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N°17 / FÉVRIER 2011 / GRATUIT Cultures et tendances urbaines BORDEAUX

let'smotiv bordeaux n°17

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let'smotiv bordeaux n°17 - février 2011

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n°17 / février 2011 / GRATUIT

Cultures et tendances urbainesBORDEAUX

News

Rencontre Jérémie Assous

Reportage Rockabilly, la fureur de vivre

Musique Benoit Pioulard, Timber Timbre, Disappears, Lee Fields ...

Portfolio Cathleen Naundorf, le pont des arts

Portrait Jean-Paul Lespagnard, sous toutes les coutures

Expositions Viviane Prost, The Navidson Record

Cinéma Black Swan

Chroniques DVD, livres, bd, disques, jeux vidéo

Agenda concerts

Guide Bars & Restaurants

Billet d'humeur

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SommaireLet’smotiv - février 2011 #17

Let’smotiv Bordeaux est édité par la S.a.r.l.

MédiaCulture RCS BORDEAUX

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Membre du réseau Let’smotiv Magazines

RéDACTioN : Marc Bertin - [email protected]

GRAPhiSTe : Jonathan Lalanne (Stagiaire)

PUBLiCiTé : Vincent Filet - [email protected]

oNT CoLLABoRé à Ce N° : Thibault Allemand, Faustine Bigeast, Cécile Broqua, Florent Delval, Guillaume Gwardeath™, Guillaume Jallut, Marie-Lucile Kubacki, Alex Masson, Raphaël Nieuwjaer, Judith Oliver, Baptiste Ostré, Nicolas Trespallé, Cyril Vergès.

CoUVeRTURe : Cathleen Naundorf

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que ce soit, ainsi que l’enregistrement d’informations par système de traitement de données à des fins professionnelles, sont interdites et donnent lieu à des sanctions pénales. ı Magazine gratuit -

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L'ironie fait bien les choses : Mel Blanc, célébrissime doubleur de Bugs Bunny, était allergique aux carottes. Ça vous cloue le bec (de lièvre) ? // Le saviez-vous ? Charlie Chaplin s'est fait refouler à un concours de sosies de... lui-même à San Francisco. Un gag révélé par Joyce Milton (The Life of Charley Chaplin, 1996).

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Belles imagesManystuff est un blog qui propose quotidiennement une sélection de graphistes, de projets et d’événements internationaux dans le domaine du design graphique, qui se veut le miroir d’une pratique, le reflet d’un paysage dont le cadre se définit par les coups de cœur de Charlotte Cheetham, son administratrice. Pour l’exposition Kunstkammer à la galerie 12MAiL (12, rue du Mail - 75002 Paris), elle propose un cabinet d’amateur d’affiches dans laquelle s’immisce une séries de 6 affiches fictionnelles, spécialement réalisées pour l’occasion, rassemblées en un cabinet de curiosités. Jusqu’au 25 mars. ❥ www.12mail.fr

En bref…

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RTête d'afficheoubliez Michal, Polonais maigrichon éliminé en finale de la Star Academy. Celui qui nous captive ici, Michal Batory, est rien moins que l'un des (voire le) meilleurs affichistes contem-porains. Jusqu'au 22 mai, les Arts Décoratifs de Paris rendent hommage à son univers unique, empreint de surréalisme, qui a marqué les esprits ces vingt dernières années. Y sont pré-sentées une centaine de réalisations grand format, dont les affiches photographiques réalisées pour des institutions cultu-relles (Théâtre de la Colline, Théâtre de Chaillot, Radio Fran-ce...), où l'objet le plus banal devient prétexte à un jeu poétique. Un évènement. ❥ www.lesartsdecoratifs.fr©

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Du 16 février au 7 mars, le Centre Pompidou propose la 2e édition de son Nouveau festival. Cinéma, spectacle vivant, paroles, arts plastiques, théâtre, musiques, performances… Toutes les disciplines sont convoquées pour trois semaines d’effervescence créative au rythme, à la forme et au contenu sans cesse renouvelés au gré des projets et des désirs des artistes.

Plan Social !Le Medef en rêvait, ils l'ont fait ! Licencier la vermine syndicaliste et la racaille sala-riée tout en graissant la patte d'hommes politiques cupides, voilà qui est désormais possible ! Les règles de ce jeu de cartes, imaginé par des Rennais sont simples. à la manière du Uno, chaque actionnaire doit se débarrasser au plus vite des cartes « salariés » (aux illustrations franchement douteuses) pour gagner le droit de déloca-liser tranquillement dans un pays totalitai-re. Un jeu ludique et cynique, pour grincer des dents en famille... ❥ marwanny.biz

héros animé comestible

Vers l’infini et l’au-delà !Après le Salon du Divorce, ses cours de cuisine en solo et de pen-sions alimentaires, voici... le Salon de la Mort ! Au Carrousel du Louvre (Paris), du 8 au 10 avril prochains, les agents de la Fau-cheuse nous rencardent sur leurs meilleurs services ante/post-mortem. Lors de cette première mondiale – et oui ! -, l'on pourra ainsi gaiement choisir son suaire, sa couronne mortuaire, réajuster son assurance vie, prévoir une crémation écolo pour belle-maman ou encore réaliser sa propre vanité high-tech, via le concours d'un duo de designers... Mortel, hein ? ❥ www.salondelamort.com

Comment devenir un ninja gratuitement ?Telle est l'une des centaines de questions absurdes compilées par l'excellent blog du même nom. hautement divertissant, ce site recueille d'authentiques recherches sur Google. Classées par thème, ces perles nous délectent d'associations improbables (« plaque cuisson moyen âge »), autant qu'elles révèlent notre usage des moteurs de recherche, entre phrases toutes faites (« mon poisson clown est moins rouge que l’autre ») et questions naïves (« est-ce que le soja accélère la repousse des poils ?).

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EngagementBordeaux lance un appel à propositions aux 18/28 ans. ils peuvent, avant le 4 mars, soumettre leurs idées de manifestations originales et populaires mobilisant rapidement via internet de nombreuses personnes en un même lieu. Les événements proposés doivent avoir un caractère ludique, festif, sportif, culturel, etc... et impliquer, au moyen de réseaux sociaux tel Facebook , au moins 1000 participants actifs sans compter les spectateurs de passage. Le 18 mars, le jury fera connaître sa 1ère sélection. Un calendrier complet des manifestations retenues sera publié le 25 mars. ❥ www.bordeaux.fr

Silly est la Première commune wallonne à adhérer au réseau des « villes lentes ». elle applique donc scrupuleusement les principes de la slow food : potager dans les écoles, produits locaux en têtes de gondole, réduction de l'éclairage public et des pollutions sonores, comme ses 130 homologues dans 19 pays.

Attention fragile !Ce skate aurait toute sa place au musée, aux côtés des objets impossibles de Wim Delvoye. Car dans la lignée ironique du Belge, auteur, entre autres, d'un goal en vitraux traditionnels ou d'une bétonneuse en céramique, Charles Krafft ne manque pas d'ironie. Ses dernières oeuvres en por-celaine peintes à la main en témoignent (grenade, Kalachnikov...). Reste que pour réaliser le moindre Kickflip ou ollie avec une planche aussi fragile, il faudra com-mencer par toucher du bois. ❥ far4.net

L'humour a des limitesSi les divisions culturelles et linguistiques font la une des journaux, les Belges n'hé-sitent pas à s'unir sous une même banniè-re : l'humour. à côté de la grève du rasoir de Poelvoorde (unebelgiqueaupoil.be), deux sites éloquents traduisent avec force ironie le désarroi des citoyens. Le premier, Camping 16, propose de camper virtuelle-ment au 16 rue de la Loi pour exiger un remboursement des impôts si un gouver-nement n'est pas formé rapidement (un délai de 100 jours maximum). Le second, lerecorddumonde.be, compare en temps réel les records du monde de pays sans gouvernement. Attention ! Le compte à rebours est déjà bien entamé !

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Green businessDepuis 3 ans, NeeD réunit tous les acteurs de l’économie verte. Conven-tion d’affaires, ateliers et conférences, NeeD répond à tous les besoins : accompagnement de projets innovants, structuration de filières, vente ou achat d’éco-produits et de services… Tous ceux qui veulent vendre, exporter, produire, investir, s’associer ont donc rendez-vous à ce Forum national jeudi 24 mars Place de la Bourse. L’objectif reste le même : nouer des contacts et valoriser le savoir-faire auprès de prescripteurs et d’acheteurs potentiels. ❥ www.needforum.eu

MF Doom en DJ set exclusif, c’est vendredi 18 février, dans le cadre du 9e festival de l’oxygène pour les oreilles à Ax les Thermes. // Les Crane Angels viennent de sortir leur premier 45T Virgin / The World, en édition limitée (sérigraphiée en plusieurs coloris) sur le tout jeune label bordelais Animal Factory.

Radio crochetDu 4 au 26 mars, le festival Chantons sous les pins fête sa 14e édition. Comme d’habitude, la programmation est « itiné-rante » et propose une série de plateaux, avec une première partie à chaque fois, consacrée aux jeunes talents émergents ou bien confirmés mais peu « médiatisés ». Soit 31 artistes - du vétéran Dick Annegarn aux prometteurs Bordelune en passant par Lili Cros et Thierry Chazelle - sur 16 communes landaises (hagetmau, Léon, Rion-des-Landes, Luxey, Parentis-en-Born…). ❥www.chantonssouslespins.org

Liquette éthiqueNée de la volonté du basketteur Boris Diaw, star de la NBA et aquitain de cœur, la marque Ukind (contraction de Humankind, humanité en anglais) allie simplicité, qualité et audace. Mêlant streetwear et monde ani-mal, culture urbaine et éléments végétaux, humour et engagement, Ukind affiche au titre de ses principes l’utilisation d’une partie des produits de ses ventes pour soutenir l’asso-ciation Babac’Ards. La marque reste atten-tive aux enjeux du développement durable à chaque étape du processus de fabrication. ❥ www.ukindwear.com

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ComptoirsLes guides du patrimoine de l’office de Tourisme lancent une invita-tion à découvrir et partager dans un cadre convivial et autour d’un verre ou d’une tasse de café, l’histoire et le patrimoine de son quartier. quartier Saint-Michel : 6 février, Le passage St Michel, place Meynard ; quartier Bordeaux Maritime : 13 février, Malika Kafé, h17, quai de Bacalan ; quartier hôtel de ville : 20 février, Le Cheverus, 81 rue du Loup ; quartier La Bastide : 27 février, Le Caillou du jardin botanique, esplanade Linné ; quartier Bourse : 6 mars, Via Luna, 9 place Jean Jaurès. ❥ 05 56 00 66 24.

312 fois en 365 jours. Telle est la récurrence moyenne des disputes conjugales, d'après une récente étude anglaise. Avec un pic avéré (3000 sondés), le jeudi à 20h. // The Rare Vintage, la première boutique de vente en ligne de vêtements et accessoires vintages, va vous permettre de trouver enfin la perle rare ! www.therarevintage.com

Figure d’auteurJusqu’au samedi 19 mars, la bibliothèque municipale de Bordeaux Mériadeck rend hommage à François Mauriac. Simultané-ment sur les 6 niveaux de la bibliothèque, l’exposition Mauriac à tous les étages bouscule les conventions et met en lumière l’œuvre, la vie et l’environnement du célè-bre écrivain bordelais. Des scénographies ludiques attiseront la curiosité du public, invité à découvrir sur différents espaces les multiples facettes de l’auteur : Mauriac bon-papa, Mauriac journaliste engagé, Mauriac et la musique, Mauriac rebelle, etc. ❥www.bordeaux.fr

En pisteLe week-end du 2 et 3 avril, l’école de Cirque ouvre grand ses portes et propose deux jours pour plonger dans l’ambiance simple et chaleureuse de son univers cir-cassien. L’événement est construit sous forme d’un micro festival, entre actions simultanées sur l’ensemble du site et spec-tacles sous chapiteau. Au programme : des animations présentées par la formation professionnelle, par la troupe amateur Bur-digala Circus, ainsi que quelques surprises avec des compagnies et artistes invités. ❥www.ecolecirquebordeaux.com

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« J’aurais jamais cru que Jessica me ferait ça ! » ou « Kevin m’a trahie, mais je l’ai trompé aussi, LOL ! ». Bienvenue dans L’île De La Tentation, ou une télé-réalité du genre. et quoique vous pensiez de ces candidats, ils travaillent, comme l’explique Jérémie Assous. Cet avocat, également chargé de la scan-daleuse affaire de Tarnac*, démontre que ces participants, corvéables à merci, méritent salaire. L’affaire prête à sourire. Mine de rien, elle interroge surtout les notions de profit, de travail ou de vérité. Faites entrer l'avocat.

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Jérémie AssousL'île de l'exploitation

Comment vous êtes-vous retrouvé en charge de ce dossier ?Un participant avait cédé des pho-tos de lui à un magazine. or, son contrat à L’île de La Tentation 2003 stipulait qu’il cédait son image, son nom et sa signature pendant cinq ans, sans aucune contrepartie, au producteur. Cette clause m’est immédiatement apparue infondée.

Au vu de l’attitude de TF1 à son égard, des conditions de tournage et les prestations qu’on lui deman-dait, je considérais non seulement que cette cession était illicite mais surtout que le contrat conclu devait être requalifié en contrat de travail. il était alors en droit de demander l’ensemble des indemnités qui dé-coulaient de cette requalification. >

Propos recueillis par ¬ Thibaut AllemandPhotos ¬ DR

Retrouvez l’intégralité de l’entretien sur

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Un CDD lui avait-il été proposé ?Non, jamais. La particularité d’une émission de télé-réalité, c’est que les candidats doivent être à la dis-position du producteur en perma-nence, 24 h sur 24, 7 jours sur 7. Faire travailler quelqu’un dans ces conditions est totalement illégal et contraire aux règles élémentaires régissant le droit du travail.

Aurait-il fallu légiférer dès Loft Story, en 2001 ?Non, pas besoin de nouvelle loi. La législation sociale existante suffi-sait. Le CSA avait averti les produc-teurs en 2001, puis en 2005, qu’il s’agissait d’une relation salarié/employeur. D'ailleurs, John Demol, fondateur de la télé-réalité, l’a tou-jours présentée comme une fiction réelle interactive. La magie, c’est d’avoir réussi à faire croire que les acteurs étaient libres de leurs mouvements, qu’ils n’étaient pas dirigés par le producteur, ce qui n’a jamais été le cas.

Mais les candidats de la télé-réa-lité ne récitent pas un texte ?Détrompez-vous. on demande aux candidats de jouer le rôle pour lequel ils ont été embauchés : le séducteur, le jaloux, l’infidèle, la sentimentale… Tout est scéna-

risé, mis en scène et monté au quart d'heure près. Le budget d’un tournage de L'île de La Tentation, c’est 4,5 millions d’euros. Les pro-ducteurs envoient 120 techniciens à 8 000 kilomètres de Paris, et doivent obtenir toutes les images nécessaires en seulement deux semaines. Aucun hasard, aucun retard n’est permis : chaque jour de tournage représente environ 200 000 euros.

Quasiment les conditions d'une série télé...en effet, la télé-réalité n’est que le dernier avatar du sitcom : une suc-cession de situations préétablies. on choisit trente personnes parmi dix mille. Les candidats répondent à une centaine de questions sur leur vie privée, leurs émotions, leurs goûts alimentaires, sexuels, etc. Grâce au profil psychologique obtenu, la production sait très exactement comment les candi-dats réagiront à des situations données. il suffit alors de les créer. C’est une œuvre de fiction, dont les droits de licence appartiennent à la Fox. TF1 ne fait qu’acheter ces droits afin d’exploiter cette œuvre (avec les fiches casting, les tenues, le nombre de techniciens néces-saires). Tout est programmé. >

« La télé-réalité n’est que le dernier avatar du sitcom. »

il suffit de suivre ce qui est prévu pour avoir une émission qui mar-che. et ce, dans quinze pays.

