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Hors-série / mai 2012 PARTENAIRES Un demi-siècle d’entraide et de collaborations ÉVÉNEMENTS Des drames et des fêtes en images La brigade du lac fête ses 50 ans

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Hors-série /mai 2012

PARTENAIRES Un demi-siècle d’entraide et de collaborations ÉVÉNEMENTS Des drames et des fêtes en images

La brigade du lac fête ses 50 ans

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SommaireEditorialJacqueline de Quattro 5Cdt Jacques Antenen, Cdt Olivier Botteron 7

InterviewComme un poisson... 8

Un peu d’histoire 1962-2012Histoire et raison d’être 10La flottille au fil des ans du P-1 au P-12 «Nérée» 13

FormationDu pragmatisme aux technologies de pointe en matière de plongée et de navigation 16

PosterL’effectif actuel de la Brigade du lac 18

Portrait Les «amiraux» de la brigade 22

EvènementsUn demi-siècle entre drames et riches heures 26

PartenairesUn travail d’équipes 30Silvio Refondini, un homme d’action 31La Société internationale de sauvetage du Léman 34Compagnie Générale de Navigation sur le lac Léman 35Chalands à l’exercice 35

Hors-série /mai 2012

PARTENAIRES Un demi-siècle d’entraide et de collaborations ÉVÉNEMENTS Des drames et des fêtes en images

La brigade du lac fête ses 50 ans

Hors-série /mai 2012

Policecantonale vaudoise

Hors série à l’occasion des 50 ans de la Brigade du lacTirage 5000 exemplaires

EditeurPolice cantonale vaudoiseDivision presse et communicationCentre Blécherette - 1014 Lausanne

Comité éditorialJean-Christophe Sauterel, rédacteur en chefOlivia Cutruzzolà, responsable d’éditionMarlyse Biderbost, Pierre-Olivier Gaudard,Philippe Jaton, Olivier Rochat

RédacteurBertrand Dubois

PhotographiesBertrand Dubois, Nicolas Spring, Jean-Christophe Sauterel, App Nicolas Martin,Jean-François Luy, Archives Brigade du lac,Police cantonale vaudoise, © Alinghi, © Musée du Léman/Fonds Piccard, © Archives/Confrérie des Vignerons, Vevey

Mise en pageNext communication SA

RelecturePolice cantonale vaudoise

ImpressionPCL Presses Centrales SA

AbonnementRevue distribuée gratuitement à tous lesmembres de la Police cantonale, aux policesvaudoises, aux polices de Suisse, aux autoritésciviles et judiciaires cantonales et fédérales,aux partenaires privés et à nos annonceurs.

[email protected] - 021 644 81 90www.police.vd.ch

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© Police cantonale vaudoise

Toute reproduction autorisée avec l’accord de l’éditeur

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BRIGADE DU LAC: 50 ANS 5

Chères lectrices et chers lecteurs,

Un jubilé est toujours un évène-ment extraordinaire, source desatisfactions et de joie ! Si lecorps de la Gendarmerie a vu lejour avec la naissance du cantonde Vaud en 1803, ce n’est que le4 août 1962 que le caporalCharles Mottaz prend la tête dela brigade du lac.

Épaulé alors par le gendarme Junod, les deux spécialistes patrouillent pendantquelques temps à pied… avant de disposer en1963 seulement, du premier bateau de la bri-gade, le P1. Quelques années plus tard, en1968, la brigade du lac de Neuchâtel voit lejour et reçoit sa première embarcation afind’assurer la sécurité lacustre des eaux vaudoisesdu lac de Neuchâtel. Eh oui, 50 ans déjà queles «hommes grenouilles» de la brigade du lacœuvrent dans le canton avec compétence etexpérience, à grand renfort de matériel, detechnologie et de formations plus pointus aufil du temps, afin de répondre aux multiplesdéfis auxquels ils doivent faire face.Les tâches de la brigade sont complexes etmultiples, allant du simple contrôle de laconformité du permis de conduire un bateau,à l’enquête judiciaire suite à un drame du lacou à une pollution des eaux.

Messieurs les policiers des lacs et plans d’eauvaudois, vous faites, en collaboration avec tousles partenaires, un travail remarquable qui n’estpas sans risque. La population ne vous voit pastoujours quand vous vous débattez contre ventet marées, vous sauvez des nageurs de la noyadeou des équipages et des bateaux du naufrage.La force de votre engagement, la persévérancede votre action à remplir vos missions, et sur-

tout la constance de votre courage démontrentvotre sens élevé du service public. Vous êtes deshommes d’expérience, capables de discerne-ment dans les moments les plus difficiles. Celaforge cet esprit de groupe, qui est l’une descaractéristiques de la brigade du lac.

Votre action de prévention auprès des naviga-teurs et des nageurs imprudents permet ànombre de visiteurs de percevoir les espaceslacustres du canton comme des aires dedétente et de loisirs. Quand viennent les beauxjours, vous avez à cœur de rappeler les

consignes de sécurité élémentaires à suivre surles eaux du Léman et du lac de Neuchâtel. Vospatrouilles quotidiennes au profit de tous lesamoureux des sports et loisirs aquatiques s’ins-crivent dans la continuité de la tradition d’ex-cellence du service public.

Au nom du Conseil d’Etat je vous remerciechaleureusement pour votre engagement. Je

salue votre disponibilité et votre profession-nalisme. Je sais combien votre engagement estprécieux. Je souhaite plein succès à la Brigadedu lac, consciente à quel point le travail quevous accomplissez tous les jours est essentielpour assurer la sécurité des Vaudois sur nosplans d’eau. �

Jacqueline de QuattroConseillère d’Etat,

Cheffe du Département de la sécurité et

de l’environnement

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Editorial

«La force de votre engagementdémontre votre sens élevé

du service public»

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Editorial BRIGADE DU LAC: 50 ANS 7

La brigade du lac - ne devrait-on pas diredes lacs pour éviter de heurter certaines sus-ceptibilités… - est à l’honneur cette année. Etelle l’a bien mérité. Que de chemin, que demilles nautiques parcourus en 50 années ! Que

de travail, de mises à jour des connaissances etdes procédures, d’investissements aussi, n’ont-ils pas été nécessaires pour maintenir cette brigade à la hauteur des attentes qu’un cantonlacustre comme le nôtre peut légitimement

placer dans ce qui est un des fleurons de la gendarmerie vaudoise. Bien sûr, cette brigadebénéficie a priori dans le public d’un capitalsympathie que d’autres lui envient sans doute.Elle est perçue comme moins répressive,comme davantage liée à des activités de loisir etde bien-être des citoyens, ce qui sert considéra-blement son image. A ce titre, mais pas uni-quement, elle est d’ailleurs essentielle pour illus-trer les activités de la police cantonale sous unjour attractif, moderne et varié. Pour autant, lacroisière ne s’amuse pas toujours ! La brigadedu lac accomplit des missions essentielles pourle maintien de l’ordre public sans parler decelles à caractère judiciaire - y compris les plusdélicates et les plus sombres - avec beaucoup decompétence, de sérieux et de professionnalisme.Servie par un matériel à la pointe de la tech-nique, envié par ses consoeurs jusqu’au-delà desfrontières cantonales et nationales, la brigadedu lac a su maintenir la tête hors de l’eau. Ellepeut être fière de son passé et le revendiquer.Elle a aussi et surtout sans aucun doute un ave-nir. En route pour le centenaire ! �

Jacques AntenenCommandant de la Police

cantonale vaudoise

Chères lectrices, chers lecteurs,

Le numéro spécial que vous avez entre lesmains va vous permettre de mieux découvrirune des unités du Corps de la gendarmerie: laBrigade du Lac.

50 ans, c’est l’âge de la raison. Pourtant, cetteentité est résolument tournée vers l’avenir. Ellea su, au fil du temps, s’adapter aux besoinsactuels, ceci grâce à des partenariats tant inter-cantonaux que locaux, au profit de chaquecitoyenne et citoyen.

Sans des personnels de valeur, rien ne seraitpourtant possible. Je tiens ainsi à adressertoutes mes félicitations à ces gendarmes ayantchoisi une activité exigeant rigueur et humi-lité. Ces plans d’eau, si agréables à contemplerlorsque les conditions atmosphériques sont aubeau fixe, imposent pourtant connaissancestechniques, courage et ténacité pour secourirdes naufragés ou encore rechercher des vic-times lorsque les éléments sont déchaînés. Ils’agit également de rendre un hommage à ceshommes ayant perdu la vie en pratiquant cetteactivité et que nous n’oublions pas. Que leursfamilles soient assurées de ma reconnaissanceet de celle du Corps.

