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Macroéconomie
Monnaie et taux de change
Marché des changes
o Le taux de change de € en $ correspond au nombre de $ que l’on peut acheter avec un € exemple: 1 € = 1,25 $
o Une appréciation/dépréciation du taux de change € en $
implique que l’on peut acheter plus/moins de $ avec 1 € exemple d’appréciation: 1 € = 1,40 $ exemple de dépréciation: 1 € = 1,10 $
o Le taux de change effectif de l’€ correspond à la moyenne pondérée des taux de change de l’€ par rapport à l’ensemble des autres devises. La pondération de chaque devise correspond à la part du commerce extérieur réalisé avec le pays en question.
Marché des changes
o Le taux de change effectif de l’€ correspond à la moyenne pondérée des taux de change de l’€ par rapport à l’ensemble des autres devises. La pondération de chaque devise correspond à la part du commerce extérieur réalisé avec le pays en question.
o Exemple: 50% de commerce avec le Royaume-Uni, 50% avec les Etats-Unis 1 € = 1,25 $ et 1 € = 0,75 £ Taux de change effectif = 0.5*1.25+0.5*0.75 = 1
Dépréciation du dollar: 1 € = 1,50 $ et 1 € = 0,75 £ Taux de change effectif = 0.5*1.50+0.5*0.75 = 1.125
Appréciation de la livre: 1 € = 1,25 $ et 1 € = 0,50 £ Taux de change effectif = 0.5*1.25+0.5*0.50 = 0.875
Marché des changes o L’offre et la demande de devises dépendent des
échanges commerciaux avec les autres pays:
n Les entreprises belges qui exportent des biens & services dans un pays X recevront un paiement dans la devise de ce pays et voudront transformer cette somme en €
=> Les entreprises belges qui exportent « offrent » des devises sur le marché (et demandent des € en échange).
n Les entreprises belges qui importent des biens & services d’un pays X et qui doivent payer leurs fournisseurs dans la devise du pays X et voudront donc transformer leurs monnaie en cette devise.
=> les entreprises belges qui importent « demandent » des devises sur le marché (et offrent des € en échange).
Marché des changes o L’offre et la demande de devises dépendent du taux de
change: n Une diminution du taux de change (dépréciation de la
monnaie nationale) exemple: de 1 € = 1,25 $ à 1 € = 1,10 $
n implique que les produits étrangers sont plus chers et les produits nationaux plus compétitifs
n L’offre de devises des exportateurs va augmenter
n La demande de devises (des importateurs) va diminuer
n L’offre de devises diminue avec le taux de change. La demande de devises augmente le taux de change.
Marché des changes (balance des K) o L’offre et la demande de devises dépendent aussi des
mouvements de capitaux:
n Lorsqu’une entreprise du pays X construit une usine en Belgique (investissement direct), elle doit payer les inputs et les travailleurs en €. => Les entreprises étrangères qui investissent en Belgique « offrent » des devises sur le marché (et demandent des € en échange).
n Lorsqu’une entreprise/banque belge prête de l’argent à
une entreprise étrangère, elle va changer ses € en devise. => les entreprises belges qui prêtent à des entreprises étrangères « demandent » des devises sur le marché (et offrent des € en échange).
o L’offre et la demande de devises sont dans ce cas-ci
indépendante du taux de change
Elasticité de l’offre de devises
o Lorsque le taux de change avec le pays X s’apprécie, cela a un impact ambigu sur l’offre de devise du pays X sur le marché des changes:
n Valeur des exportations = prix à l’export. x quantités exportées
n les biens et services belges deviennent relativement plus chers, les consommateurs du pays X en consommeront donc moins et le volume des exportations va baisser => offre de devises
n chaque bien et service est désormais vendu plus cher, les recettes
des entreprises exportatrices par unité vendue augmentent => offre de devises
⇒ Si l’élasticité-prix des exportations est suffisamment forte, l’offre
de devises diminue lorsque le prix de la devise (en €) augmente.
Elasticité demande de devises
o Lorsque le taux de change avec le pays X s’apprécie, cela a un impact ambigu sur la demande de devise du pays X sur le marché des changes:
n Valeur des importations = prix à l’import. x quantités importées
n les biens et services belges deviennent relativement plus chers, les consommateurs belges consommeront donc plus de produits étranger, le volume des importations va augmenter => la demande de devises
n chaque bien et service est désormais acheté moins cher, les
dépenses des entreprises importatrices par unité vendue diminuent => la demande de devises
⇒ Si l’élasticité-prix des importations est suffisamment forte, la
demande de devises augmente lorsque le prix de la devise (en €) augmente
Condition de Marshal-Lerner o En résumé, n lorsque la monnaie nationale s’apprécie, n l’offre de devises diminue si l’élasticité-prix des exportations
est suffisamment élevée, n la demande de devises augmente si l’élasticité-prix des
importations est suffisamment grande.
o La condition de Marshal-Lerner est satisfaite lorsque la sommes des élasticités prix des importations et des exportations est supérieur à 1. Lorsque ce sera le cas:
n la demande nette (demande moins offre) de devises diminue lorsque le prix de la devise augmente.
n une dépréciation de la monnaie entraîne une amélioration de la balance commerciale.
o En général, on pose l’hypothèse que cette condition est
rencontrée.
