale et mondiale. Son journal devra de l'informer et le documenter d 'une façon aussi exacte que possihle. donC

Comment le fera-t-il? Par les reportages, les actualités et les ruhriques diverses sur la hilatélie, la musique, les chansons, les sciences ... qui lui apporteront des connaissances d'ordre

P ulturel et documentaire, qui le tiendront au courant des réalisations techniques et les décou­Certes scientifiques, qui lui feront connaître les travaux, les activités des hommes et découvrir ;es richesses des différentes civilisations.

A cet égard, les journaux des éditions Fleurus et de la Bonne Presse sont particulièrement

narquables, tandis que ceux des Editions Artima nous paraissent bien pauvres. rel Grâce à cette information, l'enfant pourra petit à petit trouver sa place dans le monde

adulte qui de prime abord l'effraie un peu, mais qu'il aspire de toutes ses forces à connaître et

il Caire sien.

b) Un élément de formation humai/le. A travers les faits d'actualité bien présentés, le journal sera déjà amené à faire participer l'enfant à la vie du monde et à lui faire découvrir certaines valeurs et certains problèmes de la vie réelle.

En outre, par des exemples authentiques, par des héros entraînants, situés dans le temps, ayant une famille, un métier, sujets à la peur et à la souffrance, capahles d'essuyer des échecs mais également de remportel' des succès grâce à ses qualités humaines et surnaturelles, l'illustré éducatif peut aider efficacement son lecteur à se forger un idéal élevé mais non chimérique comme celui que suggèrent les héros de TAROU ou de FRIMOUSSE.

D'autre part, par des contes bien choisis, le journal éducatif développera l'imagination et le sens poétique de l'enfant et par les romans, il lui donnera le goût de la lecture. Les cri­tiques de livres, de films et de disques contribueront à façonner son goût et son jugement, en lui donnant des éléments de comparaison.

Enfin, par les jeux, les travaux manuels et les différentes collahorations qu'il suscite, l'illustré engendrera et développera une saine émulation entœ ses lecteurs, leur offrira des possibilités d'aotion et créera entre eux par-delà les frontières, des liens de solidarité et de fraternité.

3. UN JOURNAL CHRETIEN

Un journal chrétien, comme tout journal pour enfant, doit se préoccuper d'être attrayant et éducatif. Mais s'il veut être complet, apporter à l'enfant chrétien une véritahle formation humaine, il lui faudra aller plus loin. Il devra ouvTir des perspectives spirituelles et contribuer d'une manière originale à la formation religieuse de ses lecteurs.

a) Les exigences d'un journal chrétien.

Mais comment se fera cette formation religieuse dans le journal d'enfants? Bien des édu­cateurs ne se rendent pas exactement compte des possibilités et des exigences d'un illustré à cet égard; ils ont souvent tendance à juger la valeur chrétienne d'un illustré au nombre de pages exclusivement religieuses ou à la présence de certains éléments extérieurs qui les tran­quilisent à peu de frais.

Ainsi d'aucuns penseront que des journaux comme TINTIN, SPIROU, LINE, LISETTE sont des journaux chrétiens, parce qu'à l'occasion des fêtes de Noël ou de Pâques, ils mettent l'accent sur le «religieux », ou parce que de temps en temps ils publient une histoire empruntée à la Bible, aux Croisades ou à la Légende dorée ou donnent des reportages sur des sujets chré-

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Page 7: L'Ecole valaisanne, mars 1963

tiens. Belle illusion, car tout cela n'est qu'épisodique, et ne montre qu'un christianisme . . l 'd 1 . C . 1 ].. l' . athn. CIe et coupe e a VIe. es Journaux, certes, respectent es granc s prInCIpeS C lrehens, ll1ais'

n'en sont pas profondément imprégnés. Un journal catholique a des exigences bien plus gr JI

des: il doit apporter à l'enfant le moyen d'être chrétien intégralement. an·

D'autres éducateurs trouveront au contraire que certaines revues catholiques de ln as ~ comme COEURS VAILLANTS, RALLYE-JEUNESSE, laissent un peu trop en veilleuse le Ille

sage chrétien et n'accordent pas assez de place aux articles de formation spirituelle. '

Il y a là peut·être un malentendu. De même qu'un illustré éducatif ne doit pas être manuel scolaire, ainsi un illustré chrétien ne doit pas être davantage, systématiquement Un

organe catéchétique. Devant atteindre le plus grand nombre de lecteurs possible, il ne sau::;

adopter une présentation religieuse qui les rebuterait. Les éducateurs avisés orienteront leu~ élites vers des publications religieuses plus poussées telles que LE CHOEUR, CLAIR REGARn'

CHRISTIANE, CLARTE, LA SEMAINE, mais ils se garderont bien de rejeter trop vite l ' ~ premières qui très souvent répondront mieux aux besoins réels de leurs jeunes.

b) Le message religieux dans le cadre d'un illustré chrétien.

Concrètement, comment se traduira le message religieux dans un journal d'enfant?

D'abord par l'esprit qui doit animer tout le journal. L'enfant qui le lit d'un bout à l'autre,;.

est beaucoup plus sensible qu'un adulte. Littéralement, il s'imprègne de l'esprit diffus dan

son journal. Celui-ci, au point de vue religieux, ne comporte pas seulement des temps forts: biographies, billets religieux, pages missionnaires, mais une infinité de «clins d'œil », de té. flexions jetées en passant. Un journal doit être jugé selon l'orientation générale de tous le­articles.

Le deuxième moyen dont dispose l'illustré pour modeler les réactions des enfants dans un sens chrétien, ce sont les témoignages qu'il apporte, les exemples de héros, de missiOImaires, de saints qu'il propose dans un style qui leur est pl'einement acc·essible.

A travers ces exemples vivants et entraînants, l'enfant apprendra non seulement certains

réflexes chrétiens tels que le pardon des injures, le sens des autres, le recours à la prière, mais

également certaines dispositions plus profondes de Foi, d'Espérance et de Charité, qui peu à peu animeront toute sa vie.

Il y a encore beaucoup de travail pour arriver à présenter à l'enfant des héros chrétiens valables, porteurs d'un message assimilable et déban-a1ssé de la gangue d'une certaine hagio.

graphie trop artificielle. Reconnaissons cependant le grand effort fourni ces dernières années par nos grands illustrés catholiques.

En outre, par ses articles plus marqués dans le sens chrétien, le journal catholique aidera l'enfant à participer à la vie liturgique, à pénétrer dans le sens d'une fête ou d'un symbole, à découvrir l'Eglise vivante et universelle. Les billets et éditos religieux seront également un

moyen d'engager le jeune lecteur à vivre l'Evangile dans les petites choses, dans ses actions

journalières et apparemment sans grande importance: une colère dont on s'est débarrassé, une

gentillesse ... Telle est la vie de Foi. Ce n'est pas grand-chose. On n'est pas des héros. On est fait pour être des héros dans les petites choses.

Un journal chrétien s'efforcera enfin de donner une formation religieuse par le biais des actualités. De plus en plus l'enfant est sensibilisé au monde qui l'entoure. Son journal sera

donc pour lui le miroir à travers lequel il regarde le monde. Il lui apprendra à comprendre le monde complexe dans une optique chrétienne.

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CONe SION Les exigences d 'un illustré éducatif et ch ré tien pOOl' les en fants de notre temps sont

cl Les éd iteur s d e ces J' ournaux en sont bien conscients e t s'efforcent d'être tou jours plus uraU es. ~ 1 hauteur d e leur b elle tâche. a a A nous édu cateurs chrétiens, il apparti ent égalem ent de prendre mieux conscience de n os

ahilités à l'éo-ard de ce tte p r esse enfantine . Ne sousestim ons pas trop facilement l'impor -responsc

t'> f' . d des illustrés que feuillettent distraitem ent nos enfants. I n ormons-nous seneusement e

tance . d 1 l' F' . d .' leur valeur humaine, morale et religieuse en prenant la p em e e es Ir~. alsons ~al,r~ es p l e-. ' uJ'oul'd 'hui bi en périmés à l'encontre de la p resse enfantine catholIque, conSIder ee en core Juges a '.. . . l'

·tains comme une presse danger eu se et pal' d autres comme u ne p4 esse t l Op mota Isante par cel d ,. et ennuyeuse. Mais comprenons son objectif, la valeur de son m essage. et e son tem~Ign~ge,

ses effor ts de renouvellemen t et dans cette perspective soutenons effIcacement sa dIffUSIOn.

F. PRALON G sm.

Bibliographie utilisée pour cet article: Que faire pour la presse enfantine, cahier ronéotyp é. U .O.C.F., Fle~ll'us; . , Presse et actualité, No spécial su r l e «journal d 'enfants et l e tr avaIl scolaIre », de decem­

bre 1961, Bonne Presse; La Page des parents, No spécial sur la «Presse enfantine », avril 1962 ; Tout sur la presse enfantine, de Mme Guérin, 1958, Bonne Presse, P aris.

R ésumant de nombreux travaux, Debesse a noté l'âge moyen où des aptitudes spécifiques apparaissent avec assez de netteté pour permettre un pronostic prudent quant à leur durée. C'était vers 10 ans pour la musique, 11 ans pour les travaux manuels et mécaniques, 12 ans pour le dessin. Au cours de l'adolescence se fi xent les apti-tudes sélectiv es pour les d iverses activités proprement intellectuelles. L'essor de l'esprit mathématique se si,tuerait autour de 14 ans,. celui

des dons littéraires et les véritables dispositions pour les sciences physiques et naturelles ne se cristal lisant que vers 16 à 17 ans. On ne prendra pas ces chi.ffres avec trop de rigueur, mais on en concluera à la contre-indication d'une orientation prématurée da.ns une ligne scolaire ou

professionnelle définitive. (L'orientation religieuse des adolescents, L éon Barbey )

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Page 8: L'Ecole valaisanne, mars 1963

EN MARGE DE L'EXPOSITION ORGANISEE EN VALAIS PAR LA SOCIETE SUISSE

DES MAITRES DE DESSIN:

stAr dessih L'un ou l'autre de nos lecteurs se souviendra probablement du temps où le

programme de la première année d'école primaire ordonnait l'étude du cercle en vue de son application au dessin d'objets, ou de celui plus récent où l'on de. mandait au maître de préparer au tableau un grand dessin, un vase ou un broc p. ex., que les élèves devaient l'ecopier aussi précisément que possible - mais en valeurs renversées, en négatif! Certains maîtres pressés ou moins habiles se pro. curaient des modèles imprimés sur carton où l'on pouvait suivre quelques étapes de la mise en place avant de s'astreindre au jeu subtil des hâchures. Après l'in. termède du « cahier à points» vinrent les premiers essais de se rapPl'ocher des modes d'expression enfantins, et le maître préparait des modèles selon un schéma que l'on voulait enfantin et qui trop souvent n'était qu'infantile.

