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1 Editorial Echos • n o 4 • octobre – décembre 2013 • F in juin, début juillet, le P. Provincial a passé une semaine en Chine continentale et une autre à Taïwan. Il lui est difficile d’en dire beaucoup, vu la consigne de ne pas en dire ou en écrire trop, mais tout de même… La première semaine s’est passée presque exclusivement à Pékin. L’invitation était lancée par le Beijing Center for Chinese Studies. Créée en 1985 sous l’impulsion de la Province de Chine, cette faculté, qui a trouvé place sur le campus de l’University of International Bu- siness and Economics, propose des programmes courts et d’immer- sion afin d’ouvrir des étudiants venus pour beaucoup de l’étranger à la richesse et la complexité de la culture chinoise. Ce centre souhaite se situer dans la lignée des Ricci, Verbiest, Schall, figures toujours inspiratrices de la mission chinoise. Tous les ans, le Centre propose un programme d’une semaine pour des jésuites du monde entier : en alternance, une année pour des scolastiques, l’autre pour des provinciaux et pour des compagnons responsables de la formation dans leur province. Nous étions un groupe de vingt personnes dont la moitié venues de l’Inde. J’étais le seul européen. Mais avec un Américain, un Portoricain, un Malgache, un Africain, un Sud-Africain… la diversité était au rendez-vous. La semaine fut intense avec en matinée des conférences données principalement par des universitaires, jésuites ou non, sur des sujets aussi variés que l’histoire, la politique, l’économie, l’environnement, la philosophie… et même sur la différence entre homme et femme dans la société chinoise. Au dire des intervenants présents parfois depuis vingt-cinq ans sur le continent, essayer de comprendre la ci- vilisation chinoise est une entreprise qui nécessiterait plusieurs vies. Retenons bien sûr les témoignages impressionnants sur les consé- quences à tous les niveaux de l’explosion économique. Les après- midi étaient consacrés à différentes visites dans la ville. Inutile de dire que, pour beaucoup d’entre nous et pour moi-même, le passage au « cimetière jésuite » fut très émouvant. Se tenir près de la tombe Lettre de Chine

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Les écos des jésuites de la Province de Belgique francophone et du Luxembourg

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Editorial

Echos • no 4 • octobre – décembre 2013 •

Fin juin, début juillet, le P. Provincial a passé une semaine en Chine continentale et une autre à Taïwan. Il lui est difficile

d’en dire beaucoup, vu la consigne de ne pas en dire ou en écriretrop, mais tout de même…

La première semaine s’est passée presque exclusivement à Pékin.L’invitation était lancée par le Beijing Center for Chinese Studies.Créée en 1985 sous l’impulsion de la Province de Chine, cette faculté,qui a trouvé place sur le campus de l’University of International Bu-siness and Economics, propose des programmes courts et d’immer-sion afin d’ouvrir des étudiants venus pour beaucoup de l’étrangerà la richesse et la complexité de la culture chinoise. Ce centre souhaitese situer dans la lignée des Ricci, Verbiest, Schall, figures toujoursinspiratrices de la mission chinoise.

Tous les ans, le Centre propose un programme d’une semainepour des jésuites du monde entier : en alternance, une année pourdes scolastiques, l’autre pour des provinciaux et pour des compagnonsresponsables de la formation dans leur province. Nous étions ungroupe de vingt personnes dont la moitié venues de l’Inde. J’étais leseul européen. Mais avec un Américain, un Portoricain, un Malgache,un Africain, un Sud-Africain… la diversité était au rendez-vous.

La semaine fut intense avec en matinée des conférences donnéesprincipalement par des universitaires, jésuites ou non, sur des sujetsaussi variés que l’histoire, la politique, l’économie, l’environnement,la philosophie… et même sur la différence entre homme et femmedans la société chinoise. Au dire des intervenants présents parfoisdepuis vingt-cinq ans sur le continent, essayer de comprendre la ci-vilisation chinoise est une entreprise qui nécessiterait plusieurs vies.Retenons bien sûr les témoignages impressionnants sur les consé-quences à tous les niveaux de l’explosion économique. Les après-midi étaient consacrés à différentes visites dans la ville. Inutile dedire que, pour beaucoup d’entre nous et pour moi-même, le passageau « cimetière jésuite » fut très émouvant. Se tenir près de la tombe

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de Ricci ou de Verbiest redonne le sens de notre mission « aux fron-tières », au plus proche des personnes et de leur culture respectée,appréciée, valorisée dans ses aspects les plus beaux. Témoignageségalement d’un dialogue d’un haut niveau intellectuel reconnu encoreaujourd’hui.

Ma semaine à Taïwan fut essentiellement consacrée à la rencontreavec nos compagnons Olivier Lardinois et Corneille Hermans quitous deux ont vu cette année leur vie prendre un grand tournant.Olivier a quitté ses chères montagnes et sa population aborigènesuite à sa nomination comme responsable de la formation. Corneillea dit au-revoir à la paroisse de centre-ville dont il était le pasteur pourprendre la succession d’Olivier dans cette pastorale itinérante aucœur de la montagne. Ils témoignent d’un grand courage et d’unebelle foi dans leurs missions. Nous pouvons être fiers, à travers eux,de la contribution de notre Province à cet apostolat chinois, prioritéde la Compagnie.

Ce voyage loin de nos rivages belges et européens, la diversité denotre groupe, la découverte d’une Province de Chine dont la grandemajorité des membres viennent du monde entier et, dans ce cadre,la rencontre si fraternelle avec Olivier et Corneille, tout cela m’aremis dans cette perspective qu’un voyage hors des frontières renforcetoujours : devenus compagnons de Jésus le monde est notre espacede vie et de mission.

En ce début d’année, nous compagnons de la BML — situés surune portion de terre où vivent à peine un peu plus de quatre millionsd’habitants (Pékin : vingt millions à elle seule et guère plus d’unepetite vingtaine de jésuites pour y œuvrer) — je voudrais nous inviterà dilater nos cœurs et nos esprits à la mesure de la dimension uni-verselle de la Compagnie. Nos soucis autocentrés à propos de notrenombre, de notre moyenne d’âge, de « nos » œuvres qui, peut-être,devront s’arrêter un jour, des limites des uns et des autres passerontalors peut-être davantage à l’arrière-plan. C’est-à-dire prendrontleur place, réelle, mais mineure. Notre témoignage sera alors plusjoyeux et fraternel, planté dans une solide confiance dans le Christ,moins anxieux de réussite tout en étant très engagé. Nous marcheronsle pied plus léger pour porter la grande espérance dont nous sommesdépositaires et que, vraiment, tant de gens attendent de nous.

Franck Janin, s.j.,Provincial

Editorial

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Le P. Général a nommé le P. José Minaku Lukoli Provincial de l’Afrique Centrale

(Congo-Kinshasa et Angola) et le P. BenoîtMalvaux, Procu-reur Général de laCompagnie. Leprocureur généralassiste et conseillele Père Généralpour toutes lesques tions cano-niques relatives à laCompagnie. Le P.Malvaux arrivera àRome en septem -bre 2014.

Autour du 8 septembre, dix conovices entrésà Arlon cinquante ans plus tôt, ont fêté leurjubilé avec leur communauté, leur famille etleurs amis : le P. André de l’Arbre à Saint-Ser-vais (Liège), le P. Etienne Degrez à Katmandu(Népal), le P. XavierDijon et le F. Ro-land Francart àS a i n t - I g n a c e(Ixelles), le P. Etien-ne Ganty à Saint-Domingue (An-tilles), les PP.Edouard Herr etPierre Piret au Bel-larminum (Etter-beek), le P. Charles

Pollet à Dhaka(Bangladesh), le P.Michel Scheuer àBeyrouth (Liban) etle P. Guy Vanhoo-missen à La Pairelle(Wépion). Sixd’entre eux s’étaientretrouvés le 7 sep-tembre à Wépionen compagnie du P.André de Jaer, leurmaître de novices, et du P. Pro vincial.

Les PP. Luc Vandervaeren et Jean Beckerssont les nouveaux membres de la communau-té Saint-Michel. Ce dernier est en charge dela pastorale des funérailles au crématoriumd’Uccle et collabore à la pastorale de l’égliseSaint-Jean Berchmans. Le 24 septembre,la communauté fêta anticipativement sa fêtepatronale. Ce fut pour elle aussi l’occasion decélébrer les 70 ans de vie religieuse du P. Jean-Pierre de Wilde qui, dans son témoignage aucours de l’eucharistie d’action de grâce, nousdonna une merveilleuse leçon de prière pourle temps de la vieillesse : pour prier, il suffit desuivre le mouvement de la respiration ; en ins-pirant, on reçoit le souffle de Dieu ; en expirant,on donne ce souffle en partage. Au cours durepas, le P. de Wilde innova par une présenta-tion de ses frères et sœurs invités pour la cir-constance, tandis que l’un de ses frères évoquala vie familiale, entre autres l’humour de leur

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90 joursdans la Province

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P. Benoît Malvaux

P. André de l’Arbre

P. Xavier Dijon

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maman, « Tante Minou », une pionnière duToit fondé par le P. Roberti. D’autres événe-ments furent également associés à cette fête,plus discrètement certes : les 60 ans du PèreMinistre, Tommy Scholtes, et les 40 ans deCompagnie du P. Alain Mattheeuws, supérieurde la communauté Saint-Robert Bellarmin.Cette dernière communauté, accueille cetteannée le P. Jean Burton qui, tout en gardantun lien avec la communion d’Opstal, reste bi-bliothécaire de l’IET. Une journée de prière le25 octobre, s’est ter-minée par une ac-tion de grâce pourquatre jubilaires :les PP. Paul Chapel-le et Dany Didebergqui célèbrent 60 ansde vie religieuse etles PP. Pierre Piretet Edouard Herrqui fêtent leurs 50ans de vie religieu-se

Le P. Henri Ti-hon est un nouveaumembre de la com-munauté Saint-Claude La Colom-bière.

Le samedi 2 no-vembre à midi, àl’initiative du F.Gonzague Jolly,quelques frères jé-suites ont célébré lasaint Alphonse Rodriguez à La Viale Europe,à Ixelles, avec les résidents et le Père Provin-cial.

Début novembre, les PP. Michel Lambotteet Philippe Landenne ont rejoint la commu-nauté Hurtado, à Anderlecht, qui compte tou-

jours parmi sesmembres les PP.Marcel Coget, Mi-chel Lejeune et Do-minique Schiltz.

Le P. Alain Del-ville est nommé mi-nistre de la com-munauté Saint-Ignace, à Ixelles. LeP. Guillaume Rako-tonandratoniarivo(Madagascar) est arrivé mi-octobre pour unstage dans les médias catholiques jusqu’au 1erdécembre.

La communauté Notre-Dame della Strada(Haine-Saint-Paul) et la communauté Saint-Jean (Woluwe-Saint-Pierre) se sont retrouvéesle 11 juin à Haine-Saint-Paul. Une bonne soiréede rencontre fraternelle où tous ont pu prierensemble et, avec beaucoup de plaisir, échan-ger leurs expériences de vie actuelle. Le 16juillet, c’était une rencontre sur l’heure de midi,à la « cantine des Italiens » avec sept membresde la communauté Saint-Ignace (Ixelles) enexcursion sur le canal du Centre. Le 14 octobre,c’était un repas, rue Ferrer, pour accueillir l’ab-bé éophile Kisa-lu, de Kikwit, nou-veau vice-doyen del’Unité pastoraledes prieurés. Le P.Marc Cortembos aparticipé, commemembre religieuxélu, à toutes les as-semblées synodalesdu diocèse de Tour-nai.

La communautédu Sacré-Cœur de Charleroi a accueilli pourune rencontre MmeEstelle Richir (de Relogeas)

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P. Henri Tihon

P. Gonzague Jolly

P. Marc Cortembos

P. Pierre Piret

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et M. Éric Goffart, échevin de la Mobilité etdes voiries : ce sont là des échanges fructueux.Une équipe CVX a animé une eucharistie dudimanche à l’église, avant un verre de l’amitié.Quelques jeunes qui ont vécu les JMJ en juilletà Rio, sont venus donner un témoignage finoctobre. 

A la communauté Saint-Jean Berchmansà Namur, le P. Justin Hagabimana (RégionRwanda-Burundi) séjourne pour une annéecomplémentaire en baccalauréat en sciencesà l’UNamur.

La communauté Saint-Pierre à Louvain-la-Neuve compte un occupant de plus : désor-mais, il y a sept résidents, majoritairement afri-cains. Le dernier arrivé vient du Cameroun :Conrad-Aurélien Folifack (41 ans). Il com-mence un doctorat en exégèse et sa promotriceest Mme Françoise Mies de l’UNMR. Deuxcompagnons sont congolais de la RDC. Le plusancien arrivé ici, Philippe Nzoimbegene (42ans), achève un doctorat en linguistique(langue de référence le lingala). Puis AlainN’kisingala (46 ans) qui commence sa 2e annéede doctorat en histoire contemporaine. Objet :la période qui va de Lubumba à Mobutu. Sonpromoteur est le professeur Vincent Dujardin(UCL). Enfin, notre benjamin, ierry Ma-nirambona, bunrundais (31 ans) a déjà fait desétudes de journalisme et, actuellement, se trou-ve en 2e année de master en communications.

La communauté Saint-Servais à Liège aaccueilli début juillet le P. Yves Duquenne(missionnaire liégeois au Congo) pour uneopération lourde, puis plusieurs semainesd’hospitalisation. Depuis le début du mois deseptembre, le P. Duquenne refait ses forces encommunauté. Ce séjour forcé à Liège lui a per-mis de fêter ses 80 ans. Le 3 octobre, PhilippeBalon Perin a quitté Liège pour rejoindre lacommunauté Saint-Claude La Colombière :la veille de son départ la communauté a di-

gnement célébréces vingt-quatre ansde présence enterres liégeoises,dans le quartiernord de la Cité Ar-dente : engagementdans le comité dequartier, service dessans-papiers, ac-cueil à sa table despetites gens blesséspar la vie, annonce de la Bonne Nouvelle auxenfants de l’école paroissiale… Une semaineplus tôt, la paroisse Sainte-Foy était rempliepour la messe dominicale : les paroissiens mais

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LE SEIGNEUR A ACCUEILLI DANS SA PAIX

Le P. Jean Legros, s.j. de la communauté Saint-�

Claude La Colombière à Woluwe-Saint-Pierre,né le 2 mars 1927 à Seneffe, est décédé à Wo-luwe-Saint-Lambert le 27 août 2013. Il était en-tré dans la Compagnie le 14 octobre 1947 etavait été ordonné prêtre le 6 août 1959.Le P. André Roberti de Winghe, s.j., de la com-�

munauté Saint-Claude La Colombière à Wo-luwe-Saint-Pierre, y décédé le 20 septembre2013. Il était né le 10 juillet 1925 à Louvain, étaitentré dans la Compagnie le 14 septembre 1942et avait été ordonné prêtre le 15 août 1955.

Mme Lucienne Balon-Perin, née Bazin, décédée�

le 23 juillet 2013, belle-sœur du P. Philippe Ba-lon-Perin.Mme Mariette Hanssens, décédée le 26 juillet�

2013, sœur du Fr. René Hanssen.

