4
Nos partenaires agissent dans des contextes différents (bidonvilles, écoles, centres de santé…) avec des publics différents. Mais un de leurs points com- muns est de travailler, pour la plupart, avec les plus vulnérables des plus vul- nérables. En situation de crise, comme une guerre ou une famine, on parle de stratégies d’adaptation positives ou négatives pour décrire les comportements adoptés face au changement soudain de situation afin de satisfaire les besoins de base (nourriture, logement, vêtements…). L’extrême pauvreté n’est pas un chan- gement soudain, mais une crise conti- nue ; et elle entraîne des stratégies d’adaptation aux conséquences désas- treuses. La prostitution est l’une de ces conséquences négatives. Nous sommes très fiers des partenaires Ticket-Repas qui travaillent auprès des bénéficiaires touchés directement ou indirectement par ce problème en Inde et en Répu- blique démocratique du Congo. À travers cette Lettre de Nouvelles, vous allez découvrir des témoignages d’enfants, de jeunes, de mamans qui racontent leurs parcours et comment nos partenaires les accompagnent face aux défis auxquels ils sont confrontés. De Kinshasa à Chennai, nos partenaires chrétiens locaux aident des hommes, des femmes et leurs familles à construire, pas à pas, un avenir meilleur. Dieu-Merci, un jeune congolais de 18 ans, exprime sa reconnaissance pour toute l’aide reçue après plusieurs années difficiles dans les rues de Kin- shasa. Vous lirez aussi qu’habituer les enfants à manger des légumes est un problème universel de Madagascar à Pondichéry (en passant par chez vous, peut-être !). C’est grâce à votre soutien et au travail de nos partenaires sur le terrain que nous pouvons ensemble faire reculer la pauvreté et accompagner des femmes et des enfants à relever des défis et améliorer leurs conditions de vie. Le soutien alimentaire apporté à chacun de ces projets fait une différence énorme dans l’accompagnement des bénéfi- ciaires. Merci à chacun pour son engagement à nos côtés et aux côtés de nos parte- naires ! Une action chrétienne dans un monde en détresse Isabelle Duval Chargée de projets soutien alimentaire ÉDITORIAL Janvier 2017 Lettre de nouvelles 45 SOUTIEN ALIMENTAIRE Ticket-Repas Se tenir aux côtés des plus vulnérables

Mise en page 1 - Sel France...dû nous coucher le ventre vide. » témoigne Sonu, jeune bénéficiaire du programme de soutien alimen - taire mis en place par l’association Saahasee,

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Mise en page 1 - Sel France...dû nous coucher le ventre vide. » témoigne Sonu, jeune bénéficiaire du programme de soutien alimen - taire mis en place par l’association Saahasee,

Nos partenaires agissent dans descontextes différents (bidonvilles, écoles,centres de santé…) avec des publicsdifférents. Mais un de leurs points com-muns est de travailler, pour la plupart,avec les plus vulnérables des plus vul-nérables.

En situation de crise, comme une guerreou une famine, on parle de stratégiesd’adaptation positives ou négatives pourdécrire les comportements adoptésface au changement soudain de situationafin de satisfaire les besoins de base(nourriture, logement, vêtements…).L’extrême pauvreté n’est pas un chan-gement soudain, mais une crise conti-nue ; et elle entraîne des stratégiesd’adaptation aux conséquences désas-treuses. La prostitution est l’une de cesconséquences négatives. Nous sommestrès fiers des partenaires Ticket-Repasqui travaillent auprès des bénéficiairestouchés directement ou indirectementpar ce problème en Inde et en Répu-blique démocratique du Congo.

À travers cette Lettre de Nouvelles,vous allez découvrir des témoignagesd’enfants, de jeunes, de mamans quiracontent leurs parcours et commentnos partenaires les accompagnent faceaux défis auxquels ils sont confrontés.

De Kinshasa à Chennai, nos partenaireschrétiens locaux aident des hommes,des femmes et leurs familles àconstruire, pas à pas, un avenir meilleur.Dieu-Merci, un jeune congolais de 18ans, exprime sa reconnaissance pourtoute l’aide reçue après plusieursannées difficiles dans les rues de Kin-shasa.

Vous lirez aussi qu’habituer les enfantsà manger des légumes est un problèmeuniversel de Madagascar à Pondichéry(en passant par chez vous, peut-être !).

C’est grâce à votre soutien et au travailde nos partenaires sur le terrain quenous pouvons ensemble faire reculerla pauvreté et accompagner des femmeset des enfants à relever des défis etaméliorer leurs conditions de vie.

Le soutien alimentaire apporté à chacunde ces projets fait une différence énormedans l’accompagnement des bénéfi-ciaires.

Merci à chacun pour son engagementà nos côtés et aux côtés de nos parte-naires !