Les méthodes actuelles ne sont pas encore parfaites: elles ont au moins pero mis de mettre en évidence quelques règles qui paraissent fondamentales:

La méthode doit être appropriée à l'âge de l'élève;

Le choix du sujet et la manière de le présenter aux élèves sont de première importance;

Il est nécessaire d'enseigner la technique de chacun des moyens d'expres. sion proposés aux élèves.

On s'est également souvenu que van Gogh et Hodler existent à côté de Raphaël et DUrer. C'est dire que nous voulons encourager par notre enseigne. ment la diversité d'expression, parce qu'elle est le reflet de la personnalité de nos élèves.

Tout cela se traduit en pratique par trois sortes de travaux qui - comme tout ce qui est vivant - empiètent l'une sur l'autre.

1. - Nous travaillons d'imagination, c'est-à-dire que nous créons, que nous inventons. Notre imagination, notre faculté d'imagination sont la source de notre création. Nous inventons quelque chose qui n'existait pas encore. Cette méthode est utilisée dès le jardin d'enfants jusque dans les académies de Beaux-Arts.

2. - Nous travaillons de mémoire. Plus exactement, nous recréons ce que nous avons vu, mais quand notre mémoire défaille, c'est notre imagination qui vient lui suppléer. La faculté de représentation est la condition d'une expression intense, et cette faculté de représentation s'acquiert par la contemplation du modèle, son observation et son analyse coHectives, La discussion rend l'observa· tion plus vivante: mieux nous regardons, plus riche sera le souvenir que nous pourrons exprimer. Cette méthode est appHcable dès la première année de scolarité obligatoire jusqu'à la fin de ceBe-ci et au-delà, à condition que l'on adapt~ le~ exigences au développement des élèves.

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Vn chat à l 'affût des oi­seaux - Gal:çon de 12 ans, Allemagne, ecole moyenne _ Format A 4 - Le jeu des noirs et des blancs est particulièrel~1en t in t en s e dans cette Imogravure.

Cathédrale gothique - Fille de 12 ans, Suisse, collège - Format A 3 -Cette gouache est un exemple de tra­vail où se comblent mémoire et in­vention. Ciel d'outremer rompu. Consh'uction élancée. Grande impor­tance de la sculpture gris-rose bien modelée par une lumière de droite.

Cathédrale gothique - Fille de 12 ans, Suisse, collège - Format A 3 - Ici, au­cune suggestion de personnages ou d'au­tres sculptures . Le jeu des arcs se des­sine en rouges, verts et bruns variés sur un fond de pierre jaune or et citron. Ce.tte gamme «fauve» est encore accen­tuée par le ciel blanc. - La comparaison de ce cliché avec le précédent montre bien comment, dans une classe, rexpres­sion peut rester personneHe.

13

Page 9: L'Ecole valaisanne, mars 1963

3. - Nous travaillons d'après nature. Il s'agit de choisir dans l'objet ou l groupe d'objets que l'on a sous les yeux ses éléments qui peuvent être traduite en image, puis de les ajuster les uns aux autres. Cette méthode est prématuré: avant 13 ou 14 ans.

Quelle que soit la méthode utilisée, le choix du sujet et la technique repré. sentent deux problèmes importants de notre enseignement.

1. - Le sujet. Il ne suffit pas de proposer aux élèves un sujet quelconque et de leur ordonner de dessiner. Le sujet doit être comme une clé qui OUvre une porte sur l'univers enfantin, qui donne accès au domaine des expériences de l'enfant. Car celui-ci ne dessine pas seulement pour dessiner: il dessine d'abord pour se raconter, il dessine ensuite parce que cela lui permet de maîtriser la réalité.

Mais pour que le sujet proposé soit cette clé, il faut que la manière dont nous le présentons à l'enfant mette en mouvement son pouvoir de' représentation. Plus notre récit sera vivant, plus notre façon de diriger l'observation sera sug. gestive, plus nous pourrons enthousiasmer nos éièves pour le sujet, et plus leurs travaux seront expressifs, solides et somptueux.

2. - Les moyens techniques. Que se passe-t-il quand l'enfant ignore com. ment utiliser les instruments dont il dis'pose, ou de manière plus générale lesquels conviennent le mieux? - A l'exception de quelques élèves spécialement dOUés (ou naïfs), il ne réussira pas de lui-m.ême à trouver le langage qui conviendrait pour exprimer de Imanière intense ce qu'il voudrait représenter. Son in'spiration se paralyse, il se décourage et abandonne.

C'est pourquoi nous devons initier nos élèves aux diverses techniques, c'est pourquoi nous devons leur montrer les propriétés de chacune d'elles, 'les possi. bilités qu'elle offre et les systèmes d'expression qu'eUe implique: nous devons enseigner comment tirer parti de chaque matériau, comment utiliser chaque instrument. Car il est de notre devoir d'ouvrir à chaque enfant la voie qui lui permettra de s'exprimer de manière personnelle et assurée, puis d'aplanir cette voie.

Travaux non-figuratifs. - . Que l'enfant de 7 ans reproduise de mémoire quelque détail qui l'a frappé dans la nature et que, semblablement au caricatu· riste il en exagère les éléments qui lui paraissent essentiels, ou que l'adolescent de 18 ans dessine d'après un modèle qu'il a sous les yeux, une chose est certaine: la nature est une source inépuisable pour la création plastique. D'une part, elle invite à créer, elle est un point de départ. Et d'autre part, elle est l'étalon de cette création.

Mais l'art contemporain n'a pas laissé d'influencer l'enseignement des arts plastiques à l'école. Et il faut reconnaître qu'il offre de nouvelles possibilités qui sont autant d'incitations à d'intéressantes créations p[astiques. Faut-il pré. ciser qu'il n'y a pas là de snobisme qui nous pousse à faire du moderne pOUl' paraître moderne ! Seule une sérieuse et intelligente interrogation de ces nou· veaux moyens peut nous montrer le parti didactique qu'on peut tirer. Le pre­mier et le plus grand avantage du dessin et de la peinture non-figuratifs est que l'élève peut s'absorber dans l'étude des lois de la création artistique sans aucune arrière-pensée inspirée par le sujet.

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Attelage de bœufs - Garçon de 14 ans, Berlin, école moyen­ne - Disposant de leur canif, d'une scie, de branches et de raphia, devaient construire un attelage conforme aux nécessi­tés fonctionnelles, et beau tout à la fois. La recherche d'ajus­tages précis est restée subor­donnée à la valeur expressive de la construction.

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1: 1

Page 10: L'Ecole valaisanne, mars 1963

Les travaux manuels. - Il est fort difficile de trouver lille limite entre 1 exercices d'expression plastique pure et les travaux manuels. Par travail manu ~8 nous entendons tout travail dans lequel les problèmes techniques l'emporte

e,

l l . Il' . III ,. d' . llt sur ceux eue eSSln. s agIt e p us souvent ce travaux a troIS ImenslOns. Plu encore que dans le dessin, il faut, pour les exécuter, prendre conscience d s exigences du matériau, se soumettre à certains phénomènes physiques (lois dS

l'équilibre, par exemple) ou techniques (sens des veines du bois), et le problèllle des formes sous leur aspect purement esthétique passe ici quelque peu au secon~ plan.

Nous demandons à l'enfant de concevoir son projet, puis de le critiquer et de l'amender (ce qui, au déhut surtout, n'intervient qu'après d'infructueux essais) pour enfin le réaliser.

Ces trois moments du travail, conception, critique, réalisation, montrent clairement l'importance de sa valeur éducative (qui peut être encore amplifiée lorsque ce travail se prête à être effectué par un groupe plutôt que par lm indi. vidu), et ils expliquent que l'on ne recherche plus comme naguère à développer uniquement l'habileté manueHe (l'école n'est pas un centre d'apprentissage' où seul compte le but utilitaire, la précision technique), ou, autre extrême, à seule. ment aiguiser la recherche esthétique (comment admettre la construction d'une voiture aux lignes admirahles, par exemple, mais incapab~e de rouler?).

Nous affirrm.ons que l'aspect technique comme l'aspect esthétique du travail manuel doivent participer chez l'enfant à la culture de ses forces intuitives créatrices, comme de ses pouvoirs rationnels. '

Tel que nous avons tenté de le définir ici, l'enseignement du dessin nous semble le seul digne des richesses cachées dans nos éfèves, le seul digne de l'idéal de nos écoles.

Charles-Edouard Hausammann

Les clichés illustrant ce texte sont ûrés de «Le Dessin », bulletin bimestriel de la Société suisse des maîtres de dessin. Celle-ci cherche à réunir tous les éducateurs, instituteurs aussi bien que maîtres spécialisés, chargés d'un enseignement du dessin. - M. Hausanunann, Perd. temps 5, Nyon, répondra volontiers à toute demande de renseigne11'tents.

LES BONS ELEVES

Votre père achète huit bouteilles de vin à Fr. 2.80 la bouteille. Cela fait combien?

- Euh ! ... deux jours, monsieur le régent!