P. Philippe Baron Perin

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aussi plusieurs associations locales avaient ré-pondu présents pour un au revoir émouvant.

Depuis le 15 septembre, un kot à projetchrétien a commencé à vivre dans la maisonde la rue Trappé : une dépendance de la com-munauté Saint-Servais, laissée libre depuisdeux ans. Le bâtiment a été modernisé et ré-aménagé pendant plusieurs mois. Le projetest coanimé par les jésuites et les dominicainsde Liège : six étudiants ont relevé le défi pourcette première année.

Comme prévu et annoncé, la communautédes jésuites de Nancy a été dissoute à la fin aoûtdernier et deux PP. qui en faisaient partie sontdésormais rattachés à la communauté du

Christ-Roi de Luxembourg. Il s’agit, d’unepart, du P. Guy Delage qui, à la fin septembre,a établi ses pénates dans sa nouvelle commu-nauté, tout en continuant d’assurer certainsministères en Lorraine et en Alsace, d’autrepart, du P. Philippe Demeestère. Celui-ci con -tinue d’habiter à Nancy où il est chargé du ser-vice de diaconie dans la paroisse Saint-Sébas-tien et passe à Luxembourg lors des réunionsde communauté et tout autre événement mar-quant.

Roland Francart s.j.avec l’aide des Supérieurs de communautés

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Echos : P. ierry Anne, vous venez d’êtrenommé maître de novices à Lyon pour la pro-vince de France et celle de Belgique méridionaleet Luxembourg.

Est-ce une surprise pour vous ? Allez-vousquitter un apostolat à Paris qui vous tenait àcœur ?ierry Anne : Devenir maître des novicesest évidemment un status qu’on n’imagine pasrecevoir. J’en suis encore tout surpris ; et pour-tant voici de nombreux mois que le Père Pro-vincial a commencé à m’entretenir de son in-tention. La réception de cette mission m’a ren-voyé à une humilité profonde. Elle m’a aussirappelé à une disponibilité pour les servicesétonnants auxquels la Compagnie peut appe-ler. Comme aumônier des étudiants deSciences-Po à Paris, directeur du Réseau jeu-nesse ignatien et supérieur d’une communautéapostolique composée largement de scolas-tiques, j’étais comblé… fatigué aussi plus d’unefois. A travers les jeunes adultes de tout poildont j’avais à prendre soin, il m’arrivait le plussouvent de chercher mon souffle pour lessuivre dans leur course à la suite du Christ.Temps bénis s’il en était !

Echos : Actuellement, combien y a-t-il de no-vices à Lyon et quelles sont les perspectivesd’avenir ?T.A. : Trop peu nombreux, bien sûr ! Mais,aime à le rappeler un compagnon membre dela communauté du noviciat, quelle grâce d’y

trouver des hommes d’une telle stature ! Ac-tuellement, les novices sont six, c’est-à-diretrois pour chaque année, tous pour la Provincede France. Néanmoins, un probable « effet »Pape François et le renforcement d’une pas-torale jésuite des vocations depuis 2008 com-mencent à se faire sentir, puisqu’à ce jour sixnouveaux sont déjà admis pour septembre2013. Au vu du nombre de jeunes adultes quise présentent devant Dieu prêts à tout offrird’eux-mêmes, au vu de la grande intelligenceapostolique de la Compagnie eu égard aumonde contemporain, le nombre devrait nepas cesser de croître. Si tel n’était pas le cas, laCompagnie aurait certainement à entendreun appel à une conversion plus profonde deson propre Corps. Le Père Général Nicolasd’ailleurs ne cesse de nous appeler à cette ra-dicalité ignatienne, telle celle des commen-cements. J’ai pour ma part observé combienles jeunes sont désarçonnés par les signescontradictoires que nous émettons, alors queplus d’un est prêt à la folie pour le Christ. Jepense notamment au peu de soin accordé en-core à la vie communautaire, à l’individualis-me rampant dans nos apostolats, au moindresouci pour les prières communes, au manquede simplicité pour nous afficher tels des reli-gieux ou prêtres ici et là.

Echos : Vous avez visité quelques noviciats enEurope et en Amérique du Sud. Que retenez-vous de ces rencontres ?

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Nouveaumaître de novices

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T.A. : Depuis mi-janvier, je suis allé à la ren-contre des noviciats du Pérou, de Colombie,d’Espagne, de Gênes, Birmingham et Nürem-berg. La fraternité palpable m’a autant marquéque l’accueil extraordinaire reçu en chacunde ces lieux. Il est de plus un trait qui surpassetous les conseils et informations engrangéslà : il s’agit de la joie de ces communautés ! J’yai croisé là des jeunes hommes si heureuxd’avoir trouvé comment se donner, de grandirdans la relation au Christ Maître et Ami, derecevoir le meilleur de la grande tradition jé-suite.

Echos : Quel est votre sentiment sur la foi desjeunes en 2013 ? Croyez-vous qu’ils soient at-tirés par les Exercices de saint Ignace ?T.A. : Un jour je me suis entendu répondre àun journaliste : si nous menons les jeunes sur

le chemin de la prière et en particulier sur lavoie des Exercices spirituels, nous n’auronsplus à nous évertuer au renouveau de la pas-torale vocationnelle. Cette intuition ne mequitte plus depuis. Située au niveau de la prièreprofonde et de la discreta caritas, l’Eglise nedevrait plus souffrir d’un si petit nombre denovices, séminaristes, couples chrétiens. Lesjeunes adultes sauront se présenter à Dieu avecla plus belle générosité, parce qu’ils se serontlaissé trouver par Lui, parce qu’ils seront entrésen relation personnelle avec Lui. Mais, osons-nous suffisamment conduire jusqu’aux Exer-cices ? Sommes-nous suffisamment coura-geux et inventifs quant aux préalables néces-saires aux Exercices ?

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Des représentants d’une petite partie du réseau ignatien (la CVX, le Réseau

Jeunesse Ignatien, la coordination des écolesjésuites, le centre spirituel La Pairelle, les re-ligieuses ignatiennes, ESDAC, le MEJ, les jé-suites…) invitent la « famille ignatienne » àune journée fondatrice : « se connaître pourmieux semer ».

La spiritualité ignatienne et la pédagogiequi en découle, constituent un trésor précieuxpour rencontrer les défis du monde et de l’Egli-se. Elles nous rendent capables de structurernotre désir de suivre le Christ.

Nous sommes nombreux à vivre de cettespiritualité, de bien des manières, en des lieuxtrès variés. Afin de devenir davantage hommeset femmes pour et avec les autres, afin de trans-mettre ce feu qui, depuis Ignace, n’a cessé d’en-gendrer d’autres feux, nous vous invitons àpartager votre expérience et à la mettre en ré-seau, avec d’autres.

Ce désir de mise en réseau est ancien. Aussi,nous sommes heureux de vous annoncerqu’une première étape aura bientôt lieu. Du-rant une journée, nous rassemblerons lesforces vives de la famille ignatienne de Bel-gique. Pour découvrir nos richesses, nousémerveiller les uns des autres. Pour vivre larencontre, la relecture et le discernement. Pourréfléchir à la manière de transmettre. Noussouhaitons que cette journée marque une pre-mière étape, qu’elle nous donne le goût devivre, ensuite, plus intensément notre réseau.

Concrètement, nous prendrons le tempsde nous replonger ensemble dans le récit igna-tien qui est le nôtre. Nous entendrons des té-moignages. Nous lancerons des idées pourraffermir et donner fécondité à ces liens fa-miliaux. Enfin, nous prendrons le temps decélébrer l’eucharistie.

Cette journée aura lieu le samedi 23 no-vembre 2013, au Collège Notre-Dame, à Er-pent. Elle commencera à 9 h 30 et se clôtureravers 17 h 00. Nous serions heureux si vouspouviez nous rejoindre le 23 novembre. Vousêtes peut-être en contact avec d’autres per-sonnes susceptibles d’être intéressées. Despersonnes qui partagent cette identité. Noussouhaitons vous demander de bien vouloirleur faire part de notre initiative et de les inviterpersonnellement.

Marie et Vincent Delcorp-Tempels,Sœur Agnès Granier, Franck Janin, s.j.,

Anne-Sophie Locht, Bernard Peeters, s.j.,Sœur Françoise Schuermans, s.s.m.n. et

Etienne Vandeputte, s.j.

Renseignements : www.famille-ignatienne.be

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Journée de lafamille ignatienne

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2octobre 1838 : tandis que la Belgique, fraî-chement indépendante, installe ses ins-

titutions, les Jésuites créent le collège Saint-Servais, rue Saint-Gilles 92, à Liège. Ils exau-cent en fait un vœu de l’évêque, soucieux derendre à la Compagnie la responsabilité d’ungrand collège à Liège, en reprenant l’ancienétablissement Saint-Servais, fondé dix ansplus tôt par l’abbé Robert Julliot, rue FondSaint-Servais, dans la paroisse éponyme : notrecollège en a gardé le nom. La fondation denotre école, dont le premier recteur fut le P.Frédéric Bossaert, a un caractère historique :le nouvel établissement de la Compagnie deJésus constitue en réalité la toute premièreinstitution d’enseignement secondaire de laCité Ardente.

1er septembre 1992 : héritier d’une longuetradition d’éducation chrétienne, le centrescolaire Saint-Benoît – Saint-Servais naît durapprochement entre le collège Saint-Servaiset l’école abbatiale Paix Notre Dame, fondéeen 1797. Il passe ainsi à la mixité et comprenddésormais une école fondamentale complète.

Mars-avril 2013 : riche de sa double tradi-tion, jésuite et bénédictine, le collège a eu l’im-mense joie de fêter son 175e anniversaire et dese retrouver ainsi le plus ancien établissementd’enseignement secondaire toujours en acti-vité dans la Cité Ardente.

Nous avons décliné un tel événement en

pas moins de six journées. L’indispensable journée académique, cou-

plée avec la traditionnelle soirée des anciensjubilaires a eu lieu le samedi 23 mars. La ba-silique Saint-Martin à Liège a servi de cadreà la séance académique en présence des au-torités civiles, religieuses et scolaires, de lacommunauté éducative Saint-Benoît – Saint-Servais, de ses anciens professeurs, anciensélèves et amis. Y prirent la parole Mme Marie-Dominique Simonet, ministre de l’Enseigne-ment obligatoire à l’époque, M. Philippe Laou-reux, président du pouvoir organisateur, M.Vincent Geenen, président de l’Associationroyale des anciens élèves, et Mme Arlette Dis-ter-Jacquemotte, directrice actuelle du collège.Dans une église comble, l’eucharistie, préparéepar un groupe de professeurs et d’élèves, futprésidée par Mgr Aloys Jousten, ancien évêquede Liège et le P. Franck Janin, Provincial de laCompagnie. Elle était concélébrée par les PP.Henri Tihon, André Moreau, Pierre Hupezet Bernard Peeters, anciens directeurs du col-lège, ierry Dobbelstein et André Pirard,respectivement supérieur et membre de lacommunauté jésuite Saint-Servais, ainsi quel’abbé Jean-Louis Defer, ancien élève du col-lège et prêtre diocésain. Une délégation desmoniales bénédictines de l’abbaye Paix Notre-Dame, conduite par son abbesse, Mère Ma-deleine Boland, participait aussi à cette céré-

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Les 175 ans ducollège de Liège

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monie, qui commémorait par ailleurs la pré-sence ininterrompue de la Compagnie au col-lège depuis 1838…

Les participants étaient ensuite attendus aucollège, où… un chapiteau avait été dressédans la cour : nous y avons procédé au vernis-sage de l’exposition « Fontem 2013 », au titreévocateur de la devise du collège « FontemServa ». Créée par Floriane Dupas, ancienneélève du collège (rhéto F 2008) et étudianteen 2e master scénographie à l’académie desBeaux-Arts, celle-ci retraçait de manière to-talement originale les 175 ans d’histoire ducollège, déployée en quatre piliers, pédago-gique, sportif, culturel et jésuite. Un espace yétait consacré au collège d’aujourd’hui (Bo-tassart, fancy-fair, unité scoute Saint-Servais,Iles de Paix, activités du temps de midi,voyages scolaires, actions de solidarité, ani-mations spirituelles, Kennedy’s Bridge…).Nous avons aussi publié pour l’occasion unlivre commémoratif en quadrichromie, re-traçant les 175 ans de l’histoire du collège, etcomportant des témoignages de membres an-ciens et actuels de la communauté scolaire…et même l’évocation de Georges Simenon, unde nos plus illustres anciens.

Le lendemain, dimanche 24 mars, fut dédiéà une journée de la solidarité. Nous avionsconçu une opération d’envergure, sous la for-me d’une grande vente aux enchères demaillots (ou tout autre objet) dédicacés pardes sportifs de renom. En collaboration avecle Standard de Liège, club créé au sein de notreécole voici plus de cent ans, nous avions déjàréalisé un tel projet en 2009 en faveur de l’asblArabel, au profit de l’enfance défavorisée desécoles rurales d’Argentine. Cette vente avaitrapporté plus de 7500 € et avait permis de réa-liser de nombreux projets concrets : ateliersde couture et de tissage, potager, achat d’équi-pement sportif de base, projet d’irrigation…

En 2013 encore, la moitié des bénéfices étaitdestinée à cette organisation, tandis que l’autremoitié irait aux « Iles de Paix », organismeconnu de tous, et avec lequel notre école col-labore depuis près de quarante ans. Avec eux,nous avons sélectionné un projet d’appui à laculture de la grenadille (une variété de fruitde la passion), dans la région de Santa Mariadel Valle, au Pérou.

Les quatre autres journées festives ont eulieu dans la deuxième quinzaine d’avril.

Dans la cadre des journées de la citoyen-neté organisées pour nos élèves de rhéto, lesanciens ont invité spécialement pour eux lemercredi 24 avril, dans la grande salle du col-lège M. Melchior Wathelet Senior, ministred’État, mais aussi ancien élève du collège, pourune conférence ouverte à tous, et relative àl’actualité belge et européenne.

Nous n’avons pas oublié nos autres élèves,qui ont participé le lendemain, jeudi 25 avril,à leur propre journée. Sous le titre « Faites desarts », nous leur avons proposé des atelierscréatifs (soit deux ateliers de deux heures, soitun long atelier couvrant toute la matinée).Nous avions prévu de quoi satisfaire tous lesgoûts, de l’atelier cuisine à l’animation dedanses, en passant par l’improvisation, la créa-tion poétique, l’aquarelle ou le chant… voireune découverte de Liège en joggant. A midi,un barbecue géant a rassemblé toute la com-munauté scolaire dans la cour du collège, sousun soleil aussi radieux qu’inattendu : apéritifet dessert avaient été préparés par les élèveseux-mêmes au cours des ateliers de la matinée.