Une action chrétienne dans un monde en détresse �

Isabelle DuvalChargée de projets soutien alimentaire

É D I T O R I A L

Janvier 2017Lettre de nouvelles n° 45

SOUTIEN ALIMENTAIRE Ticket-Repas

Se tenir aux côtésdes plus vulnérables

Page 2: Mise en page 1 - Sel France...dû nous coucher le ventre vide. » témoigne Sonu, jeune bénéficiaire du programme de soutien alimen - taire mis en place par l’association Saahasee,

« Malar a 12 ans et est atteinte duVIH/ Sida. Elle avait perdu son père,puis elle a également perdu sa mère.Sa grand-mère essayait tant bien quemal de lui apporter le soutien néces-saire pour la nourriture et l’école,mais la santé de Malar est un vraidéfi pour la famille, qui manque d’ar-gent. » Puis la grand-mère de Malara rencontré un conseiller de TCDS(Tambaram Community DevelopmentSociety), partenaire chrétien du SEL.Et l’espoir a ressurgi !

À Chennai, TCDS œuvre parmi lesplus pauvres, les exclus, ceux qu’onméprise et qui n’ont plus aucunespoir. Sa mission  ? Soutenir unetrentaine d’enfants vivant dans desconditions particulièrement difficiles.Leurs mamans, anciennes prosti-tuées, sont atteintes du sida et ontbeaucoup de mal à assurer leur sub-sistance quotidienne.

Chaque mois, notre partenaire sou-tient les familles avec un kit alimen-

taire et des produits d’hygiène. Desséances de conseil et de suivi per-sonnalisé ont renforcé l’estime desoi des mamans et des enfants quiparviennent peu à peu à mieux gérer

leur quotidien et les énormes défisauxquels ils font face. L’aide de TDCSet le partage des valeurs chrétiennestransforment la vie de ces enfantset de leurs familles.

Décidées à quitter la rue, elles ontpu apprendre le métier de couturière,suivre des cours d’alphabétisationet recevoir des enseignementsbibliques. Elles, qui bien souvent sesont prostituées pour pouvoir sub-venir à leurs besoins de base, ontcommencé à reconstruire leur vie.Mathy nous raconte comment elleest arrivée à Bomo :

« Je suis née à Kinshasa en 1991 etje suis la cadette d’une famille dequatre enfants. Mon père était pas-

teur ; il est mort quand j’avais 2 ans.Ma mère n’avait pas les moyens deme scolariser. Comme elle n’avaitpas d’argent, je suis partie chez magrande sœur. Mais elle aussi étaitdémunie. Je me suis alors donnéetrès jeune à un homme avec qui j’aieu un enfant. Cet homme m’a aban-donnée. Ne sachant pas où aller, j’aicommencé à me prostituer et j’ai euun deuxième enfant… Une amiem’avait parlé de Bomo et j’ai rejointun groupe où je suis entrée encontact avec 2 femmes évangélistes.

J’ai suivi les enseignements et aiété retenue pour intégrer la 14ème

promotion. J’ai renoncé à monancienne vie et ai pris la décision desuivre Jésus-Christ . Je veuxdépendre de Dieu et de mon métierde couturière que je viens d’ap-prendre. Je crois en Dieu et rien nepourra me séparer de son amour. »

Votre soutien participe au budgetalimentaire de la formation. Mercipour ce que vous faites !

Le 3 décembre 2016, la promo-tion des 16 apprenties coutu-rières du centre de réinsertionde Bomo a fêté la fin de sa for-mation.

INDE – TCDS Chennai

Un espoir pour les exclus

Grâce à vous, ces 16 jeunes filles ont eu le ventre bien rempli pour seconcentrer sur leur apprentissage.

Bomo - RD Congo

Sortir de la rueet commencerune nouvelle vie

Orphelinat Bakole – RD Congo

Retrouver l’affectionL’association Bana ya Kivuvu, en RD Congo, s’occupedes enfants et des jeunes de la rue. Voici le témoignagede Dieu-Merci, pensionnaire de l’orphelinat Bakoledepuis l’âge de 8 ans.

«  Je m’appelle Dieu-Merci. J’aurai bientôt 18 ans. Jen’ai jamais connu mon père. Ma mère est venue à Kin-

shasa où elle est tombée gravement malade après quelques années. Àsa mort, personne ne pouvait me prendre en charge. On m’a déposédans un centre d’hébergement pour enfants de la rue et c’est en 2006que maman Hélène est venue me chercher pour m’emmener à l’orphelinatBakole. Aujourd’hui je me sens épanoui car j’ai retrouvé l’affection. Jesuis éduqué, nourri, vêtu, soigné. J’étudie au lycée en terminale Littéraire.Nos remerciements vont droit à tous ceux qui d’une manière ou d’uneautre contribuent à notre épanouissement, encore une fois merci. »

Page 3: Mise en page 1 - Sel France...dû nous coucher le ventre vide. » témoigne Sonu, jeune bénéficiaire du programme de soutien alimen - taire mis en place par l’association Saahasee,

Dans les 2 écoles maternelles deFarafaty et Melville, les 80 enfantsreçoivent le goûter vers 10 heurespuis le déjeuner qui est, pourquelques enfants, leur seul repascopieux de la journée.

