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© Isabel Corthier Campagne 2012 Campagne 2012 Devenez source de vie Devenez source de vie N° 218 SEPTEMBRE 2012 MAGAZINE www.caritas-int.be Publié 4 x par an (mars, juin, sept., déc.) – Septembre 2012 – bureau de dépôt Bruxelles X – P 202013

Magazine sept12 fr

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Magazine campagne 2012: Devenez source de vie

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© Isabel Corthier

Campagne 2012Campagne 2012Devenez source de vieDevenez source de vie

N° 218 SEPTEMBRE 2012

MAGAZINEwww.caritas-int.be

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Sans eau, pas de nourritureApprovisionnement en eAuSeulement 2,5% du volume total d’eau sur terre est de l’eau douce. De cette eau douce, 75% sont constitués de glaces et 14% des nappes phréatiques inacces-sibles car enfouies très profondément dans le sol. Le volume d’eau aisément accessible ne s’élève donc qu’à moins d’un demi-pourcent du volume d’eau total sur terre. Le volume d’eau douce renouvelable, chaque année, sur terre, a été estimé par la FAO à 45.000 km3. La consommation moyenne par an, dans le monde, s’élève « seulement » à 7.500 km3. A première vue, il n’y a donc aucun problème.

LA pénurie d’eAuPourtant, il y a bel et bien un problè-me : les ressources d’eau douce ne sont

pas réparties correctement dans les dif-

férentes régions du monde. Près d’un

cinquième de la population mondiale

(1,2 milliard de personnes) vivent dans

des zones souffrant d’un manque phy-

sique d’eau. Cela signifie que, dans ces

zones-là, il n’y a pas assez d’eau pour

satisfaire les besoins de toute la popu-

lation. À la pénurie aigüe (sécheresse

très importante) s’ajoute une pénurie

économique (il y a de l’eau mais, les

infrastructures et les moyens financiers

manquent, afin que les populations

puissent avoir accès à l’eau dont ils ont

besoin), on dénombre donc 1,6 mil-

liard de personnes supplémentaires en

manque d’eau. La pénurie économique

se situe principalement en Afrique et

en Inde (voir carte).

L’AgricuLture A une grAnde soifSeulement 10% du volume d’eau douce dans le monde sont destinés à un usage domestique, 20% vont à l’industrie et pas moins de 70% à l’agriculture. Les cin-quante prochaines années, la demande de nourriture augmentera sensiblement (croissance démographique, pays émer-geants qui consomment plus, etc.) et également la demande en eau. Il est donc nécessaire de trouver des solutions rapidement, tout d’abord dans le secteur agricole, qui consomme le plus d’eau. Le tableau ci-contre donne une idée des quantités d’eau nécessaires pour la pro-duction de nourriture et les différences significatives entre les produits.

soLutionsLa possibilité d’alternatives pour une eau douce plus propre est limitée. L’uti-lisation des eaux usées pour irriguer est nocive pour la santé et pour l’environ-nement et les coûts de traitement et de contrôle des eaux sont élevés. L’uti-lisation d’eau salée endommage le sol

cAmpAgne 2012:

Devenez source de vie

Eau sur terre

Eau douceEau douce

2,5%

Nappes phréatiques profondes 14%

Utilisable (0,3% du total)

Glaces polaires 75%

Eau salée 97,5%

(océans)

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campagne 2012: chaque goutte compte dans la lutte contre la faimune personne boit en moyenne 2 litres d’eau par jour mais, pour produire sa nourriture, 2.000 à 6.000 litres d’eau sont néces-saires quotidiennement.La pénurie d’eau est donc aus-si souvent synonyme de faim et de mort, d’où l’importance d’une bonne gestion de l’eau pour lutter contre la faim. vous pourrez en lire plus, dans notre magazine, à propos de nos pro-jets en ethiopie, inde et Burun-di. ils illustrent comment caritas international se préoccupe de l’eau, source de vie.

© Fr. Schmitt

et le dessalement de grandes quanti-tés d’eau entraine un coût énergétique trop important. Et tant l’approvisionne-ment réel que virtuel en eau (c.à.d. l’eau virtuellement nécessaire à la produc-tion de la nourriture qu’il faut importer,

lorsque l’eau manque pour en produire sur place) font payer le prix fort.

