S4 Cours d_économie monétaire 2

Embed Size (px)

Citation preview

  • 7/30/2019 S4 Cours d_conomie montaire 2

    1/10

    -\.

    (

    \

    Universit Mohamed 1 er

    Facult PluridisciplinaireNador

    COURS D'ECONOMIE MONETAIREDeuxime anne de la licence fondamentale

    en sciences de Gestion 1 Semestre 4Chapitre deuxime

    Enseignant: A. BENTAHAR.

    Anne 2010 -2011

    ~,~o dh-E!0

    - 1

  • 7/30/2019 S4 Cours d_conomie montaire 2

    2/10

    Chapitre deuxime

    APPROCHES THEORIQUES DE LA MONNAIE

    L'tude de la demande de monnaie revient examiner les raisonspour lesquelles les agents conomiques non financiers dtiennent de lamonnaie.

    Les dveloppements thoriques relatifs cette question ne font pasl'unanimit des conomistes. Ces divergences auront ncessairement uneffet sur la conduite de la politique montaire.

    Dans le cadre de cette section nous allons prsenter la demande de

    monnaie selon la thorie classique, la thorie Keynsienne et une approcheNo-Keynesienne base sur la gestion des transactions.

    1-La demande de monnaie chez les classiques

    La monnaie comme instrument de transactionCadre d'analyse:

    Approche a temporelle avec quilibre de long terme et de plein emploiet permanent (l'offre cre sa propre demande) La confrontationoffre/demande dtermine le prix relatif entre deux bien c'est--dire laquantit de l'un ncessaire pour acqurir une unit de l'autre.

    Consquence:La monnaie joue un rle limit celui d'intermdiaire des changes:

    la monnaie est neutre (contexte: pas de thsaurisation, pas de report deconsommation dans le futur et pas de dtention de monnaie des finsspculatives)

    1. L'quation des changesLes classiques considrent que la monnaie est un bien comme les

    autres dont l'utilit est d'tre l'intermdiaire des changes. Irving Fisher(1907) a tabli l'quation quantitative de la monnaie qui se prsente commesuit:

    MV = PTo M dsigne la masse montaire, V la vitesse de la circulation de la

    monnaie (elle mesure le nombre de fois par unit de temps qu'une unitmontaire est utilise dans les transactions), P le niveau gnral des prix et

    T le volume global des transactions.

  • 7/30/2019 S4 Cours d_conomie montaire 2

    3/10

    Pour comprendre cette quation prenons un exemple : supposonsune conomie qui produit un seul bien, le pain. Au cours d'une anne 100pains sont vendus (T = 100) au prix de 2 dirhams l'unit (P = 2 dhs). Lavaleur totale des transactions (PT) est gale (2 dhs/pain) x (100pains/anne). Donc PT = 200 dhs/anne.

    Si la masse montaire est gale 100 dhs (M = 100), on peutcalculer la vitesse de circulation de la monnaie. V = (PT/M) = (200dhs/anne)/100 dhs = 2 fois/an. Pour qu'une valeur annuelle detransactions de 200 dhs puisse se raliser chaque anne, il faut quechaque dirham change (en moyenne) 2 fois de propritaire par an.

    L'quation quantitative de la monnaie telle que nous venons de la

    prsenter est toujours vrifie, c'est une identit, elle exprime unetautologie.riger l'quation quantitative en thorie ncessite la prise en compte

    de certaines hypothses:~ l'offre de monnaie est exogne, elle est dtermine par lesautorits montaires (la banque centrale).~ La vitesse de circulation de la monnaie est constante (elledpend des gots des agents conomiques et des techniques depaiement en usage).

    Ainsi, l'quation: M V = P T se transforme en thorie quantitative demonnaie lorsqu'elle privilgie ses composantes montaires en stipulant queles prix varient sous l'influence de la quantit de monnaie (rle moteur de lamonnaie) :

    P = M (V / T)2. L'quation de CambridgeSelon A. Marshall, le seul motif important de demande de monnaie

    est le financement des transactions. L'encaisse montaire des individusleur sert couvrir l'intervalle entre l'encaissement du revenu et son

    utilisation.La demande de monnaie est a lors une fonction croissante du prix des

    transactions (production change) :

    L = a PT (avec a < 1)

    L'approche de Marshall explique les raisons de la demanded'encaisses montaires par les individus et arrive la conclusion que la

  • 7/30/2019 S4 Cours d_conomie montaire 2

    4/10

    (.

    monnaie est neutre et toute variation de la quantit de monnaie entraneune modification uniquement montaire.

