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Perspectives prometteuses SOMMAIRE Volume 18, N°3, Octobre 2014 [email protected] • www.cipq.com Après plusieurs années des plus dif- ficiles, la conjoncture actuelle sem- ble des plus favorable à l’industrie porcine; en effet après avoir eu, au cours des dernières années, à relever plusieurs défis, tel que le circovirus, la force du dollar canadien, l’explo- sion des coûts d’alimentation et des prix déprimés, l’environnement éco- nomique de la production s’est grandement amélioré aux cours des derniers mois. Cependant, les années difficiles vécues par les producteurs de 2006 jusqu’à 2013, ont eus des conséquen- ces significatives sur l’industrie. Selon Statistiques Canada, l’inventaire du troupeau de truies au pays représen- tait, en 2013, à peine 75% de ce qu’il était en 2004. La même situation a prévalue au Québec, car selon les don- nées du programme ASRA, le nombre de truies assurées dans le cadre de ce programme est passé de 371 919 en 2004 à 290 000 (estimé) en 2014; quant au nombre de producteurs ad- hérents au programme, il est passé de 1 162 en 2004 à moins de 650 (-45%) en 2014; c’est un indicateur des plus révélateur des nombreux défis aux- quels les producteurs ont été confron- tés au cours des dernières années. Les différents partenaires de l’industrie ont du s’ajuster à cette conjoncture négative qui a duré pendant ces nom- breuses années. Au CIPQ inc., beau- coup d’efforts ont été déployés pour améliorer la productivité; ainsi de nou- veaux partenariats se sont développés et nous avons réussi à intensifier ceux existants; ceci nous a permis, dans une certaine mesure, de contrer la baisse du cheptel reproducteur, mais malgré ces efforts, le nombre de doses expédiées sur une base annuelle a fléchi de l’ordre de 18% depuis le sommet de 2004. Nous avons donc dû procéder à certaines rationalisations, afin d’être en mesure d’éviter les aug- mentations de tarifs; il est à noter que les tarifs en place au CIPQ inc. n’ont pas été majorés depuis 2004. Heureusement, la situation des mar- chés s’est beaucoup améliorée depuis le milieu de 2013, et il semble que les perspectives à moyen terme devraient demeurer intéressantes, notamment à cause des effets néfastes que la diar- rhée épidémique porcine (DEP) a eu sur l’inventaire de porc aux États-Unis; la majorité des analystes estiment qu’au 31 décembre 2014, la DEP aura privé la production américaine de plus de 10 millions de porcelets, ce qui crée une certaine rareté sur les mar- chés, qui se traduit par de meilleurs prix aux producteurs; il est à noter que même si le poids de carcasses a aug- menté de façon significative, cela n’a pas suffi à compenser la perte de porcelets. Courrier CENTRE D’INSÉMINATION PORCINE DU QUÉBEC INC. LE Perpectives prometteuses ............1 Le Porc Show .............................2 Reportage : Ferme A. Coupal & fils inc. ..........3 Les aberrations chromosomiques et l’hypoprolificité chez le porc ....5 La conservation de la semence, pensez-y !...................................7

lecourrier oct2014 Layout 1 - CIPQ · - 7 -- 3 - Le Courrier du CIPQ35 ans 1977-2012 Alexandre est accompagné, dans tous ses projets, par sa conjointe, Andrée Jeanson, et ce, depuis

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Page 1: lecourrier oct2014 Layout 1 - CIPQ · - 7 -- 3 - Le Courrier du CIPQ35 ans 1977-2012 Alexandre est accompagné, dans tous ses projets, par sa conjointe, Andrée Jeanson, et ce, depuis

Perspectives prometteuses

SOMMAIREVolume 18, N°3, Octobre 2014 [email protected] • www.cipq.com

Après plusieurs années des plus dif-ficiles, la conjoncture actuelle sem-ble des plus favorable à l’industriepor cine; en effet après avoir eu, aucours des dernières années, à releverplu sieurs défis, tel que le circovirus,la force du dollar canadien, l’explo-sion des coûts d’alimentation et desprix déprimés, l’environnement éco -no mi que de la production s’estgrandement amélioré aux cours desderniers mois.