Arrêtons-nous un instant, pour revivre, à tra-vers ces archives et témoignages, les momentsforts de la brigade du lac. Ayons une recon-naissante pensée pour ceux qui ont permiscette excellence reconnue au-delà de nos fron-tières et qui perdurera encore de nombreusesannées. �

Olivier Botteron, lt colCommandant de la Gendarmerie

La tête hors de l’eaui

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BRIGADE DU LAC: 50 ANS 9

En remontant le temps, que vous inspire le parcours de cinq décennies de la brigadedu lac ?

Un saut important a été effectué en matièrede connaissances physiologiques, de matérielde plongée et de formation.

Les premiers gendarmes «hommes grenouilles»devaient évoluer toute l’année et parfois à lalimite de la sécurité, en tenue néoprène humide,utiliser des tables de plongée Buhlmann ainsique des détendeurs Royal Mistral. Aujourd’hui,nos plongeurs peuvent compter sur du matérielsophistiqué de la dernière génération. De quoinettement améliorer leur sécurité.

De la planche à voile au kit-surfing, les activités sportives se sont passablement diversifiées. Les gendarmes lacustres ont étécontraints - pour être à même d’effectuer desenquêtes de police ou des recherches de per-sonnes ou de matériel volé - de se former auxdifférentes techniques de plongée mais ausside canyoning.

Les gendarmes affectés à la brigade du lac ontpour dénominateur commun la passion del’eau, du lac et des personnes. C’est indispen-sable pour intervenir efficacement sur les eauxlors de gros temps ou lors de recherches sub-aquatiques particulièrement difficiles.

Depuis 2004 la brigade lacustre est l’une desquatre unités spéciales de la Gendarmerie,pourquoi ?

Le Commandement a souhaité regrouperl’ensemble des détachements de «spécialistes»de la Gendarmerie vaudoise. De cettemanière, une uniformisation en matière derecrutement ainsi que des synergies entre lesunités spéciales se sont développées, que cesoit en matière de formation ou d’acquisitionde matériel.

A quels besoins en matière de secours etquelles menaces doit répondre le dévelop-pement de ses compétences et de son équipement ?

La démocratisation de la plongée comme desactivités nautiques en tous genres, aggraventle potentiel d’accidents, et, par conséquent, lenombre d’interventions et d’enquêtes pénalespointues à mener à bien. Notre participationà de grands événements tels qu’on les a connusavec le G8 ou le sommet de la Francophonie,ne peut être négligée. En tant qu’unité spé-ciale, on doit aussi se préparer au pire avec desscénarios et des exercices de prises d’otages oud’agressions sur des embarcations privées oudes unités de la CGN, par exemple.

Comment entrevoyez-vous les 50 ans àvenir ?

Bien que fortement développées, les tech-niques de plongée évolueront encore. Il y aaujourd’hui un engouement en matière deplongée au recycleur. Dès lors, les gen-darmes lacustres devront, pour être à mêmed’effectuer leur mission, suivre l’évolutiondu matériel, des techniques et parfaire leurformation. L’utilisation accrue des plansd’eau nous amènera très probablement unjour ou l’autre à faire face à un accidentmajeur. De plus, la complexité du matérielet les coûts inhérents doivent nous encou-rager à poursuivre nos efforts de collabora-tions intercantonales. �

Propos recueillis par Bertrand Dubois

8 BRIGADE DU LAC: 50 ANS

Plongeur subaquatique, nageuret joueur de water-polo émérite,s’il est un homme qui, fort deson bagage de policier, devaitaboutir à la tête de la brigade du lac c’est bien lui, PhilippeBonzon. Le capitaine estaujourd’hui chef des unités spéciales de la Police cantonalevaudoise formées, en outre, de labrigade canine, du détachement

d’action rapide et de dissuasion(DARD) et des policiers de lazone carcérale.

Enfant d’Yverdon-les-Bains, il fait sonécole d’aspirant en 1980 et rejoint, en 1981,la brigade du lac à Clarens, puis à Morges en1984. En décembre 1996, il est désigné chefde la brigade du lac à Yverdon qu’il pilotejusqu’en 2003. «Les six mois intenses passésà gérer les aspects de la sécurité lacustred’Expo 02, constituent le point d’orgue de

ce moment de ma carrière», relève-t-il. Il aalors la responsabilité de 27 hommes chaquejour de la manifestation. Dont des militaires,des astreints à la protection civile et des poli-ciers plongeurs d’autres cantons. «Si tousavaient pour point commun d’avoir uneactivité de loisir en lien avec les lacs, tousaussi venaient d’horizons très différents:médecin psychiatre, charpentier, banquier et autres. Ça procurait de riches échangeslorsque nous nous retrouvions lors desrepas», se souvient-il. �

B.Ds

InterviewComme un poisson...i

Lors d’Expo 02 Philippe Bonzon veillait,

notamment, sur le Nuage d’Yverdon.

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BRIGADE DU LAC: 50 ANS 11

l’armée française et le FLN. Et qu’une partiedes diplomates engagés dans ces négociationsséjournaient dans les hôtels d’Ouchy.

La brigade se dote d’un groupe de six plon-geurs en 1963. En 64, avec l’Expo nationale,elle acquiert une deuxième unité de naviga-tion, le P2. En août 1969 à Ripaille (F), lenaufrage du bateau de promenade La Frai-dieu, avec plus de 50 personnes à bord, fait 24morts dont une partie des corps ont étéremontés par les plongeurs vaudois. Ceux-cisont aussi engagés en 1970 lors du naufrage,près d’Yvoire, de La Sainte Odile qui fit septvictimes. En 1973 les huit «marins» affectés àOuchy quittent ce port. Ils rejoignent leslocaux décentralisés de Clarens et de Morgeset y resteront jusqu’en 1998. Alors, restructu-ration oblige, le groupe est invité à réintégrerune unique base lémanique à Ouchy. En 2004la brigade est intégrée aux unités spéciales dela Gendarmerie que sont la brigade canine, ledétachement d’action rapide et de dissuasion(DARD) et les gendarmes de la zone carcérale.

La brigade à Yverdon

Le Nord du canton et les eaux vaudoises dulac de Neuchâtel engendrent aussi une pro-blématique de sécurité lacustre. C’est pour-quoi, le 18 avril 1968, le commandant Min-gard remet à la brigade du lac de Neuchâtelson premier bateau. En mars 1971 est inau-guré le hangar, port d’attache de la brigadeactive sur le lac de Neuchâtel. Il sera exploitédurant 17 ans. Jusqu’en septembre 1988,quand le conseiller d’Etat Jean-François Leuba(père de Philippe Leuba aujourd’hui lui aussiconseiller d’Etat) étrenne le bâtiment auxlignes sobres construit sur la rive gauche de laThièle et qui abrite désormais hommes etbateaux de la brigade du lac de Neuchâtel.

10 BRIGADE DU LAC: 50 ANS

Les lacs Léman, de Neuchâtel, deJoux et tous les autres plans etcours d’eau du canton où s’exercentl’autorité et la surveillance deshommes de la brigade du lac sontd’abord perçus comme des aires dedétente et de loisirs. Mais ils sontbien plus que cela. Economie, tourisme, transports, protection dupaysage et des sites, voire la poli-tique avec les grands événementsqui peuvent en occuper les rives(G8, Sommet de la Francophonie)y convergent. Les questions de lasécurité et de la protection des per-sonnes se posent donc là, au mêmetitre que sur les milieux urbains etruraux qui les jouxtent. D’où lanécessité de disposer d’une unitéspéciale bien adaptée et entraînée.

