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Approches phénoménologiques de la vieillesse: les mondes sociaux et la déprise Université de Montréal, 14 Mars 2014

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Approches phénoménologiques de la vieillesse: les mondes sociaux et la déprise

Université de Montréal, 14 Mars 2014

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Plan

Préambule: La dimension identitaire du vieillissement

1) Les théories du désengagement

2) Les mondes sociaux

3) La déprise

Atelier: Activité et vieillissement

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BILAN D’ÉTAPE SUR LE TRAVAIL DE SESSION

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Rappel: Représentations et politiques publics

Les responsables

du vieillissement

Les vieux (la vieillesse dépendante)

• Le vieillissement de la population est un « défi pour la société », devenir vieux est « un fardeau pour les proches », Vieillir, c’est courir le risque de « tomber dans la dépendance »… sont quelques uns des slogans banals dans les médias et les politiques publics

Les institutions (la désinstitutionalisation)

• Les établissements coûtent chers et créent la dépendance, ne respectent pas la dignité des personnes hébergées, leurs rythmes de vie, limitent les libertés des personnes accueillies (aspect définitif du placement).

Le désengagement des familles (cours 7 & 8)

• Mythe de l’abandon des personnes âgées par leur famille. Rappel de la responsabilité des familles à l’égard des aînés.

• Comment l’individu appréhende-t-il toutes ses transformations liées à la vieillesse ?

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C’est comment, être vieux ?

• http://www.youtube.com/watch?v=ZsB4scsFDvY

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La dimension identitaire du vieillissement

Dépendant des valeurs et des croyances associé à son groupe d’appartenance +

comparaisons avec autrui

(« on est toujours le vieux de quelqu’un »)

Catégorisation sociale et stéréotypes

(Ex: Performance limité des aînés au travail = aucune validité empirique)

Représentations socio-culturelles

(ex: Vieillard comme poids pour la société/famille)

Les trois composantes de l’identité

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LES THÉORIES DU DÉSENGAGEMENT

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La théorie de l’activité: Robert Havighurst et Ruth Albrecht

• Enquête réalisée sur un échantillon de 100 personnes d’uneville du Middle West américain:– 1) Les personnes enquêtées manifestent un certain

contentement ;– 2) D’autre part, cette satisfaction varie très peu avec l’âge et la

position sociale, mais se trouve fortement corrélée par le niveaud’activité des personnes interrogés.

• Vieillissement réussi = attitude volontariste consistant àmaintenir un niveau élevé d’engagement– « Il s’agit de compenser la perte de certains rôles antérieurs par

l’intensification d’autres rôles comme celui de citoyen ou parl’investissement de nouveaux rôles comme celui de grand-parent, l’adaptation se trouvant facilitée par une qualité qu’ilconvient d’entretenir, la « flexibilité des rôles » » [Caradec,2012:98]

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La théorie du désengagement (1)

• Elaine Cumming et William Henry proposent une autre vision duvieillissement: « le vieillissement normal s’accompagne d’unéloignement ou « désengagement » réciproque de la personne quivieillit et des autres membres du système social dont elle faitpartie. » [Caradec, 2012:93].– Diminution du nombre de rôles sociaux joués par l’individu + baisse de

ses interactions sociales + changement dans la nature de ses relations(davantage centrées sur les liens affectifs et moins sur la solidaritéfonctionnelle).

• Ainsi, les personnes de plus de 80 ans « apprécient leur existencedésengagée. Elles ont réduit leurs liens avec la vie, ont abandonnéleurs soucis et leurs responsabilités et ont tourné leurspréoccupations vers elle-mêmes. Elles mènent une existencetranquille, quelque peu égocentrique, qui leur convientparfaitement et qui paraît constituer un passage en douceur d’unevie, qui a été longue, à la mort inévitable. » [Cumming& Henry,1961]

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La théorie du désengagement (2)Les quatre caractéristiques du processus de désengagement [Cumming& Henry, 1961]

Réciproque

• « Séparation à l’amiable » satisfaisante pour les deux parties, initiée par l’individu ou par la société

• Individu: capacités diminuent, repli sur lui-même et détachement émotionnel

• Société: retrait progressif des rôles sociaux de l’individu

Fonctionnel

• Double impératif social

• Renouvellement des générations dans le monde du travail

• Protection de la société face aux « perturbations dans des activités essentielles » que pourrait entraîner le décès de certaines personnes occupant des fonction importantes (cf: statut de John Mc Cain, élections américaines 2008)• Nécessité psychique: confrontation avec la mort entraîne

un détournement des valeurs de réussite personnelle

Irréversible

• « une fois que le repli a commencé, l’établissement de nouveaux contacts peut devenir plus difficile. Le fait de ne pas savoir exactement comment se conduire dans des circonstances inhabituelles amène à renoncer à ce type de situation, et cette difficulté peut accélérer le processus de désengagement. »

Universel

• Mais différence hommes/femmes: pour les femmes, dont le rôle social est d’abord « socio-affectif », le désengagement consiste en une réduction de leurs rôles antérieurs ; les hommes, eux, doivent non seulement renoncer à certains rôles, mais aussi changer l’orientation « instrumentale » qui est la leur.

