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RAPPORT DE STAGE GDHD
Les savoirs à mobiliser pour un changement de comportement face aux
pratiques automédicamenteuses contre le paludisme
Réalisé par : RAVALISON Andriatsihoarana Mampionona
Etudiant en Journalisme économique
Décembre 2014
RAPPORT DE STAGE GDHD
Les savoirs à mobiliser pour un changement de comportement face aux
pratiques automédicamenteuses contre le paludisme
Réalisé par : RAVALISON Andriatsihoarana Mampionona
Etudiant en Journalisme économique
Encadreur Académique : RAHARINIRINA RABAOVOLOLONA Lucie
Professeur Titulaire
Encadreur Professionnel : RATSIMANDISA Rova
Responsable Programme de lutte contre le paludisme,
PSI Madagascar
Décembre 2014
i
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier les partenaires de ce stage à savoir le Programme des
Nations Unies pour le Développement, et l’Organisation des Nations Unies pour
l’Education, la Science et la Culture pour l’appui financier permettant la
réalisation de cette descente sur terrain.
Nos sincères remerciements aussi aux membres du Comité Scientifique G/DHD,
d’avoir sélectionné notre travail de recherche.
Nous tenons aussi à remercier l’Université d’Antananarivo, représentée par
l’équipe G/DHD initiateur et réalisateur du projet d’appui, dirigée par Monsieur
le Vice-Président chargé de la Formation et de la Recherche.
Nous remercions le PSI Madagascar et le PSI Toamasina, organisme d’accueil
pour le stage.
Nos sincères gratitudes à Madame le Professeur RAHARINIRINA
RABAOVOLOLONA Lucie, responsable du parcours COMMIDEL au
Département Interdisciplinaire de Formation Professionnelle, Université
d’Antananarivo, encadreur académique de la recherche, pour son accord et ses
appuis scientifiques ; ainsi que le Docteur RATSIMANDISA Rova, encadreur
professionnel, responsable du programme paludisme chez PSI Madagascar.
Merci, enfin à tous ceux qui ont aidé et collaboré dans la réalisation de stage.
ii
SOMMAIRE
I. Objectifs scientifiques ......................................................................................................... 2
II. Contexte général de recherche : l’automédication autour du paludisme ......................... 2
III. Présentation du stage ....................................................................................................... 5
IV. Déroulement du stage ...................................................................................................... 7
V. Approche méthodologique/ acquis .................................................................................. 7
a) Observation participante : ............................................................................................ 7
b) Sondage représentatif ................................................................................................ 8
c) Observation .................................................................................................................... 9
d) Entretien ..................................................................................................................... 9
e) Recueil de données......................................................................................................... 9
f) Constitution de corpus médiatiques autour du paludisme ........................................ 9
VI. Résultats Obtenus ............................................................................................................ 9
VII. Conclusion ..................................................................................................................... 10
a) Apports du stage ............................................................................................................ 10
b) Apports techniques .................................................................................................... 10
c) Apports scientifiques ..................................................................................................... 10
d) Perspectives de recherche : ........................................................................................ 10
1
Introduction générale
Le sujet sur les pratiques autour du paludisme tentent d’étudier quelles sont les savoirs
mobilisés autour de cette maladie, quelles communications pour quels comportements, qui
sont les acteurs, quels sont les types d’informations selon ces types d’acteurs, quels sont les
existants pour mener à une circulation d’informations autour du paludisme entre les acteurs.
Cette recherche a pour objet d’étude le système d’informations sur le paludisme. Un stage de
terrain dans le cadre de la Gouvernance pour le Développement Humain Durable a donc été
effectué en Octobre et Novembre 2014. Ce stage, financé par l’UNESCO et le PNUD, a
permis d’investir dans une recherche pour le développement durable.
