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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE UNIVERSITE D’ALGER BENYOUCEF BENKHEDDA Département de Médecine Thèse pour l’obtention du diplôme de Docteur En Sciences Médicales TRAITEMENT NEUROCHIRURGICAL DE LA DOULEUR CHRONIQUE REBELLE AU TRAITEMENT MEDICAL Présenté par Le Docteur AICHAOUI Faycal Maitre-assistant en Neurochirurgie Hôpital Salim Zemirli Directeur de Thèse Le Professeur ABDENNEBI Benaissa Jury: Président : Professeur Nafa IOUALLALEN Membres : Professeur Chakib Hatem DELIBA Professeur Nadia FELLAH Professeur Abdelhalim MORSELI

TRAITEMENT NEUROCHIRURGICAL DE LA …biblio.univ-alger.dz/jspui/bitstream/1635/14031/1/...TRAITEMENT NEUROCHIRURGICAL DE LA DOULEUR CHRONIQUE REBELLE AU TRAITEMENT MEDICAL Présenté

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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA

RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITE D’ALGER BENYOUCEF BENKHEDDA

Département de Médecine

Thèse pour l’obtention du diplôme de Docteur

En Sciences Médicales

TRAITEMENT NEUROCHIRURGICAL DE LA

DOULEUR CHRONIQUE REBELLE AU

TRAITEMENT MEDICAL

Présenté par

Le Docteur AICHAOUI Faycal

Maitre-assistant en Neurochirurgie

Hôpital Salim Zemirli

Directeur de Thèse

Le Professeur ABDENNEBI Benaissa

Jury:

Président : Professeur Nafa IOUALLALEN

Membres : Professeur Chakib Hatem DELIBA

Professeur Nadia FELLAH

Professeur Abdelhalim MORSELI

2

Remerciements

Beaucoup de personnes m’ont aidé de prés ou de loin à l’accomplissement de ce travail.

Qu’elles trouvent ici ma profonde gratitude.

Je remercie, tout d’abord, mon directeur de thèse Monsieur Benaissa Abdennebi professeur,

chef de service de neurochirurgie de l’hôpital Salim Zemirli d’avoir dirigé ce travail avec

rigueur et honnêteté. Ses qualité humaines, son soutien, sa disponibilité et sa patience m’ont

aidé à mener ce travail à terme. Son perpétuel dévouement pour les malades ont été pour

beaucoup dans le choix de ce sujet. Qu’il trouve ici le témoignage de mon profond respect.

Mes remerciements vont également à Monsieur Nafa Iouallalen, chef de service de

neurochirurgie de l’hôpital Ali Ait Idir, qui m’a fait l’honneur d’accepter de présider le jury

de cette thèse et pour l’intérêt qu’il a porté à ce travail. Qu’il soit assuré de ma gratitude et

de mon profond respect.

Je remercie également :

Monsieur, le professeur Chakib Hatem Deliba, chef de service de neurochirurgie de

l’hôpital Cherchell

Madame, le professeur Nadia Fellah chef de service d’anesthésie-réanimation de

l’hôpital Lamine Debagine Bab El Oued

Monsieur, le professeur Abdelhalim Morseli, du service de neurochirurgie de

l’hôpital Lamine Debagine Bab El Oued

Pour avoir accepté de faire partie du jury. Je leur suis très reconnaissant pour l’importance

qu’ils ont accordé à ce travail, le temps consacré à sa lecture et son analyse, les corrections

qu’ils y’ ont apporté et pour leurs critiques constructives. Qu’ils trouvent dans ces quelques

lignes ma profonde reconnaissance.

Je remercie aussi toutes mes consœurs et tous mes confrères du service de neurochirurgie

Salim Zemirli qui m’ont accompagné tout au long de ce travail ainsi que toute l’équipe

paramédical et secrétaires.

Je remercie Dr Ararem épidémiologue, pour son aide dans l’étude statistique.

Merci aux rencontres : Mr Sindou et Mr Mertens qui ont encouragé mon intérêt pour le sujet.

Merci à mes parents, ma famille et aux amis pour votre soutien, il y’a bien d’autres lieux

plus appropriés qu’un rapport scientifique où vous dire à quel point vous m’inspirez et ou

vous exprimer directement mes remerciements ainsi que toue mon affection. Cette thèse vous

est dédiée.

3

SOMMAIRE

CHAPITRE I :

I INTRODUCTION……………......................................................................................... 3

II HISTORIQUE…………………………………………………………………..………….. 3

III DONNEES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES DE LA DOULEUR………. 6

1. NOCICEPTEURS………….…………………………………………….………………… 6

1.1 Transduction du stimulus en signal électrique…………..………………………. 7

1.1.1 Récepteurs peptidergiques et non peptidergiques………………………………… 8

1.1.2 Récepteurs élémentaires……………………………............................................... 8

1.1.2.1. Canaux à potentiel récepteur transitoire…………………………………………… 8

1.1.2.2. Canaux ioniques sensibles à l’acidité…………………………………………..… 9

1.1.2.3. Récepteurs purinergiques………………………………………………................. 9

1.1.3 Canaux sodiques voltage-dépendants……………………………………………… 9

1.1.4 Autres récepteurs………………………………………............................................. 10

1.2 Rôle inflammatoire…………………………………………………………….....…. 11

2. FIBRES PERIPHERIQUES………………………………...………….......................... 12

3 RELAIS MEDULLAIRES………………………………………………..………………. 13

4. VOIES ASCENDANTES ……………………………………………………………….. 16

4.1 Faisceau spinothalamique………..…………………………………………………… 16

4.2 Faisceau spino-réticulo-thalamique ………………………………………………… 16

4.3 Autres voies…………………………………………………………….. .…………….. 18

4.4 Voies nouvellement décrites………………………………………. …………………. 18

5. RELAIS SUPRASPINAL…………………………….……............................................. 18

5.1 Projections thalamo-corticales………………………….………………………..…… 18

PREMIERE PARTIE

Connaissances actuelles du traitement neurochirurgical de la douleur chronique

4

5.2 Projections corticocorticales et cortico-sous-corticales…………………….……...... 20

6. NEUROMODULATION DE LA DOULEUR………………………..…………………. 20

6.1 Contrôle médullaire……………………………………… … ……………………... 20

6.2 Contrôle supramédullaire………………………………………………………….. 21

6.2.1 Tronc cérébral…………………………………………………………………………. 22

6.2.1.1 Voie sérotoninergique……………….………………………………………. …... 22

6.2.1.2 Voie noradrénergique………………………………………………. ……………… 22

6.2.1.3 Contrôle inhibiteur diffus induit par stimulation nociceptive (CIDN)…………....... 22

6.2.2 Hypothalamus……………………..……………………………………………….. 23

6.2.3 Thalamus………………………………………………………………………... … 23

6.2.4 Cortex cingulaire antérieur………………………………………………………… 24

6.2.5 Cortex insulaire…………………………………………………………..…... …… 24

6.2.6 Cortex moteur……………………………………………….……….……………. 24

IV DONNEES PHYSIOPATHOLOGIQUES RESPONSABLES DE LA DOULEUR……………………………………………………………………………………. 24

1. MECANISME DES DOULEURS NEUROPATHIQUES…………...………………. 24

1.1 Mécanismes d’origine périphérique……………………………………………….. 25

1.1.1 Décharges anormales des fibres lysées……………………………………………. 25

1.1.2 Décharges anormales des fibres non lysées….…………………………………….. 25

1.1.3 Excitations croisées entre fibres……………………………………………………… 26

1.1.4 Surproduction de facteurs de croissance……………………………………………. 26

1.2 Mécanisme d’origine centrale……………………………………………………… 26

1.2.1 Médullaire.. …………………………………………………………………………… 26

1.2.1.1 Modifications structurelles présynaptiques………………………………………… 27

1.2.1.2 Modification fonctionnelles postsynaptiques……………………………………… 27

5

1.2.1.3 Modification fonctionnelle des neurones inhibiteurs……………………………… 27

1.2.2 Tronc cérébral…………………………………………………………….………….. 28

1.2.3 Thalamus…………………………………………………………….………….......... 28

1.2.4 Cortex………………………………………………………………..………………… 28

1.3 Neuroplasticite centrale…………………………………………………..…………. 30

2. MECANISME DES DOULEURS NOCICEPTIVES…………………………………. 31

CHAPITRE II :

I. CLINIQUE DES DOULEURS CHRONIQUES……………………….………………. 35

1. CARACTERISTIQUES SYMPTOMATOLOGIQUES DES DOULEURS NEUROPATHIQUES………………………………………………………………………….. 34

2. CARACTERISTIQUES SYMPTOMATOLOGIQUES DES DOULEURS NOCICEPTIVES………………………………………………………………………………… 35

3. RETENTISSEMENT PSYCHOLOGIQUE DE LA DOULEUR……………………. 36

4. EVALUATION DE LA DOULEUR…………………………………………………… 37

4.1. Evaluation quantitative.................................................................................... 37

4.2. Evaluation qualitative……………………………………………………………… 38

II. EXAMENS PARACLINIQUES DES DOULEURS CHRONIQUES…………… 39

CHAPITRE III

I. TRAITEMENT CHIRURGICAL DES DOULEURS CHRONIQUES………….. 44

1. METHODE DE SELECTION DES PATIENTS…………………………………….. 44

2. TECHNIQUES D’INTERRUPTION …………………………………………………. 44

2.1. AU NIVEAU MEDULLAIRE ..……………………………………………………… 44

2.1.1. DREZotomie……………………………………………………………………… 44

6

2.1.1.1. Technique opératoire…………………………………………………………….. 45

2.1.1.2. Effets indésirables……………………………………………………………….. 50

2.1.1.3. Indications………………………………………………………………………… 50

2.1.2. Cordotomie percutanée………………………………………………………... 51

2.1.2.1. Technique opératoire……………………………………………………………… 51

2.1.2.2. Résultats…………………………………………………………………………….. 52

2.1.2.3. Effets indésirables………………………………………………………….. ….. 52

2.1.2.4. Indications……………………………………………………………………….. 53

2.2. AU NIVEAU SUPRAMEDULLAIRE……………………………………………… 53

2.2.1. Tractotomie mésencéphalique………………………………………………… 53

2.2.1.1. Technique opératoire………………………………………………….………….. 53

2.2.1.2. Résultats……………………………………………………………..……………. 54

2.2.1.3. Effets indésirables……………………………………………..…….…………… 54

2.2.1.4. Indications…………………………………………………………...……………. 55

2.2.2. Les autres cibles des méthodes d’interruptions…………………………… 55

3. TECHNIQUES DE LA NEUROMODULATION……………………………………. 56

3.1. Infusion d’analgésiques intrathécal………...……………………………………… 56

3.1.1. Antalgiques intrathécaux…………………………………………………………….. 56

3.1.2. Technique opératoire…………………………………………………………………. 57

3.1.3. Suivi médical………………………………………………………………………….. 59

3.1.4. Effets indésirables liés à la procédure………………………………………………. 59

3.1.5. Indications……………………………………………………………………………… 60

3.1.6. Contre-indications……………………………………………………………………… 60

7

3.2. Infusion de morphine intra-cérebro-ventriculaire………………………………. 61

3.2.1. Technique opératoire………………………………………………………………….. 61

3.2.2. Effets indésirables……………………………………………………………………… 63

3.2.3. Indications………………………………………………………………………………. 63

3.3. Stimulation médullaire………………………………………………………………. 63

3.3.1. Mécanisme d’action de la stimulation médullaire……………………………………. 64

3.3.2. Matériel et méthode…………………………………………………………………….. 64

3.3.3. Sélection des malades………………………………………………………………… 65

3.3.4. Indications…………………………………………………………………... ………… 66

3.3.5. Technique opératoire………………………………………………………………….. 66

3.3.6. Paramètres et critères de stimulations……………………………………………….. 69

3.3.7. Avantages et inconvénients…………………………………………………………… 70

3.4. Stimulation du cortex moteur………………………………………………………. 71

3.4.1. Mécanisme d’action de la stimulation corticale……………………………………… 71

3.4.2. Matériel et méthode………………………………………………………… …………. 71

3.4.3. Sélection des malades…………………………………………………………… ……. 72

3.4.4. Indications……………………………………………………………………………….. 72

3.4.5. Technique opératoire…………………………………………………………… …….. 72

3.4.6. Paramètres de stimulation…………………………………………………………….. 75

3.4.7. Effets indésirables………………………………………………………………………. 75

3.5. Stimulation profonde…………………………………………………………………. 75

3.5.1. Technique opératoire………………………………………………….………………... 76

3.5.2. Paramètres de stimulation……………………………………………………………… 77

3.5.3. Résultats………………………………………………………………………………… 77

3.5.4. Indications………………………………………………………………………………. 78

3.5.5. Effets indésirables………………………………………………………………………. 78

8

1. PROBLÉMATIQUE DU SUJET………………………………………….……………... 80

2. OBJECTIFS……………………………………………………………………………… 80

2.1 Objectif principal……………………………………………………………………… 80

2.2. Objectif secondaire………………………………………….……………………….. 80

3. METHODOLOGIE …….………………………………………………………………. 81

3.1. Type d’étude……………………………………………………………………………. 81

3.2. Population d’étude………………………………………….………………………….. 81

3.2.1. Critères d’inclusion………………………………………………………………….. 81

3.2.2. Critères de non inclusion…………………………………………………………… 81

4. FACTEURS ETUDIES……………………………………………………………………. 81

4.1. FACTEUR 1……………………………………………………………………………….. 81

4.2. FACTEUR 2………………………………………………………………………………... 83

5. ORGANISATION DE L'ETUDE………………………………………………………… … 83

5.1. RECRUTEMENT………………………………………………………………………….. 83

5.2. RECUEIL DES INFORMATIONS……………………………………………………….. 84

6. PRESENTATION DES RESULTATS…………………………………………………….. 85

7. TESTS STATISTIQUES …………………………………………………………………… 85

8. RESULTATS ……………………………………………………………………………….. 86

8.1 Caractéristiques de la population d’étude …………………………………………. 86

8.1.1 Âge moyen ……………………………………………………………………………… 86

8.1.2. Répartition selon l’âge et le sexe …………………………………………………….. 86

DEUXIEME PARTIE Notre travail

9

8.2. Profession des patients………………………………………………………………. 87

8.3. Etablissements d’origine …………………………………………………………. … 88

8.4. Etiologies de la douleur ……………………………………………………………… 89

8.5. Circonstances du traumatisme ……………………………………………………… 90

8.6. Caractéristiques de la douleur …………………………………………………........ 90

8.6.1. Age moyen au moment de l’apparition des douleurs………………………………. 90

8.6.2. Age moyen au moment de la chirurgie…………………………………………….. .. 90

8.6.3. Comparaison entre l’âge de l’apparition de la douleur et l’âge au moment de la chirurgie…………………………………………………………………………………………. 91

8.6.4 Mode d’installation de la douleur……………………………………………………….. 92

8.6.5. Type de la douleur…………………………………………………………………….... 92

8.6.6. Intensité de la douleur…………………………………………………………………. 93

8.6.7. Composante de la douleur ……………………………………………………………. 94

8.6.8. Topographie de la douleur……………………………………………………………. 95

8.7. Signes neurologiques associés…………………………………………….……….. 97

8.8. Retentissement fonctionnel de la douleur………………………………………….. 101

8.9. Examen complémentaires……………………………………………………………… 103

8.10 Modalité thérapeutique antérieure…………………………………………………… 103

8.10.1 Traitement médicamenteux…………………………………………………………. 103

8.10.2 Autres modalités thérapeutiques………………………………………………….. 104

8.11. Traitement chirurgical de la douleur : DREZotomie microchirurgicale………. 105

8.12. Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la douleur………………… 108

8.12.1. Résultats quantitatifs : EVA…………………………………………………………. 108

8.12.2. Résultats qualitatifs sur la douleur Globale……………………………………….. 109

8.12.2.1. Résultats qualitatifs sur la douleur Globale en fonction de l’étiologie………… 109

10

8.12.2.2. Résultats qualitatifs de la douleur Globale toutes étiologies confondues…….. 111

8.12.3. Résultats qualitatifs sur les composantes de la douleur………………………….. 113

8.12.3.1. Résultats qualitatifs sur les composantes de la douleur en fonction de l’étiologie………………………………………………………………………………………… 113

8.12.3.2. Résultats qualitatifs sur les composantes de la douleur toutes étiologies confondues……………………………………………………………………………………… 115

8.13. Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur le retentissement fonctionnel de la douleur……………………………………………………………………………………. 117

8.14. Mortalité et effets indésirable………………………………………………………. 123

8.15. Evolution de la consommation médicamenteuse………………………………… 123

8.16. Evolution de la situation professionnelle………………………………………….. 124

9. DISCUSSION……………………………………………………………………………….. 124

10 STIMULATION MEDULLAIRE………………………………………………………….... 166

10.1 Résultats…………………………………………………………………………………. 167 10.1.1 Caractéristiques des 6 patients au moment de la pose de la stimulation médullaire………………………………………………………………………………………. 167

10.1.2 Etiologie de la douleur chronique…………………………………………………. 167

10.1.3 Caractéristiques de la douleur……………………………………………………… 167

10.1.4 Modalité thérapeutique antérieure à la stimulation médullaire……………… 168

10.1.5 Implantation du stimulateur médullaire………………………………………….. 168

10.1.6 Effets de la stimulation médullaire……………………………………………….. 169

10.1.7 Complications de la stimulation médullaire……………………………………… 170

11. PERSPECTIVES………………………………………………………………………….. 170

12. CONCLUSION……………………………………………………………………………… 171

13. ALGORITHME : INDICATIONS DE LA NEUROCHIRURGIE DANS LE TRAITEMENT DES DOULEURS CHRONIQUES…………………………………………. 173

14. ILLUSTRATION CLINIQUE ...................................................................................... 175

15. REFERENCE ……………………………………………………………………………… 192

11

16. TABLE DES ABREVIATIONS ………………………………………………………….. 227

17. ANNEXES …………………………………………………………………………………. 230

18. ANNEXES TABLEAUX : PREMIERE PARTIE ………………………………………. 238

19. ANNEXES TABLEAUX : DEUXIEME PARTIE ………………………………………. 239

20. ANNEXES FIGURES : PREMIERE PARTIE ………………………………………….. 242

21. ANNEXES FIGURES : DEUXIEME PARTIE …………………………………………... 245

1

PREMIERE PARTIE :

Connaissances actuelles du traitement

neurochirurgical de la douleur chronique

2

CHAPITRE I

3

I. INTRODUCTION :

La douleur est définie selon l’association internationale pour l’étude de la douleur (IASP)

comme « une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à une lésion

tissulaire réelle ou potentielle ou décrite dans ces termes » et la douleur chronique comme

« une douleur persistante au-delà du temps habituel de guérison, entre 3 et 6 mois ».

La douleur chronique est un problème majeur de santé publique, à l’origine d’une invalidité et

d’une souffrance humaine considérable. Des états dépressifs s’y associent fréquemment ; sans

compter les couts de santé qu’elle engendre.

Les thérapeutiques médicamenteuses d’usage habituel dans le traitement des douleurs aigues

peuvent être d’efficacité réduite voir inefficaces lorsque la douleur passe à la chronicité. Dans

ces cas, la chirurgie revêt un intérêt particulier. En effet, au cours de ces dernières décennies,

la chirurgie de la douleur contribue de manière très active dans la prise en charge de la

douleur chronique grâce aux avancés des connaissances dans le domaine des mécanismes

physiopathologiques de la douleur et de leurs applications thérapeutiques.

La chirurgie de la douleur, dans ses différents aspects techniques notamment les procédures

d’interruptions et les procédures neuromodulatrices, s’intègre dans un cadre pluridisciplinaire

dans la prise en charge de la douleur chronique afin de garantir une meilleure approche

thérapeutique.

Il existe de nombreuses techniques chirurgicales dont le choix repose sur le caractère clinique

de la douleur et l’analyse de son mécanisme physiopathologique dans le but d’optimiser les

résultats.

II. HISTORIQUE :

La chirurgie de la douleur semble remonter au XVII

e siècle où Maréchal réalise la première

neurotomie périphérique en sectionnant une des branches du trijumeau dans la névralgie

faciale. Il ne s’en est suivi que des tentatives épisodiques jusqu’au milieu du XIXe siècle. En

1849, Paul Brocca, dans une thèse consacrée à la propagation de l’inflammation, propose de

pratiquer la ligature et la résection de un cm d’artère pour soustraire un membre à l’action du

grand sympathique. Cette idée n’a pas eu d’écho. Ce n’est qu’en 1889 que Jaboulay reprend

l’idée exprimé par Brocca et propose d’appliquer la sympathothectomie péri-artérielle à un

4

certain nombre de maladies (troubles trophiques, maux perforants, gangrène, œdème

dystrophique).

Vers la fin du XIXe siècle, la section des racines postérieures de la moelle est la première en

date. C’est en effet Dona qui la suggère le premier en 1888. Peu après, en 1889 W. Bennett

effectue une section en aval du ganglion spinal pour soulager des douleurs chroniques

réfractaires .Elle fut reprise par Foerster et ses élèves en 1908.

En 1891, Edinger décrit le faisceau spinothalamique mais son rôle dans la nociception n’est

pas encore précisée. Ce n’est qu’au début du XXe siècle, après les observations rapportées par

Schuller, que Spiller et Martin confirment son rôle dans la transmission de la douleur.

En 1910, Schuller propose des sections partielles de la moelle pour contrôler les états ou les

crises gastriques du tabès. En 1912 Spiller et Martin effectuent une section du faisceau

antérolatéral l’un pour réduire des douleurs rebelles de la partie inférieur du corps et l’autre

pour un cancer de la partie inférieurs de la moelle. La section transversale de la moelle est

tentée pour la première fois par Cushing en 1916 et une deuxième fois par Leriche en 1922.

A coté de ces méthodes d’interruption, une autre méthode appelée myelotomie commissurale

postérieure est réalisée pour la première par Armour en 1926 chez un patient qui souffre de

douleurs abdominales tabétiques. Elle est reprise par Leriche en 1928 pour l’appliquer avec

sucées chez une patiente qui présente un cancer utérin avec des douleurs abdominales

irradiant dans les membres inférieurs. Cette méthode est alors largement utilisée notamment

par T,J Putnam en 1934 pour des douleurs du membre supérieur. Dans les années soixantes,

les travaux de recherches neurophysiologiques de Melzack et Wall aboutissent en 1965 à la

théorie du portillon. Cette théorie rend compte de l’importance du rôle de la corne dorsale

dans la modulation et le contrôle de la douleur. C’est ainsi qu’en 1967, Sweet et Shealy

effectuent les premières neurostimulations chroniques en implantant des électrodes

directement au contact des nerfs périphériques comme le nerf cubital et le nerf médian puis

des cordons postérieurs. Peu de temps après, en 1973, Pert et Snuder mettent en évidence des

récepteurs morphiniques au niveau de la substance gelatineuse de la moelle épinière amenant

Behar et Wang à introduire en 1979 la technique d’infusion intrathécale pour traiter des

douleurs irréductibles.

Parallèlement, la chirurgie d’interruption des voies nociceptives s’est largement développée.

En effet la théorie de Wall et Melzack conduit les neurochirurgiens à considérer la corne

dorsale comme cible potentielle pour la chirurgie de la douleur. C’est donc sur cette base que

Sindou considére la zone d’entrée des racines dorsales dans la moelle comme cible

potentielle d’une chirurgie lésionnelle et qu’il développe, à partir de ses travaux

5

neuroanatomiques de la jonction radiculomédullaire postérieure réalisés en 1972, une

technique sélective des voies nociceptives, appelée initialement « radicellotomie sélective »

puis « dorsal root entry zone tomie (DREZotomie) ». Plusieurs neurochirurgiens ont adopté

cette technique pour traiter les douleurs chroniques et les douleurs spastiques notamment

Abdennebi dans les années 80. D’autres neurochirurgiens se sont intéressés à d’autres cibles

notamment Nashold qui effectue, en 1982, la première coagulation du subnucleus caudalis

trigminalis. Cette méthode est ancienne puisqu’elle a été imaginée avant par Sjoquist en 1938

et par Hitchock et Schvarcs en 1970 lesquels étaient persuadés qu’une telle lésion serait

efficace sur certaines douleurs faciales réfractaires.

La naissance de la stéréotaxie a considérablement développé l’approche de la chirurgie de la

douleur à l’étage supramédulaire notamment le tronc cérébral et le cerveau et dont la plus part

des cibles ont été méconnues jusqu’alors, puisque la seule intervention connue avant cette

date est celle pratiquée par Sjoquist dans les années trente en réalisant une lésion au niveau de

la racine descendante du nerf du trijumeau. En effet La première intervention stéréotaxique

n’est effectuée qu’en 1947 par Spiegel et Wycis à l’occasion d’une thalamotomie dorso-

médiane cherchant à interrompre les voies thalamo-frontales pour traiter les douleurs sévères.

Mazars réalise en 1960 à l’aide du même procédée la première stimulation thalamique.

Plusieurs cibles sont reprises par voie stéréotaxique. Spiegel et Wycis effectuent en 1953 par

voie stéréotaxique la tractotomie mésencéphalique, initiée une dizaine d’année avant par

Walker à travers un abord à ciel ouvert. Plus Récemment, en 2002, Abdelaziz et Burchiel

réalisent par vois stéréotaxique une cingulotomie pour des douleurs chronique. Une telle

intervention est réalisée auparavant à ciel ouvert par Le Beau dans les années cinquante pour

le même objectif. D’autres cibles ont bénéficié nouvellement d’une stimulation profonde

comme l’hypothalamus postérieur réalisée en 1999 par Franzini. Les techniques de

neuromodulations cérébrales sont nées dans les années quatre-vingts avec notamment

l’infusion cérébrospinal d’algésie et la stimulation du cortex moteur au moyen des systèmes

implantables. En effet l’infusion chronique de médicaments antalgiques par voie ventriculaire

est effectuée par Labato en 1983 grâce à une pompe implantable, rappelant toute de même

qu’avant lui, Obrador, qui en 1965, est le premier à avoir initié cette voie en injectant des

antalgiques à travers le réservoir d’Omaya afin de contrôler des douleurs faciale rebelles. La

stimulation du cortex moteur pour des douleurs neuropathiques d’origine centrales est

réalisée la première fois en 1989 par Tsubokawa en plaçant des électrodes au contact du

cortex moteur.

6

III. DONNEES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES DE LA

DOULEUR :

La douleur est le résultat d’un processus d’élaboration très complexe qui met à contribution

de nombreuses structures périphérique, médullaires, mésencéphaliques, diencéphalque et

corticale.

1. Nocicepteurs :

Le terme de nociception découle des conclusions de Sherrington relatives aux stimulations

capables de menacer l’intégrité de l’organisme.

Les nocicepteurs ou récepteurs de la douleur sont constituées par les terminaisons libres des

fibres nerveuses, formant des arborisations plexiformes dans les tissus cutanés (200

terminaisons/cm2)

et musculaires, ainsi que dans les parois des viscères. Ils ont pour rôle de

transformer la stimulation potentiellement nocive en excitation neuronale susceptible de

donner naissance à une sensation douloureuse. On distingue deux types de nocicepteurs : les

mécano-nocicepteurs et les nocicepteurs polymodaux (Fig.1).

Les mécano-nocicepteurs correspondent plus aux fibres Aδ et sont sensibles aux

stimulations mécaniques et au chaud. Leur champ récepteur est étendu. On

distingue deux sous-groupes. Le type IA est sensible aux stimuli mécaniques avec

un seuil de réponse bas et au chaud avec un seuil de réponse élevé. La transmission

est véhiculée par les fibres Aδ mais aussi par les fibres A . Le type IIA a un seuil

élevé pour les stimuli mécaniques et bas pour les stimuli chauds. Ces nocicepteurs

sont sensibles aux températures inférieures à 0°C [235].

Les récepteurs polymodaux sont plus volontiers en rapport avec les fibres C. Ils

sont sensibles à toutes les stimulations fortes (seuil de réponse élevé) qu’elles

soient thermiques, chimiques ou mécaniques. Leur récepteur est petit ; ils ont une

certaine tendance à la fatigabilité.

7

1.1 Transduction du stimulus en signal électrique (Fig.2) :

Le mécanisme par lequel un stimulus est transformé en influx nerveux est appelé

transduction. Quelle que soit sa nature, physique (mécanique, thermique) ou chimique, le

stimulus provoque une variation du potentiel de la membrane du récepteur dans le sens d’une

dépolarisation. La transduction est dite directe lorsqu’elle est entrainée par des stimulations

physiques et indirectes lorsqu’elle est provoquée par des substances chimiques libérées lors

d’une lésion tissulaire. Le rôle des récepteurs membranaires des nocicepteurs dans la genèse

du potentiel d’action n’est mis en évidence qu’à la fin du XXeme

siècle grâce aux

enregistrements de petits neurones de ganglion spinal en culture, d’un récepteur vanilloide

(VR1) situé dans la membrane du neurone et sensible à la fois à la capsaïcine (extrait du

piment) et à la chaleur [27, 149,237]. Ces récepteurs membranaires sont localisés au niveau

des terminaisons nerveuses.

Fig.1 : Nocicpteurs cutanés : Les fibres C (non myélinisées) et Aδ (peu myélinisées),

véhiculent des sensations thermoalgiques, sont connectées à des terminaisons libres. Les

fibres A (très myélinisées), véhiculent des sensations tactiles, sont connectées à des

récepteurs bien différenciés [145].

8

1.1.1 Récepteurs peptidergiques et non peptidergiques :

Les fibres C sont classées en deux groupes [125] :

les fibres “ peptidergique” qui synthétisent des peptides telle que la substance P (peptide

de 11 acides aminés) et le peptide relié au gène de la calcitonine (CGRP), ces fibres

expriment le récepteur tyrose kinase A (trkA) qui sont très sensibles au facteur de

croissance nerveuse (NGF). Ce sont des fibres qui sont à l’origine de l’inflammation

neurogene.

Les fibres “ non peptidergique” qui expriment le récepteur à l’ATP P2X3. Ils ont une

affinité pour le facteur de croissance nerveuse (GDNF). Ces fibres sont riches en canaux

sodiques et, par conséquent, elles se caractérisent par de faibles courants induits et de

potentiels d’action particulièrement de longue durée. le seuil d’activation est plus élevé

avec une réponse moins importante mais avec un rôle très efficace de la synapse.

1.1.2 Récepteurs élémentaires :

1.1.2.1 Canaux à potentiel récepteur transitoire (TRP) :

Le récepteur ionotropique vanilloïde TRPV-1 est mis en jeu directement par une température

supérieure ou égale à 48°C. La capsaïcine, les protons et la phosphorylation agissent

indirectement en abaissant considérablement son seuil d’activation à un niveau tel que la

température ambiante réussit à l’exciter. Ces récepteurs sont situés sur les fibres C. Ils sont

impliqués en particulier dans la sensation de brûlure. A l’état de base, ces récepteurs ne sont

seulement exprimés que par 17% des fibres C et par la totalité des fibres en présence des

phénomènes inflammatoires. Lorsque les récepteurs sont déclenchés, leurs canaux deviennent

perméables à tous les cations en particulier le calcium [146]. Les autres canaux TRP semblent

être impliqués dans le déclenchement de l’influx nerveux [193], comme les TRPV2 (seuil de

53°C) situés sur les nocicepteurs des fibres Aδ qui complètent la transduction dans le cas de

la nociception thermique la plus intense. Les TRPV3 (seuil de 32°C) et les TRPV4 (seuil de

24°C) sont sensibles aux stimulations thermiques chaudes non nociceptives [125, 41,293].

9

1.1.2.2 Canaux ioniques sensibles à l’acidité (ASIC) :

Ils font partie du groupe des canaux sodiques. Ils s’ouvrent au sodium lors de leur activation.

Ils sont activés à un pH inferieur ou égal à 6,9 et lors des phénomènes de lésions ou

inflammatoires durant lesquels le pH peut baisser jusqu’à 5,5. Ce groupe de récepteurs

compte sept sous-unités différentes (ASIC1a, ASIC1b, ASIC1b2, ASIC2a, ASIC2b, ASIC3 et

ASIC4). Les ASIC1a et les ASIC2 sont très nombreux au niveau du système nerveux central

et périphérique alors que les ASIC1b et ASIC3 ne sont présents qu’au niveau des nerfs

sensitifs périphériques [63].

1.1.2.3 Récepteurs purinergiques :

L’adénosine triphosphate (ATP) extracellulaire est reconnue par des récepteurs purinergique

que l’on peut subdiviser en deux groupes : les récepteurs P2X qui sont de type canaux

ioniques et P2Y qui sont des récepteurs métabotropiques (récepteurs à 7 passages

membranaires, couplés à des protéines G hétérotrimétriques (GPCR). Les récepteurs P2X3 du

groupe ionotropique semblent exprimés exclusivement dans des neurones de petit diamètre

non peptidergiques. L’ATP possède un effet algogène dont l’effet est considérablement

soutenu lors de l’inflammation. En effet au cours de l’inflammation, les cellules endothéliales

lésées entrainent une importante libération de l’ATP avec une forte synthèse de récepteurs de

P2X3. L’ATP transformé en adénosine par hydrolyse agit en synergie en se fixant au

récepteur P1 qui active les nocicepteurs [147].

1.1.3 Canaux sodiques voltage-dépendants :

Les canaux sodiques sont formés d’une sous-unité α qui forme le pore, et d’une sous-unité β

régulatrice. La sous-unité α est formé de 4 domaines (I à IV) de 6 segments

transmembranaires (S1 à S6). S4 est le principal capteur de voltage du canal [133]. Les

neurones des ganglions des racines dorsales médullaires expriment deux types de canaux

sodiques volatge-dépendants : les canaux résistants à la tétrodotoxine (TTX-R) et ceux dits

sensibles à cette toxine (TTX-S). Les canaux TTX-S se déclenchent à de faible voltage,

s’inactivent rapidement et sont à l’origine des potentiels d’action alors que les TTX-R

s’activent à des seuils élevés et s’inactivent lentement. La synthèse de canaux TTX-R est

augmentée en cas d’inflammation [147]. Quel que soit le type de neurone, l’ouverture de ces

canaux sodiques dépendants du voltage génère des potentiels d’actions lorsque sa membrane

10

est suffisamment dépolarisée. En effet, cette genèse du potentiel d’action par les canaux NA+

qui s’ouvrent au seuil, des ions NA+, abondants à l’extérieur de la cellule, entrent par

diffusion dans le stroma. Cet apport de changes positifs intracellulaires dépolarise davantage

le neurone et ouvre de nouveaux canaux de même type. Le processus s’emballe et le potentiel

est maintenant entièrement déterminé par cette brusque augmentation de la perméabilité ou

conductance sodique.

1.1.4 Autres récepteurs :

Il s’agit des récepteurs N-méthyl-D-aspartate (NMDA), acide-2-amino-3-hydroxy-5-méthyl-

4-isoxalone (AMPA)/kaïnate et les récepteurs β-adrénergiques. Dans les conditions normales,

ces récepteurs ne sont pas excitables par la noradrénaline mais ils le deviennent au cours des

phénomènes inflammatoires, de même que leur nombre et leur activité nociceptive

augmentent, conduisant à un mécanisme local d’auto-entretien de l’activité nociceptive.

Fig.2 : Rôle des canaux ioniques dans les nocicepteurs : (i) Génération du potentiel récepteur par les

canaux transducteurs. (ii) Codage du potentiel récepteur en potentiels d'actions par les canaux Na+ et K+

dépendants du voltage. (iii) Propagation du potentiel d'action [206].

11

Les récepteurs aux opioïdes : les terminaisons périphériques des fibres sensitives expriment

les récepteurs aux opioïdes. Un tiers des fibres C renferme les récepteurs δ et/ou μ. Le rôle de

ces récepteurs est antinociceptif et ne s’exprime significativement que lors des phénomènes

inflammatoires.

1.2 Rôle inflammatoire :

L’inflammation joue un rôle important dans l’activation et la sensibilisation des récepteurs.

Elle a pour support des médiateurs algogènes (Fig.3). On en distingue deux types :

ceux qui sensibilisent les nocicepteurs : les prostaglandines et les leucotriènes,

métabolites de l’acide arachidonique qui lui-même provient des phospholipides

membranaires libérés par la lésion tissulaire.

ceux qui les sensibilisent et/ou les activent, telles que : la bradykinine plasmatique, la

sérotonine plaquettaire, l’histamine libérée par les mastocytes qui contribue à la

vasodilatation et la libération des ions H+ et K+.

Fig.3 : Sensibilisation des nocicepteurs par les par les substances pro-

nociceptive (hyperalgésie primaire) [125].

12

La sensibilisation nociceptive est renforcée par la sécrétion par les fibres nerveuse de la

substance P et du CGRP en direction non de la moelle mais du tissu lésé de façon

antidromique. Ce phénomène est appelé « réflexe d’axone » et est responsable d’une

« inflammation neurogène » (Fig.4).

La substance P entraine l’extravasation plasmatique de bradykinine et la libération de

sérotonine plaquettaire. Par ailleurs, la substance P peut activer les cellules pro-

inflammatoires (macrophages, monocytes, lymphocytes) et libérer, à partir des cellules

endothéliales, le monoxyde d’azote qui augmente la vasoladitation capillaire.

Le CGRP est dotée d’une activité vasodilatatrice à travers une action directe sur les cellules

musculaires lisses et indirecte en facilitant la libération de l’histamine par les mastocytes.

Cette réaction en chaine entraine une diffusion progressive de l’hyperalgésie (Fig.4).

2. Fibres peripheriques :

Le potentiel d’action issu des nocicepteurs chemine le long des deux types de fibres :

les fibres Aδ (faiblement myélinisée, 1 à5µm, 4 à 30 m/s)

et C (amyéliniques, 0,3 µm, 0,4 à 2 m/s).

Fig.4 : Hyperalgésie périphérique et reflexe d’axone [201].

13

Ces fibres nociceptives Aδ et C sont situées au niveau de la peau selon la classification

d’Erlanger et Gasser et au plan profond, notamment, musculo-squelettique. Ces mêmes fibres

répondent respectivement au type III et IV de la classification de Lloyd. Les fibres Aδ et C

sont des fibres en T dont le corps cellulaire est situé au niveau du ganglion spinal. Ces fibres

aboutissent au niveau de la corne dorsale de la moelle.

Les fibres nerveuses quel que soit leur diamètre sont disposées de façon totalement

désordonnées à la périphérie, mais elles amorçent à l’approche de la moelle épinière une

ségrégation qui devient évidente au niveau de la jonction radiculo-médullaire ; les petites

fibres se placent en position ventro-latérale, alors que les fibres de gros diamètre sont en

position dorso-médiane (Sindou, 1972) (Fig. 5).

3. Relais medullaires (fig. 6) :

Les fibres afférentes rejoignent la substance grise médullaire. Les fibres Aδ et C se terminent

principalement au niveau de la couche superficielle (I et II de Rexed ou zone marginale de

Waldeyer) et la couche profonde (V de Rexed ou substance gélatineuse de Rolando) de la

corne dorsale du cordon médullaire.

Au niveau des couches superficielles :

Les fibres Aδ se terminent plutôt au niveau de la couche (I)

Fig.5 : Organisation des fibres au niveau de la jonction radicello-

médullaire posterieur (Sindou, 1972). Annerau pial (AP). Tractus de

Lissauer (TL). Corne postérieur (CP) [242].

14

Les fibres C se terminent plutôt au niveau de la couche (II) : Les fibres peptidergiques se

jettent dans les couches les plus superficielles, c'est-à-dire les lames I et II externes alors

que les fibres non peptidergiques se jettent uniquement dans la lame II interne [5].

Au niveau de la couche profonde :

Les fibres Aδ sont les seules à pénétrer en profondeur dans la couche (V)

Ces fibres afférentes primaires libèrent les neuromédiateurs dont l’aspartate, le monoxyde

d’azote (N0), le glutamate, la substance P, le CGRP, la cholécystokine, les neurokinine, le

vaso-intestinal-peptide (VIP),…qui vont activer le deuxième neurone. Les afférences

viscérales convergent avec les afférences somatiques majoritaires, sur une même population

relais expliquant les phénomènes de douleurs projetées des régions viscérales sur les régions

somatiques correspondantes.

Les neurones spinaux prennent le relais des fibres nociceptives Aδ et C et forment le faisceau

spinothalamique. Ils sont de 3 types :

- Les neurones nociceptifs spécifiques, sensibles aux stimuli mécaniques ou thermiques

nocifs ; leur corps cellulaire siègent principalement dans les deux couches les plus

superficielles de la corne dorsale et tout particulièrement dans la couche I.

- Les neurones nociceptifs non spécifiques (ou large gamme réceptrice ou encore à ‘’large

spectre’’). Ce sont les Wide Dynamic Range Nocicptors (WDR) des Anglo-saxons. Ils

répondent aussi bien à des stimuli mécaniques ou thermiques nocifs qu’à des stimuli

mécaniques légers par l’intermédiaire des grosses fibres Aβ dont les collatérales se

terminent dans les couches III, IV et V. Le corps neuronal des neurones nociceptifs non

spécifiques est localisé principalement au niveau de la couche V.

- Un groupe de neurone de découverte récente, situé dans la couche I, recevant les

afférences Aδ et C et codant graduellement et spécifiquement la sensation de froid et de

douleur au froid [47].

Au total, les neurones relais des couches I et II sont quelque fois qualifiés de nociceptifs

spécifiques. Ceux des couches III et IV de tactiles spécifiques et ceux de la couche V de

nociceptifs non spécifiques (Tableau 1).

Ces neurones relais perdent en général de leur spécificité et de leur sélectivité avec la

profondeur de leur localisation dans la moelle mais ils sont soumis à plus d’influence sus- et

sous –jacentes, soit par l’intermédiaire des interneurones ou soit par l’intermédiaire des

sensibilisations et des inhibitions [104].

15

NEURONES COUCHES A Aδ C N.S.N

Nociceptifs spécifiques

I II

++ +

+ ++

N.S.N.s

Non-nociceptifs (‘’tactiles spécifiques’’)

III IV

+ +

Nociceptifs, non spécifiques ‘’Convergents’’

V VI

+ +

+ +

+ +

N.S.N.n.s

En général, les axones nociceptifs spinaux vont se séparer en deux principaux faisceaux,

distincts au plan anatomique et fonctionnel. L’un latéral, le faisceau spinothalamique issu des

couches I, IV et V se projette plutôt sur le thalamus latéral (noyau-postéro-latéral, VPL), et

l’autre, médian, , le spino-réticulo-thalamique, issu des couches VII et VIII se projette plutôt

sur le noyau centralis latéralis.

Fig 6 : Distribution des fibres afferentes au niveau de la corne dorsale de la moelle. [78].

Tableau 1 : Répartition des neurones spinaux nociceptifs en fonction des 6 couches de la corne

dorsale de la moelle (N.S.N : neurone spinal nociceptif ; N.S.N.s : spécifique ; N.S.N.n.s : non

spécifique) [275].

16

Au point de vue neurochimique, deux types de substances sont à l’origine de la transmission

du signal nociceptif périphérique vers les neurones spinaux. Les acides aminés excitateurs

(AAE) et les neuropeptides modulateurs qui contrôlent l’action des premiers. Ils sont libérés

par les terminaisons centrales des fibres afférentes primaires. La survenue de potentiels

d’action au niveau des membranes des terminaisons provoque l’ouverture de canaux calciques

dépendants du voltage. L’augmentation de la concentration calcique va déclencher la

libération d’un certain nombre de médiateurs dont le glutamate. Ce dernier va interagir avec

trois types de récepteurs postsynaptiques : récepteur ionotropique AMPA/kaïnate (AMPA-R)

qui ouvre un canal sodique ; récepteur métabotropique (mGlu-R) qui sensibilise le récepteur

AMPA/kaïnate par une protéine-kinase AMP cyclique dépendante (PKA) et le récepteur

NMDA par une protéine-kinase calcium-dépendante (PKC) ; récepteur NMDA qui ouvre un

canal anionique, préférentiellement calcique [146] (Fig.2).

