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Donner de la place aux enfants et aux jeunes actualités www.simorg.fr

SIM Actualités 4/2010

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Le magazine trimestriel de la SIM, édition 4/2010

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1«SIM actualités» 4/2010 www.sim.ch / www.simorg.fr

Donner de la p lace aux enfants et aux jeu nes

actualités 4/2010 S I M i n t e r n a t i o n a l e

www.simorg.fr

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Éditorial

Contacts

SIM FranceQuartier des MiansFR-84860 CaderousseCCP : SIM nº DIJ 201347UIBAN: FR22 2004 1010 0402 0134 7U02 508Tél/ Fax ++33(0)4 90 51 00 [email protected]

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SIM Canada au Québec17 rue Alfred-Laliberté Notre-Dame-de-l´Ile-Perrot, QC, J7V 7P2Tél / Fax: 514 425 [email protected]

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SIM ItalieVia Rana,386IT-15122 CASCINAGROSSA (AL)CCP : SIM Società Internazionale Missionaria Onlusn° 66281957IBAN : IT18 R07601 10400 000066281957Tél. ++39 0131 61 09 [email protected]

Impressum

Ce journal trimestriel paraît en allemand, anglais, français et italien. Tarifs de l’abonnement annuel: CHF 10.–; € 6.–ISSN 1962-3895Rédaction : Waltraud et Günter Kunz Graphisme/Layout : FRANK.COMMUNICATION. Singen (D)www.frank-com.deProduction :Jordi SA .le spécialiste média. Belpwww.jordibelp.ch La SIM est membre de l’ et de la

Par Malcolm McGregor, Directeur International

La dette de la SIM « à un vrai fils de l’Afrique »

Le 18 mars 2010, lors du décès du Dr. Tokunboh Adeyemo, l’Eglise

africaine a perdu avec tristesse l’un de ses chefs exceptionnels et un

théologien remarquable. La passion du Dr. Adeyemo était de suivre Jésus

et de vivre la Bonne Nouvelle ; cette passion a profondément marqué

le continent africain et en a dépassé les frontières. Moses Owojaiye le

qualifiait de « chrétien détribalisé et de vrai fils de l’Afrique. Adeyemo

était un homme brillant et de haut niveau ainsi qu’un vrai chrétien africain

manifestant des vertus exemplaires. »

Les rapports de Tokunboh avec la SIM, au cours des années, ont été marquants. Il avait étudié à la faculté de

théologie d’Igbaja, au Nigeria, dans les années 70, et avait maintenu un rapport étroit avec la SIM depuis cette

époque. Il a été orateur à de nombreuses conférences de la SIM et son influence sur mon ministère de Directeur

International de la SIM a été profonde ; elle a aussi marqué de nombreux autres responsables d’Eglises en Afrique.

L’héritage qu’il laisse est exceptionnel ; sa contribution, peut-être la plus importante, est sa consécration à

l’écriture de nombreux commentaires de livres et articles, dans « Commentaires de la Bible pour l’Afrique »,

durant les dernières années. Il s’y est ajouté l’édition de cette œuvre historique.

Je me souviens de l’avoir quelquefois appelé au téléphone, à Nairobi, à 22.00 heures, mais, aux dires de

son épouse Ireti, il était encore au bureau, tirant profit de ces heures calmes pour éditer les « Commentaires

de la Bible pour l’Afrique ». La SIM a eu le privilège de travailler avec lui et de nombreux autres théologiens

africains à cet ouvrage collectif qui a été récemment publié en français et dont la traduction en d’autres

langues se poursuit.

L’engagement de Tokunboh pour l’instruction théologique en Afrique a été une marque distinctive de son

existence. Il a influencé des centaines d’étudiants sur tout le continent, en les poussant à se confronter avec

les Écritures pour comprendre comment elles parlent dans leur contexte.

Sa passion pour une transformation profonde dans la direction de l’Afrique a été également énorme. Il

a écrit : « Le problème de l’Afrique peut être résumé en un seul mot : ‘diriger‘ – direction incompétente,

direction corrompue, direction égoïste. Nous avons besoin de dirigeants qui ne pensent pas qu’à leur profit

mais se considèrent eux-mêmes comme des serviteurs du peuple. »

Il avait perçu le besoin de développer une nouvelle génération de dirigeants à tous les niveaux de la société

et dans l’Eglise, consacrant les dernières années de sa vie à l’implantation du « Centre Biblique pour la

Transformation », à Nairobi – Kenya. Par le biais de sa vie et de ce Centre, il a exercé une grande influence

sur de nombreux responsables, dans les sphères de la politique, de l’Eglise, de la société et des affaires. Il a

encouragé de nombreux jeunes gens à diriger leurs affaires d’un point de vue biblique.

