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Livret de formation
DIABÈTE
Ce document est une synthèse des compétences et apprentissages acquis au cours de la formation «Diabète». Il n’a pas vocation à être exhaustif.
SOMMAIRE
Étape 1 : Définition du diabète et mécanismes physiopathologiques ■ Un problème de santé publique ■ Glucose et insuline
Étape 2: Types de diabètes ■ Diabète de type 1 ■ Diabète de type 2 ■ Diabète de type 2 : objectifs glycémiques selon le profil du patient ■ Diabète gestationnel
Étape 3 : Complications du diabète ■ Complication aiguë: acidocétose ■ Complication aiguë: hypoglycémie ■ Complication aiguë: coma hyperosmolaire ■ Complication aiguë: acidose lactique ■ Complication chronique: microangiopathie ■ Complication chronique: macroangiopathie ■ Complication chronique: pied diabétiques
Étape 4: Prise en charge des patients diabétiques ■ Education thérapeutique et vie quotidienne ■ Stratégie médicamenteuses et insulinothérapie ■ Prise en charges des cas particuliers
p. 3p. 4p. 5
p. 6p. 7p. 8p. 9p. 10
p. 11p. 12p. 13p. 14p. 15p. 16p. 19p. 20
p. 21p. 22p. 25p. 27
DIABÈTE
Étape 1 : Définition du diabète
et mécanismes physiopathologiques
Fiche synthèse 4 /28 DIABÈTE : UN PROBLÈME DE SANTÉ PUBLIQUE
CONSÉQUENCES DE LA MALADIE
En plus d’une hyperglycémie chronique, le diabète peut conduire à des complications aiguës ou chroniques :
PRISE EN CHARGE PLURIDISCIPLINAIRE
Une des principales causes de dialyse
1ère cause d’amputations
non traumatiques
Source importante de complications cardiovasculaires et neuropathies
1ère cause de cécité avant 65 ans
Endocrinologue/Diabétologue
Infirmière
Éducateurmédico-sportif
Médecin traitant
Pédiatre spécialisé en diabétologie
Ophtalmologiste
Diététicien
Podologue
PRÉVALENCE DU DIABÈTE PERSONNES À RISQUES PRINCIPAUX FACTEURS
■ 2007 à 2009 : augmentation de la prévalence de 3,95 % à 4,4 %
■ 2011 : 4,6 % de la population concernée (+ de 3 millions de pers.)
■ Près de 700 000 diabétiques s’ignorent.
■ Hommes plus touchés que les femmes ■ Personnes + de 60 ans ■ Les plus pauvres
■ Sédentarité ■ Surpoids, obésité ■ Vieillissement de la population ■ Prédispositions génétiques
DIABÈTE
Fiche synthèse 5 /28 GLUCOSE ET INSULINE
Le diabète est une maladie chronique liée à un défaut de production d’insuline (hormone secrétée par les cellules β des îlots de Langerhans du pancréas) ou à un défaut d’utilisation par l’organisme.
On parle de diabète lorsque la glycémie est supérieure à : ■ 1,26 g/l à jeun, à deux reprises ■ OU 2 g/l après une HGPO (H+2) ■ OU 2 g/l quelle que soit l’heure du contrôle + symptômes de diabète
ABSORPTION DIGESTIVE
DÉTECTION DU GLUCOSE
LIBÉRATION D’INSULINE
GLYCOGENÈSE
GLYCOGENÈSE
LIPOGENÈSE
CONSÉQUENCES DE LA MALADIE PRISE EN CHARGE PLURIDISCIPLINAIRE
LIBÉRATION DE L’INSULINE :
ACTION PÉRIPHÉRIQUE 3 Augmentation de la pénétration cellulaire du glucose
3 Baisse de la lipolyse 3 Lipogenèse
ACTION HÉPATIQUE 3 Augmentation de la glycogenèse 3 Baisse de la néoglucogenèse 3 Baisse de la glycogénolyse 3 Baisse de la cétogenèse
Étape 1 : Pancréas
Étape 2 : Foie
Étape 3 : Circulation artérielle
Transport via la veine cave
Libération sanguine
DIABÈTE
Étape 2 : Types de diabète
Fiche synthèse 7 /28 DIABÈTE DE TYPE 1
3 à 5 % des cas Apparaît le plus souvent chez l’enfant ou le jeune adulte (auto-immun ou idiopathique)
CAUSE : disparition profonde ou totale de l’insulino-sécrétion suite à une destruction des cellules des îlots de Langerhans du pancréas.SYMPTÔMES : caractéristiques de l’hyperglycémie (polyurie, polydipsie, polyphagie, amaigrissement).
INSTALLATION DE LA MALADIE PRISE EN CHARGE
Prédispositions héréditaires(allèles DR3, DR4)
FACTEURS DE RISQUES
Infections virales(auto-immunité contre
les cellules β du pancréas )
PROCESSUS D’AUTODESTRUCTION
Prédisposition Phase latente Diabète clinique90 % des cellules
β détruites
Destruction complètedes îlots de Langerhans
TRAITEMENT MÉDICAMENTEUX ■ Injections sous-cutanées d’insuline exogène en « basal bolus » ■ Objectif glycémique :
3 Avant un repas ≈ 1 g/l 3 Après un repas < 1,40 g/l
MESURES HYGIÉNO-DIÉTÉTIQUES ■ Recommandations nutritionnelles :
3 Connaissance des caractéristiques des aliments (index glycémique) 3 Ration glucidique journalière 3 Consommation suffisante de fibres 3 Consommation raisonnable de lipides (≤ 35 % de la totalité des calories consommées par jour)
■ Pratique d’une activité physique : 3 Augmentation de la sensibilité de l’organisme à l’insuline 3 Baisse de la surcharge pondérale
Fiche synthèse 8 /28 DIABÈTE DE TYPE 2
■ Plus de 95 % de la totalité des cas de diabète. ■ Touche les individus d’âge moyen ou avancé (mais de plus
en plus d’enfants, adolescents et jeunes adultes en surpoids sont concernés).
■ Asymptomatique : il peut s’écouler 5 à 10 ans avant qu’un diagnostic ne soit posé.