    3. L'effet d'encaisses relles

    Un autre aspect de la thorie montaire a t amen par A.C. Pigou,rside dans l'explication des mcanismes d'ajustement des prix par rapport l'offre de monnaie; cette dernire tant une donne exogne. C'est l'effetd'encaisses relles.

    L'auteur met en vidence l'impact de l'offre de monnaie sur les prix,ensuite sur le comportement des agents.

    En pratique il est difficile de mesurer le volume des transactions (T).pour rsoudre ce problme, les conomistes ont approxim le volume destransactions par le revenu (Y) tant donn que ces deux variables sont

    intimement lies. Plus le revenu est lev, plus le volume des transactionsest lev etvice versa. L'quation quantitative de la monnaie devient alors:MV = PY o Y est mesur par le PIS rel. A partir de cette quation, lavitesse de circulation de la monnaie (V) s'exprime comme tant le rapportentre le PIS nominal et la masse montaire (V = PY/M). Dans ce cas lavitesse de circulation de la monnaie exprime le nombre de fois, par priodede temps, une unit montaire entre dans le revenu de quelqu'un.

    Ainsi on aura (M/P)d = (1N)Y = kY o (M/P)d exprime la demanded'encaisses relles f R > O . .

    D'aprs cette relation on voit que la demande d'encaisses relles estune fonction croissante du revenu. Plus le revenu est lev, plus importanteest la demande de monnaie. Cette dernire est dtenue uniquement pourmotif de transactions.

    11-La demande de monnaie chez Keynes

    Keynes considre que la fonction de demande de la monnaie enterme rel chez les classiques reste incomplte. Le taux d'intrt nominalest un autre dterminant de la demande de monnaie en terme rel.

    Keynes considre que les agents conomiques dtiennent lamonnaie pour trois motifs:

    1. le motif de transaction

    Ce motif rsulte du fait que les recettes et les dpenses des agentsconomiques ne sont pas synchron ises. Si c'tait le contraire, les agentsconomiques n'auront pas besoin de dtenir de la monnaie afin de financerles transactions. Le volume des transactions a effectuer dpend du revenu.

    3

  • 7/30/2019 S4 Cours d_conomie montaire 2

    5/10

    "'

    Plus le revenu est lev, plus le volume des transactions a effectuer estlev, plus la demande d'encaisses montaires pour assurer ce volume detransaction est lev. Donc la demande de monnaie pour motif de

    transaction est une fonction croissante du revenu.

    2. Le motif de prcaution

    Outre le motif de transaction, la monnaie peut tre dtenue en vue defaire face des dpenses future imprvisibles. Ce motif n'aurait pas existsi les flux des dpenses futures taient prvus de manire certaine. Il s'ensuit que la demande de monnaie pour motif de prcaution sera d'autantplus importante que les dpenses futures sont incertaines.

    3. Le motif de spculation

    Outre le motif de transaction et de prcaution, les agentsconomiques dtiennent de la monnaie comme une alternative ladtention d'actifs financiers. Or la dtention de la monnaie a un cot: larenonciation aux intrts puisque le rendement nominal de la monnaie estnul.

    On peut dfinir la demande de monnaie pour motif de spculation(lorsque les agents conomiques font un arbitrage entre la dtention de la

    monnaie et d'actifs financiers) comme tant les encaisses montaires queles agents conomiques choisissent de dtenir plutt que d'acqurir destitres financiers dans l'attente de va riations favorables du taux d'intrt oudes cours des titres. Lorsque le taux d'intrt diminue, la rmunration destitres diminue (le cot d'opportunit de la dtention de la monnaie diminue),ceci va inciter les agents conomiques dtenir plus de monnaie et moinsde titres financiers. Ainsi la demande de monnaie pour motif de spculationse prsente comme une fonction dcroissante du taux d'intrt. mais dequel taux d'intrt s'agit il, rel ou nominal?

    Soit i : le taux d'intrt nominal, pe : le taux d'inflation anticip et r : letaux d'intrt rel. r = i - r ra lorsqu'on dtient de la monnaie son rendementnominal est nul, son rendement rel est gal (- pe). Lorsqu'on dtient destitres financiers (obligations) leur rendement rel est gal i - pe qui n'estautre que le taux d'intrt rel. Dans les deux cas de figure l'inflation affectengativement l'option choisie. L'lment qui permet de faire l'arbitrage entreles deux alternatives (dtenir de la monnaie ou des titres) est le tauxd'intrt nominal. Ainsi on peut exprimer la demande de monnaie en terme

    4

  • 7/30/2019 S4 Cours d_conomie montaire 2

    6/10

    rel pour motif de spculation comme tant une fonction dcroissante dutaux d'intrt nominal.

    avec

    _ '1'\,,} ,Li

    d l ~ . )1 .l.,S /()

    ~., \01

    Maintenant nous pouvons exprimer la fonction de demande demonnaie globale qui est fonction croissante du revenu et dcroissante dutaux d'intrt.

