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Recherche clinique L’endart eriectomie carotidienne en urgence est su ˆ re chez les patients ayant peu de comorbidit es Hernan A. Bazan, 1,2 Sanjeev Pradhan, 1 Tormod S. Westvik, 1 Bauer E. Sumpio, 1 Richard J. Gusberg, 1 Alan Dardik, 1,2 New Haven et West Haven, Connecticut, Etats-Unis Des publications r ecentes d’ etablissements isol es ont confirm e l’efficacit e de l’endart eriectomie carotidienne (EC) en urgence ou semi-urgence, bien qu’avec une mortalit e et une morbidit e p eriop eratoires plus elev ees. Nous avons d etermin e les r esultats de l’EC en urgence dans des ho ˆ pitaux universitaires et g en eraux et si des facteurs li es au patient ou a l’ho ˆ pital influen- c ¸aient les r esultats. Les dossiers des patients ayant une EC dans tous les ho ˆ pitaux non f ed eraux dans l’ etat du Connecticut entre 1992 et 2002 ont et e revus, et les patients symptoma- tiques qui se sont pr esent es en urgence ou en semi-urgence ont et e compar es aux patients trait es de mani ere elective. La r egression logistique multivari ee a et e employ ee pour d eterminer l’effet des facteurs de risque des patients sur la mortalit ep eriop eratoire, les AVC, et les compli- cations cardiaques. Les patients ayant une EC en urgence (n ¼ 764, 6,3%) ont eu des taux p eriop eratoires plus elev es de mortalit e (2% contre 0,3%, p < 0,0001) et d’AVC (2,9% contre 1,1%, p < 0,0001) mais pas de complications cardiaques (3% contre 2,2%, p ¼ 0,14) compar es aux patients ayant une EC elective (n ¼ 11,312). Les patients ayant une EC en urgence et avec des taux elev es de comorbidit es associ ees avaient un risque p eriop eratoire plus elev e de mortalit e (7,8% contre 0,4, p ¼ 0,001), d’AVC (10,9% contre 0,8%, p ¼ 0,0002), et de compli- cations cardiaques (14,1% contre 0,8%, p < 0,0001) compar es aux patients se pr esentant en urgence mais avec peu de comorbidit es. La mortalit ep eriop eratoire etait associ ee a la r ealisation de l’intervention dans les ho ˆ pitaux a faible capacit e en lits (rapport de risque [OR] ¼ 4,6, p ¼ 0,01). Les AVC p eriop eratoires etaient associ es a l’insuffisance r enale (OR ¼ 5,3, p ¼ 0,04). Les complications cardiaques p eriop eratoires etaient associ ees au diab ete (OR ¼ 2,6, p ¼ 0,03) et aux ho ˆ pitaux a faible capacit e en lits (OR ¼ 5, p < 0,01). L’admission en urgence etait associ ee a l’a ˆge > 80 (OR ¼ 1,2, p ¼ 0,04), a l’insuffisance r enale (OR ¼ 1,8, p ¼ 0,05), et a l’atteinte cardiaque (OR ¼ 1,3, p < 0,01). L’EC en urgence a une mortalit e et un taux d’AVC p eriop eratoires plus elev es par comparaison aux cas trait es de mani ere elective. Cependant, le sous-ensemble de patients pr esentant peu de comorbidit es m edicales associ ees et n ecessitant une EC en urgence est associ e a un faible taux de complications p eriop eratoires. Les patients pr esentant des comorbidit es m edicales associ ees graves qui ont besoin d’une EC en urgence peuvent former un groupe de patients a haut risque pouvant faire envisager un transfert dans des grands centres ou un traitement alternatif. DOI of original article: 10.1016/j.avsg.2007.12.019. Adresse actuelle de H. A. Bazan : Department of Surgery, Section of Vascular Surgery, LSUHSC, New Orleans, LA 70118, USA. 1 Department of Surgery, Yale University School of Medicine, New Haven, CT, USA. 2 VA Connecticut Healthcare System, West Haven, CT, USA. Correspondance : Hernan A. Bazan, MD, Department of Surgery, Section of Vascular Surgery; LSUHSC, 533 Bolivar St, Room 524; New Orleans, LA 70118, USA, E-mail: [email protected] Ann Vasc Surg 2008; 22: 505-512 DOI: 10.1016/j.acvfr.2008.08.014 Ó Annals of Vascular Surgery Inc. Edit e par ELSEVIER MASSON SAS 547

L'endartériectomie carotidienne en urgence est sûre chez les patients ayant peu de comorbidités

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Page 1: L'endartériectomie carotidienne en urgence est sûre chez les patients ayant peu de comorbidités

Recherche clinique

DOI of or

Adresse actVascular Surg

1DepartmeHaven, CT, US

2VA Conne

L’endart�eriectomie carotidienne en urgenceest sure chez les patients ayant peu decomorbidit�es

Hernan A. Bazan,1,2 Sanjeev Pradhan,1 Tormod S. Westvik,1 Bauer E. Sumpio,1

Richard J. Gusberg,1 Alan Dardik,1,2 New Haven et West Haven, Connecticut, Etats-Unis