Cependant, les années difficilesvécues par les producteurs de 2006jusqu’à 2013, ont eus des consé quen -ces significatives sur l’industrie. SelonStatistiques Canada, l’inventaire dutrou peau de truies au pays représen-tait, en 2013, à peine 75% de ce qu’ilétait en 2004. La même situation aprévalue au Québec, car selon les don-nées du programme ASRA, le nombrede truies assurées dans le cadre de ceprogramme est passé de 371 919 en

2004 à 290 000 (estimé) en 2014;quant au nombre de producteurs ad-hérents au programme, il est passé de1 162 en 2004 à moins de 650 (-45%)en 2014; c’est un indicateur des plusrévélateur des nombreux défis aux-quels les producteurs ont été confron-tés au cours des dernières années.

Les différents partenaires de l’industrieont du s’ajuster à cette conjoncturenégative qui a duré pendant ces nom-breuses années. Au CIPQ inc., beau-coup d’efforts ont été déployés pouraméliorer la productivité; ainsi de nou-veaux partenariats se sont développéset nous avons réussi à intensifier ceuxexis tants; ceci nous a permis, dansune certaine mesure, de contrer labaisse du cheptel reproducteur, maismalgré ces efforts, le nombre de dosesexpédiées sur une base annuelle afléchi de l’ordre de 18% depuis lesommet de 2004. Nous avons donc dûprocéder à certaines rationalisations,

afin d’être en mesure d’éviter les aug-mentations de tarifs; il est à noter queles tarifs en place au CIPQ inc. n’ontpas été majorés depuis 2004.

Heureusement, la situation des mar -chés s’est beaucoup améliorée depuisle milieu de 2013, et il semble que lesperspectives à moyen terme devraientdemeurer intéressantes, notamment àcause des effets néfastes que la diar-rhée épidémique porcine (DEP) a eusur l’inventaire de porc aux États-Unis;la majorité des analystes estimentqu’au 31 décembre 2014, la DEP auraprivé la production américaine de plusde 10 millions de porcelets, ce quicrée une certaine rareté sur les mar -chés, qui se traduit par de meilleursprix aux producteurs; il est à noter quemême si le poids de carcasses a aug-menté de façon significative, cela n’apas suffi à compenser la perte deporcelets.

CourrierC E N T R E D ’ I N S É M I NAT I O N P O R C I N E D U Q U É B E C I NC .

LE

Perpectives prometteuses ............1

Le Porc Show .............................2

Reportage :Ferme A. Coupal & fils inc. ..........3

Les aberrations chromosomiques et l’hypoprolificité chez le porc ....5

La conservation de la semence, pensez-y !...................................7

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Perspectives prometteuses (suite)

- 2 -Le Courr ier du CIPQ

D’autres indicateurs semblent égale-ment pointer vers une expansion de lademande au niveau mondial. Selon lesdonnées de la FAO, alors que la popu-lation mondiale a augmenté de 40%depuis 1980, la consommation de pro-téines animales a progressé d’environ80%; le Canada est assez bien posi-tionné, puisqu’il est le septième plusimportant producteur mondial deviande de porc, et le troisième plus im-portant exportateur, après les États-Unis et l’Union Européenne; de plus ilest reconnu et respecté comme four-nisseur de denrées alimentaires etpossède une grande capacité de pro-duction, étant donné son expertise, safaible densité de population et son im-portante production céréalière. Selonle « George Morris Center », la popu-lation mondiale augmente d’environ75 millions de personnes à chaqueannée, principalement dans les paysen voie de développement; en mêmetemps, certains de ces pays voient leur

pouvoir d’achat augmenter et leurscitoyens améliorent leurs habitudes alimentaires, notamment en augmen-tant leur consommation de protéinesanimales, ce qui aura pour effet que glo -balement, la demande pour la viande de porc va continuer de progresser aucours des prochaines années.