Tokunboh Adeyemo était toujours la même personne indépendamment des gens avec lesquels il se trouvait – qu’il

s’agisse de présidents nationaux, de ministres gouvernementaux, de responsables ecclésiastiques, de collègues,

d’étudiants ou de tous ceux qui luttaient pour la vie. Ils vivaient et disaient les Paroles de Jésus.

La SIM a le privilège de travailler avec de nombreux dirigeants en Afrique et dans le reste du monde. La vie

de ces dirigeants a influencé cette organisation et notre appel missionnaire : non seulement enseigner et

former les autres, mais apprendre nous-mêmes au travers du cours des

événements. Exercer un ministère est une voie à double sens.

Heureusement, Dieu a de nombreux serviteurs haut placés, dont la

passion est d’amener les gens au salut par la connaissance de Jésus

Christ, d’établir son Eglise et d’apporter la transformation biblique dans

les groupes sociaux. Tokunboh Adeyemo était l’un d’entre eux.

Dr. Tokunboh Adeyemo

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3«SIM actualités» 4/2010 www.sim.ch / www.simorg.fr

33amitié par les sports

par Catherine Edwards

Établir un « langage universel »

Ma première impression de Sarawut est celle d’un gaillard tranquille et introverti – pas vraiment le genre de personne que l’on pourrait imaginer pour entraîner un groupe d’adolescents en dérive à jouer au football. Cependant, quand il se met à parler, son tempérament, sa passion et sa vision sortent de l’ombre.

Environ un tiers de la population thaïlandaise n’a pas 25 ans et moins de 0.5% croit en Dieu. Cette jeune génération doit faire face à de nombreux problèmes : débauche, SIDA, drogues, alcoolisme, addiction aux jeux électroniques en ligne et jeux d’argent.

En Thaïlande, l’Église est confrontée au défi d’aider les jeunes gens à résoudre ces problèmes et à leur faire connaître l’Évangile du Christ. C’est là que le sport entre en scène : C’est un outil puissant et efficace pour établir des relations avec la jeunesse en dehors des murs de l’église.

Sarawut travaille à plein temps pour son Eglise lo-cale. Préalablement il avait orienté son ministère sportif vers les adultes. Mais après avoir participé à une formation « Amitié par les sports », il a reçu un appel pour entraîner au football la jeunesse locale encore ignorante de l’Évangile.

Après cette formation, il a apposé des affiches dans la commune pour inviter les jeunes à partici-per à ses séances d’entraînement pour le football. Sept adolescents ont répondu. Sarawut rapporte combien ces jeunes garçons (originaires de fa-milles non chrétiennes) étaient au début agressifs, dépendants des jeux d’ordinateur, de l’internet, et plus généralement désœuvrés.

Au fil du temps, cependant, alors qu’il apprenait à les connaitre et qu’il se donnait pour eux, leur carac-tère a commencé à changer et à se développer. Ces jeunes gens savent ce qu’on attend d’eux et ils pren-nent conscience de leurs limites. En conséquence, ils semblent prospérer. Leurs parents et les gens de la ville, qui étaient réticents au début, voient le fruit du travail de Sarawut et soutiennent ses efforts.

Pour développer leur sens de l’engagement et pour couvrir les frais, Sarawut demande à chaque jou-eur une contribution mensuelle de 100 baht thaï-landais (environ 2.40 € ou 3.30 CHF) pour trois

entraînements de football par semaine. Il a aussi mis en place un système d’amende avec une caisse dans laquelle les joueurs doivent verser cinq baht pour chaque vilain mot.

Construire des relationsAu fur et à mesure que Sarawut a gagné leur con-fiance et leur respect, il a pu ajouter une rencontre supplémentaire le dimanche matin durant laquel-le les garçons participent au culte du matin suivi d’une session théorique de football et quelque chose de plus au sujet de la foi.

Chaque semaine Sarawut va chercher sept de ces joueurs avec sa voiture et les conduit à l’Eglise. Constitué de sept personnes au début, son grou-pe compte maintenant vingt garçons, dont dix vi-ennent régulièrement au culte du dimanche matin.

