Livret du sentier d'interprétation de Plougrescant

sommaireL A G U N E S

d a n s l e s e n t r a i l l e s d e l a t e r r e

L E G O U F F R E

À T O U S V E N T S

À L ’ A B R I D E S T O R S

U N R O C H E R P O U R U N G U É R I S S E U R

V I E & U S A G E S D E L A G R È V E

D E L A R O C H E A U X G A L E T S

P O U L S T R I P O

L A L A N D E

L A C E I N T U R E D O R É E

V I L L É G I A T U R E & S T R A T É G I E

G L O S S A I R E

I N T R O D U C T I O N 06

08

10

12

14

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32

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38

04

Écoutez le témoignage de Baptiste sur la piscifacture.

Laissez-vous surprendre par la dérive des continents.

Ressentez la mer en mots et en images.

Découvrez les constantes de ce paysage.

Ce que l’archéologie nous apprend.

Poursuivez la visite de la chapelle.

Découvrez les dictons et les usages de la grève,ainsi que la réglementation de la pêche à pied.

La dynamique des cordons de galets.

Témoignage d’un pêcheur sur les noms de la grève.

Écoutez le poème de José Maria de Heredia.

Du cheval au tracteur : témoignages.

Replongez-vous dans la Belle Époque.

01

C H E M I N C R E U X 22Plongez dans l’ambiance sonore du chemin creux.09

02

L A D I O R I T E D E C A S T E L M E U R 24Découvrez la formation de ce patchwork.10

03

L E S A L G U E S 26Vivez le temps de la berz autour de la vie

d’un goémonier.11

04

C L I M A T C H A N G E A N T , P A Y S A G E S E N M O U V E M E N t

28Assistez à une campagne de fouilles d’un atelier de production de sel.

12

05

13

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08

16

Pour en voir & en savoir plus www.plougrescant.fr/ rubrique « Tourisme »

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PLOUGRESCANT.indd 3 16/06/14 16:41

4

De mémoire de torsBien avant l’apparition de l’Homme, la géologie et le climat se sont conjugués pour façonner le paysage de Plougrescant, lui donnant une singularité à nulle autre pareille : la présence en mer comme à terre d’étonnants rochers, les tors.

De mémoire de tors, mammouths et rhinocéros laineux ont côtoyé nos ancêtres et brouté la toundra, aujourd’hui devenue grèves, pelouses et landes littorales. Bien des générations humaines se sont succédées en ces lieux. Avec elles et leurs modes de vie, les paysages ont constamment évolué. Milieux battus par les vagues et les vents ou abrités par les chemins creux et les murets, constructions lovées à l’abri des rochers, cultures sur la terre féconde de la “ceinture dorée”, signent avec force la dimension ancestrale de ces lieux.

« Donner la parole aux rochers. »


5

Comment se sont formés gouf fres et galets, pourquoi cette terre est-elle si nourricière, quelle allure avait ce paysage à la Préhistoire, d’où venaient les premiers moines évangélisateurs, quelle était la vie des goémoniers... ? Vous le découvrirez en suivant le chemin que nous vous proposons.

Au cœur du circuit du Trégor Côte d’Ajoncs, non loin de l’île de Bréhat et de la côte de granite rose, ce sentier vous dévoilera les par ticularités de Plougrescant. Ce que vous verrez n’est en rien figé, car tout découle d’une longue genèse et évolue perpétuellement. Alors obser vez bien ce qui vous entoure, car le futur reste à écrire pour la nature et l’homme...

Bon voyage au pays des Tors !

PlougrescantPLOUGRESCANT.indd 5 16/06/14 16:41

une origine naturelleMiroir de la côte, la lagune appelle à la rêverie. Eaux douces et salées s’y mélangent pour créer un milieu prolifique où s’épanouissent plantes d’eaux saumâtres et plancton*. Au fil des saisons, bernaches cravant, chevaliers gambette et autres oiseaux marins viennent s’y reposer et s’y nourrir.

Le flot des grandes marées passe sous les cordons de galets et alimente les étangs où se déversent les eaux pluviales. Le niveau des eaux varie selon les conditions météo et les marées.

station

01

Le crabe vert, malgré son nom a une couleur très variable.

Le jonc a été utilisé pendant des siècles comme mèche de chandelle.

L’ anguille d’Europe, contrairement aux autres poissons, a la particularité de pouvoir respirer jusqu’ à plusieurs heures en dehors de l’eau.

L’ aigrette garzette déploie parfois ses ailes pour leurrer ses proies qui aiment évoluer à l’ombre de la végétation flottante.

Il y a anguille sous roche...

L A G U N E S

06


.

Les cordons de galets, formés par les houles du large, ont relié les îlots à la terre, entraînant la création d’un plan d’eau naturel.

La Lagune et les cordons de galets de Castel Meur résultent de la remontée du niveau marin depuis 7000 ans. Elle joue un rôle tampon pour filtrer les eaux douces. Au cours du 19e siècle, l’Homme a habité cet espace, l’a aménagé et endigué la lagune originelle en deux plans d’eau, facilitant le passage à pied sec et la circulation des eaux.