FACTEURS DE RISQUES
HÉRÉDITÉParent 1er degré diabétique +++
MODE DE VIESédentarité, alimentation
trop riche, surpoids…
GROSSESSEDiabète gestationnel,
macrosomie, mort fœtale
MÉCANISMES PHYSIOPATHOLOGIQUES PRISE EN CHARGE
SUIVI MÉDICAL
■ Tous les 3 mois : glycémie sanguine, HbA1c. ■ Au mois 1 fois/an : ECG, examen du fond de l’œil, examen des pieds, dosage de la créatinine, du cholestérol et des triglycérides.
MESURES HYGIÉNO-DIÉTÉTIQUES (identiques au diabète de type 1)À mettre en place avant toute prise en charge médicamenteuse.
TRAITEMENT MÉDICAMENTEUX ■ Antidiabétiques oraux (ADO) ou injectables :
■ Insulinothérapie (lorsque les antidiabétiques ne suffisent plus). Il existe plusieurs types d’insulines sur le marché.
Trouble de l’insulinosécrétion : ■ Qualitatif : diminution du pic de réponse précoce au glucose.
■ Quantitatif : diminution des capacités insulino-sécrétoires avec majoration dans le temps.
Provoque : ■ Accumulation de glucose dans la circulation sanguine, due à une insensibil isation des récepteurs cellulaires à l’insuline.
■ Hypersécrétion d’insuline par le pancréas en réponse à l’augmentation de la glycémie.
INSULINOPÉNIE
INSULINORÉSISTANCE
INSULINOSÉCRÉTEURS ■ Sulfamides hypoglycémiants : Diamicron®, Daonil®, Amarel® ■ Glinides : Novonorm® ■ Analogues du GLP-1 : Byetta®, Victoza®
MÉDICAMENTS DE L’INSULINORÉSISTANCE ■ Biguanides : Glucophage®, Stagid®
INHIBITEURS DES α-GLUCOSIDASES ■ Glucor®, Diastabol®
Fiche synthèse 9 /28 DIABÈTE DE TYPE 2: OBJECTIFS GLYCÉMIQUES SELON LE PROFIL DU PATIENT
PROFIL DU PATIENT HbA1c CIBLE
Cas général
La plupart des patients avec DT2 ≤ 7 %
DT2 nouvellement diagnostiqué, dont l’espérance de vie est > 15 ans et sans antécédent cardio-vasculaire ≤ 6,5 %1
DT2 avec : ■ comorbidité grave avérée et/ou espérance de vie limitée (< 5 ans) ■ OU complications macrovasculaires évoluées ■ OU longue durée d’évolution du diabète (> 10 ans) et pour lequel la cible de 7 % s’avère difficile à atteindre car l’intensification médicamenteuse provoque des hypoglycémies sévères
≤ 8 %
Personnes âgées
Dites « vigoureuses », dont l’espérance de vie est jugée satisfaisante ≤ 7 %
Dites « fragiles », à l’état de santé intermédiaire et à risque de basculer dans la catégorie des malades ≤ 8 %
Dites « malades », dépendantes, en mauvais état de santé en raison d’une polypathologie chronique évoluée génératrice de handicaps et d’un isolement social
< 9 % et/ou glycémies capillaires préprandiales
entre 1 et 2 g/l
Patients avec antécédents (ATCD) cardio-vasculaires
Patients avec ATCD de complication macrovasculaire considérée comme non évoluée ≤ 7 %
Patients avec ATCD de complication macrovasculaire considérée comme évoluée : ■ infarctus du myocarde (IDM) avec insuffisance cardiaque ■ atteinte coronarienne sévère (tronc commun ou atteinte tritronculaire ou atteinte de l’interventriculaire antérieur [IVA] proximal) ■ atteinte polyartérielle (au moins deux territoires artériels symptomatiques) ■ artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) symptomatique ■ accident vasculaire cérébral récent (< 6 mois)
≤ 8 %
Patients avec insuffisance rénale chronique (IRC)
IRC modérée (stades 3A2 et 3B) ≤ 7 %
IRC sévère ou terminale (stades 4 et 5) ≤ 8 % ≤ 8 %
Patientes enceinte ou envisageant de l’être
Avant d’envisager la grossesse ≤ 6,5 %
Durant la grossesse
6,5 %et glycémies < 0,95 g/l à jeun
et < 1,20 g/l en postprandial à 2 h
1 Sous réserve d’être atteint par la mise en œuvre ou le renforcement des mesures hygiéno-diététiques puis, en cas d’échec, par une monothérapie orale (metformine, voire inhibiteurs des alphaglucosidases).2.Stades 3A : DFG entre 45 et 59 ml/min/1,73 m2, 3B : DFG entre 30 et 44 ml/min/1,73 m2, stades 4 : entre 15 et 29 ml/min/1,73 m2 et 5 : < 15 ml/min/1,73 m2.
Fiche synthèse 10 /28 DIABÈTE GESTATIONNEL
Prévalence : 2 à 6 % des grossesses
Intolérance aux glucides entraînant une hyperglycémie découverte au cours de la grossesse :
■ Diabète méconnu révélé par la grossesse qui persistera après l’accouchement ;
■ Diabète développé à l’occasion de la grossesse et qui cessera après l’accouchement.
COMPLICATIONS ACTIONS THÉRAPEUTIQUES
FACTEURS DE RISQUE ET DÉPISTAGE
■ Surcharge pondérale, obésité (IMC ≥ 25 kg/m²) ■ Age (+ 35 ans) ■ Antécédents familiaux au 1er degré de diabète ■ Antécédents personnels de diabète gestationnel ■ Antécédents de macrosomie
DÉPISTAGE SYSTÉMATIQUEen présence de l’un de ces facteurs de risque
PRÉVENTION
■ Hygiène diététique ■ Apport calorique déterminé individuellement selon l’IMC ■ Autosurveillance glycémique ■ Insulinothérapie si indiquée
POST-PARTUM
■ Poursuite de l’hygiène de vie ■ Activité physique régulière ■ Alimentation équilibrée ■ Arrêt du tabagisme pour les fumeuses
MATERNELLES
■ Pré-éclampsie ■ Césarienne ■ Persistance du DT2 post-partum ■ Accouchement prématuré ■ Hypertension et œdèmes
FŒTALES ET NÉONATALES
■ Macrosomie ■ Hyperglycémie néonatale ■ Risque de développer un DT2
DIABÈTE
Étape 3 : Complications du diabète
Fiche synthèse 12 /28 COMPLICATION AIGUË : ACIDOCÉTOSE
DÉFINITION PHYSIOPATHOLOGIE
PRISE EN CHARGE INFIRMIÈRE TRAITEMENT
Élévation de l’acidité sanguine causée par une accumulation de corps cétoniques résultant d’un déficit majeur en insuline et d’une augmentation du taux d’hormones de contre-régulation.