La démarche de Sarawut illustre merveilleusement comment le sport peut être utilisé pour créer des relations afin de construire des ponts et atteindre les jeunes gens avec l’Amour et la Parole de Dieu. A l’instar de la musique, le sport est un langage universel qui ne connaît pas de barrières de culture, de générations et de religion : c’est un instrument qui permet d’atteindre les gens sur un terrain où ils se comprennent.

Un entraîneur respecté et consacré à Dieu peut influ-encer profondément ceux qu’il entraîne. Sa ressem-blance au Christ, son caractère, ses valeurs et ses mo-tivations resplendissent dans tout ce qu’il entreprend.

L’équipe de l’Amitié par les Sports, en Asie, forme des centaines d’entraîneurs dans les Eglises loca-

les pour atteindre les jeunes gens dans leurs lieux d’habitation avec l’amour de Dieu au travers du sport – exactement comme Sarawut le fait ! On peut imaginer leur impact dans les Eglises locales et dans les cités alors que ces nouveaux entraîneurs rentrent chez eux et commencent leur ministère auprès des jeunes par le moyen du sport.

Vous pouvez vous engager aussi. Il y a beaucoup d’occasions de participer au ministère de l’Amitié par les Sports en Asie et en Afrique, soit dans la prière, soit dans le soutien financier, soit en y allant ! Pour de plus amples informations, vous pouvez consulter le site : http://www.sports-friends.org (en anglais). Qpvs ef qmvt bnqmft jogpsnbujpot- wpvt qpvwf{ dpotvmufs mf tjuf ; www.sports-friends.org

Le sport est un moyen efficace pour établir des relations avec des jeunes en dehors de l’Eglise.

Après avoir participé à une formation de l’Amitié par les

Sports, Sarawut a reçu la vision d’entraîner une équipe

de football pour les jeunes que l’Eglise locale n’arrivait

pas à atteindre.

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« C’est tragique », se lamentait notre hôte « qu’après avoir été secourues, sorties des bordels, avoir reçu un lo-gement sûr, de la nourriture et de l’instruction, 70% de ces filles retour-nent à la prostitution ou s’attachent à un ami qui abuse d’elles quand elles nous quittent à l’âge de 18 ans. » Pour-quoi des esclaves affranchies se remet-tent-elles sous le joug de l’esclavage ?

Nous étions à Mumbai, cherchant à mieux com-prendre les mécanismes des trafiquants et de la prostitution. Nous étions à l’écoute d’une agence chrétienne officielle qui travaille à secourir les jeunes filles asservies et poursuivre leurs tyrans.

On nous avait dit qu’immédiatement après avoir été secourue une jeune fille mineure doit subir un examen médical, faire enregistrer ses coordonnées au poste de police le plus proche et être présentée au Comité du Bien-être des Enfants (le bureau gouvernemental du service social qui détient le droit de garde). Elle est ensuite dirigée vers un centre de soin officiel pour 4-6 mois.

Notre hôte a partagé sa frustration due au fait qu’il n’y a pas assez de places dans les institutions pour les mineurs et les filles. On les conduit dans des institutions déjà trop remplies et en manque de ressources. En plus, de nombreuses Eglises chrétiennes et orphelinats ne prennent pas le temps de comprendre les lois qui s’appliquent

aux enfants en péril. Ils pourraient entreprendre des démarches auprès des instances officielles afin d’obtenir une autorisation pour s’occuper de ces filles à peine libérées de leur bordel. S’ils le faisaient, ils pourraient devenir des acteurs de la solution.

Les adolescentes dont il me parlait ne repré-sentent qu’une petite partie des 160 filles ou femmes qui, chaque jour, en Inde, entrent sur le marché du sexe, contre leur volonté. Certaines d’entre elles n’ont que huit ans. Ce sont des filles et des sœurs de l’Inde – hindoues, musulmanes et chrétiennes.

EsclavageUne histoire typique pourrait se résumer ainsi : une famille du village a trop d’enfants, trop de dettes et trop peu de marge pour manœuvrer en cas de difficulté : récoltes détruites, sécheresse, calamités naturelles telles que tremblements de terre, inondations, accidents ou maladies. Lorsqu’un étranger bien habillé (ou dans d’autres cas un parent « bien intentionné » ou un voi-sin de « confiance ») se présente et leur raconte comment leur fille pourrait se faire, en ville, un tas d’argent à envoyer au village et qu’il s’offre « généreusement » pour l’accompagner, il sem-ble impossible de s’y opposer.

