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ASTHME 5 4 POUMONS Peut-il se déclencher à l’âge adulte? Souvent associé à l’enfance, l’asthme peut être provoqué par les variations hormonales, un chan- gement de climat, de nouvelles habitudes de vie… et apparaître à n’importe quel âge. Maladie fluctuante liée à l’inflam- mation des bronches, l’asthme évolue entre des phases calmes et des crises. En dehors des crises, l’inflammation bronchique peut persister et favoriser la prochaine crise. L’évolution de la maladie est variable selon les périodes de la vie, autant pour sa gravité (inten- sité des crises) que pour sa sévé- rité (fréquence des crises). Une origine parfois hormonale Le plus souvent, il existe une sus- ceptibilité individuelle à déve- lopper la maladie : la plupart des asthmes sont associés à l’allergie sur un terrain atopique, souvent familial. Mais les modifications hormonales jouent également un rôle. Les cycles menstruels peuvent ainsi influencer les crises. On constate que les garçons font plus d’asthme dans l’enfance et que les filles à l’adolescence. Il existe aussi un asthme non aller- gique des femmes après la méno- pause. Autres facteurs aggravants : l’obésité, de même que certaines circonstances comme le froid, l’hu- midité, la pollution, les infections respiratoires, le stress, certains aliments, le sport … Sans oublier la pollution et le tabac qui entre- tiennent un terrain inflammatoire propice à déclencher des crises. D’autres produits utilisés au quoti- dien sont également mis en cause comme le Formaldéhyde et les Isocyanates présents dans le bois aggloméré, les colles ou encore les laques et les parfums. Lutter contre l’inflammation Dans les asthmes simples la muqueuse bronchique est peu inflammée et la bronche redevient normale après la crise. Dans les asthmes permanents et sévères les réactions inflammatoires sont tou- jours actives. Cela entraine au niveau de la muqueuse bronchique et du muscle, des lésions peu ou pas réversibles : la muqueuse devient de plus en plus irritable et sécrète des mucus qui encombrent, la muqueuse bronchique et les fibres musculaires se détériorent et se figent en position plus ou moins fermée. A long terme la maladie peut évoluer vers l’insuffisance res- piratoire. Il est donc important de soigner les crises et stabiliser l’in- flammation en évitant les facteurs déclenchants et prenant régulière- ment ses traitements. Déjà sensibilisé in utero Le tabagisme passif est un facteur déclencheur, notamment chez l’enfant. En effet, si une future maman fume pendant sa grossesse et continue ensuite durant les pre- mières années de la vie du bébé, celui-ci présente plus de risques de déclencher la maladie. Les virus et certaines bactéries ou les infec- tions sévères avant l’âge de 3 ans sont aussi des facteurs d’asthme. Dans 80 % des crises d’asthme, on retrouve une rhinite allergique ou virale. Certaines professions exposent à des toxiques qui peuvent déclen- cher la maladie chez des personnes, pourtant sans terrain favorisant. Parmi les principaux polluants mis en cause, on trouve le formaldé- hyde, le tabac, les isocyanates. D’origine souvent industrielle, ils sont également très présents dans nos maisons. Asthme A Asth Asth Des médicaments à risques Les bétabloquants utilisés en cardiologie favorisent un spasme des bronches qui peut être responsable de crise aigu ou d’une gêne permanente. Certains antibiotiques (pénicil- lines, sulfamides) et tous les médicaments susceptibles de provoquer des allergies peuvent déclencher de l’asthme. Par exemple : 5% des asthmatiques sont allergiques à l’aspirine 

test poumons INT

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Page 1: test poumons INT

ASTHME 54 POUMONS

Peut-il se déclencher à l’âge adulte?Souvent associé à l’enfance, l’asthme peut être provoqué par les variations hormonales, un chan-gement de climat, de nouvelles habitudes de vie… et apparaître à n’importe quel âge.

Maladie fluctuante liée à l’inflam-mation des bronches, l’asthme évolue entre des phases calmes et des crises. En dehors des crises, l’inflammation bronchique peut persister et favoriser la prochaine crise. L’évolution de la maladie est variable selon les périodes de la vie, autant pour sa gravité (inten-sité des crises) que pour sa sévé-rité (fréquence des crises).

Une origine parfois hormonaleLe plus souvent, il existe une sus-ceptibilité individuelle à déve-lopper la maladie : la plupart des asthmes sont associés à l’allergie sur un terrain atopique, souvent familial. Mais les modi� cations hormonales jouent également un

rôle. Les cycles menstruels peuvent ainsi influencer les crises. On constate que les garçons font plus d’asthme dans l’enfance et que les � lles à l’adolescence.

Il existe aussi un asthme non aller-gique des femmes après la méno-pause. Autres facteurs aggravants :l’obésité, de même que certaines circonstances comme le froid, l’hu-midité, la pollution, les infections respiratoires, le stress, certains aliments, le sport  … Sans oublier la pollution et le tabac qui entre-tiennent un terrain inflammatoire

propice à déclencher des crises. D’autres produits utilisés au quoti-dien sont également mis en cause comme le Formaldéhyde et les Isocyanates présents dans le bois aggloméré, les colles ou encore les laques et les parfums.

Lutter contre l’inflammationDans les asthmes simples la muqueuse bronchique est peu inflammée et la bronche redevient normale après la crise. Dans les asthmes permanents et sévères les réactions inflammatoires sont tou-jours actives.