. 4. Voies ascendantes (fig. 7) :

4.1. Faisceau spinothalamique (neo-spinothalamique) :

Il décusse à l’étage segmentaire et emprunte la partie superficielle du cordon antérolatéral.

Les fibres caudales sont les plus superficielles car refoulée par les nouvelles arrivées au fur et

à mesure que l’on s’élève vers les segments rostraux de la moelle. Les axones issus des

neurones des couches I et IV à VIII se distribuent, soit au thalamus latéral, ou aux noyaux

médians du thalamus. Les neurones spécifiques au froid de la couche I ont une projection

minime dans un noyau thalamique spécifique, la partie postérieure du noyau ventromédian

(VMPo) [54, 57,289].

4.2 Faisceau spino-réticulo-thalamique (paléo-spino-réticulo-thalamique) :

Il siège à la profondeur du cordon antéro-latéral. Il est constitué de neurones dont les corps

cellulaires proviennent de l’ensemble des 6 couches de la corne dorsale mais aussi de la zone

intermédiaire « végétative » voire de la corne ventrale, motrice. C’est une voie à conduction

lente car les neurones de ce faisceau sont polysynaptiques. Il émet vers le tronc cérébral des

projections homo et/ou controlatéral sous forme de deux contingents. L’un bulbo-pontique

qui se termine dans la substance réticulée, notamment les noyaux giganto-cellulaire et le

17

raphé magnus. L’autre mésencéphalique qui se distribue au niveau de la substance grise péri-

aqueducale (SGPA) et de la substance réticulaire adjacente. De là, naissent des projections en

direction de la quasi-totalité du système nerveux central. Les projections qui s’effectuent sur

le thalamus médian constituent « le troisième neurone » d’une voie afférente dite spino-

réticulo-thalamique.

Des connexions synaptiques vont s’établir à partir de la région thalamique vers d’autres

territoires notamment :

- Les noyaux gris centraux, le cortex somato-moteur et le cervelet dont le rôle est la

préparation de la réponse motrice à un stimulus nociceptif

- L’hypothalamus doté de la composante neurovégétive.

- Le cortex associatif, incluant le système limbique qui est responsable de la réaction

émotive avec son effet désagréable

Le système médian semble être impliqué dans « l’alerte nociceptive » basée sur trois

composantes psycho-fonctionnelles:

- L’un quantitatif qui est le codage de l’intensité

- Les autres psychologiques qui sont l’émotion et la cognition

Fig 7 : le tractus antérolatéral. D’après

Besson et al. 1982 [275].

18

4.3 Autres voies :

Des voies complémentaires ont été également décrites comme le contingent spino-(ponto)-

mésencéphalique qui prend naissance dans les couches I et IV à VI de la corne dorsale du

cordon médullaire et se termine dans la SGPA du mésencéphale et dans l’aire parabrachiale

(pont) [42,289]. Deux autres contingents homolatéraux notamment la voie dorso-latérale

(faisceau spino-cervico-thalamique) et le contingent de fibres nociceptives appartenant au

cordon postérieur (collone de Klarke) appelés fibres post-synaptiques car ayant déjà fait

relais au niveau de la couche I de la corne dorsale.

4.4 Voies nouvellement décrites :

Le faisceau spino-para-brachial : longe la partie dorso-latérale du pont dont le noyau

parabrachial y constitue la structure principale et s’étend de la partie dorsolatérale du pont au

tegmentum mésencéphalique. Ce noyau reçoit à sa partie latérale des neurones nociceptifs

spécifiques des couches I, V et X de la corne dorsale du cordon médullaire et se projette

ensuite vers l’amygdale et l’hypothalamus pour y assurer respectivement un rôle dans les

réactions affectivo-émotionnelles et les réactions à la douleur.

La voie spinohypothalamique direct est constituée en majorité de neurones spécifiques. Cette

voie pourrait avoir un rôle dans les réactions lentes de type humoral ou de stress à la douleur.

5. Relai supraspinal (fig. 8) :

5.1 Projections thalamo-corticales :

Le relai supraspinal est constituée de projections thalamo-corticales qui sont fortement

modulables en particulier au niveau du relais thalamique où les signaux sont soumis à une

influence corticale descendante. En dépit de la complexité des réseaux, des relations anatomo-

fonctionnelles ont pu être établies entre les structures anatomiques et les composantes

cliniques de la douleur :

- Le thalamus latéral, principalement le noyau VPL où se terminent un des deux contingents

du faisceau spinothalamique [50] ainsi que les voies leminsicale des noyaux des colonnes

dorsales ( noyaux de Goll et Burdach). Les projections des neurones de ces noyaux

thalamiques sur le cortex somesthésique primaire ou post-central (parétal ascendante)

19

notamment SI et SII sont sensées être impliqué dans l’aspect sensori-discriminatif du

stimulus nociceptif (type et intensité de stimulus) avec une organisation topographique

précise. Cependant, la projection nociceptive proprement dite y est peu importante et

occupe un territoire proche du sillon de Rolondo.

- Les neurones du VMPo interviennent dans le rôle d’analyse discriminative de la sensation

de la douleur au froid. Ces neurones se projettent sur le cortex insulaire, à proximité des

aires gustatives, dans une faible importance au niveau SI et dans le cortex prémoteur [54].

- Les neurones du thalamus médian ou intralaminaire (noyau CL, CM, Pf) véhiculent le

message nociceptif sans transduction sensoridiscriminative. Le contingent du faisceau

spinothalamique se projetant sur le thalamus médian se termine dans le noyau central

latéral (CL) dont les neurones aboutissent dans le cortex précentral et cingulaire

[119,173], le cortex frontal, le cervelet, le striatum, l’hypothalamus et le système limbique

[83,124,128,223]. Les neurones des noyaux thalamiques, sensibles aux stimuli nociceptif;

vont se projeter également dans l’aire 24 [55,279,280,182,296]. Ces projections ont un

rôle dans la réaction motrice de défense à des stimuli nociceptifs et l’analyse de l’aspect

émotionnel de la douleur. Quant aux projections sur les aires pariétales postérieures (aires

40 et 7), elles interviennent dans les phénomènes d’attention.

Fig. 8 : Organisation fonctionnel des voies de la nociception :

système latéral et médial [275].

20

5.2 Projections corticocorticales et cortico-sous-corticales :

L’insula établit des interconnexions massives entre le cortex somesthesique notamment SI et

SII [83,176] ainsi que l’aire cingulaire 24. Le cortex cingulaire possède des projections dans

le nucleus raphé magnus (NRM) [40] et la SGPA [30,185]. L’aire motrice (aire 4) reçoit des

projections issues des régions SI, SII, le noyau ventrolatéral (VL), le VPL et la SGPA. Les

régions sous corticales de la région précentrale reçoivent des neurones à partir des noyaux du

raphé et les noyaux interlamaires (IL). Le cortex prérolandique reçoit des projections à partir

des relais thalamiques d’origine cérébelleuse (VL) et noyau ventral intermédiaire (Vim) )

[185,162].

6. Neuromodulation de la douleur :

Il s’agit d’un mécanisme de contrôle ou d’inhibition du signal douloureux. Il résulte des

interactions entre les voies afférentes de la douleur et les voies modulatrices au niveau des

relais neuronaux. Ce système de contrôle comprend deux niveaux, médullaire et supra-spinal.

6 .1 Contrôle médullaire :

Le contrôle médullaire repose sur la théorie du gate contrôle ou le « contrôle du portillon »

élaborée par Melzack et Wall en 1965 [167]. Selon cette hypothèse, les influx transmis par les

fibres de gros de diamètre myélinisées Aβ entretiendraient au niveau de la corne dorsale un

effet inhibiteur presynaptique sur les neurones nociceptifs (Fig.9). Dés lors, on peut déduire

que la sensation douloureuse est la résultante d’un excès d’influx nociceptifs ou d’un défaut

du contrôle inhibiteur (syndrome de déafferentation). Cette théorie a été complétée plus tard,

en 1977, par Jessell et Iversen selon eux, l’inhibition des fibres nociceptives par

l’interneurone dépendrait de la libération d’un neuromédiateur-enképhaline ou/et GABA. Ces

neuromédiateurs jouent un rôle de clé qui va se fixer sur la serrure qui n’est autre que le

récepteur situé à l’extrémité de la fibre nociceptive, en position pré-synaptique. Cette

fixation inhibe ainsi la libération, par la fibre nociceptive de ses propres neurotransmetteurs

(A.A.E., neurokinines, … ) ainsi, sur le plan neurochimique, la théorie initiale se complète

par celle de la clé et de la serrure.

Le mécanisme d’inhibition est de type segmentaire dans lequel les signaux nociceptifs

atteignent le même myélomere que celui concernés par les signaux des fibres de gros de

21

diamètre Aβ activées. De la même façon, les segments voisins reçoivent les signaux à partir

des collatérales des fibres nociceptives primaires. En même temps, ils subissent l’inhibition

grâce au système des neurones intersegmentaires de la substance gélatineuse.

La compréhension du mode de fonctionnement du système de modulation de la douleur a

permis trois applications cliniques :

- Chirurgie sur la zone d’entrée des racines dorsales dans la moelle ou DREZ (dorsal root

entry zone) tomie [239], qui consiste à interrompre sélectivement les voies nociceptives en

préservant au moins en partie les fibres à destination de la colonne dorsale [149].

- La neurostimulation transcutanée ou épidurale active les fibres Aβ pour réduire l’activité

des nocicepteurs.

- L’administration intrathécale de morphine reproduit la même activité que l’enképhaline

dont le rôle est l’inhibition de l’activité du neurone nociceptif spinal.

6.2 Contrôle supramédullaire :

Le contrôle supramédullaire constitue le plus haut centre de convergence des mécanismes de

modulation. Ce contrôle inhibiteur s’exerce essentiellement de haut en bas.

Fig. 9 : Theorie du gate control. D’après Melzack et P. Wall, 1965 [167].

22

6.2.1 Tronc cérébral (Fig. 10) :

Le système inhibiteur descendant du tronc cérébral est un mécanisme régulateur de la douleur

qui fonctionne grâce aux voies sérotoninergique et la voie noradrénergique doublées d’un

système inhibiteur diffus.

6.2.1.1 Voie sérotoninergique :

La voie sérotoninergique est une voie bulbo-spinale issue des noyaux raphé magnus, giganto-

cellulaire et para giganto-cellulaire de la région bulbaire ventromédiane (RBVM) qui va

activer, sous l’effet d’endorphine libéré par de la SGPA de la région mésencéphalique, les

voies descendantes du funiculus dorso-latéral, celui-ci se projette plus particulièrement sur les

couches I,II et V de la corne postérieure, entrainant l’inhibition présynaptique des neurones

nociceptifs spinaux par l’intermédiaire d’un interneurone enképhalinergique s’opposant à la

libération de substance P (Basbaum et Fields en 1978).

6.2.1.2 Voie noradrénergique :

La voie noradrénergique est issue du locus coeruleus et du locus subcoeruleus de la région

pontique en rapport avec les récepteurs α2- noradrénergique activés physiologiquement par la

voie noradrénergique. Cette voie va exciter les interneurones inhibiteurs de la corne dorsale.

6.2.1.3 Le contrôle inhibiteur diffus induit par stimulation nociceptive (CIDN)

(Fig.11) :

Il s’agit d’un système inhibiteur descendant, très puissant, organisé en boucle rétro-action

négative spino-bulbo-spinal dont les structures bulbaires notamment le noyau subnucleus

reticularis dorsalis (SRD) de la région caudale du bulbe et la réticulé bulbaire adjacente où se

projettent les neurones nociceptifs de la voie spino-réticulaire entrainent sous l’effet de la

stimulation nociceptive une inhibition diffuse sur l’ensemble des neurones à convergence

sauf ceux dont les champs récepteurs sont concernés par la stimulation nociceptive. Ce

mécanisme tend à réduire les champs de la douleur à un seul ce qui explique qu’une douleur

puisse couvrir une autre. Ce phénomène est exploité en thérapeutique, il s’agit des les

méthodes de contre-irritation ou contre-stimulation comme l’acupuncture.

23

6.2.2 Hypothalamus :

Le faisceau hypothalamique direct pourrait jouer un rôle d’inhibiteur descendant à travers une

boucle de rétro-action négative spino-hypothalamo-spinale.

6.2.3 Thalamus :

Le contrôle inhibiteur du thalamus s’effectue grâce aux noyaux réticulaires en jouant un rôle

de régulateur des influx nociceptifs entre le thalamus latéral et le thalamus médian. Cette

régulation se fait grâce à ses projections provenant du thalamus latéral et du cortex par la

boucle thalamo-cortico-thalamique et ses efférences gabaergique [15, 216,227] sur le

thalamus médian [14, 43, 226,297]. Le thalamus exerce un effet inhibiteur des influx

nociceptifs au niveau de la corne dorsale [66] prouvé par la stimulation thalamique dans le

cadre du traitement de la douleur neuropathique.

Fig. 10 :Contrôles inhibiteurs issus du tronc cérébral

impliquant les systemes à médiation sérétoninergique,

opioïdergique et noradrénergique. [146]

Fig. 11 :CIDN : la stimulation nociceptive entraine

une inhibition diffuse à tous les segments médullaire

sauf ceux concerné le stimulus douloureux [146].

24

6.2.4 Cortex cingulaire antérieur :

Le cortex cingulaire antérieur ( aire de Brodman 24 et 32) présente une activité modulatrice

indirecte sur la SGPA par l’intermédiaire du thalamus médian et s’organise en boucle à

rétroaction négative. Il est impliqué dans le phénomène d’attention et d’émotion. A l’imagerie

fonctionnelle, lors de la distraction, le cortex cingulaire anterieur et la SGPA apparaissent en

activité en même temps que l’installation d’une réduction de l’activité thalamique

controlatérale et d’une diminution de l’activité des voies nociceptives avec baisse de

l’intensité de la douleur.

6.2.5 Cortex insulaire :

Des études ont montré qu’il existe une corrélation entre l’intensité, le caractère déplaisant de

la douleur et l’activité dans l’insula antérieur ainsi que le cortex limbique [9].

6.2.6 Cortex moteur :

Le cortex moteur est muni d’un rôle de modulateur vis-à-vis des neurones relais des couches I

et V de la corne dorsale grâce à ses projections corticospinales inhibitrices [2, 9, 45,77].

IV. DONNEES PHYSIOPATHOLOGIQUES RESPONSABLES DE

LA DOULEUR :

Les mécanismes physiopathologiques en cause dans la douleur peuvent être très différents.

Habituellement, sont distinguées les douleurs neuropathiques et les douleurs nociceptives.

1. MECANISME DES DOULEURS NEUROPATHIQUES :

Le terme de « douleur neuropathique » a été adopté en 1994 par l’IASP [168] à la place de

l’ancienne dénomination de « douleur de désafférentation » [28]. Elle se définissait comme

étant « une douleur causée ou initiée par une lésion primitive ou un dysfonctionnement ou

une perturbation transitoire du système nerveux périphérique ou central ». Depuis 2006,

L’IASP définit la douleur neuropathique comme étant « une douleur secondaire à une lésion

25

ou une maladie affectant le système somatosensoriel ». Plusieurs mécanismes contribuent à

l’apparition de la douleur neuropathique. Ils sont d’origine périphérique et centrale.

1.1 Mécanismes d’origine périphérique :

1.1.1 Décharges anormales des fibres lysées :

Les fibres nerveuses lésées peuvent développer des décharges ectopiques qui se manifestent

sous forme de potentiels d’actions spontanés au niveau des zones de démyélinisation axonale.

Ces décharges sont secondaires à l’activité accrue de canaux sodiques voltage dépendants

dans la partie démyélinisée de la membrane [65]. Les modifications de l’acticité des canaux

sodiques existent également au niveau du ganglion spinal. Les différents canaux étudiés

(principalement Nav 1.3, 1.7, 1.8 et 1.9) sont exprimés particulièrement dans des petites

cellules du ganglion rachidien, et pourraient être en cause dans la genèse de potentiels

d’action aberrants dans des nocicepteurs. Après lésion nerveuse, certaines fibres Aβ

pourraient voir leur phénotype modifié, et libérer des neurotransmetteurs propres aux

neurones nociceptifs, telles des neurokines comme la substance P [188].

1.1.2 Décharges anormales des fibres non lysées :

Les fibres non lésées peuvent elles aussi surexprimer certains récepteurs membranaires et

générer des décharges anormales au niveau des axones notamment des fibres C au sein des

nerfs lésés. Ce dysfonctionnement qui touche les fibres non lysées pourrait jouer un rôle

crucial dans l’apparition et le maintien des phénomènes douloureux [7, 154,294]. Il semble

que le produit de dégradation associé à la dégénérescence wallérienne conduiraient à des

altérations des propriétés des fibres C attenantes, non touchées par la lésion mais partageant

un même nerf avec celles axotomisées [134]. Ces fibres C peuvent surexprimer certains

canaux sodiques, comme le Nav 1.8, alors que ce canal est plutôt déficitaire dans les fibres

atteintes [97]. Après lésion d’un nerf spinal, des troubles neurochimiques apparaissent au

niveau du ganglion rachidien, adjacent, qui ne contient pas de fibres lésées, avec

surexpression de récepteurs TRPV1, de facteurs neurotrophiques comme le « Brain Derived

Neurotrophic Factor » (BDNF), et d’ARN messager pour des neurotransmetteurs nociceptifs

comme le CGRP [85].

26

Une surexpression de récepteurs TRPV1 a été rapportée aussi bien dans les fibres lésées que

dans les axones adjacents non lésés [17,86]. Par ailleurs, en cas de lésion nerveuse, il y’a une

surexpression des canaux calciques notamment la sous-unité a-2-δ au niveau des ganglions

rachidiens provoquant une entrée massive du calcium et par conséquent une libération

exagérée de neurotransmetteurs, entre autres le glutamate par les terminaux nociceptifs [156].

1.1.3 Excitations croisées entre fibres :

Il s’agit d’interactions pathologiques qui pourraient résulter de la formation « d’éphapes » qui

sont des « courts-circuits » à l’origine de connexions artificielles entre fibres de gros et de

petit diamètre. Ceci pourrait expliquer les décharges anormales des nocicepteurs par les

fibres myélinisées de gros calibre qui véhiculent la sensation tactile non nociceptive.

1.1.4 Surproduction de facteurs de croissance :

Il a été noté une surproduction de facteur de croissance (NGF) en cas de douleur

neuropathique avec libération importante de noradrénaline par les neurones de petit diamètre

et des neurones sympathiques. Il en résulte des décharges anormales des neurones nociceptifs

polymodaux et une surexpression de récepteurs α qui pourrait expliquer la participation du

système sympathique [64]. Cette surproduction concerne aussi bien les sites lésés des axones

atteints que sur les terminaux des axones intacts.

1.2 Mécanisme d’origine centrale : 1.2.1 Médullaire :

La sensibilisation centrale de la douleur se définit par l’augmentation anormale de l’activité,

spontanée et/ou évoquée des neurones nociceptifs du SNC. Cette sensibilisation est le résultat

d’une excitation répétée et exagérées aussi bien des fibres C, responsable de phénomènes

d’embrasement « wind up » que des fibres Aβ ayant acquit la capacité d’évoquer des

réponses nociceptives centrales. Il s’ensuit au niveau central l’apparition de phénomènes dits

de « potentialisation à long terme » (LTP) [90]. Tous ces phénomènes sous-tendent des

modifications d’ordre histopathogénique et neurochimique.

27

1.2.1.1 Modifications structurelles présynaptiques :

Les fibres Aβ non nociceptives subissent des changements phénotypiques sous l’action des

facteurs de croissance et de certaines substances neuroactives présentes en excès. Les

collatérales des fibres Aβ bourgeonnent vers les couches nociceptives de la corne dorsale. Ce

qui fait du moindre effleurement cutané une sensation douloureuse expliquant ainsi

l’allodynie tactile.

1.2.1.2 Modifications fonctionnelles postsynaptiques :

L’excitation nociceptive répétée en direction des relais médullaires entraine une

dépolarisation soutenue des neurones post-synaptiques par une augmentation du nombre de

récepteur ionotropiques au glutamate de type AMPA avec facilitation des synapses

glutamatergiques centrales [155]. De même, une augmentation de l’ARN messager codant

pour les récepteurs AMPA et NMDA a été récemment décrite [65] Dans les conditions

pathologiques, l’activation prolongée des fibres C stimule les récepteurs NMDA médullaires

en déplaçant les ions magnésium qui bloquent le canal ionique associé au récepteur. Cette

activation pathologique conduit à long terme à un état d’hyperexcitabilité à la suite des

modifications des propriétés fonctionnelles des neurones. Cette hyperexcitabilité s’explique

par l’entrée massive du calcium dans la cellule. Elle est déclenchée par l’activation de

protéines PKC ou encore l’activation de la NO synthétase à l’origine de la synthèse d’oxyde

nitrique (NO) [166]. Les récepteurs NMDA peuvent être activés par les neuropeptides tels que

le VIP, le neuropeptide Y ou la dynorphine, dont la libération et la synthèse sont élevées après

une lésion nerveuse. De même que la dépolarisation lente des neurones nociceptifs

déclenchée par la substance P, libérée lors de l’activation des fibres C, pourrait entrainer

l’excitation des récepteurs C [230].

1.2.1.3 Modification fonctionnelle des neurones inhibiteurs :

L’altération fonctionnelle des neurones inhibiteurs peut être due soit à leur disparition par

mort neuronale ou à la perte de l’efficacité de leurs neurotransmetteurs GABA et la glycine.

L’hyperactivité des fibres C entraine un excès d’AAE dans l’espace synaptique produisant

ainsi un effet « excito-toxique » responsable de la mort neuronale [262].

28

La perte d’inhibition peut être liée à une diminution de la synthèse et de la libération de

GABA, comme elle peut être liée également à une sous régulation du transporteur de

potassium et de chlore KCC2 dans les neurones post-synaptiques de la corne dorsale lors des

lésions nerveuses. Ceci altère le potentiel de l’équilibre du chlore dans ces neurones

entrainant l’ouverture des canaux au chlore par l’action du GABA avec dépolarisation de la

cellule au lieu d’une hyperpolarisation. L’action du GABA se transforme alors en excitation

[51].

1.2.2 Tronc cérébral :

Après lésion nerveuse périphérique ou spinale, les signaux nociceptifs ascendants pourraient

altérer le système inhibiteur descendant en créant un phénomène de facilitation descendante

au niveau de la région ventromédiale du bulbe (NRM) qui fait intervenir la colécystokynine

(CCK). Cette facilitation descendante interviendrait plutôt dans le maintien de l’allodynie que

de son apparition.

1.2.3 Thalamus :

Les lésions périphériques et/ou médullaires dans le model animal entrainent une

hyperactivation spontanée des neurones thalamiques somatosensoriels (noyaux ventraux

postérieurs médians (VPM), et latéral (VPL) ) avec augmentation de leur réponse évoquée par

des stimuli périphériques et élargissement de leur champs récepteur [93,103,107,281,285].

Cette excitabilité accrue des neurones thalamiques est relative à la surexpression d’un type de

canaux sodiques, Nav 1.3 [107,298]. Il s’y associe une accumulation anormalement élevée

d’ions K+

dans les noyaux thalamiques somatosensoriels (VPL, VPM et complexe

postérieur). Par ailleurs, des lésions responsables d’une désafférentation thalamique

accompagnées d’une hyperpolarisation par la disparition des afférences excitatrices

entraineraient une activité anormale qui s’étendrait à tout le cortex somatosensoriel. Cette

hyperactivité correspond paradoxalement à l’imagerie à une hypoactivité métabolique (Fig.

12).

1.2.4 Cortex :

Certaines cellules corticales présentent des anomalies identiques à celles retrouvées au niveau

du thalamus en cas de désafférentation. Ces cellules subissent une hyperpolarisation avant

29

d’entrainer des activités anormales sous forme de bouffées répétitives de potentiels d’action

[189]. Une augmentation de la puissance des fréquences thêta ont été notées au niveau des

aires impliquées dans la perception douloureuse en cas de douleur neuropathique [253].

A l’imagerie fonctionnelle, la baisse de la fixation du traceur correspond à une libération

d’endorphine en réponse à la douleur neuropathique se liant aux récepteurs opioïdes et

laissant moins de sites disponibles pour le traceur externe. En effet, beaucoup d’auteurs

rapportent une diminution de la fixation du traceur sous corticale (SPGA, thalamus médian) et

corticale (cortex préfrontal, insula, corps calleux antérieur et moyen) bilatérale et symétrique

en cas de douleur neuropathique d’origine périphérique [123,157]. et asymétrique à

prédominance homolatérale à la lésion en cas de douleur neuropathique d’origine centrale

[122,157, 290,291] évoquant une perte de récepteurs opioïdes.

Fig. 12 : Schémas récapitulatifs des différentes régions cortico-sous-corticales suractivées (ou sous-

activées) métaboliquement dans différents types de douleurs expérimentales et neuropathiques [90].

30

1.3 Neuroplasticite centrale :

Toute lésion affectant le système somatosensoriel sous-thalamique entraine un remodelage

somatotopique aussi bien thalamique que cortical. Cette réorganisation anatomofonctionnelle

apparaît immédiatement dans les minutes qui suivent une lésion périphérique [35,218] et

aboutit à plus long terme à des modifications morphologiques complexes. Une lésion

périphérique laisse sur l’homonculus des aires somesthésiques des synapses vacantes qui

seront activables par des afférences destinées aux zones cérébrales voisines. En effet, en cas

d’amputation ou d’avulsion du plexus brachial, ce sont des projections de la face qui vont

occuper la zone vacante, et toute stimulation faciale peut être perçue dans le membre fantôme

ou le membre avulsé (Fig. 13).

Toutes les lésions nerveuses n’entrainent pas systématiquement des douleurs car il y’a une

prédisposition génétique qui concerne principalement les gènes codant pour certains canaux

Fig. 13 : Modification somatotopique centrale (aire SI) secondaire à une lésion nerveuse

périphérique. A : patient avec une avulsion du plexus brachial à 1 mois de la lésion nerveuse chez

lequel des stimulations appliquées sur la joue provoquent des sensations à la fois dans les doigts (n°

de doigt figuré sur la face) et dans la zone limitrophe intacte. La modification topographique des 2

eme, 3 eme, 4 eme et 5 eme doigts est approximative sur la face. B : le même patient après 7 mois

d’évolution. La représentation des doigts sur la face a été nettement modifiée. C : patient avec une

amputation du membre supérieur. La somatotopie du membre amputé (main et doigts) se projette sur

la région deltoïde [203].

31

sodiques (impliqués dans les douleurs spontanées) dans le ganglion spinal notamment les

gènes codant pour un canal transitoire TRPM (responsables de l’hyperalgésie).

2. MECANISME DES DOULEURS NOCICEPTIVES :

Les douleurs nociceptives sont des douleurs liées à un excès de nociception. Elles sont la

conséquence de l’activation du système de transmission des messages nociceptifs par la

stimulation excessive des nocicepteurs. Dans ce type de douleur, le système nerveux est

considéré intact. L’excès de stimulation nociceptive est la caractéristique de la majorité des

douleurs aiguës [105]. Au stade chronique, elles relèvent des pathologies lésionnelles

persistantes, comme les pathologies rhumatismales chroniques et les cancers. Dans les

conditions normales, les afférences primaires nociceptives ont peu d’activité spontanée.

Cependant, après une lésion tissulaire, elles deviennent hyperactives en permanence. Cela est

dû en partie aux substances neuroactives qui sensibilisent ou excitent les terminaisons

nerveuses périphériques. Le seuil de stimulation est abaissé au point que la température du

corps et la pression de l’œdème deviennent des stimuli susceptibles d’entrainer des douleurs

spontanées [44]. Ce phénomène est généré par de multiples médiateurs qui peuvent provenir

du plasma extravasé, mais également des agents issus des cellules inflammatoires et des

neurotransmetteurs libérés par les terminaisons des fibres afférentes elles-mêmes. Le signal

douloureux converge alors vers la corne dorsale au moins vers deux types de populations de

neurones, notamment les neurones nociceptifs spécifiques et les neurones dont l’intensité des

décharges varie en fonction du type de stimulus selon qu’il soit nocif ou non nocif. Cette

activation permanente et soutenue du message nociceptif provoque à long terme une

sensibilisation centrale en stimulant les récepteurs NMDA grâce à la libération au niveau

médullaire de la prostaglandine et de l’oxyde nitrique. En général, les étapes d’installation de

la douleur nociceptive sont similaires à celles de la douleur neuropathique d’origine

périphérique. Il y’a d’abord sensibilisation périphérique au niveau des terminaisons

périphériques et au niveau du ganglion rachidien dorsal (DRG) puis une sensibilisation

centrale au niveau de la corne dorsale qui est soumise à des influences descendantes

provenant du tronc cérébral et enfin l’étape de la perception de la douleur est supporté par le

cortex sensitif. La différence fondamentale entre la douleur nociceptive et la douleur

neuropathique est que la douleur nociceptive est sensible aux opiacés tandis que la douleur

neuropathique ne l’est pas. L’explication réside probablement au fait qu’il y’a perte de l’effet

32

périphérique des opiacés, perte des récepteurs opioïdes médullaires et augmentation de

l’activité physiologique du système antagoniste opioïde [44,222]. L’intégrité du système

nerveux est l’élément essentiel de distinction entre les deux types de douleur. Cependant, il ne

peut être épargné à la longue car il peut être altéré dans la douleur nociceptive. Dans la

douleur cancéreuse, souvent citée comme prototype de douleur nociceptive, le tissus nerveux,

qu’il soit périphérique ou central, peut être endommagé par l’envahissement des cellules

cancéreuses, par les cytokines libérées par l’inflammation néoplasique et par les anticorps des

cellules cancéreuses elles-mêmes (syndrome paranéoplasique). En réalité, une douleur

cancéreuse purement nociceptive est très rare.

33

CHAPITRE II

34

I. CLINIQUE DES DOULEURS CHRONIQUES :

La douleur chronique persiste souvent au-delà de 3 à 6 mois. Elle est caractérisée par une

réponse insuffisante au traitement et s’accompagne d’une détérioration significative et

progressive des capacités fonctionnelles et relationnelles du patient dans ses activités de la vie

quotidienne et/ou professionnelle. Il s’agit d’une véritable douleur-maladie.

1. CARACTERISTIQUES SYMPTOMATOLOGIQUES DES

DOULEURS NEUROPATHIQUES :

1.1 Douleurs :

Ce sont des douleurs spontanées pouvant survenir immédiatement, quelques jours, voire des

années après la lésion du tissu nerveux.

Ces douleurs peuvent présenter l’un, l’autre ou les deux aspects cliniques suivants :

- Un fond douloureux permanent : plus fréquemment à type de brulure superficielle,

quelque fois à type de « froid douloureux » parfois à type d’étau, de striction ou de

broiement.

- Des douleurs fulgurantes, paroxystiques, souvent à type de décharges électriques ou

d’élancement. Elles surviennent fréquemment par série durant plusieurs minutes et se

répètent plusieurs fois par jour ou par semaine.

1.2 Sensations anormales :

Elles se présentent sous forme de paresthésie (picotements ou fourmillements), de

dysesthésies (picotements ou fourmillements à caractère désagréable) et de prurit. Elles

peuvent se manifester aussi sous forme de sensation « d’engourdissement », de « peau

cartonnée », ou de « sensations de froideur ».

1.3 Examen de la sensibilité :

1.3.1 Modification douloureuse de la sensibilité :

- Allodynie : douleur provoquée par des stimulations normalement non douloureuses. On

distingue :

35

Allodynie mécanique dynamique : sensation désagréable à l’effleurement ou au

frottement de la peau.

Allodynie mécanique statique : sensation désagréable à la pression de la peau.

Allodynie thermique au froid ou au chaud : sensation désagréable à la stimulation de

la peau au froid ou au chaud.

- Hyperalgésie : réponse exagérée à une stimulation douloureuse.

- Hyperpathie : réponse exagérée à une stimulation douloureuse tactile au niveau d’une

zone hypoesthesiée (sensibilité tactile et profonde). Cette douleur s’étend souvent au-delà

du territoire stimulé jusqu’à tout l’hémicorps et persiste souvent après le stimulus. Elle est

accompagnée de manifestations végétatives et émotionnelles.

1.3.2 Modification non douloureuse de la sensibilité :

On peut noter une anesthésie ou une hypoesthésie portant sur le tact fin superficiel, la

sensibilité thermique ou la sensibilité douloureuse.

Afin de faciliter le dépistage des douleurs neuropathiques dans des contextes difficiles, il est

mis au point des outils d’aide au diagnostic dont le plus connu et largement utilisé est le

questionnaire DN4. Celui-ci est validé par une équipe d’experts français avec une traduction

et une validation linguistique en 16 langues (dont l’arabe) [26]. Il a l’avantage d’être simple et

d’utilisation rapide par le non spécialiste. Ce questionnaire repose sur 10 éléments : 7

éléments auxquels le patient doit répondre par oui ou non et 3 liés à l’examen physique.

Chaque réponse positive ajoute un point. Un score de 4 points et plus sur 10 oriente vers un

diagnostic de douleur neuropathique probable (sensibilité : 82,9 %; spécificité : 89,9 %) (cf.

annexe 1).

2. CARACTERISTIQUES SYMPTOMATOLOGIQUES DES

DOULEURS NOCICEPTIVES :

2.1 Douleurs :

Les douleurs sont dues aux lésions tissulaires notamment le revêtement cutanéo-muqueux,

l’appareil musculo-squeletique, les viscères et les vaisseaux.

36

Les douleurs sont sourdes, continues à type de serrement, de pression ou de rongement. Elles

peuvent être lancinantes ou pulsatiles. Elles peuvent présenter une aggravation nocturne ou

lors des mouvements.

Les douleurs viscérales sont surtout caractérisées par des sensations de torsion, de crampes,

d’écrasement, de déchirement, de cisaillement ou de distension mais ces qualificatifs relèvent

principalement des douleurs aiguës. En revanche, dans la douleur chronique, ces qualificatifs

prendront plutôt un sens psychoaffectif (exaspérante, obsédante, insupportable…)

2.2 Examen de la sensibilité :

La sensibilité tactile locale n’est pas diminuée. Par contre une hyperesthésie peut être

retrouvée.

3. RETENTISSEMENT PSYCHOLOGIQUE DE LA DOULEUR :

La douleur chronique entraine à long terme des troubles thymiques et émotionnels qui vont

évoluer dans le sens de la dépression. La baisse des capacités physiques et l’altération des

capacités de concentration mentale portent atteinte à l’image de soi du malade. Il apparait en

conséquence :

- Une irritabilité : qui entrave la communication du malade avec son entourage (familial,

professionnel, médical…). Ceci le conduit à l’isolement et à cesser les activités

professionnelles et de loisir.

- L’inhibition : concernera tous les comportements, en particulier les capacités d’initiative,

la vie relationnelle, le désir.

- la culpabilité : il s’agit d’un jugement négatif que le malade donne sur lui-même en se

considérant comme une charge pour sa famille, pour son entourage, qu’il manque de

volonté à faire face à son mal ; Et en donnant à la douleur une valeur punitive.

Les conséquences psychologiques positives de la douleur chroniques sont moins évidentes

mais ont toutes leurs importance notamment l’autodéculpabilisation et la culpabilisation de

l’autre, quête affective et bénéfices secondaires.

37

4. EVALUATIONS DE LA DOULEUR :

L’évaluation clinique de la douleur est indispensable pour suivre son évolution et son

retentissement chez le malade. Cette évaluation peut fournir des données chiffrées grâce aux

outils standardisés dont la disponibilité peut faire beaucoup progresser l’efficacité de prise en

charge en permettent notamment une bonne mesure de l’efficacité thérapeutique.

4.1 Evaluation quantitative :

4.1.1 Echelles d’intensité de la douleur :

Ces échelles permettent une mesure sensible, reproductible, comparative (comparaison intra-

individuelle uniquement). Elles ont le mérite d’être simple et rapide à utiliser (cf. annexe 2).

4.1.1.1 Echelle visuelle analogue (EVA) :

Elle se présente sous la forme d’une ligne de 10 cm avec des extrêmes opposés : absence de

douleur et douleur maximale inimaginable. Elle est très utilisée dans les essais cliniques et

permet d’analyser l’efficacité d’un traitement. L’utilisation de l’EVA n’est possible que chez

les patients communicants, et ayant des capacités d’abstraction. En effet 10% des patients ne

la comprennent pas. Cependant, elle reste l’échelle de référence pour l’évaluation

quantitative de la douleur.

4.1.1.2 Echelle numérique (EN) :

Elle consiste à demander au patient de coter sa douleur par un nombre (0 à 4, de 0 à 10 ou à

100). Cette échelle est souvent préférée par le patient car plus facile à comprendre.

4.1.1.3 Echelle verbale simple (EVS) :

La graduation numérique est remplacée par des qualificatifs comportant le plus souvent cinq

qualificatifs (douleur absente, légère, modérée, sévère, la pire des douleurs).

38

4.1.2 Topographie de la zone douloureuse :

Le siège et l’étendu de la douleur peuvent être mentionnés par le patient lui-même ou le

médecin sur un schéma corporel détaillé comportant des dermatomes (cf. annexe 3).

4.2 Evaluation qualitative :

4.2.1 Evaluation de l’aspect sensoriel et affectif de la douleur :

Le questionnaire de Saint-antoine (QDSA) repose une série de qualificatifs, élaboré par

F.Boureau et son équipe (Hôpital Saint-Antoine, Paris), et qui est une adaptation française du

questionnaire Mc Gill Pain de R. Melzack (82 qualificatif). Ce questionnaire permet une

approche qualitative de la douleur en des termes qui correspondent au mieux à la description

douloureuse telle que ressentie par le patient. L’utilisation de la forme courte du QDSA est

plus simple et rapide. Elle est recommandée en pratique quotidienne ou dans les essais

cliniques [72] (cf. annexe 4).

.

4.2.2 Evaluation du retentissement de la douleur :

La douleur chronique a souvent un impact physique, comportemental, et psycho-social.

L’OMS définit en 1994 la qualité de vie comme « la perception qu’a un individu de sa place

dans l’existence, dans le contexte de la culture et du système de valeurs dans lesquels il vit, en

relation avec ses objectifs, ses attentes, ses normes et ses inquiétudes. Il s’agit d’un large

champ conceptuel, englobant de manière complexe la santé physique de la personne, son état

psychologique, son niveau d’indépendance, ses relations sociales, ses croyances personnelles

et sa relation avec les spécificités de son environnement » [287]. Parmi les outils de mesure

de la qualité de vie des patients atteints de douleur chronique, le questionnaire concis sur les

douleurs est recommandé. Il s’agit d’une version française du questionnaire Brief Pain

Inventory [49 ,72]. Il est basé sur sept items dont chacun est coté sur dix (cf. annexe 5). Ce

questionnaire permet, par ailleurs, le suivi thérapeutique.

39

II. EXAMENS PARACLINQUES DES DOULEURS CHRONIQUES :

Les examens paracliniques de routines sont nécessaires pour poser le diagnostic étiologique

de la douleur (cf. annexe 5). Cependant, on peut avoir recours, dans le cadre des douleurs

neuropathiques, à d’autres examens complémentaires notamment les explorations

neurophysiologiques spécifiques et l’imagerie fonctionnelle pour poser le diagnostic

lésionnel et décider du traitement chirurgical (tableau 2).

1. Potentiels évoquées somesthésiques (PES) :

Cet examen explore électivement la voie lemniscale (fibre Aα, β). Les lésions lemniscales

pures sont des causes rares de douleur neuropathique centrale [132] et dans ces cas, les

anomalies dans les PES à la stimulation électrique attesteront du caractère neuropathique de

la douleur [91]. L’intégrité de la voie lemniscale est indispensable pour le succès de la

stimulation médullaire. Dans le cas où le temps de conduction centrale (TCC) est altéré, la

stimulation médullaire n’est pas efficace.

2. Potentiels évoquées par stimulation Laser (PEL) :

Les PEL explorent la voie spinothalamique (Aδ et C). Ils peuvent détecter des lésions, même

infracentimetriques, des voies spinothalamiques, dont la présence est une condition

indispensable pour l’apparition de la douleur neuropathique centrale [29, 62,276].

Les stimulateurs Laser utilisent des jets de lumière très intenses et très brefs (1-100 ms), et

provoquent l’augmentation très rapide de la température dans les couches cutanées

superficielles. Le caractère objectif des potentiels évoqués offre plus d’avantages face aux

tests comportementaux qui peuvent être influencés par les facteurs psychologiques [233].

3. Examen du réflexe nociceptif en flexion (RIII) :

Il permet l’enregistrement d’un réflexe extéroceptif polysynaptique de retrait du muscle

biceps fémoral en flexion après une stimulation électrique nociceptive appliquée au niveau du

nerf sural. Il étudie les variations du reflexe nociceptif (fibre Aδ ou III) [89] dont l’atténuation

ou l’abolition témoigne du diagnostic de douleur neuropathique.

40

Douleur d’origine bénigne

Étiologies périphériques : Les plus fréquentes Radiculopathies Radiculopathies (hernie discale, canal lombaire étroit, postchirurgie du rachis…) Mononeuropathies/plexopathies Mononeuropathies post-chirurgicales ou post-traumatiques Syndromes canalaires (canal carpien notamment) Douleurs post-zostériennes Douleurs neuropathiques associées au cancer (par compression ou envahissement nerveux) Plexopathies post-radiques Polyneuropathies Neuropathies du diabète Polyneuropathies idiopathique à petites fibres Neuropathies alcooliques Neuropathies toxiques et chimio-induites Étiologies centrales Accident vasculaire cérébral Lésions médullaires traumatiques Sclérose en plaques Les moins fréquentes Neuropathies du VIH Neuropathies des maladies de système (lupus, PAN, Gougerot Sjögren, amylose) Neuropathies carentielles ou métaboliques (autre que l’alcool) Neuropathies médicamenteuses Neuropathies génétiques (maladie de Fabry, ...) Étiologies centrales : Syringomyélie Autres lésions médullaires (tumeurs, lésions vasculaires…) Lésions cérébrales (autres que les AVC) Douleur d’origine maligne Les plus fréquents Cancer de l’apex pulmonaire ( Pancoast-Tobias) Cancer du sein Cancer de l’ovaire Cancer de la prostate Cancer du colon Cancer du rectum Le moins fréquent Cancer d l’utérus

Tableau 2 : Principales étiologies des douleurs chroniques.

41

Cet examen est aussi utile pour objectiver les sensations allodyniques retrouvées à l’examen

clinique qui montre dans ce cas un reflexe RIII conservé pour des basses intensités. Il permet,

par ailleurs, d’optimiser l’efficacité de la stimulation des cordons postérieurs en choisissant

les paramètres qui entrainent la plus importante dépression du RIII sous stimulation [89].

4. Neuroimagerie fonctionnelle :

Les techniques d’imagerie fonctionnelle, notamment la tomographie par émission de positons

(TEP), l’IRM fonctionnelle et récemment l’IRM morphométrique ont permis de progresser

considérablement dans la connaissance du cerveau dans l’intégration et le contrôle de la

douleur, d’en évaluer les modulations, mais aussi d’isoler certains dysfonctionnements en

pathologie. La carte corticale de perception douloureuse obtenue après stimulation

expérimentale chez le sujet normale [139] repose sur trois matrices hiérarchisées et de moins

en moins spécifiques de la nociception. Celles sollicitées sont:

1. L’entrée nociceptive qui permet l’analyse qualitative, la localisation, la nature physique du

stimulus avec le thalamus, les régions pariétales SI-SII - l’insula postérieure ;

2. La région insulaire antérieure et cingulaire antérieure rostrale (aire 24) où la douleur est

traitée comme une émotion corporelle avec alerte, désagrément, fuite et angoisse ;

3. Une dernière strate frontale dorso-laterale, cingulaire anterieure et orbito-frontale avec

toutes les modulations cognitives, mnésiques, culturelles qui modulent l’interprétation et le

comportement face à la douleur. Si des modifications existent dans la douleur chronique, c’est

dans l’articulation de cette 3éme

matrice avec les deux précédentes.