EAUX DOUCES, EAUX SALÉESL E S C O R D O N S D E G A L E T S

(Réponse : la senne)

LA LAGUNE ÉTAIT AUTREFOIS UNE

PISCIFACTURE* OÙ LES HABITANTS ÉLEVAIENT

MULETS, ANGUILLES ET AUTRES JUVÉNILES.

POUR PÊCHER CES POISSONS, ILS UTILISAIENT

UN FILET DROIT TENDU ENTRE 2 PERCHES.

COMMENT APPELAIT-ON CETTE TECHNIQUE ?

Planctons vus au microscope.

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LE GOUFFRE LA CÔTE

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LE GOUFFRE LE GOUFFRELA CÔTE

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CASTEL MEUR

étang

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MAISON DU LITTORAL

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Cordon de galets

07

?

naviculever annélide

crabe vert

copépode

diploneis bombus Phytoplanctons Zooplanctons


paysage minéralLes humeurs de la mer et la lumière changeante mettent en valeur les chicots rocheux de cette côte inhospitalière.Toutes ces roches se sont formées dans les profondeurs de la Terre, il y a plusieurs centaines de millions d’années.Mises à jour par l’érosion, on peut lire leur histoire…

station

02

Cette zone de lichen* noir, verrucaria maura, recouvre la roche au-dessus des pleines mers.

La roche encaissante est ungranite rose, dit de Pors Scaff,vieux de 610 millions d’années.

Filon de dolérite d’ âge non déterminé, entre 580 et 350 millions d’années.Au toucher, cette roche est lisse.

L’ inflorescence en forme d’ ombelle de la carotte sauvage attire de nombreux insectes.

Tout ce qui est noir n’est pas pétrole !

D A N S L E S E N T R A I L L E S D E L A T E R R E

08

Un filon est une fracture dans une roche, dite encaissante, remplie par une autre roche plus jeune.


.

magmasU N E H I S T O I R E À R E B O N D I S S E M E N T S

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09

2 Après refroidissement, l’érosion commence à aplanir les reliefs.

1 Il y a 610 millions d’années, lors de la formation de la chaîne de montagnes cadomienne, des magmas montent, digèrent et transforment les roches préexistantes. Ces magmas sont à l’origine des roches granitiques qui affleurent entre Perros-Guirec et l’île de Bréhat.

3 Les granites se fracturent et un nouveau magma basaltique, très sombre, s’immisce dans ces fractures et se fraie un chemin jusqu’à la surface de l’époque, alimentant des volcans. Ces cheminées d’alimentation forment les filons noirs de dolérite.

4 À nouveau, l’érosion fait son œuvre et met à jour les entrailles de la terre, laissant apparaître le granite entrecoupé de filons de dolérite.

Selon les hauteurs de marée, le filon de dolérite est plus ou moins visible.

ba e mer coeff 110 ba e mer coeff 30

pleine mer coeff 50 pleine mer coeff 110

GRANITES CADOMIENSROCHES PRÉEXISTANTES FILONS DE DOLÉRITE

1 2 3 4


LA FORCE DES ÉLÉMENTSC’est lors des tempêtes que le Gouffre révèle sa vraie personnalité, celle d’un tor* que la chimie puis la mer ont altéré et érodé au fil du temps.

station

03

Le fou de Baan est le plus grand des oiseaux de mer d’Europe.

Ici la thalasso est un peu agressive,

ça décape !

L E G O U F F R E

Ce filon d’ aplite *, de couleur rose clair, marque une dernière montée du magma qui a comblé une faille après le refroidissement du granite.

Toute nourriture est bonne pour le goéland marin : détritus, petits mammifères et même oeufs ou jeunes de ses congénères.

10


.

granites et dolériteR É S I S T A N C E D E S R O C H E S En fonction de l

a marée, de la saison et de

l’état de la mer, le Gouffre offre à chaque

fois un spectacle différent :

aujourd’hui

quel est votre ressenti ? Donnez libre

cours à votre imagination sous forme de

dessin, de photo, d’écrit, de

collage…

Le Gouffre est formé de plusieurs tors, c’est-à-dire de noyaux de granite plus résistant que celui de l’estran que nous avons aperçu en station 2 où granite et dolérite se sont érodés à la

même vitesse. Ici, le granite a moins été altéré que la dolérite qui le traverse dans différentes directions, créant ainsi par érosion différentielle ces aspects de précipices. Regardez bien, il y a plusieurs gouffres correspondant chacun à un filon de dolérite.

Ress

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LE GOUFFRE

STATIONS 11

FILON DE DOLÉRITE FRACTURE

TERREGRANITE DU TOR

MERGRANITE DE L’ESTRAN

Dans ce milieu hostile et extrême, seules quelques plantes peuvent survivre.

spergulaire maritime

criste marine

inulefausse criste

armérie maritime

3 2

N

Partagez vos productions et découvrez celles d’autres visiteurs sur www. plougrescant.fr / rubrique « Tourisme »


Le Phare des Héaux de Bréhat,construit en 1840 au large du Sillon de Talbert, s’ élève à 57 mètres de hauteur.