    111-La demande de monnaie base sur la gestion destransactions: le modle Baumol- Tobin

    Contrairement aux thories classique et Keynsienne qui considrentque la demande de monnaie pour motif de transaction est fonctionuniquement du revenu. Au dbut des annes 1950 William J . Baumol et J ames Tobin ont dmontr que la demande de monnaie des fins detransactions dpend aussi du taux d'intrt. ce modle analyse les cots etles avantages de la dtention de la monnaie. L'ide fondamentale est queles fonds que les agents dtiennent des fins de transactions peuvent tre

    dtenus sous forme de billets de banque qui ne rapportent pas d'intrt (onpeut envisager le cas o les agents placent leurs fonds dans des dpts vue puisque ces derniers ne rapportent pas d'intrts) ou sous forme dedpt d'pargne (dpts terme, dpt d'pargne sur livret). Le choix de ladeuxime alternative a aussi un cot, celui relatif chaque visite effectue la banque.

    Pour mieux expliquer ce modle, considrons le cas d'un individu quia un revenu annuel qu'on notera Y qu'il dpensera uniformment pendant

    5

  • 7/30/2019 S4 Cours d_conomie montaire 2

    7/10

    .l

    l'anne. on suppose aussi que les prix ne varient pas et que la monnaie estdtenue uniquement pour motif de transaction.

    Nous allons envisager les cas suivants:1er cas: si J'individu effectue une seule visite la banqueAu dbut de l'anne il va retir tout son revenu qu'il va dpens de

    manire uniforme. L'encaisse moyenne dtenue pendant l'anne est Y/2L'anne commence avec Y dirhams et se termine avec des encaisses

    nulles. L'encaisse moyenne annuelle est de Y/2 dirhams.

    o l

    L'encaisse moyenne annuelle est la surface du triangle (01,OY) quiest gale 1/2(1xY)=Y/2

    2me cas: si l'individu effectue deux visites la banqueAu dbut de l'anne l'individu retire la moiti de son revenu (Y/2) qu'il

    va dpenser uniformment au cours du premier semestre avant de serendre une deuxime fois pour retirer l'autre moiti (Y/2) qui sera dpenseau cours du second semestre. L'encaisse moyenne annuelle est de Y/4.Dans ce cas on dtient moins de monnaie, donc on perd moins d'intrtsmais avec l'inconvnient de se rendre deux fois plutt qu'une la banque.

    li2 1

    L'encaisse annuelle moyenne = la surface des deux triangles =1/2(1/2+1/2)Y/2 = Y/4.

    cas gnral: si J'individu effectue n visites la banqueA chaque visite l'individu retire YIn dinars, l'encaisse annuelle

    moyenne est gal Y/2n.

    6

  • 7/30/2019 S4 Cours d_conomie montaire 2

    8/10

    Revenu

    o l i n 2/n . lt

    La question qui se pose maintenant est de savoir le nombre de visitesoptimal (n*).

    Soient i le taux d'intrt et b le cot d'une visite la banque (qu'onappelle aussi le cot de conversion). Pour n donn, la quantit moyenne demonnaie dtenue est gale Y/2n. l'intrt perdu est gal i(Y/2n) et lecot total des visites est gal bn. Le cot total est gal la somme desintrts perdus et du cot total des visites.

    1~.'{ 1c .. = 1- +011

    2n

    Plus n est lev, plus faible sont les intrts perdus mais un cot totalde visites lev.

    Pour dterminer le nombre de visites optimal (n*), il faut minimiser lafonction de cot total.

    I f

  • 7/30/2019 S4 Cours d_conomie montaire 2

    9/10

    . dCTmlnCT q- - =O

    dn

    dC...,.T _ i.'I'.' ('"1.) 1 , _ (') . f . _2b., ..2 _ j.Y..-- - -- - + ()- === > - - - :=::> n --dn 2 . n 2 "n 2 i'( 2b

    r;v -..'.";, ~.I .JDonen = -.-

    '"lbk .'

    Soit l'v]$]'encaisse moyeuneoptimale.

    ' 1 \ . , . , ] ~_y _ 1b YJ\ ---- 1-

    '"l' ,,")'~n ~..:.I

    D'aprs cette relation on remarque que la demande de monnaie pourmotif de transactions est une fonction croissante du revenu (Y) et fonctiondcroissante du taux d'intrt (i).

  • 7/30/2019 S4 Cours d_conomie montaire 2

    10/10