C’est une urgence médicale !
Complication retrouvée, en grande majorité chez les enfants et adolescents, au cours de différentes situations :
DIABÈTE MÉCONNU30 % des cas
PATHOLOGIE ASSOCIÉE30 à 50 % des cas
INSULINOTHÉRAPIE INADAPTÉE
SIGNES CLINIQUES
■ Conscience variable ■ Polypnée de Küssmaul ■ Troubles digestifs ■ Crampes musculaires ■ Hypothermie fréquente ■ Déshydratation globale
SIGNES BIOLOGIQUES
■ Hyperglycémie (> 2,5 g/l) ■ Cétonémie (< 5 mmol/l) ■ Glycosurie +++ ■ Cétonurie +++ ■ Taux de bicarbonate abaissé ■ pH artériel < 7,30
Carence insulinique Élévation hormones de contre-régulation
Hyperglycémie
Cétose
Déshydratation
PRÉVENTION : respect et surveillance optimale du traitement.
DIAGNOSTIC : dans tous les cas, ALERTER LE MÉDECIN !
■ Patient non traité par insuline : insulinothérapie sur protocole médical + contrôle sanguin et urinaire.
■ Patient traité par insuline : administration d’une dose supplémentaire d’insuline rapide + contrôle sanguin et urinaire 3-4 h plus tard (si pas de changement : injection d’une nouvelle dose supplémentaire).
À commencer au plus vite !
Combinaison de quatre éléments fondamentaux :
ANTIBIOTHÉRAPIE INTRAVEINEUSE
SOINS INFIRMIERSINSULINOTHÉRAPIE RÉANIMATION HYDROÉLECTRIQUE
CÉTOSE
Glycémie capillaire ≥ 2,50 g/L
Glycosurie Cétonurie
Fiche synthèse 13 /28 COMPLICATION AIGUË : HYPOGLYCÉMIE
DÉFINITION FACTEURS DE RISQUE
Complication fréquente et très redoutée car de survenue brutale, parfois sans signe d’alerte, pouvant entraîner la mort.
Définie par une glycémie < 0,5 g/l (2,8 mmol/l)
PATIENTS À RISQUE
■ Diabétiques de type 1 ■ Diabétiques de type 2 sous ADO ou âgés
SIGNES CLINIQUES
■ Signes de neuroglucopénie : asthénie subite et intense, troubles visuels, trouble de la concentration, trouble de l’élocution, trouble du comportement/humeur, céphalées, fourmillements péribuccaux
■ Symptômes adrénergiques : sueurs, sensation de froid, palpitation, faim/fringale, tremblements, pâleur, fourmillements
INSULINE
■ Surdosage ■ Changement d’insuline ■ Injection dans une zone de lipodystrophies ■ Injection intraveineuse accidentelle ou volontaire
EFFORT PHYSIQUE INHABITUEL
■ Augmentation de la consommation de glucose pouvant entraîner une hypoglycémie
ERREUR DIÉTÉTIQUE
■ Saut d’un repas ou collation ■ Décalage entre l’injection et le repas ■ Consomation d’alcool
RÔLE INFIRMIER ET TRAITEMENT HYPOGLYCÉMIE ET ADOPATIENT CONSCIENT
Réaliser une glycémie capillaire.
Resucrer avec 15 g de glucides.
Vérifier la glycémie après 15 min et selon le résultat : - resucrer de nouveau (glycémie ≤ 0.70 g/l) - OU donner la collation ou le repas habituel (≤ 4 mmol/l).
PATIENT INCONSCIENT : Réaliser une glycémie capillaire, coucher la personne sur le côté et alerter un service d’urgence à domicile.
Patient insulinotraité : injecter 1 mg de glucagon.Patient non insulinotraité : perfuser un glucosé G 30 % (60 ml) en 1 à 3 minutes puis relayer avec un sérum glucosé à 10 %.
Vérifier la glycémie après 15 min et selon le résultat : resucrer ou donner la collation ou le repas habituel.
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1
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SULFAMIDES HYPOGLYCÉMIANTS : à prendre 30 min avant le repas. Peuvent provoquer des hypoglycémies plus sévères et prolongées.
BIGUANIDES : très mauvaise tolérance digestive.
GLINIDES : à prendre juste avant le repas. Agissent sur les glycémies post prandiales.
CONTRE-INDICATIONS
INSUFFISANCE RÉNALE
ÉTHYLISME CHRONIQUE
GROSSESSEALLAITEMENT
ALLERGIE AUX AUTRES SULFAMIDES
(BACTRIM®)
Fiche synthèse 14 /28 COMPLICATION AIGUË : COMA HYPEROSMOLAIRE
DÉFINITION RÔLE INFIRMIER
Urgence médicale nécessitant une hospitalisation immédiate !
■ Complication rare mais grave : taux de mortalité = 50 % ■ Touche principalement les patients DT2 de + 70 ans
SIGNES CLINIQUES SIGNES BIOLOGIQUE
■ Développement progressif ■ Troubles de la conscience ■ Déshydratation globale intense ■ Risque de collapsus et d’anurie ■ Asthénie ■ Diurèse ■ Pas de dyspnée de Küssmaul ■ Absence de cétose
■ Hyperglycémie > 6 g/l ■ pH et réserve alcaline normaux ■ Pas de corps cétoniques ■ Hypernatrémie > 150 mmol/l ■ Hyper osmolarité plasmatique ■ Kaliémie variable ■ Glycosurie très importante +++ ■ Insuffisance rénale fonctionnelle ■ Hémoconcentration avec élévation de l’hématocrite, des protides et leucocytes
1. PRÉVENTION Assurer une hydratation suffisante (sujets âgés +++)
2. SURVEILLANCE
■ Diurèse ■ Glycémie capillaire (< 2,5 g/l) ■ Niveau de conscience ■ Glycosurie
3. ALERTE Alerter le médecin et appeler les secours
PHYSIOPATHOLOGIE TRAITEMENTS
Hyperglycémie
Polyurie osmotique
Hyperosmolarité
Déshydratation globale
COMA HYPEROSMOLAIRE
RÉHYDRATATION (exemple de protocole) 3 3 litres de sérum physiologique à 9 % (à passer litre par litre en 30 min, puis 1 h, puis 2 h).
