action Nº 2 | 2015

en

Aider, mais pas n’importe comment !

L’espoir ravagé par la lèpre

Soigner la lèpre dans les îles du fleuve Niger

Assemblée Générale le 25 avril

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EditoriAL

Oui, mais pas n’importe comment !

Chère lectrice,cher lecteur,

Le printemps, vous le savez certainement, commence le 20 mars

et se termine le 21 juin.Mais de quel printemps parlons-nous ? Parce qu’il y en a plusieurs, me direz- vous ?

Pas vraiment, mais il y a plusieurs points de vue :Le printemps astronomique s’étend du 7 février au 7 mai. Quant au printemps météorologique, il se situe entre la sai-son froide et la saison chaude, soit du 1er mars au 31 mai. (Ces données con-cernent l’hémisphère nord). N’oublions pas le printemps musical, concerto no1 pour violon de Vivaldi qui s’écoute à toute période de l’année.Chacun a la liberté de défendre son point de vue mais pour vivre et avancer ensemble, attachons-nous aux faits, à ce qui est essentiel.Disons que le printemps rime avec renaissance de la nature, réveil ou retour de certains animaux, radoucissement du temps. Tout ce qui semblait mort revient à la vie, tout se transforme.

Quand on voit les branches chargées de fleurs, on se demande ce qu’elles ont en commun avec les morceaux de bois dénudés des semaines passées. Et la chenille rampant lentement sur le sol est si différente du papillon voltigeant légèrement dans les airs. Mais le printemps rime aussi avec Pâ-ques. Je ne vous parle pas du chocolat, des lapins et des poussins mais du retour à la vie de Jésus-Christ. Et « parce qu’il vit, je n’ai rien à craindre, mes lende-mains sont assurés » (paroles du chant Because he lives).Pour terminer, parlons du printemps so-lidaire que nous apportons aux person-nes affectées par la lèpre. Nous agissons ensemble pour que ce qui n’est souvent que mépris soit remplacé par de la di-gnité et que leur vie soit transformée.

Anne-Claude Jonah

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AidEr

Oui, mais pas n’importe comment !

Un jour, un homme qui se promenait vit un petit trou dans un cocon. Il s’arrêta de longues heures à observer le papillon qui s’efforçait de sortir par ce petit trou. Après un long moment, le papillon sem-blait avoir abandonné, et on aurait dit qu’il avait fait tout ce qu’il pouvait pour sortir de ce trou, sans succès. Alors, l’homme décida d’aider le papillon : il prit un canif et ouvrit le cocon.

Le papillon sortit aussitôt mais son corps était maigre et engourdit, ses ailes étaient peu développées et bougeaient à peine. L’homme continua à l’observer, pensant que d’un moment à l’autre, les ailes du papillon s’ouvriraient et seraient capables de supporter le corps du papil-lon pour qu’il puisse prendre son envol. Il n’en fut rien !

Le pauvre papillon passa le reste de son existence à se traîner par terre avec son maigre corps et ses ailes rabougries. Ja-mais il ne put voler.

Cette histoire1 illustre diverses leçons, voici celle que je retiens : parfois l’aide n’est pas appropriée. Elle répond trop rapidement aux besoins des autres en agissant à leur place mais n’apporte pas un réel soutien.

Mission Lèpre a pour principe de promouvoir les initiatives locales et l’entraide visant à améliorer les con-ditions de vie des plus démunis.

1 Tirée de la morale du papillon : https://sites.google.com/site/campou66/morale-du-papillon

www.missionlepre.ch

L’espoir ravagé par la lèpre

Urmila Chemjong, 27 ans esquisse un sourire discret. Elle est d’accord d’être interviewée mais parle doucement pa-raissant nerveuse.Le diagnostic de la lèpre fut posé alors qu’elle était âgée de 10 ans. Elle était trop jeune pour réaliser ce qui l’attendait et craindre pour son avenir. Elle a pris cons-