Le paludisme est une maladie qui fait l’objet d’un programme national et d’une politique
nationale pout Madagascar. Le faciès épidémiologique le plus élevé est celui de la côte Est de
Madagascar avec un risque de contamination tout au long de l’année. Les recherches sont
nombreuses, surtout concernant la prise en charge de cette maladie. Le terme prise en charge
qui désigne à la fois la prévention, le soin et les précautions, y compris donc les
communications, médiatisées ou directes.
Etant donné que la santé est un domaine du développement humain. Notamment dans le cadre
de ce que l’on appelle « changement de comportement ». Les informations sur la santé jouent
un rôle clé dans ce processus. Il convient donc de consacrer une étude pour pouvoir montrer
l’importance d’un accès à l’information sanitaire et surtout d’une circulation d’information
sanitaire entre les individus.
Ce rapport mettra en exergue les actions effectuées pour apporter plus d’éléments dans nos
réflexions. Il comprendra en premier lieu le contexte de recherche permettant de situer et de
justifier les actions entamées. En second lieu, les méthodologies et les approches mobilisées,
et en conclusion les problèmes rencontrés sur terrain et les perspectives de recherche après la
descente.
2
I. Objectifs scientifiques
La santé publique représente un domaine d’intervention important pour pouvoir assurer le
développement humain. Faisant partie des priorités de toutes politiques nationales et des
interventions de différents organismes non gouvernementaux, elle touche le large public, elle
relève de l’intérêt général. Ce qui implique que la santé publique se doit d’être mise à la
connaissance de tous. Les informations sur la santé, à noter la différence avec informations
médicales (consacrées pour les professionnels et spécialistes en santé) (Romeyer 2010)
médiatisées peuvent susciter des débats entre les acteurs institutionnels et leur pousser à
prendre des décisions suivant leurs domaines respectifs; ces informations sont aussi
indispensables pour le public dans leurs actions en vue de leur bien-être.
Dans le cadre de la santé, des comportements se propagent et nécessitent des réflexions
concernant leurs apparitions et leurs partages dans la société. L’automédication en est un. Une
pratique jugée « dangereuse » à Madagascar par bon nombres d’acteurs, notamment les
professionnels de la santé1. Les enquêtes démographiques de santé en 2012 montrent que plus
de 60% des malgaches pratiquent l’automédication pour bien des raisons, mais ce qui nous
intéresse, c’est le côté informationnel de ce problème. En effet, le manque d’informations est
une des raisons de cette pratique, l’accès difficile et la non-circulation d’informations
sanitaires sont à la base de ce manque.
L’automédication, il faut préciser, est l’utilisation de médicaments et/ou de remèdes sans avis
de spécialistes en la matière. Elle est le fruit des « relations sociales » (Bateson et Ruesch
1988) entre les individus dans la société. Par le biais de ces échanges et relations sociales, des
savoirs circulent entre les individus.
Pour le cas du paludisme dans la commune urbaine de fénérive ville, le « tambavy » ou plante
médicinale est le remède que les voisins se partagent entre eux en général. C’est un savoir
traditionnel acquis des ainés. D’autres formes de savoirs existent, et les individus ne tardent
pas à les connaître, l’objectif est de faire émerger ces différents savoirs en vue de les médier
pour un large public. Il ne suffit pas de les mettre en public, mais au centre de l’étude, il faut
aboutir à comment traiter le paludisme dans les médias, en englobant tous les acteurs et les
savoirs concernant cette maladie, en vue d’une meilleure communication pour remédier à la
pratique de l’automédication.
II. Contexte général de recherche : l’automédication autour du paludisme
« Le paludisme est endémique sur 90 % du territoire de Madagascar et 100 % de la
population malgache est considérée comme à risque »2. En effet, la lutte contre le paludisme
est au sixième rang dans les Objectifs du Millénaire pour le Développement. Elle est aussi
1 Docteur Tsaratsara Marie Angèle, médecin traitant les IST à Madagascar, propos sur l’automédication en
générale mais qui touche aussi les atteints des IST parce que les malades ont honte des médecins
2 NIR, Lutte contre le paludisme : apprendre les petits autrement, in La Gazette de la Grande Ile, 05 décembre
2013,
3
l’objet d’une politique nationale, qui suit les normes et les consignes provenant de
l’Organisation Mondiale de la Santé.