12

360 degrés plein la vueDe ce point, le regard embrasse un panorama à 360° qui s’étend du cœur du site au large. Le moindre souffle de vent est ici perceptible et les courants dominants laissent leurs empreintes dans le paysage.

180° vers la mer.

Côté terre, retrouvez ces 2 éléments dans le paysage.

station

04 À T O U S V E N T S . . .

La rerve naturelle des Sept-Îles accueille plus de 22 500 couples d’oiseaux marins dont le fou de Baan et le macareux moine.

Vive le vent, vive le vent

de la mer

68° NE

Les roches tremblantes de Castel Meur sont aujourd’hui habillées de lierre.100° NE

80° NE

Dans les années 1960 la maison du littoral servait de bergerie.

70° N0


Les vents dominants les plus forts sont les vents de secteur ouest. Associés aux fortes houles des tempêtes qui brisent à la côte, ils transportent l’eau salée de la mer sous forme de fines gouttelettes appelées embruns. Seules quelques plantes adaptées résistent au sel des embruns : c’est le domaine de la pelouse aérohaline*. Les autres se réfugient dans les zones plus abritées. Derrière la crête et sur le versant est, les ajoncs ont trouvé refuge. C’est le domaine de la lande.

adaptation

Même abritées, les plantes souffrent de cet environnement. 2 sont visibles autour de vous, trouvez les 2 autres dans le parcours.lierre prostré

d’un seul côté du rocher

L E S E M B R U N S

Au sommet, la roche affleurante prend des couleurs variées grâce aux lichens. En bordure de rocher apparaît le sedum des Anglais, plante grasse pionnière résistant à l’absence de sol, à l’humidité de l’hiver et à la sécheresse de l’été. Dès que les conditions s’améliorent, il est évincé par d’autres plantes.

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13

ajonc caché dans un creux de rocher

anémomorphosé

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*


habiter les rochersstation

05 À L ’ A B R I D E S T O R S Pour les hommes de la préhistoire, la base des tors représentait des habitats privilégiés. Des outils de silex ont été retrouvés alentour. À l’époque gauloise, même leurs sommets furent investis, comme l’atteste la découverte de céramiques, de fusaïoles*, de charbons de bois et de clayonnages*. Au néolithique, les hommes sédentaris vivaient

encore de pêche et de chae, tout en pratiquant l’élevage et l’agriculture.

Les habitats étaient essentiellement constitu de branchages et de peaux.

14Le temps passe,

moi je suis toujours là.

CE PAYSAGE A ÉVOLUÉ AU FIL DU TEMPS, IMAGINEZ SON FUTUR ET DESSINEZ-LE.

Il y a 5000 ans, la prairie.

Maintenant, la mer.

À l’avenir, ...


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ROSE DES VENTS SUR LA BRETAGNE NORD

COURBE DE VARIATION DU NIVEAU DE LA MER SUR 7000 ANSCes maisons blotties contre des

tors, telles que nous les voyons aujourd’hui, remontent pour les plus anciennes au début du 19e siècle. À cette époque, le confort des maisons passait avant tout par une bonne exposition au sud et par un abri du vent et des embruns.

chouchet

Saurez-vous reconnaître ces maisons au cours de votre balade et écrire leurs numéros dans les pictogrammes «maisons» de la carte du rabat ?

M A I S O N S B L O T T I E S*

15

Ce que l’archéologie nous apprend.

1

2

4

5

3

Cette sagesse ancestrale s’est perdue lorsque les techniques de construction ont permis de s’affranchir des contraintes météorologiques. La vue sur la mer est devenue le critère dominant dans l’architecture et l’implantation des maisons.

A. pour s’abriter des vents dominants

B. pour cacher l’ habitat de

l’ envahisseur venu de la mer

C. pour se gratter le dos

D. pour surveiller son territoire

et l’ arrivée d’éventuels ennemis

(Réponse : A, B, D)POURQUOI L’HOMME A-T-IL ÉTÉ ATTIRÉ

PAR CES ROCHERS ?

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0PROFONDEUR

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en mètre


J’ai le look coco, les coquillages mecollent à la peau.

an aodDans la mythologie celtique, l’océan est la source de toutes les richesses. La mer, quand elle se retire, découvre le paysage de la grève et les ressources de l’estran*.

station

06 V I E & U S A G E S d e l a g r è v e

Le bigorneau est un brouteur, comme la patelle, mais à la différence de celle-ci, il est itinérant.

La crevette, chevrenn en Breton, de couleur grise ou rose, est un petit crustacé qui se pêche au filet dans les mares, les ruisseaux et les roches.

La bernique , patelle ou encore chapeau chinois, brinnig en breton, a la particularité de se fixer toujours au même endroit.

La coque, kokouz en Breton, est un coquillage bivalve filtreur enfoui à faible profondeur dans le sable.