En pratique, les récepteurs opioïdes encéphaliques peuvent être étudiés in vivo chez

l’Homme par la tomographie par émission de positons [159]:

- Dans la douleur nociceptive, il existe une sécrétion accrue et réactionnelle d’opioïdes

endogènes comme en témoigne la baisse de la fixation du radioligand aux récepteurs chez

les patients atteints d’une pathologie douloureuse inflammatoire chronique.

- Dans la douleur neuropathique, il existe également une sécrétion accrue d’opioïdes

endogènes réactionnelle à la douleur (Fig. 14). En outre, il existe une perte des récepteurs

encéphaliques latéralisée à l’hémisphère où siège la lésion causale de la douleur

(controlatérale à la douleur chronique) dans le type central des douleurs neuropathiques

42

- La stimulation du cortex moteur à visée antalgique dans certains cas de douleurs

neuropathiques, induit une sécrétion d’opioïdes endogènes dans certaines structures clés

du système opioïde endogène d’où l’intérêt d’un examen TEP préopératoire à la

diprénorphine qui pourrait constituer un test prédictif de la réponse des douleur

neuropathiques à la stimulation du cortex moteur.

Fig. 14 : Structures anatomiques montrant une baisse significative de la fixation de la

diprénorphine lors de la comparaison interhémisphérique dans un groupe de douleurs

neuropathiques centrales. SGPA = substance grise périaqueducale ; CTP = cortex

temporal postérieur ; ThPm = thalamus postéromédial ; CPL = cortex préfrontal latéral

[159].

43

CHAPTRE III

44

I. TRAITEMENT CHIRURGICAL DES DOULEURS

CHRONIQUES :

1. METHODE DE SELECTION DES PATIENTS :

La sélection des patients pour une chirurgie de la douleur se fait au terme d’une évaluation

biopsychosociale de la douleur chronique réfractaire. Les techniques chirurgicales de la

douleur sont soit les « techniques d’interruption » soit « les techniques de neuromodulation ».

Les objectifs thérapeutiques sont discutés avec le patient. Ils s’attèleront sur l’intensité de la

douleur, l’état fonctionnel, la qualité de vie et l’ajustement émotionnel [220]. Le patient devra

être en mesure de comprendre le traitement et ses complications potentielles.

2. TECHNIQUES D’INTERRUPTION :

Les techniques d’interruption sont des méthodes qui consistent à interrompre le

cheminement des stimuli de la nociception pour supprimer la douleur. Il existe plusieurs

endroits où l’interruption des voies de conduction nociceptive est réalisable aussi bien

périphériques que centraux.

2.1 AU NIVEAU MEDULLAIRE :

2.1.1 DREZotomie :

La DREZotomie est l’une des plus importantes avancées dans le cadre des méthodes

d’interruption du traitement de la douleur [3,107].

La Drez ou zone d’entrée des racines est une zone anatomique correspondant à la jonction

radiculo-médullaire. Elle abrite les relais entre les voies sensitives périphériques de petit

diamètre et les voies centrales médullaire à destination supramédullaire. Déjà, dés le début du

XXeme

siècle, plusieurs auteurs se sont intéressés à cette zone transitionnelle entre la moelle

épinière et les racines périphériques. De nombreux travaux sont, en effet, réalisés sur l’animal

établissant que les axones des fibres de gros de diamètre sont dispersés au hasard chez

certaines espèces comme le chat [204] et que les fibres de petit diamètre afférentes sont

regroupées à la partie latérale des radicelles dorsales chez le singe [130]. Ce n’est qu’après la

théorie du « Gate control » proposée par Melzack et Wall en 1965 que Sindou a considére la

45

corne dorsal comme cible potentielle d’une chirurgie de la douleur par suppression des voies

nociceptives en apportant sa contribution à l’étude de la jonction radiculomédullaire chez

l’homme et par conséquent une solution thérapeutique à la douleur chronique. En effet, chez

l’homme, les fibres quel que soit leur diamètre sont mélangées en périphérie mais elles

subissent une ségrégation à l’approche de l’anneau pial (Fig.5). Celui-ci correspond à la

zone de transition du tissu glial situé à 1mm environ en dehors du point d’entrée de la

radicelle dans le sillon et divise ainsi la radicelle en un segment périphérique et un segment

central. Les fibres fines nociceptives une fois arrivées à hauteur de l’anneau pial, se déplacent

vers la surface pour se regrouper dans son segment central à la partie ventro-latéral de la

jonction radiculo-médullaire ou DREZ pour enfin terminer dans la corne dorsale (Fig.15).

2.1.1.1Technique opératoire :

Le but de la DREZotomie est de soulager la douleur sans entrainer une perte totale des

sensations tactiles et proprioceptives, et de prévenir l’apparition ou l’aggravation de

phénomènes de désafférentation. Donc, elle consiste à supprimer le générateur principal de la

douleur en éliminant totalement les neurones désafférentés de la corne dorsale correspondant

aux cellules de la voie spino-réticulo-thalamique (couche I à V) ainsi que la partie excitatrice

du tractus de lissauer (Fig.15). L’intervention est supposée préserver les structures inhibitrices

qui sont les fibres lemniscales et ses collatérales récurrentes appartenant au mécanisme du

Fig. 15 : Cible de la DREZotomie microchirurgicale : projection des fibres de petits et gros diamètre

au sein de la corne dorsale (gauche) ; interruption microchirurgicale sélective des fibres fines à

l’intérieure de la corne dorsale (couche I à V) ( A). Siege de DRREZotomie (B) [240].

A B

46

« Gate control », de même que les fibres proprio-spinales servant de relais entres les neurones

de la substance gélatineuse des métamères de voisinage. Ces neurones parcourent la partie

latérale du tractus de lissauer. Ce geste chirurgical doit, en outre, respecter le faisceau

pyramidal.

2.1.1.1.1 Région cervicale :

La DREZotomie microchirgicale est réalisée sous anesthésie générale mais avec une

curarisation de courte durée, pour pouvoir réaliser au cours de l’intervention une stimulation

de repérage des racines motrices et des racines sensitives avec étude des réponses

musculaires. Le patient est installé en décubitus ventral en position proclive et la tête est fixée

à trois prises osseuses (Fig.16). Une hémilaminectomie est entamée du coté de la douleur et

étendue aux segments correspondants, le plus souvent de C4 à C7 avec conservation des

apophyses épineuses et des apophyses articulaires. Il s’ensuit les étapes suivantes :

- Ouverture longitudinale de la dure-mère et de l’arachnoïde sous microscope

opératoire. La dure-mère étant suspendue latéralement.

- Identification et dissection des radicelles et du cordon médullaire :

Exposition unilatérale du sillon dorso-latéral cervical et les radicelles C5 à T1(Fig.17).

Dissection des radicelles en les libérant des fins filaments arachnoïdiens qui les

maintiennent unies entre elles ainsi qu’à la pie-mère médullaire adjacente. Les

vaisseaux radiculo-médullaires sont préservés.

Fig. 16 : Installation du patient. Fig. 17 : Exposition des radicelles de la racine dorsale :

radicelles C5 (*) ; cordon médullaire (→ noire) ; ligament

dentelet (o) ; Trou de conjugaison (→ blanche).

47

L’identification des radicelles se fait par la stimulation électrique directe des radicelles

ventrales avec une intensité électrique de 1mA [240]: la stimulation de la racine

antérieure de C4 provoque une contraction du diaphragme, celle de C5 au niveau des

muscle abducteurs de l’épaule, celle de C6 au niveau des muscles fléchisseurs du

coude, celle de C7 au niveau des muscles extenseurs du coude et du poignet, et celle

de C8 et T1 au niveau des muscles intrinsèques de la main.

- Procédure d’interruption :

Les radicelles de la racine dorsale sont réclinées en dedans et en arrière à l’aide d’un

crochet ou d’un microaspirateur afin d’accéder à la face ventro-latéral de la zone

d’entrée dans le sillon dorso-latéral (Fig.18). Une incision de 2 mm de profondeur est

réalisée grâce à un microbistouri à un angle de 35° en avant et en dedans au niveau du

bord latéral du sillon dorso-latéral (Fig.19). Des microcoagulations en chapelet sont

réalisées sous controle visuel le long des berges de l’incision du sillon dorso-latéral et

en profondeur dans l’apex de la corne dorsale. Les microcoagulations sont effectuées

par électro-coagulation bipolaire à faible intensité et de durée courte (2-3 secondes)

(Fig.20).

Fig. 18 : Les radicelles (C5) (*) sont réclinées

médialement et dorsalement pour exposer le sillon

postéro-latéral ou zone de DREZ (→ noire)

; cordon médullaire (→ blanche); ligament

dentelet (o) ;

Fig. 19 : Une incision de 2 mm de profondeur est faite

à 35° ventralement et médialement au niveau de la

jonction radiculo-médullaire ou zone de DREZ (→ noire). ; cordon médullaire (→ blanche) ; les radicelles C5 (*).

48

2.1.1.1.2 Région lombo-sacrée :

Le patient est placé en décubitus ventral avec appui thoracique et iliaque (Fig.21).

Après repérage scopique, une laminectomie uni ou bilatérale est habituellement effectuée de

T11 jusqu’à L1 voire L2.

Il y’a ouverture longitudinale de la dure-mère et de l’arachnoïde sous microscope opératoire.

Le filum terminal est isolé. Il s’ensuit les étapes suivantes :

Fig. 20 : Microcoagulation à une faible intensité au niveau

de la zone de DREZ (→ ) ; les radicelles (5) (*).

Fig. 21 : Installation du patient Fig. 22 : Exposition de la zone de DREZ (→ noire) ;

cordon médullaire (* blanche) ; radicelles L2 (* noire) ;

ligament dentelet (o).

49

- Identification et dissection des radicelles et du cordon médullaire :

L’identification des radicelles se fait par la stimulation électrique [240]: la stimulation

de L2 entraine une contraction des muscles psoas-iliaques et adducteurs. La

stimulation de L3 entraine une réponse motrice habituellement dans les muscles

adducteurs, du quadriceps et le jambier antérieur, celle de L4 une réponse motrice

dans les muscles quadriceps et le jambier antérieur. La stimulation de L5 provoque la

contraction des muscles de la loge péronière et des extenseurs des orteils, celle de la

racine dorsale de S1 la contraction du triceps sural. Le monitorage de la stimulation

des radicelles dorsales de S2, S3, S4 (ou la stimulation des segments médullaires

correspondants) peut être effectuée par l’enregistrement des réponses motrices du

détrusor vésical et du sphincter anal à l’aide de mesures cysto-manométrique et recto-

manométrique, et/ou l’électromyogramme du sphincter anal. Le monitorage peut être

réalisé au moyen des enregistrements des potentiels évoqués somesthésiques. Les

segments médullaires S1 et S2 peuvent être localisés à l’aide des mesures

anatomiques. La limite entre ces deux segments est située à environ 30 mm au-dessus

de la zone de sortie de la racine coccygienne et de la racine S5 du cône médullaire.

- La procédure d’interruption :

Les radicelles dorsales lombo-sacrées sont réclinées en arrière pour accéder au sillon

dorso-latéral de la zone d’entrée des racines dans le cordon médullaire à l’aide d’un

crochet ou d’un microaspirateur (Fig.22).

Les fins filaments arachnoidiens qui attachent les radicelles à la pie-mère sont

sectionnés à l’aide d’un microciseau. La dissection et la préservation des artères

radiculomédullaires qui donnent naissance à l’artère spinale postéro-latérale sont

réalisées. Celle-ci longe le long du sillon dorso-latéral. Les petites artères sont

coagulées à l’aide la micropince bipolaire.

L’incision de 2 mm de profondeur est réalisée grâce au microbistouri à un angle de

45° le long du sillon dorsolatéral (Fig.23). Des microcoagulations en chapelet sous

controle visuel à faible grossissement sont réalisées au niveau des berges de l’incision

jusqu’à l’apex de la corne dorsale (Fig.24).

50

2.1.1.2 Effets indésirables :

- Fistule du liquide cérébrospinal

- Méningite

- Cervicalgies

- Ataxie homolatérale

- Déficit moteur

- Déficit sensitif et/ou dysesthésie homolatéral (e)

2.1.1.3 Indications :

- Douleur d’origine maligne à topographie segmentaire de la région cervicothoracique

(syndrome de Pancoast) et de la région sacrée (douleur périnéale).

- Douleur d’origine bénigne :

Lésion médullaire et/ou de la queue de cheval

Lésion du nerf périphérique

Avulsion du plexus brachial

Membre amputé

Douleur postzostérienne

Plexopathie brachiale post-radique

Douleurs associées à des états spastiques

Fig. 23 : Incision au niveau de la zone de

DREZ (→ ) ; cordon médullaire (* blanche) ;

Radicelles L2 (* noire) ; ligament dentelet (o).

Fig. 24 : Coagulation au niveau de la zone de

DREZ (→ ) radicelles L2(*) ; ligament dentelet (o).

51

2.1.2 Cordotomie percutanée :

La cordotomie est proposée par spiller et réalisée par Martin en 1911. Ils constatent une

corrélation entre la lésion du cadran antérieur du cordon médullaire et la perte controlatérale à

la fois de la douleur et de la sensation des stimuli thermiques [252]. L’année suivante, Förster

[80] rapporte avoir effectué la même intervention. Depuis, la technique est de plus en plus

utilisée. Dans les années 1960, Mullan réalise la technique sous anesthésie locale. Il utilise

une aiguille contenant du strontium 90 qui est introduite par voie percutanée dans l’espace

C1-C2 au contact du cadran antérolatéral du cordon médullaire pendant trente minutes, le

temps que le rayonnement β exerce un effet équivalent d’une section [178]. Peu de temps

après, le même auteur remplace l’usage de matière radioactive par une aiguille de

thermocoagulation [177].

2.1.2.1 Technique opératoire :

Elle consiste à coaguler la substance blanche du cadran antérolatéral de la moelle du coté

controlatéral à la douleur dans le but d’interrompre le faisceau spinothalamique qui véhicule

les messages nociceptifs (Fig.25). Elle entraine une anesthésie thermoalgésique controlatérale

sous un niveau décalé de quelques métamères [259].

Fig. 25: Cordotomie antérolatéral

52

Elle est effectuée sous anesthésie locale avec une légère sédation. Le patient étant en

décubitus dorsal. Un amplificateur de brillance est disposé de manière à obtenir des images

de profil de l’espace C1-C2 ou de préférence un scanner est combiné. Une myélographie

permet de localiser le ligament dentelet. Une aiguille de thermocoagulation est introduite

latéralement du coté controlatéral à la douleur en visant le milieu de l’espace C1-C2, 2 à 3

mm en avant du ligament dentelet pour les fibres thoraciques et cervicales controlatérales

[259].

Le passage durale entraine une douleur de la nuque du côté homolatéral. L’impédance

augmente brutalement en passant d’environ de 200 Ω dans le LCS 500 Ω dans le cordon

médullaire lorsque la pointe de l’électrode est de 3 mm de longueur et 0,5 mm est utilisée

[254]. La position de l’aiguille est vérifiée par un contrôle radiologique. Un test

neurophysiologique est réalisé pour s’assurer que l’aiguille est au niveau du faisceau

spinothalamique (Fig.25). Une stimulation de 100 Hz entre 0,2 et 1,5 V provoque des

paresthésies controlatérales ou une sensation thermique [259]. Ces sensations doivent couvrir

le territoire douloureux pour un effet sélectif. La coagulation est réalisée de préférence par

palier pour surveiller l’extension de la zone d’analgésie superficielle et l’éventuelle apparition

de déficit moteur ou sensitif.

2.1.2.2 Résultats :

La revue de littérature montre un excellent résultat immédiat dans 90% des cas [53, 106,259,

127, 257,286]. L’effet analgésique tend à diminuer à long terme jusqu’à atteindre 35% entre 5

et 10 ans [259].

2.1.2.3. Effets indésirables :

Ils sont rares. Ils sont liés aux structures situées autour du faisceau spinothalamique. Ils se

résument à des troubles de la marche, des troubles sphinctériens [106, 259, 257,286] et dans

les cas les plus graves à des troubles respiratoires qui se voient dans les cordotomies

bilatérales [138] actuellement abandonnées.

53

2.1.2.4. Indications :

- Douleurs sévères d’origines cancéreuses réfractaires.

2.2. AU NIVEAU SUPRAMEDULLAIRE :

2.2.1. Tractotomie mésencéphalique :

La première tractotomie mésencéphalique est réalisée à ciel ouvert par Walker en 1942 [282].

En 1953, Spiegel et Wycis introduisent la méthode stéreotaxique dans la technique de

tractomie [251, 295]. En 1976, Mazars, à la suite des travaux de Nashold, améliore la

technique en introduisant l’enregistrement electrophysiologique peropératoire et la

stimulation électrique [165,182].

2. 2.1.1 Technique opératoire :

L’intervention consiste en l’interruption du trajet endocrânien du faisceau spinothalamique

(Fig.26, 27).

Le patient bénéficie au préalable d’une IRM cérébrale sous cadre stéréotaxique. En salle

opératoire, le patient est légèrement sédaté afin de faciliter le monitorage clinique.

Un trou de trépan est réalisé sous anesthésie locale à environ 2 cm en avant de la suture

coronale du coté controlatéral au territoire de la douleur.

Fig. 26 : Tractotomie mésencéphalique (→)

54

Une électrode coagulante dénudée latéralement est introduite selon les coordonnées

suivantes : 5 mm en arrière de la commissure postérieure, entre 5 et 10 mm latéralement et 5

mm en dessous du plan CA-CP [96,150].

Lors de la stimulation électrique [150,165, 179,182], l’apparition des mouvements oculaires

témoigne d’une position très haute de l’électrode. Une sensation de douleur et

d’engourdissement indique que l’électrode est profonde voire très latérale. Lorsque

l’électrode est latérale, elle entraine un syndrome de Parinaud.

La sensation de chaleur agréable controlatérale, à la suite d’une stimulation à 2,5 Volts et 50

Hertz ou plus, indique que l’électrode est bien positionnée. Une Thermocoagulation à 70°

pendant 30 secondes est réalisée et renouvelée environ deux fois [150].

2.2.1.2 Résultats :

Selon les séries, l’amélioration immédiate et à 5 ans est de 78% [94].

2.2.1.3. Effets indésirables :

Des troubles oculomoteurs sont rapportés dans 13 à 20% et des dysthésies dans 15 à21% [94].

Un syndrome de Parinaud est également rapporté [150,165]. La mortalité est faible, moins de

0,5% [181].

Fig. 27 : Tractotomie mésencéphalique (TM) ;

Pulvinotomie (P) ; Cingulotomie (C) ; Hypophysectomie

(HS) ; Hypothalamotomie (HP).

55

2.2.1.4. Indications :

La tractotomie mésencéphalique est indiquée dans les douleurs d’origine cancéreuse de la

région cervico-faciale, la région thoracique et la région abdominale haute. La

symptomatologie doit être unilatérale.

2.2.2. Les autres cibles des méthodes d’interruptions :

Ces dernières années, il y’a un regain d’intérêt pour l’hypophysiolyse (Fig.27) grâce à la

radiochirurgie qui permet une hypophysectomie non invasive [150]. Avant, elle se pratiquait

par voie transnasale. Elle est indiquée dans les douleurs liées aux localisations osseuses de

cancers et permet un soulagement de la douleur dans les deux tiers des cas [197].

La Cingulotomie et l’hypothalamotomie stéréotaxiques (Fig.27) sont connues dans le

traitement psychochirurgicale. Elles ont été également efficaces dans les douleurs

réfractaires à forte composante émotionnelle [150] et dont la plus part ont été pratiquées à

ciel ouvert.

La rhizotomie postérieure est la plus ancienne des interventions antalgiques [1,16]. Elle

consiste à interrompre la voie de conduction de la douleur au niveau de la racine postérieure.

Elle n’est plus utilisée en pratique dans le traitement de la douleur chronique car elle est elle-

même source d’anesthésie douloureuse.

La myélotomie commissurale, qui consiste en une section de la moelle séparant les cordons

postérieurs et se prolongeant en avant du canal épendymaire, est actuellement délaissée en

raison du taux élevé d’échec et de récidive [150]. Quant à la thalamotomie du VPL, elle a

perdu de son intérêt à cause de ses résultats peu satisfaisants et en particulier à cause du

syndrome thalamique de Déjerine-Roussy postopératoire [150,165]. Bien que récemment des

neurochirurgiens s’intéressent de plus en plus à la thalamaotomie du pulvinar, les résultats

demeurent toute fois disparates et non concluants [95] (Fig.27).

56

3. TECHNIQUES DE LA NEUROMODULATION :

3.1 Infusion d’analgesiques intrathecale :

En 1973, Pert et Snuder mettent en évidence des récepteurs morphiniques au niveau de la

substance gelatineuse du cordon médullaire [197]. Cette découverte a ouvert la voie à

l’administration des morphiniques en péridurale [13] et en intrathécale [283] pour le

traitement des douleurs cancéreuses [163].

L’infusion intrathécale consiste à l’administration directe de molécules antalgiques au moyen

d’un système implantable, de manière à ce qu’elles agissent directement et en continue sur les

récepteurs moléculaires spécifiques situés au niveau des cornes dorsales.

3.1.1. Antalgiques intrathécaux :

3.1.1.1. Notion d’hydrophilie :

Les drogues lipophiles traversent rapidement la pie-mère et la substance blanche médullaire

car ces dernières sont respectivement lipophile et hydrophobe. Par conséquent, ce type de

drogue sont rapidement résorbées avec un passage systémique élevé. Les drogues

hydrophiles durent longtemps dans le LCR et traversent lentement la substance blanche pour

atteindre les récepteurs avec moins de passage systémique [71].Les médicaments autorisés

pour un usage intrathécal doivent être sans adjuvants et sans toxicité médullaire.

3.1.1.2. Morphiniques :

Ils se fixent sur les récepteurs µ au niveau de la substance gélatineuse à la fois en pré et en

post-synaptique. Au niveau présynaptique, ils agissent en réduisant l’excitabilité au sein des

fibres afférentes terminales et inhibent la recapture de la substance P. Au niveau post-

synaptique, ils suppriment les potentiels d’action des aminés excitateurs au sein des neurones

de la corne dorsale [215]

Parmi les morphiniques, les plus utilisés en intrathécale et les moins toxiques pour la moelle

avec un délai d’action long [203] sont :

- La morphine

- L’hydromorphone

57

3.1.1.3. Anesthésiques locaux :

Ils agissent en bloquant les canaux sodiques voltages dépendants [228].

Les plus utilisés, compte tenu de leur puissance d’action et l’absence de toxicité médullaire,

[273] sont :

- Bupivacaïne

- Ropivacaïne

3.1.1.4. Autres molecules :

- Ziconotide (inhibiteur des canaux calciques volatges dépendants)

- Clonidine (agoniste des récepteurs α 2 adrénergiques )

- baclofene (agoniste des récepteurs GABA-B)

3.1.2. Technique opératoire :

3.1.2.1 Phase de test :

Elle consiste à évaluer l’effet du traitement intrathécal avant l’implantation définitive de la

pompe. En général, une amélioration de 50% ou plus autorise l’implantation [71].

Le test est effectué le plus souvent par une infusion continue à travers un cathéter intrathécal.

Ce cathéter peut être relié à un réservoir sous-cutané (Fig.28) et l’infusion est assurée par une

pompe externe (Fig.29).

Fig. 28 : Réservoir sous-cutané Fig. 29 : Pompe externe

58

3.1.2.2 Phase d’implantation :

L’intervention se déroule sous anesthésie générale.

Le patient est placé en décubitus latéral

La ponction percutanée du cul de sac lombaire par une aiguille de Tuohy permet de placer un

cathéter spinal en direction crânienne (Fig.30).

Il y’a vérification du bon reflux de LCR.

La montée du cathéter dans le LCR est réalisée sous contrôle radiologique.

Le cathéter doit être positionné sur la face dorsale de la moelle des métamères impliqués dans

la symptomatologie douloureuse.

Une fois le cathéter placé au niveau des métamères souhaités, un contrôle radiologique est

réalisé (Fig.31).

Le mandrin du cathéter est retiré et le LCR doit s’écouler par l’extrémité du cathéter.

L’incision cutanée au niveau du flanc gauche permet de disséquer une poche sous-cutanée où

sera placée la pompe.

Tunnélisation du cathéter de la pompe jusqu’à la région lombaire et raccordement avec le

cathéter spinal.

La pompe est vidée de son contenu initial (sérum physiologique), remplie avec les

antalgiques puis purgée (Fig.32). Celle-ci est mise en place dans la poche sous cutanée en la

raccordant au cathéter après avoir vérifié le bon reflux du LCR (Fig.33).

Fig. 30 : Introduction du cathéter à

travers une ponction lombaire

Fig. 31 : Radiographie de contrôle du

cathéter intrathécale

59

La pompe est fixée par deux points au tissu adjacent. Il s’en suit :

- Radiographie per-opératoire

- Lavage des deux abords aux antiseptiques

- Fermeture plan par plan.

3.1.3. Suivi médical :

La surveillance des risques de surdosage notamment la dépression respiratoire doit être

effectuée en milieu hospitalier au moins pendant 24 heures.

En ambulatoire, les recharges doivent être effectuées par un personnel qualifié. La

programmation doit être effectuée par le médecin.

3.1.4. Effets indésirables liés à la procédure :

- Syndrome post-ponction lombaire : fréquent, il est traité par l’hydratation,

l’administration de cafeine, de sumatriptan ou de Théophyline, voire un blood patch en

cas d’échec [71].

- Hémorragie : rare, ce risque augmente avec la prise des anticoagulants.

- Traumatisme médullaire : incident exceptionnel, il peut être évité en réalisant une

ponction par voie lombaire avec contrôle radiologique durant la montée du cathéter.

- Infection : si l’infection est superficielle, un traitement conservateur peut être tenté. Si

l’infection est profonde et/ou méningite, le matériel doit être retiré. Dans ce derniers cas,

Fig. 32 : Remplissage de la pompe

par les antalgiques

Fig. 33 : Pompe est raccordée au

cathéter intrathécal

60

une réimplantation sera prévue habituellement 3mois après la fin du traitement

antibiotique.

- Fistule du LCR : qui peut se révéler par un épanchement soit au niveau lombaire soit au

niveau de la poche de la pompe. Elle est souvent résolutive après ponction.

- Incidents mécaniques : peuvent se voir tels que le déplacement, la plicature ou la rupture

du cathéter. Ils sont révélés par la perte brutale de l’efficacité antalgique du matériel. Ils

sont mis en évidence par un scanner [71].

- Retournement de pompe : rend impossible sa recharge à travers le site d’injection. Une

radiographie ou une échographie permet le diagnostic. Le retrournement manuel est

parfois réalisable.

- Incidents liés aux antalgiques : le risque majeur avec la morphine est la dépression

respiratoire. Elle est corrigée par l’arrêt de la pompe et par l’administration de la

naloxone.

3.1.5. Indications :

Les douleurs chroniques réfractaires essentiellement :

- Les douleurs neuropathiques d’origine périphérique

- Les douleurs post chirurgie rachidienne (Back Surgery Syndrome ).

- Syndrome régional douloureux complexe.

- Douleurs cancéreuse limitée à la partie inferieur du corps

3.1.6. Contre-indications :

- Hypertension intracrânienne

- Obstacles à la circulation du LCR

- L’infection

- La coagulopathie majeur

- Allergie aux matériels implantés

- Psychose

61

3.2 Infusion de morphine intra-cerebro-ventriculaire :

L’administration de drogues par voie intraventriculaire n’est pas une procédure récente. En

effet, en 1965, Obrador est le premier à avoir utilisé cette voie pour injecter des antalgiques

afin de contrôler des douleurs faciales rebelles. En 1982, Leavens rapporte avoir traité 6

patients atteints de douleurs cancéreuses dont 4 sont traités avec succès par injection

ventriculaire de morphine [148]. En 1983, Labato et al [137] sont les premiers à avoir mis en

place une morphinothérapie intraventriculaire en continue. Depuis, cette méthode s’est

généralisée parmi les neurochirurgiens.

L’infusion de morphine intra-cerebro-ventriculaire consiste en l’administration directe de la

morphine au moyen d’un système implantable, de manière à ce qu’elle agisse directement et

en continue sur les récepteurs supra-médullaires et accessoirement médullaires. Le thalamus

et la SGPA, riches en récepteurs morphiniques, sont au contact des voies d’écoulement du

LSC. La morphine active ces récepteurs qui composent la voie inhibitrice descendante

[278].

3.2.1. Technique opératoire :

Première étape :

L’intervention se déroule sous sédation légère. Le patient étant installé en décubitus dorsal

(Fig.34).

Une incision cutanée sous anesthésie locale est réalisée à 1 cm avant la suture coronale du

coté non dominent, à 2-3 cm de la ligne médiane [209]. Un trou de trépan est réalisé suivi de

l’ouverture de la dure-mère. Le cathéter ventriculaire est introduit dans le ventricule latéral en

direction du trou de Monro (Fig.35). L’autre extrémité du cathéter est raccordée au réservoir

d’Omaya glissé sous le cuir chevelu [258] ou tunnélisé vers la région lombaire pour être

raccordée à un réservoir sous-cutané (Fig.36, 37). Il s’en suit la vérification du bon

fonctionnement du système par la ponction du réservoir à l’aide d’une aiguille reliée à une

seringue.

Cette étape nécessite un milieu hospitalier pour gérer des injections répétées de morphine

dans le réservoir sous-cutané. Ce dernier peut être raccordé à une pompe externe pour éviter

les ponctions itératives du réservoir.

62

Deuxième étape : implantation d’une pompe interne permettant au patient le retour à

domicile.

L’intervention se déroule sous anesthésie générale.

Le patient étant en décubitus dorsal. Après incision cutanée itérative, le site crânien est relié à

un cathéter qui est tunnélisé jusqu’à la pompe. Celle-ci est mise en place dans la poche sous

cutanée habituellement dans la région para-ombilicale. La pompe est vidée de son contenu

initial (sérum physiologique), remplie avec la morphine puis purgée (une concentration de

morphine de 5 mg/ml, la pompe infuse au minimum 0,24mg/24h en continu et permet des

bolus de 0,16 mg).

Fig. 34 : Installation du patient et

repère cutané

Fig.35 : Introduction du cathéter

ventriculaire

Fig. 36 : Tunnélisation du cathéter

ventriculaire

Fig. 37 : Raccordement du cathéter

ventriculaire au réservoir sous-cutané

63

3.2.2. Effets indésirables :

- Hématome

- Infection dues aux injections itératives, voire une ventriculite

- Détresse respiratoire, sédation ou somnolence dues souvent au surdosage de la morphine

qui est antagonisée par la naloxone.

- Vomissement, hypersudation, hypothermie, vertiges, modifications comportementales,

hallucinations ou dysphonie.

3.2.3. Indications :

- Douleur cancéreuse intéressant la moitié du corps au dessus du diaphragme.

- Douleurs cancéreuses cranio-faciales et cervicobrachiales

- Douleurs osseuses diffuses.

- Carcinomes péritonéaux

3.3. Stimulation médullaire :

La stimulation électrique est connue et utilisée depuis des milliers d’années pour traiter

diverses affections douloureuses à partir des sources électriques naturelles. En effet, dans

l’ancienne Egypte, on appliquait les poissons électriques comme les torpilles sur des endroits

douloureux afin d’en atténuer l’intensité. En l’an 47, Scribonius, médecin romain [196] suivi

plus tard par Gallien [59] utilisent ces décharges électriques pour traiter la goutte.

Au 18éme siècle, l’avènement de l’électricité a conduit à sa généralisation même dans le

domaine du traitement de la douleur. Mais au début de son application, la technique a connu

des difficultés d’ordre pratique ; ce qui a promu les autres méthodes thérapeutiques.

Enfin, en 1965 [162], la neurostimulation antalgique est expliquée sur le plan physiologique

grâce à la théorie de « gate control » ou « théorie du portillon » élaborée par Melzack et Wall.

Ainsi, le rôle de la stimulation électrique intègre désormais l’arsenal thérapeutique de la

douleur irréductible. En effet, la première stimulation est réalisée par Shealy et al en 1967 en

se basant sur cette théorie du portillon [232].

Depuis, plusieurs travaux et rapports de beaucoup d’auteurs [143, 267,270] ont confirmé

l’intérêt de cette technique neurochirurgicale sur la douleur chronique [269,192].

64

La stimulation médullaire consiste à placer des électrodes électriques en contact direct avec

la moelle en région extradural pour renforcer les systèmes inhibiteurs de la douleur.

3.3.1. Mécanisme d’action de la stimulation médullaire :

3.3.1.1. Systèmes inhibiteurs interneurones :

La théorie du portillon (Fig.9) constitue la base fondamentale neurophysiologique de

l’analgésie induite par la stimulation médullaire. Celle-ci, en renforçant les fibres de gros

diamètre Aβ, augmente le système inhibiteur des interneurones dans la lamina II de la corne

dorsale de la moelle épinière sur la transmission de la douleur ascendante.

3.3.1.2. Systèmes inhibiteurs spinaux segmentaux :

La stimulation médullaire supprime aussi l’activité accrue des neurones à large gamme

dynamique située dans la lamina profonde [99,258].

3.3.2 Matériel et méthode :

Le système de neurostimulation chronique est constitué d’une ou de deux électrodes (Fig.38,

39) de surface destinées à stimuler les cordons postérieurs a partir de l’espace épidural. Elles

sont reliées à un neurostimulateur (Fig.40) grâce à un connecteur.

.

Fig.39. Electrode percutanée

percutanée Fig.38. Différents modèles d’électrodes

chirurgicales

65

Le neurostimulateur est un générateur de courant implanté sous la peau de la région

abdominale ou sous-claviculaire.

Ces électrodes de surface de stimulation comportent en leur sein plusieurs contacts (plots) en

platine dont le nombre varie de 4 à 8. Il existe deux modèles : électrodes percutanées

introduites par la voie transcutanée et les électrodes chirurgicales implantées à travers une

laminotomie minime.

Cette neurostimulation entraine des fourmillements confortables dans la zone habituellement

douloureuse.

3.3.3 Sélection des malades :

L’étude de la faisabilité de la neurostimulation dépendra de l’analyse minutieuse

anatomophysiologique des mécanismes de la douleur. La bonne intégrité des voies

lemniscales est indispensable pour le succès de cette méthode thérapeutique.

Cette méthode chirurgicale n’est pas proposée aux patients présentant une anesthésie profonde

sous lésionnelle car les voies sensitives cordonales dorsales nécessaires à la stimulation

médullaire sont altérées d’où l’intérêt de l’étude des PES.

Avant toute procédure de mise en place de neurostimulateur, il faut s’assurer qu’il n’existe

aucune autre cause étiologique responsable de la douleur neuropathique susceptible d’être

traitée en priorité notamment les conflits ostéo ou disco-radiculaires, les syndromes canalaires

atypiques, et les pathologies évolutives [236].

Fig.40. Neurostimulateur

66

Parmi les douleurs neuropathiques chroniques concernées par cette neurostimulation figurent

celles dont le traitement n’a pas eu d’effet antalgique escompté. Ce traitement aurait au moins

inclus les anticonvulsivants et les antidépresseurs tricycliques.

L’évaluation psycho-sociale est indispensable. L’instabilité psychologique est souvent

responsable de l’échec de la technique à cause de l’altération de l’autoévaluation du patient

de sa propre douleur.

3.3.4. Indications :

- Les radiculalgies sciatiques post-chirurgicales secondaires à une fibrose cicatricielle.

- Douleurs neuropathiques secondaires au diabète.

- Le membre fantôme douloureux

- Le syndrome douloureux régional complexe (CRPS I et II)

- Les douleurs ischémiques périphériques ou coronariennes.

3.3.5. Technique opératoire :

Il existe deux méthodes d’implantation de l’électrode : chirurgicale et percutanée.

3.3.5.1 Méthode chirurgicale :

L’intervention est réalisée sous anesthésie générale en décubitus ventral ou latéral droit

(Fig.41). Après incision cutanée minime et dissection des plans musculo-aponévrotiques,

l’électrode est introduite soit par un abord inter-épineux si on veut être médian et avoir un

effet bilatéral soit par un abord interlamaire à travers le ligament jaune (Fig.42). Un contrôle

radiologique est effectué afin de confirmer le bon positionnement (Fig.43). Ensuite, les fils de

cette électrode sont tunnelisés jusqu’au niveau sous-costal gauche ou sous-clavière gauche

(Fig.44). Une courte incision est réalisée à cet endroit pour introduire le stimulateur après

l’avoir connecté aux fils de l’électrode (Fig.45 et 46).

3.3.5.2 Méthode percutanée :

Cette méthode se déroule en deux étapes. La première étape est la phase test. La deuxième

étape est l’implantation définitive de la boite du stimulateur.

67

Fig. 41 : Installation du patient

Fig. 42 : L’électrode est introduite par un

abord inter-épineux

Fig. 43 : Radiographie de contrôle de la

bonne position de l’électrode

Fig. 44 : Tunnélisation des fils de

l’électrode

Fig. 45 : Connexion des fils de

l’électrode au stimulateur

Fig. 46 : Stimulateur est place dans une

poche sous-cutanée sous costale

68

La phase test s’effectue sous anesthésie locale qui va permettre au cours de l’intervention de

vérifier, patient conscient, le bon positionnement de l’électrode en vérifiant que la

stimulation couvre bien le territoire douloureux. Le patient étant placé en décubitus ventral

sur une table radio-transparente. Une ponction lombaire médiane est réalisée avec l’aiguille de

Tuohy sous contrôle scopique (Fig.47 et 48). L’espace péri-dural est repéré sur mandrin

liquide. Puis le guide dissecteur avec l’électrode sont progressés vers l’endroit déterminé par

le test de stimulation.

Ensuite, l’électrode est fixée au plan aponévrotique puis tunellisée à la peau. Elle est alors

reliée à un neurostimulateur externe (Fig.49).

La phase de test peut se faire en milieu hospitalier où différents paramètres de réglages sont

testés à l’aide d’un programmateur (Fig.50) par une équipe pluridisciplinaire. Ce test peut

même être effectué en ambulatoire. Le patient teste alors l’appareil à domicile, à laide d’une

télécommande (Fig.51), dans ses conditions de vie habituelle pendant quelques jours.

Durant cette phase, des contrôles réguliers du patient sont effectués par l’équipe

pluridisciplinaire. Ils comprennent l’examen de la plaie, l’évaluation de la douleur et le

réglage de l’appareil si nécessaire.

La deuxième étape consiste à l’implantation définitive du neurostimulateur si la douleur du

patient est suffisamment améliorée.

Fig. 47. Méthode percutanée : L’électrode

munie de son guide est introduite à travers

l’aiguille de Tuohy dans l’espace péridural.

Fig. 48. Radiographie de contrôle après

Mise en place de l’électrode percutanée

69

3.3.6. Paramètres et critères de stimulation :

3.3.6.1 Positionnement de l’électrode en fonction du territoire douloureux

(tableau 3) :

Positionnement

de l’électrode

Extrémités supérieures C3-C5

Zone thoracique D1-D2

Extrémités inferieurs et zone lombaire D9-D10

Extrémités inférieures (pieds) D11-L1

3.3.6.2 Critères de la stimulation chronique :

- Des paresthésies doivent couvrir tout le territoire douloureux.

- L’effet antalgique du neurostimulateur doit diminuer de 50% l’intensité de la douleur sur

l’échelle d’EVA.

- Les paresthésies doivent être tolérées par le patient.

3.3.6.3 Paramètres de la stimulation :

- Différents paramètres peuvent être proposées pour le réglage du neurostimulateur :

Fig. 49. Neurostimulateur

externe

Fig. 50. Programmateur

Fig. 51.Télécommande

Tableau 3 : Position de l’électrode en fonction du dermatome

douloureux.

70

- L’intensité varie entre 2 et 25.5 mA (soit de 0 à 12 volts)

- La durée d’impulsion oscille entre 50 et 500 µsec (habituellement c’est entre 250 et 450

µsec)

- La fréquence peut aller de 2 à 1200 Hz (En pratique c’est entre 30 et 400 Hz).

3.3.7 Avantages et inconvénients :

3.3.7.1 Avantages (tableau 4) :

Voie chirurgicale Voie percutanée

Electrodes stable Moins invasive

Diminution de la consommation du courant Test per opératoire

Bonne couverture de la zone douloureuse

Plus efficace

3.3.7.2 Inconvénients (tableau 5) :

Voie chirurgicale Voie percutanée

Invasive (douleur locale) Déplacement de l’électrode

Position inadéquate Consommation élevée du courant

Difficulté liée aux conditions anatomiques de la

région cervicale

Effet péridural

Nous avons mis en place 6 stimulateurs médullaires chirurgicaux à 6 patients qui souffraient

de douleurs neuropathiques chroniques réfractaires des membres inférieurs. Cinq d’entre eux

présentaient le « Failed back surgery syndrome » (FBSS) correspondant à la persistance de

douleurs lombaires et/ou radiculaires après intervention du rachis. Il s’agissait, chez nos

patients, de douleurs neuropathiques séquellaires à la chirurgie d’hernies discales. Le sixième

patient était victime de lésions des racines de la queue de cheval suite à un traumatisme

lombaire. Les résultats de la stimulation médullaire sur la douleur variaient entre 70-90%.

Tableau 4 : avantages de la stimulation médullaire en fonction de la méthode

Tableau 5 : inconvènients de la stimulation médullaire en fonction de la méthode

71

3.4 Stimulation du cortex moteur :

En 1954, Penfield est le premier à évoquer l’implication du cortex moteur dans les

phénomènes sensitifs signalés lors de la chirurgie d’épilepsie [194]. En 1989, Tsubokawa est

le premier à stimuler le cortex sensitivo-moteur à l’aide des électrodes placées en regard dans

l’espace extradural. Il remarque, alors, que la stimulation du cortex moteur est efficace sur la

douleur neuropathique d’origine centrale [268]. En 1993, l’équipe de Meyerson obtient de

bons résultats dans les douleurs neuropathiques périphériques en stimulant le cortex moteur.

Depuis, de nombreuses études confirment ces résultats [39,199].

La stimulation du cortex moteur consiste à placer des électrodes électriques en contact

direct avec le cortex moteur primaire (air 4 de Brodmann) [31] en région extradurale pour

obtenir un effet antalgique sur la douleur.

3.4.1. Mécanisme d’action de la stimulation du cortex moteur :

Il est bien établi que la stimulation du cortex moteur primaire (air 4 de Brodmann) entraine un

effet antalgique et la projection du faisceau pyramidal sur la corne dorsale de la moelle peut y

avoir un lien [52]. L’effet antalgique obtenu par la stimulation du cortex moteur pourrait

s’expliquer par une stimulation prédominante des interneurones GABAergiques et les fibres

d’origine thalamique [277]. Des études montrent qu’au décours de la stimulation du cortex

moteur, il y’a augmentation du débit sanguin au niveau des relais modulateurs de la douleur

(mésencéphale, thalamus et région cingulaire) et en même temps libération du système

morphinique. Ceci suggère l’existence d’une organisation somatotopique [112, 158,198].

L’activation du système morphinique explique l’effet antalgique prolongé après arrêt de la

stimulation.

3.4.2 Matériel et méthode

Le neurostimulateur utilisé dans le cas de la stimulation du cortex moteur est l’électrode-

plaque quadripolaire (Résume®). Les extensions des électrodes sont connectées à un

générateur d’impulsion placé dans la région sous-claviculaire ou latéro-thoracique.

72

3.4.3 Sélection des malades :

La stimulation du cortex moteur concerne les douleurs neuropathiques secondaires à une

lésion du système nerveux périphérique ou central en dehors de toute pathologie évolutive.

Ces douleurs correspondent au territoire présentant une déafférentation sensitive plus au

moins importante. A ce titre, elles sont le plus souvent proposées à ce type de stimulation.

Ce sont des douleurs devenues réfractaires à tout traitement pharmacologique notamment aux

anti-convulsivants et aux anti-dépresseurs cycliques.