Les perspectives à court et moyen ter-mes semblent prometteuses pour lesproducteurs, et cela est plus que bien-venu après la récente période difficileà laquelle l’industrie a eu à faire face;cependant, il faut profiter de cetteconjoncture positive pour mettre enplace et/ou améliorer les outils quivont conduire à des améliorations deproductivité, notamment en regard dela biosécurité des élevages; le Québecs’est très bien tiré d’affaires jusqu’iciau niveau de la DEP et ce, grâce à unemobilisation générale de tous les in-tervenants, mais il ne faut pas croireque la partie est gagnée. L’arrivée des

périodes plus froides favorisera à nou-veau la dispersion de ce virus et lerisque de le voir se répandre sera en-core plus omniprésent; il faut se rap-peler qu’il n’y a, à ce jour, aucunmé di cament ayant fait ses preuvescon tre cette maladie et le virus con-tinue sa progression, particulièrementaux États-Unis (plus de 8 000 cas), etque les mesures de biosécurité de-meurent la meilleure arme pour lecombattre.

Espérons pour le mieux, mais gardonsà l’esprit que la menace est à nosportes.

Le directeur général

Ronald Drapeau, agr.

À ne pas manquer, l’évènement porcin de l’année, le PORC SHOW qui aura lieu le 9 décembre2014 au Centre des congrès de Québec et Hilton Québec. Ce sera l’occasion sans pareil de ren-contrer tous les acteurs de la filière porcine, d’échanger et d’y recueillir une foule d’informations.Au programme : conférence, exposition, dégustation et plus. Le CIPQ, en tant que commanditairemajeur de cet évènement, vous invite donc à venir nous rencontrer; vous pourrez, du même coup,PARTICIPER À NOTRE TIRAGE D’UN FORFAIT DE 2 NUITÉES POUR 2 PERSONNES ÀL’AUBERGE DE LA TOUR DU LAC, DANS LES LAURENTIDES. Les coupons de participation serontdisponibles à notre kiosque. C’est un rendez-vous!

Page 3: lecourrier oct2014 Layout 1 - CIPQ · - 7 -- 3 - Le Courrier du CIPQ35 ans 1977-2012 Alexandre est accompagné, dans tous ses projets, par sa conjointe, Andrée Jeanson, et ce, depuis

35 ans 1977-2012- 7 -- 3 - Le Courr ier du CIPQ

Alexandre est accompagné, dans tousses projets, par sa conjointe, AndréeJeanson, et ce, depuis la constructiond’une maternité de 550 truies, en2000. Deux ans plus tard, Alexandreacquérait les terres appartenant à sonpère. Ce dernier était pépiniériste et lesite de la ferme en témoigne par laprésence d’un magnifique étang en-touré de haies, de massifs d’arbres etd’arbustes. Pour contrer les odeurs etfavoriser le bon voisinage, au fil desans, des haies brise-vent ont étéajoutées par Alexandre.

En 2005, on construit une quaran-taine. C’est en fin de journée, tous lesjours, que l’on se rend à ce petit bâti-ment après avoir complété les soins enmaternité. Une douche est prise et denouveaux vêtements sont à la disposi-tion du personnel. La quarantaine estséparée en deux sections, pour deuxstades de maturité des cochettes.Elles y font leur entrée au poids de 25kilos par lot de 40 femelles pour unséjour d’environ deux mois dans cha-cune des sections. Dans le but destimuler le système immunitaire descochettes, on y introduit régulièrementdes porcelets (radets) en provenancede la maternité. Trois semaines aprèsl’introduction des cochettes de 25kilos, des prises de sang sont effec-

tuées dans les deuxsections (10 à 15%de la population totale en quaran-taine). Lorsque lesrésultats s’avè rentnégatifs, les plusjeunes sujets seronté v e n t u e l l e m e n ttransférés dans ladeuxième section.Lorsque leur poidsatteindra environ135 kilos (190 joursd’âge) et après un 2e test sanguin tou-jours négatif, les cochettes seronttransférées dans la salle d’acclimata-tion située dans la maternité. Elles ydemeureront environ 30 jours et pourla majorité, elles seront inséminéesune première fois à cet endroit.