Des publications r�ecentes d’�etablissements isol�es ont confirm�e l’efficacit�e de l’endart�eriectomiecarotidienne (EC) en urgence ou semi-urgence, bien qu’avec une mortalit�e et une morbidit�ep�eriop�eratoires plus �elev�ees. Nous avons d�etermin�e les r�esultats de l’EC en urgence dansdes hopitaux universitaires et g�en�eraux et si des facteurs li�es au patient ou �a l’hopital influen-caient les r�esultats. Les dossiers des patients ayant une EC dans tous les hopitaux nonf�ed�eraux dans l’�etat du Connecticut entre 1992 et 2002 ont �et�e revus, et les patients symptoma-tiques qui se sont pr�esent�es en urgence ou en semi-urgence ont �et�e compar�es aux patientstrait�es de mani�ere �elective. La r�egression logistique multivari�ee a �et�e employ�ee pour d�eterminerl’effet des facteurs de risque des patients sur la mortalit�e p�eriop�eratoire, les AVC, et les compli-cations cardiaques. Les patients ayant une EC en urgence (n¼ 764, 6,3%) ont eu des tauxp�eriop�eratoires plus �elev�es de mortalit�e (2% contre 0,3%, p< 0,0001) et d’AVC (2,9% contre1,1%, p< 0,0001) mais pas de complications cardiaques (3% contre 2,2%, p¼ 0,14) compar�esaux patients ayant une EC �elective (n¼ 11,312). Les patients ayant une EC en urgence et avecdes taux �elev�es de comorbidit�es associ�ees avaient un risque p�eriop�eratoire plus �elev�e demortalit�e (7,8% contre 0,4, p¼ 0,001), d’AVC (10,9% contre 0,8%, p¼ 0,0002), et de compli-cations cardiaques (14,1% contre 0,8%, p< 0,0001) compar�es aux patients se pr�esentant enurgence mais avec peu de comorbidit�es. La mortalit�e p�eriop�eratoire �etait associ�ee �a lar�ealisation de l’intervention dans les hopitaux �a faible capacit�e en lits (rapport de risque[OR]¼ 4,6, p¼ 0,01). Les AVC p�eriop�eratoires �etaient associ�es �a l’insuffisance r�enale(OR¼ 5,3, p¼ 0,04). Les complications cardiaques p�eriop�eratoires �etaient associ�ees au diab�ete(OR¼ 2,6, p¼ 0,03) et aux hopitaux �a faible capacit�e en lits (OR¼ 5, p< 0,01). L’admission enurgence �etait associ�ee �a l’age> 80 (OR¼ 1,2, p¼ 0,04), �a l’insuffisance r�enale (OR¼ 1,8,p¼ 0,05), et �a l’atteinte cardiaque (OR¼ 1,3, p< 0,01). L’EC en urgence a une mortalit�e et untaux d’AVC p�eriop�eratoires plus �elev�es par comparaison aux cas trait�es de mani�ere �elective.Cependant, le sous-ensemble de patients pr�esentant peu de comorbidit�es m�edicales associ�eeset n�ecessitant une EC en urgence est associ�e �a un faible taux de complications p�eriop�eratoires.Les patients pr�esentant des comorbidit�es m�edicales associ�ees graves qui ont besoin d’une ECen urgence peuvent former un groupe de patients �a haut risque pouvant faire envisager untransfert dans des grands centres ou un traitement alternatif.

iginal article: 10.1016/j.avsg.2007.12.019.

uelle de H. A. Bazan : Department of Surgery, Section ofery, LSUHSC, New Orleans, LA 70118, USA.

nt of Surgery, Yale University School of Medicine, NewA.

cticut Healthcare System, West Haven, CT, USA.

Correspondance : Hernan A. Bazan, MD, Department of Surgery,Section of Vascular Surgery; LSUHSC, 533 Bolivar St, Room 524; NewOrleans, LA 70118, USA, E-mail: [email protected]

Ann Vasc Surg 2008; 22: 505-512DOI: 10.1016/j.acvfr.2008.08.014� Annals of Vascular Surgery Inc.�Edit�e par ELSEVIER MASSON SAS

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Page 2: L'endartériectomie carotidienne en urgence est sûre chez les patients ayant peu de comorbidités

548 Bazan et al. Annales de chirurgie vasculaire

INTRODUCTION

L’endart�eriectomie carotidienne �elective (EC) est le

traitement de r�ef�erence chez les patients symptoma-

tiques et asymptomatiques pr�esentant une st�enose

serr�ee de l’art�ere carotide. Les essais control�es ran-

domis�ees multicentriques ont prouv�e l’efficacit�e de

l’EC dans la pr�evention secondaire �a long terme

des AVC avec une mortalit�e et une morbidit�ep�eriop�eratoire suffisamment basses. 1-5 Cependant,

l’intervention chez les patients symptomatiques qui

se pr�esentent en urgence ou en semi-urgence reste

controvers�ee. Par exemple, le moment optimal de

l’EC apr�es un accident oculaire ou h�emisph�erique

homolat�eral n’est toujours pas �etabli. Dans les

ann�ees 60, de mauvais r�esultats �etaient obtenus

apr�es les interventions en urgence chez les patients

symptomatiques, et ces mortalit�es et morbidit�es

p�eriop�eratoires accrues �etait attribu�ees �a la trans-

formation h�emorragique d’un infarctus isch�emique.6,7 D’autres travaux rapportant une morbidit�ep�eriop�eratoire accrue apr�es EC pr�ecoce ont conduit�a recommander de retarder la chirurgie de 4

semaines si possible. 8-13 Cependant, des travaux

r�ecents sugg�erent l’avantage de l’EC pr�ecoce pour

empecher la r�ecidive d’AVC chez les patients

pr�esentant une bonne r�ecup�eration neurologique

sans h�emorragie au scanner. 14-15 La m�eta-analyse

des r�esultats de l’European et du North American

Symptomatic Carotid Endarterectomy Trial (NAS-

CET) a sugg�er�e un avantage de l’EC chez les patients

symptomatiques randomis�es dans un d�elai de 2

semaines des symptomes. 16 Cependant, le moment

optimal pour faire l’EC chez les patients sympto-

matiques n’est pas clairement �etabli.