3 Au delà : 1 litre de glucosé à 2,5 % ou sérum physiologique à 4,5 % toutes les 3 h.
3 Chlorure de potassium, à partir du 3ème litre de perfusion, et après résultat du ionogramme sanguin.
INSULINOTHÉRAPIE
■ 10 UI/h glycémie = 2,50 g/l ■ Puis 3 ou 4 UI/h
Fiche synthèse 15 /28 COMPLICATION AIGUË : ACIDOSE LACTIQUE
DÉFINITION PRISE EN CHARGE
Urgence métabolique la plus rare, mais l’une des plus gravesTaux de mortalité = 50 %
Causée par un excès d’ions lactate dans le sang, elle est fréquente chez : ■ les patients traités par biguanides ou metformine ; ■ les diabétiques souffrant d’une insuffisance rénale significative .
RÔLE INFIRMIER
3 S’assurer de la bonne utilisation des biguanides par les patients diabétiques. 3 Veiller aux contre-indications des biguanides. 3 Stopper l’administration des biguanides en cas de :
- anesthésie générale, examen radiologique ou opération (48h avant) ; - maladie aiguë ou agression nécessitant un traitement par insuline ; - signes d’alarmes présents.
ÉLÉMENTS DE TRAITEMENT
Mesures de réanimation générale : ventilation hémodynamique sans recourir aux drogues vaso-constrictrices aggravant l’hypoxie tissulaire, diurèse.
Alcalinisation rapide et massive sous forme de bicarbonate.
Épuration extra-rénale par hémodialyse ou dialyse péritonéale.
Insulinothérapie modérée associée à l’administration de glucose.
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SIGNES CLINIQUES SIGNES BIOLOGIQUES
SIGNES D’ALARMES
■ Douleurs intenses et diffuses ■ Asthénie ■ Crampes dans les membres ■ Vives douleurs abdominales et thoraciques
EN PHASE D’ACIDOSE
■ Polypnée intense, profonde et rapide (sans odeur acétonique)
■ Troubles de conscience inconstants et tardifs ■ Collapsus gravissime et précoce
avec effondrement tensionnel ■ Trouble du rythme cardiaque ■ Anurie
■ pH sanguin ≤ 7
■ Hyperkaliémie inconstante
■ Trou anionique considérable
■ Lactatémie ≥ 7 mmol/l
■ Légère augmentation des corps cétoniques
■ Glycémie variable
PHYSIOPATHOLOGIE
Défaut d’utilisation de lactates Hyperproduction de lactates
Excès de lactates
ACIDOSE
Fiche synthèse 16 /28 COMPLICATION CHRONIQUE : MICROANGIOPATHIE (1/3)
Concernerait 35 à 40 % des personnes diabétiques en France1ère cause de cécité avant 65 ans selon l’AFD
La rétinopathie
ÉVOLUTION FACTEURS DE RISQUE
RÉTINOPATHIE NON PROLIFÉRANTE
■ Rétine : formation de microanévrismes, hémorragies et exsudats ■ Macula : accumulation de sang, œdème maculaire
Lésions oculaires avec baisse de la visionet ischémie de la rétine
RÉTINOPATHIE PROLIFÉRANTE
■ Production de néo vaisseaux sanguins très fragiles ■ Risque d’hémorragies intra-vitréennes et/ou décollement de la rétine
Perte de la vision relativement brutale
■ Ancienneté du diabète ■ Niveau de glycémie ■ Hypertension artérielle ■ Dépendance à l’insuline ■ Grossesse ■ Excès de certains composants lipidiques sanguins ■ Facteurs génétiques et nutritionnels
PRÉVENTION 3 Éducation thérapeutique du patient 3 Consultation annuelle chez l’ophtalmologiste 3 Contrôle glycémique optimal 3 Surveillance tension artérielle 3 Surveillance au cours des grossesses
TRAITEMENTS
ÉQUILIBRE GLYCÉMIQUE PHOTOCOAGULATION AU LASER VITRÉCTOMIE
Le contrôle strict de l’équilibredu diabète est un élément
préventif essentiel
■ Coagulation des zones ischémiques rétiniennes par élimination des néo vaisseaux
■ 6 à 8 séances de 15 min en ambulatoire
■ En cas d’hémorragie intra-vitréenne ou de décollement de la rétine
■ Permet de retirer le sang présent dans l’œil, détruire les néo vaisseaux et recoller la rétine
Fiche synthèse 17 /28 COMPLICATION CHRONIQUE : MICROANGIOPATHIE (2/3)
La néphropathie
1ère cause d’insuffisance rénale terminale en FranceConcerne 30 à 40 % des personnes diabétiques
FACTEURS DE RISQUE
■ Déséquilibre de la glycémie ■ Élévation de la pression artérielle ■ Importance de l’apport protéique alimentaire ■ Autres facteurs : déshydratation secondaire en cas de coma hyperosmolaire, infections urinaires fréquentes, nécrose papillaire, nephroangiosclérose, certains médicaments
SIGNES PRÉCOCES
■ Hypertenstion artérielle ■ Protéinurie associée à des œdèmes
SIGNES PLUS TARDIFS
■ En cas de DT1 : rétinopathie quasi constante ■ En cas de DT2 : complications cardiovasculaires et sténose artérielle
RÔLE INFIRMIER 3 Rechercher une protéinurie ou une microalbuminurie 3 Doser l’urée et la créatinine 3 Réaliser un ionogramme 3 Arrêter le traitement 48h avant en cas d’examen d’imagerie
utilisant un produit de contraste iodé 3 Surveiller l’apport hydrique et la diurèse 3 Contrôler le poids et l’apparition d’œdèmes 3 Surveiller la glycémie 3 Dépister les infections urinaires
ÉVOLUTION PRÉVENTION ET TRAITEMENT
STADE IDe la prévention
au diagnostic
Hypertrophie rénaleHyperfiltration glomulaire