Si le corps de Gendarmerie a vu le jouravec la naissance du canton de Vaud en 1803,ce n’est que le 4 août 1962 que le caporalCharles Mottaz étrenne son uniforme de chefde la brigade du lac. Il est secondé par le gen-darme Junod. L’anecdote veut qu’ils patrouil-lèrent quelques temps à pied avant de dispo-ser, en 1963, d’un premier bateau, le P1.Avant eux, des gardes-pêche étaient assermen-tés et portaient de temps à autres l’uniformede gendarme. C’est l’un d’eux qui, en 1956,avait fait remarquer que leur effectif et leurscompétences ne suffisaient plus pour contrô-ler les 4000 embarcations voguant sur les 298km2 des eaux lémaniques vaudoises. De plus,en 1960, entre en vigueur le règlement inter-cantonal concernant la Police de la navigation.Se profile aussi la future exposition nationalede 1964 à Lausanne avec ses attractions lacus-tres que seront le Mésoscaphe de Jacques Pic-card et la vedette à ailes portantes Albatros dela CGN. On se souvient aussi qu’en 1962 sontsignés à Evian les accords éponymes quiconduiront au cessez-le-feu en Algérie entre

Histoire et raison d’êtrei

En septembre 1988, ont été inaugurés les nouveaux locaux yverdonnois de la brigade du lac de Neuchâtel.

En 2003 la brigade du lac et le DARD

s’exerçaient conjointement en vue du G8.

Au fil du demi-siècle, «patelettes»et ornements des policiers lacustres

ont pris de la couleur.

Un peu d’histoire1962-2012

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BRIGADE DU LAC: 50 ANS 1312 BRIGADE DU LAC: 50 ANS

Une vocation en constante évolution

Simple contrôle de la conformité du permis deconduire un bateau, vérifier que les gilets de sau-vetage sont en nombre suffisant à bord ouenquête judiciaire avec rapport à faire suivre auprocureur suite à un drame du lac ou à une pol-lution des eaux: les tâches de la quinzaine demarins policiers chargés, 24 heures sur 24 et 365jours par an, de la surveillance et de la coordi-nation des actions de sauvetage sur les lacs,plans et cours d’eau de tout le canton ne man-quent pas. Certes, depuis le recentrement sur lesite d’Ouchy, les hommes ne se déplacent plusque sur les opérations de sauvetage dans les-quelles des vies sont menacées. Pour les autresactions de secours, ce sont les vigies bénévolesdes sociétés de sauvetage qui opèrent. «Sur leLéman, de 300 à 400 interventions par an aupa-ravant, nous en avons actuellement une centainetoutes confondues, puisque le sauvetage estassuré par la Société internationale de sauvetagedu Léman (SISL)», notent l’adjudant Claude-Alain Bart et le sergent-major Michel Schull.Si, à l’apparition de la brigade, en 1962, le sec-teur vaudois du Léman recensait 4000 embar-cations, en 1982 le canton de Vaud (tous plansd’eau confondus) comptait 15609 unités. Ellesétaient 16’268 en 2011. Sur l’ensemble dupourtour lémanique, la Société internationalede sauvetage estime qu’il y a 19’000 bateaux.De quoi provoquer d’importants mouvementsde trafic avec des esquifs allant de la planche àvoile aux grosses unités des compagnies de navi-gation CGN et LNM. Et des animations régu-lières telles que régates, concours de pêche, ren-dez-vous de plongeurs. Sans parler des évène-ments hors-normes tels qu’Expo 02, Fêtes desvignerons, G8 en 2003, Sommet de la Franco-phonie en 2010 ou sorties du catamaran Alinghi5 en 2009. A cet univers marin et lacustre enconstante évolution, les lois comme les notionsde sécurité n’ont pas cessé de s’adapter. Ce quisuppose des entraînements exigeants et la miseen place d’exercices d’interventions toujoursplus complexes par les marins plongeurs de laPolice cantonale. Le tout étant rendu possible

par les collaborations entretenues avec les parte-naires spécialistes des secours comme avec tousceux qui donnent du sens à la vie sur et autourdes lacs et cours d’eau du canton. �

B.Ds

Brigade du Lac et brigade canine

collaborent à la recherche

de personnes disparues.

Les organisateurs de l’Expo Nationale de 1964 soucieux de

la «gêne» que le mésoscaphe

Auguste Piccard pourrait engendrer pour la Gendarmerie et sa brigade du lac.

En remontant le temps de 1962 à 2012

La flottille au fil des ans du P-1 au P-12 «Nérée»i

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BRIGADE DU LAC: 50 ANS 1514 BRIGADE DU LAC: 50 ANS

P2 P3 P10 P11

P4 P5

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P6 P7

Depuis 2009 la brigade du lac est équipée de Prometeo, un robot téléguidé pour les recherches subaquatiques.

P1; Immatriculé VD 43; 1 moteur 120 CV;565cm de long.; En service de 1962 à 1973à Ouchy. A bord sur la photo l’adjudantJean-Pierre Rossier.

P2; Immatriculé VD 517; 2 moteurs 225CV chacun; 989 cm de long.; en service de1964 à 1987 à Ouchy et Clarens.

P3; Immatriculé VD 2067; 2 moteurs 120CV chacun; 800 cm de long.; en service àYverdon de 1968 à 1992.

P4; Immatriculé VD 87; 2 moteurs 160 CVchacun; 730 cm de long.; En service de1970 à 1973 à Ouchy.

P5; Immatriculé VD 87; 2 moteurs de 160 CV chacun; 730 cm de long.; Equipéd’un radar. En service de 1973 à 2002 àOuchy; Clarens et retour à Ouchy.

P6; Immatriculé VD 4; 2 moteurs 160 CVchacun; 730 cm de long.; équipé d’unradar; en service de 1973 à 1985 à Ouchyet Morges.

P7; Immatriculé VD 14536; 1 moteur 55CV; Longueur 670 cm.; en service de 1979à 1997 à Clarens.

P8; Immatriculé VD 555; 2 moteurs de205 kW/7,4 lt chacun; 1060 cm de long.;équipé GPS; Radar; échosondeur; en ser-vice de 1985 à 1998 à Morges.

P9; Immatriculé VD 4; 2 moteurs de 205kW/7,4 lt chacun; 1060 cm de long.;equipé GPS; Radar; échosondeur. En ser-vice de 1987 à 2006 à Clarens et Ouchy.

P10; Immatriculé VD 1048; 2 moteurs224 kW/7400 cc chacun; 1012 cm delong.; équipé GPS; radar; echosondeur; enservice depuis 1992 à Yverdon.

P11; Immatriculé VD 3; 1 moteur de 202kW/5lt; 910 cm de long.; équipé GPS,radar, échosondeur; en service depuis 2002à Ouchy.

P12 «Nérée»; Immatriculé VD 4; 2 moteurs370 CV; 1100 cm de long.; équipé GPS,radar, échosondeur; en service depuis 2009à Ouchy.

La flottille au fil des ans

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BRIGADE DU LAC: 50 ANS 17

permettant de guider une palanquée de plon-geurs et de réagir à toute situation anormalejusqu’à une profondeur de 40 mètres. Aprèsavoir suivi le cours de base de «Plongeur d’in-tervention police», mis sur pied par l’Institutsuisse de police (ISP), l’impétrant évoluerajusqu’à une profondeur de 50 mètres. Les bre-vets NITROX I et II doivent aussi être acquispar tous. Les volontaires se perfectionneront entant que moniteurs. Les plus motivés sont aussititulaires des brevets de plongeurs TRIMIX.Ainsi équipés de scaphandres particuliers, ilsmaîtrisent la plongée avec des mélanges gazeuxsuroxygénés (NITROX) ou avec un apportd’hélium (TRIMIX). Ces spécialistes accèdentainsi à des profondeurs jusqu’à 40 mètres avec des mélanges Nitrox. Lesquels réduisent la durée des paliers de décompression et diminuent l’ivresse des profondeurs. Avec lesmélanges Trimix, les spécialistes peuvent évo-luer à des profondeurs de 80, voire 95 mètresen évitant les symptômes narcotiques généréspar l’azote et en améliorant leur confort respi-ratoire. Cinq plongeurs de la brigade du lacsont au bénéfice des brevets TRIMIX I et II.

Il y a un demi-siècle, un certainpragmatisme prévalait en matièrede formation des gendarmes«hommes grenouilles». Devenueune unité spéciale de la Gendarme-rie depuis 2004, la brigade du lacimpose aujourd’hui à ses hommesun concept de formation exigeanten matière de plongée subaqua-tique, de techniques de navigation,de sauvetage, d’aptitudes physiqueset de procédures de police scienti-fique.