En outre, il y a des donn�ees limit�ees au sujet de

l’impact des facteurs de risque li�es aux patients et �al’hopital sur les r�esultats apr�es EC urgente ou

semi-urgente. Puisque plusieurs facteurs de risque

li�es au patient, tels que l’insuffisance r�enale et les

maladies cardiaques, sont li�es �a de plus mauvais

r�esultats p�eriop�eratoires et �a long terme qu’apr�es

EC �elective, 17-19 il est important de d�eterminer si

ces facteurs sont �egalement associ�es �a de moins bons

r�esultats apr�es EC faite en urgence.

Les patients se pr�esentant en urgence ou en semi-

urgence repr�esentent un groupe de patients �a haut

risque, dont le traitement est actuellement

controvers�e. L’angioplastie carotidienne avec stent-

ing (ACS) est une m�ethode alternative pour traiter

les st�enoses carotidiennes chez les patients

consid�er�es �a haut risque de complications chirurgi-

cales ; cependant, les �etudes multicentriques

r�ecentes ont d�emontr�e que l’ACS n’est pas un traite-

ment parfait pour tous les patients �a haut risque,

avec diff�erents niveaux de risque et de b�en�efice

pour des sous-groupes de patients ; 20-22 quelques

groupes �a haut risque, tels que les octog�enaires, ont

des r�esultats am�elior�es apr�es EC. 22 Puisque plu-

sieurs s�eries s�electionn�ees ont rapport�e des r�esultats

d�efavorables accrus apr�es EC en urgence, nous

avons d�etermin�e si certains groupes vus en urgence

avaient un risque acceptable de complications

p�eriop�eratoires apr�es EC dans une pratique com-

munautaire, clarifiant le role de cette proc�edure

g�en�eralement �a faible risque dans des circonstances

de risque plus �elev�e.

METHODES

Une base de donn�ees se composant des dossiers de

sortie des patients de tous les hopitaux des soins

aigus non f�ed�eraux du Connecticut est tenue par

Chime, Inc. (www.cthosp.org ; Wallingford, CT,

Etats-Unis). Le Connecticut Hospital Association

(CHA) Chime Data Program a �etabli et maintient un

syst�eme d’information de soins de sant�e qui incor-

pore des donn�ees d�emographiques, cliniques,

financi�eres pour l’Etat remontant �a 1980. Des rap-

ports contenant des variables choisies sont disponi-

bles comme service pay�e par honoraires. Un

algorithme pr�ec�edemment publi�e a �et�e employ�epour retenir toutes les proc�edures d’EC faites entre

1992 et 2002 �a partir de la base de donn�ees Chime.17-19

Les r�esum�es de sortie ont �et�e s�electionn�es s’ils

contenaient le groupe reli�e au diagnostic (DRG) 5

(proc�edures vasculaires extra-craniennes), le code

de proc�edure 38.12 (endart�eriectomie tete/cou) de

la Classification Internationale des Maladies, 9�eme

r�evision, Modification Clinique (ICD-9-CM), et le code

diagnostic principal 433.xx de l’ICD-9-CM (occlu-

sion et st�enose des art�eres pr�e-c�er�ebrales). L’exac-

titude de l’algorithme dans cette base de donn�ees a

pr�ec�edemment �et�e v�erifi�ee. 17-19 Les dossiers hos-

pitaliers de chaque proc�edure d’EC ont �et�eind�ependamment pass�es en revue par le CHA et

class�es comme �electifs, urgents, ou semi-urgents

selon les notes du m�edecin qui sp�ecifiaient explici-

tement la nature de l’admission ; les dossiers sans

d�esignation ont �et�e exclus de l’analyse. Les r�esultats

analys�es �etaient la mort �a l’hopital, les AVC

p�eriop�eratoires (ICD-9 997.0 : complications du

syst�eme nerveux, infarctus c�er�ebro-vasculaire

iatrog�ene, et h�emorragie), et les complications car-

diaques p�eriop�eratoires (ICD-9 997.1 : arret car-

diaque, insuffisance, d�efaillance cardiorespiratoire,

insuffisance cardiaque et arythmies, pendant ou

apr�es une proc�edure).

Page 3: L'endartériectomie carotidienne en urgence est sûre chez les patients ayant peu de comorbidités

Vol. 22, No. 4, 2008 EC en urgence chez les patients �a faible risque 549

Les caract�eristiques d�emographiques identifi�ees�etaient l’age, le sexe, les AVC, la pr�esence d’une

maladie cardiaque, d’une broncho-pneumopathie

chronique obstructive (BPCO), d’un diab�ete, d’une

hypertension, et d’une insuffisance r�enale. Les

patients �etaient consid�er�es symptomatiques s’ils

avaient une histoire d d’amaurose transitoire,

d’accident isch�emique transitoire (AIT), ou d’AVC ;

les patients pouvaient avoir plus d’un symptome.