Justement, quelle est la situation juridique dans le reste du monde ? Aux USA, le droit du travail est moins protecteur qu’en France, mais lorsqu’on est condamné, on s’expose à des « dommages et intérêts exemplaires ». Les partici-pants de L'île de La Tentation ont le statut d’acteurs. Des pays com-me la Suisse ont respecté directe-ment la loi. endemol a produit des contrats de travail dès 2003.

Mais jusqu'à quel point ces can-didats travaillent-ils ? Le travail, c’est la convention se-lon laquelle une personne se met sous la subordination d’une autre personne, physique ou morale,

pour exécuter une prestation en contrepartie d’une rémunération. Ce n’est pas incompatible avec le plaisir. Nicolas hulot a voyagé autour du monde, sauté en para-chute... C’était passionnant pour lui, et personne n’a nié le fait qu’il travaillait. Mieux : la notion de travail n’est pas incompatible avec la notion de ne rien faire. Le chauffeur d’un grand patron qui attend son employeur durant deux heures devant un restaurant peut dormir, appeler ses amis, regarder la télé... ou ne rien faire du tout. et pourtant, il travaille, car il reste à la disposition de l’employeur. en fait l’important, dans le travail, n’est pas ce que vous faites, mais pour qui vous le faites. Manger, en soi, n’est pas un travail. Mais si c’est pour un guide gastronomi-que, cela le devient.

Ce litige apparemment anecdoti-que engage de vraies questions sociales... Tout à fait. La requalification de ces participations en contrat de travail est devenue un cas d’éco-le. Ça passionne les juristes, les plus prestigieuses revues de droit à travers le monde ont commenté cette affaire. Car la question la plus importante, c’est « qu’est-ce que le travail ? ». Cela a des in-cidences extrêmement positives, notamment pour les intermittents du spectacle ou les personnels du secteur audiovisuel ou radio-phonique qui multipliaient les CDD d’usage.

N’empêche, en devenant avocat, ne rêviez-vous pas de défendre des causes plus nobles que celle d’une douzaine de gugusses à la plage ?

Je suis avocat, je défends des personnes qui me le demandent. Ce serait très prétentieux et idiot de dire qu’il y a une cause plus noble qu'une autre. quelle que soit l’affaire, elle est très impor-tante pour la personne qui vient vous voir. De plus, en l’espèce, la définition du travail est une cause des plus nobles. /

il suffit de suivre ce qui est prévu pour avoir une émission qui mar-che. et ce, dans quinze pays.

Justement, quelle est la situation juridique dans le reste du monde ? Aux USA, le droit du travail est moins protecteur qu’en France, mais lorsqu’on est condamné, on s’expose à des « dommages et intérêts exemplaires ». Les partici-pants de L'île de La Tentation ont le statut d’acteurs. Des pays com-me la Suisse ont respecté directe-ment la loi. endemol a produit des contrats de travail dès 2003.

Mais jusqu'à quel point ces can-didats travaillent-ils ? Le travail, c’est la convention se-lon laquelle une personne se met sous la subordination d’une autre personne, physique ou morale,

pour exécuter une prestation en contrepartie d’une rémunération. Ce n’est pas incompatible avec le plaisir. Nicolas hulot a voyagé autour du monde, sauté en para-chute... C’était passionnant pour lui, et personne n’a nié le fait qu’il travaillait. Mieux : la notion de travail n’est pas incompatible avec la notion de ne rien faire. Le chauffeur d’un grand patron qui attend son employeur durant deux heures devant un restaurant peut dormir, appeler ses amis, regarder la télé... ou ne rien faire du tout. et pourtant, il travaille, car il reste à la disposition de l’employeur. en fait l’important, dans le travail, n’est pas ce que vous faites, mais pour qui vous le faites. Manger, en soi, n’est pas un travail. Mais si c’est pour un guide gastronomi-que, cela le devient.

Ce litige apparemment anecdoti-que engage de vraies questions sociales... Tout à fait. La requalification de ces participations en contrat de travail est devenue un cas d’éco-le. Ça passionne les juristes, les plus prestigieuses revues de droit à travers le monde ont commenté cette affaire. Car la question la plus importante, c’est « qu’est-ce que le travail ? ». Cela a des in-cidences extrêmement positives, notamment pour les intermittents du spectacle ou les personnels du secteur audiovisuel ou radio-phonique qui multipliaient les CDD d’usage.

N’empêche, en devenant avocat, ne rêviez-vous pas de défendre des causes plus nobles que celle d’une douzaine de gugusses à la plage ?

Je suis avocat, je défends des personnes qui me le demandent. Ce serait très prétentieux et idiot de dire qu’il y a une cause plus noble qu'une autre. quelle que soit l’affaire, elle est très impor-tante pour la personne qui vient vous voir. De plus, en l’espèce, la définition du travail est une cause des plus nobles. /

Jérémie Assous est également chargé de la défense des Dix de Tarnac, accusés de sabotage sur des lignes de TGV en novembre 2008. LM revient sur cette affaire aussi ubuesque que significative en compagnie de leur avocat sur www.letsmotiv.com

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RockabillyLa Fureur de vivretexte ¬ Judith Oliverphotos ¬ Steven Siewert , Agence VU', Oculi

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Témoin au mariage de Matt et Kat, Jonno s'offre une pause bien méritée dans les bras de son Américaine ( Sydney, mars 2005).

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école ». Sur l'antique électrophone, des pressages originaux d'elvis, de Carl Perkins, de Johnny Cash, Charlie Rich ou Roy orbison. Mais aussi des 45T des Cramps, des Stray Cats ou des Meteors. Dites, Steven, a-t-on affaire à une bande de nostalgiques prêts à tout pour arrêter le temps ? HAPPy FIFTIES« Rien à voir avec la nostalgie ! Ces adeptes-là n'étaient même pas nés dans les années 1950 ! ». Alors de quoi s'agit-il ? « On touche à une forme de rejet de la consommation et de la production de masse. Ce ne sont pas simplement des petits jeunes qui redécouvrent Elvis ! Il y a aussi un amour sincère de la mode, de la verve et des couleurs de cette >

Photo-journaliste reconnu, Ste-ven Stiewert est un passionné. Depuis des années, il suit les

évènements-clés du calendrier roc-kabilly australien pour immortaliser bananes gominées et vieilles Amé-ricaines. Dans les bars de Sydney, à la Foire Fifties de Seider house ou à l’annuelle Greazefest Kustom Kulture Festival de Brisbane, Steven croise essentiellement des puristes. « Des collectionneurs avérés, qui vivent comme dans les années 50. Ils ne se contentent pas de quelques fringues vintage : ils meublent leurs maisons de pièces rares et de tableaux d'épo-que et ne jurent que par les voitures anciennes ! Certains regardent même la TV en noir et blanc et poussent jusqu'à une certaine galanterie vieille

La tendance n'a pas dû vous échapper. Depuis quelques mois, diffi-cile de feuilleter un magazine sans tomber sur des litres d'eye-liner, des lunettes papillons et des chignons crêpés. La brèche ouverte par Dita Von Teese et Amy Winehouse n'est pas prête de se refer-mer. Sur les podiums* comme sur le papier, les robes de pin-up fleurissent entre autres blousons noirs, foulards noués et talons compensés. à en croire les experts (de la mode), l'année 2011 marquerait « le grand retour du rockabilly ». Sur les platines et dans les placards. Les spécialistes du mouvement, eux, s'amusent beau-coup de cette prophétie. à commencer par le photographe austra-lien Steven Stiewert : « Are you kiddin' me ? Rockab' never died ! ».

Pia et Astred posent devant une caravane d'époque à la Foire Fifties (Sydney, août 2006).Activité hula hoop au Parc du Centenaire (Sydney, juillet 2006).

Pia et Astred posent devant une caravane d'époque à la Foire Fifties (Sydney, août 2006).Activité hula hoop au Parc du Centenaire (Sydney, juillet 2006).

Sieste au soleil pour Robyn et Pia après le rassemblement rockab' du Centenaire (Sydney, juillet 2006).Pique-nique à l'ombre d'une authentique poussette fifties (Sydney, août 2004).

Portrait d'une femme dans sa Ford Falcon XP (Brisbane, 2005, GreazeFest hot Rod Show).

Sieste au soleil pour Robyn et Pia après le rassemblement rockab' du Centenaire (Sydney, juillet 2006).Pique-nique à l'ombre d'une authentique poussette fifties (Sydney, août 2004).

Portrait d'une femme dans sa Ford Falcon XP (Brisbane, 2005, GreazeFest hot Rod Show).

époque, qui rompaient avec le ration-nement et le tout fonctionnel ». on a tendance à l'oublier, mais le rockabilly est considéré comme le premier cou-rant « rebelle » du rock'n'roll. inscrit de plain pied dans cette décennie exubérante, ce mélange de rock et de hillbilly (textuellement, « musi-que de ploucs »**) accompagne de nombreux changements sociaux. La revendication d'une certaine insou-ciance, le refus de l'éducation austère des années 40 et l'affirmation d'une nouvelle catégorie entre l'enfance et l'âge adulte, les « teenagers ». Dans les textes, il est d'ailleurs question

de fêtes, de voitures, de vie à cent à l'heure, de relations fille-garçons (ou parents-enfants) et de frustrations adolescentes. Mais attention... si les thèmes font voler les jupes, le mouve-ment, lui, n'a rien de superficiel. Porté par les mythiques That's all right (elvis Presley, 1954) et Blue Suede Shoes (Carl Perkins, 1956), le rockab' a le don d'horrifier les conservateurs et sé-grégationnistes sudistes. à leurs yeux, ces jeunes-là ne sont qu'une bande de mal élevés. quelle idée de puiser ainsi dans les musiques noires une diction hoquetante, des slaps nerveux et cette fichue rythmique enlevée ?

« Le rockab' a gardé intacte sa fougue contestataire »

L'attention portée à la banane peut atteindre des sommets, surtout chez les adeptes de psychobilly.La Rose Seidler house de Wahroonga est l'occasion rêvée de défiler en tenues d'époque (Sydney, 2003).

PHéNIxencore aujourd'hui, le rockab' a gardé intacte sa fougue contestataire. Au Japon, Steven Stiewert a suivi un groupe de harajuku (blousons noirs, bananes et creepers) qui brandit cette culture comme un emblème. « C'est une forme d'exhibitionnisme rebelle contre le rigorisme de la so-ciété nippone », explique Steven. et de poursuivre « C'est ça qui est fas-cinant avec le rockab': il a toujours existé, sous une forme ou sous une autre. Depuis les années 1950, il ne cesse de revenir, porté par des sous-cultures et des courants musicaux. Il y a par exemple eu un retour en force du rockab dans l'Angleterre des Ted-

dy Boys, puis à travers une multitude de groupes dans les années 1980, comme les Smiths (et plus encore Morrissey) influencés par les sonori-tés rockab'. » Le rockabilly serait-il tel le Phénix, renaissant mille fois de ses cendres ? « Cette culture a influencé notre vie quotidienne bien plus qu'on ne veut l'admettre. à Sydney, ses adeptes combinent l'héritage avec le meilleur de la vie moderne. L'égalité homme-femme, la répartition égale des tâches, les droits des minori-tés... personne ne voudrait revenir là-dessus ». et de conclure : « The interesting thing about rockabilly, is that it's ever evolving ». Dans la lan-gue du King, s'il vous plaît. /

* Gucci, les frères Bitton, Christopher Kane...** « hill Billy », désigne avec mépris les montagnards sudistes, qui, en plus de la country, appréciaient le rhythm'n'blues et le blues, en vogue dans ces régions.

L'attention portée à la banane peut atteindre des sommets, surtout chez les adeptes de psychobilly.La Rose Seidler house de Wahroonga est l'occasion rêvée de défiler en tenues d'époque (Sydney, 2003).

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Ancien guitariste de Jack of heart, Benjamin Daures s’est réincarné en démon garage sous alias Yussuf Jerusalem, le combo parisien le plus excitant du moment. Après une explosive prestation lors de la manifestation imaginez Maintenant, le groupe se produit dans l’antre moite du cours de la Marne.

texte ¬ Marc Bertinphoto ¬ DR

Do you wannaget loaded ?

yUSSUF JERUSALEM + STRONG HAïKU + ARTHUR PyM & THE GORDONSSamedi 5 février, 21h, Le Saint-exwww.saint-ex.com

Fan de metal, converti aux canons punk et perverti par le hardcore, Ben-jamin Daures a trouvé logiquement sa voie dans le garage. Un genre dont la fraîcheur et l’exaltation lui conviennent parfaitement. Autant de motivations suffisantes pour Born Bad Records de si-gner le gazier, dont la reconnaissance ne s’est pas faite en terre sainte ni au pays de Soeur Sourire mais aux états-Unis ! en effet, c’est l’étiquette Florida’s Dying, basée à orlando (entre NASA et Mickey), qui a réagi la première. Résultat : 900 copies écoulées du brûlot A Heart Full Of Sorrows ; pas mal pour de parfaits incon-nus. Français de surcroît… Mais qu’on ne s’y trompe pas, l’homme a mouillé le maillot outre-Atlantique et s’est frotté à plus d’un gringo sur scène, alors.

Pop guerrière. question nullement polémi-que, pourtant essentielle : quid de ce blaze. Selon l’intéressé, il faut y lire un hommage à l’ineffable Cat « Yussuf islam » Stevens (auteur de la bande son d’un de ses films cultes Harold & Maud) ainsi qu’une conno-tation géo-politique (l’influence de Bernard Guetta ?) donnant corps à de la « pop guerrière ». CqFD. ensuite, rien d’étonnant non plus puisque Benjamin avoue une passion dévorante pour l’histoire médié-vale. Décidément, ce garçon a plus d’une qualité, allant même à reprendre With You in Mind, complainte jadis popularisée par Lady Marianne Faithfull. Néanmoins que les gardiens du temple se rassurent : Yus-suf Jerusalem n’adore rien d’autre que de se produire dans une cave pourrie devant dix clampins. /

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Trio d’obédience new wave, usant avec goût d’une certaine élégance typiquement 1980, Thieves Like Us s’est affirmé en deux albums comme l’une des formations essentielles du nouveau siècle. Adep-te du vrai chic synthétique au service d’un songwriting sensible, le groupe vient distiller sa douce nostalgie. immanquable.

texte ¬ Marc Bertinphoto ¬ DR

Say Hello, Wave Goodbye

THIEVES LIKE US + MAxIME & JULIAN + HMNI CREw : GREG & OLAFSamedi 26 juin, 23h, heretic ClubRenseignements www.myspace.com/hellomynameis33

C’est lors d’un pique-nique berlinois que ces deux Suédois (Pontus Ber-ghe à la batterie, Bjorn Berglund aux claviers) et cet Américain (le chanteur Andy Grier) se rencontrent. Nomades, ils se posent à Londres, Paris et Big Apple tout en formant le projet electro pop Thieves Like Us - un clin d’œil revendiqué et hau-tement assumé à un classique de New order. C’est grâce au flair de la maison Kitsuné que le trio signe son premier fait d’armes, l’irrésis-tible single Drugs in My Body. Une perle annonçant Play Music, publié en 2008, dont la classe imparable évoque quelques chefs-d’œuvre du genre (Behaviour de Pet Shop Boys,

Low Life de New order, Obey The Time de Vini Reilly).Mélancolie. Soit une disco sous tranxene - pratiquée ailleurs par l’écurie italians Do it Better - et une certaine (haute) idée de la mélancolie à usage du dancefloor ou, mieux encore, dans l’intimité. enregistré début 2009, Again And Again enfonce magistralement le clou, musardant bien sûr du côté de Factory mais aussi du Bowie berlinois ou de l’italo-disco, rendant même hommage à orchestral Manœuvres in the Dark. Tubes en or massif (One Night with You, The Walk), influence Soft Cell (Lover Lover), 40 minutes de félicité pour mieux en finir avec les années 00. Si beau, si grave./

Petit trésor caché américain, Benoit Pioulard est un élégant tou-che-à-tout : écrivain, photographe et musicien. Auteur d’une œuvre pléthorique depuis une bonne décennie, son folk aux vertus expé-rimentales évoque aussi bien l’electronica de Christian Fennesz que les échappées post-rock de Jim o’Rourke.

texte ¬ Marc Bertinphoto ¬ DR

Sensitive Euro man

BENOIT PIOULARD + SAINT-AUGUSTIN + GUIMO + SUFJAN CHENJeudi 10 février, 21h, Le Saint-exRenseignements http://www.myspace.com/letspaniclater

As du camouflage ou bien franco-phile pleinement assumée, Thomas Meluch, bientôt 27 ans, est originaire du Michigan. Multi-instrumentiste sensible, il fait ses armes au sein du combo Rattling Wall Collective in Dutch, puis collabore à une multitude de formations, dont esmae, quartet expérimental influencé par Godspeed You ! Black emperor et explosions in the Sky. Dès 2005, il produit une sé-rie – à tirage limité – de CD-R avant son premier eP Enge. L’année sui-vante, il rejoint la prestigieuse écu-rie Kranky et signe Précis, précieux condensé de data pop et de shoegaze, évoquant également Labradford ou Animal Collective.

