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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE UNIVERSITE D’ALGER BENYOUCEF BENKHEDDA Département de Médecine Faculté de Médecine THESE DE DOCTORAT D’ETAT EN SCIENCES MEDICALES LES TROUBLES ANXIEUX CHEZ L’ENFANT ET L’ADOLESCENT ASTHMATIQUES Soutenue par BENBOUDJEMA HAKIM Spécialité : Psychiatrie Hôpital Central de L’Armée Mohamed Seghir NEKKACHE DIRECTEUR De THESE : Monsieur le Professeur Abderrahmane Belaid JURY : PRESIDENT : Monsieur le Professeur Farid Kacha MEMBRES : Monsieur le Professeur Moussa Achir Madame le Professeur Nassima Metahri Monsieur le Professeur Farès Asselah Année universitaire : 2017/2018

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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE 

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA  

RECHERCHE SCIENTIFIQUE 

 

 

UNIVERSITE D’ALGER BENYOUCEF BENKHEDDA Département de Médecine 

Faculté de Médecine   

THESE DE DOCTORAT D’ETAT  EN SCIENCES MEDICALES 

LES TROUBLES ANXIEUX CHEZ L’ENFANT ET L’ADOLESCENT ASTHMATIQUES 

 

 

Soutenue par  BENBOUDJEMA HAKIM Spécialité : Psychiatrie 

 Hôpital Central de L’Armée Mohamed Seghir NEKKACHE  

DIRECTEUR De THESE : Monsieur le Professeur Abderrahmane Belaid JURY :   PRESIDENT : Monsieur le Professeur Farid Kacha                   MEMBRES :   Monsieur le Professeur Moussa Achir Madame le Professeur Nassima Metahri

Monsieur le Professeur Farès Asselah   

Année universitaire : 2017/2018

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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE 

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA  

RECHERCHE SCIENTIFIQUE 

 

 

UNIVERSITE D’ALGER BENYOUCEF BENKHEDDA Département de Médecine 

Faculté de Médecine   

THESE DE DOCTORAT D’ETAT  EN SCIENCES MEDICALES 

LES TROUBLES ANXIEUX CHEZ L’ENFANT ET L’ADOLESCENT ASTHMATIQUES 

 A propos de 92 enfants, âgés entre 7 et 15 ans, suivis au sein des  consultations pédiatriques de 

l’hôpital Central de l’armée et de l’hôpital Nafissa Hammoud (ex. Parnet)  

 

Soutenue par  BENBOUDJEMA HAKIM Spécialité : Psychiatrie 

 Hôpital Central de L’Armée Mohamed Seghir NEKKACHE  

DIRECTEUR De THESE : Monsieur le Professeur Abderrahmane Belaid JURY :   PRESIDENT : Monsieur le Professeur Farid Kacha                   MEMBRES :   Monsieur le Professeur Moussa Achir Madame le Professeur Nassima Metahri

Monsieur le Professeur Farès Asselah   

Année universitaire : 2017/2018  

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SOMMAIRE

I. INTRODUCTION……………………………………1

II. ASPECTS THEORIQUES…………………………...6

A. HISTOIRE DE L’ASTHME………………………………6

1. Premières observations………………………………………….6

2. Découverte du traitement……………………………………….6

B. CARACTERISTIQUES SOMATIQUES DE L’ASTHME DE

L’ENFANT ET DE L’ADOLESCENT…………………...7

1. Définition………………………………………………………....7

2. Epidémiologie………………………………………………….…7

a. L’asthme dans le monde…………………………………….7

b. L’asthme en Algérie………………………………………...8

c. Impact socio-économique de l’asthme……………………..10

d. Facteurs de risque environnementaux………………………11

e. Variations selon l’âge et le sexe…………………………….13

3. Diagnostic de l’asthme……………………………….………......14

4. Examens complémentaires…………………………..…………..16

5. Physiopathologie………………………………………………….16

6. Contrôle de l’asthme……………………………………………..16

a. Facteurs influençant le contrôle de l’asthme………………..17

b. Comment améliorer le contrôle de l’asthme………………...17

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c. Evaluation du contrôle : les questionnaires…………………18

7. Complications de l’asthme de l’enfant et de l’adolescent……..18

8. Traitements et stratégies thérapeutiques……………………….18

a. Bronchodilatateurs…………………………………………..18

b. Anti-inflammatoires…………………………………………19

c. Traitements inhalés………………………………………….19

d. Stratégies thérapeutiques……………………………………19

e. Cas de l’asthme mal contrôlé……………………………….19

C. EDUCATION THERAPEUTIQUE DE L’ENFANT ET

ADOLESCENT ASHMATIQUE………………………....20

1. Définitions………………………………………………………..20

2. Education et développement psycho-affectif de l’enfant……..21

3. Particularités de l’éducation du jeune patient asthmatique…..22

4. Facteurs intervenant dans l’éducation thérapeutique………...23

5. Méthodes éducatives et outils de l’éducation …………………..23

6. Evaluation et suivi éducatif……………………………………….23

7. Education thérapeutique des enfants et des adolescents

asthmatiques……………………………………………………….24

8. Education thérapeutique au sein d’écoles de l’asthme………….24

9. Le jeu comme support éducatif …………………………………..25

10. Education de l’entourage du jeune asthmatique………………...25

D. OBSERVANCE THERAPEUTIQUE DU JEUNE PATIENT

ASTHMATIQUE…………………………………………….27

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1. Observance en pratique clinique………………………………….27

2. Observance chez l’enfant…………………………………………..28

3. Observance à l’adolescence………………………………………..28

4. Rôle de la famille et des proches dans l’observance………...……29

5. Comment mesurer l’observance ?...................................................30

6. Conséquences de la mauvaise observance…………………………30

7. Causes de la mauvaise observance thérapeutique…..……………30

8. Comment améliorer l’observance thérapeutique chez l’enfant….31

9. Comment améliorer l’observance thérapeutique chez

l’adolescent…………………………………………………………..31

E. CARACTERISTIQUES PSYCHOLOGIQUES DE

L’ASTHME……………………………………………….….32

1. Vécu psychologique del’enfant et de l’adolescentasthmatiques, des

parents et de la fratrie……………………………………………………….…32

a. Réactions de l’enfant et de l’adolescent malades…..………....32

b. Réactions parentales………………………………..………….34

c. Réactions de la fratrie…………………………….……………35

d. Qualité de vie du proche soignant……………………………..36

2. Troubles anxieux de l’enfant et de l’adolescent……………………37

a. Anxiété « développementale »…………………………………37

b. Troubles anxieux chez l’enfant et l’adolescent………………..38

c. Ethiopathogénie des troubles anxieux…………………………47

d. Intérêt des échelles…………………………………………….52

e. Anxiété et l’asthme……………………………………………52

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f. Anxiété et autres pathologies somatiques chroniques…………63

3. Scolarité des enfants et adolescents asthmatiques…………………64

4. Enfant asthmatique et le sport………………………………………65

5. Qualité de vie du jeune patient asthmatique……………………….66

6. Passage de la pédiatrie à la pneumologie…………………….……..69

7. Prise en charge psychologique de l’enfant et de l’adolescent

asthmatique………………………………………………………………………70

a. Prise en charge psychologique de l’enfant et adolescent

asthmatique non anxieux……………………………………....72

b. Prise en charge psychologique de l’enfant et adolescent

asthmatique anxieux……………………………………………73

c. Particularités de la prise en charge à l’adolescence……………80

d. Groupes de paroles pour les soignants…………………….…...82

F. CARACTERISTIQUES SOCIALES DE L’ASTHME DE

L’ENFANT……………………………………………………83

1. Scolarité de l’enfant et de l’adolescent asthmatique………………83

2. Enfant asthmatique et le sport………………………………………85

III. PROTOCOLE D’ETUDE………………………………………89

A. PROBLEMATIQUE……………………………………..89

B. HYPOTHESE DE TRAVAIL……………………………90

C. OBJECTIFS DE L’ETUDE…………………………...90

D. INTERET……………………………………………….93

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E. METHODE…………………………………………..…93

1. Terrain d’étude…………………………………………………...93

2. Type d’étude………………………………………………………94

3. Echantillonnage……………………………………………...……94

a. Critères d’inclusion……………………………………..……95

b. Critères d’exclusion………………………………….……....96

4. Questionnaires………………………………………….…………96

5. Organisation de l’étude…………………………………………..99

a. Moyens humains……………………………….…………….99

b. Moyens matériels………………………………………….…99

6. Déroulement de l’étude………………………………………..…100

IV. RESULTATS DESCRIPTIFS……………………….103

A. CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES…103 1. Répartition selon l’âge……………………………………………103

2. Répartition selon le sexe…………………………………………..106

3. Répartition selon le niveau d’instruction du jeune patient

asthmatique……………………………………………………..…107

4. Répartition selon le statut du proche soignant………………..…108

5. Répartition selon le niveau d’instruction du proche soignant.…109

6. Synthèse des résultats sociodémographiques………………….…110

B. CARACTERISTIQUES CLINIQUES……………………..111 1. Type d’asthme……………………………………………………...111

2. Existence de troubles anxieux sur l’axe I………………………...117

3. Synthèse des caractéristiques cliniques…………………………..121

C. CARACTERISTIQUES FAMILIALES, SCOLAIRES ET

SPORTIVES…………………………………………………122 1. Retentissement familiale de l’asthme…………………………….122

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a. Retentissement maternel……………………………………...124

b. Retentissement sur la fratrie………………………………….127

c. Remaniement familial………………………………………...129

2. Retentissement scolaire……………………………………………132

3. Retentissement sportif……………………………………………..134

4. Synthèse des caractéristiques familiales, scolaires et sportives…137

V. ETUDE ANALYTIQUE DES CORRELATIONS

STATISTIQUES…………………………………...……138

A. CORRELATIONS STATISTIQUES………………………138 1. Corrélation entre l’âge des patients, leur sexe

et le type d’asthme…………………………………………………138

2. Corrélation entre l’existence de troubles anxieux,

les répercussions et le sexe………………………………………...143

3. Corrélation entre l’existence de troubles anxieux et l’âge………151

4. Corrélation entre l’existence de troubles anxieux,

le type d’asthme et son ancienneté……………………………….160

5. Corrélation entre l’existence de troubles anxieux et le

retentissement familial ……………………………………………174

6. Corrélation entre l’existence de troubles anxieux et le

retentissement scolaire…………………………………………….176

7. Corrélation entre l’existence de troubles anxieux et le

retentissement sportif……………………………………………...178

B. SYNTHESE DES CORRELATIONS STATISTIQUES…..180

VI. PRISE EN CHARGE…………………………………………..182

VII. DISCUSSION………………………………………….183

VIII. LIMITES DE L’ETUDE……………………….….….209

IX. RECOMMANDATIONS…………………………….211

X. PERSPECTIVES……………………………………..212

XI. CONCLUSION………………………………………..213

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XII. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES……………215

XIII. ANNEXE………………………………………………239  

 

 

 

 

 

 

 

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REMERCIEMENTS

A Monsieur le Professeur Farid Kacha, Président de Jury,

Je tiens à vous exprimer mes vifs remerciements et ma reconnaissance pour

m’avoir honoré d’accepter de prendre la présidence de cet honorable Jury ainsi que

pour tous les efforts déployés.

Votre bienveillance, votre constante disponibilité, alliées à votre humilité forcent, tout

un chacun, au respect indéfectible.

A Monsieur le Professeur Moussa Achir,

Auquel s’adressent, également, mes chaleureux remerciements pour votre

accueil bienveillant, votre aimable attention ainsi que votre sympathique disposition

à participer à un travail alliant le corps et l’esprit de l’enfant. Votre lecture critique ne

pouvait être que bénéfique.

A Monsieur le Professeur Farès Asselah,

Je vous suis reconnaissant de votre disponibilité, votre gentillesse et de la

confiance dont vous m’honorez.

Puissiez-vous trouver ici l’expression de ma gratitude.

A Madame le Professeur Nassima Metahri,

Je vous prie de trouver, dans ces remerciements, l’expression de ma profonde

reconnaissance et ma sincère sympathie, pour vos orientations et vos conseils qui

m’ont beaucoup aidé dans ma carrière professionnelle. Je suis très heureux de vous

compter parmi les membres du jury.

A Monsieur le Professeur Abderrahmane Belaid, Directeur de thèse,

J’espère avoir été à la mesure de vos espérances. Mon respect et ma

considération vous sont assurés.

Je vous adresse mes sincères remerciements pour votre soutien tout au long de

mon travail de thèse ainsi que pour vos encouragements incessants.

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Mes émotions les plus fortes vont à ma famille, particulièrement à ma défunte et

regrettée mère(Louisa), à mon père(Arezki), à ma chère épouse(Hanane), à mes frères

et sœurs sans oublier mes deux filles (Alissa lyna et Nadine Louisa) que j’adore.

A mes amis les plus chers (Amel, Nadia, Malek et Abderrezak), pour leur

soutien infaillible et leur compréhension.

A toutes les personnes qui m’ont aidé, de près ou de loin, à réaliser ce travail

ainsi qu’à toutes les personnes avec qui j’ai eu l’occasion de collaborer.

A tous mes Maîtres en psychiatrie et tous ceux, nombreux, qui m’auront

enseigné, qui m’auront initié et accompagné tout au long de mes différents cursus.

Aux personnels du service pédopsychiatrique de Frantz-Fanon, pour leur

gentillesse, leur disponibilité et surtout leur esprit de famille.

Aux personnels du service de psychiatrie de l’Hôpital Central de l’Armée

Mohamed Seghir Nekkache qui ont permis le bon déroulement de cette étude, grâce à

leur coopération et leur bonne volonté.

Mes vifs remerciements vont aussi aux équipes pédiatriques qui m’ont

beaucoup aidé au recrutement des patients et qui m’ont permis d’intégrer leurs

équipes.

Aux patients et à leurs parents, qui ont généreusement accepté de participer à

cette étude en nous faisons part de leur vécu.

J’ai retrouvé au sein de l’HCA et de l’ENSM une atmosphère chaleureuse.

Pour cela, je voudrai remercier :

‐ Mr le DCSSM, le Général-Major BENDJELLOUL,

‐ Mr le DG de l’HCA, le Général-Major SOUID,

‐ Mr le Médecin-Chef de l’HCA, le Général-Major BERCHICHE

‐ Mr le Commandant de l’ENSM, le Général-Major BOUSSELOUB.

Mes pensées vont également à tous ceux qui nous ont quittés pour une Paix Eternelle.

 

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INTRODUCTION 

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1  

CHAPITRE 1

PARTIE THEORIQUE 

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2  

I. INTRODUCTION

Qui peut être insensible au regard effrayé et implorant d’un enfant en pleine

détresse respiratoire ?

L’idée d’entreprendre un travail sur l’asthme de l’enfant a germé suite à

l’accompagnement d’un enfant en pleine crise dans un service d’urgences

pédiatriques.

Si l’a prise en charge immédiate et efficace n’a souffert d’aucune défaillance

sur le plan technique, ce qui a permis de soulager l’enfant, il était aisé de constater à

côté de cette mobilisation, une inattention flagrante envers le jeune patient. Il n’y a eu

aucune parole pour accompagner le geste, expliquer le trouble, apprécier ses émotions

pour le rassurer. Il en a été de même pour la famille envers laquelle l’équipe soignante

préoccupée par l’éviction rapide des symptômes a manqué d’empathie et a manqué de

disponibilité pour répondre à leurs questions. La famille est repartie soulagée mais

inquiète pour l’avenir de leur enfant.

Le caractère spectaculaire d’une crise d’asthme et ses conséquences parfois

dramatiques soulignent l’importance de la respiration quiest une fonction naturelle

dont le but est de maintenir l’être humain en vie et en bonne santé.

En effet, la respiration est l'art subtil d’une pleine présence dans la vie. Elle est

pour tous le souffle de vie. Du premier au dernier souffle, la respiration insuffle la

présence de chacun au monde. Le premier jour de vie commence par une inspiration et

le dernier jour de vie se terminera par une expiration. La respiration est aussi, un pont

entre le corps et l’esprit. Elle est d’abord physique mais elle est aussi directement

reliée aux émotions et à la pensée.

Symboliquement la respiration représente la Vie, chaque inspiration est une

naissance symbolique et chaque expiration est une mort symbolique. Une bonne

inspiration commence toujours par une bonne expiration, ce qui contribue à faire le

plus de place possible pour accueillir la vie dans chaque cellule de son corps.

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3  

La respiration est rythmique, elle se déroule en deux phases, l’inspiration et

l’expiration. Le souffle est un bon exemple de polarité, les deux pôles inspir-expir,

produisent un rythme par leur échange continuel et régulier. Chacun des deux pôles

entraîne l’autre de manière obligatoire. On peut donc dire que l’un des pôles ne peut

vivre sans l’autre, si l’on supprime l’un des deux, l’autre disparaît à son tour. Chaque

pôle contrebalance l’autre et les deux pris ensemble forment une seule et même chose,

une totalité. La respiration est rythmique et le rythme est à la base de toute vie. Les

deux pôles de la respiration pourraient être définis comme représentant l’un la tension

et l’expiration la détente. Leur interdépendance est évidente.

Au niveau du corps physique tout entier, ce phénomène important et central

qu’est la respiration se traduit par un échange : par l’inspiration, l’oxygène contenu

dans l’atmosphère est amené aux globules rouges, par l’expiration l’acide carbonique

est expulsé. La respiration englobe donc la polarité ” prendre et donner ”, soit saisir et

lâcher. Pour Goethe « la respiration est une double grâce, elle permet d’attirer l’air

puis de le relâcher, l’un contraint et l’autre rafraîchit. La vie est merveilleusement

équilibrée »61.

Mais la respiration ne se résume pas à un simple besoin d'oxygène.

Même l'état psychique est lié intimement à la manière de respirer. Quand on rit,

on expire, qund on pleure, on inspire... Le stress ou l'anxiété, bien qu'ils augmentent le

rythme respiratoire, maintiennent dans une respiration superficielle qui empêche de

s'oxygéner pleinement.

Elle a aussi une action sur le système nerveux. Les émotions influent sur la

respiration et vice versa. Le fait de souffler permet d'agir sur ses émotions et de se

décontracter. On sait d'un point de vue scientifique que la respiration rééquilibre

l'activité des deux branches du système nerveux autonome : sympathique (stress) et

parasympathique (détente).

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4  

La maladie, quelle que soit sa durée et sa gravité, marque la vie psychologique

et sociale de l’individu. Son retentissement chez l’enfant est double, à la fois direct

(réactions de l’enfant) et indirect (par l’intermédiaire de la famille dont l’enfant

dépend socialement et affectivement).

L’avènement des théories psychosomatiques a suscité l’intérêt des somaticiens

confrontés dans leur pratique quotidienne à la souffrance psychique de leurs patients,

au moment où les progrès de la médecine se font vers plus de technicité. C’est dans ce

cadre que s’inscrit ce travail pour tenter de situer et de comprendre les difficultés

respiratoires du jeune asthmatique englobant leur cortège de souffrance physique et

les manifestations psychiques.

Plusieurs auteurs ont rapporté la fréquence des perturbations psychologiques

chez l’enfant et l’adolescent asthmatiques et dans certains cas leur l’association avec

un mauvais contrôle de la maladie.

L’annonce de la maladie chronique, particulièrement brutale, constitue un

véritable traumatisme pour le patient lui-même et pour sa famille à l’origine d’un

bouleversement dans leurséchanges. Ces difficultés psychologiques et les

répercussions familiales sont souvent masquées par les enjeux thérapeutiques

somatiques placés au premier plan des préoccupations de chacun.

Les enjeux pour l’enfant sont la construction d’une bonne image de soi et pour

sa famille un nouvel équilibre et des échanges harmonieux. L’enjeu pour les soignants

est d’obtenir l’alliance thérapeutique de tous afin de permettre le bon déroulement de

la prise en charge.

La prise en charge somatique devient alors à elle seule insuffisante. D’où

l’intérêt d’un abord psychologique et dans certains cas d’un recours à la

pédopsychiatrie. L’intervention peut s’inscrire dans le cadre de la psychiatrie dite de

« liaison », à l’interface de la psychiatrie et de la médecine « somatique » qui favorise

une approche globale du patient car elle s’appuie sur un modèle bio-psycho-social

avec une vision holistique de l’être humain tenant compte de ses dimensions physique,

mentale, émotionnelle, familiale, sociale, culturelle, spirituelle.

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5  

Cette discipline s’est développée aux confins du corps et de la psyché, se

définissant comme « la partie de la psychiatrie qui s’occupe des troubles

psychiatriques se manifestant chez les patients des autres disciplines médicales ».

La problématique principale vise à souligner la dimension psychique dans des

structures de consultation où le corps est l’objet de toutes les attentions.

L’objet de cette étude est de souligner la réalité des troubles psychiques dans la

pathologie somatique chronique qu’est l’asthme, en recueillant des informations et en

proposant, à terme, un modèle de prise en charge tenant compte de ces données.

L’étude vise à rechercher l’éventuelle existence de troubles anxieux chez le

jeune patient asthmatique, à leurs types, aux éventuelles corrélations de ces troubles

avec des critères sociodémographiques comme l‘âge et le sexe, et d’autres critères

cliniques.

Elle vise également à repérer d’éventuels retentissements de l’asthme sur la vie

familiale, sur la scolarité et sur la pratique d’une activité physique puis aux éventuelles

répercussions des troubles anxieux relevés sur ces mêmes aspects de la vie d’un

enfant.

Face à la réalité de la maladie chronique, il est important d’établir et de

maintenir une prise en charge multidisciplinaire.

Concernant l’organisation de cette étude, elle se présente comme suit :

► Le premier chapitre concerne la revue de la littérature se rapportant, au

thème pour aborder les aspects théoriques liés au sujet.

► Le second chapitre comporte l’étude proprement dite. Elle est subdivisée en

parties, comprenant la méthodologie, la préparation et le déroulement de l’enquête. De

même que les résultats et les commentaires qui permettront de tirer les conclusions de

cette étude.

Le questionnaire de l’étude et tous les documents ayant servi à cette enquête

seront présentés dans un chapitre annexe où sera rapportée la bibliographie.

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6  

II. ASPECTS THEORIQUES

A. HISTOIRE DE L’ASTHME

1. Premières observations

La plus ancienne description d’une maladie ressemblant à l’asthme nous vient

de la Grèce Antique, dans l’Iliade de Homère, quand il décrit l’état respiratoire

d’Hector dont Achille a percé la poitrine de sa lance. Le mot asthme vient du mot grec

« Panos » qui signifie « respirer avec la bouche ouverte »175.

Au premier siècle après Jésus Christ, Arétée de Cappadoce, un médecin grec a

décrit pour la première fois une crise d’étouffement. Il signale même l'existence de

certaines dyspnées en rapport avec la profession, notamment chez les ouvriers de la

laine, les plâtriers, les travailleurs du bronze, les forgerons, les souffleurs de foyers

dans les bains publics.

Au IIe siècle après Jésus Christ, Galien, médecin-conseiller auprès de plusieurs

empereurs romains, décrit l'asthme comme une maladie des poumons.

En 1816, lorsque Laennec a inventé le stéthoscope, la recherche sur l'asthme a

fait un bond important en permettant d’entendre clairement le symptôme classique de

la respiration sifflante.

En 1864, le Dr H. Salter découvre que l’asthme est étroitement lié à certains

allergènes comme les poils d'animaux.

2. La découverte du traitement

La théophylline a été découverte à partir des feuilles de thé. Ses propriétés

chimiques ont été définies par le biologiste allemand Albrecht Kossel en 1888. En

1902, on la propose pour la première fois en tant que diurétique. Mais il a fallu

attendre encore vingt ans pour voir son utilisation étendue à l’asthme bronchique.

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7  

En 1904, on a réussi à extraire de la couche médullo-surrénale une substance

capable de calmer les spasmes des bronches et appelée adrénaline (du mot latin

« adrenalis » qui signifie surrénal).

En 1969, un nouveau médicament semblable à l’adrénaline apparaît. Il s’agit du

salbutamol connu sous le nom de ventoline, utilisée de nos jours.

B. CARACTERISTIQUES SOMATIQUES DE L’ASTHME DE

L’ENFANT ET DE L’ADOLESCENT

1. Définition

L’asthme est une maladie hétérogène, caractérisée par une inflammation

chronique des voies aériennes qui se traduit cliniquement par des symptômes

respiratoires tels que les sifflements, l’essoufflement, l’oppression thoracique et une

toux variable dans le temps et en intensité. Ces symptômes sont associés à une

limitation variable des débits expiratoires 88.

2. Epidémiologie

a. L’asthme dans le monde

Selon le « Global Initiative for Asthma » (GINA), environ 300 millions de

personnes seraient asthmatiques dans le monde, et selon l’Organisation Mondiale de la

Santé (OMS), 235 millions souffrent actuellement d’asthme161.

Toujours selon l’OMS, l’asthme est un problème de santé publique qui sévit

dans tous les pays, quel que soit leur niveau de développement.

En Australie, environ un enfant sur quatre souffre d'asthme. Aux Etats- Unis le

nombre d’asthmatiques est passé de 6,8 millions en 1980 à 14,6 millions en 1995.

En Europe occidentale, elle a également doublé en 10 ans. Il y a aussi un fort

taux d’asthmatiques en Amérique centrale et en Amérique du sud, puisque 20 à 30%

des enfants présentent une symptomatologie asthmatique162.

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8  

En France métropolitaine, selon les données de l’étude ESPS, le nombre

d’asthmatiques est passé de 3,5 millions en 1998, avec une prévalence de 5,8% à 4,15

millions en 2006 avec une prévalence de 6,7%11.

Chez l’enfant, les données provenant de l’enquête décennale santé 2003 et des

enquêtes du cycle triennal effectuées en 2003—2004 et en 2004—2005 montrent une

prévalence cumulée de l’asthme (asthme au cours de la vie) variant, selon l’enquête,

de 12,3 à 13,4 % avec une prévalence de l’asthme actuel (au cours des douze derniers

mois) de 9% 57.

En 2000, dans un communiqué de presse, l’OMS rappelle la forte augmentation

de la prévalence de l’asthme dans le monde. Elle précise que cette prévalence croît

dans tous les groupes d'âges, surtout chez les enfants, ce qui est pour eux, la maladie

chronique la plus fréquente.

Cette augmentation de la prévalence de l’asthme dans ces dernières décennies

est confirmée par plusieurs études notamment deux grandes enquêtes internationales

multicentriques menées dans les années 1990 : l’International Study on Asthma and

Allergies in Childhood (ISAAC) chez l’enfant et l’European Community Respiratory

Health Survey (ECRHS) chez l’adulte12, 35.

L'asthme a également des répercussions sur le plan économique, selon l’OMS.

Les hospitalisations sont les plus grandes pourvoyeuses de ce coût161.

Le nombre actuel de décès dans le monde, lié à l’asthme, s’élève à 250 000

personnes par an avec une prédominance dans les pays à faible ou moyen revenu89.

b. L’asthme en Algérie

Au cours des 20 à 30 dernières années, la fréquence des maladies allergiques a

augmenté de manière considérable.

En Algérie, la prévalence de l’asthme chez l’enfant est estimée à 8,7%.

L’étude internationale multicentrique l’International Study of Asthma and

Allergies in Childhood (ISAAC, annexe 1), initiée au cours des années 1990 a

contribué à l’évaluation de la prévalence de l’asthme de l’enfant et la détermination

des facteurs mis en cause dans l’augmentation des prévalences dans différentes régions

du monde219.

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9  

Cette étude s’est déroulée en plusieurs phases, dans 2 groupes d’âge différents

6- 7ans (38 pays) et 13-14 ans, (56 pays) avec questionnaire écrit ou vidéo

questionnaire :

La phase I a montré d’importantes variations géographiques dans la prévalence

et la sévérité de l’asthme et a permis de distinguer 3 groupes de pays selon le taux de

prévalence : faible (< 5%), moyen (5-10%) et fort (>10%). L’Algérie se situe dans le

groupe de moyenne prévalence.

Au cours de la phase III, on note une stabilisation de la prévalence de l’asthme

chez l’adolescent des pays industrialisés durant la dernière décennie, en revanche

l’augmentation se poursuit dans les pays en voie de développement.

Les causes de cette augmentation sont mal connues, mais elles combinent

probablement une augmentation des expositions aux allergènes et aux polluants et une

perte de facteurs protecteurs immunologiques.

L’Algérie a participé à l’étude ISAAC phase I- phase III. Les chiffres de

prévalence montrent une hausse de 5,9% à 8,7% entre les deux phases.

Auteurs Année Lieu Prévalence

Boukari 1986 Alger 1.3 -3.5

Skander 1986 Alger 3.5

Belhocine 1986 Cheraga 1.16

Benzaouche 1991 Alger 2.94

Moumeni 1992 Setif 1.91

Annaba 3.12

Tableau n° 1 - Prévalence de l’asthme chez l’enfant en Algérie

Aissat L. a réalisé une étude transversale sur une année, effectuée en 2008, dans

des établissements d’enseignement primaire de la wilaya d’Alger en utilisant le

questionnaire type ISAAC sur une population de 3341 enfants âgés entre 6 et 7 ans,

dont 1685 garçons et 1656 filles avec un sexe ratio de 1.

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10  

Cet auteur a constaté que les sifflements, l’asthme et la rhino-conjontivite sont

plus fréquents chez les garçons. La prévalence annuelle de l’asthme est de 9,2 %. Les

formes sévères d’asthme représentent 2,7 % avec une prédominance masculine sans

qu’il y ait toutefois de corrélation significative entre la sévérité de l’asthme et le sexe

du patient3.

c. Impact socio-économique de l’asthme

Une affection chronique comme l’asthme entraîne une charge pour les individus

et la société qui peut être mesurée en termes de handicap (réduction de la qualité de

vie), d’incapacité, de mort prématurée ainsi qu’une augmentation des coûts pour la

santé201.

L’asthme est l’une des maladies les plus coûteuses dans les pays

développés232.Les coûts sont proportionnels à la sévérité de la maladie94.

La plupart des travaux montrent clairement que la qualité de vie des enfants

asthmatiques symptomatiques est altérée, qu’il s’agisse de l’activité scolaire, de la

pratique du sport et des loisirs, des relations familiales128.

La mesure la plus précise de l’impact social de l’asthme chez l’enfant est

vraisemblablement l’absentéisme scolaire dont l’asthme est une des principales causes,

entraînant jusqu’à 25 % de l’absentéisme scolaire dans certains pays. Mais

l’absentéisme ne résume pas les problèmes scolaires car les enfants asthmatiques ont

aussi des difficultés à s’adapter au milieu scolaire, à suivre l’enseignement et à

communiquer.

Correctement suivi et traité, l’enfant asthmatique non seulement peut, mais doit,

faire du sport comme les autres.

L’importance du handicap est directement proportionnelle à la sévérité28.

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11  

d. Facteurs de risque environnementaux de l’asthme

Les études épidémiologiques montrent que la susceptibilité individuelle à

l’asthme dépend aussi de facteurs environnementaux, notamment ceux liés au mode de

vie tels que les allergènes, les infections, les polluants (facteurs acquis).

Les données épidémiologiques ne permettent pas de parler d’étiologies de

l’asthme; ainsi, les causes de l’asthme ne sont pas connues. Cependant, le risque

attribuable de l’atopie dans l’asthme a pu être calculé à 50 %167, l’atopie semble

intervenir principalement pour les sensibilisations avant l’âge de trois ans mais pas

pour celles après l’âge de huit à dix ans153.

Par ailleurs, l’exposition précoce à des allergènes n’est pas responsable du

développement de l’asthme, d’où cette notion d’interactions gènes–environnement

dans l’asthme124.

Allergènes

Les pneumallergènes sont très souvent impliqués dans les exacerbations

d’asthme. Il peut s’agir d’allergènes per-annuels (acariens de la poussière de maison,

moisissures ou phanères d’animaux) ou d’allergènes saisonniers (pollens et

moisissures).

Les conditions de vie moderne (isolation des maisons, chauffage, ventilation

moindre, présence de moquette au sol, de tapisseries...) ont certainement favorisé leur

développement177,184.

Infections

- Infections responsables d’asthmes

Les bronchiolites représentent une inflammation aiguë des bronches, résultant

essentiellement chez le nourrisson et le petit enfant d’une virose respiratoire par le

virus respiratoire syncytial (VRS)213.

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12  

L’étude de Sigurs et al., (1995), démontre que la bronchiolite virale liée au

VRS durant la première année de vie, constitue le principal facteur de risque de

l’apparition d’un asthme à l’âge de trois ans (avec un risque relatif à 9,9 soit 23 %

d’enfants asthmatiques)206. La coexistence avec un antécédent familial d’asthme

conduit à un risque relatif de 38,7.

- Infections responsables d’exacerbations de l’asthme

La responsabilité des épisodes infectieux viraux dans l’exacerbation d’un

asthme est reconnu, aussi bien chez l’enfant que chez l’adulte170. Il existe une

coïncidence saisonnière entre les pics d’exacerbations d’asthme et les épidémies

virales114.

- Infections prévenant asthmes et allergies

Inversement, d’autres infections pourraient détourner le système immunitaire et

prévenir le développement des maladies allergiques. C’est le cas des enfants mis en

nursery avant l’âge de six mois, avaient un risque d’asthme dans l’enfance plus faible

que les autres14,30.

Pollutions

- Pollution domestique

La pollution domestique inclut l’exposition aux allergènes domestiques, mais

aussi l’exposition à de nombreux polluants comme le tabac, les produits de chauffage

ou les produits impliqués dans les matériaux de construction des meubles. Elle

concerne principalement les enfants73, 142, 176.

- Pollution atmosphérique

Les pics de pollution sont connus pour déclencher des crises d’asthme et

augmenter les hospitalisations39.

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13  

Autres facteurs

Le reflux gastro-oesophagien paraît plus fréquent chez les asthmatiques que

dans une population normale et il semble capable d’aggraver certains asthmes mais sa

correction n’améliore pas l’asthme127.

- Facteurs hormonaux

La modification de l’asthme par des facteurs endocriniens ne fait aucun doute si

l’on en juge par l’apparition, la disparition ou l’aggravation de l’asthme à certains

seuils de la vie génitale (influence de la puberté)171.

- L’activité physique

Elle peut déclencher une crise d’asthme, le plus souvent à l’arrêt de l’effort. Il

ne faut pas interdire l’activité physique mais prévenir les symptômes en prenant un β2-

mimétique avant l’effort91.

-Facteurs psychologiques

Les troubles psychologiques sont relativement fréquents dans l’asthme de

l’enfant. Ils modulent souvent le cours de l’asthme.

L’anxiété et la dépression sont plus fréquentes chez les asthmatiques et le stress

émotionnel aigu peut déclencher une crise d’asthme47.

e. Les variations selon l’âge et le sexe

Dans une revue de littérature, publiée en 2011 par Tibosch et al.,les auteurs

rapportent deux pics de fréquence de l’asthme en fonction de l’âge, à savoir 11,6 %

pour les 6 – 7 ans et 13,7 % pour les 13 -14 ans220. Le sex-ratio garçon/fille varie de

1,5 à 3,3 avant la puberté ; il est légèrement inférieur à 1 à l’âge adulte.

La prédominance des garçons avant l’âge de 11 est retrouvée dans plusieurs

études100.

Ainsi, pendant et après la puberté, plus de femmes sont diagnostiquées

asthmatiques que d’hommes. Les hospitalisations sont plus fréquentes chez les garçons

âgés entre 2 et 12ans. Les filles asthmatiques sont plus fréquemment hospitalisées

entre 16 et 18 ans22.

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14  

La symptomatologie respiratoire différerait aussi en fonction du sexe. Les filles

souffrent plus fréquemment de réveils nocturnes et une limitation plus importante des

activités quotidiennes144.

Les garçons préadolescents ont une prévalence augmentée des sifflements et de

l’asthme par rapport aux filles. Cependant, à l’adolescence, ce rapport s’inverse avec

une prévalence des symptômes évocateurs d’asthme plus élevée et des crises plus

sévères chez la fille58.

L’implication du statut hormonal a été proposée comme explication22.

3. Le diagnostic de l’asthme

Le GINA 2014 propose d’utiliser des critères plus stricts et insiste sur

l’importance de confirmer le diagnostic d’asthme pour minimiser les patients mal

diagnostiqués (soit les faux positifs, soit les faux négatifs)90.

Le GINA 2014 incite à documenter le diagnostic avant l’initiation du traitement

(si possible) et donne des conseils pour le diagnostic si le patient reçoit déjà un

traitement.

Ce diagnostic est basé sur :

- la présence des symptômes respiratoires caractéristiques;

- la preuve, au moins une fois, d’une limitation variable du débit d’air

(VEMS/CVF < 0,75-0,80 pour les adultes ou < 0,90 pour les enfants) accompagnée

d’une variabilité de la fonction respiratoire.

- la réversibilité immédiate du VEMS après bêta-2 mimétiques à courte

durée d’action (adultes, VEMS > 200 ml et 12 % de la valeur initiale; enfants : VEMS

> 12% de la valeur initiale);

- une amélioration après un traitement d’essai pendant 4 semaines, en

dehors des épisodes infectieux (adultes, VEMS > 200 ml et 12 % de la valeur de base);

- une variation du débit expiratoire de pointe (DEP) mesurée pendant 2

semaines (variation moyenne du DEP > 10 % pour les adultes et > 13 % pour les

enfants);

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15  

- un test de provocation d’exercice positif (une chute > 10 % et 200 ml du

VEMS pour les adultes ou > 12 % du VEMS ou > 15 % du DEP pour les enfants);

Ainsi, hyperréactivité bronchique et inflammation des voies respiratoires sont,

selon le GINA 2014, habituellement présentes mais ne sont ni nécessaires, ni

suffisantes pour faire le diagnostic88.

Chez l’enfant âgé de plus de 6 ans, les symptômes qui suggèrent l’asthme sont

les suivants : toux, sifflement, difficulté respiratoire, essoufflement, sensation

d’oppression… Ces signes surviennent de façon variable dans le temps et en intensité,

s’aggravent souvent la nuit et au réveil, sont favorisés par l’effort, le rire, le contact

allergène, l’air froid et sont déclenchés ou aggravés par les infections des voies

aériennes supérieures virales89.

L’asthme est classé selon sa gravité en asthme intermittent et asthme persistant.

Puis ce dernier se répartie en asthme persistant léger, modéré et sévère90.

Asthme intermittent

- Symptômes des sibilants < 1fois par semaine ou asymptomatique,

- Symptômes nocturnes ≤ à 2 par mois.

- DEP/VEMS ≥ à 80%.

Asthme persistant léger

- Symptômes des sibilants ≥ à 1 fois par semaine

- plus ou moins activités gênées,

- Symptômes nocturnes � à 2 par mois,

- DEP/VEMS ≥ à 80%.

Asthme persistant modéré

- Symptômes des sibilants quotidiens

- Activités gênées

- Symptômes nocturnes � à1 fois par semaine

- DEP/VEMS entre 60 et à 80%.

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Asthme persistant sévère

- Symptômes permanents

- Activités physiques limitées

- Symptômes nocturnes fréquents

- DEP/VEMS < à 60%.

4. examens complémentaires

L’exploration fonctionnelle respiratoire (EFR) est un examen primordial pour

confirmer ou éliminer un diagnostic d’asthme, en particulier, lorsque l’enfant présente

une symptomatologie atypique. L’EFR est également utile lors du suivi d’un enfant

asthmatique.

L’enfant qui va subir une EFR est souvent inquiet. Il faut donc, de prime abord,

le rassurer en lui expliquant avec des mots compréhensibles, ce qu’il doit faire.

5. Physiopathologie

Plusieurs processus interviennent dans la symptomatologie asthmatique ce qui

en fait une pathologie complexe. Les principales caractéristiques de l’asthme sont

l’obstruction, l’hyperréactivité et l’inflammation. A celles-ci sont associés un

remodelage bronchique qui peut être irréversible ainsi qu’un dysfonctionnement du

système nerveux autonome (SNA)163.

6. Contrôle de l’asthme

C’est en France et au Canada que la notion de contrôle de l’asthme a été pour la

première fois mise au centre des recommandations pour l’adaptation des

traitements10,17. Cette proposition a par la suite été reprise par les recommandations

internationales GINA 2006 (Global initiative for asthma)15,154.

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17  

a. Facteurs qui influencent le contrôle de l’asthme

. L’infection à rhinovirus

Une étude faite par Zea-Hernandez et al. sur une période de 2 ans chez les

enfants d’âge scolaire(5-18 ans) atteints d’asthme précise que l’infection àrhinovirus

fut associée à une exacerbation de l’asthme dans 53 % des cas versus 36,7 % chez les

témoins et a montré que l’infection à rhinovirus augmente le risque de détérioration

respiratoire chez l’enfant asthmatique180.

.L’obésité

L’étude d’Itazawa et al. rapporte que l’obésité était aussi fréquentechez les

garçons (18,9 %) que chez les filles (17,6 %).66,6 % d’entre eux présentaient des

symptômes respiratoires et la prévalence de l’obésitéétait la même chez les

asymptomatiques (17,8 %) que chez lessymptomatiques (19,8 %)10.

En pratique, le traitement de l’enfant asthmatique devrait être associé à une

prise en charge nutritionnelle et à une incitation à la pratique de l’exercice physique

visant à lutter contre le surpoids et l’obésité26.

.Le rôle des comorbidités

Les facteurs les plus importants de mauvais contrôle de l’asthme sont la

rhiniteallergique et le tabagisme25.

b. Comment améliorer le contrôle de l’asthme

Le contrôle constitue la pierre angulaire du suivi des asthmatiques.

Un suivi basé sur un seul critère risque de surestimer le niveau de contrôle,

entrainant une réduction thérapeutique trop précoce et à un risque de perte de contrôle

de la maladie84.

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c. Évaluation du contrôle : les questionnaires

Nathan et al. ont mis au point le questionnaire ACT (asthma control test)

permettant l’évaluation du contrôle chez l’enfant validé et disponible en langue

anglaise155. Ce dernier, validé en Algérie, reste un outil pertinent pour évaluer certains

critères comme les limitations de l’activité, l’essoufflement, les réveils nocturnes, le

recours aux traitements d’urgence et enfin l’auto-évaluation du contrôle de l’asthme

durant les 4 dernières semaines70.

Ces questionnaires prennent en compte non seulement les valeurs spirométriques

mais aussi des mesures cliniques133. Leurs but est de compléter l’entretien clinique.

7. Complications de l'asthme de l'enfant

Les complications les plus fréquentes de l’asthme sont l’état de mal, les

surinfections respiratoires, les condensations pulmonaires et le pneumothorax.

L'asthme entraîne des répercussions au sein du milieu familial. Les crises

d'asthme sont souvent impressionnantes et angoissent les parents. Cette anxiété

ressentie par l'enfant s'ajoute à celle qu'il ressent lui-même lors de ses difficultés

respiratoires. Ce climat d'anxiété augmente la fréquence des crises réalisant un cercle

vicieux.

L'absentéisme et le retard scolaires semblent peu importants dans les enquêtes

récentes sauf lors d'asthmes très sévères ou dans des milieux sociaux défavorisés193.

8. Traitements et stratégies thérapeutiques

Il existe deux classes de traitement : les bronchodilatateurs et les anti-

inflammatoires bronchiques47,55.

a. Bronchodilatateurs

Les β2-mimétiques : provoquent une relaxation dumuscle lisse

bronchique.

Les anticholinergiques : utilisés essentiellement en cas de crise.

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La théophylline est de moins en moins utilisée car de maniement

difficile (inactive par voie inhalée,effets secondaires, risque de surdosage).

b. Anti-inflammatoires

Les corticoïdes

o les corticoïdes inhalés : Ils constituent la base du traitement de fond de

l’asthme persistant.

o les corticoïdes oraux : Ils sont réservés au traitement des crises d’asthme ou

des exacerbations asthmatiques, en cure courte.

Les anti-leucotriènes

Ils ont une action bronchoconstrictrice.

c. Traitement inhalé

La plupart des traitements anti-asthmatiques sont administrés par inhalation. Ce

qui permet un maximum d’efficacité avec un minimum d’effets secondaires du fait

d’un faible passage systémique65.

d. Les stratégies thérapeutiques

Avant 2006 au niveau international : notion de sévérité

La stratégie thérapeutique était basée essentiellement sur la sévérité de l’asthme

qui tenait compte de l’histoire de la maladie sur une période assez longue de 6 à 12

mois 67.

Les recommandations GINA 2006 : notion de contrôle

La stratégie thérapeutique internationale n’est plus basée sur la notion de

sévérité mais sur la notion de contrôle67.

Ce contrôle est défini par la présence ou l’absence de critères essentiellement

cliniques, qui apprécient l’activité de la maladie sur une durée précédant la

consultation, plus courte, allant d’une semaine à trois mois.

e. Cas de l’asthme mal contrôlé

L’étude AIRE (Asthma Insights and Reality in Europe)

L’étude AIRE a montré que les enfants asthmatiques européens âgés de moins

de 16 ans étaient insuffisamment contrôlés, traités et suivis.

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20  

Cette carence était en partie due à une surestimation du contrôle de la maladie

de la part des familles, à une sous utilisation des corticoïdes inhalés, ainsi qu’à une

insuffisance de réalisation de plan d’action écrit et d’explorations fonctionnelles

respiratoires (EFR)23.

L’étude ER’ASTHME

L’objectif principal était d’évaluer le contrôle chez les patients asthmatiques

pris en charge en médecine générale. 66% des enfants âgés de 6 à 14 ans étaient mal

contrôlés. Comme dans l’étude AIRE, il existait une surestimation du contrôle par

l’enfant et/ou ses parents56.

