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La région du Gharb possède un important potentiel en matière de développement, sa
structure géographique privilégiée, son climat tempéré, ses importantes ressources
hydrauliques et son sol très varié font d’elle une richesse naturelle diversifiée. La plaine du
Gharb constitue donc un pôle écologique et économique capital au Maroc. Cependant,
ses réserves en eaux superficielles et souterraines, et la qualité de ses terres fertiles
(riches en dépressions humides) sont entrain de subir une intense pression anthropique
sous l’effet de plusieurs types de population, notamment l’utilisation excessive des engrais
dans les activités agricoles et des rejets des eaux usées industrielles non traitées. Ceci
porte préjudice au fonctionnement et à la qualité faunistique de ces milieux aquatiques.
Par ailleurs, dans la plaine du Gharb, la plupart de la faune entomologique aquatique
de la région est encore male connue et beaucoup de groupes zoologiques présentent des
lacunes systématiques, écologiques ou biogéographiques.
Ainsi, par le présent travail nous essayerons de contribuer à combler certains de ces
types de lacunes en étudiant la biodiversité d’un groupe zoologique très primordial de
point de vue abondance et diversité spécifique, écologique et trophique : les Insectes
Coléoptères aquatiques.
L’intérêt de l’étude de ce groupe provient, en outre, de :
Les Coléoptères, font parti des insectes les plus riches en espèces et occupent de
nombreuses position-clefs dans l’élaboration des chaînes et des réseaux trophiques. Ils
sont herbivores, carnivores, parasites ou détritivores.
Les coléoptères aquatiques peuvent être eurythermes ou sténothermes et, par suite, ils
peuvent vivre dans différents types de milieu « dayas, merjas, rivières, mares, eaux
courantes, eaux stagnantes, etc. ». selon les espèces, ils peuvent être sensibles ou
indifférents à des nombreux types de pollution. Ainsi, souvent la connaissance de la
structure coléoptérique d’un milieu peut renseigner sur plusieurs conditions écologiques et
la qualité biologique de ce milieu. De même certaines espèces peuvent être exploitées
INTRODUCTI
ON
comme « espèces-monotoringues » c’est à dire des espèces capables d’accumuler des
substances toxiques comme les métaux lourds et par suite elles sont capables
d’accumuler l’historique de l’information relative aux conditions écologique du milieu de
leur vie.
Dans le présent travail, on se propose d’estimer la qualité physico-chimique de
douze biotopes aquatiques par le biais de l’évaluation de dix traceurs physico-chimiques.
Le contenu de ce travail est subdivisé en trois chapitres suivis d’une conclusion générale.
Un premier chapitre intitulé «Milieu et groupe zoologique étudiés» qui traite les
caractéristiques générales de la région étudiée (la plaine du Gharb), ainsi que la
description de biotope d’étude et les généralités du groupe d’insecte étudié.
Un second chapitre dans lequel, nous traitons l‘inventaire et l’écologie des taxons
systématiques récoltés dans la plaine du Gharb.
Le troisième chapitre est consacré à « L’étude typologique et biotypologique du
milieu» dans lequel nous exposons les résultats physico-chimiques, la typologie des
biotopes étudiés et la biotypologie des espèces récoltées.
I- CADRE GEOGRAPHIQUE
La plaine du Gharb (figure 1) située au Nord-Ouest du Maroc, couvre une superficie
géographique totale de 616.000 ha. Elle est bornée entre les méridiens 3°50’ et 6°35’
Ouest, les parallèles 33°5 et 35°10’ (CRI, 2004). Elle se limite au Nord par les collines de
Lalla Zohra, à l’Ouest par l’Océan atlantique, ainsi que de Ksiri, Boudraa, Otita à l’Est et
au Sud par le bassin de Maämora.
La morphologie de l’ensemble du bassin correspond à une vaste cuvette, dont la 4/5
a une altitude inférieure à 20m ; les bordures présentent des reliefs très doux. La limite
topographique de cette cuvette suit la courbe hypsométrique de 50m qui cerne la grande
plaine alluviale périodiquement inondée. La région géographique sort donc sensiblement
de cette limite, celle-ci intègre une bordure de collines et des plateaux qui appartiennent à
des domaines géologiques différents (MAQBOUL, 1996).
II- CADRE GEOLOGIQUE
La persistance pendant tout le quaternaire, les mouvements d’effondrement du sillon
Sud- Rifain, était à l’origine de la création de la vaste plaine du Gharb (Michard ,1976).
Cette dernière correspondait à une vaste cuvette ou un triangle alluvial, marécageux,
fondu en bordure de l’océan par une levée de dunes anciennes combles par le jeu
combiné des apports fluviales et marins. Le Néogène se montre rarement au dessus du
socle ancien affaissé à plus de 200m de profondeur (COMBE ,1975).
Les types des sols développés dans le Gharb déterminent deux principales unités
géomorphologiques:
A- MILIEU D’ETUDE
Figure 1 : carte géographique de la région du Gharb (Source: D.A.T)
- Le sahel
C’est une zone dunaire qui sépare la plaine de l’atlantique, on y distingue
Une plage sableuse ;
Un cordon de sable fixé par la Junéperaie ;
Un système de dunes fixées et consolidées ;
Les marjas côtières ;
Un système dunaire intérieur qui présente un relief peu élevé enserrant
tout un réseau de petits étangs temporaires (dayas).
- La plaine proprement dite
On y distingue
Les marjas ou vastes dépressions occupant 16% de la superficie totale.
La plaine proprement dite occupant 40% de la superficie totale.
Les zones des levées alluviales constituées des sols peu évolués, occupant
10% de la superficie globale.
Enfin le glacis Zrar, formé des sols vertiges constitue moins de 14% de la
superficie globale.
La plaine du Gharb présente une gamme des sols assez large (figure 2), la
répartition spatiale de ces types de sol est conditionnée par sa situation par rapport à
Oued Sebou, en partant de l’oued, on rencontre successivement :
Les sols limoneux à limono-argileux des levées alluviales sont appelés Dahs
(22%).
Les sols de la plaine proprement dite sont représentés par des vertisols plus
ou moins hydromorphes appelés Tirs (34%).
Les sols de merja (15%) qui ont été favorisés par les conditions d’anaérobie
et d’asphyxie des terrains.
Les sols de Maâmora sont caractérisés par une couverture de sable
déposée sur un niveau argilo-sableux ancien (12,5%).
Ces sols sont relativement riches en humus, très riches en azote, pauvres en acide
phosphoriques, d’un pH parfois légèrement acide, mais ils constituent de bonnes terres
pour l’agriculture (BERRADY et al, 1997).
III- APERÇU CLIMATOLOGIQUE Grâce à sa position dans la zone d’affrontement entre les perturbations polaires et
l’anticyclone subtropical atlantique, le climat méditerranéen de la plaine soumis aux
influences océaniques et continentales (chergui).
Alors on peut distinguer deux étages bioclimatiques :
Sub-humide à hiver tempéré dans le Gharb occidental.
Semi-aride à hiver tempéré dans le Gharb oriental.
La limite entre ces deux étages passe par Sidi Yahya, grossièrement parallèles au
littorale atlantique. Les cordons dunaires isolant la plaine de la mer empêchent
fortement les influences océaniques. Les pluies d’automne sont tardives et les chaleurs
du printemps sont précoces, surtout à l’intérieur de la plaine.
1- PRECIPITATION
La pluviosité est considérée comme un paramètre déterminant du climat, se
mesure par les précipitations reçues par la région, certaines zones dans la plaine du
Gharb reçoivent annuellement jusqu'à 600mm. Généralement, les précipitations (figure
3) se répartissent grossièrement en 70 jours pluviaux, compris entre Octobre et Mai avec
un maximum en Décembre. Les crues d’hiver sont souvent soudaines, violentes et
succédant à plusieurs mois de sécheresse qui est pratiquement totale du mi-Juin au mi-
Septembre.
2- TEMPERATURE
L’altitude et le degré de continentalité sont des paramètres qui influencent
l’évolution de la température atmosphérique de la plaine du Gharb, alors que sa
répartition fait apparaître divers secteurs : une plage froide se développe sur la zone
comprise entre Beht et Maâmoura de Sidi Slimane à Kenitra, avec des températures
minimales extrêmes inférieures à 5°C et les minima absolus qui peuvent atteindre 0°C,
par contre, un secteur relativement plus chaud où les moyennes des températures
minimales sont supérieures à 0°C se développent de Sidi Kacem à Souk Etlet langeant
le Sebou.
En été, la température soumise à la brise de la mer dont l’influence s’étend sur une
vingtaine de Km dans le Sud-Est du Gharb. La moyenne des maxima d’Août dépasse
35°C et les maxima absolus peuvent atteindre 45°C (figure 4).
Figure 3 : Pluviométrie moyenne mensuelle au niveau des différentes stations de L’ORMVAG.
0
5
10
15
20
25
30
Sep
temb
re
Octo
bre
No
vem
bre
Decem
bre
Janv
ier
Fev
rier
Mars
Av
ril
Mai
Juin
Juillet
Ao
ut
tem
per
atu
re (
°C)
2002-2003
2003-2004
2004-2005
Figure 4 : Température moyenne mensuelle (ORMVAG).
3-L’ÉVAPORATION
L’évaporation a une influence directe sur les eaux superficielles et souterraines de
point de vue l’augmentation de la concentration de certains ions. Les températures
extrêmes hautes de l’Est et du centre de la plaine sont généralement élevées et
s’installent pour une longue période entraînant ainsi une évaporation très élevée par
rapport à l’Ouest, avec un maximum en Juillet et un minimum en Janvier.
L’évaporation est influencée, généralement, par les hautes températures ; la vitesse du
vent et la densité de saturation de ce dernier.
3- L’HUMIDITE RELATIVE
L’humidité atmosphérique est relativement inégale dans la région du Gharb, en
zone côtière (Kenitra à Molay Bouselham), elle est en permanence environ de 80%
avec une faible fluctuation saisonnière et une saturation nocturne est très fréquente
(ORMVAG, 2005).
Le taux d’humidité relative s’abaisse au dessous de 50% à l’intérieur de la plaine, il est
inférieur de 5 à 10% par rapport à celle de la côte.