Cette année, le défi pour les res-ponsables était d’encourager et d’ha-bituer ces enfants dès leur plusjeune âge à manger la nourriturepréparée à la cantine. La plupartdes enfants n’ont en effet pas l’ha-bitude de manger de légumes ni desgraines (légumes secs) à la maison.Les responsables des cantines et

les institutrices ont suivi une for-mation axée sur les petites astucespour rendre la nourriture bonne,délicieuse et agréable à mangermais aussi attirante pour les enfants(surtout pour les légumes et leslégumineuses).

Après quelques temps, on peut déjàconstater beaucoup de changementet les enfants apprécient ces ali-ments. Cela a bien sûr des impactspositifs sur la croissance des enfants.Une prochaine étape serait de pro-duire sur place le maximum des ali-ments consommés à la cantine.

Une action chrétienne dans un monde en détresse �

Gautam Puri - Inde

Aider à reprendre des forces«  A plusieurs reprises nous avonsdû nous coucher le ventre vide. »témoigne Sonu, jeune bénéficiairedu programme de soutien alimen-taire mis en place par l’associationSaahasee, partenaire du SEL. Le casde Sonu et sa famille n’est pas isolé :de nombreuses familles vivant dansles bidonvilles de New Dehli seretrouvent dans la même situation.Force est de constater que les pre-mières victimes de la faim sont lespersonnes les plus vulnérables tellesles femmes, les enfants, les per-sonnes âgées ou malades.

C’est pourquoi, Saahasee a décidéd’agir. Aujourd’hui, 57 personnes bé-néficient d’une aide alimentaire enraison de leur poids excessivementbas et de leur trop faible santé. Ellesse voient offrir des repas équilibrés

et nutritifs jusqu’à ce que leur étatde santé s’améliore. En parallèle,Saahase visite les familles desbidonvilles et sensibilise les mèresaux notions de nutrition, soins,d’épargne… Le but  : les équiper etles aider à se prendre en charge età sortir de la misère.

Esther et Jonah sont jumeaux. Avantd’être pris en charge par AndaoHitia, ces enfants n’avaient pas étéà l’école pendant 2 ans. Leur mamanraconte  : «  Ils ont tous deux biengrandi depuis 2 ans qu’ils mangentà la cantine. Ils ne sont presquejamais malades et chose qui m’avraiment étonnée, ils commencentà parler français. Depuis que lesenfants sont à Andao Hitia, nous yvenons le dimanche assister à laréunion de prière ; et tous les joursà la maison, nous prions ensembleavant de dormir (avant, je priaisseule). »

Andao Hitia – Madagascar

Grandir et prier

Cantines Nourrir Futé – Madagascar

À la découverte des légumes !

Samaritan’s Help – Inde

Découvrir unealimentationvariée !Le centre d’accueil Samaritan’s Helpà Pondicherry ouvre chaque jour sesportes à 25 enfants des bidonvilles,leur prodiguant éducation, soins etrepas variés et équilibrés. Habituésaux aliments frits, les enfants décou-vrent les bénéfices de la consom-mation de fruits et légumes ; ilsprennent beaucoup de plaisir à man-ger.Depuis deux ans, le centre a démé-nagé dans un autre bidonville. Mal-heureusement, des habitants duquartier s’opposent à l’installationd’une activité chrétienne. Mais Dieuagit et l’équipe du Samaritan’s Helpse réjouit de voir, au travers desdifférentes activités (fête de Noël,école du dimanche, clubs d’enfants...)enfants et parents prendre plaisir àdécouvrir la Parole de Dieu. Conti-nuons à prier pour nos partenaires :qu’ils puissent être des lumièresdans leur quartier et entretenir debonnes relations avec leurs voisins.

Vous voulez plusde nouvelles du projetde Soutien Alimentaireque vous soutenez ? Écrivez-nous à [email protected]

Page 4: Mise en page 1 - Sel France...dû nous coucher le ventre vide. » témoigne Sonu, jeune bénéficiaire du programme de soutien alimen - taire mis en place par l’association Saahasee,

Loin de nous décourager, ces chiffresdoivent plutôt nous pousser à l’action.Et c’est bien ce que vous faites, chaquemois : vous combattez activement lefléau de la malnutrition et changez lavie de nombreuses personnes. Rappe-lons en quelques mots les bienfaits desprogrammes de Soutien Alimentaire.