Une journée des parents et amis a aussi étémise sur pied le vendredi 26 avril. Accueillisà la grande salle, que nous voudrions parailleurs rénover, les parents et amis ont pu no-tamment participer à une visite guidée de l’es-pace scénique. Tandis que l’exposition « Fon-tem 2013 » était visible une dernière fois, un

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barbecue festif a clôturé la soirée.Enfin, le 175e anniversaire a été mis en scène

le mardi 30 avril en soirée par nos élèves dansun spectacle inédit sous le titre « Nihil noui subsole »(proverbe latin bien connu : « rien de nou-veau sous le soleil »). En voici le thème : depuis175 ans, des élèves arpentent les couloirs du col-lège ; ils vont d’un local à l’autre pour suivre lescours de français, de math, de flamand (!), desciences… sous la surveillance des bons PP. etde leurs professeurs. Mais en tout temps,quelques-uns ont tenté, avec plus ou moins desuccès d’échapper à ce contrôle et à visiter lescoins interdits des bâtiments. Imaginons qu’àl’occasion de la campagne « Iles de Paix »,lorsque les élèves ont l’étonnante opportunitéde loger dans leur école, voire dans leur classe,ils échappent à la vigilance de leurs ensei-

gnants… et vont explorer le grenier du collè-ge… Mais cette fois, l’esprit du collège va lesrattraper ! Espérons que les souvenirs des 175dernières années leur permettent de trouverla clé qui les délivrera du sortilège !

Que de souvenirs, désormais scellés au piedde la statue de la Vierge, installée depuis 1848au fond de la grande cour, sous la forme…d’une fontaine et d’une inscription dédicacée.

Laissons conclure cette évocation du 175eanniversaire par le P. André Pirard, témoin etacteur privilégié des festivités du 125e et du 150eanniversaire, et dont le regard est toujours tour-né vers l’avenir : «… et en route pour le 200e ! »

Au nom du comité organisateur, Roland Marganne, professeur au collège

Belgique méridionale & Luxembourg

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Témoignage de Mgr Jean-Pierre Delville,nouvel évêque de Liège

Quel beau souvenir pour moi que celui du collège Saint-Servais ! D’abord c’était la découvertede la ville pour le jeune campagnard que j’étais et l’ouverture à un monde plus large que celuidu village. Après une 6e latine, où les cours de religion du P. Pierre Defoux m’avaient beaucoupplu, je désirais entrer en 5e chez le P. Taminiaux, surnommé Tamtam, parce que c’était unsaint homme et qu’il lisait des histoires à la fin de la journée. Le premier jour de l’année, onprocéda à la répartition par classe. Quand on cita les élèves de la classe du P. Taminiaux, monnom ne sortit pas ; j’étais déçu ; puis on cita les élèves des autres classes. J’attendis en vainmon nom. Finalement, je restai seul sur le tarmac ; je vais trouver le préfet, je lui dis qu’on nem’a mis dans aucune classe ! Il s’étonne, il hésite, puis il lance : Allez chez le P. Taminiaux !Quelle joie pour moi ! Je n’ai pas été déçu ! Et j’ai eu M. Rucquois en prime, qui nous apprit legrec à la force du poignet et des interros. Si j’ai pleuré alors, je lui en suis infiniment recon-naissant aujourd’hui. C’est un des cours qui m’a le plus servi et qui me permet de lire le Nou-veau Testament en langue originale. C’est alors aussi que j’ai découvert les Équipes Notre-Dame, animées par le P. Jean Meeus, et qu’a germé ma vocation de prêtre. J’ai d’excellentssouvenirs aussi de ma 4e chez M. Desdemoustier, de la 3e chez M. Grandmaison, de la poésiechez le P. Pierre Guérin, qui manie aujourd’hui Internet, et de la rétho chez le P. Luigi Lefebvre,qui nous a lancés dans le théâtre, avec la représentation de Hamlet, de Shakespeare. J’aicomplètement oublié le texte, mais j’ai retenu l’art de parler en public !

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Le 31 juillet 2013, le Pape François a tenu à cé-lébrer la fête de saint Ignace en compagnie deses confrères jésuites. Voici le texte de son ho-mélie précédé de l’accueil formulé par le P. Gé-néral.

Mot de bienvenue du PèreGénéral

Par ces quelques mots, je veux juste remer-cier notre Frère François de célébrer avec nousla fête de saint Ignace.

J’ai dit plusieurs fois aux nôtres combienj’ai été frappé lors de mes rencontres avecFrançois par son profond sentir en tant queJésuite. Durant la conférence de presse donnéedans l’avion du retour de Rio, François aconfié : « Je pense comme un jésuite ». Sentiret penser ne font qu’un. Et, auparavant, ilm’avait dit à propos de la présente célébration :« Ce que je veux, c’est simplement célébrer lafête de saint Ignace avec mes frères jésuites. »Merci, François.

Nous voulons aujourd’hui écouter de votrepart ce que vous attendez de nous, vos frères,au service de l’Eglise et de l’Évangile. Et, sur-tout, nous voulons éprouver intérieurement(comme déjà nous l’éprouvons) combien ilest naturel et agréable d’être unis à Pierre, at-titude si importante et centrale pour tous lesJésuites, depuis Saint Ignace jusqu’aux PP. Ar-rupe et Kolvenbach.

Ouvrons nos cœurs pour cette célébration.

Homélie du Pape François

Dans cette eucharistie au cours de laquellenous célébrons notre Père Ignace de Loyola,à la lumière des lectures que nous avons écou-tées, je voudrais proposer trois idées simplesguidées par trois expressions : mettre au centrele Christ et l’Église ; se laisser conquérir parLui pour servir ; ressentir de la honte pour noslimites et nos péchés, pour être humbles de-vant Lui et devant les autres.

1. Notre blason à nous, Jésuites, est un mo-nogramme, l’acronyme de « Iesus hominumSalvator » (IHS). Chacun d’entre vous pourrame dire : nous le savons très bien ! Mais ce bla-son nous rappelle constamment une réalitéque nous ne devons jamais oublier : la centra-lité du Christ pour chacun de nous et pourtoute la Compagnie, que saint Ignace a vouluappeler « de Jésus » pour indiquer le point deréférence. Du reste, même au début des Exer-cices spirituels, il nous place devant notre Sei-gneur Jésus Christ, notre Créateur et Sauveur(cf. ES, 6). Et cela nous amène, nous, Jésuiteset toute la Compagnie à être « décentrés », àavoir devant soi « Christ toujours plus grand »,le « Deus semper maior », l’« intimior intimomeo », ce qui nous fait sortir de nous-mêmesen permanence et conduit à une certaine ké-nose, de « sortir de notre amour, notre volontéet de notre intérêt » (ES, 189). La question n’estpas pour nous, pour chacun d’entre nous évi-dente : le Christ est-il le centre de ma vie ? Est-

Fête de saintIgnace à Rome

Initiatives & Evénements

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ce que je mets vraiment le Christ au centre dema vie ? Parce qu’il y a toujours la tentationde penser que c’est nous qui sommes au centre.Et quand un jésuite se met au centre et nonpas le Christ, il se trompe.

Dans la première lecture, Moïse répète avecinsistance au peuple d’aimer le Seigneur, demarcher dans ses voies, « parce qu’Il est ta vie »(cf. Dt 30, 16.20). Christ est notre vie ! A lacentralité du Christ correspond aussi la cen-tralité de l’Église : je ne peux pas suivre leChrist sinon dans l’Église et avec l’Église. Etmême dans ce cas, nous, jésuites, et l’ensemblede la Compagnie nous ne sommes pas aucentre, nous sommes, pour ainsi dire, « dé-placés », nous sommes au service du Christet de l’Église, l’Épouse du Christ notre Sei-gneur, qui est notre Sainte Mère l’Église hié-rarchique (cf. ES, 353).

Être des hommes enracinés et fondés dansl’Église : c’est ainsi que Jésus nous veut. Il nepeut pas y avoir de chemins parallèles ou iso-lés. Oui, des chemins de la recherche, des che-mins créatifs, oui, c’est important : aller versles périphéries, les nombreuses périphéries.Cela demande de la créativité, mais toujoursen communauté, dans l’Église, avec cette ap-partenance qui nous donne le courage decontinuer. Servir le Christ c’est aimer cetteEglise concrète et la servir avec générosité etesprit d’obéissance.

2. Quelle est la route pour vivre cette dou -ble centralité ? Regardons l’expérience de saintPaul, qui est aussi l’expérience de saint Ignace.Dans la deuxième lecture que nous avons en-tendue, l’apôtre écrit : je m’efforce de courirvers la perfection du Christ « parce que moiaussi j’ai été conquis par Jésus Christ » (Ph 3,12). Pour Paul, c’est arrivé sur le chemin deDamas ; pour Ignace, dans sa maison de Loyo-la, mais le point fondamental est commun :se laisser conquérir par le Christ. Je cherche

Jésus, je sers Jésus parce que lui m’a cherchéen premier, parce que j’ai été conquis par lui,et c’est là le cœur de notre expérience. Maislui est premier, toujours. En espagnol, il y aun mot qui est très graphique, qui l’expliquebien : lui nous « primera », « El nos primerea ».Il est toujours le premier. Quand nous arri-vons, il est arrivé et il nous attend. Et ici je vou-drais rappeler la méditation sur le Royaumedans la Deuxième semaine. Le Christ notreSeigneur, Roi éternel, appelle chacun de nousen disant : « Qui veut venir avec moi doit tra-vailler avec moi, afin qu’en me suivant dansla souffrance, il me suive aussi dans la gloire »(ES, 95) : être conquis par le Christ pour offrirà ce Roi toute notre personne et toute notrefatigue (cf. ES, 96) ; dire au Seigneur de vouloirfaire tout pour son plus grand service et salouange, l’imiter dans sa façon de supportermême les insultes, le mépris, la pauvreté (cf.ES, 98).

Mais je pense à notre frère en Syrie en cemoment. Être conquis par le Christ signifieêtre toujours dirigé vers ce qui se trouve àl’avant, vers l’objectif de Christ (cf. Ph 3, 14)et de se demander en vérité et avec sincérité :Qu’est-ce que j’ai fait pour le Christ ? Qu’est-ce que je fais pour le Christ ? Que dois-je fairepour le Christ ? (Cf. ES, 53).

3. Et j’en viens au dernier point. Dansl’Évangile, Jésus nous dit : « Celui qui veut sau-ver sa vie la perdra, mais celui qui perdra savie à cause de moi la sauvera… Car quiconqueaura honte de moi… » (Lc 9, 23). Et ainsi desuite. La honte du jésuite. L’invitation que faitJésus est à ne jamais avoir honte de lui, maisde le suivre toujours avec un dévouement to-tal, en se confiant et en s’appuyant sur lui. Maisen regardant Jésus, comme saint Ignace nousl’enseigne dans la Première semaine, surtouten regardant le Christ crucifié, nous ressentonsce sentiment si humain et si noble qui est la

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honte de ne pas être à la hauteur ; nous regar-dons la sagesse du Christ et notre ignorance,sa toute-puissance et notre faiblesse, sa justiceet notre injustice, sa bonté et notre méchanceté(cf. ES, 59). Demander la grâce de la honte, lahonte qui vient de m’incessant colloque demiséricorde avec Lui ; honte qui nous fait rou-gir devant Jésus Christ ; honte qui nous meten harmonie avec le cœur du Christ qui s’estfait péché pour moi ; honte qui met notre cœuren harmonie dans les larmes et qui nous ac-compagne dans la suite quotidienne de « monSeigneur ».

Et cela nous amène toujours, en tant qu’in-dividus et en tant que Compagnie, à l’humilité,à vivre cette grande vertu. L’humilité qui nousfait prendre conscience chaque jour que cen’est pas nous qui construisons le Royaumede Dieu, mais que c’est toujours la grâce duSeigneur qui agit en nous ; l’humilité qui nouspousse à mettre tout nous-mêmes non au ser-vice de nous-mêmes ou de nos idées, mais auservice du Christ et de l’Église, comme desvases d’argile, fragiles, inadéquats, insuffisants,mais dans lesquels se trouve un immense tré-sor que nous portons et que nous communi-quons (2 Co 4, 7).

J’ai toujours aimé penser au crépuscule dujésuite, lorsqu’un jésuite finit sa vie, quand ilest à son crépuscule. Et deux icônes de ce cré-puscule du jésuite me viennent toujours à l’es-prit : l’une, classique, de saint François Xavier,regardant la Chine. L’art l’a peint tant de foisce crépuscule, cette fin de Xavier. Même la lit-térature, dans ce beau morceau de Pemán. Àla fin, sans rien, mais devant le Seigneur ; celame fait du bien de penser à cela. L’autre cré-puscule, l’autre icône qui vient comme unexemple, est celui de Père Arrupe dans sondernier entretien dans le camp de réfugiés,quand il nous a dit — quelque chose qu’il disaitlui-même — « Je dis ceci comme si c’était mon

chant du cygne : priez. » La prière, l’union avecJésus, après avoir dit cela, il a pris l’avion, estarrivé à Rome avec une attaque, ce qui a été ledébut de ce crépuscule si long et si exemplaire.Deux crépuscules, deux icônes : cela nous feradu bien à tous de les regarder, d’y revenir. Etdemander la grâce que nos crépuscules soientcomme les leurs.

Chers frères, tournons-nous vers NotreDame, elle qui a porté le Christ dans son seinet qui a accompagné les premiers pas de l’Égli-se, qu’elle nous aide à mettre au centre de notrevie et de notre ministère le Christ et son Église :elle qui a été la première et la plus parfaite dis-ciple de son Fils, qu’elle nous aide à nous laisserconquérir par le Christ pour le suivre et le ser-vir dans toutes les situations, elle qui réponditavec la plus profonde humilité, à l’annonce del’Ange : « Voici la servante du Seigneur qu’ilme soit fait selon ta parole » (Lc 1, 38), qu’ellenous fasse ressentir de la honte de notre in-suffisance devant le trésor qui nous a étéconfié, pour vivre l’humilité devant Dieu. Quenous accompagne l’intercession paternelle desaint Ignace et de tous les saints jésuites, quicontinuent de nous enseigner à tout faire, avechumilité, à la plus grande gloire de Dieu.

Traduction d’Anita Bourdin (31 juillet 2013) © Innovative Media Inc.