4- L’ÉROSION
Malgré les tendances à l’aridité vers l’Est et les irrégularités, le Gharb est la plaine
la plus arrosée du Maroc et la plus soumise aux influences océaniques. Elle se
manifeste surtout dans les régions du Rif et Pré-Rif où elle rend plus précaire les
conditions de vie des populations.
La dégradation des sols et la couverture végétale provoquent une accélération et
une intensification de ruissellement ce qui accentuent la fréquence et la brutalité des
crues d’Ouergha et de quelques autres affluents de Sebou.
Dans le but de laminer les crues et d’atténuer l’effet des inondations, très
répandus dans la plaine du Gharb et la vallée d’Ouergha; plusieurs aménagements et
investissements des barrages sont réalisés.
IV- LE RESEAU HYDRIQUE La plaine du Gharb est très riche en ressources hydriques. Celles-ci se
présentent sous forme des ressources superficielles (Ouest, merjas) et souterraines.
1- HYDROLOGIE SUPERFICIELLE
Le principal réseau hydrique du Gharb est constitué par l’Oued Sebou et
ses affluents (figure 5) :
Le Bas Sebou, se caractérise par un bassin versant de 34000 Km2, il s’étend sur les
domaines du Rif, du moyen Atlas et de la Meseta. Ce collecteur est un goulet
d’étranglement qui s’avère une année sur deux incapables d’évacuer les énormes
qualités d’eaux.
Oued Ouergha : a une superficie de 7300 Km2 ou environ (19%) de l’ensemble avec
un apport global représente presque la moitié (47%) du totale.
Oued Beht : issu du plateau central et draine un bassin d’environ 4500 Km2,
l’importance de ses apports est faible et ne présentent qu’un peu plus de (5%) du total.
Il y a d’autres affluents tel que: Oued M’da, Oued R’dom, Oued fouarate, Oued
Smento, Oued tiflt…..etc.
Les marjas, jouent un rôle très important dans l’hydrologie du Gharb, elles se
repartissent de part et d’autre de Oued Sebou comme suit (MOUHSINE, 1995) :
Rive gauche de Sebou
Marjas Tidjidine et Joued situe à l’Est de Dar Gueddari
Marjas Kaleb-lKhart et Ouhad au Sud et à l’Est de Dar Gueddari
Marja Kbira au centre
Marja Sidi Ameur
Marja Bokaa
Marja Fouarate
Rive droite de Sebou
Marja Zergua
Marja Sidi Med Ben Monsour
Marja daoura.
Figure 5: Carte hydrologique du Gharb (ORMVAG 1997).
2- L’HYDROLOGIE SOUTERRAINE
La plaine du Gharb est riche en eaux souterraines estimées à 900 millions de m3, ces
eaux se trouvent à des profondeurs plus ou moins importantes, on peut distinguer une
nappe profonde et une nappe phréatique.
Nappe profonde
Située dans des aquifères nettement séparés par un horizon imperméable ou semi
perméable, elle repose sur les marnes miocènes ou pliocènes séparées par les argiles qui
les maintiennent en charge.
Généralement, les ressources en eaux souterraines de la plaine sont réparties en
cinq nappes profondes :
Nappe de Maâmoura: où l’eau est de très bonne qualité et destinée à l’alimentation
en eau potable de Kenitra (17,5 Mm3/an).
Nappe du Gharb: elle constitue une réserve importante d’eau.
Nappe de Drader, qui est exploitée pour l’irrigation.
Nappe de Bouaghaba, cette nappe souffre d’un rabattement important et d’une
diminution de réserve.
Le cordon Moulay Bousselham-kénitra, contenant une eau de qualité excellente,
cette nappe est actuellement exploité par des fourrages et des puits destinés à
l’irrigation, elle est située le long de l’atlantique à une largeur de 304Km.
Nappe phréatique
Dans la partie centrale du bassin existe une nappe libre superficielle généralement
peu profonde (1 à 5m), cette nappe se superpose à la nappe profonde en charge, elle
s’étend sur une superficie de 3500 Km2 et connaît chaque année des inondations.
La nappe remonte pour plusieurs semaines à moins de 1m dans les zones d’altitude
inférieure à 20m, elle est alimentée par le drainage de la nappe profonde (10%),
l’infiltration des pluies des épondages et par les ruissellements des collines périphériques.
3- LA POLLUTION DES RESSOURCES HYDRIQUES DE LA PLAINE
A la suite de l’expansion démographique importante et de l’essor économique que le
pays a connu dernièrement, on assiste depuis quelques années à des changements
inquiétants, dont la quantité des eaux superficielles des principaux cours d’eau
marocaines cela dû à une pollution massive et anarchique (organique classique) due à
l’utilisation des produits artificiels.
La plaine du Gharb est un exemple concret de ce type du problème, par ces caractères
hydromorphologiques assez particulier. La pollution industrielle est la forme la plus
répondue dans cette région. Le Sebou étant donné le principal cours d’eau qui traverse la
région, il est le plus exposé aux rejets des eaux industrielles non traitées (les industries
agro-alimentaires, tanneries, sucreries, les usines du carton et du papier….) et des eaux
domestiques (déchets liquides, déchets solides).
V- CADRE SOCIO- ECONOMIQUE
1- POPULATION
La population de la région du Gharb s’élevait à 1.855.660 habitants en 2004 (D.S,
2004) soit 6,2% de la population nationale. La densité moyenne régionale est considérée
parmi les plus élevées du Maroc. Elle est cinq fois plus élevée que celle enregistrée au
niveau national soit 185 hab/km, dans la région par rapport à 37 hab/km2 pour le Maroc.
Cette moyenne cache cependant, des inégalités spatiales remarquables.
Population urbaine
La plaine du Gharb paraît relativement plus urbanisée que les autres zones du Maroc
(44%), cet essor urbain régional est dû particulièrement à la promotion des petits centres
ruraux au statut urbain entre 1982 et 1994. Ces centres constituent donc des plates-
formes entre la campagne au sens strict du terme et les villes régionales, (CRI, 2004). La
vie urbaine est dynamique dans la région occidentale où certaines villes ont enregistré des
taux de croissance exceptionnellement élevés après les années 60.
Population rurale
La répartition géographique de la population rurale est assez inégale, et les variations
de l’intensité du peuplement sont surtout en rapport avec les modalités de l’utilisation du
sol et des conditions climatiques. Les communes rurales les plus peuplées sont celles qui
sont situées à la périphérie des villes, sur les côtes atlantiques et celles qui disposent de
terres riches et irriguées où la densité dépasse 200 hab/km2.
2-L’AGRICULTURE
Le climat, les ressources hydrauliques et la nature du sol font de la région une
zone à vocation essentiellement agricole, ainsi, elle constitue le moteur de la production
agricole nationale (22%), l’unique zone de la riziculture au royaume et occupe une place
avancée dans la culture de canne et de betteraves à sucre (figure 6). Les autres cultures
sont essentiellement constituées de céréales, d’oléagineux, du coton et des plantes
fourragères et maraîchères,
Figure 6 : Répartition des différentes cultures de la zone non rizicole du Gharb (CRI, 2004).
I- INTRODUCTION
La région du Gharb dispose d'une richesse naturelle importante et diversifiée. Elle est
riche en zones humides (étang, mares temporaires, rivières; barrages et canaux
d'irrigation) et constitue, par suite, un environnement très favorable à une prolifération
qualitative et quantitative de la faune invertébrée. Nous rappelons que communément les
zones humides correspondaient à des étendues de marais, de fagnes, de tourbières ou
d’eau naturelle permanente ou temporaire où l’eau est stagnante ou courante, douce,
saumâtre ou salée, y compris des étendues d’eaux marines dont la profondeur à basse
marrée n’excède pas 6 mètres des zones de rives ou de côtes adjacentes à la zone
humide et des îles ou des étendues d’eaux marines d’une profondeur supérieure à 6
mètres à marée basse, entourées par la zone humide »(PNUE 2001).
Par ailleurs, les interactions entre les éléments physiques, biologiques et chimiques
tels que les sols, l’eau, les plantes et les animaux, permettent aux zones humides de
remplir de nombreuses fonctions vitales, notamment le stockage de l’eau, protection
contre les tempêtes et maîtrise des crues, la stabilisation du littoral et maîtrise de
l’érosion et le renouvellement phréatique (le mouvement de l’eau vers la nappe
phréatique). Mais, l’intérêt des zones humides ne réside pas seulement dans leur
originalité ou leur particularité, mais également dans les services écologiques
socioéconomiques pouvant être tirés de ces milieux aux échelles locales, régionale ou
même nationale par exemple :
Berceaux de la diversité biologique: elles fournissent l’eau et les produits primaires
nécessaires pour la survie des plantes et des animaux (oiseaux, mammifères,
reptiles, amphibiens, poissons et invertébrées).
Agriculture: champ pour la culture du riz et les tournesols pour les zones
temporaires.
Pêcheries: plus des deux tiers des poissons pêchés dans le monde dépendent du
bon état des zones humides côtières et intérieures.
B- GENERALITES SUR LES BIOTOPES ETUDES
On conclu donc que la plaine du Gharb renferme des réserves importante. Cependant
ces derniers subissent une intense pression anthropique par la population locale,
notamment par l’utilisation excessive des engrais dans les activités agricoles et par les
rejets des eaux usées industrielles non traitées, ce qui porte préjudice au fonctionnement
et à la qualité faunistique de ces milieux aquatiques. Il est donc intéressant d’évaluer le
degré de pollution de ces zones. Pour contribuer à ce type d’évaluation on propose dans
ce présent travail d’étudier la qualité physico-chimique et biologique dans 12 stations
(accumulations d’eau) de la plaine du Gharb.
II- LA PRESENTATION DES PRINCIPALES ZONES ETUDIEES
Dayet Ed-diss (DED)
Coordonnés 34°03’50”N 6°40’18”W
Altitude 110m
Cette daya a une superficie d’environ 8.800m², son creusement est peu important et
par conséquent la profondeur de l’eau ne dépasse pas 60cm (figure 7). L’existence de
cette collection d’eau est due :
Aux précipitations
Aux eaux de ruissellement qui sont assez faibles car la pente de la partie Est est
interrompue par une tranchée tracée par les services des eaux et Forets.