Les chiffres les plus récentes montrent que les efforts déployés pour la lutte contre cette
maladie se sont avérés fructifiant comparées à celles de 2009. A titre d’exemple, le nombre
des femmes enceintes qui dorment dans les moustiquaires est passé de 40 à 48% durant cette
période. Le pourcentage des enfants moins de 5 ans atteints de fièvre et traités par des
médicaments antipaludéens dans les CSB II est de 12,5% (INSTAT/ENSOMD, 2012-2013).
En mois de Septembre 2014, il y a eu « une aspersion intra-domiciliaire » dans le district de
Fenoarivo Atsinanana dans le cadre de cette lutte et suivant l’exigence de la PNLP.
Sur le plan pharmaceutique, les médicaments anti paludéens sont nombreux, comme la
chloroquine et la quinine (autour de 3%). Les autres antipaludéens tels que l’Amodiaquine, la
Sulfadoxine Pyriméthamine/ Fansidar et la CTA. Ces médicaments qui ne doivent être pris
sans prescription médicale3. Il faut aussi remarquer que la circulation, la vulgarisation et la
vente illicite de médicaments sont à l’origine de l’automédication.
L’automédication du point de vue social est une pratique courante à Madagascar, avec un taux
de 64% en 2012 (INSTAT/EDS, 2011-2012). Jusque-là, des chiffres récents montrant
l’augmentation ou la diminution de ce taux ne sont pas disponibles. Cependant, l’une des
raisons de cette pratique est le manque de moyen financier pour payer les soins. Mais, cela
peut aussi être le contraire, c’est-à-dire que cette pratique peut aggraver la maladie qui peut
entraîner à des grosses dépenses financières. « La cause déterminante d’un fait social doit être
cherchée parmi les faits sociaux antécédents » Durkheim Règles de Méthode Sociologique.
Les médias souvent utilisés pour la « campagne » de lutte contre le paludisme sont les médias
classiques, du fait qu’ils sont plus accessibles et plus proches de la population notamment en
monde rural. Il faut quand même noter que le téléphone portable est d’actualité. Presque à la
portée de tous, et avec une couverture nationale pour les opérateurs téléphoniques, c’est un
moyen pour faire circuler les informations. Sans oublier la fonctionnalité internet qui présente
des enjeux informationnels importants.
La Politique nationale pour la lutte contre le paludisme est une stratégie locale (pour
Madagascar), qui est une partie dans la stratégie globale (politique mondiale). Cette politique
mondiale est gérée par l’OMS. C’est elle qui donne les directives pour les méthodes de lutte à
appliquer, les médicaments pour le traitement et fixe les conditions pour la réalisation des
projets de lutte. Cette politique présente des objectifs techniques clairs : pour la prévention du
paludisme - chez les femmes enceintes et les enfants de moins de 5ans, une campagne
poussant ces cibles à utiliser des moustiquaires (surtout moustiquaires imprégnées),
accompagnée d’une campagne de distribution de moustiquaires- l’action la plus récente dans
la région Analanjirofo, l’aspersion intra-domiciliaire- une campagne mobilisant les cibles à
nettoyer les broussailles autour des ménages ; en termes de traitement, cette politique exige
que tous patients présentant des symptômes de forte fièvre doivent faire un Test de Diagnostic
Rapide pour dépister le paludisme, et que tout cas de paludisme doivent être traités par
3 INSTAT, Enquête Nationale pour le Suivi des Objectifs du Millénaire pour le Développement à Madagascar,
2012-2013
4
l’ACTM. Ces exigences s’appliquent tant aux médecins (privés et publics) que pour la
population elle-même.