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ESDACDOSSIER RÉALISÉ PAR UNE ÉQUIPE

A

Introduction

ESDAC sont les initiales d’« Exercicesspirituels de discernement apostoliqueen commun». Autrement dit, les Exer-cices de saint Ignace adaptés à l’accom-pagnement d’équipes, de communau-tés, de couples, de groupes, donc depersonnes qui vivent ou travaillent en-semble et cherchent en commun le dé-sir de Dieu sur leur « être-ensemble ». Tout a commencé lorsque le P. Jean

Charlier, alors Provincial, a participé à

une rencontre des Provinciaux de notreAssistance animée au Canada françaispar le P. John English. Ce dernier utili-sait une manière de faire qui s’est avé-rée particulièrement intéressante. LeP. Jean Charlier a demandé au P. FranckJanin, alors aux études à Toronto, dese renseigner. Et, de fil en aiguille, uneéquipe ESDAC s’est constituée en Bel-gique Une retraite ESDAC, cela se fait for-

cément en groupe. Le cercle formé parles participants réunis est l’image de ce

qui est recherché :une communion oùchacun a sa place etson mot à dire, duplus petit au plusgrand. Au centre ducercle : une bible, unebougie et une plume. La bible est centra-

le. Avant le partage,chacun est invité àécouter le texte bi-blique proposé parles animateurs et à leprier durant un cer-tain temps, en silen-

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ce, en lien avec son vécu. Ensuite vient le partage en petits

groupes de cinq ou six personnes. Ladimension réduite de ces groupes fa-vorise la confiance et la profondeur desrelations. L’accent est mis sur l’écouterespectueuse et reconnaissante de ceque chacun souhaite partager du fruitde sa prière. Dans chaque petit groupe,il y a aussi une plume ! Celui qui la tienten main a la parole et il la garde tantqu’il n’a pas remis la plume au centredu cercle de partage. Cette coutume,qui nous vient des amérindiens, régulela prise de parole et l’écoute. Enfin, lorsqu’il y a deux ou plusieurs

petits groupes, tous les participants seretrouvent en plénum pour continuerle partage. Parfois, en plénum, il seranécessaire de remplacer la plume parun micro… Dès sa conversion, Ignace a cherché

des personnes avec lesquelles il pouvaitconverser spirituellement, c’est-à-direen rendant explicites la présence et l’ac-tion de l’Esprit au cœur de l’entretien.C’est ainsi qu’il a noué une relation du-rable et féconde avecceux qui sont deve-nus ses premiers com-pagnons : FrançoisXavier et PierreFavre. Il a toujoursencouragé les siens àpratiquer cette for-me de conversation. L’Esprit est présent

dans tout entretien,même dans une pa-role d’apparenceaussi futile que :« Donne-moi à boi-re. » Dans son évan-

gile, au chap. 4, saint Jean relate com-ment ce point de départ anodin aconduit la Samaritaine, au cours de sonéchange avec Jésus, à reconnaître enLui l’envoyé de Dieu. Dans nos échanges, comme dans

ceux que Jésus a partagés avec ses con -tem porains, adversaires comme dis-ciples, se glisse aussi un autre esprit quel’Esprit Saint, un esprit qui nous illu-sionne et nous trompe… D’où la néces-sité de faire le tri, de discerner ce quiest inspiré par l’Esprit Saint et ce qui estfaussement insinué par le Tentateur. Des communautés, des couples, des

équipes sentent le besoin de prendrequelques jours pour faire le point deleur «être ensemble». ESDAC leur pro-pose un parcours adapté au point oùils en sont et au temps dont ils dispo-sent. Souvent, il s’agira de relire en-semble les moments importants de leurhistoire. Souvent, comme les disciplesd’Emmaüs, les participants expérimen-tent que lorsqu’ils prennent le tempsde se parler les uns aux autres, mêmede leurs espérances déçues, un Inconnu

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prend part à la conversation et les faitpasser de la mort à la résurrection. Lacélébration communautaire de la ré-conciliation est un temps fort de ce che-minement. Alors les participants sontinvités à chercher quel appel le Sei-gneur leur adresse aujourd’hui et com-ment y répondre concrètement. Les animateurs sont toujours au

moins deux pour s’épauler et pratiquereux-mêmes ce qu’ils proposent auxautres : le discernement communau-taire. Nous tâchons, dans la mesure dupossible, que dans l’équipe d’anima-tion il y ait la complémentarité entrehomme et femme, entre laïc et prêtre,et entre des types psychologiques dif-férents. Nous sommes une douzaine dans

l’équipe francophone belge, quatre enFlandre et Hollande, huit en France,deux au Canada fran-çais, deux au Liban,une au Portugal.Nous avons animé,en différents pays, enfrançais, en anglais,en néerlandais, en al-lemand, en italien eten arabe… Deux fois

déjà, en 1996 et 2001,dans notre Provincebelge francophone,notre retraite an-nuelle a été faite sousce mode-là. Et en2014, pour la premiè-re fois, une retraitede ce style réunirades jésuites de Bel-gique francophoneset de France.Ceux qui nous ont

lancés en ESDAC, c’est une équipe an-glophone basée au USA et au Canada :Judith Roemer et les PP. George She-mel, John English et Jim Borbely. Nousleur en sommes infiniment reconnais-sants.

Michel Bacq, s.j.

Esdac dans la vie consacrée

OrigineAu lancement de l’équipe ESDACont

contribué des jésuites, des laïcs et desreligieuses. Le premier fruit de ce tra-vail fut la retraite organisée à Banneuxen avril 1995 pour des animateurs dejeunes. Parmi les participants à cetteretraite se trouvaient des membres dedivers instituts de vie consacrée. Cequ’elles avaient vécu, certaines parti-

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cipantes le proposè-rent qui à sa con -grégation, qui à sacommunauté, qui àun groupe plus res-treint. Dès l’hiver1995-1996, la provin-ce belge d’unecongrégation fémini-ne mit en route pourelle-même une re-traite selon Esdac. Laflamme se propageaet, aujourd’hui, onne compte plus lesmonastères, les con -gré gations, les communautés, les ins-tituts de vie consacrée qui, en Europe,en Afrique ou au Proche-Orient ont faitappel à des petites équipes d’anima-teurs (de deux à cinq selon le nombrede participants) pour animer ces Exer-cices spirituels « for the Corporate Per-son». D’autres groupes chrétiens, sansappartenir à la vie religieuse, viventégalement en communautés frater-nelles et ont fait le parcours ESDAC.

Pourquoi ?Ce ne fut pas l’attrait pour la nou-

veauté qui suscita ce développement,mais la découverte qu’il était possiblede proposer la dynamique des Exercicesspirituels d’Ignace non seulement à desindividus isolés, mais à un groupe com-me tel. En effet, ESDAC s’il s’adresse augroupe, suppose l’engagement per-sonnel de chacun des membres ; cet en-gagement s’exprime par le temps deprière personnelle durant lequel cha-cun, chacune prie à partir d’un mêmetexte d’Écriture, en demandant lamême grâce, ainsi que par la pratique

de la conversation spirituelle si chèreà Ignace : cette conversation favorisel’écoute mutuelle et la parole person-nelle sans tomber dans la discussion.Me revient à l’esprit le climat détenduet fraternel qui permit à des sœurs deparler en sérénité d’une lourde souf-france connue ou devinée par toutes,mais jusque là écrasée dans un lourdmutisme. Converser dans l’Esprit Saintappelle chacun, chacune à une écouterespectueuse d’autrui ainsi qu’à uneparole vraie : parler en « je ».

Quand faire appel à ESDAC? Parfois, il est demandé d’améliorer,

voire de retrouver la communicationentre les membres. D’autres fois, unequestion se pose concernant l’avenirqu’il s’agit de préparer. Telle commu-nauté désire préparer un chapitre d’é -lec tion par une retraite en commun.Tel monastère, sollicité par le rayonne-ment apostolique du lieu de son habi-tat, s’interrogeait à propos d’une dé-cision qui bouleverserait une habitudeséculaire ; ses membres souhaitèrent

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que tous puissent préparer et partagerla décision à prendre : appel fut lancéà ESDAC. D’autres ont entendu parlerdes fruits recueillis par telle commu-nauté proche et désirent faire l’expé-rience. Avoir vécu la retraite ESDAC aaidé une communauté à fermer sa mai-son dans la paix.

Ce qui est propre à ESDACLa pratique de la conversation spiri-

tuelle permet à chacun de s’exprimerà partir du cœur profond et d’écouterles autres en découvrant que chacunest expert de sa propre expérience. Par-tageant ce vécu, les participants sontamenés à ressentir les mouvements in-térieurs qui les font agir et découvrentainsi le discernement des esprits.Comme les couples, les groupes pa-

roissiaux, les mouvements d’aide so-ciale et tous ceux qui recourent à ES-DAC, les religieux peuvent aussi y res-sourcer leur vie commune et leur apos-tolat.

Les fruitsComme pour toute retraite, le fruit

retiré d’une rencontre ESDAC ne seraque passager si le groupe concerné nemet pas en pratique ce qu’il a décou-vert. C’est pourquoi, en fin de retraite,il est proposé de discerner un appel quipermettra, si réponse y est donnée partous, soit d’apporter remède à un dé-faut reconnu, soit de lancer une initia-tive ou simplement de nourrir la vie fra-ternelle. Toute belle expérience laisseun beau souvenir, mais si aucune miseen œuvre concrète n’est engagée, ellepasse comme un jour de soleil en hiver.

Réussites et échecsMême si les animateurs ESDAC

veillent à ce que les participants à la re-traite ou à la session soient volontaires,il arrive qu’en cours de route, des divi-sions se révèlent. Si la pratique de laconversation spirituelle et l’attentionà un juste discernement des mouve-ments qui agitent le groupe aboutit àune réconciliation, c’est merveilleux etcela survient. Il arrive aussi d’échouer,

mais en ce cas, il estsouvent possibled’arriver à nommertant le désir communnon satisfait que ladifficulté rencon-trée : c’est un premierfruit de réalisme.Il arrive également

que les animateursn’aient pas perçu,dans les con tactspréalables à la retrai-te ou même dans ledéroulement de cel-le-ci, des difficultés

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qui auraient conseilléde remettre l’expé-rience à plus tard. Entel lieu, le parcours aété raccourci pourterminer aussi utile-ment que possible…

ConclusionL’accompagnateur

ESDACva le plus sou-vent d’émerveille-ment en émerveille-ment. C’est un bon-heur d’aider des per-sonnes qui veulentconsacrer leur vie à Dieu et auxhommes de découvrir le chemin d’uneparole vraie, d’une écoute désintéres-sée, d’une décision prise ensemble, nonsans travail, mais dans la paix.

Jean Charlier, s.j.

ESDAC en paroisse ?

Deux curés de paroisse me deman-dent d’animer à la façon ESDAC une ré-union dans leur paroisse. Ils cherchentà encourager leurs paroissiens à parti-ciper et à s’engager. Ils connaissent ES-DAC par une expérience vécue ailleurssur plusieurs jours. J’ai répondu à cesdeux appels ; il en a résulté une réussiteet un échec. Que pouvons-nous en ap-prendre ?Je ne m’attarde pas sur la méthode

d’animation, mais plutôt sur la dyna-mique de changement dans le groupeet dans sa relation à son responsable.

Un échecDans la première paroisse, le curé et

son conseil pastoral constitué delaïcs voudraient « réfléchir calmementensemble et échanger sur nos désirsafin d’orienter la pastorale dans la pa-roisse pour l’avenir ». Mais certains at-tendent aussi autre chose : fixer des ob-jectifs paroissiaux pour les mettre enœuvre à moyen terme. D’une part doncon cherche une démarche communau-taire qui aide l’âme de la paroisse à par-ler ; d’autre part une démarche mana-gériale qui vise l’efficacité. On voulait des résultats en une soirée

et on voulait ESDAC. Après une pre-mière rencontre avec le conseil pasto-ral, j’ai cru pouvoir offrir les deux, àcondition de conduire la démarche surtrois soirées de deux heures chacuneet de préparer la démarche avec deuxmembres du conseil, des alliés, tout aulong des réunions. Le conseil et soncuré ont emboité le pas facilement. Etle groupe a découvert un dialogue enprofondeur et une prière partagée au-quel il n’était pas habitué. Voici (ci-contre) comment, en cours

de parcours, il répond à la question :

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quel nom Dieu donnera-t-Il à votre pa-roisse lorsqu’elle aura réalisé son désird’avenir ?Mais, après le parcours, cet acquis a

été remisé et la paroisse a ensuite or-ganisé une enquête par formulairesadressés à tous les paroissiens sans plusse référer à la démarche ESDAC dansle conseil pastoral. Que s’était-il passé ? Contrairement

à mon attente, la tension entre «pren -dre le temps pour aller à la découvertede notre identité commune» et « tra-vailler efficacement pour lancer unprojet paroissial » ne s’est pas résolue.L’animateur et ses alliés cherchaientdans la démarche ESDAC à développerun esprit communautaire au sein duconseil pastoral comme appui à un en-gagement commun, mais le curé et plu-sieurs membres cherchaient une effi-cacité rapide pour prendre des déci-sions. « La communauté n’est pas né-cessaire dans un groupe exécutif » m’adit le curé avant que nous nous sépa-rions. Aux yeux du curé et d’une bonnepartie de son conseil, je leur avais faitperdre du temps ; aux yeux des alliés etde quelques autres cependant, leconseil pastoral est mieux à même dedialoguer.

Faut-il en conclure qu’ESDAC ne peutse pratiquer que dans la durée et endehors du cadre de vie journalier ?Non ; mes collègues et moi avons déjàsouvent animé des réunions brèvesavec succès. En voici un exemple où j’aiprofité de ce que j’ai appris dans le cascité ci-dessus.

Un succèsQuelques années plus tard, le curé

d’une autre paroisse m’a demandéd’animer une assemblée paroissiale oùétaient invitées toutes les personnesengagées dans les diverses activités pa-roissiales : catéchèse, accompagne-ment des mourants, liturgie, chants…y compris le conseil pastoral (au total,environ cent personnes). Ici aussi la de-mande spécifiait ESDAC comme ap-proche. D’office la réunion devait se tenir

comme d’habitude dans le foyer der-rière l’église : cent personnes assises encercles dans un espace plutôt étroit. Jeme suis souvenu alors de cette expé-rience ci-dessus où certains avaientcher ché dans ESDAC une méthode deprise de décisions en groupe, alors qu’ils’agit d’abord d’exercices spirituels encommunauté.

Et j’ai pu persuaderle curé de tenir la ré-union dans la vasteéglise paroissiale, lieucommunautaire parexcellence, puisquec’est le lieu du ras-semblement eucha-ristique. Entre les co-lonnes (voir photo), ily a la place pour uncercle de chaises de

GEchos • no 4 • octobre – décembre 2013 • LE DOSSIER

LE DOSSIER

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cent personnes. Le cercle parle ; il signi-fie que la parole de chaque personnea la même valeur et sera écoutée partous. Une heure avant la réunion, quel -

ques-uns, dont le curé, évacuent doncvers les bas côtés les dix premiers rangsde chaises pour ouvrir un large espacedans la nef. Au cas où tous les invités semanifesteraient, ils y installent un cerclede cent chaises et préparent un microcomme bâton de parole. C’est un desplus beaux moments symboliques dema carrière d’animateur de groupe : leresponsable, ici le curé, ouvre un espacepour la parole partagée dans son église.Ce faisant, il établit un autre ordre quecelui, immuable, de l’agencement denos églises : le cercle de chaises au lieudes rangées tournées vers l’autel.Beaucoup d’appelés, mais peu d’élus

à l’heure convenue : sur cent invités,seules treize personnes sont venues.C’est peu à nos yeux, mais Dieu necompte pas comme nous. La réunion d’une heure et demie

s’est déroulée comme suit, mais en un

cercle retréci.

Bref moment de retrouvailles

Chant à l’Esprit SaintChacun rêve en silence à ce que pour-

rait devenir la communauté paroissia-le.Partage en trios afin de se fertiliser,

enrichir, ensemencer mutuellementChacun réalise une petite affiche

pour exprimer son rêve enrichi par ledialogue (un exemple ci-contre).Exposition silencieuse des affiches

pour que tous parlent à tous.Prière et chant autour des affiches

déposées sous le cierge pascal, à la lu-mière de Dieu, Père de miséricorde,

Les affiches sont remises entre lesmains de l’équipe pastoraleEnsuite les affiches sont exposées

dans l’église pour être vues par les fi-dèles aux célébrations dominicales.Quelques semaines plus tard le curé in-vite tous les paroissiens à une messe-

partage en cestermes : Il a sembléaux membres del’équipe pastoralequ’il fallait répercu-ter l’événement del’«Assemblée Parois-siale » auprès de tousles participants habi-tuels de nos assem-blées dominicales.C’est pourquoi di-manche prochain, enlieu et place de l’ho-mélie quelques par-ticipants à cette as-

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semblée seront interviewés à ce sujet.Leurs affiches seront installées près del’autel.Je viens de découvrir comment le

pape François ponctue le sens de l’es-pace dans l’interview accordée récem-ment à Antonio Spadaro, s.j. : Si l’ondoit laisser de l’espace au Seigneur, etnon a nos certitudes, c’est qu’il fautetre humble. L’incertitude se rencontredans tout vrai discernement qui est ou-vert a la confirmation de la consolationspirituelle.

