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MEDIT W 1/95 FOCUS PROBLEMATIQUE DE L'AGRICULTURE LIBANAISE: PROBLEMES ET SOLUTIONS ABEL COR TAS (*) La problématique Pendant 22 mois de fonction en ma qualité de Ministre de l'Agri- culture Libanaise, et quarante ans de carrière comme Ingé- nieur/ Economiste Agricole au même Ministère et à la FAO je me suis mis toujours à réfléchir et penser aux problèmes de l'agricul- ture libanaise. Cet essai est le résultat de mes réflections sur ce sujet. J'essayerai en premier lieu de présenter la problématique et les so luti ons qu 'il faut pour résoudre les problèmes de cette agricul- ture, et en deuxième lieu je jeterai un reg ard sur l' avenir de cet- te Agriculture. En premier lieu, le problème qu ' il faut résoudre est un problème de structure. L' exploitation agricole est trop petite pour en faire une exploitation économique viable. Des me s ur es de remembre - ment sont nécessaires pour grouper les pièces de terrains agrico- les et pour essaye r d' agrandir les exploitations agricoles. De mê- me , faut-il introduire quelques réformes da ns la loi de l'héritage pour maintenir un certain minimum de superficie pour l'ex ploi- tant agricole? Il faut encourager aussi le systè me de fermage et louage de machinisme agricole qui permettrait d'utiliser le mat é- riel agricole avec efficience, en faire une exploitation agricole plus grande et utiliser à profit le machinisme agricole. Il faut admettre que le cadastre n'a co uver t qu e 60% du territoi- re libanais. Des régions entière s comme le Her mel/ Kaa ne sont pas couvertes du tout. De même les relations juridiques entre pro- priétaires et exploitants agricoles (Status de fe rmage , métayage et faire-valoir direct) ne sont pas encore bien définis. Il n 'existe pa s e ncore un code rural bien défini au Liban. Le statut juridique ac- tuel du fermage et métayage est défini d ans ce rtains articles qui datent du te mps de La Maja ll ah et dans le Code des Oblig ations et des Contrats qui date de 193 3. Il faut revoir toutes ces lois et en faire un code rural bien clair tena nt compte des développe- ment s économiques et sociaux du mo nde rural au Liban. Il faut dire que les 17 ans de guerre au Liban ont presque ruiné l'Agriculture libanaise. Toute l'infrastruc ture d'irrigation (petite, moyenne et grande irrigation), voirie agricole, stockage, tout le cheptel (product ion laitière, production de viande, des oeufs et des poulets) les forêts (que ce soit par le feu ou par les chèvres), ont été détruits ou décimés par la guerre. Toute cette destruction est parvenue au moment les pa ys limitrophes (Syrie, Jordanie , Israël, Egypte) ont beaucoup développ é leur agriculture et sont dev e nu s des concurrents acharnés dans nos débouchés tradition- nels des pays du Golfe. Rien qu donn er un se ul exemple . La superficie de terres irrigué es en Syrie a augmenté de 600.000 ha en 1972 à 1.100.000 ha en 1994, tandi s qu 'au Liban cette s uper- ficie a baissé de 75.000 ha à 67.000 ha dans la même période. Le potentiel humain du Ministère de l'Agriculture, de la Re c her- che Agronomique, et du Plan Vert a b eauco up vieilli et même les structures physiques de ces trois organisations ont été détruit es. Les stimulations morales et matérielles pour une meilleure pro- ductivité n'existent presque pas. Ce qui ex ige nécessairement une réforme administrative et un raj e unissement de ca dres de la re- cherche et de l'administration. Le probl ème de l'Agriculture libanai se est un prob lème d fficien- ce et de productivité. N'oublions pas qu e les sols libanais, sauf dans le cas de la Bekaa et du Akkar, so nt , dans la majorité des cas, des sols peu fertiles. Ce