Attente de guérisonPar Adam Hess

Feu rouge – Feu vert

La SIM a créé le projet FEU ROUGE – FEU VERT (IN 98652) pour encourager les coé-quipiers locaux à résister au marché du sexe et de la prostitution sur cinq points spécifi ques :

• Servir, avec l’amour du Christ DANS les bordels• En SORTIR les mineures et les esclaves• Voir le Christ TRANSFORMER des vies pendant et après un temps de soins • MOBILISER les chrétiens locaux• PRÉVENIR la traite des mineures dans le futur.

DES ENFANTS

EXPLOITÉS

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La fille prend congé de ses parents quand ils re-çoivent un « acompte » substantiel : 100 dollars américains ! Un tel payement doit représenter une fortune aux yeux d’une famille qui vit avec moins de 1,25 dollar par jour ; ce montant cor-respond à ce que la Banque Mondiale appelle le seuil de pauvreté. Rien qu’en Inde, 432 milli-ons d’habitants sont concernés par ce seuil de pauvreté. Quelques parents éprouvent même un sentiment de soulagement en se séparant de leur fille qu’ils perçoivent comme une charge. Tout compte fait, la marier requerrait une dot non négligeable à payer à la famille du fiancé.

Dans d’autres cas, une fille peut avoir vécu un chagrin d’amour, peut avoir été droguée ou sé-questrée. En fin de compte elle se retrouve tou-jours enfermée dans une chambre insalubre et sombre dans une ville inconnue. Qui plus est, dans un pays qui connaît plus de différences que le continent européen, la langue parlée dans la ville peut être totalement différente de celle pra-tiquée dans son village natal.

Les trafiquants sont connus pour briser la rési-stance de la nouvelle venue par des viols colle-ctifs et des tortures (un procédé qu’ils appellent avec perversité « assaisonnement ») jusqu’à ce qu’ils soient sûrs qu’elle se soumettra à toutes les exigences des futurs clients. Leur stratégie se mute ensuite en menaces psychologiques. « Si tu essayes de t’échapper », l’avertissent-ils, « nous irons dans ton village et y prendrons ta sœur cadette ou exécuterons tes parents ». On lui dit qu’elle doit rembourser l’acompte qui a été payé à son père et payer le voyage qui l’a conduite en ville. Si elle appartient au 50 % des femmes indiennes analphabètes, elle croira ses ravisseurs, année après année, alors qu’ils lui disent qu’elle leur doit encore de l’argent.

Il convient donc de se demander pourquoi des filles qui ont souffert de traumatismes aussi horribles dans un bordel choisissent d’y retour-ner quand elles atteignent l’âge de 18 ans.

Guérison au niveau du cœurUne des raisons majeures de ce phénomène est l’absence de guérison au niveau du cœur. On leur a rabâché qu’elles sont détruites à tout ja-mais, qu’elles ne sont bonnes à rien, qu’elles ne pourront jamais rentrer à la maison, qu’elles sont sales et que, pour elles, il n’existe pas d’autre moyen de vivre : et elles y croient ! Elles ont fait l’expérience de la servitude à un niveau profond et elles ont besoin de bien plus qu’un secours physique ; il faut qu’elles rencontrent Dieu qui les aime au plus profond de leur cœur. Si elles ne reçoivent pas cela, leur soif d’amour les jet-tera à nouveau dans les bras des gens qui les exploitent.

Nous sommes rentrés à la maison avec le désir ardent que ces victimes, survivantes du trafic se-

xuel, trouvent la guérison. A vrai dire, nous avons expérimenté la capacité de Dieu pour racheter et guérir et nous pouvons offrir cela à d’autres. Que se passerait-il, en Inde, si de nombreux chrétiens se consacraient à ce que Dieu veut faire pour amener l’espérance et une transformation dans la vie de celles qui sont marquées par le marché du sexe et de la prostitution ?