Des solutions peuvent être trouvées dans deux domaines : d’une part, stocker un maximum d’eau de pluie et cela de la manière la plus efficace et économique possible, d’autre part, optimaliser l’uti-lisation de l’eau disponible et produire plus avec moins d’eau. C’est exactement

Trends in water and agricultural development 2

Peu ou pas de pénurie d’eau

Pénurie physique d’eau

Presque pénurie physique d’eau

Pénurie économique d’eau

Pas mesuré

½ de la population mondiale

1/5 de la population mondiale

Zones de pénurie d’eau physique et économiqueDemande d’eauQuantité d’eau

=

ce que Caritas International vise dans les régions souffrant d’insécurité alimentaire à cause du manque d’eau. . n

Source : Is er nog voldoende water om ons voed-sel te produceren ? Dirk Raes e.a. (Visie en vooruit-gang XXI. Lessen voor de eenentwintigste eeuw.)

0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000 18000 20000 22000

177Salade

238Tomate

Avoine

Orge

Maïs

Pain blanc

Sucre (blanc)Pâte

(farine blanche)Riz

(blanc)Viande de poulet

(peau et os)

Fromage

Steak désossé

993

1.641

1.681

1.803

2.167

2.389

3.350

5.509

7.480

20.599

Quantité d’eau nécessaire à la production alimentaire (litre par kilogramme)

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Campagne 2012: Devenez sourCe De vie

EthiopieL’Ethiopie n’est pas épargnée par la pluie. Pourtant, les périodes de sécheresse plongent encore et toujours le pays dans la famine. Il est donc essentiel de pouvoir récolter l’eau et d’en faire une utilisation judicieuse.

avec la régularité d’une horlo­ge, nous entendons des nou­velles inquiétantes à propos de

la sécheresse (imminente) en Ethiopie et du spectre de la famine. Les médias nous montrent des paysages désertiques, des animaux amaigris et des enfants qui nous fixent d’un regard vide. Depuis déjà de nombreuses années, 5 à 6 millions de personnes en Ethiopie, sur une popula­tion totale de 80 millions, sont totale­ment dépendantes de l’aide alimentaire. L’année dernière, au plus fort de la crise dans la Corne de l’Afrique, ce chiffre a doublé. 11 millions de personnes mena­cées par la faim. Les chiffres sont impres­sionnants, n’est­ce pas? Les perspec­tives pour 2012, d’après le Famine Early Warning System Network (une Agence chargée de récolter et d’analyser des données dans les régions sensibles à la famine, en vue d’assurer une réponse appropriée), au moment de la rédaction de ce magazine, sont particulièrement inquiétantes, surtout pour le Sud­Ouest et le Centre­Nord de l’Ethiopie.

il y a De l’eau en ethiopieLa sécheresse est une réalité en Ethiopie, mais seulement une facette de la réalité. Le pays est très vaste – il a une superfi­cie égale à près de 37 fois la taille de la Belgique – et connait une grande variation d’altitude, ce qui entraine de grandes différences au niveau des préci­pitations et des températures. C’est donc un pays où on peut trouver une nature verdoyante (surtout à l’Ouest), mais aus­si des grandes zones de sécheresse qui entrainent faim et maladies (en particu­

lier à l’Est). La pénurie d’eau est essentiel­lement économique (voir article précé­dent). L’Ethiopie est sortie depuis peu du top 10 des pays les moins développés au monde, l’infrastructure y est encore sou­vent médiocre, et les moyens sont limités pour rendre l’eau accessible à la popula­tion.

L’économie de l’Ethiopie est princi­palement basée sur l’agriculture (45% du PNB). Une agriculture autant desti­née à l’exportation (surtout le café) qu’à l’usage personnel (entreprises agricoles familiales). Les agriculteurs (hommes et femmes) sont les premiers à rencontrer des difficultés pour survivre lorsque les conditions sont mauvaises. Une mauvaise

récolte est, dans la plupart des cas, due à un manque de pluie mais aussi à une combinaison de facteurs : sécheresse et/ou inondations, manque de techniques agricoles, petites parcelles, appauvrisse­ment des sols, érosion et conflits (fron­tière avec l’Erythrée et la Somalie). Si la récolte n’a pas été bonne, une famille n’a pas vraiment d’alternatives. Et vu le peu d’opportunités de travail dans le secteur industriel, la faim n’est jamais très loin.

il y a Des solutionsDepuis 2003, Caritas International a enga­gé, avec son partenaire et la population locale une véritable lutte contre la faim dans la région, à commencer par le Tigray Oriental. Près de 100.000 personnes sont concernées. L’accès, la conservation et l’utilisation judicieuse de l’eau jouent un rôle important mais il y a bien d’autres dimensions à prendre en compte.