Polaroïds. Artiste avide de création, il partage son temps entre studio et cham-bre noire, travaillant notamment sur une ambitieuse série de polaroïds, amoureusement postée sur son site. Pianiste de formation, ancien bat-teur, collectionneur d’instruments, ses compositions, basées sur la simple alliance guitare-voix, se pa-rent de vertus field recordings. Toutefois, c’est vraiment avec l’ar-rivée de son dernier opus, Lasted, sorti l’an dernier, que le songwriter se fait enfin connaître de se côté de l’Atlantique. Juste récompense pour le musicien de Portland dont la musique lumineuse et mélancolique ravit un peu plus à chaque écoute./

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à la manière d’un conte de fée musical, un soir, à Paris, Nili hadida et Benjamin Cotto se rencontrent dans un bar grâce à des connais-sances communes. Les affinités (la complicité ?) fait évidemment le reste : dès le lendemain, ils composent leurs trois premiers mor-ceaux. Ainsi débute l’histoire de Lily Wood & The Prick.

texte ¬ Guy Claudephoto ¬ DR

Elle & lui

LILLy wOOD AND THE PRICK + yETI LANEVendredi 11 février, 20h15, Krakatoa, Mérignac (33700)Renseignements www.krakatoa.org

Jusque-là, Nili, née en israël, grandie entre Londres et Californie, n’avait ja-mais chanté en public. Ben, parisien, traînait sa guitare en mal d’alter ego. Pourtant, leurs influences semblaient bien peu compatibles : fan de Chic et de Depeche Mode, il revendique sa passion pour J.J. Cale ou Bruce Springsteen, elle, chavire pour elliott Smith et la variété 80 ! Un bel éclec-tisme que reflète leur patronyme à tiroir ; preuve par ailleurs d’un certain sens de l’auto-dérision. Leur rencon-tre avec Pierre Guimard permet à leur palette de gagner en nuances. intrigué par ce qu’il a entendu sur myspace, il leur ouvre les portes de son studio et fonde avec Matthieu Tessier, manager du duo, le label Choke industry, sur lequel

sort leur premier maxi avec une reprise de choix du L.E.S. artistes de Santigold.Songwriting. Les promesses du jour éclatent sur Invincible Friends, premier album signé par Cinq7, aux impressionnants grands écar ts entre compositions intimistes et synthétisme, songwriting à l’an-cienne et electro -pop. Leur belle côte d’amour leur ouvre les portes de Rock en Seine, des Francofolies comme du Main Square, partageant même la scène avec l’irrésistible Ben Kweller. Si d’aucuns suspectent une certaine naïveté – totalement assumée –, difficile de réduire le couple aux cou-leurs vives de sa pochette. il s’agit avant tout de jeunes gens d’aujourd’hui. Donc complexes./

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opiniâtre et sombre, la musique de Disappears allie le côté acerbe de The Fall, l’intensité électrique du Velvet Underground, les boucles lysergiques de Spacemen 3 et les riffs réverbérés de Deerhunter. Le quartet de Chicago, épaulé par Steve Shelley, voue par ailleurs un culte aux héros du kraut.

texte ¬ Sol La Bontéphoto ¬ Kate O’Neil

In infinitum

DISAPPEARS + FEAT. STEVE SHELLEy + HOT FLOwERSMardi 15 Février, 21h, Le Saint-ex.Renseignements www.le-saintex.com

Formé autour de Brian Case, guita-riste du combo garage The Ponys, Disappears déroule avec une décon-certante simplicité les tables du punk rock original. en guise d’évangile : Lux, publié pour le compte de l’écurie Kranky (peu versé depuis l’origine dans le registre binaire primitif), ou comment faire rimer minimalisme et transe, tout en citant avec morgue sur leur profil myspace : « Reverb Delay Drums Heavy Tremolo Feedback Guitars Repetition » au titre d’influences… CqFD. Soit un re-cueil testamentaire de 10 chansons enveloppées au papier de verre, en 27 minutes montre en main. et quelques échos : Dream Syndicate, Stooges, Sonic Youth, Wire, Suicide et Neu!

Cendres. infatigable, le quatuor n’a pas laissé les cendres s’éteindre, tournant avec un bel appétit avant de retrouver le chemin des studios pour donner suite à leurs nobles inten-tions. Ayant largement eu l’occasion de jouer leurs nouveaux titres live, chacun d’entre eux a été enregistré à une seule prise à exception pour don-ner vie à Guider (littéralement « celui qui contrôle » ou « qui influence »), succes-sion maîtrisée de compositions dans le but précis de baisser la tête, fermer les yeux, ne surtout ne jamais se lais-ser distraire. et comme un bonheur n’arrive jamais seul, c’est le dis-cret mais légendaire batteur Steve Shelley qui vient en tournée martyri-ser les fûts./

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Voix feutrée mais assurée, guitare d’une élégance discrète, orne-ments de cordes et de claviers, et une subtile pulsation de percus-sions. emmené par le guitariste/chanteur Taylor Kirk, Timber Timbre est hanté par l’histoire de la pop music. Magnifique, touchant, un voyage en terre folk plein d’émotions.

texte ¬ Elliott Tremblayphoto ¬ Yuula Benivolski

46e parallèle Nord

Cw STONEKING + TIMBER TIMBRE Mardi 15 février, 20h15, Krakatoa, Mérignac (33700)Renseignements www.krakatoa.org

Depuis son ontario natal, Timber Timbre a su conquérir un public fer-vent et de plus en plus large avec ses performances envoûtantes dans des lieux inhabituels. en activité depuis 2005, Taylor Kirk, trois albums au compteur et un statut de nouveau Leonard Cohen en poche, a fait fruc-tifier son capital lo-fi domestique vers des territoires de mélancolie haute-ment sophistiquée, sombre à souhait et paradoxalement sans âge. Sorti à l’origine au Canada sur l’étiquette Arts & Crafts en 2009, l’éponyme Timber Timbre a reçu un formidable accueil, porté par un authentique bouche à oreille, qui l’a conduit à décrocher une nomination au Polaris Music Prize et à faire en juillet la couverture du Eye

Weekly de Toronto qui l’a couronné “Album de l’année”. Montréal. Désormais établi à Montréal, affiramant sa condition de trio (Mika Posen au violon et Simon Trottier à la lap steel, à l’autoharp et aux synthéti-seurs), Timber Timbre a realise un dis-que stupéfiant capturant l’attention de l’auditeur tout autant par ce qu’il contient que par ce qu’il ne contient pas. La somme des parties qui le constituent donne un résultat enraciné dans un endroit étrange, digne de David Lynch, où se croisent blues, country et folk, la précision des atmosphères qui s’en dégagent rendant toutefois toute description de genre secondaire. Une espèce d’ascèse évoquant parfois Neil Young ou le fantôme de Mark hollis./

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en 2006, six Gallois s’enferment dans leur bourgade de Swansea, à l’ouest de Cardiff, et mettent sur bandes les premières ébauches d’un space rock british dans l’attitude, trempé du même métal que leurs ainés Suicide, The Jesus & Mary Chain, et, de manière encore plus évidente, Spacemen 3.

texte ¬ Tom Jonesphoto ¬ DR

Welsh drone

wHITE NOISE SOUND + INVITéSMercredi 16 février, 21h, Le Saint-ex.Renseignements www.allezlesfilles.com

De ces premières prises, le sextet ex-trait une série de white-labels, avant d’accoucher d’un premier album épony-me, produit par les bons soins de Pete « Sonic Boom » Kember (Spacemen 3, Spectrum, e.A.R) et de Cian Ciaran (Su-per Furry Animals), qui a tout de suite trouvé preneur outre-atlantique en sep-tembre dernier chez Alive Records (Black Keys, Soledad Brothers…). Ni plus, ni moins ! hypnotique comme il faut, donc hautement nuisible pour le commun des mortels ou des enceintes défaillantes, ce psychédélisme tient non seulement la dragée haute à beaucoup de concur-rents, mais en plus la longueur sans tomber dans l’ennui ni l’incompréhension. La recette de cette insolente réussite : une petite dose de son synthétique.

Rugby. Connoisseurs, les Gallois offrent des moments de grâce entre Popol Vuh et My Bloody Valentine, voire un clin d’œil à The Darkside, petit culte 90 de Rugby. Remarquable équilibre entre parties chantées et parties instrumenta-les, cet opus hautement hallucinogène ne néglige pas les vertus pop à l’ima-ge de There Is No Tomorrow ou des violons subtils sur Don’t Wait For Me. Si le mélange shoegaze et psychédélisme peut par instant faire penser aux Black Angels, WNS semble partager quelques points communs avec A Place To Bury Strangers, le son massif du groupe évo-querait aussi Woven Bones. Révélation de choix pour mieux tuer l’hiver. /

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Chanteuse anglaise repérée par un label allemand spécialisé dans la soul, Gizelle Smith fait figure de nouveau phénomène du genre quand elle débarque pour enregistrer son premier album étincellant This is - Gizelle Smith and the Mighty Mocambos avec les musiciens du cru.

texte ¬ Florida Lafrancephoto ¬ DR

Supafly girl

GiZeLLe SMiTh + SoUL SUGAR & DReeGo aka SoUL ReVoLUTioN + iNViTéSVendredi 18 février, 20h30, Le Comptoir du Jazz.Renseignements www.musicaction.fr

Gizelle Smith s’inscrit dans la grande tradition des chanteuses soul. Après son hit explosif Working Woman, elle concocte un premier format long, gorgé de groove. C’est le label Mocambo Records, basé à hambourg, qui est tombé rapidement le premier sous le charme et le sens de la soul iné de la demoiselle. il met alors toute son équipe à sa disposition pour faire de l’album un délice rythm’n’blues à l’ancienne comme on n’en fait plus, ou seulement chez les suaves New Yor-kais de Daptone Records. Un à un, les singles extraits de l’album font le tour des pistes de danse du Nord de l’europe (particulièrement en Finlande où il sor-tent sur le label old Capital) avant de conquérir le reste du continent.

Kenny Dope. Ca commence avec l’ex-plosif Working Woman, durant l’été 2008, single qui sera remixé par Kenny Dope. Snake Charmer prend le relais à la fin de l’année, suivi de la ballade Time Is Right for Love, preuve que la panthère - surnommée « The Golden Girl of Funk » - peut adoucir son style. en France, ce sont les oreilles averties de Soul Beats Records, division de l’as-sociation Music Action, qui signent la miss. on peut aisément comprendre les raisons de cet émoi tant le résultat est une alternative rafraîchissante, énergi-que, simple et efficace avec un groupe à l’ancienne prônant une certaine sensuali-té « vintage » pour finalement retrouver la fraîcheur du son deep-funk actuel, mais sans cacher les influences du passé. /

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Une fois encore, c’est à New York que les trésors satinés d’une soul que l’on croyait condamnée aux pages des manuels d’histoire trou-vent un refuge inespéré ! en l’occurrence chez les distingués musi-ciens/musicologues de la maison Daptone Records. illustration de choix avec Charles Bradley.

texte ¬ Marc Bertinphoto ¬ Kisha Bari

Second Coming

Lee FieLDS & The eXPReSSioNS + ChARLeS BRADLeY & The MeNAhAN STReeT BANDMardi 1er mars, 20h30, Le Rocher de Palmer, Cenon (33).Renseignements www.allezlesfilles.com

La voix de Charles Bradley est nourrie d’une vie qui en a vu. il a traversé les états-Unis du Maine à l’Alaska – on notera au passage que cette dérive d’est en ouest semblait mue par une recherche de climat plutôt frais –, en-chaînant les petits boulots, chantant et se produisant pendant son temps libre sur plusieurs décennies. Ce n’est qu’en revenant récemment à Brooklyn qu’il a enfin (?) trouver le foyer musical digne de son talent. Son timbre se dis-tinguant en effet par son côté rugueux et sincère, celui d’un grand bluesman d’obédience deep south. il allait de soi pour Thomas « Tommy TNT » Brenneck (guitariste, producteur, membre de Dap Kings et du Budos Band) d’accueillir au sein du label Dunham Records le

vétéran à l’énergie brute intense, à la beauté poignante, qui a vu Dieu sur la scène de l’Apollo en 1962. Daptone. Une révélation pour un adolescent de 14 ans béat devant la James Brown Revue… enregistré aux studios Dunham et mixé aux fameux studios Daptone, No Time For Drea-ming annonce l’aube d’une carrière à surveiller, juste retour des choses pour un homme au destin contrarié, cuisinier le jour et performeur sous alias Black Velvet dans tous les clubs nord-améri-cains. Jusqu’à ce que Gabriel Roth le déniche un soir au Tarheel Lounge du côté de Bedstuy. Morale de l’histoire, il y a parfois une deuxième chance pour les véritables artistes./

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Philip's hand, Philip Treacy, atelier de l'artiste, modèle : ira (Mademoiselle agency).

Le bal des masques, Philip Treacy, atelier de l'artiste, modèles : ira (Mademoiselle agency), Yiqing (Angels & Demons agency), Maguy.

The Kew Gardens, Philip Treacy (Chapeau), Cadolle Kew Gardens Londres, modèle : Lyndsey (Premier agency).

La fille en plâtre IV, Dior, Les Ateliers du style, Paris, modèle : Yulia oleynik (Nathalie agency).