Sur le plan économique, lors de notre passage, la campagne de girofle et de litchi a
commencé. Ce contexte influe sur l’accès à l’information du public, parce que la plupart
(omena chiffres) de la population va à la cueillette dans les champs, où ni la radio, ni la
télévision, ni même le téléphone portable ne captent pas. Sans oublier que tout le monde est
occupé à cette activité saisonnière importante. Seul les informations par la bouche à oreille est
privilégiée parce que souvent l’intérêt par rapport aux médias est faible par rapport à ce
contexte économique.
5
Présentation du stage
1. L’organisme de stage
Le PSI Madagascar est un organisme qui œuvre dans le domaine de la santé. Ses objectifs se
rallient avec ceux du Ministère de la santé publique et ceux de l’OMS. Plus particulièrement,
l’organisme traite de la nutrition et santé de l’enfant, du paludisme, de la santé reproductive et
du VIH/SIDA dans tout Madagascar. Pour ce qui est du paludisme, le Programme National de
Lutte contre le Paludisme, du Ministère de la santé publique est un des instances qui
collaborent avec le PSI.
2. Le lieu de stage : justificat ion du choix des sites
Le district de Fenoarivo Atsinanana fait partie des zones à très hauts risque en matière de
paludisme. Cependant, les ONG ne sont pas nombreuses à œuvrer dans ce domaine. La
plupart de ces organisations axent plutôt leurs actions vers la promotion de latrines, vers la
tuberculose, vers les appuis techniques des hôpitaux,… Seule l’ONG Mateza investisse dans
l’hygiène et propreté4. De façon générale, cette action contribue à la lutte contre le paludisme
malgré que cela ne soit pas vraiment spécifié.
Seules quelques ONG siègent dans le district de Fenoarivo Atsinanana, à savoir l’ONG
CARE International (qui n’a pas été représentée parce que les responsables étaient en mission
lors de notre passage), l’ONG MATEZA, les représentants administratifs et techniques de
Nord Pas de Calais (qui ont été absents aussi). A part ceux-là, les autres ONG sanitaires
comme HAMAP, MERCY MINISTRIES,… ne font que passer dans la Région.
Pour la plupart des ONG « passagères », les actions sont souvent dans les brousses. A titre
d’exemple, en mois d’Octobre dernier, MERCY MINISTRIES a effectué des formations pour
les responsables du CSBII d’Ambodiampaly, un village situé à 50 km de Fenoarivo
Atsinanana vers Vavatenina. Ces actions sont axées sur la formation en matière de santé en
générale et sur la vulgarisation des savoirs faires en matière de santé pour le public.
On a donc choisit, dans ce grand district 2 sites bien distincts. Le premier étant le fokontany
de Mahavelonkely, un des 6 fokontany de la commune urbaine de Fenoarivo Atsinanana. Ce
choix est justifié par le fait que ce fokontany est plus étendu et plus urbain par rapport aux
autres. Avec 15 000 habitants, ce fokontany présente le plus d’activités dans la commune, à
savoir le marché, le transport, la pêche. Il abrite aussi quelques bâtiments administratifs et les
institutions sanitaires : CSBII et l’hôpital régional Analanjirofo.
Un regard comparatif a été nécessaire pour atteindre l’objectif de l’étude, d’avoir les types
d’informations au niveau des différents types d’acteurs. Ainsi, on a choisi un second site, cette
fois ci, rurale. Le fokontany de Mahambo, qui fait partie de la zone administrative de la
commune rurale de Mahambo. Cette commune est une zone touristique, elle présente des
potentialités économiques favorables. Le taux du paludisme, cependant, y est un peu élevé. Le
4 ONG MATEZA, entretien du 13 novembre 2014 à Fénérive Est
6
nombre de personnes atteintes du paludisme simple est de 425 de janvier à juin 20145. La
tranche d’âge la plus touchée est de 5 à 14 ans (248 personnes).
3. Objectif général
Le stage a pour objectif général de porter une réflexion sur la circulation d’information
sanitaire entre les acteurs en partant des différents savoirs sur le paludisme. Cette réflexion,
qui a déjà débuté par une revue littéraire est appuyée par cette descente sur terrain afin de
vérifier ou de réfuter les hypothèses déjà émises au départ.