Depuis 2008, à la recherche de nou-veaux défis et afin d’accroître lesrevenus, Alexandre et Andrée dévelop-pent un marché de porcelets de lait de 7 kilos entièrement nourris sous la mère (maitrecochon.com). Jusqu’àpré sent, près de 1500 porcelets par ansont vendus via le magasin attenant ausous-sol de la maison et 99% à deschefs cuisiniers réputés de la granderégion de Montréal. Cette division del’entreprise est toujours en expansion

et s’avère profitable pour la pérennitéde l’entreprise.

Jusqu’en 2010, le sevrage se faisaitdeux fois par semaine. Suite à une première crise de SRRP (SyndromeRespiratoire et Reproducteur Porcin)on procède à un dépeuplement/repeu plement du troupeau. Dès lors,on en profite pour passer à un sevragehebdomadaire. Une deuxième crise deS.R.R.P. sévit en 2012, mais cette fois-ci, seuls les porcelets quitteront l’éle-vage et le sevrage sera dorénavanteffectué aux quatre semaines. Depuis,le taux fertilité des truies adultes sesitue dans les 88 %, cependant, celuides cochettes ne dépassait que rare -ment 65%. Après diverses véri ficationsqui n’ont pu déterminer une véritable

TÉMOIGNAGE GÉDIS :

Ferme A. Coupal & fils inc.Par Serge Desrochers, T.P., Représentant CIPQ inc.

Andrée Jeanson et Alexandre Coupal.

La ferme A. Coupal & fils inc. est localisée à Saint-Bernard de Michaudville, municipalité située à environ 20 km au nord de Saint-Hyacinthe, vers la rivière Richelieu.

Alexandre Coupal en est l’unique propriétaire.

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- 4 -Le Courr ier du CIPQ

Témoignage Gédis : Ferme A. Coupal & fils inc. (suite)

cause, on opte pour l’utili sation de lasonde GÉDIS. Ainsi, à partir de décem-bre 2013 la sonde GÉDIS est utilisée et le moment de l’insémination des cochettes est repoussé de quelquesheures après l’immobilité de cesdernières. Le taux de fertilité des co-chettes se situe maintenant à près de80% et ce, bande après bande. Aprèsdeux mois d’utilisation chez les co-chettes, on élargie son utilisation aureste du troupeau dans le but d’amé -liorer de quelques points la fertilité maissurtout afin d’exploiter le plein potentieldes truies au niveau des nés-totaux.D’ailleurs, si la tendance se maintient,le résultat concernant les porceletssevrés par truie productive par annéesera de 29 versus 27 en 2013.

« Nous avons toujours fait deux détec-tions par jour. Maintenant, avec letemps récupéré par l’utilisation de lasonde GÉDIS il nous est permis d’êtreencore plus minutieux à cette tâche »,commente Alexandre.

Les règles de biosécurité, quant àelles, font parties du quotidien depuisles débuts. Voici la liste des procé-dures établies à la ferme :

• Depuis les débuts, la livraison dela semence porcine se fait horssite (garage près de la résidence).

• Un temps de retrait de 48 heuresdoit être respecté par les visiteurs.

• Le véhicule du visiteur est laisséprès de la résidence, située à en-viron 400 mètres de la ferme.

• Pour les visiteurs, un registre devisite avec date et signature estplacé à l’entrée.

• Tout le personnel et les visiteursdoivent prendre une douche àl’entrée de la maternité (combi -naison de travail et bottes fourniespar l’entreprise).

• Les animaux morts et leurs dérivéssont remisés dans un abri com-portant cinq cellules à compost etce, depuis 2007 (capacité de 12semaines).

En ce qui a trait au bien-être animal,cet aspect de la production n’est pasen reste. En effet, Alexandre prévoit,dès cet automne, l’agrandissement dubâtiment et pourra introduire les truies,en groupe, après 35 jours de gestationconfirmée en cage.