sont des so ls calcaires qui ne retie n- (') Mi nistre de l'Agriculture, Liban. nent pas l'ea u et ne supportent pas de grandes doses de fe rtili- sants minéraux et organiques. Par co n séque nt, il faut faire de grands efforts pour trouver les bonnes espèces adaptées à ces cols et utiliser des g randes doses de fertilisants orga niques et miné- raux po ur cor ri ge r la fertilité de ces terres. Ce qui es t" une che très onéreuse pour l'agriculture libanaise. Le prob lème de l'e mploi en Agriculture est un problème crucial du fait de la migration de la for ce de trava il vers l es autres sec- te urs de l' éco nomie (surtout l'industrie et le secteur tertiaire) et vers ltrange r et la réluctance , sin on le refus de la main-d 'oe u- vre libanais de travailller en agriculture, il est devenu impératif et inéluctab le de trouver les moye ns n écessa ires pour une mécani- sation ap propri ée du sec teur agricole li banais , o u bien il faut trou- ver un sys tème de production ag ri cole adap tab le aux co nditions de structure et de l 'e mploi de l'Ag ri cu lture libanaise. La s tructur ation et l' encadrement de l'Agriculture libanaise au ni- veau de l'Union Nationale des Agriculteurs (qui est pres qu e in- ex istant e) et au niveau de s syndi cats et gro up e ments d'agricul- te urs (sau f pour ce qui est des gro up emen ts de betteraves à su- cre, pommes de terre et tabac) ainsi que l es c hambr es d'agri cul- ture n'existe nt pas. Ce qui fait qu 'au Lib a n la press ion politique pour défendre le secteur est très faible par rapport à ce qui ex is- te pour les associations des indust ri els et des co mmerçants. De même les syndicats de travailleurs agricoles laissent beaucoup à désirer pour la défense de leurs intérêts. Regards vers l' avenir : restructuration du sec- teur agricole Libanais Devant ces fa its et cette problématique assez difficile du secteur ag ri co le lib ana is , la tâ che qui incombe au Ministre de l'Agricul- tur e, est tr ès difficile , pre sq ue imp ossible. Toutefois , depuis que j'ai pris mes fonctions en tant que Ministre de l'Agr iculture, je me suis mis à formuler et exéc uter un pro- gramme tr ès intensif pour la restruc tur ati on du Secteur Agricole Libanais. Ce programme de dix ans, int égré dans le Pl an Natio- nal de Redressement Economique 0993-2002) co mprend ce qui s uit: 1. Renforcer le travail administratif et technique du Ministère de l'Agriculture et encourager le rec rutement des cad res jeunes d'in- génieurs agricoles et forestiers et de médecins vétérinaires et les en cadre r dans un bon programme de formation et de recyclage. 2. Re nforcer la protection du marché agri co le intérieur au Lib an et prendre des mes ures de politique pour amé li orer le réseau d es agriculteurs. Ce qui implique aussi l'amé li oration de comme rcialisation et la rec h erc he de nouv ea ux de bouche s aux s urplu s de la pro duction ag ri co le libanaise. 3. Cette deuxième mesure s upp ose un e amé li oration de la pro- du ctivité et de la commercialisation d es produits agricoles liba- nais. Ce qui implique de grands efforts à déployer de la part des Centres et Instituts de Recherch es Ag ronomiqu es au Liban pour trouv er de nouvelles variétés et espèces de haut pot entiel géné- tique et de haut rendement. Ceci implique aussi un e réfor, me. de la Recherche Agronomique au Liban et un e bo nne cooperation e ntr e l'IRAL (Institut de Re c herche Agronomique) , les universit és et les facultés de l'agriculture au Liban. 4. En plus de la Re che rche Agronomique, il faut renforcer toutes les institutions agricoles à commencer par le Crédit Agricole au Liban. Une loi a été é laborée et approuvée par le Parlement Li- 35