De nombreuses études, ont montré que la stimulation du cortex moteur implantée et la

stimulation magnétique transcranienne (SMTC) ont le même mécanisme d’action. Il est

fortement intéressant que les patients candidats à la stimulation du cortex moteur soient testés

au préalable par la SMTC. Ce test a pour objectif de préciser le meilleur site de stimulation

(tenant compte ou non de la somatotopie) et de prédire les résultats postopératoires [186].

3.4.4 Indications :

- Les douleurs centrales post accident vasculaire cérébral ischémique ou hémorragique.

- Douleurs neuropathiques trigéminales : Elle sont souvent dues à une atteinte iatrogène des

racines du nerf trijumeau soit par neurolyse percutanée ou chirurgie [144].

- Douleurs neuropathiques des membres : lorsque il y’a échec ou contre-indication à la

DREZotomie ou à la neurostimulation médullaire. Ce sont surtout les douleurs

secondaires à une déafférentation sensitive complète.

- Douleurs post-lésion médullaire : la stimulation du cortex moteur est rarement indiquée à

cause des difficultés liées à la situation para-médiane de la cible corticale.

3.4.5 Techniques opératoires :

3.4.5.1. Etape préopératoire :

Elle implique un repérage parfait du cortex moteur. Celui-ci est obtenu par la confrontation

de deux moyens :

- Le système de neuronavigation (Fig.52) permet, à partir de l’IRM morphologique, une

reconstruction en 3D précise du cortex et l’identification du sillon central (SC) et

73

indirectement la somatotopie motrice de l’Air 4 de Brodmann dans le gyrus précentral. Le

repérage de la cible à stimuler est en fonction de l’étendue du territoire douloureux.

La face est située à la partie inferieure du gyrus central

Le membre supérieur et la main sont localisés à la parie moyenne entre le niveau

des sillons frontaux inferieur et supérieur.

Le membre inferieur et le tronc se trouve à la partie supérieure du gyrus précentral

et la scissure interhémisphérique.

- L’IRM fonctionnelle précise la projection de la zone motrice de la partie du corps

intéressée après une tache motrice réelle [88, 144,172, 199,205, 246] ou virtuelle comme

dans un membre fantôme douloureux [144, 248,221] correspondant au territoire

douloureux ou au territoire voisin en cas de déficit moteur complet [144].Toutes ces

informations peuvent être combinées avec celles de la neuronavigation.

3.4.5.2 Etape opératoire :

L’intervention est réalisée sous anesthésie générale en décubitus dorsal ; Tête sur têtière à

prise osseuse puis :

- Repérage sous neuronavigation de la projection du SC sur le scalp.

- Incision cutanée en fer à cheval à charnière latérale centrée sur le repérage.

- Dissection extra-périostée du lambeau cutané.

- Repérage en neuronavigation de la projection du SC sur la voûte crânienne.

- Réalisation d’un volet osseux centré sur ce repérage restant à 1 cm environ de la ligne

médiane et latéralement jusqu’à la projection du sillon frontal inférieur (zone de

représentation de la main sur le cortex moteur)

- Suspension périphérique de la dure-mère

L’enregistrement per opératoire des P.E.S (Fig.53 et 54) consiste à préciser le SC grâce à

l’inversion des potentiels N20/P20. Elles sont obtenues par la stimulation du nerf médian

controlatéral. La zone de recueil de l’onde P20 est située dans le gyrus moteur correspondant

à la main, c'est-à-dire à l’avant SC et N20 en arrière du SC. Le SC identifié par les PES

correspond bien avec le repérage en neuronavigation.

La stimulation motrice corticale per opératoire permet de localiser la cible en provoquant des

contractions musculaires dans la zone correspondant au territoire.

La correspondance entre les différents modes de repérage est obtenue.

74

En se basant sur ces données, une ou deux électrodes-plaques quadripolaires sont

positionnées soit en perpendiculaires, soit en parallèles au SC (Fig.55 et 56). L’important

étant qu’au moins deux pôles soient en regard du cortex moteur cible [144].

Les électrodes sont ensuite suturées sur la dure-mère. Il s’en suit :

- Remise du volet osseux qui est ostéosynthésé par des fils et supportant une suspension

centrale de la dure-mère.

- Incision abdominale par-ombilicale permettant de disséquer une poche sous-cutanée

où sera placé le neurostimulateur.

- Tunnélisation des fils de raccordement jusqu’à une contre-incision sous claviculaire.

- Poursuite de l’incision jusqu’à l’incision crânienne.

Fig. 52. Système de

neuronavigation : repérage du

sillon central (SC)

Fig. 53. Repérage

électrophysiologique du sillon

central (SC) grâce à l’inversion

des potentiels N20/P20

Fig. 54. Potentiel P20 est situé dans le

gyrus moteur. Potentiel N20 est située

dans le gyrus rétrocentrale.

Fig. 55. deux électrodes-plaques

quadripolaires sont positionnées en

extradurales perpendiculaires au SC.

Fig. 56. radiographie de contrôle Après

mise en place de deux électrodes en

extradurales en regard du cortex moteur

75

- Raccordement des électrodes avec les fils prolongateurs.

- Raccordement du neurostimulateur avec les deux fils prolongateurs.

- Le neurostimulateur est fixé dans la poche sous-cutanée abdominale.

- Fermeture des différents plans.

3.4.6 Paramètres de la stimulation :

- Amplitude : 2 volts (1 à 4 V)

- Fréquence : 40 Hz (25 à 55 Hz)

- Largeur d’onde : 120 µsec (60 à 180 µsec )

- Le contact négatif (cathode) doit être sur le cortex moteur en regard du territoire cible.

Beaucoup d’auteurs estiment efficace une stimulation bipolaire avec le contact positif

(anode) en territoire sensitif [269]. Une distance interpolaire de 20 à 30 mm est préférée

pour couvrir largement la zone cible.

3.4.7 Effets indésirables :

- La comitialité induite par la stimulation est estimée à 0.7% [144]. L’intensité de

stimulation du cortex moteur doit rester inferieur au seuil moteur.

- Hématome épidural ou sous-dural.

- Perte d’efficacité due au phénomène de tolérance [73,144]. On peut tenter un replacement

de l’électrode sur une cible corticale optimalisée [144,187, 215,269].

- Infection de la plaie

3.5. Stimulation profonde :

La première stimulation thalamique ayant contrôlé la douleur est rapportée par Mazars et al.

en 1960 [164,211]. Plus tard dans les années 60, en conséquence de la théorie du ‘’gate

control’’, Reynolds signale un effet antalgique (analgesic effect) chez le rat en réalisant une

stimulation cérébrale focale (focal) [211]. Au début des années 70, Hosobushi et al. [114,115]

ainsi que Richardson [213,212] sont les premiers à réaliser la stimulation thalamique chez

l’homme ainsi que la SGPA et la Substance grise periventriculaire (SGPV). Ces cibles sont

connues pour leur efficacité à long terme et sont encore d’actualité [48, 172,205].

76

3.5.1. Technique opératoire :

Réalisation d’un scanner cérébral sous cadre stéréotaxique.

Fusion d’image et définition des cibles pour une stimulation profonde noyau thalamique VPL

ou la SGPA /SGPV d’après l’IRM de neuronavigation réalisée au préalable.

En salle opératoire, l’intervention se déroule sous légère sédation avec incision cutanée

arciforme sous anesthésie locale. Elle est unilatérale, car la stimulation est controlatérale à la

douleur. Dans le cas où la douleur est bilatérale, la stimulation de la SGPA et de la SGPV

peut se faire dans un seul coté et au niveau de l’hémisphère non dominent [217].

Confection d’un trou de trépan et ouverture de la dure-mère. Mise en place du

microdescendeur qui permet d’introduire l’électrode de stimulation avec précision en

direction de la cible choisie.

Lorsque la cible est le noyau VPL (Fig.57):

- La cible du noyau thalamique VPL [68] est localisée comme suit : Y = 3 à 5 mm en avant

de la commissure postérieure (CP) ; Z = 0 à -2 mm au-dessous de la ligne

intercommissurale CA-CP ; et X = 10 à 12 mm latéralement de la ligne médiane pour les

douleurs faciales, 12 à 15 mm pour les douleurs des membres supérieurs, et 15 à 18 mm

pour les douleurs des membres inférieurs.

- L’enregistrement électrophysiologique n’est pas nécessaire car il est aléatoire chez ces

patients qui présentent des lésions de déafférentation sensitive importante [165].

- Les tests de stimulation peropératoire des noyaux sensitifs du thalamus entrainent des

paresthésies dans les zones douloureuses et ceci peut être expliquée par la théorie du ‘’

gate control’’. Le test de stimulation du VPL [165] est réalisé à l’aide d’impulsion de 1

milliseconde avec une fréquence de 10 Hz sous tension variant de 1 volts à 2,5 volts

entrainant des fourmillements [68] ou une sensation de frémissement ou de vibration à

l’intérieur de la zone douloureuse.

Lorsque la cible est le noyau SGPA/SGPV (Fig.58):

- La cible de la SGPV est située comme suit : Y = 2 à 3 mm en avant de la commissure

postérieure ; Z = varie entre 2 mm au-dessous et au-dessus de la ligne CA-CP et X = 2

mm latéralement de la paroi du troisieme ventricule [23, 68,169].

- Les enregistrements de la SGPV et de la SGPA ne sont pas nécessaires [211].

77

- Les tests de stimulation peropératoire [68] de la SGPA et de la SGPV sont réalisés à l’aide

d’une pulsion de 0,2 à millisecondes avec une fréquence de 50 Hz et une amplitude élevée

entrainant une nervosité, anxiété et une sensation de chaleur diffuse plus marquées dans la

stimulation de la SGPV associées à l’élévation de la tension artérielle et de la fréquence

cardiaque d’où l’intérêt du monitorage peropératoire de ces deux paramètres

Descente d’une électrode définitive à travers le tube guide après ablation des électrodes de

stimulation test. Vérification radiographique de son bon positionnement.

Tunnélisation des extrémités des électrodes vers l’arrière.

Incision sous-claviculaire gauche permettant de récupérer l’extrémité proximale de l’électrode

de stimulation placée en sous cutané.

Incision au niveau abdominal gauche permettant de disséquer une poche sous-cutanée où

sera placé le neurostimulateur qui sera fixé aux plans adjacents.

Tunnélisation du prolongateur entre les deux incisions. Réalisation d’une contre incision au

niveau de la région rétro-mastoïdienne gauche.

Branchement du fil prolongateur sur le neurostimulateur et l’électrode.

Fermeture des différents plans.

3.5.2. Paramètres de stimulation :

Paramètres de stimulation du noyau thalamique VPL :

- La fréquence : 10-20 Hz

- Amplitude : 1-2,5 V

- La durée d’impulsion : 1 microseconde (0,5- 2 microsecondes)

Paramètres de stimulation de la SGPA et de la SGPV :

- La fréquence : 50-60 Hz.

- L’amplitude : 2-6 V.

- La durée d’impulsion : 210 microsecondes

3.5.3. Résultats :

-

Les résultats sont satisfaisants dans 80,3% lors des périodes de test quelque soit la cible et

62,2% à une année après l’implantation définitive. L’efficacité de la techique varie en

78

fonction de l’étiologie, 89% de bons resultats chez les patients amputés et 70 dans les

accidents vasculaires [32].

3.5.4 Indications :

La stimulation de la SGPA et de la SGPV est indiquée dans les douleurs d’origine nociceptive

( car le mécanisme d’action repose sur le mécanisme liée à l’activité morphinique endogène)

alors que la stimulation du thalamus sensitif notamment les noyaux thalamiques VPL et VPM

est préférée dans les douleurs neuropathiques (anesthésie douloureuse, dysesthésie

postcordotomie, syndrome thalamique, avulsion du plexus brachial, douleur postzostérienne,

lésions médullaires et des nerfs périphériques [32,48,68,152,217].

3.5.5 Effets indésirables [217]:

- Déficit neurologique

- Infection

- Panne du matériel

- Hémorragie thalamique

- Hématome sous dural

- Ischémie

- Obstruction de l’aqueduc de sylvius (stimulation de la SGPA).

Fig. 57. Stimulation profonde

du noyau VPL

Fig. 58. Stimulation profonde du

noyau SGPV

79

DEUXIEME PARTIE :

Notre travail

80

1 PROBLÉMATIQUE DU SUJET :

La douleur chronique n’est plus considérée comme un simple symptôme mais plutôt une

véritable douleur «maladie » dont le soulagement est très souvent difficile à obtenir. Elle

entraine de graves conséquences individuelles entre autres une symptomatologie dépressive,

et des troubles comportementaux pouvant aller jusqu’à la tentative de suicide. L’impact

socioprofessionnel et familial n’est pas négligeable et est à l’origine d’un absentéisme

professionnel quasi permanent et de sollicitudes familiales fréquentes. Certaines situations

cliniques sont très difficiles et le traitement bien conduit s’avère inefficace. La meilleure

compréhension des mécanismes physiopathologiques de la douleur chronique a permis

d’envisager un traitement chirurgical via la DREZotomie microchirurgicale. Les progrès

technologiques en particulier dans le domaine de la neurochirurgie fonctionnelle a permis

d’élargir le spectre d’un tel traitement dans des indications jusque-là exclues du domaine de la

chirurgie.

La lutte contre la douleur qui répond avant tout à un « objectif humanitaire, éthique et de

dignité de l’homme » doit faire appel au traitement neurochirurgical comme alternative au

traitement médicamenteux voire même comme option thérapeutique pour les malades

souffrant de douleurs chroniques.

Notre travail est principalement axé sur les résultats de la DREZotomie microchirurgicale.

Néanmoins, nous rapportons notre expérience dans la stimulation médullaire.

2 OBJECTIFS :

2.1 Objectif principal :

Evaluer l’efficacité de la DREZotomie microchirurgicale sur les douleurs chroniques

réfractaires au traitement médicamenteux.

2.2 Objectif secondaire :

Evaluer les effets de la DREZotomie microchirurgicale sur les différents aspects de la qualité

de vie des patients : humeur, sommeil, vie familiale et vie professionnelle.

81

3 METHODOLOGIE :

3.1 Type d’étude :

Etude de cohorte, prospective, intéressant des patients opérés par DREZotomie

microchirurgicale pour des douleurs chroniques rebelles au traitement médical usuel durant la

période allant de juillet 2007 à janvier 2015.

3.2 Population d’étude :

Elle est constituée de 30 patients présentant tous des douleurs chroniques d’étiologies diverses

rebelles à un premier traitement médicamenteux pour lesquels une DREZotomie

microchirurgical est réalisée.

3.2.1 Critères d’inclusion :

- Adultes des 2 sexes âgés de plus de 18 ans, présentant des douleurs chroniques rebelles au

traitement médical initialement prescrit et administré conformément aux

recommandations [110].

- Douleurs chroniques en rapport avec l’une des pathologies suivantes :

Avulsion du plexus brachial (APB).

Douleur du moignon (DM).

Membre fantôme (MF).

Traumatisme médullaire (TM).

Spasticité.

Zona.

3.2.2 Critères de non inclusion :

- Patients présentant des douleurs chroniques répondant au traitement médical.

4 FACTEURS ETUDIES :

4.1 Facteur 1 :

- Evaluer l’efficacité de la DREZotomie microchirurgicale sur les douleurs chroniques

réfractaires au traitement médicamenteux.

82

La douleur est définie selon l’Association Internationale pour l’Etude de la Douleur (IASP)

comme « une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à une lésion

tissulaire réelle ou potentielle ou décrite dans ces termes » et la douleur chronique comme

« une douleur persistant au-delà du temps habituel de guérison, entre 3 et 6 mois ».

La douleur chronique est celle dont la durée est au-delà de ce qui est habituel pour la cause

initial présumée, notamment si la douleur évolue depuis plus de 3 mois, selon la Haute

Autorité de Santé (HAS) [110].

La douleur chronique réfractaire est définie comme tout symptôme dont la perception est

insupportable et qui ne peut être soulagé en dépit des efforts obstinés pour trouver un

protocole thérapeutique adapté sans compromettre la conscience du patient [46].

Les critères d’une douleur neuropathique réfractaire [19], sont :

- La douleur doit résister à au moins quatre médicaments connus comme efficaces sur

la douleur neuropathiques

- Chacun des médicaments doit être prescrit pendant au moins trois mois ou jusqu’à

l’apparition des effets secondaires.

- Malgré un traitement adapté, la réduction de la douleur est de moins de 30%, ou

demeure égale au moins à 5 sur l’EVA ; et/ou la douleur contribue à une mauvaise

qualité de vie

Le traitement médical préopératoire à visée antalgique est prescrit chez les patients atteints

de douleur neuropathique tel qu’il est recommandé par la littérature notamment par l’IASP

[117], la Société Algérienne d’ Evaluation et de traitement de la douleur (SAETD) et du

Maghreb francophone [98] est :

- En première ligne de traitement :

Prégabaline

Gabapentine

Ou tricyclique

Lidocaine topique (patch ou gel/crème à 5%) (en cas d’allodynie)

Si réduction partielle ou insuffisante de la douleur avec/sans effets latéraux, association

médicamenteuse parmi ces classes.

- En deuxième ligne de traitement :

83

IRS-NA : duloxétine ou venlafaxine à libération prolongée (LP) (en cas de

polyneuropathie)

Tramadol LP

Carbamazépine (si la douleur à type de décharge électrique prédomine)

En cas de réponse insuffisante ou intolérance au traitement de deuxième ligne et son

association avec un traitement de première ligne (sauf IRS-NA et tricyclique), le patient sera

adressé au spécialiste pour un autre traitement.

Le but de la DREZotomie microchirurgicale est de réduire ou de faire disparaitre la

perception de cette douleur vécue comme insupportable par le patient.

4.2 Facteur 2 :

- Evaluer l’efficacité de la DREZotomie microchirurgicale sur les différents aspects de

la qualité de vie des patients : humeur, sommeil, vie familiale et vie professionnelle.

Cette évaluation est basée sur le questionnaire concis de la douleur Il s’agit d’une

version française du questionnaire Brief Pain Inventory [60,287]. Il est basé sur sept

items dont chacun est coté sur dix en fonction de la perception, il s’agit de :

Activité générale

Humeur

Capacité à marcher

Travail habituel

Relation avec les autres

Sommeil

Gout de vivre

Chaque item est interprété individuellement et indépendamment des autres.

5. ORGANISATION DE L’ETUDE :

5.1. RECRUTEMENT :

Les patients ont été recrutés à partir des consultations du centre antidouleur, des services

d’orthopédies, de dermatologie, de rééducation et de neurochirurgie.

84

5.2. RECUEIL DES INFORMATIONS :

Pour chaque patient, le recueil des informations s’est fait sur une fiche comportant les items

suivants :

- État civil.

- Profession.

- Établissement d’origine où le patient était antérieurement suivi pour douleur.

- Antécédents

- Circonstances d’apparition de la douleur

- Score DN4 (cf. annexe 1) permettant le dépistage de la douleur neuropathique.

- Composante de la douleur à l’aide du questionnaire de Saint-antoine (adaptation française

du questionnaire Mc Gill de R. Melzack) (cf. annexe 4).

- Topographie de la douleur avec schéma corporel précisant les dermatomes douloureux (cf.

annexe 3)

- Intensité de la douleur mesurée au moyen de l’échelle visuelle analogue (EVA) (cf.

annexe 2).

- Examen neurologique à la recherche des troubles de la sensibilité et/ou des troubles

moteurs associés.

- Bilan lésionnel et fonctionnel des voies de la douleur à l’aide des explorations

radiologiques et électro physiologiques

- Evaluation du retentissement fonctionnel de la douleur au moyen du questionnaire concis

de la douleur (version française du Brief Pain Inventory) (cf. annexe 5).

- Analyse anatomique peropératoire des lésions nerveuses radiculo-médullaires lors de la

technique de DREZotomie microchirurgicale

- Evaluation postopératoire de la DREZotomie microchirurgicale sur la douleur à l’aide de

l’EVA, à la sortie du patient de l’hôpital, au 3eme

mois et à long-terme défini par un recul

allant au-delà de 12 mois

- Evaluation postopératoire de la DREZotomie microchirurgicale sur les différentes

composantes de la douleur à la sortie du patient de l’hôpital, au 3eme

mois et à long-terme

exprimé en pourcentage (cf. annexe 6) avec étude des courbes de KAPLAN MEIER.

- Evaluation postopératoire de la DREZotomie microchirurgicale sur le retentissement

fonctionnel

85

6 . PRESENTATION DES RESULTATS :

Des statistiques descriptives usuelles seront utilisées pour décrire chaque paramètre étudié :

- Variables qualitatives : pourcentage et nombre de patients considérés.

- Variables quantitatives : moyenne arithmétique, déviation standard de la variable,

minimum, maximum, médiane, quartiles et nombre de patients considérés.

Les différents paramètres d’intérêt seront donnés avec leur intervalle de confiance à 95 %

7 . TESTS STATISTIQUES :

Pour l’ensemble des tests, un seuil de significativité à 5 % a été retenu. Tous les tests seront

réalisés en situation bilatérale :

- Le test du χ2 dans le cas de la comparaison de deux variables qualitatives.

- Le test d’analyse de la variance pour la comparaison des variables quantitatives

- Le test non paramétrique de Wilcoxon pour comparaison de deux échantillons.

- L’étude des courbes de KAPLAN MEIER pour évaluer l’efficacité du traitement

neurochirurgical

86

8. RESULTATS :

8.1 Caractéristiques de la population d’étude :

Il s’agit d’une étude prospective qui a concerné 30 patients ayant bénéficié d’une

DREZotomie microchirurgicale pour douleur chronique rebelles au traitement médical.

8.1.1 Âge moyen :

N Moyenne

d'âge

Variance Ecart

type

IC 95%

30 46,63 285,34 16,89 40,33-52,94

Students T-test for mean=0: T= 15.12 df(29) p=0.00000

Tableau 1:Taille échantionnale : 30 patients dont l’âge moyen est de 46,63±16,89 ans avec des âges

extrêmes de 25 ans et 79 ans. L’intervalle de confiance à 95% est compris entre 40,33 et

52,94.

8.1.2. Répartition selon l’âge et le sexe :

Age hommes(n) hommes(%) femmes(n) femmes(%) Total(n) Total(%)

20-29 5 17,9 1 50 6 20

30-39 7 25 0 0 7 23,3

40-49 5 17,9 0 0 5 16,7

50-59 3 10,7 1 50 4 13,3

60-69 5 17,9 0 0 5 16,7

70-79 3 10,7 0 0 3 10

Total 28 100 2 00 30 100

Chi2= 4.554 df(5) p= 0.4727

Tableau 2 : Répartition selon l’âge et le sexe

87

Fig. 1: Répartition selon l’âge et le sexe

8.2. Profession des patients :

N %

Employé* 12 40

Ouvrier* 5 16,6

Artisan* 2 6,6

Retraité* 9 30

Sans profession* 2 6,6

Total 30 100

Tableau 3 : répartition des patients en fonction de la profession ; N : nombre; % : pourcentage.

Employer : salarier qui effectue un travail non manuel ; Ouvrier : salarier qui effectue un travail

manuel ; Artisan : travailleur manuel à son compte ; Retraité : arrêt des activités professionnelles avec

pension versée pour cette cessation d’activité professionnelle ; Sans profession : sans activité régulière

exercée pour gagner sa vie.

0

10

20

30

40

50

60

20-29 30-39 40-49 50-59 60-69 70-79

hommes(%)

femmes(%)

88

8.3. Etablissements d’origine :

N %

Centre anti-

douleur

8 26.7

Neurochirurgie 6 20.0

Orthopédie 9 30.0

Rééducation 3 10.0

Dermatologie 2 6.7

Autres 2 6.7

Total 30 100.0

Tableau 4 : Répartition des établissements d’origine où les patients ont été suivis pour douleur ; N :

nombre; % : pourcentage.

Fig.2 : Répartition des établissements d’origine où les patients ont été suivis pour douleur.

Centre anti-douleur

Neurochirurgie

Orthopedie

Réeducation

Dermatologie

Autres

89

8.4. Etiologies de la douleur :

N

%

ABP 20 66,6

DM 2 6,6

MF 2 6,6

Spasticité 2 6,6

TM 1 3,3

Zona 3 10

Total 30 100

Tableau 5 : Etiologies de la douleur ; APB : Arrachement du Plexus Brachial ; DM : Douleur du

Moignon ; MF : Douleur du Membre Fantôme ; TM : Traumatisme Médullaire. N : nombre; % :

pourcentage

Fig. 3 : Etiologie de la douleur ; APB : Arrachement du Plexus Brachial ; DM : Douleur du Moignon ;

MF : Douleur du Membre Fantôme ; TM : Traumatisme Médullaire ; Spasticité M : Spasticité

Médicale (sclérose en plaque) ; Spasticité T : Spasticité Traumatique.

0 20 40 60 80

ABP

Zona

MA

DM

Spasticité T

TM

Spasticité M

Etiologie de la douleur %

ABP

Zona

MA

DM

Spasticité T

TM

Spasticité M

MF

MF

90

8.5. Circonstances du traumatisme :

ABP DM MF TM Spasticité

Moto 65% 0% 0% 0% 0%

Voiture 30% 50% 100% 0% 50%

Travail 5% 50% 0% 100% 0%

Tableau 6: Circonstance du traumatisme ; APB : Arrachement du Plexus Brachial ; DM : Douleur du

Moignon ; MF : Douleur du Membre Fantôme ; TM : Traumatisme Médullaire.

8.6. Caractéristiques de la douleur :

8.6.1. Age moyen au moment de l’apparition des douleurs :

n âge moyen variance ecart type IC 95%

30 41,3 327,04 18,08 34,55-48,05

Students T-test for mean=0: T= 12.51 df(29) p=0.00000

Tableau 7 : Au moment de l’apparition des douleurs, les patients ont un âge moyen de 41±18 ans. IC :

intervalle de confiance.

8.6.2 Age moyen au moment de la chirurgie :

n âge moyen variance ecart type IC 95%

30 46,63 228,34 16,89 40,33-52,94

Students T-test for mean=0: T= 15.12 df(29) p=0.00000

Tableau 8 : Au moment de la chirurgie, les malades ont un âge moyen de 46±16ans. IC : intervalle de

confiance.

91

8.6.3 Comparaison entre l’âge de l’apparition de la douleur et l’âge au

moment de la chirurgie :

ADD

*(N) ADD(%) ADD(Cum%) Chir

**(N) chir(%) chir(Cum%)

<20ans 1 3,3 3,3

20-29 13 43,3 46,7 6 20 20

30-39 4 13,3 60 7 23,3 43,3

40-49 3 10 70 5 16,7 60

50-59 2 6,7 76,7 4 13,3 73,3

60-69 4 13,3 90 5 16,7 90

70-79 3 10 100 3 10 100

Chi2=481.500 df(475) p= 0.4084

Tableau 9 : répartition des patients en fonction de l’âge de l’apparition de la douleur et de l’âge au moment de

la chirurgie. *ADD : l’âge de l’apparition de la douleur ; **chir : l’âge au moment de la chirurgie. Le délai

entre l’apparition de la douleur et l’intervention chirurgicale est en moyenne de 5±1 an ; N : nombre; % :

pourcentage ; Cum : pourcentage cumulé.

0

10

20

30

40

50

60

70

<20ans 20-29 30-39 40-49 50-59 60-69 70-79

chir(%)

ADD(%)

p=0,4084

Fig. 4: Le délai entre l’apparition de la douleur et l’intervention chirurgicale en fonction de

l’âge. Ce délai est en moyenne de 5±1 an. ADD : l’âge de l’apparition de la douleur ; chir : l’âge

au moment de la chirurgie

92

8.6.4 Mode d’installation de la douleur :

Mode d’installation de la douleur

N % Cum %

Immédiat 17 56.7 56.7

< 2 mois 3 10.0 66.7

> 2 mois 10 33.3 100.0

Tableau 10: Mode d’installation de la douleur ; N : nombre; % : pourcentage ; Cum : pourcentage

cumulé.

8.6.5. Type de la douleur :

Questionnaire de DN4 (Annexe 1)

DN4 N % Cum %

1 1 3.3 3.3

2 1 3.3 6.7

3 1 3.3 10.0

4 7 23.3 33.3

5 11 36.7 70.0

6 6 20.0 90.0

7 3 10.0 100.0

Total 30 100.0

Tableau11 : Score DN4 des patients ; N : nombre; % : pourcentage ; Cum : pourcentage cumulé.

DN4

Obs. Sum Mean Variance Std Dev ( 95% CI mean ) Std Err

30 146.00 4.87 1.84 1.36 4.36 5.37 0.25

Minimum p5 p10 p25 Median p75 p90 p95 Max

1.0 1.55 3.10 4.00 5.00 6.00 6.90 7.00 7.00

Students T-test for mean=0: T= 19.63 df(29) p=0.00000

Tableau 12 : moyenne du score DN4

93

Fig.5 : Score DN4 des patients

8.6.6. Intensité de la douleur :

Echelle Visuelle Analogue initial (EVAi) (Annexe 2)

EVAi

Obs. Sum Mean Variance Std Dev (95% CI mean ) Std Err

30 276.00 9.20 1.13 1.06 8.80 9.60 0.19

Minimum p5 p10 p25 Median p75 p90 p95 Max

7.00 7.00 7.10 8.00 10.00 10.00 10.00 10.00 10.00

Students T-test for mean=0: T= 47.38 df(29) p=0.00000

Tableau13 : moyenne de l’EVAi des patients

1 1 1

7

11

6

3

0

2

4

6

8

10

12

1 2 3 4 5 6 7

Score DN4

N

p=0.00000

94

EVAi

N % Cum %

7 3 10.0 10.0

8 5 16.7 26.7

9 5 16.7 43.3

10 17 56.7 100.0

Total 30 100.0

Tableau 14: EVAi des patients ; N : nombre; % : pourcentage ; Cum : pourcentage cumulé.

Fig.6 : EVAi des patients

8.6.7. Composante de la douleur (Annexe 4) :

N

%

combinée 25 83

fond continu seule 3 10

paroxystique 2 6,7

Tableau 15 : les composantes de la douleur ; Douleur paroxystique : décharges électriques ; Douleur à

fond continu : douleur dominée par la sensation de brulure chez nos patients ; douleur combinée :

douleur paroxystique associée à une douleur à fond continu.

10%

16,7%

16,7%

56,7%

0

2

4

6

8

10

12

p=0.00000 Patients%

7 8 9 10 EVAi

95

8.6.8. Topographie de la douleur :

Territoires des dermatomes douloureux :

Membres supérieurs :

APB DM MF ZONA

C5 0 0 2 (100%) 0

C6 20 (100%) 2 (100%) 2 (100%) 0

C7 20 (100%) 2 (100%) 2 (100%) 1(33,33%)

C8 19 (95%) 2 (100%) 2 (100%) 1(33,33%)

T1 18 (90%) 2 (100%) 2 (100%) 1(33,33%)

Tableau 16 : les dermatomes des membres supérieurs concernés par la douleur ; APB : Arrachement du

Plexus Brachial ; DM : Douleur du Moignon ; MF : Douleur du Membre Fantôme.

83%

10%

6,7%

0 5 10 15 20 25 30

combinée

de fond continue seule

paroxystique

Fig.7 : les composantes de la douleur; Douleur paroxystique : décharges électriques ; Douleur à fond

continu : douleur dominée par la sensation de brulure chez nos patients ; douleur combinée : douleur

paroxystique associée à une douleur à fond continu.

96

Le tronc :

zona

T3 1(33,33%)

T4 1(33,33%)

T5 1(33,33%)

T6 1(33,33%)

T7 1(33,33%)

T8 1(33,33%)

Tableau 17 : les dermatomes du tronc concernés par la douleur.

Les membres inferieurs :

TM Spasticité

L1 0 2(100%)

L2 1(100%) 2(100%)

L3 1(100%) 0

L4 1(100%) 2(100%)

L5 1(100%) 2(100%)

S1 1(100%) 2(100%)

S2 1(100%) 0

Tableau 18: les dermatomes des membres inférieurs concernés par la douleur; TM : Traumatisme

Médullaire

Fig.8 : les dermatomes de différentes étiologies impliquées dans la douleur. APB : Arrachement du

Plexus Brachial ; DM : Douleur du Moignon ; MF : Douleur du Membre Fantôme ; TM :

Traumatisme Médullaire

0

5

10

15

20

25

C5 C6 C7 C8 T1 T3 T4 T5 T6 T7 T8 L1 L2 L3 L4 L5 S1 S2

20 20 19 18

2 2 2

2

2

2 2 2

2

1 1 1 1 1 1

1 1

1

1 1 1 1 1 1 2 2 2 2 2

APB DM MF TM ZONA Spasticité

97

8.7. Signes neurologiques associés :

8.7.1. Déficit moteur :

APB Complet Incomplet

C5 19 (95%) 1(5%)

C6 19 (95%) 0

C7 19 (95%) 0

C8 18 (90%) 1(5%)

T1 17 (85%) 2(10%)

Tableau 19: atteinte radiculaire motrice dans l’APB (Arrachement du Plexus Brachial).

Complet Incomplet

TM 1(100%) 0

Spasticité 2(100%) 0

C5 C6 C7 C8 T1

19 19 19 18

17

1 0 0

1 2

Déficit moteur péripherique des membres supérieurs dans l'APB

Complet Incomplet

Fig.9 : atteinte radiculaire motrice ; APB : Arrachement du Plexus Brachial.

Tableau 20 : atteinte centrale des membres inferieurs dans le

traumatisme médullaire et la spasticité ; TM : traumatisme médullaire.

98

8.7.2. Déficit sensitif :

Membres supérieurs

APB Zona

C5 17 (85%) 1(33,3%)

C6 19 (95%) 1(33,3%)

C7 19 (95%) 1(33,3%)

C8 18 (90%) 1(33,3%)

T1 17 (85%) 1(33,3%)

Tableau 21: les territoires du déficit sensitif au niveau des membres supérieurs ; APB : Arrachement du

Plexus Brachial.

Le tronc :

Zona

T3 1(33,3%)

T4 1(33,3%)

T5 1(33,3%)

T6 1(33,3%)

T7 1(33,3%)

T8 1(33,3%)

Tableau 22: les territoires du déficit sensitif au niveau du tronc.

0

0,5

1

1,5

2

TM Spasticité

1

2 0

0

Déficit moteur central des membres inféireurs dans le

TM et la Spasticité

Incomplet

Complet

Fig.10 : atteinte motrice centrale des membres inférieurs dans le traumatisme

médullaire et la spasticité. TM : traumatisme médullaire

99

Les membres inferieurs :

Spasticité TM

L1 2(100%) 1(100%)

L2 2(100%) 1(100%)

L3 2(100%) 1(100%)

L4 2(100%) 1(100%)

L5 2(100%) 1(100%)

S1 2(100%) 1(100%)

S2 2(100%) 1(100%)

S3 2(100%) 1(100%)

S4 2(100%) 1(100%)

S5 2(100%) 1(100%)

Tableau 23 : les territoires du déficit sensitif au niveau des membres inférieurs; TM : Traumatisme

Médullaire.

Fig.11 : les territoires du déficit sensitif dans les différentes étiologies; APB : Arrachement du Plexus

Brachial ; TM : Traumatisme Médullaire.

C5 C6 C7 C8 T1 T3 T4 T5 T6 T7 T8 L1 L2 L3 L4 L5 S1 S2 S3 S4 S5

17 19 19 18 17

1 1

1

1 1 1 1 1 1 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1

Déficit sensitif dans les différentes étiologies

APB ZONA Spasticité TM

100

8.7.3. Allodynie :

Allodynie APB zona

C5 1(5%) 0

C6 3(15%) 0

C7 3(15%) 1(33,3%)

C8 1(5%) 1(33,3%)

T1 2(10%) 1(33,3%)

T3 0 1(33,3%)

T4 0 1(33,3%)

T5 0 1(33,3%)

T6 0 1(33,3%)

T7 0 1(33,3%)

T8 0 1(33,3%)

Tableau 24: l’allodynie a concerné les patients victimes d’APB (Arrachement du Plexus Brachial) et

les patients atteints de zona ; Allodynie : douleur provoquée par des stimulations normalement

non douloureuses

Fig.12 : Répartition de l’allodynie dans l’APB (Arrachement du Plexus Brachial) et le zona. ;

Allodynie : douleur provoquée par des stimulations normalement non douloureuses

C5 C6 C7 C8 T1 T3 T4 T5 T6 T7 T8

1

3 3

1

2

0 0 0 0 0 0

0

0

1

1

1

1 1 1 1 1 1

Allodynie

APB zona

101

8.8. Retentissement fonctionnel de la douleur (Annexe 5) :

Les patients dont certains parametres n’ont pas été évalués ont été exclus de l’analyse.

Ils’agit de :

- L’activité générale (quotidienne) dont le retentissement est absent chez 2 patients et

donc non évalué.

- Le retentissement sur la marche n’est pas évalué chez 3 patients paraplégiques, une

patiente présentant une fracture de la jambe et 5 patients sans retentissement aucun.

- L’humeur et le gout de vivre (moral) dont le retentissement est absent chez un patient

et donc non évalué.

- La relation avec les autres dont le retentissement est absent chez 9 patients et donc

non évalué.

- Le retentissement sur la profession n’est pas évalué chez 11 patients dont 9 retraités et

2 sans profession.

AG MA H et GV

RA Pro e

N % Cu

m

%

N % Cu

m

%

N % Cum

%

N % Cum

%

N % Cu

m

%

Auc 2 6.7 6.7 5 19.2 19.2 1 3.3 3.3 9 31.0 31.0 0 0 0

Peu 0 0 0 3 11.5 30.8 0 0 0 3 10.3 41.4 0 0 0

Moy 3 10.0 16.7 6 23.1 53.8 2 6.7 10.0 10 34.5 75.9 0 0 0

Bc 25 83.3

.

100. 12 46.2

.

100.. 27 90.

.

100. 7 . 24.1

.

100.0 19 100 100.

Tableau 25: retentissement fonctionnel de la douleur ; AG : activité générale ; MA : marche ; H et

GV : Humeur gout de vivre (moral); RA : Relation avec les autres ; Prof : profession ; Auc : aucun ;

Moy : moyen ; Bc : beaucoup ; N : nombre; % : pourcentage ; Cum : pourcentage cumulé. p

=0,00000.

102

troubles du sommeil

N % Cum %

présents 29 96.6 96.6

Absents 1 3.3 96.7

Tableau 26 : Retentissement de la douleur sur le sommeil.

Le sommeil dont le retentissement est absent chez un patient et donc non évalué ; N : nombre; % :

pourcentage ; Cum : pourcentage cumulé.

Fig.14 : Retentissement de la douleur sur le sommeil.

AQ Ma MO RA Prof

6,7%

19,2%

3,3%

31%

0% 0

11,5%

0

10,3

0%

10%

23,1%

6,7%

34,5%

0

83,3%

46,2%

90%

24,1%

100%

Retentissement fonctionnel de la douleur

Aucun Peu Moyen Beaucoup

Present Absent

96,6%

3,3%

Retentissement de la douleur sur le sommeil

Present Absent

Fig.13 : Retentissement fonctionnel de la douleur ; AG : Activités générale ;

MA : Marche ; H et GV : Humeur et gout de vivre (moral); RA : Relation avec

les autres ; Prof : Profession.

H et GV

103

8.9 Examens complémentaires :

IRM TDM EMG

APB 15 5 20

Zona 2

DM 2

MF 2

TM 1

Spasticité 2

Tableau 27 : Examens complémentaires ; IRM : Imagerie par Résonance Magnétique ; TDM :

Tomodensitométrie ; EMG : Electromyogramme.

Fig.15 : Examens complémentaires ; IRM : Imagerie par Résonance Magnétique ; TDM :

Tomodensitométrie ; EMG : Electromyogramme.

8.10 Modalité thérapeutique antérieure :

8.10.1 Traitement médicamenteux :

N

%

Anticonvulsivants 30 100

Tricycliques 30 100

Antalgiques :OMS. I 30 100

Antalgiques :OMS.II 30 100

Antalgiques :OMS.III 5 16,6

0

5

10

15

20

25

30

IRM TDM EMG

IRM

TDM

EMG

Tableau 28 : Traitement médical antérieurement prescrit ; N : nombre; % : pourcentage

104

8.10.2 Autres modalités thérapeutiques :

N %

infilatration 1 3,3

Acupuncture 5 16,6

NSTC 10 33,3

cure thermal 5 16,6

réeducation-

kinéthérapie

9 30

Tableau 29 : Modalité thérapeutique non médicamenteuse, NSTC : neurostimulateur transcutané ; N :

nombre; % : pourcentage.

5

30

30

30

30

0 10 20 30 40

Antalgiques:OMS.III

Antalgiques:OMS.II

Antalgiques:OMS. I

Tricycliques

Anticonvulsivants

Patients

1

5

10

5

9

0 2 4 6 8 10 12

infiltration

Acupuncture

NSTC

cure thermal

réeducation- kiné

Patients

Fig.16 : Traitement médical antérieurement prescrit.

Fig.17 : Modalité thérapeutique non médicamenteuse, NSTC : neurostimulateur

transcutané.

105

8.11. Traitement chirurgical de la douleur : DREZotomie

microchirurgicale :

8.11.1 Position du patient :

La DREZotomie microchirurgicale est réalisée sous anesthésie générale avec intubation

orotrachéale sans curare pour le testing musculaire.

Pour un abord cervical, les patients ont été installés en décubitus ventral, le cou fléchi.

Quant aux abords thoracique et lombaire, les patients ont été installés également en décubitus

ventral avec un billot sous les crêtes iliaques.

8.11.2 Abord par laminectomie :

8.11.2.1 Niveaux rachidiens :

N %

Cervical 25 83,3

Thoracique 2 6,6

Lombaire 3 10

Tableau 30 : Niveaux rachidiens concernés par la laminectomie ; N : nombre; % : pourcentage.

Fig.18 : Niveaux rachidiens concernés par la laminectomie

0

5

10

15

20

25

30

Cervical

Thoracique

Lombaire

106

8.11.2.2 Type de laminectomie :

Hemilaminectomie laminectomie bilatérale

Cervical 25 (83,3%) 0 (0%)

Thoracique 2 (6,6%) 0 (0%)

Lombaire 1 (3,33%) 2 (6,6%)

Total 28 (93,3%) 2 (6,6%)

Fig.19 : Type de laminectomie réalisé chez les patients

8.11.2.3. DREZotomie microchirurgicale :

Etiologie Siege de

laminectomie

siege

DREZ

N %

APB C4-T1 C5-T1 11 36,5

APB C4-T1 C6-T1 7 23,3

APB C4-C7 C5-C7 1 3,3

APB C4-C7 C5-C8 1 3,3

DM C4-T1 C6-T1 2 6,6

MF C4-T1 C5-T1 2 6,6

Zona C5-T1 C7-T1 1 3,3

Zona T2-T5 T3-T5 1 3,3

Zona T5-T9 T6-T8 1 3,3

TM T12-L1 L1-S1 1 3,3

spasticité T11-L1 L1-S1 1 3,3

spasticité T10-L1 L2-S2 1 3,3

0

5

10

15

20

25

30

Cervical Thoracique Lombaire

Hemilaminectomie

laminectomie bilatérale

Tableau 31 : Type de laminectomie réalisé chez les patients.

Tableau 32: Siege de la laminectomie et de la DREZotomie microchirurgicale en fonction de

l’étiologie ; APB : Arrachement du Plexus Brachial ; DM : Douleur du Moignon ; MF : Douleur

du Membre Fantôme ; TM : Traumatisme Médullaire ; N : nombre; % : pourcentage.

107

Fig.20 : Siege de la DREZotomie microchirurgicale en fonction de l’étiologie ; APB : Arrachement du

Plexus Brachial ; DM : Douleur du Moignon ; MF : Douleur du Membre Fantôme ; TM :

Traumatisme Médullaire.