Par ailleurs, Alexandre tient à remerciersa conjointe, Andrée, pour l’aide ines-timable qu’elle apporte à l’entreprise etce, malgré son travail à l’extérieur. Ellevoit non seulement au bon fonction-nement du magasin, mais tient aussi lacomptabilité et apporte une aide pré-cieuse au moment du sevrage et desmises-bas. De plus, Alexandre tient àsouligner que la cons tance des bonsrésultats de l’entreprise ne pourraitêtre au rendez-vous sans l’apportd’employées consciencieuses commeMaryline et Annie.

En terminant, nous ne pouvons passersous silence tous les honneurs qu’ilsont récoltés aux fils des ans. En effet,en 2006, l’entreprise figurait parmi lesfinalistes au titre de ferme porcine del’année (catégorie naisseur), mais c’esten 2007, qu’elle remportait le fameuxtitre lors du Gala du mérite de l’indus-trie porcine québécois, dans le cadredu Congrès du Porc du Québec. Plustard, en 2009, Alexandre et Andréereprésentaient la province du Québeclors du gala des finalistes des JeunesAgriculteurs d’Élite du Canada et en2010, ils se voyaient octroyer la mé-daille de bronze de l’Ordre du MériteAgricole pour la région Montérégie Est.Finalement, en 2013, ils étaient fina -listes dans la catégorie agriculture lorsdu Gala Constellation de la Chambrede Commerce de St-Hyacinthe.

Par leur leadership et leur engagement,Alexandre et Andrée ont su bâtir uneentreprise florissante. Merci à vousdeux pour ce témoignage inspirant.

Alexandre Coupal près du Thermofix pour la réception

de la semence porcine hors site.

Annie Laliberté, Maryline Charest, Andrée Jeanson et Alexandre Coupal.

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35 ans 1977-2012- 9 -- 5 - Le Courr ier du CIPQ

Plusieurs facteurs peuvent affecter lataille de portée d’une truie dont lapari té, les techniques de détection deschaleurs et d’insémination, l’état desanté de la truie, l’alimentation, etc.Parmi tous ces facteurs, une anomaliegénétique ou plus précisément uneaberration chromosomique demeureun facteur important à considérer,mais il est peu connu.

Une aberration chromosomique estune malformation des chromosomes,c’est-à-dire qu’un chromosome ou unepartie peut être absent ou en trop.Chaque espèce possède un nombre

différent de chromosomes : les porcs1

en ont 38 tandis que les humains enpossèdent 46. Les chromosomes sontle support physique des gènes et del’hérédité. Ils sont localisés dans lenoyau de chaque cellule et ils contien-nent le code génétique (l’ADN) dechaque animal. La Figure 1 montreune photographie de l’arrangementdes chromosomes d’un porc. Plus pré-cisément, ce porc est porteur d’uneaberration chromosomique qui con-siste en un échange de fragmentschromosomiques entre le chromo-some 1 et 15.

Lorsque l’animal, que ce soit une truieou un verrat, est porteur d’une aberra-tion chromosomique, cette dernière luicausera un problème d’hypoprolificité.L’apparence d’un animal porteur (truieou verrat) d’une aberration chromo-somique est normale de même quel’apparence de la semence ou desovules et la conception n’est pas affec-tée. Par contre, comme la dispositionde l’ADN est altérée, les spermato-zoïdes de ces verrats ou les ovules deces truies peuvent produire certainsembryons non viables, ce qui expliquel’hypoprolificité qui se traduit par deplus faibles tailles de portées. Selon les

Les aberrations chromosomiqueset l’hypoprolificité1 chez le porcPar Frédéric Fortin, en collaboration avec Nick Coudé, Claude Robert, Nicole Dion et Laurence Maignel

Figure 1 : Caryotype d’un verrat porteur d’une translocation réciproque 1/15

Gracieuseté de Anh Quach du «Animal karyotyping group» de l’Université de Guelph.

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aberrations chromosomiques, l’impactsur la taille de portée est variable, maisDucos (1997) a estimé qu’elle pouvaitdonner lieu à une réduction moyennede 40 % du nombre de porcelets nés.Ainsi, une aberration chromosomiquechez un verrat ou une truie sera respon-sable de la production de plu sieursportées de huit porcelets nés ou moins.