tigray oriental: un puits d’eau contre la faim(Dibla) Mulu est une mère célibataire de 5 enfants. Sa récolte était d’environ 500kg de céréales il y a quelques années. De sa récolte, elle devait donner 300kg à son voisin qui l’avait aidée à retourner la terre. Grâce à Caritas International, le puits d’eau est maintenant juste à côté de son champ. Désormais, elle n’a plus une récolte, mais deux. Elle peut aussi utili­ser l’eau pour des légumes. Avec le sou­tien de Caritas International, elle a pu ins­taller un système d’irrigation et perdra beaucoup moins d’eau. Elle a reçu les for­

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Quelques résultats • 1ère phase du projet dans 8 wore-das du Tigray Oriental (2003-3008)

Le temps moyen qu’une femme ou une jeune fille consacre à la corvée d’eau est passé de 46­60 minutes (en 2003) à 32 minutes (en 2008). Seulement 32,5% des femmes avai­ent un potager en 2005 contre 54% en 2008. La production de 860kg par hectare en 2003 est passée à 1066kg en 2008.

• Expansion du projet dans 15 wore-das (2009-2014)Taux de malnutrition des enfants de moins de 5 ans était de 10,7% en 2010 et de 8,86% en 2011.

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Campagne 2012: Devenez sourCe De vie

mations nécessaires et a appris comment apporter de la variété dans son alimen­tation et nous trouvons désormais dans son potager du maïs, du chou et des poi­vrons. Dans le futur, elle pense acheter un animal de trait pour sa terre. Grâce à l’évolution de certains tabous culturels – cela fait aussi partie de notre programme d’aide alimentaire –, les femmes peu­vent maintenant aussi travailler la terre avec un bœuf et ne doivent plus payer un homme pour le faire.

tigray oriental: un barrage pour une meilleure sécurité alimentaire(Dibla). Une vallée entourée par de hautes falaises de 200 mètres de haut. La pluie ici, inonde très rapidement tout sur son passage et crée des ravines dans le sol, qui font parfois jusqu’à 6 à 8 mètres de profondeur. A chaque fois, la puissance de l’eau continue de creuser les ravins.

ato zoedee atiso - région de mirab Badewacho : « J’ai 25 ans. Je suis marié et j’ai un fils. Je n’ai moi-même pas de terre, je travaille une partie de celle de mon père. Elle se retrouve souvent inondée car le sol est trop peu perméable. Pendant la courte saison, je peux obtenir une bonne récolte. Pendant la longue saison des pluies, je plante des céréales mais la perte est grande. Vu que le sol n’absorbe que très peu d’eau, ma parcelle en est enva-hie. Je n’ai à manger que pour cinq mois. Je suis obligée d’aller en ville comme jour-nalier, sinon nous mourrions de faim. »

alemthtsehy adane - tigray oriental : « Je dois marcher pendant des heures, chaque jour, pour aller chercher de l’eau et je ne peux en ramener qu’une quan-

tité limitée. Comme il ne pleut pas, je dois arroser mon champ moi-même. C’est toute une affaire de laver les vêtements alors je les laisse souvent comme ça. Généralement, il n’y a pas assez à man-ger. Souvent, nous ne mangeons qu’une fois par jour. Les enfants ne vont pas à l’école. Il n’y ni le temps ni l’argent car ils doivent m’aider à effectuer les tâches quotidiennes. »

C’est difficile pour Ato et Alemthtsehy. Ou plutôt, c’était difficile. Avec le soutien et la supervision de Caritas, ils ont pris leur vie en main. Ensemble, en collabo­ration avec les habitants de leur village, ils ont creusé des canaux d’irrigation. Sa terre lui offre désormais beaucoup plus. Alemthsehy a un puits d’eau juste à côté

le ComBat De tous les jours

de sa maison, il peut ainsi irriguer sa terre beaucoup plus facilement et envoyer maintenant ses enfants à l’école. De petites choses qui ont un grand impact positif dans la vie de tous les jours et le bien­être des bénéficiaires. vous pouvez nous aider à créer d’autres histoires posi-tives mais avec des acteurs principaux différents.