8.11.2.4. Analyse anatomique peropératoire :

8.11.2.4.1. Avulsion du plexus brachial (APB) :

APB

N

%

Cum%

Arrachement total racine

antérieure

16 80 80

Arrachement partiel racine

antérieure

4 20 20

Arrachement total racine

dorsale

17 85 85

Arrachement partiel racine

dorsale

3 15 15

Arrachnoidite 13 65 65

Pseudomeningocèle 4 20 20

Rotation médullaire 4 20 20

Déviation médullaire 3 15 15

Tableau 33 : Fréquence des atteintes radiculo-médullaires post-traumatiques constatées en

peropératoire dans l’APB ; N : nombre; % : pourcentage ; Cum : pourcentage cumulé.

11

7

1 1

2 2

1 1 1 1 1 1

0

2

4

6

8

10

12

APB C5-T1

APB C6-T1

APB C5-C7

APB C5-C8

DM C6-T1

MF C5-T1

Zona C7-T1

Zona T3-T5

Zona T6-T8

TM L1-S1

Spas L1-S1

Spas L2-S2

108

Fig.21 : Fréquence des atteintes radiculo-médullaires post-traumatiques constatées en peropératoire

dans l’APB ; A total RA : Arrachement total racine antérieure ; A partiel RA : Arrachement partiel

racine antérieure ; A total RD : Arrachement total racine dorsale ; A partiel RD : Arrachement partiel

racine dorsale.

8.11.2.4.2. Traumatisme médullaire :

Des lésions médullaires per opératoires sans lésions radiculaires ont été constatées chez le

seul patient opéré pour douleur secondaire à un traumatisme médullaire.

8.12. Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la douleur :

8.12.1. Résultats quantitatifs :

8.12.1.1. Echelle visuelle analogue (EVA) (Annexe 2) :

80%

20%

85%

15%

65%

20% 20% 15%

Atteintes radiculo-médullaires dans l'APB

Etiologies EVAi EVA à la sortie EVA à 3 mois EVA à long terme

APB 9,25 0,45 0,6 1,4

DM 10 0 0 0,5

MF 10 1 1 5

TM 10 2 2 2

Zona 8,33 0 0 0

Spasticité 10 5 5 5

Tableau 34 : Résultats postopératoires de la DREZotomie sur la douleur sur l’échelle visuelle analogue

(EVA) des différentes étiologies notamment à la sortie, à 3 mois et à long terme comparés à l’échelle

visuel analogue initial (EVAi) ; APB : Arrachement du Plexus Brachial ; DM : Douleur du Moignon ;

MF : Douleur du Membre Fantôme ; TM : Traumatisme Médullaire.

109

APB : Variance entre échantillons = 748,22 ; Variance résiduelle = 0,80 ; p=0,000000.

DM : Variance entre échantillons = 100 ; Variance résiduelle = 0,20 ; p=0,000001.

MF : Variance entre échantillons = 81 ; Variance résiduelle = 0,15 ; p=0,000000.

Zona : Variance entre échantillons = 104,08 ; Variance résiduelle = 0,65 ; p=0,000001.

Spasticité : Variance entre échantillons = 25 ; Variance résiduelle = 0 ; p=0,001393.

Fig.22 : Graphe (Boxplot) de l’évolution de l’EVA (initial, à la sortie, à 3 mois et à long terme). APB :

Arrachement du Plexus Brachial ; DM : Douleur du Moignon ; MF : Douleur du Membre Fantôme ;

TM : Traumatisme Médullaire. EVA : échelle visuelle analogue ; EVAi : l’échelle visuel analogue

initial.

8.12.2. Résultats qualitatifs sur la douleur Globale :

8.12.2.1. Résultats qualitatifs sur la douleur Globale en fonction de

l’étiologie :

8.12.2.1.1. Avulsion du plexus brachial (APB) :

APB A la

sortie

(N)

A la

sortie

(%)

A la

sortie(C

um%)

3 mois

post

op(N)

3 mois

postop

(%)

3 mois

postop(

Cum%)

A long

terme(N)

Along

terme(

%)

A long

terme

(Cum%)

Excell

ent

17 85 85 17 85 85 13 65 65

Bon 3 15 100 3 15 100 6 30 95

Faibl

e

1 5 100

Tableau 35 : Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la douleur globale dans l’APB.

Excellent : Amélioration supérieure à 75% ; Bon : Amélioration comprise entre 75% et 50% ; Faible :

Amélioration inférieure à 50%. N : nombre; % : pourcentage ; Cum : pourcentage cumulé.

9,25 10 10 10

8,33

10

0,45 0 1

2

0

5

1,4 0,5

5

2

0

5

0

2

4

6

8

10

12

APB MA MF TM Zona Spasticité

EVAi EVA sortie EVA 3mois EVA long terme

DM

110

8.12.2.1.2. Douleur du moignon (DM) :

DM A la

sortie(N)

A la

sortie(%

)

A la

sortie(

Cum)

3 mois

post

op(N)

3 mois

postop(

%)

3 mois

postop(

Cum)

A long

terme(N)

Along

terme(

%)

A long

terme

(Cum%)

Excellent 2 100 100 2 100 100 1 50 50

Bon 1 50 100

Faible

Tableau 36 : Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la douleur globale dans la DM. Excellent :

Amélioration supérieure à 75% ; Bon : Amélioration comprise entre 75% et 50% ; Faible :

Amélioration inférieure à 50%. N : nombre; % : pourcentage ; Cum : pourcentage cumulé.

8.12.2.1.3. Membre fantôme (MF) :

MF A la

sortie(

N)

A la

sortie(

%)

A la

sortie(C

um)

3 mois

post

op(N)

3 mois

postop

(%)

3 mois

postop(

Cum)

A long

terme(

N)

Along

terme(

%)

A long

terme(C

um)

Excell

ent

2 100 100 2 100 100 1 50 50

Bon

Faible 1 50 100

Tableau 37 : Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la douleur globale dans la MF.

Excellent : Amélioration supérieure à 75% ; Bon : Amélioration comprise entre 75% et 50% ; Faible :

Amélioration inférieure à 50%. N : nombre; % : pourcentage ; Cum : pourcentage cumulé.

8.12.2.1.4. Traumatisme médullaire (TM) :

TM A la

sortie

(N)

A la

sortie(

%)

A la

sortie(

Cum)

3 mois

post

op(N)

3 mois

postop(

%)

3 mois

postop(C

um)

A long

terme(

N)

Along

terme(

%)

A long

terme(Cum%)

Excelle

nt

1 100 100 1 100 100 1 100 100

Bon

Faible

Tableau 38: Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la douleur globale dans la TM. Excellent :

Amélioration supérieure à 75% ; Bon : Amélioration comprise entre 75% et 50% ; Faible :

Amélioration inférieure à 50%. N : nombre; % : pourcentage ; Cum : pourcentage cumulé.

111

8.12.2.1.5. Zona :

Zona A la

sortie(

N)

A la

sortie(

%)

A la

sortie(C

um)

3 mois

post

op(N)

3 mois

postop

(%)

3 mois

postop(

Cum)

A long

terme(

N)

Along

terme(

%)

A long

terme(C

um)

Excelle

nt

3 100 100 2 100 100 2 100 100

Bon

Faible

Tableau 39: Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la douleur globale dans le zona.

Excellent : Amélioration supérieure à 75% ; Bon : Amélioration comprise entre 75% et 50% ; Faible :

Amélioration inférieure à 50%. N : nombre; % : pourcentage ; Cum : pourcentage cumulé.

8.12.2.1.6. Spasticité :

Spasti

cité

A la

sortie(

N)

A la

sortie(

%)

A la

sortie(C

um)

3 mois

post

op(N)

3 mois

postop

(%)

3 mois

postop(

Cum)

A long

terme(

N)

Along

terme(

%)

A long

terme(C

um)

Excelle

nt

Bon 2 100 100 2 100 100 2 100 100

Faible

Tableau 40 : Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la douleur globale dans la spasticité.

Excellent : Amélioration supérieure à 75% ; Bon : Amélioration comprise entre 75% et 50% ; Faible :

Amélioration inférieure à 50%. N : nombre; % : pourcentage ; Cum : pourcentage cumulé.

8.12.2.2. Résultats qualitatifs de la douleur Globale toutes étiologies

confondues :

A la sortie(%) 3 mois postop(%) Along terme(%)

Excellent 86,6 86,2 68,9

Bon 13,3 13,7 24,1

Faible 6,8

Tableau 41: Résultats de la DREZotomie sur la douleur globale toute étiologies confondues. Excellent :

Amélioration supérieure à 75% ; Bon : Amélioration comprise entre 75% et 50% ; Faible :

Amélioration inférieure à 50%.

112

Fig. 23: Résultats bon à excellent de la DREZotomie sur la douleur globale à la sortie, à 3 mois et à

long terme toutes étiologies confondues. Excellent : Amélioration supérieure à 75% ; Bon :

Amélioration comprise entre 75% et 50%.

Fig. 24 : Courbe de Kaplan Meier décrivant en pourcentage le contrôle de la douleur Globale

(excellent à bon) à long terme. Le contrôle de la douleur est estimé à 75,7% sur une période suivi de

60 mois. Excellent : Amélioration supérieure à 75% ; Bon : Amélioration comprise entre 75% et

50%.

88

90

92

94

96

98

100

A la sortie(%) 3 mois postop(%)

Along terme(%)

100 99,9

93 Patients

0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7

0,8

0,9

1

0 10 20 30 40 50 60

Douleur Globale

113

8.12.3. Résultats qualitatifs sur les composantes de la douleur :

8.12.3.1. Résultats qualitatifs sur les composantes de la douleur en fonction

de l’étiologie :

8.12.3.1.1. APB :

APB A la sortie A 3 mois A long terme

Paroxystique Continue Paroxystique Continue Paroxystique Continue

N % Cum

%

N % Cum

%

N % Cum

%

N % Cum

%

N % Cum

%

N % Cum

%

Excellent 18 90 90 16 80 80 18 90 90 16 80 80 15 75 75 10 55,6 55,6

Bon 2 10 100 2 10 90 2 10 100 2 10 90 4 20 95 5 27,8 83,3

Faible 2 10 100 2 10 100 1 5 100 3 16,7 100

8.12.3.1.2. DM :

DM A la sortie A 3 mois A long terme

Paroxystique Continue Paroxystique Continue Paroxystique Continue

N % Cum

% N % Cum

%

N % Cum

%

N % Cum

%

N % Cum

%

N % Cum%

Excell

ent

2 100

100 2 100 100 1 50 50

Bon 1 50 50

Faible

Tableau 43 : Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la douleur selon les composantes paroxystiques

et continues dans le DM (Douleur du Moignon). Excellent : Amélioration supérieure à 75% ; Bon :

Amélioration comprise entre 75% et 50% ; Faible : Amélioration inférieure à 50%. ; N : nombre; % :

pourcentage ; Cum : pourcentage cumulé.

Tableau 42: Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la douleur selon les composantes paroxystiques et

continues dans l’APB (Arrachement du Plexus Brachial ). Excellent : Amélioration supérieure à 75% ; Bon :

Amélioration comprise entre 75% et 50% ; Faible : Amélioration inférieure à 50%. N : nombre; % : pourcentage ;

Cum : pourcentage cumulé.

114

8.12.3.1.3. MF :

MF A la sortie A 3 mois A long terme

Paroxystique Continue Paroxystique Continue Paroxystique Continue

N % Cum

%

N % Cu

m

%

N % Cum

%

N % Cu

m%

N % Cum% N % Cum%

Excel

lent

2 100 100 2 100 100 2 100 100 2 100 100 2 100 100 1 50 50

Bon

Faibl

e

1 50 50

8.12.3.1.4. TM :

TM A la sortie A 3 mois A long terme

Paroxystique Continue Paroxystique Continue Paroxystique Continue

N % Cum

%

N % Cum

%

N % Cum% N % Cum% N % Cum% N % Cum%

Excellent 1 100 100 1 100 100 1 100 100

Bon

Faible

8.12.3.1.5. Zona :

Zona A la sortie A 3 mois A long terme

Paroxystique Continue Paroxystique Continue Paroxystique Continue

N % Cu

m

%

N % Cu

m

%

N % Cum

%

N % Cum

%

N % Cum

%

N % Cum%

Excell

ent

3 100 100 2 100 100 2 100 100 1 100 100 2 100 100 1 100 100

Bon

Faible

Tableau 44: Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la douleur selon les composantes paroxystiques et

continues dans le MF (Douleur du Membre Fantôme). Excellent : Amélioration supérieure à 75% ; Bon :

Amélioration comprise entre 75% et 50% ; Faible : Amélioration inférieure à 50% ; N : nombre; % : pourcentage ; Cum :

pourcentage cumulé.

Tableau 45: Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la douleur selon les composantes paroxystiques et

continues dans le TM (Traumatisme Médullaire). Excellent : Amélioration supérieure à 75% ; Bon :

Amélioration comprise entre 75% et 50% ; Faible : Amélioration inférieure à 50% ; N : nombre; % : pourcentage ;

Cum : pourcentage cumulé.

Tableau 46 : Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la douleur selon les composantes

paroxystiques et continues dans le zona. Excellent : Amélioration supérieure à 75% ; Bon :

Amélioration comprise entre 75% et 50% ; Faible : Amélioration inférieure à 50% ; N : nombre; % :

pourcentage ; Cum : pourcentage cumulé.

115

8.12.3.1.6. Spasticité :

Spastici

A la sortie A 3 mois A long terme

Paroxystique Continue Paroxystique Continue Paroxystique Continue

N % Cum

%

N % Cum

%

N % Cum

%

N % Cum

%

N % Cum

%

N % Cum

%

Excelle

nt

2 100 100 2 100 100 2 100 100

Bon 1

100 100 1 100 100 1 100 100

Faible

8.12.3.2. Résultats qualitatifs sur les composantes de la douleur toutes

étiologies confondues :

A la sortie (%) A 3 mois (%) A long terme (%)

Paroxystique Continue Paroxystique Continue Paroxystique Continue

Excellent 92,6 85,7 92,3 85,2 80,7 64

Bon 7,4 7,1 7,7 7,4 15,4 20

Faible 7,1 7,4 3,84 16

Tableau 48 : Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la douleur selon les composantes

paroxystiques et continues toute étiologies confondues ; N : nombre; % : pourcentage ; Cum : pourcentage

cumulé.

Tableau 47 : Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la douleur selon les composantes paroxystiques et

continues dans La spasticité. Excellent : Amélioration supérieure à 75% ; Bon : Amélioration comprise entre 75% et

50% ; Faible : Amélioration inférieure à 50% ; N : nombre; % : pourcentage ; Cum : pourcentage cumulé.

116

Fig.26 : La courbe de Kaplan Meier décrivant en pourcentage le contrôle de la composante

paroxystique de la douleur (excellent à bon) à long terme. Le contrôle de la douleur est estimé à

82,8% sur une période de 60 mois. . Excellent : Amélioration supérieure à 75% ; Bon :

Amélioration comprise entre 75% et 50%.

75%

80%

85%

90%

95%

100%

100%

92,50%

100%

92,60%

96,10%

84%

Paroxystique

Continue

Patients %

A la Sortie A 3 mois A long terme

0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7

0,8

0,9

1

0 10 20 30 40 50 60 70

Fig. 25: Résultats bon à excellent de la DREZotomie sur la douleur selon les composantes

paroxystiques et continues à la sortie, à 3 mois et à long terme toutes étiologies confondues.

Excellent : Amélioration supérieure à 75% ; Bon : Amélioration comprise entre 75% et 50%.

117

Fig. 27 : La courbe de Kaplan Meier décrivant en pourcentage le contrôle de la composante continue

de la douleur (excellent à bon) à long terme. Le contrôle de la douleur est estimé à 51,7 % sur une

période de 60 mois. . Excellent : Amélioration supérieure à 75% ; Bon : Amélioration comprise entre

75% et 50%.

Le contrôle des composantes de la douleur définis par des résultats excellents et bons est

analysé au moyen de la courbe de KAPLAN-MEIER. Celle-ci montre que le contrôle des

composantes paroxystique et continue s’estime respectivement à 82,8% et 51,7% sur une

période de 60 mois. Cette analyse démontre l’efficacité de la technique sur les différentes

composantes de la douleur avec une prédilection sur la composante paroxystique

comparativement à la composante continue (p<0,0001).(Test de wilcoxon).

8.13. Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur le retentissement

fonctionnel de la douleur :

8.13.1 Activité quotidienne :

Obs. Sum Mean Variance Std Dev ( 95% CI mean ) Std Err

28 2330.00 83.21 229.29 15.14 77.34 89.09 2.86

Minimum p5 p10 p25 Median p75 p90 p95 Max

50.00 50.00 59.00 71.25 90.00 95.00 99.00 99.00 99.00

Students T-test for mean=0: T= 29.08 df(27) p=0.00000

Tableau 49 : amélioration moyenne de l’activité quotidienne après DREZotomie microchirurgicale.

0

0,1

0,2

0,3

0,4

0,5

0,6

0,7

0,8

0,9

1

0 10 20 30 40 50 60

118

Activité quotidienne

N % Cum %

50 2 7.1 7.1

60 2 7.1 14.3

65 1 3.6 17.9

70 2 7.1 25.0

75 1 3.6 28.6

80 3 10.7 39.3

85 1 3.6 42.9

90 7 25.0 67.9

95 4 14.3 82.1

99 5 17.9 100.0

Total 28 100.0

Tableau 50: Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur l’activité quotidienne. L’amélioration

est évaluée en pourcentage de 0% « aucune amélioration » et 100% « amélioration totale ». L’activité

générale (quotidienne) dont le retentissement est absent chez 2 patients et donc non évalué ; N :

nombre; % : pourcentage ; Cum : pourcentage cumulé.

0

2

4

6

8

50 60 65 70 75 80 85 90 95 99

7.1% 7,1%

3,6%

7,1%

3,6%

10,7%

3,6%

25%

14,3%

17,9%

Amélioration%

Patients%

Fig. 28 : Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur l’activité quotidienne. L’amélioration est

évaluée en pourcentage de 0% « aucune amélioration » et 100% « amélioration totale ».

119

8.13.2. La marche :

Obs. Sum Mean Variance Std Dev ( 95% CI mean ) Std Err

21 1661.00 79.10 200.09 14.15 72.66 85.53 3.09

Minimum p5 p10 p25 Median p75 p90 p95 Max

55.00 55.50 60.00 70.00 80.00 92.50 99.00 99.00 99.00

Students T-test for mean=0: T= 25.62 df(20) p=0.00000

Tableau 51 : amélioration moyenne de la marche après DREZotomie microchirurgicale.

marche

N % Cum %

55 1 4.8 4.8

60 3 14.3 19.0

70 4 19.0 38.1

80 6 28.6 66.7

85 1 4.8 71.4

90 1 4.8 76.2

95 1 4.8 81.0

99 4 19.0 100.0

Total 21 100.0

0

1

2

3

4

5

6

55 60 70 80 85 90 95 99

4,8%

14,3%

19%

28,6%

4,8% 4,8% 4,8%

19%

Amélioratio%

Patients%

Tableau 52: Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la marche. L’amélioration est

évaluée en pourcentage de 0% « aucune amélioration » et 100% « amélioration totale » ; N :

nombre; % : pourcentage ; Cum : pourcentage cumulé.

Le retentissement sur la marche n’est pas évalué chez 3 patients paraplégiques, une patiente

présentant une fracture de la jambe et 5 patients sans retentissement aucun.

Fig. 29: Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la marche. L’amélioration est

évaluée en pourcentage de 0% « aucune amélioration » et 100% « amélioration totale ».

120

8.13.3. Humeur et gout de vivre (moral) :

Obs. Sum Mean Variance Std

Dev

( 95% CI mean ) Std Err

29 2484.00 85.66 201.38 14.19 80.26 91.05 2.64

Minimum p5 p10 p25 Median p75 p90 p95 Max

50.00 52.50 60.00 80.00 90.00 95.00 99.00 99.00 99.00

Students T-test for mean=0: T= 32.50 df(28) p=0.00000

Tableau 53 : amélioration moyenne du moral après DREZotomie microchirurgicale.

Humeur et gout de vivre (moral)

N % Cum %

50 1 3.4 3.4

55 1 3.4 6.9

60 1 3.4 10.3

65 1 3.4 13.8

70 2 6.9 20.7

80 4 13.8 34.5

90 7 24.1 58.6

95 6 20.7 79.3

99 6 20.7 100.0

Total 29 100.0

0

1

2

3

4

5

6

7

50 55 60 65 70 80 90 95 99

3,4% 3,4% 3,4% 3,4%

6,9%

13,8%

24,1%

20,7% 20,7%

Amélioration%

Patients%

Tableau 54: Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur le moral. L’amélioration est évaluée

en pourcentage de 0% « aucune amélioration » et 100% « amélioration totale ». L’humeur et le gout

de vivre (moral) dont le retentissement est absent chez un patient et donc non évalué ; N : nombre;

% : pourcentage ; Cum : pourcentage cumulé.

Fig. 30 : Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur l’humeur et le gout de vivre (moral).

L’amélioration est évaluée en pourcentage de 0% « aucune amélioration » et 100% « amélioration

totale ».

121

8.13.4. La relation avec les autres :

Obs. Sum Mean Variance Std Dev ( 95% CI mean ) Std Err

21 1623.00 77.29 222.11 14.90 70.50 84.07 3.25

Minimum p5 p10 p25 Median p75 p90 p95 Max

40.00 42.00 60.00 70.00 80.00 90.00 98.20 99.00 99.00

Students T-test for mean=0: T= 23.76 df(20) p=0.00000

Tableau 55 : amélioration moyenne des relations avec les autres après DREZotomie microchirurgicale.

Relation avec les autres

N % Cum %

40 1 4.8 4.8

60 3 14.3 19.0

70 5 23.8 42.9

80 4 19.0 61.9

85 2 9.5 71.4

90 3 14.3 85.7

95 1 4.8 90.5

99 2 9.5 100.0

Total 21 100.0

Fig. 31 : Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la relation avec les autres. L’amélioration

est évaluée en pourcentage de 0% « aucune amélioration » et 100% « amélioration totale ».

0

1

2

3

4

5

40 60 70 80 85 90 95 99

4,8%

14,3%

23,8%

19%

9,5%

14,3%

4,8%

9,5%

Patients%

Amélioration%

Tableau 56: Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la relation avec les autres.

L’amélioration est évaluée en pourcentage de 0% « aucune amélioration » et 100% « amélioration

totale ». La relation avec les autres dont le retentissement est absent chez 9 patients et donc non

évalué ; N : nombre; % : pourcentage ; Cum : pourcentage cumulé.

122

8.13.5. Sommeil :

sommeil

Obs. Sum Mean Variance Std Dev ( 95% CI mean ) Std Err

29 2481.00 85.55 202.04 14.21 80.14 90.96 2.64

Minimum p5 p10 p25 Median p75 p90 p95 Max

45.00 52.50 60.00 80.00 90.00 98.50 99.00 99.00 99.00

Students T-test for mean=0: T= 32.41 df(28) p=0.00000

Tableau 57 : amélioration moyenne du sommeil après DREZotomie microchirurgicale.

sommeil1

N % Cum %

45 1 3.4 3.4

60 2 6.9 10.3

70 3 10.3 20.7

80 5 17.2 37.9

90 7 24.1 62.1

95 3 10.3 72.4

98 1 3.4 75.9

99 7 24.1 100.0

Total 29 100.0

Fig. 32 : Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la qualité du sommeil. L’amélioration est

évaluée en pourcentage de 0% « aucune amélioration » et 100% « amélioration totale ».

0

1

2

3

4

5

6

7

45 60 70 80 90 95 98 99

3,4%

6,9%

10,3%

17,2%

24,1%

10,3%

3,4%

24,1%

Amélioration%

Patients%

Tableau 58: Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la qualité du sommeil. L’amélioration est évaluée en

pourcentage de 0% « aucune amélioration » et 100% « amélioration totale » ; N : nombre; % : pourcentage ; Cum :

pourcentage cumulé. Le sommeil dont le retentissement est absent chez un patient et donc non évalué.

123

8.14. Mortalité et effets indésirable :

8.14.1. Mortalité :

On déplore un décès dû à une embolie pulmonaire.

8.14.2. Effets indésirable :

N % Cum%

Fistule du LCR 1 3,3 3,3

cervicalgies 4 15,4 15,4

Ataxie, hypoesthésie tactile,

arthrokinesthésie : transitoires

1 3,7 3,7

Ataxie, hypoesthésie tactile,

arthrokinesthésie : permanentes

1 3,7 3,7

Trouble moteur leger 1 3,7% 3,7

Dysesthésies Transitoires 1 3,7% 3,7

Tableau 59: Effets secondaires postopératoires ; N : nombre; % : pourcentage ; Cum : pourcentage

cumulé.

8.15. Evolution de la consommation médicamenteuse :

Fig. 33 : Evolution de la consommation médicamenteuse avant l’intervention (avant) et en

postopératoire à la sortie, à 3 mois et à long terme.

0

5

10

15

20

25

30

35

avant sortie 3 mois 12 mois 60 mois

Antalgique

124

8.16. Evolution de la situation professionnelle :

N %

Reprise du travail 9 47,3

Pas de reprise du travail 10 52,6

Tableau 60: Evolution de la situation professionnelle

9 DISCUSSION :

9.1. Age et sexe des patients (Tableaux 1, 2), (Fig1) :

La douleur chronique touche 11 à 30% de la population général selon Astrid [11].

Nos patients ont un âge moyen de 46±16 ans avec des âges extrêmes de 25 ans et de 79 ans.

Il existe une prédominance masculine (93,3%). Les femmes se répartissent avec des

proportions égales dans les tranches d’âges 20-29 ans et 50-59 ans. Quant aux hommes, ils

sont inégalement repartis dans les différentes tranches d’âges. Néanmoins, la tranche d’âge

30-39 ans, prédomine (23,3%). Cette prédominance masculine est rapportée dans la

littérature. Sindou et al [243] ont noté une prédominance masculine de 87,3% dans une étude

ayant porté sur 55 patients opérés pour douleur chronique post-avulsion du plexus brachial à

l’aide de la technique de DREZotomie. L’âge moyen des patients était de 40 ans.

9.2 Profession des patients (Tableau 3) :

La douleur chronique est un facteur de désinsertion professionnelle connu.

Dan notre étude, la population active de nos patients représente 19 (63,3%) individus réparties

entre 12 (40%) employés, 5 (16,6%) ouvriers et 2 (6,6%) artisans. En revanche, la population

non active est estimée à 11 (36,6%) individus dont 9 (30%) sont retraités et 2 (6,6%) sont sans

profession. Parmi les patients actifs, 10 (52,6%) sont en invalidité, le reste est souvent en

arrêt de travail. Ceci est lié à l’intensité persistante du phénomène « douleur » et l’handicap

moteur. Ces résultats sont proches à ceux retrouvés dans une enquête réalisée en 2007 par la

société française d’étude et de traitement de la douleur chez les patients atteints de douleurs

chronique neuropathique [231]. En effet celle-ci révèle 64% de ceux en âge et situation de

125

travailler sont en arrêt de travail dont 24% en invalidité Cependant le taux élevé d’invalidité

constaté chez nos patients peut s’expliquer par la nature de lésions traumatiques qui ont

accompagné la douleur chronique notamment le déficit moteur.

9.3 Établissements d’origine (Tableau 4), (Fig.2) et étiologie de la douleur

(Tableau 5), (Fig. 3) :

La majorité de nos patients nous sont adressés par des services d’orthopédies. Ils sont au

nombre de 9 soit 30%. Les autres nous sont adressées respectivement des centres antidouleur,

de neurochirurgie, de rééducation et de dermatologie avec une fréquence de 26,7%, 20%,

10% et 6,7%. Deux (6,7%) patients nous sont adressés par des médecins libéraux.

Les étiologies des douleurs chroniques sont par ordre de fréquence :

- Avulsion du plexus brachial : 20 patients (66,6%)

- Zona : 3 patients (10%).

- Douleur du moigon : 2 patients (6,6%)

- Membre fantôme : 2 patients (6,6%)

- Spasticité : 2 patients (6,6%)

- Traumatisme médullaire chez un patient soit 3,3%

L’arrachement du plexus brachial est la cause la plus fréquente des douleurs chroniques chez

nos patients. Selon les séries de la littérature, l’arrachement du plexus brachial s’accompagne

entre 30% et 90% de douleur chronique [22,36,160,180,183,191]. Les lésions à prédominance

préganglionnaire correspondent aux véritables avulsions du plexus brachial et entrainent dans

90% des cas des douleurs sévères. En revanche, les lésions à prédominance postganglionnaire

ne sont responsables de douleur que dans 33% des cas [180, 191,192].

Les douleurs postzostérienne constituent la deuxième cause des douleurs chroniques dans

notre étude. Elles sont secondaires à une réactivation locale d’une infection latente au

« Herpes virus varicelle » au sein des neurones sensitifs [4,202] dont 10% à 13,7% persistent

sous forme de douleurs chroniques selon les séries [92,108,174].

Les données de la littérature montrent que la douleur du moignon est fréquente dans 74 % des

cas de l’ensemble des patients amputés et persiste dans 5 à 10% des cas selon Roullet

126

[74,219]. Par ailleurs, l’incidence de la douleur du membre fantôme ou douleur ressentie au

niveau du membre absent, varie de 10 à 79 % selon Ramachadran [79,218].

La douleur chronique est fréquemment associée à la spasticité en particulier à celle des

membres supérieurs avec une fréquence de 91,3% des cas, plus rarement à celle des membres

inférieurs avec une fréquence de 5,3% des cas selon Sindou [240]. Dans notre étude la

spasticité est localisée au niveau des membres inferieurs.

En ce qui concerne la douleur chronique secondaire aux lésions médullaires. La revue de la

littérature rapporte que deux tiers des patients atteints de lésion médullaire décrivent une

douleur qui est sévère pour un tiers d’entre eux [34].

9.4 Les circonstances des lésions nerveuses (Tableau 6) :

Dans notre étude, les lésions nerveuses traumatiques regroupent les avulsions du plexus

brachial, la douleur du moigon, le membre fantôme, le traumatisme médullaire, et la spasticité

d’origine médullaire traumatique.

La cause la plus fréquente des avulsions du plexus brachial, est dans notre série, l’accident de

moto avec une fréquence de 65%, suivie des accidents de voiture et du travail dans 30 et 5%.

Les autres causes des lésions nerveuses sont les accidents de voiture chez 50% des patients

atteints de douleur du moignon, tous les patients atteints de douleur fantômes et 50% des

patients atteints de douleur d’origine spastique. Les accidents de travail concernent 50% des

patients atteints de douleurs du moignon, et le seul patient atteint de douleur d’origine

médullaire.

9.5 Caractéristiques de la douleur :

9.5.1 Age et douleur (Tableau 7-9), (Fig. 4) :

L’âge moyen au moment de l’apparition des douleurs est de 41,3 ans avec des âges extrêmes

de 18 et 78 ans

L’âge moyen au moment de la chirurgie est de 46,63 avec des âges extrêmes de 23 et 79 ans.

Le délai entre l’apparition de la douleur et l’intervention chirurgical est en moyenne de 5±1

an.

127

La littérature montre que l’âge moyen au moment de l’apparition de la douleur varie entre 29

et 31 ans [225, 243] et que l’âge moyen au moment de la chirurgie varie 40 et 46 ans

[229,243].

9.5.2 Mode d’installation (Tableau 10) :

Dans notre étude, plus de la moitie des patients (56,7%) ont présenté des douleurs

d’installation immédiate et 33,3% deux mois après le début des lésions. Selon les séries, la

fréquence des patients présentant des douleurs d’installation immédiate peut varier entre 63%

et 30,9% alors que celle d’apparition plus tardive (1mois) est de 23,6 [229,243].

Dans notre étude, le délai d’apparition de la douleur est fortement lié à son étiologie. Il est

beaucoup plus d’apparition immédiate en cas de lésions nerveuse d’origine traumatique

(p=0,00158).

9.5.3 Type de la douleur (Tableau 11,12), (Fig. 5) :

Déterminer le type de la douleur peut être difficile en raison de la complexité du tableau

clinique mais aussi de la présence simultanée d’autres types de douleurs selon Frynhagen

[74]. L’outil DN4 peut constituer une aide précieuse au diagnostic d’une douleur

neuropathique attestée par une valeur supérieure ou égale à 4 avec une spécificité de prés de

90% et une sensibilité de 83% [170].

Dans notre étude, le questionnaire DN4 est administré à tous les patients. Le score moyen est

de 4,87±1,36. Il est de 4 dans 23,3%, 5 dans 36,7%, 6 dans 20% et 7 dans 10%.

Trois patients avaient un DN4 inferieur à 3 dont 2 atteints de douleurs du moignon et un

patient atteint de douleurs du membre fantôme. En effet, à l’interrogatoire, nous avions noté

chez 25 patients (83,3%) la présence des fourmillements et/ou des picotements . Ces derniers

concernaient 18 patients atteints d’APB (90%), tous les patients atteints de zona, de

traumatisme médullaire et un patient atteint de douleur du membre fantôme (50%).

L’engourdissement était rapporté chez 3 patients (10%) dont deux patients atteints d’APB

(10%) et un patient atteint de spasticité (50%). La dysesthésie était présente chez un patient

atteint d’APB.

128

9.5.4 Intensité de la douleur

Echelle Visuelle Analogue initial (EVAi) (Tableau 13, 14), (Fig.6) :

Afin d’évaluer la perception de l’intensité de la douleur chez nos patients, nous avons utilisé

l’échelle visuelle analogue composée d’une gradation de 0 à 10 (cf. annexe 2). Elle est

initialement en moyenne de 9,20±1,06 avec des valeurs extrêmes de 7 et de 10.

Plus de la moitié des patients (56,7%) ont des douleurs intenses (EVAi = 10). Dans la

littérature, la plus part des auteurs ont utilisé cette échelle, dont l’intensité moyenne varie

entre 5,74 et 6,96 [12,249].

9.5.5 Composantes de la douleur (Tableau 15), (Fig.7) :

Afin de mieux cerner les composantes de la douleur des patients, nous avons adopté le

questionnaire de Saint-antoine (adaptation française du questionnaire Mc Gill de R. Melzack)

(cf. annexe 4).

Les composantes de la douleur sont au nombre de deux :

- paroxystique à type de décharge électrique

- continue réalisant un fond douloureux le plus souvent à type de brulure.

Lorsque la douleur paroxystique s’associe à la douleur continue, on parle de douleur

combinée. Celle-ci est la plus fréquemment observée dans notre étude. Elle représente 83%

des cas et est suivie de la douleur de fond continue dans 10% des cas et de la douleur

paroxystique dans 6,7%. Selon les études, la fréquence de la composante combinée peut

varier entre 24,1% et 67,3%, celle du fond douloureux continu entre 21,8% et 55,2% et celle

de la douleur paroxystique entre 10,9% et 41,4% [223,243].

9.5.6. Topographie de la douleur (Tableau 16-18), (Fig.8) :

Déterminer le siège des dermatomes douloureux est une étape capitale préalable à la phase

chirurgicale et au suivi. Les zones douloureuses sont indiquées sur un schéma d’un corps

humain (cf. annexe 3).

129

Dans notre étude, les dermatomes C6 et C7 sont touchés par la douleur dans l’avulsion du

plexus brachial. Quant aux dermatomes C8 et T1, ils sont respectivement touchés dans 95%

et 90% des cas.

Pour la douleur du moigon, les dermatomes concernés par la douleur vont de C6 à T1.

Pour le membre fantôme, les zones douloureuses s’étendent de C5 à T1.

Les dermatomes douloureux du zona s’étendent de C7 à T1 et de T3 à T8 à une fréquence de

33,33% cas chacun.

Chez le patient qui souffre de douleurs chronique dues au traumatisme médullaire, les

dermatomes impliqués vont de L2 à S2.

Quant aux patients souffrant de douleurs spastiques, les dermatomes concernés sont L1 et L2

mais aussi L4, L5 et S1.

Dans la littérature, les dermatomes touchés par la douleur dépendent de la nature des lésions

et diffèrent d’une série à une autre. Dans la l’avulsion du plexus brachial, tous les dermatomes

sont impliqués mais en particulier C5,C6, et C7 selon Prestor [25,125,243].

Selon Nashold et Friedman, tous les dermatomes peuvent être concernés par la douleur post-

zostérienne avec une prédilection pour les territoires C5-C6 et T6-T8 à une fréquence variant

entre 33,33% et 50% [8,24].

Dans le traumatisme médullaire, la répartition de la douleur sur l’ensemble du corps est

variable selon Henwood et Ellis [111].Elle semble intéresser plus souvent les territoires D12

et L1 à une fréquence de 47,5% [244].

Les douleurs spastiques sont fréquemment localisées aux membres inférieurs. Elles sont le

plus souvent secondaires aux traumatismes de la région cervicale C6-C7 et de la région

thoracique T9 -T10 à une fréquence de 7,5% chacune [244].

9.6. Signes neurologiques associés :

L’examen clinique complet d’un patient douloureux est essentiel pour :

- vérifier le caractère chronique de la douleur

- déterminer le mécanisme générateur de la douleur

130

- déterminer l’importance du handicap fonctionnel [6].

9.6.1 Déficit moteur (Tableau 19, 20), (Fig.9, 10) :

Dans l’APB, le déficit moteur complet de tous les myotomes (C5-T1) est retrouvé dans plus

de 85% des cas dans notre étude.

Quant à la spasticité et au traumatisme médullaire, l’atteinte motrice est complète chez tous

les malades

Selon Prestor [25], le déficit moteur total de tous les myotomes (C5-T1) est observé dans plus

de 50% dans l’APB.

En cas de traumatisme médullaire et de spasticité, l’atteinte motrice est totale intéressant

essentiellement les membres inférieurs selon l’ensemble des séries [240].

Dans notre étude, les patients souffrants de douleurs inhérentes aux membres fantômes et aux

moignons sont exclus de l’analyse du déficit moteur.

9.6.2 Déficit sensitif (Tableau 21-23), (Fig.11) :

Dans notre étude, la perte totale de la sensibilité domine le tableau clinique dans l’APB. Elle

est étendue à tous les dermatomes (C5-T1) dans plus de 85% des cas.

Dans le zona, les territoires d’anesthésie cutanée concerne au niveau du membre supérieur

les dermatomes C5 à T1 et la région thoracique les dermatomes T3 à T8 à une fréquence de

33,3% chacune.

Dans la spasticité et le traumatisme médullaire, l’atteinte de la sensibilité est totale et s’étend

de L1 à S5 dans tous les cas.

Aucun déficit sensitif du moignon n’est retrouvé chez les patients présentant des douleurs du

moignon et des douleurs du membre fantôme.

Selon Nashold [183,243], la perte totale de la sensibilité de tous les dermatomes varie entre

66,6 et 90% dans l’APB.

Selon Chun [116,242], le déficit sensitif complet segmentaire et sous lésionnel peut varier

entre 70% et 100% en cas de traumatisme medullaire.

131

Quant au zona, la quasi-totalité des patients présentent des troubles de la sensibilité selon

Delaney [4].

La corrélation entre la distribution des dermatomes douloureux et celle du territoire du déficit

sensitif dans l’APB est statistiquement significative (p=0,036).

Quant aux autres étiologies notamment, le zona, le traumatisme médullaire et la spasticité, la

corrélation entre la distribution des dermatomes douloureux et celle du territoire du déficit

sensitif n’est pas statistiquement significative (P>0,05).

9.6.3 Allodynie (Tableau 24, Fig.12) :

Dans notre étude, l’allodynie n‘est objectivée que dans peu de cas d’APB, variant entre 5 et

10% et correspond aux territoires dont le déficit sensitif est le moins atteint.

Alors que dans le zona, l’allodynie est de 33,3% et intéresse les territoires C7 à T1 et T3 à

T8.

Dans cette étude, il n’est pas noté d’allodynie en cas de spasticité et de traumatisme

médullaire.

Aucune allodynie au niveau du moignon n’est retrouvée chez les patients présentant des

douleurs du moignon et des douleurs du membre fantôme.

Par ailleurs, aucun des patients n’a présenté d’hyperalgésie à l’examen

La revue de la littérature, montre que dans certaines études, l’allodynie est présente dans 2/3

des cas au voisinage des zones anesthésiques [243] parfois dans la région cervicale ou

pectorale haute chez les patients victimes d’APB [234]. Selon Nasold et Friedman [8],

l’allodynie observée dans le zona siège fréquemment dans la région thoracique au même

territoire que la douleur.

La corrélation entre les dermatomes douloureux et l’allodynie n’est pas statistiquement

significative dans l’APB et le zona (P>0,05).

132

9.7. Retentissement fonctionnel de la douleur (Tableau 25, 26), (Fig.13, 14) :

Quelque soit l’étiologie causale de la douleur chronique, il est noté un retentissement non

négligeable sur plusieurs aspects de la vie aussi bien d’ordre individuel, social que

professionnel.

Ce retentissement est évalué dans notre étude au moyen du questionnaire Brief Pain Inventory

dans sa version française

(cf Annexe 4). Les variables quantitatives obtenues sont

transformées en variables qualitatives comme suit :

- 0 : Aucun retentissement

- 1-4 : Peu

- 5-6 : Moyen

- ≥7 : Beaucoup

Tous les malades ont un retentissement fonctionnel, particulièrement significatif sur l’activité

générale quotidienne (83,3%), la marche (46,2%), l’humeur et le gout de vivre (90%),

l’activité professionnelle (100%) mais aussi le sommeil (96,6%).

Les patients dont certains parametres n’ont pas été évalués ont été exclus de l’analyse.

Ils’agit de :

- L’activité générale (quotidienne) dont le retentissement est absent chez 2 patients et

donc non évalué.

- Le retentissement sur la marche n’est pas évalué chez 3 patients paraplégiques, une

patiente présentant une fracture de la jambe et 5 patients sans retentissement aucun.

- L’humeur et le gout de vivre (moral) dont le retentissement est absent chez un patient

et donc non évalué.

- La relation avec les autres dont le retentissement est absent chez 9 patients et donc

non évalué.

- Le retentissement sur la profession n’est pas évalué chez 11 patients dont 9 retraités et

2 sans profession.

- Le sommeil dont le retentissement est absent chez un patient et donc non évalué.

Selon Waheed [10], la qualité de vie est dans son ensemble gravement perturbée dans 85%

des cas. Dans l’étude de Rentsh, 20 à 50% des patients douloureux chroniques présentent des

133

critères d’un épisode dépressif majeur [210]. Les troubles de l’humeur sont, par ailleurs,

fréquents dans la douleur chronique et sont à l’origine de la baisse du seuil de perception de la

douleur [37].

Selon Galves et al [87], 43% des patients souffrant de douleur chronique présentent une

invalidité très importante marquant tous les aspects de la vie en particulier professionnel.

Les répercussions de la douleur sur le sommeil apparaissent dans plusieurs travaux. khenoui

et al [131] rapportent que 38,3% ont des difficultés à s’endormir et 40% se réveillent

fréquemment la nuit.

La publication de Veldhuijzen et al. montre, quant à elle, une réduction de la qualité du

sommeil de 50% en cas de douleur chronique [67]. Certaines études expérimentales montrent

que la stimulation douloureuse provoque des périodes de réveil et des modifications de tous

les stades de sommeil, y compris le sommeil profond et le sommeil paradoxal

(habituellement moins sensible) [33].En effet, les structures relais de la douleur jouent un rôle

déterminant dans les troubles du sommeil notamment le thalamus [109] et le système

inhibiteur diffus [246].

Chez les lésés médullaires, Widerstöm-Noga et al [288] rapportent une gêne importante dans

l’activité quotidienne notamment l’exercice physique et les taches ménagères dans

respectivement 34,9% et 38,5% des cas mais aussi une gêne dans l’activité professionnelle,

quand elle est conservée, à une fréquence de 33,6%.

Une étude réalisée par Weinke [264] a permis d’évaluer l’impact de la douleur postzostériene

sur le vécu des patients. La gêne rencontrée lors de l’activité quotidienne est de 91%. La

marche est réduite de 63%. L’impact sur l’humeur, le gout à la vie et les relations sociales est

respectivement estimé à 91%, 20% et 53%. L’absentéisme professionnel est de 65% et les

troubles du sommeil sont présents dans 78% des cas.