Le pont des artsPhotographie // Paris // www.cathleennaundorf.com

« Cathleen Naundorf mêle avec une précision extrême les subtilités de l'Art et les codes de la mode ». Frédéric Fontan, directeur de la Reflexgallery, ne cache pas son admiration. Avant lui, les maisons Gaultier, Chanel, Dior ou Valentino sont tombées sous le charme de cette photographe allemande. et, devant la beauté de ses polaroïds grand format, lui ont ouvert les portes de leurs collec-tions. Pétrie de références picturales, qu'elle doit à ses études d'art et à son éducation familiale, Cathleen Naundorf compose dans le plus grand soin ses « tableaux ». Affinant la pose et sculptant la lumière comme son mentor horst P. horst, elle déniche avec son équipe des cadres insolites. Antiquaires, ateliers d'artistes et d'artisans, sites patrimoniaux... qu'importe, tant que l'âme du lieu révèle celle du bijou, du chapeau ou du vêtement. Pour sublimer ces joyaux de

haute couture, Cathleen Naundorf puise bien sûr dans le cinéma, la sculpture et la peinture. Mais elle emprunte aussi beaucoup aux cultures découvertes lors de ses nombreux voyages. Sa dernière série, A Diamond Supper, tient ainsi dans un sublime équilibre, citations de la Cène, clins d'œil à la Renaissance, aux primitifs flamands ou aux surréalistes... et touches exotiques. Les couleurs passées, si particulières au polaroïd, servent cet habile mélange des époques et des arts. et les effets de matière ne font qu'ajouter à leur caractère atempo-rel... Belle introduction à la Fashion Week de Paris ! /

❥ The Diamond Supper, jusqu'au 24.02, Paris, Reflexgallery (1er arr.), lun>ven 14h>19h, matins et samedis sur rdv, +33 1 55 34 78 18

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L'amour passionnel, Boucheron, modèle : Vivianne G.V (Angels & Demons agency).

texte ¬ Judith Oliver

« Cathleen Naundorf mêle avec une précision extrême les subtilités de l'Art et les codes de la mode ». Frédéric Fontan, directeur de la Reflexgallery, ne cache pas son admiration. Avant lui, les maisons Gaultier, Chanel, Dior ou Valentino sont tombées sous le charme de cette photographe allemande. et, devant la beauté de ses polaroïds grand format, lui ont ouvert les portes de leurs collec-tions. Pétrie de références picturales, qu'elle doit à ses études d'art et à son éducation familiale, Cathleen Naundorf compose dans le plus grand soin ses « tableaux ». Affinant la pose et sculptant la lumière comme son mentor horst P. horst, elle déniche avec son équipe des cadres insolites. Antiquaires, ateliers d'artistes et d'artisans, sites patrimoniaux... qu'importe, tant que l'âme du lieu révèle celle du bijou, du chapeau ou du vêtement. Pour sublimer ces joyaux de

haute couture, Cathleen Naundorf puise bien sûr dans le cinéma, la sculpture et la peinture. Mais elle emprunte aussi beaucoup aux cultures découvertes lors de ses nombreux voyages. Sa dernière série, A Diamond Supper, tient ainsi dans un sublime équilibre, citations de la Cène, clins d'œil à la Renaissance, aux primitifs flamands ou aux surréalistes... et touches exotiques. Les couleurs passées, si particulières au polaroïd, servent cet habile mélange des époques et des arts. et les effets de matière ne font qu'ajouter à leur caractère atempo-rel... Belle introduction à la Fashion Week de Paris ! /

❥ The Diamond Supper, jusqu'au 24.02, Paris, Reflexgallery (1er arr.), lun>ven 14h>19h, matins et samedis sur rdv, +33 1 55 34 78 18

Sweet Sleep, elie Saab, Door Studio, Paris, modèle Bianca (WM agency).

S’il refuse l’étiquette d’iconoclaste, le jeune couturier Jean-Paul Lespagnard possède toutefois ce sens de la dérision éminemment belge. instinctif, ce touche-à-tout évite de se poser trop de ques-tions, même à un tournant de sa carrière. Après la fameuse collec-tion « frites » qui lui a permis de gagner le prix du festival de hyères (en 2008), il prépare sereinement sa première participation à la Fashion Week de Paris.

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« Jean-Paul vient juste de sortir, on ne sait pas où il est ! ». L'as-sistant revient cinq minutes

plus tard les bras chargés de vêtements, mais la question reste : « Où est Jean-Paul ? ». Le rendez-vous se déroule dans le foyer d’un théâtre, et bien qu’on n’imagine pas de lieu moins propice, c’est là que le créateur belge a élu domicile. La porte vi-trée protège à peine l’atelier des allers et venues… Jean-Paul Lespagnard a besoin de ce mouvement permanent même

s'il doit rester concentré : c’est bientôt la Fashion Week. Certes, il ne peut être qu'à un seul endroit à la fois, mais, ça ne l'empêche pas de réfléchir aux costumes de scène de Meg Stuart avec laquelle il collabore depuis plus de quatre ans. La rencontre a eu lieu à la fin d’un specta-cle. Meg se souvient encore des sabots qu’il portait. Avec elle, il a découvert qu’il pouvait aller partout. « Ce que je fais en mode nourrit le projet de Meg, mais l’in-verse est encore plus vrai ». >

texte ¬ Florent Delvalphoto ¬ Jean-Paul Lespagnard, DR

Jean-Paul LespagnardSous toutes les coutures

Exercices de styleS’il se réjouit d’avoir croisé Cathypill1 et apprécie le travail de Sandrina Fasoli, il avance en soli-taire, ne recherche pas les collabo-rations avec ses pairs. Rien ne l’ennuie plus que « la mode qui s’ins-pire de la mode ». on ne le retrouve donc jamais où l’on pense. Sou-vent, placé dans le sillage de Walter de Beirendonck2 ou de Bernhard Willhelm, il ne se recon-naît pas dans la figure de l’iconoclaste de service. « Je n’ai pas envie d’être le jeune créateur qui arrive, qui fout une bombe et qui s’en va. (…) Je ne sais pas si tu es déjà allé à Salzburg… Ima-gine des vêtements très classiques pour des dames qui vont à l’opéra. (…) Ça me plaît d’être à la fois très respec-tueux des traditions, et de pouvoir les tourner en dérision ».

Frites et cowboysil avouera aussitôt que sa notion de la tradition est un fantasme, consti-tué de toutes pièces, une idée tirée de l’en-fance. « Quand j’ai dit que je voulais faire de la couture, mes tantes m'ont présenté les ro-bes qu’elles gardaient précieusement, Balen-ciaga etc. Elles m’ont appris l’amour des vieux vêtements bien faits, avec des biais. Quand tu regardes mes vête-

ments, tu vois que je suis obsédé par les biais. J’essaie de limiter les doublures et de préserver les traces de construction des vêtements ». en se penchant sur son berceau pour lui transmettre le don de la couture, ses tantes (qu’on imagine un peu fées) lui ont aussi inoculé le goût du conte. Aussi, Jean-Paul Lespagnard s’invente des histoires, pour lesquel-les il crée des costumes. « Avec des références surtout claires pour moi... à Hyères, tout le monde me parlait d'une

à voir / Fashion Week, du 1er au 09.03, Paris à visiter /www.jeanpaullespagnard.com, www.myspace.com/jeanpaullespagnard

1Cathy Pill, créatrice de mode belge réputée pour son habile utilisation des tissus imprimés et des formes géométriques.2 Walter Van Beirendonck, membre de la bande des six (Ann Demeuleumeester, Dries Van No-ten...), connu pour ses collections futuristes, inspirées de la S.F, du monde des clowns, et son travail sur les matières plastiques.3 Baraque à frites.

collection « frites ». Mais, il s'agissait plutôt de l’envie de se barrer pour vivre son rêve. C’était l’histoire d’une fille qui travaillait dans un fritkot3 et qui rêvait de partir au Texas pour rencontrer un cowboy qui devenait clown de rodéo ». Comme il se les raconte à lui-même,

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« Être à la fois très respectueux des traditions, et pouvoir les tourner en dérision. »

ses histoires renferment chacune une part autobiographique. C’est un secret, mais sa prochaine collection racontera justement un nouveau chapitre de la vie de ce jeune créateur très prometteur. Pour se la laisser conter rendez-vous à la Fashion Week. /

GIARDINO DELLA PAROLA Du 5/02 au 11/02 MeS Christine Dormoy

Convier un public, attentif et curieux, à cueillir dans ce « jardin de la parole » les pensées de T.S. eliot, une phrase de l’évangile de Saint Jean, les premiers mots du manifeste communiste, et le suc d’une dissertation de Barthes sur Bataille - est un défi ambitieux relevé par Christine Dormoy. La sobriété de sa mise en scène associée à l’inter-prétation généreuse d’isabel Soccoja ouvrent les portes d’un Théâtre de la Voix accessible à tous les gourmands. ❥ 20h, sauf les 5 et 11/02, Glob Théâtre (relâche dimanche et lundi)14-16€, 05 56 69 06 66

MIETTES Le 8/02 Cie Pré-o-Ccupé

quatre bouts de bois, un fil de fer rudimentaire et voilà notre homme qui devient fildefériste ! Rémi Luchez a créé ce solo de fil souple pour un clown, à par-tir de matériaux qui font notre quotidien. Au milieu du public, il esquisse une galerie de portraits tour à tour fragiles et joyeux. il invente, l’air de ne pas y toucher, une autre manière légère et ironique de faire du cirque, une autre rencontre avec le public. ❥20h30, M.270, Maison des Savoirs Partagés, Floirac (33270)6-12€, 05 57 80 87 43

LIFE ON MARS, ENTRER-SORTIR 2011 Du 9/02 au 11/02

Pour sa deuxième édition intitulée Life on Mars, entrer-Sortir investit un TNT en pleine mutation en conjugant l’expérience collective d’approches singulières à une réflexion sur l’acti-vité artistique, ses stratégies et ses tactiques dans son rapport au monde, et plus particulièrement à l’espace urbain et au public. 32 étudiants, 29 projets entre mises en espace, installations, sculptures, inserts graphiques, actions et performances. ❥ 20h30, TNT-Manufacture de ChaussuresEntrée libre sur réservation, 05 56 85 82 81

BITTER SUGAR Du 9/02 au 11/02 Chorégraphie de Raphaëlle Delaunay

La sublime interprète du Ballet de l’opéra de Paris, de Pina Bausch, Jiri Kylian ou Alain Platel, s’empare de l’héri-tage des années 1920. Avec cinq autres danseuses, elle réanime ces danses historiques - lindy hop, charleston, danses animalières, fox-trot, shim sham - et les recombine avec le hip-hop des années 1970-1980. elle signe la première revue nègre contem-poraine depuis qu’une certaine Joséphine Baker l’incarna à Paris en 1925. ❥ 20h, TnBA-Salle Vauthier10-25€, 05 56 33 36 80

Miettes © ellaGiARDiNo DeLLA PARoLA © DR

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Pororoca © Sammi Landweer

Bitter Sugar © Philippe Savoir

LA GéOGRAPHIE DU DANGER Le 10/02 Chorégraphie hamid Ben Mahi

Avec cette création, Ben Mahi s’aventure un peu plus loin sur la voie étroite qu’il a choisie en 2000 en fondant sa propre compagnie, hors-Série. étroite, parce qu’il semble que ce Bordelais de 37 ans, gymnaste à l’origine, se soit donné pour responsabilité de pousser la danse hip-hop à prendre la parole. à la prendre en son nom propre, au-delà de la perfor-mance ou du cliché, pour dire ce qui lui tient à coeur. ❥ 20h45, Théâtre des Quatre Saisons, Gradignan (33170)7-18€, 05 56 89 98 23

POROCORA Le 10/02 Companhia de danças

Lia Rodrigues s’appuie sur l’histoire sin-gulière du Brésil et sa civilisation pour inspirer une danse contemporaine viva-ce et charnelle. Cette création évoque le poroc-poroc, phénomène naturel produit par la rencontre houleuse des eaux du fleuve Amazone et de l’océan Pacifique : ce clash naturel est le miroir du travail de la chorégraphe. en effet, elle a choisi de travailler dans les favelas où elle canalise l’énergie bouillonnante, souvent violente, des habitants. ❥20h30, Le Carré, Saint-Médard-en-Jalles (33165)16-21€, 05 56 95 49 00

L'ELECTRONIK JÂZE Du 10/02 au 26/02 MeS de Jérôme Martin

Savant fou, prêcheur décalé ou boni-menteur illuminé, Mr Martin nous fait découvrir sa toute nouvelle trouvaille : L’elecTroniK JâZe… machine autonome per mettant la diffusion musicale et le trafic sonore en direct ! Résolument révolu tionnaire, L’elecTroniK JâZe est tout simplement un capteur récepteur d’ondes sensocosmiques, qui, grâce à ses vertus thérapeutiques, permet de soulager le corps et l’esprit... ❥ 21h, La Boîte à jouer-Salle 1 (relâche dimanche, lundi et mardi)12€, 05 56 50 37 37

LES NOUVELLES BRèVES DE COMPTOIR Du 1/03 au 2/03 MeS Jean-Michel Ribes

espace de liberté, le bistrot est un endroit de banalité où l’on trouve des pépites. Jean-Marie Gourio, dans ces débits de boisson, se met sur une fré-quence d’écoute particulière : il guette le génie populaire, il devient le décou-vreur d’un langage qui naît là, comme d’autres trouvent de l’or dans la boue. Le trésor ici, c’est une parole qui redit le monde.❥ 20h30, Le Pin Galant, Mérignac (33700)32-39€, 05 56 97 82 82

La géographie du danger © DR

Les nouvelles brèves de comptoir © DR

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Jamais tout à fait comme avant

The Navidson Record du 10 février au 26 mars est la deuxième exposition dont l’artiste Simon Feydieu assure le commissariat à la Galerie ilka Bree. elle réunit les œuvres de 10 artistes autour d’une scénographie au parcours linéaire qui évolue vers une abstraction et une simplification de la palette des couleurs.

Dans l’entrée de la galerie, la première partie de l’accrochage de The Navidson Record rejoue l’idée du mur du collection-neur avec le rassemblement sur la même cimaise d’œuvres relativement proches spatialement les unes des autres. on peut y voir notamment : la vidéo Houzz houzz houuu, 2010, de Caroline Molusson ainsi que 2 pages scannées extraites de l’œuvre Calendrier, 2006, de cette même artiste, une photographie issue de la série Architecture (the Dutch Model), 2006, de l’artiste suédoise Anna Kleberg – unique représentation d’un point de vue extérieur de toute l’exposition –, un dessin de l’autri-chien Leopold Landrichter ou encore un ready-made de Feydieu.

Mobilier. à mi-parcours, la circulation et la vue sont empêchées par la sculpture en carton gris Modèle d’exposition, 2009, de Caroline Molusson. L’image d’un serpen-tin géant qui serait déplié du sol au plafond avec une base carrée et non pas circulaire vient à l’esprit. il faut la contourner pour avancer dans le dernier espace qui offre au regard Double Détente (d’après Rupert Sheldrake), 2009, un wall painting aux motifs noirs de Guillaume Abdi. en intro-duisant dans ses expositions les œuvres d’autres plasticiens sur lesquelles Simon Feydieu intervient ou qu’il revisite avec leur accord, l’artiste crée un espace de spécu-lation autour de la réception d’une œuvre et l’identité de son auteur. /

Texte ¬ Cécile Broqua & Cyril VergèsIllustration ¬ Adam et ève © Alexandre Garreau

SIMON FEyDIEU, THE NAVIDSON RECORD Du jeudi 10 février au samedi 26 mars, galerie ilka Bree.Renseignements www.galerie-ilkabree.com

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Une esthétique de l’effacementTexte ¬ Cécile Broqua & Cyril VergèsIllustration ¬ Viviane Prost

VIVIANE PROST, PAPIER DE PEUJusqu’au samedi 12 février, galerie Arrêt sur l’image.Renseignements www.arretsurlimage.com

La galerie Arrêt sur l’image propose une exposition monographique consacrée à Viviane Prost. Papier de peu réunit 17 pièces récentes conçues à partir de papiers récupérés, colorés, dégradés où s’en-trelacent signes et textures dans un travail relèvant avant tout d’une poétique de la matière.