L’étude ELIOS

Le contrôle de l’asthme était insuffisant puisqu’il était optimal pour seulement

26 % des enfants. Le recours aux soins en urgence était fréquent pour plus d’un quart

des enfants, menant à une hospitalisation dans 2,4 % des cas. Ce qui confirme

l’existence d’une corrélation entre le niveau de contrôle de l’asthme et le recours aux

soins en urgence140.

C. EDUCATION THERAPEUTIQUE DE L’ENFANT ET

ADOLESCENT ASHMATIQUE

1. Définitions

La définition de l’éducation thérapeutique de l’Organisation mondiale de la

santé, est rapportée par l’HAS (Haute autorité de la santé) dans ses recommandations:

« L’éducation thérapeutique du patient vise à aider les patients à acquérir ou

maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une

maladie chronique. Elle fait partie intégrante de la prise en charge du patient. Elle

comprend des activités organisées, y compris un soutien psychosocial, conçues pour

rendre les patients conscients et informés de leur maladie, des soins, de l’organisation

et des procédures hospitalières, et des comportements liés à la santé et à la maladie. »

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Ceci a pour but de les aider (ainsi que leurs familles) à comprendre leur maladie

et leur traitement, collaborer ensemble et assumer leurs responsabilités dans leur

propre prise en charge et améliorer leur qualité de vie. OMS, 1996.

La définition de l’Organisation mondiale de la santé s’adapte à la pédiatrie en y

ajoutant :

- que les acquisitions des compétences thérapeutiques permettent

l’autonomie familiale dans la gestion quotidienne du traitement de l’enfant, dans un

partage progressif et évolutif des compétences entre parents et enfant ;

- la nécessité d’accompagner la famille dans l’adaptation à la maladie et la

réalisation de leur projet de vie ;

- que cette éducation s’adresse au jeune patient, à sa famille, et aux autres

acteurs impliqués dans ses soins au quotidien ;

- enfin qu’elle s’inscrit dans le temps : les temps de l’éducation en

fonction des temps du patient qui grandit.

L’éducation thérapeutique concerne l’enfant mais aussi ses parents, acteurs et

responsables des soins.

L’éducation thérapeutique n’obtient qu’une efficacité relative si elle se limite à

une simple transmission d’informations. Le patient doit être actif dans l’acquisition des

connaissances. Mieux le malade connaît sa maladie, moins il la craint et plus il est

capable de la gérer correctement215.

2. Education et développement psycho affectif de l’enfant

Chez l'enfant, une dynamique particulière liée au développement psychoaffectif

et cognitif va entrer en ligne de compte dans l'acquisition des connaissances et dans le

partage des tâches entre parents et enfants66.

Le développement psychoaffectif de l’enfant est central dans la conception et la

mise en œuvre de programmes d’éducation thérapeutique pédiatriques; sa

connaissance est indispensable à la réalisation de l’éducation thérapeutique des enfants

et adolescents97.

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22  

Pour pouvoir développer des compétences cognitives, les objectifs doivent être

adaptés aux capacités cognitives et d'apprentissage des enfants13.

3. Particularités de l’éducation du jeune patient asthmatique

Lorsque le diagnostic d’asthme est posé, les enfants avec leurs parents sont

confrontés à la difficulté d'acquérir de nouvelles responsabilités qui ne correspondent

pas toujours aux capacités liées aux stades de développement psychomoteur, cognitif

et moral des enfants, ni aux capacités d’adaptation des parents.

Dès le jour de la découverte de sa maladie, l'enfant ne maîtrise plus ce qui

l'entoure, ce qui lui arrive. Il va progressivement apprendre les gestes de soins avec ses

parents. Ses connaissances vont évoluer avec son âge, tout comme ses représentations

de sa maladie et de son traitement.

Les programmes doivent être structurés en fonction des compétences cognitives

et psychosociales des enfants.

Il est ainsi mis en place après connaissance des caractéristiques des enfants :

âge, capacités cognitives et d'apprentissage connaissances initiales, motivation à

apprendre, besoins, préférences de jeux, d'activités ludiques, etc169.

En juin 2002, l’Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé

(ANAES) a édité des recommandations au sujet de l’éducation thérapeutique de

l’enfant asthmatique9.

L’étude de Maouche H. publiée en 2009, qui est une étude prospective sur une

période d’une année concernant 272 enfants asthmatiques. Cet auteur s’est intéressé à

l’impact positif de l’éducation thérapeutique sur les enfants scolarisés. Il conclue que

l’éducation thérapeutique doit être un processus continu, intégré de façon permanente

dans la prise en charge de ces jeunes patients139.

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23  

4. Facteurs intervenant dans l’éducation thérapeutique

Pour le patient, différents facteurs interviennent de manière complexe : les

représentations qu’il a de sa maladie, la perception de ses symptômes et le rapport

qu’il a vis-à-vis de sa prise en charge49,51.

Dans ce dernier cas, chaque patient fera appel à des stratégies d’ajustement

(coping) afin de gérer les exigences externes et/ou internes, qu’il percevra comme

menaçant ou dépassant ses ressources50. Une étude récente a montré que 23,9 % des

patients préféraient avoir un rôle actif, 37,5 % une forme de collaboration avec le

médecin, et 40,4 % un rôle passif, et cela quel que soit le niveau de sévérité de

l’asthme38.

5. Méthodes et outils de l’éducation

Les méthodes éducatives ont évolué selon les époques et les cultures de chaque

pays9.

Divers outils sont disponibles pour l’éducation de l’enfant asthmatique :

cédéroms, jeux d'ordinateur, vidéos, jeux de rôle, poupées, livres, chansons, etc.

Il est recommandé d’adapter le choix des outils à l’âge de l’enfant, sa maturité,

ses capacités individuelles et son contexte de vie.

6 . Evaluation et suivi éducatif

L’évaluation fait partie intégrante du suivi éducatif 9. Elle peut porter sur

l’utilisation des aérosols-doseurs, nébulisateurs et chambre d’inhalation et s’intéresser

aux problèmes rencontrés depuis la dernière consultation.

Elle permet aussi de vérifier les connaissances qu’ont les parents et l’enfant sur

la maladie afin d’apporter des réajustements et d’évaluer comment l’enfant s’implique

personnellement dans la gestion de son asthme.

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24  

Bien que représentant une faible proportion au sein des asthmatiques en

population générale, les asthmatiques sévères, malgré des traitements optimaux, ont

une qualité de vie médiocre, un recours aux soins élevés, qui est associé à un coût plus

élevé de la prise en charge94, 156.

7. Education thérapeutique des enfants et des adolescents

asthmatiques

Chez l’enfant et l’adolescent, une méta-analyse conduite par Guevara et al.

(2003) a évalué l’efficacité des programmes d’éducation98.

Trois mille sept cent six patients âgés de 2 à 18 ans, inclus à partir de 32 sur 45

études randomisées, ont été éligibles (318 études ciblées). Le groupe « éducation »

était comparé au groupe « témoin ». Les critères de jugement étaient : la fonction

respiratoire (VEMS et/ou DEP), l’absentéisme scolaire, le nombre de jours avec une

activité restreinte, les gênes nocturnes, le score de symptômes, les visites aux urgences

et hospitalisations, et quand elles étaient disponibles les stratégies d’ajustement.

La plupart des études concernait des enfants ayant un asthme sévère. Les

programmes d’éducation améliorent la fonction respiratoire, diminuent l’absentéisme

scolaire, le nombre de jours avec activité restreinte, les visites aux urgences, et la

fréquence des réveils nocturnes.

Pour les adolescentsla démarche d’éducation thérapeutique doit s’efforcer de

les encourager à participer à la prise de décision et ne se contente pas d’apporter

uniquement des connaissances 22.

8. Education thérapeutique au sein d’écoles de l’asthme

En France, l’association « Asthme & Allergies » a créé les Ecoles de l’Asthme

et a contribué à la reconnaissance de l’éducation thérapeutique. Ces structures

comprennent des équipes pluridisciplinaires : médecins, infirmières, psychologues,

kinésithérapeutes.

Le programme d’éducation thérapeutique réalisé au sein de ces différentes

écoles suit une démarche d’éducation thérapeutique qui comprend 4 étapes8, 64.

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25  

- 1ère étape : le diagnostic éducatif

- 2ème étape : le contrat d’éducation

- 3ème étape : la mise en œuvre du programme éducatif

- 4ème étape : l’évaluation des compétences du patient.

L’activité des écoles de l’asthme a montré que 85 % des centres interrogés

étaient basés en milieu hospitalier, alors que la majorité des asthmatiques sont pris en

charge en médecine de ville226.

9. Le jeu comme support éducatif

Chez l'enfant, le jeu est une activité naturelle. Il est indispensable à son

développement psychologique, sensoriel, cognitif etaffectif. Quand il joue, l'enfant agit

et il est capable de s'exprimer plus librement. Cependant, l'enfant ne joue pas pour

apprendre, il apprend parce qu'il joue168.

Dans le cadre des maladies chroniques comme l’asthme chez l’enfant, les

programmes éducatifs, les techniques ludiques ont donc leur place.

Un aspect important, pendant le jeu, la maladie en est l'objet et non le sujet.

L'enfant va pouvoir jouer avec elle comme un objet et non plus la subir. Il prend du

pouvoir sur elle par le jeu. Le jeu est alors un support de développement et

d'apprentissage.

10. Education de l’entourage du jeune asthmatique

De nombreux auteurs soulignent l’importance que les parents soient bien

informés concernant la pathologie de leurs enfants et sa gestion quotidienne.

Une étude canadienne faite sur des enfants asthmatiques âgés entre 8 et 15 ans

et leurs aidants naturels souligne l’importance d’utiliser des questionnaires évaluant la

qualité de vie des aidants naturels comme le Pediatric Asthma Quality of Life

Questionnaire et le PedsQLTM Pediatric Quality of Life Inventory. Ce type de

questionnaires facilite le repérage des familles en difficultés222.

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Une revue de littérature de 14 études utilisant le questionnaire Child QOL dans

l’asthme infantile souligne l’existence d’une association significative entre la sévérité

de l’asthme et l’altération de la qualité de vie de l’enfant malade. Elle insiste aussi sur

les difficultés qu’ont les parents à s’adapter à la maladie chronique de leur enfant et

leur prédisposition à développer des troubles psychiques74.

Dans l’étude d’Hederosa et al. (2015), les parents ont reçus séparément les

questionnaires concernant leur qualité de vie, le Paediatric Caregiver’s Quality of Life

Questionnaire (PACQLQ) d’abord lors de l’annonce du diagnostic puis après 6 mois

et enfin après 18 mois de suivi102.

Les parents de la moitié des 60 enfants d’âge préscolaires diagnostiqués

récemment comme asthmatiques ont été mis dans des groups de paroles et ont

bénéficié d’une éducation thérapeutique. Les parents des 30 enfants restants étaient

considérés comme un groupe contrôle.

Dans cette étude, les mamans avaient plus tendance à avoir un sommeil

perturbé, ressentait plus de désespoir et d’angoisse et la maladie de leur enfant

semblait interférer avec leurs activités professionnelles.

Après six mois de participation au groupe, les mères présentaient une

amélioration dans tous les items du questionnaire.

Après 18 mois d’intervention, les enfants avaient une meilleure adhérence

thérapeutique et les exacerbations thérapeutiques étaient de moitiés moins fréquentes

que le groupe contrôle. Les hospitalisations étaient également moins fréquentes.

Les mamans percevaient les pères comme moins anxieux, moins affectés par la

pathologie de leur enfant notamment dans leur vie professionnelle102.

Ces études insistent sur l’importance de l’éducation thérapeutique du couple

parents-enfant et l’impact que pourrait avoir l’émergence de troubles psychiques

notamment anxieux chez les aidants naturels.

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D. OBSERVANCE THERAPEUTIQUE DU JEUNE PATIENT

ASTHMATIQUE

Les difficultés d’observance préoccupent toutes les équipes médicales prenant

en charge des patients atteins d’une maladie chronique, notamment lorsque les

conséquences sont importantes comme dans le cas de l’asthme.

1. Observance en pratique clinique

L’observance est le respect des instructions et des prescriptions du médecin.

L’adhésion thérapeutique est une autre dimension puisqu’elle indique que le patient est

partie prenante de son traitement.

Appelée également « compliance », l’observance thérapeutique est définie

comme le degré d’adéquation entre une prescription médicale (régime, médicaments,

…) et sa réalisation par le patient105.

C’est dans les maladies chroniques comme l’asthme qu’elle est la plus mise en

défaut.

Milgrom et al. (1996) mettent en évidence chez des enfants asthmatiques âgés

de 8 à 12 ans une observance moyenne du traitement de fond de 58,4 %. Dans une

autre étude réalisée par Walders et al.(2005) chez des enfants asthmatiques âgés de 8

à 16 ans, l’observance thérapeutique était de 46 % et s’est avérée inversement

proportionnelle à l’âge104, 231.

Le patient doit adopter de nouveaux comportements souvent contraignants pour

prévenir le déplaisir de symptômes à venir. Ce qui nous renvoie à la notion de temps

que l’enfant a souvent du mal à percevoir97.

C’est souvent aux parents que revient la gestion quotidienne de la maladie. Le

mauvais contrôle de l’asthme est le plus souvent en rapport avec des connaissances

parentales erronées de la maladie.

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2- Observance chez l’enfant

Il est aisé de comprendre que la pédiatrie a des spécificités propres, pouvant

apporter une certaine complexité. Il s’agit d’une relation triangulaire : parents-

médecin-enfant43.

L’étude de l’efficacité chez l’enfant (intimement liée à l’observance) se heurte à

divers problèmes, l’enfant en bas âge ne pouvant pas exprimer l’intensité de ses

symptômes.

On peut citer plusieurs études : Gibson et al87 ,Butler et al36.

Le nombre de prises du médicament semble également influer l’observance.

Cook et al48. D’autres auteurs soulignent que plus le traitement dure longtemps, moins

l’observance est bonne200. Certains auteurs ont constaté que l’adhérence était

meilleure pendant les périodes scolaires172.

3. Observance à l’adolescence

L’adolescence est la période de la vie où ces problèmes apparaissent le plus

nettement et ce pour différentes raisons : révolte, appropriation de la maladie,

dépression,…

Mais l’adolescence n’est pas le seul âge de la vie où ces difficultés existent

puisque l’observance thérapeutique est estimée, tous âges confondus, entre 25 et 70%

selon les études et les pathologies. L’adolescence apparaît, en revanche, comme la

période où ces comportements se révèlent voire s’aggravent.

L’observance diminue avec l’âge. Elle est plus élevée chez le nourrisson et le

jeune enfant, de l’ordre de 77 % dans les études37,87.

Elle est de l’ordre de 30 % chez l’adolescent, encore moins bonne que chez

l’adulte (30 vs 57 %) 117.

L’inobservance est associée à une augmentation de la consommation de

corticoïdes par voie orale, à la fréquence du recours aux soins et à l’absentéisme

scolaire 209.

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Il nous a paru pertinent de faire référence à l’étude menée sur des adolescents

par Penza-Clyve et al. Ces auteurs ont rapporté que la maladie asthmatique avait un

impact sur le bien-être de ces jeunes patients et sur leurs interactions avec les autres170.

. Dans leur étude, les principaux points attachés à une mauvaise observance

étaient communs à beaucoup de maladies chroniques :

• la sensation de l’enfant d’être perçu comme différent, marginalisé par rapport

à ses camarades;

• l’ambivalence concernant l’intervention parentale, à la fois attendue et rejetée;

• la limitation dans leurs activités;

• les contraintes liées aux traitements (horaires et nombre de prises).

Un moins bon contrôle thérapeutique à l’adolescence n’est pas nécessairement

un problème d’observance et peut être secondaire aux modifications hormonales et

physiologiques pubertaire ou simplement aux poussées évolutives de la maladie195.

Il faut aborder les difficultés d’observance et nos doutes avec prudence et sans

jugement moral, évitant ainsi la rupture des « liens thérapeutiques ».

Chaque attitude de non observance doit conduire à une analyse de ces

mécanismes, qui diffèrent d’un individu à un autre205.

La relation de soin doit s’appuyer sur la compréhension et la confiance et non

sur un cadre de la surveillance médicale stricte.

4. Rôle de la famille et des proches dans l’observance

A l’adolescence, la prise en charge de la maladie (surveillance du traitement,

prise des rendez-vous, etc.) est assurée en grande partie par les parents et c’est au

médecin de travailler à l’autonomisation progressive de son patient.

. Le dysfonctionnement du climat émotionnel familial a été montré, comme

pouvant favoriser le déclenchement des crises ou affecter la sévérité de l’asthme.

Le fonctionnement familial est également associé à la qualité de la relation

patient/ soignant et à l’observance thérapeutique dans les asthmes sévères.

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30  

Une bonne qualité de la relation entre parents et adolescents apparaît comme

essentielle à une bonne prise en charge de l’asthme. De même, des relations amicales

de bonne qualité influencent favorablement la construction de l’identité, l’image de

soi, l’adaptation psychologique et l’adhérence au projet thérapeutique.

5.Comment mesurer l’observance ?

Dans l’asthme, plusieurs techniques d’évaluation thérapeutique sont utilisées:

poids des flacons d’aérosols doseurs, comptage des doses restantes, compteur

électronique de dose, journal de bord de l’enfant et de ses parents, enquête

téléphonique166.

Plusieurs études s’y sont consacrées dont celle Jonasson et al 106,McQuaid et al 146 ,Milgrom et al151 et Bender et al 20.

La plupart des travaux soulignent que l’observance du traitement de fond de

l’asthme de l’enfant ne dépasse guère 50 %. Pour Butler et Cooper 64 % des

prescriptions avaient été suivies jusqu’au bout 36.

6. Conséquences de la mauvaise observance

La faible adhésion au traitement de l’asthme est corrélée à la morbidité.

Milgrom et al.relèvent qu’en cas d’exacerbation d’asthme, l’adhésion était de 13,7 %

et, en l’absence d’exacerbation, de 68,2%151.

Bauman et al. (2002), montrent une relation étroite entre l’absence

d’adhésion thérapeutique et la morbidité (hospitalisation, consultations en urgence,

nombre de jours de toux et de sifflement, durée de l’absentéisme scolaire) 16.

Enfin, McQuaid et al. établissent également une relation négative entre

l’observance et la morbidité chez 106 enfants dans un suivi prospectif 146.

7. Causes de la mauvaise observance thérapeutique

Les causes de mauvaise observance sont multiples et peuvent être liées soit

aux médicaments, aux patients et à leur entourage ou aux médecins eux-mêmes78.

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8. Comment améliorer l’observance thérapeutique chez l’enfant

L’amélioration de l’observance repose sur l’amélioration de la compréhension

de la maladie asthmatique et la simplification du traitement. Il est également important

de tenir compte des problèmes psychologiques, d’apaiser les conflits intrafamiliaux et

d’améliorer la confiance de l’enfant et de sa famille envers le médecin21, 126,194.

L’efficacité globale en termes d’autonomie, de diminution de l’absentéisme

scolaire, du nombre de jours avec réduction d’activité, du nombre de consultations

d’urgences, du nombre de crises nocturnes, et en termes d’observance thérapeutique

est maintenant établie98.

9. Comment améliorer l’observance thérapeutique chez

l’adolescent

La consultation est un moment important dans la mise en place du lien patient

soignant. Elle doit se faire en trois temps :

- le premier, avec les parents, permet d’avoir un ressenti sur l’évolution de

l’asthme avec le point de vue du patient, mais également avec celui des parents (ce qui

permet souvent d’en mesurer l’écart).

- Le deuxième se fait avec l’adolescent seul, ce qui permet d’une part de

recueillir certaines informations plus “confidentielles” (tabagisme, addictions,

contraception, etc.), d’autre part c’est l’occasion de renforcer le lien avec l’adolescent

et de favoriser une autonomisation progressive.

- Le troisième temps se fait en présence des parents, avec les éventuelles

modifications du traitement (essai des traitements en présence des parents) et

l’élaboration du plan d’action personnalisé écrit, essentielle même à cet âge170.

Il est important d’encourager les adolescents à discuter sur leur capacité à gérer

leur asthme, mais également sur la façon dont ils le gèrent à l’école et avec leurs

amis181.

La mise en place de stratégies qui reposent sur les thérapies cognitives et

comportementales pourrait améliorer l’observance thérapeutique chez l’adolescent

souffrant d’asthme.

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E. CARACTERISTIQUES PSYCHOLOGIQUES DE

L’ASTHME

8. Vécu psychologique de l’enfant et de l’adolescent

asthmatiques, de leurs parents et de leur fratrie

L’annonce d’une maladie chronique comme l’asthme constitue un moment

« stressant » aussi bien pour l’enfant que pour son entourage familial. L’ensemble de

la famille devra alors traverser une période d’adaptation, dont la durée varie d’un sujet

à un autre, durant laquelle tous les membres de cette famille vont devoir se réorganiser

dans le but de maintenir un équilibre entre leur santé physique et leur santé mentale

(bien-être).

a. Réactions de l’enfant et de l’adolescent malades

Les réactions des jeunes patients asthmatiques et leur compréhension de leur

maladie dépendent essentiellement de leur âge. Le patient quel que soit son âge va

avoir sa propre représentation de la maladie. Sa perception de la pathologie ainsi que

ses croyances personnelles influencent de manière considérable son adhérence au

traitement109.

Lorsqu’ils sont tous jeunes (vers 3 ou 4 ans), ils sont particulièrement sensibles

aux examens complémentaires vécus comme « agressifs », aux hospitalisations avec

les séparations du milieu ordinaire qu’elles imposent. Plus tard, l’importance des

symptômes respiratoires notamment de la dyspnée peut les confronter à des angoisses

particulièrement intenses.

La chronicité de la pathologie, la nécessité d’un suivi régulier associée le plus

souvent à un traitement de fond d’une durée prolongée ainsi que le risque de crises

sévères potentiellement dangereuses, sont sources d’anxiété aussi bien pour l’enfant

que pour ses parents.

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A l’annonce de la maladie, le jeune patient va aménager des défenses plus ou

moins différentes. L’enfant peut alors présenter des manifestations d’opposition,

refusant les limites imposées par la pathologie somatique ou par les soins.

Des comportements d’inhibition, aussi bien physiques (passivité, dépendance)

que psychiques peuvent aussi se voir. Quels que soient ses aménagements défensifs, la

vie pulsionnelle de ces enfants malades risque de s’organiser au tour de la réalité

traumatique, surtout si la famille vient renforcer les limitations imposées par la

maladie par ses angoisses et des attitudes de surprotection214.

Après le premier temps qu’est l’annonce de la pathologie somatique chronique,

se pose dans un second temps la question des stratégies d’adaptation (coping) pour y

faire face. On distingue deux types de coping, celui centré sur le problème qui inclut

les efforts fournis pour faire face aux déficits physiques et le coping centré sur

l’émotion qui est associé à la régulation émotionnelle.

Le coping centré sur le problème est associé à une meilleure qualité de vie alors

que le coping centré sur l’émotion est d’avantage lié à des symptômes anxieux et

dépressifs. Toutefois, quel que soit le type de coping utilisé, seule la flexibilité de ces

stratégies est importante212.

Concernant la période particulière qu’est l’adolescence, Van De Ven et

al.(2011) se sont intéressés aux traits de caractère de 405 adolescents asthmatiques

âgés entre 12 et 16 ans223. Ces auteurs ont eu recours au modèle de Five Factor Model

(FMM) qui décrit la personnalité en fonction de 5 dimensions : l’extraversion, être

consciencieux (discipline, précision et l’organisation), l’amabilité (altruisme, la

compassion et la coopération), l’ouverture aux nouvelles expériences (curiosité,

appréciations des arts et de l’aventure) et le neuroticisme (expression facile des

émotions négatives comme la colère, l’anxiété et la dépression). Ces facteurs peuvent

être utilisés pour la description de la personnalité des adolescents.

L’extraversion en tant que trait de caractère semble améliorer la qualité de vie

de ces adolescents (à l’inverse du neuroticisme).

Les stratégies de coping ou d’adaptation semblent aussi influer la qualité de vie

comme la restriction du style de vie.

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b. Réactions parentales

L’annonce d’une maladie chronique chez l’enfant génère souvent beaucoup

d’angoisse chez les parents qui prennent alors conscience de sa fragilité et évaluent de

manière négative les contraintes des traitements.

Les réactions parentales dépendent de l’histoire familiale, de la personnalité des

parents, du mode relationnel parents-enfant,….

Plusieurs types de réactions parentales peuvent être observés :

- L’hyperprotection qui risque d’isoler l’enfant dans un « cocon protecteur »,

sous tendue par de l’anxiété parentale ;

- L’acceptation qui va être à l’origine d’une attitude positive des parents qui

estiment que leur enfant doit être traité et élevé comme les autres enfants ;

- Le rejet qui témoigne souvent d’une grande souffrance familiale et qui peut

générer de gros troubles chez l’enfant malade.

La littérature internationale confirme que les personnes s’occupants des enfants

asthmatiques sont également en grande souffrance240.

Dans leur étude qui a porté sur les enfants et adolescents souffrants de

pathologies somatiques chroniques, toutes maladies confondues, recrutés entre avril et

mai 2011, HAVERMAN et al. (2013) confirment la prédominance des mères comme

aidants naturels (82,2 % de l’effectif), avec un niveau scolaire secondaire dans 54,3

%101.

Dans l’étude d’Everhart et al. (2015), qui a porté sur 94 patients asthmatiques,

des garçons dans 59,6 % des cas, âgés entre 6 et 15 ans (moyenne d’âge de 9,97 ±

2,27), les mères s’occupent de leur enfant asthmatique dans 92 % des cas.

La qualité de vie de ces dernières est altérée notamment lorsqu’elles avaient

des croyances négatives sur la maladie somatique et leur perception d’un traitement

au long cours comme un handicap dans la vie de tous les jours75.

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Les aidants naturels ont plus de risque de développer dans le temps des troubles

anxieux et dépressifs et des pathologies psychosomatiques avec un sentiment de perte

de contrôle sur les événements quotidiens. L’existence de dépression maternelle altère

la compliance thérapeutique du jeune patient101.

Certaines études signalent que 50 % d’un groupe constitué de 1628 aidants

d’enfants asthmatiques souffraient de troubles psychiatriques sévères notamment

anxieux32.

L’étude de Klinnert et al. (2001) a porté sur 145 enfants américains

asthmatiques. Ces auteurs retrouvent une corrélation significative entre l’anxiété

parentale et la tranche d’âge 6 – 8 ans. Autrement dit, plus les enfants sont jeunes, plus

les parents sont anxieux119.

La littérature internationale souligne la prédominance des mères comme aidant

naturel, et peu d’entre elles font mention de la place des pères dans la gestion

quotidienne de la pathologie somatique. Les pères seraient de meilleurs confidents,

permettant ainsi à leurs enfants d’exprimer leurs sentiments concernant leur maladie.

Ils sont associés à un score de bien être plus élevé par rapport aux mères qui éprouvent

de la tristesse et sont dans la restriction du fait de la surprotection. Avec leurs pères,

les enfants asthmatiques mettent en place des stratégies de coping plus adaptées

favorisant une meilleure estime de soi et le maintien du support social40.

c. Réactions de la fratrie

Les liens fraternels sont particulièrement importants dans le développement

psychique de tout enfant ainsi que dans sa construction identitaire. La fratrie peut être

considérée comme le terrain des apprentissages des relations sociales et affectives.

C’est ainsi qu’il va faire les expériences de confrontation, de rivalité mais aussi

éprouver les premiers sentiments d’attachement, d’affection et de protection.

Face à une maladie somatique, cette rivalité fraternelle s’en trouve ébranlée.

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De nombreux troubles psychiques sont décrits dans la littérature chez la fratrie

d’enfants malades comme les maladies somatiques récurrentes, l’inhibition ou au

contraire l’hyperactivité comportementale, l’apathie ou les troubles du sommeil24.

Dans une revue de littérature qui a porté sur la fratrie des enfants malades

chroniques, les auteurs mettent en évidence des niveaux de dépression et d’anxiété

plus élevés et des scores de développement cognitif plus bas par rapport à un groupe

contrôle. De même que les frères et sœurs d’un enfant malade bénéficieraient moins de

soins médicaux que le groupe « sain ». De la même revue de littérature, il ressort aussi

que l’affection chronique peut avoir des effets positifs sur la fratrie comme une

maturité précoce, d’avantage de soutien entre les membres et une sensibilité accrue

aux besoins du frère ou la sœur malade235.

d. Qualité de vie du proche soignant

Les personnes s’occupants des enfants asthmatiques sont également en grande

souffrance.

L’asthme retentit également sur la vie des parents qui rapportent la notion de

facteurs de stress chronique et affecte leur qualité de vie, leur productivité et leur

rendement professionnel32.

Certaines études signalent que 50 % d’un groupe constitué de 1628 aidants

d’enfants asthmatiques souffraient de troubles psychiatriques sévères notamment

anxieux.

Shone et al.(2009) ont évalué les parents de 499 enfants asthmatiques

scolarisés, d’âge moyen de 7,0 ans, habitant à Rochester à New York. Les auteurs ont

obtenu 72 % de réponse aux questionnaires qui ont concerné la notion de littératie en

santé (Healthy literacy) 204.

La littératie en santé (Health literacy HL) désigne « Le degré qui permet à

chaque individu d’être en mesure d’obtenir des informations de base et

compréhensibles indispensables afin de pouvoir prendre des décisions dans le domaine

de la santé » (Health People, 2010).

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37  

Trente trois pour cent (33 %) des parents ont un niveau de littératie (HL) limité.

Ces parents avec un niveau HL limité étaient plus anxieux et percevaient la pathologie

de leur enfant comme une charge.

Améliorer la compréhension qu’ont les parents de la maladie asthmatique dans

le cadre d’une éducation thérapeutique ne peut qu’améliorer l’état émotionnel de ces

aidants naturels.

Les auteurs soulignent l’importance de mettre en place des interventions

destinées aux parents HL limité afin d’améliorer leurs connaissances, leurs attentes et

les aménagements nécessaires pour faire face à la pathologie chronique de leur enfant.

9. Troubles anxieux de l’enfant et de l’adolescent

Une revue de littérature sur toutes les études portées sur les troubles psychiques

de l’enfant et adolescent asthmatiques entre 1970 et septembre 2009 soulignent la

grande disparité des résultats du fait de l’hétérogénéité des groupes étudiés (tranches

d’âge, sexe, ….), du type de pathologie étudiée et des critères diagnostiques utilisés

(questionnaires différents, critères diagnostiques du DSM III ou IV, CIM 10). En effet,

la plupart des études se basent sur l’observation indirecte par le biais de questionnaires

remplis par les parents le plus souvent59, 220.

a. L’anxiété « développementale »

L’anxiété est une réponse normale à la perception d’un danger, tel un signal

d’alarme. Elle se manifeste par une sensation diffuse de malaise, de détresse,

d’impression de danger et par un sentiment de peur souvent intense.

Chez l’enfant et l’adolescent, l’anxiété est inhérente à certaines étapes du

développement et se manifeste normalement par des peurs spécifiques à ces étapes :

peur des étrangers (6-18 mois), peur des monstres, peur d’être séparé des parents (2-3

ans), peur du noir, peur de dormir seul (3-6 ans), peur des dangers physiques, peur de

l’école (6-10 ans), inquiétudes au sujet des amitiés et de l’exclusion (10-12 ans), peur

de l’identité, de l’intégration sociale, de l’intimité et de l’avenir (adolescence).

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38  

Ces peurs de nature « développementale » sont considérées comme normales si

elles sont passagères, portent sur des préoccupations habituelles pour l’âge et

n’entraînent ni souffrance, ni évitement. Les troubles anxieux correspondent à

l’inverse à une peur excessive pour l’âge, intense, durable, source d’une détresse

significative et d’une altération du fonctionnement130.

Dans les classifications récentes comme celle de la cinquième édition du

manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5), les notions

d’anxiété et d’angoisse renvoient à ces mêmes éléments émotionnels qui sont

accompagnés de sensations corporelles (maux de ventre, tremblements, sueurs) et

éventuellement de cognitions (peur que les parents meurent, ou d’être malade. . .).

b. Troubles anxieux chez l’enfant et l’adolescent

Les troubles anxieux représentent le diagnostic psychiatrique le plus fréquent

chez l’enfant entre 6 et 18 ans avec des différences de prévalence et de facteurs de

risque selon les formes cliniques.

Cette prévalence est variable selon les études et peut varier entre 2,2 % et 9,5

%. Selon certaines études, ils semblent plus fréquents à l’adolescence (31,9 %) 148.

Avant la puberté, les garçons sont aussi anxieux que les filles. On retrouve

toutefois une prédominance féminine à l’adolescence avec un sex ration de 2 voir 3

filles pour 1garçon191.

De nombreuses études ont souligné les particularités symptomatiques des

troubles anxieux de l’enfant à savoir la prédominance des signes somatiques (les

douleurs abdominales, les nausées et les vomissements), les troubles du sommeil et le

fléchissement scolaire. Les cognitions peuvent manquer notamment chez les plus

jeunes116.

Une autre étude Danoise s’est intéressée à la fréquence des troubles anxieux

puis aux co-morbidités entre eux. Elle a porté sur 608 enfants et adolescents âgés

entre 4 et 18 ans avec une moyenne d’âge de 12,03 (DS=3,25).

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39  

Une légère prédominance féminine est notée (54,3 %). Vingt trois pour cent (23

%) des cas souffrent d’une pathologie somatique chronique comme l’asthme, les

allergies alimentaires et la maladie cœliaque71.

Le diagnostique est posé à l’aide des questionnaires Anxiety Disorder Interview

Schedule dans ses deux versions, enfants et parents.

La prévalence de chaque trouble anxieux est représentée dans le tableau

suivant:

Troubleanxieux Prévalence

TAG 37,1 %

PHOBIE SOCIALE 33,7 %

PHOBIE SPECIFIQUE 27,6 %

ANXIETE DE SEPARATION 17,8 %

TOC 17,4 %

TROUBLE ANXIEUX NON SPECIFIQUE 14 %

Une co-morbidité avec un autre trouble anxieux est retrouvée chez 63 % des

patients. Le trouble anxiété généralisée (TAG) est le plus souvent associé à un autre

trouble anxieux (72 %).

L’étude CAMS, Child-Adolescent Anxiety Multimodal Study s’est penchée sur

des enfants et adolescents avec une phobie sociale, un TAG ou une ADS. Elle retrouve

une comorbidité de deux troubles anxieux dans 78,6 % des cas et 3 troubles anxieux à

la fois dans 35,9 %229.

Cette co-morbidité des troubles anxieux a été également retrouvée par d’autres

auteurs qui mettent aussi au premier rang le TAG. (Etude de Masi et al. En 2004). Le

TAG était associé à une phobie spécifique dans 46,4 % des cas, à une anxiété de

séparation dans 42 %, à un TOC dans 31,9 % des cas, et à une phobie sociale dans

26,1 %.

Une autre étude plus récente s’est intéressée à 488 enfants âgés entre 7 et 17

ans, avec un diagnostic initial de TAG, d’ADS et d’anxiété sociale.

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40  

Plus de la moitié d’entre eux (55% des cas) présentaient au moins une co-

morbidité avec un autre trouble anxieux. Parmi les plus importantes :

‐ 36 % ADS + TAG + AS

‐ 27,7 % TAG + phobie spécifique

Plusieurs facteurs peuvent influencer ces co-morbidités, comme l’âge, le sexe.

Masi et al. (2004) retrouvent une prédominance du trouble anxiété généralisée (TAG)

et anxiété de séparation (ADS) chez les jeunes enfants220. Ezpeleta et Toro (2009)

relèvent une prédominance masculine pour les co-morbidités ADS+EDM (Episode

dépressif majeur) et Phobie spécifique +EDM76.

Ferdinand et al. (2006) soulignent la grande difficulté à différencier entre eux

les différents troubles anxieux (TAG, ADS, PS, Phobie sociale) chez les enfants pré-

pubères80. En effet, ces auteurs ont suivi un groupe de 2210 pré-adolescents âgés entre

10 et 12 ans avec un âge moyen de 11,09 ± 0,55 ans avec une légère prédominance

féminine non significative (51 %). Ces enfants ont été évalués régulièrement, tous les

six mois par l’échelle Revised Child Anxiety and Depression Scale (RCADS)

(Chorpita et al., 2000)44. Ils soulignent ainsi la grande hétérogénéité des tableaux

cliniques, rendant difficile le diagnostic.

L’existence d’une pathologie somatique chronique et l’anxiété parentale

semblent aussi intervenir.

Les conséquences des troubles anxieux sont souvent importantes sur le

pronostic social des jeunes qui en sont atteints avec un risque significatif de

chronicisation à l’âge adulte. Sans oublier les complications dépressives secondaires,

les risques d’abus de substances ainsi que les déscolarisations du fait de l’intensité des

signes anxieux à l’école. Sans oublier la souffrance familiale52.

Kaplow et al, en 2001 ont étudié 936 enfants souffrants d’un trouble anxiété

généralisée (TAG), et d’un trouble anxiété de séparation (ADS), (selon les critères de

l’ICD-10, DSM-IV). Les enfants avec des symptômes précoces et intenses de trouble

anxiété généralisée (TAG) avaient un risque augmenté d’initiation de consommation

d’alcool à l’adolescence112.

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41  

Les auteurs ayant analysé les données d’études épidémiologiques prospectives

longitudinales, ont constaté que les troubles anxieux étaient significativement associés

avec une augmentation du risque de dépression secondaire en fonction de l’existence

des facteurs suivants, à savoir le nombre de troubles anxieux associés, l’altération

fonctionnelle due à ces troubles, la fréquence de comportements d’évitement, et la

présence d’attaques de paniques39.

Pour certains auteurs, l’anxiété parentale contribuerait à l’émergence et à

l’exacerbation des troubles anxieux de l’enfant108, 185.

Ces troubles longtemps méconnus chez les plus jeunes sont aujourd’hui mieux

identifiés et les stratégies thérapeutiques mieux définies notamment avec l’avènement

des thérapies comportementales et cognitives (TCC) qui restent le traitement de

première intention.

Sur le plan clinique, on distingue plusieurs types de troubles anxieux chez

l’enfant selon le sujet spécifique sur lequel se fixe l’anxiété.

Anxiété de séparation

Sa prévalence chez l’enfant est de 3 à 5 % avec un pic d’apparition entre 7 et 9

ans. C’est le trouble le plus fréquent chez l’enfant pré-pubère5.

Elle correspond à une anxiété excessive et inappropriée au regard du stade de

développement, survenant sur une période d’au moins 4 semaines, lorsque l’enfant est

séparé de ses parents.

Son diagnostic exige au moins trois des symptômes suivants :

- détresse excessive et récurrente dans les situations de séparation ou en

anticipation

- peur qu’un malheur touchant l’enfant ou ses parents ne rende la séparation

définitive

- réticence persistante ou refus d’aller à l’école ou ailleurs, de rester seul, d’aller

dormir seul ou hors de la maison

- évitement systématique de rester seul à la maison

- cauchemars à thème de séparation

- rêves angoissants répétés à thème de séparation

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42  

- plaintes somatiques répétées lors des séparations

- signes d’angoisse extrême lors d’une séparation réelle ou anticipée, colères,

pleurs, demandes pressantes aux parents de ne pas partir

- retrait social, apathie, tristesse ou difficulté à se concentrer sur le travail ou le

jeu quand l’enfant n’est pas avec une personne à qui il est principalement attaché.

Allen et al. (2010) ont étudié 106 enfants âgés entre 4 et 15 ans (âge moyen de

8,6 ±2,4 ans), avec une légère prédominance féminine (56 filles) et un diagnostic

primaire d’anxiété de séparation. La fréquence des symptômes était variable5.

La difficulté ou le refus de dormir seul était noté dans 71,4 % des cas, la

difficulté à rester seul à la maison sans la figure d’attachement dans 61,9 %, une

détresse extrême lors de la séparation avec la figure d’attachement dans 52,4 % des

cas.

Les jeunes enfants exprimaient plus de détresse lors des séparations et plus de

cauchemars alors que les adolescents se plaignaient plus de symptômes somatiques les

jours d’école. Les filles présentaient plus de symptômes que les garçons. Une co-

morbidité avec un autre trouble anxieux est notée dans 60 % des cas (essentiellement

TAG et anxiété sociale).

Phobie spécifique

Ce trouble anxieux représente 3 à 4 % des consultations en pédopsychiatrie.

C’est une peur intense, permanente et irrationnelle vis-à-vis d’un objet ou d’une

situation spécifique, menant à son évitement, sur une période d’au moins 6 mois.

Quatre types de phobies spécifiques sont répertoriées, celle des animaux, les

environnements naturels, la phobie du sang ou des injections et les phobies

situationnelles.

Le thème varie en fonction de l’âge, du sexe et du contexte socio-familial.

Ces phobies ont tendance à disparaître spontanément, à l’exception de la phobie

du sang qui persiste souvent à l’âge adulte.

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43  

La confrontation à la situation ou à l’objet déclenche une réaction d’angoisse

intense avec des manifestations neurovégétatives assez marquées comme la

tachycardie, la polypnée, les tremblements, des sueurs, quelques fois une agitation,

voire une crise pouvant être assimilée par l’entourage à de la colère.

Les cognitions en lien avec ces symptômes physiques recouvrent des idées de

danger ou même de mort imminente.

Trouble anxiété généralisée (TAG)

Le TAG représente 10 % des troubles psychiques de l’enfant et 59 % des

troubles anxieux infanto-juvéniles46.

Dans ce trouble anxieux, le patient éprouve des préoccupations excessives, non

réalistes, d’une durée supérieure à 6 mois, concernant des évènements ou des activités

de la vie quotidienne.

Les enfants ont une anxiété « flottante », non focalisée sur des situations

précises. Ils s’inquiètent « de tout » en permanence et présentent fréquemment une

fatigabilité, des difficultés de concentration, une irritabilité et des tensions

musculaires. Les troubles du sommeil, notamment l’insomnie reste le symptôme le

plus fréquent, présent chez environ 90 % des enfants46.

Ils demandent en permanence à leur entourage de les rassurer ce qui peut

susciter de l’irritabilité, de l’incompréhension et parfois même de l’agressivité et des

attitudes de rejet de la part des parents.

Le style cognitif est dominé par « leur intolérance à l’incertitude ».

Layne et al.ont comparé 49 enfants souffrants de TAG à 42 autres du même

âge, avec un autre trouble anxieux. Les cognitions anxieuses (inquiétudes) étaient plus

fréquentes dans le premier groupe et leur intensité plus importante. Les inquiétudes les

plus fréquemment relevées concernent les performances scolaires (49 % Vs 21 %) et la

santé des proches (55 % VS 45 %).

Les co-morbidités étaient particulièrement fréquentes dans le premier groupe

(86 %) dont 4 % avec un épisode dépressif majeur (EDM) 125.

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44  

Anxiété sociale

L’anxiété sociale correspond à une peur persistante (durée supérieure à 6 mois)

et intense vis-à-vis d’une ou plusieurs situations sociales dans lesquelles l’enfant ou

l’adolescent craint d’être ridicule, de rougir, de bafouiller etc.

Il faut distinguer la phobie sociale (où le sujet ressent une peur du jugement et

du regard des autres) de la timidité qui est une forme particulière de retrait social, non

pathologique où prédominent l’évitement et l’impression de ne pas être à la hauteur.

Elle se distingue de la timidité par son intensité, ses répercussions sur la vie

familiale et sociale et la détresse ressentie.

Dans la classification américaine des troubles mentaux (DSM-5), on retrouve

plusieurs thèmes :

- la peur de parler ou de se produire en public,

- la peur de manger

- la peur d’écrire devant autrui

- la peur de devoir interagir avec des personnes d’autorité.

Les distorsions cognitives sont particulièrement importantes dans ce trouble

anxieux.

Les symptômes de l’anxiété sociale émergent en général autour de 12 ans avec

un pic de fréquence situé à l’adolescence.

Raoa et al.ont comparé 74 enfants âgés entre 7 et 12 ans à 76 adolescents

âgés entre 13 et 17 ans souffrants d’anxiété sociale (sans différence significative en ce

qui concerne les critères sociodémographiques). Les auteurs ont utilisé le

questionnaire Anxiety Disorders Interview Schedule-Child/Parent Version (ADIS-C)

dans sa version parent enfant. Dix items sur 20 de cette échelle, concernant les

situations sociales, étaient plus fréquents chez les adolescents.

Il s’agit de participer à des activités sociales (81,6 % pour les ado contre 58,1 %

pour les enfants), travailler ou jouer en groupe, poser une question à la maitresse, faire

de la gym à l’école, écrire au tableau, manger en face de quelqu’un (34,2 % Vs 16,2

%), demander à quelqu’un « d’être ensemble », répondre ou parler au téléphone, sortir

en groupe, marcher dans les couloirs de l’école ou encore utiliser les toilettes

publiques (30,3 % Vs 17,6 %)183.

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45  

Les auteurs retrouvent aussi un taux de co-morbidité avec un autre trouble

anxieux dans 54,6 % tout âge confondu, avec une légère prédominance non

significative pour les jeunes enfants (62,2 %) par rapport aux adolescents (47,4 %). Le

second trouble anxieux co-morbide le plus fréquent est le trouble anxiété généralisée

(TAG) (27,0 % pour les enfants et 26,3 % pour les adolescents)183.

L’anxiété de séparation (ADS) est plus fréquemment observée dans le premier

groupe des 7 - 12 ans (14,9 % contre 3,9 % pour les adolescents).

Comme facteurs favorisants la survenue de ce trouble, l’existence dans

l’enfance d’un tempérament inhibé, d’évènements de vie négatifs comme divorce des

parents et des antécédents d’abus sexuels)118.

Les symptômes s’accentuent souvent avec l’âge et l’augmentation des

exigences sociales. Ces jeunes redoutent de trembler, de bafouiller, d’être interrogés,

de « dire une bêtise », et d’être alors l’objet de moqueries de leur entourage. Les

relations aux paires sont souhaitées mais énormément appréhendées.