Une meilleure santé Un enfant, qui bénéficie de soutien ali-mentaire, reçoit des repas équilibrés,complets et nutritifs. Tout cela est néces-saire à son bon développement phy-sique et intellectuel : un enfant qui vabien, grandit bien. Notre partenaire leconfirme : « La bonne santé nutrition-nelle de chaque enfant a des implicationstrès profondes sur les autres aspectsde sa vie (physique, émotionnelle, intel-lectuelle…). » (Casa Grande, Bénin)

Une capacité de concentrationà l’école augmentéeLe lien de cause à effet est notable : unenfant dont le ventre n’est pas constam-ment tiraillé par la faim et qui reçoitles nutriments nécessaires à son bondéveloppement aura plus de facilité àse concentrer à l’école, à mémoriseret restituer ce qu’il aura appris. « J’aicompris que la nourriture d’aujourd’huiétait pour m’aider à avoir la nourriturede demain et j’ai pris goût à l’école. »témoigne Karim, bénéficiaire du CESAED(Centre Social d’Appui à l’Education etau Développement), au Burkina Faso

Des mamans sensibiliséesÀ Nselo, en RD Congo, des animatricesnutritionnelles du CEPROMOR (Centrede Promotion pour le Monde Rural)interviennent dans les villages et ensei-

gnent aux mamans les bases de l’ali-mentation : comprendre les causes dela malnutrition, l’importance des nutri-ments, identifier les groupes d’aliments,agrémenter la bouillie, l’alimentationen fonction de l’âge de l’enfant…

Ces projets changent littéralement desvies. Sans vous, cela ne serait pas pos-sible. Merci ! 1 https://fr.wfp.org/faim/faits-et-chiffres

SEL : 157 rue des Blains - 92220 Bagneux - France • Tél. 01 45 36 41 53 • www.selfrance.org

Au 1er janvier 2017, grâce à l’engagement de 1901personnes, le SEL soutient régulièrement 34 projetsde soutien alimentaire dans 12 pays : Bénin (3), Burkina Faso (8), Congo, Egypte, Inde (3),Liban, Madagascar (5), Philippines, République démo-cratique du Congo (4), Sénégal (3), Tchad, Togo (4).

Cette lettre de nouvelles paraît 2 fois par an et est en-voyée à tous les donateurs engagés dans le soutiendes projets Soutien alimentaire en France et en Suisse.Rédactrice en chef : Isabelle DuvalMise en page : J. MaréNuméro ISSN : 2429-7267

Sujets de prière :• Des élections présidentielles doi-

vent avoir lieu en 2017 en RDCongo. Prions que les différentestensions ne dégénèrent pas enviolences au cours de l’année, pourla sécurité de nos partenaires etdes bénéficiaires.

• Les équipes de nos partenairesaccompagnent chaque jour lesbénéficiaires des projets. Prionsque Dieu renouvelle leurs forceset leur donne de la sagesse etbeaucoup d’amour face aux situa-tions difficiles qu’ils rencontrent.

Le SEL est une association protestante de solidaritéinternationale créée en 1980 par l’Alliance Evangé-lique Française. Il fonde son action sur une visionresponsable de l’engagement chrétien en vue de ré-duire la pauvreté dans les pays en développement.Ses activités reposent sur l'enseignement bibliquequi associe la Parole et les actes pour transmettrel'amour de Dieu. C’est pourquoi le SEL travaille enpartenariat avec des organisations chrétiennes lo-cales, responsables des projets qu’elles élaborent etmettent en œuvre pour améliorer les conditions devie des bénéficiaires finaux.

À noterLe SEL recrute un(e) chargé(e) de projets.Consultez le profil du poste sur :www.selfrance.org (rubrique : Nous rejoindre)

Votre reçu fiscal 2016Il reprendra l’ensemble de vos dons faits au SEL du 1er janvier au 31 décembre 2016. Ilvous sera envoyé par voie postale courant avril. Les dons pour les projets de soutien ali-mentaire bénéficient du régime fiscal concernant les dons destinés à la fourniture gratuited’une aide alimentaire. Les donateurs suisses recevront une attestation récapitulant l’en-semble de leurs dons versés en 2016.

Apporter le soutienalimentaire c’estapporter la vie

Pour empêcher la malnutrition de faire des dégâtsirréparables sur les enfants, il faut agir tôt.

Selon le Programme Alimentaire Mondial,« 1 enfant sur 6 souffre d’insuffisance pondérale dans les paysen développement  ;  66 millions d’enfants en âge d’aller àl’école y vont le ventre vide, dont 23 millions rien qu’en Afrique »1.

En savoir plus sur les projetsde soutien alimentaire :www.selfrance.org