Un trou d’eau, environ de 110m² de superficie, situé à proximité de dayet Ed-diss c’est
Gueltat Ed-diss. C’est une dépression artificielle de profondeur importante surtout au
centre, on pense qu’à l’origine ce trou a été creusé pour extraction de l’argile. A l’heure
actuelle, il sert d’abreuvoir, (RAMDANI, 1980).
Dayet Dandoun (DD)
Coordonnés: 34°03’30’’N
6°40’20’’W
Altitude: 70m
Située en bordure de la tranchée en face de la base de Bouqnadel (figure 7). Elle se
présente sous forme d’une cuvette sub-arrondie ayant une superficie de 3000m² (L = 60m,
l = 50m).
Cette daya a été créée par l’homme artificiellement. Sa mise en eau se fait par
précipitations, les eaux de ruissellements et les eaux usées de la caserne militaire
(Moussalim, 1997). Une sécheresse prolongée peut provoquer une diminution du volume
d’eau. Cette daya a pu se maintenir en eau jusqu'à maintenant et ceci malgré son
utilisation comme abreuvoir par les paysans de la région qui possèdent du bétail, ce qui
laisse supposer que cette daya est à caractère semi permanent, (AOUAD, 1992).
Dayet El-Menzeh (DEM)
Il s’agit d’une mare temporaire située dans la subéraie de la Maâmora donc dans une
ambiance forestière où les terrains sableux siliceux reposent sur une couche des terrains
d’argiles rouges imperméables et d’épaisseur variable précurseurs d’un grand nombre de
dayas. Cette daya alimentée exclusivement par les précipitations et la nappe phréatique,
elle s’étend sur une superficie de 8000m² (100 x 80m). Comme pour l’ensemble des dayas
de la maâmora, Dayet El-Menzeh est utilisée comme abreuvoir, (AOUAD, 1992).
Marja Sidi Bourghaba (MSB)
La région de Sidi Boughaba est une des dernières étendues naturelles d’eau
permanente de la côte Nord- Ouest du Maroc.
Ce plan d’eau est limité au Nord par l’embouchure de l’Oued Sebou, au Sud par le
marabout de Sidi Boughaba, à l’Est par une dune consolidée, à l’Ouest par une dune
mobile et entourée de forêt naturelle et d’essence exotique, (ONEM, 2001).
Il n’y aucune ouverture directe sur l’océan pas plus que de communication avec la nappe
souterraine salée que crée la proximité de la mer, ce n’est pas donc une lagune.
Les apports d’eau proviennent de la nappe phréatique mais aussi, par une moindre
part, directement des précipitations (THEVENOT, 1976).
Cette localité est orientée N.N.E, S.S.W, s’étend sur une longueur de 6,5km et une largeur
d’environ 350m et une profondeur allant de 0,5 à 2,5m. Elle se compose :
D’une grande merja dont une surface d’environ 150ha.
D’une petite merja qui à l’origine faisait partie de la grande merja, mais elle en
fut séparée par la construction d’une route.
D’une daya.
Merja Fouarat (M F)
La merja se situe dans le plateau de la maâmora, entre la Méséta et la plaine du
gharb. Ce plateau est le siège d’une nappe phréatique reposant sur les argiles sableuses
et les grès calcaires. Elle est localisée entre le 34°15’ latitude Nord et 6°30’ longitude
Ouest avec une superficie de l’ordre de 2,16 Km2, de profondeur variable entre 0,5 et 4m.
La merja joue un rôle de déversoir des effluents bruts d’eaux usées cheminées par
trois collecteurs évacuant les eaux domestiques (NASSALI et al, 2002). Cette retenue
d’eau pose d’énormes problèmes en relation avec la pollution de l’écosystème tels que le
transfert vers l’océan des flux polluants par le biais de l’oued Sebou et le développement
d’insectes nuisible pour l’Homme (surtout les moustiques).
La merja est alimentée par : les apports de l’oued Fouarat, les précipitations,
l’extrafiltration des eaux naturelles de la nappe phréatique et les eaux résiduaires des
quartiers périphériques. (MOUSSALIM, 1997).
Dayet Ain Barka (DAB)
Daya de faible superficie: 500m2, située à 2km au sud de Bouqnadel, temporaire
mais dont la durée de submersion est plus importante : 3 à 5 mois d’une part en raison de
sa physionomie (cuvette profonde). Sa mise en eau est assurée par les eaux des
précipitations et de ruissellement. Le faciès phytosociologique dominant est le même que
pour la daya précédente à savoir Ramunculis aquatilis relayé par Glyceria fluitans. On
n’observe pas de macroflore algale dans cette mare. La végétation de bordure comprend
surtout des Juncus. Elle est utilisée également comme abreuvoir, elle est polluée et
présente toujours une eau trouble à la suite du piétinement des bovins en particulier. La
profondeur au centre, en moyenne, avoisine1m du fait de sa forte concavité.
Dayet Km 10 (K10)
Il s’agit d’une accumulation d’eau temporaire située à 10 km au sud de Kenitra. Elle
est d’une superficie d’environ 500 m2, d’une profondeur de 1m environ et sa mise en eau
est assurée par les eaux de précipitation et de ruissellement. Elle sert d’abreuvoir pour le
bétail.
DM
DAB
DK10
I- APERÇU SYSTEMATIQUE
Règne : Animalia
Embranchement : Arthropoda
Embranchement : Arthropoda
Sous Embr : Hexapoda
Classe : Insecta
Sous Classe : Ptérygota
Infra classe : Neoptera
Super ordre : Coléoptéroida
Ordre : Coléoptères (Nom grecs: keleos=étui et pteron=aile).
II- GENERALITES SUR L’ORDRE DES COLEOPTERES
Caractère distinctifs, insectes minuscules à grands tailles, généralement avec deux
paires d’ailes dont les antérieures sont dures ou coriacées et se rejoignent au milieu du
dos suivant une ligne médiane bien droite.
Les ailes postérieures sont membraneuses et généralement repliées sous les
antérieures. Les ailes postérieures sont parfois absentes et quelques espèces n’ont pas
d’ailes du tout. Le prothorax est généralement grand et mobile et les pièces buccales sont
presque toujours du type broyeur. Dans la plupart des cas, les coléoptères se
reconnaissent à la forme des ailes antérieures (élytres). La plupart de coléoptères sont
capables de voler mais ils ne volent jamais très longtemps et se sont des insectes qui
vivent de préférence sur le sol, sur les plantes basses et surtout dans les zones humides.
Les coléoptères sont très nombreux, ils constituent l’ordre le plus grand parmi les
insectes, tant au point de vue du nombre d’individus qu’au point de vue des espèces
représentées (environ 350000 espèces connues), cependant on ne se rend pas
GROUPE ZOOLOGIQUE ETUDIE
toujours compte du fait que beaucoup d’espèces sont de petite taille et ont des mœurs
secrètes ou nocturnes.
Les Coléoptères forment l'ordre d’insectes le plus important en nombre d'espèces,
dont environ 15% sont aquatiques. Les larves peuvent être aquatiques (majoritairement)
mais également terrestres (Hydraenidae par exemple) mais dans ce cas, les adultes sont
aquatiques. Les Coléoptères aquatiques ont leurs stades larvaires qui se déroulent dans
l'eau, à l'état adulte ils vivent soit à la surface (Gyrinidae), soit au fond de l'eau dans la
vase et les plantes aquatiques, ce sont des carnassiers redoutables qui, aussi bien à l'état
adulte que larvaire, se nourrissent de larves de moustiques, d'alevins, de têtards et d'une
foule d'autres invertébrés aquatiques. Leur corps présente des adaptations au milieu
aquatique (exogé et endogé). Si les adultes ont une forme très hydrodynamique et des
pattes modifiées en rames, les larves sont équipées de branchies ou de siphon
respirateur, leurs yeux composés sont divisés en deux parties, l'une adaptée à la vue
aérienne, l'autre pour une vue sous-marine. Leurs mandibules sont acérées et leurs pattes
antérieures sont parfois très développées pour capturer leurs proies. Afin de chasser sous
l'eau, ils emmagasinent sous leurs élytres des bulles d'air qui leur permettent d'assurer
leurs fonctions respiratoires.
Les coléoptères ont envahi tous les biotopes disponibles (y compris la mer) et ont
exploité toutes les ressources alimentaires possibles, ils comprennent des phytophages
(dont de nombreux xylophages), des scatophages des prédateurs et des parasites peu de
matières organiques naturelles échappent à l’attention de l’un ou l’autre de ces groupes.
De nombreuses espèces sont extrêmement nuisibles et les autres endommagent nos
cultures, la plupart des dégâts sont l’œuvre des larves mais souvent les adultes y
participent également, quoique beaucoup d’entre eux préfèrent le pollens ou le nectar.
Toutefois de nombreux coléoptères sont de précieux alliés de l’Homme dans la lutte
contre d’autre insectes nuisibles. Les espèces mangeuses de pucerons sont
particulièrement utiles, de même que les autres qui se nourrissent d’excréments et de
charognes. ils constituent un maillon important dans le cycle de l’azote.
Les œufs des coléoptères sont également simple et typiquement oviforme, sans
ornementation. Le nombre qui est pendu par chaque femelle dépend de l’espèce et varie
d’une douzaine environ à plusieurs milliers. Certain espèce pondent leurs œufs là où les
larves trouveront de la nourriture ; d’autres les éparpillent simplement au
hasard, rares sont ceux qui s’occupent de leurs œufs et beaucoup meurent avant qu’ils
n’aient écolos. On trouve des espèces qui témoignent d’une certain forme de
comportement parental en s’occupant de leurs œufs et de leurs jeunes larves. La tête de
la larve est toujours bien développée et porte des mandibules broyeuses très semblables
à celles de l’adulte. Les larves forent des galeries se nymphosent dans leur galerie, après
avoir creusé jusqu'à un point situé immédiatement sous la surface de la branche ou toute
autre chose dans laquelle elles se trouvent. D’autres se nymphosent dans le sol ou dans
cocons lâches ou-dessus du sol, La nymphe est généralement du type libre. (MAACHI,
1995)La plupart de nos espèces de coléoptères ont probablement une seule génération
par an passent l’hiver à l’état larvaire, nymphal ou d’imago. Relativement peu d’espèces
semblent hiverner au stade de l’œuf.