Un score de complexit�e a �et�e employ�e pour clas-

sifier la s�ev�erit�e globale des comorbidit�es des

patients. Le score de complexit�e dans cette base de

donn�ees est la variable de risque de mortalit�e All

Patient Refined Diagnosis Related Groups (APR-

DRG) (3 M Health Information Systems, St. Paul,

MN, Etats-Unis) ; cette variable consid�ere des fac-

teurs li�es au patient qui pr�evoient les r�esultats cli-

niques et est stratifi�ee en quatre classes : 1, gravit�emineure ; 2, mod�er�ee ; 3, importante ; ou 4, extreme

de la maladie. Les classes 1 et 2 �etaient consid�er�ees

comme des scores faibles, tandis que les classes 3 et 4�etaient consid�er�ees des scores �elev�es. Cette variable�etait disponible dans la base de donn�ees Chime

commencant en 1997.

La capacit�e en lits hospitali�ere �etait stratifi�ee en

tiers inf�erieur, moyen, et sup�erieur de toutes les

capacit�es de lits de l’Etat ; l’inf�erieur correspond �a<132 lits, le moyen �a 133-279, et le sup�erieur �a>280. Le volume annuel d’EC de l’hopital �etait

d�efini comme bas, moyen, ou haut si le volume

annuel d’EC, �electives, urgentes et semi-urgentes,�etait �10, entre 10 et 49, ou >50. Les autres fac-

teurs li�es �a l’hopital �etaient le bassin de vie (moins

ou plus de 75.000 personnes), la localisation de

l’hopital (urbain, suburbain, ou rural), le statut

universitaire (universitaire ou communautaire), et

la pr�esence ou l’absence de r�esidents en chirurgies.

Les effets des comorbidit�es li�ees aux patients et

des facteurs associ�es �a l’hopital sur les r�esultats ont�et�e analys�es par analyse univari�ee ; les valeurs de

p ont �et�e calcul�ees en employant le test du chi2 ou

le test exact de Fischer. La r�egression logistique a �et�eemploy�ee pour l’analyse multivari�ee. Tous les tests�etaient �a deux entr�ees, et p< 0,05 �etait consid�er�estatistiquement significatif (Statview 5.0 ; Institut

SAS, Cary, OR, Etats-Unis).

RESULTATS

Il y a eu 12.076 EC faites entre 1992 et 2002 dans

l’�etat du Connecticut, identifi�ees comme �electives,

urgentes, ou semi-urgentes ; 9.964 (82,5%) ont �et�efaites chez des patients asymptomatiques et 2.112

(17,5%) chez des patients symptomatiques. Il y avait

764 (6,3%) proc�edures faites en urgence ou semi-

urgence chez des patients symptomatiques ; ils

sont le sujet de cette �etude. Les facteurs

d�emographiques de ces patients et les

caract�eristiques des hopitaux dans lesquels les EC�etaient faites sont �enum�er�es au Tableau I. La plu-

part des proc�edures urgentes (>95%) ont �et�e faites

dans des hopitaux au volume op�eratoire �electif

moyen ou �elev�e (Tableau I). La mortalit�e et les

AVC p�eriop�eratoires, mais pas les complications

cardiaques, �etaient sensiblement plus fr�equents

chez les patients ayant une EC en urgence que

chez les patients �electifs (Tableau II).

L’effet des comorbidit�es et des facteurs li�es �al’hopital sur les r�esultats p�eriop�eratoires apr�es EC

en urgence a �et�e examin�e en analyse univari�ee

(Tableau III). Le diab�ete �etait associ�e �a un plus

grand risque de complications cardiaques

p�eriop�eratoires ( p¼ 0,01), et l’insuffisance r�enale�etait associ�ee �a un plus grand risque d’AVC

p�eriop�eratoire ( p¼ 0,05). La r�ealisation de l’EC

dans un hopital �a faible capacit�e de lits �etait associ�ee�a un plus grand risque de mortalit�e p�eriop�eratoire

( p< 0,01) et de complications cardiaques ( p< 0,01)

et �a une tendance �a un risque accru d’AVC

( p¼ 0,07). La r�ealisation d’une EC en urgence dans

un hopital rural �etait associ�ee �a un plus grand risque

de complications cardiaques p�eriop�eratoires

( p< 0,01). Il n’y avait aucun effet du volume

annuel d’EC de l’hopital sur les r�esultats chez les

patients admis en urgence. En outre, il n’y avait

aucune diff�erence des r�esultats apr�es EC en urgence

entre les hopitaux ex�ecutant plus de 100 proc�edures

par an et ceux en ex�ecutant moins de 100 par an

(donn�ees non montr�ees), seuil propos�e par la

Leapfrog Initiative comme pouvant etre associ�e �a de

meilleurs r�esultats. 23

Comme les patients ayant une EC en urgence ont

des taux plus �elev�es de mortalit�e et d’AVC

p�eriop�eratoires compar�ees aux patients admis de

mani�ere �elective (Tableau II), nous avons

d�etermin�e si les patients admis en urgence avaient

des taux plus �elev�es de comorbidit�e globale que les

patients admis dans des conditions �electives. Pour

d�eterminer la comorbidit�e globale des patients et

r�eduire au minimum le biais potentiel du �a la sous-�evaluation de diff�erents facteurs de risque, nous

avons d�etermin�e la distribution des scores de com-

plexit�e chez ces patients. Les patients qui avaient

une EC en urgence avaient un plus grand pour-

centage de scores de complexit�e �elev�es (scores de 3

ou 4) compar�es aux patients ayant une EC �elective

(19,9% contre 5,8%, p< 0,0001 ; Tableau IVA). Ces

r�esultats sugg�erent que les patients ayant une EC

urgente ont des taux plus �elev�es de comorbidit�es

que les patients ayant une EC �elective.