Notre Dieu a dit à Moïse : « J’ai entendu les cris (de mon peuple) à cause de ceux qui les asservissent et leur souffrance me regarde. Ainsi je suis descendu pour les secourir … alors, maintenant va ! » (Exode 3:7-8 et 10). Oui, Dieu est le même aujourd’hui, alors qu’Il voit ces 160 femmes et jeunes filles, en Inde, qui chaque jour basculent dans la prostituti-on. Dieu est le même alors qu’Il voit toutes ces jeunes filles secourues qui retournent au bordel quand elles atteignent l’âge de 18 ans. Maintenant le temps est venu de travail-ler pour la guérison totale des survivantes du marché du sexe en Inde.

DES ENFANTS

EXPLOITÉS

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6 «SIM actualités» 4/2010 www.sim.ch / www.simorg.fr

Par Kristi Nykamp, Éthiopie

Un bon endroit pour flâner

Au début de cette année, sept membres de notre Centre de Jeunesse à Mekelle ont été sélectionnés pour représenter la région du Tigray dans un tournoi de ping-pong. Fana, huit ans, était l’une d’entre eux, en dépit du fait que les autres aient été des adole-scents ou même de jeunes adultes. Quelle expérience palpitante pour Fana et les autres que de voyager pendant trois jours vers le sud, dans une autre région de l’Éthiopie. La majorité d’entre eux ne s’était jamais éloignée de Mekelle de plus de quelques km, au cours de leur vie. Combien il était enthousiasmant pour eux d’utiliser les dons et les capacités que Dieu leur avait donnés !

Le Centre de Jeunesse de Mekelle (CJM) est l’un des rares endroits pour une restauration globale, au nord de l’Éthiopie. Mekelle est une ville de 250’000 habitants et attire 800-1000 enfants, adolescents et jeunes adultes chaque jour. La plupart d’entre eux n’a pas d’endroit plus édifiant pour passer son temps, dépend d’une connaissance limitée de la lan-gue anglaise acquise à l’école secondaire ; tous sont peu ou prou affectés par la réalité ravageuse du SIDA et de la séropositivité. Certains sont orphelins ! D’autres sont aveugles ou sourds. La plupart d’entre eux ne possède qu’un ou deux vêtements et une paire de chaussures … qui sont généralement vieilles, écu-lées ou trop grandes. Ils vivent avec leur famille, entas-sés dans une seule pièce, dans une concession avec d’autres familles. Ils n’ont pas d’eau courante dans leur logement et certains n’ont pas même d’électricité. Leur espoir d’améliorer leur vie est maigre.

Mais au CJM ils ont l’occasion d’apprendre, de gran-dir et de se développer dans un environnement fait d’amour et d’encouragement ; cela leur donne de l’espoir ! Il peuvent s’engager dans plusieurs acti-vités telles qu’apprendre l’anglais ou l’informatique, s’informer au sujet du SIDA et de la séropositivité, lire à la bibliothèque, jouer au basket, au volleyball ou au ping-pong, exercer les arts martiaux ou juste passer du temps ensemble à flâner au bar.

Ils ont la possibilité de parler l’anglais avec nous (les étrangers), chaque jour, et d’apprendre quelque chose à propos de la vie au-delà de Mekelle. Ils ont l’occasion de développer leur caractère, d’apprendre les valeurs

bibliques et de faire croître leurs talents de meneurs. Ils sont nombreux à participer à des cours bibliques ou à des clubs de la Bible en dehors du Centre CJM ; ils y appren-nent à connaître l’amour de Dieu qui les a créés pour Le suivre. Nous qui servons Dieu au CJM et dans les villages environnants avons de nombreuses occasions d’établir des relations et d’être des canaux pour les bénédictions de Dieu qui agit d’une manière profonde et éternelle.

Un jour mon mari Jon travaillait dans son bureau au Centre – ce qui n’est jamais facile parce qu’il est situé juste à côté de la salle de jeux principale où les enfants jouent et s’excitent autour d’une table de ping-pong – lorsque Fana et son ami Yared (un garçon de 13 ans) sont entrés. Étant venus pour flâner, ils saisirent une Bible pour enfants en anglais dans le bureau et se mirent à la lire et à en parler. Chaque fois qu’ils arrivai-ent à une nouvelle histoire, ils s’adressaient à Jon pour savoir de quoi il retournait et obtenir des explications sur sa signification. Ils voulaient tout comprendre et se comportaient comme des éponges qui absorbaient tout avec une grande avidité. Cela a duré plus d’une heure jusqu’à ce qu’il soit temps de rentrer à la maison pour manger. Ils seraient probablement restés plus longtemps s’ils avaient pu le faire.