9.8 Examens complémentaires (Tableau 27), (Fig.15) :

Les examens complémentaires ont permis de poser le diagnostic étiologique de la douleur

chronique et d’en mieux comprendre son mécanisme.

Une IRM médullaire a été réalisée chez 25 patients. Elle a intéressé la région cervicale chez

15 patients atteints d’APB, 2 patients atteints de douleur du moignon et 2 patients atteints de

134

douleur du membre fantôme. La région cervico-dorsale a concerné 3 patients atteints de

douleurs psotzostérienne. La région dorsolomabaire a concerné un patient atteint de

traumatisme médullaire. Une IRM de toute la moelle a été réalisée chez 2 patients atteints de

spasticité.

L’IRM médullaire a mis en évidence chez les patients atteints d’APB, 13 pseudméningocèles

dont 4 au niveau canalaire et 9 au niveau foraminal et extraforaminal. Elle a objectivé chez

l’un des patients atteints de spasticité des lésions médullaires évoquant une sclérose en plaque

et l’autre une lésion traumatique de myélomalacie au niveau cervical. L’IRM médullaire a

montré des lésions de fracture tassement de L1 (consolidé) avec une lésion médullaire en

regard chez le patient souffrant de douleur secondaire au traumatisme médullaire. L’IRM

médullaire est sans particularité chez le reste des patients.

La TDM cervicale a remplacé l’IRM chez 5 patients atteints d’APB et porteurs de matériel

ferromagnétiques (plaques d’ostéosynthese pour polytraumatisme).

La TDM cervicale réalisée chez les patients atteints d’APB a été peu sensible par rapport au

pseudoméningocèles.

L’EMG a objectivé chez les patients atteints d’APB 13 cas de lésions totales du plexus

brachial et 7 lésions partielles.

Nashold [183] a réalisé, avant l’avènement de l’IRM, une myélographie chez 16 patients sur

18 atteints d’APB. Elle a été peu performante pour mettre en évidence les

pseudméningocèles. La plupart des pseudoméningocèles ont été de découverte peropératoire.

L’EMG a confirmé dans tous les cas l’atteinte du plexus brachial.

Dans une série de 38 patients atteints de douleur secondaires aux lésions médullaires

rapportée par Chun [116], l’exploration par l’IRM a été réalisée chez tous patients. Les

résultats radiologiques ont permis une nouvelle description des lésions utile pour l’approche

technique de la DREZotomie microchirugicale. En effet, les lésions médullaires se partagent

en une zone contuse et une zone irritative située juste au-dessus. Cette dernière est d’aspect

normal mais distinguée par une modification de signal à l’IRM. La DREZotomie

microchirurgicale doit inclure la zone irritative selon Chun.

135

9.9. Modalité thérapeutique antérieure :

9.9.1 Traitement médicamenteux (Tableau 28), (Fig.16) :

Le caractère rebelle aux anticonvulsivants, aux médicaments tricycliques et antalgiques de

niveau I, II voire III de la classification de l’OMS a été toujours retrouvé chez nos patients.

En effet, le traitement médical préopératoire à visée antalgique est prescrit chez les patients

atteints de douleur neuropathique telle qu’il est recommandé par la littérature notamment par

l’IASP [117] et la Société Algérienne d’ Evaluation et de traitement de la douleur (SAETD)

[98] et qui propose :

- En première ligne de traitement, il s’agit de :

Prégabaline

Gabapentine

Ou tricyclique

Lidocaine topique (patch ou gel/crème à 5%) (en cas d’allodynie)

Ces médicaments sont prescrits seuls ou en association en cas d’absence d’amélioration.

- En deuxième ligne de traitement, il s’agit de :

Tramadol LP

Carbamazépine (si la douleur à type de décharge électrique prédomine)

Tous nos patients ont bénéficié simultanément d’un traitement à base d’anticonvulsivants, de

tricycliques et d’antalgiques de classe I et II de l’OMS.

Néanmoins, on note que 5 (16,6%) de nos patients ont pris au moins occasionnellement des

antalgiques majeurs de classe III de l’OMS au cours de leur prise en charge antérieure.

Deux de nos trois patients souffrant de douleurs postzostériennes ont eu recours à l’utilisation

de la lidocaine topique sous forme de patch au niveau des zones allodyniques.

Bien que la durée du traitement ait été de 5 ans±1 an (voir tableau 9 et fig 4), il n’est pas

rapporter une amélioration de la douleur puis que l’EVA a été en moyenne de 9,20±1,06 avec

des valeurs extrêmes de 7 et de 10.

En effet, plus de la moitié des patients (56,7%) ont eu des douleurs intenses (EVAi = 10) (

tableau 13, 14 et fig 6).

136

Dans la série de Abdennebi [3] composée de 29 cas, tous les patients souffrant de douleurs

neuropathiques ont reçu antérieurement des antiépileptiques et des tricycliques. Trois patients

victimes de douleurs cancéreuses ont pris des antalgiques majeurs.

Sindou [243] a rapporté également l’échec du traitement médical chez 55 patients victimes de

douleurs secondaires à l’arrachement du plexus brachial. Il a inclus des antalgiques de classe I

et II de l’OMS, des antidépresseurs tricycliques et des doses élevées de morphine. Il est à

noter que cinq patients ont eu une addiction pour les opiacés.

Le même résultat thérapeutique a été obtenu par Sindou [243] dans une autre série de 44

patients victimes de traumatisme médullaire. Les doses antalgiques ont été maximales

pendant au moins une année.

Selon Dong [69], les 7 patients atteints d’APB et candidats à la DREZotomie

microchirurgicale n’ont pas eu ou n’ont eu que temporairement une réponse une réponse aux

antalgiques majeurs, aux antiépileptiques et aux tricycliques utilisés soit en monothérapie ou

en combinaison.

Prestor [24,25], a rapporté l’absence de réponse aux antalgiques de classe I et II de l’OMS

ainsi qu’aux antiépileptiques et aux antidépresseurs tricycliques chez les patients qui souffrent

de douleurs chroniques secondaires à l’avulsion du plexus brachial (26 cas), de douleurs

postzostériennes (4 cas), du membre fantôme (3 cas), des lésions nerveuses périphériques (3

cas), du syndrome régional douloureux complexe ( 2cas), de la cavité syringomyélique ( 6

cas) et de la lésion médullaire ( 1 cas).

A propos de deux séries de Nashold et col [8,183] dont l’une est constituées de 18 patients

atteints de douleurs secondaires à l’APB et l’autre de 56 patients atteints de traumatismes

médullaires et de 12 patients atteints de douleurs psotzostériennes, il est à signaler que tous

ces patients ont bénéficié au préalable d’un traitement médical à base d’antiépileptiques,

d’antidépresseurs tricycliques et d’antalgiques majeurs mais sans succès.

Chun [116] et Thomas [261] ont rapporté également l’échec du traitement médical à base

d’opiacés, d’anticonvulsivant et de tricyclique dans leurs séries composées respectivement de

38 patients atteints de douleurs paraplégiques post-traumatiques et 62 patients atteints de

douleurs dus à l’arrachement du plexus brachial.

137

9.9.2 Autres modalités thérapeutiques (Tableau 29), (Fig.17) :

Certains patients ont eu recours lors de leur prise en charge antérieure à d’autres modalités

thérapeutiques non médicamenteuses.

Pour 9 patients (30%), il s’agissait d’une rééducation et d’une kinésithérapie afin de réduire

la douleur tout en améliorant la capacité motrice. Ces méthodes comprennent entre autres des

techniques de vibration mécaniques, des techniques de thermothérapie comme l’infrarouge,

Ultrasons….

Dans ce groupe, 5 patients soufraient de douleur de l’APB, 2 patients de douleur spastiques,

un patient de douleur du membre fantôme et une patiente de douleur du moignon.

Toutes ces techniques n’ont pas permis un amendement durable de la douleur.

Les neurostimulateurs transcutanés (NSTC) ont été testés chez 10 patients (33,3%) sans

résultats positifs. Il s’agissait de 6 patients atteints de douleurs d’APB, d’un patients victime

de traumatisme médullaire, d’un patient atteint de douleur spastique et d’un patient se

plaignant de douleur fantôme. Ce dernier a signalé une exacerbation de la douleur lors du test.

Cinq patients (16,6%) ont bénéficié de séances d’acupuncture parmi lesquels 4 étaient

atteints de douleur d’APB et un de douleur du moignon. Ces patients n’ont signalé aucune

amélioration.

Un patient (3,3%) a eu recours à des infiltrations sous cutanées au niveau de son moignon

douloureux sans bénéfice aucun. Il a également subi au cours de sa prise en charge antérieure

de deux interventions chirurgicales au niveau du moignon à type de neurolyse à visée

antalgique mais sans succès.

Cinq patients (16,6%) ont bénéficié de cures thermales sans succès. Il s’agissait de 3 patients

atteints de douleur d’APB, d’un patient atteint de douleur du moignon et d’un patient atteint

de douleur du membre fantôme. Celui-ci a, au contraire, rapporté une exagération de sa

douleur lors de la cure thermale.

Abdennebi [3] a rapporté une série de 20 patients atteints de spasticité parmi lesquels 17

souffraient de douleur chronique. Ils ont tous bénéficié au préalable d’une rééducation

fonctionnelle dans le but de réduire la spasticité et la douleur mais sans succès (tableau 61).

138

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139

Sindou [242] a rapporté dans une série de 55 patients atteints de douleur d’APB, deux cas

d’amputation du membre douloureux à visée antalgique mais sans résultats (tableau 61).

D’autres auteurs notamment Nashold [18,183], freedman [8], Sampson [225], Powers [202],

et thomas [261,262], ont également relevé dans les antécédents des patients une multitude de

méthodes thérapeutiques utilisées dans un but antalgique mais sans apport bénéfique sur la

douleur. Il s’agit de stimulation transcutanée, de stimulation médullaire, de stimulation

profonde, de cordotomie,Cingulotomie, mésencéphalotomie stéréotaxique, de cordectomie, de

Rhizotomie, de bloc stellaire, de sympatectomie, d’acupuncture, ponction de cavité

syrongomyelique, laminectomie décomprresive et d’amputation de membre (tableau 61).

9.10. Traitement chirurgical de la douleur : DREZotomie

microchirurgicale :

Le but de la DREZotomie microchirurgicale est de réduire ou de faire disparaitre la

perception de cette douleur vécue comme insupportable par le patient.

9.10.1 Position du patient :

La DREZotomie microchirurgicale est réalisée sous anesthésie générale avec intubation

orotrachéale sans curare pour le testing musculaire.

Le choix de la position des patients s’est fait comme suit :

- Abord cervical : 25 patients installés en décubitus ventral, le cou fléchi.

- Abord thoracique : 2 patients installés en décubitus ventral avec un billot sous les

crêtes iliaques.

- Abord lombaire : 3 patients installé en décubitus ventral avec un billot sous les crêtes

iliaques.

La revue de la littérature montre que le choix de la position du patient dépend de l’abord et

des habitudes du chirurgien.

Abdennebi [3] et Sindou [238, 240,242] préconisent pour un abord cervical une position

assise ou ventrale et pour un abord thoracique ou lombaire une position ventrale.

140

Dans une série de 55 patients atteints de douleurs d’APB, opérés par Sindou [242] à travers un

abord cervical, les patients ont été tous installés en décubitus ventral.

Prestor [24] a préconisé la position assise dans 35 cas pour un abord cervical notamment

dans l’APB (21 cas) , douleur du membre fantôme (3 cas), lesions nerveuse périphériques (3

cas), syndrome régional douloureux complexe (2cas) et douleur liée à la syringomyélie (6

cas). La postion ventrale dans 5 cas pour un abord thoracique (2 cas) et au niveau du cône

terminal (3 cas).

Powers [200] a préconisé une position ventrale à une série de 21 patients. Elle est constituée

de 7 cas de douleur paraplégiques, 3 cas de douleur aux membres inférieurs secondaires à une

arachnoidites, 2 cas de douleur d’APB, 2 cas de douleur dysesthésiques post-rhizotomie, 3

cas de douleur du moignon et de douleur du membre fantôme, 1 cas de neuropathie

douloureuse fémorale, 1 cas de douleur fessières d’étiologie inconnue, 1 cas de névralgies

intercostales et 1 cas de céphalées post-rhizotomie occipitale.

Dans une série de 18 patients atteint de douleurs de l’APB, Nashold [183] a effectué dans

tous les cas une position assise lors de l’abord cervical.

Thomas et Sheehy [261] ont réalisé une position ventrale pour l’abord cervical des 19

patients atteints de douleur de l’APB.

Dong [69] a effectué également une position ventrale pour l’abord cervical des 7 patients

atteints de douleurs d’APB.

La position ventrale a été prépondérante dans l’ensemble des séries et ce quel que soit le siège

de l’abord.

9.10.2. Type de la laminectomie :

Une hémilaminectomie est réalisée en respectant les apophyses épineuses. Elle est

homolatérale à la symptomatologie.

Une laminectomie bilatérale est réalisée lorsque la symptomatologie est bilatérale comme les

paraplégies douloureuses ou hypersapastiques.

141

La résection lamaire s’étend en hauteur aux vertèbres situées en regard des jonctions

radiculo-médullaires correspondants aux dermatomes douloureux.

Les sièges de la laminectomie ont concerné 25 abords cervicaux (83%) pour les douleurs de

l’APB, du moignon et du membre fantôme. Les autres ont été thoraciques au nombre de 2

(6,6%) et lombaires au nombre de 3 (10%) ; ce qui correspond respectivement aux douleurs

postzostériennes et médullaires et hyperspastiques (tableau 30, et fig. 18).

La hémilaminectomie a été fréquemment utilisée dans notre série. Elle a concerné 28 cas

(93,3%) dont 25 en région cervicale (83,3%), 2 (6,6%) en région thoracique et un (3,3%) en

lombaire. La laminectomie bilatérale a été utilisée seulement dans 2 cas (6,6%). Il s’agissait

de la région lombaire avec distribution bilatérale de la douleur (tableau 31, et fig. 19)

Chez les patients atteints de douleurs de l’APB, nous avons réalisé une hémilaminectomie

cervicale allant de C4 à T1 pour les territoires douloureux C5- T1 ou C6-T1 et une

hémilaminectomie cervicale étendue de C4 à C7 pour les territoires douloureux C5- C7 ou

C5-C8. Dans les cas de douleurs du moignon et du membre fantôme correspondant

respectivement aux territoires douloureux C6-T1 et C5-T1, nous avons effectué une

hémilaminectomie cervicale allant de C4 à T1 afin d’éviter les douleurs chroniques

résiduelles (tableau 32, et fig. 20).

Au niveau cervical, nous avons étendu notre hemilaminectomie aux limites des distributions

des dermatomes douloureux au niveau médullaire.

Nous avons eu à réaliser 2 hémilaminectomies thoraciques T5-T9 et T2-T5 pour

respectivement des douleurs postzostériennes T6-T8 et T3-T5 (Tableau 32, et fig. 20).

Au niveau lombaire, nous avons réalisé une laminectomie bilatérale des étages T10 à L1 chez

le patient qui souffrait de douleur segmentaire L2-S2 secondaires à la lésion médullaire

traumatique du cône terminal. Pour les douleurs hyperspastiques des membres inferieurs qui

ont concerné deux de nos patients, nous avons effectué une laminectomie T11-L1 dont l’une

etait unilatérale telle que préconisée par Sindou [243] qui effectue une laminectomie uni ou

bilatérale de T11-L1 selon l’atteinte de l’un ou les deux membres (Tableau 32, et fig. 20).

Dans une série de 29 patients publiés par Abennebi [3], il est rapporté 9 cas de douleur

chronique et 20 cas de spasticité dont 17 sont accompagnés de douleurs spontanées ou

provoquées par la mobilisation. Il a réalisé 18 abords cervicaux dont 13 pour des douleurs

142

hyerspastiques, 3 pour des douleurs de Pancost Tobias et 2 pour des douleurs du membre

amputé. L’abord thoracique a été effectué dans 2 cas pour des douleurs postzostériennes.

L’abord du cône terminal a été réalisé dans 9 cas dont 2 pour des douleurs paraplégiques et 7

pour des douleurs hyperspastiques. L’hémilaminectomie C4-T1 incluse a concerné les

segments médullaires correspondant au plexus brachial. L’ hémilaminectomie de T11 à L2

incluses avait pour cible les racines L1à S2 dans une spasticité du membre inférieur ou encore

de T12 à L2 pour les racines S2 à S5 dans les douleurs chroniques périnéopelviennes ou les

vessies spastiques

Dans une série de 40 patients rapportés par Prestor [24], 35 (87,5%) abords cervicaux ont été

réalisés ainsi que 2 abords (5%) thoraciques et 3 (7,5%) abords lombaires.

Au niveau cervical, Prestor [24] a effectué une hémilaminectomie ayant pour limite

supérieure C5 et limite inférieure T2 chez 35 patients dont 21 cas d’APB, 3 cas de douleurs

postzostériennes, 1 cas de membre fantôme, 2 cas de lésions nerveuses périphériques, 2 cas

de syndrome régional douloureux complexe, et 6 cas de syringomyélie.

Au niveau thoracique, il a effectué 2 hémilaminectomies de T5 et T8 pour respectivement

des douleurs postzostériennes et douleurs sur lésion médullaire.

Au niveau du cône terminal, il a réalisé une hémilaminectomie T12-L2 pour respectivement 2

cas de douleurs du membre fantôme et 1 cas de douleur par lésion nerveuse périphérique.

Dans une autre série plus récente de 26 cas d’APB du même auteur [25],

l’hémilaminectomie cervicale a été étendue de C3 à C7.

Dans la série de Powers [200], l’abord cervical a été moins fréquemment réalisé avec 3 abords

(14,3 %) seulement contre 9 (42,8%) au niveau thoracique et 9 (42,8%) au niveau lombaire.

Les abords cervicaux ont concerné les douleurs de l’APB et les douleurs occipitales post-

rhizotomie. Les abords thoraciques ont concerné les douleurs paraplégiques, dysesthésiques

post-rhizotomies et les névralgies intercostale. Les abords lombaires ont été effectués pour les

douleurs paraplégiques, du membre fantômes et du moignon, arachnoidites lombaires,

douleurs fessières et neuropathie fémorale. Powers a réalisé dans tous les cas une

laminectomie bilatérale pour des raisons techniques liées à l’utilisation du Laser lors de la

DREZotomie. En effet, il a imprimé au cordon médullaire une rotation en tractant les

ligaments dentelets afin d’aligner le rayon laser au niveau du sillon dorsolatéral dans un

angle de 45°.

143

Dans une série de 55 patient victimes de douleur de l’APB, Sindou [242] a effectué par

exemple une hémilaminectomie cervicale allant de C3 à C7 pour les cas des avulsions totales

du plexus brachial (C5-T1).

Dans une autre série, Sindou [243] a opéré 44 patients pour douleurs secondaires aux lésions

de la moelle et/ou de la queue de cheval. Les niveaux vertébraux concernés par le

traumatisme étaient la région cervicale, thoracique, cône terminal, et lombaires qui étaient

respectivement au nombre de 3, 22, 5 et 14 cas. La laminectomie a été limitée au segment

médullaire correspondant au syndrome douloureux et également sur ceux adjacents qui

étaient le siège de processus pathologiques comme la gliose, la cavitation et l’arachnoidite. La

laminectomie du cône terminal a été réalisée dans 38 cas sur les 44 patients. Les 6 patients

restant ont bénéficié d’une laminectomie thoracique.

Freedman et Nashold [8] ont publié une série 12 cas de douleur postzostérienne dont 11 cas

au niveau thoracique et un cas au niveau du dermatome S1. Ils ont réalisé une

hémilaminectomie dans tous les cas correspondant aux territoires radiculomédullaire

incriminés.

Hyoung-Joon Chun [116] a réalisée une laminectomie bilatérale chez 38 patients victimes de

traumatismes médullaires avec douleurs chroniques. La laminectomie a été effectuée 5 fois

au niveau thoracique et 33 fois au niveau du cône médullaire. La résection lamaire a concerné

l’étage en regard de la lésion médullaire au sein de laquelle siège le foyer générateur de la

douleur. Elle a été étendue de deux niveaux au-delà du foyer lésionnel.

Allan et Nashold [8] ont rapporté une série de 56 patients victimes de douleurs chroniques

secondaires au traumatisme médullaire dont 37 cas par arme à feu. Ils ont effectué une

laminectomie étendue de deux niveaux au-dessus de la lésion et au moins un niveau au-

dessous.

Sampson et Nashold [225] ont rapporté une série de 39 cas atteints de traumatisme du cône

médullaire et la queue de cheval avec douleur chronique. La laminectomie bilatérale a été

étendue de T10 à L1 centrée sur le foyer de la fracture.

Nashold [18] a publié 11 cas de traumatisme médullaire. Il a réalisé une laminectomie

bilatérale à un étage au dessus de la lésion médullaire.

144

9.10.3 Procédure de la DREZotomie microchirurgicale :

Sous microscope opératoire, la dure-mère est ouverte longitudinalement en regard du sillon

médian postérieur en cas de troubles bilatéraux et en regard du sillon dorso-latéral quand le

trouble est unilatéral.

L’arachnoide est ouverte puis détachée des racines et de leurs zones d’entrée dans la moelle

(Fig.34).

Il s’agit de bien individualiser les radicelles et d’exposer leur zone d’entrée ventro-latérale

alors, qu’en premier, elle s’offre aux yeux par son versant dorso-médian (Fig.35).

Les difficultés sont représentées par les artères et les veines qu’il faut respecter au

maximum.

Cette vascularisation est très riche au niveau du cône terminal où existe, le long du sillon

dorso-latéral, une artère importante qui s’anastomose caudalement avec la branche

descendante antérieure de l’artère d’Adamkiewicz.

Pour réaliser la DREZotomie microchirurgicale, trois instruments sont indispensables. Il

s’agit dans un ordre chronologique de (Fig.36 et 37):

- Les microciseaux qui sectionnent la pie-mere (Fig.38).

- Le microbistrouri ou le microciseau qui réalise une section de 2 mm de profondeur

faisant un angle de 35° vers l’avant en dedans en région cervicale et thoracique et 45°

Fig. 34 : Dissection de l’arachnoide : Radicelle

(* pleine) ; Arachnoide (→) ; cordon médullaire

(* vide)

Fig. 35 : Exposition de la zone de DREZ (→) ;

radicelle (* pleine) cordon médullaire (* vide).

Arteres ( o).

145

vers l’avant en dedans en région lombaire. Les deux écueils sont représentés par le

faiseau spino-cérébelleux et surtout le faiseau pyramidal plus profond (Fig.39).

- La pince à coaguler bipolaire qui est introduite dans le sillon en direction de la tête de

la corne postérieure lorsque l’on veut détruire les neurones hyperactifs de la substance

grise (Fig.40).

Les radicelles restent ainsi connectées au cordon postérieur par leur versant dorso-médian.

Qu’il s’agisse du niveau cervical ou du cône terminal, l’identification des racines peut être

grandement aidée par la stimulation bipolaire électrique ( (Nimbus i-Care/ Newmedic,

Hemodia Co., Labège, France) (Fig.41).

Fig. 36 : Instrumentation de microchirurgie Fig. 37 : Bipolaire

Fig. 38 : Section de la pie mere de la zone de

DREZ (→) ; radicelles reclinées en haut et en

arriere (*pleine) ; cordon médullaire (* vide).

Fig. 39 : Section profonde de 2 mm au niveau de la

zone de DREZ (→) ; radicelles (* pleine) ; cordon

médullaire (* vide).

146

9.10.3.1 Particularités techniques en fonction de l’étiologie :

9.10.3.1.1 Avulsion du plexus brachial :

Nous avons réalisé 20 DREZotomies microchirurgicales pour avulsion du plexus brachial

dont 11 (36,5%) au niveau de C5-T1, 7 (23,3%) au niveau C6-T1, 1 (3,3%) au niveau C5-C7

et 1 (3,3%) au niveau C5-C8 (tableau 32 et fig.20). La DREZotomie micorchirurgicale a été

étendue aux 5 segments médullaires C5-T1 (6,6%) dans les douleurs du membre fantôme et

aux segments C6-T1 (6,6%) dans les douleurs du moignon.

Dans une serie de 21 cas d’APB, Prestor [24] a réalisé une DREZotomie microchirurgicale le

plus fréquemment au niveau C5-T1 pour 11 cas (52,4%), suivis des territoires C5-C7, C7-T1

et C8-T1 avec respectivement 4 (19%), 3 (14,3%) et 3 cas (14,3%).

Powers [200] a effectué deux fois une DREZotomie au moyen du rayon laser chez deux

patients victimes d’un arrachement du plexus brachial. Les segments médullaires concernés

sont C6-C7 et C2-C5 associé à C8-T2.

Les particularités opératoires propres à l’APB sont essentiellement liées à l’ouverture de la

dure-mère et à l’identification des radicelles et du cordon médullaire.

Ouverture de la dure-mère :

L’ouverture de la dure-mère peut être difficile en raison des adhérences de la fibrose au

cordon médullaire.

Fig. 41: Stimulateur électrique. Fig. 40 : Coagulation de la zone de DREZ (→) ;

radicelle (* pleine) cordon médullaire (*vide) ;

Arteres (o).

147

Les pseudoméningocèles sont fréquentes et sont constituées de fines membranes accolées au

fourreau dural en regard des radicelles avulsées.

Identification des radicelles et du cordon médullaire :

Les radicelles ventrales et dorsales peuvent être totalement ou partiellement arrachées, comme

elles peuvent revêtir un aspect jaunâtre ou atrophié.

Le cordon médullaire y est fréquemment le siège d’atrophie et/ou de distorsion avec rotation

anormale de la moelle.

L’exposition du sillon dorsolatéral peut s’avérer difficile en cas d’arachnoidite qui

accompagne souvent l’avulsion du plexus brachial. Dans ce dernier cas, le repérage du sillon

dorsolatéral rencontre souvent des difficultés en raison des modifications nécrotiques ou

gliotiques présents au sein du segment médullaire correspondant aux radicelles avulsées. Afin

d’y remédier, le sillon est d’abord identifié à partir des radicelles demeurant intacts au-dessus

et au-dessous du segment(s) avulsé(s) (Fig.42 et 43). La présence des petits vaisseaux

radiculaires pénétrant dans la moelle aide à repérer le sillon. La coloration jaunâtre observée

à la surface médullaire due à une ancienne hémorragie et l’existence de microcavités

retrouvées à l’intérieur du sillon avec un tissu gliotique formée au sein de la corne dorsale

constituent un bon repère à la réalisation de la sulcotomie dorsolatérale.

Fig. 42 : La zone de DREZ qui correspond aux

radicelles C6 arrachées (→ noire) ; microvaisseaux

qui pénètrent dans la zone de DREZ ( → blanche) ;

radicelles C5 (*pleine) ; ligament dentelet (o) ;

moelle cervicale (* vide).

Fig. 43 : Image après DREZotomie

microchirurgicale de C6 (→) ; radicelles C5

(*pleine) ; moelle cervicale (* vide).

148

9.10.3.1.1.1 Analyse anatomique peropératoire (Tableau 33), (Fig.21) :

Dans notre étude, les lésions radiculomédullaires péropératoires ne sont observées que dans

l’APB et le traumatisme médullaire.

Dans l’APB, l’arrachement total des racines antérieures et dorsales est retrouvé dans

respectivement 80% et 85% des cas. L’arrachnoidite est retrouvée dans 65% des cas.

Quant aux pseudomeningoceles, ils sont retrouvés dans 20% des cas et correspondent toujours

à l’avulsion totale ou partielle des racines. Les anomalies médullaires sont constatées dans

plus de 15% et sont à type de rotation et de déviation.

Dans les avulsions du plexus brachiales, Sindou [242] constate en peropératoire un

arrachement total des racines antérieures et dorsales dans respectivement 40,7% et 43,7%,

une arachnoidite dans 38% et des pseudomenongoceles dans 31% des cas. Quant à l’atteinte

médullaire (rotation, déviation, atrophie), celle-ci est observée dans 49% des cas.

La corrélation entre la lésion radiculaire dorsale totale et le déficit sensitif du dermatome C8

est statistiquement significative (p=0,0097).

9.10.3.1.2 Lésion médullaire et/ou de la queue de cheval :

Nous avons réalisé une DREZotomie micorchirurgicale étendue de L1 à S1 chez un patient

victime d’un traumatisme médullaire. La procédure a été laborieuse en raison des lésions

cicatricielles post-traumatiques rencontrées en peropératoire.

Chun [116] a rapporté une série de 38 patients victimes de traumatismes médullaires avec

douleurs chroniques pour lesquels il a le plus souvent effectué une DREZotomie

microchirurgicale au niveau L1 et T12-L1 dans respectivement 13 (34,2%) et 9 cas (23,7%).

Les autres segments médullaires intéressés par la DREZotomie microchirurgicale étaient :

T12 : 4 cas (10,5%), T12-L2 : 1 cas (2,6%), L1-L3 : 1 cas (2,6%), L2 : 3 cas (7,9%), T6-

T12 : 1 cas (2,6%), T10-T12 : 1 cas (2,6%), T7-T9 : 2 cas (5,3%), T11-T12 : 1 cas (2,6%),

L1-L2 : 1 cas (2,6%), T11-L2 : 1 cas (2,6%).

Sindou [243] a opéré 44 patients pour douleurs secondaires aux lésions de la moelle et/ou de

la queue de cheval. Il a effectué 41 DREZotomies microchirurgicales pour traumatisme du

149

cône médullaire, 4 pour traumatismes de la queue de cheval, 5 pour traumatismes médullaires

de la région cervicale et 24 pour la région thoracique.

Pour le traumatisme du cône médullaire, elles ont concerné surtout le segment médullaire

T11-T12 (14,6%) mais aussi T12-L2 (7,3%) ,T12-L5 (2,4%) , L3-S2 (7,3%), L2-S1 (9,7%),

T12-L4 (9,7%), L2S3 (5%), L1L5 (5%), T10-T11 (5%), L1-L3 (7,3%), T12-S1 (5%), L2-S5

(2,4%), L1-S1 (5%), L3-S3 (5%), L2-L5 (5%), L2-L4 (2,4%), et de T12-S3 (2,4%).

Pour les traumatismes de la queue de cheval, elles ont intéressé les segments médullaires L2-

L4 (25%), L5-S1 (25%), L3-S1 (25%) et L4-S1 (25%).

Chez les patients victimes de traumatismes médullaires de la région cervicale, elles ont été

réalisées au niveau L1-S2 (40%), L2-S1 (40%) et L1-S1 (20%).

En ce qui concerne les traumatismes médullaires de la région thoracique, elles ont été

effectuées au niveau T3-T4 (8,3%), L3-Coccigeal ( 8,3%), L1-L5 ( 8,3%), T2-T8 (8,3%),

T11-T12 (8,3%), T5-T12 (8,3%), L2-S3 (8,3%), T6-T9 (8,3%), T7-T9 (8,3%), T6-T11

(8,3%), T12-L1 (8,3%), L2-S2 (8,3%).

Il est préférable que l’intervention chirurgicale se déroule en deux temps, séparés par un délai

d’environ deux semaines [240].

Première étape :

L’ablation du matériel d’ostéosynthèse postérieure chez les patients ayant subi un traitement

neuro-orthopédique est une nécessité pour réaliser la procédure de DREZotomie.

Une décompression et une recalibration du canal rachidien sont indispensables au préalable

pour une chirurgie intra-rachidienne. Les fragments osseux intrarachidiens sont enlevés avec

libération des racines et de la moelle.

Il s’agit d’une étape longue, difficile et hémorragique, ce qui justifie d’effectuer la

DREZotomie en second temps.

Deuxième étape :

La réalisation de la technique de DREZotomie peut s’accompagner au début de difficultés

lors de la dissection de la fibrose qui entoure la dure-mère. L’identification et la dissection

du cordon médullaire et des racines de l’arachnoidite sont souvent délicates. En effet, on peut

150

distinguer au sein de la lésion médullaire deux zones distinctes [116] : la zone contuse

principale qui correspond à la lésion médullaire complète (causée par le traumatisme osseux

direct) et la zone contuse secondaire qui désigne la lésion médullaire adjacente incomplète

(présente à l’IRM une modification du signal par rapport à celui de la zone principale)

(Fig.44). Les radicelles correspondant aux zones contuses sont trop adhérentes et avulsées

associées ou non à une cavité syringomyélique (Fig.45). Il existe, par ailleurs, une autre zone

médullaire d’apparence normale mais irritative et située entre la zone contuse secondaire et la

zone médullaire normale. Les radicelles correspondantes sont lésées, atrophiées et adhérentes

à du tissu cicatriciel.

La procédure d’interruption intéresse aussi bien la zone contuse (principale et secondaire)

que la zone irritative. Dans ce cas, la laminectomie est centrée sur la zone contuse et étendue à

deux étages au-dessus. En peropératoire, les radicelles normales situées au-dessous et au-

dessus des zones contuses et irritatives doivent être exposées quitte à élargir la laminectomie.

L’arachnoïdite est ensuite disséquée afin d’accéder aux zones contuses et irritatives (Fig.46).

La DREZotomie est ensuite effectuée au niveau du sillon dorsolatéral (Fig.47).

Fig. 44 : IRM sagittale en séquence T2

montre en T11- T12 une lésion

médullaire (flèche jaune) lésion

incomplète (flèche blanche).

Fig. 45 : Dissection de la zone de moelle contuse

(→) ; radicelle avulsée L1 (*vide) ; radicelles

adhérentes L2 (* pleine) ; épaisse arachnoïdite (0).

151

9.10.3.1.2.1 Analyse anatomique peropératoire :

Le patient opéré pour douleur secondaire au traumatisme médullaire, a des lésions

peroperatoires localisées au niveau la moelle épinière. Elles sont à type d’atrophie associée à

une importante arachnoïdite.

Dans l’une des publications de Sindou [243] consacrée à l’étude des douleurs des

traumatismes médullaires traitées par DREZotomies, il est retrouvé des lésions médullaires

associant une arachnoidite avec des cavitations ou une atrophie médullaire. Dans ces cas, la

DREZotomie microchirurgicale a été réalisée au voisinage du traumatisme médullaire.

Selon Chun [116], les anomalies anatomiques retrouvées chez les lésés médullaires atteints de

douleurs chroniques, se résument à des contusions médullaires avec atrophie et arachnoidite

chez les 38 patients opérés pour traumatismes médullaires avec douleurs chroniques.

Sampson [225] a rapporté 39 cas de traumatismes médullaires et de la queue de cheval. Il a

effectué une DREZotomie par thermocoagulation à radiofréquence au niveau du cône

médullaire correspondant à l’étage rachidien T12-L2. Il a mentionné la présence de 7 cas

(18%) de cavités syringomyéliques dont l’accès a été difficile. Selon sa publication, la

DREZotomie par thermocoagulation à radiofréquece a été moins efficace chez les patients

ayant des cavités syringomyéliques. Cependant, la présence des fragments de métal des

projectiles ou des cavités syringomyeliques ne constituent pas une valeur prédictive de

l’apparition de la douleur.

Fig. 46 : Zone de DEZ (→ noire) avec aspect

contus de la moelle (→ blanche) ; radicelle L2

(*).

Fig. 47 : Image après DREZotomie microchirurgicale

de la zone contuse (→) ; radicelles L2 (*).

152

Dans une série de 11 cas de traumatismes médullaires, Nashold [18] a constaté que l’aspect de

la moelle a été anormal dans tous les cas. Un épaississement arachnoidien a été observé dans

un cas au niveau du cône médullaire.

9.10.3.1.3 Douleurs post-zostérienne :

Nous avons réalisé une DREZotomie microchirurgicale chez 3 patients présentant des

douleurs postzostériennes. Elles ont concerné respectivement les segments médullaires de la

région cervicale C7-T1 et thoracique T3-T5 et T6-T8. Les radicelles sensitives

correspondant aux territoires des douleurs postzostériennes avaient un aspect atrophié.

Prestor [24] a effectué une DREZotomie chez 3 patients qui souffraient de douleurs

postzostériennes. Les segments médullaires concernés étaient la région cervicale C5-C6 et

C8-T1 et la région thoracique T5.

Freedman et Nashold [8] ont rapporté une série de 11 cas de douleurs postzostériennes

thoraciques. Ils ont fréquemment effectué une DREZotomie au niveau T5-T8 (18,2%), T6-T8

(18,2%) et T9-T10 (18,2%) mais également T3-T6 (9,1%), T4-T8 (9,1%), T5-T7 (9,1%),

T11-L1 (9,1%) et T9-T11 (9,1%).

Les auteurs ont effectué chez 4 patients des biopsies au niveau des radicelles sensitives.

L’examen histologique a montré la présence d’une infiltration lymphocytaire avec perte de la

gaine de myéline.

L’identification de radicelles correspondant aux lésions herpétiques n’est pas évidente

(Fig.48). La recherche d’une atrophie ou d’une coloration grisâtre au niveau des radicelles

peut être utile.

Les particularités anatomiques de la région thoraciques rendent la DREZotomie délicate en

raison de l’étroitesse de la corne dorsale et de son siège profond. La DREZotomie doit être

conduite avec prudence pour éviter de léser le faisceau cortico-spinal latéralement et le cordon

postérieur en dedans (Fig.49).

153

9.10.3.1.4 Spasticité douloureuse :

Nous avons réalisé 2 cas de DREZotomie microchirurgicales chez 2 patients qui souffraient

de douleurs hyperspastiques des membres inférieurs. Elles ont concerné les segments

médullaires L1-S1 et L2-S2.

Abdennebi [3] a réalisé 20 DREZotomies microchirurgicales pour spasticité dont 17 avaient

été accompagnées de douleurs spontanées ou provoquées. Il s’agissait de 10 cas de spasticité

du membre supérieur et 7 cas de spasticité paraplégique. La DREZotomie microchirurgicale a

eu pour cible les segments médullaires correspondant au plexus brachial (C5 à T1) dans la

spasticité du membre supérieur et les segments L1 à S2 pour la spasticité du membre

inférieur et les segments S2 à S5 dans les douleurs périnéopelviennes ou les vessies

spastiques.

Sindou [241] a rapporté 3 groupes de patients pour lesquels il a réalisé des DREZotomies

microchirurgicales pour douleurs hyerspastiques. Le premier groupe a concerné 45 patients

hémiplégiques qui ont été opérés pour hyperspasticité du membre supérieur. La DREZotomie

microchirurgicale a concerné les segments médullaires C5 à T1. Le deuxième groupe a été

constitué de 151 patients paraplégiques. La DREZotomie microchirirgicale a été effectuée au

niveau L2 à S2 de manière bilatérale et de L2 à S5 lorsqu’ils sont accompagnés de vessies

hyperactives. Le troisième groupe a inclus 15 patients avec vessies hyperactives. La

DREZotomies microchirurgicale a eu pour cible S2 à S3 voire S3.

Fig. 48 : Zone de DEZ (→ noire) avec aspect

atrophié des radicelles T7 (→ blanche).

Fig. 49: Image après DEZotomie microchirurgicale

(→ noire) ; radicelles T7 (→ blanche).

154

Les Myotomes douloureux sont identifiés à l’aide de la stimulation électrique bipolaire des

racines ventrales et les racines dorsales. Le seuil de stimulation des racines ventrales

représente un tiers de celui des racines dorsales [240].

L’incision au niveau du sillon dorsolatéral est de 2 à 3 mm de profondeur à un angle de 35°

pour la région cervicale et de 45° pour la région lombo-sacrée.

9.11 Résultats de la DREZotomie microchirurgicale :

Les effets de la DREZotomie sur la douleur sont évalués à la sortie du patient de l’hôpital en

moyenne 15 jours après l’intervention, mais aussi à 3 mois et à long terme (au delà de 6

mois).

9.11.1. Résultats quantitatifs :

EVA (Tableau 34), (Fig.22) :

La plupart des auteurs ont utilisé l’échelle visuelle analogue (EVA), composée d’une

gradation de 0-10, afin d’évaluer la perception de l’intensité de la douleur.

Dans notre étude, quelque soit l’étiologie causale de la douleur, la DREZotomie a permis une

amélioration statistiquement significative de l’EVA.

Dans l’APB, l’EVAi estimé initialement à 9,25 a nettement baissé dans le postopératoire

immédiatement à la sortie et à 3 mois avec des valeurs moyennes respectives de 0,45 et 0,6.

Ces valeurs basses ont perdurées dans le temps atteignant 1,4 à long terme (p=0,00000).

Des résultats similaires sont observés pour les autres pathologies notamment dans le DM

(p=0,000001), le MF (p=0,000000), le zona (p=0,000001) et la spasticité (p=0,001393).

Selon l’étude de Prestor [25] portant sur 26 patients opérés pour douleur post-avulsion du

plexus brachial par DREZotomie microchirurgicale, il est noté une réduction satisfaisante de

l’EVA passant de 8 à moins de 3 chez 85% des patients en postopératoire immédiat et 78%

des patients à 30 mois. Dans une autre étude, du même auteur [24], des résultats similaires

sont observés dans plus de 57% des cas et intéressent la douleur post-zostérienne et celle du

membre fantôme. Sindou [242] rapporte une baisse de l’EVA de 1,3 à 2,9 chez 98% des

155

patients en postopératoire immédiat et 65% à long terme pour douleur post-avulsion du plexus

brachial.

Dans la publication de Chun [116] sur les traumatismes médullaires douloureux, l’EVA initial

préoperatoire est supérieur à 7 dans 95,7% des cas alors que l’EVA postopératoire est réduit à

moins de 2 dans 82,5% des cas.

9.11.2. Résultats qualitatifs sur la douleur globale

9.11.2.1. Résultats qualitatifs sur la douleur globale en fonction de

l’étiologie (Tableau 35-40) :

L’évaluation qualitative de la DREZotomie sur la douleur globale permet de définir 3 niveaux

d’amélioration : Excellent pour une amélioration supérieure à 75%, bon pour une amélioration

comprise entre 75 et 50% et faible pour une amélioration inferieure à 50%.

C’est ainsi que dans l’APB, les résultats à la sortie et à 3 mois sont excellents pour 17 patients

(85%) et bon pour 3 (15%) d’entre eux. A long terme, les résultats sont excellents pour 13

patients (65%), bons pour 6 (30%) et faible pour 1 (5%).

Concernant la douleur du moignon, les résultats constatés sont excellents pour tous les

patients aussi bien à la sortie, à 3 mois ; alors qu’à long terme ils sont excellents pour l’un et

bon pour l’autre.

Pour le membre fantôme, les résultats sont excellents pour tous les patients à la sortie et à 3

mois. A long terme, l’amélioration est excellente à 50% et faible à la même proportion.

Pour le traumatisme médullaire et le zona, les résultats postopératoires sont demeurés

excellents.

Quant à la spasticité douloureuse, l’amélioration est bonne à chaque évaluation.

Abdennebi [3] rapporte une série de 29 patients opérés par DREZotomie dont 9 pour douleur

de déafférentation et 20 pour spasticité handicapante dont 17 sont associés et spontanée ou

provoquée par la mobilisation. Dans le groupe de patients opérés pour douleur de

déafférentation, l’effet antalgique a été supérieur à 75%, à 3 mois, 7 fois sur 9. Un échec s’est

produit dans un cas de syndrome de Pancoast-Tobias où les douleurs sont réapparues à 2

mois à l’occasion de métastases, suivies du décès 2 semaines plus tard. Huit malades ont

156

gardé un effet antalgique supérieur à 50% à 6 mois, et 6 à un an. L’effet antalgique a bien

couvert la période de suivi dans les cas de cancer du poumon, à l’exception d’un seul. Dans le

groupe de spasticité, il a obtenu une atténuation de la douleur chez 15 patients (tableau 62 et

63).

Thiebault [257] rapporte dans une série de 18 patients opérés pour avulsion du plexus brachial

83% de résultats excellents après DREZotomie.

Spaic [250] constate d’excellents résultats chez tous ses patients opérés pour traumatisme du

cône médullaire.

Nashold et Friedman [8] rapportent des résultats excellents dans 33,3% des cas et bon dans

41,6% des cas dans une série de 12 patient opérés pour douleur postzostérienne .