Par le passé, l’analyse des données deprolificité des truies constituait le seulmoyen disponible pour identifier destruies ou verrats hypoprolifiques. Ainsi,il fallait disposer des données étaléessur une longue période de la vie pro-ductive d’une truie ou d’un verrat pouridentifier cette anomalie. Depuis quel -ques temps, un test en laboratoire estdisponible à l’Université de Guelphpour identifier les aberrations chro -mosomiques à partir d’un échantillonsanguin. Ce test est réalisé grâce àl’ob ser vation microscopique de l’arran -gement des chromosomes des cel-lules, un caryotype.

Ainsi, un projet de recherche a été ini-tié avec la collaboration du CIPQ inc.afin d’analyser le caryotype de 161verrats actifs. Parmi ceux-ci, une aber-ration chromosomique a été diagnos-tiquée chez trois verrats (1,9 % desverrats) et ces derniers ont été réfor-més et retirés du centre. Cette faiblefréquence des aberrations chromo-somiques semble normale puisque lesrésultats d’une autre étude montrentque 2,5 % des verrats canadiens en

centre d'insémination sont porteursd’aberrations chromosomiques (Quachet al., 2009).

L’analyse des données de reproductionde ces trois verrats et des apparentésont montré que ces aberrations chro-mosomiques étaient également asso-ciées à de l’hypoprolificité. Dans le casde deux verrats, l’analyse des donnéesde reproduction suggéraient que cesaberrations chromosomiques étaienttransmises des parents aux descen-dants tandis que pour l’autre verrat, l’analyse indiquait que l’aberrationchro mosomique était spontanée.

Lorsqu’on considère l’ensemble desdoses de semence produites par unverrat actif en centre d’insémination,l’impact économique moyen d’un ver-rat hypoprolifique est estimé à plus de60 000 $. Cette estimation est gros sièrepuisque ce montant est largement in-fluencé par la race du verrat (race ter-minale ou maternelle), la durée de vieproductive en centre d’insémination et l’impact de l’aberration chromo-somique sur la taille de portée. De plus,il faut considérer que ces aberrationschromosomiques peuvent se transmet-tre des parents aux descendants.

La principale recommandation dé-coulant du projet est de procéder sys-tématiquement au dépistage desaber rations chromosomiques des ver-rats préalablement à la mise en pro-duction en centre d’insémination.

Ainsi, avec la disponibilité récente dece nouveau test de dépistage, le CIPQa pris la décision d’appliquer cetteprocédure à tous les verrats acquisdepuis.

De plus, pendant ce projet, l’équipe de recherche du chercheur ClaudeRobert de l’Université Laval en a profi -té pour faire progresser le développe-ment d’une technique d’hybridationd’ADN visant à identifier les verrats hy-poprolifiques. Cette technique démon-tre un potentiel d’application à pluslong terme.

Remerciements• Centre canadien pour l’amélioration

des porcs inc.• Centre de développement du porc

du Québec inc.• Centre d’insémination porcine du

Québec inc.• La Coop fédérée• Les Éleveurs de porcs du Québec• Société des éleveurs de porcs du

Québec• Université Laval• Université de Guelph

Ce projet a été réalisé grâce à uneaide financière d’Agriculture et Agro -alimentaire Canada et du ministère del’Agriculture, des Pêcheries et de l’Ali - men tation du Québec accordée en vertudu Programme de soutien aux stratégiessectorielles de développement.

Les aberrations chromosomiques... (suite)

1 Hypoprolificité : faible nombre de porcelets nés par portée.

Références : Ducos A, Berland HM, Pinton A, Séguéla A, Blanc MF, Darré A, Sans P, Darré R (1997) Les translocations réciproques chez le porc : état des lieux et pers pectives. In Journées de la recherche porcine France. Paris, février 1997, Institut Technique du Porc, 29, 375-382.