Pour contrer cela, la communauté locale y construit des barrages. Cela permet de ralentir le courant de l’eau et de retenir la terre qu’elle entraine. Après quelques années, le ravin se remplit jusqu’à son niveau d’origine. En même temps, on y plante diverses variétés de céréales, plantes et arbres qui retiennent la terre avec à leurs racines. Finalement, l’éro­sion peut ainsi être stoppée, cela crée des terres supplémentaires et cela permet même d’améliorer l’état des eaux souter­raines dans la campagne environnante. Les parcelles à cultiver sont très petites

dans la région, quelques hectares gagnés sont donc importants. Pour que de tels résultats soient durables, la communauté locale s’est mise d’accord sur une bonne gestion et un bon entretien : la nouvelle terre peut être utilisée par les agriculteurs qui n’ont pas de terre et ceux­ci peuvent également y élever du bétail. Les autres agriculteurs ne peuvent plus élever leur bétail dans la nature, mais doivent garder leurs bêtes à proximité de leur maison. Ils peuvent récolter de l’herbe fraiche jusqu’à trois fois et la ramener chez eux pour nourrir le bétail. n

projets Financement Budget période en eur

Crise alimentaire dans le Sud-Est

Renforcement des capacités Caritas Ethiopie

Crise alimentaire, Irob, Tigray Oriental

Augmentation de la capacité alimen-taire des agriculteurs défavorisés, Enemore et Mirab Badewacho (En préparation : extension jusqu’à Dalot Pelusa).

Sécurité alimentaire des familles vulnérables à Gulomakda et Ganta-Afeshum, Tigray Oriental.

Sécurité alimentaire des personnes vulnérables à Kindo Koyisha Woreda de la Zone Walaita (Sud)

Sécurité alimentaire des ménages dans le bassin de Enderta-Aba’ala, Tigray et Afar

Caritas International

Caritas International

VAIS/Caritas International 50%

EU Food Facility/ Caritas International 10%

BFVZ /Province Flandre-Orientale /Caritas Internat. 15%

Misereor/Caritas International 400.000 EUR

Cafod, Trocaire, Sciaf Caritas International 400.000 EUR

235.132

30.000

202.000

1.111.337

3.495.600

699.254

755.000

2011

2011

2011-2012

2009-2011

2009-2014

2012-2014

2012-2014

aperçu projets ethiopie 2011-2014

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Campagne 2012 : devenez sourCe de vie

Burundi90% des Burundais travaillent dans l’agriculture et pourtant la moitié de la population souffre de sous-alimentation chronique. A Kansenga, les agriculteurs creusent un canal pour augmenter leurs récoltes…

un canal permet à la rivière Gasu-rubwe dans le secteur de Kansen-ga (commune de Buganda), d’irri-

guer les terres agricoles de Ruhogoti et Gwarama. Mais, durant la saison sèche, la rivière n’a malheureusement pas assez de débit pour irriguer les champs. Un canal supplémentaire, reliant la rivière voisine Muzenga à celui déjà alimenté par la Gasurubwe, offrirait une solution. Dans le passé, un tel canal avait déjà été par-tiellement construit, mais il est à présent en très mauvais état.

ConsultationAu sein de la population, l’idée d’un canal “durable” n’est pas neuve mais elle ne pourra prendre forme sans concerta-tion. Une action coordonnée est indis-pensable. Dans un premier temps, Caritas International et son partenaire local ont donc réuni toutes les parties prenantes : les paysans de la région mais aussi ceux qui vivent le long du canal sans l’utiliser et des représentants gouvernementaux.

En 2010, au cours d’une réunion consul-tative, les agriculteurs ont souligné, une fois de plus, à quel point le canal était important pour eux mais d’autres préoc-cupations ont également été abordées : la création d’un comité, chargé de gérer le canal, et qui pourrait intervenir en cas de conflit, et la pénurie d’espaces de stoc-kage. En outre, les agriculteurs entendai-ent organiser plus efficacement la vente de leur production et ne plus être dépen-dants des prix imposés par les commer-çants. Une autre importante question concernait l’octroi de prêts pour acheter des semences et autres moyens de pro-duction. Les personnes vivant le long du canal, ayant généralement renoncé à une partie de leur terre, sans recevoir de compensation, insistèrent quant à elles, pour que leur intérêt soit pris en comp-te. Les représentants des gouvernements locaux se montrèrent enthousiastes face à la proposition des agriculteurs, d’autant que celle-ci ferait croître la production agricole, qui est justement l’un des piliers

de la stratégie de développement de la commune de Buganda. Toutes les parties concernées se sont finalement engagées à s’investir et à trouver des solutions aux problèmes soulevés.

les plansLe canal sera constitué d’environ 2 km de solide maçonnerie et irriguera 60 hec-tares. Dans la première phase, des études seront réalisées (topographie, gestion de l’eau, possibilités techniques, offres de prix et plans). Un comité de gestion de l’eau, comprenant 15 élus, sera mis en place pour 3 ans. La végétation nécessaire sera plantée aux abords du canal, pour prévenir l’érosion et éviter que l’eau ne l’endommage, en y charriant des débris lors de fortes pluies. Et, si nécessaire, des « terrasses » seront également installées pour ralentir le courant. Des formations aux techniques agricoles améliorées et un accès aux intrants agricoles de qualité seront également des éléments indispen-sables, afin d’obtenir rapidement des ren-dements plus élevés.