Porust [24] publie de bons résultats chez 3 patients atteints de douleur fantômes operés.

La corrélation entre le délai opératoire et les résultats de la DREZotomie microchrurgicale

n’est pas statistiquement significative dans les différentes étiologies (p>0,05).

Effet antalgique ( diminution de la douleur : )

25-50% 50-75% 75-100%

3 mois Pancoast –Tobias 1 Pancoast –Tobias 1 Pancoast –Tobias 1 et les 6 cas de douleur de Déaffrentaion

6 mois Pancoast –Tobias 2 Zona 2 Paraplégie 1

Membre amputé 2 Paraplégie 1

12 mois Pancoast-Tobias 1 Paraplégie 1

Zona 2 Membre amputé 1 Pancoast –Tobias 1

Membre amputé 1 Paraplégie 1

Tableau 62 : résultats de DREZotomie microchirurgicale (D.T.M.) dans la douleur à

3, 6 et 12 mois (9 cas). Abdennebi [3].

157

spasticité Motricté Volontaire améliorée

Douleur atténuée

E B P M

Spasticité du membre supérieur

1 1 1

Coude et main spastique

3 1 9/13 8/10

Main spastique 1 3 1 1

Paraplégie spastique 6 1 6

Syndrome de little 1 1 1

Tableau 63 : résultats de la DREzotomie micorchirurgicale sur la douleur et la

spasticité. E : excellent, B : Bon, P :Passable, M :Médiocre. Abdennebi [3].

9.11.2.2. Résultats qualitatifs sur la douleur globale toutes étiologies

confondues (Tableau 41), (Fig. 23 et 24) :

Quelque soit l’étiologie, les résultats de la DREZotomie sont majoritairement excellents pour

26 malades (86,6%) à la sortie, 25 (86,2%) d’entre eux à 3 mois et 20 (68,9%) d’entre eux à

long terme.

Les résultats bons ont intéressés 4 patients (13,3%) à la sortie, 4 (13,7%) à 3 mois et 7

(24,1%) à long terme.

Les résultats faibles sont rares et ne concerne que 2 patients (6,8% ) à long terme.

Le contrôle de la douleur globale à long terme définit par des résultats excellents à bon est

étudié par la courbe de KAPLAN-MEIER. Celle-ci montre un contrôle de la douleur à 75,7%

sur une période de suivi de 60 mois.

Dans notre étude, les résultats sont excellents sur l’allodynie notamment dans les cas des

patients atteints d’APB et de zona. Quant aux dysesthésies et l’hyperalgésie, elles étaient

absentes chez tous nos patients avant l’intervention.

Selon l’étude de Young [297], intéressant 78 patients repartis en : 27 cas d’atteintes du plexus

brachial et du plexus lombaire, 20 cas de traumatismes médullaires, 9 cas d’amputations, 16

cas de douleurs post-zostériennes et 6 cas d’atteints de la queue de cheval, le résultat global

après DREZotomie toutes étiologies confondues est excellent dans plus de 50% des cas.

158

Rath [207] obtient 55% d’excellents résultats aprés DREZotomie dans les douleurs

chroniques de l’arrachement du plexus brachial, du traumatisme médullaire et le zona.

Porust [24] note également, d’excellents résultats dans 67,5% des cas, de bons résultats dans

27,5% des cas, et de faibles résultats dans 2,5% des cas appartenant tous à une série de 40

patients atteints de douleurs d’arrachement du plexus brachial, post-zostériennes, du membre

fantôme, des lésions nerveuses périphériques, du syndrome régional complexe et de la

syringomyélie.

Les résultats des autres séries sont similaires quelque soit l’instrument utilisé lors de la

DREZotomie, en particulier la microcoagulation à l’aide de la bipolaire [75,76, 126,238,

240], la thermocoagulation radio-fréquence [38,81,82,118,135,153,160,175,183,207,

208,226,260, 261,297], le laser [153,202,297], et la sonde ultrasonique [70,126].

La corrélation entre le nombre de dermatomes douloureux et les résultats de la DREZotomie

microchirurgicale est statistiquement sgnificative ; moins est le nombre de dermatomes, plus

les résultats de la DREZotomie sont excellents (p=0,0093).

La corrélation entre l’allodynie et les résultats de la DREZotomie microchirurgicale n’est pas

statistiquement significative dans l’APB et le zona (p>0,05)

La corrélation entre le degré d’atteinte radiculaire et les résultats de la DREZotomie n’est pas

statistiquement significative (p=0,419).

9.11.3. Résultats qualitatifs sur la douleur selon les composantes

paroxystiques et continues :

9.11.3.1. Résultats qualitatifs sur la douleur selon les composantes

paroxystiques et continues en fonction de l’étiologie (Tableau 42- 47) :

De même que l’évaluation de la DREZotomie microchirurgicale sur la douleur globale, une

évaluation sur les composantes de la douleur (paroxystique, continue) est réalisée.

Dans l’APB, les résultats sont excellents chez 18 malades (90%) pour les douleurs

paroxystiques aussi bien à la sortie qu’à 3 mois. A long terme, ils restent excellents chez 15

patients (75%) et bons chez 4 (20%). Pour les douleurs continues, les résultats sont excellents

chez 16 patients (80%) à la sortie et à 3 mois. A long terme, ils sont excellents chez 10

patients (55,6%) et bons chez 5 (27,8%).

159

Dans la DM, ou seule la composante continue est présente, les résultats constatés sont

excellents pour tous les patients aussi bien à la sortie, à 3 mois ; alors qu’à long terme ils sont

excellents pour l’un et bon pour l’autre.

Dans le MF, les résultats sont excellents sur la composante paroxystique chez tous les patients

à la sortie, à 3 mois et à long terme. Ils sont également excellents sur la composante continue

pour tous les patients à la sortie et à 3 mois. Ils sont, par contre, excellents qu’à 50% à long

terme et faible pour le reste des patients.

Pour le seul TM avec douleur continue, les résultats sont excellents et le demeurent au cours

du suivi.

Dans le Zona, les résultats sont excellents quelque soit la composante de la douleur et le

restent.

Dans la spasticité, les résultats sont excellents sur la composante paroxystique et bonne sur la

composante continue durant toute la période d’évaluation.

Sindou [240,242] constate que dans la douleur post-avulsion du plexus brachial, les résultats

de la composante continue sont excellents à bon dans 50% et ceux de la composante

paroxystique dans 100%. Le même auteur [240,242] rapporte des résultats similaires dans les

douleurs des traumatismes médullaires et/ou de la queue de cheval, de bons résultats à long

terme de la composante paroxystique seule ou combinée à la composante continue (92%) par

rapport à la composante continue seule (63%).

9.11.3.2. Résultats qualitatifs sur les composantes de la douleur toutes

étiologies confondues (Tableau 48), (Fig. 25-27) :

L’évaluation de la composante paroxystique de la douleur toute cause confondue montre un

résultat excellent à plus de 90% à la sortie et à 3 mois et à 80,7% à long terme. Pour le reste

de malades, les résultats sont essentiellement bons, plus rarement faible ne concernant que

3,84% des patients à long terme. Les résultats observés sur la composante continue sont

également excellent mais à 85,7% à la sortie, 85,2% à 3 mois et 64% à long terme. Ils sont

bons pour 7,1% des patients à la sortie 7,4% à 3 mois et 20% à long terme. Les résultats

faibles concernent 7,1% des patients à la sortie, 7,4% à 3 mois et 16% d’entre eux à long

terme.

Le contrôle des composantes de la douleur définis par des résultats excellents et bons est

analysé au moyen de la courbe de KAPLAN-MEIER. Celle-ci montre que le contrôle des

160

composantes paroxystique et continue s’estime respectivement à 82,8% et 51,7% sur une

période de 60 mois. Cette analyse démontre l’efficacité de la technique sur les différentes

composantes de la douleur avec une prédilection sur la composante paroxystique

comparativement à la composante continue (p<0,0001).

Nous pensons que l’efficacité de la DREZotomie sur la douleur renforce l’hypothèse selon

laquelle la corne dorsale joue un rôle principal dans la genèse de la douleur. Guenot et al

[101] rapportent l’apparition de neurones hyperactifs après la rhizotomie expérimentale

réalisée chez l’animal. La DREZotomie supprime de manière significative le comportement

d’autotomie chez l’animal ayant subi une rhizotomie. Une hyperactivité des neurones a été

également observée grâce aux enregistrements effectués à l’aide des microélectrodes

implantées au niveau de la corne dorsale durant la procédure de DREZotomie pour douleur de

l’APB [100, 102,120].

Le fait que la composante paroxystique soit souvent réduite par la DREZotomie, suggère que

son origine prédomine au niveau de la corne dorsale. La sensibilisation centrale par le

phénomène de dénervation ne peut à lui seul expliquer le mécanisme générateur de la douleur

au sein de la corne dorsale. En effet, dans le traumatisme médullaire et l’APB, nous avons

fréquemment observé comme d’autres auteurs [70,126] en peropératoire la présence de dépôts

d’hémosidérine, des microcavitations et du tissu gliotique au sein de la substance grise de la

corne dorsale. Ces lésions peuvent être à l’origine d’une modification de l’activité normale

au sein de cette région et entrainer par conséquent un dysfonctionnement des voies de la

douleur au niveau médullaire ou cérébral [121, 214, 255,256]. Cependant, Il est tout à fait

clair que les centres générateurs de la douleur ne siègent pas tous au niveau de la corne

dorsale.

Quant au mécanisme de la composante continue, dominée par la sensation de brulure qui est

moins influencée par la DREZotomie que la composante paroxystique, il demeure moins

clair. Cependant, plusieurs hypothèses peuvent être avancées. L’APB entraine une nécrose

plus au moins étendue des cellules appartenant à la corne dorsale qui participent dans la voie

ascendante extralemniscale, ainsi que dans le cas du traumatisme médullaire. Ceci entraine un

certains degré de douleur spino-réticulo-thalamique responsable de la composante continue.

161

Les mécanismes des douleurs postzostériennes sont similaires aux mécanismes sus-cités ; la

présence du virus du zona (varicella zoster virus) dans les neurones sensitifs du ganglion

dorsal [4] entraine une inflammation et une destruction cellulaire en son sein [113, 245,56].

Le processus inflammatoire s’étend le long des fibres sensitives jusqu’à la corne dorsale

entrainant des lésions semblables à celles observées dans l’APB [8], ce qui explique l’effet

bénéfique de la DREZotomie sur les deux composantes en particulier la composante

paroxystique ainsi que l’allodynie. La DREZotomie agit en supprimant les collatérales des

fibres Aβ qui bourgeonnent vers les couches nociceptives de la corne dorsale.

Plusieurs hypothèses sont suggérées lors des douleurs du moignon et du membre fantôme. En

effet, la perte de l’influx afférents de la périphérie entraine une irritation des neurones de la

corne dorsale et leurs hyperexcitabilité et réduction des processus inhibiteurs [79, 292,130].

Ce qui confère à la zone de DREZ un intérêt thérapeutique.

Selon les séries, les douleurs paraplégiques sont en majorité secondaires à la lésion du cône

médullaire laquelle accompagne souvent le traumatisme rachidien [241], probablement, en

rapport avec le siège correspondant à la jonction thoraco-lombaire qui est exposée à des

fractures fréquentes. La jonction thoraco-lombaire correspond à de nombreux segments

médullaires condensés sur une petite partie de la moelle richement vascularisée (artère

Adamkiewicz) expliquant leur atteinte concomitante lors du traumatisme.

Le mécanisme des douleurs spastique peut être lié à des spasmes douloureux, à une

contracture douloureuse et à une douleur neuropathique [241] qui s’observe dans la sclérose

en plaque [140,195] et le traumatisme médullaire [241]. Cette atteinte neuropathique est

secondaire à une demyelisation du faisseaux spino- thalamique [57,262] et la corne postérieur

où les composantes paroxystique et continue sont habituellement présentes. L’effet bénéfique

de la DREZotomie, sur les différentes composantes de la douleur en particulier la composante

paroxystique a été obtenue en interrompant les fibres myotatiques (monosynaptiques) et les

fibres nociceptives (polysynaptiques) privant ainsi les relais somatosensitifs de la corne

dorsale de toutes les afférences excitatrices [242].

9.12. Résultats de la DREZotomie chirurgicale sur le retentissement

fonctionnel de la douleur (Tableau 49-58), (Fig. 28-32) :

La DREZotomie chirurgicale permet l’amélioration de la qualité de vie dans tous ses aspects

et quelque soit l’étiologie. Cette amélioration est statistiquement significative dans tous les

162

cas (p=0,00000).Il est ainsi constaté une amélioration moyenne de 83±15% de l’activité

quotidienne, de 79±14% de la marche, de 85±14% du moral, de 77±15% des relations

sociales avec autrui, de 85±14% du sommeil.

Les patients dont certains parametres n’ont pas été évalués ont été exclus de l’analyse.

Ils’agit de :

- L’activité générale (quotidienne) dont le retentissement est absent chez 2 patients et

donc non évalué.

- Le retentissement sur la marche n’est pas évalué chez 3 patients paraplégiques, une

patiente présentant une fracture de la jambe et 5 patients sans retentissement aucun.

- L’humeur et le gout de vivre (moral) dont le retentissement est absent chez un patient

et donc non évalué.

- La relation avec les autres dont le retentissement est absent chez 9 patients et donc

non évalué.

- Le sommeil dont le retentissement est absent chez un patient et donc non évalué.

Sindou [242], rapporte globalement une amélioration de 66% de la qualité de vie notamment

sur le plan social et professionnel.

9.13. Mortalité et effets indésirable :

9.13.1. Mortalité :

Parmi les patients opérés, un décès est malheureusement survenu au cours de l’hospitalisation

suite à une embolie pulmonaire.

Rath [207] déplore un décès parmi sa série de 14 patients opérés pour APB.

9.13.2. Effets indésirable (Tableau 59) :

Les effets indésirables sont en général peu nombreux et rapidement résolutifs. Ils se résument

essentiellement à des cervicalgies dans 15,4% des cas. Les autres, beaucoup plus rares, sont à

type de fistule de LCR dans 3,3% des cas, ataxie avec hypoesthésie tactile et arthrokinesthesie

163

transitoire et permanente dans 3,7% des cas chacune, des dysthésies transitoires (3,7%) et

trouble moteur léger dans 3,7% des patients.

Abdennebi [3], a rapporté dans une série de 20 patients ayant bénéficié une DREZotomie

microchirurgicale, une mauvaise cicatrisation de la plaie à l’occasion de 3 interventions

cervicales et 2 dorso-lombaires, une fistule du LCR qui s’est amendée après reprise

chirurgicale, un cas d’anesthésie à tous les modes, six cas de parésies transitoires du membre

supérieur et un décès survenu le 21e

jour post-opératoire en raison d’une pneumatocèle

expansive qui s’est compliquée d’une méningite.

Sindou [242], rapporte une fistule du LCS dans 2%, une méningite dans 3,6%, des

cervicalgies dans 5,4%, une hypoesthésie tactile et arthrokinesthesique dans 9%, et un trouble

moteur léger dans 1,8%.

Samii [224] rapporte un déficit moteur dans 14% des cas dont 5% permanent.

Young [297] rapporte un déficit moteur dans 6% des cas et des troubles sensitifs dans 3%.

Thiebault [258] rapporte un déficit moteur dans 5,6% des cas et des troubles sensitifs dans

38,9%.

Les effets indésirables dans la DREZotomie sont moins fréquents en utilisant les

microcoagulations à la bipolaire [243].

Les effets indésirables observés dans notre étude ainsi que dans la littérature sont la

conséquence de l’atteinte des voies longues.

Le déficit moteur et les troubles sensitifs du membre inferieur épsilatéral peut être attribué à la

fausse (effet chift) identification du sillon dorsolatéral (DL). Il est parfois difficile de le

localiser à cause de l’aspect modifié de la moelle. Par ailleurs, la précision peut manquer

quand il s’agit de placer la lésion avec précision entre les structures adjacentes notamment le

faisceau corticospinal en ventrolatéral et le cordon postérieur en dorsomédian. Parfois, la

lésion déborde sur les structures adjacentes.

Au cours du Congrès Mondial de la douleur qui sest tenu à Hambourg en 1988, Sindou a

confirmé que la méthode microchirurgicale de la DREZotomie était moins dangereuse que les

autres utilisant la thermocoagulation (de Nashold) ou le laser ( de Levy et Powers). En effet,

la DREZotomie microchirurgicale est réalisée avec une incision du sillon dorsolatéral et

164

coagulation bipolaire de ses berges, sous contrôle de la vue. Elle permet d’obtenir une

destruction très limitée et bien contrôlée de la seule partie activatrice de la D.R.E.Z. (région

latérale de la jonction où passent les fibres nociceptives, portion médiane facilitatrice du

tractus de lissauer, et premières couches de la corne postérieure en particulier la couche I de

Waldeyer).

9.14. Evolution de la consommation médicamenteuse (Fig. 33) :

La diminution des doses des médicaments s’est faite progressivement jusqu’à l’arrêt, 3 à 4

semaines après l’intervention.

Dés le premier mois, 26 patients (86,6%) dont les résultats postopératoires étaient excellents

ont arrêté leur traitement antalgique. 4 patients (13, 3%) ayant obtenu de bons résultats

postopératoires ont gardé un traitement médical représenté par les antalgiques de classe I

selon la classification OMS pour 2 patients atteints de spasticité et un anticonvulsivant

associé à un tricyclique pour 2 patients atteints d’APB. On note une réduction significative

des doses pour les douleurs résiduelles (EVA : 2-3) essentiellement de type continu.

A 3 mois, de faibles doses d’antalgiques ont été encore maintenue en raison de la persistance

d’une douleur résiduelle (EVA : 2-3). Un des 3 patients atteints douleurs postzostériennes a

présenté des sensations de démangeaisons au niveau de la zone allodynique qui ont cédé à de

faibles doses de tricyclique.

A long terme, un traitement antalgique à base d’anticonvulsivant et tricyclique à faible dose

est à nouveau prescrit chez 4 patients atteints d’APB de type continu associé à de rares crises

paroxystiques (EVA : 2-3), un patient atteint de douleur du membre fantôme (EVA : 5-6) et

un atteint de douleur du moignon (EVA : 2-3). Seul le patient atteint de douleurs du membre

fantôme a nécessité de fortes doses d’antalgiques (EVA : 5-6).

Dans une série de 55 patients atteints d’APB, Sindou [242] a rapporté la persistance d’une

douleur résiduelle postopératoire chez 3 patients pour lesquels un traitement à base

d’analgésique classe I de l’OMS et /ou anticonvulsivant-antidépresseur a été institué. Au-

delàs d’un an, le traitement antalgique a été de nouveau réintroduit. Il à été à base

d’antalgique classe II ou III chez 5 patients et d’anticonvulsivant seul chez 5 patients.

165

Nashold [18] a rapporté 13 cas de douleur paraplégiques. Après un recul de 5 à 38 mois, 7

patients n’ont plus eu de douleur. Parmi les patients qui ont gardé des douleurs résiduelles, la

consommation d’antalgiques s’est maintenue mais à des doses réduites sauf pour 2 patients

nécessitant des antalgiques majeurs.

9.15. Evolution de la situation professionnelle (tableau 60) :

Dan notre étude, la population active de nos patients représente 19 (63,3%) individus réparties

entre 12 (40%) employés, 5 (16,6%) ouvriers et 2 (6,6%) artisans. En revanche, la population

non active est estimée à 11 (36,6%) individus dont 9 (30%) sont retraités et 2 (6,6%) sont sans

profession. Parmi les patients actifs, 10 (52,6%) sont en invalidité, le reste est souvent en

arrêt de travail.

Les patients présentant un APB occupaient les postes suivants :

- Employés : 10 patients

- Ouvriers : 4 patients

- Artisans : 2 patients

- Retraités : 4 patients

L’évolution de leur situation professionnelle s’est faite comme suit :

- La moitié des employés ont été mis en invalidité de longue durée en raison du déficit

moteur initial faisant suite à l’accident. Le reste des patients ont pu être réinsérés grâce

à des postes aménagés.

- Les ouvriers ont été tous mis en invalidité.

- Les artisans ont été reconvertis vers une autre profession libérale (commerciale).

Les patients atteints de douleurs du moignon étaient :

- Employé : 1 patient

- Sans profession : 1 patient

L’employé a du se reconvertir vers une autre profession libérale (commercial)

Les patients atteints de douleurs post zosteriennes étaient :

- Retraité : 3 patients.

166

Le seul patient souffrant de douleurs secondaires au traumatisme médullaire était ouvrier de

fonction et mis en invalidité de longue durée depuis son accident de travail.

Les patients atteints de spasticité douloureuse étaient :

- Employé : 1 patient

- Sans profession : 1patient

L’employé a repris sa profession initiale.

Les patients atteints de douleurs du membre fantôme au nombre de 2 étaient tous retraités.

Dans une série de 55 patients atteints d’APB opérés pour DREZotomie microchirurgicale,

Sindou [242] a rapporté la reprise professionnelle à plein temps pour 16 patients et à temps

partiel pour 6 autres.

10 STIMULATION MEDULLAIRE

La stimulation médullaire ou stimulation cordonale postérieure chronique est une technique

de neuromodullation utilisée pour le traitement de certaines douleurs chroniques rebelles aux

traitements antalgiques.

Elle a été initiée en 1967 CN.Shealy à la suite des données neurophysiologiques établies par

la théorie du « Gate Control » de P. Wall et R. Melzack en 1964. La stimulation médullaire

occupe désormais au coté de la DREZotomie microchirurgicale une place importante dans le

traitement des douleurs chroniques.

La stimulation médullaire connait actuellement un grand développement ; ainsi, plusieurs

auteurs ont confirmé son efficacité antalgique [21, 136, 142, 141, 184,298]. Elle doit être

proposée après évaluation par une équipe pluridisciplinaire spécialisée dans la prise en charge

des syndromes douloureux chroniques. Les indications retenues sont certaines douleurs

neuropathiques chroniques sans atteinte des cordons postérieurs de la moelle (entre autres les

lombo-radiculalgies chroniques postopératoires (Failed Back Surgery Syndrome), atteinte des

nerfs périphériques, les syndromes douloureux régionaux complexes de type I ou II).

167

10.1 Résultats

L’indication d’une stimulation médullaire a concerné 6 patients

10.1.1 Caractéristiques des 6 patients au moment de la pose de stimulation

médullaire

Il s’agit de 4 hommes et 2 femmes implantés entre 2013 et 2015.

L’âge des patients est compris entre 21 et 52 ans avec un âge médian de 40 ans.

La majorité des patients nous sont adressés par des services de neurochirurgie. Ils sont au

nombre de 4 soit 66,6% ; Les deux autres par le centre antidouleur.

Le statut professionnel des patients se résume comme suit : 3 patients (50%) étaient en arrêt

de travail et 2 soit 33,3% en invalidité avant la stimulation médullaire. Une patiente n’avait

exerçé aucune activité professionnelle.

Les professions concernées étaient : commerçant (1), comptable (1), chauffeur (1), agent de

sécurité (1), enseignant (1).

10.1.2 Etiologie de la douleur chronique

Les étiologies des douleurs chroniques sont :

- lombo-radiculalgies chroniques postopératoires : 5

- traumatisme lombaire : 1

10.1.3 Caractéristiques de la douleur

Toutes les douleurs étaient de type neuropathique avec un score DN4 supérieur à 4.

Le délai entre l’apparition de la douleur et l’implantation du stimulateur médullaire est de 2 à

5 ans avec une médiane à 4,5 et une moyenne de 4,11 ans.

168

L’intensité de la douleur était comprise entre 7 et 10 sur l’EVA avec une médiane à 8,5.

Le dermatome douloureux occupait la région lombaire et les deux membres inferieurs chez

tous les patients. Un patient présentait un déficit moteur et sensitif quasi-complet des deux

membres inférieurs et une patiente un léger déficit moteur du membre inférieur droit.

Un retentissement fonctionnel a été retrouvé chez tous les patients, affectant la quasi-totalité

des activités quotidiennes ainsi que l’humeur et le sommeil.

10.1.4 Modalité thérapeutique antérieure à la stimulation médullaire

La douleur était réfractaire au traitement antalgique à des doses maximales chez tous les

patients.

Il a inclus les antiépileptiques, les antidépresseurs, les antalgiques de palier 1 et 2

(paracétamol, tramadol, codeine) et AINS.

Une seule patiente a reçu de la morphine.

Les neurostimulateurs transcutanés (NSTC) ont été testés chez 5 patients (83,%) avec une

efficacité transitoire.

La rééducation et la kinésithérapie ont été préconisées à tous les patients mais sans

amélioration prolongée de la douleur.

L’acupuncture a été appliquée chez 3 patients mais sans succès.

10.1.5 Implantation du stimulateur médullaire

Les 6 patients ont été implantés par voie chirurgicale.

La technique de pose : ( Fig. 41-46 p. 67-68 et Fig. 22-28 p. 189-190) :

L’intervention est réalisée sous anesthésie générale en décubitus ventral ou latéral droit.

Après incision cutanée minime et dissection des plans musculo-aponévrotiques, l’électrode de

type « PentaTM

» est introduite soit par un abord inter-épineux si on veut être médian et avoir

169

un effet bilatéral soit par un abord interlamaire à travers le ligament jaune. Un contrôle

radiologique est effectué afin de confirmer le bon positionnement. Ensuite, les fils de cette

électrode sont tunnelisés jusqu’au niveau sous-costal gauche ou sous-clavière gauche. Une

courte incision est réalisée à cet endroit pour introduire le générateur de type « EonCTM

»

après l’avoir connecté au fils de l’électrode.

Le niveau de placement des électrodes :

Le placement des électrodes a été au niveau T9-T10 afin de couvrir la région lombaire et les

membres inférieurs.

10.1.6 Effets de la stimulation médullaire

La durée moyenne de suivi est de 11 mois (de 1 mois à 36 mois).

La totalité des patients expriment une couverture complète du territoire douloureux avec

l’électrode de type « PentaTM

» à 16 contacts.

Les résultats sont satisfaisants, le score de l’EVA diminue de 8,5 en moyenne à 1,5 dans le

premier mois puis continue à décroitre jusqu’à 0,9 à plus de 10 mois.

Le taux d’amélioration globale de la douleur à 3 mois varie entre 70 et 90%.

L’amélioration de l’humeur, de l’activité quotidienne et de la qualité du sommeil est à plus de

90% dés le premier mois.

Au cours du premier mois, tous les patients sauf un ont eu une diminution du nombre de

molécules prescrites. La morphine et ses dérivés que prenait la patiente avant la stimulation

médullaire ont été supprimés.

Parmi les 5 patients en arrêt de travail ou en invalidité, 2 ont pu reprendre leur poste de travail

respectif de comptable et de commerçant à partir du 3eme

mois. Un patient demeure en

invalidité en raison du handicap moteur l’empêchant de reprendre son métier de chauffeur.

L’enseignant et l’agent de sécurité opérés il y’a un mois projettent reprendre leur travail. Une

seule patiente était sans profession.

170

10.1.7 Complications de la stimulation médullaire

Nous avons constaté des douleurs de la plaie opératoire résolutives en 24 h après

administration d’antalgiques du premier palier par voie parentérale, une brèche durale

peropératoire réparée immédiatement qui n’a pas été suivie de fistule du LCR ou de

complication infectieuse et un hématome de la loge du générateur évacué à l’aide d’une

ponction transcutanée.

11. PERSPECTIVES :

- La douleur chronique est l’épicentre de nombreuses pathologies et considérée de ce fait

comme un syndrome multidisciplinaire.

- Des plans d’action sont édités par l’OMS et par des sociétés savantes afin d’en faciliter la

prise en charge.

L’IASP est fondée en 1973 et a pour but de promouvoir la connaissance et l’étude de la

douleur. Elle publie le journal scientifique Pain qui permet un échange régulier entre

scientifiques et cliniciens. Son Homologue français est la société française d’étude et de

traitement de la douleur(SFETD). Dans la même perspective, la société Algérienne

d’Evaluation et de traitement de la douleur (SAETD) organise des conférences dans le but

d’encourager la rencontre et les échanges entre les différentes disciplines dans le but

d’améliorer la prise en charge des patients conformément aux données les plus récentes de la

littérature.

- La prise en charge de la douleur chronique a connu au cours de ces dernières décennies

des avancés révolutionnaires .La compréhension des mécanismes physiopathologiques a

permis la mise en exergue des thérapeutiques jusque-là méconnues en particulier la

neurochirurgie fonctionnelle.

- Les données de la littérature et notre contribution personnelle convergent vers l’efficacité

du traitement neurochirurgical de la douleur chronique réfractaire.

- Il serait indispensable de réaliser, dans l’avenir, des journées de formations médicales

continues (FMC) destinées aussi bien aux médecins généralistes qu’aux médecins

spécialistes dans le but de rappeler tous les moyens thérapeutiques existants pour traiter la

171

douleur chronique et la place qu’occupe la DREZotomie dans tout cet arsenal

therapeutique ainsi que la stimulation médullaire. Il serait, par ailleurs, utile de créer

plusieurs centres de référence destinés à accueillir les malades relevant d’un traitement

neurochirurgical. Quant à la diffusion de l’information auprès des citoyens, elle devrait se

faire par le biais des mas medias.

- Intégrer l’enseignement de la douleur dés les premières années du cursus des étudiants de

médecine.

- La recherche, en perpétuelle continuité, tend à promouvoir les nouvelles cibles

thérapeutiques dans la perspective d’une meilleure prise en charge des différents types de

douleurs chroniques.

« La plus atroce offense que l’on puisse faire à un homme,

c’est de nier qu’il souffre »

Cesare Pavese, Le métier de vivre

12. CONCLUSION :

La douleur chronique est un problème de santé publique dont la prise en charge est une

priorité, au vu de ses nombreux retentissements personnel et sociétal. Tous les médecins y

sont concernés. Les traitements médicamenteux prescrit en première intention peuvent être

inefficaces ; sans compter les éventuels effets secondaires délétères observés chez certains

patients. La DREZotomie est une alternative louable pour pallier à de pareilles situations.

Notre contribution personnelle et les données de la littérature montrent que la technique de

DREZotomie est soldée d’un rapport bénéfice/risque opératoire satisfaisant avec peu d’effets

secondaires. Elle est adaptée aux douleurs chroniques réfractaires de topographie

périphérique et médullaire.

La DREZotomie est efficace et sélective. Elle atténue de façon significative les douleurs

chroniques dans ses composantes paroxystiques mais aussi continues avec une suprématie

pour les douleurs paroxystiques, y compris dans les phénomènes allodyniques. Elle permet

172

aux patients une nette amélioration de la qualité de vie sur le plan individuel, social et

professionnel.

Les résultats suggèrent que la DREZotomie entraine un effet antalgique en supprimant les

foyers hyperactifs présents au sein de la corne dorsale ; ce qui explique les meilleurs résultats

obtenus en cas de douleurs paroxystique comparativement à la composante continue dont le

foyer générateur est situé sur la voie ascendante extralemniscale qui échappe plus au moins à

l’action de la DREZotomie.

Dans la littérature, la DREZotomie est considérée comme l’une des plus importantes avancées

dans le cadre des méthodes d’interruption du traitement de la douleur.

La technique de DREZotomie doit être inclus dans l’arsenal thérapeutique de la chirurgie de

la douleur au regard de ces résultats satisfaisants.

Ce traitement neurochirurgical ne s’adresse, actuellement, qu’aux douleurs chroniques,

véritables ‘’douleur-maladie’’ rebelles au traitement médicamenteux.

Quant à la stimulation médullaire, elle complete et renforce l’arsenal thérapeutique des

douleurs chroniques. Ses indications sont spécifiques. C’est une technique bénéfique, sous

couvert d’une selection rigoureuse des indications à l’implantation. Nous l’avons proposé

dans le traitement des lombo-radiculagies chroniques postopératoires et dans un cas de

douleurs secondaires à une lésion des racines de la queue de cheval. Nos premiers résultas

sont encourageants, d’autant plus si l’on juge que les patients candidats se trouvent dans une

condition d’échecs de tous les autres moyens thérapeutiques.

Si le chemin du progrès est actuellement confronté à nombre d’épreuves et de défis dans le

but de soulager les patients atteints de douleur, nos efforts doivent être perpétuellement

poursuivis et renforcés afin de recueillir sur le long terme les fruits des engagements de tous.

173

13. ALGORITHME : INDICATIONS DE LA NEUROCHIRURGIE

DANS LE TRAITEMENT DES DOULEURS CHRONIQUES :

La discussion de nos résultats et leur confrontation avec les données de la littérature, nous

permet de concevoir des schémas résumant les indications des techniques chirurgicales dans

la douleur chroniques sous forme d’un Algorithme.

*1 :Tractomie-mésencéphalique : si la douleur est unilatérale ; *2 DREZ : si le territoire est en

hemiceinture (DREZotomie du noyau caudalis en cas du cancer de la face,DRZotomie en cas du cancer si la douleur

est segmentaire ; *3 :la plexopathiqe radique n’est pas concernée par la cordotomie antérolatéral ; *4 :Cordotomie

antérolatérale : si la douleur est strictement unilatérale avec trouble vesico-sphinctériens préexistants ;

DOULEURS CHRONIQUES DU CANCER

174

175

14. ILLUSTRATION CLINIQUE :

Cas clinque n° 1 :

Mr C.F. âgé de 42 ans, célibataire, employé de profession mais en invalidité de longue durée

depuis 3 ans date à laquelle sont apparues les premières douleurs nous est adressé du centre

anti- douleur du CHU Mustapha en juin 2014 pour chirurgie de la douleur.

L’interrogatoire révèle qu’il a été opéré le 24/12/2004 pour multiples fractures : de l’avant-

bras droit, du tibia et du fémur droits.

L’histoire de la maladie est marquée par la survenue de douleurs neuropathiques chroniques

en janvier 2011 sur des séquelles d’avulsion du plexus brachial droit apparues le 24/12/2004 à

le la suite d’un accident de moto. Elles se présentaient sous la forme de sensation de brulure

et de décharges électriques dont l’intensité atteignait les 10/10 sur l’EVA pour chacune

d’entre elles avec un DN4 à 6/10 (schéma 1). Il s’y associait un retentissement fonctionnel sur

l’humeur, l’activité quotidienne, professionnelle avec altération du sommeil. Elles étaient

irréductibles malgré des doses élevées d’un traitement pharmacologique adapté notamment

les antalgiques classe II de l’OMS (Tramadol), antiépileptique (Pregabaline), Carbamazépine

et les antidépresseurs tricycliques (Amitriptyline). D’autres modalités thérapeutiques non

médicamenteuses ont été associés entre autres la rééducation, la stimulation transcutanée,

l’acupuncture, l’infiltration et de la cure thermale mais sans résultat aucun.

L’examen clinique objectivait un patient en bon état général avec à l’examen neurologique :

- Un déficit moteur total de type périphérique du membre supérieur droit en dehors

d’une ébauche motrice de l’épaule associé à une amyotrophie du membre (Fig. 1).

- Une anesthésie totale du membre supérieur droit en dehors de la zone interne du bras

dont la sensibilité est conservée

- Des reflexe ostéo-tendineux du membre supérieur droit absents.

Les résultats des examens complémentaires étaient les suivants :

- EMG : atteinte séquellaires sévère du plexus brachial droit

- TDM cervicale : sans anomalie évidente.

- IRM : non réalisée en raison de la présence d’un matériel ferromagnétique (plaque

d’ostéosynthèse).

176

Devant le caractère chronique de la douleur et l’absence de réponse au traitement médical,

Une DREZotomie microchirurgicale était réalisée au niveau de C5 à T1 à droite. L’analyse

peroperatoire montrait une avulsion partielle des racines avec persistance des radicelles au

niveau de T1 et C5 (Fig. 2 et 3).

Fig. 2 : Avant la DREZotomie microchirurgicale ;

Zone de DREZ(→) correspondant à la racine C6

avulsée; cordon médullaire (* vide) ; radicelles de

C5 (*pleine).

Fig. 3 : A prés DREZotomie microchirurgicale

C5-T1 (→).

Fig. 1 : Avulsion du plexus brachial droit.

Schéma 1 : Schéma corporel des dermatomes

douloureux.

177

L’évolution est marquée par une nette régression des douleurs en postopératoire immédiat,

avec une légère parésie transitoire du membre inférieur homolatéral mais aussi une régression

des cervicalgies à partir du 3e jour.

A la sortie, l’EVA était égale à 0/10. L’amélioration des 2 composantes paroxystique et

continue était estimée à plus de 95%. L’arrêt des antalgiques s’est fait progressivement en 3

semaines.

A 3 mois et à 12 mois du postoperatoire, il ya toujours sédation de la douleur sans prise

d’antalgiques. L’amélioration de l’humeur, de l’activité quotidienne et de la qualité du

sommeil est à plus de 90%. Sur le plan professionnel, le patient a réintégré son travail avec

un aménagement de poste.

Cas clinque n° 2 :

Mme B.M. Âgée de 51 ans, sans profession, mariée et mère de 4 enfants, nous est adressée

du service de neurochirurgie du CHU Bab el oued en janvier 2014 pour une chirurgie de la

douleur.

L’interrogatoire révèle qu’elle a été opéré le 01/02/2013 d’une fracture du fémur.

L’histoire de la maladie est caractérisée par l’installation de douleurs neuropathiques

chroniques immédiatement après l’amputation du membre supérieur droit provoquée par un

accident de la circulation survenu le 07/07/2011. Ces douleurs étaient à type de brulures

permanentes au niveau du moignon d’intensité atteignant 8-10/10 sur l’EVA avec un DN4 à

4/10 (schéma 2). Elles étaient rebelles au traitement médical prescrit à doses élevées, en

particuliers les antalgiques classe II de l’OMS (Tramadol), les antiépileptique (Pregabaline) et

les antidépresseurs tricycliques (Amitriptyline, Clomipramine). Il y’avait, par ailleurs, un

retentissement fonctionnel affectant la quasi-totalité des activités quotidiennes ainsi que

l’humeur et le sommeil.

L’examen clinique retrouvait une patiente en bon état général avec à l’examen neurologique :

- Un membre supérieur droit amputé au-dessus du coude (Fig. 5)

- Une hyposensibilité du membre supérieur amputé sauf au niveau de l’épaule qui garde

la possibilité de se mouvoir.

178

- Une parésie du membre inférieur droit.

Les résultats des examens complémentaires étaient les suivants :

- IRM : pseuméningocèles aux étages C7-T1 et T1-T2 droit (Fig. 7).

Vus les caractères chronique et rebelle de la douleur, Une DREZotomie microchirurgicale

était réalisée au niveau de C6 à T1 à droite. L’analyse peroperatoire montrait une avulsion

partielle des racines C7, C8, T1 (Fig. 7).

Fig. 5 : Douleur du moignon droit.

Schéma 2 : Schéma corporel des dermatomes

douloureux.

Fig. 6 : Pseudomèningocèle C7-T1(→).

Fig. 7 : DREzotomie C6-T1 ; Zone de DREZ(→) ;

radicelles de C6 (*).

179

L’évolution est marquée par une réduction totale des douleurs en postopératoire immédiat

mais de légères céphalées transitoires sont signalées. Il n’y a eu aucune aggravation

neurologique.

A la sortie, l’EVA était égale à 0/10. L’amélioration de la composante continue était à plus

de 90%. L’arrêt des antalgiques s’est fait progressivement en 3 semaines.

A 3 mois et à 18 mois du postopératoire, il ya toujours sédation de la douleur sans prise

d’antalgiques. L’amélioration de l’humeur, de l’activité quotidienne et de la qualité du

sommeil est à plus de 90%.

Cas clinque n° 3 :

Mr N.S. âgé de 52 ans, marié et père de 5 enfants, ouvrier de profession mais en invalidité

de longue durée depuis 07 ans date à laquelle a eu lieu son accident de travail (manutention),

nous est adressé du service de neurochirurgie du CHU Mustapha en juin 2014 pour chirurgie

de la douleur.

Ce patient a été opéré le 02/03/2008 pour une burst fracture de L1 et a bénéficié d’une

ostéosynthèse. Les autres interventions ont consisté en une ablation du matériel en date du

05/06/2011, une laminectomie le 25/05/2012 avec remise de matériel d’ostéosynthèse suivie

le 21/11/13 de l’ ablation du matériel.

L’histoire de la maladie est marquée par l’apparition de douleurs neuropathiques chroniques

des membres inférieurs le 04/03/2008 immédiatement après le traumatisme dorsolombaire

engendré par l’accident de travail. Elles se présentaient sous forme de douleurs continues à

type de brulures et de sensation d’étau dont l’intensité atteignait les 10/10 sur l’EVA avec un

DN4 à 5/10 (schéma 3). Le retentissement fonctionnel concernait l’humeur, l’activité

quotidienne, professionnelle et le sommeil. Elles étaient résistantes aux doses élevées

d’antalgiques classe I et II de l’OMS (Tramadol), d’antiépileptique (Pregabaline),

Carbamazépine et des antidépresseurs tricycliques (Amitriptyline). D’autres modalités

thérapeutiques non médicamenteuses ont été associés entre autres la chirurgie

(laminectomie), la rééducation, et la stimulation transcutanée, mais sans résultat aucun.

180

L’examen clinique objectivait un patient en bon état général avec à l’examen neurologique :

- Une paraplégie des membres inferieurs avec une discrète ébauche proximale à droite

(Fig 8).

- Une anesthésie des deux membres inferieurs.

- Une abolition des reflexes ostéo-tendineux des membres inferieurs.

- Des reflexes cutanéo-plantaires indifférents des deux cotés.

- Une Incontinence génito-sphinctérienne.

Les résultats des examens complémentaires étaient les suivants :

- IRM médullaire: Une fracture, tassement du segment vertébral L1 avec laminectomie

postérieure et discrète angulation ainsi qu’une lésion du cône terminal en arrière du

segment T12 et du segment L1 (Fig 9).

Devant le caractère chronique de la douleur et l’absence de réponse au traitement médical,

Une DREZotomie microchirurgicale était réalisée au niveau de L1 à S1 de manière bilatérale.

L’analyse peroperatoire montrait un fourreau dural entouré de fibrose. Au niveau de la zone

de lésion L1 on ne retrouvait pas de cordon médullaire identifiable mais une vaste zone de

Fig. 8 : Douleurs paraplégiques.

Schéma 3 : Schéma corporel des dermatomes

douloureux.

181

gliose adhérente à la dure-mère où le filum terminal a pu être distingué. La dissection des

brides arachnoidiennes afin de dégager la zone de DREZ était laborieuse (Fig.10).

L’évolution est marquée par une amélioration progressive des douleurs neuropathiques, mais

avec apparition de dysesthésies transitoires au niveau de l’aine droit qui ont nécessité

l’administration d’antalgiques de classe III de l’OMS (morphine) durant les premières 48 h. Il

n’y a pas eu d’aggravation neurologique en dehors d’une fistule du LCR résolutive sous

Acétazolamide et ponction lombaire.

A la sortie, l’EVA était égale à 0-1/10. L’amélioration de la composante continue était à plus

de 80%. L’arrêt des antalgiques s’est fait progressivement en 4 semaines.

A 3 mois et à 19 mois du postopératoire, il ya toujours sédation de la douleur sans recours

aux médicaments. L’amélioration de l’humeur, de l’activité quotidienne est à plus de 90% et

la qualité du sommeil est à plus de 95%. Cependant, le patient est toujours en invalidité liée à

la perte de l’usage moteur de ses membres inferieurs.

Cas clinque n° 4 :

Mr H.A âgé de 69 ans, père de 8 enfants, retraité nous est adressé du centre de dermatologie

de Reghaia en mai 2014 pour chirurgie de la douleur.

Fig. 9: Lésion du cône

médullaire.

Fig. 10: DREZotomie microchirurgicale L1-S1 (→) ;

radicelles L2 (o).

182

L’interrogatoire révèle qu’il a été opéré en 1996 d’une hernie discale.