Sous-ordre des adéphages (adephaga)
C’est le plus primitif des deux sous-ordres et il comprend surtout des espèces
carnassières vivant sur terre et dans l’eau douce. Le nom «adéphage»se réfère
probablement à leur habitude de rechercher leur nourriture (latin ad : vers).
Les larves sont campodéiformes et généralement très prédatrices comme les
adultes. Les deux stades sont généralement très actifs. Il n’existe qu’une seule
superfamille –les capnoïdes– qui comprend sept familles identifiables telles que :
Rhisodidae, Cicindelidae, Carabidae, Gyrinidae, Haliplidae, Hygrobiidae, et Dytiscidae.
Sous-ordre des polyphages (Polyphaga)
C’est le plus grand des deux sous-ordres, il comprend comme son nom le suggère
(polyphage signifie «qui mange beaucoup de choses») une très grande diversité de
formes. A part le fait que toutes sont des coléoptères, peu de choses les rapprochent et la
classification des groupes supérieurs est loin d’être définitive.
Il n’est pas possible, dans ce travail, de traiter toutes les familles d’une façon satisfaisante et
nous nous en tiendrons donc à la description des espèces aquatiques les plus intéressantes et les plus
importantes, (GHAIOULE, 1994).
I- INTRODUCTION
Les insectes coléoptèriques constituent une partie très importante de l’écologie
des zones humides et plus particulièrement de zoocénose. Dans le réseau trophique d’un
milieu aquatique, par exemple, ils peuvent jouer un rôle capital en tant que proies et
prédateurs et ils sont capables de coloniser tout les types d’écosystèmes aquatiques
lentiques et lotiques d’eau douce et saumâtre ; ils sont des prédateurs redoutables et
peuvent constituer des proies pour divers types d’espèces animales.
Par ailleurs, par un ensemble de milieux aquatiques très diversifiés (étangs,
mares temporaires, rivières; barrages et canaux d'irrigation) la plaine du Gharb
constitue un environnement très favorable à une prolifération qualitative et quantitative
de la faune invertébrée. Il est donc utile de connaître la structure spécifique des
coléoptères de cette plaine. Ainsi nous contribuons, par le présent travail, la
connaissance systématique et écologique des coléoptères aquatique récoltés dans la
plaine.
II- MATERIEL ET METHODES
1- CHOIX DES STATIONS
Durant la période 2004-2005 la récolte de la faune coléoptèrique a été effectuée
dans 12 stations. Le choix de ces stations a tenu compte des données bibliographiques,
de la vitesse de l'écoulement de l'eau du milieu, de leur accessibilité, de leur proximité
des éventuelles sources d'apports polluants et de la durée de la mise en eau.
Les 12 stations choisies sont les suivantes :
Merja Fouarat :
Cinq stations ont été choisies (figure 8) au niveau de cette merja: S1, S2, S3, S4 et
S5.
Figure 8 : Localisation des cinq stations de Merja de Fouarat
Egout
Cultures….….
S1
S2
S3
S4
S5
Marja Sidi Bourghaba
On a choisi deux stations
La première S6 est située dans la merja permanente.
La seconde S7 est la semi-permanante.
Dayet Ed-diss
une seule station a été choisie, c’est S8.
Dayet Ain Barka
La station S9 est située au centre de cette daya.
Dayet Dandoun
La station S10 est située en bordure de la tranchée en face de la base de
Bouqnadel.
Dayet K 10
La station S11 est située à côté de l’autoroute.
Dayet El-Menzeh
La dernière station: S12 est située au centre de cette étendue d’eau.
2- METHODE D’ETUDE DE LA FAUNE
La reconnaissance systématique de la faune d’un écosystème donné est la base de
toute étude écologique de cet écosystème. Il est donc utile d’élaborer une moyenne de
récolte qui peut donner un maximum de renseignements sur la qualité de cette faune.
Ainsi dans cette étude nous avons opté pour l’utilisation du filet troubleau. Dans la majorité
des sites choisis ce moyen de récolte nous a semblé suffisant pour estimer la qualité des
insectes coléoptères vivants dans le milieu aquatique. Seulement dans la merja de
Fourate où la couche d’eau, par endroit, est relativement profonde et le filet troubleau n’est
pas très satisfaisant.
Récolte de la faune
La faune est prélevée en surface et en profondeur, aussi que sous les pierres et sur
la végétation immergée. Les individus récoltés sont fixés par de l’alcool 70°, puis triés et
classés. La détermination systématique a été réalisé en se basant sur les travaux de (EL
ALAOUI EL ABDALLAOUI, 1985 ; AOUINTY, 1990 ; MAACHI, 1995 ;...)
Détermination systématique des espèces récoltées
Le type écologique de chaque espèce de l’inventaire global est déterminé par
référence à divers Catalogues de Coléoptères (CAILLOL, 1908-1954 ; JEANNEL, 1942-
1950 ; ANTOINE, 1955-1962 ; COIFFAIT, 1972-1978 ; THEROND, 1975 ; EL ALAOUI EL
ABDALLAOUI, 1985 ; DAUPHIN, 1987). Ainsi qu’a de nombreux travaux antérieurs et à
l’exploitation des données fournies par des sites d’Internet. Par ailleurs, nous avons
complété la liste des coléoptères récoltés par des espèces signalées dans la plaine du
Gharb pour élaborer un inventaire commenté le plus complet possible.
III-RESULTATS
SYSTEMATIQUE DES TAXONS RECOLTES
Famille de Dytiscidae
- Colymbetes fuscus
- Graphoderus cinereu
- Acilius sulcatus
- Notarus clacornis
- Noterus laevis
- Canthydrus notula
- Hyphydrus aubei
- Hydrovatus clypealis
- Bidessus gaudoti
- Bidessus minutissimus
- Guignotus pussillus
- Cœlambus parallelogrammus
- Cœlambus confluens
- Hygrotus inaequalis
- Hydroporus tesselatus
- Graptodytes concinnus
- Graptodytes aequalis
- Graptodytes bermondi
- Porhydros vicinus
- Stictonectes optatus
- Stictonectes Formosus
- Deronectes moe stus
- Stictotarsus procerus
- Methles cribratellus
- Eretes sticticus
- Dytiscus sp
-Dytiscus (macrodytes) circumflexus.
- Cybester lateralimarginalis
- Cybester Tripunctatus africanus.
- Cybester lateramarginalis
Famille de Gyrinidae
- Aulonogyrus striatus
- Gyrinus (s.str.) caspius
- Gyrinus (s.str.) dejeani
- Gyrinus (s.str.) urinator Illeger
- Gyrinus minutus
Famille de Hydrophilidae
- Hydrobius fuscipes.
- Helochares lividus
- Hydrophilus caraboides
- Hydrous piceus
- Hydrous. aquessei
Famille de Hygrobiidae
-Hygrobi Hygrobia hermenni
Famille de Haliplidae
-Peltodytes caesus
-Peltodytes rotundatus
- Haliplus (Neohaliplus) lineaticollis
- Haliplus (Liaphlus) andaluscus
-Haliplus (Liaphlus) guttatus
Famille de Hydrobiidae
- Anacaena limbata nitida
-Anacaena globulus
- Enochrus melanocephalus
- Enochrus agrigentinus
- Enochrus coarcctatus gredler - Hydrobius convexus
-Helochares lividus .
IV- DISCUSSION ET CONCLUSION
Parmi les 14 Familles des coléoptères aquatiques connues dans le monde 6
familles sont récoltées dans la plaine du Gharb, soit 42,85 % de la faune coléoptèrique du
monde. Relativement à sa superficie, la plaine du Gharb est donc riche en familles
coléoptèriques. Le nombre d’espèces est également très important, en effet, 53 espèces
et sous espèces sont récoltées. La Famille des Dyticidaes est de loin la plus représentée,
elle regroupe 30 espèces rangées en 20 genres ; soit plus de la moitié d’espèces de la
plaine. La Famille des Hydrobiidaes est représentée par 7 espèces rangées en 4 genres.
Chacune des Gyrinidaes, Hydrophilidaes et Haliplidaes referment 5 espèces avec
respectivement 2, 4 et 2 genres. Seule la famille des Hygrobiidae est représentée par un
seul genre et une seule espèce.
Par ailleurs, Plusieurs facteurs écologiques, biologiques, climatiques et édaphiques
peuvent être à l’origine de cette richesse spécifique remarquable de la plaine en
Coléoptère notamment :
1- la grande richesse de la plaine en zones humides et la diversité de ces zones.
2- la capacité de dispersion géographique des espèces étudiées. En effet, la majorité
des Coléoptères sont ptérygotes et ils sont dotés d’un grand pouvoir de migration surtout
lorsque les conditions sont défavorables.
3-Les conditions écologiques qui sont des facteurs de détermination de l’absence, de
la présence et de l’abondance par suite de la répartition géographique de chaque espèce
récoltée.
Ainsi nous allons exposer un aperçu sur l’écologie des différents taxons systématiques
récoltés.
Famille des Gyrinidaes
Famille de moyenne importance (11 genres et environ 700 espèces mondiales)
représentée par une quinzaine d’espèces au Maroc. Ces insectes prédateurs vivent en
groupes nombreux à la surface des eaux stagnantes, tournant lentement ou à toute
vitesse, lorsqu'ils sont inquiétés, ils sont appelés «Tourniquets» par ce qu’ils passent la
majeure partie de leur vie adulte à décrire des cercles sur la surface des eaux calmes ou
dormantes. Toutes les espèces sont petites, leurs pattes médianes et postérieures sont
aplaties et recouvertes de soie, ce qui est idéal pour glisser, localiser les proies à la
surface de l’eau et de plonger pour chasser ou échapper à un prédateur. Les Gyrinidae
sont adaptés à la vie à la surface des eaux, mais leurs larves possèdent des branchies et
non pas besoin de remonter en surface pour respirer, elles consomment l’oxygène dissous
dans l’eau.
Parmi les principales espèces de cette famille on citera :
Le genre des Gyrins qui se nourrit principalement de petits insectes qui tombent sur
l’eau, mais il peut plonger pour en capturer. Il plonge également lorsqu’il est dérangé. Ces
Coléoptères peuvent s’observer en nombre primordial à la fin d’été mais il disparaisse
ensuite, en descendant dans la vase pour y passer l’hiver.