Dans La Gazette de Lausanne du jeudi 23novembre 1963, sous le titre «Police-Gre-nouille» un certain G.N. (seraient-ce les ini-tiales du journaliste Gaston Nicole ?), la misesur pied d’une brigade spéciale vouée à la sécu-rité sur le lac est évoquée. «La police ayant éga-lement un rôle judiciaire à jouer dans certainesaffaires pénales qui exigent des recherchessous-lacustres, quelques hommes seront ini-tiés aux arcanes de la plongée sous-marine»,relate l’échotier. Depuis lors, les techniques denavigation, le radar, le GPS et plus encore lesméthodes de plongée ont connu des avancéestechnologiques considérables. «Ces dix der-nières années, notamment avec les formationsà la plongée NITROX et TRIMIX, et enintroduisant un véritable concept de forma-tion appliqué à tous ses membres, la brigadedu lac a fait progresser ses moyens d’interven-

tion et a adapté son matériel», soulignent lesresponsables de formation, l’adjudant PaulGerber, et le sergent-major et chef plongeurGérald Wyss.

Plonger

Outre leur formation de base de policier, pourêtre incorporés au détachement de plongeursou rattachés à la brigade du lac, ses 14 hommesdoivent être titulaires d’un permis de conduirede catégorie A (bateaux motorisés) et du brevetde plongée P2 CMAS (Confédération Mon-diale des Activités Subaquatiques) ainsi que dubrevet 1 de sauvetage de la SSS (Société Suissede Sauvetage). Puis, au fil de leur formationcontinue ils acquerront, au minimum, les per-mis de conduire pour toutes les catégoriesd’embarcations. Ainsi que le brevet P3 CMAS

FormationDu pragmatisme aux technologies deipointe en matière de plongée et de navigationi

De gauche à droite:app. Nicolas Martin; sgt. Pierre-André Vulliamoz; app. Marc Gebhard; sgtm Gérald Wyss; sgtm Christian Antonucci. Equipements et tenues ont été adaptés aux différentes missions de la brigade du lac.

Bateau pneumatique ou autres embarcations,

les gendarmes sont amenés à piloter tous

les types d’unités.

Baliser une scène de crime, la photographier,y recueillir des indices, en bref être un experten police scientifique, peut aussi devoir s’ac-complir sous les eaux. Ce travail bien spéci-fique est aussi l’apanage des plongeurs de labrigade du lac. Pour cela, depuis 2000, ilssont formés en tant que spécialistes de policetechnique et scientifique subaquatique(PTS). «On réalise sous l’eau ce que les ins-pecteurs de l’identité judiciaire de la Policede sûreté entreprennent dans les autresmilieux, et pour cela nous collaborons aveceux», indique le sergent-major Gérald Wyss.Monter une scène de crime fictive composéed’une voiture immergée, d'un mannequinfigurant un cadavre et d’indices déposés aufond d’un lac, d’un étang ou d’un coursd’eau permet d’exercer cette spécialité.

Evoluent aussi les méthodes de quadrillagedes fonds lacustres ou de la surface des eauxlors de recherches de personnes disparues.Robot sous-marin ou scooter de plongée:les policiers sont, en outre, appelés à faire

usage de moyens auxiliaires toujours plusperformants. C’est le cas de ce sondeur laté-ral multifaisceaux détenu par les policiersgenevois. Sorte de torpille tractée par lavedette des policiers, elle produit sur lesécrans une image tridimensionnelle trèsfidèle aux fonds lacustres. C’est grâce à cetappareil que les corps de six disparus ont étéretrouvés dans le lac d’Annecy l’année der-nière. Les plongeurs de police «Trimix»genevois et vaudois sont d’ailleurs interve-nus, à la demande des collègues français,pour récupérer deux de ces dépouilles gisantà 64 mètres de profondeur.

Voilà qui démontre que la collaborationentre les corps de police des divers cantonset pays est importante. «C’est aussi pourcela que nous nous retrouvons chaqueannée avec nos collègues de France, d’Italiedu nord, de Suisse romande et du Tessinlors de nos rencontres internationales desplongeurs», souligne Gérald Wyss.

B.Ds

«Les Experts» version subaquatique

Mis en place en 1999, le concept de forma-tion continue impose aux policiers subaqua-tiques un entraînement hebdomadaire. Cha-cun doit effectuer au minimum 35 plongéespar an. Des sessions de plongées nocturnes, deplongées sous glace, d’évolutions en rivière et

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De gauche à droite, 1er rang: Steve Joseph, app; Paul Gerber, adj; Christian Antonucci, sgtm; Claude-Alain Bart, adj;Philippe Bonzon, cap; Xavier Disler, cpl; Pierre-André Vulliamoz, sgt; De gauche à droite, 2ème rang: Claude-André Meystre, sgtm; Michel Schüll, sgtm; Nicolas Chervet, maj; Olivier Botteron, lt-col; Gérald Wyss, sgtm; Alexandre Jobin, app; Charles Scheidegger, sgt+; Nicolas Martin, app; Marc Gebhard, app.

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BRIGADE DU LAC: 50 ANS 2120 BRIGADE DU LAC: 50 ANS

de plongées TRIMIX sont aussi programmées.Les diverses techniques de recherches sont éga-lement entraînées annuellement.

Aux accidents liés à la pêche en rivière et à ladisparition de personnes dans ce milieu natu-rel se sont ajoutés ceux liés à la vogue ducanyoning et du rafting. Par conséquent unenseignement des techniques d’interventionset de sauvetage en milieu escarpé ou en eauxvives fait désormais partie du concept de for-mation continue des gendarmes lacustres.

Naviguer

La connaissance fine des courants, l’orienta-tion des risées et des vagues, voire la boussole,suffisaient aux anciens pour se diriger sur leLéman dans presque toutes les circonstances.Le GPS et le radar sont aujourd’hui des auxi-liaires indispensables. Afin de naviguer entoute sécurité à bord des vedettes porteuses duP de Police, les barreurs se forment au pilo-tage à l’aveugle. Pour cela une collaborationavec l’armée est en place. Les policiers lacustresvaudois se rendent sur le lac des Quatre-Can-tons, sur le site militaire de Vitznau. Là, ilsapprennent à piloter au radar les embarcationsmilitaires dont les vitrages ont été rendusopaques. En matière de navigation toujours,les policiers doivent pouvoir prendre encharge un voilier dont le barreur aurait fait unmalaise. Aborder un chaland de la Sagrave ou

une unité des compagnies de navigation sur leLéman ou sur le lac de Neuchâtel, voire lespiloter, peut aussi s’avérer nécessaire. C’estpourquoi ils doivent aussi être au bénéfice despermis de navigation de toutes les catégoriesd’embarcations et entraîner ce savoir-faire.

Sauver

Etre habilité à pratiquer le massage cardiaquefait aussi partie du métier. Le Brevet RCP (réa-nimation cardio-respiratoire) de la SociétéSuisse de Sauvetage doit être en main des poli-ciers du lac. Et ceux-ci entretiennent cesacquis au fil des saisons. De même pour lestechniques de sauvetage en eaux libres consis-tant à savoir prendre en charge une personneen danger sans se mettre soi-même en péril.

En forme

A ces différentes sessions de formation s’ajou-tent des tests annuels d’aptitudes physiques.«Le tout est exigeant et sélectif. On se doit tousde pratiquer du sport régulièrement à côté denotre job pour atteindre les objectifs fixés dansces épreuves», souligne l’adjudant Paul Gerber.En effet, il faut une bonne condition physiquepour plonger en apnée à 10 mètres. Ou nagersur 100 m, plonger à 5 m. et y rester 20secondes avant de remonter puis redescendrepour se saisir d’un mannequin, le ramener à lasurface puis le tracter sur 100 m., le tout en 6

à 7 minutes selon l’âge du prétendant. A cesépreuves s’en ajoutent 4 à 5 autres.Plus récréative est la journée sportive qui réu-nit tous les membres de la brigade, en aoûtpour une traversée en palmes, masque et tubade 3,2 km entre Champittet et Grandson. «Icil’objectif est davantage d’entretenir l’esprit decorps et la camaraderie au sein du groupe», ditPaul Gerber. �

B.Ds

Plongée sous-glace

Il y a près de 30 ans, le 2 février 1983, lesplongeurs de la brigade du lac étaient engagésà la Vallée de Joux pour rechercher une personne disparue dans le lac gelé. A cetteépoque, ils étaient équipés de combinaisonshumides laissant l’eau glaciale s’infiltrer aucontact du corps. La déperdition de chaleurétait conséquente et les risques d’hypothermiebien réels. Plus tard, lors d’une interventionau lac des Chavonnes en hiver 2000 - à larecherche de deux jeunes snowboarders dispa-rus - alors que la température de l’air avoisinait15 degrés sous zéro, un des intervenants a dûêtre héliporté au CHUV avec des gelures auxpieds. Il fut alors décidé d’équiper tous les

Après avoir tronçonné neige et glace à troisendroits et relié ces puits d’accès par un fild’Ariane, les scaphandriers en combinaisonétanche se laissent glisser dans l’eau à 2 ou 3degrés. «Même pour les plongeurs expérimen-tés la première sous glace peut être assez oppres-sante», note Gérald Wyss. Bien que les inter-ventions de ce type restent heureusement assezrares, le cours est organisé chaque année. Lesplongeurs restent en moyenne 30 minutes sousla couche de glace qui peut atteindre 80 cm. Ilsont ainsi tout loisir de découvrir truites etombles dans le faisceau de leur lampe-torche.Le petit jeu consistant à plaquer leurs palmessous le toit de glace et à marcher tête en bas, estaussi bien en vogue dans ces circonstances.