cience que quelque chose n’allait pas quand elle se réchauffait près du feu et a vu des cloques apparaitre sur ses jambes.Pendant toutes ces années elle a fait des allers-retours à l’hôpital Anandaban, où actuellement elle est soignée pour un ulcère à son pied. La lèpre a complètement bouleversé sa vie. « Je ne peux pas chercher de l’eau ou travailler correctement. Je peux mar-cher mais je me blesse facilement » dit-elle avec un sentiment d’injustice.« Sans cette maladie, j’aurais poursuivi mes études et j’aurais un travail. »Elle a reçu de l’aide pour une formation informatique qu’elle a dû arrêter après une semaine et demie pour se faire opérer.En lui demandant quels sont ses projets d’avenir, elle sourit considérant cette question superflue : « Je n’ai plus aucun espoir »Ces propos sont les mêmes quand on aborde la question du mariage. Elle dit qu’elle n’a pas envie de se marier, mais c’est plutôt qu’elle a réalisé depuis longtemps que c’est insensé d’espérer. Qui voudrait se marier avec une person-ne affectée par la lèpre ? C’est affligeant de voir qu’une jeune femme pleine de ressources accepte ainsi que sa vie soit anéantie par la lèpre.

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UrMiLA CHEMJoNG

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« J’ai des plaies sur ma jambe et j’habite chez mes parents. Une fois que mes frè-res et sœurs seront mariés comment vont-ils me traiter… ? » Elle parle des nouveaux membres de la famille qui ne sont souvent pas très tolérants.« Ce serait bien si je pouvais avoir un travail. Ma vie serait meilleure. »Urmila arbore un sourire franc. Elle reste souvent assise dehors avec les autres jeunes hospitalisés profitant vraiment des moments passés à Anandaban.

www.missionlepre.ch

Note1 : Au Népal, le mariage est interdit avant 20 ans, mais des

nombreuses filles sont mariées bien plus jeunes. C’est la pauvreté qui fait la loi. Les derniers chiffres du Fonds de l’ONU pour la population dévoilés le 11 octobre dernier montrent que chez les 20–24 ans, le taux de mariage avant 18 ans s’élève à 41%. De nombreuses famil-les rurales marient leur fille dès l’âge de 11–13 ans, car plus elle est âgée, plus la demande de dot est élevée.

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Selon une interview de Tom Bradley

1 NEWAR Naresh, La pauvreté qui favorise les mariages précoces jeudi 22 janvier 2015 – consulté le 22 janvierhttp://www.ipsnouvelles.be/news.php?id-news=11084

NÉPAL

« Mariage interdit même si la lèpre

est guérie » 1

Suite à un article publié dans le journal « The Himalayan Times » en novembre dernier et intitulé « Un projet de loi in-terdit le mariage en cas de maladie gra-ve cachée », Mission Lèpre Népal, asso-ciée aux autres membres du Réseau Lèpre Népal a réagi. L’article précise que le projet de loi interdit le mariage entre un homme et une femme s’ils ne peu-vent élever des enfants, s’ils sont muets, sourds, aveugles, fous ou lépreux.Ce projet de loi est un bel exemple de la discrimination et du comportement d’exclusion sociale envers les personnes affectées par la lèpre et les personnes avec handicaps.Voici un extrait de la lettre que Shova-khar Kandel, directeur de Mission Lèpre Népal a envoyé à l’éditeur du journal : « … S’exprimant au nom du Réseau Lè-pre Népal, je tiens à souligner qu’une seule dose de médicament tue la grande majorité des bacilles de la lèpre en quel-ques jours, rendant ainsi le patient non infectieux. Ces médicaments très effi-caces sont fournis gratuitement au Népal et partout dans le monde. Des milliers de personnes ont été traitées et vivent libérés de la lèpre ; beaucoup sont mariés et heureux en ménage.Ce projet de loi renforce une stigmatisa-tion née de l’ignorance que les gouver-

nements successifs du Népal se sont en-gagés à dissiper. »Comme mentionné dans la lettre, les délégués du Réseau ont rencontré les membres du Parlement pour manifester leur désaccord envers ce projet de loi humiliant. Ils les ont aussi informés quant à l’organisation d’un atelier inter-actif sur la lèpre et les conséquences d’une telle loi. Douze membres du Parlement, sept journalistes (mais aucun du journal The Himalayan Times), des membres du Ré-seau Lèpre Népal, le personnel d’Anan-daban et 300 personnes affectées par la lèpre ont participé à cette journée orga-nisée dans le cadre de la Journée Mon-diale de la Lèpre.

Un homme a témoigné : « J’ai été guéri de la lèpre. J’ai deux fils et une famille compréhensive. Nous sommes heureux, mais cette loi peut affecter notre vie. »

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S’exprimant en fin de programme, un membre du Parlement a assuré que le projet de loi sera revu. Les membres ont promis de travailler ensemble pour améliorer les conditions de vie des per-sonnes affectées par la lèpre et des per-sonnes avec handicaps.