■ Contrôler et équilibrer la glycémie ■ Normaliser la pression artérielle ■ Normaliser le bilan lipidique ■ Arrêt du tabac chez les fumeurs
STADE IIMacro-albuminurie
(2 à 5 ans)
Quelques anomalies histologiques mineures
■ Équilibrer le diabète ■ Normaliser la pression artérielle ■ Modérer les apports protéiques
STADE IIINéphropathie
débutante(5 à 10 ans)
■ Augmentation de la m i c r o a l b u m i n u r i e (entre 30 et 300 mg/24 h)
■ Pression artérielle normale/haute
■ Équilibrer le diabète ■ Traiter l’hypertension artérielle ■ Administrer une ration protidique entre 0,8 et 1 g/kg ■ Correction de la fuite sodée ■ Correction de l ’acidose et des troubles phosphocalciques
■ Correction de l’anémie ■ Contre-indications : biguanides et sulfamides (si créatinine > 180 µmol)
■ Prudence face aux produits de contraste iodés ■ Remplacer les ADO par des injections
STADE IVNéphropathie
avérée (10 à 20 ans)
■ Albuminurie > 300 g/24 h ■ Hypertension artérielle ■ Progression de l’insuffisance rénale
STADE V(au delà de 20 ans)
Insuffisance rénale terminale
■ Greffe rénale ■ Hémodialyse ■ Dialyse péritonéale intermittente ou continue ambulatoire
Fiche synthèse 18 /28 COMPLICATION CHRONIQUE : MICROANGIOPATHIE (3/3)
La neuropathie
Altération du système nerveux périphérique et du système nerveux autonomedue à une destruction de la myéline causée par une hyperglycémie chronique.
Souvent silencieuse, cette pathologie atteint près de 15% des diabétiques (type 1 et 2) après 20 ans d’évolution.
NEUROPATHIE PÉRIPHÉRIQUE NEUROPATHIE VÉGÉTATIVE
POLYNÉVRITE
■ Apparition progressive (plusieurs mois ou années)
■ Bilatérale et symétrique, principalement au niveau des jambes (des orteils vers le haut en chaussettes)
■ Signes cliniques : - Paresthésies ou dysesthésies - Douleurs, plus intenses la nuit, avec sensation d’écrasement ou
de brûlure, de façon continue ou fulgurante - Diminution ou perte de la sensibilité - Disparition des réflexes
MONONÉVRITE ■ Atteinte isolée d’un nerf ■ Apparition brutale et disparition spontanée (quelques mois) ■ Signes moteurs :
- Musculaires : diminution de la force, amyotrophie - Sensitifs : douleurs parfois vives exagérant la nuit - Réflexes : diminués ou abolis
■ Localisations : - Membres inférieurs (nerf crural) - Membres supérieurs (atteinte radiale ou cubitale) - Nerfs crâniens (nerf oculomoteur)
Sa fréquence augmente avec l’évolution du diabète
FONCTIONS AUTONOMES TOUCHÉES
■ Système cardiovasculaire : hypotension orthostatique, tachycardie, crises sudorales, sensibilité à l’hypoxie
■ Système digestif : gastroparésie, alternance diarrhée/constipation
■ Système vasomoteur : transpiration excessive ou au contraire anhidrose
■ Système tégumentaire : vasodilatation des membres inférieurs, peau sèche et rougeâtre
■ Système urinaire : vessie néogène
■ Fonction sexuelle : éjaculation rétrograde, impuissance
PRISE EN CHARGE
PRÉVENTION
■ Suivi régulier par le médecin
■ Consultation si apparition brutale de symptômes
■ Équilibrage du diabète
■ Éducation thérapeutique
TRAITEMENTS MÉDICAMENTEUX Fonction des symptômes présentés (ex. : antalgiques, contention des membres inférieurs, correction de l’hypovolémie, anti-diarrhéiques, etc.).
Fiche synthèse 19 /28 COMPLICATION CHRONIQUE : MACROANGIOPATHIE
DÉFINITION FACTEURS DE RISQUE
Altération des enveloppes internes des moyennes et grosses artères
CAUSE : hausse de la cholestérolémie, responsable de la formation d’athéromeCONSÉQUENCES : avec le temps, ces plaques tendent à se durcir, finissant par boucher les artères
■ Antécédents familiaux : - Maladies cardiovasculaires (avant 55 ans chez le père ou le frère et avant 65 ans
chez la mère ou la sœur) - AVC (avant 45 ans, chez un proche parent)
■ Âge : + 50 ans chez l’homme, + 60 ans chez la femme
■ Sexe : hommes plus à risque que les femmes
■ Facteurs environnementaux : - Hyperglycémie - Tabagisme - Hypertension artérielle - Excès de cholestérol - Surcharge pondérale
Artère saine Athérome Artère rétrécie
COMPLICATIONS CARDIOVASCULAIRES PRÉVENTION
Artériopathie (membres inférieurs)
AVC(ischémiques et hémorragiques)
Maladies coronaires(angor et infarctus)
Pratiqued’activité physique
Contrôledu poids
Arrêt du tabagisme
Mesures lipidiques
Équilibrealimentaire
Mesure de la tension artérielle
Mesure de la glycémie
Fiche synthèse 20 /28 COMPLICATION CHRONIQUE : PIED DIABÉTIQUE
CAUSES D’ULCÉRATION ET NÉCROSE DU PIED DIABÉTIQUE
■ Neuropathie périphérique
■ Artériopathie des membres inférieurs
■ Infection
FACTEURS DÉCLENCHANTS
FACTEURS DE RISQUE PRISE EN CHARGE
ÉVALUATION DE LA PLAIE
GESTES INADAPTÉS(25 %)
HYGIÈNE / COMPORTEMENTS
INADAPTÉS(25 %)
CHAUSSURES INADAPTÉES(50 %)
Définition du type, du stade, de la surface, de la profondeur et du terrain infectieux de la plaie.
