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MUANDA : LIBERATION DES 16 PERSONNES DU ... DE PRESSE N 003/RDC/VSV/CD/2010 MUANDA : LIBERATION DES 16 PERSONNES DU GROUPEMENT KONGO, VICTIME DE POLLUTION PETROLIERE. La Voix des Sans-Voix

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COMMUNIQUE DE PRESSE N° 003/RDC/VSV/CD/2010

MUANDA : LIBERATION DES 16 PERSONNES DU GROUPEMENT

KONGO, VICTIME DE POLLUTION PETROLIERE.

La Voix des Sans-Voix pour les droits de l’homme (VSV) exprime sa satisfaction suite à la libération provisoire, contre paiement individuel d’une caution de dollars américains vingt (USD 20), mercredi 06 janvier 2010 de seize personnes des villages Kongo et Tshiende, groupement Kongo, territoire de Muanda, province du Bas-Congo. Le calvaire de 16 manifestants détenus arbitrairement a fait l’objet, tant au niveau national qu’international de vives inquiétudes consécutives à la volonté manifeste du Gouvernement provincial du Bas-Congo et de l’Entreprise pétrolière PERENCO-MIOC, une industrie extractive de réduire coûte que coûte au silence la population du groupement Kongo, particulièrement des villages Kongo et Tshiende, province du Bas-Congo, déterminée à défendre leurs droits environnementaux contre la pollution récurrente de leurs terres et rivières de la part de PERENCO-MIOC. Le dernier cas en date est l’arrestation arbitraire suivie de la détention illégale, sur ordre du vice-gouverneur, monsieur Deo Nkusu et du maire de Boma, madame Marie-Josée NIONGO NSUAMI, mardi 15 décembre 2009, à Muanda de seize (16) paysans de Kongo et Tshiende par des policiers armés, actionnés par l’Administrateur du Territoire, monsieur Guillaume Ngongo Ngongo. Il s’agit de : messieurs Loka Makuiza, Kuebo Edouard, Mabedo Mabedo, Diangu Kakudu, Tshikokolo Sibu, Tshikokolo Njimbi, Nzau Mateka, Phoba Mayuma, Mualangu Phaka, Nsamvu Sasulu, Kadioto Nsamu, Nzinga Tshitunda, Bendo Balu, Nzau Njimbi, Buela Bembe et Lakula Bueya. Les seize (16) paysans font partie de dizaines de personnes qui ont décidé de manifester pacifiquement tôt le matin, mardi 15 décembre 2009, devant le Terminal pétrolier Mibale à travers un sit-in en vue de dénoncer la violation de leurs droits, et ce, après avoir informé les autorités locales, conformément à l’article 26 de la Constitution de la République Démocratique du Congo qui garantit la liberté de manifestation pacifique. Actuellement, les victimes, transférées, depuis mercredi 16 décembre 2009, à Boma, sont incarcérées à la prison de la ville dans des conditions inhumaines. Les manifestants détenus sont poursuivis pour rébellion. Le 31 décembre 2009, le détenu Phoba Mayuma Pablo a bénéficié, moyennant paiement d’une caution de soixante-deux mille (62000) francs

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congolais équivalent à soixante-huit (68) USD, d’une liberté provisoire en raison de maladie. Selon les informations parvenues à la VSV, la population de deux villages est en arrivée à l’organisation d’un sit-in devant l’entrée du Terminal pétrolier de PERENCO-MIOC situé à moins d’un kilomètre de deux villages après avoir, en vain, sollicité plusieurs fois le dialogue avec le Directeur Général de PERENCO-MIOC, monsieur Benoît de la FOUCHARDIERE pour le respect de leurs droits, par la réparation de titanesques préjudices subis depuis des décennies. Toutes proportions gardées, il est surprenant qu’en ce moment où l’humanité tout entière s’élève contre la pollution de la planète en vue de préserver la vie et la santé de ses habitants que les autorités provinciales, urbaines et locales se transforment en bourreau, pour des fins inavouées, en lieu et place de protéger leurs administrés. Dans leurs revendications, la population victime récuse catégoriquement le Comité de concertation des notables de Muanda, une structure, actuellement controversée mise sur pied afin de gérer les relations entre la population et les sociétés pétrolières. Elle exige aussi une étude indépendante sur l’impact environnemental en vue de déterminer exactement le degré des pollutions et leur incidence sur la vie de la communauté locale longtemps affectée. Face à la persistance de la crise, consécutive aux risques et dangers inhérents à une exploitation pétrolière menaçant l’homme et l’environnement, et à la gestion ténébreuse par le Comité de Concertation de reversements financiers et autres avantages destinés, en principe, à la population, une Nouvelle Société Civile a vu récemment, de guerre lasse, le jour à Muanda, avec comme credo, entre autres, la Tolérance Zéro envers la mauvaise gestion du Comité de Concertation , son apolitisation, son fonctionnement transparent et objectifs selon sa charte ainsi que la tenue d’une Table Ronde sur le développement de Muanda. La pollution de l’environnement, terres, rivières et l’enfouissement des déchets toxiques à proximités des villages Kongo et Tshiende par PERENCO-MIOC traduit la volonté d’exterminer à petit feu la population concernée pour des raisons des intérêts financiers et pourrait, par conséquent, être assimilée à un crime contre l’humanité. Eu égard aux périls qui pèsent sur la santé publique et injustice chronique contre une population particulièrement appauvrie, la VSV demande aux autorités de la RDCongo d’intervenir d’urgence pour :

- L’abandon des poursuites judiciaires, du reste non justifiées, contre les 16 manifestants victimes d’arrestation arbitraire et détention illégale à la prison de Boma, province du Bas-Congo ;

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- des sanctions exemplaires contre les autorités politiques et

administratives impliquées dans la martyrisation de la population Kongo et Tshiende ;

- l’indemnisation des populations victimes de la pollution alors qu’elles

ne vivent que de la pêche et de l’agriculture ;

- le versement entre les mains de représentants crédibles de la communauté locale d’une quotité par la société PERENCO-MIOC de manière à faire bénéficier réellement les populations autochtones des produits de leur sous-sol ;

- la prise des mesures drastiques autour de toutes les entreprises

extractives du pétrole brut de manière à éviter que de telles catastrophes ne se reproduisent, dans la perspective de la protection de la vie des populations et des écosystèmes.

Fait à Kinshasa, le 11 janvier 2010.

LA VOIX DES SANS-VOIX POUR LES DROITS DE L’HOMME (VSV)