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Divers articles sont parus les jours sui-vants apportant des informations sur la lèpre et relevant quelques interventions. Au moment d’écrire ces lignes, la discus-sion a eu lieu mais la décision n’a pas encore été prise. Shovakhar Kandel reste en contact avec les membres du Parle-ment.

1 Titre paru dans un journal népalais au début du mois de janvier

www.missionlepre.ch

Les membres du Parlement visitent Anandaban

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Yohanna Abdou en visite dans les îles.

Soigner la lèpre dans les îles

du fleuve Niger

Dans le cadre du projet « Services lèpre et autonomisation des communautés des régions de Niamey-Tillabéry », le choix s’est justifié par le fait que ces deux ré-gions font partie des plus pauvres du pays. De plus, un quart des Centres de Santé où la lèpre est un problème de santé publique se trouvent dans la région de Tillabéry. Nous avons constaté que sur certaines îles, même si les personnes sont guéries de la lèpre, elles restent victimes d’une forte stigmatisation.

Des personnes affectées par la lèpre ont participé à la formation dispensée à l’équipe cadre des districts de Tillabéry. Cette formation portait sur la prévention et la gestion du handicap en cas de lèpre. Assama’ou a été d’accord d’être exa-minée et ainsi d’aider les médecins à évaluer le handicap.

Voici son histoire :Quand Assama’ou attendait son quatriè-me enfant, elle est allée dans un centre de santé parce qu’elle s’est rendue compte qu’elle ne pouvait plus tenir un clou lorsqu’elle a voulu accrocher une mousti-quaire. Elle a été diagnostiquée porteuse de lèpre. Elle souffrait aussi de réactions lépreuses (ces inflammations touchant les

nerfs expliquaient ses difficultés à utiliser sa main) et à dû être hospitalisée. Elle ne pouvait pas être traitée pour ces réactions parce qu’elle était enceinte. Elle a alors développé des pertes de sensation et de fonction musculaire de sa main droite.Un bon conseil aggrave sa situation !Sur la recommandation de certaines per-sonnes, elle a mis de la graisse de mouton pour assouplir la peau de sa main et évi-ter les fissures. Malheureusement elle a ensuite mis sa main sur quelque chose de chaud mais n’a pas senti qu’elle se brûlait. Cette plaie a eu de la peine à guérir. Son mari et sa belle-mère qui ont compris que ses problèmes étaient dus à la lèpre lui ont demandé de partir, elle est re-tournée chez ses parents. Après plus d’un an, elle a décidé de rentrer chez elle.Suite à la formation, Assama’ou a bénéfi-cié d’une première opération pour « libé-rer » sa main du tissu cicatriciel. Celle-ci a été effectuée par le chirurgien suisse, le docteur Negrini dans le cadre de la colla-boration entre Mission Lèpre Niger et l’hôpital Cure. En attendant une deuxiè-me opération pour rétablir la fonction de son pouce, elle fait des exercices de phy-siothérapie pour mobiliser les articula-tions et les tendons de ses doigts.Mission Lèpre continue de l’aider sur le plan socio-économique.

9www.missionlepre.ch

NiGEr

doNS

Don spécial pour le Népal

Dons à l’occasion de la JML

Le laboratoire de l’hôpital Ananda-ban a besoin de 12’000 CHF pour ac-quérir de nouveaux équipements.- Un nouvel incubateur à CO2 : cette ar-moire spéciale conserve des échantillons de sang à la température du corps hu-main avec le bon mélange de dioxyde de carbone et d’oxygène. Cela permet d’exécuter des tests sanguins sur plu-sieurs jours pour déterminer si le sang envoie des signaux différents en raison de la lèpre.

Vous avez été nombreux à participer à la Journée mondiale de la lèpre. Nous vous disons « Merci » de tout cœur. En un mois, nous avons récolté la somme de 105'573 CHF.Votre contribution va permettre à nos équipes de sensibiliser la population et dépister la lèpre rapidement afin d’éviter qu’elle n’entraîne des handicaps perma-nents.