Taux de change d’équilibre
partie inélastique de la demande de devises
partie inélastique de l’offre de devises
1/e0
1/e
Q£
demande de devises offre de
devises
Taux de change d’équilibre augmentation du goût pour les produits étrangers
1/e0
1/e
Q£
demande de devises
offre de devises
Q0
1/e1
hausse des importations de biens étrangers donc de la demande de devises → 1/e augmente c-à-d dépréciation de la monnaie nationale
Taux de change d’équilibre augmentation des investissements belges à l’étranger
1/e0
1/e
Q£
demande de devises
offre de devises
1/e1
hausse la demande de devises → 1/e augmente → dépréciation de la monnaie nationale
Taux de change d’équilibre spéculation sur une dépréciation future de la monnaie nationale
1/e0
1/e
Q£
demande de devises
offre de devises
Q0
1/e1
anticipation d’une appréciation future de la devise
→ achat de devises aujourd’hui pour les revendre dans le futur
→ 1/e augmente appréciation de la devise
Arbitrage financier sur le marché des changes
o Le return d’un investissement réalisé dans le pays X dépend: n du rendement l’investissement: ix n De l’évolution du taux de change entre le moment où l’on
investit et celui où l’on rapatrie le rendement: ê o Si les capitaux sont parfaitement mobiles, le rendement
attendu des investissements dans le pays sera égal au rendement attendu des investissements à l’étranger (en €)
=> E(i) = E(ix) – E(ê)
Une différence dans les taux d’intérêt (rendement certain) correspond donc à une évolution attendue du taux de change
Arbitrage financier sur le marché des changes o Exemple: 100 euros placés en Belgique au taux i = 3% Le
return d’un investissement réalisé dans le pays X dépend: n rendement = 1+i → 100*(1+0.03) = 103 €
o Ou placés au Royaume-Uni à un taux de 5%, avec un taux de
change actuel de e=0.6 et un taux futur de e’=0.75 n placement de 100*0.6 £ n rendement 1+i* → 100*0.6*(1+0.05) = 63 £ n rendement en euros → 100*e*(1+0.05)/e’ = 84 €
=> E(i) = E(ix) – E(ê) o On compare donc
n (1+i) à (1+i*) e/E(e’) n À l’équilibre, (1+i) = (1+i*)/(1+E(ê)) n c-àd. E(i) = E(ix) – E(ê) (en log)
Parité de pouvoir d’achat et taux de change réel
o Les anticipations de variation du taux de change dépendent des « fondamentaux » (situation macroéconomique, e.g. inflation)
o La Théorie de la Parité du Pouvoir d’Achat (PPA) prévoit que, à l’équilibre, le taux de change nominal s’établira de telle sorte que le prix des marchandises (lorsqu’il est exprimé dans la même devise) soit le même dans les deux pays.
Remarque: L’indice « Big Mac » est une version simplifiée sinon, Penn World Tables (Heston Summers)
o Le taux de change réel: e . (p/px) intègre l’évolution des prix
des marchandises (i.e. l’inflation).
Si le taux de change réel évolue suite à un différentiel d’inflation entre les deux pays, la théorie PPA prévoit que le taux nominal s’adaptera pour rétablir l’équilibre initial (via l’impact du gain/de la perte compétitivité).
Parité de pouvoir d’achat et taux de change réel
o Taux de change réel
RER = e.p/p*
n Exemple : augmentation des prix nationaux, p n Les biens étrangers deviennent plus compétitifs n Les importations de biens étrangers augmentent n La demande de devises augmente n La monnaie nationale a tendance a se déprécier, e
o Le taux de change réel est un indicateur de compétitivité
o Une variation du taux de change réel signale une variation attendue du taux de change nominal, e, selon la PPA
Taux de change flottants
o Lorsque le taux de change est flottant, son niveau est déterminé par l’équilibre sur le marché des changes. n Exemple: €, $, £, yen, … n Avantages: il s’adapte naturellement aux chocs nominaux
et réels n Inconvénient: sa volatilité peut décourager les échanges
commerciaux. n Appréciation / dépréciation
Taux de change fixes o Lorsque le taux de change est fixe, son niveau est établi
en fonction de la politique des gouvernements. n Exemples DM-FB depuis 1990 n Avantage:
o facilite les échanges et l’intégration des marchés. o en termes de politique monétaire: favorise la crédibilité
d’un engagement à lutter contre l’inflation n Inconvénients:
o Il ne s’adapte pas aux chocs ce qui implique donc que les autres « prix » s’adaptent.
o La politique monétaire est contrainte: La banque centrale doit intervenir à chaque fois que le taux fixé n’équilibre pas le marché des changes (e.g. achat de devises contre émission de monnaie, ΔM>0, stérilisée éventuellement par une opération d’open-market).
o Difficilement tenable en cas de tensions récurrentes sur les taux de change, ce qui peut entrainer des changements de parité.