B.Ds

plongeurs de combinaisons étanches dotéesd’un pouvoir isolant nettement supérieur.C’est aussi suite à cet évènement qu’a étéconçu le module de formation de plongéesous-glace en combinaisons étanches. Ainsi,chaque hiver au lac Lioson, au-dessus du coldes Mosses, est mis sur pied un cours inter-cantonal de plongée sous-glace. Les hommesde la brigade du lac accueillent leurs pairs descantons de Genève et du Valais. «C’est l’occa-sion de resserrer les liens entre nous, de refaireconnaissance alors que nous collaborons sou-vent lors des interventions et de mettre à journos méthodes de travail. Pour cela on s’efforcede constituer ici des palanquées mixtes Vaud-Genève, Vaud-Valais ou Valais-Genève», relèvele chef plongeur Gérald Wyss.

Michel Schüll, au centre, instruit Paul Gerber, à gauche,

et Claude-Alain Bart à droite au pilotage de chalands

de la Sagrave.

Sur la cabine du Néréeun radar pour naviguer de nuit ou dans les brumes lacustres.

Le sergent-major Gérald Wyss, chef du groupe plongeurs.

Comme un poisson photographe dans l’eau glacée du lac Lioson.

Un entraînement qui ne prive ni de rêve ni d’inquiétude.

Alors qu’une palanquée s’immerge, une autre veille.

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çais nettement moins bien dotés en effectif et enmatériel. Il y aura 34 rescapés mais néanmoins24 morts dont la plupart des corps sont repêchéspar les plongeurs vaudois, gendarmes et mem-bres des sociétés de sauvetage lémaniques.Une année plus tard, le 7 août 1970, leshommes de la brigade du lac interviennent aussilors du chavirage de La Sainte Odille au larged’Yvoire. Sept personnes périssent noyées danscet accident. Pour les heures moins sombres,l’ancien adjudant feuillette son album de pho-tos-souvenirs. On l’y voit côtoyer les patrons dela Police cantonale et divers conseillers d’Etat,mais aussi le président des États-Unis RichardNixon ou le roi Hussein de Jordanie.

Aujourd’hui

La retraite venue, Jean-Pierre Rossier a rompuavec son métier. «Il faut savoir s’arrêter», dit-il. Dans l’appartement de Chailly sur Mon-treux qu’il partage avec son épouse, il conserveun goût prononcé pour la lecture et l’écriture,entretenu tout au long de sa carrière par deschroniques et courriers de lecteur pour diversjournaux. Il conserve aussi de solides amitiésavec les quelques collègues qui lui manifestentleur attachement. �

B.Ds

Alain Jeanmonod

De la gaffe à l’échosondeur

Avec l’adjudant Alain Jeanmonodla brigade se modernise

Dès son école de Gendarmerie, en 1966,Alain Jeanmonod, fait part du vœu de rejoin-dre la brigade du lac. «Enfant de Lausanne,habitant sous gare, j’ai toujours eu un pieddans l’eau», se souvient-il. Pour l’exaucer, il est

affecté au poste de… Château d’Œx, puis ailleurs dans le canton. Mais ses intentions ne sont pas restées sans écho auprès de la hié-rarchie. Celle-ci lui fait savoir que, s’il veutbien se former à la plongée subaquatique etobtenir les brevets nécessaires, il pourra rejoin-dre le détachement lacustre. Ce qui est fait en 1968, sous les ordres de «l’Amiral desroseaux», Jean-Pierre Rossier.Le sergent-major Marcel Blanc lui cède la barrede la brigade en 1987. L’évolution technolo-gique en matière de navigation et de plongée amarqué ces années. «On est passé de la gaffe,de la jumelle et de la boussole à l’échosondeur,au radar et au GPS », note celui qui a été leseul homme de la brigade à passer par les qua-tre postes lacustres du canton. La mise à l’eaude la vedette P9 témoigne de ces progrès.

Ses temps forts

Dans la nuit du 4 au 5 avril 1987, un brutalcoup de Vaudaire détruit les digues flottantesdu port de la Pichette, à Chardonne - Cor-seaux. L’accident mobilise toutes les ressourcesde la brigade. Il n’y a pas de blessé, mais digueet pontons flottants - ainsi que les premièresdizaines d’embarcations qui avaient pris placedans ce port flambant neuf - gisent sur les

Aujourd’hui retraités, ils racontent…

Jean-Pierre Rossier

Loquace et vigoureux nonagénaireaujourd’hui, Jean-Pierre Rossier est certaine-ment le «patron» qui a le plus marqué de sonempreinte la brigade. Ne serait-ce que parcequ’il l’a conduite durant 17 ans. Ni son prédé-cesseur, ni aucun de ses successeurs n’ont faitmieux. Une forte personnalité, alliée à un cer-tain bon sens humain, en ont fait un patron tan-tôt ferme, tantôt sensible avec ses collaborateurs.

Il est gendarme en poste à Grandson lorsquele commandant Mingard l’invite à prendre labarre de la brigade du Lac. «Mis à part quej’aimais nager, je n’avais pas de dispositionsparticulières pour ce poste», se souvient-il. Ilobtiendra de ne pas avoir à se former à la plon-gée pour conduire ses hommes. Ils sont alorsquatre à œuvrer dans l’ancien poste d’Ouchy,situé à proximité de la gare de la «Ficelle»(métro Lausanne-Ouchy) et qui héberge aussiles policiers de la ville de Lausanne.Sous son commandement, la flottille de la brigade se développe. Les vedettes P1, P2, P3, P4, P5 et P6 se succèdent. La brigade prendvraiment son essor avec lui et devient «une petiteentreprise assez indépendante et adéquatementéquipée», souligne celui que ses collègues dési-gnent encore amicalement comme « l’Amiral desroseaux». Il mène à bien le processus de décen-tralisation de la brigade. Celle-ci prend ses quar-tiers à Morges et au port de Clarens. Sur le lac deNeuchâtel, Yverdon-les-bains devient aussi unebase de travail pour ses collaborateurs.

Ses temps forts

Le 18 août 1969, le journaliste Claude Provost - qui entretient depuis toujours des rela-tions privilégiées avec les gens du lac et sa police- lui fait remarquer que les gendarmes de Tho-

non sont en intervention. Une embarcation depromenade, La Fraidieu, surchargée avec 58 pas-sagers, a fait naufrage au large de Ripaille. Jean-Pierre Rossier, ses gendarmes et ses plongeurs serendent sur le site. Ils sont une vingtaine à por-ter secours aux naufragés et aux sauveteurs fran-

Ils se sont succédés à la tête des brigades des lacs Léman et de Neuchâtel:

Léman- † Le sergent Charles Mottaz, de 1962 à 1966.- L’adjudant Jean-Pierre Rossier, de 1966 à 1983.- † Le sergent-major Marcel Blanc, de 1983 à 1986.- L’adjudant Alain Jeanmonod, de 1987 à 2001.- L’adjudant Eddy Streit, de 2001 à 2005.

Neuchâtel- † Le sergent Edouard Vallon, de 1968 à 1980.- Le sergent Jean-Pierre Loth, de 1980 à 1996.- L’adjudant Philippe Bonzon, de 1996 à 2003.

Claude-Alain Bart, adjudant, est aujourd’hui le responsable de labrigade sur le Léman alors que Paul Gerber, adjudant, conduit labrigade basée à Yverdon.