Fana a fréquenté le Centre depuis qu’elle n’était qu’un ballot sur le dos d’une de ses sœurs aînées, il y a plus de six ans. Fana et Yared prennent tous deux part au Club de la Bible organisé chaque jour. Au cours des deux ans précédents ils ont écouté des histoires bibli-ques et appris des versets par cœur. C’est tellement émouvant de voir leur désir de mieux connaître Dieu et de participer à leur cheminement avec Dieu.

Les enfants et les jeunes ont la possibilité d’apprendre

et de se développer dans un environnement fait

d’amour et d’encouragement qui leur donne de l’espoir.

Les jeunes gens peuvent apprendre l’informatique ou

l’anglais … ou juste flâner au bar.

Le Centre de Jeunesse de Mekelle (CJM) est l’un des rares endroits consacré à une restauration globale, au nord de

l’Éthiopie ; chaque jour il attire 800-1000 enfants, adolescents et jeunes adultes.

Nous cherchons

• directeur par intérim de juin 2011 à

juin 2012 (besoin urgent)

• enseignant-coordinateur pour

l’informatique

• entraîneur-coordinateur sportif

• enseignant-coordinateur d’anglais

ALLER

INVESTIR DANS

LA JEUNESSE

Page 7: SIM Actualités 4/2010

7«SIM actualités» 4/2010 www.sim.ch / www.simorg.fr

• « Appelés à devenir des enseignants » PE 91903

DONNEZ

du village ! De même que le volontaire s’avance avec l’espoir de pouvoir manger un bon sandwich, les enfants viennent à l’école avec l’espoir d’avoir de bonnes leçons.

« Parfois l’enseignant ne se prépare pas bien et je veux leur montrer que équivaut à donner un sandwich de poulet cru aux enfants. Spirituellement, c’est péril-leux » dit Karen, en ajoutant que le mot d’ordre du ministère est « Investissez votre vie pour l’éternité ».

Karen et Nimia ont travaillé pendant sept ans pour enfanter un programme complet sur les attributs de Dieu pour les enfants de l’école enfantine et de l’école primaire. Elles avaient choisi ce thème après avoir lu une citation de A.W. Tozer : « L’aspect le plus important de votre vie chrétienne est votre conception de Dieu ».

L’ensemble des leçons sur « Mon Dieu merveilleux » contient plus de 300 pages d’images, de chants nouveaux avec les gestes associés aux paroles, des copies à donner aux enfants, des fiches d’activités pédagogiques et des idées pour des jeux qui illustrent le thème de chaque leçon. Tout compte fait, il y a assez de matière pour 8 à 12 mois d’école du dimanche. Le ministère « Appelés à enseigner » propose une formation de cinq heures pour les Eglises qui acquièrent le matériel pour ces leçons.

« Les abus et la négligence conduisent les enfants péruviens à grandir avec une conception erronée sur la personne de Dieu. Ils ont besoin de faire l’expérience de son amour et de ses soins », renchérit Karen.

Grâce à un nouveau ministère nommé « Appelés à devenir des enseignants », Karen Carlson de la SIM travaille avec une équipe de quatre péruviens. Leur but est d’aider les enseignants non seulement à couvrir le programme académique, mais aussi à tisser des liens avec les élèves.

A l’instar de nombreux pays en voie de développe-ment, la population du Pérou compte une grande proportion d’enfants. Selon l’UNICEF, 60 % d’entre eux vivent dans la pauvreté. Karen estime qu’au Pérou un enfant se suicide chaque jour. Elle décrit le cas récent d’un garçon de 9 ans qui s’est pendu au moyen d’un linge de bain. « De nombreux enfants, ici, subissent des abus, sont négligés ou en crise » ajoute-t-elle. Karen enseigne aussi le soin pastoral auprès des enfants. Elle explique que souvent la Bible est enseignée d’une manière abstraite et les élèves n’apprennent pas comment mettre en pratique les vérités bibliques. « Nous voulons que les enseignants soient plus que des enseignants » explique-t-elle « pour savoir comment tisser des liens et écouter les enfants afin qu’ils aient confiance en eux en dépit des crises qu’ils vivent ».