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André! Tu dois partager 5 pommes entre 7 camarades: comment fais-tu? De la purée, monsieur !

Le curé, à Pierre-André, 8 ans: Voyons mon petit: pourquoi le Bon Dieu a-t-il voulu que son Fils naisse dans une étable? C'est parce que s'il était né dans une chambre, Il aurait pas pu mettre l'âne et le bœuf...

Les cages - Garçon de 14 ans, Allemagne, école moyenne -Plume et encre de Chine - Format A 3 - Dans les plus humbles objets quotidiens l'on trouve matière à création artistique. Cette composition imaginée montre une heureuse diversité dans le groupage des lignes pour suggérer des sur­faces.

Architecture imaginaire - Garçon de 17 ans, Finlande, Ecole normale - Allumettes - L'invention qui a présidé à la combinaison de ces éléments tous semblables conduit à une construction qui répond exactement à toutes les exigences d'une juste pensée technique connne à toutes les exigences de la sensibilité artistique.

Page 11: L'Ecole valaisanne, mars 1963

1;' ~ere;ees senstJrÎets ptJ"r OUlE - TIMBRE

A Les enfants écoutent le son du grelot et de la clochette; ils tournent le d aux instruments. Au coup de grelot, ils lèvent la n'lain, au, coup de clochettOS

ils baissent la tête. e, B 3 enfants cachés appellent à tour dé l'ôle les autres enfants, qui vont se pl

cel' à un endroit désigné d'avance. a· C Les enfants tournent le dos. La maîtresse laisse tomber des objets diver

Les enfants doivent reconnaître les objets. 8.

TOUCHER - FORMES

A Disposer sur une tab'le 2 objets semblab'les, crayons, gommes, épingles, pu. naises, encriers, pommes, cahiers, etc.

B Un enfant tourne le clos. La maîtresse remet un objet dans les mains de cet enf ant qui doit le reconnaître.

C Idem, mais l'enfant doit retrouver un objet semblable sur la table. D Idem, mais avec plusieurs objets. E Les enfants sont assis en rond et se passent un objet dans le dos. Au signal

donné par la maîtresse, celui des enfants qui possède l'objet doit l'etrouver sur la tab1e un objet semblable.

F Idem, mais les yeux bandés. L'é'ducation sensol'ieHe développe tous les sens de l'enfant, ses facultés d'oh. servation, son attention, son habileté, sa mémoire. On se servira d'objets usuels, d'images et de jeux éducatifs. Ces e~ercices s'adressent à des enfants de 4 à 5 ans. lis peuvent paraître

trop simples, mais doivent être exécutés d'une façon absolument exempte de toute eneur.

ETUDE DES FORMES - LE CARRE

Se procurer un mouchoir, un foulard, des boîtes carrées, et une boîte à corn. partiments dans laquelle seront rangées des formes de différentes couleurs et de différentes grandeurs.

A B C

D

E F G

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Les enfants palpent le luatériel. Les enfants l'angent chacune des formes dans les compartiments de la boîte. La maîtresse montre un carré et fait remarquer les 4 coins. Elle dit: «Voici un carré ». Dans la boîte où sont rangées toutes les surf aces, les enfants retrouvent le carré. Les enfants classent les carrés par grandeurs. La maîtresse dessine un cané, les enfants le colorient. Les enfants recherchent des carrés.

Reconnaissance visuelle du carré. La maîtresse montre des formes; lorsque les enfants reconnaissent un carré, ils lèvent la main. Colol'iage d'un carré. Découpage de ce carré. Assemblage de tous les carrés de la classe pour en faire un foulard. pour les élèves p'hlS avancés, brodage d'un tapis.

~TUDE DES COIUlUHJRS LE ROUGE

Préparer différents objets l'ouges: pomme, perle, jeton, papier, ruban, craie, sac, boîte, etc.

1. La maîtresse présente les objets en les nommant: voici une pomme, voici une craie.

2. Les objets sont ensuite dissimulés sous un linge. Les enfants doivent les reconnaître.

3. Les enfants recherchent le lien qui tmit ces objets: «Pourquoi ces objets sont-ils asse.mblés ? ». A cause de leur couleur semblable.

4. La maîtresse présente les objets et dit: «Voici une pomme rouge - Voici une craie rouge », etc.

5. La maîtresse dit à l'enfant: «Montre une pomme rouge - Montre une craie rouge », etc.

6. La maîtresse montre un objet: «Qu'est-ce? » - Une pomme rouge. 7. Les enfants recherchent des objets l'ouges, en classe, au vestiaire, etc. 8. Les enfants habillés de l'ouge viennent se placer devant le tableau noir. 9. Les enfants dessinent des fruits rouges.

10. Les enfants apportent en classe des objets rouges qu'ils déposent sur la table du « rouge », table décorant la salle de classe pendant une semaine.

Carmen Mabillard

PERMIS DE RIRE

L'hebdomadaire français «L'EXPRESS» avait publié récemment un ar­ticle pédagogique qui suscita des réactions diverses. Parmi les lettres reçues à la rédaction du journal, figure celle de NI. A. ROUEDE, proviseur (nous dirions recteur) d'un des plus modernes lycées de France. Sous le badinage du style se cache une leçon de sagesse que notre mentctlité moderne oublie trop facilement ...

Connue et pratiquée de manière empirique dès la plus haute antiquité, la postéropodie (du latin posterus, postérieur, et du grec pous, podos, pied) n'a pris que tout récemment une forme vraiment scientifique. EI[e se pratique par application rapide du tarse sur le muscle fessier du sujet.

Une fois le coup reçu par le sujet, l'impression est transmise très rapidement au cerveau, d'où elle retombe comme elle peut, mais en général très efficace-

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Page 12: L'Ecole valaisanne, mars 1963

ment. Brusquement poussé sur la voie de la Vertu, le sujet perd son agressivit . et rentre, au moins provisoirement, dans le droit chemin. Il a l'impression récol1~ fortante que quelqu'un s'occupe de lui et le guide d'une main sûre à la rencontre de son Destin.

Les séquelles sont pratiquement nulles : ni fracture, ni hélnatome, n i trau. matisme, n i r ancœur, ni complexe. Aucun retard dans la maturation affective

. du sujet. Dans certains cas, plus n ombreux qu 'on ne pense, une grande recon. n aissance, qui se manifeste pm' résurgence p'lusieurs années après.

Cependant, les coups, même bien exécu~és, ne doivent pas être distribués au h asard: les conditions d'âge sont assez strictes. La gifle banale (la vulgaris calot. ta de P line l'Ancien) peut convenir jusqu'à 13 ans ou 13 ans 1/2 ' Au-delà, elle devient rapidement offensante, tandis que le coup de pied au derrière (bien exécuté) garde touj ours une allure débonn aire.

Ainsi, comblant le vide entre 13 ans et 16 ans et demi, convenant à la pé. l'iode difficile de l'âge ingrat, la postérop odie permet de faire la soudure entre l'âge où l'on agit par la simple taloche et l'âge où l'on agit par le rayonnement &pirituel.

P ou r finir, je prop oserais volontiers l'organisation de stages destinés à mettre les psychopédagogues, psychothérapeutes, psychologues et psychanalystes au courant de cette technique, certainement n ouvelle pour eux, mais je ne me dissimule p as que cette suggestion a peu de chance d'être retenue, car je sais qu'il n e faut pas être trop en avance sur son temps.

L'institu~eur al l'aftson •••

de recommander à ses é lèves la consommat ion des

y 0 G H 0 ln RiS: lm véritable délice!

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1/. No 7, mars 1963

LEÇON DE CHOSE

La marche à suivre et les détails que nous donnons ci-après ne sont qu'une

simple indication, non une étude exhaustive.

1. Histoire de la pomme de tel'l'e (occas. géographie); 2. Valeur de ia pomme de terre;

3. Autres êléments pour une étude plus approfondie; 4. Bibliographie; 5. Etude de texte;

6. Dessin: impression à la pomme de terre (semis et frises); 7. Chant; 8. Arithmétique.

1. - HISTOIRE

Lorsque la modeste pomme de terre apparaît sur votre table, en l'obe des champs, songez-vous à son histoire qui fut mouvementée et parfois divertissante?

Anons par la pensée en Amérique du Sud, de l'autre côté des Andes. C'est là que nous, Européens, l'avons découverte il y a quatre cents ans. Elle nourris­sait déjà depuis des temps inconnus les Quichoas et les Araucans des hauts pla­teaux de Quito, de Cochabama et des î[es Chiloé (Equateur, Pérou, Bolivie, Chili).

Des has-reliefs de temples Incas, datant de l'an 200, l'eprésentent des indi­gènes avec des plantes de pÜ'mme de terre. Des potel'ies précolombiennes plus anciennes encore, cruches et alcarazas, ont la forme parfaite des « Papas» culti­vées alors par ces populations disparues.

En effet, les Indiens ne se contentaient pas de récoltel' la «Batatas» sau­vage mais l'avaient cultivée et améliorée. ns la conservaient même par séchage,

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Page 13: L'Ecole valaisanne, mars 1963

E.V. No 7, mars 1963

SOUS le nom de «Chuno ». Au début du 16e siècle, les conquérants espagnols (J'oûtent à ce légume absolument nouveau pour eux et, bientôt après, vers 1565 rapportent en Espagne.

Ces l'acines étranges, bulheuses et tourmentées, qu'on dit comestibles, sont accueillies à Cadix et à Machid avec la plus vive curiosité. Peu après cependant, on les trouve cultivées dans les provinces de Galice, Huelva ... mais comme plantes d'ornement d'une espèce rare. En 1580, Philippe II en offre au pape Grégoire XIII comme présent royal.

Voilà donc notre pomme de terre en Italie, où elle se répand dans les cam­pagnes: c'est le « Tartufolo » qui sert d'aliment ÇlUX porcs et, bien vite, aux pay­sans. A la même époque, eHe passe les Alpes et s'installe ici et là, dans les can­tons primitifs autour des chalets des gardes suisses du Vatican, retour de Rome.