16

*


Située au nord-ouest de l’anse, cette grande cuvette naturelle aménagée par l’homme, rehaussée et fermée par une rangée de rochers non maçonnés, s’ouvre vers la mer. Autrefois elle fut utilisée comme réservoir à poissons et autres ressources, tels que crustacés et pouillen*.

RECETTE DU

RAGOÛT D’ORMEAU

• Nettoyer les o

rmeaux,

les taper ou les

masser

pour les attendr

ir s’ils

ont été au préal

able refroidis 2

4 heures

au frigo. Puis l

es couper en mor

ceaux.

• Faire rissoler

au beurre oigno

ns + ail

à feu doux et aj

outer de la fari

ne.

• Mouiller eau +

vin blanc sec.

• Laisser cuire

pendant 2 heure

s.

• Rajouter ensui

te les pommes de

terre

nouvelles pendan

t 1/4 d’heure, p

uis les

fonds d’artichau

t pendant 20 mn.

• Servir chaud..

.

piège à poissonsL A P Ê C H E R I E *

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PEUT-ÊTRE APERCEVREZ-VOUS LE « CUL DE CHIEN »,

UN ARC-EN-CIEL DONT ON NE VOIT QUE LA PARTIE

PROCHE DE LA MER. SIGNE DE MAUVAIS TEMPS !

Attitudes, postures et gestes des pêcheurs à pied.Illustrations Duhamel du Monceau (1769).

17


18

Breizhoneg Autrefois, dans chaque ferme, on élevait un cochon. Une fois tué, celui-ci était désossé et ses boyaux lavés dans les mares laissées à marée basse, d’où le nom « Poul Stripo », la mare des tripes.

station

07 Vous vous y retrouvezavec tous

ces noms ?

P O U L S T R I P O

Goéland argenté ou mouette ? Si le bec est jaune avec un point rouge, alors c’est un goéland !

Chaloupe traditionnelle du Trégor en pêche.

La modeste cabane de Kerlaben servit autrefois d’abri aux bergers, pêcheurs à pied, goémoniers, et peut-être même aux contrebandiers. Cet îlot fut également utilisé comme lieu de séchage des algues, indispensables à l’enrichissement des terres au milieu du 20e siècle.

La cabane de Kerlaben est construite en pierres locales, type granite. Elle s’appuie sur un tor qui la protège des vents dominants.

Les casiers, berres, cages ou paniers, sont utilis depuis le début du 18e siècle pour la pêche aux crustac.

*


Abritée des vents d’ouest par le Sillon de Kerlaben, au nord par un enchaînement de rochers, et à l’est par Castel Meur, l’anse de Poul Stripo fut l’un des sept havres de Plougrescant pour les pêcheurs locaux. Cette grève est propice et idéale pour la pêche et la plaisance. Des traces de viviers servant à stocker les crustacés sont visibles à marée basse dans la passe de Castel Meur. Au fond de celle-ci, aux périodes de grandes marées, on trouve aussi une très grande diversité d’algues comestibles : dulses, haricots de mer, laminaires, pelvéties...

pêche et plaisanceU N H A V R E

RETROUVEZ DANS CE PAYSAGE À MARÉE HAUTECHACUN DE CES ROCHERS :

Kerlaben

Kraou Kerlaben

Kerlaben BihanDant ar c’ hi,

la dent du chien

Tri lamm

Karreg gwaz braz Rocher de la Pae

Goas Plies

Le Gouffre

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...Une île se dédouble de ses maréesUne île se mesure par ses vents, s’additionne avec chaque brin d ’herbe.L ’île, comme une mesure de distance,collusion du ciel et de la terre fripée,le vent soulève les herbes, érode les strates, épouse le ressac du temps.La côte est belle du trop plein des saisons passées, des échafaudages de brume et de mouettes...19

Guy Prigent


20

un atout pour l’agricultureÀ l’extrême nord de la ceinture dorée de Bretagne, bande de lœss* proche de la mer bénéficiant d’une douceur océanique liée à l’influence lointaine du Gulf Stream, Plougrescant est une terre nourricière. Choux-fleurs, artichauts et autres primeurs y poussent avec aisance selon les années et les saisons.

station

08

La planteuse à choux facilite le travail de l’ homme, permettant ainsi un gain de temps.

Le chou-fleur a été introduit en France à la fin du16 e siècle. En Bretagne, sa culture reprente 80 % de la production française.

Originaire d’Afrique, l’ artichaut est un chardon domestiqué et cultivé. Il occupe le sol par cycle de 3 ans.

L A C E I N T U R E D O R É E

Que de changements en un siècle !

La duke est une variété locale de pomme de terre primeur originaire des îles anglo-normandes introduite fin 19e siècle.


Dans les années 1960, des agriculteurs venus de Saint-Pol-de-Léon (29) ont apporté de nouvelles méthodes de cultures et de nouveaux légumes. Petit à petit, l’élevage a disparu de notre paysage pour faire place aux primeurs. Aujourd’hui, la mécanisation facilite la récolte. Les

producteurs organisés en coopérative exportent leurs produits en Europe et pratiquent une agriculture raisonnée. Et demain, quels modes de production ? Conventionnels, bio...