Page 4: L'endartériectomie carotidienne en urgence est sûre chez les patients ayant peu de comorbidités

Tableau II. R�esultats p�eriop�eratoires chez les

patients ayant une EC en urgence compar�es aux

patients ayant une intervention �elective

n Mortalit�e AVCComplicationcardiaque

Urgence 764 1,96% 2,88% 3,01%

Elective 11,312 0,33% 1,13% 2,19%

pa <0,0001 <0,0001 0,14

aanalyse du chi2.

Tableau I. Analyse de la d�emographie des

patients, des facteurs de risque, et des

caract�eristiques des hopitaux pour 764 patients

ayant une EC en urgence

Age (ans)

<65 185 (24,2%)

65-69 131 (17,1%)

70-79 295 (38,6%)

�80 153 (20%)

Hommes 465 (60,9%)

Caucasiens 728 (95,3%)

Cardiopathie 162 (21,2%)

BPCO 97 (12,7%)

Diab�ete 202 (26,4%)

Hypertension 540 (70,7%)

Insuffisance r�enale 14 (1,8%)

Symptomes

Amaurose 135 (17,7%)

AIT 223 (29,2%)

AVC 464 (60,7%)

Capacit�e en lits

Faible (�132) 125 (16,4%)

Moyenne (133-279) 273 (35,7%)

Elev�ee (�280) 366 (47,9%)

Bassin de vie

<75.000 219 (28,7%)

�75.000 545 (71,3%)

Site

Urbain 562 (73,5%)

Suburbian 158 (20,7%)

Rural 44 (5,8%)

Situation acad�emique

Hopital universitaire 259 (33,9%)

Hopital g�en�eral 505 (66,1%)

R�esidents

Oui 501 (65,6%)

Non 263 (34,4%)

Volume d’EC

Faible (�10) 35 (4,6%)

Moyen (10-49) 391 (51,2%)

Elev�e (�50) 338 (44,2%)

550 Bazan et al. Annales de chirurgie vasculaire

Nous avons ensuite d�etermin�e s’il y avait une

diff�erence dans les r�esultats entre les patients ayant

une EC urgente avec des taux de comorbidit�es faible

ou �elev�e. La majorit�e des patients (80%) ayant une

EC en urgence avaient des scores de complexit�e fai-

bles (1 ou 2, Tableau IVA) et une mortalit�ep�eriop�eratoire semblable aux patients ayant une EC�elective (0,4% contre 0,3%, p¼ 0,57 ; Tableau IVB) ;

il n’y avait �egalement aucune diff�erence significative

du taux p�eriop�eratoire d’AVC (0,8% contre 1,1%,

p> 0,99) ou de complications cardiaques (0,8%

contre 2,2%, p¼ 0,19) avec les patients �electifs.

Cependant, quelques patients (20%) ayant une EC

en urgence avaient des scores de complexit�e �elev�es (3

ou 4) avec une mortalit�e p�eriop�eratoire accrue par

comparaison avec les patients ayant une EC urgente

mais avec des scores de complexit�e faibles (7,8%

contre 0,4%, p¼ 0,001). De meme, les AVC

p�eriop�eratoires (10,9% contre 0,8%, p¼ 0,0002) et

les complications cardiaques (14,1% contre 0,8%,

p< 0,0001) �etaient plus fr�equents chez les patients

trait�es en urgence avec des scores de complexit�e�elev�es. Ces r�esultats sugg�erent que la mortalit�e et la

morbidit�e p�eriop�eratoires accrues apr�es EC en

urgence (Tableau II) refl�etent le sous-ensemble de

patients admis en urgence et ayant un grand nombre

de comorbidit�es.

La r�egression logistique multivari�ee a �et�eemploy�ee pour d�eterminer les effets des facteurs

de risque associ�es au patient et �a l’hopital sur les

r�esultats apr�es EC en urgence (Tableau V). La fai-

ble capacit�e en lits de l’hopital �etait le seul facteur li�e�a un plus grand risque de mortalit�e p�eriop�eratoire

(rapport de risque [OR]¼ 4,55, p¼ 0,01). L’insuffi-

sance r�enale �etait associ�ee �a un plus grand risque

d’AVC p�eriop�eratoire (OR¼ 5,33, p¼ 0,04) ; le

diab�ete (OR¼ 2,62, p¼ 0,03) et la faible capacit�e en

lits de l’hopital (OR¼ 5,03, p< 0,001) �etaient

associ�es �a un plus grand risque de complications

cardiaques p�eriop�eratoires.

Enfin, nous avons utilis�e l’analyse multivari�ee

pour d�eterminer les facteurs de risque li�es au patient

pr�edictifs d’une admission urgente ou semi urgente

parmi tous les patients ayant une EC dans une pra-

tique d’hopital g�en�eral. Un age� 80 ans (OR¼ 1,22,

p¼ 0,04), une cardiopathie (OR¼ 1,29, p< 0,01), et

une insuffisance r�enale (OR¼ 1,76, p¼ 0,05)�etaient ind�ependamment pr�edictifs d’une admission

urgente ou semi-urgente (Tableau VI).