Puis elle embarque de nouveau sur les caravelles et retourne en Amérique, mais plus au nord: Mexique, Caroline, Virginie.

Dans les mêmes temps encore elle serait apparue en Irlande, apportée dit­on par le négrier John Hawkins, qui l'avait trouvée en Amérique et devait s'en servir comme aliment pour ses Noirs, son équipage et lui-même. Francis Drake, Cavendish et Walter Raleigh l'introduisent en Angleterre et, en 1590, l a reine Elisabeth 1 décore de sa main les chevaliers Raleigh et Leicester d'une fleur de pomme de terre; le savant anglais F. Bacon honore aussi la plante - non sa fleur, mais sa racine - qu'il juge hygiénique et fortifiante.

Le naturaliste Gérard en ~nvoie de France à son collègue Clusius. des Pays­Bas et c'est ainsi que, vers 1590 également, la pomme de terre entre en H ollande.

Si bien qu'à la fin du 16e siècle l'introduction de la pomme de terre en E u­rope est officiellement enregistrée par trois botanistes connus, dont Gaspard Bauhin de Bâle, sous le nom de « Papas hispanol'um », plante d'ornement. Dans les campagnes cependant, on prise moins sa fleur que son tuhercule que l'on nomme « Tartouste» en France, « Tartuffel » en Allemagne et en Suisse.

Dès cette époque sa culture se développe. Les guerres contribuent à sa clif­fusion. Elle envahit l'Allemagne dans les marmites des soldats espagnols de l a guerre de Trente Ans.

Les Allemands l'adoptent et la font progresser vers l'Europe centrale. Fl'é­déric le Grand trouvera en elle un précieux allié contre la disette de 1771. Les Anglais l'apportent en Flandres où elle entretient leurs forces contre Louis XIV, puis la rapportent en Ecosse. Aux 17e et I8e siècle, elle constitue les provisions de route des émigrants huguenots qui l'emmènent dans toute l'Europe.

Pourtant cette conquête pacifique et nourricière ne va pas sans difficultés et c'est au 18e siècle que la pomme de terre rencontre en plusieurs pays une opposition de goût et de pl'éjugés parfois violente. Dans les campagnes, la supers­tition s'en empare: elle devient «racine diaholique, empoisonnée, qui engendre la bêtise ». A Besançon, on l'accuse de donner la fièvre, même la lèpre, et des gens prennent peur. A la cour de Versailles, 'on la trouve insipide et indigeste.

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Page 14: L'Ecole valaisanne, mars 1963

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Créée par des auteurs suisses,

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la

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FOURNITURES SCOLAIRES EN GROS

P 902 S

E.V. No 7, mars 1963

Il faudra les travaux dévoués et persévérants de Parmentier pour vaincre définitivement ces préventions.

Antoine-Augustin Parmentier est à vingt ans aide-pharmacien dans l'armée de H anovre, en 1757. Prisonnier, il est à même d'apprécier la valeur alimentaire des tubercules dont on nourrit les captifs. A Francfort, il commence sa propa­uande pour la pom.me de terre et, dès son retour à Paris, il adresse plusieurs rap­~orts sur cette question au Bureau central d'agriculture. Directeur de la phar­marcie de l'Hôtel des Invalides, il participe en 1772 au concours de l'Académie des sciences de Besançon, pour l'étude des « plantes propres à atténuer les cala­mités d'une disette » (celle de 1771 avait aussi sévi en France). Le mémoire de Parmentier sur les pommes de terre fait sensation et Besançon, oubliant sa peur de la lèpre, couronne son travail.

Il doit cependant lutter plusieurs années pour imposer ses sages conclusions et ce n'est qu'en 1787 enfin, à la St-Louis, à Versailles, que la « Parmentière » eut r aison de ses diffamateurs, le roi et la reine ayant porté une fleur de pomme de terre et mangé de ses tubercules.

« La pomme de terre, écrit Parmentier, est le plus utile présent que le Nou­veau-Monde ait fait à l'Ancien. Les tubercules de cette plante remplacent en substance le pain, peuvent entrer dans sa composition, même germés, et épar­gner ainsi sur la consommation de la farine lorsque, par suite d'événement extra­ordin aire, elle est rare et chère. Quand on réfléchit que les années les moins riches en grains sont extrêmement abondantes en pommes de terre, on ne peut qu'être surpris et même scandalisé que, dans beaucoup de pays, il règne encore de la défiance à l'égard de ce dédommagement dont il ne tient qu'à nous de profiter. »

Lors de la Révolution de 89, des émeutes ayant éclaté dans plusieurs pro­vinces à la suite de la réquisition des blés, la Convention exigea la culture de la pomme de teiTe dans toutes les communes par le décret du 13 janvier 1794.

Maintenant la leçon est comprise depuis longtemps et la pomme de terre est partout en Europe largement cultivée.

C'est le cas en Suisse où l'augmentation de la production, depuis la seconde moitié du 1ge siècle, a même favorisé le développement de la distillation, qui a pris toujours plus d'importance. Le résultat en est un usage excessif de l'eau­de-vie qui abaisse le niveau de la santé publique. La première loi fédérale sur l'alcool de 1886 a mis ordre à cet abus et les compléments qui y furent apportés en 1932 et 1949 permettent à la Régie fédérale des alcools d'enlever à la distil­lation la production qu'elle peut diriger sur les marchés alimentaires et d'affou­ragement. Le régime de l'alcool permet dès lors de protéger la santé publique.

Les deux guerres de ce siècle nous ont prouvé une fois de plus ~ et chez nous comme partout en Europe - les inestimables services que rend cette simple plante venue des antipodes: la POMME DE TERRE.

Extrait d'une brochure publiée par la Régie des alcools.

25

Page 15: L'Ecole valaisanne, mars 1963

B.V. No 7~ mars 1963

Il. - LA POMME DE TERRE VAUT PLUS QU'ON LE CROIT

Si la pomme de terre est un aliment de valeur, cela provient de sa compo­sition naturelle et de sa teneur en éléments reconstituants.

10 kg. de pommes de terre fraîches contiennent:

2 kg. de fécule 70 g. de sucre

30 g. de graisse

240 g. de protéine autant que dans 15 œufs

10 g. de sels minéraux indispensables

potassium calcium

phosphore ' fer

Plusieurs vitamines importantes, en particulier

les vitamines C ainsi que A et BI

Ces hydl'ates de carbone donnent à la pom­me de terre son grand pouvoir nutritif.

La moitié environ est de la protéine pure, précieuse à l'organisme.

Le potassium et le phosphore sont les élé­ments les p[us importants pour le travail musculaire. Le calcium et le phosphore renforcent l'ossature. Le fer est nécessaire à la régénération du sang. Une pomme de teue crue en contient autant que 2 tran­ches de pain.

La vitamine C prévient les maladies de carence. Une pomme de terre cuite en con­tie~t autant qu'un verre de jus de tomates.

Les pommes de terre sont les plus riches sources indigènes de vitamines C.

LA VALEUR NUTRITIVE de la pomme de terre n'est pas son seul avan­tage. Ses sels minéraux sont tous des éléments reconstituants pour le corps hu­main; sa haute teneUT en vitamines C est souvent méconnue.

VALEUR CALORIQUE: d'un pilat de pom1mes de terre correspond à celle d'un plat de riz, de pâtes ou de farine. Pour la ménagère une seule différence: le riz et les pâtes exigent de l'eau, tandis que les pommes de terre en contiennent déjà. Aussi, faut-il faire bouillir les pommes de terre avec le moins d'eau pos­sible ou à l'étouffée en plaçant une griHe ou écumoir dans la marmite.

QU'EN DISENT LES MEDECINS?

Valeur énergitique des pommes de terre: 90 calories par 100 g., supérieure à celle des fruits et légumes (30 calories par 100 g.). La viande possède 200 calo­ries par 100 g.).

1 kg. de pommes de terre fournit la même quantité d'énergie que 330 g. de pain, 241 g. de pâtes, 237 g. de riz.

27

Page 16: L'Ecole valaisanne, mars 1963

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E.V. No 7, mars 1963

III. - ELEMENTS PO'UR UNE ETUDE PLUS APPROFONDIE DE LA POMME DE TERRE

Les différentes variétés de pommes de terre; L'industrie de la pom,me de terre - Distillation - Féculerie; Les maladies de la pomme de terre et la lutte contre ces maladies; La mécanisation de la culture.

IV. - BIBLIOGRAPHIE

Dr Jean Fey taud La Pomme de terre

Collection «Que sais-je? » - P.U.F. 1949 Bibl. de Travail Freinet Histoire de la Pomme de terre

(brochure No 256) , Editions Studia Centres d'intérêt pour les moins de huit ans:

La Pomme de terre (No 97, avril 62) Ce qu'on peut faire avec des légumes (P.O. No 28)

H. Malvaux L'impression à la Pomme de terre (Dessin) Edition du Scarabée, 6, rue Anatole-de-Ia-Forge, Paris XVIIe.

Régie fédérale des alcools: Brochure-prospectus sur la pomme de terre

29

Page 17: L'Ecole valaisanne, mars 1963

E.V. No 7, mars 1963

v. - ETUDE DE TEXTE

UJ1e ptaJ1te merveittewse (Livre de lecture du V ALAIS, SUR LE CHEMIN DE LA VIE,

degré supérieur, page 173)

1. LECTURE SILENCIEUSE DU TEXTE.

2. COMPTE RENDU PAR DIFFERENTS ELEVES.

3. QUESTIONS POSEES PAR LE MAITRE.

Où se trouvait le champ ensemencé de pommes de terre? Tout près d'un chemin. Pourquoi les passants clignaient-ils des yeux? TIs ne croyaient pas au succès de l'implantation de la pomme de terre.