PortraitsLes «amiraux» de la brigadei

Le 1er août 2009 Claude-Alain Bart et la

brigade du lac escortaient le catamaran Alinghi 5

ici devant Lausanne. (© Alinghi).

† Le sergent Charles Mottaz. † Le sergent-major Marcel Blanc.

L’adjudant Jean-Pierre Rossier escorta plusieurs personnalités, dont l’ancien président des Etats-Unis, Richard Nixon.

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BRIGADE DU LAC: 50 ANS 25

militaires et policiers français du GIGN et descommandos de marine. Plusieurs vedettes P80de l’armée suisse sont amarrées dans l’anse por-tuaire jouxtant la capitainerie lausannoise. Surle lac, la navigation est interdite durantquelques jours entre les lignes qui vont àl’Ouest, de la Promentouse à Yvoire et à l’Est,de la Pichette à Saint-Gingolph. L’adjudant sesouvient qu’alors il se demandait si un dispo-sitif moins lourd n’eut pas été préférable.«Heureusement, sur le lac, tout s’est bien passépour nous alors. On n’a pas eu de problèmenotoire hormis une interpellation de militantsde Greenpeace rapidement menée à bien«, sesouvient Eddy Streit. En 2004, il prend actedu rattachement de la brigade du lac aux uni-tés spéciales de la Gendarmerie. Aujourd’hui, ilregrette que les policiers lacustres soient moinsbien insérés que par le passé à la vie associativelémanique et à ses acteurs. «Il fut un temps où,chaque année, nous faisions passer leur permisde conduire des bateaux de catégorie A à 300ou 400 navigateurs, ça nous rapprochait de cesgens», lâche-t-il. Est-ce pour retrouver cetteproximité qu’il est resté un membre très actifdu Comité central de la Société internationalede sauvetage sur le Léman (SISL) et qu’il pré-side depuis une quinzaine d’années sa sectionmorgienne ? �

B.Ds

24 BRIGADE DU LAC: 50 ANS

fonds. Les dégâts se chiffrent en millions defrancs et une bataille juridique homériques’engage à propos des responsabilités. Le porta été reconstruit en «dur» un lustre plus tard.Plus agréable souvenir, cette journée lacustreaux côtés de députés membres d’une sous-commission de gestion du Grand-Conseil etqui se termine devant une assiette de filets deperche apprêtés par l’un des meilleurs chefs duHaut-Lac. D’autant plus agréable que lesmarins-policiers sont parvenus à convaincreleurs hôtes de la nécessité de réaliser au port deClarens, un ponton fixe enfin adapté à l’abor-dage des embarcations de la brigade.En septembre 1996, les championnats dumonde de bateaux Offshore attirent des mil-liers de spectateurs à Montreux. Alain Jean-monod et ses hommes ont assumé la prépara-tion et le déroulement de cet important ren-dez-vous. La brigade est aussi associée au voletsécurité lacustre des Fêtes des vignerons de 1977et 1999.Chaque régate translémanique du Bol d’or estaussi l’occasion de concourir à la sécurité surle lac. Ceci quitte à ne pas se faire que des amischez les barreurs les plus connus. L’une deséditions n’a-t-elle pas vu son vainqueur - lemulticoque Happycalopse - disqualifié pouravoir navigué de nuit sans éclairage au som-met de son mât ? Cela suite à l’intervention duchef de la brigade du lac vaudoise. L’incidentfit quelques vagues médiatiques relevantaujourd’hui de l’anecdote.Moins gaie est la fin des années nonante. Eco-nomies obligent, il est décidé de fermer lespostes lacustres décentralisés de Morges et deClarens. Tout le monde est rapatrié à la capi-tainerie d’Ouchy en 1998.

Aujourd’hui

«On ne quitte pas ce métier facilement, laretraite c’est une cassure», commente, néan-moins sans amertume, l’adjudant retraitédepuis 2002. Resté un fin connaisseur du lac,de ses spécificités et de ses humeurs, il barre leplus régulièrement possible son voilier, unSurprise, amarré à Clarens. �

B.Ds

Eddy Streit

Au défi du G8

Ceux qui ont travaillé avec lui le surnommentencore «Mao». Un pseudonyme qui vient desmoments où Eddy Streit quitte son humiliténaturelle pour évoquer ses souvenirs de matelotqualifié à bord des navires marchands de la flotte suisse en mer. A 17 ans, il est engagécomme mousse par la compagnie bâloise

Claude-Alain Bart

Depuis qu’il a pris la responsabilité de la brigade du lac basée à Ouchy, l’adjudant

Claude-Alain Bart a connu quelques tempsforts. Le premier en 2009, lorsque lui et seshommes escortent le catamaran géant Alin-ghi 5 lors de ses sorties d’essais. La journée

du 1er août 2009, fête nationale lors delaquelle 500 bateaux suivent la formule un

des mers du Bouveret àLausanne, puis à Genève,reste gravée dans samémoire. Claude-AlainBart était aussi mobiliséavec ses hommes lors du 13ème sommet de la Francophonie en octobre2010 à Montreux.A 14 ans, il obtient sonpermis de naviguer àvoile. La plongée le titilleaussi. C’est du reste à cetitre qu’il entame sonengagement à la brigadedu lac lémanique. Il enprend la barre en 2005.Pêcheur à la traîne, pré-sident de la sectiond’Ouchy de la Sociétéinternationale de sauve-tage sur le Léman, il aaussi rejoint - et ce n’estpas le moindre des para-

doxes pour un policier - les «Pirates». A cetitre, il barre de temps à autre le bateau his-torique La Vaudoise.

B.Ds

Et ceux d’aujourd’hui

Paul Gerber

L’adjudant Paul Gerber a la responsabilitédu groupe basé à Yverdon-les-Bains. Il arejoint ce dernier en 2000. S’il est né sur lesbords du Léman à Villeneuve, Paul Gerbera passé toute son enfance dans la capitale duNord vaudois. Adolescent, il casse sa tirelirepour s’acheter son premier canot à moteurpour la pêche. Dès qu’il fait son école depolice, en 1987, il aspire à rejoindre la

brigade du lac. Mais il passe par les postes «terriens» d’Yverdon, Grandson et Yvonandavant de rejoindre le bâtiment naval desbords de la Thièle. Moniteur de plongée, ila repris des mains de Philippe Bonzon leconcept de formation des policiers de la bri-gade et l’a développé. Aujourd’hui, il assurele fonctionnement logistique de ces cours deformation continue.

Schweizerische reederei. Durant 5 ans, il travailleà bord d’unités sous pavillon suisse. Il croisealors sur l’Atlantique mais aussi d’Europe versl’Afrique et les Moyen et Extrême-Orient. Ilramène ainsi de Chine les anecdotes qui sont àl’origine de son pseudonyme. Fort, notamment,de son bagage de loup de mer, il entreprend sonécole de police puis est engagé comme plongeursupplétif à la brigade du lac en 1972. De 1985à 1998, il est patron de la brigade installée auport de Morges. Alors il s’efforce de renforcerl’effectif de cette base. Celle-ci passe de 2 à 4hommes. C’est le minimum, estime-t-il, pourassurer la sécurité dans le périmètre lémaniquequi va de la Versoix à Ouchy et qui est couvertdepuis le port morgien.Comme ses collègues il doit, en 1998, sereplier sur la capitainerie d’Ouchy, désormaisunique base lémanique de la brigade. Là l’ad-judant succède en 2001 à Alain Jeanmonoden tant que chef de la brigade lémanique.Rapidement, il est confronté aux préparatifsdu G8 d’Evian prévu début juin 2003. Les réu-nions anticipant la gestion sécuritaire du som-met mondial se succèdent et engendrent par-fois des négociations complexes. Le momentvenu, Ouchy se mue en place forte retranchée.Les locaux de la brigade du lac hébergent des

Lors de la Fête des Vignerons de 1999, la brigade du lac était sur la brèche, ainsi qu’en témoigne cet article de presse.

Les journaux vaudois relatent la préparation des policiers vaudois et français en vue du G8 à Evian en 2003.