En présence de personnes familières, leur peur disparaît et ils peuvent alors

paraître désinhibés. Ce qui peut retarder le diagnostic.

Les complications les plus fréquentes sont la dépression et les addictions.

Mutisme sélectif

C’est un diagnostic peu fréquent en pédopsychiatrie et il est souvent associé à

une anxiété sociale.

Il est considéré comme un trouble anxieux spécifique caractérisé par

l’incapacité durable (au moins un mois) de parler dans certaines situations sociales

notamment à l’école, alors que l’enfant parle normalement dans des contextes

familiers comme à la maison.

Cette incapacité n’est pas liée à un défaut de compréhension de la langue ou due

à un trouble du langage.

Cliniquement, des éléments du trouble oppositionnel avec provocation peuvent

être observés chez ces enfants qui recherchent la maîtrise de la relation à l’autre,

refusent de répondre aux questions posées par des personnes extérieures à la famille,

voire même parfois de communiquer par écrit.

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État de stress post-traumatique (ESPT)

Dans sa quatrième édition, la classification américaine classait l’ESPT parmi

les troubles anxieux alors qu’il représente une catégorie à part entière dans le DSM-57.

Sa prévalence est estimée de 1,3 à 6 %18.

Il se manifeste chez l’enfant par des changements majeurs du comportement,

des émotions et des cognitions après un évènement traumatique auquel l’enfant a été

exposé.

Après un délai variable, l’événement traumatique est revécu sous forme de

rêves, cauchemars, reviviscences, flashs. L’anxiété se déclenche lors de l’apparition de

stimuli évoquant l’événement traumatique, et des évitements se mettent en place.

Chez les enfants, on peut observer une agitation ou un comportement

désorganisé, des cauchemars sans contenu, des jeux répétitifs en rapport avec

l’événement traumatique.

Pour être diagnostiqué, le trouble doit durer depuis plus d’un mois et entraîner

une souffrance significative ou une altération du fonctionnement.

Autre particularité du DSM-5 qui propose un sous-type spécifique à la période

pré-scolaire (moins de 6 ans) avec un évitement ou une altération persistante des

cognitions ou de l’humeur, sans que les cognitions soient accessibles202.

Refus scolaire anxieux

La réticence à se rendre à l’école existe sous des formes d’intensité variable

allant jusqu’au refus scolaire et à l’absentéisme prolongé.

Les manifestations anxieuses somatiques sont souvent intenses.

Le refus scolaire anxieux n’est pas identifié comme entité spécifique par les

classifications internationales.

D’autres troubles anxieux peuvent entrainer un refus scolaire anxieux (anxiété

de séparation chez l’enfant ou anxiété sociale chez l’adolescent).

Dans une série de 51 enfants souffrant de ce trouble, Martin- Guehl (2003)

ont retrouvé 49 % de sujets atteints d’anxiété de séparation, 31,4 % d’anxiété sociale et

19,6 % de phobie spécifique141.

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47  

La déscolarisation totale y est fréquente en raison de l’intensité de ces

symptômes anxieux à l’école.

Le refus scolaire anxieux se complique souvent d’isolement social, de

dépression, de retard scolaire.

Le traitement est long, difficile et les rechutes fréquentes.

c. Etiopathogénie des troubles anxieux

Plusieurs facteurs ont été identifiés comme étant à l’origine de l’émergence de

troubles anxieux chez l’enfant, à savoir, l’hérédité, la qualité des liens d’attachement à

ses parents ou aux substituts, son tempérament et sa façon de gérer le stress au

quotidien. Leur valeur prédictive n’est pas similaire. Ils interagissent tout au long du

développement et leur impact diffère en fonction du moment de leur survenue.

La piste génétique

On retrouve souvent dans l’entourage des enfants anxieux des parents eux-

mêmes anxieux, souffrant essentiellement d’un trouble panique, d’un trouble anxiété

généralisée, ou d’un trouble obsessionnel compulsif.

Le taux d’héritabilité est modéré, variant de 36 % à 65 % selon les études. A

noter que l’héritabilité concerne le poids des facteurs génétiques dans la survenue

d’une maladie191.

Dans une méta-analyse publiée en 2007 et qui a synthétisé 47 études sur

l’existence d’un éventuel lien entre l’anxiété parentale et les troubles anxieux de

l’enfant, les auteurs soulignent l’hétérogénéité des résultats du fait des différences

outils et questionnaires utilisés et du fait de la disparité des critères de sélection. Cette

association serait de l’ordre de 4 %34.

Le tempérament inhibé de l’enfant contribuerait également à l’installation de

troubles anxieux.

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L’inhibition comportementale est un tempérament qui peut être présent

précocement dans l’enfance et se manifester par un certain nombre de réactions

comportementales et émotionnelles en présence d’une situation, d’un objet ou d’une

personne inconnue. Ces enfants répondent à une situation nouvelle avec une extrême

précaution, de façon craintive et en retrait, « de loin ».

Les attitudes parentales

Les attitudes parentales peuvent contribuer à l’émergence ou au maintien des

troubles anxieux de l’enfant et ce de plusieurs façons, en ayant des difficultés à

élaborer des stratégies d’adaptation adéquates, en surprotégeant leur enfant ou en

réagissant négativement à ses peurs. En surprotégeant leur enfant, ils diminuent de ce

fait les occasions de désensibilisation86.

De ce fait, l’existence d’un comportement d’évitement chez les parents est un

facteur prédictif important.

L’étude de Gere et al. (2012) a porté sur 190 enfants âgés entre 7 et 13 ans,

dont 89 garçons et s’est intéressée à la relation existant entre la surprotection parentale

et la survenue de troubles anxieux chez les enfants. Cette association est significative.

Les mamans sont encore plus dans la surprotection lorsque leur enfant présente des

troubles des conduites associés à un trouble anxieux141.

L’approche cognitive

Il existe deux grandes approches cognitives de l’anxiété de l’enfant qui

découlent des hypothèses de Beck : la perception cognitive et comportementale et

l’étude du traitement de l’information.

Le processus cognitif anxieux est donc la résultante d’une perception accrue du

danger et de la diminution des capacités de l’enfant à faire face.

Waters et al.se sont intéressés au style cognitif des enfants anxieux, notamment

à la façon qu’ils avaient d’interpréter les situations ambigües. L’interprétation

menaçante de ces situations est considérée comme un biais cognitif141.

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49  

L’étude a porté sur 3 groupes d’enfants âgés entre 7 et 12 ans. Le premier

groupe comprenant 15 enfants anxieux (ADS, TAG, Phobie sociale), le deuxième

groupe 16 enfants non anxieux mais dont les parents souffraient d’un trouble anxieux

selon les critères du DSM IV. Le troisième groupe était constitué de 14 enfants non

anxieux avec des parents non anxieux eux aussi. L’évaluation a été réalisée par le

questionnaire Anxiety Disorders Interview Schedule for DSM-IV—Child version.

Il en résulte de cette étude que le biais cognitif est associé de façon significative

avec les troubles anxieux dans le 1er groupe seulement mais ne constituait pas un

facteur de vulnérabilité significatif avec l’anxiété parentale.

Dans le modèle bio-cognitivo-comportemental, l’anxiété estconsidérée comme

le produit d’un cycle auto-entretenu dans lequel interagissent une réponse biologique

élevée au stress, des pensées dysfonctionnelles et un évitement des situations

anxiogènes.

Un autre auteur (Kossowsky et al., 2013) s’est intéressé à l’anxiété de

séparation et à la réactivité des enfants à l’hyperventilation. Son étude a porté sur 3

groupes d’enfants âgés entre 5 et 14 ans. Le premier groupe comprenait 49 enfants

souffrant d’anxiété de séparation, le second 21 enfants avec un trouble panique et un

troisième groupe de 39 enfants sains sans trouble anxieux120.

Les auteurs ont constaté des réactions plus prononcées à l’hyperventilation

pour le groupe avec une anxiété de séparation. Les enfants de ce groupe avaient du mal

à réguler leur rythme respiratoire ce qui accentuait leur détresse.

Dans une étude prospective, s’étalant sur une durée de 18 mois portant sur des

enfants asthmatiques, la survenue d’événements négatifs comme le décès d’un

membre proche de la famille augmentait le risque de survenue de crises d’asthme

d’environ deux fois120. Toujours selon cette même étude, il existerait des différences

comportementales et biologiques individuelles qui expliqueraient l’action du stress sur

l’asthme.

Les meilleures stratégies d’adaptation au stress signalées dans cette étude et

auxquelles ont recours les patients asthmatiques sont la technique de résolution des

problèmes et la focalisation des émotions.

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50  

L’anxiété maternelle durant la grossesse

Citons tout d’abord l’étude canadienne de Kozyrskyj et al. (2008) qui a porté

sur un échantillon de 13907 enfants suivi de leur naissance jusqu’à l’âge de 7 ans.

Parmi eux, 11282 enfants dont la mère n’était pas anxieuse durant la grossesse

et 2625 avec des mamans stressée. Ces auteurs retrouvent une corrélation significative

entre l’exposition du fœtus au stress maternelet le développement de l’asthme (OR

1,25, IC 95, 1,01 – 1,55)120.

Une autre étude longitudinale (Teyhan et al., 2014) s’est intéressée à des

enfants dont l’état mental était évalué par le biais de questionnaires à l’âge de 8 ans.

L’état de santé psychique des mères était évalué durant la grossesse puis 8 ans après.

Après 8 ans, sont restés dans l’étude seulement 7250 enfants, dont l’âge moyen est de

8,2 ans, avec autant de garçons que de filles. Parmi eux, 46 % ont présenté des

sifflements de façon régulière218.

Dans ce même groupe, 15,4 % souffrent de troubles internalisés (c'est-à-dire

anxieux et dépressifs). Toujours dans ce même groupe, on retrouve 31,2 % de mères

dépressives ou anxieuses au moment de la grossesse.

Ces auteurs ont émis l’hypothèse que l’existence de troubles psychiques chez la

mère durant la grossesse ou la petite enfance favoriserait la survenue d’asthme chez

leur enfant218.

Des travaux plus récents, ceux de Glover V. en 2014 vont dans le même sens.

Pour cet auteur, la survenue de troubles anxieux et dépressifs chez la femme durant la

grossesse favoriserait la survenue d’asthme chez l’enfant, mais augmenterait aussi les

accouchements prématurés, les faibles poids de naissance, les morts in utéro93.

En l’absence de troubles psychiques confirmés, l’exposition durant la grossesse

aux différents facteurs de stress comme la violence conjugale, les événements

traumatisants violents comme les guerres, les attaques terroristes, les catastrophes

naturelles contribue aussi à l’apparition d’un asthme chez l’enfant.

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51  

Le mécanisme est encore inconnu malgré la constatation de variations dans la

réponse au cortisol de ces enfants asthmatiques. Cette piste de recherche mérite qu’on

s’y intéresse par des études plus approfondies63.

Les événements stressants

Actuellement, les événements de vie ne sont pas considérés comme des facteurs

étiologiques spécifiques. Leur impact dépend de plusieurs facteurs : leur fréquence, le

tempérament de l’enfant, la capacité d’étayage des parents et la structure familiale.

Shaw et al. (1994) rapportent qu’un niveau élevé de conflits conjugaux dans les

familles des jeunes enfants d’une année prédit un niveau élevé de symptômes anxieux

et dépressifs à l’âge de 3 ans, mais uniquement chez les filles, surtout celles qui se

distinguent par un tempérament difficile à l’âge d’un an203.

Autre hypothèse émise par certains auteurs américains est que la violence

urbaine et le stress des grandes villes favoriseraient la survenue de troubles

psychiques chez les parents augmentant ainsi leur consommation de tabac (nicotine),

facteur incriminé dans la genèse de l’asthme85.

d. Intérêt des échelles

De nombreux auteurs soulignent l’importance d’utiliser des questionnaires pour

le repérage des troubles de l’enfant et de l’adolescent.

Les auto-questionnaires permettent à l’enfant et à l’adolescent de rapporter eux-

mêmes leur vécu ainsi que leurs émotions. Ils sont simples, rapides et ne nécessitent

pas de formation spécifique du praticien pour leur passation92.

L’échelle Child Behavior Checklist’s (CBCL), destinée aux parents, est

souvent utilisée lors des premiers entretiens1. Elle concerne l’ensemble des troubles

psychopathologiques que peut présenter les enfants et les adolescents âgés entre 4 et

16 ans165.

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52  

Elle est particulièrement sensible dans le diagnostic des troubles anxieux dont la

cotation tient compte de l’âge et du sexe. De ce fait, elle est très utilisée et validée par

de nombreuses études. Cet instrument a été traduit en français174.

Autre questionnaire particulièrement pertinent et souventutilisé dans les études,

la STAI (State-Trait Anxiety Inventory for Children) qui comprend deux échelles de

20 items chacune, décrivant les manifestations psychiques de l’anxiété : l’échelle

« Etat » qui décrit l’état actuel de l’anxiété et l’échelle « Trait » qui décrit la tendance

générale à répondre par de l’anxiété aux événements stressants. Cette échelle est

destinée aux enfants âgés entre 9 et 12 ans210.

L’ECAP (Echelle comportementale d’anxiété Phobique) est la seule échelle

française destinée à mesurer les peurs exprimées par les enfants et les adolescents âgés

entre 6 et 18 ans225.

e. L’anxiété et l’asthme

Population adulte

Les études sur l’adulte asthmatiques sont nombreuses et plus anciennes par

rapport à la population pédiatrique6.

Une prévalence élevée de trouble panique chez les patients asthmatiques est

rapportée dans la littérature internationale. Cette prévalence varie de 6 à 38 % chez les

adultes asthmatiques contre 1 et 4 % dans la population générale60.

L’intérêt d’utiliser des échelles comme Hospital Anxiety and Depression

Inventory (HADS) and the Spielberg’s State Trait Anxiety Inventory (STAI) a été

soulignée pour un dépistage précoce de ces troubles qui viennent compliquer la

pathologie somatique.

Une étude australienne s’est intéressée à 6609 adultes a démontré une

prévalence plus élevée de symptômes anxieux chez les patients asthmatiques (17,9 %)

contre 12,2 % des non asthmatiques.

Une autre étude suédoise portant sur 715 adultes a montré une prévalence plus

élevée de symptômes anxieux et dépressifs dans le groupe des asthmatiques de l’ordre

de 40 %60.

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53  

Dans la littérature, on retrouve peu d’études qui se sont penchées sur la relation

existant entre l’état mental et la variation dans les symptômes respiratoires de

l’asthme.

Pour certains auteurs, les réactions individuelles au stress et le stress de

manière générale jouent un rôle important dans l’émergence, l’exacerbation et le

maintien de l’asthme. Ont participé à l’étude de Etemedi Nia et al. 40 sujets

asthmatiques et 40 autres sains (dans les deux groupes il y avait autant d’homme et de

femme )72.

La moyenne d’âge était de 43,45 ans pour les asthmatiques et de 42 ans pour

les non asthmatiques. On a passé des questionnaires sur les facteurs de stress et les

stratégies d’adaptation (ou coping). The Ways of Coping Questionnaire (WCQ),

Holms-Rahe Life Stress Inventory, and General Health Questionnaire (GHQ).

Cette étude a montré que les sujets asthmatiques étaient plus stressés que les

sujets sains, sans différence significative entre les deux sexes. De même qu’ils avaient

des stratégies d’adaptation inadaptées (focalisation sur le problème).

Pour d’autres auteurs, l’anxiété à l’inverse de la dépression, est associée à une

perception accrue de l’intensité de la dyspnée et augmente la perception subjective du

raccourcissement du soufflemême si les explorations fonctionnelles n’objectivent pas

de modification significative. Ceci peut augmenter à tort la consommation des

médicaments de l’asthme comme les corticoïdes et les bronchodilatateurs. Les

hospitalisations sont aussi plus fréquentes et dureraient plus longtemps131.

Les deux troubles anxieux les plus fréquemment retrouvés chez l’adulte sont le

trouble panique et le trouble anxiété généralisée (TAG). L’anxiété exacerbe aussi la

symptomatologie respiratoire au moment d’une crise d’asthme et augmente le recours

aux structures médicales d’urgence.

Les troubles anxieux ont un impact négatif sur l’évolution de la maladie

somatique et réduisent l’autonomie dans la gestion quotidienne de celle-ci.

Les auteurs soulignent l’importance de mettre en place un suivi

psychothérapique plutôt que la prescription de médicaments psychotropes.

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Les thérapies comportementales et cognitives (TCC) occupent une place

particulièrement intéressante en raison de leur brièveté et leur efficacité au long cours.

Une autre étude de Schneider et al. publiée en 2008, a porté sur 256 patients

asthmatiques diagnostiqués depuis une année, recrutés dans 43 PMI et qui ont rempli

les questionnaires suivants: Patient Health Questionnaire (PHQ) et et Asthma Quality

of Life Questionnaire (AQLQ) 199.

Une année plus tard, les auteurs ont réévalué 185 patients (72,3 % du nombre

initial) avec les mêmes questionnaires et ont comptabilisé le nombre de sujets ayant

présenté des troubles anxieux ou des symptômes dépressifs et ceux qui ont été

hospitalisés ou reçus des soins en urgence à domicile.

On retrouve 3,9 % de sujets avec un épisode dépressif majeur (EDM), 22,7 %

avec des signes dépressifs mais qui ne remplissent pas tous les critères du DSM IV

d’un EDM, et 7,8 % de trouble panique.

Durant l’année évaluée, 17 patients (9,2 %) ont reçus des soins urgents à

domicile et 10 sujets (5,4 %) ont été hospitalisés. La dépression était associée aux

hospitalisations (OR 6.1; 95% CI 1.5–24.6) et le trouble panique aux soins

urgents à domicile. (OR 4.8; 95% CI 1.3–17.7)

L’asthme représente un cout considérable pour la santé (14 million dollars par

an). (Asthma and Allergy Foundation of America [AAFA], 2008).

Sans oublier l’altération des activités quotidiennes, les perturbations du

sommeil, et l’altération de la qualité de vie des patients et de leurs familles.

D’où l’intérêt de promouvoir l’éducation thérapeutique avec des programmes

adaptés.

Population pédiatrique

L’asthme en tant que maladie chronique la plus fréquente chez les enfants peut

avoir un impact considérable sur la santé mentale, la scolarité, les activités et la qualité

de vie des patients et de leur famille.

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Les difficultés émotionnelles telles que l’anxiété, la dépression, l’isolement les

sentiments de colère et de frustration sont relativement fréquents dans cette population

pédiatrique69.

Tibosch et al. (2011), dans une revue de littérature ont recensé toutes les

publications sur Medline, PubMed et PsychInfo de 1970 à septembre 2009. Ils ont

retenu 15 publications sur les troubles psychiques chez le jeune patient asthmatique.

Ces auteurs soulignent la grande disparité des résultats, concernant la prévalence des

troubles internalisés en raison de la différence de la taille des échantillons étudiés

(variant de 71 enfants à 3575) de la durée de suivi (de deux semaines à 9 ans), des

classifications et des questionnaires utilisés220.

Citons par exemple les travaux d’Alati et al. (2005) qui ont suivi 3575

adolescents asthmatiques sur une durée de 9 ans en utilisant le questionnaire CBCL.

Parmi ce groupe, 849 ont présenté des troubles internalisés, anxieux et/ou

dépressifs (soit 23,75 % de l’effectif). Ils ne retrouvent pas toutefois de corrélation

significative entre l’asthme et la survenue de troubles internalisés4.

Dans l’étude de GOODWIN et al. (2014), la prévalence des troubles anxieux

dans une population de jeunes asthmatiques (âgés entre 9 et 17 ans) est de 26,1 % (47

anxieux sur 180 asthmatiques), alors que cette prévalence est de 17,2 % dans une

cohorte de 1001 enfants non asthmatiques avec une différence significative entre les

deux groupes96.

Une méta-analyse de 78 études suggèrent que les enfants asthmatiques

notamment ceux qui souffrent d’un asthme sévère présentent plus de troubles

psychiques par rapport aux enfants non asthmatiques146.

La durée d’évolution de la maladie asthmatique influerait sur la survenue de

troubles anxieux et dépressifs. Les scores de dépression et d’anxiété sont

significativement plus élevés dans le groupe chez qui la maladie évoluait depuis

plusieurs années par rapport au groupe dont la maladie était diagnostiquée durant

l’année écoulée. La qualité de vie en est également altérée160.

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56  

L’anxiété et l’asthme ont la particularité de partager des symptômes physiques

comme la sensation d’étouffement ou d’oppression thoracique. Ce qui rend difficile le

travail psychothérapique de restructuration cognitive, aussi bien avec l’enfant qu’avec

ses parents192.

Katon et al.(2007) ont comparé un groupe d’enfants et adolescents

asthmatiques (781) à un groupe contrôle sain (598) âgés entre 11 et 17 ans (avec un

âge moyen de 14,1±1,9 %) avec autant de garçons que de filles115.

Ces enfants ont été évalués par la passation de l’échelle CBCL aux parents qui

répond aux critères diagnostiques du DSM IV.

Le groupe asthme présentaient des troubles dans 16,3 % des cas, contre

seulement 8,6 % du groupe contrôle. Ces troubles étaient représentés par un ou

plusieurs troubles anxieux et les troubles dépressifs.

Le tableau qui suit résume la fréquence des troubles dans les deux groupes.

Groupe asthme Groupe contrôle

EDM

Episode dépressif majeur

7,2 % 4,0 %

Trouble dysthymique 0,1 % 0 %

Trouble panique 2,5 % 1,2 %

TAG

Trouble anxiété de

séparation

2,2 % 1,2 %

Anxiété sociale 3,3 1,4

Anxiété de séparation 3,4 1,9

P = 0,053

Dans cette étude, les filles étaient plus disposées à développer des troubles

anxieux. On retient aussi comme facteur de risque les familles monoparentales et

surtout le diagnostic récent d’asthme.

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Vila et al. Ont comparé quant à eux un groupe de 93 enfants asthmatiques à 93

autres enfants souffrant d’un diabète insulinodépendant. Les patients asthmatiques

étaient âgés entre 8 et 17 ans avec une moyenne d’âge de 11.8 ±2,5 ans avec une

durée d’évolution de l’asthme de 9 ± 3 ans. Les garçons prédominaient (68,8 %). Ces

enfants souffraient d’un asthme modéré à sévère. Des troubles anxieux sont relevés

chez 32,25 % du groupe (soit 30 enfants sur 93) avec par ordre décroissant de

fréquence, 24 cas de TAG, 13 cas d’ADS, 9 cas d’anxiété sociale et un cas de trouble

panique et agoraphobie. La co-morbidité entre deux troubles anxieux est notée dans 14

cas, et un seul cas d’association avec un EDM est relevé227.

La prévalence des types de troubles anxieux diffèrent d’une étude à une autre,

toujours en raison de la disparité des critères de sélection des échantillons.

MEURET (2006) a étudié 439 patients âgés entre 5 et 18 ans, parmi eux 55

asthmatiques dont la moyenne d’âge est de 12,2 ±2,7 ans. Il note la prédominance

chez les jeunes patients asthmatiques, du TAG (18,2%) et de l’anxiété sociale

(18,2%) sur le trouble panique avec agoraphobie (14,5 %) et l’anxiété de séparation

(10,9 %). Le PTSD dans l’asthme est dans cette étude moins fréquent (1,8%) que chez

les enfants non asthmatiques (2,2 %)149.

D’autres auteurs se sont penchés sur l’anxiété de séparation qui est un trouble

anxieux particulièrement fréquent chez l’enfant. L’étude s’est intéressée à la relation

existante entre la sévérité des symptômes respiratoires et la survenue d’une anxiété de

séparation83.

Elle a concerné 63 enfants asthmatiques depuis au moins une année, âgés entre

5 et 12 ans, dont 37 garçons, suivis durant 6 semaines. Les parents ont rempli le

questionnaire Diagnostic Interview Schedule for Children IV.

Les aidants naturels étaient représentés par 95 % de mères, 3 % de grand-

mères et de 2 % pères.

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L’existence d’une anxiété de séparation est fortement corrélée à un mauvais

équilibre de l’asthme. Un attachement anxieux et des interactions familiales perturbées

contribueraient à l’exacerbation des symptômes respiratoires. Un attachement sécure

réduirait la présence d’un trouble anxieux.

Fagnano et al. (2011) ont évalué la qualité du sommeil des enfants

asthmatiques en fonction de l’existence de symptômes respiratoires nocturnes et de

leurs symptômes anxieux. L’étude a porté sur 287 enfants vivants en milieu urbain

(New York), âgés entre 4 et 10 ans (moyenne d’âge est de 7,5 ans), dont 59 % de

garçons. On a évalué le nombre de nuit sur 2 semaines avec des symptômes

respiratoires comme les sifflements et la toux77.

Les auteurs ont utilisé deux types de questionnaires, l’un évaluant la qualité de

sommeil de l’enfant (Children’s Sleep Habits Questionnaire) et un autre la qualité de

vie des aidants naturels (Juniper’s Pediatric Asthma Caregivers Quality of Life

Questionnaire).

Dans la population étudiée, 59 % des enfants avaient des symptômes

respiratoires nocturnes persistants, dont 23 % de légers symptômes et 36 % modérés à

sévères.

Les troubles du sommeil étaient plus fréquents dans le groupe souffrants de

symptômes respiratoires nocturnes modérés à sévères. Ces troubles sont à l’origine

d’une somnolence diurne et d’une baisse du rendement scolaire des enfants. Au long

cours, ces enfants développent plus de troubles anxieux et dépressifs, de troubles des

conduites et présentent un déficit de l’attention.

Les parents de ce groupe s’absentent plus fréquemment de leur travail.

Quarante trois pour cent (43 %) d’entre eux souffrent de dépression d’intensité légère

voire moyenne sans qu’il y ait de relation significative entre les troubles psychiques

des parents et les symptômes respiratoires nocturnes.

Certains auteurs ont décrit la survenue d’un état de stress post traumatique à la

suite d’une crise d’asthme sévère. La prévalence de ce trouble anxieux varie de 3 à 44

% avec des patients qui remplissent soit partiellement ou entièrement les critères du

DSM-IV-TR44.

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59  

Dans la littérature internationale, on retrouve des différences inhérentes à la

période de l’adolescence.

Si la dynamique de l’adolescence va dans le sens de l’autonomie notamment du

milieu familial et de l’identification aux paires, la maladie somatique entrave ce

processus « naturel ». Elle favorise aussi les attachements anxieux et perturbe le

quotidien familial par les soins à prodiguer.

Buston et Wood retiennent comme facteurs responsables de la mauvaise

observance du traitement chez l’adolescent : la négligence, l’impression d’inefficacité

des médicaments, le déni, la difficulté d’utilisation des systèmes d’inhalation, la

crainte des effets secondaires et la lassitude231.

Les adolescents asthmatiques ont moins recours aux services de santé que les

jeunes enfants malades. En revanche la mortalité des adolescents en rapport avec les

complications de leur pathologie respiratoire est deux fois plus élevée par rapport aux

jeunes. Ces adolescents asthmatiques ont tendance à se comparer à leurs pairs sains et

vivent leur maladie comme une injustice ce qui est à l’origine d’une mauvaise

observance thérapeutique189.

L’anxiété sociale est particulièrement fréquente à l’adolescence. Durant cette

période, elle peut être à l’origine de difficultés relationnelles avec les paires, d’un

fléchissement scolaire et d’une humeur dépressive. Ces difficultés peuvent être

accentuées par la maladie chronique somatique comme l’asthme.

Les performances physiques ou sportives moins bonnes, la nécessité parfois de

prendre le traitement en dehors de la maison accentuent le sentiment d’être différent

du reste du groupe.

Les adolescents souffrant d’asthme sont à risque accru d’anxiété et/ou de

dépression. Ces comorbidités peuvent être associées à un mauvais contrôle de

l’asthme, à une mauvaise observance, à une qualité de vie réduite et enfin à une

morbidité plus élevée. Environ un tiers des adolescents asthmatiques souffrent d’un

trouble anxieux. Les adolescents souffrant d’asthme ont un taux d’agoraphobie

augmenté par rapport à des témoins sains du même âge (7,5 % vs 3,4 % vs 0,5 %,

respectivement115.

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Des études faites par Katon et al. rapportent comme possibles facteurs de risque

de troubles anxieux chez l’adolescent asthmatique : le sexe féminin, le tabagisme actif,

le fait de vivre dans une famille monoparentale et un diagnostic récent de l’asthme79.

Alors que la prévalence des troubles anxieux dans cette population semble liée

à des facteurs comportementaux et socio-économiques, plusieurs études ont montré

que l’anxiété n’est probablement pas liée à la gravité d’asthme. Entre 20 et 50 % de

symptômes dépressifs importants seraient rapportés chez l’adolescent asthmatique et

une méta-analyse faite par Lu et al.révèle une prévalence de la dépression de 27 %, ce

qui est plus du double de celui des adolescents sans asthme134.

Les symptômes dépressifs semblent surtout liés à d’autres troubles

comportementaux, tels que les comportements à risque, le tabagisme et la toxicomanie,

aussi bien au sein de la population asthmatique que dans la population générale

d’adolescents. Les troubles de l’humeur chez l’adolescent ou ses parents ont été

montrés comme associés à une augmentation des symptômes de l’asthme et de

l’absentéisme scolaire22.

L’apparition de troubles anxieux ou dépressifs durant cette période critique,

peut exacerber les symptômes de l’asthme. Le caractère chronique, mais également

imprévisible de l’asthme est anxiogène chez l’adolescent, pouvant entraîner des

manifestations somatiques liées à cette anxiété ou à cette dépression, surtout si elles

s’associent à des interventions médicales ou des hospitalisations répétées.

L’essoufflement, un symptôme majeur des attaques de panique, peut conduire à une

hyperventilation et aggraver la broncho-constriction. Inversement, une diminution de

la perception des prodromes de la crise a été montrée comme pouvant augmenter le

risque de crise d’asthme sévère. Les syndromes dépressifs sont-ils la conséquence de

l’asthme chez l’adolescent comme semble le montrer l’étude de Bender.

Une autre approche est de considérer que la dépressivité, plus fréquente chez

l’adolescent, entraîne une diminution de l’observance et/ ou une majoration de

l’inflammation avec comme conséquence un moins bon contrôle de l’asthme.

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61  

McCauley et al. (2007) ont étudié un échantillon de 767 enfants et adolescents

asthmatiques âgés entre 11 et 17 ans (moyenne d’âge de 14,2 ± 2 ans), un sex ratio de

1. Sur une durée de 12 mois, 16,2 % du groupe (N= 125) ont développé un ou

plusieurs troubles répondants aux critères diagnostiques du DSM IV, entre troubles

anxieux et épisode dépressif majeur. Parmi ces 125 enfants, 8,9 % ont présenté un

trouble anxieux isolé, 2,5 % un épisode dépressif majeur (EDM) isolé et 4,8 % une co-

morbidité entre trouble anxieux et EDM. Une prédominance féminine est notée (64

%). Seuls 10 % de ces enfants ont bénéficié d’une prise en charge psychothérapique

adaptée145.

Richardson et al.(2008) se sont intéressés quant à eux à 767 adolescents

asthmatiques âgés entre 11 et 17 ans. Les évaluations ont été faites au téléphone par la

passation de questionnaires d’abord aux parents durant 45 minutes puis aux

adolescents durant 45 à 75 minutes190.

Il ressort de cette étude un total de 16,2 % (n = 125) de jeunes patients

asthmatiques qui ont présenté durant les 12 derniers mois, des troubles psychiques

internalisés répondants aux critères du DSM IV. Parmi eux 8,8 % des troubles anxieux

isolés (n=68) essentiellement une anxiété de séparation et une anxiété sociale, 2,6 %

de dépression et 4,8 % (n= 37) de troubles dépressifs et anxieux associés

(essentiellement un trouble panique et un trouble anxiété de séparation, TAG).

La prédominance féminine est également relevée dans le groupe des patients

uniquement anxieux (62 %).

Les adolescents souffrants de troubles dépressifs et anxieux associés ont plus

recours aux urgences médicales et aux consultations spécialisées.

L’étude d’Olazagasti et al. (2012) a comparé 598 enfants portoricains vivants à

New York à 673 jeunes patients asthmatiques vivants dans leur pays d’origine159.

L’âge moyen est de 11,57 ans avec autant de garçons que de filles.

Les troubles anxieux et dépressifs sont plus fréquents dans le groupe souffrant

d’asthme permanent (par rapport au groupe dont les symptômes sont intermittents).

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62  

Ces troubles internalisés sont plus fréquents au départ et s’atténuent

progressivement avec l’ajustement des thérapeutiques de l’asthme.

Le faible niveau socio économique favoriserait la survenue des troubles

psychiques dans l’évolution de cette pathologie chronique.

L’étude ISAAC (International Study of Asthma and Allergies in Childhood)

rapporte une prévalence de l’asthme de 24,6% chez les enfants âgés entre 13 et 14 ans

vivant au Salvador79.

L’étude s’est intéressée à l’association existant entre les troubles du

comportement et la prévalence de l’asthme chez les enfants brésiliens.

Elle a porté sur 869 enfants âgés entre 6 et 12 ans, résidant au Salvador et les

auteurs ont eu recours à l’échelle CBCL. 19,26 % (n=212) des enfants présentaient des

signes en faveur d’un asthme et 35 % parmi ce groupe des troubles du comportement.

Il existait une association significative entre la pathologie somatique et les troubles des

conduites. (PR: 1.43; 95% CI: 1.10–1.85).

Selon les travaux de Bitsko et al. (2014), les adolescents asthmatiques ont plus

de risque de développer des troubles anxieux, notamment l’anxiété sociale et le trouble

panique avec agoraphobie (7,5 % contre 3,4 % dans un groupe contrôle et 0,5 % dans

la population générale).Cette co-morbidité altère leur adhérence thérapeutique et

favorise la survenue de complications22.

La mise en place de stratégies d’éducation thérapeutique et de soutien adaptées

aux adolescents est nécessaire afin d’aider ces jeunes patient à accepter leur maladies

et les limitations qui en découlent dans la vie de tous les jours.

Bruzzese et al. (2009), se sont intéressés à un groupe de 765 adolescents

asthmatiques dont l’âge moyen est de 15,2 ans, scolarisés avec une légère

prédominance féminine (76,9%)33.

Le diagnostic d’anxiété sociale a été posé par la passation de deux

questionnaires : Social Anxiety Scale for Adolescents (SAS-A) et Social Phobia and

Anxiety Inventory for Children (SPAI-C).

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63  

Les auteurs retrouvent des signes cliniques en faveur d’une anxiété sociale dans

13,7 % à la SAS-A et 15,6 % à la SPAI-C. Ils soulignent ainsi l’importance de

rechercher ces signes anxieux qui pourraient interférer dans la prise en charge et

retentir négativement sur leur développement psychoaffectif de ces adolescents.

f. Anxiété et autres pathologies somatiques chroniques

Les troubles psychiques (anxieux et dépressifs) sont également retrouvés dans

d’autres pathologies somatiques chroniques comme l’épilepsie, le diabète, les maladies

rhumatismales ou les cancers. Leur prévalence diffère d’une pathologie à une autre81.

Citons d’abord une étude algérienne réalisée par Idriss Terranti, thèse de

doctorat en sciences médicales, soutenue en 2010 et qui a porté sur un échantillon de

58 adolescents âgés entre 14 et 17 ans souffrant d’un diabète de type 1217.

Il a étudié la relation entre l’adhérence au traitement et le fonctionnement

familial exprimé par les dimensions de la cohésion et de l’adaptabilité chez une

population d’adolescents qui présentent un diabète type I.

Les configurations familiales tendent à s’opposer à l’autonomisation de

l’adolescent et risque de stigmatiser encore plus ses adolescents diabétiques et par

conséquent accroitre le malaise.

Il a souligné que les adolescents porteurs d’une maladie chronique sont affectés

par des troubles psychologiques (comportementaux et émotionnels).

Il a noté que 60% des adolescents présentent un trouble émotionnel ou

comportemental ou les deux à la fois dont 21% sont des troubles émotionnels

(souffrance ayant un impact sur l’humeur, l’estime, l’anxiété et le niveau relationnel)

et qu’il y’a autant de perturbations émotionnelles et comportementales chez les filles

que chez les garçons. Il conclue que les difficultés émotionnelles et comportementales

sont négativement corrélées au score global de l’adhérence. En effet, plus les

adolescents ont des difficultés émotionnelles et comportementales, plus ils ont des

difficultés à s’impliquer dans l’auto-administration des soins de façon efficace 217.

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64  

Zelter et al. ont évalué plusieurs critères comme l’autonomie, les relations

intrafamiliales et les relations aux pairs, l’image du corps et l’estime de soi et enfin la

scolarité et la sexualité de deux groupes d’enfants et adolescents. Un groupe porteur de

pathologies somatiques chroniques et un deuxième groupe de sujets sains. Les auteurs

ne trouvent pas de différence significative entre les deux populations étudiées. En

revanche, lorsqu’ils analysent les groupes de malades entre eux, ils constatent que les

enfants porteurs de pathologies néoplasiques et rhumatismales expriment plus de

difficultés liées au traitement, à l’image du corps et à la scolarité que les patients

cardiaques et diabétiques239.

Citons aussi l’étude d’Ekinci O. et al (2009) sur l’épilepsie qui concerne

environ 0,05 à 1% de la population pédiatrique. Les troubles psychiques sont plus

fréquents dans cette population, de l’ordre de 28,6 % (retard mental, TDHA,

dépression et anxiété). Cette prévalence est 3 à 6 fois plus élevée que dans la

population générale (6,6 %) et comparée à d’autres pathologies somatiques

chroniques dont l’asthme (11,6 %)68.

L’étude de Davis et al. (2003) constate elle aussi l’existence de troubles

psychiques chez 37 % d’enfants épileptiques, 11 % de diabétiques, et 9 % du groupe

contrôle sain54.

10. Scolarité des enfants et adolescents asthmatiques

La scolarité des enfants asthmatique est affectée par la fréquence et la sévérité

des épisodes, les effets indésirables des traitements médicamenteux et par le nombre

des hospitalisations.

L’absentéisme scolaire du à l’asthme est de 8,95 jours par rapport à 6,74 jours

pour les enfants sains. 31 % des enfants asthmatiques s’absentent au moins 7 jours à

cause des signes respiratoires. 4 % de ces enfants s’absentent plus de 30 jours par an à

cause de la sévérité de leurs troubles42.

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65  

En Angleterre l’absentéisme scolaire concerne 35,4 % des enfants asthmatiques

et en Nouvelle Zélande, 22% pour une durée d’au moins une semaine durant l’année

écoulée, sans différence significative entre les garçons et les filles233.

Autre étude, celle de Bourdin et al. (2009) au Maghreb, durant l’année de

l’étude, 40,7 % (sur 100 enfants, 33 en Algérie, 35 au Maroc et 32 en Tunisie) se sont

absentés à l’école durant au moins un mois. La moyenne des jours ratés est de

9.9±11.6 en Algérie et de 4.9±5.9 en Tunisie. Parmi les 49 enfants pratiquant

régulièrement une activité physique, 17 (34,7 %) n’en ont pas fait durant un mois. 73

% considéraient que leur maladie les handicapait dans leurs activités quotidiennes.

Seuls 9,9 % disait ne pas être gênes par leur asthme27.

La restriction des activités quotidiennes est observée de la part de l’enfant lui-

même mais aussi des parents qui développent des attitudes de surprotection. Cette

restriction retentit sur l’état physique mais aussi émotionnel de l’enfant.

Le niveau de connaissance de la maladie asthmatique des enseignants est estimé

peu élevé dans cette étude. Ce facteur mériterait d’être étudié afin d’évaluer son

interférence avec l’asthme de l’enfant. L’intérêt de questionnaires destinés aux

enseignants se pose dans le but de repérer précocement les enfants anxieux et les

orienter vers des structures spécialisées pour le diagnostic et une éventuelle prise en

charge135, 213.

11. L’enfant asthmatique et le sport

Les praticiens de la santé encouragent vivement la pratique régulière d’activité

sportive y compris chez l’enfant et l’adolescent asthmatique. Surtout que l’obésité peut

être considérée comme un facteur d’exacerbation de l’asthme.

Cependant, la littérature internationale signale que les parents, surtout les mères

ont tendance à restreindre la pratique de sport chez leur enfant de crainte de provoquer

des crises d’asthme.

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Dantas et al. ont étudié 115 patients asthmatiques âgés entre 9 et 19 ans (âge

moyen de 13,06 ± 2.12) et leurs mamans. L’asthme était intermittent ou persistant

léger dans 61 % de l’effectif (soit 70 cas) et considéré comme persistant modéré ou

sévère dans 39 % (45 cas). Quatre vingt seize pour cent des mères ont rempli les

questionnaires concernant leurs propres croyances sur la pratique du sport lorsqu’on

est asthmatiques et lorsqu’on est en bonne santé. Trente sept pour cent des mères (43

cas) ont admis restreindre les activités physiques chez leurs enfants.

Cette attitude est associée à une perception négative de la pratique de sport

notamment de la course à pied53.

La restriction des activités a été observée essentiellement dans l’asthme

persistant modéré à sévère (56 % des cas) et dans 44 % d’asthme intermittent et

persistant léger. La corrélation entre la restriction des activités physiques et le type

d’asthme est significative. (OR : 0,3- P=0,008).

Des interventions familiales axées sur la restructuration cognitive avec un

travail sur les croyances erronées des parents sur le sport paraissent primordiales.

12. Qualité de vie du jeune patient asthmatique

La qualité de vie (QDV) a été définie comme « la perception qu’un individu a

de sa place dans l’existence, dans le contexte de la culture et du système de valeurs

dans lesquels il vit, en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses normes et ses

inquiétudes ».

Cette perception dépend de la santé physique du sujet, de son état

psychologique, de son niveau d’autonomie, de ses relations sociales et de son

environnement234.

La dimension «psychologique » peut être subdivisée en difficultés de

comportement, estime de soi, satisfaction des soins reçus et besoins exprimés, impact

psychologique de la maladie sur le patient et sa famille, etc.

L’évaluation de la qualité de vie suppose par définition le recueil de l’avis du

patient.

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Quand le patient est un jeune enfant ou présente des difficultés cognitives

importantes, c’est généralement le seul avis de l’entourage qui est demandé. Il n’y a

pas de consensus sur les limites d’âge ou de degré de déficit cognitif imposant le

recueil direct de l’avis du patient. On peut remarquer que certains aspects de la qualité

de vie sont très difficiles à évaluer sans recueil direct (estime de soi, impact

psychologique de la maladie sur le patient) alors que d’autres sont très intimement

liées à ce que rapporte l’entourage (certains troubles du comportement, impact de la

maladie sur la famille).

Les difficultés psychologiques peuvent interférer avec l’évaluation de certains

aspects de la qualité de vie. A titre d’exemple, un sujet déprimé a une mauvaise estime

de lui et l’anxiété pourrait augmenter les difficultés rapportées2, 237.

L’asthme altère la qualité de vie des patients asthmatiques et de leur

entourage236.

En effet, Wanga et al. ont évalué la qualité de vie au cours d’une étude

comparative à propos de 84 adolescents épileptiques, 81 adolescents asthmatiques et

71 sujets considérés sains. Ces sujets ont été recrutés à the Affiliated Children’s

Hospital of FuDan University entre juin 2007 et décembre 2007. Un questionnaire

évaluant la qualité de vie leur a été présenté (Medical Outcomes Study 36-Item Short-

Form Health Survey (MOS F-36).

Il ressort de cette étude que les enfants souffrant de maladies chroniques ont

une qualité de vie médiocre comparativement aux enfants sains. Il n y avait pas de

différence significative entre le groupe asthmatique et le groupe souffrant

d’épilepsie230.

Bellin et al. (2011), se sont intéressés à la qualité de vie des aidants naturels de

300 enfants asthmatiques (59 % de garçons) dont la moyenne d’âge est de 5,5 ans

(DS 2,2). Les aidants naturels étaient les mères dans 92 % des cas, s’occupant seule

des l’enfant dans 70 % des cas et sans emplois dans 54 % des cas.

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La sévérité de l’asthme a été évaluée par certains critères : Présence d’au moins

5 symptômes respiratoires par jour (59 %), au moins 5 nuits avec des signes

respiratoires durant les 2 dernières semaines (45 %), recours au traitement d’urgence

durant les 15 derniers jours (45 %).

Une mauvaise qualité de vie est associée avec un niveau élevé d’éducation

scolaire de l’aidant naturel, le nombre d’enfants à la maison, un mauvais contrôle de la

pathologie, et l’existence d’événements de vie stressants.

Cinquante deux pour cent (52 %) des aidants estimaient que l’asthme de leur

enfant était bien contrôlé et qu’ils n’avaient pas de difficultés à le gérer. Quatorze pour

cent (14 %) des aidants se disaient moyennement stressés et 34 % des aidants avec un

niveau élevé de stress19.

Une revue de littérature publiée en 2010, portant sur la qualité de vie d’enfants

souffrants de pathologies somatiques chroniques, a souligné l’importance d’utiliser des

échelles spécifiques à chaque pathologie et des échelles ou questionnaires plus

généraux121.

Une revue de littérature de 14 études utilisant le questionnaire Child QOL dans

l’asthme infantile souligne l’existe d’une association significative entre la sévérité de

l’asthme et l’altération de la qualité de vie. Les études répertoriées mettent l’accent sur

les difficultés des parents à s’adapter à la maladie chronique de leur enfant et le risque

qu’ils ont de développer des troubles psychologiques.

Ces études insistent sur l’importance de l’éducation thérapeutique du couple

parents-enfant et l’impact que pourrait avoir l’émergence de troubles psychologiques

notamment anxieux chez les aidants naturels74.

