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8 OptionBio | mardi 16 avril 2013 | n° 488 actualités | santé publique me infantile me infantile M Métabolisme maternel et autism Métabolisme maternel et autism ? ? Pour le Syndicat national de l’industrie des technologies médicales (SNITEM) un mauvais coup se prépare contre les porteurs de défibrillateur cardiaque implantable (DCI) : la radiation de la liste des prestations remboursables des systèmes de télésurveillance (ou télécardiologie) de ces super- stimulateurs cardiaques destinés à éviter la mort subite par fibrillation ventriculaire. Pour le SNITEM, une telle radia- tion apparaît incompatible avec la volonté de développer la télémé- decine dans notre pays, la télécar- diologie étant en France une des applications les plus avancées. Il se dit interloqué, alors que deux études médico-économiques sont atten- dues cette année sur cette applica- tion et que la HAS n’a pas encore rendu l’avis qu’on attend d’elle ! D’autant plus aberrant que la tech- nologie a été reconnue dès 2008 par la même HAS avec mise en place d’un financement partiel. Et qui permet à un patient porteur de DCI d’utiliser un système de télé- surveillance à son domicile via un transmetteur qui ausculte chaque jour automatiquement le système implanté par téléphone mobile ou fixe. Ceci laisse mener au patient une vie normale en restant en liaison constante à distance avec le service de cardiologie qui l’a implanté. La télésurveillance est une des appli- cations de la télémédecine, innovation qui préserve la qualité de vie dans la prise en charge de ces patients : réduction des risques, réduction des déplacements répétés et coûteux, maintien à domicile, formation du patient dans la gestion de sa mala- die, meilleure organisation des soins, bénéfice pour le système de santé. Pour le SNITEM, l’arrêt d’une prise en charge de la télésurveillance serait frein à son déploiement, qui constitue pourtant une phase de la télémédecine des plus avancées en France et un modèle très regardé par nos voisins européens. Cela irait à l’encontre du 7 e engagement du Pacte Territoire-Santé visant à déve- lopper la télémédecine en France.| Y.-M. D. cardiologie Surveiller à distance un cardiaque : trop cher ? Alors que les diabétiques français risquent de se voir restreindre le nombre de bandelettes réactives mesurant leur glycémie, une étude 1 entreprise par plusieurs centres médicaux américains (T1D Exchange clinic network) souligne la forte association entre le nombre d’automesures dans la journée et la normalisation de l’hémoglobine glyquée (HbA1c). Or les auteurs américains notent une situation similaire à la France : « certains assureurs [assurances maladie privées et publiques] limitent le nombre de bandelettes réactives (test strips) qu’ils souhaitent four- nir ». L’étude T1D Exchange clinic registry, qui compile les données de 20 555  diabétiques de type 1 (11 641 de moins de 18 ans et 8 914 de 18 ans et plus) a donné l’opportunité d’évaluer la relation entre le nombre de bandelettes utilisées par 24 heures et le taux d’HbA1c, qui traduit l’équili- bration prolongée du diabète. Corrélation démontrée dans tous les groupes d’âges, y compris les patients porteurs d’une pompe à insuline. Les sujets qui mesuraient leur glycémie 3 ou 4 fois par jour avaient une HbA1c de 8,6 %, comparés à une HbA1c de 7,6 % chez ceux qui se testaient plus de 10 fois par jour (l’HbA1c recom- mandée est de moins de 7 %). La conclusion est que chaque chiffre de mesure peut amener le patient à faire une injection d’insuline pour maintenir l’équilibre du diabète. CQFD. En France, le nombre de bandelettes n’est pas limité pour les diabétiques de type 1, les femmes ayant un dia- bète gestationnel et les diabétiques de type 2 traités par insuline. En revanche chez les diabétiques de type 2 traités par antidiabétiques oraux, pour qui « l’autosurveillance glycémique n’est ni systématique ni quotidienne » (HAS), le nombre de bandelettes autorisées en cas de mise en place d’une auto- surveillance glycémique est limité à 200 par an. | Y.-M. D. Note 1. Diabetes Care, 1/2/2013, online before print, doi: 10.2337/dc12-1770. [email protected] automesure glycémique Pour maîtriser le diabète, ne rationnez pas les bandelettes © ABHIJITH3747

Pour maîtriser le diabète, ne rationnez pas les bandelettes

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8 OptionBio | mardi 16 avril 2013 | n° 488

actualités | santé publique

me infantileme infantileMétabolisme maternel et autismMétabolisme maternel et autismMétabolisme maternel et autism ???