4. Objectifs spécifiques
1. Identifier les acteurs dans le système d’information sur la santé et notamment sur le
paludisme. Ces acteurs sont les clés de la circulation d’information. Il ne s’agit pas seulement
d’acteurs institutionnels, c’est-à-dire ceux qui appartiennent aux différents organismes et
instances, mais prendre aussi en compte les acteurs réels, c’est-à-dire le grand public, au sein
duquel, les informations sont supposées circuler de manière perpétuelle.
2. Collecter des données sur le paludisme. Les données chiffrées ont été obtenues auprès du
bureau de coordination régionale du paludisme Analanjirofo. Ces données présentent le taux,
le nombre de personnes atteintes du paludisme depuis 2012 jusqu’en juin 2014 dans la Région
Analanjirofo, dans le district de Fenoarivo Atsinanana, dans la Commune urbaine de
Fenoarivo Atsinanana, dans la commune rurale de Mahambo.
5. Résultats attendus
1. Renforcement approche et capacité relationnelle
2. Données spécifiques et fiables sur le paludisme dans la région Antalanjirofo, le district de
Fénérive Est et dans le deux communes Fénérive ville et Mahambo.
3. Constitution d’un corpus d’étude : sonore, photo, produits médiatiques, consultations,
produits des observations
5 Coordinateur régional du paludisme Analanjirofo, Octobre 2014
7
III. Déroulement du stage
1. Calendrier de stage
Le stage s’est fait en deux temps. La première vague s’est faite le 23 octobre 2014 au 31
octobre 2014. La seconde vague a été réalisée du 09 au 14 octobre 2014. Cette diffusion est
due à un chevauchement d’emploi du temps. Néanmoins, les 15 jours de terrain ont été
complétés.
Pendant la première vague, la première étape de terrain a été de se présenter aux autorités
locales, à savoir la commune et le fokontany. Cette démarche a pour but d’éviter tout
malentendu pendant les investigations, et aussi de connaître les zones à étudier. Pour cette
première vague, les actions ont été focalisées dans la commune urbaine de fénérive est. Les
approches administratives et les enquêtes ainsi que les consultations des différentes ONG sont
les principales tâches. La seconde étape de la descente, après choix minutieux des sites, était
de se rendre auprès des responsables sanitaires, l’hôpital de fénérive est et le CSBII de
fénérive ville.
Durant la deuxième vague, on a commencé à investiguer dans la commune rurale de
Mahambo. La descente a commencé mardi, le jour du marché.
2. Approches mobilisées
Visite de courtoisie, nécessaire pour les procédés administratifs et pour faciliter les descentes
dans d’autres territoires.
Prise de rendez-vous : contact direct, ou par téléphone, ou mailing pour les bons nombres de
responsables sanitaires qui ont été absents lors de notre passage.
Informateurs : il s’agissait d’avoir un informateur principal qui nous a mis en contact avec
d’autres acteurs. Les informateurs ont été indispensables pour trouver les profils pour le
sondage public.
Approche monographique ( Dufour, Fortin et Hamel 1991),
3. Problèmes rencontrés
Les zones d’investigation sont très vastes, notamment pour la commune rurale de Mahambo.
Ce qui pourrait avoir d’influence sur les résultats du sondage en particulier.
IV. Approche méthodologique/ acquis
a) Observation participante :
Les actions du PSI Madagascar dans le cadre du salon de la médecine à Toamasina ont fait
l’objet de cette observation, en vue d’analyser ces actions et les interactions entre les acteurs
(médecins privés, laboratoires, techniciens pharmaceutiques, public)
L’observation participante est une méthodologie utilisée en sociologie, elle permet une
approche directe et inclusive dans la communauté ou dans la situation à observer. Jean
Peneeff qualifie son principe qui consiste à « provoquer une expérience sociale, c’est-à-dire
8
qu’il s’agit de vivre « avec » et « comme » les autres groupes »6. La première étape de cette
méthode est de s’insérer dans un groupe, une communauté. Concrètement, dans notre cas, le
groupe du PSI Madagascar est l’objet de l’observation. Ainsi donc, notre intégration dans ce
groupe nous a permis à la fois de fructifier les relations interpersonnelles entre les membres
du groupe, mais aussi d’observer les différentes formes et situations de communications à
l’intérieur du groupe, mais aussi ce que le groupe entretient avec d’autres groupes et/ou
individus.