Le commissariat de l’exposition Papier de peu, conçu par Nathalie Lamire Fabre, fondatrice de la galerie Arrêt sur l’image, donne à voir des travaux sur papiers dont l’accrochage ménage un parcours allant progressivement vers une dissolution des couleurs. Viviane Prost réalise des compositions à partir de papiers de journaux bas de gamme, de « papiers de peu », sans qualités, récupérés dans les pages de Libéra-tion ou du Monde sur lesquels elle intervient par un ensemble de gestes qui génèrent un effacement graduel des textes ou des images d’actualités. Vacarme. Par la peinture, le collage, la découpe en lanières, puis le tressage de bandes linéaires, elle fracture le

discours, pixellise les images à la main pour refroidir l’événement, créer une ouverture sur autre chose que ce qui est dit et tisser une histoire plus déta-chée du vacarme du présent. en em-ployant de manière récurrente un savoir faire ancestral féminin comme le tres-sage, elle répète un geste archaïque très simple et finit par faire monde. Le hasard occupe une place prépon-dérante dans ses compositions. en engageant un véritable travail sur la matière, la plasticienne bordelaise semble vouloir s’enfoncer dans les choses jusqu’à ne plus voir que le chaos. Un chaos qu’elle dévoile dans une sorte de tumulte des croisements de lignes, de signes et de textures./

DéSIRS ET DéSORDRES

Le travail de Stéphanie Lagarde, lauréate du prix LVMh en 2008, explore la réalité et ses pendants de vide par une prati-que de la tension et du renversement potentiel de chaque chose. Loveland trai-te de l’utopie des terres promises amé-ricaines, de l’illusion et du mirage. Si les images sont nombreuses pour signifier le manque et l’absence de sens, ses des-sins, installations et sculptures fonction-nent aussi comme autant d’actes de ré-sistance face aux altérations du temps. ❥ Stéphanie Lagarde, LovelandJusqu’au 12 févrierwww.eponymegalerie.com/

STIMULUS

Après avoir accueilli la plasticienne Paulina Semkowicz en résidence, le lieu d’art à suivre… lui consacre l’exposition Personal view, qui donne à voir un ensem-ble d’œuvres, peintures, installations et vidéo. Avec un art consommé du décalage, Semkowicz transforme des images et des objets du quotidien pour tenter de leur donner un autre sens. Citons à titre d’exemple l’installation Bathtub, 2008, une baignoire vidée de son eau et inondée de lumière. Une image aux frontières du réel.❥ Paulina Semkowicz, Personal view Du 12 février au 26 févrierwww.asuivre.fr

MOONLIGHT SHADOw

Total Eclipse est composé d’une instal-lation centrale qui rejoue une éclipse miniaturisée et de trois tableaux pyrogravés représentant les différentes étapes. L’ensemble est plongé dans le noir, quelque chose se dessine entre ombre et lumière. à travers cette proposition, l’artiste évoque sa fascination pour le monde la nuit, ou règne oisiveté, dé-fonce, danse, drague, sexe et rivalité. Un espace-temps particulier où l’être humain entretient un rapport encore très ances-tral à l’idée de célébration et de fête. ❥Tony Reggazzoni, Total eclipseJusqu’au 5 marswww.galerieacdc.com

LE REGARD REGARDé

à la galerie DX, la jeune plasticienne Aurélie Bauer expose aux côtés de Jacqueline Devreux et Gwen Marseille. elle montre un travail réalisé en 2009 qui décortique, à travers une série de 120 petits tableaux, le film Fenêtre sur cour, d’Alfred hitchcock, mettant ainsi en évidence les rapports entre pein-ture et cinéma, à travers le cadrage, la lumière et l’allégorie de la fenêtre ouverte sur le monde.❥ Aurélie Bauer, Now !Jusqu’au 12 marswww.galeriedx.com

Tony Reggazzoni Aurélie Bauer

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CORPS, ÂMES ET BIENS La galerie MLS présente Berliner Collage 2, exposition de groupe rassemblant Wolfgang Leber, Martin enderlein, hans Vent et Lothar Böhme, ayant tous vécu dans l’ex-R.D.A. Sur le thème du corps, l’accrochage donne à voir des représentations alternant entre monstration de puissance, figurations poétiques et présences fantomatiques. Chacun à leur manière, les artistes réunis ici s’inscrivent avec force dans le sillage de la modernité classique européenne et en particulier française. Berliner Collage 2Jusqu’au 26 marswww.123-galerie-mls.fr

LA BOHèME

Fading restitue en images les traces d’un séjour passé dans à Prague par les photographes Anne-Lise Broyer et Nicolas Comment. Nourris par une passion et une fascination communes pour les années 1920 et 1930, leur poésie, leur peinture et notamment le mouvement du Grand Jeu, les deux artis-tes se sont mis à l’écoute de la capitale de la Bohème, de ses rues à l’écart des images cartes postales, de ses lieux délaissés, de ses moments discrets, presque assourdis, entre chien et loup.❥ Anne-Lise Broyer et Nicolas Comment,Fading Jusqu’au 31 marshttp://lesartsaumur.jimdo.com

Anne-Lise Broyer et Nicolas Comment

Berliner Collage 2

texte ¬ Alex Massonphoto ¬ Twentieth Century Fox

Black Swan Fondu au noir

Sur le papier, le gracieux ballet de Black Swan n’a rien à voir avec le cauchemar narcotique de Requiem for a dream ou la tranche d’Americana de The wrestler. Pourtant, ce long métrage conforte la cohérence de l'œuvre de Darren Aronofsky. et offre à Natalie Portman l'opportunité de muer en une immense actrice.

Mais qu’arrive-t-il à Natalie Portman ? La jeune Américaine multiplie les films qui la débarrassent enfin de son étiquette de femme-enfant (merci Léon). Rien que ce mois-ci, on la retrouve dans Sex friends, sympathoche comédie romantique, où elle assume une libido dépourvue de sentiments, mais surtout dans Black Swan. Dans ce nouvel Aronofsky, elle incarne une ballerine accédant au graal : le rôle principal du Lac des cygnes. Une prestation qui ravive bien des névro-ses... Cette plongée dans la démence schizophrène de la danseuse étoile ronge jusqu’à l’os les thèmes d’Aronofsky : profond mal-être, manque d’estime de soi, pression sociale croissante jusqu'au point de rupture et de non-retour. Les choix très audacieux de mise en scène emmènent le film sur un terrain très personnel, notamment pendant la fascinante dernière demi-heure. Réel ballet d’images où virevolte une exceptionnelle Natalie Portman, prise entre les feux de l’ambition de ses proches et sa propre quête d’absolu. en explorant ainsi les limites du sacrifice Black Swan devient un film profondément émouvant. /

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De Darren Aronofsky. Avec Natalie Portman, Mila Kunis, Vincent Cassel... Sortie le 9.02❥

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SAINT JOHN OF LAS VEGASDe hue Rhodes | Aventi

à défaut d’originalité, un minimum de rigueur peut parfois sauver un

film. Ces deux ingrédients manquent malheureusement à Saint John of Las Vegas, petit film indé se rêvant en fils spirituel des frères Coen. L’humeur in-dulgente, cette paresseuse adaptation de L’Enfer de Dante charmera sans trop de déplaisir. Sans trop de plaisir non plus, malgré une légèreté agréa-ble et quelques séquences comiques réussies. Reste Steve Buscemi, acteur récurrent des auteurs de Fargo. Son extraordinaire visage lunaire, oscillant sans cesse entre drame et comédie, a ici tout le loisir de s’exprimer. Le retrou-ver dans un rôle principal est l’unique raison du coup de coeur que l’on peut avoir pour ce Saint… qui aurait bien eu besoin d’un supplément d’âme. ou de réécriture. 14,99 € > Baptiste Ostré

ONCLE BOONMEEDe Apichatpong Weerasethakul | Pyramide Vidéo

« C’est long, c’est lent, ça n’en finit pas ». Ces mots sont sortis de la

bouche d’une critique de i Télé contra-riée par la Palme d’or 2010. Long ? 1h50, moitié moins que Les Mystères de Lisbonne, le dernier Raoul Ruiz. Lent ? Certes, Oncle Boonmee est loin de G.I. Joe. Le film prend le temps d’ins-taller ses plans pour mieux faire accep-ter son atmosphère fantastique. à la place d’effets faciles et de fantômes d’épouvante, il y a un conte sur la mort empreint d’onirisme zen. quant à n’en pas finir : lorsque vient le générique, quelque chose résiste effectivement, comme une réminiscence de rêve. Sans sa Palme, ce singulier film serait probablement passé inaperçu. on en remet une couche en conseillant d’aller faire un tour chez ce tonton. 24,99 € > Baptiste Ostré

KOMMUNALKADe Françoise huguier | éd. Montparnasse

Créés lors de la révolution d’octobre, les appartements commu-nautaires restent une importante solution de logement : 15 % de la population de Saint-Petersbourg vivrait encore dans ces KK. La pho-tographe Françoise huguier y a posé son appareil pour la première

fois en 1991. Avec Kommunalka, elle donne la parole à ces logeurs, filmés avec une douceur qui contraste avec la violence de la vie en communauté. Mélange de tristesse et de robustesse, flirtant avec le surréalisme, son documentaire réussit le tour de force de parler de la Russie tout en s’adressant au plus grand nombre. Certains soutiennent que les grands auteurs russes touchent à l’universel en écri-vant uniquement sur leur pays. Avec Kommunalka, Françoise huguier a réalisé son roman russe. 18 € > Baptiste Ostré

La couverture laisse croire à un énième pro-duit dérivé du nouveau film des frères Coen, pourtant True Grit est un roman, un vrai. écrit en 1968, il s'inscrit dans une tradition qui a eu peu d'échos en France, le « roman-western » - d'où probablement ce retard de traduction. il est question d'un Texas Ranger, un Marshall imbibé et une bande de truands idiots et sanguinaires qui se tirent dessus à-qui-mieux-mieux, mais c'est avant tout une gamine de 14 ans qui mène la mule. à coup de répliques cinglantes et de citations bibliques, elle met tout son petit monde en route pour venger la mort de son père, tué

dans la rue. il y a bien sûr le plaisir du picaresque, de l'anecdote authentique. L'idée brillante de Portis est de ne pas s'être contenté d'une narratrice tête-à-claque, mais d'avoir conçu un dispositif de ventriloquie. Car Mattie raconte cette histoire une fois devenue vieille, depuis son xxe siècle et son Amérique « civilisée ». D'où le souffle, et la troublante mélancolie des ultimes pages, quand la conquête de l'ouest n'est plus qu'un souvenir qui remplit les chapi-teaux de cirque. 231 p., 20€. Raphaël Nieuwjaer

chroniques

DES FEMMES DISPARAISSENTChristian Garcin | éd. Verdier

Le Zorro de Christian Garcin n’a ni cape ni sombrero. il tient autant du renard que de Robert de Niro et s’appelle Zhu Wenguang, profession détective privé. La nuit, il enlève des jeunes femmes mariées de force dans les campagnes pauvres de la Chine pour leur rendre la liberté. Le jour, il trinque avec un dénommé Bec-de-Canard. quand il flaire

une nouvelle piste, il ignore que son enquête le mène vers les trois femmes de sa vie, qui lui tissent un destin en forme d’énigme. De New-York à hokkaïdo, il sera aidé par un chien mafieux, une medium et une enfant perdue. Après Le Vol du pigeon voyageur, La Jubilation des hasards et La Piste mongole, Christian Garcin complète sa curieuse gale-rie de personnages dans un road-trip sombre et délicat. 184 p., 16€. Marie-Lucile Kubacki

TRUE GRITCharles Portis | éd. Le Serpent à plumes

FAUT-IL MANGER LES ANIMAUx ?Jonathan Safran Foer | éd. de l’olivier

enquête fouillée sur l’élevage industriel, Faut-il manger les

animaux ? immerge le lecteur dans un univers dont il entrevoit bien des travers, à défaut de tous les connaître. L’interrogation qui constitue son titre français est une interrogation intime pour l’auteur. Décidant d’y répondre en connaissance de cause – et de nous aguerrir, par la même occasion –, celui-ci se réfère à de nombreuses études scientifiques. Sa conclusion, au terme d’un raisonnement parfois redondant et culpabilisant, est prévi-sible, sans appel, faussement person-nelle. Mais, le plus dérangeant peut-être, est que jamais il ne se demande quel serait l’impact écologique d’un végétarisme massif. 368 p., 22€.Faustine Bigeast

CONTRE TéLéRAMAeric Chauvier | éd. Allia

Télérama, sa citoyenneté et son bon goût officiel fatiguent. Alors, ce titre

provoc’nous a attiré. Voici un an, le programme télé consacrait un dos-sier plutôt pas mal (avouons-le) aux zones péri-urbaines, intitulé Comment la France est devenue moche. eric Chauvier, anthropologue résidant dans une de ces zones, y vit un méprisant jugement de classe. Son ouvrage court mais dense s’interroge sur l’esthétisme et les relations humaines dans ces zo-nes rurbaines à travers quelques mots choisis. Chaque terme aborde une expérience vécue, une observation, et des problématiques plus larges. Malgré le refus (légitime) d’accepter le beau ou le laid comme science exacte, Contre Télérama réfute moins le propos du magazine qu’il ne l’illustre. étonnant, non ? 64 p., 6,10€. Thibaut Allemand

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LA MALéDICTION HILLIKER J. ellroy | éd. Rivages

Sans doute faut-il passer outre le côté « vieux con » qu'ellroy se plait à surjouer. Tout comme les descriptions de coïts sismiques (ici, la terre tremble à chaque coup de pelvis). Reste alors une question : com-ment devient-on écrivain ? en traquant l'obsession, en s'y enfonçant jusqu'à la destruction. L'artiste est, définitivement, un pervers qui

a réussi. L'œuvre et la vie d'ellroy sont la tentative de sublimer le spectre de la mère assassinée quand il était enfant, et surtout le désir coupable de cette mort. Ce livre est l'analyse crue et rigoureuse de ce processus. entre Saint Augustin, Roth et une réunion des obsédés Anonymes, ellroy trace son chemin du noir roman à la lumière de l'amour. Pour devenir un homme parmi les autres. 278 p., 20€. Raphaël Nieuwjaer

éTAT DE VEILLEDavide Reviati |Casterman

Un espace clos, étanche, tenu à l’écart de la ville. Ce pourrait être une cité

modèle, un paradis ouvrier à la cam-pagne. Bien sûr, il y a l’incontournable usine, celle à qui l’on doit tout, et cette fumée, cette odeur, que l’on apprend à la longue à identifier avec ses propres mots : la « pisse de chat » pour l’acé-tylène, la « punaise écrasée » pour l’ammoniaque... il y a aussi ces trucs bizarres, ces inexplicables disparitions, ces adultes que l’on surprend parfois à pleurer en silence. Surtout, il y a les potes et les matchs épiques de foot où au moins on ne se pose plus de ques-tions. en émule de Baru et Gipi, Reviati esquisse cette cité du sud de l’italie où il a grandi avec les yeux mélancoliques du souvenir et la rage de celui qui n’a pas oublié. > Nicolas Trespallé

JUGE BAO & LA BEL-LE EMPOISONNéEPatrick Marty & Chon-grui Nie | éditions Fei

Personnage historique devenu mythi-que dans la culture populaire chinoise pour avoir défendu les pauvres et les faibles contre toutes les formes d’injus-tice, le juge Bao se pose en un modèle de rigueur morale infaillible et inflexible qui n’hésite à s’attaquer aux puissants indignes de leur rang. Confronté ici à une famine sans précédent dans une province rurale malgré les subsides de l’empereur, le tendu barbu enquête sur des possibles détournements des nota-bles, occasion de découvrir la société chinoise de l’an 1000. Fruit d’une col-laboration sino-française réussie, Juge Bao se dévore tel un roman-feuilleton illustré par le trait dix-neuviémiste de Chongrui Nie, un Gustave Doré d’aujourd’hui qui aurait vu tous les films de la Shaw Brothers. > Nicolas Trespallé