ConclusionPlus loin dans cette même interview

du pape François, je lis : Dieu se mani-feste dans une révélation historique,dans le temps. Le temps initie les pro-cessus ; l’espace les cristallise. Dieu setrouve dans le temps, dans les proces-sus en cours. Nous devons engager desprocessus, parfois longs, plutôt qu’oc-cuper des espaces de pouvoir. Dieu semanifeste dans le temps et il est pré-sent dans les processus de l’histoire.Cela conduit à privilégier les actionsqui génèrent des dynamiques nou-velles. Cela requiert patience et atten-te.En ce qui concerne l’espace et le

temps, l’approche ESDAC pratiquée in-tégralement, comme Jean Charlier enparle dans un autre article de ce dossier,répond bien à cette déclaration dupape. Mais ici, dans la

première paroisse, iln’y avait ni l’une, nil’autre. L’espace étaitrestreint puisque, endehors du cadre del’efficacité, il y avait

peu d’ouverture à l’inattendu, à la sur-prise, à la profondeur. Le temps étaitlimité : il fallait des résultats rapide-ment. Dans le second cas, le temps étaitencore plus limité, mais le curé a ouverttout grand l’espace à l’Esprit Saint. Dans les deux cas la pratique d’ES-

DAC s’est centrée sur la prière et le dia-logue et la communauté. Dans le pre-mier un stade introductif de discerne-ment a été atteint, mais il a été aban-donné. Dans le second, il n’y a pas eude discernement, mais il en a résultéune grande confiance dans la prièrepartagée et dans l’accueil qu’offre Dieuaux désirs de la communauté.ESDAC se pratique donc à des pro-

fondeurs différentes en fonction dugroupe demandeur et de son contexte.Il n’y a pas d’orthodoxie rigoureusequant à l’approche, mais chaque ani-mateur va puiser du neuf et du vieuxdans un vaste trésor méthodologiqueavant de confier son groupe à l’EspritSaint.

Jean Brasseur

Jonas pour couples et familles

La vie s’écoule souvent à toute vites-se et, entre les enfants, le travail, lesnavettes et toutes les autres activitésquotidiennes, il est bien difficile detrouver le temps de souffler un peu, de

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penser à nos aspirations profondes, denous écouter et de nous parler en pro-fondeur. La dynamique proposée parESDAC s’adapte particulièrement bienaux couples et aux familles qui désirentchercher et trouver comment Dieu agitdans leur vie et comment discerner,concrétiser et vivre son appel à aimer.Les week-ends Jonas, basés sur cettedynamique, allient démarche indivi-duelle et de couple. Le cheminementproposé part de la vie et relit celle-cicomme une page d’évangile. Prendrele temps, seul puis à deux, de se mettresous le regard de Dieu pour porter en-semble notre projet et notre réalité. Etainsi entrer plus profondément dansla grâce unique que le Seigneur offreà chaque couple et famille. Les enfantssont intimement intégrés à la dé-marche. De tels week-ends sont indis-pensables. Si l’on jette un coup d’œil sur la pu-

blicité qui annonce ces week-ends, voicice que vous pouvez y lire : « Vivrel’aventure de la famille comme un che-min de croissance : Vers soi – Versl’autre – Vers Dieu. » En effet, beau-coup de familles désirent vivre unevraie communion dans un esprit d’é -van gile. Elles se demandent commentvivre une communion profonde et res-pectueuse dans la différence et l’ac-cueil de l’autre. Comment apprendreà communiquer sur l’essentiel ? Com-ment redécouvrir la richesse de la Pa-role de Dieu comme source de vraieVie ? Pas mal de parents exprimentéga lement leur souffrance face au dé-clin de l’Eglise, et face à des commu-nautés où ils ne trouvent pas toujoursleur place. Plusieurs partagent, commeun défi, leur désir de vivre leur identité

chrétienne dans la société en constantemutation.Une équipe d’adultes et de jeunes,

conscients de tous ces enjeux, a mis surpied deux formules possibles. La pre-mière propose des week-ends : nous enorganisons quatre ou cinq par an. Plu-sieurs familles reviennent plusieurs foisde suite. La deuxième formule, très ap-préciée, propose de vivre une semaineen montagne durant l’été et nous l’ap-pelons « Jonas montagne». Les week-ends Jonas sont animés par une équipede laïcs, religieuses et jésuites qui met-tent la dynamique des Exercices spiri-tuels au service des groupes et particu-lièrement du couple.

Première formule : Les week-endsJonasLes familles sont invitées à vivre un

parcours humain et spirituel qui reposesur des temps de réflexion et prière per-sonnelles, des temps de partage appe-lés « conversation spirituelle » et desmoments de détente, de célébration.Les parents sont invités à vivre ce par-cours entre eux pour favoriser l’échan-ge dans un«parler vrai ». Les enfantset les ados font une démarche similairepar groupes d’âges. Une équipe dejeunes animateurs constituée à leur in-tention est soucieuse de leur faire dé-couvrir la présence de Dieu dans leurvie à travers la prière, le partage, di-verses expressions et activités ludiques.Ensemble, il est proposé à tous, en

fin de journée, de partager ce qu’ils ontvécu. C’est souvent l’occasion d’un bonpartage en famille. L’une ou l’autre cé-lébration significative permet aux par-ticipants de vivre un geste de réconci-liation, une action de grâce ou une Eu-

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charistie, grâce à des symboles porteurset forts qui sont source de nouveauxdéparts. Les animateurs adultes etjeunes s’unissent pour faire de cesweek-ends des temps de ressource-ment familial, de convivialité, de joieet de vitalité. Voici à titre d’illustration, quelques

thèmes déjà proposés : Notre famille,une heureuse nouvelle ! — Je chante-rai les merveilles de Dieu ! — Aimer etdonner sa vie. — Celui-ci est mon Filsbien-aimé, écoutez-le. — Va au largeet jette tes filets. — Il me faut au-jourd’hui demeurer chez toi — Râleriede Jonas et tendresse du Seigneur ; râ-lerie et tendresse dans notre couple !Les familles repartent généralement

heureuses, revivifiées par ce parcoursqui commence le samedi matin et setermine après le dîner du dimanche.Ce laps de temps peut paraître court etest parfois ressenti comme tel, mais l’in-tensité et le bienfait de cette commu-nion vécue compense largement cettefrustration. Dieu ne se donne-t-il pasdans le volume de temps et la disponi-bilité qu’on lui offre ? Donnons la pa-role aux parents : «Merci pour l’atmo-sphère de communion, de respect etd’accueil de chacun. » - «Merci de pou-voir ne pas s’inquiéter des enfants,merci pour l’encadrement matériel etspirituel des enfants. » - Merci pour les

textes bibliques et les points de repèrequi nous aident dans le chemine-ment. » - La célébration, le soir, entreadultes, nous a beaucoup aidés, et legeste des alliances, de l’eau et du ciergepascal a été fondamental. »Deuxième formule : Le Jonas-Mon-

tagneLe séjour « Jonas-Montagne » en

sera, en 2014, à sa 7e édition. Il s’agitd’une semaine de vacances-prière dansune nature magnifique. Tous y sont lesbienvenus : petits et grands, jeunes etmoins jeunes, célibataires et familles,laïcs et religieux… Cet été 2013, unecentaine de personnes ont occupé 4chalets dans un petit village de HauteSavoie : ‘les Fermes du Vercland’prèsde Samoëns. Chaque famille y trouveun minimum de confort et d’intimitémais les conditions de vie pourraientse résumer dans cette phrase bienconnue : «moins de biens, plus deliens », une simplicité volontaire où rè-gnent la convivialité, le respect, l’espritde service.La plupart du temps, les matinées

sont constituées de temps d’écoute etd’approfondissement de l’Evangile, deprière et de partage comme lors desweek-ends. Le cadre magnifique, lagrandeur des montagnes, le silenceprofond qui règnent là apportent unedimension de beauté et une invitationà la contemplation. L’après-midi estconsacré aux balades en montagne, àla détente et aux jeux. Ces activités sontdes lieux privilégiés où se tissent des re-lations fraternelles, le support mutuel,et où naît une joie et une confiance quidonnent ou rendent un nouvel élan.Tous vivent avec grand plaisir desveillées concoctées par l’équipe des

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jeunes ou des célébrations fortes oùnos vies se nourrissent à la présence duSeigneur. La présence d’une petitecommunauté de l’Arche apporte unenote unique à ce séjour. Tout en assu-rant l’intendance avec une belle com-pétence, les personnes du Foyer duTournesol rayonnent par leur sens dela communauté, leur sens de la fête etaussi le témoignage du service inspiréde Jésus nous lavant les pieds.Cette année, en août 2013, le Récit

du Pèlerind’Ignace nous a aidés à êtredes pèlerins ensemble. Son expériencede vie nous a stimulés ainsi que les pe-tits topos sur l’identité-vocation-mis-sion, la vie-mort-résurrection, le discer-nement des esprits, le cycle de l’éner-gie, l’autorité, et l’être chrétien aujour-d’hui. Les animateurs Esdac croient avec

grande conviction que les familles sontles foyers où l’évangile et la commu-nion peuvent être source de vitalitépour l’Eglise et pour la société. C’estpourquoi, ils se consacrent avec beau-coup de sollicitude et de joie à la pro-position de faire vivre aux couples etaux familles une expérience qui rejailli-ra dans le quotidien.

Françoise Schuermans, s.s.m.n.

La formation ESDAC

Pourquoi une formation ?Il y a comme une circularité de deux

désirs.Le groupe responsable de la promo-

tion de ESDAC — le groupe porteur decette grâce — voit les fruits de cette dé-marche dans les groupes et souhaite

élargir sa proposition et appeler denouveaux animateurs.Si des expériences vécues pendant

un week-end, cinq ou huit jours, per-mettent à un groupe de progresserdans la « conversation spirituelle » etd’arriver à une plus grande union entreses membres, les participants se ren-dent compte que pas mal de donnéesmises en œuvre dans la méthode ES-DAC doivent être approfondies. Cer-tains d’entre eux souhaitent dévelop-per les compétences qui leur permet-tront à leur tour de « faciliter » auprèsd’autres groupes une expérience sem-blable à celle qui les a renouvelés et dy-namisés.Une telle formation ne permet sans

doute pas d’animer immédiatementune retraite, mais elle constitue unebase pour que surgissent peu à peu denouvelles équipes d’animateurs.

A qui s’adresse cette formation ?À des personnes

- qui ont fait une expérience ESDACet y ont pris goût,

- sont familières des Exercices spiri-tuels et témoignent d’un certain donde discernement,

- sont engagées dans des situationspastorales d’accompagnement oude responsabilité,

- et sont disposées à apporter une aideà l’accompagnement d’une anima-tion ESDAC dans des groupes où leurformation pourra être mise en œuvre(leur propre groupe ou d’au tres).Différentes formules de formation

ont été proposées au fil des années etdes demandes. Elles permettent d’ap-profondir différents aspects : - les éléments du discernement com-

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munautaire et le discernement engroupe,

- la dynamique des Exercices spirituelset sa mise en œuvre dans un groupe,

- la conversation spirituelle et la com-position d’une feuille de prière,

- la spiritualité apostolique propre àESDAC et l’articulation spiritualité,psychologie et dynamique de grou-pe,

- le leadership et le cycle de l’énergie, - les outils propres à ESDAC et leur in-terdépendance et intégration.Quelques «flashes », pour goûter à

cette expérience, qui s’élargit et s’in-ternationalise :• Les premières formules de formationse sont étalées sur deux puis un an :à Bruxelles en huit modules d’unejournée ou à La Pairelle en quatreweek-ends.

• À Rhode-Saint-Genèse, trois annéesde suite, une semaine entière a étévécue : les participants reflètent unegrande diversité culturelle et inter-nationale. Ils apprécient les mé-thodes actives, participatives, destémoigna ges… où les intervenantspartagent leur expérience, leursconvictions aussi bien que leursdoutes. Trois participantes portu-gaises sont habitées par un désir in-tense de faire vivre une expérienceESDAC dans leur pays… Bientôt ?

• À Rome : une session sur « le discer-nement apostolique en commun à lalumière de la 35e Congrégation Gé-nérale» a rassemblé, du 18 janvier au3 février 2009, quatre-vingts partici-pants de trente et un pays. Ces per-sonnes, pour moitié des jésuites, pourles autres des religieuses et des laïcsde spiritualité ignacienne, se sont re-

trouvées pour un partage d’expé-riences et un discernement commun:«Comment être de meilleurs colla-borateurs pour la mission ?» La ses-sion a comporté, les deux derniersjours, un temps de formation, com-posé de relecture et d’exercices pra-tiques.

• De là, ce sont des participantes liba-naises qui ont porté la flamme dansleur pays, où plusieurs sessions deformation ont eu lieu également.

• Entre-temps, à Joigny, ce sont desmembres de différentes provincesd’un Institut religieux qui se sont for-mées, en préparation lointaine à leurfutur chapitre général.

• Il y a eu une formation au discerne-ment communautaire, en un jour,pour une Fraternité séculière : seizepersonnes dont quatre membres duconseil et douze qui se formaientpour devenir responsables ou accom-pagnateurs. Parmi elles, deux per-sonnes étaient malvoyantes etavaient une belle place dans le grou-pe. Les cas concrets et les topos ontpermis aux participants de prendreconscience de ce qui était en leur pou-voir quand ils mettaient au centrel’Évangile.

• En Croatie, à Opatija, en juin 2011,une formation a été assurée, en an-glais, à la demande de Biba, manda-tée pour commencer l’Arche dans cepays. Cette formation a été précédéepar trois rencontres du groupe «Pro-jet Arche en Croatie», animées selonESDAC, en 2007, 2008 et 2009. La for-mation a été suivie par vingt-quatrepersonnes, avec un beau mélange demotivations et de spiritualités : despersonnes de l’Arche et de Foi et Lu-

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mière (Croatie, Irlande, Pologne,Bangladesh), des laïcs de spiritualitécarmélitaine, des religieuses, un jé-suite croate et un prêtre diocésainresponsable de la pastorale desjeunes : cultures, langues, passés,âges et pays fort variés ! Ici, la forma-tion a également comporté une ini-tiation aux Exercices spirituels et untemps approfondi sur les règles dudiscernement et les trois temps del’élection.