La construction d’un entrepôt commu-nautaire ira de pair avec la création d’une coopérative agricole qui veillera à stocker

les semences et les provisions tant pour l’utilisation de la communauté que pour la vente dans les meilleures conditions. Pour faire face, en cas de pénurie, les familles doivent impérativement gérer leurs revenus correctement. Un savant mélange d’épargne et de prêts éventuels, le cas échéant, forment la base d’un bon budget. La sensibilisation et l’améliora-tion de l’accès aux micro-crédits font éga-lement partie intégrante du projet. Coût du projet : 525.413 €. Financement de la DGD - Coopération belge à 80% et 105.082 € à la charge de Caritas Inter-national.

résultats fin 2012En résumé, les habitants pourront pro-duire plus, stocker mieux et mieux vendre. Ces revenus supplémentaires pourront sensiblement améliorer leurs conditions de vie : l’argent servira à acheter à manger, à se soigner, à édu-quer les enfants, à améliorer la mai-son ou à réinvestir dans l’entreprise. le défi est grand mais l’enthousiasme l’est encore plus. Caritas international s’est embarqué dans l’aventure, naviguerez-vous à ses côtés ? n

Zone d’irrigation

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Campagne 2012 : devenez sourCe de vie

IndeBien que l’Inde soit un pays émergeant doté d’une industrie en plein essor, les besoins les plus élémentaires d’une partie de sa population sont loin d’être couverts. Mais cela peut changer. Voici comment.

dharmapuram et Madhapuram, Devaruppula Mandal, district du Warangal, Andhra Pradesh, Inde.

Ici, l’eau potable provient principalement de nappes souterraines. Les populations tribales consomment de l’eau de source ou de puits en surface. Dans les villages tribaux, elle est souvent polluée et conta-minée, par manque d’hygiène, les villa-geois faisant leurs besoins en plein air et n’importe où. La sécheresse, qui épuise les réserves en eau et assèche régulièrement de nombreux puits et sources, constitue une difficulté supplémentaire. L’unique solution est donc d’aller puiser l’eau au fond des puits destinés à l’agriculture. Ce qui signifie 2 à 6 km de marche, en plein été, sous un soleil de plomb.

donc rien, ou si peu, à attendre des auto-rités. A titre d’exemple : sur 65 pompes d’eau potable disponibles, seules 17 fonc-tionnent dans les différents villages. Les autres sont asséchées ou défectueuses. Sur 1.505 familles, seules 57 ont leur propre toilette. Et les eaux usées sont déversées à même le sol ou dans les ruis-selets. Il est très difficile d’imaginer dans quelles conditions les enfants doivent grandir : tas de boue, odeurs, pénurie d’eau et de nourriture, ainsi que diar-rhée et autres maladies liées à l’eau pol-luée. Sans compter le système éducatif défaillant. En bref : la misère.

Cela peut ChangerEn étroite collaboration avec son parte-naire local, le Lodi Multipurpose Social Service Society (30 ans d’expérience en eau et assainissement) et, grâce au sou-tien du gouvernement flamand et de l’asbl Wannakam (active depuis 35 ans en Inde), Caritas International a mis sur pied un projet visant la fourniture d’eau potable et l’installation de sanitaires dans ces villages. Le projet, d’une durée de 3 ans, nécessite un budget de 100.000 euros, dont 70% investis par le gouver-nement et 30% restants à pourvoir par Caritas International et Wannakam. A mi-chemin du bouclage du projet, les résul-tats sont déjà nettement visibles.

D’ici à 2013, nous souhaitons placer et remplir 150 puits à ciel ouvert, 3 bassins d’irrigation communautaires et 15 bas-sins d’eau pluviale. En assurant, au départ de 20 toitures, la collecte d’eau pluvia-le dans des citernes fermées, grâce à un

système simple d’épuration, en creusant 100 puits d’eau pluviale dans les envi-rons et en réparant 45 pompes manuel-les, nous améliorerons considérablement l’accès à l’eau potable. Et, nous installe-rons 300 toilettes individuelles, un réseau d’égouts, des décharges communautaires et 90 sterputs.