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EL SPECTRO, T.1 LES MUTANTS DE LA LUNE ROUgEYves Rodier & Frédéric Antoine | Le Lombard

on croyait Tillieux tragiquement disparu en 1977. en vérité, il a refait sa vie au Mexique, où il s’est découvert une passion pour la lucha libre et son joufflu héros el Santo, dont il imagine un challenger rigolo en la

personne de el Spectro, « le fantôme écarlate ». Son justicier masqué, après avoir survécu à un crash d’avion dans les Andes et affronté le yéti local, prend des vacan-ces bien méritées avec une blonde dotée d’un beau petit qi, malheureusement vite enlevée par les hommes mouches. La routine, quoi... Véritable hibernatus de l’âge d’or de la BD belge, el Spectro déroule un mix amoureux de vintage bis, agréable certes, mais un peu sage. où sont passés les surfeurs nazis et autres momies cocos de l’au-delà, caramba ?! > Nicolas Trespallé

chroniques

SPOKESEveryone Ever Met| Counter Records/PIAS

en activité depuis 2006, Spokes de Preston se fait connaître en 2008 avec la publication du eP People Like People Like You. Malgré un bel accueil critique, le groupe a préféré prendre son temps avant de livrer ce premier format long qui a suscité l’envie de Counter Records, division « rock » de Ninja Tune. il

est aisé de comprendre cette motivation tant Everyone I Ever Met allie de brillantes mélodies à un profond souffle romantique proche de Broken Social Scene, Doves et Arcade Fire. Nullement écrasée par le poids des références, la formation distille une savante, mais jamais convenue, relecture du post-rock rehaussée de motifs psyche folk. Crosby, Stills, Nash & Young chez Constellation en somme. > Alain Claverie

AGORIAImparmanence |InFiné

on ne sait s’il faut ici parler de résur- rection, mais le cas Agoria concentre en lui bien des contradictions de la scène électronique française en mal de reconnaissance à l’ombre de certaines figures envahissan-tes. Dix ans déjà que le Lyonnais essaime sa délicate relecture des canons house et techno. Avec ce troisième album, le Lyonnais semble enfin tutoyer le délicat équilibre synthétisant appel du dance-floor et paysages oniriques. Un peu de data pop, des envolées electronica, la caution du mythe Carl Craig sur le très sensuel Speechless, la participation de Seth Troxler, tout ici participe à une œuvre hautement mature, susceptible d’émou-voir clubbers hédonistes et amateurs de rêveries domestiques. harmonieux serait le meilleur résumé. Une vertu hélas devenue fort rare. > Patrick Pulsinger

STRANDED HORSEHumbling Tides | Talitres/Differ-Ant

Le parcours de l’ancien encre Yann Tambour ne cesse de fasciner par la volonté de composer une œuvre en totale rupture des canons à la mode. Certes, sa passion pour la kora par-ticipe à cette position de séduisant outsider, mais il ne faudrait nullement réduire son ambition à cet « exotis-me ». L’homme est avant tout épris d’un folk sans âge qu’il perpétue avec superbe. Successeur de Churning Strides, Humbling Tides se pare de discrètes cordes et fait fi du principe anglophile (Les axes déréglés entre Julien Baer et Dominique A.) pour mieux s’en emparer (la reprise amoureuse de What difference does it make ?). Soit un album profond et limpide, délicat et déterminé, riche et frugal. Belle ouvrage. > Marc Bertin

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OH NO OH MyPeople Problems | Moelleux Records

quartet texan, basé à Austin, oh No oh My poursuit son petit bonhomme de chemin loin de toute malédiction hype, pourtant promise dès leurs premiers pas au format CDR en 2006 et un mythique concert lors du festival Lollapalooza. Considéré par Daniel hoxmeier comme le « premier vérita-

ble album », People Problems, enregistré au gré d’une vie sur la route, frappe par sa cohé-rence et le soin paradoxalement porté en dépit des contingences. Un beau tour de force à l’arrivée tant ce recueil pop flamboyant s’impose sans coup férir mais avec une noble allure rappelant les riches heures de Beulah. Dignes héritiers de Steely Dan, ils n’ont pas leur pareil pour trousser de sublimes dragées au poivre. La classe. > Sol Labonté

VOyAGE 2Mort pour la France | Pan European Recording/Sony Music

Poursuivant avec une belle obstination son intransigeante direction artistique, l’érudit label Pan european Recordings donne suite au fondateur Voyage. Sous-titré « Mort pour la France », non sans ironie dans un paysage hautement normé, ce second volet convoque les fidèles guerriers du psychédélisme (Aqua Nebula oscillator, Koudlam, Turzi, Juan Trip) et de nouveaux hérauts acquis à la cause tels Chichros en descente Velvet Underground. L’humeur générale fantasme l’esprit 1966 pour mieux s’en affranchir vers des territoires électroni-ques (Mogadishow & Mohini Gesweiller, étienne Jaumet). Plus qu’un panorama subjectif, cette compilation n’a jamais aussi bien porté son nom : une invitation vers un pays rêvé. > Marc Bertin

CHEVEU1000 | Born Bad Records/PIAS

Trio bordelais, désormais établi

à Paris, Cheveu fait du rock comme Gaston Chaissac de la peinture. Soit en suivant le principe de Marcel Duchamp : « Le grand ennemi de l’art, c’est le bon goût ». quatre ans après un premier manifeste déconcertant, le combo ose frotter son garage primitif aux cordes finement arrangées du chef d’orchestre ilan Volkov du genre Mains d’Œuvres-Tel Aviv aller-retour. Pour autant, l’essentiel demeure : une boîte à rythmes ivre de rage, du punk abrasif, du casio lo-fi et des tubes pervers (Charlie Sheen, Show, Sensual Drug Abuse) évoquant les noces de Butthole Surfers et Ween. Parfois, c’est Trio qu’on assassine (Ice Ice Baby) ou alors Gary Numan (Like a Deer in the Headlight). C’est toujours à la tête du client chez les ambassa-deurs du shitgazing. > Marc Bertin

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texte ¬ Guillaume Jallut

HOMEFRONT - PS3 | X360 | PC

Devenu genre de référence, des wagons entiers de FPS viennent chaque année divertir les amateurs de fusillade. Shooter pur et codifié à l’excès ou alliances bienvenues avec d’autres genres, il n’y a souvent que beaucoup à boire et peu à manger dans cet univers. Digne représentant du FPS conservateur tendance Call Of Duty, Homefront ne surprendra pas par son gameplay ou ses séquences scriptées (courir, tirer, se cacher, tirer). Mais la promesse du prochain jeu de Thq tient pour beaucoup dans son scénariste, John Milius. Personnalité paradoxale (le Walter Sobchak de The Big Lebowski, c’est lui), Milius est une sorte d’anarchiste hippie patriote inscrit à la NRA. Fasciné par les armes et la guerre, il fut entre autres le scénariste d’Apocalypse Now et le réalisateur de Conan le Barbare. Fidèle à ses marottes, il décline pour Homefront une uchronie crédible qui rappelle son Aube Rouge : en 2027, l’Amérique en pleine déchéance ne résiste pas à la fin de l’ère pétrolière et aux différentes crises importantes qu’elle provoque. Parallèlement, la Corée du Nord achève sa mue après être passée entre les mains du fils de Kim Jong-il, et avoir rallié à sa cause Corée du sud, Japon et autres pays environnants. Désormais leader d’un panasiatisme, la Grande Corée écrase et envahit des états-Unis décrépits. Vous incarnez un type lambda entrant dans la résistance malgré lui et luttant comme il peut contre l’envahisseur. Korea go home !

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A NEw BEGINNING - Wii | DS | PC

Spécialiste du genre et ardent défen-seur du beau point & click à l’ancienne - c’est-à-dire en 2D - (Machinarium, Sadwick), Daedalic débute l’année avec A New Beginning. Fable environ-nementale futuriste, le jeu reflète adroi-tement les théories dérangeantes de certains éco terroristes : il faut à tout prix sauver la planète du dérèglement dont nous sommes responsables, fut-ce aux dépens du genre humain.

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DARKSPORE - PC

Will Wright, le petit père des Sims, avait fait sensation en 2008 en an-nonçant une simulation “totale” de vie. Même s’il n’est pas directement le fruit de Wright, Darkspore est un jeu mi STR mi RPG qui promet d’être audacieux. Traquant à travers l’espace le virus éponyme qui pervertit les es-pèces, vous prélevez sur vos ennemis décédés des éléments ADN qui vous permettront de développer à l’envi vos propres créatures.

BULLETSTORM - PS3 | X360 | PC

entre Duke Nukem et MadWorld il y aura désormais Bulletstorm. Langage ordurier et blagues de carabins pour l’ambiance loufoque, culte du frag et finish him environnementaux pour l’as-pect tuerie plus ou moins organisée, un système de notation viendra même récompenser les mises à mort les plus spectaculaires en gratifiant le joueur de nouvelles armes meurtrières. Un FPS beau, bourrin et drôle qui clame haut et fort sa primarité.

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Mais Uma[MPB]11:30 - Médiathèque Jacques ellul - espace musique, Pessac - entrée libre. Tél 05 56 15 83 98

Brune - apéro concert ! [Chanson]19:00 - Krakatoa, Mérignac - 5€. Tél 05 56 24 34 29

Pablo Campos Trio + Les Angles Bigleux [Jazz] 19:00 - Le Café des Moines - 3€. Tél 05 56 92 01 61

Festival Rock Inter école 2011[Rock]20:00 - Rock School Barbey - 8-10€. Tél 05 56 33 66 00

Trilok Gurtu[Musique du monde] 20:30 - Le Rocher 650, Cenon 13-17€. Tél 05 56 74 80 00

Gevrey Chambertin : « Gainsbourg, moi non plus... » [Spectacle musical] 20:30 - L’entrepôt, Le haillan 11-18€. Tél 05 56 97 82 82

yussuf Jerusalem + Invités [outer limits] 21:00 - Le Saint-ex - 7€. Tél 06 82 95 39 62

The Delano Orchestra + Ciadel [indie folk] 21:00 - el Chicho - 5€. Tél 05 56 74 47 35

Tainos’On [Latino] 21:15 - Amadeus Song - entrée libre. Tél 05 56 80 03 86

Church’ill & Kevin Clar [Pop]22:00 - Le chat qui pêche – 5€

Get wet Party : Kim + young Michelin + Alba Lua + DJ Martial Jesus™ [indie pop] 22:00 - heretic Club - 8€. www.hereticclub.com

Lyricson + DJ Eterman & DJ Kage [Reggae] 23:00 - Le Complexe - 13-15€. www.lecomplexe.fr

Skins Party ! : Ill Saint M + Nouch + Fabien Guarrigues + Exces [electro] 23:59 - Le 4 Sans - entrée libre. Tél 05 56 49 40 05

Play with... Mlle Lucy [electro] 23:59 - Bt59, Bègles - 5-10€. Tél 09 79 16 98 71

DIM 6/02

Trio Roussel et ses amis [Récital] Œuvres de Beethoven, Thuille. 11:00 - Grand Théâtre - 6€. Tél 05 56 00 85 95

La Route fleurie [opérette] De Raymond Vinci, musique de Francis Lopez. Direction musicale : Claude Cuguillere. Mise en scène : Michèle herbe. orchestre Melodia, chœurs Mélopée de Toulouse. 14:30 - Le Pin Galant, Mérignac 35-42€. Tél 05 56 97 82 82

Itzhak Perlman & Rohan de Silva [Récital] 20:00 - Grand Théâtre - 8-70€. Tél 05 56 00 85 95

LUN 7/02

The Gypsy Queens & Kings [Musique du monde] 20:30 - Le Rocher de Palmer, Cenon - 15-20€. Tél 05 56 74 80 00

Le P’tit bal trad [Folk]22:00 - Le Café des Moines - entrée libre. Tél 05 56 92 01 61

MAR 8/02

Le soleil brille pour tout le monde [Slam]Poèmes incandescents, rock et fulgurance poétique : tel est le programme proposé par Frédéric Nevchehirlian. Après un premier album carré et racé, Nouveau Monde, Ancien Monde, il s’attaque à un monument de la poésie française par sa face révoltée : une œuvre de Jacques Prévert méconnue et fougueuse, injustement ignorée. Mêlant son slam aux mots brûlants du poète, Nevchehirlian réhabilite le côté insoumis de cette figure de la littérature. 20:30 - Les Colonnes,Blanquefort - 12-16€. Tél 05 56 95 49 00

Louis Chédid [Chanson] 20:30 - Théâtre Fémina - 41€. Tél 05 56 48 26 26

Carlo Rizzo & François Rossé [Musique improvisée] 20:45 - Théâtre des quatre Saisons, Gradignan - 7-18€. Tél 05 56 89 98 23

Bloodshot Bill [Rockabilly]

concerts

21:00 - Le Saint-ex - 6-8€. Tél 05 56 52 31 69

Salsa Ilegal [Latino]21:30 - Le Comptoir du jazz - 5€. Tél 05 56 49 15 55

MER 9/02

Scène ouverte [Jazz]19:00 - Le Café des Moines - entrée libre. Tél 05 56 92 01 61

Benimodo + Revolution youth [Musique du monde] 19:00 - R.U 1 (avenue Prevost), Talence - entrée libre. Tél 05 56 80 78 28

Oreka Tx [Spectacle multimédia] 19:00 - Le Rocher de Palmer - Salon de Musiques, Cenon - Gratuit sur réservation. Tél 05 56 74 80 00

Ehud Asherie Trio [Jazz]20:00 - Le 5 - entrée libre. Tél 05 57 87 36 50

No Omega + Full of Hell + Cadillac [hxc]20:30 - heretic Club - 6€. www.hereticclub.com

Luis Garate Blanes [Pop, rock]21:00 - el Chicho - 4€. www.elchicho.fr

Thieves Like Us [electro]21:00 - Le Saint-ex - 6-8€. Tél 05 56 52 31 69

JEU 10/02

Ehud Asherie Trio [Jazz] 20:00 - Le 5 - entrée libre. Tél 05 57 87 36 50

Tango Nomade : « Tango multiple » [Spectacle musical]20:30 - Amadeus Song - 7-10€. Tél 05 56 80 03 86

Concert de l’Orchestre à cordes [Récital]Programme : La servante maîtresse de Jean-Baptiste Pergolèse. Direction : Roberto Gatto. 20:30 - L’ermitage-Compostelle, Le Bouscat - Gratuit sur réservation. Tél 05 57 22 24 50

Abba Mania [Variété] CoMPLeT !20:30 - Théâtre Fémina - 37-40€. Tél 05 56 48 26 26 www.box.fr

Les Oiseaux de passage [Chanson française]21:00 - Le Café des Moines - entrée libre. Tél 05 56 92 01 61

Benoit Pioulard + Saint Augustin + Guimo + Sufjan Chen [indie rock] 21:00 - Le Saint-ex - 5€. www.saint-ex.com

Orchestre Symphonique de Mulhouse [Symphonique]Direction : Daniel Klajner. Solistes R. Ducros, saxophone ; h. Demarquette, violoncelle ; J. Vitaud, piano. 21:00 - Le Pin Galant, Mérignac

- 26-33€. Tél 05 56 97 82 82

Alex Golino [Jazz] 21:30 - Café opéra - entrée libre. Tél 05 56 44 07 00 www.jegher.fr

VEN 11/02

yvan Cujious [Chanson française]19:30 - Centre socioculturel Saint-exupéry, Villenave-d’ornon - 6€. Tél 05 57 99 52 24

Lilly wood & the Prick + yeti Lane [indie pop]20:00 - Krakatoa, Mérignac - 15€. Tél 05 56 24 34 29

Smac [Groove]20:30 - Le Café des Moines - entrée libre. Tél 05 56 92 01 61

Manu Galure & Thibault de rien [Chanson française]20:30 - espace des 2 Rives, Ambès - 8-10€. www.mairie-ambes.fr

Laurence «Lo»Jay & les Jazz Addicts [Jazz] 20:30 - Amadeus Song - entrée libre. Tél 05 56 80 03 86

Les Têtes Raides [Chanson française]20:30 - Le Pin Galant, Mérignac - 18-25€. Tél 05 56 97 82 82 www.lepingalant.com

concertsa

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Scène ouverte : Tally-Ho + Man B + white Crisis + Darwin Circus + Dope Train + Exilys + Les Barbises [Tremplin] 21:00 - Rock School Barbey - entrée libre. Tél 05 56 33 66 00

The wackies + Crazy Leg [Pop, rock]21:00 - eL Chicho - 4€. www.elchicho.fr

Edward Barrow + My Ant [indie pop]21:00 - Le Saint-ex - 5€. www.saint-ex.com

Un siècle en chansons [Spectacle musical]Création et mise en scène : Roger Louret. 21:00 - La Coupole, Saint-Loubès - 37-45€. Tél 05 56 68 67 06