T e r r e n o u r r i c i è r e

B. artichautA. coco paimpolais (haricot)

C. chou-fleurD. pommes de terre

« Autrefois, mes parents exploitaient une ferme de 6 ha et cultivaient des

pommes de terre, des céréales et élevaient des bovins… ».

PETIT QUIZZ ! ASSOCIEZ CHAQUE LÉGUME À SA FEUILLE EN ÉCRIVANT SON NUMÉRO DANS LES RONDS BLANCS

Du cheval au tracteur : témoignages...Une nécessaire adaptation

21

?

début 20 e fin 20 e

Néolithique

époque gauloise

Mo en-Âge

(Réponse : A-3, B-2, C-4, D-1)

2

1

3

4


22

Entre le talus empierré et la voûte végétale, l’ambiance s’apaise. L’odeur des algues, le vacarme de la mer dans les galets, les cris stridents des goélands font place à des sensations plus forestières, des odeurs d’humus, des chants d’oiseaux du bocage.

C H E M I N C R E U Xstation

09

Le polypode, fougère persistante, est aussi appelé réglisse des bois.

La mange bleue, véritable acrobate, est un efficace prédateur d’ insectes.

Le Nombril de Vénus a la particularité d’ arrêter le saignement. Connaissez-vous l’ autre nom de cette plante ? Il s’agit du mot crêpe en breton.

La salamandre tachetée arbore sur sa peau des taches jaunes sur un fond noir qui diffèrent d’ un individu à l’autre, ce qui constitue une véritable carte d’identité.

l’abri du vent,je m’habille

de vert !

(Réponse : krampouz ou dulé)

un cocon


.

Utilisés autrefois comme voies de communication et pour la circulation de l’eau pluviale, ces chemins creux bordés de talus végétalisés remplissent toujours un rôle écologique essentiel. Ils offrent des conditions de vie favorables au développement d’une flore et d’une faune caractéristiques des milieux frais et humides. S’ajoutent

à cela les effets de brise-vent et de zone tampon propices aux cultures.

Il y a encore quelques dizaines d’années, ce qui manquait le plus à Plougrescant n’était pas la nourriture mais le combustible. Souvent on entendait: « Si tu veux des crêpes, va chercher du bois ! ».

SUR VOTRE PARCOURS, VOUS PASSEREZ

SOUVENT AUPRÈS DE TORS. PRENEZ LE TEMPS

D’OBSERVER LEURS DIFFÉRENTES FACES.

QUE REMARQUEZ-VOUS ?

des ouvrages ancestrauxL I E N S E N T R E L E S H O M M E S

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Tous ces arbres et plantes fructifient à différents moments de l’année.

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(Réponse : Côté venté : roche nue, côté abrité : roche végétalisée)


DE BELLES ENCLAVESPrésente sous forme d’enclaves aux multiples formes esthétiques, cette roche dure a été extraite dans des carrières pour servir de pierres de construction. Visible sur l’estran à marée basse, elle n’occupe qu’une infime partie du territoire de Plougrescant.

station

10

La microgranodiorite dePleubian est beige rose.

Laminaire échouée, bodre en breton.

Le plumage perméable du Cormoran huppélui permet d’aller pêcher en profondeur.

Découvrez la dernière collection

de chez diorite.

L A D I O R I T E D E C A S T E L M E U R

Une enclave est un fragment de roche inclus dans une roche différente. Elle est plus ancienne que la roche qui l’entoure.

24

Les enclaves de diorite de Castel Meur, bien différentes de la dolérite prentée à la station N° 2, sont sombres avec des grains de feldspath blanc.


.

Il y a 610 millions d’années, deux magmas se trouvent en contact. La diorite, légèrement antérieure, commence à cristalliser (A)lorsqu’arrive la microgranodiorite qui la «digère» plus ou moins (B). Les parties non «digérées» donnent des enclaves de diorite de 3 types:

1 Petites enclaves très géométriques et anguleuses.

2 Grosses enclaves aux contours plus arrondis.

3 Grosses enclaves arrondies incluant des petits fragments anguleux.

Les enclaves de diorite ont des tailles allant du centimètre à plusieurs mètres…

CES ROCHES ONT ÉTÉ UTILISÉES POUR

LA CONSTRUCTION DES MAISONS.

SAUREZ-VOUS LES RETROUVER

SUR LES MURS DE LA MAISON

DU LITTORAL ET DES AUTRES

MAISONS DE PLOUGRESCANT ?

patchworkE N C L A V E S

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MICROGRANODIORITE

DIORITENON CRISTALLISÉE

DIORITE CRISTALLISÉE

AUTRE ROCHE

Type 1 à bords géométriques Type 2 contours arrondis Type 3 diorite dans diorite

Vous pouvez chercher ces enclaves sur le haut estran entre la station 10 et 11, si vous êtes bien chauss et si la marée s’y prête :

(A)

(B)


L E S A L G U E Sune richesse insoupçonnée

Depuis la préhistoire, les Hommes ont toujours récolté les goémons de rive, d’échouage et de coupe. Ces précieuses laminaires et fucales* étaient utilisées pour se chauffer, nourrir les bêtes, fournir les industries du verre et du savon et encore aujourd’hui pour amender les terres.

station

11

Par grosse mer, faucarder*le goémon était une manœuvre délicate.