Cela entraine au niveau de la muqueuse bronchique et du muscle, des lésions peu ou pas réversibles  : la muqueuse devient de plus en plus irritable et sécrète des mucus qui encombrent, la muqueuse bronchique et les � bres musculaires se détériorent et se � gent en position plus ou moins fermée. A long terme la maladie peut évoluer vers l’insu� sance res-piratoire. Il est donc important de soigner les crises et stabiliser l’in-flammation en évitant les facteurs déclenchants et prenant régulière-ment ses traitements.

Déjà sensibilisé in uteroLe tabagisme passif est un facteur déclencheur, notamment chez l’enfant. En e� et, si une future maman fume pendant sa grossesse et continue ensuite durant les pre-

mières années de la vie du bébé, celui-ci présente plus de risques de déclencher la maladie. Les virus et certaines bactéries ou les infec-tions sévères avant l’âge de 3 ans sont aussi des facteurs d’asthme. Dans 80 % des crises d’asthme, on retrouve une rhinite allergique ou virale.

Certaines professions exposent à des toxiques qui peuvent déclen-cher la maladie chez des personnes, pourtant sans terrain favorisant. Parmi les principaux polluants mis en cause, on trouve le formaldé-hyde, le tabac, les isocyanates. D’origine souvent industrielle, ils sont également très présents dans nos maisons.

AsthmeAAsthmeAAsthme Des médicaments à risques

Les bétabloquants utilisés en cardiologie favorisent un spasme des bronches qui peut être responsable de crise aigu ou d’une gêne permanente. Certains antibiotiques (pénicil-lines, sulfamides) et tous les médicaments susceptibles de provoquer des allergies peuvent déclencher de l’asthme. Par exemple : 5% des asthmatiques sont allergiques à l’aspirine 

Page 2: test poumons INT

C’est une bronchite qui se complique?

Si la toux chronique est le point commun entre la bronchite chro-nique et la Broncho-Pneumopathie Obstructive, l’évolution de ces deux maladies sont di� érentes.

BPCO ou bronchite chronique?On parle de bronchite chronique lorsqu’on tousse tous les matins pendant 3 mois et durant 2 années de suite. Cette toux matinale est provoquée par des sécrétions provenant des grosses bronches et secondaires à l’inflammation. L’arrêt du tabac améliore la toux et l’inflammation en quelques mois.

La BPCO s’installe progressive-ment sous l’e� et de l’inflammation entretenue notamment par le taba-gisme : 20% des fumeurs en sont atteints, en particulier les femmes. L’inflammation se propage en pro-fondeur, aux petites bronches et aux alvéoles, induisant leur obs-truction et de l’emphysème (eau

dans les poumons). A ce stade, l’arrêt du tabac est indispensable pour ralentir l’évolution et éviter l’aggravation de la maladie.

La BPCO,c’est sérieux!Lorsque la maladie évolue, la des-truction des poumons s’installe progressivement. Il en résulte une perte d’élasticité pulmonaire et une altération de la ventilation. Les poumons se � gent  : les volumes d’air inspirés deviennent insu� -sants pour que le sang soit bien oxygéné.

Au fur et à mesure de son évolu-tion, l’obstruction retentit sur la vie quotidienne : on est essou� lé pour des e� orts de plus en plus modé-rés… Il s’installe une insu� sance

respiratoire chronique qui évoluer vers une insu� sance respiratoire aigüe si se surajoute une infection, une embolie ou une autre mala-die. Les poumons étant fragilisés, les infections respiratoires sont plus fréquentes et plus sévères… Pour éviter les complications, il faut avoir le réflexe de consulter son médecin lorsque la toux ou les expectorations changent (aspect quantité) et que l’état respiratoire se dégrade.

Les éléments du diagnosticLe médecin évoque le diagnostic si vous êtes fumeur, que vous toussez le matin, êtes facilement essou� lé et si les infections respiratoires virales se transforment en bron-chites « asthmatiformes ».

Des examens permettant de mon-trer l’obstruction pulmonaire et la radiographie des poumons viennent con� rmer le diagnostic.

Selon le contexte, le pneumologue peut prescrire d’autres examens  : � broscopie bronchique, scanner thoracique, consultation auprès du cardiologue, test de marche, enregistrement du sommeil… a� n de rechercher les maladies fré-quemment associées (artérite des membres inférieurs, coronaropa-thie, cancers).

Broncho-Pneumopathie Obstructive

6 POUMONS BRONCHOPNEUMOPATHIE OBSTRUCTIVE 7

BBroncho-BBroncho-Pneumopathie BPneumopathie ObstructiveBObstructive

Parfois une maladie professionnelleLa mucoviscidose, l’emphy-sème peuvent donner de la BPCO. Par ailleurs, certaines BPCO sont reconnues comme maladies professionnelles  : en cas d’inhalation de poussières textiles végétales, de char-bon ou de fer. La pollution et l’hyper-réactivité bronchique aggravent la BPCO.

En prévention : de bonnes résolutionsLe tabac étant le principal res-ponsable de la maladie, le pre-mier traitement est d’arrêter de fumer… Avoir une activité physique modérée mais régu-lière, par exemple la marche. Perdre quelques kilos si on est en surcharge pondérale sou-lage également. Il faut éviter les sorties et les e� orts en cas de pic de pollution, penser à soi-gner les sinusites et surveiller l’état dentaire qui sont source d’infections bronchiques. Attention aux sirops antitussifs qui peuvent aggraver l’encom-brement.