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L’exemple de l’engagement politique

• « S’engager c’est d’abord poser un acte de participation,une action tournée vers la et qui implique undésir d’insertion et d’implication envers celle-ci (Ferrand-Bechmann, 1992). Cette action peut donc prendre la formedu bénévolat, défini comme « l’ensemble du travail non

dans une visée altruiste» (Gagnon etal., 2004: 49), que ce soit dans un groupe ou uneassociation (engagement bénévole associatif), ou même ausein de la famille 7. L’engagement peut aussi s’inscrire dansune visée de changement social et politique (engagementmilitant), que ce soit au sein d’un parti, d’un syndicat ou degroupes de défense des droits. » [Charpentier &Quénart,2007: 190]

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Les limites de l’engagement et de l’activité

• La théorie de l’activité considère les problèmesrencontrés par les retraités sont des difficultésd’adaptation individuelle (cf bilan, premier mythe).

• Deux critiques au concept même du désengagement:– c’est un « concept omnibus », il recouvre plusieurs

dimensions qu’il convient de distinguer si l’on veut repérerprécisément dans quels domaines se produit ledésengagement.

– Il est « objectiviste », ne s’intéressant pas aux significationsque les personnes donnent à leur avancée en âge.

• Il faut donc proposer d’autres critères pour affinerl’analyse de l’impact de la vieillesse sur l’identité.

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LES MONDES SOCIAUX

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Les mondes sociaux

• David Unruh, en réalisant une série d’entretiens auprès depersonnes âgés de 62 à 85 ans, met en évidence la notionde« mondes sociaux »: ce « sont des formes d’organisationsociales aux contours peu définis, dont les membres nesont pas liés par leur coprésence dans un même espace,mais par le partage de perspectives semblables résultantd’un centre d’intérêt commun et de la participation auxmêmes canaux de communication. » [Unurh, 1983 dansCaradec, 2012:102]– Divers mondes sociaux: ceux du vélo, de la danse de salon, de

l’art, ou encore des collectionneurs de timbres.

• Ainsi, l’avancée en âge serait marquée par une sériededésengagement et d’engagement entre les mondes sociauxet les formes plus classiques d’intégration (familiales,institutionnels, etc..).

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Source: Statistiques Canada, 2008

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• http://videos.tf1.fr/jt-20h/2012/les-seniors-ces-sportifs-accomplis-7679233.html

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Les mondes sociaux et la « pratique de soi »

• La vieillesse est à appréhender, selon MichelFoucault, comme la « fonction critique « d’unepratique de soi ». C’est le point d’aboutissement, laforme la plus haute du souci de soi, le moment de sarécompense. » [Foucault, 2001:104]

– L’aîné est ainsi « celui qui jouit de lui-même, et lepoint auquel arrive la vieillesse, si elle a été bienpréparée par une longue pratique de soi, [c’estcelui] d’un rapport achevé et complet de maîtriseet de satisfaction à la fois » [Foucault, 2001:105]

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LA DÉPRISE

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La déprise (1)Définition

• La déprise est le « processus de réaménagement del’existence qui se produit au fur et à mesure que lespersonnes qui vieillissent doivent faire face à desdifficultés accrues » [Caradec, 2012:102]– Les personnes âgés continuent, par exemple: 1) à

conduire, mais sur des trajets plus courts ; 2) elle jardinemais sur des surface de plus en plus petites

• La déprise est ainsi une mise en place de stratégiesd’adaptation qui permettent aux personnes de garderle plus longtemps possibles les engagements les plusimportants pour elles.– Très grande hétérogénéité de la déprise

• Cf travail de session et parcours de vie de vos sujets.

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La déprise (2)La proximité avec la psychologie

Concept psychologique d’ « Optimisation avec

compensation »

[Baltes, 1997]

Sélection de certains activités

• Ex: le pianiste Arthur Rubinstein qui réduit son répertoire

Optimisation/Investissement particulier dans ces activités

• Rubinstein s’entraîne plus

Compensation (techniques pour pallier les déficiences)

• Ex: Rubinstein qui ralentit le rythme avant les mouvements rapides qu’il ne pouvait plus jouer normalement, afin d’augmenter le contraste

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Un exemple de déprise: les aînés et la télévision (1)

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Un exemple de déprise: les aînés et la télévision (2)

Éléments de la déprise

Abandon d’activités extérieures et repli vers l’espace domestique

• Notamment après la perte d’un conjoint

Ressource pour réaffirmer leurs

convictions morales, soutenir la valeur de leur existence, se replonger dans le passé (fonction

nostalgique) Retrait par rapport à la télévision

• Affaiblissement de l’intérêt pour le monde

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ATELIER: ACTIVITÉ ET VIEILLISSEMENT