Le salon de la médecine et des matériaux médicaux à Toamasina le 24 et 25 novembre 2014 a
été l’évènement pour les différents chercheurs, laboratoires et organismes de santé, de
vulgariser leurs produits, et pour les médecins, et pour une partie du public. Le PSI
Madagascar dans le cadre de la santé de la reproduction et du paludisme, a participé à cet
évènement. Une tierce partie du public a été présente durant le salon sauf que la plupart des
activités étaient destinées aux médecins privés dans le réseau dans le Conseil Régional de
l’Ordre des Médecins de Toamasina (CROM).
« On ne peut étudier les hommes qu’en communiquant avec eux » (Griaule, Leenhardt ; cité
in Dictionnaire des sciences humaines, Dortier 2008). En participant dans l’organisation du
stand du PSI Madagascar, on a pu en premier lieu, établir une ésquisse de carte des acteurs
dans le domaine de la santé, et particulièrement dans le domaine du paludisme. Ces acteurs
qui sont surtout des spécialistes de santé (Médecins –privés surtout-, responsables de
laboratoires, pharmaciens, producteurs pharmaceutiques, les organismes de santé, le grand
public –qui est surtout composé de jeune et d’adulte- pour des consultations et des conseils
sur place).
b) Sondage représentatif
Si l’enquête de terrain « désigne l'ensemble des interventions pratiques du chercheur dans un
milieu social donné destinées à saisir empiriquement l'objet de son étude » ( Dufour, Fortin et
Hamel 1991), le sondage public lui consiste à prendre un échantillon de population qui
représente la population en entier pour avoir une vision globale de la perception de la
communauté. Le sondage public est propice vu notre contexte temporel et nos moyens. Le
sondage a été effectué au niveau du public afin d’obtenir la représentation du paludisme et les
informations acquises par la population.
Le sondage s’est fait auprès de 30 personnes dans le fokontany de Mahavelonkely, commune
urbaine de Fénérive Est ; et dans le fokontany Mahambo, commune rurale de Mahambo. Cet
échantillon représente surtout les différentes couches sociales et les différentes activités dans
la zone. Ce sondage qui a surtout servi, un à connaître l’accès à l’information et les types
d’informations appropriées par les acteurs au sein de la sphère du grand public. Durant le
sondage, on a pris des 10 jeunes (15 à 20 ans), 7 adolescents (10 à 15ans), 13 adultes (20 ans
et plus), dont 15 hommes et 15 femmes (3 femmes enceintes, et 3 mères d’enfants âgés -
5ans).
6 Sabi-Olivier Benouaddah-Muller, « Jean Peneff, Le goût de l’observation. Combiner et pratiquer l’observation
participante en sciences sociales », lectures [en ligne], les comptes rendus, 2009, mis en ligne le 14 octobre 2009,
consulté le 22 novembre 2014. URL : http://lectures.revues.org/801
9
c) Observation
Des pratiques et hygiènes de la population. Les pratiques et les informations acquises sont à
comparer pour voir si les informations deviennent des comportements : connaître les
habitudes d’une communauté. L’objectif de cette méthodologie est de connaître les pratiques
liées à la lutte contre le paludisme. Ces pratiques sont souvent des précautions pour prévenir
le paludisme. Ces précautions font l’objet d’une communication au niveau local, par les
agents communautaires au sein des CSB II.
d) Entretien
Chefs de fokontany, ONG Mateza, Responsables sanitaires, Tangalamena, Pharmaciens, pour
pouvoir établir une carte des acteurs permettant de situer les interactions entre les différents
types
e) Recueil de données
Chiffrées au niveau de la direction régionale de la santé Analanjirofo et au niveau des CSB II
de Fenoarivo et de Mahambo
f) Constitution de corpus médiatiques autour du paludisme
Des produits radiophoniques (radio forum, la seule qui en produit) et presse écrite (périodique
homéopharma) ont été récoltés. Les médias ne produisent pas systématiquement des
émissions traitant le paludisme. Pour le cas de la radio forum, c’est seulement en période de
pluie et cyclonique que des productions sur le paludisme prennent 15 minutes de l’antenne.