Pour augmenter les chances de réussite du projet, il est essentiel que tout ce qui est entrepris soit porté par la population concernée. C’est pourquoi, dans chaque village, du temps est consacré à la sensi-bilisation et à l’apprentissage de bonnes pratiques, en matière d’eau et d’hygiène. Chaque village doit également élire son « Comité de village pour l’eau et l’assainissement » (des hommes, des fem-mes et des jeunes mais aussi des respon-sables du village). Celui-ci sera chargé de l’entretien des structures nouvelles ou réparées, ainsi que de leur bon fonction-nement et gèrera, entre autres, la petite contribution financière de chaque famil-le, tout en essayant d’obtenir des finance-ments des autorités locales.

Banothi Bulli a entretemps déjà con-struit son système de collecte des eaux pluviales. Avec l’eau récoltée, elle a assez d’eau potable pour faire face à deux mois de la saison sèche. Finies les longues dis-tances, elle a maintenant de l’eau à sa porte et peut consacrer son énergie à d’autres choses. A travailler au champ, par exemple. de nombreuses familles aimeraient suivre son exemple, il ne leur manque que le coup de pouce néces- saire. n

misère indesCriptibleCaritas International et son partenaire local ont sélectionné 20 « thandas » ou « colonies » de la région, là où la situation est la plus alarmante et les besoins les plus pressants. On y trouve des tribus gitanes – Banjaras ou Lambadas – ne formant pas une unique communauté. Il s’agit, pour la plupart, d’ouvriers agricoles dépour-vus de terres et de petits paysans, sans intérêt pour le monde politique, n’ayant

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Impression : Corelio Printing

Éditeur responsable : G. Dopchie - Directeur Caritas InternationalRue de la Charité, 43 - 1210 Bruxelles

Info Magazine : Tél : 02 229 36 [email protected]

Notre antenne en Wallonie : Rue des Bruyères, 1294000 LiègeTél : 04 229 79 [email protected]

Notre antenne pour la Flandre occidentale et orientale : Bosdreef 58820 TorhoutTél : 050 74 56 [email protected]

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Notre antenne pour Anvers et le Brabant Flamand : Rue de la Charité, 431210 BruxellesTél : 02 229 36 [email protected]

MAGAZINEN° 218 septembre 2012

SOMMAIRE

Caritas International est le chaînon belge d’un réseau mondial de 165 organisations catholiques qui travaillent ensemble, dans 200 pays et régions, à la réalisation de programmes d’urgence et de développement. En Belgique, nous hébergeons des demandeurs d’asile et offrons un accompagnement social aux migrants.

IBAN BE88 0000 0000 4141 (BIC BPOTBEB1)ou via notre site : www.caritas-int.be

2 SANS EAu, pAS dE NOuRRItuRE

4 EthIOpIE

6 BuRuNdI

7 INdE

8 SOutENEZ NOS pROjEtS

Chaque goutte compte dans la lutte contre la faimNous nous rendons vite compte à quel point nous dépendons de l’eau, lorsqu’il y a des travaux dans notre rue et qu’il n’y a plus une goutte qui sort du robinet. L’eau pour nous, ça va de soi. La situation est différente dans certaines régions de l’Ethiopie, de l’Inde et du Burundi. La pénurie d’eau y coûte beaucoup de temps et d’énergie, quand ce n’est pas les récoltes et la santé des familles qu’elle compromet.

SOutENEZ NOS pROjEtS – AppORtEZ dE l’EAu à CES pERSONNES Et dEvENEZ

SOuRCE dE vIE!

plus d’info : www.caritasint.be

Inde : 57 EuR = réservoir pour l’eau de pluie

L’eau des toits qui est récoltée dans des réservoirs fermés pendant la saison des pluies peut être utilisée durant la saison sèche. C’en est ainsi fini de boire de l’eau contaminée.

Burundi : 94 EuR = 1 m de canal cimenté

Avec un canal, c’est la rivière qui vient au village, et plus l’inverse. Apportez avec nous jusqu’aux par-celles cultivables une eau précieuse pour l’irrigation et la santé de la communauté

Ethiopie : 49 EuR = 1 puits creusé à la main

Une femme seule à la tête d’une famille a plus de difficultés. Elle doit veiller sur sa famille et sur ses champs. Construisez avec nous un puits d’eau proche de son potager pour qu’elle ne doive plus marcher durant des heures.