Chez l’adolescent, l’excès pondéral est associé à l’altération de la qualité de vie

des enfants asthmatiques et à la réponse au traitement.

En effet, Van Gent et al. (2007), ont montré que la qualité de vie était

diminuée de 25 % chez des enfants asthmatiques en surpoids contre 14 % pour un

asthme seul et 1% pour un surpoids isolé.

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69  

Il a également mis en exergue qu’une augmentation de 1% de l’IMC entraînait

une diminution de la réponse au traitement mesurée par l’évolution du rapport de

Tiffeneau et la réponse aux β2mimétiques224.

L’éducation thérapeutique en général améliore significativement le nombre de

jours sans symptômes, la fréquence des gênes nocturnes et diminue le recours aux

soins, améliorant ainsi la qualité de vie136.

La perception de la qualité de vie varie d’une culture à l’autre et un instrument

utilisé dans un pays autre que celui ou il a été conçu, nécessite une adaptation si la

population concernée a une culture différente, même si la langue est la même99.

Cette variation culturelle de la perception de la santé, de la description des

symptômes, des expectatives des soins est aussi un facteur important à prendre en

compte dans la définition et l’évaluation de la qualité de vie198.

Cependant, il faut souligner que la qualité de vie est un concept complexe et

même s’il y a un consensus sur son caractère multidimensionnel, le nombre et la

nature des domaines à évaluer varient d’un auteur à l’autre.

Il ressort ainsi de la littérature internationale qu’une éducation thérapeutique de

qualité améliorerait la qualité de vie de ces enfants et adolescents asthmatiques.

13. Passage de la pédiatrie à la pneumologie

La transition du suivi asthmatique de structures pédiatriques à des structures

adultes se fait le plus souvent au cours de cette période critique qu’est l’adolescence.

Cette transition sous entend une séparation avec une équipe soignante connue depuis

l’enfance et la construction de nouveaux liens avec une nouvelle équipe.

Ce passage de relais dans les soins risque malheureusement d’être associé à une

rupture du suivi qui pourrait être à l’origine de complications somatiques graves.

Les ruptures ont lieu souvent au moment de la transition elle-même ou dans les

premières années de suivi. Ces « échecs » de transitions doivent être mieux cernés afin

d’être prévenus.

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70  

La nécessité de développer des travaux sur ce thème a été soulignée dans la

littérature dans la perspective de répondre à de nombreuses questions qui semblent

particulièrement pertinentes : quand et comment réaliser cette transition ? Comment la

préparer pour qu’elle ne soit pas synonyme de rupture ? Quel niveau de collaboration

peut-il être envisagé entre pédiatres et médecins d’adultes ?221

En 2001, la société savante « l’American Academy of Pediatrics » a émis des

recommandations quant à la transition des adolescents d’un service de pédiatrie à celui

pour adultes impliquant les soignants, les adolescents, le médecin traitant et les

parents137.

Le passage de l’adolescent d’une structure pédiatrique à une structure

pneumologique doit tenir compte de la continuité du lien et doit garder comme

objectif la poursuite de la relation soignante au sens large du terme.

La continuité des soins repose sur la prise en considération des difficultés de

l’adolescent mais aussi des difficultés familiales et sociales29.

14. Prise en charge psychologique de l’enfant et de

l’adolescent asthmatique

La souffrance de l’enfant et adolescent asthmatique fait apparaître l’intérêt

d’associer une composante pédopsychiatrique dans la prise en charge thérapeutique de

ces patients et de ne pas oublier leurs familles.

La demande de l’équipe pédiatrique est souvent complexe et parfois

ambivalente. Les pédiatres sont souvent mis à mal par ces enfants et surtouts

adolescents asthmatique particulièrement non compliants au traitement en général.

Ils perçoivent l’existence de perturbations familiales, de souffrances parentales

qu’ils ont du mal à nommer et encore moins à traiter. Ces praticiens somatiques sont

toutefois gênés pour proposer à la famille une consultation « psy », de crainte des

réactions hostiles voire agressives de la part des parents, mais aussi parfois par

méconnaissance de ce domaine de la médecine.

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71  

De là, émerge cette notion de pédopsychiatrie de liaison. Zumbrunnen définit la

psychiatrie de consultation-liaison comme une discipline de la psychiatrie qui

« s’occupe des troubles psychiatriques chez les patients des autres disciplines

médicales ». Au-delà de cette définition restrictive, il faut souligner que la psychiatrie

de liaison intervient aussi au niveau de l’équipe soignante : information, soutien,

conseils.

Cette formation de l’équipe soignante permet de les aider à reconnaître les

troubles psychiques, à donner du sens à la souffrance psychique et d’éviter les clivages

soma/psychisme et les réactions affectives excessives129.

Il serait donc intéressant de procéder à une évaluation pédopsychiatrique à titre

systématique au cours du suivi de tout jeune enfant ou adolescent asthmatiques. Il est

indispensable que les pédopsychiatres aient des connaissances générales sur l’asthme

afin d’améliorer les échanges avec les pédiatres.

Il faut souligner que le partenariat entre pédiatres et pédopsychiatres ne peut

fonctionner que dans le respect des spécificités et des compétences de chacun103.

Empathie dans la relation thérapeutique

Au-delà de toutes les techniques psychothérapiques, on ne peut faire fi de

l’importance de la relation thérapeutique.

Dans l’approche de Carl Rogers, le thérapeute n’a pas à être directif en

octroyant au patient conseils, suggestions et analyses. Il se doit seulement d’offrir les

trois « ingrédients » nécessaires à un changement naturel : être empathique, chaleureux

et authentique.

Ainsi, pour démarrer une relation thérapeutique de longue durée, le « récit » de

vie au plan de la santé apparaît un outil privilégié pour comprendre l’état de santé d’un

enfant et pour pouvoir situer la place de cet enfant dans son groupe familial. Le

thérapeute se doit donc d’être attentif à ceux dont on ne parle pas ou peu.

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72  

Ceci nécessite de dépasser le symptôme pour chercher à soigner l’enfant dans

sa famille et son environnement par une prise en compte de l’aspect somatique mais

aussi des composantes psychiques et des conditions socio-économiques173.

Le choix du traitement psychothérapique doit prendre en considération les

caractéristiques individuelles du jeune enfant, les possibilités de l’entourage et l’accès

aux soins.

Une bonne compliance thérapeutique dépendrait fortement de la qualité de la

relation thérapeutique qui s’établit entre l’équipe soignante et le patient ainsi qu’avec

sa famille95.

a. Prise en charge psychologique de l’enfant et adolescent

asthmatiques non anxieux

Vivre avec une maladie somatique chronique comme l’asthme peut être difficile

non seulement pour le jeune patient mais aussi pour son entourage familial.

A souligner tout d’abord l’importance d’une relation empathique entre l’équipe

soignante et les jeunes patients asthmatiques qui doit être renforcée à chaque

consultation.

Le psychologue ou le pédopsychiatre peut aider à métaboliser, à vivre, mais

surtout à mettre en mots sur ce qui est sinon généralement vécu de façon traumatique

puisque non intégrable.

Parler et être écouté, peut également aider à « digérer » le problème somatique

de l’enfant et notamment de le dédramatiser.

La mise en place de stratégies qui reposent sur les thérapies cognitives et

comportementales pourrait améliorer l’observance thérapeutique, la gestion des crises

d’asthme et le vécu d’une maladie chronique.

Il est surtout question des techniques de résolution des problèmes, de gestion

du stress ainsi que des techniques cognitives comme la restructuration cognitive.

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73  

Ces techniques faciliteraient l’insertion sociale de l’enfant malade.

De même qu’il est intéressant d’encourager l’enfant à pratiquer une activité

sportive régulière en travaillant sur ses croyances limitantes et sur celles de ses

parents.

Un travail de restructuration cognitive peut être proposé également aux parents

anxieuxconcernant la perception qu’ils ont de leur enfant et de la maladie somatique.

De même qu’il serait intéressant de leur proposer des groupes de paroles dont l’effet

bénéfique a été rapporté dans la littérature102.

b. Prise en charge psychologique de l’enfant et adolescent

asthmatiques anxieux

Les troubles anxieux de l’enfant et de l’adolescent, longtemps méconnus, sont

aujourd’hui mieux identifiés et les stratégies thérapeutiques mieux définies, avec une

forte efficacité de la thérapie comportementale et cognitive (TCC) qui est le traitement

de première intention.

En effet, la psychothérapie est le traitement de première intention selon les

recommandations de l’American Academy of Child and Adolescent Psychiatry

(AACAP). La pharmacothérapie peut être utilisée en complément dans les cas sévères

ou en cas d’échec de la psychothérapie isolée.

En pratique courante, de nombreuses approches sont utilisées (psychothérapie

psychodynamique brève, thérapie familiale), toutefois, l’efficacité de la thérapie

cognitive et comportementale (TCC) est la mieux documentée, avec un taux de

rémission moyen estimé à 56,7 % versus 34,8 % pour les conditions contrôles59.

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Thérapies médicamenteuses

Les troubles anxieux de l’enfant et de l’adolescent ne correspondent pas à des

pathologies bénignes et leur prise en charge est un enjeu important pour le

fonctionnement psychosocial à long terme.

Actuellement, l’évaluation du rapport bénéfice/risque des antidépresseurs chez

l’enfant reste un problème complexe.

En effet, si la prescription pédiatrique des antidépresseurs dans les pays

industrialisés a connu une nette augmentation depuis la commercialisation des

inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine, les taux de prescription ont

diminué depuis octobre 2004 suite à l’information relative de U.S. Food and Drug

Administration (FDA) aux risques psycho-comportementaux (irritabilité, hostilité,

idéations ou gestes suicidaires) liés à ces traitements.

Mittal et al. (2014) ont recensé les prescriptions de 3035 médecins faites à

environ 44,4 millions d’enfants et adolescents américains âgés entre 6 et 17 ans

souffrant de dépression ou de troubles anxieux. En 2002-2003, la prescription des

antidépresseurs aux enfants et adolescents américains était de l’ordre de 36,1 % des

consultants en psychiatrie infanto juvénile (4,1 million). En 2004-2005, elle a diminué

à 3,2 million (soit 28,8 %), puis à 2,8 million (soit 26,8 %) en 2006-2007. Cependant

à compter de 2008-2009, la prescription a de nouveau augmenté à 3,6 million (32,5

%)152.

Toujours selon la même étude, le nombre d’enfants et adolescents ayant

bénéficié d’une psychothérapie n’a cessé aussi de diminuer, à savoir 30.1% en 2002-

2003, 22.9 % en 2004-2005, (21.6 % en 2006-2007 et enfin 19.9% en 2008-2009.

Les mécanismes expliquant la relation entre antidépresseur et comportement

suicidaire chez les sujets jeunes ne sont pas bien connus. Sont essentiellement

incriminées la levée de l’inhibition mais aussi la demi-vie des molécules.

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75  

Dans les études contrôlées versus placebo concernant les troubles anxieux de

l’enfant, les antidépresseurs qui ont démontré leur efficacité sont les ISRS (données

probantes pour la sertraline, la fluoxétine, la fluvoxamine et la paroxétine) et un

inhibiteur de recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSNA), la venlafaxine.

A noter toutefois qu’aucune de ces molécules n’a reçu d’AMM dans

l’indication de ces troubles chez l’enfant et l’adolescent.

Les études récentes soulignent la supériorité du traitement combiné, sertraline

avec une technique TCC par rapport au groupe recevant une TCC ou un traitement par

ISRS seuls.

Par ailleurs, une méta-analyse de six essais cliniques randomisés ayant porté sur

1136 enfants et adolescents montre un taux de réponse de 69% versus 39% pour le

placebo et ce en se basant sur l’amélioration d’un score d’anxiété global. Sachant que

la survenue de troubles psycho-comportementaux a été notée chez 36 enfants

(hostilité, idéation ou geste suicidaire)229.

Il faut toutefois souligner qu’en matière de troubles phobiques ou d’anxiété

sociale, les TCC sont particulièrement indiquées et efficaces.

Dans la littérature, les auteurs posent l’indication de la prescription aux formes

sévères qui ne répondent pas aux différentes techniques psychothérapiques ou lorsqu’il

existe des comorbidités. Il faut noter que les études précédentes ont ciblé une

population d’adolescents et que des essais similaires semblent nécessaires dans une

population plus jeune31.

Quant à la tolérance à long terme des antidépresseurs par une population

pédiatrique, peu d’études sont disponibles. En raison de données précliniques

soulignant les effets de certains ISRS sur la maturation sexuelle chez le rongeur, une

surveillance endocrinienne clinique et biologique est recommandée chez les enfants

pré pubères consommant à long terme des antidépresseurs sérotoninergiques179.

L’effet bénéfique des antidépresseurs sur l’asthme a été soulevé par certains

auteurs avec l’hypothèse qu’ils réduiraient l’inflammation bronchique122.

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76  

Thérapies cognitives et comportementales

De nombreux travaux ont souligné l’intérêt des thérapies comportementales et

cognitives en matière de troubles psychiques notamment anxieux secondaires à une

pathologie somatique grave ou d’évolution chronique186.

Les TCC sont également indiquées chez les patients souffrant de pathologies

somatiques chroniques comme les maladies rhumatismales, le diabète et bien sur

l’asthme238.

Les différentes techniques cognitivo-comportementales amélioreraient le

sentiment d’efficacité personnelle en ce qui concerne la gestion quotidienne de

l’asthme et diminueraient les attitudes négatives à l’origine d’une mauvaise

compliance thérapeutique.

D’autres études ont porté sur les avantages de l’entretien motivationnel.

L’entretien motivationnel est une méthode de communication directive, centrée sur le

patient, dont l’objectif est de faire émerger la motivation intrinsèque de la personne en

faveur d’un changement. L’entretien motivationnel ne se base pas sur l’apprentissage

de nouvelles capacités sociales, sur la restructuration cognitive ni sur l’analyse des

éléments du passé. Il est centré sur les intérêts et les préoccupations actuels du

patient150.

Les techniques de résolutionde problème correspondent à un ensemble de

tâches spécifiques effectuées afin de résoudre un problème particulier. Ces techniques

englobent les tâches de définition et formulation du problème, de génération de

solutions alternatives, de prise de décision, d’implémentation d’une décision et

d’évaluation des résultats de la solution.

En matière de santé mentale et somatique, la technique de résolution des

problèmes fait partie des méthodes pour lesquelles il existe des arguments d’efficacité

issus des études contrôlées138,182.

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77  

Les interventions, à l'aide du modeling(comportements modèles), du jeu de

rôle, du soutien entre les pairs et de l'information didactique transmise par les

différents intervenants, visent essentiellement à responsabiliser l'enfant face à ses

soins; elles visent à améliorer l'ajustement psychosocial et la qualité de vie à l'aide de

modifications cognitives et comportementales; elles visent également à leur offrir une

occasion toute particulière de rencontrer des gens vivant la même réalité.

De nombreux auteurs ont mis en exergue la prévalence des biais cognitifs chez

cette population pédiatrique. A titre d’exemple, citons l’étude de Rhee et al. (2010)

qui a inclus 126 adolescents asthmatiques, âgés entre 13 et 20 ans, vivants au nord des

états unis. Les éléments qui influaient négativement sur le contrôle de l’asthme étaient

les attitudes et les pensées négatives à l’égard du traitement, la réticence des

adolescents à prendre leur traitement devant leurs pairs, le déni de la maladie avec

tendance à sous estimer les symptômes de l’asthme et les conséquences de l’absence

de prise régulière du traitement. La restructuration cognitive devient alors un outil

important à mettre en place avec les adolescents187.

Autre outil pertinent des thérapies comportementales, l’utilisation d’un agenda.

L’étude de Rhee et al. (2014) a porté sur 29 adolescents, d’un âge moyen de 14,6 ans

avec une légère prédominance féminine (55 %) souffrant d’un asthme mal stabilisé188.

Les symptômes respiratoires les plus fréquemment rapportés sont la toux (96

%), Le sifflement (79 %) et la dyspnée (72 %). Ces signes sont vécus par l’adolescent

comme invalidants et à l’origine d’émotions négatives comme l’angoisse, la frayeur,

l’asthénie, la frustration et la tristesse. Ces symptômes limiteraient aussi le niveau

d’activité journalier de ces adolescents qui se contentent finalement d’activités

sédentaires comme la lecture et la télévision voire dans les meilleurs des cas à des

actions limitées comme par exemple marcher de courtes distances.

Réaliser avec ce type de patients des agendas journaliers énumérant leurs

symptômes invalidants, leurs émotions et leurs activités permet parfois à l’adolescent

d’accéder à une prise de conscience et d’introduire des éléments pertinents d’éducation

thérapeutique188.

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78  

Les thérapies comportementales et cognitives (TCC) chez l’enfant comportent

quelques adaptations selon l’âge et surtout l’implication des parents qui bénéficient

d’une psycho- éducation59.

Les schémas thérapeutiques recommandés sont les suivants :

‐ troubles anxieux d’intensité légère à modérée : TCC en première intention et,

en l’absence d’amélioration symptomatique après 12 séances (amélioration < 50 %

aux échelles quantitatives), possibilité de prescrire un inhibiteur sélectif de la recapture

de la sérotonine (ISRS) en complément de la poursuite de la TCC ;

‐ troubles anxieux d’intensité sévère : TCC associée à la prescription d’ISRS,

avec changement d’ISRS au bout de 6 semaines en cas de mauvaise tolérance ou

d’efficacité < 50 % aux échelles quantitatives symptomatiques.

Technique de cohérence cardiaque (ou technique 365)

La technique de cohérence cardiaque puise ses sources de la méditation, du

mindfulness et de pratique respiratoire millénaire158.

L’exercice 365 s’apprend et se pratique tout les jours pour obtenir des résultats.

L’effet principal d’une séance de cohérence cardiaque est l’équilibrage et le

recentrage émotionnel ainsi que la modulation du cortisone (hormone de stress).

Le chiffre 3 : désigne que les exercices de respiration doivent être réalisées trois

fois par jour.

Le chiffre 6 : Six respirations de type abdominal à réaliser par minute.

Le chiffre 5 : les exercices doivent durer au minimum cinq minutes.

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79  

Interventions familiales

Les interventions centrées sur les familles d’enfants souffrants de pathologies

somatiques chroniques comme l’asthme sont particulièrement importantes à prendre

en considération.

L’absence de ce type d’intervention psychothérapique dans des familles

dysfonctionnelles réduirait de l’efficacité des TCC chez les enfants asthmatiques

anxieux164.

Leur mise en place permet une meilleure communication avec le personnel

soignant, améliorant ainsi la compliance thérapeutique123.

Les parents sont les premiers tuteurs du développement de leur enfant et, par

conséquent, de son adaptation psychosociale à la maladie. Les parents servent aussi

d'intermédiaire entre l'enfant et ses autres milieux de vie. Enfin, c'est aux parents

qu'incombe le plus souvent la tâche de prendre soin, au sens médical du terme, de leur

enfant malade notamment dans la gestion quotidienne de l’asthme. Or, apprendre à

soigner son enfant ne va pas de soi… la douleur de l'enfant entre en résonance avec la

souffrance des parents, et les sentiments de culpabilité qui peuvent émerger de part et

d'autre sont peu propices au " mieux vivre ". C'est donc les parents (et par extension

les familles) qu'il convient d'aider en tout premier lieu dans le cadre de leur propre

processus d'adaptation à la maladie de leur enfant.

Les parents, en effet, ont besoin de se sentir suffisamment bien formés et

compétents pour prendre soin, au sens médical du terme, de leur enfant, mais ils ont

besoin, aussi, d'être " reconnus dans leur capacité à être parents et de pouvoir se

représenter un avenir possible "110.

Le but du travail avec ces familles n’est sûrement pas de changer la réalité. Il

s’agit plutôt d’aider les parents à accepter leur enfant dans sa réalité, sans déni ni fuite.

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Dans certains cas, le suivi pédopsychiatrique n’est vraiment pas nécessaire, car

la famille réagit de manière adaptée, le couple parental reste soudé, fiable, assumant

pleinement ses fonctions parentales. Il est donc inutile de s’entêter à proposer des

entretiens. Ces familles dites plus résilientes surmontent ce genre d'épreuve plus

facilement que d'autres. Cependant, ce processus de résilience familiale dépend du

contexte vécu par la famille lors du diagnostic de l’asthme : période de développement

traversée par la famille, cohésion familiale, flexibilité et capacité à s'adapter aux

changements, capacité à communiquer les émotions, système de croyances, ressources

économiques, la capacité à faire face aux événements stressants et à résoudre les

problèmes ainsi qu'à la capacité à développer et à maintenir un bon réseau social etc.

Le potentiel de résilience de la famille résulterait ainsi de l'interaction entre les

éléments de fragilité familiale (les facteurs de risque) et les facteurs de protection de

celle-ci.

Les groupes de paroles peuvent apporter à ceux-ci un soutien face à leur vécu

difficile, permettant à la fois des échanges personnels et le partage d’informations

concrètes tirées de leurs expériences personnelles. C’est une bonne médiation pour

aider les parents à trouver la bonne distance par rapport à leur enfant.

Les interventions auprès des familles des enfants malades restent primordiales,

qu’il s’agisse d’interventions individuelles personnalisées ou d’interventions dans des

réunions d’associations sous formes de présentations orales ou d’ateliers.

Pour certains auteurs, plus l'individu porteur d'un symptôme est jeune, plus

l'intervention familiale est indiquée. Mais, comme ils le mentionnent, aucun modèle

thérapeutique n'est assez étendu pour aborder toutes les problématiques familiales, le

thérapeute doit alors combiner différents modèles d'intervention et thérapies selon le

cas178.

c. Particularités de la prise en charge à l’adolescence

La prévention de tout risque à l’adolescence, période d’expériences fondatrices

de l’individu, n’est ni souhaitable ni possible. Mais la gravité des conséquences d’une

mauvaise observance amène le soignant à intervenir211.

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81  

La première rencontre avec un adolescent est souvent un moment déterminant

pour la mise en place d’une relation de confiance.

Souvent non-demandeur de cette consultation, les notions de respect et de

confidentialité deviennent prépondérantes. Il est nécessaire alors de donner à

l’adolescent la place d’interlocuteur principal, tout en accordant aux parents une place

au « second plan ».

Se référer aux questions fondamentales de l’adolescence est primordial, à savoir

les transformations corporelles de la puberté, la recherche de l’autonomie, les

interrogations quant à l’identité et à la normalité.

La prescription est un moment délicat. Poser la question à l’adolescent s’il

accepte de prendre un médicament au collège ou lycée est impératif. En cas de

réticence, on peut alors lui proposer un autre schéma thérapeutique afin d’éviter la

non-prise systématique de milieu de journée.

La prépondérance à cet âge du temps présent doit être soulignée, ce qui doit

inciter à mobiliser les jeunes sur des objectifs à court terme, dont ils peuvent eux-

mêmes constater les bénéfices, plutôt que d’invoquer un futur lointain et hypothétique,

voire de les en menacer.

L’adolescent devrait devenir l’interlocuteur central des soins. Il serait donc plus

intéressant de le recevoir seul au moins une partie de temps. Son droit à la

confidentialité doit être énoncé et respecté.

Les soignants se doivent d’être attentifs à ses besoins qui dépassent largement

le seul cadre de la maladie. Une évaluation globale permet à l’adolescent et au

soignant de faire le point sur l’ensemble de ses besoins de santé : croissance, puberté et

image corporelle, scolarité, relations familiales et avec les pairs, sexualité, hygiène de

vie, conduites à risque …

Pour les patients dont la maladie a débuté dans l’enfance, il faut revenir sur ses

implications à court et long terme, le retentissement sur la croissance, la puberté, la

sexualité, l’avenir, la qualité de vie et les complications possibles.

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Le travail en réseau est nécessaire à la prise en compte des différents aspects de

la vie du jeune patient et à l’éducation thérapeutique tout en offrant à l’adolescent la

possibilité de choisir un interlocuteur privilégié.

Une forte implication du soignant peut amener l’adolescent à s’installer dans

une position passive mortifère. Il faut alors savoir le remettre en position d’acteur : le

considérer comme un être autonome, presque un adulte capable par lui-même de gérer

sa maladie.

Souvent, les équipes pédiatriques n’anticipent pas assez le futur de leur patient

adolescent : devenir autonome, se marier, avoir des enfants, exercer certaines

professions. Une approche systémique de ces différentes questions peut être proposée.

Le passage en médecine adulte, essentiel, doit être prévu et annoncé à l’avance,

comme une étape vers l’avenir qui se construit et non comme le deuil du suivi

pédiatrique.

De même qu’il faut souligner l’importance des groupes de parole. Les pairs

sont pour les adolescents une référence identitaire essentielle. Dans le cadre de la

maladie chronique, le groupe dans lequel chacun partage la même condition rassure et

réconforte, en réinscrivant les adolescents dans une certaine normalité.

Il offre aux patients des représentations de ce qu’ils vivent, les aidants à mettre

des mots sur ce qu’ils ressentent.

d. Groupes de paroles pour les soignants

Les groupes de soignants sont d’une grande utilité pour éviter les attitudes de

rejet. En partageant leurs expériences, les soignants peuvent faire le tri nécessaire entre

leur ressenti personnel et leurs fonctions professionnelles et se dégager ainsi des

situations difficiles.

Le travail du pédopsychiatre de liaison est particulièrement intéressant en ce qui

concerne l’équipe soignante médicale13.

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F. CARACTERISTIQUES SOCIALES DE L’ASTHME DE

L’ENFANT

1. Scolarité de l’enfant et de l’adolescent asthmatique

La plupart des maladies chroniques n’entravent aucunement les aptitudes

intellectuelles et physiques de l’enfant. Seule l’épilepsie est incriminée dans la

détérioration des aptitudes cognitives de l’enfant mal stabilisé68.

Après un séjour à l’hôpital pour la mise en route du traitement, l’enfant peut

rejoindre son domicile et sa vie, en particulier scolaire. La scolarité s’effectue selon

les aptitudes de l’enfant, sans que la maladie ne l’affecte si le traitement est

correctement suivi.

Comme tous les autres enfants, l’enfant qui a une maladie chronique passe une

grande partie de son temps à l’école. Si le retour à l’école est perçu comme la preuve

que l’enfant peut vivre « normalement », il est également source d’inquiétude sur la

continuité du traitement et de la surveillance (par ex. gestion du sport, des crises

d’asthme) hors du contrôle des parents.

La prise en charge de l’asthme de l’enfant inclut, dans ses objectifs, la

disparition de l’absentéisme scolaire. L’intégration des enfants asthmatiques est

facilitée par la meilleure acceptation de la maladie par l’entourage de l’enfant et par la

société en général.

La pierre angulaire d’une bonne scolarité reste l’adhésion thérapeutique de

l’enfant et de ses parents. Dans l’ensemble, les résultats scolaires des asthmatiques

sont désormais superposables à ceux des non asthmatiques. Le handicap

socioéconomique constitue le principal obstacle à une scolarité harmonieuse.

Les maladies chroniques à début pédiatrique constituent un obstacle

potentiellement redoutable à une scolarité normale197.

C’est par une bonne information et un partage d’un savoir minimum avec le

corps enseignant et la santé scolaire, que peut se réaliser une insertion sociale de

qualité, à laquelle les enfants qui ont une maladie chronique ont droit comme les

autres.

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Idéalement, avec l’équipe soignante, les acteurs de cette prise en charge

devraient être les parents, l’enfant, les enseignants et la santé scolaire, ainsi que les

autres personnes qui vivent quotidiennement avec l’enfant. C’est un véritable maillage

à tisser autour de l’enfant et de ses parents.

L’expérience clinique de l’équipe de Tubiana-Rufi en diabétologie pédiatrique a

apporté les preuves que cette collaboration est non seulement possible, mais efficace

tant au plan de la santé physique qu’à celui de l’équilibre psychoaffectif et social des

enfants et de leurs parents. L'enfant malade qui part à l'école doit pouvoir bénéficier

d'une scolarité «normale» de façon à éviter l'isolement dans lequel sa pathologie

pourrait le placer221.

On ne peut pas dissocier la vie à l’école d’un enfant asthmatique de sa vie en

général. Pour que la qualité de vie d’un enfant souffrant de maladie chronique comme

l’asthme soit bonne, il est indispensable que l’asthme de cet enfant soit diagnostiqué,

équilibré, qu’il bénéficie d’un traitement de fond et d’un suivi régulier. C’est la

condition préalable pour que l’enfant ne soit pas fatigué, qu’il suive une scolarité

normale (absentéisme nul), autrement dit que l’asthme n’empêche pas l’enfant de vivre

comme les autres enfants (adolescents) de son âge23.

Depuis quelques années, dans certains pays, l'accueil des enfants atteints de

troubles de la santé est facilité.

Pour chacun de ces enfants, un dialogue entre la famille, le médecin traitant,

l'équipe éducative et le médecin scolaire est instauré. Un projet d'accueil individualisé

pourra être établi avec respect des confidentialités. Ce projet permet une aide aux soins

et la mise en place de protocoles d'urgence. Le médecin scolaire informe l'équipe

éducative et la familiarise à la prise en charge de la maladie dans le cadre scolaire132.

On ne peut parler d’une bonne intégration de l’enfant asthmatique à l’école

sans insister sur l’importance du diagnostic précoce, du traitement de fond pris au

domicile sous la responsabilité des parents, sur la nécessité de favoriser le sommeil de

l’enfant asthmatique111.

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La mesure la plus précise de l’impact social de l’asthme chez l’enfant est

vraisemblablement l’absentéisme scolaire dont l’asthme est une des principales causes,

entraînant jusqu’à 25 % de l’absentéisme scolaire dans certains pays, soit 10,1 millions

de jours perdus aux États-Unis216. Mais l’absentéisme ne résume pas les problèmes

scolaires car les enfants asthmatiques ont aussi des difficultés à s’adapter au milieu

scolaire, à suivre l’enseignement et à communiquer. Correctement suivi et traité,

l’enfant asthmatique non seulement peut, mais doit, faire du sport comme les autres.

L’importance du handicap est directement proportionnelle à la sévérité28.

2. Enfant asthmatique et le sport

On a longtemps cru que les enfants souffrants de pathologies chroniques ne

devaient pas participer aux activités sportives et aux sports d'équipe. Ces enfants

bénéficiaient le plus souvent de dispenses d’éducation physique, limitant ainsi leurs

interactions avec leurs pairs et les désignant ainsi de « personne malade, voire

handicapée »228.

L’asthme d’effort (AE) se caractérise par la survenue d’une obstruction

bronchique à l’arrêt de l’effort. Dans certains cas, l’asthme survient au début de

l’effort. Lorsque la gêne n’est pas trop importante, il est alors possible de continuer

l’effort en diminuant l’intensité. Cette technique permet parfois de faire disparaître la

gêne. Les patients nomment cette façon de faire : « courir à travers son asthme ».

L’asthme d’effort est souvent présent chez l’enfant et l’adolescent peut

constituer un marqueur d’hyperréactivité bronchique et d’inflammation.

Son contrôle est indispensable pour permettre une activité sportive normale et

un développement physique et psychologique harmonieux.

L’asthme, la dyspnée d’effort et l’ensemble des symptômes présents lors de la

pratique sportive perturbent la vie des enfants. Comme conséquence une sédentarité

peut s’installer, qui explique le peu de goût pour le sport de certains enfants

asthmatiques.

La pratique sportive doit être encadrée et comprise dans une prise en charge

globale de l’asthme de l’enfant par une réelle réhabilitation à l’effort.

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En ce qui concerne les nageurs, les produits de dégradation du chlore utilisé

pour traiter les piscines (chloramine) a fait augmenter le nombre des hyperréactivités

bronchiques et le nombre des syndromes d’irritation bronchique62.

Aujourd'hui, les dispenses d'éducation physique sont une aberration, car l'on

sait que l'exercice assure au contraire une augmentation de la tolérance à l'effort, un

bien-être physique et psychologique, et améliore la confiance et l'estime de soi. En

outre il est bénéfique pour de nombreuses pathologies, pour autant que le sport soit

adapté aux besoins de l'enfant.

La pratique sportive, longtemps interdite ou déconseillée chez l’enfant

asthmatique est maintenant universellement considérée comme une thérapeutique avec

à la fois des bénéfices physiologiques et psychologiques114. Les principes

pharmacothérapeutiques sont parfaitement connus113: dès lors que l’enfant prend

régulièrement et correctement son traitement de fond à domicile, il peut dans la grande

majorité des cas pratiquer une activité sportive à condition de lui offrir un temps

nécessaire d’échauffement musculaire progressif et séquentiel et la possibilité d’avoir

recours à son bronchodilatateur d’action rapide et de courte durée113,114.

Les programmes de sport sont bénéfiques pour l'acquisition de l'autonomie de

l'enfant. Entouré de personnel expérimenté, l'enfant apprend à gérer l'activité physique,

ce qui lui permet d'être plus à l'aise à l'école ou dans un club sportif.

La pratique régulière d’exercices physiques et d’activités sportives améliorent

également les troubles anxieux et dépressifs.

La pratique du Yoga et du Tai Chi sont également bénéfiques pour l’enfant et

adolescents asthmatiques82.

L’acupuncture aurait aussi des effets bénéfiques sur le bien être psychiques des

enfants asthmatiques196.

La musique semble aussi avoir un effet thérapeutique en ce qui concerne

l’enfant et l’adolescent asthmatique. Dans une revue de littérature, à propos de toutes

les études qui ont cité ce type de psychothérapie dansl’asthme, publiées entre le 01

janvier 1992 et le 31 décembre 2013, Sliwka et al. ont recensé huit études pertinentes.

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Une étude met en exergue l’effet bénéfique de la musique sur la fonction

respiratoire dans l’asthme modéré. Dans deux études, malgré la diminution d’intensité

des symptômes respiratoires, il n’y avait pas de différence avec le groupe contrôle.

Jouer un instrument de musique ou participer à une chorale ont également un effet

bénéfique, signalé dans deux études, notamment sur l’amélioration de l’humeur207.

   

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   CHAPITRE 2

PARTIE PRATIQUE 

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III. PROTOCOLE D’ETUDE

A. PROBLEMATIQUE

L’asthme est souvent évoqué dans la littérature internationale comme facteur de

risque des troubles psychopathologiques. Cette pathologie somatique chronique

favoriserait surtout l’émergence de troubles anxieux.

La maladie chronique peut interférer avec le développement normal de l’enfant,

le fonctionnement familial et les interactions entre l’enfant et son environnement. Elle

peut également être vécue comme un facteur de stress potentiel auquel l’enfant et le

système familial doivent s’adapter.

L’annonce d’une maladie, véritable traumatisme pour la famille entière,

bouleverse ces échanges et peut provoquer des difficultés psychologiques souvent

masquées par les enjeux thérapeutiques somatiques placés au premier plan des

préoccupations de chacun : enfant, parents, soignants.

L’existence de troubles maternels (anxiété, dépression), fréquemment décrits

dans la littérature internationale, constituerait un risque pour la survenue de troubles

anxieux chez l’enfant et l’adolescent asthmatique. Or les parents (plus

particulièrement la mère) sont souvent effondrés à l’annonce du diagnostic. Ils sont

alors en grande souffrance, peu disponibles psychiquement pour soutenir leur enfant et

coopérer avec les pédiatres.

B. HYPOTHESE DE TRAVAIL

Notre hypothèse de travail est que les enfants et adolescents asthmatiques

constitueraient un groupe à risque vis-à-vis de la survenue de troubles anxieux. Ces

troubles anxieux dépendraient du type d’asthme et de sa sévérité et retentiraient sur la

famille, la scolarité et la pratique de sport de ces jeunes patients.

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C. OBJECTIFS DE L’ETUDE

L’objectif principal de notre étude prospective est d’évaluer la prévalence des

troubles anxieux survenant chez de jeunes patients asthmatiques, âgés entre 7 et 15

ans, et d’en préciser les types selon les critères diagnostiques du DSM IV R.

Dans un second temps, en tenant compte des critères retenus dans les

publications internationales, nous avons tenté d’évaluer l’impact familial de la

survenue d’une maladie chronique à travers la recherche d’un retentissement maternel

ou d’un retentissement sur les frères et sœurs du jeune patient asthmatique. A partir

des données de ces publications, nous nous sommes surtout intéressés à l’éventuelle

existence chez les mères des patients de symptômes anxieux, d’affects dépressifs, de

troubles du sommeil et de sentiment de culpabilité. Les attitudes de surprotection

maternelles sous tendues par de l’anxiété et recherchées dans notre étude sont les

vérifications de l’enfant la nuit durant son sommeil, l’éviction des sorties par mauvais

temps et le recours aux consultations d’urgence dès le moindre signe respiratoire

(toux, dyspnée, douleurs thoraciques).

Le retentissement sur la fratrie est recherché à partir de l’apparition de certains

signes depuis que le diagnostic d’asthme a été posé, comme un fléchissement scolaire

récent avec une baisse de deux points de la moyenne annuelle, de plaintes somatiques

inexpliquées après élimination de causes somatiques et d’attitudes de rivalité

fraternelle : La relation dans la fratrie est complexe, faite de sentiments contradictoires

et parfois violents : affection, attitudes loyales et protectrices, mais aussi jalousie,

agressivité et hostilité. On ne choisit pas ses frères et sœurs, ils sont « imposés » par

les parents.

Les liens fraternels sont souvent compliqués et sont influencés par des facteurs

tels que le traitement parental, l’ordre de naissance, la personnalité, l’entourageet les

expériences en dehors de la famille.

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Chaque enfant dans une famille est en concurrence pour se définir en tant

qu'individu et veut montrer qu’il est différent de ses frères et sœurs. Les enfants

peuvent se sentir traités différemment vis-à-vis de l'attention, de la discipline et de la

réactivité reçues des parents.

Lorsqu’elle est modérée, la rivalité peut être un signe positif montrant que

chaque enfant peut suffisamment s'affirmer pour exprimer ses différences vis-à-vis de

ses frères et sœurs.

Parfois elle est intense et elle peut alors se manifester par des régressions, des

colères, un repli sur soi ou des troubles du sommeil et de l’alimentation.

La meilleure solution restera la compréhension de l’existence d’une souffrance

chez l’enfant en position de rivalité. Dire cette souffrance, savoir l’entendre et y

réfléchir aidera la sœur ou le frère au prise avec ses sentiments de rivalité

à atténuer sa peine et à la surmonter.

Dans notre étude, nous avons retenu comme attitude de rivalité des

comportements qui sont apparus après que le diagnostic de la pathologie somatique

chronique a été posé.

En raison de la culpabilité qui en empêche l’expression directe, la voie

empruntée est souvent celle de manifestations symptomatiques telles que l’énurésie

secondaire, l’agressivité à l’égard de l’enfant asthmatique et une perte d’appétit

récente.

On considérait qu’ils existaient des remaniements au sein de la famille du fait

de la maladie si la mère rapportait des modifications dans leur espace de vie

(changement de chambre, dormir avec les parents), l’abandon d’une profession par la

mère depuis que le diagnostic d’asthme a été posé et enfin un déménagement en

rapport avec la pathologie somatique chronique.

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Toujours à partir des données de la littérature, l’impact de l’asthme sur la

scolarité a été évalué par l’existence d’un fléchissement scolaire avec une baisse de la

moyenne annuelle de 2 points, confirmées par les documents scolaires et ce par rapport

à la période précédant le diagnostic de la maladie, sur l’existence aussi d’un

absentéisme scolaire et quand l’enfant double de classe. A partir des travaux qui se

sont intéressés à l’absentéisme scolaires, notamment ceux de Bourdin au maghreb27,

l’absentéisme scolaire était évalué comme suit : peu sévère si moins de 7 jours par an,

modéré si l’enfant s’absentait entre 8 et 29 jours par an, important si l’absentéisme

concernait plus de 30 jours par an.Dans notre étude, nous n’avons pris en

considération que l’absentéisme de plus d’un mois par an.

Le retentissement sur le sport a été évalué a partir de trois critères, à savoir

l’abandon d’un sport que le patient pratiquait régulièrement, l’absence de pratique

d’une activité sportive régulière et la réduction du temps de sport depuis que l’enfant

ou l’adolescent a été diagnostiqué comme asthmatique.

Puis nous avons cherché d’éventuelles corrélations entre ces troubles anxieux

répertoriés et différents paramètres comme l’âge, le sexe, les types d’asthme et son

ancienneté, ainsi que d’éventuels retentissement familiaux, scolaire et sportif.

D’autres corrélations ont été recherchées entre les types d’asthme, son

ancienneté et l’existence de répercussions maternelles, scolaire et sur la pratique

régulière de sport qu’il existe ou pas un trouble anxieux associé.

D. INTERET

Le dépistage précoce de ces troubles anxieux permettrait une intervention

adaptée et à temps voulu d’un pédopsychiatre ou d’une psychologue, en collaboration

avec l’équipe de pédiatres.

L’intervention psychothérapique améliorerait ainsi le contrôle de l’asthme,

l’observance thérapeutique mais aussi la qualité de vie de l’enfant et de sa famille.

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93  

Notre souhait est d’arriver à travers ce travail d’intégrer l’examen

pédopsychiatrique aux examens complémentaires de l’asthme au même titre que

l’examen somatique pratiqué par les pédiatres.

Cette intervention pédopsychiatrique « systématique » est proposée afin

d’évaluer le retentissement psychologique de l’asthme et repérer d’éventuels troubles

qui pourraient être à l’origine d’une mauvaise compliance thérapeutique.

E. METHODE

1. Terrain d’étude:

Cette étude à été réalisée au niveau du service de psychiatrie de l’hôpital central

de l’armée, qui accueille des sujets relevant de divers corps d’armées ainsi que leurs

familles (conjoints et enfants), et ce de diverses régions militaires sans aucune

restriction. Le recrutement s’est fait aussi au niveau des structures pédiatriques

ducentre hospitalo-universitaire Nafissa Hammoud de la wilaya d’Alger.

Les enfants et leurs familles ont été accueillis au niveau de la consultation de

psychiatrie infanto juvénile de l’hôpital central de l’armée.

Dans un premier temps, une pré-enquête a été réalisée durant six mois (du 02

mai 2012 au 31 octobre2012) afin de tester les outils d’évaluation et de détecter

d’éventuelles incohérences.

Elle a concerné un échantillon de 50 enfants et adolescents asthmatiques suivis

régulièrement en consultation pédiatrique au niveau des deux hôpitaux. Nous avions

constaté que les jeunes patients étaient tous âgés de plus de 6 ans et de moins de 16 ans

d’où notre choix pour les limites d’âge de 7 et 15 ans.

Toujours par rapport aux données de la pré-enquête, nous avons opté pour deux

tranches d’âge. La tranche [7 – 11] ans concernait les enfants qui fréquentaient encore

l’école primaire. La puberté était signaléeà partir de 12 ans par les mères, d’où le choix

de la tranche d’âge [12 -15] ans pour les adolescents.

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94  

Les patients ont été vus une première fois au niveau de la consultation de

pédiatrie et ce pour une évaluation initiale. Puis ils ont été revus régulièrement en

consultation de pédo-psychiatrie en compagnie de leurs parents pour une évaluation

mentale tous les trois mois.

2. Type d’étude :

Notre étude clinique est prospective et descriptive rapportant la prévalence des

troubles anxieux retrouvés chez des enfants et adolescents asthmatiques, quelle que

soit l’ancienneté de leur pathologie somatique, reçus à notre consultation de

psychiatrie infanto juvénile du service de psychiatrie de l’Hôpital Central de l’Armée

Mohamed Seghir Nekkache et ce durant la période allant du 1er décembre 2012 au 1er

décembre 2013.

3. Echantillonnage :

Concernant l’effectif, nous l’avons calculé à partir de la règle suivante :

n = t× p (1 – p)

m=5 %

Explications :

n : taille d’échantillon requise

t : niveau de confiance à 95% (valeur type de 1,96)

p : prévalence estimative de l’asthme au service de pédiatrie

m : marge d’erreur à 5 % (valeur type de 0,05)

Dans les différents travaux algériens retrouvés, nous relevons que la prévalence

de l’asthme en population pédiatrique est aux alentours de 4 %

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95  

L’utilisation des valeurs types indiquées plus haut donne le calcul suivant :

n = 1,96 0,04 (1 – 0,04) = 75

0,05

Au départ, nous nous sommes proposés d’étudier 100 enfants et adolescents

asthmatiques.

Or, durant la période d’étude, huit patients ne se sont pas présentés en

consultation à 6 et/ou 12 mois et ont été ainsi considérés comme perdus de vue. Notre

étude a alors porté sur 92 enfants et adolescents asthmatiques âgés entre 7 et 15 ans.

a. Critères d’inclusion :

Ont été concernés par notre étude tous les patients, enfants de militaires ou de

personnel civil assimilé, mais aussi les enfants et adolescents recrutés en consultation

pédiatrique de l’hôpital Nafissa Hammoud de la wilaya d’Alger :

âgés entre 07 et 15 ans

De sexe masculin ou féminin.

Chez qui le diagnostic d’asthme a été posé, quelle que soit l’ancienneté de la

pathologie somatique chronique

Orientés par le biais de structures pédiatriques durant la période allant du 1er

décembre 2012 au 1er décembre 2013

b. Critères d’exclusion :

N’ont pas étés concernés par l’étude les enfants:

âgés de moins de 07 ans ou de plus de 15 ans

présentant une autre pathologie somatique qu’elle soit aiguë ou chronique

Déjà suivis en milieu psychiatrique ou présentant un trouble psychique

antérieur à la survenue de l’asthme

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96  

4. Questionnaires

Dans notre étude, nous avons eu recours à deux questionnaires, un

questionnaire destiné aux enfants (Echelle comportementale d’anxiété et phobie

(ECAP) de Véra (1996)225et un autre aux parents (Inventaire des comportements

pour enfants âgés entre 6 et 18 ans (CBCL)1.