• Dans les « Basses Terres » de Bel-gique, c’est même un groupe œcu-ménique qui a demandé la forma-tion. Deux passionnés — une reli-gieuse ayant suivi la formation àRhode-Saint-Genèse et un jésuiteayant participé à celle de Rome —ont motivé un public moitié belgenéerlandophone et moitié hollan-dais. Ils ont ameuté leur réseau d’ac-compagnateurs des Exercices spiri-tuels de Flandre et de Hollande etont contacté des membres de ESDACafin de concevoir un parcours pourfaire connaissance avec la démarche

(en 2011), ensuite seformer comme ani-mateurs (en 2012).Les participants sesont maintenant or-ganisés en réseauafin de se rencontrerrégulièrement pourpratiquer de l’inter-vision dans l’espritESDAC concernantles animations degroupes dont ils ontla charge.En effet, il n’y a pas

seulement la forma-tion initiale à l’accompagnement degroupes, il y a aussi toutes sortes derencontres plus ou moins formelles quiconstituent une formation permanen-te : temps de relecture en équipe suiteà une animation, soirées d’intervisiondans la maison d’un des membresbelges, autour d’un thème de relectu-re, journées regroupant les équipesbelge et française pour approfondir unaspect de la grâce reçue (par exemple,ces dernières années, lien vie psychiqueet vie spirituelle avec DominiqueStruyf ; des éléments de l’itinéraire desExercices spirituels avec Simon Decloux,Franck Janin ou Sylvie Robert ; com-ment approcher la société actuelle avecles Évangiles et les Exercices Spirituels ?,avec Jacques Haers ; L’Écriture, la vie,la communauté : quels liens entreelles ? avec Bernard Van Meenen…)Si le goût vous en vient, la prochaine

formation est organisée à Ave-et-Auf-fe, du 5 au 14 septembre 2014…

Marie-Françoise Assoignon, s.s.m.n.

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Accompagnement de jeunes

Sans être expert de la dynamique ES-DAC, mais l’ayant pratiquée à diversesreprises, je veux ici souligner la fécon-dité de quelques éléments de la dé-marche mis au service de l’animationde retraites de classe. Je fais référenceessentiellement à la retraite d’une clas-se du collège d’Enghien, qui se déroulechaque année à la Pairelle depuis en-viron six ans, mais aussi à l’expériencevécue régulièrement avec des petitsgroupes de rhétos à Quartier Gallet.Il faut d’abord souligner que ce n’est

pas une démarche ESDAC au sens pro -pre pour plusieurs raisons fondamen-tales : il n’y a pas nécessairement d’an-nonce explicite de l’évangile ; le groupen’a pas a priori la cohésion supposéepour un groupe qui demande à faireune démarche ESDAC, il n’a pas de pro-jet ou de mission du groupe et, dans lecas de la retraite d’une classe complète,les participants ne sont pas toujours vo-lontaires. Je souligne aussi l’importan-ce de l’investissement des enseignantsqui accompagnent les classes : parcequ’ils sont motivés et ont un boncontact avec leurs élèves, ceux-ci peu-vent aborder la retraite en confiance,ce qui est essentiel.L’élément déterminant du fruit de la

démarche réside dans le climat de con -fiance induit entre les participants parle partage en petits groupes autourd’un thème qui touche à la relecturede la vie personnelle de chacun ; le faitde se livrer avec authenticité engendresouvent une certaine stupeur à décou-vrir des pans de vie totalement ignoréschez des condisciples qu’on croyait con -naître. Au-delà de l’émotion suscitée,

ce partage permet à chacun d’affronterpersonnellement et de con fron ter auxautres des aspects de leur vie person-nelle qu’ils n’ont parfois jamais eu l’oc-casion d’aborder et, même pour ceuxqui n’ont pas parlé, d’expérimenterune qualité de relation entre eux qui aà voir avec la réalité du Royaume deDieu en germe dans nos vies ; c’est doncune annonce en acte de l’évangile,même s’il n’est pas explicitement évo-qué. Lors de la dernière retraite, nous

avons tout centré sur la démarche ES-DAC : temps personnel — échange enpetits groupes — plenum en grandgroupe ; une première étape proposaitune relecture de mon histoire person-nelle (passé). Une deuxième consistaità faire le tour de nos relations (présent)et à examiner notre manière de gérerdeux d’entre elles, une plus riche et uneplus difficile. Dans le plenum qui a suivi,nous avons vécu un très beau momentde communion ressentie, avec untemps de silence très fort. Le dernierjour, à partir d’une relecture de la re-traite, nous avons cherché le pas quele groupe pourrait faire (avenir).Je souligne d’autres éléments, habi-

tuels dans les animations ESDAC, quim’ont paru importants : la beauté dudécor qui accueille, des démarches va-riées et qui impliquent le corps, la pa-role en « je», l’importance d’un horaireaéré qui permet des rencontres et deséchanges entre les participants, notam-ment le soir avant le coucher.J’ai souvent été surpris de l’aisance

et de la disponibilité intérieure aveclesquelles les jeunes sont entrés dansles animations proposées. Les partagesont été d’une grande profondeur,

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même si l’un ou l’autre est resté silen-cieux. Ils ont visiblement été marquéspar la qualité et la vérité du partageentre eux. Le temps de recueillement qui pré-

cède le partage en petits groupes n’estpas toujours facile à introduire, surtoutsi l’évangile n’est pas au centre de ladémarche ; les jeunes ne savent pastoujours comment prier ou, à tout lemoins, comment entrer dans un tempsde méditation personnelle et silencieu-se ; ils ne sont pas nécessairement prêtsà cette démarche. Or ce temps de re-cueillement est essentiel pour que soitpartagée une parole vraie et person-nelle, fondement indispensable de l’ex-périence spirituelle du groupe.Je ressens souvent une insatisfac-

tion : comment aller plus loin ? Com-ment, en particulier, faire prendreconscience aux jeunes de la force del’expérience de communion qu’ils ontvécue et des conditions qui la permet-tent pour qu’ils puissent en faire usageultérieurement ? Comment aussi leurpermettre de prendre conscience quecette communion vécue signe la pré-sence de l’Esprit Saint en nous et au mi-lieu de nous ? Répondre à cette insatis-faction suppose sans doute de prendredavantage de temps pour évaluer l’ex-périence vécue et leur faire exprimerd’abord comment ils ont expérimentél’esprit de communion, fruit essentielde l’expérience ESDAC, en particulierle bonheur que cela éveille en eux, en-suite comment se sont manifestés lesesprits qui poussent à la communionou à la division. De telle sorte que l’ex-périence vécue puisse se fonder dansune intelligence qui la manifeste com-me crédible pour la vie, au-delà du

grou pe classe qui n’aura sans doutequ’une existence très limitée dans letemps et dans l’intensité. Nous vou-drions à l’avenir développer davantagecette relecture du vécu, si typique dela pédagogie ignatienne.A Quartier Gallet nous accueillons

des petits groupes de volontaires ; cetélément et le cadre lui-même favori-sent la profondeur de l’expérience spi-rituelle : beauté de la nature, travailmanuel, simplicité de vie, temps deprière sur le mode de Taizé dans unechapelle perçue par beaucoup commeinspirante, temps de silence personnel,vie fraternelle. Tout cela est un soutienprécieux pour entrer dans une parolevraie et personnelle, condition fonda-mentale de la démarche ESDAC.Je souligne encore l’importance de

faire d’abord confiance au travail del’Esprit Saint dans le groupe, avec noslimites et nos défaillances d’anima-teurs.

Philippe Marbaix, s.j.

P Echos • no 4 • octobre – décembre 2013 • LE DOSSIER

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2013 : voici trois ans déjà que notre asso-ciation existe juridiquement, après avoir

vécu durant près de vingt ans comme asso-ciation de fait (1991-2010). Le Réseau Jeunesse(RJ), ce sont trois mille cinq cents jeunes entre7 et 35 ans et plus de deux cents animateursqui durant l’année et les vacances vivent la pé-dagogie spirituelle de saint Ignace de diversesfaçons. Cette année, nous avons déménagénotre centre à Bruxelles, au cœur du Parc Par-mentier. « Tous en mouvement », notre thèmepour ces trois ans, 2012-2015. A la fin de cetteannée, voici un petit aperçu du dynamismedu RJ et de ses membres.

Un nouveau kot «Koté Parc » Voici plusieurs années que l’association

« Station de plein air – Parc Parmentier » estdevenue un partenaire du RJ. Créé par l’abbéFroidure après la guerre, le Parc Parmentiera bénéficié de la collaboration de plusieurs jé-suites. Depuis dix ans, Olivier Parmentier enest devenu le directeur. Ancien animateur-responsable du SEM (Service équipe moni-teur) au collège Saint-Michel, Olivier déve-loppa au Parc la formation de centaines dejeunes animateurs pour les plaines de jeux etcolonies, reprenant ainsi l’œuvre du SEMcréée par le P. Marc Declercq.

Nous voici depuis un an au Parc où nous

avons installé nos bureaux et où nous com-mençons à faire des animations et de la for-mation de jeunes du RJ. Nous venons d’ouvrirun premier kot, le « Koté Parc », avec sixjeunes, trois étudiants et trois jeunes tra-vailleurs. Vie communautaire, prière, partageet un service pour l’école de devoirs et l’ani-mation des enfants et ados du MAPA (Maisond’accueil Prince Albert) située dans le Parc.

La Fête de l’amitiéPour entretenir cette conscience d’appar-

tenance à un réseau de jeunes selon l’esprit desaint Ignace, nous organisons chaque annéeune rencontre de tous ceux qui sont engagésauprès des jeunes dans le Réseau. Cette année,une cinquantaine de jeunes se sont retrouvésdurant l’après-midi du samedi 19 octobre au-tour du thème de l’Amitié, « Amis dans le Sei-gneur ». Ensuite, retrouvailles des jeunes desactivités et de leurs amis suivies d’un bal folkendiablé, grâce aux talents de « Folk en Stock ».Belle journée pour réfléchir, partager et échan-ger autour de notre mission auprès des jeunes.

Projets et défis pour 2014Un nouveau projet pour les 17-30 ans se

crée en collaboration avec le RJ France du 26juillet au 3 août 2014 autour de Lyon : deux

« Tousen mouvement ! »Réseau Jeunesse

Initiatives & Evénements

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jours de lancement, envoi dans divers lieux àchoisir par les jeunes pour cinq jours : expé-rience sociale auprès des plus pauvres, pélévers La Louvesc, séjour à La Viale. Ensuite,deux jours de relecture et de fête à La Louvesc(Nord Ardèche). Dans le cadre de la rencontredes jésuites belges et français de cet été en août2014, une rencontre des jésuites et des jeunes(20-30 ans) engagés à leurs côtés aura lieu enBelgique du 15 au 20 août 2014. L’occasion deréfléchir et de partager notre mission com-mune avec les jeunes, comme « serviteurs dela mission du Christ ».

2013-2014 verra aussi la mise en route d’uneformation pour les jeunes de 17-30 ans, dansles écoles, les hautes écoles et universités, pourleur donner les outils pour faire des choix etdiscerner leur vie. Enfin, un souhait que nousexprimons : pouvoir proposer aux jeunes departiciper à une semaine de prière accompa-gnée, de découvrir la prière selon saint Ignaceet d’oser la démarche de l’accompagnementpersonnel. Oser proposer aux jeunes notretrésor : « chercher et trouver Dieu en touteschoses », « relire sa vie pour y découvrir la pré-sence de Dieu », discerner et faire des choix.

Week-ends « Let’s go » :on embauche !

Depuis huit ans, à La Pairelle, une trentainede jeunes de 12 à 18 ans se rassemblent deuxweek-ends par an. Fin septembre, six jeunesanimateurs ont été épaulés par sœur Françoi-se, sœur Fiona et le P. Daniel. Leur thème :« Soixante secondes chrono » qui s’est déclinéen « un temps pour chaque chose, chaque cho-se en son temps », le samedi, et « soixante se-condes pour une éternité », le dimanche. Unweek-end dense qui a permis aux jeunes deréfléchir et partager sur la façon dont ils gèrentleur temps et leur vie.

Ce week-end a été l’occasion pour les jeunesde se poser, de prendre du recul sur leur vie,de relire leur vécu et de vivre une relation àDieu. Marche aux flambeaux, jeux, veillées,moments de prière, de partage et de célébra-tion, tels sont les ingrédients des week-ends.Pour Antoine, « les jeunes aiment revenir, desliens forts se tissent entre eux. Chacun peutpartager ce qu’il vit, sans peur des autres. Ilscherchent Dieu et veulent parler de leur foisans être jugés, ni moqués. » Pour Florence,

les valeurs importantes vé-cues au « Let’s go » sont « lerespect, l’écoute, la confian-ce et l’accueil de chacundans sa démarche. Prendredu recul et se ressourcer ».L’attente et la soif des jeunessont grandes. Ils ont besoinde nouveaux animateurspour rejoindre cette nou-velle équipe dynamique auprochain week-end, du 4 au6 avril 2014. Une belle mis-sion auprès des 12-18, pleinde talents et d’énergie !

Initiatives & Evénements

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La fête des Tentesà Quartier Gallet

Comme de coutume, fin septembre, durantun week-end, une cinquantaine de jeunes ontpérégriné vers Quartier Gallet, le pôle sud deLa Viale en Belgique, à côté de Beauraing. Làréside une communauté de quatre perma-nents autour du P. Philippe. Ils accueillent du-rant l’année, lors de retraites de classe et desséjours des groupes de jeunes des paroisses,environ quatre cents jeunes.

Journée de formationpour jeunes animateurs

Le samedi 9 novembre 2013 a eu lieu unejournée de formation destinée aux futurs ani-mateurs et animateurs de jeunes du RJ. Qua-rante jeunes se sont formés à diverses tech-niques d’animation, à l’animation d’un groupeet à l’animation spirituelle ignatienne. De bonsoutils pour permettre aux jeunes d’animerleurs activités.

Le Festival Choose Life,13e édition

Du 14 au 18 avril 2014, 120 jeunes de 12 à 18ans, de tous les milieux sociaux et de sensibi-lités diverses, se rassembleront pour cinqjours, animés par une équipe de trente-cinqjeunes de plus de 18 ans. Une belle école de vieaussi pour les trente-cinq animateurs qui seforment durant deux week-ends, qui construi-sent ensemble ce festival et prennent des res-ponsabilités. Une Eglise jeune et dynamiquequi allie la réflexion, le sport, les talents artis-tiques, la musique, le multimédia, la recherchede sens et de foi, et une expérience spirituelleauthentique, respectueuse du cheminementde chacun. Ici encore, les animateurs sont les

bienvenus pour rejoindre l’équipe !

Faire des choix dans sa vieLa spiritualité d’Ignace de Loyola permet

à toute personne qui cherche le sens à donnerà sa vie de faire des choix et discerner. Voiciplus de dix ans que s’organise un week-end àLa Pairelle où les jeunes de 17 à 35 ans reçoiventdes outils et une méthode pour faire des choix :professionnels, d’études, de vie, d’engagement,relationnels, etc. Le prochain week-end se dé-roulera du 14 au 16 mars 2014.

Eric Vollen, s.j.

Réseau Jeunesse19, av. Parmentier, bte9 – 1150 Bruxelles

tél. : 0474 45 24 [email protected]

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Initiatives & Evénements

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Le concert de l’Ensemble Moxos, de San Ignacio de Moxos, en Bolivie, s’est dé-

roulé à l’église Saint-Loup, à Namur, le 11 no-vembre ; et à l’église Saint-Jean Berchmansdu collège Saint-Michel, le 13 novembre.