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MEDIT W 1/95

FOCUS

PROBLEMATIQUE DE L'AGRICULTURE LIBANAISE: PROBLEMES ET SOLUTIONS ABEL COR TAS (*)

La problématique Pendant 22 mois de fonction en ma qualité de Ministre de l'Agri­culture Libanaise, et quarante ans de carrière comme Ingé­nieur/ Economiste Agricole au même Ministère et à la FAO je me suis mis toujours à réfléchir et penser aux problèmes de l'agricul­ture libanaise. Cet essai est le résultat de mes réflections sur ce sujet. J'essayerai en premier lieu de présenter la problématique et les solutions qu 'il faut pour résoudre les problèmes de cette agricul­ture, et en deuxième lieu je jeterai un regard sur l'avenir de cet­te Agriculture. En premier lieu , le problème qu 'il faut résoudre est un problème de structure. L'exploitation agricole est trop petite pour en faire une exploitation économique viable. Des mesures de remembre­ment sont nécessaires pour grouper les pièces de te rrains agrico­les et po ur essayer d 'agrandir les exploitations agricoles. De mê­me, faut-il introduire quelques réformes dans la loi de l'héritage pour maintenir un certain minimum de superficie pour l'explo i­tant agricole? Il faut encourager aussi le système de fermage e t louage de machinisme agricole qui permettrait d 'utiliser le maté ­riel agricole avec efficience, en faire une exploitation agricole plus grande et utiliser à profit le machinisme agricole . Il faut admettre que le cadastre n 'a couvert que 60% du territoi­re libanais. Des régions entières comme le Hermel/Kaa ne sont pas couvertes du tout. De même les relations juridiques entre pro­priétai res et exploitants agricoles (Status de fe rmage , métayage et faire-valoir direct) ne sont pas encore bien définis. Il n 'existe pas encore un code rural bien défini au Liban. Le statut juridique ac­tuel du fermage et métayage est défini dans certains articles qui datent du temps de La Majallah e t dans le Code des Obligatio ns et des Contrats qui date de 1933. Il faut revoir toutes ces lois et en faire un code rural bien clair tenant compte des développe­ments économiques et sociaux du monde rural au Liban. Il faut dire que les 17 ans de guerre au Liban ont presque ruiné l'Agriculture libanaise. Toute l'infrastructure d 'irrigation (petite, moyenne et grande irrigation) , voirie agricole, stockage, tout le cheptel (production laitière , production de viande, des oeufs et des poulets) les forêts (que ce soit par le feu ou par les chèvres), ont été détruits ou décimés par la guerre. Toute cette destruction est parvenue au moment où les pays limitrophes (Syrie , Jordanie , Israël , Egypte) ont beaucoup développé leur agriculture et sont devenus des concurrents acharnés dans nos débouchés tradition­nels des pays du Golfe . Rien qu 'à donner un seul exemple. La superficie de terres irriguées en Syrie a augmenté de 600.000 ha en 1972 à 1.100.000 ha en 1994, tandis qu 'au Liban cette super­ficie a baissé de 75.000 ha à 67.000 ha dans la même période. Le potentiel humain du Ministère de l'Agriculture , de la Recher­che Agronomique, et du Plan Vert a beaucoup vieilli et même les structures physiques de ces trois organisations ont été détruites. Les stimulations morales et matérielles pour une meilleure pro­ductivité n'existent presque pas. Ce qui exige nécessairement une réforme administrative et un rajeunissement de cadres de la re ­cherche et de l'administration. Le problème de l'Agriculture libanaise est un problème d 'éfficien­ce et de productivité. N'oublions pas que les sols libanais, sauf dans le cas de la Bekaa et du Akkar, sont, dans la majorité des cas, des sols peu fertiles. Ce sont des sols calcaires qui ne retien-

(') Ministre de l'Agriculture, Liban .

nent pas l'eau e t ne supportent pas de grandes doses de fe rtili­sants minéraux et organiques. Par conséquent, il faut faire de grands efforts pour trouver les bonnes espèces adaptées à ces cols et utiliser des grandes doses de fertilisants organiques et miné­raux pour corriger la fertilité de ces terres. Ce qui est "une tâche très onéreuse pour l'agriculture libanaise. Le problème de l'emploi en Agriculture est un problème crucial du fait de la migration de la force de trava il vers les autres sec­te urs de l'économie (surtout l'industrie e t le secteur tertiaire) et vers l'étranger et la réluctance , sinon le refus de la main-d 'oeu­vre libanais de travailller en agriculture , il est devenu impératif e t inéluctable de trouver les moyens nécessa ires pour une mécani­sation appropriée du secte ur agricole libanais, o u bien il faut trou­ver un système de production agricole adaptable aux conditions de structure et de l'emploi de l'Agricu lture libanaise. La structuration et l'encadrement de l'Agriculture libanaise au ni­veau de l'Union Nationale des Agriculteurs (qui est presque in­existante) e t au nivea u des syndicats et groupements d 'agricul­teurs (sauf pour ce qui est des groupements de betteraves à su ­cre, pommes de terre e t tabac) ainsi que les chambres d 'agricul­ture n 'existent pas. Ce qui fait qu 'au Liban la pression po litique pour défendre le secteur est très faible par rapport à ce qui exis­te pour les associations des industrie ls e t des commerçants. De même les syndicats de travailleurs agricoles la issent beaucoup à désirer pour la défense de leurs inté rêts.