Ces deux questionnaires sont fondés sur les critères diagnostiques DSM-IV-

TR64. Ilsfigurent en annexes.

Les versions arabes de ces questionnaires furent passées à deux groupes, 50

parents et 50 enfants durant 2 semaines. On a retrouvé un degré acceptable de test-

retest reliabilité (T= 0,78- 0,92) et de consistance interne (Cronbach’s alpha = 0,76 –

0,91).

L’Echelle comportementale d’anxiété et phobie (ECAP) de Véra

(1996) un questionnaire destiné à évaluer les peurs exprimées par des enfants et

adolescents de 6 à 18 ans dans les domaines d’activités quotidiennes (social, familial,

scolaire et image de soi)225.

Le but du questionnaire est également d’estimer l’intensité des différentes peurs

(phobie scolaire, phobie sociale, phobie des maladies, anxiété de séparation, phobie

simple).

Le questionnaire comprend deux échelles : une échelle des peurs (76 items) et

une échelle d’évitement (21 items).

L’enfant coche une des trois colonnes en face de chaque item. Il est

éventuellement aidé par la psychologue. Les items de l’échelle d’évitement sont

précédés d’un astérisque.

La psychologue a ensuite procédé à la cotation : la réponse « presque jamais »

est cotée 1 point, la réponse « quelquefois » est cotée 2 points, la réponse « souvent »

est cotée 3 points.

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97  

Elle a ensuite additionné les items correspondants aux deux échelles pour

obtenir d’une part une note d’intensité des peurs et une note d’intensité de l’évitement

phobique.

Les valeurs seuils pour les deux échelles sont représentées dans le tableau

suivant :

Echelle de peurs Echelle d’évitement

Note ≥124 : suspicion de trouble anxieux Note ≥32 : significative d’évitement

phobique

L’Inventaire de comportements pour enfants d’Achenbach (6 – 18

ans ),(T.M. Achenbach, 2001) est destiné aux parents1.

La CBCL donne de nombreuses informations et permet de dépister en

population générale les enfants à risque susceptibles de présenter des troubles

émotionnels et comportementaux. Elle concerne les enfants âgés de 6 à 18 ans.

Etant utilisée dans de nombreux travaux, dans de nombreux pays, elle permet de

comparer les études épidémiologiques.

La CBCL comprend deux parties : l’échelle de compétence sociale qui évalue

les compétences de l’enfant dans les activités de la vie quotidienne, les relations

sociales et les performances scolaires. La deuxième est une échelle des problèmes de

comportement qui évalue les symptômes comportementaux et émotionnels rapportés

par les parents.

La psychologue demande à un des parents (ou substitut parental) de remplir le

questionnaire en fondant ses réponses sur les six derniers mois.

La cotation se fait comme suit :

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98  

Echelle de compétence sociale

L’échelle de compétence sociale est composée de trois sous-échelles. L’étendue

varie de 0 à 30 pour les enfants scolarisés. Une valeur élevée est synonyme d’une

bonne adaptation.La cotation de chaque sous-échelle comprend :

‐ L’échelle d’activités comprend les items I à IV (étendue de 0 à 12) :

Le nombre de sports reçoit la note 0 si l’enfant participe à 0 ou 1 sport, la note 1 s’il

participe à deux sports, et la note 2 s’il participe à 3 sports.

La cotation du temps passé à faire du sport est de 1 pour « comme la moyenne » et de

2 pour « plus que la moyenne ».

La cotation de la réussite sportive est de 1 pour « aussi bien » et de 2 pour

« mieux ». Il faut ensuite faire la somme de ces deux derniers items et diviser par deux

(maximum deux points).

L’item II (qui concerne les passe-temps favoris et jeux de l’enfant) est coté sur

le même modèle (étendue de 0 à 4).

L’item III s’intéresse aux organismes, clubs équipes sportives ou groupes

auxquels l’enfant appartient et l’item IV aux petits travaux que l’enfant ferait

éventuellement. La procédure est la même que pour l’item II.

‐ L’échelle socialecomprend les items V et VI (étendue de 0 à 12). Le principe

de la cotation est le même que précédemment, à savoir un point pour 2 ou 3 amis(item

V-1), une ou deux activités ensemble par semaine (item V-2)et « à peu près pareil »

(item VI) ; 2 points pour 4 ou plus amis (item V-1), 3 ou plus activités (item V-2) et

« mieux » (item VI).

‐ L’échelle scolaire(étendue de 0 à 10) est représentée par l’item VII. En ce qui

concerne les performances scolaires, il suffit de faire la moyenne des quatre matières

principales. « dans la moyenne » reçoit 1 point et « au-dessus de la moyenne » reçoit 2

points.

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99  

L’item « classe spéciale » est coté 0 pour « oui » et 1 pour « non ». Il en est de

même pour les difficultés scolaires.

Echelle des problèmes de comportement

Cette échelle comprend 112 items cotés de 0 (pas vrai) à 2 (très vrai). L’item 56

est formé de 7 questions fermées, ce qui porte le total des questions à 118.

Plus le score total est élevé, plus la probabilité d’un trouble psychiatrique est

élevée.

Le score total peut se subdiviser en problèmes externes (conduites

délinquantielles, conduites agressives) et problèmes internes (anxiété/dépression,

plaintes somatiques, retrait social).

5. Organisation de l’étude

a. Moyens humains

Un médecin psychiatre

Un pédiatre

Une psychologue

Une secrétaire médicale

Un informaticien

Un épidémiologue

b. Moyens matériels

Une imprimante

Un photocopieur

Equipement informatique

Des échelles d’évaluation

Trois rames de papiers pour les questionnaires

Un Logiciel de traitement et d’analyse des données épidémiologiques

Epi Info Version 3.5.1

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100  

6. Déroulement de l’étude

Un questionnaire comprenant les renseignements sociodémographiques a été

élaboré. Il est rempli par le psychiatre pour chaque enfant ou adolescent reçu en

consultation de psychiatrie infanto juvénile. Les renseignements sont fournis par

l’enfant lui-même ou par ses parents. Ce questionnaire figure aussi en annexe.

La psychologue qui a participé à l’étude a été formée à la passation des

questionnaires utilisés dans cette étude.

La passation des questionnaires aux parents et à l’enfant a pu nous orienter vers

un trouble psychique particulier.

Le diagnostic positif s’est fait toutefois à partir de l’examen mental pratiqué par

le pédopsychiatre.

Les critères retenus ont correspondu aux critères diagnostiques de la

classification internationale DSM-IV-TR64.

Les patients ont été vus une première fois, orienté par leur pédiatre quelle que

soit la durée de son suivi pour asthme.

Dans un second temps, les enfants ont été revus régulièrement en consultation à

la clinique des Oliviers (tous les trois mois) en compagnie de leurs parents pour une

évaluation mentale.

A chaque consultation, l’enfant ou l’adolescent a bénéficié :

D’un examen mental

De passation d’échelles d’évaluation aussi bien à l’enfant qu’à

l’un des parents (de préférence au proche-soignant)

De même que nous avons évalué le retentissement scolaire (notion de

fléchissement scolaire, d’absentéisme ou d’échec) et ce à partir des renseignements

fournis par les parents, des éléments d’orientation retrouvés à la CBCL (échelle

scolaire).

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101  

Nous avons estimé qu’il y avait fléchissement scolaire après vérification des

bulletins scolaires et si la moyenne annuelle de l’année scolaire en cours baissait de

deux degrés par rapport à la période précédent le trouble anxieux ou la maladie

asthmatique. Le retentissement sur la pratique de sport a été également évalué.

De même qu’à chaque consultation, nous avons aussi recherché l’existence

d’un retentissement familial.

L’aspect familial a concerné essentiellement la mère et la fratrie. Nous avons

exploités les renseignements fournis par les parents et ce à chaque consultation.

En ce qui concerne le type d’asthme rencontré, la classification a été faite par le

pédiatre traitant en tenant compte de la classification internationale.

Les sujets de notre étude ont fait l’objet de l’évaluation multiaxiale du DSM-

IV-TR64:

Axe I : troubles cliniques et autres situations qui peuvent faire l’objet

d’un examen clinique.

Axe II : trouble de la personnalité et Retard mental. Les cas de

déficience mentale ont été exclus de l’étude. Nous n’avons pas retenu de

diagnostic de personnalité étant donné que notre échantillon était âgé de

moins de 15 ans.

Axe III : affections médicales générales. Les enfants et adolescents

souffrant d’un trouble somatique autre que l’asthme ont été exclus de

l’étude.

Axe IV : problèmes psychosociaux et environnementaux.

Axe V ou l’évaluation globale du fonctionnement n’a pas été rapportée

dans le cadre de notre étude qui ne concerne que les nouveaux cas.

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Nous nous sommes intéressés à la survenue des troubles suivants :

Les troubles anxieux : Trouble panique avec ou sans agoraphobie,

Trouble anxiété généralisée (TAG), phobie sociale, anxiété de

performance, phobie spécifique de type médicale

Troubles spécifiques à l’enfance : anxiété de séparation

Nous avons élaboré un masque de saisie des données incluant tous les

renseignements contenus sur la fiche de synthèse, sur le logiciel de traitement des

données épidémiologiques Epi Info Version3.5.1.

Nous avons calculé les moyennes pour certaines données quantitatives

sociodémographiques (tel l’âge).

De même qu’ont été calculées les fréquences des autres variables qualitatives

sociodémographiques et cliniques.

Nous avons aussi calculé les corrélations statistiques entre les diverses variables

cliniques qualitatives et les troubles anxieux répertoriés durant l’année de suivi.

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103  

IV. RESULTATS DESCRIPTIFS

C. CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES :

Notre échantillon est constitué de quatre vingt douze (92) enfants et adolescents

des deux sexes, âgés entre 07 et 15 ans. Leur répartition selon différentes variables

sociodémographiques est représentée dans les tableaux qui suivent.

1. Répartition selon l’âge :

âge de l'enfant (années) Fréquence Pourcentage

(%)Pourcentage Cumulé (%)

7 10 10,9 10,9

8 18 19,6 30,4

9 9 9,8 40,2

10 6 6,5 46,7

11 7 7,6 54,3

12 14 15,2 69,6

13 13 14,1 83,7

14 9 9,8 93,5

15 6 6,5 100,0

Total 92 100,0 100,0

Tableau 1 : Répartition des 92 cas étudiés selon l’âge (en années)

Le tableau (1) indique que notre population d’étude est constituée d’enfants et

d’adolescents âgés entre 7 et 15 ans, avec un minimum d’âge de 07ans et un maximum

de 15 ans.

Environ quarante pour cent (40,2 %) de l’échantillon sont âgés de moins de

neuf (09) ans et quatre vingt pour cent (83,7 %) ont moins de 13 ans.

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104  

Moyenne

10,7065

Variance

6,5833

Mode

8,0000

Minimum

7,0000

25%

8,0000

Médiane

11,0000

75%

13,0000

Maximum

15,0000

Nous avons calculé les moyennes d’âge, la variance, le mode le minimum et le

maximum dans notre échantillon. L’âge moyen calculé pour l’ensemble de

l’échantillon est à 10,70 ans.

Figure 1- Répartition des 92 cas étudiés en fonction de l’âge

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105  

La figure (1) qui représente la répartition des 92 cas étudiés selon l’âge, accuse

deux pics de fréquence. Elle montre le pic d’âge à 08 ans pour les enfants et un pic

d’âge à 12 et 13 ans pour les adolescents.

Dans notre étude, les 92 cas étudiés ont également été réparti selon deux

tranches d’âges, [07-11] ans et [12 – 15] ans. La première représente celle des enfants

pré pubères et la deuxième tranche, celle des [12 – 15] ans celle des adolescents.

Tranche Age (années) Fréquence Pourcentage

(%)Pourcentage Cumulé (%)

12 - 15 42 45,7 45,7

7 - 11 50 54,3 100,0

Total 92 100,0 100,0

Tableau 2 – Répartition des 92 cas étudiés selon les tranches d’âge

Le tableau (2) indique que la tranche d’âge 7-11 ans et qui représente les

enfants constitue un peu plus que la moitié de l’échantillon étudié (54,3 % des cas).

Figure 2 – Répartition des 92 cas étudiés en fonction des tranches d’âge

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106  

La figure (2) confirme la prédominance de la tranche d’âge 7-11 ans par

rapport à celle des adolescents âgés entre 12-15ans.

2. Répartition selon le sexe :

Le tableau (3) représente la répartition de notre échantillon selon le sexe.

Sexe Fréquence Pourcentage(%)

Pourcentage Cumulé (%)

féminin 38 41,3 41,3

masculin 54 58,7 100,0

Total 92 100,0 100,0

Tableau 3 – Répartition des 92 jeunes patients selon le sexe

Plus de la moitié des sujets soit 58,7 % de notre échantillon sont des garçons.

Les filles quant à elles représentent 41,3 % de l’effectif. Le sexe ratio est de 1,42.

Figure 3. Répartition des 92 cas étudiés selon le sexe

La figure (3) représente la fréquence des sujets répartis selon le sexe. Elle

confirme elle aussi la légère prédominance des garçons par rapport aux filles, avec

approximativement 58,7 % sujets de la cohorte.

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107  

3. Répartition selon le niveau d’instruction du jeune patient

asthmatique :

Nous nous sommes intéressés au niveau d’instruction des jeunes patients

asthmatiques. Nous avons retrouvé trois niveaux scolaires, primaire, collège, lycée et

ce en raison des limites d’âges choisies.

Niveau d’instruction du patient Fréquence Pourcentage

(%)Pourcentage Cumulé (%)

Collège 39 42,4 42,4

Lycée 5 5,4 47,8

Primaire 48 52,2 100,0

Total 92 100,0 100,0

Tableau 4‐ Répartition des 92 cas inclus dans l’étude en fonction du niveau d’instruction 

Le tableau (4) indique que 52,2 % des enfants fréquentent l’école primaire, 42,4

% le collège et 5,4 % le lycée.

Figure 4 – Répartition des 92 cas étudiés selon leur niveau d’instruction

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108  

Ceci est confirmé dans la figure (4) concernant la répartition des cas selon

qu’ils fréquentent l’école primaire, le collège ou le lycée.

4. Répartition selon le statut du proche soignant :

Nous nous sommes intéressés au statut du proche soignant, c’est à dire à la

personne qui a assisté quotidiennement l’enfant malade et ce durant les douze (12)

mois de suivi.

Aidant naturel Fréquence Pourcentage (%)

Pourcentage Cumulé (%)

Autre 3 3,3 3,3

Mère 74 80,4 83,7

Père 15 16,3 100,0

Total 92 100,0 100,0

Tableau 5 – Répartition des 92 cas étudiés selon le statut du proche soignant

Le tableau (5) montre que les mères s’occupent de leur enfant asthmatique dans

80,4 % des cas (74 cas). Les pères ne gèrent quotidiennement l’asthme que dans 16,3

% des cas (15 cas).

Dans trois cas seulement, il s’agissait de jeunes enfants, âgés entre 07 et 11 ans,

qui vivaient dans la grande famille et les mamans exerçaient une activité

professionnelle. C’est les grands-mères qui étaient impliquées dans les soins prodigués

au jeune patient.

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109  

Figure 5‐ Répartition des 92 cas étudiés en fonction du statut du proche soignant 

La figure (5) qui représente la répartition des 92 cas étudiés selon le statut du

proche soignant montre bien la nette prédominance des mères dans la gestion

quotidienne de l’asthme.

5. Répartition selon le niveau d’instruction du proche soignant :

Nous nous sommes également penchés sur le niveau d’instruction du proche

soignant.

Niveau instruction aidant Fréquence Pourcentage

(%)Pourcentage Cumulé

(%)

Collège 21 22,8 22,8

Lycée 40 43,5 66,3

Primaire 3 3,3 69,6

Sans instruction 1 1,1 70,7

Universitaire 27 29,3 100,0

Total 92 100,0 100,0

Tableau 6 – Répartition des 92 cas étudiés en fonction du niveau d’instruction du proche

soignant

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110  

Le tableau (6) indique que presque la moitié des proches soignants, soit 43,5 %

de l’effectif, ont atteint le niveau secondaire. 29,3 % des proches soignants sont

universitaires, et 3,3 % ont un niveau primaire. Un seul aidant naturel était représenté

par une grand-mère n’a jamais été scolarisé.

Figure 6 – Répartition des 92 cas étudiés selon le niveau d’instruction du proche

soignant

La figure (6) montre bien la prédominance du niveau secondaire en ce qui

concerne le niveau d’instruction de la personne qui gère au quotidien l’asthme du

jeune patient.

6. Synthèse des résultats sociodémographiques :

En somme, notre échantillon est constitué de 92 enfants et adolescents

asthmatiques, âgés entre 07 et 15 ans. L’âge moyen est de 10,70 ans. Environ quarante

pour cent (40,2 %) de l’échantillon a moins de 09 ans et un peu plus de quatre vingt

pour cent (83,7 %) moins de 13 ans.

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111  

La tranche d’âge 7-11ans et qui représente les enfants pré pubères prédomine

sur celle des adolescents âgés entre 12 et 15 ans puisqu’elle représente 54,3% de

l’effectif.

Les garçons représentent plus de la moitié de l’effectif (soit 58,7%) et les filles

41,3 % des cas étudiés. Le sexe ratio est de 1,42.

Les jeunes patients fréquentent essentiellement le primaire, soit 52,2 % de

l’effectif étudié.

En ce qui concerne le statut du proche soignant, on note, la prédominance des

mères. Elles sont impliquées dans 80,4 % des cas alors que les pères gèrent au

quotidien l’asthme de leur enfant dans 16,3 % des cas. Dans trois cas seulement, il

s’agissait des grands-mères.

La répartition des 92 cas étudiés en fonction du niveau d’instruction du proche

soignant indique que presque la moitié des proches soignants ont un niveau secondaire

(soit 43,5 % de l’effectif).

D. CARACTERISTIQUES CLINIQUES

Dans un premier temps, nous nous sommes intéressés aux caractéristiques

cliniques de la pathologie somatique chronique qu’est l’asthme.

1. Types d’asthme :

Nous avons d’abord pris en considération le caractère intermittent ou persistant

de l’asthme.

Asthme intermittent Fréquence Pourcentage

(%)Pourcentage Cumulé

(%)

Non 56 60,9 60,9

Oui 36 39,1 100,0

Total 92 100,0 100,0

Tableau 7. Répartition des 92 cas étudiés selon l’existence ou non d’un asthme

intermittent

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112  

Le tableau(7) montre que 39,1 % des enfants présentent un asthme intermittent

et 60,9 % des enfants n’en présentent pas.

Figure 7. Répartition des 92 cas étudiés selon l’existence ou non d’un asthme

intermittent

Ceci est confirmé dans la figure (7) concernant l’existence ou non d’un asthme

intermittent.

Asthme persistant Fréquence Pourcent Pourcent. Cum. Non 36 39,1% 39,1%

Oui 56 60,9% 100,0%

Total 92 100,0% 100,0%

Tableau 8 – Répartition des 92 cas étudiés selon l’existence ou non d’un

asthme persistant

Le tableau (8) confirme que 60,9 % des enfants et adolescents de notre étude

présentent un asthme persistant.

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113  

Figure 8 – Répartition des 92 cas étudiés selon l’existence ou non d’un asthme

persistant

Ceci est confirmé dans la figure (8) concernant l’existence ou non d’un asthme

persistant.

Nous nous sommes également intéressés au type d’asthme persistant, à savoir

est-ce qu’il s’agissait d’un asthme persistant léger, modéré ou sévère.

Types asthme persistant Fréquence Pourcentage

(%)Pourcentage Cumulé (%)

Léger 21 37,5 37,5

Modéré 28 50,0 87,5

Sévère 7 12,5 100,0

Total 56 100,0 100,0

Tableau 9 – Répartition des 56 patients souffrants d’asthme persistant selon le type de ce dernier

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114  

Le tableau (9) montre que la moitié des enfants (50%) présentent un asthme

persistant modéré, 37,5 % des enfants présentent un asthme persistant léger et 12,5 %

des enfants présentent un asthme persistant sévère.

Figure 9 – Répartition des 56 patients souffrants d’asthme persistant selon

le type de ce dernier

La figure (9) illustre bien la prédominance de l’asthme persistant modéré suivi

de l’asthme persistant léger. La forme sévère est moins fréquente dans notre étude (soit

12,5 % des cas d’asthme persistant).

Hospitalisation Fréquence Pourcentage(%)

PourcentageCumulé(%)

Non 84 91,3 91,3

Oui 8 8,7 100,0

Total 92 100,0 100,0

Tableau 10 – Répartition des 92 cas répertoriés selon leur hospitalisation pour décompensation de leur asthme

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115  

Le tableau(10) indique que parmi les 92 cas étudiés, 8,7 % d’enfants ont

nécessité une hospitalisation pour décompensation de leur asthme.

Figure 10 – Répartition des 92 cas répertoriés selon leur hospitalisation pour décompensation de leur asthme

Ceci est confirmé dans la figure (10) concernant l’hospitalisation des jeunes

patients pour décompensation de leur asthme.

Parmi ces 8 enfants hospitalisés, 5 étaient âgés de moins de 11 ans (2enfants de

7 ans, un enfant de 8 ans, un de 9 ans et un de 11 ans) et 3 autres âgés respectivement

de 13, 14 et 15 ans. Cinq d’entre eux étaient des filles. L’hospitalisation ne concernait

que les patients souffrant d’un asthme permanent, dont 5 sévères et 3 modérés. Seuls 4

patients hospitalisés souffraient aussi de troubles anxieux.

L’hospitalisation concernait 5 enfants, dont l’ancienneté de la maladie

somatique datait de moins d’une année. (P=0,0058)

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116  

Chez les 8 patients hospitalisés, nous avons relevé des répercussions

maternelles, un retentissement scolaire et un retentissement sur la pratique régulière de

sport. (P= 0,000)

Le tableau (11) représente la répartition des 92 jeunes patients étudiées selon

l’ancienneté de l’asthme

Ancienneté del’asthme Fréquence Pourcentage(%)

Pourcentage Cumulé (%)

Entre 1 - 3 ans 44 47,8 47,8

Moins 1 année 18 19,6 67,4

Plus de 3 ans 30 32,6 100,0

Total 92 100,0 100,0

Tableau 11- Répartition des 92 cas étudiés selon l’ancienneté de l’asthme

Le tableau (11) montre que l’ancienneté de l’asthme est presque dans la moitié

des cas (47,8 %) compris entre 1 et 3ans. Dans 32,6 % des cas, le diagnostic a été posé

depuis plus de trois ans et dans 19,6% des cas depuis moins d’une année.

 

Figure 11- Répartition des 92 cas étudiés selon l’ancienneté de l’asthme

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117  

Ceci est confirmé dans la figure (11) concernant l’ancienneté de l’asthme.

2. Existence de troubles anxieux sur l’axe I :

Orientés par les résultats des questionnaires, nous avons confirmé par l’examen

mental l’existence de troubles anxieux sur l’axe I.

Les résultats figurent dans le tableau (12).

Trouble anxieux Fréquence Pourcentage(%)

Pourcentage Cumulé (%)

Non 82 89,1 89,1

Oui 10 10,9 100,0

Total 92 100,0 100,0

Tableau12- Répartition des 92 cas étudiés en fonction de l’existence d’un

trouble anxieux

Au cours d’une année de suivi de 92 enfants et adolescents asthmatiques, des

troubles anxieux sont constatés chez 10 patients, soit 10,9 % de l’effectif étudié. En

revanche, 89,1 % de l’effectif n’a pas présenté de souffrance cliniquement

significative ni d’altération du fonctionnement social ou scolaire.

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118  

Figure 12- Répartition des 92 cas étudiés en fonction de l’existence d’un

trouble anxieux

La figure (12) montre bien que dans notre étude, un dixième (1/10) des jeunes

patients asthmatiques ont présenté des troubles anxieux caractérisés sur l’axe I et ce

au début de l’étude.

Nous nous sommes également intéressés aux types de troubles anxieux.

Type de troubles anxieux Fréquence Pourcentage(%)

Pourcentage Cumulé (%)

Anxiété de séparation 4 40,0 40,0

Phobie sociale 2 20,0 60,0

Anxiété Généralisée 3 30,0 90,0

Trouble panique avec agoraphobie 1 10,0 100,0

Total 10 100,0 100,0

Tableau 13 - Répartition des 10 cas de troubles anxieux selon leurs types

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119  

Des troubles anxieux ont été constatés chez 10 personnes (soit 10,9 % de

l’effectif). Il s’agissait dans, quatre cas d’anxiété de séparation (ADS), (deux filles et

deux garçons tous âgés entre 7 et 11 ans), trois cas de trouble anxiété généralisée

(TAG) (2 garçons âgés de 8 et 14 ans et 1 fille de 9 ans), deux cas de phobie sociale (2

adolescentes âgées de 12 et 15 ans) et une adolescente de 13 ans avec un trouble

panique et agoraphobie.

Figure 13- Répartition des 10 cas de troubles anxieux selon leurs types

La figure (13) qui représente le type de trouble anxieux montre bien la nette

prédominance de l’anxiété de séparation.

Nous nous sommes également intéressés à l’existence sur l’axe I d’une

éventuelle co-morbidité avec un autre trouble anxieux ou un épisode dépressif majeur.

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120  

Co-morbidité Fréquence Pourcentage(%)

Pourcentage Cumulé (%)

Non 90 97,8 97,8

Oui 2 2,2 100,0

Total 92 100,0 100,0

Tableau14 -Répartition des 92 selon l’existence de co-morbidité

Le tableau (14) indique que parmi les dix cas de troubles anxieux, deux

patients ont présenté une co-morbidité.

Figure 14- Répartition des 92 cas selon l’existence de co-morbidité

Ceci est confirmé dans la figure (14) concernant l’existence de co-morbidité

parmi les 10 cas de troubles anxieux.

Les deux co-morbidités étaient représentées par un Episode dépressif majeur

(EDM). Le premier cas est celui d’une adolescente de 13 ans, souffrant d’un asthme

sévère ayant nécessité plusieurs hospitalisations en pédiatrie et dont le diagnostic de la

pathologie somatique a été posé entre un et trois ans. Sur le plan psychique, elle

présentait un trouble panique avec agoraphobie particulièrement invalidant, à l’origine

d’un refus scolaire anxieux. La maman était particulièrement anxieuse et avait arrêté

de travailler.

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121  

Le deuxième cas de dépression relevé est le cas d’une petite fille de 10 ans

souffrant elle aussi d’un asthme persistant sévère, à l’origine d’une hospitalisation

datant de six mois au cours de laquelle le diagnostic d’asthme a été posé. Elle

présentait une anxiété de séparation assez invalidante avec un attachement anxieux à la

mère. La petite avait doublé de classe alors que son rendement scolaire était correct

durant les années précédentes.

Ces deux patientes ont bénéficié d’un suivi psychothérapique type

psychothérapie cognitivo-comportementale qui a permis une régression totale de la

symptomatologie dépressive et une rémission partielle du trouble anxieux, après une

année de suivi.

3. Synthèse des caractéristiques cliniques

En somme, dans notre étude nous avons constaté que 39,1 % des enfants

présentent un asthme intermittent et 60,9 % d’enfants présentent un asthme

persistant.

Parmi les enfants et les adolescents qui présentent un asthme persistant, il y’a

une prédominance d’asthme persistant modéré avec 50 % presque la moitié,

seulement 12,5% des enfants présentent un asthme persistant sévère et 8,7 % ont

nécessité une hospitalisation.

L’ancienneté de l’asthme est comprise entre 1 et 3ans presque dans la moitié

des cas (47,8 %) et de moins d’1année dans 19,6 % des cas.

La survenue de troubles anxieux entrainant une souffrance cliniquement

significative et une altération du fonctionnement social sont constatés chez 10 patients

asthmatiques, ce qui correspond à 10,9 % de notre effectif.

Quant à la nature des troubles anxieux, nous avons relevé une prédominance de

l’ADS avec 4 cas (soit 40%) ,3cas de TAG (soit 30%), 2 cas de phobie sociale (20%)

et un cas de trouble panique avec agoraphobie (soit 10%).

Nous avons retrouvé une co-morbidité dans 2,2 % des cas.

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122  

E. CARACTERISTIQUES FAMILIALES, SCOLAIRES ET

SPORTIVES

1. Retentissement familial de l’asthme

En matière de fonctionnement familial, nous nous sommes essentiellement

intéressés à l’existence d’un retentissement maternel, à l’existence d’un remaniement

au sein du fonctionnement familial et à l’impact que pouvait avoir le diagnostic d’une

affection chroniques sur les frères et sœurs de l’enfant malade.

Les renseignements étaient fournis essentiellement par les parents, parfois par le

jeune patient asthmatique lui-même. Nous avons tenté de les mettre dans des entités

cliniques lorsqu’ils étaient à l’origine d’une souffrance cliniquement significative et

d’un retentissement social.

Le tableau (15) représente la répartition des 92 cas de notre cohorte selon

l’existence ou pas de répercussions familiales

Répercussions familiales Fréquence Pourcentage

(%)Pourcentage Cumulé

(%)

Non 60 65,2 65,2

Oui 32 34,8 100,0

Total 92 100,0 100,0

Tableau15- Répartition des 92 cas étudiés en fonction de l’existence d’un retentissement

familial

En ce qui concerne notre étude, des répercussions familiales sont signalées dans

32 cas, soit 34,8 % de notre effectif.

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123  

Figure 15- Répartition des 92 cas étudiés en fonction de l’existence d’un

retentissement familial

Ceci est confirmé par la figure 16 qui indique clairement que dans 65,2 % des

cas le diagnostic d’asthme n’a pas induit un retentissement familial.

Types répercussions familiales Fréquence Pourcentage

(%)Pourcentage Cumulé (%)

Maternelle 24 75,0 75,0

Maternelle et fratrie 8 25,0 100,0

Total 32 100,0 100,0

Tableau 16- Répartition des cas selon le type de répercussions familiales

Le tableau (16) indique que les répercussions familiales sont essentiellement

maternelles dans 75 % des cas.

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124  

Figure 16- Répartition des cas selon le type de répercussions familiales

La figure (16) illustre bien la prédominance maternelle dans les répercussions

familiales.

a. Retentissement maternel

Répercussions maternelles Fréquence Pourcentage

(%) Pourcentage Cumulé (%)

Non 60 65,2 65,2

Oui 32 34,8 100,0

Total 92 100,0 100,0

Tableau17- Répartition des 92 cas étudiés selon l’existence de répercussions maternelles

En ce qui concerne notre étude, des troubles maternels sont signalés dans 32cas,

soit 34,8 % de notre effectif.

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125  

Figure 17- Répartition des 92 cas étudiés selon l’existence de répercussions maternelles

Ceci est confirmé par la figure (17) qui indique clairement que dans presque

deux tiers des cas, le diagnostic d’asthme n’a pas induit de troubles anxieux chez la

mère, et qu’il n’existe un retentissement maternel que chez un tiers de notre effectif.

Type/ répercussions maternelles Fréquence Pourcentage

(%)Pourcentage Cumulé (%)

Anxiété/surprotection 21 65,6 65,6

Culpabilité/fratrie 1 3,1 68,8

Dépression 2 6,3 75,0

Troubles du sommeil 8 25,0 100,0

Total 32 100,0 100,0

Tableau18- Répartition des cas selon le type de retentissement maternel

La nature des troubles présentées par les mamans des jeunes patients

asthmatiques est représentée dans le tableau (18). Les mères de notre étude ont

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126  

essentiellement développé une anxiété avec des attitudes de surprotection à l’égard de

leur enfant. C’est le cas chez 21 mamans.

Huit autres mères ont présenté des troubles du sommeil en rapport avec les

difficultés rencontrées dans la gestion quotidienne de l’asthme de leurs enfants.

Deux autres mamans ont développé une symptomatologie franchement

dépressive. L’une d’entre elle a consulté un psychiatre de libre pratique qui a instauré

un traitement antidépresseur.

Une seule maman a développé une culpabilité vis-à-vis des autres enfants.

Figure 18- Répartition des cas selon le type de retentissement maternel

La figure(18) indique clairement la prédominance de l’anxiété et des attitudes

maternelles de surprotection sur les autres manifestations.

b. Retentissement sur la fratrie

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127  

La répartition des 92 jeunes asthmatiques selon la survenue ou non de troubles

chez la fratrie dans l’année qui a suivi le diagnostic de l’asthme est représentée par le

tableau(19).

Répercussions/fratrie Fréquence Pourcentage(%)

PourcentageCumulé (%)

Non 84 91,3 91,3

Oui 8 8,7 100,0

Total 92 100,0 100,0

Tableau 19- Répartition des 92 cas étudiés selon l’existence de répercussions surla fratrie

Dans notre cohorte, les parents ont signalé des répercussions sur la fratrie dans

huit cas. On note l’absence de troubles induisant une souffrance cliniquement

significative ou ayant retenti sur la vie sociale et/ou scolaire du frère ou de la sœur

dans 91,3 % des cas.

Figure 19- Répartition des 92 cas étudiés selon l’existence de répercussions sur la fratrie

La figure (19) qui représente la répartition des 92 cas étudiés selon qu’il existe

ou pas de retentissement sur la fratrie, montre bien qu’une grande proportion de frères

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128  

et sœurs de jeunes patients asthmatiques de notre cohorte ne présente pas de troubles

psychiques caractérisés.

Types répercussions/fratrie Fréquence Pourcentage

(%)Pourcentage Cumulé (%)

Fléchissement scolaire 3 37,5 37,5

Plaintes somatiques inexpliquées 1 12,5 50,0

Rivalité 4 50,0 100,0

Total 8 100,0 100,0

Tableau 20- Répartition des cas selon le type de retentissement sur la fratrie

En ce qui concerne la nature des troubles présentés par les huit frères et sœurs

de patients asthmatiques et signalés par un des parents, le plus souvent le proche

soignant, on note, quatre cas de rivalité et trois cas de fléchissement scolaire. Ce

dernier a été confirmé par la présentation des documents scolaires. Une sœur a

présenté des plaintes somatiques inexpliquées à type de douleurs abdominales ayant

entrainé de nombreuses consultations et des investigations.

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129  

Figure 20- Répartition des cas selon le type de retentissement sur la fratrie

La figure (20) illustre bien la prédominance de la rivalité dans la fratrie par

rapport fléchissement scolaire et aux plaintes somatiques.

A noter que les frères et sœurs qui présentaient une souffrance cliniquement

significative ont été orientés vers la psychologue du service de pédiatrie concerné pour

une prise en charge psychothérapique.

c. Remaniement familial

Le tableau (21) représente la répartition des 92 jeunes asthmatiques en fonction

de l’existence ou pas d’un remaniement au sein du fonctionnement familial.

Remaniement familial Fréquence Pourcentage(%)

Pourcentage Cumulé (%)

Non 69 75,0 75,0

Oui 23 25,0 100,0

Total 92 100,0 100,0

Tableau 21- Répartition des 92 cas selon l’existence d’un remaniement familial

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130  

Un remaniement familial est constaté chez 23 patients, soit 25 % de l’effectif. Il

n’existe pas de perturbations dans l’organisation familiale chez le ¾ de l’effectif, soit

dans 75 % des cas.

Figure 21- Répartition des 92 cas selon l’existence d’un remaniement familial

La figure (21) montre bien l’absence de remaniement familial chez le ¾ des cas

étudiés.

A chaque fois que nous constations un remaniement au sein du fonctionnement

familial, nous avons tenté d’en préciser le type, comme l’indique le tableau (22).

Types remaniement familial Fréquence Pourcentage

(%)Pourcentage Cumulé (%)

Abandon/profession 8 34,8 34,8

Déménagement 2 8,7 43,5

Modification/espace de vie 13 56,5 100,0

Total 23 100,0 100,0

Tableau 22- Répartition des cas selon le type de remaniement familial

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131  

Les types de remaniement familial signalés par les proches soignants (le plus

souvent les mamans), sont représentés par l’abandon d’une profession que la mère

exerçait régulièrement avant l’annonce du diagnostic de l’asthme. L’abandon de

l’exercice régulier d’une profession a été signalé dans 8 cas. Sachant que dans notre

étude, seulement 30 mamans exerçaient une activité professionnelle de manière

régulière.

Un déménagement d’une région à une autre est noté dans deux cas. Les parents

ont jugé que le fait de déménager vers un milieu rural, milieu estimé plus sain et moins

humide pouvait améliorer l’état de santé de leur enfant asthmatique.

Le cas de figure le plus fréquent (soit 13 cas sur 23) est celui de la modification

de l’espace de vie. Les mères ont préféré faire dormir leurs enfants auprès d’elle de

crainte de la survenue de crise d’asthme au cours de la nuit. Dans les neuf cas, il

s’agissait d’enfants jeunes âgés entre 8 et 10 ans.

Figure22- Répartition des cas selon le type de remaniement familial

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132  

La figure (22) indique bien que la modification de l’espace de vie prévaut sur

l’abandon de l’exercice régulier d’une profession, et sur le déménagement de la

famille suite au diagnostic de l’asthme.

2. Retentissement scolaire

La répartition des 92 cas étudiés selon l’existence ou pas d’un retentissement

scolaire est représentée dans le tableau (23).

Tableau23- Répartition des 92 cas selon l’existence d’un retentissement scolaire

Un retentissement scolaire a été signalé par un des parents, le plus souvent le

proche soignant, indiqué dans l’échelle scolaire de la CBCL et confirmé par les

documents scolaires, chez 23 sujets, soit 25 % de l’effectif.

Figure 23- Répartition des 92 cas selon l’existence d’un retentissement scolaire

Retentissement scolaire Fréquence Pourcentage(%)

Pourcentage Cumulé (%)

Non 69 75,0 75,0

Oui 23 25,0 100,0

Total 92 100,0 100,0

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133  

La figure (23) qui représente la répartition des 92 cas étudiés selon l’existence

ou non d’un retentissement scolaire montre bien que chez 69 patients, soit 75 % de

l’effectif, l’entourage de l’enfant et de l’adolescent asthmatique ne signale pas de

perturbations scolaires survenus au cours de la première année d’évolution de

l’asthme.

Chez les 23 enfants et adolescents asthmatiques chez qui un retentissement

scolaire a été signalé, nous nous sommes penchés sur la nature du retentissement. Ceci

est indiqué dans le tableau(24).

Type/retentissement scolaire Fréquence Pourcentage

(%)Pourcentage Cumulé (%)

Absentéisme 14 60,9 60,9

Double de classe 2 8,7 69,6

Fléchissement scolaire 7 30,4 100,0

Total 23 100,0 100,0

Tableau 24- Répartition des cas selon le type de retentissement scolaire

L’entourage immédiat du jeune patient asthmatique signale essentiellement un

absentéismemarqué concernant 14 sujets.

On note deux cas d’échec scolaire et la nécessité pour ces deux enfants de

refaire l’année.

Un fléchissement scolaire avec une baisse des résultats scolaires est signalé

chez 7 enfants.

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134  

Figure 24- Répartition des cas selon le type de retentissement scolaire

La figure(24) indique bien la nette prédominance de l’absentéisme marqué par

rapport aux autres troubles scolaires constatés chez nos jeunes patients asthmatiques.

3. Retentissement sportif

La répartition des 92 cas étudiés selon l’existence ou pas d’un retentissement

sportif est représentée dans le tableau(25).

Retentissement/sport Fréquence Pourcentage(%)

PourcentageCumulé (%)

Non 64 69,6 69,6

Oui 28 30,4 100,0

Total 92 100,0 100,0

Tableau 25- Répartition des 92 cas selon l’existence d’un retentissement

sur le sport

Un retentissement sportif a été a été signalé par un des parents, le plus souvent

le proche soignant chez 28 sujets, soit 30,4 % de l’effectif.

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135  

Figure25- Répartition des 92 cas selon l’existence d’un retentissement sur le sport

La figure(25) qui représente la répartition des 92 cas étudiés selon l’existence

ou non d’un retentissement sur le sport montre bien que chez 64 patients (soit 69,6 %

de l’effectif), l’entourage de l’enfant et de l’adolescent asthmatique ne signale pas de

retentissement sur le sport survenus au cours de l’évolution de l’asthme.

Au contraire, beaucoup de parents ont inscrit leurs enfants à la natation

espérant ainsi une amélioration des fonctions respiratoires de leur enfant.

Nous n’avons pas pris en considération les enfants et adolescents qui ne

pratiquaient pas de sport avant que le diagnostic d’asthme ne soit posé.

Chez les 28 enfants et adolescents asthmatiques chez qui un retentissement sur

le sport a été signalé, nous nous sommes penchés sur la nature du retentissement.

Ceci est indiqué dans le tableau(26).

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136  

Type retentissement/sport Fréquence Pourcentage

(%)Pourcentage Cumulé (%)

Abandon/sport 7 25,0 25,0

Pas de sport 17 60,7 85,7

Réduction temps/sport 4 14,3 100,0

Total 28 100,0 100,0

Tableau 26- Répartition des cas selon le type de retentissement sur le sport

L’entourage immédiat du jeune patient asthmatique signale 17 enfants qui ne

pratiquent pas le sport, 7 cas ont abandonné le sport.

On note, quatre cas de réduction du temps de l’activité sportive (réduction des

séances hebdomadaires), notamment en hiver.

Figure 26- Répartition des cas selon le type de retentissement sur le sport

La figure(26) indique bien la nette prédominance des enfants qui ne pratiquent

pas le sport par rapport aux autres types de répercussions.

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137  

4. Synthèse des caractéristiques familiales, scolaires et sportives

Des répercussions familiales sont signalées dans 32 cas (34,8 % de notre

effectif). Les répercussions familiales sont essentiellement maternelles dans 75 % des

cas.

Les répercussions maternelles sont signalées dans 32 cas (34,8 %), représentées

essentiellement par une anxiété avec des attitudes de surprotection et rapportées chez

21 mères.

A un degré moindre, on note des troubles du sommeil (8 cas), deux cas de

symptomatologie dépressive et une mère a exprimé de la culpabilité à l’égard de ses

enfants sains.

Dans notre cohorte, les parents ont signalé des répercussions sur la fratrie dans

huit cas, soit chez 8,7 % de notre effectif. On note la prédominance de la rivalité

fraternelle sur le fléchissement scolaire et les plaintes somatiques inexpliquées.

Un remaniement familial est constaté chez 23 patients (25 % des cas). La

modification de l’espace de vie (13 cas) prévaut sur l’abandon par la mère d’une

profession exercée de manière régulière (8 cas). Deux cas de déménagement de la

famille vers un milieu rural ont été notés. La modification de l’espace de vie est notée

dans 13 cas pour les jeunes enfants âgés entre 8 et 10 ans.

Un retentissement scolaire a été répertorié chez 23 sujets (25 %). On relève la

nette prédominance de l’absentéisme par rapport aux autres troubles scolaires

constatés chez nos jeunes patients asthmatique.

Un retentissement sportif a été a été signalé chez 28 sujets (30,4% de l’effectif)

avec 17 enfants qui ne pratiquent pas le sport et 7 cas qui ont abandonné le sport. On

note quatre cas de réduction du temps consacré à l’activité sportive régulière.

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138  

V. ETUDE ANALYTIQUE DES CORRELATIONS

STATISTIQUES

A. CORRELATIONS STATISTIQUES

1. Corrélations entre l’âge des patients, leur sexe et le type

d’asthme

IC à 95 %

Odds Ratio (OR) :0,7694

Risk Ratio (RR) : 0,8642

Fisher exact : 0,3448255202

P>0,05(0,27)

TRANCHES D’AGE

Asthme persistant 12 – 15 7 - 11 TOTAL

Non

% >

% v

15

41,7

35,7

21

58,3

42,0

36

100,0

39,1

OUI

% >

% v

27

48,2

64,3

29

51,8

58,0

56

100,0

60,9

TOTAL

% >

% v

42

45,7

100,0

50

54,3

100,0

92

100,0

100,0

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139  

On constate que sur les 56 patients souffrants d’asthme persistant, 29 d’entre

eux sont âgés entre 7 et 11 ans (soit 51,8 %) et 27 cas sont âgés entre 12 et 15 ans.

IC à 95 %

Odds Ratio (OR) :1,2997

Risk Ratio (RR) : 1,1571

Fisher exact : 0,3448255202

P>0,05(0,27)

Cependant il n’existe pas de relation significative entre l’âge des patients et le

type d’asthme qu’il soit persistant ou intermittent.

TRANCHES D’AGE

Asthme

intermittent 12 – 15 7 – 11 TOTAL

Non

% >

% v

27

48,2

64,3

29

51,8

58,0

56

100,0

60,9

OUI

% >

% v

15

41,7

35,7

21

58,3

42,0

36

100,0

39,1

TOTAL

% >

% v

42

45,7

100,0

50

54,3

100,0

92

100,0

100,0

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140  

Concernant la répartition des 92 cas étudiés en fonction à la fois de leur âge et

de leur sexe, on retrouve une légère prédominance masculine pour les adolescents et le

double des garçons par rapport aux filles pour la tranche d’âge 7 – 11 ans. Le sexe

ratio varie selon la tranche d’âge de 1,1 pour les adolescents à 1,78 pour les jeunes

enfants. La corrélation entre le sexe et l’âge des patients n’est toutefois pas

significative.

IC à 95 %

Odds Ratio (OR) :1,6076

Risk Ratio (RR) : 1,2919

Fisher exact : 0,1801391017

P>0,05(0,13)

TRANCHES AGE

Sexe 12 – 15 7 – 11 TOTAL

Féminin

% >

% v

20

52,6

47,6

18

47,4

36,0

38

100,0

41,3

Masculin

% >

% v

22

40,7

52,4

32

59,3

64,0

54

100,0

58,7

TOTAL

% >

% v

42

45,7

100,0

50

54,3

100,0

92

100,0

100,0

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141  

Les garçons (32 cas) souffrent d’asthme persistant plus que les filles (24 cas).