PLAIE NEUROPATHIQUE PLAIE ARTÉRIELLE
SiègePlantaire, pulpe des orteils Hallux valgus ou rigidus, sur articulation inter-phalangienne
Côté du pied, talon, pulpe des orteils, nécrose d’orteils
Bord À l’emporte-pièce En pente douce
Fond +/- bourgeonnant Contact osseux fréquent
SanieuxFibrino-nécrotique
Pourtour Toujours hyperkératosique Halo inflammatoire
Douleurs Aucune Importantes
La survenue d’une plaie est une urgence médicale !
3 Rechercher, identifier et supprimer la cause de la plaie. 3 Mettre le patient au repos avec décharge du pied.
3 Adresser dans les 48h le patient à une équipe pluridisciplinaire coordonnée par un médecin.
En cas de signes systémiques ou d’infection > Hospitalisation immédiate
TRAITEMENT GÉNÉRAL : état général du patient
TRAITEMENT LOCAL :
Surveillance du pied : surveillance hebdomadaire en prévention, quotidienne en présence d’une plaie.
Hygiène rigoureuse : pour le patient et le soignant.
Nettoyage de la plaie en 4 étapes : lavage à l’eau savonneuse, rinçage à l’eau, séchage soigneux, rinçage au sérum physiologique.
Détersion : élimination de la fibrine.
Pansement : en fonction de l’étiologie, du stade et de l’aspect de la plaie.
Bottes thérapeutiques
Chaussures de décharge
de l’arrière-pied
Chaussures de décharge
de l’avant-pied
OBJECTIF : aider à la cicatrisation, prévenir les complications, améliorer la qualité de vie du patient, prévenir les récidives.
1
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DIABÈTE
Étape 4 : Prise en charge des patients diabétiques
Fiche synthèse 22 /28 ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE ET VIE QUOTIDIENNE (1/3)
ÉQUILIBRE ALIMENTAIRE EXERCICE PHYSIQUE
OBJECTIF : ■ Abaisser la glycémie ■ Faciliter l’équilibrage de la glycémie ■ Favoriser la perte ou le maintien d’un poids satisfaisant ■ Prévenir les maladies cardiovasculaires
PRÉCAUTIONS EN CAS DE DT1
■ Insulinothérapie : diminuer la dose avant et après l’effort (éviter l’injection dans les muscles sollicités par l’effort)
■ Alimentation pendant l’effort (si effort long) : absorber régulièrement des sucres rapides et boire régulièrement
■ Alimentation après l’effort : favoriser les glucides lents
PRÉCAUTIONS EN CAS DE DT2Traitement par sulfamides : diminuer la dose
RISQUES DE COMPLICATIONS
LIPIDES30 à 35 %
PROTIDES10 à 15 %
GLUCIDES50 à 55 %
GROUPE 1Boissons
■ Eau : minimum 1,5 l/J ■ Éviter sodas et boissons sucrées
GROUPE 2Fruits / Légumes
■ 5 portions/J, dont 2-3 fruits ■ Varier les produits et les modes de préparation
GROUPE 3Féculents
■ À chaque repas ■ Privilégier les pains et céréales complets, riches en fibres
GROUPE 4Produits laitiers
■ À chaque repas ■ Préférer les produits allégés en matière grasse
GROUPE 5Viande, poisson, œufs
■ 1 à 2 fois/jour ■ Viande : privilégier les morceaux les moins gras ■ Poisson : au moins 2 fois/semaine
GROUPE 6Matières grasses
■ 1 à 2 cuillères à soupe/repas maximum ■ Privilégier les matières grasses d’origine végétale
GROUPE 7Produits sucrés
■ Non indispensables ■ À consommer occasionnellement
EFFORT PHYSIQUE INTENSE
HYPOGLYCÉMIERisque d’abaissement de la glycémie en dessous de la normale si glycémie normale ou effort intense
Si carence en insuline :Mobilisation des réserves de l’organisme par les hormones de contre-régulation, provoquant une augmentation de la néoglycogenèse et de la glycogénolyse hépatique
HYPERGLYCÉMIE
ACIDOCÉTOSE
APPORTS JOURNALIERS en macronutriments
Fiche synthèse 23 /28 ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE ET VIE QUOTIDIENNE (2/3)
AUTO-CONTRÔLE ET AUTO-SURVEILLANCE TRAITEMENT
GLYCÉMIE CAPILLAIRE
■ Se mesure à l’aide d’un lecteur de glycémie capillaire
■ Permet de connaître la glycémie à l’instant T afin d’adapter le traitement ou les mesures hygiéno-diététiques si nécessaire
■ Technique : - Vérifier date de péremption et correspondances du code des bandelettes
avec le lecteur - Se laver les mains au savon - Insérer bandelette et lancette neuve dans le lecteur - Régler la profondeur de la piqûre et piquer l’extrémité latérale du doigt
(jamais pouce, ni index) - Déposer la microgoutte sur la bandelette et attendre l’affichage du résultat - Jeter la bandelette et la lancette dans un collecteur prévu à cet effet
GLYCOSURIE ■ Prélèvement à la bandelette urinaire ■ Permet d’interpréter une glycémie capillaire élevée (≥ 2,5 g/l) afin de dépister une acidocétose
■ Technique : tremper une bandelette réactive dans l’urine et interpréter le résultat en fonction du mode d’emploi
CÉTONURIE
■ Prélèvement à la bandelette urinaire ou au comprimé
■ Permet d’interpréter une glycémie capillaire élevée (≥ 2,5 g/l) ou une cétonurie afin de dépister une acidocétose
■ Technique : déposer une goutte d’urine sur le cachet (Acétest ®) et interpréter le résultat en fonction du mode d’emploiPour la mesure réalisée à l’aide de bandelettes, la technique est la même que pour la glycosurie
1
2
3
4
5
6
3 Prendre son traitement régulièrement 3 Consulter un professionnel de santé en cas de difficultés/effet indésirable/question
BIGUANIDES ■ À prendre en milieu ou fin de repas ■ Posologie progressive ■ Troubles digestifs possibles en début du traitement
Consulter un médecin si les troubles persistentINHIBITEURS
DES α-GLUCOSIDASES
GLIPTINES ■ 1 CP/J au cours ou en dehors d’un repas (sauf Galvus® en 2 prises /J)
■ En cas d’oubli : prendre le comprimé dès que possible
ANALOGUES DU GLP1
■ Exenatide : - Injection dans l’heure précédant le repas, au moins 6
h entre chaque injection - Troubles digestifs possibles en début de traitement