Auparavant, tandis qu’elle travaillait au Pérou, Karen avait remarqué qu’il fallait créer de meilleures éco-les du dimanche et un matériel pédagogique mieux adapté aux Écoles Bibliques de Vacances (EBV). « Nous nous sommes aperçues que ce matériel était fait pour des enfants qui connaissaient déjà la Bible. Cependant l’adresse de mon bureau était la rue des sept agressions au couteau ». Elle s’est alors mise au travail pour produire du matériel pédagogique fascinant et compréhensible.

Sa collaboratrice Nimia Valladares l’a aidée à créer le matériel et le ministère. Karen l’avait formée quand elle était jeune dans la foi ; depuis elles travaillent ensemble, cela fait 25 ans. « Nous ne pouvions

pas simplement dire « Jésus t’aime », ajoute Karen. « Nimia a grandi avec des difficultés familiales. Ainsi elle nous a mises au défi d’écrire des leçons bibliques qui convainquent et consolent les enfants. »

« C’est une dure au cœur d’or. Elle rend les leçons plus pertinentes. J’ai participé à l’école du dimanche dès l’âge de 4 ans, alors j’ai appris à tout accepter. Elle remet tout en cause. Les enfants s’identifient à ses doutes et à ses douleurs. »

Nimia a écrit plus de 100 chants qui accompagnent presque tout le matériel pédagogique. Les chants touchent le cœur des enfants et apportent un vrai message. Parmi les titres il y a : « Je remets ma vie entre tes mains, Seigneur » et « J’ai confiance en toi dans mon bonheur et ma tristesse ». Une fois qu’ils chantaient dans une petite Eglise de campagne, plu-sieurs enfants se sont mis à pleurer. Ensuite ils ont demandé : « Est-ce bien vrai ? Pourquoi n’êtes-vous pas venus plus tôt pour nous le dire ? ». « Il y a du répondant chez les enfants parce qu’ils savent qu’il y a un trou dans leur cœur et dans leur vie, un trou que seul Dieu peut remplir », enchaîne Karen.

Un message d’espérance et d’amourLors d’une formation pédagogique, une femme nous a dit comment son père alcoolique l’avait violée et comment elle est devenue chrétienne par le moyen de l’école du dimanche. Elle était venue à cette formation pour apprendre comment enseigner les enfants parce que « il y a des enfants autour de moi qui souffrent et ont besoin d’un message de paix et d’amour. »

Une illustration fréquente utilisée pour la classe de forma-tion consiste à demander qui voudrait un bon sandwich au poulet. Le volontaire le plus avide s’avance pour … ne trouver qu’un poulet cru entre deux tranches de pain. L’expression de leur visage remet l’église au milieu

FORMATION

D’ENSEIGNANTS

POUR L’ÉCOLE

DU DIMANCHE

Par Chris Conti, SIM Pérou

Leçons bibliques dans « la rue des sept agressions au couteau »

Karen et Nimia ont travaillé sept ans pour créer un

programme complet sur les attributs de Dieu pour les

enfants d’âge préscolaire et d’âge scolaire.

Les enfants péruviens grandissent souvent avec un

concept erroné sur la personne Dieu. Ils ont besoin de

faire l’expérience de son amour et de ses soins.

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8 «SIM actualités» 4/2010 www.sim.ch / www.simorg.fr

Nouveaux

collaborateurs

Pourtant, c’est lors d’une Opération SMS (voyage découverte) en Inde que j’ai vraiment découvert la SIM et certainement la mission d’une manière géné-rale. C’est notre fils Matthieu, qui était déjà allé au Bénin avec la SIM, qui nous a fortement encouragés à réaliser ce voyage. Nous y sommes allés finalement en famille avec nos deux enfants, Loïc et Matthieu.

Au delà du choc culturel, social, religieux, c’est au niveau spirituel que j’ai vécu un bouleversement. Ce qui m’a surtout étonné, voire surpris, c’est le temps consacré par les chrétiens indiens à la prière, à la médi-tation de la parole de Dieu. Pendant les cinq semaines passées en Inde, j’ai moi aussi pris du temps pour la lecture et la prière et j’ai redécouvert les bienfaits de la proximité avec notre Seigneur. Laisser le Saint-Esprit agir change beaucoup de choses.

Je suis particulièrement heureux et tou-ché d’avoir été choisi pour occuper le poste de directeur de SIM France/Bel-gique. Je suis conscient de la respon-sabilité qui incombe à cette fonction de direction. Je souhaite en quelques lignes donner quelques éléments me concernant.