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BRIGADE DU LAC: 50 ANS 2726 BRIGADE DU LAC: 50 ANS

1964 Exposition Nationale à Vidy Lausanne27.06.1964 Accident de plongée du gdm Jungo18.04.1968 Réception nouvelle vedette, brigade du lac, à Yverdon-les-Bains15.06.1969 Escorte du pape Paul Vl à Genève18.08.1969 Recherches suite au naufrage de la Fraidieu France - 27 morts10.08.1970 Recherches suite au naufrage de la Ste-Odile France - 7 morts13.03.1971 Inauguration des premiers locaux de la brigade du lac, à Yverdon-les-Bains08.04.1973 Explosion de la vedette P-429.06.1973 Inauguration des locaux au port du Basset à Clarens

1973/74 Surveillance et escorte lors de la pose du Gazoduc I12.01.1974 Accident de navigation avec le P-6.23.08.1976 Recherches à Yvoire / France - 4 morts

1977 Fête des Vignerons à Vevey08.07.1980 Transport et démonstration du Conseil Fédéral in corpore

de Vevey à Lausanne14.06.1980 Escorte de l’ex-président des Etats-Unis, Richard Nixon07.08.1980 Escorte du roi Hussein de Jordanie30.04.1980 Escorte de la reine d’Angleterre29.06.1982 Recherches subaquatiques au Col de la Furka / VS18.08.1982 Escorte du président de la République fédérale d’Allemagne, M. Carstens

01/02/03 Recherches subaquatiques à Saxon et environ de10.1985 Sarah Oberson, à la demande de la gendarmerie du Valais.

19.11.1985 Escorte de Mme Reagan, épouse du président américain Ronald Reagan05.04.1987 Une forte vaudaire détruit le Port de la Pichette-Est

à Corseaux et Chardonne.06.06.1987 75ème anniversaire de la Sagrave SA

09.1988 Inauguration du nouveau bâtiment de la brigade du lac à Yverdon-les-Bains14.02.1995 Accident de plongée du cpl Richard Ferrari

1995 Surveillance et escorte lors de la pose du Gazoduc II09.1996 Manche du Championnat du monde de Offshore à Montreux

1998 125ème anniversaire CGN01.10.1998 Déménagement des brigades de Clarens et Morges à Ouchy

1999 Fête des Vignerons à Vevey 2002 Exposition Nationale Expo 02 à Yverdon-les-Bains

06.2003 G-8 à Evian26.08.2003 Accident de plongée sgt Jean-François Lugon, gdm Valais02.06.2007 Escorte de Mme Bachelet, présidente de la République du Chili04.07.2008 Escorte du Conseil fédéral in corpore, de Vevey au Bouveret

07.2009 Escorte du Team et catamaran Alinghi 510.2010 XIIIème sommet de la Francophonie à Montreux

04.10.2011 Escorte de Mme la présidente de l’Inde, SE Pratibha Devisingh Patil15.03.2012 Le P11, bateau de la brigade du lac remorque l’Helvétie

devant le Musée Olympique.

Les Fêtes des Vignerons de Vevey de 1999 (photo ci-contre) et 1977 ont vu la participation de la brigade du lac. (© archives / Confrérie des Vignerons, Vevey).

En 2009 la brigade du Lac escortait le catamaran Alinghi 5.

En 1964, l’arrivée du mésoscaphe Auguste Piccard à l’exposition nationale fut l’un des premiers temps forts de la brigade du lac. (© Musée du Léman / Fonds Piccard).

Veille lacustre devant la Maison des congrès

lors du 13ème Sommet de la Francophonie à Montreux

en octobre 2010.

EvènementsUn demi-siècle entre drames et riches heuresi

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BRIGADE DU LAC: 50 ANS 31

Le lac, site idéal de loisirs, de détente, de ressourcement et de rencontres, peut, enquelques heures, se muer en un milieu hostileet mettre en péril la vie des plaisanciers. Com-bien sont-ils les «planchistes» à s’être retrouvésportés par leur seul gilet de sauvetage alors quela bise faisait voler vers le sud leur esquif ? Et lesbarreurs de dériveurs accrochés à la coqueretournée de leur embarcation ou les pilotes debateaux moteurs en panne ? Si les sauveteursde la SISL interviennent entre 600 et 700 foispar saison, les hommes de la brigade du lac sedéplacent pour une centaine de cas sérieux.«Pour la Rega, nous intervenions avec l’héli-coptère sur 10 à 15 missions lacustres parannée», se souvient Silvio Refondini. Il s’agitle plus souvent d’opérations de recherches lan-cées à la tombée du jour, lorsque les famillesannoncent au 117 que l’un des leurs n’est pasde retour. «C’est pourquoi nous avons dès les

débuts, en 1979, équipés notre Alouette IIId’un système performant d’éclairage», expliquele pilote. L’hélicoptère a aussi été doté d’un alti-mètre très «pointu», permettant de détermineravec une grande précision la distance le sépa-rant de la surface mouvante des lacs lorsqueceux-ci sont fortement creusés. Les opérationsse concluent le plus souvent par l’hélitreuillagedes naufragés ou les sauts à l’eau de plongeurssauveteurs équipés pour venir en aide aux mal-heureux. Parmi les opérations plus anecdo-tiques, Silvio Refondini se souvient de celle quil’a vu prêter main-forte aux rameurs d’uneréplique de drakkar que la bise avait drossé surla rive près de Ripaille.L’ancien chef de la base lausannoise est aussisouvent intervenu lors d’accidents de plongée :«Ici, il a fallu mettre en place une coordinationavec les médecins et les Centres hospitaliersuniversitaires équipés de caissons hyperbares.»

30 BRIGADE DU LAC: 50 ANS

Aujourd’hui à la retraite, SilvioRefondini, 67 ans, déborde d’éner-gie et de savoir-faire. Géant débon-naire et loquace, il continue devoler «pour le plaisir» et non pluspour son ancien employeur. «J’aimefaire profiter les gens de mon expé-rience», dit-il. Il reste informé desderniers développements en matièrede machines volantes. Les nouvellestechnologies, il les pratique au quo-tidien. La preuve par son album dephotos souvenirs qu’il feuillette enfaisant glisser son index sur l’écrande sa tablette iPad.

PartenairesUn travail d’équipesi

Un homme d’actioni

En matière de sauvetage, que ce soitsur le lac de Neuchâtel ou sur leLéman, ou sur tous les autres plansd’eau du canton, la brigade du lacserait fort dépourvue sans ses parte-naires que sont la Société interna-tionale de sauvetage sur le Léman(SISL) et ses homonymes sur le lacde Neuchâtel, les Samaritains, les

pompiers, la Compagnie généralede navigation (CGN) et son pen-dant neuchâtelois la Société deNavigation Lacs de Neuchâtel etMorat (LNM), les transporteursRHONA-SAGRAVE et LA POISSINE, les associations depêcheurs professionnels et amateurset la Rega. Une vingtaine d’années

durant «patron» de la base lausan-noise de cette dernière, le piloted’hélicoptères Silvio Refondini acontribué au développement detoute la chaîne du sauvetage.

En vingt ans d’activité Silvio Refondini a contribué à l’évolution des méthodes

et des équipements de sauvetage.

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BRIGADE DU LAC: 50 ANS 33

Pour être efficace lors des interventions, ilfaut se préparer et exercer les gestes qui sau-vent. A cette fin la brigade du lac et la Regaont, avec S.Refondini, développé moult opé-rations parfois très spectaculaires. Selon desscénarios allant du simple malaise d’un pas-sager à la prise d’otages, sont entraînées desactions de plongeons d’agents subaquatiquesou d’hélitreuillages et de dépose de personnesalors qu’appareil et embarcation de policefoncent de concert à plusieurs dizaines dekilomètres heure. «Lors de chaque interven-tion la présence de l’hélicoptère est un plus»,rappelle le pilote.

Collaborer étroitement pour sauver des vies

Tout au long de ses trente années d’activité,Silvio Refondini a usé de beaucoup d’énergiepour assurer à Lausanne et à l’aéroport de laBlécherette le maintien de la seule base entiè-rement Rega de Suisse romande. La base gene-voise Rega-HUG ayant le statut de partenaire.Le pilote rappelle qu’il lui fallut parfois jouerde diplomatie dans les relations entre les res-ponsables politiques vaudois et lausannoisavec son employeur zurichois. Mais le bilanest bon. «En vingt ans, on a vu progresser lesméthodes de travail, les équipements et sur-tout, on a appris à travailler ensemble surtoute la chaîne du secours. Ceci notammentgrâce aux collaborations avec, Feu, le docteurOlivier Moeschler et le professeur Freeman.Du simple brancard aux salles d’opérationsdes médecins urgentistes, tous les équipe-ments et les techniques de travail se sont amé-liorés. Tous les partenaires, sociétés de sauve-tage, Samaritains, polices, pompiers, ambu-lanciers, Rega se sont équipés et mettent à jourleur collaboration. A ce prix, on a sauvé descentaines de vies, notamment sur le lac, enmontagne, lors d’accidents de la route et dutravail», conclut notre homme. �

B.Ds

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Flotte REGA Lausanne

«A ses débuts, la Garde aérienne suisse de sauvetage (GASS), devenue plus tard REGA,disposait d’un hélicoptère Bell J avec lequel volaient Hermann Geiger et Fernand Martignoni», se souvient Silvio Refondini. Lui-même prit possession de la base de Lausanne en 1979 à bord d’une Alouette III de deuxième génération. Puis vint, en 1992,le premier bimoteur, un Agusta 109 K 2. Depuis avril 2003, la base lausannoise est dotéed’un Eurocopter EC 145.