Sans le cheval, qui pouvait se déplacer partout sur l’ estran, le goémonier aurait eu bien de la peine.

Par tous les temps, femmes, hommes et enfants scillaient* le goémon de rive avec des crocs. Une bonne terre vaut bien un dur labeur.

Les algues étaient brûlées dans des fours pour obtenir de la soude nécessaire à la fabrication du verre. Une fumée âcre en émanait. Longtemps, cette odeur imprégnait les vêtements.

Cueilli à minuit, le goémon procure

l’intelligence.

26


Les algues échouées mélangées à d’autres débris naturels constituent la laisse de mer. Source de nourriture pour de nombreuses petites bêtes, dont la puce de mer, elle freine aussi l’érosion du rivage en amortissant les effets de la houle. Biodégradable, elle devient un engrais essentiel pour les plantes du haut de grève. Parmi ces éléments naturels on retrouve des déchets issus de l’activité humaine : que vont-ils devenir ? ...................................... ...................................................................................................................................................................................................................

gourlanalimentation

pharmaciecosmétiquematériaux plastiques

engraisépurationisolation

(Réponse : toutes)

QUELLES SONT LES UTILISATIONS

ACTUELLES DES ALGUES ?

TROUVEZ LES BONNES RÉPONSES :

Sentez-vous l’odeur iodée, caractéristique des algues échouées ?

L a l a i s s e d e m e r

laminaire

fucus viculeux

Viv

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fucus spiralé

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fucus denté

Dixit la puce de mer

Ces algues sont étagées sur l’estran selon le jeu des marées et leur durée d’immersion.

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28

le lœssDans cet univers granitique, la falaise friable et vulnérable qui délimite la plage de Pors Hir a tout d’une anomalie ! Ici le recul de la côte est spectaculaire : 50 m en 200 ans et jusqu’à 10 m lors des 3 tempêtes de l’hiver 2013/2014 ! Pour comprendre cette particularité, il faut plonger dans l’histoire du climat.

station

12La mer était plus haute quand ces galets ont été dépos il y a 120 000 ans.

Prisonniers de leur gangue, ces galets sont anciens.

Les abeilles sauvages s’abritent tout au long de l’année dans la falaise tandis que les hirondelles de rivages y creusent des galeries pour nicher au printemps.

Il y a longtemps, alors qu’il faisait

très froid, je devaisme dépoussiérer tous les jours.

C l i m a t c h a n g e a n t ,p a y s a g e s e n m o u v e m e n t

Des

sin

réal

isé

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mbr

e 20

13.

Seul le gel a pu caer ces galetsdurant une période glaciaire.


Seine

Tamise Rhin

poussière dorée

Parmi ces espèces, trouvez celles qui ont survécu depuis la période glaciaire.

D U C H A U D A U F R O I D(Réponse : le renne et le rat des champs) renne

mammouthratdes champs rhinocéros laineux

29

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C A L O T T E G L A C I A I R E

lion des cavernes

-100

-140

-50

0

150 100 50 0

COURBE DE VARIATION DU NIVEAU DE LA MERDEPUIS 150 000 ANS

Âge en milliers d’années

Profondeur en mètre

L’observation des galets nous indique les restes d’une plage ancienne d’il y a environ 120 000 ans : le climat était alors plus chaud et la mer plus haute qu’aujourd’hui. La falaise friable est constituée de loess, grains très fins essentiellement calcaires. Lors des

épisodes les plus froids de la dernière glaciation, la Manche se retrouva à sec. Des vents violents soufflant du nord ont alors arraché cette fine poussière de roche. Freinés par les reliefs ces limons sont retombés sur ce qui constitue aujourd’hui le littoral nord breton : c’est le loess, terre maraîchère de la ceinture dorée.

EXTENSION DES GLACES CONTINENTALES IL Y A 18 000 ANS


migration forcéestation

13

Au sommet de ce tor, le rocher de Saint Gonéry, on a retrouvé une trace d’occupation humaine datant de l’ époque gauloise, aisni que de la céramique datant de l’ âge du fer.

U n r o c h e r p o u r u n G u é r i s s e u rUn peu d’histoire… Lors de migrations bretonnes dues aux invasions saxonnes, des chefs religieux et militaires venus d’Outre Manche à bord de curraghs ont débarqué sur les côtes armoricaines entre les 5e et 6e siècle. Parmi ceux-ci, le légendaire Saint-Gonéry, guérisseur de fièvre et de maux de tête, se serait échoué sur un rocher qui porte son nom.

30

C’est déjà un miracle qu’il

soit arrivé !Le curragh, ou coracle,

était une embarcation en bois recouverte de peaux.

À l’ accostage, il pouvait se fracaer sur les rochers,

restait l’ auge en pierre !