Sell your Soul : The Heretic Blues Night ! [Blues] Clay Windham + Lonj Plays That Kickass Shit. 21:00 - heretic Club - 5€. www.hereticclub.com

Turbo Records Party :Popof + ianik Oncina + Jusaï [Minimal]23:59 - Le 4 Sans – 10€-. Tél 05 56 49 40 05

SAM12/02

Orchestre d’Harmonie de Bordeaux [Récital]Œuvres de G. F. haendel, P.i. Tchaïkovski, e. Lalo, L. V. Beethoven et G. enesco. 17:15 - Théâtre Fémina - entrée libre. Tél 05 56 44 01 58

L’Art pousse : Benimodo + Fandoryne + Duo Kartel [Rock]20:00 - Le Café des Moines - entrée libre. Tél 05 56 92 01 61

Paperplane + Jetty Vertigo + The Jokers [Rock]21:00 - el Chicho - 5€. www.elchicho.fr

Jigsaw + Norman + Rafistol [Mégamix]21:00 - Le Saint-ex - 5€. www.saint-ex.com

Nico & The Rythm Dudes [Swing] 21:15 - Amadeus Song - 7€. Tél 05 56 80 03 86

Sweatlodger Party: Electrobugz aka Beuns + Krak in Dub + Redux + Dirty Bambi + Samy MC + Cie Bankal [electro]23:00 - Bt59, Bègles - 10-12€. Tél 09 79 16 98 71

Sparks + Christolikid + Farfadet + Lntk + Kortex [electro]Visuels : Vj eyestone. 23:00 - heretic Club - 3€. www.hereticclub.com

Chewy Chocolate Cookies + Vnnr + Clarks [electro]23:59 - Le 4 Sans - 8€. Tél 05 56 49 40 05

DIM 13/02

The white Crocodile [Rock]19:00 - Le Café des Moines - entrée libre. Tél 05 56 92 01 61

LUN 14/02

Le P’tit bal trad [Folk]22:00 - Le Café des Moines - entrée libre. Tél 05 56 92 01 61

MAR 15/02

Nuits de L’Alligator #6 : Cw Stoneking + Timber Timbre [Blues, folk] 20:00 - Krakatoa, Mérignac - 16€. Tél 05 56 24 34 29

Les mardis musicaux de l’orgue : concert d’orgue et voix [Récital]eva Darracq et Christine Bertocchi. 20:30 - église Notre-Dame, Talence - entrée libre. Tél 05 56 84 78 82

Death Before Dishonor + The Mongoloids + Alea jacta Est + Countdown[hxc]20:30 - heretic Club - 10€. www.hereticclub.com

Disappears Feat. Steve Shelley + Hot Flowers [indie rock] 21:00 - Le Saint-ex - 8-10€. www.saint-ex.com

MER 16/02Scène ouverte [Jazz] 19:00 - Le Café des Moines - entrée libre. Tél 05 56 92 01 61

Quartet en l’air [Jazz] 20:30 - Le Café des Moines - entrée libre. Tél 05 56 92 01 61

concerts

concerts

El trio Krankspieler [Musique du monde]20:30 - L’entrepôt - hall, Le hailllan - entrée libre. Tél 05 56 97 82 82

Family of the year [Rock]21:00 - Rock School Barbey - 12€. Tél 05 56 33 66 00

Julie Peel + Patrick Bower + Laurent Paradot [indie folk]21:00 - el Chicho - 4€. www.elchicho.fr

white Noise Sound [Psyche]21:00 - Le Saint-ex - 6-8€. Tél 05 56 52 31 69 www.allezlesfilles.com

JEU 17/02

Olivia Pedroli [indie pop]19:30 - Le Rocher de Palmer Salon de Musiques, Cenon 5€. Tél 05 56 74 80 00

Alex Golino [Jazz] 21:30 - Café opéra - entrée libre. Tél 05 56 44 07 00

Let’s Fly [hip, hop]22:00 - Le Saint-ex - entrée libre. www.saint-ex.com

VEN 18/02

Eskelina [Folk]20:30 - Le Café des Moines - entrée libre. Tél 05 56 92 01 61

Country Roads [Country & western] 20:30 - Amadeus Song - entrée libre. Tél 05 56 80 03 86

Gizelle Smith feat Soulsugar + Dreego (Soul Revolution) + Guest [Soul] à l’occasion de la sortie de la compilation Château Soulbeats.21:00 - Le Comptoir du Jazz - 10-12€. Tél 05 56 49 15 55

Leopold Skin + Alba Lua + Piano Chat [indie folk]21:00 - el Chicho - 4€. www.elchicho.fr

C’est Bath [60’s galore] 22:00 - Le Saint-ex - entrée libre. www.saint-ex.com

Dubstep Splash Party : 16 Bit + Document One + Lucid + Mr wesh [Dubstep]23:59 - Le 4 Sans - 8€. Tél 05 56 49 40 05

Superpitcher + Junior Felip + xav xlab [Minimal]23:59 - Bt59, Bègles - 10€. www.bt59.fr

SAM 19/02

Angra + Kattah + Fall & Bounce [Metal] Formé en 1992, le groupe le plus célèbre de la scène brésilienne avec Sepultura est de retour ! Le quintet revient à ses origines avec Aqua, nouvel album qui arrive encore à surprendre. on y retrouve ce mélange unique de speed metal, de

progressif et de symphonique, le tout joué avec une virtuosité omniprésente. Les parties de basse et de guitares sont impressionnantes de technicité, les soli époustouflants, les rythmiques démentielles et la voix incroyablement variée et profonde. à la fois épique, agressif et harmonique, Angra prouve qu’il faudra encore compter avec eux.20:00 - Krakatoa, Mérignac - 23€. Tél 05 56 24 34 29

Fernand Savonni et le club des îles[Musique du monde]20:30 - Amadeus Song - entrée libre. Tél 05 56 80 03 86

Soy [Pop] 21:00 - Le Café des Moines - entrée libre. Tél 05 56 92 01 61

Léolive [Chanson française]21:00 - Tchaï Bar - 3€. Tél 05 56 92 30 93 http://leolive.free.fr

Gatha + Kissinmas + Matthys [Pop, rock]21:00 - el Chicho - 5€. www.elchicho.fr

Midnight Shuffle [Northern soul]22:00 - Le Saint-ex 2€. www.saint-ex.com

Pump Up The Volume 2011 : Exces + Jusaï + Suburb Beat + Utok2me [house, techno]23:00 - heretic Club - 7€. www.hereticclub.com

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concerts

Boys Noize Records Party : Djedjotronic + Noob + D.Fine vs. Jacob [electro] 23:59 - Le 4 Sans - 6€. Tél 05 56 49 40 05

Jay Lumen + Mario K + Finzy + yougo [Tech house] 23:59 - Bt59, Bègles - entrée libre. Tél 09 79 16 98 71

LUN 21/02

Le P’tit bal trad [Folk]22:00 - Le Café des Moines - entrée libre. Tél 05 56 92 01 61

MER 23/02

Scène ouverte[Jazz] 19:00 - Le Café des Moines - entrée libre. Tél 05 56 92 01 61

Ariane à Naxos [opéra] De Richard Strauss. opéra en deux parties (un prologue et un acte) sur un livret de hugo Von hofmannsthal. Direction musicale : Kwamé Ryan. Mise en scène : Roy Rallo. orchestre National Bordeaux Aquitaine. 20:00 - Grand Théâtre - 8-80€. Tél 05 56 00 85 95

ONBA [Symphonique] Symphonie n°6 de Beethoven. La Symphonie n°6 plus connue sous le nom de Pastorale, est un chant de paix, un hymne à la nature qui se termine par un chant de grâce. elle témoigne de l’amour de Beethoven pour

la campagne et la nature, ce promeneur invétéré qui aimait plus que tout passer son temps à travers champs et forêts et y laisser libre cours à ses pensées. Direction : Geoffrey Styles. Précédée de The Lark Ascending de Vaughan Williams. 20:30 - Le Rocher 1200, Cenon - 10€. Tél 05 56 74 80 00

JEU 24/02

Midis Musicaux : Chœur de l’Opéra national de Bordeaux [Récital]Pianistes : Martine Marcuz ou Jean-Marc Fontana. 12:30 - Grand Théâtre - 6€. Tél 05 56 00 85 95

Schlag Hair Muzik [Mégamix] Dj set : The Twin Towers. 19:00 - La Brasserie - entrée libre. Tél 05 56 01 10 20 Anathema + Clover Seeds + Peter Carlsen [Rock] 21:00 - Rock School Barbey - 23€. Tél 05 56 33 66 00

Bleu Bird + Le Fou du Roi [hip, hop]21:00 - Le Saint-ex - 5€. www.saint-ex.com

Barrio 33 [Latino]21:00 - heretic Club - 5€. www.hereticclub.com

Charlaz Trio [Swing] 21:15 - Amadeus Song - 6€. Tél 05 56 80 03 86

Alex Golino [Jazz]

21:30 - Café opéra - entrée libre. Tél 05 56 44 07 00

VEN 25/02

Ariane à Naxos [opéra] Voir le 23/02. 20:00 - Grand Théâtre - 8-80€. Tél 05 56 00 85 95

England invites Sapin : Luis Gárate Blanes Trio [Pop]20:00 - oxford Arms - entrée libre. Tél 05 56 514 148

Bonsoir [Chanson française]20:30 - Le Café des Moines - entrée libre. Tél 05 56 92 01 61

Pascual Gallo [Flamenco] 20:30 - Amadeus Song - entrée libre. Tél 05 56 80 03 86

Silent Clock + So? [Pop, rock, hip, hop]21:00 - el Chicho - 4€. www.elchicho.fr

Milo’s Unplugged + Goodbye 20 Hello 30 [outer limits] 21:00 - Le Saint-ex - 6€. www.saint-ex.com

Saintes Catherines + Maladroit + Menpenti + Nowadayz feat. Iron Cobra® [hxc, punk rock]21:00 - heretic Club - 6€. www.hereticclub.com

Banzaï Lab Party #4 : Beasty feat. youthstar + Cat’s Eyes + Feldub + Fowatile + Dirty Honkers + Smokey Joe & The

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concerts

Kid + Tha New Team [electro]22:00 - Bt59, Bègles - 10-15€. Tél 09 79 16 98 71

Be Trash Party : Nouch + Booty Ben + Damsey + Jon Duff [electro]23:59 - Le 4 Sans - entrée libre. Tél 05 56 49 40 05

SAM 26/02

Chanteur à succès recherche chanteuse pour concert câlin [Comédie musicale] 16:00 - Médiathèque Gérard Castagnéra, Talence - entrée libre. Tél 05 56 84 78 90

Soirée Chanson française [Chanson française]20:00 - Le Café des Moines - entrée libre. Tél 05 56 92 01 61

The Pathfinders [Groove]20:30 - Le Zink Authentique, Libourne - entrée libre. Tél 05 57 25 34 84

Urban Night - Avec Sir Samuel (invité) + Maylan + Lôm gwada + Jocker + Jaffa + Dj Determan[hip, hop]21:00 - Rock School Barbey - 10-12€. Tél 05 56 33 66 00

Bluebox + Starsheep Groovers + Dream Paradise [Pop, rock, funk, folk]21:00 - el Chicho - 5€. www.elchicho.fr

Loretta & The Bad Kings [Jazz] 21:15 - Amadeus Song - 5€. Tél 05 56 80 03 86

Strange Hands + Le Pêcheur [Garage]

22:00 - Le Saint-ex - 5€. www.saint-ex.com

we love 80’s & 90’s music [Mégamix]22:30 - Bt59, Bègles - 10€. Tél 09 79 16 98 71 www.bt59.fr

Cocoon Recording Party : Electric Rescue + D’Jeed & Alex K. [electro] 23:59 - Le 4 Sans - 6€. Tél 05 56 49 40 05

Azuli Paranormal Party : Remain + Ian Ak + Fred walter + yougo & Jier[electro]23:59 - heretic Club - €€. www.hereticclub.com

DIM 27/02

Ariane à Naxos [opéra] Voir le 23/02. 15:00 - Grand Théâtre - 8-80€. Tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com

Nine Eleven + Foolish + Rising Phobias + Antifun Krieg [Punk rock, hxc]20:30 - heretic Club - 6€. www.hereticclub.com

Tyvek + Haschish Dallas [Garage]21:00 - Le Saint-ex - entrée libre. Tél 05 56 52 31 69

LUN 28/02

Henri Demarquette & Brigitte Engerer [Récital]

Œuvres de Schumann, Chopin et Strauss. 20:00 - Grand Théâtre - 8-40€. Tél 05 56 00 85 95

Le P’tit bal trad [Folk]22:00 - Le Café des Moines entrée libre. Tél 05 56 92 01 61

MAR 1/03

Moth + Fragments[Noise, hxc] 20:00 - L’Antirouille, Talence entrée libre. Tél 05 57 35 32 32

Ariane à Naxos [opéra] Voir le 23/02. 20:00 - Grand Théâtre - 8-80€. Tél 05 56 00 85 95

Michel Sardou [Variété] 20:00 - Patinoire Mériadeck - 39-70€. Tél 05 56 48 26 26

Lee Fields & The Expressions + Charles Bradley & The Menahan Street Band [Soul]20:30 - Le Rocher 1200, Cenon 18-24€. Tél 05 56 52 31 69

MER 2/03

Scène ouverte [Jazz] 19:00 - Le Café des Moines - entrée libre. Tél 05 56 92 01 61

Deaf’s Lodgers + Dätcha Mandala [Rock]

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concerts

19:00 - CAP’U (face au marché des capucins) - entrée libre. Tél 05 56 80 78 28 www.crous-bordeaux.fr/culture.html

Testimony récitatif [Spectacle musical] 20:30 - TNT-Manufacture de chaussures - 8-13€. Tél 05 56 85 82 81

Soirée MAA [Jazz] Scène ouverte sur les projets, créations des groupes du département Musiques actuelles amplifiées/Jazz du conservatoire. 20:30 - Bt59, Bègles - Gratuit sur réservation. Tél 05 56 33 94 56

Proxima Centauri - Opus 11.1 : United Berlin & xx-xxI [Musique contemporaine]Programme : Nicolas TZoRTiS / Carsten heNNiG / Daniel SPRiNTZ / Mauricio SoTeLo / Franck YeZNiKiAN / Bernd ASMUS / Christophe hAVeL / Thierry ALLA / elena MeNDoZA / Thomas MeADoWCRoFT / Samir oDeh-TAMiMi. 20:30 - Le Rocher de Palmer, Cenon - 5-10€. Tél 05 57 95 71 52

Chooglin’ + Libido Fuzz [Rock]21:00 - Le Saint-ex - entrée libre. Tél 05 56 52 31 69

JEU 3/03Ariane à Naxosopéra. Voir le 23/02. 20:00 - Grand Théâtre - 8-80€. Tél 05 56 00 85 95 www.opera-bordeaux.com

Testimony récitatif [Spectacle musical] Voir le 2/03. 20:30 - TNT-Manufacture de chaussures - 8-13€. Tél 05 56 85 82 81

The Pathfinders [Groove]20:30 - Le Café brun - entrée libre.