Que voulait faire «maître Jean» ? TI voulait retourner son champ et semer de la luzerne parce qu'il était las des moqueries qu? on lui adressait. Que serait-il arrivé s'il avait exécuté ce projet? On se serait moqué de lui durant des années et la pomme de terre n'aurait pas connu un succès rapide. Quelle était l'occupation du filleul de Jean? TI était pâtre.

Pourquoi avait-il intérêt à ce- que les tubercules poussent? Parce que ses camarades se moquaient de lui également. Que vit l'enfant un matin de juin? Les tubercules avaient germé. Quelle fut l'attitude de l'enfant? que fit-il? TI apporta l'annonce à son parrain. Comment le trouva-t-il ? Pourquoi ne s'est-il pas fâché? Pourquoi les gens ne se moquaient-ils plus après avoir constaté que les plantes nouvelles poussaient ?

Expliquez comment on peut comparer le champ à un bouquet? Comment appelle-t-on des pommes de terre préparées à la façon indiquée dans le texte ?

Connaissez-vous d'autres façons de préparer des pommes de terre? Comment fut introduite chez nous la pomme de terre? Quel fut l'événement qui favorisa l'implantation de la pomme de terre? La cour royale consommait ces tubercules.

Montrez comment la pomme de terre nous préserve de la famine?

31

Page 18: L'Ecole valaisanne, mars 1963

E.V. No 7, mars 1963

Croyez-vous que le fait raconté soit authentique? Certainement car l'auteur du texte a pu contacter des gens qui ont vécu le fait. Ce texte vous pal'aît-il intéressant? Pourquoi? Comment s'est pris l'auteur pour rendre le texte captivant? TI met en opposition divers cultivateurs qui n'acceptent pas de changer de culture avant d'avoir la preuve du succès. Croyez-vous que les moqueries retiennent, encore de nos jours, les gens à se lancer dans diverses entreprises ? Oui: peur du qu'en dira-t-on en cas d'échec.

4. UN MOT SUR L'AUTEUR. Erckmann-Chatrian est le nom littéraire de deux auteurs: Emile Erckmann (1822-1899) et Alexandre Chatrian (1826-1890) qui ont écrit en collabora. tion des romans historiques et populaires où revivent les mœurs de l'Alsace d'autrefois: L'Ami Fritz (1864), Histoire d'un Conscrit de 1813 (1864), etc.

5. PLAN DU TEXTE. (Chaque élève fait un plan, puis correction en commun.)

a) Les infortunes de maître Jean. - moqueries: des passants, des garçons du village; - tubercules qui ne poussent pas; - pensée de devoir retourner la terre.

b) Apparition des germes; joie de maître Jean. - l'auteur aperçoit les germes sortis de terre; - annonce de la bonne nouvelle à maître Jean; - étonnement des gens.

c) Récolte des pommes de terre. - description de la récolte; - émerveillement de tous; - premier repas de pommes de terre.

d) Nouveaux tracas de maître Jean. - les pommes de tene ne se vendent pas.

e) Revanche de maître Jean. - le roi en mange; - maître Jean les l'evend bien cher. - expansion des pommes de terre dans tout le pays.

6. VOCABULAIRE - GRAMMAIRE - ANALYSE. A préparer par le maître.

7. COMPOSITION FRANÇAISE.

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E.V. No 7, mars 1963

LEÇON POUR LE DEGRE MOYEN - SUPERIEUR

,L~ pcmme de terre ecntient-ette d" Ter '? Cette leçon est la huitième d'une suite de 12 leçons qui répondaient à la

question d'un élève: pourrions-nous vivre en ne mangeant que des pommes de terre?

Si vous l'etrouvez, après quelques jours, le couteau que vous avez perdu dans votre jardin, vous constatez, à votre grand désappointement, qu'il a changé d'as­pect. Vous accusez la rouille d'y avoir inscrit ces taches indélébiles.

Mais au fait que s'est-il passé? Une jolie expérience, facile à réaliser, va vous l'expliquer.

Sur une balance sensible, équilibrez 100 grammes de limaille de fer con­tenue dans un couvercle en tôle. Cp.auffez-Ia sur la flamme d'une lampe à alcool. Attirez l'attention des élèves sur les teintes variées qu'elle prend au fur et à mesure que la température s'accroît. Après quinze minutes, éteignez votre lampe. Demandez-leur si la limaille refroidie a changé de poids. A la quasi unanimité, ils vous déclareront qu'il est sùr qu'elle en .a perdu. Pesez-la à nouveau et vous verrez, à la surprise génél'ale, que la limaille a augmenté de poids.

Quelque chose s'y est donc ajouté qui l'a fait ch~nger de poids, de teinte et de consistance.

Le fer a la propriété' de se charger d'oxygène; les chimisttes disent qu'il s'oxyde. Nous disons plus simplement qu'il l'ouille.

L'expérience qui précède démontre que le fer rouille instantanément à chaud, tandis que votre couteau n'a brûlé que lentement à froid.

C'est cette propriété du fer que va utiliser le sang pOUl' apporter aux 40 mil­liards de cellules de votre corps l'oxygène indispensable à la combustion du carbone. Le sang doit par conséquent contenir du fer pour remplir ses fonctions. Trois grammes lui sont indispensables pour assurer, d'une part l'apport d'oxy­gène et d'autre part, l'évacuation du gaz carbonique, résultat de la combustion.

Chaque jour, quelques dixièmes de milligrammes de fer sont éliminés qui doivent être remplacés. TI est indispensable que la pomme de terre contienne du fer si elle devait à elle seule assurer notre entretien.

Connaîtriez-vous un procédé qui nous permette de découvrir la présence du fer dans la pomme de terre?

Nous allons le chercher ensemble.

Distribuez à quatre écoliers des éprouvettes contenant le réactif du fer, c'est-à-dire le liquide avec lequel nous le détecterons. Il s'obtient facilement en dissolvant quelques cristaux de ferrocyanure de potassium, acquis sans grands

33

Page 19: L'Ecole valaisanne, mars 1963

E.V. No 7, mars 1963

frais: avec 50 ct. vous en aurez suffisamment pour de nombreuses expériences. La plupart des drogueries le tiennent. La dissolution du ferrocyanure pulvérisé est beaucoup plus rapide. Additionnez-la de trois gouttes d'acide azotique. Le liquide obtenu a une teinte jaunâtre. L'un des écoliers jette dans son éprouvette quelques grains de limaille de fer; un autre, une pincée de sucre, un troisième, un peu de sel. Le quatrièm.e y versera deux centimètres cubes d'acide clùorhy. drique dans lequel on a dissous auparavant quelques grains de limaille.

Les trois premiers écoliers ne constatent aucun changement dans leurs éprou. vettes, tandis que dans celle du quatrième, il s'est formé un précipité d'un bleu profond. C'est le fer, rendu soluble dans l'acide, qui produit ce résultat.

Tout aliment qui contient du fer bleuira le réactif que nous venons de dé. couvnr.

Nous allo·ns l'essayer sur la pomme de terre.

Le résultat serait négatif avec de la pulpe simplement. li faut, avant la leçon, incinérer trois tubercules pour en obtenir les sels.

Si cette opération vous embarrassait, confiez-la à un écolier qui l'exécutera avec plaisir.

Délayez ces cendres dans de l'eau que vous portez à ébullition. Au cours de l'opération, faites découvrir à vos écoliers l'odeur caractéristique qui se dé. gage. Au moyen d'un buvard, filtrez le méiJ.ange qui est riche des sels contenus · dans la pomme de terre.

Versez-en une goùtte dans le réactif. Si le liquide bleuit, vos élèves tireront la conclusion que la pomme de terre

contient du fer. n est probable que la coloration ne sera pas aussi intense que précédem.

ment, ce qui signifie que la pOlThl11e' de terre n'est pas très riche en fer. n entre dans la proportion de 1,8 à 2 % des luatières sèches.

Ce fer serait cependant suffisant pour répal'el' les déperditions de fer chez celui qui voudrait tenter l'essai de ne vivre en ne mangeant que des pommes de terre. n le dispenserait d'en chercher le supplément dans plus de mille produits mis en vente dans le commerce qui exploite sans doute un peu ce besoin.

Si la nature n'a distribué le fer qu'avec parcimonie dans les pommes de terre, elle a été par contre très généreuse pour d'autres légumes.

La réaction du ferrocyanure sur les épinards, sur les haricots vous montre­rait qu'un plat de ces légumes accompagnés de pommes de terre est à même de vous donner une santé vigoureuse.

34

V. Joris Maître d'application

E.V. No 7, mars 1963

CHA N SO N c:les 'l'OM MéS de TE.RRE

~·OL.O

il J f J

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J.) c't 1

35

Page 20: L'Ecole valaisanne, mars 1963

E.V. No 7, mars 1963

36

2. Du temps du bon père Simon, On ne mangeait que du jambon. Maint'nant qu'il est trop cher, oui bien,

. On mange des pommes de terre. Eh ! vous m'entendez bien.

3. Au déjeûner, premier repas, Des po mm' de terre dans un p'tit plat. Et au dîner de même, oui bien, Encore des pommes de terre. Eh ! vous m'entendez bien.

4. Pour le souper, dernier repas Des pommes de terre dans un grand plat. On s'met plein la cuiller, oui bien, De purée d' pommes de terre. Eh! vous m'entendez bien.

5. Et tout' l"{,mnée la même histoire, Les jours de fêt', les jours de foire: De la soupe au dessert, oui bien On mange des pommes de terre Eh! vous m'entendez bien.

PARTIE OFFICIELLE

72e COURS NORMAL SUIS/SE DE TRAVAI!. MANUEL

.ET D'ECOLE ACTIVE

La Société suisse de T.M. et KS. organise son 72e Cours normal à Zoug, du 15 juillet au

10 août.