Regards vers l'avenir: restructuration du sec­teur agricole Libanais

Devant ces fa its e t cette problématique assez difficile du secteur agricole libana is , la tâche qui incombe au Ministre de l'Agricul­ture, est très difficile , presque impossible . Toutefois, depuis que j'ai pris mes fonctions en tant que Ministre de l'Agriculture, je me suis mis à formuler et exécuter un pro­gramme très intensif pour la restructuration du Secteur Agricole Libanais . Ce programme de dix ans , intégré dans le Plan Natio ­nal de Redressement Economique 0993-2002) comprend ce qui suit: 1. Renforcer le travail administratif e t technique du Ministère de l'Agriculture et encourager le recrutement des cadres jeunes d 'in­génieurs agricoles e t forestiers et de médecins vétérinaires et les encadrer dans un bon programme de formation et de recyclage. 2. Renforcer la protection du marché agricole intérieur au Liban et prendre des mesures de politique pour améliorer le réseau des agriculteurs. Ce qui implique aussi l'amé lio ration ~es ci rc~its de commercialisatio n et la recherche de nouveaux de bouches aux surplus de la production agricole libanaise. 3. Cette deuxième mesure suppose une amélioration de la pro­ductivité et de la commercialisation des produits agricoles liba­nais. Ce qui implique de grands efforts à déployer de la part des Centres e t Instituts de Recherches Agronomiques au Liban pour trouver de no uvelles variétés e t espèces de haut potentiel géné­tique et de haut rendement. Ceci implique aussi une réfor,me. de la Recherche Agronomique au Liban et une bonne cooperation entre l'IRAL (Institut de Recherche Agronomique) , les universités et les facultés de l'agriculture au Liban. 4. En plus de la Recherche Agronomique , il faut renforcer toutes les institutions agricoles à commencer par le Crédit Agricole au Liban. Une loi a été é laborée e t approuvée par le Parlement Li-

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banais pour créer une Banque de crédit agricole. Il faut prendre toutes les mesures nécessaires pour la mettre en exécution et trouver le capital nécessaire pour le financement de cette Ban­que. De même, et dans le même ordre d'idées , il ne faut pas ou­blier le secteur de crédit agricole coopératif. Il faut aussi ressus­citer l'Union Nationale de Crédit Coopératif et la renforcer autant que possible . 5. Continuer à exécuter les projets de développement agricole ré­gional tel le projet de Baalbeck/ Hermel et le Projet de dévelop­pement de la Production Animale. De tels projets, il faut les mul­tiplier dans toutes les régions du pays vu leur succès et l'intérêt suscité par les agriculteurs. 6. Coopérer avec la FAO et les autres organisations internationa­les ainsi que les associations régionales agricoles pour l'exécution des projets de vulgarisation agricole et de lutte contre les mal­adies et les insectes. Ce genre d 'aide aux agriculteurs a bien mon­trés ses effets. Il s'agit de répéter des expériences bien réussies par le Ministère de l'Agriculture, l'année dernière. 7. Continuer les efforts avec le Ministère de Ressources Hydrau­liques, pour l'exécution du projet de la Banque Mondiale pour l'irrigation des Régions Yammouneh, Bared, (Akkar) Dannieh (Li­ban Nord) Litani (Bekaa Sud) , Quassmieh (Liban Sud), Adonis, Barouk, Laklouk et Akkoura (Mont Liban), pour bien exécuter ces projets et aller au plus vite dans leur exécution, il faut renforcer la capacité du Plan Vert au Ministère de l'Agriculture, augmenter son Budget et améliorer ses capacités professionnelles et admi­nistratives. Son budget annuel ne doit pas baisser à moins de 25 millions de dollars par an pour subvenir aux besoins de mise en valeur des terres, projets de petite irrigation, de voiries agricoles et lacs collinaires. 8. Concernant ce dernier point sur les lacs collinaires, un projet vient d'être élaboré par le Ministère de l'Agriculture et l'Organi­sation Arabe de Développement Agricole . Ce projet doit être sou­mis à la Banque Islamique très prochainement, pour son finance ­ment. 9. Toutes ces idées de développement agricole, surtout en ce qui concerne l'irrigation et le Plan vert, ont été intégrées dans le Plan de Redressement Economique 0993-2002) qui doit être soumis au parlement très prochainement. Le Plan Agricole comprend par­mi beaucoup d'autres: a) Le développement et l'amélioration de la production animale. b) La création d'une organisation pour la production des semen­ces sélectionnées (blé et pomme de terre). c) Travaux du Plan Vert tels que décrits aux points 7 et 8. d) Développement des forêts et amélioration des pâturages. Il s'agit pour les pâturages d'une superficie de 350.000 ha . En plus, il faut reboiser une superficie de 4.500 ha/ an de forêts et cons­truire 1.500 km/an de routes agricoles. e) En ce qui concerne l'irrigation il faut pouvoir dans les dix ans à venir exécuter les projets suivants:

- Qassmieh/ Ras El Ain (Liban Sud) - Réhabilitation des projets Yammouneh,

Dannieh, Bared, etc. - Litani (Bekaa-Sud) - Litani (Liban-Sud) - Le Bassin de l'Oronte (ASSI) - Réhabilitation et exécution des petits projets

(Millions $) 9,5

43,0 47,0 69,0 88,0

d 'irrigation (Beachtar, Azzounié , Chabroukh, Iaal) 100,0

356,5 Total

10. Tout ce programme de développement agricole doit être ac­compagné d 'un programme de statistiques agricoles qui est très embryonnaire, à présent, et d 'un programme de développement de la Recherche Agronomique tel que décrit au point 3. 11. Des mesures draconiènnes et assez sérieuses doivent être pri­ses par le Ministère de l'Agriculture, en coopération avec le Mi­nistère de l'Environnement et le Service de Protection du Consom­mateur pour la lutte contre la fraude, le trafic illégal des marchan­dises à travers les frontières et le contrôle de qualité des intrants et des extrants de l'Agriculture Libanaise.

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12. Préparer et faire voter une loi pour la création d 'une caisse pour subventionner les exportations des surplus de l'Agriculture libanaise (Pommes, Agrumes , Huile d 'Olive, Oeufs) et assurer une protection contre les intempéries de la nature. Cette caisse doit être financée par les agriculteurs eux-mêmes et une certaine taxa­tion des importations agricoles et non agricoles par le Budget de l'Etat. 13. Répéter tous les ans la tenue des réunions du Congrès Natio­nal de l'Agriculture Libanaise qui a été organisé pour la premiè­re fois , l'année dernière. Il doit avoir lieu cette année les 16 et 22 Octobre. La tenue de ces réunions a l'avantage: (a) de bien programmer l'avenir de l'Agriculture libanaise; (b) de tenir comp­te de toutes les opinions et points de vue des associations agri­coles et des agriculteurs pour bien formuler une politique agrico­le adéquate et élaborer un plan de développement agricole à moyen terme et long terme; (c) faire le suivi et l'évaluation des politiques et des programmes de développement agricole.

Conclusion

En guise de conclusion, on peut se poser la question suivante: est-ce-que l'Agriculture libanaise est viable vu les problèmes en face et parmi lesquels les problèmes de la Paix qui peut arriver très prochainement au Proche Orient? Est-ce qu 'une Agriculture assez fragile comme la nôtre pourrait supporter la con.currence? Ma réponse, en tant que Ministre de l'Agriculture libanaise est po­sitive. Oui: l'Agriculture libanaise peut survivre à la concurrence étrangère , à deux conditions: a) Si nous arrivons à exécuter ce plan de redressement agricole tel que décrit dans cette allocution . b) Si les autres concurrents jouent le jeu de la concurrence libre et loyale , selon les conditions et les règles internationales du GATT. Aussi, il faut que tout le monde joue les règles du jeu d 'une fa­çon honnête et loyale. •