DISCUSSION

Les patients se pr�esentant en urgence avec une

st�enose carotidienne serr�ee symptomatique restent

un d�efi clinique. A notre connaissance, nous rappor-

tons la plus grande analyse de l’EC en urgence

Page 5: L'endartériectomie carotidienne en urgence est sûre chez les patients ayant peu de comorbidités

Tableau III. Analyse des comorbidit�es et des caract�eristiques hospitali�eres avec les r�esultats

p�eriop�eratoires chez les patients ayant une EC en urgence

Mortalit�e p AVC p Cardiac p

Age (ans)

<65 1,1% 0,25 2,1% 0,55 2,2% 0,23

65-69 1,5% 2,3% 3,8%

70-79 1,7% 2,7% 2%

>80 3,9% 4,6% 5,2%

Sexe

Masculin 2,1% 0,64 2,4% 0,29 3% >0,99

F�eminin 1,7% 3,7% 3%

Race

Blanche 1,8% 0,15 3% >0,99 3% >0,99

Autre 5,6% 0 2,8%

Cardiopathie

Oui 0,6% 0,21 1,8% 0,59 4,3% 0,29

Non 2,3% 3,1% 2,6%

BPCO

Oui 4,1% 0,10 4,1% 0,43 4,1% 0,52

Non 1,6% 2,7% 2,8%

Diab�ete

Oui 2,5% 0,56 3,5% 0,62 5,4% 0,01*

Non 1,8% 2,7% 2,1%

Hypertension

Oui 1,9% 0,78 2,2% 0,09 3,3% 0,49

Non 2,2% 4,5% 2,2%

Insuffisance r�enale

Oui 7,4% 0,24 14,2% 0,05* 3,1% >0,99

Non 1,9% 2,7% 0

Capacit�e en lits de l’hopital

Faible 5,6% <0,01* 4,8% 0,07 8% <0,01*

Moyenne 1,1% 1,1% 1,5%

Grande 1,4% 3,5% 2,5%

Bassin de vie

<75,000 3,2% 0,15 3,2% 0,81 4,1% 0,25

�75,000 1,5% 2,8% 2,6%

Site

Urbain 2,3% 0,82 2,3% 0,91 2,8% <0,01*

Suburbain 2,5% 2,5% 1,3%

Rural 1,8% 3% 11,3%

Environnement acad�emique

Universitaire 1,5% 0,78 3,1% 0,82 3,1% 0,99

G�en�eral 2,2% 2,7% 3%

R�esidents

Oui 1,4% 0,17 3% 0,99 2,8% 0,66

Non 3% 2,7% 3,4%

Volume EC

Faible 2,9% 0,38 2,9% 0,35 2,9% 0,87

Moyen 2,6% 2,1% 3,3%

Elev�e 1,2% 3,8% 2,6%

*Significativit�e statistique, p� 0,05.

Vol. 22, No. 4, 2008 EC en urgence chez les patients �a faible risque 551

publi�ee jusqu’ici. Nous d�emontrons que les patients

de l’�etat du Connecticut qui sont symptomatiques et

se pr�esentent en urgence pour une EC ont une

mortalit�e et un taux d’AVC p�eriop�eratoires accrus,

mais pas plus de complications cardiaques, compar�es

aux patients qui se pr�esentent de mani�ere �elective.

Cependant, la mortalit�e et les AVC p�eriop�eratoires

accrus �etaient limit�es aux patients se pr�esentant en

urgence avec des scores de complexit�e �elev�es. La

mortalit�e p�eriop�eratoire chez les patients urgents

Page 6: L'endartériectomie carotidienne en urgence est sûre chez les patients ayant peu de comorbidités

Tableau V. Analyse multivari�ee des facteurs li�es

au patient et �a l’hopital associ�es aux r�esultats

p�eriop�eratoires apr�es EC en urgence

p ORIntervalleconfiance 95%

Mortalit�e p�eriop�eratoire

Age �80 0,11 2,43 0,81-7,28

Non blanc 0,07 4,59 0,89-23,8

Cardiopathie 0,19 0,25 0,03-1,9

BPCO 0,12 2,60 0,78-8,7

Diab�ete 0,51 1,46 0,47-4,5

Hypertension 0,61 0,75 0,25-2,3

Insuffisance r�enale 0,28 3,47 0,37-32,7

Hopital g�en�eral 0,84 0,87 0,23-3,3

Faible capacit�e en lits 0,01* 4,55 1,3-14,9

AVC p�eriop�eratoire

Age �80 0,23 1,79 0,69-4,6

Non blanc 0,97 <0,01 -

Cardiopathie 0,31 0,52 0,15-1,8

BPCO 0,47 1,5 0,49-4,7

Diab�ete 0,48 1,4 0,55-3,6

Hypertension 0,09 0,48 0,20-1,1

Insuffisance r�enale 0,04* 5,33 1,07-26,6

Hopital g�en�eral 0,42 0,67 0,25-1,8

Faible capacit�e en lits 0,21 1,99 0,67-5,8

Complication cardiaque p�eriop�eratoire

Age �80 0,16 1,92 0,78-4,7

Non blanc 0,89 0,87 0,11-7,1

Cardiopathie 0,45 1,44 0,57-3,6

BPCO 0,47 1,52 0,49-4,7

Diab�ete 0,03* 2,62 1,12-6,2

Hypertension 0,48 1,44 0,52-4

Insuffisance r�enale 0,98 <0,1 -

Hopital g�en�eral 0,17 0,48 0,17-1,4

Faible capacit�e en lits <0,01* 5,03 1,83-13,7

*Significativit�e statistique, p� 0,05.