Coléoptère Gyrins Larve de Gyrins
Gyrinus urinator: Taille:5,5-7,5mm, Large et ovale, noir très brillant et roux.
Gyrinus urinator
Gyrinus minutus: taille 3-4,5mm, Allongé, de couleur noire à reflets bleutés avec
des pattes jaunes.
Gyrinus minutus (dorsalement – ventralement)
Famille des Dytiscidae
Grande famille cosmopolite (plus de 120 genres et 3000 espèces) comprenant plus
de 250 espèces vivants au Maroc. Elles vivent entièrement dans l'eau et sont adaptés à la
vie aquatique : les pattes arrières sont longues et munies de soie, ce qui leur permet de
nager particulièrement bien. Ils vivent dans des milieux variés: eau courante ou stagnante,
parfois saumâtre, ils peuvent même faire des incursions dans l'eau de mer. Les Dytiscidae
sont capable de voler, le plus souvent de nuit. Cela leur permet de coloniser de nouvelles
mares et de rechercher facilement de nouveaux partenaires de reproduction. Les
Dyticidés sont capables de manger en un rien de temps des grenouilles, des salamandres
et des épinoches et, si on leur en donne l’occasion, ils mangeront même des poissons
rouges.
C'est tout au début du printemps que commence la période de reproduction des
dytiques, le mâle cherche une femelle à laquelle il va s'accrocher grâce à des ventouses
qui se trouvent sur ses pattes antérieures. Une fois fécondée, la femelle dépose ses oeufs
dans les tiges creuses des plantes à l'aide d'une tarière, garantissant ainsi aux jeunes une
bonne oxygénation. Les larves qui sortent de ces oeufs au bout de deux semaines n'ont
rien à envier à la férocité de leurs parents. Leurs deux mandibules en forme de faux leurs
servent à capturer les proies et à en aspirer les chairs liquéfiées. Le dytique passe ainsi
son stade larvaire suspendu dans l'eau respirant l'air par l'extrémité de son abdomen et
fonçant au fond de l'eau pour se protéger ou pour attaquer une proie.
Larve de Dytiscus
Les larves sont encore plus voraces que les adultes appelées "Tigres d'eau douce",
sont longues, minces, arrivée à sa taille adulte qui dépasse celle de ses parents, la larve
s'enterre dans la vase près de la rive de l'étang et se transforme en
nymphe, elle rampe ou ondule; elle possède des mandibules canalicules incurvées en
faux et réalisent la digestion extra intestinale; quant à la nymphose, elle se fait hors de
l'eau dans la terre des berges...
Enfin la pupaison se fait dans un cocon près de la rive dont l'adulte émerge au bout
de deux semaines ou bien plus tard selon la température de l'eau et de l'air. Les
mandibules des larves sont très pointues et renferment chacune un étroit canal. Elles sont
renforcées dans la proie et la larve en aspire alors le contenu.
Cette famille comporte plusieurs espèces parmi les :
Colymbetes fuscus : 15 à 18mm. Présente dans toute l'Europe. Presque
entièrement noire, avec les bords des élytres et du thorax bruns clairs. Yeux assez gros.
Deux tâches brunes sur les élytres, près de leurs extrémités. Pattes postérieures bien
dépassant le corps.
Graphoderus cinereus : 13,5 à 15mm. Elytres noirs, ponctués très finement de
jaune. Les bords sont bruns. Une bande brune barre le thorax de couleur noire. Les pattes
postérieures sont à peine plus longues que l'abdomen.
Acilius sulcatus : 16 à 20mm. Ovale, élytres gris jaunâtre, réticulés. Une bande
plus foncée aux deux tiers des élytres, ainsi que deux tâches brunes, mais souvent, elles
ne sont pas visibles. Le mâle a des élytres lisses, tandis que celles de la femelle sont
rayées, avec un duvet dans les creux, deux bandes sur le thorax et la tête légèrement
séparée du corps.
Acilius sulcatus
Dytiscus marginalis: Le dytique marginé ou bordé, 27 à 35mm. Grand coléoptère
brun verdâtre bordé de roux. Le dessous est jaune. Ce dytique est présent toute l'année,
et préfère les eaux limpides.
Dytiscus marginalis (femelle- mâle)
Dytiscus latissimus : 36 à 44 mm, paraît très gros. Les élytres sont très dilatés
latéralement au milieu, épipleures aplatis, lisses chez le mâle et rayées chez la femelle.
Espèce assez rare mais remarquable.
Dytiscus latissimus (mâle- femelle).
Cybester lateralimarginalis : 30 à 37mm. Noire à reflets vertes, les élytres
et le thorax sont bordés de jaune, ce coléoptère aquatique est présent dans toutes
les mares du Gharb.
Cybister lateramarginalis, (larve)
Dytiscus circumflexus, (adulte)
Famille des Hydrophilidae
Famille de taille très diverse, comprenant au niveau mondial plus de 2000 espèces
arrangées en 125 genres, on rencontre environ 200 espèces appartenant à 2 sous-
familles. Les Sphaeridiinae, sont les moins nombreuses et vivent dans les excréments de
divers Mammifères. Les Hydrophiliinae vivent dans les milieux aquatiques (eaux
stagnantes, plus rarement en rivière). Ce sont de mauvais nageurs qui se tiennent le plus
souvent fixés aux plantes aquatiques. La femelle pond des oeufs qu'elle enferme dans un
cocon de soie ou pose sur le sol. Les femelles des Helochares ne se séparent pas de leur
ponte qu'elles transportent en permanence, fixée sous leur abdomen, offrant ainsi une
protection à leur descendance. Dans les mares, les larves vivent parmi les débris
végétaux qu'elles consomment. Les adultes sont en majorité herbivores, consommant
activement les lentilles d'eau, les myriophylles et autres plantes aquatiques dont ils limitent
la prolifération.
Certaines espèces ne dédaignent pas de petites proies ou de petits cadavres, une
exception est constituée par les Spercheus, qui vivent dans la vase et sont filtreurs de
débris microscopiques, dont ils se nourrissent. Ce sont des Palpicornes: palpes maxillaires
plus longs que les antennes (courtes à massue ovale) qui sont transformées en organe de
respiration aérienne; Pour cela ils doivent remonter à la surface pour faire une provision
d'air. La tête entre en contact avec la surface et l'insecte déploie ses antennes courtes, de
forme adaptée, couvertes de petites soies non mouillables à leur extrémité et il les met en
contact avec l'air. L'air est canalisé le long de la tête et du thorax, puis amené à la face
inférieure de l'abdomen ainsi que dans la cavité sous-élytrale où les ailes sont repliées,
pour y être stocké. L'abdomen est couvert en dessous d'une fine couche de soies très
denses, argentées ou dorées, non mouillables, sur lesquelles se fixe en permanence une
bulle d'air que le Coléoptère entraîne avec lui en plongée. Il existe une exception : certains
Hydrochus ne recueillent pas l'air grâce à leurs antennes, mais mettent en contact
l'extrémité de leurs élytres avec la surface pour refaire provision d'air.
Cette famille comporte plusieurs espèces parmi lesquelles
Hydrobius fuscipes : Présente a travers le Maroc. Dans les eaux stagnantes, les
mares ou les flaques, en été, souvent hors de l'eau.
Helochares lividus : Euroméditerranéenne , présente dans presque tous les
types d'eau dormante, les rivières lentes, parfois dans les eaux saumâtres. Ces types
préfèrent les zones à forte végétation. Leur cycle biologique présente une seule
génération annuelle dans les milieux temporaires et deux générations a annuelles dans
les milieux permanents, (AOUAD, 1984; LOUAH, 1989).
Hydrophilus caraboides : vit dans les eaux stagnantes et les rivières riches en
végétation.
Hydrous piceus : Présente dans les eaux calmes et dormantes avec une
préférence pour les eaux riches en végétaux.
Hydrophilus piceus
Helophorus aqussei: Présente dans la région de Rabat (Maâmora), sa tête
est marron sombre avec des tâches préoculaires jaunâtres. Labre noir, palpes maxillaires
et les élytres sont jaunâtres avec de très fines rangées de points noirs.
Famille des Hygrobiidae
Notre seule espèce de la famille des Hygrobiliidae est :
Hygrobia hermenni : ses caractères principaux peut facilement identifier, insecte
vivant au fait qu’il émet de petits « cris » lorsqu’on le saisie. Ces cris sont produits par le
frottement de l’extrémité de l’abdomen contre la face inférieure des élytres. Cette espèce,
fait exception, en consommant des algues filamenteuses. Sa larve a un aspect plutôt
étrange avec ses trois « queues » plumeuses et elle se rencontre dans les étangs boueux.
Adulte de Hygrobia (Hygrobiida) (gauche) et sa larve (droite)
A- ETUDE PHYSICO-CHIMIQUES
La qualité physico-chimique du biotope joue un rôle primordial dans la
détermination de degré de pollution et de la qualité biologique du milieu aquatique. Il est
donc utile d’évaluer les principaux facteurs physiques et chimiques du milieu. Ainsi on se
propose d’estimer les valeurs de 10 paramètres physico-chimiques de l’eau prélevée dans
les 12 stations précédemment choisies en parallèle avec les prélèvements faunistiques.
Ceci permet de caractériser chaque type du milieu, de le différencier dans le temps et
dans l’espace et de distinguer les conditions qui déterminent l’absence, la présence et
l’abondance de telle ou telle espèce.
I- MATERIEL ET METHODES
1- LA TEMPERATURE
La température est l’un des premiers facteurs qui contrôlent beaucoup d’activités
biologiques et écologiques des êtres vivants (THIERY, 1987). Elle agit sur le pH, la
densité, la viscosité, la solubilité des gaz dans l’eau (en particulier celles de l’O2 et du CO2)
et sur les réactions chimiques et biochimiques (BREMOND et PERRODON, 1979). Dans
la région méditerranéenne, l’effet de la température prédomine largement le déterminisme
de la composition des Zoocénoses (DAKKI, 1986). Nombreux auteurs entre autres
KHARBOUA (1988 et 1994) et MAQBOUL (1996) ont signalé que la température peut agir
sur l’éclosion des œufs, La vitesse du développement, la vitesse de la maturité sexuelle et
l’abondance d’une espèce…
Les variations de la température influence les processus biochimiques et l’activité
biologique des êtres vivants (OULD ABYE, 1993; CHIAHOU, 1990; BOUSSELWA, 2000
et 2001). Elles peuvent altérer en outre la structure du milieu aquatique en modifiant la
stratification thermique de ses couches et l’intensité de la circulation résiduelle (OULD
ABYE, 1993 ; CARRIKER, 1967).