Je suis ancien dans mon Eglise depuis une dou-zaine d’années. J’ai eu pendant plusieurs années la responsabilité de la jeunesse (organisation, ens-eignement, formation de moniteurs inter Eglise, etc.). Depuis trois ans je ne travaille plus qu’à temps partiel pour consacrer le reste du temps, au sein de mon Eglise, à accompagner des personnes chrétiennes ou non en difficulté psychosociales. C’est dans ce cadre que j’ai mis en place un groupe de relation d’aide. D’autre part depuis dix ans, nous consacrons, ma femme Béatrice et moi, beaucoup de temps à préparer les couples au mariage. Je donne aussi de temps en temps des prédications. C’est en tant qu’ancien que j’ai pour la première fois connu la SIM, c’est-à-dire depuis de nombreuses années.

C’est au retour de ce voyage en Inde que j’ai com-mencé à m’intéresser à la SIM et à son organisation. J’ai souvent partagé avec Alain Soudrain et tran-quillement notre Seigneur a fait son œuvre en moi. Cette longue transformation que le Seigneur avait commencée lors de ce voyage en Inde me permettait de comprendre qu’il souhaitait que j’aille au-delà de mon engagement actuel.

Le défi qui m’attend maintenant est de pouvoir con-duire l’équipe de SIM France/Belgique. Le départ d’Alain Soudrain et de Christiane Soudrain de leur poste respectif va considérablement transformer la physionomie de l’équipe. Nous savons maintenant qu’ils vont continuer à travailler dans l’équipe sur des missions différentes et nous nous en réjouissons tous.

Aujourd’hui je souhaite me mettre au service de notre Seigneur dans cette fonction de direction SIM France/Belgique. En septembre, nous prendrons d’abord le temps ensemble de regarder quels seront les objectifs pour ces cinq années à venir et comment chacun s’engagera à sa place dans l’équipe. Prions pour qu’avant tout notre action au sein de la SIM soit à la gloire de notre Dieu.

Nouvelle collaboratrice au sein de la SIM-Suisse

22 ans après son insertion dans l’équipe de la SIM au Niger, Brigitta Pini a dû se résoudre à rester en Europe pour des raisons de santé. Changer de culture et repartir à zéro en Suisse sont les nouveaux défis qu’elle devra relever.

Brigitta a grandi avec plusieurs frères et sœurs dans un milieu chrétien. À 14 ans elle a pris la décision personnelle de vivre sa vie avec Jésus. Du point de vue professionnel, son intérêt s’est porté sur le travail parmi les enfants. Elle a donc décidé de se former comme jardinière d’enfants. Elle a trouvé sa patrie spirituelle au sein de la paroisse de Chrishona à Glattfelden, au nord de Winterthur, avec laquelle elle demeure en contact. En 1987, cette paroisse l’a envoyée au Centre Biblique de Niamey, au Niger, pour diriger un jardin d’enfants pour les enfants des étudiants de l’école biblique et former une collègue nigérienne pour ce travail.

Après avoir suivi une formation complémentaire en Suisse et obtenu le soutien de la paroisse Chrischona de Neftenbach, à l’ouest de Winterthur, Brigitta a initié la « Formation de collaborateurs pour le travail parmi les enfants » au sein de la SIM-Niger. Pour commencer, elle s’est attelée à former des collègues nigériennes et a construit avec elles un réseau national d’écoles

du dimanche qui s’étend au-delà de la paroisse et qui offre aussi des camps estivaux aux enfants.

Au moyen de cours complémentaires, Brigitta s’est ensuite orientée vers la formation des adultes et grâce à des études en pédagogie chrétienne, en ligne avec une université canadienne, s’est qualifiée pour s’attaquer à un nouveau projet : formation d’enseignantes et de jardinières d’enfants indigènes et croyantes en pédagogie chrétienne. Il s’est ainsi formé une équipe de collègues africaines et de missionnaires de plusieurs pays qui progresse dans ce travail avec beaucoup de joie et d’enthousiasme. Entretemps, il existe déjà des écoles et des jardins d’enfants entretenus par des chrétiens locaux, un réseau d’écoles chrétiennes ainsi qu’un groupe de formateurs nigériens.

Pour des raisons médicales, Brigitta s’est séparée du Niger et est rentrée au pays. Ses talents et son expérience vont maintenant profiter au travail de mobilisation et de motivation de SIM-Suisse.

Jean Salmeron – nouveau directeur de SIM France/Belgique