Ancienne mission jésuite, l’école de mu-sique de San Ignacio de Moxos forme desjeunes à perpétuer la tradition du répertoirede musique baroque missionnaire.

Si vous aimez la musique baroque des an-ciennes missions jésuites et la musique tradi-tionnelle indigène, venez écouter cet ensembleexceptionnel, il vous enchantera.

www.jesuites.com/2013/09/concert-ensemble-moxos-bolivie

Vie & Partenariat

Concert del’ensemble Moxos

Echos • no 4 • octobre – décembre 2013 •20

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La chroniquede Fidélité

Vie & Partenariat

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Vie & Partenariat

22 Echos • no 4 • octobre – décembre 2013 •

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Vie & Partenariat

23Echos • no 4 • octobre – décembre 2013 •

ANNIVERSAIRELa Compagnie de Jésus fêtera en 2014 au niveauuniversel, le bicentenaire de son rétablissementpar le pape Pie VII. Cette année de célébrationsera l’occasion d’activités et d’animations spéci-fiques un peu partout dans le monde. À cette oc-casion, la Province de Belgique méridionale etLuxembourg et la Province de France ont souhaitéorganiser une rencontre amicale et communeavec les personnes qui partagent étroitementavec les jésuites le souci de la mission. Celle-ci secomprend comme la première d’une série quenos deux Provinces envisagent à intervalles régu-liers. Cette rencontre aura lieu au centre scolaireSaint-Michel à Bruxelles du 15 au 17 août 2014. LePère Général a répondu favorablement à l’invita-tion des deux Provinciaux. Il sera là avec le P. An-toine Kerhuel, assistant de la Région d’Europe Oc-cidentale et le P. John Dardis, Président de laConférence des Provinciaux Européens.

« PIERRES VIVANTES » À COMPOSTELLE Cette année, les pèlerins qui sont entrés dans lacathédrale entre le 18 juillet et le 18 août y onttrouvé des jeunes volontaires en T-shirt vert avecun logo suggestif : Pierres vivantes. C’est le nomd’un réseau de groupes de jeunes ignatiens qui,dans plus de douze villes européennes, transfor-ment les visites touristiques en expériences spiri-tuelles. À Compostelle, les Pierres vivantes expli-quaient aux visiteurs l’histoire et les symboles dulieu où ils étaient entrés. Mais surtout, les Pierresvivantes ont invité les pèlerins à s’arrêter uneheure en silence pour « faire mémoire » de leurpèlerinage. Une brève introduction « ignatienne »a permis aux pèlerins de se demander : « Que m’adit le Seigneur au cours de ce chemin ? » Aprèsl’heure silencieuse, les pèlerins répartis engroupes linguistiques ont eu un « partage spiri-tuel » de leurs parcours. Pour ceux qui en expri-maient le désir, il a été également possible derester deux jours de plus en silence dans la rési-dence universitaire des jésuites à Compostelle(Colegio Mayor San Agustin), que son directeur,le Père Jorge Vazquez, a transformé en « centrede retraites estival ». Les volontaires de Pierres

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Deux heures d’attente dans un aéroport pour rentrer à Bruxelles, temps pré-

cieux pour mettre quelques réflexions parécrit sur l’expérience vécue à Santiago deCompostelle du 3 juillet au 25 août 2013 ; unemesse quotidienne à 8 h 30 pour les franco-phones, heureux de vivre une eucharistie enfrançais, au terme du Camino ; messe dialo-guée, très participative pour les plus ou moinsvingt à trente personnes, pas du tout pontifi-cale comme la messe espagnole de midi, suiviedu bota fumeiro (fameux encensoir inauguréau xiie siècle pour assainir l’atmosphère despèlerins dormant dans la cathédrale !).

Puis, trois heures de confessions en cinqlangues (français, espagnol, portugais, anglais,italien) pour la satisfaction des pèlerins, heu-reux d’être reçus dans leur propre contextedans le confessionnal no 4 de la série de vingt.

L’idée de cette messe revient à Mme AdelineRucquoi, historienne, chercheuse pour l’é -poque médiévale, qui vit à mi-temps à Paris,l’autre à Madrid.

Il s’agit au fond d’améliorer l’accueil spiritueldes pèlerins en fin de voyage, plus souvent in-vités à acquérir la « compostella », diplôme enlatin qui confirme le chemin parcouru. Là-dessous, pas mal de querelles d’influence entrepays pour obtenir la préséance ! Bref, beaucoupreste à faire pour accueillir les pèlerins, surprissouvent d’arriver dans une ville où la dimen-sion spirituelle n’est plus aussi évidente qu’onpourrait le croire : le commerce envahit tout.

D’ailleurs, l’éventail des raisons du parcoursaccompli est très varié et passe du plus super-ficiel au plus spirituel :

la recherche de rencontre agréable de l’autre-sexe ;la recherche de l’âme-sœur, compagne ou-compagnon de vie ;le défi sportif qui permet de se dépasser-dans l’épreuve physique, de se vaincre parl’effort durable ;la rencontre de soi-même dans le chemin-le moins fréquenté (titre d’un livre célèbre)— ceci émerge le plus souvent ;la recherche de solutions de problèmes re--lationnels, conjugaux, familiaux, profes-sionnels : faire le deuil de quelqu’un, d’unparent, etc. ;l’approche effective d’un approfondisse--ment spirituel global ou la préparation àun engagement définitif (vie religieuse, vieconjugale) ;faire la paix avec soi-même ;-enfin le désir de la rencontre de Dieu à tra--vers son apôtre saint Jacques.Un prêtre se sent comme un témoin privi-

légié du travail de l’Esprit Saint dans les cœurs.Le chemin permet souvent une nouvelle ap-proche de soi-même. On n’est plus « hors desoi » mais « at home », là où le travail spirituelcommence. Les pèlerins francophones, outreles photos de groupe, ont rempli un livre d’oravec des témoignages de tout genre.

Par exemple : « Moi, j’ai fait le chemin com-me incroyant… mais l’important, c’est qued’autres croient. »

« Depuis ce chemin et cette messe — écritun jeune chef scout de 25 ans — j’ai changéd’option de vie et j’ai choisi de m’engager da-vantage pour les autres. »

La Compagnie en Europe et dans le monde

Compostelle

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« Mon désir d’entrer dans la vie religieusese confirme — écrit une jeune femme de 26ans — mais où et comment, voilà les nouvellesquestions que je me pose. »

Dans la cathédrale, les pèlerins, après le si-lence savoureux du matin, font la file pour le« baiser à l’apôtre saint Jacques », puis certainsvisitent la célèbre « Porta de la Gloria » ou sui-vent des historiennes de l’art sur les toits, pourune vision tout autre de l’ensemble des bâti-ments.

Cette visite, je la refais chaque année pourm’imprégner de la ferveur historique de ceslieux sacrés. En fait, Santiago est née de la dé-couverte de la tombe de l’Apôtre au ixe siècle.

La ville s’établit autour. Comment se fait-ilque Jacques, fils de Zébédée et de Marie Salo-mé, frère de Jean, venu de Palestine, sa patrie,se trouve enterré en Galice « in finis terrae »dans le monde de l’époque ? Quelle aventurefabuleuse, qui engendre toutes les autres, cellesdes pèlerins eux-mêmes « Viaggiatori Sacri »dans ce premier itinéraire culturel européenreconnu par l’Unescoen 1987, mais aussi monpropre itinéraire personnel, beaucoup plusque culturel, car il intègre les empreintes despas de Dieu dans l’histoire des hommes.

Paul Dehove, s.j.

La Compagnie en Europe et dans le monde

25Echos • no 4 • octobre – décembre 2013 •

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En 1773, le pape Clément XIV (1705–1774) supprime la Compagnie de Jésus im-

plantée à l’échelle mondiale en vertu d’un brefintitulé Dominus ac Redemptor. On interditdésormais à ses membres de continuer à vivreen communauté. Les biens souvent abondantsde l’ordre sont confisqués par les dirigeantsséculiers et utilisés pour le financement deleur politique. Suite à cette très large interdic-tion, de nombreux ex-jésuites optent pour ladiaspora. Ils se réfugient dans les régions oùles décrets de suppression n’ont pas cours(comme l’Empire russe ou le royaume dePrusse) ou s’engagent dans des missions (parexemple aux États-Unis). La Compagnie sur-vit dans ces régions et de nouveaux novices ysont formés à la spiritualité d’Ignace de Loyola(1491–1556). Le 7 août 1814, l’ordre est officiel-lement rétabli par Pie VII (1740-1823) (Solli-citudo omnium ecclesiarum). Cependant, ilfaut encore attendre jusqu’au 3 décembre 1832— jour de la fête de saint François Xavier —avant qu’une nouvelle structure jésuite ne soitfondée en Belgique. Dans un premier temps,cette province belge a aussi autorité sur lesstations de la mission hollandaise. À partirde 1850, celle-ci se constitue en province sé-parée.

Du 23 au 25 octobre 2014, la Faculteit eo-logie en Religiewetenschappen (KU Leuven),

l’Université de Namur (UNamur), les pro-vinces jésuites Belge Septentrionale (BSE) etBelge Méridionale et du Luxembourg (BML),les archives de l’État en Belgique, le NederlandsInstituut voor Jezuïeten Studies, la Ruusbroec-genootschap (UA), le Centrum voor ReligieuzeKunst en Cultuur (CRKC) et le KADOC- KULeuven organisent à Louvain un colloque in-ternational et une exposition.

L’occasion de ce colloque historique et mul-tidisciplinaire est la commémoration du bi-centenaire du rétablissement de la Compagniede Jésus dans les Pays-Bas, plus précisémentdans les villes des anciens Pays-Bas autrichienset de la Principauté de Liège. Dans le cadre dece bilan historiographique, l’accent sera missur les lacunes de la recherche actuelle. Lescontributions d’histoire ou d’histoire de l’artabordant la région définie sous l’angle com-paratif seront particulièrement les bienvenues.

Les organisateurs du colloque cherchent àréunir des contributions sur la suppression(1773), la diaspora (1773-1814/1832) et le réta-blissement de la Compagnie de Jésus(1814/1832-1850).

La Compagnie en Europe et dans le monde

200 ansdu rétablissementdes Jésuites

26 Echos • no 4 • octobre – décembre 2013 •

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L’album des éditions de l’Emmanuel (mars 2013) décrit l’itinéraire religieux de saint

Ignace de Loyola, homme de réflexion, granddirecteur de conscience, et avec ses Exercicesspirituels, importante source d’introspectionreligieuse.

Ignace de Loyola (1491–1556) est un enfantde la noblesse espagnole, soldat de l’armée deNavarre. Une blessure à la jambe au siège dePampelune, à environ 30 ans, marque le débutd’une longue convalescence et d’une conver-sion radicale. Sa quête spirituelle le mèneradans les grandes villes d’Espagne, d’Italie, deFrance et à Jérusalem, où pèlerin, ermite, étu-diant, vivant de la mendicité, il enseignera sesexercices spirituels et fondera la Compagniede Jésus.

Tout en suivant le déroulement de la vie desaint Ignace de Loyola, l’ouvrage met surtoutl’accent sur son itinéraire religieux. A de nom-breuses reprises on le voit questionnant Dieu :« Seigneur, que dois-je faire ? » (p. 14, 19, 30,36 et 37, par exemple). On le voit en pleine ré-flexion et on l’entend dire : « Les yeux de monintelligence commençaient à s’ouvrir. Je com-prenais les choses avec une illumination siforte que toutes les choses me semblaientneuves. »

Les aspects historiques purs (les dates desévénements, les raisons du siège de Pampe-lune, l’importance et les agissements de l’In-quisition, par exemple) sont secondaires parrapport au but premier et fortement éludés.

Le récit est fluide,cohérent et facile àsuivre.

Comme pourFrançois et Claired’Assise, les dessinssont superbes etd’une grande lisibi-lité. A conseiller.

Dessin de JosepLluis Martinez Picanyol, dit Picanyol (né en1948), dessinateur et caricaturiste catalan par-mi les plus célèbres dans son pays, surtoutpour son personnage humoristique Ot. AvecToni Matas, scénariste, il a réalisé en 2010,pour les éditions Barcelona Multimedia, ende nombreuses langues dont le français, unesérie de bandes dessinées sur la Bible publiéesen un volume en français par les éditions del’Emmanuel en 2011 sous le titre Découvrir laBible en BD. La mise en couleur de la BD de54 pages Ignace de Loyola est réalisée par Car-los Rojas. Conseillers : Josep Maria Rambla,s.j., et Ignasi Vila, s.j., scénario basé sur l’au-tobiographie de saint Ignace de Loyola (Récit,coll. « Christus » no 65, DDB). Le texte françaisa été révisé avec la contribution du P. NicolasSteeves, s.j. (Paris).

Yves Félix

Ignace de Loyolaen BD

La Compagnie en Europe et dans le monde

27Echos • no 4 • octobre – décembre 2013 •

Page 44: Les Echos

28 Echos • no 4 • octobre – décembre 2013 •

LA PAIRELLE

Centre spirituel ignatien 25, rue Marcel Lecomte

5100 Wépion081 46 81 45 & 081 46 81 11

[email protected]

Relire l’année, reconnaître le vécu, re-�

naître… du 2 (18 h 30) au 5 (17 h 00) janvier avecle P. Michel Bacq, s.j., Isabel Rodriges,membres d’Esdac.

Formation au discernement spirituel ignatien.�

1er week-end d’une série de 3 week-ends : Le dis-cernement spirituel du 17 (18 h 30) au 19 janvier(17 h 00) avec le P. René Lafontaine, s.j., Sr AliceTholence, r.s.a., P. Etienne Vandeputte, s.j.

À la manière de Jésus, transformer les diffi-�

cultés relationnelles. Retraite-formation pourdécouvrir le tableau de bord de la relationnon-violente du 17 (18 h 00) au 19 (16 h 00) jan-vier avec Ariane Thiran-Guibert et Françoisevan Rijckevorsel, formatrices au sein de l’ASBLSortir de la Violence.

Journée de La Pairelle : Nouveaux liens fa-�

miliaux. Samedi 18 janvier 2014 de 9 h 30 à17 h 00 avec José Gérard, rédacteur en chefdes Nouvelles Feuilles Familiales.

Nous préparer au mariage : « Aimer, c’est�

choisir » du 24 (20 h 00) au 26 (17 h 00) janvier

avec le P. Eric Vollen, s.j., Bénédicte et DidierTierens.

Week-end en famille « Jonas ». Les week-�

ends Jonas allient démarche individuelle et decouple. Les enfants font un cheminementproche de celui des parents, du 24 (20 h 00) au26 (14 h 00) janvier 2014 avec Sr FrançoiseSchuermans, s.s.m.n., Françoise Uylenbroeck,Geneviève Boyer.

Week-end « Théâtre biblique » pour les 18-�

30 ans du 31 (18 h 30) janvier au 2 (17 h 00) fé-vrier 2014 avec Sœur Fiona Maguire, r.s.a.

Nous préparer au mariage : « Aimer, c’est�

choisir » du 31 janvier (20 h 00) au 2 (17 h 00)février avec le P. Xavier Léonard, s.j., Berna-dette et Baudouin van Derton.