Par ailleurs, l’estimation de la température de l’eau et de l’air a été effectuée in situ
en utilisant un thermomètre à sonde gradué à 0,1°C. Les mesures ont été effectuées à
une profondeur de 5cm.
2- POTENTIEL HYDROGENE (pH)
Le pH dépend d’un très grand nombre de facteurs élémentaires pour qu’on puisse
lui attribuer une importance écologique propre au même titre que celle de la température
de l’eau par exemple. En effet, ce paramètre dépend de l’origine des eaux, la nature
géologique, la température, l’assimilation chlorophyllienne et la respiration des organismes
(VIVIER, 1946, OTTMAN, 1965 ; DUSSART, 1966 ; NISBET et VERNEAUX, 1970). Le pH
de l’eau résume, en outre, la stabilité et l’équilibre établis entre les différentes formes de
l’acide carbonique (HUTCHINSON, 1967). Les variations du pH suivent celles de la
température, la salinité, l’oxygène dissous et le volume du CO2 dissous (OTTMAN, 1965).
Le pH a été mesuré sur place par électrométrie en utilisant un PH-METRE portable de
type TUCASSEL.
3- LA CONDUCTIVITE
Ce paramètre mesure le degré de minéralisation des eaux. Dans les conditions
naturelles, il est influencé par la nature géologique du terrain : chaque ion dissous
intervient par sa concentration et sa conductivité spécifique. La chute de la conductivité
peut favoriser l’éclosion des œufs de certains invertébrés (THIERY, 1987). Chez la plupart
des espèces aquatiques la dilution des populations, principalement due à l’abondance de
fortes pluies, s’accompagne par des chutes de la conductivité de l’eau du biotope.
La conductivité est mesurée au point de prélèvement à l’aide d’un conductimètre
portable de type EDT. Les valeurs enregistrées sont ensuite normalisées, grâce au
coefficient corrélatif (in RODIER, 1984) à 20°C. Les résultats sont exprimés en μS/cm.
4- LA DURETE CALCIQUE
Le calcium joue un rôle essentiel dans la constitution des squelettes, des carapaces
et dans les phénomènes de perméabilité cellulaire chez la plupart des espèces. Ainsi que
dans un milieu donné, les apports en carbonates de calcium permettent de neutraliser
l’acidité du biotope et d’éviter la présence des composés dissous toxiques. La dissolution
ou la précipitation du calcaire dépend de la teneur en CO2 et du pH (équilibre calco-
carbonique).
La dureté calcique a été effectuée par compleximétrie (EDTA). Le dosage du
calcium se fait en présence de la soude caustique à 33% et l’indicateur coloré (Murexide),
puis on titre par l’EDTA. Les résultats sont exprimés en mg/l.
5- LA DURETE MAGNESIQUE
Le magnésium est un élément chimique d’origine naturel (dissolution des roches
magnésite, basaltes, argiles) ou industrielle (industrie de potasse, de la cellulose,
traitements de surface, brasserie). Généralement en eau douce, les concentrations en Mg
sont inférieures à celles du Ca.
En biologie, le magnésium est un élément indispensable à la vie. Il entre dans la
composition du squelette de certains organismes et joue un rôle dans la respiration et la
photosynthèse. Cependant, le magnésium comme le chlorures et sulfates peut devenir
toxique (GAUJOUS, 1995).
Pour évaluer le magnésium il faut le séparer du calcium, pour cela on prélève l’eau
à analyser et on ajoute l’oxalate de potassium et on filtre, puis on ajoute un volume d’Hcl,
un tampon et quelques gouttes de noir d’Erichrome enfin on titre par l’EDTA. Les résultats
sont exprimés en mg/l.
6- LA DURETE TOTALE
La dureté totale regroupe les quantités dissoutes des ions Ca++ et Mg++, des valeurs
relativement élevées (supérieures à 50°F) indiquent une pollution chimique importante du
milieu aquatique naturel. Elle peut influencer la toxicité et la bioaccumulation des métaux
lourds : la formation des carbonates insolubles et l’effet compétitif des ions Ca++ et Mg++
avec les métaux, diminuent l’incorporation de ces derniers aux organismes (CHEGGOUR,
1988).
Le dosage se fait à l’EDTA. (N/50) en présence d’une solution tampon pour amener le pH
de l’échantillon à 10, l’indicateur coloré (noir d’érichrome T) qui à la propriété de faire avec
les cations Ca++ et Mg++ un complexe de type chélate, la disparition des dernières traces
d’éléments libres à doser et déceler par le changement de la couleur de l’indicateur qui
passe du violet au bleu franc. Les résultats sont exprimés en mg/l.
7- LES CHLORURES
Les Chlorures déterminent la salinité du milieu, celle-ci est un facteur
écologique majeur. Au niveau des zones humides elles déterminent la distribution
géographique des espèces en fonction de leur degré d’euryhalinité. Ce sont des
éléments d’origine naturelle (mer et terrains salés), humaine ou industrielle
(agroalimentaire, galvanoplastie…).
Les chlorures ont été évaluées par volumétrie de Mohr, par une solution de
nitrate d’argent, en présence de chromate de potassium comme indicateur coloré. La
fin de la réaction est décelée par l’apparition de la couleur rouge caractéristique du
chromate d’argent.
8- LES NITRATES (NO3)
Ces composés, qui stimulent la flore aquatique, sont d’origine multiple :
minéralisation de la matière organique, engrais azotés, résidus animaux, fumier,
eaux usées domestiques et stations d’épuration. Ils proviennent de l’oxydation
complète des composés de l’azote (GROEN et al, 1988) et sont très mobiles et
s’échangent très facilement entre l’eau et le sédiment (RAMDANI, 1980).
Les nitrates ont été dosés par la méthode du flux continu après leur réduction
en nitrites, par passage sur colonne de calcium-cuivre. Les valeurs sont exprimées
en mg/l d’ions NO3-, après corrélation sur courbe étalon.
9- LES SULFATES
Elles sont d’origines multiples : naturelles (gypses, pyrite, volcans),
industrielles (tanneries, papeteries, sucreries…) et produits de traitement agricole.
Les organismes ont besoin de sulfates (acides aminés soufrés), mais un excès peut
limiter la production biologique : dans un milieu réducteur (anaérobiose), les sulfates
sont transformés par les bactéries en sulfures ou en hydrogène sulfuré qui sont des
produits toxiques. En réseaux d’assainissement, l’hydrogène sulfuré est corrosif,
toxique et responsable de mauvaises odeurs. Le dosage du sulfate a été effectué par
précipitation de ce dernier en milieu chlorhydrique à l’état de sulfate de Baryum. Le
précipité ainsi obtenu est stabilisé à l’aide d’une solution de Tween.
Les suspensions homogènes sont mesurées au spectrophotomètre à 650 nm.
Les résultats sont exprimés en mg/l.
10- L’ALCALINITE
Il évalue les bicarbonates, l’ammoniaque libre, les phosphates et il estime le
degré d’oxydation des composés organiques. Quand le pH augmente les
bicarbonates se transforment en carbonates ; le titre alcalimétrique dépend de
l’équilibre du pH et la pression du CO2 (NELSON, 1959; Gillet, 1986). Le titre
alcalimétrique a été dosé en neutralisant les ions hydroxydes et en transformant des
ions bicarbonates en hydrogénocarbonates par un acide fort (HCl à 0,1N) en
présence de phénophtaléine (pour le TA) et d’hélianthine (pour le TAC). Les résultats
sont exprimés en mg/l.
II- RESULTATS ET INTERPRETATIONS
1- LA TEMPERATURE
Figure 9 : Température de l'eau des stations étudiées
Les résultats obtenus (fig.9) montrent que la température ne varie pas
beaucoup d’une station à l’autre. Cela peut être expliqué par le fait que ces stations
sont toutes situées dans un étage bioclimatique relativement homogène. Les simples
différences remarquées ne peuvent être dues qu’à la différence de profondeur de la
couche d’eau du biotope et de leur degré de recouvrement végétal. Le régime
thermique est relativement assez stable.
Le profil spatial ne montre pas de variations significatives inter-stations, dont
les valeurs enregistrées varient. Par ailleurs, les variations saisonnières de la
température influencent l'écologie des coléoptères aquatiques et par suite leur
répartition géographique.
2- LE pH
Figure 10 : Potentiel hydrogène de l'eau des stations étudiées.
Concernant nos résultats (fig.10), les pH illustrés sont tous légèrement neutre
à alcalin avec des valeurs qui oscillent entre 6,89 (marquée dans la S12) et 8,5
(marquée dans la S10). La valeur élevée notée dans la S10 peut être due à la nature
des rejets des eaux usées de l’établissement militaire qui se situe à sa proximité.
De même, les stations S1, S2, S3, S4 et S5 qui sont toutes situées dans la merja
de Fouarate ne présentent pas toutes le même pH. Ce phénomène est en relation
avec l’hétérogénéité de ce milieu à la suite de déversements d’eau usée dans
différents points du biotope.
3- LA CONDUCTIVITE
Figure 11 : conductivité de l'eau des 12 stations
Les résultats de la conductivité (fig.11) illustrés durant notre période d'étude,
montrent que les valeurs varient entre 70µS/cm notée dans la S10 et 2600 µS/cm
notée dans la S7.
Par ailleurs, beaucoup de facteurs peuvent influencer localement la
conductivité de l'eau tel que la quantité de la matière minérale ou organique en
suspension, la qualité physico-chimique et minérale de la roche mère du biotope ou
des rejets urbains ou industriels qui touchent le milieu concerner. Les cinq stations
de la Merja de Fouarate sont un exemple concret de cette variation alors que ses
valeurs enregistrées varient entre 700 et 1100 µS/cm.