Alors que la région est exposée au risque de paludisme toute l’année.
V. Résultats Obtenus
- Les données officielles concernant le paludisme ont été obtenues auprès du
coordinateur régional de la lutte contre le paludisme à fénérive est. A partir de
2012, jusqu’à juin 2014. Cet intervalle de temps a été choisi pour s’assurer que
les données soient les plus récentes possibles.
- Le corpus a été constitué, avec deux productions sonores de la radio forum
concernant le paludisme, 10 journaux produits par homéopharma dont 1 seul
traite un sujet lié à la lutte contre le paludisme.
- Pratique de l’automédication dans la « famille d’accueil », des éléments de
réponse concernant la pratique de l’automédication.
- Observation axée sur les discours des acteurs concernant le paludisme. Surtout
pour les mères de petits enfants âgés moins de 5 ans (constatation durant
l’enquête), il existe un réseau d’information linéaire qui fait que les acteurs ont
le même discours concernant le paludisme.
10
VI. Conclusion
Cette recherche vise, après analyse scientifique du corpus, à concevoir un produit
professionnel envie d’un traitement médiatique du paludisme. La radio est le
média choisi, sans pour autant envisager d’autres perspectives de production en
vue d’assurer une bonne circulation d’information.
a) Apports du stage
Le stage a permis une meilleure appréhension du terrain, meilleur contact avec
les acteurs. Un nouvel acquis en matière de méthodologie est l’observation
participante.
b) Apports techniques
Une clarification sur les concepts à étudier : accès à l’information, circulation
d’information, réseau d’information. Cette descente sur terrain a aussi permis
la mobilisation d’une nouvelle théorie pour appuyer celles qui ont été choisies
dès le départ : la théorie de l’influence. Tenant compte des stratégies de
communication des acteurs, l’influence joue un rôle crucial. D’autant plus que
la communauté Betsimisaraka possède encore les chefs traditionnels.
c) Apports scientifiques
A partir de l’OMS, passant par le Ministère de la santé publique et ensuite le
PSI, qui transmettent aux responsables : médecins et agents communautaires
dans les CSBII, le discours sur le paludisme et les préventions est le même :
« tsy izay rehetra fanaviana dia tazo avokoa, manatona mpitsabo
hamantarana izany ». Ce qui explique que durant l’enquête, les mères de
familles qui se font suivre systématiquement aux CSBII ont aussi le même
discours. Alors que celles qui ne se font pas consulter régulièrement ne disent
pas beaucoup concernant cette maladie. On peut donc tirer qu’entre les acteurs
sanitaires, il existe bien un réseau, mais il est encore linéaire, il n’y a pas
circulation d’information mais seulement des « top down ». Ce qui est la limite
des communications institutionnelles faites autour du paludisme.
d) Perspectives de recherche :
Bien que la radio soit le média classique le plus utilisé au niveau local, il en est
de même pour les technologies de l’information et de la communication tels
que les téléphones portables. Sans parler de la vulgarisation d’antenne
permettant de capter des chaînes par voie satellitaire. Une perspective de cross
média peut donc prendre place dans cette recherche, comment traiter le
paludisme et même la santé dans cette vision. Elle assure un meilleur accès à
l’information pour un plus large public.
11
BIBLIOGRAPHIE
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Ile, 2013: 5.
16
ANNEXE 4 : Lettre manuscrite de demande de données auprès du coordinateur régional
du paludisme Analanjirofo