Pour le Syndicat national de

l’industrie des technologies

médicales (SNITEM) un mauvais

coup se prépare contre les

porteurs de défibrillateur cardiaque

implantable (DCI) : la radiation de la

liste des prestations remboursables

des systèmes de télésurveillance

(ou télécardiologie) de ces super-

stimulateurs cardiaques destinés à

éviter la mort subite par fibrillation

ventriculaire.

Pour le SNITEM, une telle radia-tion apparaît incompatible avec la

volonté de développer la télémé-decine dans notre pays, la télécar-diologie étant en France une des applications les plus avancées. Il se dit interloqué, alors que deux études médico-économiques sont atten-dues cette année sur cette applica-tion et que la HAS n’a pas encore rendu l’avis qu’on attend d’elle !D’autant plus aberrant que la tech-nologie a été reconnue dès 2008 par la même HAS avec mise en place d’un financement partiel. Et qui permet à un patient porteur de DCI d’utiliser un système de télé-

surveillance à son domicile via un transmetteur qui ausculte chaque jour automatiquement le système implanté par téléphone mobile ou fixe. Ceci laisse mener au patient une vie normale en restant en liaison constante à distance avec le service de cardiologie qui l’a implanté.La télésurveillance est une des appli-cations de la télémédecine, innovation qui préserve la qualité de vie dans la prise en charge de ces patients : réduction des risques, réduction des déplacements répétés et coûteux, maintien à domicile, formation du

patient dans la gestion de sa mala-die, meilleure organisation des soins, bénéfice pour le système de santé.Pour le SNITEM, l’arrêt d’une prise en charge de la télésurveillance serait frein à son déploiement, qui constitue pourtant une phase de la télémédecine des plus avancées en France et un modèle très regardé par nos voisins européens. Cela irait à l’encontre du 7e engagement du Pacte Territoire-Santé visant à déve-lopper la télémédecine en France.|

Y.-M. D.

cardiologie

Surveiller à distance un cardiaque : trop cher ?

Alors que les diabétiques français

risquent de se voir restreindre le

nombre de bandelettes réactives

mesurant leur glycémie, une

étude1 entreprise par plusieurs

centres médicaux américains

(T1D Exchange clinic network) souligne la forte association entre

le nombre d’automesures dans la

journée et la normalisation de

l’hémoglobine glyquée (HbA1c).

Or les auteurs américains notent une situation similaire à la France : « certains assureurs [assurances maladie privées et publiques] limitent le nombre de bandelettes réactives (test strips) qu’ils souhaitent four-nir ». L’étude T1D Exchange clinic

registry, qui compile les données de 20 555  diabétiques de type 1 (11 641 de moins de 18 ans et 8 914 de 18 ans et plus) a donné l’opportunité d’évaluer la relation entre le nombre de bandelettes utilisées par 24 heures et le taux d’HbA1c, qui traduit l’équili-bration prolongée du diabète.Corrélation démontrée dans tous les groupes d’âges, y compris les patients porteurs d’une pompe à insuline. Les sujets qui mesuraient leur glycémie 3 ou 4 fois par jour avaient une HbA1c de 8,6 %, comparés à une HbA1c de 7,6 % chez ceux qui se testaient plus de 10 fois par jour (l’HbA1c recom-mandée est de moins de 7 %). La conclusion est que chaque chiffre de mesure peut amener le patient à faire

une injection d’insuline pour maintenir l’équilibre du diabète. CQFD.En France, le nombre de bandelettes n’est pas limité pour les diabétiques de type 1, les femmes ayant un dia-bète gestationnel et les diabétiques de type 2 traités par insuline. En revanche chez les diabétiques de type 2 traités par antidiabétiques oraux, pour qui « l’autosurveillance glycémique n’est

ni systématique ni quotidienne » (HAS), le nombre de bandelettes autorisées en cas de mise en place d’une auto-surveillance glycémique est limité à 200 par an. |

Y.-M. D.

Note1. Diabetes Care, 1/2/2013, online before print,

doi: 10.2337/dc12-1770. [email protected]

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