4- LES CHLORURES
Figure 12 : teneur en chlorure de l'eau prélevée
des stations précédentes
La figure 12 montre que les teneurs en chlorure sont dotées d’une large
amplitude de variation. Celles-ci oscillent entre 20 mg/l dans la S8 et 290,12 mg/l
dans S12, l’origine de cette salinité n’est pas toujours facile à expliquer tel que dans le
cas de daya el Menzah (S12), on note également que dans la merja de Fouarate les
points de prélèvements ne présentent pas toutes le même degré de chlorinité. Cette
différence est probablement liée à la répartition des rejets des substances usées
(liquides ou solides) dans la merja.
5- LES SULFATES
Figure 13 : Évolution de la teneur en sulfates de l'eau des stations étudiées.
La figure 13 montre que les stations de Sidi Boughaba (S6 et S7) présentent
les teneurs en sulfates les plus élevées (81- 56mg/l). Ceci pourrait être à l’origine de
la pollution locale ou environnante (phénomène de lessivage) et au degré
d’eutrophisation de ce milieu. Le même phénomène peut expliquer l’origine des
teneurs relativement élevées observées au niveau de certaines parties de merja de
fouarate. En outre, sous l’effet des rejets des eaux usées, la teneur en sulfate n’est
pas homogène dans l’ensemble des stations de la merja.
De même, pour l’ensemble des stations localisées dans la forêt de Maâmora
et qui ne sont pas liées à une origine de pollution industrielle, les teneurs en sulfates
sont relativement homogènes et ne sont pas élevées.
6- LES NITRATES
Figure 14 : Evolution de la teneur en nitrates de
l'eau dans les stations étudiées.
Concernant l'évolution des teneurs en nitrates, les valeurs notées diffèrent
d’une station à l’autre. Pour la merja de Fouarate les teneurs notées sont très
hétérogènes. La valeur la plus élevée est enregistrée en S1. Comme l’ont montré des
études antérieurs (NASSALI et al, 2005) cette différence des teneurs est liée à la
répartition quantitative des eaux usées rejetées. A Sidi Boughaba (S6 et S7) les
valeurs élevées observées sont en relation avec le degré d’eutrophisation de ce
milieu.
7- L’ALCALINITE
Figure 15 : Alcalinité de l'eau de surface des stations étudiées
Par ailleurs, les résultats (fig.15) montrent que seules les stations situées
dans les milieux qui reçoivent des rejets des eaus uséex (Merja Fouarate et Dayet
Dendoun) qui ont montré des alcalinités élevées c'est-à-dire S1, S2, S3, S4, S5 et S10.
Ces résultats sont en accord avec ceux de nombreux travaux tel que ceux
de MAQBOUL, 1996 ; BENBOUIH et al, 2002 ; NASSALI et al, 2005. Comme dans
les conclusions de ces travaux cités, la nature et la quantité des substances rejetées
expliquent l’origine de ces valeurs élevées de l’alcalinité.
8- LA DURETE DE L’EAU
Les duretés calciques et magnésiques des biotopes aquatiques sont souvent
peu élevées (NISBET et VERNEAUX, 1970). De même, dans les milieux aquatiques
continentales, les teneurs en calcium (fig. 16) et en magnésium (fig. 17) sont
principalement liées à la nature de la roche mère et à la qualité chimique des eaux
de ruissellements de la région (NISBET et VERNEAUX, 1970). La différence
stationnelle des concentrations calciques et /ou magnésiques (fig. 16, 17 et 18) est
donc liée à la nature locale de la roche mère et des eaux de ruissellements de
chaque biotope. Cependant, la qualité et la quantité des eaux usées rejetées dans
un milieu peuvent favoriser des duretés élevées de l’eau tel que dans le cas de la
merja de Fourate (S1, S
2, S
3, S
4 et S
5).
Figure 16 : Évolution de la dureté calcique de l'eau de surface
des stations étudiées.
Figure 17 : Évolution de la dureté magnésique de l'eau de surface
Figure 18 : Évolution de la dureté totale de l'eau de surface
III- CONCLUSION
L’analyse de 10 traceurs physico-chimiques a permit de mettre en évidence,
qu’à l’exception de la température et le pH, les valeurs notées différentes d’une
station à l’autre.
La température ne varie pas beaucoup d’une station à l’autre. Les pH illustrés
sont tous neutres à légèrement alcalins et peuvent être différents (légèrement) dans
un milieu en fonction de son hétérogénéité tel que dans le cas de la merja de
Fouarate. La conductivité peut également varier à l’intérieur d’un même milieu.
Les teneurs en chlorure sont dotées d’une large amplitude de variation qui
n’est pas toujours facile à expliquer. En outre, la merja de Sidi Boughaba qui
présente les teneurs de sulfates les plus élevées. Ceci donc pourrait être à l’origine
de la pollution locale ou environnante (phénomène de lessivage) et au degré
d’eutrophisation de ce milieu. Le même phénomène peut expliquer l’origine des
teneurs relativement élevées observées au niveau de certaines parties de merja de
fouarate. Ainsi que la teneure de sulfate et en nitrates ne sont pas homogènes dans
l’ensemble des stations notamment dans ceux de la merja de Fouarate.
Par ailleurs, en raison de leur éloignement par rapport à des sources de
pollution industrielle, les stations des biotopes localisés dans la forêt de Maâmora
sont physico- chimiquement homogènes et ne montrent pas des valeurs élevés pour
plusieurs paramètres physico-chimiques.
Concernant l’alcalinité, seules les milieux qui reçoivent des rejets d’eau usée
(Merja Fouarate et Dayet Dendoun) qui ont montré des alcalinités élevées.
Les teneurs en calcium et en magnésium varient d’une station à l’autre. Ces
différences stationnelles sont liées à la nature locale de la roche mère et à la quantité
et la qualité des eaux usées et de ruissellement de chaque biotope.
B- SYNTHESE TYPOLOGIQUE DU MILIEU
1- INTRODUCTION
Les valeurs notées des facteurs physico-chimiques étudiées sont très
variables et demandent à être analysées : pour dégager les facteurs physico-
chimiques qui interviennent dans la détermination de la qualité des eaux des
biotopes étudiés, pour connaître les principaux facteurs qui interviennent dans cette
détermination et pour dégager les similitudes entre les biotopes prospectés et les
relevés effectués.
Pour ce but, nous avons traité statistiquement l'ensemble des données
physico-chimiques notées par une méthode statistique multivariée : l'Analyse
Factorielle des Correspondances (AFC). Les principes mathématiques de cette
méthode ont été élaboré par plusieurs auteurs (LERAT et FENELON, 1971;
BENZECRI, 1973; LEGENDRE, 1984). C'est une méthode basée sur la corrélation
des variables et la réduction du nombre de caractères en construisant de nouveaux
caractères synthétiques (ou axes synthétiques) par combinaison linéaire des
caractères initiaux. Cette méthode statistique a été très exploitée dans ce type
d'étude par plusieurs auteurs tels que LEVESQUE et GABORIT (1972), MOUTHON
(1980) et METGE (1986).
2- ELABORATION DE LA MATRICE
Nous avons suivi l'évolution de dix variables physico-chimiques du milieu et
douze prélèvements ont été effectués. La matrice de données (tableau I) groupant
les résultats de cette étude est présentée sous forme de tableau ou de matrice
données de type "variables x prélèvements" avec 10 colonnes et 12 lignes. Il s'agit
donc d'un tableau à double entré de "10 variables x 12 prélèvements" où l'élément
général (nij) prend la valeur de la variable "i" dans la station "j". Les prélèvements
effectués ont été numérotés comme l'indique le tableau II. Mais comme l'exige la
méthode statistique utilisée, l'ensemble des valeurs notées est divisée en classes.
Compte tenu du nombre de prélèvements effectués, nous avons divisé l'ensemble
des valeurs de chaque variable en deux classes équilibrées.
Tableau I : Matrice des données physico-chimiques
T(°C)
pH Cd(S/l)
Mg(mg/
l)
Ca++
(mg/l)
DT(mg/
l)
Cl-
(mg/l)Alcalini
té(mg/l)
Nitrates
(mg/l)
Sulfates
(mg/l)
Merja deFouarat
e
S1 14,81
7,3 700 25 76 196 120 475 15 21,2
S2 14,9 7,2 1100
19 75 187 112 435 5 16,9
S3 14,95
7,12
830 16 77,6 173 95 480 0,9 39,2
S4 15,1 7,25
916 12 59 134 75 224 1,15 34,15
S5 14,96
7,39
720 26 61 171 110 382 2,2 9,5
lac SidiBougha
ba
S6 19,4 8,2 1200
27 21 48 48 230 12,93 81
S7 20,1 8,3 2600
30 31 61 81 185 13 56
DayaEd-
EddisS8 20 7,5 206 16 15,5 29,5 20 84 3,67 18,5
DayaAin
BarkaS9 16,5 7,2 306 25,3 18,6 43,9 24,5 106 3,8 14,7
DayaDandou
neS1
0
19 8,5 70 13 12,2 25,2 150 360 7,82 29,2
DayaKm 10 S1
1
20,58
7,02
259,3
91,1 42,16
51,27
160 36,6 10,57 11,84
DayaMenzeh S1
2
19,41
6,89
180,1
31,2 39,11
70,11
290,12
104 7,43 31,66
3- RESULTATS ET INTERPRETATIONS
L'axe F1 constitue 37% de l'inertie, le deuxième axe F2 représente 17 % et le
troisième axe F3, seulement 15 %, soit un total de 69 % de l'inertie disponible. Les
valeurs propres et les pourcentages d'inertie de ces trois premiers axes sont donnés
dans le tableau II.
69 % de l'inertie totale est cumulé par les trois premiers axes. C'est une valeur
suffisamment élevée pour expliquer le phénomène étudié surtout que le nombre de
variables, divisées en classes, est relativement important par rapport au nombre de
variables. L'analyse d'un seule plan de projection des variables et des prélèvements
pourrait suffire mais pour tirer plus d'informations sur le problème étudié nous avons
choisi d'analyser deux plans de projection qui sont "F1 x F2" (fig.19) et "F1 x F3"
(fig.20).