Une navigation hasardeuseS E L O N L A L É G E N D E . . .

Pour

suiv

ez la

vis

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de la

cha

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Adam

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nt

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ation

des

astres

31

La chapelle Saint-Gonéry, située dans le bourg de Plougrescant, regorge de trésors, comme ces peintures naïves du 16e siècle.

« En cette belle journée, une embarcation approche, louvoyant entre les rochers. Gonéry et ses compagnons accostent. Une auge en pierre comme esquif, des fétus de paille pour rames et une branche de genêt en guise de voile... »

la Cè

ne

L’auge en pierre servait de lest pour l’embarcation, d’âtre pour le feu et de garde-manger.

MIG

RA

TIO

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M IGR AT ION S

MIG

RAT IO

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32

une longue gestationLes cordons de galets, quelle que soit leur forme, sont le résultat d’une longue histoire géologique. Malgré leur apparence minérale et figée, ils sont mobiles et recèlent une vie fragile à préserver.

station

14

La bette maritime, serait l’ancêtre des betteraves aujourd’hui cultivées.

D e l a r o c h e a u x g a l e t s

Vigilance ! Les oeufs du grand gravelot se confondent parfaitement avec les galets.

Galet qui roule n’amasse

pas mousse...

Le chou marin, plante protégée, trouve des conditions de vie idéales dans ce milieu naturel.


La faculté de résistance du cordon face à la houle est fonction de sa masse. Retirer des galets, c’est l’affaiblir face aux futures tempêtes.

RECETTE SIMPLE

POUR FAIRE

UN GALET :

• Prenez un tor

granitique.

• Faites lui sub

ir les très

grands froids d’

une époque

glaciaire. Il do

nnera du head,

cailloutis angul

eux.

• Attendez quelq

ues dizaines de

milliers d’année

s

que la mer revie

nne puis érode l

e head et libère

des cailloutis.

• Laissez la hou

le reprendre ces

cailloutis

et les transport

er en fond de pl

age.

• Attendez encor

e quelques dizai

nes d’années

pour qu’ils s’ém

oussent et devie

nnent galets.

la force du nombreD e s g a l e t s p a r m i l l i o n s

La d

ynam

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des

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rdon

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gal

ets.

SUR CES 3 PHOTOS, RETROUVEZ LES GALETS

QUI N’ONT PAS BOUGÉ DEPUIS LONGTEMPS ?

A

B

C

(Réponse : A et B)

Difficulté **

Temps : des diza

ines

de milliers d’an

nées

Ingrédients : ro

che,

gel et houle

Du tor au galet.

tor

head

galet

cailloutis

d’es tran

33

?


34

Sensations à chaque saisonLa lande est une invitation aux sens : exquise odeur de noix de coco dégagée par les fleurs d’ajonc d’Europe, bruits de gousses qui éclatent au soleil, ou encore paysages colorés d’or et de pourpre par les fleurs.

station

15

La fleur de la bruyère cendrée, brug en breton, contrairement à celle de la callune qui a 5 pétales, est en forme de cloche.

L A L A N D E

Dans les landes bretonnes, la callune éloigne les esprits fantomatiques.

La fauvette pitchou apprécie les landes de hauteur moenne. Cet oiseau protégé sait se faire très discret.

L’ ajonc de Le Gall, , lann brezoneg en breton, plus petit et moins prent que l’ ajonc d’ Europe, pousse en milieu exposé. L’ ajonc d’Europe est une

plante qui peut fleurir tout au long de l’année si les conditions le permettent.

vez-vous du nez ?


IL EXISTE AUTOUR DE VOUS DEUX TYPES DE LANDES : CELLES DE BORD

DE MER PLUS RASES FAÇONNÉES PAR LE VENT, ET CELLES PLUS HAUTES

DE L’INTÉRIEUR ISSUES DE L’ABANDON DES TERRES AGRICOLES. LES AVEZ-VOUS REMARQUÉES ?

La lande, lanneg en breton, est un ensemble végétal composé d’ajoncs et de bruyères poussant sur des sols pauvres et peu profonds.

En Bretagne, ce paysage était très présent jusqu’au milieu du 19e siècle avec 1 million d’hectares de landes. Depuis, celles-ci régressent avec l’abandon des pratiques anciennes, la réaffectation agricole et forestière ainsi que l’urbanisation. Côté atlantique, ce milieu est devenu l’un des plus rares et menacés d’Europe. Les sites Natura 2000 permettent la mise en place d’actions de conservation de cet habitat.

Un milieu à protégerL A N N

Écoutez le poème de José Maria de Heredia.

35

le papillon tircis

l’escargot petit grisle lézard vivipare

l’araignée diadème

COMME LA FAUVETTE PITCHOU, ESPÈCE

PROTÉGÉE, DE NOMBREUX ANIMAUX APPRÉCIENT

LA LANDE. LESQUELS AVEZ-VOUS RENCONTRÉS ?

?