Ils sont également plus nombreux en cas d’asthme intermittent (22 garçons Versus 14

filles) sans que cette corrélation soit significative.

IC à 95 %

Odds Ratio (OR) :0,8500

Risk Ratio (RR) : 0,9043

Fisher exact :0,4374575004

P>0,05(0,35)

ASTHME PERSISTANT

Sexe Non Oui TOTAL

féminin

% >

% v

14

36,8

38,9

24

63,2

42,9

38

100,0

41,3

masculin

% >

% v

22

40,7

61,1

32

59,3

57,1

54

100,0

58,7

TOTAL

% >

% v

36

39,1

100,0

56

60,9

100,0

92

100,0

100,0

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142  

IC à 95 %

Odds Ratio (OR) :1,1765

Risk Ratio (RR) : 1,0658

Fisher exact : 0,4374575004

P>0,05(0,35)

ASTHME INTERMITTENT

Sexe Non Oui TOTAL

féminin

% >

% v

24

63,2

42,9

14

36,8

38,9

38

100,0

41,3

masculin

% >

% v

32

59,3

57,1

22

40,7

61,1

54

100,0

58,7

TOTAL

% >

% v

56

60,9

100,0

36

39,1

100,0

92

100,0

100,0

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143  

2. Corrélation entre l’existence de troubles anxieux, les

répercussions et le sexe

Dans un premier temps, nous avons recherché l’existence d’une éventuelle

corrélation entre l’existence de troubles anxieux et le sexe des jeunes patients

asthmatiques.

IC à 95 %

Odds Ratio (OR) :0,4308

Risk Ratio (RR) : 0,9095

Fisher exact : 0,1754840961

P > 0,05 (0,11)

TROUBLE ANXIEUX

Sexe Non Oui TOTAL

féminin

% >

% v

32

84,2

39,0

6

15,8

60,0

38

100,0

41,3

masculin

% >

% v

50

92,6

61,0

4

7,4

40,0

54

100,0

58,7

TOTAL

% >

% v

82

89,1

100,0

10

10,9

100,0

92

100,0

100,0

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144  

Nous constatons qu’il existe une légère prédominance féminine avec six filles

anxieuses versus 4 garçons sur un total de 10 enfants et adolescents asthmatiques

anxieux.

Cependant, il n’existe pas de corrélation significative entre l’existence de

troubles anxieux sur l’axe I et le sexe du jeune patient asthmatique (P > 0,05).

Concernant la répartition des types de troubles anxieux en fonction du sexe, on

constate autant de garçons que de filles (2) souffrants d’anxiété de séparation. En

revanche, les deux patients qui présentaient des signes cliniques en faveur d’une

anxiété sociale sont des filles. L’unique cas de trouble panique avec agoraphobie était

également une fille. On note aussi deux garçons souffrants d’un TAG contre une seule

fille.

Là aussi, il n’existe pas de corrélation significative entre les types de troubles

anxieux et le sexe.

Chi-squared ddl Probability

3,0556 3 0,3831

TROUBLES ANXIEUX

Sexe ADS Ph. sociale TAG Tb panique avec agoraphobie TOTAL

féminin

% >

% v

2

33,3

50,0

2

33,3

100,0

1

16,7

33,3

1

16,7

100,0

6

100,0

60,0

masculin

% >

% v

2

50,0

50,0

0

0,0

0,0

2

50,0

66,7

0

0,0

0,0

4

100,0

40,0

TOTAL

% >

% v

4

40,0

100,0

2

20,0

100,0

3

30,0

100,0

1

10,0

100,0

10

100,0

100,0

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145  

Nous nous sommes également intéressés à l’existence d’un éventuel lien entre

le sexe des 92 enfants et adolescents asthmatiques et l’existence de répercussions

familiales.

Dans notre étude, autant de garçons que de filles ont présenté des répercussions

familiales, à savoir 16 patients de chaque sexe.

IC à 95 %

Odds Ratio (OR) : 0,5825

Risk Ratio (RR) : 0,8227

Fisher exact : 0,1551284882

P > 0,05 (0,11)

RÉPERCUSSIONS FAMILIALES

Sexe Non Oui TOTAL

Féminin

% >

% v

22

57,9

36,7

16

42,1

50,0

38

100,0

41,3

Masculin

% >

% v

38

70,4

6 3,3

16

29,6

50,0

54

100,0

58,7

TOTAL

% >

% v

60

65,2

100,0

32

34,8

100,0

92

100,0

100,0

Page 158: REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE …biblio.univ-alger.dz/jspui/bitstream/1635/14727/1/BENBOUDJEMA_H… · A toutes les personnes qui m’ont aidé, de près ou de loin,

146  

Il en est de même pour les corrélations entre le sexe et une éventuelle

répercussion maternelle. Autant de garçons que de filles (16 pour les deux sexes) ont

une maman en souffrance en regard de leur maladie somatique chronique.

IC à 95 %

Odds Ratio (OR) : 0,5789

Risk Ratio (RR) : 0,8227

Fisher exact : 0,1551284882

P > 0,05 (0,11)

RÉPERCUSSIONS MATERNELLES

Sexe Non Oui TOTAL

Féminin

% >

% v

22

57,9

36,7

16

42,1

50,0

38

100,0

41,3

Masculin

% >

% v

38

70,4

63,3

16

29,6

50,0

54

100,0

58,7

TOTAL

% >

% v

60

65,2

100,0

32

34,8

100,0

92

100,0

100,0

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147  

En revanche, pour le type de répercussion maternelle, on constate que les deux

cas de mères dépressives relevées dans notre étude concernent des garçons. Alors que

l’anxiété et les attitudes de surprotection maternelle qui en découlent, ainsi que les

troubles du sommeil sont présents à l’égard aussi bien des filles que des garçons. La

maman qui a exprimé des sentiments de culpabilité à l’égard de la fratrie avait une

fille asthmatique.

Chi-squared ddl Probability

3,0476 3 0,3843

Nous constatons donc qu’il n’existe pas de corrélation significative entre le sexe

du patient asthmatique et la survenue de répercussions familiales et maternelles. Il

n’existe pas non plus de lien significatif entre le sexe de l’enfant et de l’adolescent et

le type de répercussions maternelles.

TYPE/ RÉPERC. MATERNELLE

Sexe anxiété/surprotection culpabilité/fratrie dépressionTb

sommeil TOTAL

féminin

% >

% v

11

68,8

52,4

1

6,3

100,0

0

0,0

0,0

4

25,0

50,0

16

100,0

50,0

masculin

% >

% v

10

62,5

47,6

0

0,0

0,0

2

12,5

100,0

4

25,0

50,0

16

100,0

50,0

TOTAL

% >

% v

21

65,6

100,0

1

3,1

100,0

2

6,3

100,0

8

25,0

100,0

32

100,0

100,0

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148  

Autres paramètres étudiés, le remaniement familial et le retentissement scolaire

qui concernent aussi bien les filles que les garçons. On relève douze garçons et 11

filles sur les 23 enfants dont la famille a subi des remaniements en son sein du fait de

la pathologie somatique chronique.

IC à 95 %

Odds Ratio (OR) : 0,7041

Risk Ratio (RR) : 0,9135

Fisher exact : 0,3107832504

P > 0,05 (0,23)

REMANIEMENT FAMILIAL

Sexe Non oui TOTAL

Féminin

% >

% v

27

71,1

39,1

11

28,9

47,8

38

100,0

41,3

Masculin

% >

% v

42

77,8

60,9

12

22,2

52,2

54

100,0

58,7

TOTAL

% >

% v

69

75,0

100,0

23

25,0

100,0

92

100,0

100,0

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149  

Le retentissement scolaire a concerné là aussi 23 patients sur les 92 cas étudiés,

dont douze garçons et onze filles.

IC à 95 %

Odds Ratio (OR) : 0,7041

Risk Ratio (RR) : 0,9135

Fisher exact : 0,3107832504

P > 0,05 (0,23)

Comme nous le constatons, il n’existe pas de corrélation significative entre le

sexe des patients et la survenue d’un remaniement familial ou d’un retentissement

scolaire. Autrement dit, le sexe du jeune patient asthmatique n’influe pas sur la

survenue d’un remaniement familial ni sur un éventuel retentissement scolaire.

RETENTISSEMENT SCOLAIRE

Sexe Non oui TOTAL

féminin

% >

% v

27

71,1

39,1

11

28,9

47,8

38

100,0

41,3

masculin

% >

% v

42

77,8

60,9

12

22,2

52,2

54

100,0

58,7

TOTAL

% >

% v

69

75,0

100,0

23

25,0

100,0

92

100,0

100,0

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150  

En ce qui concerne les activités sportives régulières, les garçons semblent plus

affectés (16 garçons Versus 12 filles). Le retentissement de l’asthme sur l’exercice

d’une activité physique régulière n’est pas corrélé de façon significative au sexe du

jeune patient.

IC à 95 %

Odds Ratio (OR) : 0,9132

Risk Ratio (RR) : 0,9723

Fisher exact : 0,5098247917

P > 0,05 (0,42)

RETENTISSEMENT/SPORT

Sexe Non oui TOTAL

Féminin

% >

% v

26

68,4

40,6

12

31,6

42,9

38

100,0

41,3

Masculin

% >

% v

38

70,4

59,4

16

29,6

57,1

54

100,0

58,7

TOTAL

% >

% v

64

69,6

100,0

28

30,4

100,0

92

100,0

100,0

Page 163: REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE …biblio.univ-alger.dz/jspui/bitstream/1635/14727/1/BENBOUDJEMA_H… · A toutes les personnes qui m’ont aidé, de près ou de loin,

151  

3. Corrélation entre l’existence de troubles anxieux et l’âge

Dans un second temps, nous avons corrélé l’existence de troubles anxieux aux

deux tranches d’âge étudiées.

Nous constatons que 6 patients sur 50 enfants âgés entre 7 et 11 ans ont

présenté des troubles anxieux (Versus 44 sains). Nous constatons aussi qu’il n’existe

pas de corrélation significative entre les troubles anxieux et la tranche d’âge 7-11 ans.

IC à 95 %

Odds Ratio (OR) : 0,7741

Risk Ratio (RR) : 0,8943

Fisher exact : 0,4858180846

P >0,05 (0,36)

TRANCHE 7-11 ANS

Trouble anxieux Oui Non TOTAL

Non

% >

% v

44

53,7

88,0

38

46,3

90,5

82

100,0

89,1

Oui

% >

% v

6

60,0

12,0

4

40,0

9,5

10

100,0

10,9

TOTAL

% >

% v

50

54,3

100,0

42

45,7

100,0

92

100,0

100,0

Page 164: REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE …biblio.univ-alger.dz/jspui/bitstream/1635/14727/1/BENBOUDJEMA_H… · A toutes les personnes qui m’ont aidé, de près ou de loin,

152  

Nous constatons là aussi que parmi les adolescents âgés entre 12 et 15 ans,

quatre se distinguent par la survenue de troubles anxieux et qu’il n’existe pas de lien

significatif entre les deux paramètres étudiés.

IC à 95 %

Odds Ratio (OR) : 1,2919

Risk Ratio (RR) : 1,1585

Fisher exact : 0,4858180846

P >0,05 (0,36)

TRANCHE 12 -15 ANS

Trouble anxieux Oui Non TOTAL

Non

% >

% v

38

46,3

90,5

44

53,7

88,0

82

100,0

89,1

Oui

% >

% v

4

40,0

9,5

6

60,0

12,0

10

100,0

10,9

TOTAL

% >

% v

42

45,7

100,0

50

54,3

100,0

92

100,0

100,0

Page 165: REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE …biblio.univ-alger.dz/jspui/bitstream/1635/14727/1/BENBOUDJEMA_H… · A toutes les personnes qui m’ont aidé, de près ou de loin,

153  

En somme, la survenue de troubles anxieux chez le jeune patient asthmatique

n’est pas corrélée de manière significative à l’âge du patient et ce qu’il soit enfant ou

adolescent.

Nous avons enfin corrélé le type de troubles anxieux avec les mêmes tranches

d’âge. Malgré la constatation de survenue de l’anxiété de séparation que dans la

tranche d’âge 7-11 ans (4 cas) et l’anxiété sociale que chez les adolescents (2 cas),

nous ne retrouvons pas de corrélation significative entre le type de trouble anxieux et

la tranche d’âge étudiée.

Chi-squared ddl Probability

7,2222 3 0,0651

TROUBLES ANXIEUX

Tranche Age ADS Ph. sociale TAG Tb panique avec agoraphobie TOTAL

12 - 15

% >

% v

0

0,0

0,0

2

50,0

100,0

1

25,0

33,3

1

25,0

100,0

4

100,0

40,0

7 - 11

% >

% v

4

66,7

100,0

0

0,0

0,0

2

33,3

66,7

0

0,0

0,0

6

100,0

60,0

TOTAL

% >

% v

4

40,0

100,0

2

20,0

100,0

3

30,0

100,0

1

10,0

100,0

10

100,0

100,0

Page 166: REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE …biblio.univ-alger.dz/jspui/bitstream/1635/14727/1/BENBOUDJEMA_H… · A toutes les personnes qui m’ont aidé, de près ou de loin,

154  

Il nous a semblé aussi pertinent d’étudier l’existence d’un éventuel lien entre

l’âge du patient et les répercussions familiales.

On constate que sur un total de 32 patients avec des répercussions familiales, 20

d’entre eux étaient âgés entre 7 et 11 ans.

IC à 95 %

Odds Ratio (OR) : 1,6574

Risk Ratio (RR) : 1,1905

Fisher exact : 0,1771936823

P > 0,05 (0,13)

RÉPERCUSSIONS FAMILIALES

Tranche Age Non Oui TOTAL

12 - 15

% >

% v

30

71,4

50,0

12

28,6

37,5

42

100,0

45,7

7 - 11

% >

% v

30

60,0

50,0

20

40,0

62,5

50

100,0

54,3

TOTAL

% >

% v

60

65,2

100,0

32

34,8

100,0

92

100,0

100,0

Page 167: REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE …biblio.univ-alger.dz/jspui/bitstream/1635/14727/1/BENBOUDJEMA_H… · A toutes les personnes qui m’ont aidé, de près ou de loin,

155  

Les répercussions maternelles sont également plus fréquentes dans la tranche

d’âge 7 -11 ans avec 21 enfants versus 11 adolescents.

IC à 95 %

Odds Ratio (OR) : 2,0249

Risk Ratio (RR) : 1,2726

Fisher exact : 0,0854549058

P > 0,05 (0,06)

RÉPERCUSSIONS MATERNELLES

Tranche Age Non Oui TOTAL

12 - 15

% >

% v

31

73,8

51,7

11

26,2

34,4

42

100,0

45,7

7 - 11

% >

% v

29

58,0

48,3

21

42,0

65,6

50

100,0

54,3

TOTAL

% >

% v

60

65,2

100,0

32

34,8

100,0

92

100,0

100,0

Page 168: REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE …biblio.univ-alger.dz/jspui/bitstream/1635/14727/1/BENBOUDJEMA_H… · A toutes les personnes qui m’ont aidé, de près ou de loin,

156  

Chi-squared ddl probability

0,7850 3 0,8531

L’anxiété maternelle et les attitudes de surprotection se voient aussi plus

fréquemment chez le plus jeune (14 Vs 7 pour les adolescents).

Nous constatons toutefois que ces corrélations étudiées entre l’âge des 92 cas

étudiés et les répercussions familiales ne sont pas significatives. Toutefois, il n’existe

pas de relation significative entre les deux tranches d’âge et les répercussions

maternelles ni avec le type de réactions maternelles.

Les remaniements familiaux tels que l’abandon d’une profession de la part de la

mère et surtout une modification de l’espace de vie sont plus fréquents dans la tranche

d’âge 7 – 11 ans, (19 versus 4 adolescents) avec une corrélation significative entre ces

deux paramètres.

TYPE/ RÉPERC. MATERNELLE

Tranche Age anxiété/surprotection culpabilité/fratrie dépressionTb

sommeil TOTAL

12 - 15

% >

% v

7

63,6

33,3

0

0,0

0,0

1

9,1

50,0

3

27,3

37,5

11

100,0

34,4

7 - 11

% >

% v

14

66,7

66,7

1

4,8

100,0

1

4,8

50,0

5

23,8

62,5

21

100,0

65,6

TOTAL

% >

% v

21

65,6

100,0

1

3,1

100,0

2

6,3

100,0

8

25,0

100,0

32

100,0

100,0

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157  

IC à 95 %

Odds Ratio (OR) : 5,7163

Risk Ratio (RR) : 1,4593

Fisher exact : 0,0014248443

P < 0,05 (0,000)

Les retentissements scolaire et sportif sont également plus fréquents dans la

tranche d’âge 7 -11 ans. Dix huit enfants versus 10 adolescents ne font pas de sport

régulièrement.

REMANIEMENT FAMILIAL

Tranche Age Non Oui TOTAL

12 - 15

% >

% v

38

90,5

55,1

4

9,5

17,4

42

100,0

45,7

7 - 11

% >

% v

31

62,0

44,9

19

38,0

82,6

50

100,0

54,3

TOTAL

% >

% v

69

75,0

100,0

23

25,0

100,0

92

100,0

100,0

Page 170: REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE …biblio.univ-alger.dz/jspui/bitstream/1635/14727/1/BENBOUDJEMA_H… · A toutes les personnes qui m’ont aidé, de près ou de loin,

158  

IC à 95 %

Odds Ratio (OR) : 1,7886

Risk Ratio (RR) : 1,1905

Fisher exact : 0,1495218513

P > 0,05 (0,12)

Le retentissement scolaire est quant à lui observé chez 14 jeunes enfants

asthmatiques contre seulement 9 adolescents.

RETENTISSEMENT/SPORT

Tranche Age Non oui TOTAL

12 - 15

% >

% v

32

76,2

50,0

10

23,8

35,7

42

100,0

45,7

7 - 11

% >

% v

32

64,0

50,0

18

36,0

64,3

50

100,0

54,3

TOTAL

% >

% v

64

69,6

100,0

28

30,4

100,0

92

100,0

100,0

Page 171: REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE …biblio.univ-alger.dz/jspui/bitstream/1635/14727/1/BENBOUDJEMA_H… · A toutes les personnes qui m’ont aidé, de près ou de loin,

159  

IC à 95 %

Odds Ratio (OR) : 1,4205

Risk Ratio (RR) : 1,0913

Fisher exact : 0,3157194798

P > 0,05 (0,24)

Cependant les corrélations entre les tranches d’âge et les retentissements

scolaire et sportif ne sont pas significatives.

RETENTISSEMENT SCOLAIRE

Tranche Age Non oui TOTAL

12 - 15

% >

% v

33

78,6

47,8

9

21,4

39,1

42

100,0

45,7

7 - 11

% >

% v

36

72,0

52,2

14

28,0

60,9

50

100,0

54,3

TOTAL

% >

% v

69

75,0

100,0

23

25,0

100,0

92

100,0

100,0

Page 172: REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE …biblio.univ-alger.dz/jspui/bitstream/1635/14727/1/BENBOUDJEMA_H… · A toutes les personnes qui m’ont aidé, de près ou de loin,

160  

4. Corrélation entre l’existence de troubles anxieux, le type

d’asthme et son ancienneté

Dans notre étude, on s’est aussi intéressé à un éventuel lien existant entre les

troubles anxieux et le types d’asthme dont souffraient les 92 cas étudiés. Il s’est avéré

qu’aucun trouble n’a été relevé chez les jeunes patients souffrants d’un asthme

intermittent.

IC à 95 %

Odds Ratio (OR) : 0,0000

Risk Ratio (RR) : 0,8214

Fisher exact : 0,0049381085

P < 0,05 (0,002)

TROUBLE ANXIEUX

Asthme

intermittent Non oui TOTAL

Non

% >

% v

46

82,1

56,1

10

17,9

100,0

56

100,0

60,9

Oui

% >

% v

36

100,0

43,9

0

0,0

0,0

36

100,0

39,1

TOTAL

% >

% v

82

89,1

100,0

10

10,9

100,0

92

100,0

100,0

Page 173: REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE …biblio.univ-alger.dz/jspui/bitstream/1635/14727/1/BENBOUDJEMA_H… · A toutes les personnes qui m’ont aidé, de près ou de loin,

161  

Les dix cas de troubles anxieux relevés étaient observés dans le cas d’asthme

persistant. On constate que la corrélation entre les troubles anxieux et le type d’asthme

(intermittent ou persistant) est significative.

IC à 95 %

Odds Ratio (OR) : 0,0000

Risk Ratio (RR) : 1,2174

Fisher exact : 0,0049381085

P < 0,05 (0,002)

TROUBLE ANXIEUX

Asthme persistant Non Oui TOTAL

Non

% >

% v

36

100,0

43,9

0

0,0

0,0

36

100,0

39,1

Oui

% >

% v

46

82,1

56,1

10

17,9

100,0

56

100,0

60,9

TOTAL

% >

% v

82

89,1

100,0

10

10,9

100,0

92

100,0

100,0

Page 174: REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE …biblio.univ-alger.dz/jspui/bitstream/1635/14727/1/BENBOUDJEMA_H… · A toutes les personnes qui m’ont aidé, de près ou de loin,

162  

Les troubles anxieux ont été surtout notés dans les formes modérées de l’asthme

persistant avec six cas sur dix enfants et adolescents anxieux. La corrélation n’est

toutefois pas significative.

Chi-squared ddl Probability

1,7855 2 0,4095

Parmi les quatre cas d’anxiété de séparation répertoriés, trois enfants souffrent

d’un asthme persistant modéré et le quatrième d’un asthme sévère. Parmi les jeunes

patients avec un trouble anxiété généralisée, deux ont un asthme modéré et un enfant

souffre d’un asthme léger.

TROUBLE ANXIEUX

Types asthme

persistant Non oui TOTAL

Léger

% >

% v

19

90,5

41,3

2

9,5

20,0

21

100,0

37,5

Modéré

% >

% v

22

78,6

47,8

6

21,4

60,0

28

100,0

50,0

Sévère

% >

% v

5

71,4

10,9

2

28,6

20,0

7

100,0

12,5

TOTAL

% >

% v

46

82,1

100,0

10

17,9

100,0

56

100,0

100,0

Page 175: REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE …biblio.univ-alger.dz/jspui/bitstream/1635/14727/1/BENBOUDJEMA_H… · A toutes les personnes qui m’ont aidé, de près ou de loin,

163  

Le cas de l’adolescente avec le trouble panique et agoraphobie souffre d’un

asthme persistant sévère.

Les deux patients avec une anxiété sociale présentent l’un un asthme léger et

l’autre un asthme modéré.

Chi-squared ddl Probability

7,2222 6 0,3008

On ne constate pas toutefois de corrélation significative entre les types de

troubles anxieux constatés dans notre étude et le type d’asthme persistant.

TROUBLES ANXIEUX

Types asthme persistant ADS Ph.

sociale TAG

Tb panique avec

agoraphobie TOTAL

Léger

% >

% v

0

0,0

0,0

1

50,0

50,0

1

50,0

33,3

0

0,0

0,0

2

100,0

20,0

Modéré

% >

% v

3

50,0

75,0

1

16,7

50,0

2

33,3

66,7

0

0,0

0,0

6

100,0

60,0

Sévère

% >

% v

1

50,0

25,0

0

0,0

0,0

0

0,0

0,0

1

50,0

100,0

2

100,0

20,0

TOTAL

% >

% v

4

40,0

100,0

2

20,0

100,0

3

30,0

100,0

1

10,0

100,0

10

100,0

100,0

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164  

Les répercussions familiales sont retrouvées seulement dans 6 cas sur 36 cas

d’asthme intermittent.

IC à 95 %

Odds Ratio (OR) : 0,2344

Risk Ratio (RR) : 0,6429

Fisher exact : 0,0028582765

P < 0,05 (0,001)

RÉPERCUSSIONS FAMILIALES

Asthme

intermittent Non oui TOTAL

Non

% >

% v

30

53,6

50,0

26

46,4

81,3

56

100,0

60,9

Oui

% >

% v

30

83,3

50,0

6

16,7

18,8

36

100,0

39,1

TOTAL

% >

% v

60

65,2

100,0

32

34,8

100,0

92

100,0

100,0

Page 177: REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE …biblio.univ-alger.dz/jspui/bitstream/1635/14727/1/BENBOUDJEMA_H… · A toutes les personnes qui m’ont aidé, de près ou de loin,

165  

Les répercussions familiales sont retrouvées chez 26 patients sur 56 souffrant

d’un asthme persistant.

IC à 95 %

Odds Ratio (OR) :4,2659

Risk Ratio (RR) : 1,5556

Fisher exact : 0,0028582765

P < 0,05 (0,0017)

Les répercussions familiales sont donc plus fréquentes dans l’asthme persistant.

La corrélation entre ces deux paramètres (à savoir les répercussions familiales et le

type d’asthme) est significative.

RÉPERCUSSIONS FAMILIALES

Asthme persistant Non oui TOTAL

Non

% >

% v

30

83,3

50,0

6

16,7

18,8

36

100,0

39,1

Oui

% >

% v

30

53,6

50,0

26

46,4

81,3

56

100,0

60,9

TOTAL

% >

% v

60

65,2

100,0

32

34,8

100,0

92

100,0

100,0

Page 178: REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE …biblio.univ-alger.dz/jspui/bitstream/1635/14727/1/BENBOUDJEMA_H… · A toutes les personnes qui m’ont aidé, de près ou de loin,

166  

Autres paramètres étudiés sont le retentissement de l’asthme sur la scolarité et

la pratique régulière du sport selon qu’il soit persistant ou intermittent.

Le retentissement sportif est noté chez 5 patients sur 36 souffrants d’un asthme

intermittent.

IC à 95 %

Odds Ratio (OR) : 0,2350

Risk Ratio (RR) : 0,6843

Fisher exact : 0,0046493002

P < 0,05 (0,002)

RETENTISSEMENT/SPORT

Asthme

intermittent Non oui TOTAL

Non

% >

% v

33

58,9

51,6

23

41,1

82,1

56

100,0

60,9

Oui

% >

% v

31

86,1

48,4

5

13,9

17,9

36

100,0

39,1

TOTAL

% >

% v

64

69,6

100,0

28

30,4

100,0

92

100,0

100,0

Page 179: REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE …biblio.univ-alger.dz/jspui/bitstream/1635/14727/1/BENBOUDJEMA_H… · A toutes les personnes qui m’ont aidé, de près ou de loin,

167  

Ce retentissement sur la pratique régulière de sport est aussi noté chez 23

patients sur 56 souffrants d’un asthme persistant.

IC à 95 %

Odds Ratio (OR) : 4,2561

Risk Ratio (RR) : 1,4613

Fisher exact : 0,0046493002

P < 0,05 (0,002)

Nous constatons ainsi dans ce cas de figure qu’il existe une corrélation

significative entre l’existence d’un retentissement sur l’activité physique régulière et le

type d’asthme qu’il soit intermittent ou permanent.

RETENTISSEMENT/SPORT

Asthme persistant Non oui TOTAL

Non

% >

% v

31

86,1

48,4

5

13,9

17,9

36

100,0

39,1

Oui

% >

% v

33

58,9

51,6

23

41,1

82,1

56

100,0

60,9

TOTAL

% >

% v

64

69,6

100,0

28

30,4

100,0

92

100,0

100,0

Page 180: REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE …biblio.univ-alger.dz/jspui/bitstream/1635/14727/1/BENBOUDJEMA_H… · A toutes les personnes qui m’ont aidé, de près ou de loin,

168  

L’étude d’un éventuel lien existant entre le type d’asthme (intermittent ou

persistant) et un retentissement scolaire noté après que le diagnostic d’asthme ait été

posé, indique que seuls 4 patients sur 36 souffrants d’un asthme intermittent présentent

aussi des répercussions scolaires.

IC à 95 %

Odds Ratio (OR) : 0,2469

Risk Ratio (RR) : 0,7433

Fisher exact : 0,0112219640

P < 0,05 (0,006)

RETENTISSEMENT SCOLAIRE

Asthme

intermittent Non oui TOTAL

Non

% >

% v

37

66,1

53,6

19

33,9

82,6

56

100,0

60,9

Oui

% >

% v

32

88,9

46,4

4

11,1

17,4

36

100,0

39,1

TOTAL

% >

% v

69

75,0

100,0

23

25,0

100,0

92

100,0

100,0

Page 181: REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE …biblio.univ-alger.dz/jspui/bitstream/1635/14727/1/BENBOUDJEMA_H… · A toutes les personnes qui m’ont aidé, de près ou de loin,

169  

On constate aussi que presque un tiers des patients (soit 19 sur 56) souffrants

d’un asthme persistant présentent des répercussions scolaires après que leur asthme ait

été diagnostiqué.

IC à 95 %

Odds Ratio (OR) : 4,0505

Risk Ratio (RR) : 1,3453

Fisher exact : 0,0112219640

P < 0,05 (0,006)

RETENTISSEMENT SCOLAIRE

Asthme persistant Non Oui TOTAL

Non

% >

% v

32

88,9

46,4

4

11,1

17,4

36

100,0

39,1

Oui

% >

% v

37

66,1

53,6

19

33,9

82,6

56

100,0

60,9

TOTAL

% >

% v

69

75,0

100,0

23

25,0

100,0

92

100,0

100,0

Page 182: REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE …biblio.univ-alger.dz/jspui/bitstream/1635/14727/1/BENBOUDJEMA_H… · A toutes les personnes qui m’ont aidé, de près ou de loin,

170  

Comme nous le constatons, il existe une relation significative entre l’existence

d’un retentissement scolaire et le type d’asthme (intermittent ou persistant).

Lorsque le diagnostic d’asthme a été posé depuis moins d’une année, seuls trois

patients sur 18 sont anxieux. Quand le diagnostic a été établi entre un et trois ans, cinq

patients sur 44 ont été anxieux alors que lorsque le diagnostic date de plus de trois ans,

seuls deux patients asthmatiques sur 30 ont présenté un trouble anxieux sur l’axe I.

Chi-squared ddl Probability

1,1825 2 0,5536

TROUBLE ANXIEUX

Ancienneté de

l’asthme Non Oui TOTAL

Entre 1 - 3 ans

% >

% v

39

88,6

47,6

5

11,4

50,0

44

100,0

47,8

Moins 1 année

% >

% v

15

83,3

18,3

3

16,7

30,0

18

100,0

19,6

Plus de 3 ans

% >

% v

28

93,3

34,1

2

6,7

20,0

30

100,0

32,6

TOTAL

% >

% v

82

89,1

100,0

10

10,9

100,0

92

100,0

100,0

Page 183: REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE …biblio.univ-alger.dz/jspui/bitstream/1635/14727/1/BENBOUDJEMA_H… · A toutes les personnes qui m’ont aidé, de près ou de loin,

171  

Nous constatons dans ce cas de figure qu’il n’existe pas de relation significative

entre la survenue de troubles anxieux et l’ancienneté de l’asthme.

Les répercussions maternelles sont relevées surtout lorsque le diagnostic

d’asthme est posé depuis moins d’une année avec 14 cas sur 18 patients. Seules les

mères de quatre patients ont exprimé des difficultés émotionnelles à l’examen

clinique sur un total de 30 patients connus asthmatiques depuis plus de trois ans.

Chi-squared ddl Probability

20,9234 2 0,0000

RÉPERCUSSIONS MATERNELLES

Ancienneté de

l’asthme Non oui TOTAL

Entre 1 - 3 ans

% >

% v

30

68,2

50,0

14

31,8

43,8

44

100,0

47,8

Moins 1 année

% >

% v

4

22,2

6,7

14

77,8

43,8

18

100,0

19,6

Plus de 3 ans

% >

% v

26

86,7

43,3

4

13,3

12,5

30

100,0

32,6

TOTAL

% >

% v

60

65,2

100,0

32

34,8

100,0

92

100,0

100,0

Page 184: REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE …biblio.univ-alger.dz/jspui/bitstream/1635/14727/1/BENBOUDJEMA_H… · A toutes les personnes qui m’ont aidé, de près ou de loin,

172  

On note ainsi une corrélation significative entre la survenue de répercussions

maternelles et l’ancienneté de l’asthme.

Le retentissement scolaire est observé dans la moitié des cas (9 cas sur 18) chez

les patients diagnostiqués asthmatiques depuis moins d’une année et dans un peu

moins qu’un quart des cas (soit 10 cas sur 44) dans la tranche où le diagnostic

d’asthme a été posé entre 1 et 3 ans. Lorsque le diagnostic d’asthme date de plus de

trois ans, seuls quatre patients sur 30 présentent un retentissement scolaire. On

retrouve toutefois une corrélation significative entre le retentissement scolaire et

l’ancienneté de la maladie.

RETENTISSEMENT SCOLAIRE

Ancienneté de

l’asthme Non oui TOTAL

Entre 1 - 3 ans

% >

% v

34

77,3

49,3

10

22,7

43,5

44

100,0

47,8

Moins 1 année

% >

% v

9

50,0

13,0

9

50,0

39,1

18

100,0

19,6

Plus de 3 ans

% >

% v

26

86,7

37,7

4

13,3

17,4

30

100,0

32,6

TOTAL

% >

% v

69

75,0

100,0

23

25,0

100,0

92

100,0

100,0

Chi-squared ddl Probability

8,2990 2 0,0158

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173  

On retrouve une corrélation significative entre le retentissement sportif et

l’ancienneté de l’asthme. En effet, le retentissement sur les activités sportives est noté

chez 13 patients sur 18 dont le diagnostic d’asthme a été posé depuis moins d’une

année (soit 72,2 % de ce groupe). Pour ceux dont le diagnostic d’asthme remonte à

plus de 3 ans, seuls 4 sur 30 enfants et adolescents ont un retentissement sur leur sport.

Quand le diagnostic date entre 1 et 3 ans, 11 enfants sur 44 présentent un

retentissement sur la pratique régulière d’exercice physique.

RETENTISSEMENT/SPORT

Ancienneté de

asthme Non Oui TOTAL

Entre 1 - 3 ans

% >

% v

33

75,0

51,6

11

25,0

39,3

44

100,0

47,8

Moins 1 année

% >

% v

5

27,8

7,8

13

72,2

46,4

18

100,0

19,6

Plus de 3 ans

% >

% v

26

86,7

40,6

4

13,3

14,3

30

100,0

32,6

TOTAL

% >

% v

64

69,6

100,0

28

30,4

100,0

92

100,0

100,0

Chi-squared ddl Probability

19,6036 2 0,0001

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174  

5. Corrélation entre l’existence de troubles anxieux et le

retentissement familial

Parmi les dix enfants anxieux, neuf d’entre eux avaient des mères qui étaient en

difficulté psychique. Parmi les 82 enfants et adolescents asthmatiques non anxieux, on

retrouve des répercussions maternelles chez 23 d’entre eux (soit 28,0 % des enfants

non anxieux).

On note, l’existence d’une corrélation significative entre les troubles anxieux et

les répercussions maternelles.

IC à 95 %

Odds Ratio (OR) : 22,2910

Risk Ratio (RR) : 7,1951

Fisher exact : 0,0002423410

P < 0,05 (0,000)

RÉPERCUSSIONS MATERNELLES

Trouble anxieux Non Oui TOTAL

Non

% >

% v

59

72,0

98,3

23

28,0

71,9

82

100,0

89,1

Oui

% >

% v

1

10,0

1,7

9

90,0

28,1

10

100,0

10,9

TOTAL

% >

% v

60

65,2

100,0

32

34,8

100,0

92

100,0

100,0

Page 187: REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE …biblio.univ-alger.dz/jspui/bitstream/1635/14727/1/BENBOUDJEMA_H… · A toutes les personnes qui m’ont aidé, de près ou de loin,

175  

On note, une mère franchement dépressive pour l’adolescente qui souffrait d’un

trouble panique et agoraphobie. Les autres mamans souffraient essentiellement

d’anxiété avec des attitudes de surprotection (5 cas), de troubles du sommeil (2 cas), et

une seule éprouvait de la culpabilité à l’égard de la fratrie avec la croyance qu’elle ne

s’occupait pas suffisamment des autres enfants.

On ne retrouve toutefois pas de lien significatif entre l’existence de trouble

anxieux et les types de répercussions maternelles.

Chi-squared ddl Probability

3,2611 3 0,3531

TYPE/ RÉPERC. MATERNELLE

Trouble anxieux anxiété/

surprotection

Culpabilité

/fratrie dépression Tb sommeil TOTAL

Non

% >

% v

16

69,6

76,2

0

0,0

0,0

1

4,3

50,0

6

26,1

75,0

23

100,0

71,9

Oui

% >

% v

5

55,6

23,8

1

11,1

100,0

1

11,1

50,0

2

22,2

25,0

9

100,0

28,1

TOTAL

% >

% v

21

65,6

100,0

1

3,1

100,0

2

6,3

100,0

8

25,0

100,0

32

100,0

100,0

Page 188: REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE …biblio.univ-alger.dz/jspui/bitstream/1635/14727/1/BENBOUDJEMA_H… · A toutes les personnes qui m’ont aidé, de près ou de loin,

176  

6. Corrélation entre l’existence de troubles anxieux et le

retentissement scolaire

Dans notre travail, nous nous sommes intéressés à l’existence d’une éventuelle

corrélation entre la survenue de troubles anxieux chez les 92 cas étudiés et la survenue

de répercussions scolaires dans les suites du diagnostic de la pathologie somatique

chronique.

IC à 95 %

Odds Ratio (OR) : 17,0947

Risk Ratio (RR) : 4,0854

Fisher exact : 0,0001675028

P < 0,05 (0,000)

RETENTISSEMENT SCOLAIRE

Trouble anxieux Non Oui TOTAL

Non

% >

% v

67

81,7

97,1

15

18,3

65,2

82

100,0

89,1

Oui

% >

% v

2

20,0

2,9

8

80,0

34,8

10

100,0

10,9

TOTAL

% >

% v

69

75,0

100,0

23

25,0

100,0

92

100,0

100,0

Page 189: REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE …biblio.univ-alger.dz/jspui/bitstream/1635/14727/1/BENBOUDJEMA_H… · A toutes les personnes qui m’ont aidé, de près ou de loin,

177  

Un retentissement scolaire est noté chez 8 patients sur dix souffrants de troubles

anxieux. Parmi les 82 patients non anxieux, seuls 15 d’entre eux présentaient des

répercussions scolaires.

On retrouve aussi une corrélation significative entre la survenue de troubles

anxieux et l’existence de répercussions scolaires.

Chi-squared ddl Probability

4,1071 2 0,1283

Parmi les 8 enfants et adolescents anxieux avec un retentissement scolaire, on

note quatre cas d’absentéisme fréquent, deux cas de fléchissement scolaire. Les deux

seuls enfants qui ont doublé de classe dans l’étude sont des patients anxieux.

Toutefois, on ne retrouve pas de corrélation significative entre l’anxiété et les types de

répercussions scolaires.

TYPE RETENTISSEMENT SCOLAIRE

Trouble anxieux Absentéisme double de

classe fléchissement scolaire TOTAL

Non

% >

% v

10

66,7

71,4

0

0,0

0,0

5

33,3

71,4

15

100,0

65,2

Oui

% >

% v

4

50,0

28,6

2

25,0

100,0

2

25,0

28,6

8

100,0

34,8

TOTAL

% >

% v

14

60,9

100,0

2

8,7

100,0

7

30,4

100,0

23

100,0

100,0

Page 190: REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE …biblio.univ-alger.dz/jspui/bitstream/1635/14727/1/BENBOUDJEMA_H… · A toutes les personnes qui m’ont aidé, de près ou de loin,

178  

7. Corrélation entre l’existence de troubles anxieux et le

retentissement sportif

L’existence d’un éventuel lien entre la survenue de troubles anxieux chez les

patients asthmatiques et un retentissement sur l’activité régulière physique nous a paru

important à soulever.

IC à 95 %

Odds Ratio (OR) : 28,5997

Risk Ratio (RR) : 7,6829

Fisher exact : 0,0000631238

P < 0,05 (0,000)

RETENTISSEMENT/SPORT

Trouble anxieux Non Oui TOTAL

Non

% >

% v

63

76,8

98,4

19

23,2

67,9

82

100,0

89,1

Oui

% >

% v

1

10,0

1,6

9

90,0

32,1

10

100,0

10,9

TOTAL

% >

% v

64

69,6

100,0

28

30,4

100,0

92

100,0

100,0

Page 191: REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE …biblio.univ-alger.dz/jspui/bitstream/1635/14727/1/BENBOUDJEMA_H… · A toutes les personnes qui m’ont aidé, de près ou de loin,

179  

Dans notre cohorte, un retentissement sur le sport est noté chez 9 patients

anxieux sur dix. Parmi le groupe des 82 enfants et adolescents non anxieux, seuls 19

d’entre eux n’exerçait pas de sport ou avait réduit le temps des exercices physiques.

Nous constatons dans ce cas de figure qu’il existe une relation significative

entre la survenue de troubles anxieux chez le jeune patient asthmatique et l’existence

d’un retentissement sur la pratique régulière d’un sport.

Chi-squared ddl Probability

1,5315 2 0,4650

Parmi les dix enfants et adolescents asthmatiques et anxieux, quatre ne

pratiquait aucun sport, trois d’entre eux avaient abandonné leur sport d’avant, et chez

deux, les parents avaient réduit le temps et le nombre des séances. On ne retrouve pas

toutefois de corrélation significative entre la survenue de troubles anxieux et les types

de retentissement sportif étudiés.

TYPE RETENTISSEMENT/SPORT

Trouble anxieux abandon/sport pas de sport réduction temps/sport TOTAL

Non

% >

% v

4

21,1

57,1

13

68,4

76,5

2

10,5

50,0

19

100,0

67,9

Oui

% >

% v

3

33,3

42,9

4

44,4

23,5

2

22,2

50,0

9

100,0

32,1

TOTAL

% >

% v

7

25,0

100,0

17

60,7

100,0

4

14,3

100,0

28

100,0

100,0

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180  

B. SYNTHESE DES CORRELATIONS STATISTIQUES

Il n’existe pas de relation significative entre l’âge des patients et le type

d’asthme qu’il soit persistant ou intermittent. On ne retrouve pas de lien significatif

entre le sexe et les tranches d’âge des patients ni entre le sexe et le type d’asthme

(persistant ou intermittent).

Les résultats de l’étude analytique montre des corrélations significatives entre la

survenue de troubles anxieux et certaines caractéristiques.

Nous avons constaté que la survenue de troubles anxieux chez le jeune patient

asthmatique n’est pas corrélée de manière significative à l’âge du patient et ce qu’il

soit enfant ou adolescent. Nous ne retrouvons pas non plus de corrélation significative

entre le type de trouble anxieux et la tranche d’âge étudiée.

Les remaniements familiaux tels que l’abandon d’une profession de la part de la

mère et surtout une modification de l’espace de vie sont corrélés de manière

significative avec les plus jeunes patients, autrement dit la tranche d’âge 7 – 11 ans.

Dans notre étude, il n’existe pas de corrélation significative entre le sexe du

jeune patient asthmatique et la survenue de troubles anxieux sur l’axe I, ni de

corrélations entre le sexe des enfants et adolescents malades et le type de troubles

anxieux.

Toujours concernant le sexe des patients étudiés, nous ne retrouvons pas de

corrélations significatives entre ce paramètre socio-démographique et la survenue de

répercussions familiales, de répercussions maternelles et le type de répercussions

maternelles.

Le sexe du jeune patient asthmatique n’influe pas non plus sur la survenue d’un

remaniement familial ni sur un éventuel retentissement scolaire ni sportif.

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181  

Les relations existantes entre l’âge des 92 cas étudiés et les répercussions

familiales de manières générales et les répercussions maternelles ne sont pas

significatives. On ne retrouve pas non plus de lien significatif entre les tranches d’âge

étudiés et le type de répercussions maternelles.

Les corrélations entre l’âge des patients et les retentissements scolaire et sportif

ne sont pas significatives.

On ne retrouve pas non plus de corrélation significative entre le type du trouble

anxieux et la gravité de l’asthme persistant.

On constate une relation significative entre le type d’asthme (intermittent ou

persistant) et les répercussions familiales, le retentissement scolaire et un éventuel

retentissement sportif.

L’ancienneté de l’asthme a été aussi reliée à d’autres paramètres. On note une

corrélation significative entre l’ancienneté de l’asthme et les répercussions

maternelles, le retentissement scolaire ainsi que le retentissement sportif. En revanche,

on ne retrouve pas de relation significative entre l’ancienneté de l’asthme et la

survenue de troubles anxieux.

Enfin, on note aussi l’existence d’une corrélation significative entre la survenue

de troubles anxieux chez le jeune patient asthmatique et les répercussions maternelles,

les répercussions scolaires et sur la pratique régulière d’un sport. On ne retrouve pas

toutefois de relation significative entre la survenue de troubles anxieux et le type de

répercussions maternelles ainsi que sur les types de retentissement sportif étudiés.

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182  

XIV. PRISE EN CHARGE

Les 92 enfants et adolescents de notre étude ont bénéficié d’une psychothérapie

de soutien basée sur une relation empathique et une écoute chaleureuse. Parler et être

écouté, peut aider à « digérer » le problème somatique de l’enfant et notamment de le

dédramatiser.

Secondairement, nous avons mis en place une stratégie qui repose sur les

thérapies cognitives et comportementales pour améliorer l’observance thérapeutique,

la gestion des crises d’asthme et le vécu d’une maladie chronique en se basant sur les

techniques de résolution des problèmes, de gestion du stress ainsi que des techniques

cognitives comme la restructuration cognitive.

La psychoéducation a surtout consisté à travailler les croyances négatives que

pourrait avoir le patient ou son entourage sur la pathologie somatique. De même que

nous avons encouragé ces enfants et adolescents à pratiquer une activité sportive

régulière en travaillant sur leurs croyances limitantes et sur celles de leurs parents.