« Nous espérons ainsi concevoir un test simple qui va permettre de détecter la lèpre plus tôt. Ainsi, nous pouvons trai-ter les patients avant qu’ils souffrent de lésions nerveuses ou de handicap. Le développement de nouveaux tests de diagnostic est un objectif principal de la recherche contre la lèpre. »- Un microscope de routine doit être remplacé. Utilisé quotidiennement, l’an-cien modèle a « montré de sérieux sig-nes de fatigue » en raison des conditions de travail et des longs mois de forte hu-midité liée à la mousson.Souhaitez-vous contribuer au finan-cement de ces deux appareils in-dispensables ? Faites un don sur no-tre CCP 10-4835-5 en mentionnant « Laboratoire Népal ». d’avance un grand merci !

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11www.missionlepre.ch

LA MiSSioN ÉVANGÉLiQUE CoNtrE LA LÈPrEest une organisation humanitaire chrétienne engagée dans l’élimination des causes et des conséquences de la lèpre. Elle a pour but la guérison et la réhabilitation des plus démunis.L’Association est exonérée d’impôt. Les dons peuvent être déduits du revenu imposable.

Mission Évangélique contre la lèpreRoute de Denges 38 | 1027 LonayTél. | Fax 021 801 50 81 info@missionlepre.ch | www.missionlepre.chCCP : 10-4835-5IBAN : CH44 0900 0000 1000 4835 5

EN ACtioNCe magazine d’information pour les membres et les donateurs paraît 6 fois par an.

Rédaction et Édition : Anne-Claude JonahMission Évangélique contre la lèpre Mise en page : | Sonja RässImpression : Jordi SA, Belp

ISSN 1422-6685Copyright : © Mission Évangélique contre la lèpre

iMPrESSUMNous vous invitons à participer à

notre Assemblée Générale qui aura lieu le samedi 25 avril 2015

à 14h15 à la maison de paroisse d’Herzo-genbuchsee. Celle-ci se situe à Bettenhausenstrasse 10, soit à environ 6 minutes de la gare. La partie officielle sera suivie par une séance de lecture et partage des témoi-gnages de Dan Izzett (en allemand) et Nevis Mary (en français). N’hésitez pas à nous contacter si vous avez des questions.

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Devenir membre actifAlors que nous considérions les

donateurs réguliers comme des personnes actives envers notre mission, le label de qualité ZEWO nous a demandé de faire une différence entre les donateurs et les membres actifs qui se sont engagés par une signature. Souhaitez-vous vous impli-quer dans les décisions à prendre ? Merci de remplir et signer le coupon-réponse ci-dessous et de nous le renvoyer (voir adresse ci-contre).

Adhésion comme membre actif de la Mission Évangélique contre la lèpre*Madame Monsieur

*Prénom | Nom

*Rue et numéro

*NPA *Localité

E-mail Tél.

Date de naissance (facultatif)

Je désire une copie des statuts oui non

*Date *Signature

*champs obligatoires

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JEU No 1/2015

Mot de 12 lettres

Mort où est ta victoire ? (1 Corinthiens 15.55)

r S r r E C N o N N A E S

U t t U d i S C i P L E S

E r N i M E H C o r P S r

N o A E t i C S U S S E r

G M V r M E H C N A M i d

i U i r S E E Y A r F F E

E A V U S E L i U H E i L

S E L o r A P B S M o C L

A B E J N i E U M J C U E

B M t G E i S E L E i r V

B o E r r E S o N C r C U

A t r A J N i t A M r t o

t E M t r o i S i E M E N

Merci aux 41 personnes qui ont envoyé leur réponse au jeu No 4/2014 qui était ANNIVERSAIRE. Nous leur avons fait parvenir une carte à ouvrir le jour de leur anniversaire.

ANGEANNONCERCHEMINCORPSCRUCIFIEDIMANCHEDISCIPLESEFFRAYEESFEMMESHUILESJESUSJOIEJOURMARIEMATINMORTSNOUVELLEPAROLESPIERRERESSUSCITESABBATSEIGNEURSEPULCRETOMBEAUTREMBLEMENTTROISIEMEVIVANT

Règle du jeu Après avoir biffé dans la grille, tous les mots qui se

lisent horizontalement, verticalement, diagonalement (dans les deux sens) de la liste ci-dessous, il ne restera que les lettres formant le mot caché.

Vous pouvez nous le faire parvenir jusqu’au 30 avril 2015 à notre adresse à Lonay (voir coordonnées en page 11).

Les mots de cette grille sont tirés des textes de Matthieu 28.1–2,5–8 et Luc 24.1–8 que je vous invite à relire durant ce temps de Pâques.