T A Quach, D A F Villagómez, G Coppola, A Pinton, E J Hart, E R Reyes, P K Basrur and W A King, 2009. A cytogenetic study of breeding boars in Canada. Cytogenetic and Genome Research, 276:3, 271-280

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- 7 - Le Courr ier du CIPQ

À chaque année, avec l’arrivée destempératures automnales plus fraî -ches, certains éleveurs éprouvent desdifficultés avec leurs appareils de con-servation, que ce soit un Thermofix ouun appareil de type Koolatron. Ces ap-pareils ayant un système de réchauf-fement limité ne peuvent compenserpour des températures trop froides.

Voici donc quelques règles à suivre quivous éviteront peut-être des ennuis et surtout, le gaspillage de doses de semence mal conservées. C’est d’au-tant plus important qu’avec la venuedes bandes aux 2, 3 ou 4 semaines,

ces appareils renferment souvent unegrande quantité de semence.

1. Il est primordial d’ajuster la tem-pérature ambiante où se situel’appareil à un minimum de10°C. En-dessous de ce niveau,après un certain temps, le Ther-mofix indiquera un messaged’erreur 1.

2. Éviter de placer votre appareilprès d’une porte mal isolée oudont l’étanchéité laisse à dé -sirer, surtout si le Koolatron oule Thermofix est au sol.

3. Pour ceux qui reçoivent leurdose de semence dans un ap-

pareil de type Koolatron, il estimportant d’installer une minu -terie. Ces appareils ne sont pasconçus pour fonctionner encontinu 24/24 et 365 jours/année. Vous améliorerez ainsi ladurée de vie de votre appareil.Pour des li vrai sons aux 2, 3 ou4 semai nes, faites fonctionnervotre appa reil uniquement pourles se maines ou vous recevez desdo ses de semence. Le reste dutemps, débran chez votre appa -reil. Ne pas oublier de re bran cherl’appareil au moins 24 heuresavant la prochaine livraison.

La conservation de la semence,pensez-y!

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FRÉDÉRIC BLAIS ET DENISE AUDET Ferme FredeganniSaint-Elzéar, Beauce, Qc260 truies naisseur

L’utilisation du GÉDIS constitue le choix des producteurs pour plus de 58 % des doses commandées au CIPQ inc.

Par Lucien Vallières, agr., Responsable encadrement technique et promotion

1. Message d’erreur sur le Thermofix : - OUT (pour indiquer que l’appareil est à l’extérieur de la plage 15-18°C)- OFF (si la température lue à l’intérieur de l’appareil est inférieure à 4°C)

À noter : Pour ceux qui possèdent un appareil de type Koolatron, il est important de placer un thermomètre à l’intérieur afin de vérifier la température.

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SAINT-LAMBERT-DE-LAUZON

1486, Saint-AiméSt-Lambert-de-Lauzon QC G0S 2W0Tél.: 418 889-9959Téléc.: 418 889-8210Commandes sans frais: 1 800 463-1140

ROXTON FALLS

2100, Rang 6Roxton Falls QC J0H 1E0Tél.: 450 375-9977Téléc.: 450 375-2077Commandes sans frais: 1 800 375-9811

SAINT-CUTHBERT

1985, rang YorkSt-Cuthbert QC J0K 2C0Tél.: 450 885-1118Téléc.: 450 885-1033Commandes sans frais: 1 888 608-1118

YVON LACASSESEPQ

CHANTAL VINCENTMAPAQ

SYLVAIN PAGÉ

CHRISTIAN BLAISAQINAC

Administrateur

Administrateur

Administrateur

Administrateur

DANIEL GODBOUTGenus

Administrateur

CÉCILIEN BERTHIAUMELes Éleveurs de porc

du Québec

Administrateur

LUC PELLANDFerme Éthier-Pelland enr.

Président

RONALD DRAPEAUCIPQ inc.

ÉRIC VEILLEUXInvestissement Québec

Directeur général Secrétaire du CA

CIPQ inc. est une filiale d’Investissement Québec

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Conseil d’administrationdu CIPQ inc.