Les troubles anxieux de l’enfant et de l’adolescent ne correspondent pas à des

pathologies bénignes et leur prise en charge est un enjeu important pour le

fonctionnement psychosocial à long terme.

Les dix patients asthmatiques anxieux de notre étude ont tous bénéficié d’une

prise en charge psychothérapique type TCC. Dans un premier temps, ils ont été initiés

aux techniques de relaxation puis ont essentiellement bénéficié de techniques

comportementales comme la désensibilisation progressive (ou exposition progressive

avec prévention de la réponse).

Un antidépresseur ISRS type Sertraline a été prescrit à une seule adolescente

souffrant d’un trouble panique avec agoraphobie compliqué d’un épisode dépressif

majeur d’intensité moyenne. Elle a aussi bénéficié d’un suivi psychothérapique type

Thérapie Comportementale et Cognitive après un apprentissage aux techniques de

relaxation.

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183  

XV. DISCUSSION :

Au cours des 20 à 30 dernières années, la fréquence des maladies allergiques,

dont l’asthme, a augmenté de manière considérable. En Algérie, la prévalence de

l’asthme chez l’enfant est estimée à 8,7%, ce qui en fait une région à prévalence

moyenne219.

De nombreux auteurs ont souligné la vulnérabilité psychologique des enfants

souffrant de pathologies somatiques chroniques comme l’asthme par rapport à la

population générale et pour certains leurs associations avec un mauvais contrôle de la

maladie69,220.

L’objectif principal de notre étude prospective était d’évaluer la prévalence des

troubles anxieux survenant chez de jeunes patients asthmatiques, âgés entre 7 et 15

ans, et d’en préciser les types selon les critères diagnostiques du DSM IV R64.

Nous nous sommes intéressés à la survenue des troubles suivants :

Les troubles anxieux : Trouble panique avec ou sans agoraphobie,

Trouble anxiété généralisée (TAG), phobie sociale, anxiété de

performance, phobie spécifique de type médicale

Troubles spécifiques à l’enfance : anxiété de séparation

Dans un second temps, en tenant compte des critères retenus dans les

publications internationales, nous avons tenté d’évaluer l’impact familial de la

survenue d’une maladie chronique à travers la recherche d’un retentissement maternel,

d’un retentissement sur les frères et sœurs du jeune patient asthmatique et d’un

éventuel remaniement au sein de la cellule familiale.

Toujours à partir des données de la littérature, nous nous sommes également

intéressés à l’impact de l’asthme sur la scolarité et la pratique régulière d’une activité

sportive et ce depuis que le diagnostic d’asthme a été posé chez l’enfant ou

l’adolescent.

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Puis nous avons cherché d’éventuelles corrélations entre ces troubles anxieux

répertoriés et différents paramètres comme l’âge, le sexe, les types d’asthme et son

ancienneté, ainsi que d’éventuels retentissement familiaux, scolaire et sportif.

D’autres corrélations ont été recherchées entre les types d’asthme, son

ancienneté et l’existence de répercussions maternelles, scolaires et sur la pratique

régulière de sport qu’il existe ou pas un trouble anxieux associé.

Notre étude clinique est prospective et descriptive. Elle a porté sur un

échantillon de 92 enfants et adolescents asthmatiques, âgés entre 7 et 15 ans, et ce

quelle que soit l’ancienneté de leur pathologie somatique. Ils ont été reçus à notre

consultation de psychiatrie infanto juvénile du service de psychiatrie de l’Hôpital

Central de l’Armée Mohamed Seghir Nekkache durant la période allant du 1er

décembre 2012 au 1er décembre 2013, orientés par leur pédiatre traitant du service de

pédiatrie de l’HCA. Le recrutement s’est fait aussi au niveau des structures

pédiatriques du centre hospitalo-universitaire Nafissa Hammoud de la wilaya d’Alger

(ex. Parnet).

Les patients ont été vus une première fois au niveau de la consultation de

pédiatrie et ce pour une évaluation initiale. Puis ils ont été revus régulièrement en

consultation de pédo-psychiatrie en compagnie de leurs parents pour une évaluation

mentale tous les trois mois.

Les jeunes patients asthmatiques reçus à notre consultation de psychiatrie

infanto-juvénile pendant la période d’étude avaient une moyenne d’âge de 10,70 ans.

En ce qui concerne l’âge de la population étudiée, on retrouve deux pics de

fréquence, à 8 ans et 12-13 ans. La tranche d’âge 7 - 11 ans, représentant les jeunes

enfants, prédomine légèrement (54,3 %). De ce fait, 52,2 % des patients asthmatiques

fréquentent le primaire. Nos résultats sont légèrement décalés par rapport à ceux de

Tibosch et al. 2011220, qui rapportent dans une revue de littérature, publiée en 2011,

deux pics de fréquence de l’asthme en fonction de l’âge, à savoir 11,6 % pour les 6 –

7 ans et 13,7 % pour les 13 -14 ans220.

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Quant à la répartition des cas étudiés selon le sexe, 58,7 % de notre cohorte est

représentée par les garçons avec un sexe ratio de 1,42. Nos résultats concordent avec

les données de la littérature internationale concernant la prédominance masculine58.

En effet, dans l’étude d’Everhart et al. (2015), qui a porté sur 94 patients

asthmatiques dont les tranches d’âge étudiés se rapprochent de notre travail (entre 6 et

15 ans), les auteurs retrouvent la prédominance des garçons dans 59,6 % des cas avec

une moyenne d’âge de 9,97 ± 2,2775.

Dans notre étude, le sex ratio varie selon la tranche d’âge de 1,1 pour les

adolescents à 1,78 pour les jeunes enfants. Cette variabilité du sex ratio est également

signalée dans les autres études22. En effet, la prédominance des garçons avant l’âge de

11 ans est signalée dans plusieurs travaux100. Le sex-ratio garçon/fille varie de 1,5 à

3,3 avant la puberté ; il est légèrement inférieur à 1 à l’âge adulte100. Dans l’étude de

Delmas, la prévalence cumulée de l’asthme était plus élevée chez les garçons que chez

les filles. Avant la puberté, la prévalence des sifflements dans les 12 derniers mois

était plus élevée chez les garçons. Après la puberté, la prévalence des symptômes

évocateurs d’asthme était plus élevée chez les filles. L’implication du statut hormonal

a été proposée comme explication57.

Concernant le statut du proche soignant, on note dans notre étude la

prédominance des mères (80,4 %) alors que les pères gèrent au quotidien l’asthme de

leur enfant dans 16,3 % des cas.

Le niveau scolaire du proche soignant est représenté par le niveau secondaire

chez presque la moitié des proches soignants (43,5 %). Seuls 3,3 % des cas n’ont pas

dépassé le niveau primaire.

Cette prédominance maternelle, comme aidant naturel est retrouvée aussi dans

la littérature internationale75, 83,101. Comme c’est le cas dans l’étude qui a porté sur les

enfants et adolescents souffrants de pathologies somatiques chroniques, toutes

maladies confondues, recrutés entre avril et mai 2011, Haverman et al. (2013)

confirment la prédominance des mères comme aidants naturels (82,2 % de l’effectif),

avec un niveau scolaire secondaire dans 54,3 %101.

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Toujours dans l’étude d’Everhart et al. (2015), qui a porté sur 94 patients

asthmatiques âgés entre 6 et 15 ans, les mères s’occupaient de leur enfant

asthmatique dans 92 % des cas. La qualité de vie de ces dernières est altérée

notamment lorsqu’elles avaient des croyances négatives sur la maladie somatique et

leur perception d’un traitement au long cours comme un handicap dans la vie de tous

les jours75. Ceci souligne l’intérêt de se pencher sur l’état émotionnel des aidants

naturels mais aussi à leurs cognitions qui pourraient être négatives et entraver le

processus thérapeutique de leur enfant.

L’asthme est classé selon sa gravité en asthme intermittent et asthme persistant.

Puis ce dernier se répartie en asthme persistant léger, modéré et sévère90. Le degré de

sévérité était évalué sur la gravité et la fréquence des symptômes et des exacerbations

ainsi que sur les paramètres fonctionnels respiratoires.

Dans notre étude, nous nous sommes intéressés au type d’asthme présenté par

les 92 jeunes patients recrutés. Parmi eux, 39,1 % (36 cas) souffraient d’un asthme

intermittent et 60,9 % (36 cas) d’un asthme persistant. Concernant ces derniers, 50 %

avaient un asthme persistant modéré. Cependant il n’existait pas de relation

significative entre l’âge des patients et le type d’asthme qu’il soit persistant ou

intermittent.

L’hospitalisation pour décompensation de l’asthme est notée dans 8,7 % (soit 8

cas). Elle est plus fréquente chez l’enfant de moins de 11 ans (5cas) et chez les filles

(5 cas).En effet, parmi ces 8 enfants hospitalisés, 5 étaient âgés de moins de 11 ans et 3

étaient des adolescents. Cinq d’entre eux étaient des filles. L’hospitalisation ne

concernait que les patients souffrant d’un asthme permanent, dont 5 sévères et 3

modérés. Seuls 4 patients hospitalisés souffraient aussi de troubles anxieux.

L’hospitalisation concernait 5 enfants, dont l’ancienneté de la maladie somatique

datait de moins d’une année. (P=0,0058)

Chez les 8 patients hospitalisés, nous avons relevé des répercussions

maternelles, un retentissement scolaire et un retentissement sur la pratique régulière de

sport. (P= 0,000)

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Ce taux d’hospitalisation est relativement plus élevé par rapport au taux signalé

dans l’étude ELIOS140. Dans cette enquête menée en France métropolitaine, de mars

à août 2005, le recours aux soins en urgence était fréquent pour plus d’un quart des

enfants, menant à une hospitalisation dans 2,4 % des cas140.

Concernant le sexe des jeunes patients hospitalisés, nos résultats diffèrent de

ceux de Bitsko et al. (2014). Pour cet auteur, les hospitalisations sont plus fréquentes

chez les garçons âgés entre 2 et 12ans. Les filles asthmatiques sont plus fréquemment

hospitalisées entre 16 et 18 ans22.

Les études s’intéressant à l’aspect psychologique de l’asthme chez l’adulte sont

nombreuses et plus anciennes par rapport à la population pédiatrique avec une

prévalence élevée de trouble panique chez les patients asthmatiques rapportée dans la

littérature internationale6. Cette prévalence varie de 6 à 38 % chez les adultes

asthmatiques contre 1 et 4 % dans la population générale60.

Tibosch et al. (2011), dans une revue de littérature ont recensé toutes les

publications sur Medline, PubMed et PsychInfo de 1970 à septembre 2009. Ils ont

retenu 15 publications sur les troubles psychiques chez le jeune patient asthmatique.

Ces auteurs soulignent la grande disparité des résultats, concernant la prévalence des

troubles internalisés en raison de la différence de la taille des échantillons étudiés

(variant de 71 enfants à 3575), du type de pathologies étudiées, de la durée de suivi

(de deux semaines à 9 ans), des classifications et des questionnaires

utilisés(questionnaires différents, critères diagnostiques du DSM III ou IV, CIM 10)220.

En effet, la plupart des études se basent sur l’observation indirecte par le biais de

questionnaires remplis par les parents le plus souvent59,220.

Les difficultés émotionnelles telles que l’anxiété, la dépression, l’isolement les

sentiments de colère et de frustration sont relativement fréquents dans cette population

pédiatrique69.

Pour certains auteurs, l’anxiété à l’inverse de la dépression, est associée à une

perception accrue de l’intensité de la dyspnée et augmente la perception subjective du

raccourcissement du soufflemême si les explorations fonctionnelles n’objectivent pas

de modification significative.

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Ceci peut augmenter à tort la consommation des médicaments de l’asthme

comme les corticoïdes et les bronchodilatateurs. Les hospitalisations sont aussi plus

fréquentes et dureraient plus longtemps131.

Dans notre étude nous avons constaté la survenue de troubles anxieux

entrainant une souffrance cliniquement significative et une altération du

fonctionnement social chez 10 patients asthmatiques au cours de l’année de suivi, ce

qui correspond à 10,9 % de notre effectif. Cette prévalence est plus faible par rapport

aux prévalences rapportées dans certaines études de la littérature internationale.

Citons par exemple les travaux d’Alati et al. (2005) qui ont suivi 3575

adolescents asthmatiques sur une durée de 9 ans en utilisant le questionnaire CBCL.

Parmi ce groupe, 849 ont présenté des troubles internalisés, anxieux et/ou dépressifs

(soit 23,75 % de l’effectif). Ils ne retrouvent pas toutefois de corrélation significative

entre l’asthme et la survenue de troubles internalisés4.

Dans l’étude de Goodwin et al. (2014), la prévalence des troubles anxieux dans

une population de jeunes asthmatiques (âgés entre 9 et 17 ans) est de 26,1 % (47

anxieux sur 180 asthmatiques), alors que cette prévalence est de 17,2 % dans une

cohorte de 1001 enfants non asthmatiques avec une différence significative entre les

deux groupes96.

Nos résultats concordent cependant avec ceux de certains auteurs comme

Katon et al. (2007) qui retrouve un taux de 11,4 % (versus 9,7 % pour le groupe

contrôle) de troubles anxieux chez les enfants asthmatiques, essentiellement des

adolescents, avec les mêmes types de troubles anxieux (par ordre décroissant, anxiété

de séparation, Anxiété sociale, trouble panique, Trouble anxiété généralisée)115.

Autre étude, celle de McCauley et al. (2007) qui ont étudié un échantillon de

767 enfants et adolescents asthmatiques âgés entre 11 et 17 ans (moyenne d’âge de

14,2 ± 2 ans) et un sex ratio de 1. Sur une durée de 12 mois, 16,2 % du groupe (N=

125) ont développé un ou plusieurs troubles répondants aux critères diagnostiques du

DSM IV, entre troubles anxieux et épisode dépressif majeur.

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Parmi ces 125 enfants, 8,9 % ont présenté un trouble anxieux isolé, 2,5 % un

épisode dépressif majeur (EDM) isolé et 4,8 % une co-morbidité entre trouble anxieux

et EDM. Une prédominance féminine est notée (64 %)145.

Citons aussi celle de Richardson et al.(2008) qui se sont intéressés quant à

eux à 767 adolescents asthmatiques âgés entre 11 et 17 ans. Les évaluations ont été

faites au téléphone par la passation de questionnaires190. Il ressort de cette étude un

total de 16,2 % (n = 125) de jeunes patients asthmatiques qui ont présenté durant les

12 derniers mois, des troubles psychiques internalisés répondants aux critères du DSM

IV. Parmi eux 8,8 % des troubles anxieux isolés (n=68) essentiellement une anxiété de

séparation et une anxiété sociale, 2,6 % de dépression et 4,8 % (n= 37) de troubles

dépressifs et anxieux associés (essentiellement un trouble panique et un trouble anxiété

de séparation, TAG). La prédominance féminine est également relevée dans le groupe

des patients uniquement anxieux (62 %). Les adolescents souffrants de troubles

dépressifs et anxieux associés ont plus recours aux urgences médicales et aux

consultations spécialisées.

Nous ne pouvons omettre de citer aussi l’étude algérienne de Idriss Terranti sur

les adolescents diabétiques, âgés entre 14 et 17 ans, faite à Constantine. Il a conclu que

60% des adolescents présentent un trouble émotionnel ou comportemental ou les deux

à la fois dont 21% sont des troubles émotionnels (souffrance ayant un impact sur

l’humeur, l’estime, l’anxiété et le niveau relationnel) et qu’il y’a autant de

perturbations émotionnelles et comportementales chez les filles que chez les garçons.

Il conclue que les difficultés émotionnelles et comportementales sont négativement

corrélées au score global de l’adhérence. En effet, plus les adolescents ont des

difficultés émotionnelles et comportementales, plus ils ont des difficultés à s’impliquer

dans l’auto-administration des soins de façon efficace 217.

Dans notre cohorte, parmi les dix patients souffrant de troubles anxieux

caractérisés, six étaient des filles. Les deux cas d’anxiété sociale répertoriés étaient

représentés par des adolescentes. De nombreux auteurs rapportent une prédominance

féminine chez ces enfants anxieux, notamment à l’adolescence115, 145,190.

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Il faut souligner toutefois que malgré cette légère prédominance féminine, nous

n’avons pas trouvé de corrélation significative entre la survenue de troubles anxieux et

l’âge et le sexe des patients.

Quant à la nature des troubles anxieux présentés, nous avons relevé quatre cas

d’anxiété de séparation (2 filles et 2 garçons âgés entre 7 et 11 ans), trois cas de

Trouble anxiété généralisée ( 2 garçons âgés de 8 ans et 14 ans et une fille de 9 ans),

deux cas d’anxiété sociale (2 adolescentes âgées de 12 et 15 ans) et un seul cas de

trouble panique avec agoraphobie (1 adolescente âgée de 13 ans).

Concernant la nature des troubles anxieux présentés par les jeunes patients

asthmatiques, les résultats de la littérature internationale divergent selon les auteurs.

Nos résultats, en matière de fréquence des différents types de troubles anxieux

ne concordent pas avec ceux de Vila et Meuret qui trouvent en première place le

trouble anxiété généralisée (TAG) puis l’anxiété sociale, le trouble panique et enfin

l’anxiété de séparation149, 227.

Comme dans notre cohorte, la prédominance de l’anxiété sociale chez

l’adolescente asthmatique est signalée aussi par certains auteurs189, 190. Selon les

travaux de Bitsko et al. (2014), les adolescents asthmatiques ont plus de risque de

développer des troubles anxieux, notamment l’anxiété sociale et le trouble panique

avec agoraphobie (7,5 % contre 3,4 % dans un groupe contrôle et 0,5 % dans la

population générale). Cette co-morbidité altère leur adhérence thérapeutique et

favorise la survenue de complications22.

On retrouve dans notre étude la prédominance du trouble anxiété de séparation

(les 4 cas observés) et du trouble anxiété généralisée (2 cas sur 3) dans la tranche d’âge

7 – 11 ans. C’est aussi le cas de Masi et al. (2004) qui retrouvent une prédominance

du trouble anxiété généralisée (TAG) et anxiété de séparation (ADS) chez les jeunes

enfants220. Comme facteurs favorisants la survenue de ces troubles anxieux, les auteurs

retiennent l’existence dans l’enfance d’un tempérament inhibé, d’évènements de vie

négatifs comme divorce des parents et des antécédents d’abus sexuels118.

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Dans une série de 51 enfants souffrant de trouble anxieux (anxiété de

séparation, phobie spécifique et trouble anxiété généralisée), Martin- Guehl (2003),

souligne le risque de déscolarisation totale en raison de l’intensité des symptômes

anxieux à l’école141.

Dans notre cohorte, un refus scolaire anxieux a été observé dans les deux cas

cliniques présentés souffrant d’une anxiété de séparation et d’un trouble panique avec

agoraphobie.

A noter que le refus scolaire anxieux se complique souvent d’isolement social,

de dépression, de retard scolaire. Le traitement est long, difficile et les rechutes

fréquentes141.

Pour certains auteurs, les réactions individuelles au stress et le stress de

manière générale jouent un rôle important dans l’émergence, l’exacerbation et le

maintien de l’asthme. Comme le soulignent Kossowsky et al., (2013) qui sesont

intéressés à l’anxiété de séparation et à la réactivité des enfants à l’hyperventilation.

Son étude a porté sur 3 groupes d’enfants âgés entre 5 et 14 ans. Le premier groupe

comprenait 49 enfants souffrant d’anxiété de séparation, le second 21 enfants avec un

trouble panique et un troisième groupe de 39 enfants sains sans trouble anxieux. Les

auteurs ont constaté des réactions plus prononcées à l’hyperventilation pour le groupe

avec une anxiété de séparation. Les enfants de ce groupe avaient du mal à réguler leur

rythme respiratoire ce qui accentuait leur détresse120.

Certains auteurs ont décrit la survenue d’un état de stress post traumatique à la

suite d’une crise d’asthme sévère. La prévalence de ce trouble anxieux varie de 3 à 44

% avec des patients qui remplissent soit partiellement ou entièrement les critères du

DSM-IV-TR45. Dans notre étude, nous n’avons pas recensé d’enfant ou d’adolescent

souffrant d’un état de stress post traumatique.

Selon Katon et al., les adolescents souffrant d’asthme ont un taux

d’agoraphobie augmenté par rapport à des témoins sains du même âge (7,5 % vs 3,4

% vs 0,5 %, respectivement115. Nous n’avons retrouvé là aussi qu’une seule

adolescente souffrant d’un trouble panique avec agoraphobie.

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Les troubles anxieux ont été surtout notés dans les formes modérées de l’asthme

persistant avec six cas sur dix enfants et adolescents anxieux. Trois cas sur 4 d’anxiété

de séparation (ADS) ont été notés dans les cas d’asthme persistant modéré et un cas

dans la forme sévère. Cette corrélation entre la survenue d’une anxiété de séparation

(ADS) et un mauvais contrôle de l’asthme est rapportée dans la littérature

internationale83.

Dans la littérature, les troubles anxieux sont associés à l’asthme persistant de

façon générale et à l’asthme persistant sévère147, 159. L’importance du handicap est

directement proportionnelle à la sévérité28.

Ceci est confirmé par une méta-analyse de 78 études qui suggère que les enfants

asthmatiques notamment ceux qui souffrent d’un asthme sévère présentent plus de

troubles psychiques par rapport aux enfants non asthmatiques146.

Bien que représentant une faible proportion au sein des asthmatiques en

population générale, les asthmatiques sévères, malgré des traitements optimaux, ont

une qualité de vie médiocre, un recours aux soins élevés, qui est associé à un coût plus

élevé de la prise en charge94. Il est donc raisonnable de considérer ce groupe de

patients comme pouvant être à même de bénéficier le plus de l’éducation

thérapeutique.

Dans notre cohorte, il n’existe pas de relation significative entre la survenue de

troubles anxieux et l’ancienneté de l’asthme. En effet, lorsque le diagnostic d’asthme a

été posé depuis moins d’une année, seuls trois patients sur 18 sont anxieux. Quand le

diagnostic a été établi entre un et trois ans, cinq patients sur 44 ont été anxieux alors

que lorsque le diagnostic date de plus de trois ans, seuls deux patients asthmatiques

sur 30 ont présenté un trouble anxieux sur l’axe I.

Là aussi, les auteurs soulignent la disparité des résultats concernant le lien entre

la survenue de troubles anxieux et l’ancienneté de l’asthme, toujours en rapport avec la

disparité des échantillons étudiés (âge, sexe, critères diagnostiques, type d’étude, ….).

Certaines données de la littérature retiennent comme facteur de risque le

diagnostic récent de l’asthme115,160.

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En effet dans les études réalisées par Katon et al., ces derniers rapportent

comme possibles facteurs de risque de troubles anxieux chez l’adolescent asthmatique

: le sexe féminin, le tabagisme actif, le fait de vivre dans une famille monoparentale et

surtout un diagnostic récent de l’asthme79.

Dans l’étude d’Olazagasti et al. (2012), les auteurs ont comparé 598 enfants

portoricains vivants à New York à 673 jeunes patients asthmatiques vivants dans leur

pays d’origine159. L’âge moyen est de 11,57 ans avec autant de garçons que de filles.

Les troubles anxieux et dépressifs sont plus fréquents dans le groupe souffrant

d’asthme permanent (par rapport au groupe dont les symptômes sont intermittents).

Toujours pour ces auteurs, les troubles internalisés sont plus fréquents au début de

l’évolution de la maladie et s’atténuent progressivement avec l’ajustement des

thérapeutiques de l’asthme.

Pour d’autres auteurs, les scores de dépression et d’anxiété sont

significativement plus élevés dans le groupe chez qui la maladie évoluait depuis

plusieurs années par rapport au groupe dont la maladie était diagnostiquée durant

l’année écoulée. La qualité de vie en est également altérée160.

Concernant les co-morbidités, deux cas de co-morbidité avec un Episode

dépressif majeur ont été relevés dans notre étude.

Les deux co-morbidités étaient représentées par un Episode dépressif majeur

(EDM). Le premier cas est celui d’une adolescente de 13 ans, souffrant d’un asthme

sévère ayant nécessité plusieurs hospitalisations en pédiatrie et dont le diagnostic de la

pathologie somatique a été posé entre un et trois ans. Sur le plan psychique, elle

présentait un trouble panique avec agoraphobie particulièrement invalidant, à l’origine

d’un refus scolaire anxieux. La maman était particulièrement anxieuse et avait arrêté

de travailler.

Le deuxième cas de dépression relevé est le cas d’une petite fille de 10 ans

souffrant elle aussi d’un asthme persistant sévère, à l’origine d’une hospitalisation

datant de six mois au cours de laquelle le diagnostic d’asthme a été posé.

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Elle présentait une anxiété de séparation assez invalidante avec un attachement

anxieux à la mère. La petite avait doublé de classe alors que son rendement scolaire

était correct durant les années précédentes.

Ce résultat concorde avec ceux de Vila et al.qui retrouvent eux aussi un seul

cas d’association à un épisode dépressif majeur (EDM) et deux cas de co-morbidité

entre deux troubles anxieux227.

Plusieurs facteurs peuvent influencer ces co-morbidités, comme l’âge, le

sexe220. Les deux patients souffrant d’un épisode dépressif majeur associé à un trouble

anxieux étaient des filles. Ezpeleta et Toro (2009) relèvent quant à eux une

prédominance masculine pour les co-morbidités ADS+EDM76.

Les troubles de l’humeur chez l’adolescent ou ses parents ont été montrés

comme associés à une augmentation des symptômes de l’asthme et de l’absentéisme

scolaire22. Dans notre étude, les deux patientes souffrant d’un épisode dépressif majeur

associé au trouble anxieux avaient présenté également un refus scolaire anxieux à

l’origine d’un absentéisme scolaire marqué.

Les conséquences des troubles anxieux sont souvent importantes sur le

pronostic social des jeunes qui en sont atteints avec un risque significatif de

chronicisation à l’âge adulte. Sans oublier les complications dépressives secondaires,

les risques d’abus de substances ainsi que les déscolarisations du fait de l’intensité des

signes anxieux à l’école. La souffrance familiale est aussi souvent importante52.

Dans notre étude, l’aidant naturel est représenté par la mère dans 80,4 % des

cas (soit 74 cas). Les pères gèrent quotidiennement l’asthme que dans 16,3 % des cas

(15 cas). Dans certains travaux, les mamans percevaient les pères comme moins

anxieux, moins affectés par la pathologie de leur enfant notamment dans leur vie

professionnelle102. Il nous semble toutefois pertinent de nous intéresser aussi bien à

l’état mental des mamans qu’à celui des pères.

Il ressort de notre étude que parmi les dix enfants anxieux, neuf d’entre eux

avaient des mères qui étaient en difficulté psychique.

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195  

Parmi les 82 enfants et adolescents asthmatiques non anxieux, on retrouve des

répercussions maternelles chez 23 d’entre eux (soit 28,0 % des enfants non anxieux).

On note, l’existence d’une corrélation significative entre les troubles anxieux et les

répercussions maternelles.

La littérature internationale confirme que les personnes s’occupants des enfants

asthmatiques sont également en grande souffrance240. L’asthme retentit également sur

la vie des parents qui rapportent la notion de facteurs de stress chronique et affecte leur

qualité de vie, leur productivité et leur rendement professionnel32. Les aidants naturels

ont plus de risque de développer dans le temps des troubles anxieux et dépressifs et

des pathologies psychosomatiques avec un sentiment de perte de contrôle sur les

événements quotidiens. Certaines études signalent que 50 % d’un groupe constitué de

1628 aidants d’enfants asthmatiques souffraient de troubles psychiatriques sévères

notamment anxieux32.

Nous avons tenté d’évaluer l’impact du diagnostic de l’asthme sur la famille de

façon générale puis au vécu maternel. Presque 1/3 des mamans ont rapporté des

troubles, soit 34,8% de l’effectif. Les mères ont signalé essentiellement de l’anxiété et

des attitudes de surprotection (21 cas, 65,6%), des troubles du sommeil dans 25 % des

cas des manifestations dépressives franches chez 2 mères (6,3%). Nos résultats

concernant la santé mentale des aidants naturels sont légèrement différents de certains

travaux comme ceux de Fagnano et al (2011) qui soulignent la fréquence des troubles

du sommeil, un absentéisme itératif au travail ainsi qu’un taux de l’ordre de 43 % de

dépression parentale d’intensité légère voire moyenne77. Brown et al soulignent eux

aussi des taux plus élevés de troubles psychiques chez les mères, de l’ordre de 50%32.

En matière de pathologie somatique chronique de l’enfant, d’autres auteurs ont

aussi noté que si les mères développaient essentiellement des manifestations anxieuses

non spécifiées à l’annonce du diagnostic, à distance de celui-ci elles avaient plutôt

tendance à déprimer208. D’où l’intérêt d’études plus prolongées dans le temps.

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196  

Pour certains auteurs, l’anxiété parentale contribuerait à l’émergence et à

l’exacerbation des troubles anxieux de l’enfant108,185. En effet, les attitudes parentales

peuvent contribuer à l’émergence ou au maintien des troubles anxieux de l’enfant et ce

de plusieurs façons, en ayant des difficultés à élaborer des stratégies d’adaptation

adéquates, en surprotégeant leur enfant ou en réagissant négativement à ses peurs. En

surprotégeant leur enfant, ils diminuent de ce fait les occasions de désensibilisation86.

Il nous semble important de souligner l’importance de prendre en considération

la souffrance des parents et aux difficultés qu’ils ont à s’adapter à la maladie

chronique de leur enfant. Citons encore une fois l’étude d’Hederosa et al. (2015)

dans laquelleles parents ont reçus séparément les questionnaires concernant leur

qualité de vie, le Paediatric Caregiver’s Quality of Life Questionnaire (PACQLQ)

d’abord lors de l’annonce du diagnostic puis après 6 mois et enfin après 18 mois de

suivi102.Les parents de la moitié des 60 enfants d’âge préscolaires diagnostiqués

récemment comme asthmatiques ont été mis dans des groups de paroles et ont

bénéficié d’une éducation thérapeutique. Les parents des 30 enfants restants étaient

considérés comme un groupe contrôle.

Dans cette étude, les mamans avaient plus tendance à avoir un sommeil

perturbé, ressentait plus de désespoir et d’angoisse et la maladie de leur enfant

semblait interférer avec leurs activités professionnelles.

Après six mois de participation au groupe, les mères présentaient une

amélioration dans tous les items du questionnaire.

Après 18 mois d’intervention, les enfants avaient une meilleure adhérence

thérapeutique et les exacerbations thérapeutiques étaient de moitiés moins fréquentes

que le groupe contrôle. Les hospitalisations étaient également moins fréquentes.

Ces études insistent sur l’importance de l’éducation thérapeutique du couple

parents-enfant et l’impact que pourrait avoir l’émergence de troubles psychiques

notamment anxieux chez les aidants naturels.

Un remaniement au sein de la cellule familiale est constaté dans 23 cas soit

presque ¼ des cas (25% de l’effectif).

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197  

Le type de remaniement familial le plus fréquemment signalé est celui de la

modification de l’espace de vie (soit 13 cas sur 23), témoignant ainsi de l’existence

d’attitudes de surprotection chez la mère. Ces attitudes ont été essentiellement

constatées chez les jeunes enfants asthmatiques (19 versus 4 adolescents). Une

corrélation significative est relevée entre les types de remaniements et l’âge de

l’enfant.

L’abandon d’une profession que la mère exerçait régulièrement avant l’annonce

du diagnostic d’asthme a été signalé dans 8 cas sachant que dans notre effectif, 30

mères avaient une activité professionnelle régulière.

Les remaniements familiaux tels que l’abandon d’une profession de la part de la

mère et surtout une modification de l’espace de vie sont corrélés de manière

significative avec les plus jeunes patients, autrement dit la tranche d’âge 7 – 11 ans.

Nos résultats concordent avec ceux de certains auteurs comme Klinnert et al.

(2001)119quia porté sur 145 enfants américains asthmatiques. Ces auteurs retrouvent

une corrélation significative entre l’anxiété parentale et la tranche d’âge 6 – 8 ans.

Autrement dit, plus les enfants sont jeunes, plus les parents sont anxieux119. La famille

vient ainsi renforcer les limitations imposées par la maladie par ses angoisses et des

attitudes de surprotection214.

Ceci montre bien l’impact que pourrait avoir le diagnostic de maladie chronique

comme l’asthme sur la vie sociale des parents. La différence de proportion est

probablement inhérente aux différences sociales entre notre pays et les pays

occidentaux par rapport au statut professionnel de la femme.

Si la plupart des études montrent que les frères et sœurs d’enfant malade sont à

risque de développer des troubles psychopathologiques elles sont cependant parfois

contradictoires. Des facteurs méthodologiques sont souvent à l’origine de ces résultats

divergents et ce en raison de la disparité de la population étudiée, du type de

pathologie et du type de recueil des données et du fait que la plupart des études sont

fondées sur une observation indirecte par le biais de questionnaires remplis par les

parents ou par l’école235.

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198  

Dans notre cohorte, les parents ont signalé l’existence de troubles cliniquement

significatifs dans la fratrie dans 8,7 % des cas (soit 8 cas).

De nombreuses répercussions psychopathologiques sont décrites dans la

littérature chez la fratrie d’enfants malades : maladies somatiques récurrentes, troubles

du sommeil, inhibition, hyperactivité, apathie, recherche obsessionnelle d’accaparer

l’attention parentale24.

Dans une revue de littérature qui a porté sur la fratrie des enfants malades

chroniques, les auteurs mettent en évidence des niveaux de dépression et d’anxiété

plus élevés et des scores de développement cognitif plus bas par rapport à un groupe

contrôle. De même que les frères et sœurs d’un enfant malade bénéficieraient moins de

soins médicaux que le groupe « sain ». De la même revue de littérature, il ressort aussi

que l’affection chronique peut avoir des effets positifs sur la fratrie comme une

maturité précoce, d’avantage de soutien entre les membres et une sensibilité accrue

aux besoins du frère ou la sœur malade235.

Dans notre étude, les référents ont essentiellement signalé en premier lieu de la

rivalité (4 cas) et un fléchissement scolaire (3 cas). Les frères et sœurs qui présentaient

une souffrance cliniquement significative ont été orientés vers la psychologue du

service de pédiatrie concerné pour une prise en charge psychothérapique.

Dans la littérature internationale, les maladies chroniques à début pédiatrique

constituent un obstacle potentiellement redoutable à une scolarité normale197.

La plupart des travaux montrent clairement que la qualité de vie des enfants

asthmatiques symptomatiques est altérée, qu’il s’agisse de l’activité scolaire, de la

pratique du sport et des loisirs, des relations familiales128.

La mesure la plus précise de l’impact social de l’asthme chez l’enfant est

vraisemblablement l’absentéisme scolaire dont l’asthme est une des principales causes.

L'absentéisme et le retard scolaires semblent peu importants dans les enquêtes récentes

sauf lors d'asthmes très sévères ou dans des milieux sociaux défavorisés193.

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199  

Dans notre étude, nous avons relevé une perturbation au niveau de la scolarité

de notre population d’étude dans ¼ des cas (soit 25% de l’effectif) avec la

prédominance de l’absentéisme scolaire de plus d’un mois par an dans 14 cas sur 23.

Les parents ont mis cet absentéisme sur le compte de l’exacerbation de la

symptomatologie respiratoire pendant la période hivernale. Le taux d’absentéisme

dans notre cohorte est plus faible par rapport au taux de Bourdin et al. (2009)

concernant l’Algérie27. Dans cette étude qui a eu lieuau Maghreb, durant l’année de

l’étude, 40,7 % (sur 100 enfants, 33 en Algérie, 35 au Maroc et 32 en Tunisie) se sont

absentés à l’école durant au moins un mois par an. La moyenne des jours ratés est de

9.9±11.6 en Algérie et de 4.9±5.9 en Tunisie.

En Angleterre l’absentéisme scolaire concerne 35,4 % des enfants asthmatiques

et en Nouvelle Zélande, 22% pour une durée d’au moins une semaine durant l’année

écoulée, sans différence significative entre les garçons et les filles233.

Dans notre étude on retrouve une corrélation significative entre le

retentissement scolaire et le type d’asthme puisque sur les 23 patients avec

retentissement scolaire, 19 ont un asthme persistant [P < 0,05 (0,006)]. Cette

corrélation avec l’importance des signes respiratoires est également rapportée dans la

littérature. L’absentéisme scolaire du à l’asthme est de 8,95 jours par rapport à 6,74

jours pour les enfants sains. 31 % des enfants asthmatiques s’absentent au moins 7

jours à cause des signes respiratoires. 4 % de ces enfants s’absentent plus de 30 jours

par an à cause de la sévérité de leurs troubles42.

Dans notre étude, le retentissement sportif est également noté chez 28 enfants

(soit 30,4 % de l’effectif), représenté essentiellement par l’absence totale de pratique

de sport (17 cas sur 28).

Citons d’abord l’étude de Terranti en 2010 sur 58 adolescents âgés entre 14 et

17 ans souffrant d’un diabète type 1. Quarante pour cent de ces adolescents

diabétiques déclarent avoir une activité physique régulière217.

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200  

Toujours dans l’étude de Bourdin et al. (2009) au Maghreb, durant l’année de

l’étude, parmi les 49 enfants pratiquant régulièrement une activité physique, 17 (34,7

%) n’en ont pas fait durant un mois. 73 % considéraient que leur maladie les

handicapait dans leurs activités quotidiennes. Seuls 9,9 % disait ne pas être gênes par

leur asthme27.La restriction des activités quotidiennes est observée de la part de

l’enfant lui-même mais aussi des parents qui développent des attitudes de

surprotection. Cette restriction retentit sur l’état physique mais aussi émotionnel de

l’enfant.

La littérature internationale souligne que ces enfants bénéficiaient le plus

souvent de dispenses d’éducation physique, limitant ainsi leurs interactions avec leurs

pairs et les désignant ainsi de « personne malade, voire handicapée »228.

On constate une relation significative entre le type d’asthme (intermittent ou

persistant) et un éventuel retentissement sportif. Dans notre étude, parmi les 28

patients avec un retentissement sportif, 23 d’entre eux souffrent d’asthme persistant [P

< 0,05 (0,002)] et seulement 5 patients ont un asthme intermittent [P < 0,05 (0,002)].

La corrélation entre le type d’asthme et le sport est également rapportée dans la

littérature53. Citons l’étude de Dantas et al.qui ont étudié 115 patients asthmatiques

âgés entre 9 et 19 ans (âge moyen de 13,06 ± 2.12) et leurs mamans. L’asthme était

intermittent ou persistant léger dans 61 % de l’effectif (soit 70 cas) et considéré

comme persistant modéré ou sévère dans 39 % (45 cas).La restriction des activités a

été observée essentiellement dans l’asthme persistant modéré à sévère (56 % des cas)

et dans 44 % d’asthme intermittent et persistant léger. La corrélation entre la

restriction des activités physiques et le type d’asthme est significative. (OR : 0,3-

P=0,008)53.

Cependant, la littérature internationale signale que les parents, surtout les mères

ont tendance à restreindre la pratique de sport chez leur enfant de crainte de provoquer

des crises d’asthme. Toujours dans l’étude de Dantas et al., quatre vingt seize pour

cent des mères ont rempli les questionnaires concernant leurs propres croyances sur la

pratique du sport lorsqu’on est asthmatiques et lorsqu’on est en bonne santé.

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201  

Trente sept pour cent des mères (43 cas) ont admis restreindre les activités

physiques chez leurs enfants du fait de leur perception négative de la pratique de sport,

notamment de la course à pied53.

La pratique sportive, longtemps interdite ou déconseillée chez l’enfant

asthmatique est maintenant universellement considérée comme une thérapeutique avec

à la fois des bénéfices physiologiques et psychologiques114. Les principes

pharmacothérapeutiques sont parfaitement connus113. Surtout que l’obésité peut être

considérée comme un facteur d’exacerbation de l’asthme.

L’examen et le suivi pédopsychiatrique ne fait pas partie intégrante de la prise

en charge pluridisciplinaire dont bénéficient l’enfant et l’adolescent souffrant de

pathologies somatiques chroniques comme l’asthme. Or nos résultats ont montré que

des troubles psychiques survenaient dans 10,9 % des cas. Ces troubles retentissent

aussi bien sur la vie de famille que sur la scolarité et le sport des patients.

Ces résultats soulignent l’intérêt de l’intervention régulière d’un psychologue

ou d’un pédopsychiatre dans le suivi au long cours des jeunes patients asthmatiques et

ce dès l’annonce du diagnostic dans une perspective de prévention primaire.

Soulignons d’abord l’importance de l’éducation du patient et de ses parents qui

représente un acte thérapeutique intégré aux soins de façon incontournable. Les

programmes doivent être structurés en fonction des compétences cognitives et

psychosociales des enfants169. L’éducation thérapeutique s’intègre dans une prise en

charge globale de l’enfant et de ses parents contribue à obtenir une absence ou un

minimum de symptômes, une fonction pulmonaire normale, une scolarisation normale,

des activités physiques et sportives et autres activités quotidiennes non limitées9.

Ce travail doit être fait bien sûr de manière individuelle par le médecin au

cours de ses consultations programmées, mais aussi dans le cadre d’un programme

intégré dans une structure de type « école de l’asthme », ou « camps d’asthme » doit

être encouragée153.

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202  

Les jeunes patients asthmatiques reçus à notre consultation ont bénéficié d’une

écoute empathique et nous avons à chaque fois tenté d’instaurer une relation

thérapeutique de bonne qualité basée sur l’écoute chaleureuse et la confiance. Parler et

être écouté, peut aider à « digérer » le problème somatique de l’enfant et notamment

de le dédramatiser.

Secondairement, nous avons mis en place une stratégie qui repose sur les

thérapies cognitives et comportementales pour améliorer l’observance thérapeutique,

la gestion des crises d’asthme et le vécu d’une maladie chronique en se basant sur les

techniques de résolution des problèmes, de gestion du stress ainsi que des techniques

cognitives comme la restructuration cognitive.

La psychoéducation a surtout consisté à travailler les croyances négatives que

pourrait avoir le patient ou son entourage sur la pathologie somatique et à promouvoir

la pratique régulière d’activités physiques.

Les troubles anxieux de l’enfant et de l’adolescent ne correspondent pas à des

pathologies bénignes et leur prise en charge est un enjeu important pour le

fonctionnement psychosocial à long terme.

Les dix patients asthmatiques anxieux de notre étude ont tous bénéficié d’une

prise en charge psychothérapique type TCC. Dans un premier temps, ils ont été initiés

aux techniques de relaxation puis ont essentiellement bénéficié de techniques

comportementales comme la désensibilisation progressive (ou exposition progressive

avec prévention de la réponse).

Un antidépresseur ISRS type Sertraline a été prescrit à une seule adolescente

souffrant d’un trouble panique avec agoraphobie compliqué d’un épisode dépressif

majeur d’intensité moyenne. Elle a aussi bénéficié d’un suivi psychothérapique type

Thérapie Comportementale et Cognitive après un apprentissage aux techniques de

relaxation.

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203  

Dans la littérature, les auteurs posent l’indication de la prescription aux formes

sévères qui ne répondent pas aux différentes techniques psychothérapiques ou lorsqu’il

existe des comorbidités comme dans notre cas31. L’effet bénéfique des

antidépresseurs sur l’asthme a été soulevé par certains auteurs avec l’hypothèse qu’ils

réduiraient l’inflammation bronchique122.

Cependant, l’intérêt des thérapies comportementales et cognitives en matière de

troubles psychiques notamment anxieux secondaires à une pathologie somatique

d’évolution chronique est indéniable186,238. Les différentes techniques cognitivo-

comportementales amélioreraient le sentiment d’efficacité personnelle en ce qui

concerne la gestion quotidienne de l’asthme et diminueraient les attitudes négatives à

l’origine d’une mauvaise compliance thérapeutique.

Les interventions auprès des familles des enfants malades restent primordiales,

qu’il s’agisse d’interventions individuelles personnalisées ou d’interventions dans des

groupes de parole.

Il s’agit là du résultat majeur de notre étude qui s’est attachée à estimer la

prévalence des divers troubles anxieux rencontrés chez une population pédiatrique

souffrant d’asthme et à en préciser les différents types.

Il serait donc intéressant de procéder à une évaluation psychologique ou

pédopsychiatrique à titre systématique au cours du suivi de tout jeune enfant ou

adolescent asthmatiques. Il est indispensable que les pédopsychiatres aient des

connaissances générales sur l’asthme afin d’améliorer les échanges avec les pédiatres.

La formation de l’équipe soignante pédiatrique permet de les aider à reconnaître

les troubles psychiques, à donner du sens à la souffrance psychique et d’éviter les

clivages soma/psychisme et les réactions affectives excessives129.

Il faut souligner que le partenariat entre pédiatres et pédopsychiatres ne peut

fonctionner que dans le respect des spécificités et des compétences de chacun103.

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Face à la réalité de la maladie chronique, il est indispensable d’établir et de

maintenir une prise en charge multidisciplinaire. L’un des rôles du pédopsychiatre sera

de veiller à ce que les échanges et l’écoute entre les soignants, le patient et sa famille

soient favorisés en coopération avec l’équipe pédiatrique elle-même.

Dans tous les cas, le travail avec un pédopsychiatre peut aider l’enfant à

récupérer une meilleure image de lui-même, image qui lui permettra de mieux accepter

à la fois sa maladie et les traitements.

Les deux illustrations suivantes permettront de donner un aperçu sur la

symptomatologie clinique qui a été décrite et son évolution après une prise en charge

psychothérapique.

1er CAS CLINIQUE :

Celui de la jeune adolescente Asma, âgée de 13 ans qui habite Alger et qui est

scolarisée en 2ème année moyenne.