Taux de change fixes Intervention sur le marché des changes
1/e0
1/e
Q£
demande de devises
offre de devises
Q0
1/e1
exemple: spéculation sur une dépréciation future
→ augmentation de la demande de devises
→ tension sur e
Taux de change fixes Intervention sur le marché des changes
1/e0
1/e
Q£
demande de devises
offre de devises
Q0
1/e1
→ pour éviter une dévaluation, la Banque Centrale doit acheter de la monnaie nationale
c-à-d vendre des devises contre monnaie nationale
→ contraction monétaire et baisse des réserves en devises
Système monétaire international
o L’étalon-or n En Belgique 1873, abandon pendant la 1ère guerre
mondiale, retour en 1922, abandon définitif après la Grande Dépression en 1933
n Prix de l’or fixé dans chaque monnaie n Parités fixées entre monnaies, par le prix de l’or n Convertibilité des monnaies en or n Couverture-or: puisque le prix de l’or est fixé, le stock
monétaire est lié au stock d’or n Pas d’inflation puisque la Banque Centrale en contrôle pas
le stock d’or, donc de monnaie. Mais pas de politique monétaire discrétionnaire
Coordination internationale
o Nécessité de la coordination internationale du fait que les politiques économiques nationales ont des effets sur les autres économies, interconnectées n Exemple 1: une appréciation de la monnaie nationale pour
baisser l’inflation implique une dépréciation de la monnaie des autres pays qui génère là de l’inflation importée
n Exemple 2: une dévaluation de la monnaie nationale pour redresser un déficit commercial implique une perte de compétitivité pour les autres pays, ce qui détériore leur balance commerciale.
n Les problèmes sont transférés aux autres pays.
o A l’origine: Traumatisme de la crise de 1929 et de la réaction économique (protectionnisme et déflation) et politique (fascisme et WW II).
Le système de Bretton Woods
o Le système (1946-1974) n étalon $: parité fixée par rapport au dollar
o Problèmes n Problèmes: un déficit de balance commerciale (→ sorties de
devises et contraction monétaire) pouvaient être compensée par une expansion monétaire → pas de correction du déficit extérieur → dévaluation nécessaire
n Problème US: possibilité de financer le déficit extérieur par émission de $ → hausse du stock de $ dans le monde génératrice d’inflation
Coordination dans Bretton Woods o la Banque mondiale créée en 1945 (reconstruction et
développement) n pays en voie de développement (éducation, l'agriculture,
l'industrie, la santé,...) n prêts à des taux préférentiels aux pays membres en difficulté, en
contrepartie de politiques d'ajustement structurel. n financement des projets d'ONG
o le Fonds monétaire international créé en 1944 pour garantir la stabilité du système monétaire international n promouvoir la coopération monétaire internationale; n faciliter l’expansion et la croissance équilibrées du commerce
mondial; n promouvoir la stabilité des changes; n aider à établir un système multilatéral de paiements; n interventions en cas de crises de change ou de balance des
paiements (c.f. crise des dettes souveraines, ex:Grèce…) n Suite à la crise, favoriser la stabilité macroéconomique et
financière en général
Coordination dans Bretton Woods
o L’OMC (commerce international) créée en 1955 (après le GATT en 1948) pour les échanges internationaux n cadre aux négociations commerciales n règlement des différends commerciaux n examen les politiques commerciales nationales n aide aux pays en développement dans le domaine de la politique
commerciale par le biais de l’assistance technique et des programmes de formation
n Coopération avec d’autres organisations internationales
o G7,G8 et G20: Forum de discussion
Système monétaire européen
o Le Système Monétaire Européen (1979-1999) n Première tentative: le Serpent monétaire européen
(1972-1978): parité % à chaque devise, trop instable n ECU (European Currency Unit): panier de devises EU n Parité à l’ECU avec marges de fluctuations de 2.25% n Réserves de devises au Fond Européen de Coopération
Monétaire contre ECUs pour interventions sur les marchés des changes
n Les changements de parité se décident à l’unanimité n À 75% de la borne → mesures de politique économique n Atouts: réduction de la volatilité des taux de changes,
baisse de l’inflation n Crise en 1992 et en1993: attaques spéculatives, → dévaluations lire, peseta, £ en 1992 → marges à 15% en 1993
Système monétaire européen
o Création de l’€ en 1999
o Conditions d’accès prévues dans le Traité de Maastricht (1992) n Déficit < 3% du PIB n Dette publique < 60 % du PIB n Inflation < X+1,5% n Intérêt LT < X+1,5% n où X=moyenne top 3
o Pacte de stabilité et de croissance (1997) n Surveillance multilatérale sur 2 critères (déficit et dette
publique) et procédures de déficits excessifs n « Petits » versus « Grands » n Critiqué par Prodi et informellement assoupli en 2005
Système monétaire européen
o Création de l’€ en 1999
o Fixation des taux de conversion (1998), introduction de l’€ (1999) y compris sous forme fiduciaire (2002)
⇒ Création d’une Union économique et Monétaire avec surveillance multilatérale.
o Crise financière: → nécessité de coordination et de régulation Crise de la dette souveraine: → nécessité de nouveaux méchanismes et fonds de stabilité financière