Tableau II: Valeurs propres et pourcentages de contribution des trois premiers axes
Axes Principaux
Valeurs propres
% d'inertie%d'inertie cumulée
F1 0,37 37 37
F2 0,17 17 54
F3 0,15 15 69
Les contributions globales de chaque variable dans la constitution des axes
F1, F2 et F3 sont notées dans le tableau III. Ces contributions nous ont permit de
chercher les significations respectives des trois axes:
Axes F1
Le tableau II montre que les variables les plus contribuent dans la constitution
de cette axe sont la température (Tp), la dureté calcique (Ca), la dureté totale (DT) et
la teneur en chlorures (Cl). En outre, la figure 19 montre que cet axe constitue un
gradient de minéralisation croissant, du coté négatif vers le coté positif, pour la
température et les chlorures et décroissant pour les autres variables.
Tableau III: Contribution des 10 variables étudiées sur les trois Premiers axes
Paramètres F1 (en %) F2 (en %) F3 (en %)
Tp 23, 3 0,1 2
pH 4,3 8,8 31
Cd 4,3 24,7 4
Mg 1,6 4,4 24
Ca 17,7 0,8 1
DT 15,2 5,6 0,01
Cl 15,9 5,4 0,00
Alc 2,6 29,0 3
Nit 11,8 5, 3 13
Sulf 3,2 15,9 18
Axes F2
Le tableau III montre que seules deux variables contribuent d’une manière
significative dans la constitution de cet axe à savoir la conductivité (Cd) et l’alcalinité
(Alc). Il représente un gradient croissant, du coté négatif vers le coté positif, de la
concentration de ces éléments.
Axes F3
Quatre variables contribuent d’une manière significative dans la constitution
de cet axe à savoir le pH, la dureté magnésique (Mg), les Nitrates (Nit) et les sulfates
(Sul). Cet axe représente donc un gradient de pollution organique en plus de la
concentration en magnésium du milieu aquatique.
De même on note que ce gradient est croissant, du coté négatif vers le coté
positif de l’axe, pour les teneurs de nitrates et de sulfates et décroissant pour le pH et
la dureté magnésique.
Analyse du plan «F1 x F2»
La projection des "point-stations" montre une différenciation entre trois
groupements de stations:
un premier groupement de stations (I) constitué par S1, S2, S3, S4 et S5, c’est-à-
dire l’ensemble des stations choisies dans la merja de Fouarate. Ce groupement se
caractérise par des conditions de la température et des concentrations en chlorures
relativement faibles. La dureté calcique et la dureté totale sont élevées; la
conductivité et l’alcalinité sont moyennes à élevées.
un second groupement de stations (II) constitué par S6, S7, S10 et S12. Ce
groupement se caractérise par des conditions de température et des concentrations
en chlorures relativement plus élevées. La dureté calcique et la dureté totale sont
relativement faibles; la conductivité et l’alcalinité sont moyennes à élevées.
un troisième groupement de stations (III) constitué par S8, S9 et S11. Ce
groupement se caractérise par des conditions de températures et des concentrations
en chlorures intermédiaires. La dureté calcique et la dureté totale sont également
intermédiaires.
Analyse du plan «F1 x F3 »
Sur ce plan, la projection des "point-stations" montre l’existence de trois
groupements différents en fonction du pH et des teneurs en magnésium, nitrates et
en sulfates:
un premier groupement de stations (I) constitué par S2, S3 et S4 et se
caractérise par des pH et des teneurs en Magnésium relativement faibles, et des
contractions en nitrates et sulfates élevées. Ce sont donc des biotopes
organiquement pollués.
un second groupement de stations (II) constitué par S6, S7, S8, S10, S11 et S12.
Ce groupement se caractérise par des pH et des teneurs en Magnésium, en nitrates
et en sulfates moyennes.
un troisième groupement de stations (III) constitué par S1, S5 et S9. Ce
groupement se caractérise par des pH et des teneurs en Magnésium relativement
élevés, et des contractions en nitrates et sulfates faibles.
Figure 19 : Projection des variables et des stations sur le plan F1 x F2
I
II
III
Figure 20 : Projection des variables et des stations sur le plan F1 x F3
I
II
III
4- CONCLUSION
Les dix variables étudiées interviennent dans la détermination de la qualité
physico-chimique du milieu. La typologie du milieu reste donc déterminée par
l’ensemble des variables physico-chimiques estimées. Les corrélations entre ces
variables ont permit d'élaborer trois axes synthétiques F1, F2 et F3 correspondant
chacun à un certain gradient de concentrations de deux ou plusieurs éléments. L'axe
F1 correspond à un gradient des principaux paramètres physico-chimiques qui
déterminent le degré de minéralisation de l’eau du biotope. L’axe F2 correspond à un
gradient de conductivité et d’alcalinité. L’axe F3 constitue à un gradient de pollution
organique et de concentration en magnésium.
Par ailleurs la projection des stations étudiées sur les plan «F1x F2» et «F1x F3»
a montré la différenciation selon les conditions physico-chimique du milieu, de trois
groupements : un premier groupement formé par S1, S2, S3, S4 et S5, un second
groupement formé par S6, S7, S10 et S12, et un troisième groupement formé par S8, S9
et S11.
C- ANALYSE BIOTYPOLGIQUE DU MILIEU ETUDIE
1- INTRODUCTION
La richesse spécifique de la biocénose coléoptèrique de la plaine du Gharb
est très importante. Dans le but de contribuer la connaissance des principaux
facteurs physico-chimiques qui déterminent la présence, l’absence et la distribution
géographique des espèces nous allons établir une analyse statistique d’une matrice
de données par l’Analyse Factorielle de Correspondance.
2- ELABORATION DE LA MATRICE
Dans l’élaboration de la matrice de données nous avons tenu compte des
espèces qui ne sont pas ubiquistes c'est-à-dire qui sont eurythermes. Ainsi, vue leur
grande élasticité écologique vis-à-vis aux conditions physico-chimiques du milieu, la
presque totalité des espèces qui appartiennent aux familles dytiscidae, Haliplidae et
Hydrobiidae n’ont pas été pris en considération dans notre analyse statistique.
Au final, La matrice de donnée analysée (tableau. IV) est constituée d’un
tableau à double entrée de type (espèces x stations) avec 10 espèces et 12
stations. A noter, en plus, que nous n’avons tenu compte que de la présence ou de
l’absence des espèces. La matrice constituée est donc de type « logique » c’est à dire
remplie par des « zéro » et des « un ».
Tableau IV: Matrice des données relative aux espèces prises en considération.
code A.s H.t D.c C.l G.u.i H.l H.c H.p H.a H.h.h
taxons Acilus sulcatus
Hydroporus tesselatus
Dytiscus cicumflexus
Cybester lateralimarginalis
Gyrinus urinator Illeger
Helochares lividus
HydrophilusCaraboides
Hydrouspiceux
Hydrousaquessei
.
Hygrobi hygrobiahemmeni
S1 + + + + +
S2 + + + + +S3 + +S4 + + + +S5 + +S6 + + +
S7 + +
S8
+ +
S9
+ + + + + + +
S10
+ + + + + + +
S11
+ + + + + +
S12
+ + + + + + + +
3- RESULTATS ET INTERPRETATION
Le tableau V montre les différentes inerties expliquées par les trois premiers
axes et leurs valeurs propres. Le premier plan F1 x F2 regroupe 52,5 % soit plus de
50 % du phénomène expliqué. On peut donc se limiter à l’interprétation du plan « F1
x F2 ».
Tableau V: Valeurs propres et pourcentages de contribution des trois premiers axes
Axes Principaux
Valeurs propres
% d'inertie%d'inertie cumulée
F1 0,35 33 33
F2 0,20 19,5 52,5
F3 0,15 15 67,5
Analyse du plan «F1 x F2 »
En prenant en considération la typologie physico-chimique des stations
étudiées, la projection des "point-espèces" (figure 21 a) montre une différenciation
entre deux regroupements d’espèces:
- un premier regroupement d’espèces (I) constitué par : Hydrophilus caraboides,
Gyrinus urinator Illeger, Hydrouspiceux, Hygrobi hygrobia hemmenin et Hydroporus
tesselatus. Tenant compte des résultats de la typologie du milieu on déduit que ces
espèces préfèrent des conditions pysico-chimiques caractérisées par des
températures et des concentrations en chlorures faibles ; des duretés calcique et
totale élevées.
- un second regroupement d’espèces (II) constitué par Cybester lateralimarginalis,
Hydrous aquessei, Helochares lividus , Acilus sulcatus, Dytiscus cicumflexus. Ces
espèces préfèrent des températures et des concentrations en chlorures relativement
élevées, de faibles duretés calcique et totale.
.
Figure 21 a : Projection des point-espèces sur le plan F1 x F2
S8
H.t
D.c
F2
H.c G.u.i
C.l
H.a
H.p
H.h.h
H.l
A.s
S5
S3
S2S1
S11
S9
S12
S7
S4
S10 I
II
F1
F2
S5
S2
Figure 21 b : Projection des point-espèces sur le plan F1 x F2
Par ailleurs la figure 21 b montre que la projection des points-espèces sur
l’axe F2 permet de différencier trois regroupements.
- un regroupement (III) constitué par Hygrobi hygrobia hemmeni, Hydroporus
tesselatus, Helochares lividus et Dytiscus cicumflexus. Ces espèces préfèrent des
milieux à conductivité et alcalinité faibles.
F1
III
V
IV
S8
H.c G.u.i
C.l
H.a
H.p
H.h.h
H.t
D.c
H.l
A.s
S3
S1
S11
S9
S12
S7
S4
S10
- un regroupement (V) constitué par Hydrous aquessei, Hydrophilus caraboides,
Gyrinus urinator Illeger et Cybester lateralimarginalis dont les espèces préfèrent une
conductivité et une alcalinité relativement élevées.
- un regroupement (V), constitué par Acilus sulcatus et Hydrous piceux, colonisant
des milieux caractérisés par des conditions d’alcalinité et de conductivité
intermédiaires entre celles des deux derniers regroupements.
4- CONCLUSION
Parmi les dix variables physico-chimiques étudiés seuls six interviennent dans
la détermination de la présence ou l’absence des espèces analysées. A savoir la
température, la concentration en chlorure, la dureté calcique, la dureté totale, la
conductivité et l’alcalinité. Ce sont donc ces facteurs physico-chimiques qui parmi
d’autres facteurs écologiques interviennent dans la distribution géographique de
certaines espèces d’insectes coléoptères qui colonisent la zone étudiée.