Tableau IV. Comorbidit�e globale �elev�ee chez les

patients vus en urgence pour une EC et effet sur

les r�esultats

A: Fr�equence accrue des scores de complexit�e �elev�es chez lespatients ayant une EC en urgence compar�es aux patients ayantune EC �elective

Urgence Elective

Score de complexit�e N % n %

1 99 30,8% 4,809 73,9%

2 158 49,2% 1,311 20,2%

3 52 16,2% 325 4,9%

4 12 3,7% 57 0,9%

B: Taux de morbidit�e et de mortalit�e p�eriop�eratoires moindreschez les patients ayant des scores de complexit�e faibles (classe 1ou 2) compar�es �a des taux plus �elev�es chez les patients ayant desscores �elev�es (classe 3 ou 4)

Score decomplexit�e Mortalit�e AVC

Complicationcardiaque

1 0% 1,0% 0%

2 0,6% 0,6% 1,3%

3 5,8% 3,9% 9,6%

4 16,7% 41,6% 33,3%

pa <0,0001 <0,0001 <0,0001

aanalyse du chi2.

552 Bazan et al. Annales de chirurgie vasculaire

symptomatiques �etait �egalement associ�ee au traite-

ment dans des hopitaux �a faible capacit�e en lits.

Ces r�esultats sugg�erent que les patients �a haut risque

qui se pr�esentent en urgence pour une EC ne sont

pas transf�er�es dans de grands centres en d�epit de la

r�egionalisation des soins pour les patients �electifs.

Nous avons identifi�e plusieurs facteurs de risque

li�es aux patients associ�es �a de mauvais r�esultats

apr�es EC en urgence. Les facteurs de risque li�es

aux patients qui ont �et�e traditionnellement associ�es�a un plus grand risque de complications cardiaques

et d’AVC p�eriop�eratoires ont �egalement �et�eidentifi�es dans notre analyse. Par exemple, le

diab�ete est associ�e aux complications cardiaques et

l’insuffisance r�enale est associ�ee �a un plus grand

risque d’AVC (Tableau V). Cependant, bien que la

pr�esentation symptomatique soit un facteur de ris-

que pour des r�esultats d�efavorables dans beaucoup

d’�etudes, 24,25 tous les patients dans cette �etude�etaient symptomatiques.

Pour r�eduire le biais potentiel de rapports insuffi-

sants dans cette analyse d’une base de donn�ees

administrative, nous avons utilis�e un score global

de complexit�e valid�e qui refl�ete les comorbidit�es

des patients et est associ�e aux r�esultats. En

employant ce score de complexit�e, nous

d�emontrons que les patients urgents symptomati-

ques ont un plus de comorbidit�es que les patients

�electifs (Tableau IVA). Cependant, nous croyons

que notre observation importante est que la

mortalit�e et les AVC p�eriop�eratoires accrus dans les

cas trait�es en urgence sont limit�es �a la minorit�e de

patients pr�esentant des taux �elev�es de comorbidit�es

m�edicales. R�eciproquement, la plupart des patients

se pr�esentant en urgence mais avec peu de com-

orbidit�es avaient des r�esultats p�eriop�eratoires sem-

blables �a ceux qui ont eu une EC �elective (Tableau

IVB). Ces r�esultats sugg�erent que les patients se

pr�esentant en urgence avec une st�enose caroti-

dienne symptomatique mais peu de comorbidit�es

m�edicales sont des patients �a « bon-risque » qui

peuvent etre op�er�es sans risque d’une EC, avec de

taux de mortalit�e et de morbidit�e p�eriop�eratoires

semblables �a ceux pr�evues apr�es une intervention�elective. En outre, puisque seulement 48% des cas

symptomatiques et urgents sont trait�es dans de

grands centres (Tableau I) compar�es �a 58% de tous

Page 7: L'endartériectomie carotidienne en urgence est sûre chez les patients ayant peu de comorbidités

Tableau VI. Analyse multivari�ee des

comorbidit�es des patients associ�ee aux EC en

urgence

Facteur de risque p OR IC 95%

Age �80 0,04* 1,22 1,01-1,46

Sexe masculin 0,13 1,12 0,97-1,31

Cardiopathie <0,01* 1,29 1,08-1,55

BPCO 0,62 1,06 0,85-1,32

Diab�ete 0,46 1,07 0,90-1,26

Hypertension 0,27 1,10 0,93-1,29

Insuffisance r�enale 0,05* 1,76 1,00-3,08

*Significativit�e statistique, p� 0,05.

Vol. 22, No. 4, 2008 EC en urgence chez les patients �a faible risque 553

les patients de l’Etat, 17 il est probable que la

pr�esentation en urgence empeche le transfert dans

de plus grands centres. Le transfert des patients �ahaut risque pr�esentant une st�enose carotidienne

asymptomatique peut empecher le d�eveloppement

des symptomes urgents qui augmentent le risque

d’�evolution d�efavorable. 26

Il est �egalement possible que les patients �a haut

risque qui se pr�esentent en urgence avec une

st�enose carotidienne symptomatique puissent tirer

b�en�efice de traitements alternatifs, dont le SAC ou

la prise en charge m�edicale. Les essais Stenting and

Angioplasty with Protection in Patients at High

Risk for Endarterectomy (SAPPHIRE) and Stent-

Supported Percutaneous Angioplasty of the Carotid

Artery vs. Endarterectomy (SPACE) ont rapport�el’�equivalence de l’EC et du SAC chez les patients

m�edicalement « �a haut risque », mais la majorit�ede ces patients �etaient trait�es �electivement. 20,22

Hobson et al.27 ont rapport�e un risque huit fois

sup�erieur d’AVC chez les octog�enaires ayant un

SAC, proposant que l’EC soit pr�ef�er�ee chez les

patients ag�es ayant besoin du traitement d’une

st�enose carotidienne symptomatique ; ces r�esultats

sugg�erent que les patients consid�er�es « �a haut risque »

en raison de l’age seul et qui se pr�esentent en

urgence devraient si possible etre transf�er�es dans de

grands centres. Cependant, il n’y a aucune �etude

d�efinitive qui sugg�ere des r�esultats am�elior�es avec le

SAC ou d’autres strat�egies alternatives chez les

patients �a haut risque qui se pr�esentent en urgence.