Quelques usages de la lande. litièrepâturagefourr age

com

bustible du four à pain


36

belvédèreSur cette pointe à l’extrême nord de la Bretagne, quel point de vue incroyable sur le large ! Refuge et contemplation sont sans doute les aspects majeurs qui attirèrent au fil du temps hommes d’arme, voyageurs et résidents, comme Nina d’Asty.

Vous êtes ici.

station

16

Cette maison, construite pour héberger le gardien de la villa de Nina D’Asty, est dormais la Maison du littoral.

Le puits, que vous verrez en revenant vers le parking, servait vraisemblablement à abreuver les troupeaux qui paissaient autrefois dans la lande.

Aux abords du sentier littoral, là où vous vous situez, subsistent deux crémaillères semi-circulaires, vestiges d’un poste de défense français de la Première Guerre mondiale.

Face à vous, côté terre, la maison disparue de Nina d’Asty.

v i l l é g i a t u r e & S T R A T É G I E

Maintenant, à vous

de contempler.


le 20e siècle

Découvrez sur la commune les différents types d’amers, points de repère pour les marins.

T r a n c h e s d e v i e sPendant longtemps, les paysans façonnèrent les lieux, faisant paître leurs troupeaux dans la lande.

Début 20e, l’essor du tourisme entraînera de nouvelles constructions typiques

d’une architecture balnéaire en rupture avec le style local.

Le site prendra alors une coloration mondaine avec l’arrivée de la mystérieuse

Nina d’Asty, chanteuse de cabaret qui y fera construire une grande villa face à la mer. Elle n’y séjournera pas

souvent, mais son aura, teintée d’espionnage, marquera les

Repl

onge

z-vo

us d

ans

la B

elle

Épo

que.

maison de Nina d’Asty

moulin du Tourot

mur amer

clocher de Plougrescant

esprits pour longtemps, contrairement à la villa qui disparut du paysage en 1990.

Durant Seconde Guer re mondiale, cette maison fut réquisitionnée par les Allemands. Des combats eurent lieu au large. Le 26 avril 1944, un torpilleur allemand T29 fut coulé par les Anglais devant Port Blanc. Poussés par la solidarité des gens de mer, des marins pêcheurs se portèrent au secours des victimes. En remerciement l’occupant libéra 6 ou 7 Plougrescantais prisonniers en Allemagne.

Aujourd’hui, l’action du Conservatoire du littoral et de la commune a permis à la lande de reprendre ses droits, pour le plus grand plaisir des promeneurs.

37

la


38

glossaireAN AOD (en breton) /STATION 6 : la grèveANÉMOMORPHOSE /STATION 4 : modification de la forme d’une plante sous l’ef fet du vent. APLITE /STATION 3 : roche granitique à grain très fin se présentant en filon.BERZ /STATION 11 : temps de coupe du goémon de rive, généralement en hiver, en janvier-février.BREIZHONEG (en breton) /STATION 7 : langue bretonne.CHOUCHET (en breton) /STATION 5 : blotti en creux, recroquevillé.CL AYONNAGE /STATION 5 : assemblage de branchages autour de pieux (recouvert de torchis, il pouvait constituer un mur).E STR AN /STATION 6 : partie du littoral comprise entre les plus hautes et les plus basses mers.FAUCARDER /STATION 11 : action de couper les herbes marines et les algues à l’aide d’une petite faucille, «ar wignet» en breton.FUCALE /STATION 11 : les goémons noirs de rive, famille des fucus.FUSAÏOLE /STATION 5 : petit contrepoids emmanché sur un fuseau (utilisé pour filer la laine).GOURL AN (en breton) /STATION 11 : laisse de merLICHEN /STATION 2 : végétal issu de la symbiose entre une algue et un champignon, de forme et de couleur très variables, qui vit sur des supports comme les rochers.

LOE SS /STATION 8 : sédiment très fin, de couleur ocre, apporté par le vent lors des dernières glaciations, formé principalement de quartz et de carbonate de calcium.PÊCHERIE /STATION 6 : barrage en pierre ou en bois, en forme de demi-cercle, qui une fois la mer retirée permet de récolter les poissons et autres richesses, dont le pouillen.PELOUSE AÉROHALINE /STATION 4 : végétation de bord de mer supportant le vent et le sel.PISCIFACTURE /STATION 1 : mot employé au 19e siècle pour désigner une forme d’aquaculture extensive en eau douce ou salée, en étang ouvert sur la mer, ou en cage en eau profonde, afin de produire du poisson.PL ANCTON /STATION 1 : ensemble des organismes vivants, de très petites taille, en suspension dans les eaux douces, saumâtres et salées. On distingue le plancton animal ou zooplancton du plancton végétal ou phytoplancton.POUILLEN (en breton) /STATION 6 : frai de crevette et par extension zooplancton, utilisé comme bouëtte (appât) pour pêcher les poissons de sur face à la ligne, dont le maquereau.SCILLER /STATION 11 : couper le goémon avec une petite faucille.TOR : relief isolé et abrupt formé de roches peu altérées, émergeant au milieu de roches identiques, elles-même beaucoup plus altérées.


Documents

Livret du sentier d'interprétation de Plougrescant