/VO et Programme des Cours

COURS D 'UNE DEMI-SEMAINE:

L'apprentissage du calcul par la méthode des nombres en couleur

(Mme E. Excoffier, Genève)

Rythmique (Mlle V. Banninger, Zurich)

COURS D'UNE SEMAINE:

8. Dessin, degré inf. (M. A. Schneider, St-Gall) .

9. Dessin, degré moyen (M. W. Sommer, Wohlen)

10. Dessin, degré sup. (M. K. Ulrich, Bâle) .

11. Les techniques artisanales dans l'enseignement du dessin (filles, degré sup.), (M. W. Liechti, Langenthal) .

12. Le tableau noir au service de l'enseignement au degré inf. (M. K Germann, Wald)

Le tableau noir au service de l'enseignement au degré moyen (M. W. Staheli, Binningen) .

Dessin géométrique et technique (M. P. Eigenmann, St-Gall .

Le chant et la musique à l'école (MM. W. Gohl, Winte~·thour et

W. Gremlich, Zurich) .

La photographie au service de l'enseignement (MM. H. Boesch, St-Gall et E. Scherrer, St-Gall) .

Moyens audio-visuels (Enseignement par ' l'image et le son)

M. H. Geissbühler, Berne) .

Education cinématographique (M. H. Belser, EnnetbadenJ

Biologie lacustre (M. J. Koch, Zoug)

Vannerie, travail du rotin (perfectionnement), (M. L. Dunand, Genève) .

Vannerie, travail du rotin (débutants), (M. W. Cevey, Lausanne)

COURS DE 10 JOURS:

30. Ecole active, degré inférieur (7 et 8 ans), (Mlle A. Grin, Lausanne)

Date Finance

29.7.-31.7. 40.-

15.7.-17.7. 35.-

15.7.-20.7. 55.-

15.7.-20.7. 55.-

29.7.- 3.8. 55.-

5.-8.-10.8. 85.-

22.7.-27.7. 55.-

5.8.-10.8. 55.-

22.7.-27.7. 50.-

22.7.-27.7. 50.-

15.7.-20.7. 85.-

5.8.-10.8. 60.-

5.8.-10.8. 85.-

15.7.-20.7. 55.-

15.7.-20.7. 70.-

22.7.·27.7. 65.-

29.7.- 7.8. 85.-

~7

Page 21: L'Ecole valaisanne, mars 1963

31. Ecole active, degré moyen (3e à 5e année scol.), (M. J.-L. Cornaz, Lausanne)

32. Ecole active, degré sup. (6e à 8e an. scol.), (M. D. Moine, Lajoux)

COURS DE 2 SEMAINES:

38. Activités manuelles, degré inf. (Mme P. Riclmer, Berne) .

39. Esthétique et travaux sur bois (M. K. Spiess, Rorschach) .

40. Physique et Chimie (p. Eggmann, Neukirch-Egnach)

41. Sculpture sur bois (M. H. FriedIi, Berne) .

42. Modelage (M. A. TobIer, Hérisau)

COURS DE 4 SEMAINES:

45. Travail du papier et du carton (M. R. Meyl'an, Lausanne) .

47. Travail du bois (M. J.-J. Lambercy, Lausanne) .

4·9. Travail du métal (M. G. GaiHa~rd, Lausanne)

REMARQUES CONCERNANT LES COURS:

18.7.-27.7. 85. __

15.7.-24.7. 85. __

15.7.-27.7. 95. __

15.7.-27.7. 100. __

29.7.-10.8. 110. __

15.7.-27.7. 110. __

29.7.-10.8. 90._

15.7.-10.8. 170._

15.7.-10.8. 200._

15.7.-10.8. 210._

les cours No 21, 23, 26, 30,31, 32,45,47 et 49 sont dirigés par des chefs de cours de langue française;

les cours No 8 à 18, 19, 29, 38 à 42 se donnent en allemand; dans la mesure du possible, des traductions seront faites par les chefs de cours ou des pa'r·ti.cipants;

délai d'inscription: 31 mars;

programmes détaillés et formules d'inscriptions s'obtiennent auprès des Départements de l'Instruction publique ou chez R. Martin, ch. du Frêne 6, Lausanne.

lOURNEES D'ETUDES SUR LES PROFESSIONS DE l'AVENIR

Dans le cycle de ses week-ends culturels «Vivre et comprendre », le Séminaire coopératif de JONGNY si Vevey a réservé les

30 et 31 MARS PROCHAINS

à une information objective sur cer1f.aines professions partiellement nouvel'les, à l'intention des jeunes qui se préoccupent de leur avenir ainsi que des parents et des éducateurs.

Ce week-end aura lieu avec le concours de spécialistes compétents et sera agrémenté de films et de clichés, selon le programme suivant:

SAMEDI 30 MARS

15 h. 30 Comment choisir son métier? par M. H. PareI, directeur de l'Office cantonal vaudois d'orientation professionneUe.

16 h. 30 Les métiers de l'hôtellerie, par M. G. Guhl, de l'Association cantonale vaudoise des hôteliers.

18 h. Une profession d'avenir pour les jeunes filles: aides en pharmacie, par M. A. Dolivo, pharmacien à Lausanne.

20 h. 30 Les métiers de la constnlction: maçon, chef de chantier, contremaître, entrepreneur, etc., par MM. A. Tschumi et A. Bovera, de la Fédération vaudoise des entrepreneurs.

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DIMANCHE 31 MARS

8 h. 30 Méditation spirituelle avec M. A. Burnand, pasteur.

9 h. Les métiers de l'électronique, par M. G. Thalmann, ingénieur à Lausanne.

10 h. La recherche a besoin d'employés de laboratoire, pal' M. R. Echenard, chef de labo­ratoire à l'EPUL, Lausanne.

11 h. Les professions paramédicales (infirmières, aides-soignantes, aides-hospitalières, etc.), par M. R. Burnet, chef du Service vaudois de la Santé.

Une excellente occasion de se renseigner à fond en vue du choix d'un métier, l'une des décisions majeures de l'existence!

FINANCE DE PARTICIPATION:

avec logement à Jongny (repas compris)

sans logement à Jongny (repas compris)

sans repas ni logement (taxe d'auditeur)

INSCRIPTIONS:

Fr. 15.-

Fr. 9.-

Fr. 3.-

par versement de la taxe correspondante au C.C.P. No II 20792, Séminaire coopératif, 25, av. Vinet, Laus'anne (tél. (021) 2504, 08), en mentionnant «Métiers de l'avenir» au dos du coupon et en indiquant l'adresse exacte. Dernier délai d'inscription: lundi 25 mars. Les personnes inscrites recevront un programme détaillé ainsi que les infor­mations nécessaires concernant l'accès à J ongny.

Le thème d'étude proposé aux membres de la SSMD jusqu'en 1964, portera sur L'ENFANT ET L'OEUVRE D'ART. L'a section vaudoise est chargée d'organiser l'exposition.

Tous les éducateurs suisses, institutrices aussi bien que maîtres spécialisés, sont invités à proposer des travaux de leurs élèves pour cette exposition et à nous communiquer le fruit de leurs expériences.

L'exposition tendra à répondre à deux questions:

1. Dans queUe mesure l'activi·té créatrice de l'enfant d'ans le domaine de l'expression plas­tique lui f'acilite-t-elle la contemplation et la compréhension d'une œuvre d'art? et réciproquement:

2. Dans quelle mesure la confrontation avec les œuvres d'art permet-elle à l'enfant d'enrichir son expression plastique? A ti't·re de suggestions, voici quelques possibilités de >travail conformes à ces deux points de vue.

ELEVES DE 5 A 10 ANS

A cet âge, l'étude des œuvres d'art (ou de bonnes reproductions) porte avant tout sur leur contenu anecdotique. Dans quelle mesure les œuvres analysées (racontées) ou exposées

39

Page 22: L'Ecole valaisanne, mars 1963

aux murs de la classe se retrouvent-elles dans les travaux des élèves? Quelles réactions spon. tanées les œuvres exposées provoquent-elles? Quelles œuvres préfèrent les enfants de 5 ans? de 6 ans? .. . ? .

ELEVES DE 11 A 15 ANS

a) contemplation et analyse:

b)

c)

représenter de mémoire une œuvre examinée à fond dans une exposition ou en reproduc_

tion, ou au choix: mon tableau préféré;

représenter un sujet (adapté au développement des élèves) analogue à celui d'une toile étudiée;

après l'étude des moyens d'expression propres à une Ecole, essayer de les utiliser dans une peinture;

étudier un détail d'un tableau pour le reproduire aussi fidèlement que possibl e;

analyse simple d'une toile: p. ex. recherche des lignes de construction essentielles (lignes de forces).

comparaison d' Œuvres:

comment divers peintl'es ont-ils traité le même sujet? peindre ce même sujet.

techniques:

, analyse de la technique de la miniature; peindre une illustration sous forme de miniature;

les matières utilisées imposent des règles propres, tels le vitrail, la mosaïque; fabriquer

un transparent, une mosaïque imprimée, etc.;

que cherchent les peintres non-figuratifs? proposer aux élèves un thème dont la résolution

engage l'élève dans un problème non-figuratif.

ELEVES DE 15 A 20 ANS

,mêmes exercices que ci-dessus, et en outre:

documentation systématique;

esquisses et analyses d'architecture;

analyse de la composition, du rythme, des conleurs, des valeU'l:s, etc.;

analyse d'un élément de tableau dans un style donné - Exemple: une maison vue par un

cubiste;

analyse comparative - Exemple: évolution d'un peintre.

ENVOI DES TRAVAUX

4·0

Avant le 1er mars 1964 à C.-E. Hausammann, Perdtemps 5, NYON.

Consignes:

1. Chaque leçon comportera, autant que possible, 15-20 travaux 'représentant un bon échan·

tillonnage de la classe, ainsi que de bonnes et assez grandes reproductions des toiles étu· diées.

2. Une explication claire et brève précisera par écrit les étapes de l'étude en cours, les

moyens utilisés (foun1Î>tures, temps, etc.). Ne pas oublier l'âge des élèves, la composition

de la classe, le genre d'école.

3. Si la leçon présentée appartient à une suite méthodique, joindre quelques travaux obtenus

dans les leçons précédentes et suivantes.