Les donn�ees pr�eliminaires de l’essai Carotid

ACCULINK/ACCUNET Postapproval Trial to Unco-

ver Rare Events (CAPTURE) pour d�ecouvrir des�ev�enements rares sugg�erent un risque plus �elev�e de

r�esultats d�efavorables chez les patients symptoma-

tiques se pr�esentant en urgence trait�es par SAC. 28

Nous avons �egalement examin�e l’impact de plu-

sieurs facteurs li�es �a l’hopital sur les r�esultats apr�es

EC en urgence. La r�ealisation d’une EC en urgence

dans les hopitaux �a faible capacit�e en lits, qui a �et�e

pr�ec�edemment corr�el�ee avec les hopitaux qui

ex�ecutent peu d’EC dans l’Etat du Connecticut, 17

a �et�e ind�ependamment associ�ee �a une mortalit�e et �ades complications cardiaques p�eriop�eratoires

accrues (Tableau V). Il est possible que notre cons-

tatation que le volume de l’hopital n’�etait pas

associ�e �a un plus grand risque de r�esultats

d�efavorables (Tableau III) refl�ete la gravit�e globale

de la maladie des patients se pr�esentant en urgence ;

cependant, nous n’avons �egalement trouv�e aucune

diff�erence dans les r�esultats quand l’analyse �etait

ex�ecut�ee pour les hopitaux traitant plus de 100 cas

par an compar�es aux hopitaux traitant moins de 100

cas par an. 23 Les taux plus �elev�es de r�esultats

d�efavorables dans les hopitaux avec moins de lits

peuvent refl�eter un risque accru dans de petits

hopitaux avec une insuffisance des ressources

requises pour ce groupe de patients ; de plus petits

hopitaux peuvent avoir peu de services de soins

aigus facilement disponibles, tels qu’un laboratoire

de cath�et�erisme cardiaque ou une unit�e permanente

de soins continus. Il est �egalement possible que les

r�esultats bas�es sur le volume op�eratoire ou

l’exp�erience individuelle des chirurgiens puissent

etre plus appropri�es que le volume de l’hopital chez

les patients symptomatiques et �a haut risque vus en

urgence. 29

Les limites de cette �etude incluent la nature

r�etrospective de la revue des donn�ees et le risque

bien connu de sous-codage des variables dans les

bases de donn�ees administratives. Cependant,

l’exactitude de cette grande base de donn�ees

contemporaine a �et�e v�erifi�ee pr�ec�edemment, 17-19

et nous avons utilis�e un score valid�e de complexit�epour �evaluer la gravit�e globale de la maladie des

patients. Une autre limite est le manque d’infor-

mation temporelle dans cette base de donn�ees

concernant le moment de l’intervention apr�es

l’admission du patient �a l’hopital. En outre, la raison

de l’admission en urgence, les symptomes pr�ecis, le

degr�e de st�enose, et l’utilisation pr�eop�eratoire des

agents antiplaquettaires ne sont pas disponibles. Par

ailleurs, la contribution des facteurs li�es au chi-

rurgien et de la pr�esence de diff�erents chirurgiens

dans des hopitaux de taille diff�erente ne sont pas

disponibles. Il est �egalement possible que quelques

patients r�ef�er�es pour un SAC aient pu ne pas avoir�et�e inclus dans cette �etude ; pour �eliminer cette

source potentielle de biais de r�ef�erence, nous avons

seulement inclus les patients soign�es avant 2003,

moment ou un plus grand nombre de SAC ont �et�er�ealis�es dans l’Etat.

Nous concluons que l’EC peut etre faite chez les

patients qui ont peu de comorbidit�es ou des

comorbidit�es bien control�ees et qui se pr�esentent

Page 8: L'endartériectomie carotidienne en urgence est sûre chez les patients ayant peu de comorbidités

554 Bazan et al. Annales de chirurgie vasculaire

en urgence pour le traitement d’une st�enose caroti-

dienne symptomatique, avec de faibles taux de

mortalit�e et de morbidit�e p�eriop�eratoires. Cepen-

dant, les patients pr�esentant un grand nombre de

comorbidit�es (patients « �a haut risque ») vus en

urgence avec des l�esions carotidiennes symptomati-

ques avaient des taux de complications

p�eriop�eratoires augment�es apr�es EC. Les patients �ahaut risque ayant besoin du traitement urgent

d’une st�enose carotidienne symptomatique

devraient si possible etre adress�es �a de grands cen-

tres. Des �etudes additionnelles focalis�ees sur les

patients se pr�esentant en urgence avec une st�enose

carotidienne mod�er�ee ou serr�ee sont n�ecessaires

avant que des strat�egies alternatives additionnelles

de traitement soient pr�econis�ees.

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