Journée de La Pairelle : Peut-on encore par-�

ler de progrès ? Notre époque signe-t-elle lafin des illusions ou l’avènement douloureuxd’une nouvelle conscience humaine ? Samedi1er février de 9 h 30 à 17 h 00 avec MatthieuPeltier, jeune philosophe, professeur d’anthro-pologie philosophique à l’EPHEC de Bruxelles.

Journées de formation pour les assistants�

paroissiaux et animateurs pastoraux : La fé-condité de notre travail pastoral le lundi 3 fé-vrier 2014, de 9 h 30 à 16 h 30 avec BrigitteCantineau, formatrice et animatrice pastorale ;Sr Alice Tholence, r.s.a., animatrice et accom-pagnatrice à La Pairelle.

L’évangile de Luc : une parole de vie du 7�

(18 h 30) au 9 (17 h 00) février avec le P. Phi-lippe Bacq, s.j., professeur de théologie bi-blique à l’Institut Lumen Vitae.

Retraite ignatienne dans l’esprit du Renou-�

veau du 7 (18 h 00) au 15 (16 h 00) février  avecle P. Pierre Depelchin, s.j. et une équipe.

Journée de La Pairelle : Voie du Bouddha et�

Voie du Christ : quelle rencontre possible ? Sa-medi 8 février 2014 de 9 h 30 à 17 h 00 avec leP. Jacques Scheuer, s.j., professeur d’histoiredes religions et philosophies de l’Asie (Inde,Extrême-Orient).

Amour, de M. Haneke, Palme d’Or à Cannes�

2012. Décoder et prolonger la vision de ce

ota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene

Page 45: Les Echos

film  le samedi 8 février de 9 h 30 à 17 h 00 avecle P. Pierre Ferrière, s.j.

Quand la Bible relit l’histoire du 14 (18 h 30)�

au 16 (17 h 00) février. En quoi les récits de laBible sont-ils des documents historiques ?Comment faire une lecture croyante de l’His-toire Sainte ? avec le P. Guy Vanhoomissen, s.j.,professeur de théologie biblique à l’InstitutLumen Vitae.

Écouter la Parole à la suite du Christ. Initia-�

tion aux Exercices spirituels de saint Ignace du17 (9 h 30) au 21 (17 h 00) février avec MichelDanckaert, Sr Alice Tholence, r.s.a., P. EtienneVandeputte, s.j., Bernadette van Derton.

« Élargis l’espace de ta tente… » (Is 54, 2) du�

17 (9 h 30) au 21 (17 h 00) février avec le P. Da-niel de Crombrugghe, s.j., Cécile Gillet, ChrisPeloquin.

« Un roi comme les nations » (1 Sm 8, 5).�

Comment vivre sous la conduite du Christnotre Roi ? Du 21 (18 h 30) au 23 (17 h 00) fé-vrier avec Fr. Dominique Joseph, moine de laFamille de Saint Joseph, bibliste, enseignant àla faculté de théologie de Toulouse, P. EtienneVandeputte, s.j.

Chant et travail vocal, un chemin du 22�

(9 h 30) au 23 (17 h 00) février avec ElisabethGoethals, soprano, professeur de chant diplô-mée du Conservatoire royal de Bruxelles, for-mée en Anatomie pour la voix et Cinétiquerespiratoire.

Journée de La Pairelle : La Vierge Marie�

toute relative à Dieu et au Christ. Samedi 22février 2014 de 9 h 30 à 17 h 00 avec le P. Ber-nard Sesboüé, s.j., théologien, professeur auCentre Sèvres, Paris.

Nous préparer au mariage : « Aimer, c’est�

choisir » du 28 (20 h 00) février au 2 (17 h 00)mars avec le P. Eric Vollen, s.j., Bénédicte etJean-Yves Lejeune.

Week-end en famille « Jonas ». Les week-�

ends Jonas allient démarche individuelle et decouple. Les enfants font un cheminementproche de celui des parents. Du 28 (20 h 00)février au 2 (14 h 00) mars 2014 avec Sr Marie-

Françoise Assoignon ssmn, Anne-Marie Del-venne, l’abbé Jean-Marc Ista.

Week-end « Prière et Parole. Pour les 18-30�

ans. Un week-end vécu ensemble à la décou-verte de la prière et de la Parole du 7 (18 h 30)au 9 (17 h 00) mars avec Sr Fiona Maguire, r.s.a.

La messe sur le monde, du P. Teilhard de�

Chardin (1923) du 7 (18 h 30) au 9 (17 h 00) marsavec le P. Pierre Ferrière, s.j.

Prier, discerner, s’engager du 8 (9 h 30) au 9�

(16 h 00) mars avec Rita Dobbelstein, épouse,mère et mamie, et Sr Alice Tholence, r.s.a., ac-compagnatrices de La Pairelle et dans la CVX.

Comment faire des choix dans sa vie ? 18-30�

ans. Du 14 (20 h 00) au 16 (17 h 00) mars avecMarie-Pierre et Denis Latour, P. Eric Vollen, s.j.

Une lettre pour un temps de crise de foi…�

L’épître de Jacques du 14 (18 h 30) au 16(17 h 00) mars avec le Fr. Dominique Collin,o.p., auteur de Mettre sa vie en paraboles etde plusieurs ouvrages.

Week-end en famille « Jonas ». Week-end�

d’approfondissement pour les couples ayantdéjà fait un week-end Jonas. Nous y approfon-dirons des éléments propres à Esdac qui ai-dent à discerner et décider du 21 (20 h 00) au23 (14 h 00) mars 2014 avec Sr FrançoiseSchuermans, s.s.m.n., P. Daniel de Crombrug-ghe, s.j.

Nous préparer au mariage : « Aimer, c’est�

choisir » du 21 (20 h 00) au 23 mars (17 h 00)avec le P. Xavier Léonard, s.j., Bernadette etBaudouin van Derton.

Monothéismes, athéismes : quelle place�

pour le divin aujourd’hui ? Samedi 22 mars2014 de 9 h 30 à 17 h 00 avec le P. Paul Vala-dier, s.j., philosophe français et auteur denombreux ouvrages.

Les psaumes, prières pour notre temps du�

28 (18 h 30) au D. 30 (17 h 00) mars avec Chris-tine Pellistrandi, théologienne, diplômée d’hé-breu, attachée à l’Institut d’histoire des textes(CNRS).

Comment cheminer au long terme ? Pour�

couples de –10 ans de mariage. Les enfantssont les bienvenus. Du 28 (18 h 30) au 30

29Echos • no 4 • octobre – décembre 2013 •

Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota ben

Page 46: Les Echos

30 Echos • no 4 • octobre – décembre 2013 •

(17 h 00) mars avec le P. Tommy Scholtes, s.j.,Conseiller spirituel national des ÉquipesNotre-Dame, avec l’aide de couples desÉquipes Notre-Dame.

COMMUNAUTÉ DU CHEMIN NEUF

LIÈGECarmel de Mehagne

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LG + BXL : tous les mardis à 20 h 30 pour�

tous. Une heure de prière et de louange, à

l’écoute de la Parole et de l’Esprit Saint, afind’accueillir Dieu dans notre quotidien.

LG : Mardi de désert « Huit personnes de la�

Bible qui nous montrent un chemin », mardis 7janvier et 4 février 2014 de 9 h 30 à 15 h 00.Journée de ressourcement à l’écoute de la Pa-role de Dieu et de l’Esprit Saint. Prendre letemps de s’arrêter et se laisser rejoindre parDieu dans le silence. Enseignement, prière si-lencieuse, eucharistie, repas simplifié, écoutespirituelle.

LG : Week-end jeunes, du vendredi 21�

(19 h 00) au dimanche 23 février (15 h 00) 2014.Un week-end pour les 18-30 ans : vie affective« Love life ».

LG + BXL + LLN (Chapelle des Bruyères, 14�

rue René Magritte, 0477 228 182) + Namur (rueHenri Lecocq 126, Salzinnes, 0497 800 788),« Soirée Net for God », mardis 17 décembre2013, 21 janvier, 25 février 2014 (à 20 h 30, LLNà 20 h 15). Bruxelles, 23 avenue Charles Schal-ler, 1160 Auderghem, 0472 674 364, « MatinéeNet for God », vendredis 13 décembre 2013, 24janvier, 21 février 2014 à 10 h 00. Rencontre,prière et formation à partir d’un film vidéo,diffusé dans 70 pays. Le thème du film nousaide à reconnaître l’œuvre de l’Esprit Saintdans le monde, œuvre de paix et d’unité.

LG : Week-end CANA pour couples « Egaux�

et différents : “Homme et femme Il les créa, etDieu vit que cela était très bon” (Gn 1, 31).Homme, femme : égaux, différents et complé-mentaires », du samedi 8 février au dimanche 9février 2014 : week-end pour les couples avecaccueil des enfants de 0 à 12 ans. Alternanced’enseignements, de moments en couple, dansun climat d’écoute, de confiance et de prière.Un week-end pour faire grandir l’amour.

LG : Exercices spirituels, du dimanche 2 au�

dimanche 9 mars 2014. Retraite en silenceselon les Exercices spirituels de saint Ignacede Loyola. Pour ceux et celles qui désirent sesituer sous le regard de Dieu, reconnaître l’ap-pel du Christ pour eux et choisir d’y répondre.Enseignements, prière personnelle et commu-nautaire, accompagnement quotidien.

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Page 47: Les Echos

NOTRE-DAME DE JUSTICE

9, avenue Pré-au-Bois1640 Rhode-Saint-Genèse

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Exercices spirituels de 7 jours individuelle-�

ment accompagnés : P. Jean-Marie Glorieux,s.j., du samedi 1er (19 h 00) au dimanche 9 mars(9 h 00).

Exercices spirituels de 6 jours. Abbé Chris-�

tian Tricot de Malines-Bruxelles : « Je suis avecvous jusqu’à la fin des temps » (Mt 28, 20) dulundi 31 mars (10 h 00) au samedi 5 avril(15 h 00).

Week-end « Peinture et Prière ». Joëlle Des-�

marets-Mariage et P. Bernard Peeters, s.j. :« Rends-moi la joie d’être sauvé » (Ps 50) : ence temps de Carême laissons-nous réconcilieravec Dieu et avec nous-mêmes en laissant Sonregard se poser sur notre être et notre his-toire, avec lecture méditative de la Parole, ex-pression par la peinture et le modelage, relec-ture et partage de la prière ; aucune aptitudeartistique particulière n’est nécessaire, mais ledésir d’entrer dans la démarche avec un cœurd’enfant, ouvert et confiant, du vendredi 28(18 h 00) au dimanche 30 mars (17 h 00).

Chemin de prière contemplative selon saint�

Ignace. Joëlle Desmarets-Mariage, Yvan deMenten, formés à l’école de prière contem-

plative à La Pairelle et Sr Cécile-Marie Raths,s.c.m. : « contempler comment à travers sa Pa-role Dieu nous rejoint chacun là où noussommes » une merveilleuse façon d’entrerdans la prière, les jeudis 5 décembre, 9 janvier,13 février et 20 mars, de 19 h 15 à 21 h 30.

Repartir du Christ. Bénédicte Ligot, Annalisa�

Orsini, Isabelle Prost, Marie-Thérèse Puissant-Baeyens, Sr Cécile-Marie Raths et Sr OdileLambert s.c.m., P. Gabriel Gérard, o.m.i. : « Unejournée par mois de ressourcement » : lire,prier, partager la Parole pour en vivre, avecpossibilité d’accompagnement, le mardi 10 dé-cembre, exceptionnellement cette journéeaura lieu au 65 rue Gaston Bary à La Hulpe(tél. : 02 653 59 53) ainsi que les mardis 4 et 25février et 25 mars de 9 h 00 à 15 h 00.

Marcher et prier en forêt de Soignes. Béa-�

trice Petit, Cécile Cazin, Christine Gaisse, SrPaule Berghmans, s.c.m. : « Marcher dans labeauté et le silence de la forêt, méditer, prier,chercher Dieu. », le dimanche 30 mars de9 h 30 à 17 h 30.

« La maison des familles ». Bénédicte Ligot-�

Morimont et P. Alain Mattheeuws, s.j. et uneéquipe : « Pour fonder la vie de notre coupleou la préparation de notre mariage dans la Pa-role d’Alliance », les dimanches 16 février et 23mars, de 9 h 15 à 17 h 30.

Les Saintes Ecritures. Dominique van Wes-�

sem : « Lecture du Livre de la Genèse (suite) »,les mercredis 4 décembre, 8 et 22 janvier, 5 et19 février, 12 et 26 mars de 9 h 30 à 12 h 30.

Les Saintes Ecritures. Véronique de Stexhe :�

« Lecture de l’évangile selon saint Marc(suite) », les jeudis 12 décembre, 16 janvier, 20février et 20 mars de 9 h 30 à 11 h 00.

Art et Vie spirituelle. Atelier : « Tu es le plus�

beau des enfants des hommes », Marie-PauleRaigoso et Dominique Dubbelman, artistes etl’abbé Jean-Luc Maroy, diocèse de Malines-Bruxelles, une fois par mois explorer les liensentre la vie spirituelle et l’art en créant uneœuvre permettant à chacun de cheminer, lesmercredis 5 et 26 février et 26 mars, de 16 h 00à 20 h 00.

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Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota ben

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COURIR… OÙ ?

Rentrée…, premier jour…, par ici, non… par là !Et ainsi va la course de maman avec le petit tout en pleurs,

la grande sœur, elle, sait déjà… de l’ado qui fanfaronne… chacunet chacune au rythme du cœur affolé ou… peut-être apaisé !

Et tout un chacun qui rentrant de vacances — décidémentcet été, une fois n’est pas coutume, avec un soleil frisant la ca-nicule — « on » n’est jamais content !…s’empresse… à la portedu bureau.

Cela me rappelle, en ce pays à la sagesse Zen, ces avis collésà la vitre arrière des voitures : « Sonna ni isoïde doko iku no— àcette vitesse, où donc allez-vous ? »

La vitesse, et son urgence névrotique, est la maladie de notreunivers affairé, sinon énervé et… rapidement violent. A notreporte déjà.

Tout nous pousse à cette frénésie de la seconde à gagner, laparole n’a plus droit de cité, la politesse encore moins, l’une etl’autre d’être… posées paisiblement. Algarades dans les trans-ports en commun transformant ces services aux citoyens encoupe gorge d’incivilité !

« Où allons-nous…, questionne l’énigme, D’où venons-nous… ? »

Me revient cette page trinitaire dans le livret de saint Ignace(ES 101-109) contemplant avec les trois Personnes divines lacourse folle de tant d’hommes (et de femmes) de toutes langues,vêtements, les uns en paix, les autres en guerre… s’acheminant,aveuglément, vers leur fin problématique : Elles se demandent :« Qu’allons nous faire ? » et de répondre : « Faisons la Rédemp-tion du genre humain. » Prenons-nous quelquefois le temps depenser à cela ? Un peu de paix, un peu de calme… une attente àl’arrêt du bus, ou au signal désespérément rouge, juste le tempsde prendre patience et d’enter dans Cet Instant où la Passionest d’aimer.

Jean Burton, s.j.

Le billet d’humeur

JEAN BURTON, S.J.