L’histoire de la maladie remonte au mois de novembre 2013 date à laquelle le patient a

présenté une éruption cutanée au niveau de l’hémithorax gauche en rapport avec le zona. Des

douleurs postzostériennes se sont installées au niveau de la zone éruptive dés la cicatrisation

cutanée. Ces douleurs étaient caractérisées par des décharges électriques et des sensations de

brulure associées à des sensation de coup de poignard dont l’intensité atteignait 10/10 sur

l’EVA avec un DN4 à 7/10 (schéma 4). Il s’y associait un retentissement fonctionnel sur

l’humeur, l’activité quotidienne avec altération du sommeil. Elles étaient irréductibles

malgré des doses élevées d’un traitement pharmacologique adapté notamment les

antalgiques classe II de l’OMS (Tramadol), antiépileptique (Pregabaline), Carbamazépine et

les antidépresseurs tricycliques (Amitriptyline).

L’examen clinique objectivait un patient en bon état général avec une cicatrice de zona au

niveau de l’hémithorax gauche correspondant à la zone douloureuse (T6-T8) (Fig. 11).

L’examen neurologique montrait :

- Une Hyposensibilité avec présence d’allodynie au niveau de T6-T8 à gauche.

- Une Hyperesthésie au niveau de T9 à gauche.

Les résultats des examens complémentaires étaient les suivants :

- IRM médullaire: sans particularité.

Fig. 11: Cicatrice du zona.

Schéma 4 : Schéma corporel des dermatomes

douloureux.

183

Vue l’absence de réponse au traitement pharmacologique, Une DREZotomie

microchirurgicale était réalisée au niveau de T6 à T8 à gauche. L’analyse peroperatoire

montrait un aspect atrophié des radicelles T6 à T8 (Fig. 12 et 13).

L’évolution etait marquée par une réduction nette des douleurs en postopératoire immédiat

avec hyposensibilité de la zone douloureuse.

A la sortie, l’EVA était à 0/10. L’amélioration des composantes paroxystiques et continues

étaient à plus de 95%. L’arrêt des antalgiques s’est fait progressivement en 3 semaines.

A 3 mois le patient a présenté des sensations de démangeaisons au niveau de la zone

allodynique qui ont cédé sous anticonvulsivant et tricyclique. L’amélioration de l’humeur, de

l’activité quotidienne et de la qualité du sommeil est à plus de 90%.

A 15 mois du postopératoire, il y’a toujours sédation de la douleur sous faibles doses de

tricyclique avec la même amélioration de l’activité quotidienne et de la qualité du sommeil.

Cas clinque n° 5 :

Mlle N.K âgée de 28 ans, célibataire, sans profession, nous est adressée du service de

rééducation du CHU Constantine en mars 2014 pour un traitement neurochirurgical d’une

spasticité douloureuse.

Fig. 12: Aspect atrophié des radicelles T7

(→noire) ; artères (→ blanche) ; cordon

médullaire (*).

Fig. 13: Zone de DREZotomie

microchirurgicale (→) ; radicelles T7 (0).

184

Cette patiente a des antécédents de sclérose en plaque diagnostiquée en 2007 évoluant par

poussées et entrainant en mars 2011 une faiblesse musculaire aux 4 membres. Elle a, par

ailleurs, été traitée en 2010 d’une luxation de la hanche, d’une fracture inter condylienne et

d’une fracture de genou gauche.

L’histoire de la maladie est caractérisée par l’aggravation de la faiblesse musculaire

accompagnée d’une hyperspasticité du membre inferieur gauche apparue en janvier 2014, et

à l’origine de douleurs permanentes. Elles se présentaient sous forme de tiraillement, de

serrement en étau et de picotements. L’EVA était de 8-10/10 avec un DN4 à 5/10 (schéma 5).

Elles étaient rebelles au traitement médical, en particulier les antalgiques classe II de l’OMS

(Tramadol) et les anti-spastiques (Liorésal). Le retentissement fonctionnel qui s’en suivait

avait de lourdes conséquences sur toutes les activités de la vie quotidienne mais aussi sur

l’humeur et le sommeil.

L’examen clinique retrouvait une patiente en bon état général avec à l’examen neurologique :

- Une atteinte bilatérale du nerf optique.

- Un syndrome pyramidal des 4 membres prédominant aux membres inferieurs avec

spasticité très importante du membre inferieur gauche (score de Held : 1 ( annexe 7) ;

score d’Ashworth : 4 ( annexe 8) (Fig. 14).

- Un syndrome cérébelleux cinétique

- Un syndrome vestibulaire central

- Un syndrome cordonal postérieur

Le reste de l’examen somatique montrait un membre inferieur gauche en adduction et rotation

interne avec limitation de l’extension de la jambe gauche sur la cuisse de 90°

Les résultats des examens complémentaires étaient les suivants :

- IRM cérébral et médullaire : Multiples lésions focales de la substance blanche sus et

sous tentorielles , atrophie olivopento-bulbaire et du corps calleux et multiples lésions

médullaires.

185

Devant les caractères hyperspastique et douloureux du membre inferieur gauche, une

DREZotomie microchirurgicale était réalisée au niveau de L1 à S1 à gauche (Fig. 15 et 16).

L’évolution est marquée par un amendement de la symptomatologie douloureuse et de la

spasticité en postopératoire immédiat. Il n’y a eu aucune aggravation neurologique.

A la sortie, l’EVA était égale à 2-3/10. L’amélioration des composantes de la douleur était

estimée à 70%. La patiente a gardé uniquement des antalgiques classe I de la classification

OMS pour les douleurs résiduelles.

A 3 mois et à 14 mois du postopératoire, le soulagement de la douleur est le même qu’à la

sortie de l’hôpital sans augmentation des doses d’antalgiques du Palier I de l’OMS.

Fig. 14: Membre inférieur gauche

hyperspastique.

Schéma 5 : Schéma corporel des

dermatomes douloureux.

Fig. 15 : Exposition de la zone de DREZ

(→) ; cordon médullaire (* vide) ; radicelles

L2 (* pleine) ; ligament dentelet (0).

Fig.16 : Exposition DREZotomie

microchirurgicale (→) ; radicelles L2(*) ;

ligament dentelet (o).

186

L’amélioration de l’humeur et de la qualité du sommeil est à plus de 90%. Les résultats sur la

spasticité sont restés les mêmes qu’initialement.

Cas clinque n° 6 :

Mr B.B âgé de 67 ans, retraité, mariée et père de 5 enfants, nous est adressée du service

d’orthopédie de l’établissement hospitalier spécialisé de Médéa en septembre 2009 pour une

chirurgie de la douleur.

L’interrogatoire révèle des antécédents chirurgicaux d’une hernie inguinale bilatérale en 1980

et d’un synovialosarcome du bras gauche en date du 06/01/2006.

L’histoire de la maladie est marquée par l’installation des douleurs du membre fantôme

immédiatement après l’amputation totale du membre supérieur gauche ayant eu lieu le

06/01/2006. Ces douleurs étaient à type de décharges électriques, de pincement , et de

piqures au niveau du moignon et de l’épaule, et de serrement au niveau de la main.

L’intensité des douleurs atteignaient 10/10 sur l’EVA avec un DN4 à 8/10 (schéma 6). Elles

étaient rebelles au traitement médical prescrit à doses élevées, en particuliers les antalgiques

du palier I, II (Tramadol) et III (Temgésic) de l’OMS, les antiépileptiques (Pregabaline), les

antidépresseurs tricycliques (Amitriptyline, Clomipramine) et les anxiolytiques (Valium). Il

y’avait, par ailleurs, un retentissement fonctionnel affectant la quasi-totalité des activités

quotidiennes ainsi que l’humeur et le sommeil. D’autres modalités thérapeutiques non

médicamenteuses ont été associés entre autres la kinésithérapie, et la stimulation transcutanée,

mais sans résultat durable.

L’examen clinique retrouvait un patient en bon état général avec à l’examen neurologique :

- Un membre supérieur gauche amputé à ras de l’épaule (Fig. 17).

- Une hyposensibilité du moignon dont le centre est le siège de sensations d’allodynie.

Les résultats des examens complémentaires étaient les suivants :

- IRM médullaire: sans particularité.

187

Vus les caractères chronique et rebelle de la douleur, Une DREZotomie microchirurgicale

était réalisée au niveau de C5 à T1 à gauche (Fig. 18).

L’évolution est marquée par un soulagement complet des douleurs en postopératoire immédiat

mais de légères cervicalgies transitoires sont signalées. Il n’y a eu aucune aggravation

neurologique.

A la sortie, l’EVA était égale à 0/10. L’amélioration de la composante paroxystique et

continue était à plus de 90%. L’arrêt des antalgiques s’est fait progressivement en 3

semaines.

Fig. 18 : Coagulation de la zone de DREZ

(→); radicelles C7 (*).

Fig. 19 : IRM (coupe axiale, T2) : image de

post-lésion de DREZ (hypersignal) (→).

Fig. 17 : Douleur du membre fantôme.

Schéma 6 : Schéma corporel des dermatomes

douloureux.

188

A 3 mois du postopératoire, il y’avait toujours sédation de la douleur sans prise

d’antalgiques. L’amélioration de l’humeur, de l’activité quotidienne et de la qualité du

sommeil etait à plus de 90%.

A 48 mois du postopératoire, le patient a été de nouveau mis sous traitement antalgique à

base d’anticonvulsivant et tricyclique pour réapparition des douleurs dominées par la

composante continue à type de serrement (EVA : 5-6). Une IRM médullaire montre la

persistance de la lésion-lésion de DREZ C5-T1 (Fig. 19). Une stimulation du cortex moteur

est envisagée.

Cas clinque n° 7 :

Mlle

K.H. Âgée de 37 ans, comptable de profession, célibataire, nous est adressée du service

de neurochirurgie du CHU Batna en mai 2014 pour une chirurgie de la douleur.

L’interrogatoire révèle qu’elle a été opérée en septembre 2010 d’une hernie discale L4-L5.

L’histoire de la maladie est caractérisée par l’installation progressive de douleurs chroniques

neuropathiques en 2011, une année après une chirurgie de la hernie discale à l’étage L4-L5.

Ces douleurs étaient à type de brulures et de décharges électriques touchant les deux membres

inférieurs d’intensité atteignant 9-10/10 sur l’EVA avec un DN4 à 5/10 (schéma 7). Elles

étaient réfractaires au traitement médical prescrit à doses élevées, en particuliers les

antalgiques classe II et III de l’OMS (Tramadol, morphine), les antiépileptique (Pregabaline)

et les antidépresseurs tricycliques (Amitriptyline, Clomipramine). Il y’avait, par ailleurs, un

retentissement fonctionnel affectant la quasi-totalité des activités quotidiennes ainsi que

l’humeur et le sommeil. La patiente marche avec une canne canadienne et attelle

antisteppage de Heidelberg (Fig. 20).

L’examen clinique retrouvait une patiente en bon état général avec à l’examen neurologique :

- Une faiblesse musculaire de la dorsi-flexion et de l’extension du pied droit.

- Une hyposensibilité à tous les modes au niveau de la face postérieure du membre

inférieur droit.

- Les reflexes rotuliens non retrouvés.

- Les réflexes achillées sont présents.

- Un trouble urinaire.

189

Les résultats des examens complémentaires étaient les suivants :

- EMG : retrouve une souffrance de L5 à droite

- IRM : une arachnoïdite et une radiculite au niveau de l’étage L5 (Fig. 21)

Vus les caractères chronique et rebelle de la douleur, et l’absence d’atteinte médullaire une

implantation d’un stimulateur médullaire a été réalisée par voie chirurgicale. Une électrode

de type « PentaTM

»

a été placée au niveau T9-T10 et reliée à un générateur de type

« EonCTM

» après un contrôle scopique (Fig. 22-28).

Au lendemain de l’intervention, l’évolution a été marquée par une réduction de plus de

50% des douleurs après mise en route du stimulateur et réglage des paramètres de la

stimulation. Par ailleurs, les douleurs de la plaie opératoire ont cédé sous antalgiques de

palier I par voie parentérale. Il n’y a eu aucune aggravation neurologique.

Schéma 7 : Schéma corporel des dermatomes

douloureux.

Fig. 20 : Difficulté à la marche exacerbée

par la douleur.

190

Fig. 22 : Electrode de type « PentaTM

» ; générateur

(batterie) de type « EonCTM

» ; fantôme (sert à façonner

l’espace épidural) ; guide (tunnélisateur

Fig. 21 : Une arachnoïdite et une

radiculite au niveau de l’étage

L5(→)

Fig. 24 : Introduction de l’électrode à travers

l’espace T11-T10 puis la faire glisser vers

l’espace T10-T9.

Fig. 23 : Exposition épidurale après

résection d’une partie de l’épineuse

T10

Fig. 25 : Radiographie de contrôle

confirme le bon positionnement de

l’électrode

Fig. 26 : Les fils de l’électrode sont

tullélisées vers l’abdomen

191

A la sortie, l’EVA était égale à 0-1/10. L’amélioration de la douleur était à plus de 90%. La

réduction des doses d’antalgiques est entamée progressivement.

A 3 mois et à 09 mois du postopératoire, le bénéfice antalgique de la stimulation

médullaire est toujours maintenu avec couverture par la stimulation de l’ensemble du

territoire douloureux, ceci est facilité par le fait que l’on a doté la patiente d’une

télécommande muni d’un programme adapté et préétabli au terme de différents tests à la

stimulation. La prescription d’antalgique est réduite à une seule molécule (anticonvulsivant)

avec de faibles doses. L’amélioration de l’humeur, de l’activité quotidienne et de la qualité du

sommeil est à plus de 90%. La patiente a pu récupérer de son déficit moteur après avoir

entamé la rééducation fonctionnelle rendue possible par l’amélioration des douleurs, elle n’a

plus besoin de canne ni d’attelle antisteppage pour marcher (Fig. 29). La patiente a repris son

poste antérieur de comptable.

Fig. 28 : Le générateur est implanté dans sa

loge abdominale

Fig. 27 : Les fils de l’électrode

sont connectés au générateur

Fig. 29 (A et B) : Amélioration motrice par rééducation fonctionnelle rendue possible par la sédation

de la douleur

192

Les photos de la DREZotomie microchirurgicale et de la stimulation médullaire sont la

synthèse du travail que nous avons réalisé au sein du service de neurochirurgie de l’hôpital

Salim Zemirli à Alger (Algérie). Quant aux photos de la stimulation corticale, des techniques

d’infusion d’analgésiques intrathecale et intraventriculaire, nous les avons réalisées au sein

du service de neurochirurgie de l’hôpital Pierre Wertheimer à Lyon (France).

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226

16. TABLE DES ABREVIATIONS :

AAE : acides aminés excitateurs

ADD : Age de l’apparition de la douleur

AG : Activités générale

AINS : Anti-Inflammatoire Non Stéroïdiens

AMPA : acide-2-amino-3-hydroxy-5-méthyl-4-isoxalone

APB : Avulsion du plexus brachial

ASIC: Acid Sensing Ion Channel

ATP: Adénosine triphosphate

BDNF: Brain Derived Neurotrophic Factor

CA: commissure antérieure

CP: commissure postérieure

CCK : colécystokynine

CGRP: Calcitonin Gene Related Peptide

CIDN : Contrôle inhibiteur diffus induit par stimulation nociceptive

CL : Noyau central latéral (thalamus)

CM : noyau Central Median (thalamus)

CRPS I et II : Syndrome douloureux régional complexe

DL : sillon dorsolatéral

DM : Douleur du moignon

DREZ : dorsal root entry zone tomie

DRG : ganglion rachidien dorsal

EN : Echelle numérique

227

EVA : Echelle visuelle analogique

EVAi : Echelle Visuelle Analogue initial

EVS : Echelle verbale simple

FBSS: Failed back surgery syndrome ( lombo-radiculalgies chroniques postopératoires)

FMC : formations médicales continues

GDNF: glial derived neurotrophic factor

GPCR: G Protein Coupled Receptors

HAS : Haute Autorité de Santé

H et GV : Humeur et gout de vivre

IASP : International Association for the Study of Pain : Association internationale pour

l’étude de la douleur

IL : noyaux interlamaires (thalamus)

IRM :Imagerie par résonnance magnétique fonctionnelle ou morphométrique

IRS-NA : inhibiteur de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (antidépresseur)

Kaïnate : (2S,3S,4S)-3-(Carboxymethyl)-4-(prop-1-en-2-yl)pyrrolidine-2-carboxylic acid

LTP : potentialisation à long terme

MA : Marche

MF : Membre fantôme

NGF: Nerve Growth Factor

NMDA : N-méthyl-D-aspartate

NO : oxyde nitrique

NRM : nucleus raphé magnus

228

OMS : organisation mondiale de la santé

PEL : Potentiels évoquées par stimulation Laser

PES : Potentiels évoqués somesthésiques

Pf : noyau para-fasciculaire (thalamus)

PKA : protéine-kinase AMP cyclique dépendante

PKC : protéine-kinase calcium-dépendante

Proff : Profession

QDSA : Questionnaire de Saint-antoine

RA : Relation avec les autres

RIII : réflexe nociceptif en flexion

RBVM : région bulbaire ventromédiane

SI :Air somesthesique I

SII : Air somesthesique II

SAETD : Société Algérienne d’Evaluation et de traitement de la douleur

SC : sillon central

SFETD : Société française d’étude et de traitement de la douleur

SGPA: Substance grise périaqueducale

SGPV : Substance grise periventriculaire

SMTC : Stimulation magnétique transcranienne

SRD : noyau subnucleus reticularis dorsalis

TCC : Temps de conduction centrale

TEP : tomographie par émission de positons

TM : Traumatisme médullaire

229

trkA : tyrose kinase A

TRP : Transient Receptor Potential

TRPVR1 : Transient Récepteur Potentiel vanilloide 1 : Vanilloid Recepteur 1

TTX-R : Canaux résistants à la tétrodotoxine

TTX-S : Canaux sensible à la tétrodotoxine

Vim : noyau ventral intermédiaire

VIP : la vasoactive intestinal polypeptide

VL : noyau thalamique Ventral Latéral

VMPo : noyau thalamique Ventro Median Postérieur

VPL : noyau thalamique ventro-postéro-latéral

VPM : noyau Ventro Postero Median (thalamus)

WDR: Wide Dynamic Range Nocicptors

230

17. ANNEXES :

Questionnaire DN4.

Non Oui

Interrogatoire du patient

Question 1 : la douleur présente-t-elle une ou plusieurs des caractéristiques

suivantes ?

1. Brûlure

2. Sensation de froid douloureux

3. Décharges électriques

Question 2 : la douleur est-elle associée dans la même région à un ou

plusieurs des symptômes suivants ?

4. Fourmillements

5. Picotements

6. Engourdissement

7. Démangeaisons

Examen du patient

Question 3 : la douleur est-elle localisée dans un territoire où l’examen met

en évidence ?

8. Hypoesthésie au tact

9. Hypoesthésie à la piqûre

10. Le frottement

Oui = 1 point Non = 0 point Score du patient : /10

Annexe 1 : Questionnaire DN4. DN4 ≥ 4 : Douleur neuropathique.

231

Annexe 2 : Outils pour l’auto-évaluation de l’intensité de la douleur : (A) ;(B) ;(C).

(A) : Echelle visuelle analogue (EVA) : se présente sous forme d’une réglette en plastique de 10 cm graduée

en mm. Sur la face présentée au patient, se trouve un curseur qu’il mobilise le long d’une ligne droite dont

l’une des extrémités correspond à ‘’ Absence de douleur’’ et l’autre à ‘’ Douleur maximale inimaginable’’.

Le patient doit, le long de cette ligne, positionner le curseur à l’endroit qui situe le mieux sa douleur. Sur

l’autre face, se trouve des graduations millimétrées vues seulement par le soignant. la position du curseur

mobilisé par le patient permet de lire l’intensité de la douleur, qui est mesurée en mm.

(B) : Echelle numérique (EN) : peut être présentée sous forme écrite ou orale. Dans sa forme orale, le

soignant demande au patient de qualifier sa douleur sur une échelle virtuelle allant de 0 (Douleur

absente), à 10 (Douleur maximale inimaginable). Dans sa forme écrite, l’EN comprend 11 chiffres,

compris entre 0 (Douleur absente), et 10 (Douleur maximale inimaginable). Elle est présentée au patient,

qui entoure ou désigne le chiffre correspondant à l’intensité de sa douleur.

(C) : Echelle verbale simple (EVS) : peut être présentée sous forme écrite ou orale. Dans sa forme

orale, l’examinateur demande au patient de choisir, parmi une liste de mots qui lui sont proposés,

celui qui qualifie le mieux l’intensité de sa douleur. Dans sa forme écrite, l’examinateur présente au

patient des qualificatifs, et celui-ci entoure ou désigne celui qui correspond à l’intensité de sa

douleur. La version la plus utilisée comprend 5 qualificatifs.

232

Annexe 3 : Schéma corporel avec dermatome.

233

Vous trouvez ci-dessous une liste de mots pour décrire une douleur.

Pour préciser le type de douleur que vous ressentez, au moment

présent, répondez en mettant une croix pour la réponse correcte.

0

Absent

Non

1

Modéré

Modérément

2

Fort

Beaucoup

3

Extrêment

Fort

Enormément

Brulure

Decharge

électrique

Elancement

Coups de

poignard

Tiraillement

Fourmillements

Picotements

penetrante

en étau

(serrement)

lourdeurs

Epuisante

Angoissante

obsédante

insupportable

Enervante

Exasperante

depriamante

Annexe 4 : le questionnaire de Saint-Antoine en version courte.

234

Entourez le chiffre qui décrit le mieux comment, la semaine la dernière, la douleur a

gêné votre :

1/ : activité générale

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Ne gêne pas Gene complètement

2/ : Humeur

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Ne gêne pas Gene complètement

3/ : Capacité à marcher

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Ne gêne pas Gene complètement

4/ : Travail habituel (y compris à l’extérieur de la maison et les travaux domestiques)

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Ne gêne pas Gene complètement

5/ : Relation avec les autres

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Ne gêne pas Gene complètement

6/ : Sommeil

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Ne gêne pas Gene complètement

7/ : Goût de vivre

0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Ne gêne pas Gene complètement

Annexe 5 : le questionnaire concis sur les douleurs (version française du

Brief Pain Inventory ) (Cleeland et Ryan, 1994).

235

Excellent Bon Faible

Amélioration supérieure à

75%

Amélioration comprise

entre 75% et 50%

Amélioration inférieure à

50%.

Annexe 6 : Evaluation postopératoire de la DREZotomie microchirurgicale sur les différentes

composantes de la douleur à la sortie du patient de l’hôpital, au 3eme

mois et à long-terme, exprimé en

pourcentage.

236

0 Pas de contracture musculaire

1 contracture musculaire visible

2 Contracture avec légère retenue

3 Contracture durant quelque seconde

4 Clonus permanent

5 Aucune mobilisation passive (membre fixe)

Annexe 7 : Echelle de Held.

237

1 Tonus non augmenté

2 Augmentation légère du tonus avec retenue durant l’étirement

3 Augmentation importante du tonus mais segment de membre

facilement mobilisable

4 Mobilisation passive difficile

5 Rigidité avec mobilisation passive impossible

Annexe 8 : Echelle de rigidité d’Ashworth.

238

18. ANNEXES TABLEAUX : PREMIERE PARTIE :

Tableau 1 : Répartition des neurones spinaux nociceptifs en fonction des 6 couches de la corne dorsale de la moelle……………………………………………..... 15

Tableau 2 : Principales étiologies des douleurs chroniques…………………………… 40

Tableau 3 : Position de l’électrode en fonction du dermatome douloureux………….. 69

Tableau 4 : avantages de la stimulation médullaire en fonction de la méthode……………………………………………………………………………………. 70

Tableau 5 : inconvénients de la stimulation médullaire en fonction de la méthode……………………………………………………………………………………. 70

239

19. ANNEXES TABLEAUX : DEUXIEME PARTIE :

Tableau 1:Age moyen des patients……………………………………………………………….. 86

Tableau 2 : Répartition selon l’âge et le sexe……………………………………………………. 86

Tableau 3 : répartition des patients en fonction de la profession……………………………. 87

Tableau 4 : Répartition des établissements d’origine où les patients ont été suivis pour

douleur…………………………………………………………………………………………………… 88

Tableau 5 : Etiologies de la douleur ………………………………………………………………… 89

Tableau 6: Circonstance du traumatisme……………………………………………………………. 90

Tableau 7 : Age au moment de l’apparition des douleurs………………………………………… 90

Tableau 8 : Age au moment de la chirurgie…………………………………………………………. 90

Tableau 9 : répartition des patients en fonction de l’âge de l’apparition de la douleur et de

l’âge au moment de la chirurgie………………………………………………………………………. 91

Tableau 10: Mode d’installation de la douleur………………………………………………………. 92

Tableau11 : Score DN4 des patients………………………………………………………………... 92

Tableau 12 : moyenne du score DN4………………………………………………………………... 92

Tableau13 : moyenne de l’EVAi des patients……………………………………………………… 93

Tableau 14: EVAi des patients………………………………………………………………………... 94

Tableau 15 : les composantes de la douleur………………………………………………………... 94

Tableau 16 : les dermatomes des membres supérieurs concernés par la douleur…………….. 95

Tableau 17 : les dermatomes du tronc concernés par la douleur………………………………… 96

Tableau 18: les dermatomes des membres inférieurs concernés par la douleur………………. 96

Tableau 19: atteinte radiculaire motrice dans l’APB ……………………………………………….. 97

Tableau 20 : atteinte centrale des membres inferieurs dans le traumatisme médullaire et la

spasticité…………………………………………………………………………………………………. 97

Tableau 21: les territoires du déficit sensitif au niveau des membres supérieurs……………… 98

Tableau 22: les territoires du déficit sensitif au niveau du tronc…………………………………. 98

Tableau 23 : les territoires du déficit sensitif au niveau des membres inférieurs……………….. 99

240

Tableau 24: l’allodynie a concerné les patients victimes d’APB et les patients atteints de

zona………………………………………………………………………………………………………. 100

Tableau 25: retentissement fonctionnel de la douleur……………………………………………... 101

Tableau 26 : Retentissement de la douleur sur le sommeil……………………………………….. 102

Tableau 27 : Examens complémentaires……………………………………………………………. 103

Tableau 28 : Traitement médical antérieurement prescrit…………………………………………. 103

Tableau 29 : Modalité thérapeutique non médicamenteuse, NSTC : neurostimulateur

transcutané………………………………………………………………………………………………. 104

Tableau 30 : Niveaux rachidiens concernés par la laminectomie………………………………… 105

Tableau 31 : Type de laminectomie réalisé chez les patients……………………………………... 106

Tableau 32: Siege de la laminectomie et de la DREZotomie microchirurgicale en fonction de

l’étiologie…………………………………………………………………………………………………. 106

Tableau 33 : Fréquence des atteintes radiculo-médullaires post-traumatiques constatée en

peropératoire dans l’APB……………………………………………………………………………. 107

Tableau 34 : Résultats postopératoires de la DREZotomie sur la douleur sur l’échelle visuelle

analogue (EVA) des différentes étiologies………………………………………………………….. 108

Tableau 35 : Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la douleur globale dans

l’APB……………………………………………………………………………………………………… 109

Tableau 36 : Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la douleur globale dans la DM 110

Tableau 37 : Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la douleur globale dans la

MF………………………………………………………………………………………………………… 110

Tableau 38: Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la douleur globale dans la

TM…………………………………………………………………………………………………………. 110

Tableau 39: Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la douleur globale dans le

zona……………………………………………………………………………………………………….. 111

Tableau 40 : Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la douleur globale dans la

spasticité………………………………………………………………………………………………….. 111

Tableau 41: Résultats de la DREZotomie sur la douleur globale toute étiologies confondues… 111

Tableau 42: Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la douleur selon les

composantes paroxystiques et continues dans l’APB…………………………………………….. 113

241

Tableau 43 : Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la douleur selon les

composantes paroxystiques et continues dans le DM…………………………………………….. 113

Tableau 44: Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la douleur selon les

composantes paroxystiques et continues dans le MF……………………………………………… 114

Tableau 45: Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la douleur selon les

composantes paroxystiques et continues dans le TM……………………………………………… 114

Tableau 46 : Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la douleur selon les

composantes paroxystiques et continues dans le zona……………………………………………. 114

Tableau 47 : Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la douleur selon les

composantes paroxystiques et continues dans La spasticité…………………………………….. 115

Tableau 48 : Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la douleur selon les

composantes paroxystiques et continues toute étiologies confondues………………………… 115

Tableau 49 : amélioration moyenne de l’activité quotidienne après DREZotomie

microchirurgicale………………………………………………………………………………………… 117

Tableau 50 : Résultats de DREZotomie microchirurgicale sur l’activité quotidienne…………… 118

Tableau 51 : amélioration moyenne de la marche après DREZotomie microchirurgicale…….. 119

Tableau 52: Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la marche………………………. 119

Tableau 53 : amélioration moyenne du moral après DREZotomie microchirurgicale………….. 120

Tableau 54: Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur l’humeur et le gout de vivre

(moral)……………………………………………………………………………………………………. 120

Tableau 55 : amélioration moyenne des relations avec les autres………………………………… 121

Tableau 56: Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la relation avec les autres…… 121

Tableau 57 : amélioration moyenne Du sommeil …………………………………………………… 122

Tableau 58: Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la qualité du sommeil……….. 122

Tableau 59: Effets secondaires postopératoires……………………………………………………. 123

Tableau 60: Evolution de la situation professionnelle………………………………………………. 124

242

20. ANNEXES FIGURES : PREMIERE PARTIE :

Fig.1 : Nocicpteurs cutanés…………………………………………………………………….. 7

Fig.2 : Rôle des canaux ioniques dans les nocicepteurs…………………………………… 10

Fig.3 : Sensibilisation des nocicepteurs par les par les substances pro-nociceptive….. 11

Fig.4 : Hyperalgésie périphérique et reflexe d’axone………………………………………... 12

Fig.5 : Organisation des fibres au niveau de la jonction radicello-médullaire posterieur… 13

Fig 6 : Distribution des fibres afferentes au niveau de la corne dorsale de la moelle……. 15

Fig 7 : le tractus antérolatéral………………………………………………………………….... 17

Fig. 8 : Organisation fonctionnel des voies de la nociception……………………………... 19

Fig. 9 : Theorie du gate control. D’après Melzack et P. Wall………………………………. 21

Fig. 10 :Contrôles inhibiteurs issus du tronc cérébral impliquant les systemes à

médiation sérétoninergique, opioïdergique et noradrénergique……………………………. 23

Fig. 11 :CIDN : la stimulation nociceptive entraine une inhibition diffuse à tous les

segments médullaire sauf ceux concerné le stimulus douloureux…………………………. 23

Fig. 12 : Schémas récapitulatifs des différentes régions cortico-sous-corticales

suractivées (ou sous-activées) métaboliquement dans différents types de douleurs

expérimentales et neuropathiques……………………………………………………………… 29

Fig. 13 : Modification somatotopique centrale (aire SI) secondaire à une lésion nerveuse

périphérique……………………………………………………………………………………….. 30

Fig. 14 : Structures anatomiques montrant une baisse significative de la fixation de la

diprénorphine lors de la comparaison interhémisphérique dans un groupe de douleurs

neuropathiques centrales………………………………………………………………………... 42

Fig. 15 : Cible de la DREZotomie microchirurgicale………………………………………… 45

Fig. 16 : Installation du patient (DREZotomie microchirurgicale de la région cervicale).. 46

Fig. 17 : Exposition des radicelles de la racine dorsale (DREZotomie microchirurgicale

de la région cervicale)……………………………………………………………………………. 46

243

Fig. 18 : Réclinement des radicelles (DREZotomie microchirurgicale de la région

cervicale)…………………………………………………………………………………………… 47

Fig. 19 : Une incision au niveau de la DREZ (DREZotomie microchirurgicale de la région

cervicale)…………………………………………………………………………………………… 47

Fig. 20 : Microcoagulation à une faible intensité au niveau de la DREZ (DREZotomie…..

microchirurgicale de la région cervicale)……………………………………………………….. 48

Fig. 21 : Installation du patient (DREZotomie microchirurgicale de la région

lombosacrée)……………………………………………………………………………………… 48

Fig. 22 : Exposition de la zone de DREZ (DREZotomie microchirurgicale de la région

lombosacrée)……………………………………………………………………………………… 48

Fig. 23 : Incision au niveau de la zone de la zone de DREZ (DREZotomie

microchirurgicale de la région lombosacrée)………………………………………………….. 50

Fig. 24 : Coagulation au niveau de la zone de DREZ (DREZotomie microchirurgicale de

la région lombosacrée)…………………………………………………………………………… 50

Fig. 25: Cordotomie antérolatéral……………………………………………………………….. 51

Fig. 26 : Tractotomie mésencéphalique………………………………………………………... 53

Fig. 27 : Tractotomie mésencéphalique………………………………………………………... 54

Fig. 28 : Réservoir sous-cutané…………………………………………………………………. 57

Fig. 29 : Pompe externe………………………………………………………………………….. 57

Fig. 30 : Introduction du cathéter à travers une ponction lombaire…………………………. 58

Fig. 31 : Radiographie de contrôle du cathéter intrathécale…………………………………. 58

Fig. 32 : Remplissage de la pompe par les antalgiques…………………………………….. 59

Fig. 33 : Pompe est raccordée au cathéter intrathécal………………………………………. 59

Fig. 34 : Installation du patient et repère cutané………………………………………………. 62

Fig.35 : Introduction du cathéter ventriculaire.………………………………………………… 62

Fig. 36 : Tunnélisation du cathéter ventriculaire………………………………………………. 62

244

Fig. 37 : Raccordement du cathéter ventriculaire au réservoir sous-cutané……………… 62

Fig.38. Différents modèles d’électrodes chirurgicales………………………………………. 64

Fig.39. Electrode percutanée…………………………………………………………………… 64

Fig.40. Neurostimulateur…………………………………………………………………………. 65

Fig. 41 : Installation du patient (stimulation médullaire)………………………………………. 67

Fig. 42 : Introduction de l’électrode…………………………………………………………….. 67

Fig. 43 : Radiographie de contrôle de la bonne position de l’électrode……………………. 67

Fig. 44 : Tunnélisation des fils de l’électrode………………………………………………….. 67

Fig. 45 : Connexion des fils de l’électrode au stimulateur…………………………………... 67

Fig. 46 : Stimulateur est place dans une poche sous-cutanée………………………………. 67

Fig. 47. Méthode percutanée……………………………………………………………………. 68

Fig. 48. Radiographie de contrôle après mise en place de l’électrode percutanée………. 68

Fig. 49. Neurostimulateur externe…………………………………………………………….... 69

Fig. 50. Programmateur………………………………………………………………………….. 69

Fig. 51.Télécommande…………………………………………………………………………… 69

Fig. 52. Système de neuronavigation………………………………………………………….. 74

Fig. 53. Repérage électrophysiologique du sillon central (SC)………………………………. 74

Fig. 54. Potentiel P20 et N20………………………………………………………………….. 74

Fig. 55. Positionnement des électrodes-plaques quadripolaires par rapport au sillon

central………………………………………………………………………………………………. 74

Fig. 56. radiographie de contrôle Après mise en place des électrodes au niveau du

cortex moteur……………………………………………………………………………………… 74

Fig. 57. Stimulation profonde du noyau VPL………………………………………………….. 78

Fig. 58. Stimulation profonde du noyau SGPV………………………………………………… 78

245

21. ANNEXES FIGURES : DEUXIEME PARTIE :

Fig. 1 : Répartition selon l'âge et le sexe………………………………………………………….. 87

Fig.2 : Répartition des établissements d’origine où les patients ont été suivis pour douleur.. 88

Fig. 3 : Etiologie de la douleur……………………………………………………………………… 89

Fig. 4: Le délai entre l’apparition de la douleur et l’intervention chirurgical…………………… 91

Fig.5 : Score DN4 des patients…………………………………………………………………….. 93

Fig.6 : EVAi des patients……………………………………………………………………………. 94

Fig.7 : les composantes de la douleur…………………………………………………………….. 95

Fig.8 : les dermatomes de différentes étiologies impliquées dans la douleur………………… 96

Fig.9 : atteinte radiculaire motrice………………………………………………………………….. 97

Fig.10 : atteinte motrice centrale des membres inférieurs dans le traumatisme médullaire et

la spasticité……………………………………………………………………………………………. 98

Fig.11 : les territoires du déficit sensitif dans les différentes étiologies………………………… 99

Fig.12 : Répartition de l’allodynie dans l’APB et le zona………………………………………… 100

Fig.13 : Retentissement fonctionnel de la douleur………………………………………………. 102

Fig.14 : Retentissement de la douleur sur le sommeil…………………………………………… 102

Fig.15 : Examens complémentaires……………………………………………………………….. 103

Fig.16 : Traitement médical antérieurement prescrit…………………………………………….. 104

Fig.17 : Modalité thérapeutique non médicamenteuse………………………………………….. 104

Fig.18 : Niveaux rachidiens concernés par la laminectomie…………………………………… 105

Fig.19 : Type de laminectomie réalisé chez les patients………………………………………… 106

Fig.20 : Siege de la DREZotomie microchirurgicale en fonction de l’étiologie……………….. 107

Fig.21 : Fréquence des atteintes radiculo-médullaires post-traumatiques constatées en

peropératoire dans l’APB……………………………………………………………………………. 108

246

Fig.22 : Graphe (Boxplot) de l’évolution de l’EVA………………………………………………… 109

Fig. 23: Résultats bon à excellent de la DREZotomie sur la douleur globale…………………. 112

Fig. 24 : Courbe de Kaplan Meier décrivant en pourcentage le contrôle de la douleur

Globale (excellent à bon) à long terme…………………………………………………………….. 112

Fig. 25: Résultats bon à excellent de la DREZotomie sur la douleur selon les composantes

paroxystiques et continues………………………………………………………………………….. 116

Fig.26 : La courbe de Kaplan Meier décrivant en pourcentage le contrôle de la composante

paroxystique de la douleur (excellent à bon) à long terme………………………………………. 116

Fig. 27 : La courbe de Kaplan Meier décrivant en pourcentage le contrôle de la

composante continue de la douleur (excellent à bon) à long terme……………………………. 117

Fig. 28 : Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur l’activité quotidienne…………… 118

Fig. 29: Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la marche………………………… 119

Fig. 30 : Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur l’huemur et le gout de vivre

(moral)…………………………………………………………………………………………………. 120

Fig. 31 : Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la relation avec les autres…….. 121

Fig. 32 : Résultats de la DREZotomie microchirurgicale sur la qualité du sommeil………….. 122

Fig. 33 : Evolution de la consommation médicamenteuse avant l’intervention (avant) et en

postopératoire à la sortie, à 3 mois et à long terme………………………………………………. 123

Fig.34 : Dissection de l’arachnoïde………………………………………………………………… 144

Fig.35 : Exposition de la zone de DREZ…………………………………………………………… 144

Fig.36 : Instrumentation de microchirurgie………………………………………………………… 145

Fig.37 : Bipolaire……………………………………………………………………………………… 145

Fig.38 : Section de la pie-mère de la zone de DREZ…………………………………………….. 145

Fig.39 : Section profonde de 2 mm au niveau de la zone de DREZ……………………………. 145

Fig.40 : Coagulation de la zone de DREZ…………………………………………………………. 146

Fig.41 : Stimulation…………………………………………………………………………………... 146

247

Fig.42 : Zone de de DREZ (APB)…………………………………………………………………... 147

Fig.43 : Image après DREZotomie microchirurgicale (APB)…………………………………….. 147

Fig.44 : IRM sagittale (TM)………………………………………………………………………….. 150

Fig.45 : Dissection de la zone de la moelle contuse (TM)………………………………………. 150

Fig.46 : Zone de DREZ avec aspect contus (TM)……………………………………………….. 151

Fig.47 : Image après DREZotomie microchirurgicale de la zone contuse (TM)……………… 151

Fig.48 : Zone de DREZ avec aspect atrophié des radicelles (zona)………………………….. 153

Fig.49 : Image aprés DREZotomie microchirurgicale (zona)…………………………………… 153

RESUME

La DREZotomie (Dorsal Root Entry Zone tomie ) est une technique neurochirurgicale antalgique qui consiste à

supprimer les fibre Aδ et C ainsi que la partie excitatrice de Lissaouer en réalisant, après avoir récliné les

radicelles dorsale médialement et dorsalement, une incision de 2-3 mm de profondeur suivant un angle de 35°

médialement et ventralement suivi d’une termocoagulation à faible intensité jusqu’à l’apex de la corne dorsale.

L’effet de la DREZotomie microchirurgicale a été évalué sur les composantes de la douleur et sur son

retentissement fonctionnel à travers une étude prospective de 30 patients. Ces derniers sont atteints

respectivement de douleurs chroniques réfractaires post avulsion du plexus brachial (66,6%), douleurs

postzostériennes (10%), douleurs d’état hyperspastique (6,6%), douleur du membre fantôme (6,6%), douleur du

moignon (6,6%) et douleur secondaire au traumatisme médullaire (3,3%). La douleur était évaluée à l’aide de

l’échelle visuelle analogue (EVA). La DREZotomie microchirurgicale a permis un résultat excellent à bon sur la

douleur globale chez 93% des patients à long terme (entre 12 et 60 mois). Quant aux composantes de la douleur,

96% de patients ont eu un résultat excellent à bon sur la douleur paroxystique et 84% sur la douleur continue à

long terme (entre 12 et 60 mois). L’analyse par la courbe de Kaplan Meier montre un contrôle de la douleur

globale (excellent à bon) à 75,5% à 60 mois. Il existe une différence statistiquement significative (p<0,0001)

entre les courbes de Kaplan Meier des douleurs paroxystique et continue. Elles montrent un contrôle estimé

respectivement à 82,8% et 51,7% sur une période de 60 mois. L’amélioration fonctionnelle de la douleur est

estimée à plus 70%.

La stimulation médullaire est une technique neurochirurgicale antalgique qui consiste en mise en place des

électrodes électriques en contact direct avec la moelle en région extradural pour renforcer les systèmes

inhibiteurs de la douleur décrit dans la théorie du « gate control » de Melzack et P. Wall. Cette technique a été

évaluée chez 6 patients dont 5 souffraient des lombo-radiculalgies chroniques postopératoires et un de douleurs

des membres inférieurs secondaire à un traumatisme lombaire. Elle a permis une amélioration de la douleur entre

70 et 90 % avec une diminution du nombre des molécules dans 83% des cas.

ABSTRACT

The DREZotomy (Dorsal Root Entry Zone tomy ) is an analgesic procedure, and it is presumed to

suppress the Aδ and C fibers and the excitatory medial part of the tract of Lissauer. The average lesion is 2–3

mm deep, it is made at 35-degree angle medially and ventrally. The microbipolar coagulations are performed

inside the upper layers of the dorsal horn.

The analgesic effect of DREZotomy is evaluated on 30 patients with chronic pain resulting from respectively

brachial plexus avulsion (66.6%), postherpectic pain (10%), hyperspastic states (6.6%), phantom pain (6.6%),

the pain in the stump (6.6%) and spinal cord injuries (3.3%). Pain intensity was evaluated using a visual

analogue scale (VAS). At last evaluation, between 12 and 60 months, after DREZotomy, 93% had a good or

excellent global pain relief after surgery. According to the component types of pain, 96% of patients had good or

excellent control of the paroxysmal pain, and 84% of the continuous pain. Kaplan–Meier prediction of lasting

global pain control at 60 months of follow-up was calculated at 75.5%. Comparison of the 2 corresponding

Kaplan–Meier curves at long term, namely, pain control in 82.8% for the paroxysmal component and in 51.7%

for the continuous component, showed a statistically significant difference (P < 0.0001). Functional effects are

improved more than 70%.

Spinal cord stimulation (SCS) is an analgesic technique using an electrode placed in the epidural space onto the

dorsal surface of the spinal cord, activating of inhibitory mechanism. This is based on the ‘‘Gate Control Theory

of Pain’’ proposed by Melzack and P.Wall. This procedure is evaluated on 6 patients with failed back surgery

syndrome (n=5) and leg pain secondary to lumbar spine fracture (n=1). SCS improved the pain between 70-90%.

Doses of medication were significantly reduced in 80% of cases.