4. Pour que notre bulletin LE DESSIN puisse traiter parallèlement ce problème, nous dési·

l'ons dès maintenant recevoir des études: elles peuvent aussi bien concerner une ou plu·

sieurs leçons de votre envoi que des expériences difficilement exposables sans commen·

taire étendu.

Envoyer vos textes et les documents proposés pour leur illustration à la même adresse

que ci-dessus, dans les délais rédactionnels suivants: 31 mars, 31 mai, 31 juillet 1963 déjà,

si possible.

Pour la commission de travail de la SSMD:

G. TRITTEN, Thoune

N.B. - Les personnes désirant recevoir LE DESSIN peuvent s'annoncer à la même adresse.

COURS DE PHOTO'GRAPHIE ET FILM POUR MAITRES

D'ECOLES PRIMAIRES 'ET SECONDAIRES

Sous le patronage du Département de l'Education du Canton de Lucerne, la Société PRO

PHOTO a donné, l'année passée durant les vacances d'été, des cours de photogl'aphie pour le

corps enseignant. Ces cours ont connu un grand succès. Cette année, PRO PHOTO organise

différents cours qui auront lieu durant les ,vacances de printemps, d 'été et d'automne à Vevey,

Bienne, Schaffhouse et Zurich.

PROGRAMME:

Cours 631 Thème: Communication nord-sud de la Suisse. Nous faisons un reportage sur la distribution des marchandises du port du Rhin,

Bâle, jusqu'à Chiasso. - Du lundi 1er avril au vendredi 5 avril. - Coût: Fr. 180.­

y compris: coopération du personnel des CFF (organisation, guide), instructions

et aide pour photographier et filmer par des experts, matériel pour prises de vues

(films couleurs inversibles); logement pour 4 nuits, repas: du repas de midi le

lundi jusqu'au repas du soir le vendredi, frais de voyage de Bâle à Chiasso ainsi

qu'excursions avec les PTT d'après programme détaillé.

Cours 632 Thème: Prises de vues macro dans le domaine rapproché. Repr~ductions, prises de vues macro à différentes échelles. - Du lundi 1er avril

au vendredi 5 avril. - Lieu: Vevey, coût: Fr. 50.-

Cours 633 Thème: Prises de vues pour les sciences naturelles. (Rhin et lac de Constance). - Du lundi 8 avril au jeudi 11 avril. - Lieu: Schaff·

house, coût: Fr. 50.-.

Cours 634 Thème: Les notions de base de la photographie. Un cours pour débutants: de la prise de vue jusqu'à l'image terminée. - Du lundi

15 juillet au samedi 20 juillet. - Lieu: Bienne, coût: Fr. 50.-.

Cours 635 Thème: Nous apprenons à filmer (films 8 et 16 mm).

Pour débutants. - Du lundi 22 juillet au samedi 27 juillet. - Lieu: Bienne, coût: Fr. 50.-.

41

Page 23: L'Ecole valaisanne, mars 1963

Cours 636 Thème: La photographie comme cours facultatif. Nous photographions avec des élèves de tous les âges. - Du lundi 22 juillet au samedi 27 juillet. - Lieu: Bienne, coÎlt: Fr. 30.-.

Cours 637 Thème: Nous photographions dans le domaine rapproché avec appareils photogra. phiques et caméras. Reproductions, prises de vues macro à différentes échelles. - Du lundi 7 octobre au samedi 11 octobre. - Lieu: Zurich, coÎlt: Fr. 50.-.

Cours 630 Meeting de tous les amis de la photographie à l'école. Bienne, dimanche 21 juillet. - Exposition, rappor,ts, démonstrations, discussion.

- Tous les participants annoncés sont les invités de PRO PHOTO pour le repas de midi.

Fin d'inscription:

cours 631, 632, 633 cours 630, 634" 635, 636 cours 637

15 mars 30 juin 15 septembre

Nous nous réservons un changement éventuel de programme.

Pour tous renseignements et formulaires d'inscription, adressez·vous à PRO PHOTO

secrétariat, Falkenstrasse 23, Zurich 8, tél. (051) 474341.

PElERINAGIE D'ETE DE LA SUIS-SE ROMANDE A NOTRE-DAME DE LOURDES

Ce pèlerinage aura lieu du 21 au 27 juiUet 1963.

Il sera présidé par S. Exc. Mgr ADAM, évêque de Sion. La prédi­cation sera assumée par le Rd P. Henri de RIEDMATTEN.

Pour tous renseignements et inscriptions, s'adresser dès le début de mai à Jean-Olivier Pralong, route du Rawyl 45, .à Sion.

ASSOCIATION DE'S MAITRES DE GYMNASTIQUE DU VAlAI'S ROMAND

La terre a reverdi, l'arbre a mis sa parure De feuilles et de fleurs. Les bois et les ruisseaux Ont mêlé leur chanson de feuillage et d'eau pure,

Au souffle de la brise, à l'appel des oiseaux.

L'A.M.G.V.R. invite ses mem])l'es à redire avec le poète J. Villard-Gilles le chant du renouveau, et à le redire de cœur et d'esprit, certes, mais de tout leur corps aussi, dans la joie que procure une prise de contact avec les prémices du printemps.

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Cet hymne à la nature se chantera le 19 mars d'abord, à l'occasion d'une . urnée à ski dans la région de Verbier. Puis c'e sera, les 23 et 24 mars, à Sion, t rencontre des directeurs des cours régionaux. Durant la dernière semaine ravril, ces directeurs entraîneront à leur suite la nombreuse cohorte des parti-'pants aux cours régionaux de printemps. Enfin, le jeudi 9 mai, à Vouvry, M. ~aul Pignat enseignera aux amateurs des « cours en plein air» le secret qu'il a découvert pour l'ester toujours jeune d'esprit et de corps. Qu'on se le redise!

C'est le printemps, ma belle, C'est le joli printemps Qui jette dans le vent Ramiers et tourterelles, C'est le printemps, ma belle, Que notre cœur attend. J.D.

~ ____________ El ___ I_El ___ L __ I_c) ___ C; ___ ~ __ ~ ___ ~ ___ ~ ___ I_E ____________ ~

A. [(riekemans: PEDAGOGIE GENERALE.

Editions Nauwelaerts, 2, Place Cardinal-Mercier, Louvain / Béa'trice-Nauwelaerts, 10, rue de l'Abbaye, Paris (IVe).

Ce livre, écrit dans un st ylie quelque peu érudit, exige de la part du lecteur pas mal de

concentration et une certaine habitude de la termino'logie scientifique. Mais en revanche, pour

qui sait se donner la peine de le lire attentivement, c'est une source extrêmement riche tant par rapport aux bases essentielles de l'éducation que par rapport 'aux applications pratiques.

Le livre tient tout d'abord compte des données de la psychologie contemporaine. C'est donc plus qu'une énumération fas,tidieuse de lieux communs ou qù'un étalage pseudo-scienti­fique de vérités de La Palisse, comme c'est trop souvent le cas dans pareils ouvrages.

Lorsqu'il est question de l'enfant, 'l'auteur se garde de parler de l'enfant en général. Il a toujours en vue les différents stades de l'évolution de l'enfant et de l'adolesGent pour bien adapter les procédés pédagogiques aux besoins que rédament les diverses formes d'évolution de chaque âge. C'est donc une pédagogie générale non pas parce qu'H y est question de l'édu­cation en générale mais parce que l'éducation différentieUe depuis la première enfance jusqu'à la maturation de l'adolescence y est minitieusement étudié'e.

C'est encore une pédagogie générale parce que la pédagogie y est traitée sous tous ses points du vue, non seulement du point du vue purement naturel comme c'-est ordinairement

le cas en vertu d'une science qui se veut strictement objective et neutre, mais aussi du point de vue surnaturel et religieux. En effet, l'auteur entend nous donner une pédagogie scientifique qui nous permet d'éduquer l'homm'e compl'et, c'est-à-dire l'homme qui vit sur cette terre mais

qui est destiné pour le ci~l. Ne croyons pas pour autant que cet ouvrage ait été écrit pour des «bonnes sœurs qui élèvent des filles dans des instituts à l'abri du monde ». Bien au contraire.

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Page 24: L'Ecole valaisanne, mars 1963

Tout en 'jugeant de tout en fonction de la fin dernière de l'homme, l'auteur ne perd jamais d vue la réalité présente. Il sait très bien que, dans l'éducation surtout, la grâce sUPPose le nature, non pas la nature d'antan, m:ais bien ceBe du vingtième siècle. a

Le livre est partagé en trois parties, la première traitant des questions générales (nature but... de l'éducation), la deuxième des différents aspects de l'éducation (éducation physique'

intellectuelle, sexueHe, sociale, civique, esthétique et morale), la troisième enfin de quelque' questions particulièrement intéressantes à l'heure actueHe (l'enfant et l'adolescent au 20e siècleS

le bon usage des loisirs ... ). '

Parents, maîtres et prêtres trouveront dans cet ouvrage une mine presque inépUisable d'excellentes indications clans leur comportement vis-à-vis de ceux qu'ils ont à éduquer, ll1ais surtout ils verront comment ces différents procédés, apparemment si disparates, jaillissent logi. quement de la nature de l"homll1e que la psychologie expérimentale contemporaine essaie de

mettre toujours plus en lumière? mais dont le vrai fond nous est révélé par Dieu lU~"\ll1êll1e.

R.L.

UNE NOUVELLE COLLECTION DE DIAS SUR LA VIE DE NOTRE-SEIGNEUR.

L'Office scolaire belge d'Etudes par le Fdm (OSBEF) vient de lancer cette nouvelle collee. tion en tous points recommandable. A notre avis, on n'a rien réalisé d'aussi parfait jusqu'à ce jour pour l'illustration du Nouveau Testament. Ces dias, étudiées minutieusement par une

équipe de techniciens orientalistes belges et hollandais, reproduisent avec la plus grande fidé. lité les paysages, costumes et coutumes de la Palestine au temps de Jésus. Ils constituent de ce

fait une documentation unique en son genre.