Erik Truffaz Quartet + Anna Aaron [Jazz] 20:30 - Le Rocher de Palmer, Cenon - 15-20€. Tél 05 56 74 80 00

Blues a Caballo[Blues] 21:00 - Le Café des Moines - entrée libre. Tél 05 56 92 01 61

Botibol [indie rock] 21:00 - el Chicho - 4€. www.elchicho.fr

The Barbacans [Garage]21:00 - Le Saint-ex - entrée libre. www.saint-ex.com

Alex Golino [Jazz] 21:30 - Café opéra - entrée libre. Tél 05 56 44 07 00 www.jegher.fr

VEN 4/03

Testimony récitatif [Spectacle musical] Voir le 2/03. 20:30 - TNT-Manufacture de chaussures - 8-13€. Tél 05 56 85 82 81

Appel Indirect [Jazz manouche] 20:30 - Le Café des Moines - entrée libre. Tél 05 56 92 01 61

Hirsut’ [Festif] 20:30 - Médiathèque d’ornon, Villenave-d’ornon - entrée libre. Tél 05 57 96 56 34

Salsa Ilegal [Latino] 21:30 - Amadeus Song - 8€. Tél 05 56 80 03 86

SAM 5/03

Ni Mas Ni Menos [Flamenco]11:30 - Médiathèque Jacques ellul - espace musique - entrée libre. Tél 05 56 15 83 98

Le Chanteur de Mexico [opérette] Livret de F. Gandéra et R. Vincy. Musique de Francis Lopez. Direction musicale : Claude Cuguillere. Mise en scène : Michèle herbe. orchestre Mélodia. Chœurs Mélopée de Toulouse.14:30 - Le Pin Galant, Mérignac 35-42€. Tél 05 56 97 82 82

Danakil + Invités[Reggae] Nouvel album inédit avec titres exclusifs offert pour tout billet acheté, sur présentation du billet le soir du spectacle au stand merchandising ! empli d’un groove universel et d’un message engagé, Danakil présente une qualité sonore, une maîtrise du tempo et un profond respect pour ce style musical qui l’anime : le reggae.

concerts

Avec leur expérience, leur brio et leur élégance, contestataires mais aussi armés d’un fort message de paix et d’amour, Danakil surprendront avec leur 3e album enregistré entre Kingston, Jamaïque et Bamako, Mali. 20:00 - Krakatoa, Mérignac - 22€. Tél 05 56 24 34 29

Leena [opéra] Composition musicale : el hadj N’Diaye & Mathieu Ben hassen. direction musicale : Mathieu Ben hassen. Mise en scène : Guy Lenoir. Texte : Boubacar Boris Diop. 20:00 - Palais des Sports - 10€. Tél 05 56 00 85 95

The Mark Brenner Band [Pop, rock]20:30 - Amadeus Song - entrée libre. Tél 05 56 80 03 86

ACwL[Rock]21:00 - Le Café des Moines - entrée libre. Tél 05 56 92 01 61

DIM 6/03

Laurence Jay [Jazz] Serge Moulinier (piano), Christophe Jodet (contrebasse). Pass dégustation : 4€. 11:00 - Grand Théâtre - 6€. Tél 05 56 00 85 95

Le Chanteur de Mexico [opérette] Voir le 5/03. 14:30 - Le Pin Galant, Mérignac 35-42€. Tél 05 56 97 82 82

LUN 7/03

Amandine Beyer & l’ensemble Gli Incogniti [Baroque] Programme : Les quatre saisons de Vivaldi. 20:45 - Théâtre des quatre Saisons, Gradignan - 7-22€. Tél 05 56 89 98 23 www.t4saisons.com

Le P’tit bal trad [Folk]22:00 - Le Café des Moines - entrée libre. Tél 05 56 92 01 61

MAR 8/03

Orchestre baroque : « L’Estro Armonico » [Baroque] Direction, Guillaume Rebinguet. Fresque musicale proposée par l’orchestre baroque pour illustrer la Venise baroque, des oeuvres polychorales de Gabrieli aux « concerti » de Vivaldi, une invitation à découvrir l’art subtil des musiciens de la « Sérénissime » alliant vocalité et virtuosité. Œuvres de Gabrieli, Rosenmüller, Albinoni, Vivaldi. 20:30 - église Sainte-Croix - Gratuit sur réservation. Tél 05 56 33 94 56

Soledad Brothers + Reverend James Leg [Rock]20:30 - Centre social Saint-Michel - 8-12€. Tél 05 56 52 31 69

Uri Caine Quartet [Avant jazz] Forum Fnac au Rocher de Palmer à 18h (entrée libre). 20:30 - Le Rocher de Palmer,

Cenon - 13-17€. Tél 05 56 74 80 00

Les mardis musicaux de l’orgue : concert d’orgue et hautbois [Récital]Florence Ladmirault et Paul-Ronan Ladmirault. 20:30 - église Notre-Dame, Talence - entrée libre. Tél 05 56 84 78 82

Pierre Le Bihan [Récital]Œuvres de Beethoven. 20:30 - Le Pin Galant, Mérignac - 16-23€. Tél 05 56 97 82 82

MER 9/03

Scène ouverte[Jazz] 19:00 - Le Café des Moines - entrée libre. Tél 05 56 92 01 61

The Doc Scanlon Pan Atlantic Swingsters [Swing] 20:30 - Le 5 - entrée libre. Tél 05 57 87 36 50

Jam session [Jazz] 20:30 - Amadeus Song - entrée libre. Tél 05 56 80 03 86

Jeans wilder + Invités [Pop expérimentale] 21:00 - Le Saint-ex - entrée libre. www.saint-ex.com

JEU 10/03

Sonata Artica + Labyrinth [Métal]20:00 - Rock School Barbey - 23-25€. Tél 05 56 33 66 00

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concerts

ONBA [Symphonique]Direction : Miguel harth-Bedoya. Soliste : Stephen hough, piano. Œuvres de R. Schumann, F. Liszt, J. Brahms.20:00 - Palais des Sports - 6-25€. Tél 05 56 00 85 95

The Doc Scanlon Pan Atlantic Swingsters [Swing] 20:30 - Le 5 - entrée libre. Tél 05 57 87 36 50

Trio Marka [Musique du monde]20:30 - Amadeus Song - entrée libre. Tél 05 56 80 03 86

Véronique Sanson [Variété] 20:30 - Le Pin Galant, Mérignac 35-42€. Tél 05 56 97 82 82

Alex Golino [Jazz] 21:30 - Café opéra - entrée libre. Tél 05 56 44 07 00

VEN 11/03

Les Oisillons tombés du nid + Les The wackies [Chanson décalée]Reformation exceptionnelle ! Si Les oisillons sont de retour pour un soir au Kraka, c’est pour le meilleur et pour le fun ! La salle vibrera de nouveau avec les « oizes » au son des vieux tubes - Lazer Kid, Je mange de la terre, Les meubles Atlas, Les pommes et les couilles -, et de chansons inédites. La chanson française croyait être débarrassée d’eux ? ils reviennent ! en présence de quelques invités prestigieux, bien sûr, pour fêter une double sortie de disque : un Best of et un Live, collectors évidemment.

20:00 - Krakatoa, Mérignac - 10€. Tél 05 56 24 34 29

Soul Gumbo[Groove]20:00 - Le Café des Moines - entrée libre. Tél 05 56 92 01 61

Et... Basta ! [Spectacle musical]Cie Le Loup qui zozotte. 20:30 - espace culturel du Bois Fleuri, Floirac - 10€. Tél 05 57 77 07 30

Le quatuor [Spectacle musical]Mise en scène : Alain Sachs. 20:30 - Le Pin Galant, Mérignac 33-40€. Tél 05 56 97 82 82

Mademoiselle K + April Shower[Pop rock]21:00 - Rock School Barbey - 20€. Tél 05 56 33 66 00

Shaolin Temple Defenders [Groove]21:00 - Le Comptoir du Jazz - 10-12€. Tél 05 56 49 15 55

The Pathfinders [Rock]21:15 - Amadeus Song - entrée libre. Tél 05 56 80 03 86

SAM 12/03

Thomas Renwick & Friends [Jazz reggae] 20:30 - Le Café des Moines - entrée libre. Tél 05 56 92 01 61

NinaVan Horn [Jazz] 20:30 - Amadeus Song - entrée libre. Tél 05 56 80 03 86

Bill Deraime [Chanson]20:30 - L’entrepôt, Le hailllan 15-22€. Tél 05 56 97 82 82

Shaolin Temple Defenders[Groove]21:00 - Le Comptoir du Jazz - 10-12€. Tél 05 56 49 15 55

Lawrence Collins Band [Pop, rock]21:00 - Médiathèque d’ornon, Villenave-d’ornon - entrée libre. Tél 05 57 96 56 34

Bombes 2 Bal [Musique du monde]21:30 - espace des 2 Rives, Ambès - 16€. www.mairie-ambès.fr

R.A.V.E [Techno] Un plateau aux sonorités underground avec aux commandes entre autres Manu le Malin, Micropoint en live, Laurent hô et Crystal Distortion, les artistes incontournables qui ont marqué les années 1990. Un second avec les artistes au cœur de l’actualité bordelaise comme Le manège déjanté, Be Trash, Clarks, Arakneed, Tomawahk, Pe1, Kami et bien d’autres encore ! 22:00 - Le Rocher de Palmer, Cenon 15-18€. Tél 05 56 74 80 00

DIM 13/03

Mulatu Astatke [ethio-jazz] 20:30 - Le Rocher 1200, Cenon 18-24€. Tél 05 56 52 31 69

L’AZULI 55, Cours d’Alsace-Lorraine 05 56 79 39 46 Un lieu des plus atypiques dont l'ambiance feutrée et la déco-ration rococo contrastent avec le style musical résolument électro/house mixé du jeudi au samedi par des DJs résidents. Un cadre décalé et coloré, idéal pour siroter un petit apéritif. Le passage incontournable avant vos virées nocturnes...

PDG 28 rue sainte Colombe Nouveau ! Son nom éveille la curiosité et pour cause :la Pharmacie De Garde a ouvert ses portes avant l'été à côté du Chabi. Doté d'une grande terrasse lounge ouverte sur la rue, l'ex-inca a viré electro. Bobo 2000 aux platines, la place est chaude et la cave profonde. Le son est bon, la caïpirinha très fraîche. on yretrouve les bonnes têtes du Cafecito.

LE CHABI24 rue Sainte colombe

Le Bar Tabac de Saint-Paul a bien changé. Architecture intérieur signé, annexe res-taurant, terrasse neuve et « designée ».Blindé à l’apéro, plus calme en matinée pour lire la presse locale et nationale, en mode electro le week-end.Une marque forte de l’établis-sement : son croque-monsieur ! LM rembourse celui qui en trouve un aussi bon et aussi copieux en ville !

CALLE OCHO 24, Rue des Piliers de Tutelle05 56 48 08 68 Ce bar est une invitation au voyage : destination Cuba, pa-trie du Mojito ! Au programme : salsa, rap latino, latino house, le tout dans une ambiance festive et colorée. Vous ne dé-bourserez pas plus de 4 euros pour goûter l’un des savoureux cocktails servis par l'équipe de Richard. Commencez à l'apéro si vous n'êtes jamais venu, le depaysement sera moins violent. Cours de salsa tous les jeudi à partir de 21h30.

L’APOLLO 19, Place Fernand Lafargue05 56 01 25 05 Ce bar de quartier (le qG de LM), style bistrot, est un lieu festif où l'ambiance est toujours au rendez-vous. Au soleil la journée sur la place, ou un soir de match devant l'écran géant, le mot d'ordre est convivialité. à tester : les rhums arrangés fait maison.

LE MILO’S21, rue du Parlement-Saint-Pierre05 56 44 81 96

Des 33 Tours collés au plafond, une lumière tamisée et une ambiance années 1970 plongent rapidement dans l’univers du Milo’s. Avec son accueil à la bonne franquette, ce bar atypique de Saint-Pierre est le lieu idéal pour souffler un peu. impossible toutefois d’apprécier le lieu sans goûter à ses maïs soufflés et dorés : les deux anciennes machines marchent comme jadis et permettent l’assortiment peu commun mais délicieux bière & pop corn !

| bars & clubs |

CHEZ MICHEL'S Bdx, 31 rue du Pas-Saint-Georges05 56 81 31 56

on se croirait ici dans un troquet parisien. Au cœur de Saint-Pierre, Michel est devenu le rendez-vous des branchés. La petite terrasse est idéale pour prendre un café, déjeuner ou dîner. Carte changeante et créative au gré du marché, s’appuyant sur les bonnes bases de la cuisine traditionnelle. The place to be !Menu midi, entre 9€ et 13,90€.

CPPBdx, 160-162 cours Victor Hugo05 56 92 56 22

Un coin de Toscane dans un décor New-Yorkais ! Le décor d'abord. Signé Jean-François Buisson, il est grandiose est étonnant. La cuisine ? Pasta et Pizza sont à l'honneur bien sûr; mais un simple plat de Linguine aux CPP vous rappellera que la cuisine italienne est certaine-ment une des meilleures au monde. Venez de notre part, le patron offre l'apéro !

PERDI TEMPOBdx, 25 quai Richelieu05 56 81 17 91

Sur les quais, face à la Garonne, venez déguster un savoureux assortiment d'antipastis préparé par Pasquale, Napolitain de son état, accompagné d'un cocktail concocté avec toute la passion de Washington, le carioca, ou simplement d'un verre de vin de leur sélection... Vernissage tout les mercredis, concerts surprises et dégustations... Un moment convivial à partager entre amis ou en famille.

FERNANDBdx, 7-8 Quai de la Douane05 56 81 23 40

www.fernand-bordeaux.comDans ce superbe bistrot au décor intemporel on déguste une cuisine bordelaise authentique et généreuse du sud-ouest, ainsi que des fruits de mer de toute fraîcheur. L’accueil y est à l’unisson sympathique et chaleureux. Formule du midi 13,90€. Menus soir, 27,90€ et 37,90 €.

LB, La Brasserie...Bdx, 64 rue Saint Rémi05 56 06 10 20 www.la-brasserie-bordeaux.comon y mange des plats du jour soignés (8.90€) cuisinés au retour du marché. Les formules sont d’un rapport qualité-prix irréprochable.La terrasse couverte et chauffée, donne sur une des rues piétonnes les mieux fréquentées. Plus de 30 vins au verre et un service continu 7j/7 de midi à 23h30.

| restaurants |

MOSHI MOSHIBdx, 8 pl Fernand Lafargue05 56 79 22 91

Dans une salle voûtée au decor design, ambiance zen et spectacle garanti. Les plats sont réalisés sous vos yeux par les cuisiniers à la gestuelle savante. Une des meilleure adresse japonaise de la ville, réputée pour la finesse des plats chauds et la fraîcheur de ses produits, sushis, sashimis et autres makis. Comptez environ 50€/personne, mais c’est justifié !

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texte et photo ¬ Guillaume Gwardeath™

il a toujours été un de mes auteurs préférés, et, tant le verbe, comme toujours sous sa plume, est limpide et économe dans ce passage que je relisais à la bibliothèque, je croyais qu’il décrivait vraiment la majorité de ces nouveaux utilisateurs venus à Facebook parce qu’ils sont rentrés dans le web 2.0 après avoir vu de la lumière à travers les fentes de leur Livebox : « étant par nature semi-végétaux et ignorant l’accouplement, ils n’avaient pas de bases biologiques pour le stade familial de la vie des mammifères, mais ils semblaient organiser de grandes communautés sur les principes d’une heureuse distribution de l’espace – et comme nous en jugeâ-mes par les images d’activités et de distractions des habitants – d’associations par affinités d’esprits ». Rue Morgue. Puis je me suis rendu à l’évidence : h.P. Lovecraft est mort en mars

1937 à Providence, dans le Rhode island. il devait donc parler d’autre chose dans Les Montagnes Hallucinées. Bon, ne vous tracassez pas, si vous n’aimez pas aller à la bibliothèque, j’ai entendu le réalisateur Guillermo Del Toro, interviewé dans un épisode récent d’un de mes podcasts préférés, le Rue Morgue Radio Show, confirmer sa prochaine adaptation du texte lovecraftien pour l’écran. Sera-t-elle fidèle ? Pourra-t-il résister aux studios qui vont vouloir rajouter un afro-américain, un asiatique, des lunettes 3D et pourquoi pas, allons-y gaîment... une femme et un happy end ? /

❥ www.gwardeath.com

DÉMONS & MERVEILLES