Consulter un médecin si les troubles persistent ■ Liraglutide : injection à heure fixe
SULFAMIDES ■ À prendre avant les repas ■ Attention aux hypoglycémies (toujours avoir du sucre sur soi)
■ En cas d’oubli : ne jamais doubler la doseGLINIDES
INJECTIONS
■ Sites : varier pour limiter le risque de lipodystrophies ■ Insuline : utiliser les mêmes zones aux mêmes heures ■ Hygiène : mains et site d’injection préalablement nettoyés
■ Selon l’aiguille utilisée : faire ou non un pli cutané, piquer en biais ou perpendiculairement
■ Précautions : - Toujours utiliser une aiguille neuve - Conserver le stylo injecteur entre 4° et 30 °C (30 J max.) - Veiller aux dates de péremption
Fiche synthèse 24 /28 ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE ET VIE QUOTIDIENNE (3/3)
VIE QUOTIDIENNE
ACTIVITÉ PROFESSIONNELLE
■ N’empêche pas d’avoir une activité professionnelle
■ Aucune obligation d’informer son employeur (mais conseillé)
■ Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (demande auprès de la MDPH)
CONDUITE
3 Obligation d’en avertir la préfecture (candidat au permis de conduire ou conducteur devenu diabétique) et son assurance
3 Obligation de se soumettre à un contrôle médical afin de statuer l’aptitude à conduire
SEXUALITÉ
■ Troubles de l’érection/éjaculation : traités selon les recommandations classiques (arrêt tabac, limitation alcool, pratique activité physique régulière)
■ Infection/sécheresse vaginale, douleurs au cours des rapports : nécessitent un suivi gynécologique régulier
■ Perte du désir sexuel : - Impact limité grâce à une bonne communication (au sein du
couple et avec l’équipe soignante) - Souvent lié au vieillissement, à la prise de médicament ou à un
syndrome dépressif plutôt qu’au diabète lui-même
VOYAGES ET SORTIES
■ Toujours avoir sur soi : - 15g de sucre rapide en cas d’hypoglycémie - Carte de diabétique - Double ordonnance complète en cours de validité - Quantité de médicaments et de matériel supérieure à la
quantité stricte nécessaire pour toute la durée du séjour - Certificat médical écrit en anglais (ou autre langue du pays
de destination), justifiant le transport de matériel d’injection d’insuline
■ En cas de décalage horaire : 3 Ne pas respecter l’horaire habituel d’injection d’insuline, mais attendre le début du repas
3 Toujours prendre les médicaments avec un repas 3 Si décalage ≤ 3 h : ne pas modifier le traitement 3 Si décalage ≥ 3 h : traitement adapté par le médecin en fonction de la destination (vers l’est ou vers l’ouest)
Penser à prévoir une boîte isotherme pour les insulines et les bandelettes en cas d’exposition à des températures inhabituelles.
Fiche synthèse 25 /28 STRATÉGIES MÉDICAMENTEUSES ET INSULINOTHÉRAPIE (1/2)
VARIÉTÉS D’INSULINE ET MATÉRIEL INSULINOTHÉRAPIE
OBJECTIFS CHEZ LES PATIENTS DT1 3 Équilibre glycémique :
- avant les repas = 70-120 mg/dl - après les repas < 160 mg/dl
3 Contrôle des facteurs de risque associés 3 Auto-surveillance glycémique systématique et pluriquotidienne
OBJECTIFS CHEZ LES PATIENTS DT2 3 Équilibre glycémique : à adapter au profil patient 3 Diminution de l’hyperglycémie 3 Amélioration des symptômes 3 Prévention des complications aiguës et chroniques 3 Auto-surveillance glycémique systématique, à fréquence variable
SCHÉMA THÉRAPEUTIQUE
■ Mise en route du traitement en milieu hospitalier (définition dose + ETP)
■ Traitement à 1 injection/J (insuline lente) : - Si persistance d’une insulino-sécrétion endogène - Raisons socio-économiques ou psychologiques - Sujets âgés
■ Traitement à 2 injections/J (insuline intermédiaire ou mélange) : - Longue espérance de vie - Compromis équilibre acceptable vs. contraintes limitées
■ Traitement à 3 injections/J (insuline ultra-rapide + insuline lente) : - Traitement de choix du diabète de type 1 - Traitement impératif du diabète instable
VARIÉTÉS DURÉE D’ACTION DÉLAI D’ACTION ASPECT
Ultra-rapides 2-5 h 15 min. Limpide
Rapides 6-8 h Quelques min. Limpide
Actions ralentiesIntermédiaire 12-20 h 45-90 min. Trouble
Lente ≥ 24 h ≈ 60 min. Trouble
Mélanges Variable Variable Variable
SERINGUES ET STYLOS INJECTEURS (100 UI/ml) Seringue à usage unique:
- 0,3 ml (doses < 30 UI) - 0,5 ml (20 UI < doses < 50 UI) - 10 ml (doses > 50 UI)
Stylo injecteur à cartouches (3 ml) Attention les cartouches ne sont pas universelles !
Stylo injecteur pré-remplis jetable (3 ml)
POMPES IMPLANTABLES (400 UI/ml) Injection sous-cutanée continue d’insuline (milieu hospitalier ou ambulatoire)
Fiche synthèse 26 /28 STRATÉGIES MÉDICAMENTEUSES ET INSULINOTHÉRAPIE (2/2)
RÔLE INFIRMIER INJECTION D’INSULINE
ASSURER L’ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE
■ Choix du matériel ■ Apprentissage des gestes techniques ■ Voies d’élimination des aiguilles et seringues ■ Vérification du matériel délivré par le pharmacien
ASSURER LES INJECTIONSEn cas de :
■ Contre-indication médicale ou difficulté à l’auto-injection ■ Patient trop anxieux ■ Incapacité à comprendre les consignes
RECOMMANDATIONS 3 Rechercher les signes de lipodystrophies 3 Espacer chaque point d’injection de deux largeurs de doigt 3 Adapter les aiguilles et la technique en fonction de la corpulence 3 Conserver flacon et cartouches d’insuline non utilisées entre 2 et 8 °C 3 Utiliser un stylo par patient 3 Changer de seringue à chaque nouvelle injection 3 Ne préparer les mélanges d’insuline qu’au moment de l’injection 3 Toujours réaliser l’injection en sous-cutané
Délai d’action variable d’un jour à l’autre, d’un individu à l’autre.