Les di as se présentent en 36 pochettes de 12 vues chacune, aUaI~t de l'Annonce du Sauveur à l'Ascension du Christ, soit 432 dias en couleur. (Pour l'instant, les 16 premières séries sont

parues.)

A chaque pochette est joint un petit carnet destiné à l'élève et reproduisant les dias sur papier, avec texte au verso. Le reproche fait à renseignement audio-visuel de ne laisser que

des impressions fugitives ~st ici sans fondement, puisque l'enfant a en sa possession l'image' exact.e des dias; il peut les découper et les coller dans un cahier de cours sous la direction du

professeur de religion, avec possibilité de recopier le texte en regard.

La pochette de 12 dias, avec carnet de reproduction sUl' papier coûte une quinzaine de

francs.

Ce matériel - qui peut être examiné à l'Office de l'Enseignement - est chaleureusement

recommandé aux catéchistes et aux professeurs de religion. E.C.

LE REPERTOIRE INTERNATIONAL DES SOURCES MUSICALES

No 4.J0 - 1er février 1963.

Deux volumes parus, trois autres à l'impression, une quinzaine d'autres en préparation, tel est le bilan actuel d'une entreprise internationale, qui se poursuit sans bruit dans les biblio·

thèques de plus de vingt pays et qui, une fois achevée, aboutira peut-être à 50 volumes. TI s'agit d'inventorier une fois pour toutes la musique manuscrite ou imprimée avant 1800 qui

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t conservée dans le monde. Deux sociétés, la Société Internationale de Musicologie et l'Asso­e~ tl'On internationale des Bibliothèques musicales, ont uni leurs efforts depuis 1953 pour réa­Cla liser ce travail. Elles ont créé deux secrétariats, l'un à Paris (à la Bibliothèque nationale), l'auU'e à Kassel, qui fonctionnent grâce à l'aide de l'Unesco et de fondations américaines et ui se chargent de centraliser les recherches. Dans chacun des pays intéressés une équipe tra-

q . 1 d' . d ,. vaille SUivant es IrectIves es secretaIres.

Il a fallu sept ans d'efforts avant que le premier volume consacré aux «Recueils impri­

JlIés des XVIe et XVIIe s. » puisse paraître. Mais, désormais les volumes paraîtront à un rythme assez rapide. Les prochains traiteront des sources de la musique byzantine, des ouvrages de théorie musicale, de la musique pour luth et guitare, des livrets d'opéras italiens, de la mu­

sique polyphonique du moyen âge, etc.

On comprendra aisément que la portée d'une telle entreprise n'intéresse pas seulement

les musicologues. Les musiciens, les chefs d'orchestre, les producteurs de radio, les directeurs de maisons de disques n'auront plus que l'embarras du choix pour renouveler leur répertoire

et faire connaître aux amateurs les richesses encore ignorées de la musique ancienne.

(Informations UNESCO)

Paul Perret· Marcel Oberli: EXERCICES DE CALCUL MENTAL.

Degré supérieur.

Un cahier de 68 pages destiné à être mis directement entre les mains des élèves. Il y a là plus de 6 000 exercices de calcul oral qui permettront aux élèves de 6me et au-dessus d'acqué­

rir sûreté et rapidité.

La première partie est un entraînement progressif à jongler avec les chiffres. La seconde

partie applique les techniques étudiées aux chapitres les plus importants du programme:' sur­faces, fractions, tant pour cent, mesures de temps, échelles. Une opération est-elle comprise,

immédiatement le cahier lui propose l'opération inverse; l'enfant est constamment appelé à «retourner» les raisonnements qu'il vient de faire, ce qui est le meilleur moyen de comprendre,

de retenir et de se libérer de toute appréhension devant des problèmes posés de manières différentes. .

L'Office de l'Enseignement recommande chaleureusement ce cahier à toutes les classes du degré supérieur. Il ne coûte que Fr. 1.-. A commander à la Guilde de Docum. scolaire,

Ls Morier-Genoud, à Vey taux-Montreux.

INSTRUIRE OU INTERDIRE?

L'intensification de la motorisation, de la technique et de l'automatisation conduit de plus en plus, dans différents secteurs du travail, à une interdiction complète ou partielle de l'alcool. D'aucuns considèrent de telles prescriptions comme une atteinte à la liberté de la

personne ou comme une mise sous tutelle injustifiée; ils s'appuient sur le fait que des inter­dictions n'ont leur place que là où elles répondent à une véritable nécessité.

Dans le numéro 50 des «Cahiers suisses de la sécurité du travail» la Caisse nationale suisse d'assurance en cas d'accidents publie un article de 32 pages de M. H. Potter, consacré

au problème de «L'ALCOOL ET LA SECURITE DU TRAVAIL ». Cette étude est rédigée

45

Page 25: L'Ecole valaisanne, mars 1963

d'une façon claire et objective. Les faits cItes sont très impressionnants et permettent de 1 "1' dl' l l ' '1 f ' 1 COn. cure qu 1 eXIste ans a VIe moe erne e es cas ou 1 aut renoncer a consomnler (e l'alcool

que, d'autre part, une information obj ective r épond à un beso in véritable et peut être Plu~ efficace que de simples interdictions. Aussi ne p eut-on que souhaiter une large diffusion de cette publication de la CNA.

Revue « TREIZE ETOILES»

Entrant dans sa treizième année, l'illustré valaisan montre quelques perspectives saisis. santes du pays neuf et ancien. Notre canton servira-t-il un jour d'amphithéâtre aux Jeux olym. piques? Il est en pleine croissance. Dans nos stations, l es sportifs s'en donnent à cœur joie. Partout de nouveaux câbles, de nouvelles régions ouvertes au ski. Du n euf aussi dans l'hôtelle. rie, où l'on assiste à de belles réalisations sociales. Marcel Clivaz s'ad resse aux jeunes du

monde, c'est une nouvelle rubrique. Théâtre à Saint-Maurice où, dans un cadre traditionnel, monte une troupe fraîche, «Les Tréteaux du Vieux-Pont ». Cependant, nivelées par la neige, les terrasses du vignoble où se récolte l e célèbre «païen » ressemblent à des rizières ... Adolf Fux tourne sa malicieuse philosophie vers les vieux hôtels qui n 'ouvrent pas l'hiver. Chronique de S. Corinna Bille, P. Micheloud, M. von Stockalper, M. Chappaz, F. Carruzzo, J. Follonier P. Thune, Dr Wuilloud. La revue prend congé d'Andl'é Marcel. '

L'Economie et nous - DE SAGES PAROLES SUR LA PROSPERITE ACTUELLE. Réjouissons-nous de la prosp érité actuelle et admettons que M. André Marcel a raison

d'écrire:

.« Pleurer sur une crise où sévit l e chômage et pleurer en suite sur une prospérité qui absorbe de la main-d'œuvre indigène et plus d 'un demi-million de travailleurs étrangers, c'est se comporter quoi qu'il arrive en fatalist e résigné que tout contris te et que rien ne réconforte.»

Le plein emploi es t h eureux, l'essor économique es t une bénédiction. Mais à force de parler de surchauffe et de slU'expansion, chacun ne voit plus que le revers de la médaille. Les inconvénients relativement mineurs de la grande activité actuelle masquent ses immenses avan. tages.

La prospérité a forcément pour corollaire la difficulté de recruter d e la main-d'œuvre supplémentaire et la nécessité de tolérer des délais de livraison plus lon gs . Mais l'agacement manifesté à ce suje·t ressemble b eaucoup, il faut le reconnaître, à l'impatience de l 'enfant gâté.

Les manifestations de pessimisme relèvent davantage de la p sychologie que des fa its eux· mêmes. Aussi est-il opportun de r evenir à une plus juste appréciation de la situation.

En premier lieu, il convient de r elever que le rythme de l 'expansion n'est pas le même dans toutes les professions. Aucun commerçant, aucun artisan, aucun i~ldustriel ne se plaint de l'augmentation du chiffre d'affaires; tous considèrent le développement de ces dernières années comme normal, tous souhaitent que la cadence se maintienne. Dans l'ensemble, ils parviennent à satisfaire la demande de leur clientèle.

Un seul secteur économique ne dispose pas d'une capacité de production lui permettant de satisfaire immédiatement toute la demande. Il s'agit du génie civil, du bâtiment et des acti· vités apparentées. Plut ôt que de le déplorer, il faut s'en réjouir. Cal' ce décalage même procure à la Suisse une garantie de prospérité durable. La nécessité de construire des routes, le canal transhelvétique, des installations ferroviaires, des logements assure à notre économie un stimu· lant pour de nombreuses années. Cela est vrai, à la condition que l'on n'exige pas toutes le réalisations d'un seul coup. L'échelonnement dans le temps es t une nécessité. A cet égard, il est paradoxal de se plaindre en même temps de la sUl'expansion et de la trop lente construction de routes.

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Il n'y a donc pas lieu de se lamenter, mais au contraire de voir tous les motifs réels d'être ptimistes. La solution des problèmes en sera facilitée. Reconnaître les bienfaits de la prospé­

~ité actuelle et souhaiter son mai ntien serait u n premier acte de raison. Le second, qui en es t la conséquence, c'est d'admettre que l 'équipement indispensable soit réalisé par étapes, c'es t 'envoyer à plus tard toutes les constructions non urgentes; c'est aussi renoncer à engager à \'i\1lporte quel prix une main-d 'œuvl'e qui de toute manière n 'est pas disponible. Une vue plus :el'eine de la situation actuelle faciliterait aussi l'établissement de plans plus réalistes p our l'avenir. A la tendance, . trop générale, d'augmenter la capaci té par un accroissement du person­nel et une augmentation excessive d es frais généraux, se substituerait la préoccupation plus positive d'améliorer la productivité.

(Communiqu.é par le Groupement Patronal vaudois)

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