B.Ds

Statistique

Au fil des ans, le nombre de missions accomplies depuis la base Rega de l’aéroport de laBlécherette n’a cessé de croître:1980 (première année complète d’activités): 101 missions2000: 850 missionsAujourd’hui: plus de 1000 missions par anA noter que, pour marquer le 60ème anniversaire de la Rega, la base de la Blécherette ouvreses portes au public le 9 juin 2012. Pour davantage d’informations:www.rega.ch/fr/actualite/60-ans/portes-ouvertes-base-de-lausanne.aspxou - www.60ans.rega.ch

Photo du haut:Vedette de la brigade du lac et hélicoptère de la Rega se déplacent de concert lors d’un exercice.

Photos du bas:Un plongeur de la brigade du lac peut devoir sauter de l’hélicoptère lors d’une intervention.

Ci-dessous:L’Alouette III de laRega et la brigadedu lac à l’ouvrage.

Travaux lacustresAncrages et amarragesBattage de pieuxPontons et estacadesTravaux subaquatiquesContrôle et expertisesPrises de vues et télévisionRelevés topographiques

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BRIGADE DU LAC: 50 ANS 35

Avec plus de deux millions de passagers en 2011, la Compagniegénérale de navigation sur le lacLéman (CGN) ne peut négliger lesaspects de sécurité. Elle est donc,elle aussi, un partenaire importantde la brigade du lac.

Plus de deux millions de personnes trans-portées en 2011, deux cents employés, certespas tous marins, mais quand même. La CGNs’est dotée d’importants moyens de sauvetageà bord de ses 16 unités, dont 5 bateaux àvapeurs. Radeaux autogonflants de sauvetageet méthodologie d’intervention sont entrete-nus et testés régulièrement. Des exercicesconjoints entre CGN et Police cantonale sontaussi mis en œuvre de temps à autre.www.cgn.ch

Société de Navigation Lacs de Neuchâtel et Morat (LNM)

Sur le lac de Neuchâtel, la Société de Naviga-tion sur les lacs de Neuchâtel et Morat (LNM)collabore aussi avec les hommes de la brigadedu lac stationnés à Yverdon. En 2011, cetteentité a transporté 206’563 passagers à bordde ses neuf bateaux. Sur les trois lacs de Neu-châtel, Morat et Bienne, la compagnie dessert37 débarcadères. www.navig.ch �

B.Ds

La brigade du Lac soigne aussi sesrelations avec les entités écono-miques Rhona-Sagrave et Sableset graviers La Poissine.SA.,actives dans l’extraction et letransport de matériaux deconstruction sur le Léman et lelac de Neuchâtel.

Basée au Bouveret, mais avec desdépôts notamment à Corseaux, Ouchy etAmphion, la flotte de Rhona-Sagrave com-prend 18 chalands et elle compte une cin-quantaine de mariniers professionnels.Chacune de ses unités peut transporterjusqu’à 500 tonnes de gravier. Avec la bri-gade du lac un partenariat porte sur la for-mation des policiers en vue de l’obtentiondu permis de pilotage de grosses unités detransport. La compagnie met aussi à dispo-sition de la Police cantonale l’un de sesnavires lors d’exercices d’intervention du

détachement d’action rapide et de dissuasion(DARD). www.sagrave.ch

Sables et graviers La Poissine

A Yverdon sur le canal de la Thièle, où setrouve aujourd’hui le bâtiment de la brigadedu lac, était implantée depuis 1928 l’entre-prise Grandguillaume, devenue aujourd’huiSables et graviers La Poissine S.A.. Celle-cifigure aussi parmi les partenaires de la brigadedu lac. Jusqu’au début des années 2000, avec les travaux autoroutiers et Expo02, cetteentité comptait une trentaine d’employés.Aujourd’hui, ils sont une quinzaine à travail-ler à l’exploitation de 7 concessions de maté-riaux (graviers, sables) lacustres sur trois sitesrépartis entre Concise et Onnens. Deux bargesde dragage et quatre chalands forment la flot-tille de l’entreprise qui extrait en moyenne140’000 mètres cubes de matériaux par an.www.poissine.ch �

B.Ds

34 BRIGADE DU LAC: 50 ANS

Plus encore depuis que la brigadedu lac a concentré ses locaux àOuchy, en 1998, la Société internationale de sauvetage duLéman (SISL) est un partenaire indispensable.

Âgée de 127 ans, forte de près de 1000membres actifs, dotée de 47 vedettes et unitésd’intervention et barrée par le dynamiqueVaudois Michel Detrey, cette entité est opéra-tionnelle sur tout le pourtour lémanique.Outre les sous-officiers de la brigade du lac depermanence, ce sont les vigies de ses 34 sec-tions que la Centrale d’engagement et detransmission (CET) de la Police cantonalealarme lors de chaque incident lacustre.

Les unités de la SISL interviennent entre 600et 700 fois par an pour assister jusqu’à 1224personnes l’an dernier. Les quatre cinquièmede ces sorties sont des cas bénins (465 en2011). Une centaine relève de dégâts matérielssans que des personnes ne fussent en danger(112 en 2011). Une trentaine sont des sauve-tages de personnes dont la vie était menacée.Voir aussi le site Internet: www.sisl.ch

Sauvetage Yverdon

Fondée en 1961, la Société de sauvetage desIris à Yverdon, collabore avec les hommes dela brigade du lac de Neuchâtel. Dotée de deuxbateaux, elle compte 34 membres actifs. L’andernier, lors de 27 interventions, ceux-ci ontsecouru 50 personnes, dont 15 enfants. Sontaussi partenaires les sections de sauveteursd’Estavayer-le-Lac, Portalban, Saint-Blaise etle Service d’intervention et de secours de Neu-châtel. �

B.Ds

A propos de la gravité des cas:BéninIl s’agit d’une simple assistance, voir d’undépannage. Aucun dégât matériel n’a été signalé.Aucune personne n’était en danger. Il s’agit souvent d’une intervention à titre préventif.

MoyenIl s’agit d’une assistance par suite de dégâtmatériel, mais aucune personne n’était en danger.

GraveIl s’agit d’un sauvetage. Les personnes secou-rues étaient en réel danger.

Statistique des interventions de la Société internationale de sauvetage sur le LémanComparaison avec les années précédentes depuis 2000

2000 716 479 158 55 1230 66 102 105 96 57 219 137

2001 556 412 113 31 961 38 62 52 81 49 217 95

2002 628 351 159 20 952 23 52 48 93 46 212 98

2003 776 487 147 39 1390 47 66 78 125 72 274 126

2004 673 485 138 39 1258 62 72 76 115 48 209 134

2005 633 480 112 34 1210 61 55 74 95 67 211 126

2006 531 402 93 28 799 36 33 35 100 31 192 118

2007 566 419 115 28 1358 53 48 41 89 45 247 86

2008 594 402 96 29 1093 36 18 37 76 38 232 93

2009 662 537 101 35 1209 50 44 71 108 50 262 76

2010 587 431 95 27 1015 32 44 47 73 36 243 70

2011 648 465 112 30 1224 30 26 36 155 35 283 60

Pour mémoire, le record d’interventions date de 1999 lors de la tempête Lothar, avec 857 missions.

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La Société internationale de sauvetage du Lémani

Chalands à l’exercice

Compagnie générale de navigation sur le lac Lémani

Michel Detrey président de la Société Internationale de sauvetage sur le Léman (SISL).

CGN, brigade du lac, sauveteurs et armée

collaborent lors d'exercices de sauvetage.Partenaires

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