BRAS (absorption modérée à rapide) ■ Partie supérieure latérale postérieure
■ Aiguille de 4 ou 5 mm : n’importe où (sans pli cutané)
■ Aiguille de 8 mm : plus bas dans le bras
ABDOMEN (absorption rapide) ■ Site privilégié d’injection
■ Injection à une main de distance de l’ombilic (2 doigts en cas de pli cutané)
FESSES (absorption lente) ■ Partie supérieure des fesses
■ Inutile de soulever un pli de peau
CUISSES (absorption lente) ■ Partie supérieure
■ À distance d’une main de l’aine et du genou.
AUTRES FACTEURS
■ Volume d’insuline injecté
■ Épaisseur du tissu sous-cutané et profondeur de l’injection
■ État du flux sanguin sous-cutané
■ État d’hypo/hyperglycémie
Fiche synthèse 27 /28 PRISE EN CHARGE DES CAS PARTICULIERS (1/2)
Diabète de l’enfant Diabète du sujet âgé
SYMPTÔMES COMPLICATIONS
DIAGNOSTIC
PRISE EN CHARGE TRAITEMENTS
Amaigrissement
Anorexie
Nausées
Cétose
Polydipsie
Polyurie
Énurésie
Asthénie
Découvert au stade d’acidocétose dans 20 à 25 % des cas ■ Dosage de la glycémie (souvent > 2 g/l) ■ Examens d’urines (glycosurie, acétonurie) ■ Dosage de l’HbA1c (hyperglycémie)
TRAITEMENT D’URGENCE
■ Si pH < 7,20 ou > 7,20 avec vomissements (± déshydratation, altération état général) Perfusion initiale (réhydratation + insuline)
■ Si pH > 7,20 sans vomissements Insuline sous-cutanée
TRAITEMENT AU LONG COURS
Troubles neuropsychologiques (démence, dépression)
Troubles oculaires(rétinopathie, œdème maculaire,
glaucome, cataracte, DMLA)
Maladies coronaires Insuffisance cardiaque
Troubles rénaux et urinaires(Insuffisance rénale, néphropathie,
uropathie obstructive)
Pied diabétique (neuropathie, artériopathie,
troubles statiques)
INSULINE
■ Besoins de base : insuline lente (ou analogue) ■ Besoins prandiaux : insuline rapide (ou analogue) ■ Surveillance pluriquotidienne (glycémie, glycosurie, acétonurie).
DIÉTÉTIQUE ■ Adaptation de l’alimentation ■ Régularité des horaires
ETP (Parents et enfants)
■ Apprentissage des gestes techniques ■ Compréhension de la maladie ■ Identification des situations critiques et conduites à tenir
Fonction rénale normale ■ Metformine et/ou sulfamide hypoglycémiant ■ Bithérapie : inhibiteurs DPP-4 + metformine
ADO
Contre-indication permanente
■ Insulinothérapie ■ OU aucun traitement si personnes âgées « fragiles » ou « malades » avec écart à l’objectif faible (mais avec maintien de la surveillance glycémique)
Contre-indication temporaire
■ Interruption des ADO ■ Surveillance accrue de la glycémie ■ Recours temporaire éventuel à l’insuline
Risque de déséquilibre du diabète
■ Surveillance accrue de la glycémie ■ Recours éventuel à l’insuline
Fiche synthèse 28 /28 PRISE EN CHARGE DES CAS PARTICULIERS (2/2)
Grossesse chez la femme diabétique
RISQUES MATERNELS ET FŒTAUX
PENDANT LA GROSSESSEAVANT LA GROSSESSE
EN CAS DE DT1 3 Recherche d’un contrôle glycémique optimal 3 Normalisation de la glycémie durant 3 mois avant la conception 3 Dépistage et traitement des facteurs de risque 3 Incitation à l’arrêt du tabagisme
EN CAS DE DT2 3 Arrêt des hypoglycémiants oraux 3 Régime spécifique (1800 kcal/J ou 1600 kcal/J en cas d’obésité) 3 Insulinothérapie : uniquement si le régime seul ne suffit pas
■ Hospitalisation dès le début de la grossesse
■ Recherche d’un contrôle glycémique optimal : - Insulinothérapie : 3 injections/J + 6 autocontrôles - Cétonurie : 3 contrôles /J - Albuminurie : 1 contrôle/J
■ Régime alimentaire : - 35 kcal/kg de poids théorique (dont 50 % sous forme de glucides) - 3 repas + 2 ou 3 collations (moins en cas de surcharge pondérale)
1er TRIMESTREDiminution des besoins
en insuline (risques d’hypoglycémies)
Augmentation progressive des besoins en insuline durant tout le 2ème trimestre, parfois jusqu’à l’accouchement.
2ème TRIMESTRE 3ème TRIMESTRE POST-PARTUMForte diminution
des besoins en insuline(divisés par 2 ou 3)
Risques fœtaux : ■ Risque de malformations ■ Malformations congénitales entrainant fausses couches et mortalité fœtale/néonatale
Risques fœtaux :
■ Macrosomie ■ Hypoxie tissulaire ■ Retard de la maturation pulmonaire ■ Hypertrophie cardiaque septale
Risques fœtaux : ■ Traumatisme fœtal ■ Hypoglycémie sévère du nouveau-né
■ Hypocalcémie ■ H y p e r b i l i r u b i n é m i e /polyglobulie
■ Détresse respiratoire transitoire
■ Maladie des membranes hyalines
Principaux risques encourus par la mère en cas de déséquilibre du diabète : ■ Hypoglycémies ■ Diminution du seuil rénal de glucose
■ Hypertriglycéridémie majeure ■ Manifestations dégénératives : rétinopathie, coronaropathie, néphropathie, hypertension artérielle...