Elle a été orientée à notre consultation par son pédiatre pour des crises

d’angoisse et une tristesse.

Elle est l’ainée d’une fratrie de 3 enfants.

Son père âgé de 45 ans est officier supérieur au sein de l’Armée Nationale.

Sa mère âgée de 36 ans est enseignante dans le primaire.

Dans ses antécédents personnels, un asthme sévère est retrouvé, diagnostiqué à

l’âge de 11 ans et dont la prise en charge a imposé trois (03) hospitalisations.

La première a duré 15 jours et a été effectuée dès le début de la maladie en

raison de la sévérité d’une de ses crises.

La deuxième hospitalisation s’est faite après un intervalle de 09 mois et la

troisième est survenue plus d’une année après, à l’âge de 12 ans et demi, coïncidant

avec l’apparition de ses premières règles.

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Son suivi en pédiatrie était régulier mais marqué par une non observance

thérapeutique. L’explication donnée par la jeune adolescente était celle de la crainte

d’être stigmatisée par ses camarades à l’école, exprimée ainsi : « je n’aime pas qu’on

me voit aspirer avec mon nébuliseur ou avoir des difficultés à respirer ».

L’aidant naturel qui est la mère, a pourtant souvent tenté de lui faire

comprendre la nécessité de son traitement.

L’observation fait ressortir les éléments suivants :

Un retentissement sur le plan scolaire induit par les absences répétées allant de

21 à 30 jours durant l’année surtout durant la saison hivernale.

Un retentissement sur le plan familial :

o L’apparition d’un trouble anxiété généralisée (TAG) chez la mère qui a

nécessité un suivi psychiatrique par un collègue. Ces troubles sont apparus après

l’installation de l’asthme de l’enfant.

o La décision de la mère de quitter son travail pour rester disponible et prendre

soin de sa fille car le père, de par ses obligations est peu disponible.

o Des manifestations de souffrance psychologiques chez la petite sœur sous forme

de plaintes somatiques qui ont nécessitées d’abord des consultations médicales avec

par la suite, une orientation en consultation de psychologie.

Un retentissement sur l’activité sportive d’Asma qui pratiquait la natation

régulièrement depuis l’âge de 7 ans. Cette activité fut interrompue par ses parents

après la première hospitalisation au grand dam de la patiente.

Le diagnostic d’un trouble panique avec agoraphobie compliqué d’un épisode

dépressif majeur d’intensité moyenne a été retenu. Les manifestations symptomatiques

sous forme des difficultés respiratoires, de sensation d’une boule œsophagienne et des

palpitations et secondairement un ralentissement sur le plan psychomoteur, des

difficultés de concentration et un retrait social. Elle ne quittait pas son lit durant des

journées entières et elle n’avait plus de contact avec ses amies.

La difficulté a été celle de bien distinguer les réactions anxieuses, l’asthénie lors

des accès et les troubles anxieux et ou dépressifs en tant qu’entités autonomes

comorbides.

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Les premières attaques de panique étaient à l’origine de plusieurs consultations

aux urgences pédiatriques à l’origine de plusieurs réajustements thérapeutiques.

La mère devait accompagner sa fille quotidiennement à l’école car Asma

exprimait une crainte de faire des crises notamment pendant les périodes hivernales

durant lesquelles les risques de leurs survenues augmentaient.

Le projet thérapeutique a été élaboré autour des axes suivants :

Une prise en charge médicamenteuse avec prescription d’un antidépresseur

ISRS : Sertraline aux doses de 50 mg durant 06 mois, à double visée, celle de l’EDM

et celle du trouble panique,

Une prise en charge psychothérapique de type cognitivo comportementale

durant une année avec au rythme d’une séance tous les 15 jours. Les techniques

utilisées sont :

‐ Relaxation type Jacobson, exercices de cohérence cardiaque.

‐ Techniques de pleine conscience (technique d’ancrage) pour stabiliser la

patiente

‐ Introduction des activités en général puis des activités plaisantes (courbe de

Lewinhson). Voire annexe.

‐ Exposition avec prévention de la réponse (pour l’agoraphobie)

‐ La participation de la mère aux séances afin de mieux comprendre

(psychoéducation) et appliquer les techniques TCC.

Ce protocole de suivi a permis une nette amélioration sur le plan clinique avec un

redressement de l’humeur, une diminution de la fréquence des attaques de paniques et

une meilleure maitrise des manifestations anxieuses par les techniques de relaxation.

De même que la prise en charge psychothérapique a permis une meilleure gestion

de la maladie somatique à savoir une meilleure observance du traitement qui a mis un

terme aux consultations dans l’urgence.

Asma a repris l’école avec toutefois la persistance d’une appréhension à la

veille des rentrées scolaires. Elle signale une amélioration des résultats scolaires mais

elle n’exerce toujours pas d’activités sportives régulières.

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207  

Un apaisement dans la vie relationnelle familiale est relevé.

CAS CLINIQUE N° 2 :

Il s’agit de la petite Nawel, âgée de 10 ans, originaire d’Alger, scolarisée en

3éme année primaire.

Elle a été orientée à notre consultation par son pédiatre pour des difficultés

scolaires.

Elle présente un asthme sévère depuis l’âge de 9 ans.

Elle est la benjamine d’une fratrie de deux enfants.

Son père, âgé de 40 ans, est commerçant.

Sa mère, âgée de 34ans, est femme au foyer.

Elle a été orientée vers la consultation de psychiatrie, quelques semaines après

cette hospitalisation.

Dans ses antécédents médicaux un asthme sévère est rapporté qui a nécessité

une hospitalisation en pédiatrie.

Des bronchiolites répétitives depuis l’âge de 6 mois sont également retrouvées.

La patiente Nawel est décrite comme une enfant sage mais également fragile, ce

qui a retardé sa socialisation. Sa mère ne l’a pas inscrite à la crèche craignant que des

crises ne surviennent sans pouvoir venir en aide à son enfant.

Scolarisée à l’âge de 6 ans elle a manifesté de l’anxiété avec des pleurs, des

plaintes somatiques à type de douleurs abdominales et de vomissements. Ces

symptômes s’accentuaient en début de semaine et à chaque rentrée scolaire.

Des manifestations symptomatiques en faveur de troubles anxieux à type

d’anxiété de séparation.

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Le retentissement sur le plan familial :

‐ La patiente dort avec ses parents depuis l’apparition des crises d’asthme.

Ces troubles du sommeil sont apparus dans leur lien avec l’anxiété de sa mère.

‐ Son frère ainé, âgé de 12 ans, se plaint qu’on ne s’occupe plus de lui, se

sent délaissé et devient agressif envers sa sœur.

‐ Une tension dans le couple parental. La mère exprime un sentiment de

désarroi, elle se sent dépassée et reproche à son mari de ne pas s’impliquer plus pour

l’aider dans les démarches médicales. La seule fois où il a été présent c’était lors de

l’hospitalisation de sa fille Nawal.

Cette situation s’est installée dès les premiers soucis de santé de l’enfant et

s’est pérennisée avec l’apparition de l’asthme. Lors des épisodes asthmatiques,

l’affolement, l’anxiété de la mère, directement visibles aux yeux de l’enfant lui étaient

transmis. La crainte de sa mère qu’elle fasse de crises d’asthme ou qu’elle attrape froid

ne lui a permis de pratiquer une activité sportive.

En dehors des accès de crises, la tendance à la surprotection s’était maintenue,

ce qui n’a pas été bénéfique pour l’enfant. Déjà en difficulté, l’absentéisme du fait de

l’ADS, a aggravé ses difficultés scolaires malgré de bonnes capacités cognitives.

La prise en charge qui a été essentiellement menée sur un versant

psychothérapique a duré une année. Elle a consisté en :

Séances individuelles au cours desquelles ont été proposés :

‐ Des exercices de respiration type Jacobson et Technique de cohérence

cardiaque (ou technique 365 : le chiffre 3 : désigne que les exercices de respiration

doivent être réalisées trois fois par jour. Le chiffre 6 : Six respirations de type

abdominal à réaliser par minute. Le chiffre 5 : les exercices doivent durer au minimum

cinq minutes)

‐ Une exposition avec prévention de la réponse (désensibilisation)

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209  

Les entretiens avec les parents qui ont eu pour but d’atténuer les angoisses de

la mère et d’aider à rétablir une bonne dynamique dans le couple parental. La

psychoéducation a visé à partir des informations données sur la pathologie à

encourager les séparations progressivement entre la mère et notre patiente. Un travail

de « recadrage » sur la place de la fratrie a été également réalisé.

La petite Nawel a évolué favorablement avec régression progressive des

manifestations anxieuses au moment des séparations d’avec la mère et un retour

progressif à l’école avec amélioration des résultats scolaires.

 

VIII. LIMITES DE L’ETUDE

Notre étude comporte un certain nombre de limites qu’il convient de préciser

pour une meilleure interprétation des résultats.

► En premier lieu, les limites inhérentes aux modalités de sélection de

l’échantillon :

Nos résultats ne peuvent être extrapolés à toute la population d’enfants et

d’adolescents asthmatiques algériens vu que notre échantillon est constitué de jeunes

patients suivis dans des structures hospitalo-universitaires de la wilaya d’Alger.

Cet échantillon ne reflète pas toute la population algérienne en matière de

couverture sociale, de facilité d’accès aux soins ni au niveau socio-économique. Quant

aux patients recrutés à l’hôpital central de l’armée, leur affiliation à la caisse

d’assurance militaire en fait une population privilégiée en matière de couverture de

soins.

Par ailleurs, une étude cas témoin aurait été pertinente pour qu’on puisse

considérer ces jeunes patients asthmatiques comme une population à risque.

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210  

► En deuxième lieu, les limites inhérentes à la taille de l’échantillon :

Concernant l’aspect descriptif de notre étude, l’échantillon est bien représentatif

d’une population d’enfants et d’adolescents asthmatiques suivis en consultation dans

des structures hospitalo-universitaires de la capitale.

L’absence de publications de résultats d’études antérieures algériennes portant

sur la prévalence de troubles psychique chez les enfants et adolescents souffrant

d’asthme ne permettait pas d’évaluer préalablement la taille de l’échantillon globale

pour l’obtention de fortes puissances pour tous les troubles examinés.

► En troisième lieu, les limites inhérentes à la fiabilité des instruments de

mesure :

Nous avons eu recours dans notre étude à des questionnaires largement utilisés

dans la littérature étrangère et correspondants aux critères diagnostics des

classifications internationales (DSM). L’absence de validation dans notre population

d’étude, limite également la validité statistique de certains de nos résultats.

La 5ème édition de la classification américaine DSM V ne modifie pas beaucoup

nos critères diagnostics néanmoins il serait pertinent que les études ultérieures soient

basées sur ses critères.

► En quatrième lieu, les limites inhérentes aux références

bibliographiques :

Notre étude a porté sur un thème largement débattu dans la littérature étrangère.

Nous déplorons toutefois l’absence de publications algériennes tenant compte de

l’impact psychologique que pourrait avoir l’asthme. Les articles algériens notés dans la

bibliographie ont abordé essentiellement l’aspect épidémiologique et clinique de

l’asthme chez l’enfant et l’adolescent. Ceci a limité nos possibilités de comparaison et

d’interprétation des résultats.

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211  

IX. RECOMMANDATIONS :

Les conclusions de notre étude nous ont permis d’élaborer certaines

recommandations qui vont dans le sens de la nécessité de la mise en place d’une

intervention psychologique et l’intégration d’une équipe de pédopsychiatrie de liaison

au sein des services de pédiatrie mais aussi en consultation qui travaillerait en

collaboration et non pas en intervenant de manière ponctuelle.

Les troubles anxieux ont été surtout notés dans les formes modérées de l’asthme

persistant avec six cas sur dix enfants et adolescents anxieux. La corrélation n’est

toutefois pas significative. Cette corrélation mériterait d’être étudiée par des

échantillons plus importants.

Les remaniements familiaux tels que l’abandon d’une profession de la part de la

mère et surtout une modification de l’espace de vie sont corrélés de manière

significative avec les plus jeunes patients. Ceci souligne encore une fois l’importance

de joindre des interventions familiales à la prise en charge et au suivi de ces jeunes

patients asthmatiques.

Bien qu’on ne retrouve pas de relation significative entre l’ancienneté de

l’asthme et la survenue de troubles anxieux, on note en revanche une corrélation

significative entre cette ancienneté (moins d’une année) et les répercussions

maternelles, le retentissement scolaire ainsi que le retentissement sportif.

Ce point met l’accent sur l’importance de mettre en place un suivi

pédopsychiatrique précocement, de préférence dès que le diagnostic d’asthme est posé.

On note également dans notre cohorte l’existence d’une corrélation significative

entre la survenue de troubles anxieux chez le jeune patient asthmatique et les

répercussions maternelles. S’intéresser à la souffrance des mères, prendre un temps de

la consultation pour les écouter et les soutenir nous semble important et pourrait

influer sur leur qualité de vie mais aussi celle de leur enfant.

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212  

On retrouve aussi un lien significatif entre l’existence de troubles anxieux et les

répercussions scolaires. Sensibiliser les médecins de l’hygiène scolaire, le personnel

éducatif pourrait aider à repérer précocement ces enfants et adolescents asthmatiques

anxieux. Ces derniers pratiquent aussi moins d’activités sportives. Un travail de

sensibilisation axé sur l’importance du sport nous parait aussi pertinent.

L’évaluation psychologique initiale doit tenir compte non seulement des

facteurs individuels mais aussi familiaux et environnementaux qui pourraient

contribuer à fragiliser l’enfant et participer à l’émergence de troubles caractérisés.

Il serait d’autant plus intéressant de s’inscrire dans une perspective préventive

en sensibilisant tous les intervenants au repérage précoce des signes de souffrance,

notamment au cours des premières années qui suivent le diagnostic de l’asthme.

En matière de prise en charge, et vu les limites de prescription rencontrées en

psychiatrie infanto-juvénile (absence d’AMM), il serait particulièrement intéressant de

mettre en place des psychothérapies brèves et adaptées à ce type de population. Il

s’agit essentiellement des interventions centrées sur la gestion du stress et le

développement des compétences individuelles de résilience.

Nous soulignons l’intérêt de multiplier les recherches sur les troubles

psychiatriques rencontrés chez les enfants et adolescents souffrant d’affections

somatiques chroniques que ce soit en terme de prévalence, de la nature des troubles ou

des types de prises en charge qu’on pourraient proposer à cette catégorie de patients.

X. PERSPECTIVES :

Les résultats positifs tout autant que les insuffisances de notre étude, nous ont

permis d’identifier certaines orientations intéressantes pour la recherche en matière de

psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent.

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213  

En premier lieu, des études cliniques plus ciblées en matière de troubles

psychiatriques, et portant sur de plus amples échantillons seraient bénéfiques pour une

meilleure évaluation des corrélations entre la survenue de troubles psychiques, la

qualité du contrôle de l’asthme d’une part et les différents retentissements familiaux,

scolaires et sportif d’autre part.

Bien que la survenue de troubles anxieux participe sûrement à la qualité de vie

des ces jeunes patients et de leur entourage, d’autres facteurs pourraient contribuer à

leur émergence et justifient à ce titre, le lancement d’autres travaux de recherche.

Des études portant sur les populations d’enfants et d’adolescents souffrants de

pathologies somatiques chroniques comme l’asthme permettraient probablement de

sensibiliser les praticiens pédiatres en matière de troubles psychiques et d’accepter

l’intégration des psychologues et pédopsychiatres au sein de leurs équipes.

Le développement et la validation d’instruments de mesures standardisés pour

notre population d’étude permettrait certainement d’optimiser la validité statistique des

résultats d’études cliniques.

Enfin, la multiplication et la publication d’études statistiques dans le domaine

de la psychiatrie infanto-juvénile, grâce aux nouvelles classifications internationales,

notamment avec l’avènement de la 5ème édition du DSMV, et autres instruments de

mesures standardisés, permettrait de comparer les différents résultats et de mettre en

place des stratégies préventives.

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214  

XI. CONCLUSION

Malgré les diverses limites de notre étude, ses résultats restent intéressants

à plus d’un titre :

• Notre étude a atteint les objectifs qu’elle s’était assignés, à savoir de déterminer

la prévalence des troubles anxieux chez de jeunes patients asthmatiques âgés entre 7 et

15 ans et de les corréler à certains paramètres cliniques.

Nous avons constaté l’existence d’une corrélation significative entre la

survenue de troubles anxieux chez le jeune patient asthmatique avec les répercussions

maternelles. De même que la corrélation est positive entre les troubles anxieux

répertoriés et les répercussions scolaires. L’association est également significative

entre les troubles anxieux et le retentissement sur la pratique régulière d’un sport.

Ceci souligne l’intérêt de mettre en place une intervention pédopsychiatrique

précoce aussi bien individuelle que familiale.

• Notre travail a permis de préciser le type de manifestations anxieuses

présentées par ces jeunes asthmatiques. La connaissance de la nature des troubles dont

peut souffrir cette population pédiatrique, pourrait faciliter leur repérage précoce par

un personnel sensibilisé et formé.

• Cette étude a permis de cerner les différents troubles que pouvaient

présenter de jeunes patients asthmatiques. Ces troubles n’étaient pas forcément pris en

considération par les équipes de pédiatrie. Ces données pourraient servir de base de

travail pour l’évaluation des besoins en matière de moyens et de formation du

personnel soignant.

• Ce travail a permis l’obtention de données épidémiologiques concernant

la prévalence des troubles anxieux dans une population d’enfants et d’adolescents

asthmatiques.

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215  

Ces données pourraient servir de références statistiques à d’éventuels travaux de

recherche ultérieurs en matière de psychiatrie infanto-juvénile et de psychiatrie de

liaison.

Enfin, les résultats positifs de la présente étude nous ont permis de souligner

tout l’intérêt de la recherche clinique en matière de psychopathologie de l’enfant et de

l’adolescent, discipline encore jeune et méconnue dans notre pays.

Il faut souligner l’importance de ces recherches cliniques dans le domaine du

repérage de la vulnérabilité des enfants et des adolescents atteints de pathologies

somatiques chroniques aux troubles psychiatriques.

Face à la réalité de la maladie chronique, il est indispensable d’établir et de

maintenir une prise en charge multidisciplinaire. L’un des rôles du pédopsychiatre sera

de veiller à ce que les échanges et l’écoute entre les soignants, le patient et sa famille

soient favorisés en coopération avec l’équipe pédiatrique elle-même.

Dans tous les cas, le travail avec un pédopsychiatre peut aider l’enfant à

récupérer une meilleure image de lui-même, image qui lui permettra de mieux accepter

à la fois sa maladie et les traitements.

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240  

ANNEXES 

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241  

FICHE TECHNIQUE

N° du dossier : Examinateur : Date de l’examen :

Nom : Prénom (s) : Sexe : Date et lieu de naissance : Adresse : N° de téléphone :

Médecin traitant :

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242  

ELEMENTS BIOGRAPHIQUES

Père :

Prénom : Age :

Niveau d’instruction : Profession :

Mère :

Nom et prénom : Age :

Niveau d’instruction : Profession :

Date du mariage :

Consanguinité :

Fratrie :

Nombre :

Place dans la fratrie :

Antécédents médicaux:

Personnels :

Familiaux :

Conditions socio-économiques :

Revenus mensuels de la famille :

Logement :

Cohabitation :

Vaccinations :

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243  

Vie relationnelle :

Mode de garde :

Ecole coranique :

Crèche :

Activités sportives :

Autres loisirs :

Champs relationnel :

Scolarité :

Niveau scolaire actuel :

Qualité de la scolarité (moyenne annuelle) :

Tempérament de l’enfant (décrit par les parents) :

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244  

CONSULTATION INITIALE

Date :

ASPECT SOMATIQUE

‐ Poids : ‐ Taille : ‐ Remarques :

TYPES D’ASTHME

‐ Asthme intermittent

‐ Asthme persistant léger

‐ Asthme persistant modéré

‐ Asthme persistant sévère

ASPECT PSYCHIQUE

Examen mental :

Passation des questionnaires :

‐ PARENTS : CBCL

‐ Enfant : ECAP

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245  

Le vécu des parents :

Le vécu de la fratrie :

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246  

CONSULTATIONS DE CONTROLE

 Consultation n° Date :   

Aspect somatique

TYPE D’ASTHME

Observance thérapeutique :

‐ Traitement ‐ Hygiène de vie

Développement physique :

‐ Poids ‐ Taille

Aspect psychique

Examen mental :

Passation des questionnaires :

ECAP

Parents : questionnaire CBCL

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247  

Echelle comportementale d’anxiété et phobie (ECAP) de Véra (1996)

Nom : Total : Prénom (s): Date de naissance :

Presque jamais

quelquefois souvent

1. J’ai peur de parler avec les adultes 0 1 2

J’évite de parler avec les adultes 0 1 2

2. J’ai peur de parler avec les enfants de mon âge

0 1 2

J’évite de parler avec les enfants de mon âge 0 1 2

3. J’ai peur que les élèves se moquent de moi 0 1 2

4. J’ai peur de redoubler 0 1 2

5. J’ai peur d’aller à l’école 0 1 2

J’évite d’aller à l’école 0 1 2

6. J’ai peur que les professeurs se moquent de moi

0 1 2

7. J’ai peur de me tromper 0 1 2

8. J’ai peur de ne pas savoir répondre si on m’interroge en classe

0 1 2

9. J’ai peur de lever la main en classe pour être interrogé(e)

0 1 2

J’évite de lever la main en classe pour être interrogé(e)

0 1 2

10. J’ai peur de ne pas pouvoir passer mon bac 0 1 2

11. J’ai peur le soir de m’endormir en sachant que je me réveillerai pour aller à l’école

0 1 2

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248  

12. J’ai peur de paniquer à un devoir 0 1 2

13. J’ai peur quand le professeur hausse la voix 0 1 2

14. J’ai peur de ce que les autres enfants pensent de moi

0 1 2

15. J’ai peur de ce que les professeurs peuvent dire sur moi

0 1 2

16. J’ai peur d’être loin de mes parents (colonies de vacances, …)

0 1 2

J’évite d’être loin de mes parents (colonies de vacances, …)

0 1 2

17. J’ai peur de rester seul(e)à la maison 0 1 2

J’évite de rester seul(e)à la maison 0 1 2

18. J’ai peur de répondre à une question en classe

0 1 2

J’évite de répondre à une question en classe 0 1 2

19. J’ai peur de rater une interrogation 0 1 2

20. J’ai peur de manger à la cantine de l’école 0 1 2

J’évite de manger à la cantine de l’école 0 1 2

21. J’ai peur de prendre le métro 0 1 2

J’évite de prendre le métro 0 1 2

22. J’ai peur d’être critiqué(e) par les autres 0 1 2

23. J’ai peur de me disputer avec un ami

0 1 2

24. J’ai peur de parler de moi 0 1 2

J’évite de parler de moi 0 1 2

25. J’ai peur de certaines matières scolaires 0 1 2

26. J’ai peur d’avoir l’air bête 0 1 2

27. J’ai peur de mourir 0 1 2

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249  

28. J’ai peur d’être quelque part sans mes parents

0 1 2

J’évite d’être quelque part sans mes parents 0 1 2

29. J’ai peur d’aller dormir chez des amis 0 1 2

J’évite d’aller dormir chez des amis 0 1 2

30. J’ai peur des piqûres (d’un docteur) 0 1 2

31. J’ai peur de parler dans un groupe 0 1 2

J’évite de parler dans un groupe 0 1 2

32. J’ai peur de rougir 0 1 2

33. J’ai peur d’être ridicule 0 1 2

34. J’ai peur de refuser ou de dire non 0 1 2

35. J’ai peur de demander quelque chose aux autres

0 1 2

J’évite de demander quelque chose aux autres

0 1 2

36. J’ai peur quand on m’observe travailler 0 1 2

37. J’ai peur d’aller dans les magasins 0 1 2

J’évite d’aller dans les magasins 0 1 2

38. J’ai peur quand on me fait un compliment 0 1 2

39. J’ai peur que les autres remarquent ma gêne 0 1 2

40. J’ai peur de rencontrer un camarade dans la rue

0 1 2

41. J’ai peur de la récréation à l’école 0 1 2

42. J’ai peur de jouer avec les autres 0 1 2

J’évite de jouer avec les autres 0 1 2

43. J’ai peur de prendre l’ascenseur 0 1 2

J’évite de prendre l’ascenseur 0 1 2

44. J’ai peur de certains camarades 0 1 2

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250  

45. J’ai peur qu’on me demande de lire en classe

0 1 2

46. J’ai peur d’aller au tableau 0 1 2

J’évite d’aller au tableau 0 1 2

47. J’ai peur de parler au téléphone 0 1 2

J’évite de parler au téléphone 0 1 2

48. J’ai peur de tomber malade 0 1 2

49. J’ai peur de me blesser 0 1 2

50. J’ai peur du noir 0 1 2

51. J’ai peur de ce que mes parents vont me dire 0 1 2

52. J’ai peur de faire du sport avec les autres 0 1 2

J’évite de faire du sport avec les autres 0 1 2

53. J’ai peur d’aller aux toilettes en dehors de chez moi

0 1 2

J’évite d’aller aux toilettes en dehors de chez moi

0 1 2

54. J’ai peur de ne pas pouvoir apprendre une leçon

0 1 2

55. J’ai peur de ce qui pourrait arriver à mes parents

0 1 2

56. J’ai peur que personne ne s’intéresse à moi 0 1 2

57. J’ai peur de ne pas avoir d’amis 0 1 2

58. J’ai peur d’avoir un accident 0 1 2

59. J’ai peur de ce que je deviendrai dans quelques années

0 1 2

60. J’ai peur des dentistes 0 1 2

61. J’ai peur du tonnerre 0 1 2

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251  

62. J’ai peur des chiens 0 1 2

63. J’ai peur qu’on me dise que je ne fais pas bien les choses

0 1 2

64. Je m’inquiète de la meilleure chose à faire 0 1 2

65. J’ai peur d’entrer dans une pièce où d’autres personnes sont déjà assises

0 1 2

66. J’ai du mal à me décider 0 1 2

67. Je me fais beaucoup de souci 0 1 2

68. Jai peur de ne pas plaire aux autres 0 1 2

69. J’ai peur des serpents 0 1 2

70. J’ai peur de devenir fou 0 1 2

71. J’ai peur des fantômes 0 1 2

72. Jai peur des couteaux ou des armes 0 1 2

73. J’ai peur des morts 0 1 2

74. J’ai peur d’aller dans un hôpital 0 1 2

75. J’ai peur de me perdre dans un endroit inconnu

0 1 2

76. J’ai peur d’avaler 0 1 2

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252  

Domaine d’application :

C’est un questionnaire destiné à évaluer les peurs exprimées par des enfants et adolescents âgés entre 6 et 18 ans dans les domaines d’activités quotidiennes (social, familial, scolaire et image de soi). Le but du questionnaire est d’estimer l’intensité des différentes peurs :

‐ Phobie scolaire ‐ Phobie sociale ‐ Phobie des maladies ‐ Phobie simple ‐ Anxiété de séparation

Normes : Les valeurs seuils pour l’échelle de peurs et l’Echelle d’évitement

Echelle de peurs Echelle d’évitement Note ≥124 : suspicion de trouble anxieux Note ≥32 : significative d’évitement

phobique

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253  

INVENTAIRES DE COMPORTEMENTS POUR ENFANTS (6 -18 ans)

(T.M. Achenbach, 2001)

Nom et prénom(s) de l’enfant :

Sexe de l’enfant :

Age de l’enfant :

Date de réponse : Date de naissance :

Niveau scolaire :

Activité professionnelle habituelle des parents (même si cette profession n’est pas actuellement exercée) :

‐ Pour le père

‐ Pour la mère

Cet inventaire est rempli par : (écrivez vos nom et prénom)

Votre sexe (M ou F)

Votre type de parenté avec l’enfant :

Parent biologique beaux-parents grands-parents

Parent adoptif parent de famille d’accueil autres

Répondez à cet inventaire en vous fondant sur votre propre avis au sujet du comportement de votre enfant, même si cet avis n’est pas partagé avec d’autres personnes. N’hésitez pas à écrire des commentaires à côté de chaque comportement ou dans l’espace réservé pour cela plus loin. Vérifiez que vous avez répondu à toutes les questions.

Merci de répondre en lettres capitales et de répondre à toutes les questions

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254  

1 – Veuillez indiquer les sports auxquels votre enfant aime le plus participer.

Par exemple : natation, base-ball, patinage, vélo, équitation, pêcher, et.

Par rapport aux autres enfants de son âge, combien de temps y passe-t-

il (elle) environ ?

Par rapport aux autres enfants de son âge, comment réussit-il (elle)

dans chacun des sports pratiqués ?

Ne sait pas

Moins que la

moyenne

Comme la

moyenne

Plus que la

moyenne

Ne sait pas

Moins que la

moyenne

Comme la

moyenne

Plus que la

moyenne

Aucun

a……….

b………

c…………

2 – Veuillez indiquer les passe-temps favoris et jeux de votre enfant, autres que les sports.

Par exemple : timbres, poupées, lecture, instrument de musique, travaux manuels, voitures, informatique, chanson, etc. Ne pas considérer la télévision ni la radio).

Par rapport aux autres enfants de son âge, combien de temps y passe-t-

il (elle) environ ?

Par rapport aux autres enfants de son âge, comment réussit-il (elle) dans chacun des passe-temps ?

Ne sait pas

Moins que la

moyenne

Comme la

moyenne

Plus que la

moyenne

Ne sait pas

Moins que la

moyenne

Comme la

moyenne

Plus que la

moyenne

Aucun

a……….

b………

c…………

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255  

3 – Enumérez les organismes, clubs, équipes ou groupes auxquels votre enfant appartient.

Par exemple : scouts, associations sportives, clubs d’échec, troupe de théâtre, etc.

Par rapport aux autres enfants de son âge, quelle est sa participation ?

Ne sait pas Moins active Aussi active Plus active

Aucun………………

a……………………..

b…………………….

c……………………….

4 – Veuillez indiquer les petits travaux que votre enfant fait.

Par exemple : faire son lit, les courses, gardes d’enfants, travailler dans un magasin, etc. (considérer aussi bien les travaux bénévoles que ceux rétribués).

Par rapport aux autres enfants de son âge, comment mène-t-il (elle) ces travaux à bien ?

Ne sait pas Moins bien qu’eux

Aussi bien qu’eux

Mieux qu’eux

Aucun……………

a……………………

b…………………..

c……………………

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256  

5.1 – Environ combien d’ami(e)s proches ou intimes votre enfant a-t-il ? (Ne pas compter les frères et sœurs)

…….Aucun ………1 …………2 ou 3 …………4 ou plus

5.2 – En dehors des heures scolaires, environ combien de fois par semaine votre enfant fait-il quelque chose avec des ami(e)s ou des camarades ? (Ne pas compter les frères et sœurs)

……..Moins que 1 ………..1 ou 2 …….3 ou plus

6 – Par rapport aux autres enfants de son âge, comment votre enfant…

Moins bien A peu près pareil mieux

a. S’entend-il avec ses frères et sœurs ?

b. S’entend-il avec les autres enfants ?

c. Se comporte-t-il envers ses parents ?

d. Joue-t-il et travaille-t-il tout seul ?

…………N’a ni frères ni sœurs

7.1 – Résultats scolaires

Il (elle) n’est pas scolarisé(e) parce que :…………………………………………………………………………….

…………………………………………………………………………………………………………………………………………..

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257  

Cochez une case pour chaque matière étudiée

Insuffisant En dessous de la

moyenne

Dans la moyenne

Au-dessus de la moyenne

a. Lecture, français ou littérature

b. Histoire ou sciences sociales

c. Arithmétique ou math

d. Sciences

Autres matières scolaires. Par exemple : informatique, langues étrangères, économie, etc. Ne pas inclure l’éducation physique, les travaux d’ateliers, l’apprentissage de la conduite ou d’autres sujets, non scolaires ou non universitaires.

e……………………………….

f.……………………………….

g………………………………

7.2 – Votre enfant reçoit-il un enseignement spécialisé, suit-il des séances de remédiation ou est-il scolarisé dans un établissement spécialisé ?

……………NON ………….OUI, quel type d’enseignement, de remédiation ou d’établissement spécialisé ?

……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

7.3 - Est-ce que votre enfant a redoublé une classe ?

……………NON ……….OUI, classe(s) et raisons : ………………………………………………………………………………..............................................................

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258  

7.4 - Votre enfant a-t-il eu des difficultés d’apprentissage ou d’autres problèmes à l’école ?

…………..NON …………..OUI, décrivez :……………………………………………………………………………………………………………………………

Quand ces problèmes ont-ils commencé? …………………………………………………………………………….

Ces problèmes sont-ils terminés ? ……….NON

………..OUI, depuis quand ?...............................................................................................

………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Est-ce que votre enfant a une maladie ou un handicap (physique ou mental) ?

…………..NON ………….OUI, décrivez :

………………………………………………………………………………………………………………………………………..

Qu’est-ce qui vous préoccupe le plus à son sujet ?

…………………………………………………………………………………………………………………………………………

Indiquez les aspects les plus positifs de votre enfant :

………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….

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259  

Vous trouverez, ci-dessous, une liste de comportements qui décrivent les enfants et les jeunes. Répondez en vous fondant sur le comportement actuel de votre enfant – ou observé au cours des six derniers mois. Merci d’entourer le 2 si le comportement décrit est très vrai ou souvent vrai. Entourez le 1, si le comportement est parfois ou un peu vrai. Si le comportement n’est pas vrai pour votre enfant, entourez le 0. Merci de donner une réponse pour tous les comportements, du mieux que vous pourrez, même si certains ne semblent pas s’appliquer à votre enfant.

0 = pas vrai

1 = un peu vrai ou Parfois vrai

2 = très vrai ou souvent vrai

1. A des comportements trop jeunes pour son âge 0 1 2

2. Bois de l’alcool sans autorisation parentale

(décrivez)

…………………………………………………

0 1 2

3. Se dispute souvent 0 1 2

4. N’arrive pas à terminer ce qu’il (elle) commence

0 1 2

5. Il (elle) prend plaisir à peu de choses 0 1 2

6. Evacue ses selles sans aller aux toilettes 0 1 2

7. Se vante, est prétentieux (se) 0 1 2

8. Ne peut pas se concentrer ou maintenir son attention longtemps

0 1 2

9. Ne peut pas enlever certaines pensées de son esprit, est obsédé€ par certaines idées

(décrivez)

……………………………………………………………..

0 1 2

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260  

10. Ne peut pas rester assis(e) tranquille, est agité(e) ou hyperactif(ve)

0 1 2

11. Se cramponne aux adultes ou est trop dépendant(e)

0 1 2

12. Se plaint de la solitude 0 1 2

13. Ne sait plus où il (elle) en est, ou est confus(e) 0 1 2

14. Pleure souvent 0 1 2

15. Cruel(le) avec les animaux 0 1 2

16. Cruel(le), tyrannique ou mesquin(e) avec les autres

0 1 2

17. Rêveur ou semble perdu(e) dans ses pensées 0 1 2

18. Se fait mal délibérément ou a fait des tentatives de suicide

0 1 2

19. Demande beaucoup d’attention 0 1 2

20. Détruit ses affaires personnelles 0 1 2

21. Détruit des choses appartenant à sa famille ou aux autres

0 1 2

22. Désobéissant(e) à la maison 0 1 2

23. Désobéissant(e) à l’école 0 1 2

24. Ne mange pas bien 0 1 2

25. Ne s’entend pas bien avec les autres enfants 0 1 2

26. Ne semble pas se sentir coupable après s’être mal conduit(e)

0 1 2

27. Facilement jaloux 0 1 2

28. Enfreint des règles à la maison, à l’école ou ailleurs

0 1 2

29. A peur de certains animaux, de situations ou lieux autres que l’école

……………………………………………………

0 1 2

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261  

30. Redoute d’aller à l’école 0 1 2

31. Craint d’avoir de mauvaises pensées ou de faire du mal

0 1 2

32. Estime qu’il (elle) devrait être parfait(e) 0 1 2

33. A l’impression ou se plaint que personne ne l’aime

0 1 2

34. A l’impression que les autres lui veulent du mal

0 1 2

35. S’estime bon(ne) à rien ou inférieur(e) 0 1 2

36. Se fait souvent mal, a tendance à avoir des accidents

0 1 2

37. Se bagarre souvent 0 1 2

38. Se fait souvent taquiner 0 1 2

39. A de mauvaises fréquentations 0 1 2

40. Entend des bruits ou des voix qui n’existent pas (décrivez)

……………………………………………………

0 1 2

41. Impulsif(ve) ou agit sans réfléchir 0 1 2

42. Préfèrerait être seul(e) plutôt qu’en compagnie des autres

0 1 2

43. Ment ou triche 0 1 2

44. Se ronge les ongles 0 1 2

45. Nerveux(se), très sensible ou tendu(e) 0 1 2

46. A des mouvements nerveux ou des tics

(décrivez)

…………………………………………………

0 1 2

47. Fait des cauchemars 0 1 2

48. N’est pas aimé(e) par les autres enfants 0 1 2

49. Constipé(e), ne va pas à la selle 0 1 2

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262  

50. Trop peureux(se) ou anxieux(se) 0 1 2

51. A des vertiges ou des étourdissements 0 1 2

52. Se sent facilement coupable 0 1 2

53. Mange trop 0 1 2

54. Excessivement fatigué(e) sans bonne raison 0 1 2

55. Est trop gros(se) 0 1 2

56. A des problèmes physiques sans cause médicale connue :

0 1 2

a. Douleurs diverses (sauf maux de tête ou de ventre)

0 1 2

b. Maux de tête 0 1 2

c. Nausées, envies de vomir 0 1 2

d. Aux yeux (autres que ceux corrigés par des lunettes) (décrivez)

…………………………………………………

0 1 2

e. Eruption ou autres problèmes de peau 0 1 2

f. Maux de ventre ou crampes 0 1 2

g. Vomissements 0 1 2

h. Autres (décrivez) 0 1 2

57. Frappe ou agresse physiquement les autres 0 1 2

58. Se met les doigts dans le nez, s’arrache les peaux ou se gratte d’autres parties du corps (décrivez)

…………………………………………………

0 1 2

59. Joue avec son sexe en public 0 1 2

60. Joue trop avec ses parties sexuelles 0 1 2

61. A de mauvais résultats scolaires

0 1 2

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263  

62. A des mouvements mal coordonnés ou est maladroit(e)

0 1 2

63. Préfère jouer avec des enfants plus âgés 0 1 2

64. Préfère être avec des enfants plus jeunes 0 1 2

65. Refuse de parler 0 1 2

66. Répète sans cesse certains actes ; a des comportements compulsifs (décrivez)

…………………………………………………

0 1 2

67. Fugue de la maison 0 1 2

68. Crie beaucoup 0 1 2

69. Secret(ète), garde des choses pour lui(elle)-même

0 1 2

70. Voit des choses qui n’existent pas (décrivez)

……………………………………………………

0 1 2

71. Embarrassé(e) ou facilement mal à l’aise 0 1 2

72. Met le feu 0 1 2

73. Problèmes sexuels (décrivez)

…………………………………………………

0 1 2

74. Fait son intéressant(e), le pitre 0 1 2

75. Trop timide ou réservé(e) 0 1 2

76. Dort moins que la plupart des autres du même âge

0 1 2

77. Dort plus que la plupart des autres du même âge durant le jour et/ou la nuit (décrivez)

…………………………………………………

0 1 2

78. Inattentif(ve) ou facilement distrait(e)

0 1 2

79. Problèmes d’élocution ou de prononciation (décrivez)

0 1 2

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264  

80. A le regard dans le vague 0 1 2

81. Vole à la maison 0 1 2

82. Vole ailleurs qu’à la maison 0 1 2

83. Accumule beaucoup trop de choses dont il (elle) n’a pas besoin (décrivez)

……………………………………………………

0 1 2

84. A un comportement étrange (décrivez)

……………………………………………………

0 1 2

85. A es idées bizarres (décrivez)

……………………………………………………

0 1 2

86. Têtu(e), renfrogné(e) ou irritable 0 1 2

87. Montre des changements soudains de l’humeur et d’émotions

0 1 2

88. Boude beaucoup 0 1 2

89. Méfiant 0 1 2

90. Dit des gros mots ou des obscénités 0 1 2

91. Parle de se tuer 0 1 2

92. Parle ou marche durant son sommeil (décrivez)

……………………………………………………

0 1 2

93. Parle trop 0 1 2

94. Taquine beaucoup 0 1 2

95. Fait des crises de colère ou s’emporte facilement

0 1 2

96. Pense beaucoup trop aux questions sexuelles 0 1 2

97. Menace les gens 0 1 2

98. Suce son pouce 0 1 2

99. Fume du tabac ou des cigarettes 0 1 2

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265  

100. A des problèmes du sommeil (décrivez)

………………………………………………………

0 1 2

101. Fait l’école buissonnière, manque l’école 0 1 2

102. Peu actif(ve), lent(e) ou manque d’énergie

0 1 2

103. Malheureux(se), triste ou déprimé(e) 0 1 2

104. Anormalement bruyant 0 1 2

105. Prend des drogues pour des raisons non médicales (ne pas inclure l’alcool et le tabac) (décrivez)

……………………………………………………

0 1 2

106. Fait des actes de vandalisme 0 1 2

107. Fait pipi dans sa culotte 0 1 2

108. Fait pipi au lit la nuit 0 1 2

109. Pleurnichard(e) 0 1 2

110. Voudrait bien être de l’autre sexe 0 1 2

111. Replié(e) sur lui (elle)-même, ne se lie pas aux autres

0 1 2

112. S’inquiète 0 1 2

113. Précisez ici toute difficulté présentée par votre enfant et non évoquée dans cette liste

0 1 2

…………………………………………………… 0 1 2

…………………………………………………… 0 1 2

…………………………………………………… 0 1 2

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266  

)1996(السلم السلوكي للخوف و الفوبيا لفيرا

: المجموع :الإسم

:اللقب

: تاريخ الميلاد

 قريب دايمن  منين داك  ماشي دايمن

2  1  0  نخاف نهدر مع لكبار.1

2  1  0  ما نحبش نهدر مع لخرين

2  1  0  نخاف نهدر مع الدراري اللي قدي.2

2  1  0  قديما نحبش نهدر مع الدراري اللي

2  1  0  نخاف الدراري تع لمسيد يضحكو علي.3

2  1  0  نخاف نعاود.4

2  1  0  نخاف نروح لمسيد.5

2  1  0  ما نحبش نروح لمسيد

2  1  0  نخاف يضحكو علي الشيوخة.6

2  1  0  نخاف نغلط.7

2  1  0  نخاف ما نعرفش نجاوب كي يسقسوني فلقسم.8

2  1  0  نخاف نرفع صبعي باش يسقسوني.9

2  1  0  ما نحبش نرفع صبعي فلقسم باش يسقسوني

2  1  0  نخاف ما نجوش الباك التاعي.10

2  1  0 نخاف نرقد كي نعرف بلي غدوة نوض باش .11

نروح لمسيد

2  1  0  نخاف نتفرفش فالفرض .12

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267  

2  1  0  نخاف كي الشيخ يعلي صوتو.13

2  1  0  نخاف من واش يقولو علي الدراري .14

2  1  0  يقولو علي الشيوخةنخاف من واش .15

2  1  0 )لكلوني(نخاف نبعد على دارنا.16

2  1  0  )لكلوني(ما نحبش نبعد على دارنا

2  1  0  نخاف نقعد وحدي فالدار.17

2  1  0  ما نحبش نبعد على دارنا

2  1  0  نخاف نجاوب على سؤال فلقسم.18

2  1  0  ما نحبش نجاوب على سؤال فلقسم

2  1  0  فرضنخاف ما نجوش كاش .19

2  1  0  نخاف ناكل فلمطعم تاع لمسيد.20

2  1  0  ما نحبش ناكل فلمطعم تاع لمسيد

2  1  0  نخاف نركب فلمترو.21

2  1  0  ما نحبش نركب فلمترو

2  1  0  نخاف يهدرو علي لخرين.22

2  1  0  نخاف نضارب مع كاش صاحب.23

2  1  0  نخاف نهدر على روحي.24

2  1  0  ما نحبش نهدر على روحي

2  1  0  نخاف من شي مواد.25

2  1  0  نخاف نبان جايح.26

2  1  0  نخاف نموت.27

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268  

2  1  0  نخاف نكون في كاش بلاصة بلا والدي.28

2  1  0  ما نحبش نكون في كاش بلاصة بلا والدي

2  1  0  نخاف نروح نرقد عند صحابي.29

2  1  0  ما نحبش نروح نرقد عند صحابي

2  1  0  ) طبيبتع (نخاف متشكك.30

2  1  0  نخاف نهدر في جماعة.31

2  1  0  ما نحبش نهدر في جماعة

2  1  0  نخاف نولي حمر.32

2  1  0  نخاف نبان بهلول.33

2  1  0  نخاف نرفض ولا نقول لالا.34

2  1  0  نخاف نطلب حاجة ملخرين.35

2  1  0  ما نحبش نطلب حاجة ملخرين

2  1  0  نخدمنخاف ك يقعدو يشوفو في كي نكون .36

2  1  0  نخاف نروح للحوانت.37

2  1  0  نخاف نتلاقى بصاحب فطريق.40

2  1  0  نخاف كي تصوني الساحة.41

2  1  0  نخاف نلعب مع لخرين.42

2  1  0  ما نحبش نلعب مع لخرين

2  1  0  نخاف نركب فلسونسور.43

2  1  0  ما نحبش نركب فلسونسور

2  1  0  نخاف من شي صحاب.44

2  1  0  يقولولي أقرى فلقسمنخاف .45

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269  

2  1  0  نخاف نطلع للسبورة.46

2  1  0  ما نحبش نطلع للسبورة

2  1  0  نخاف نهدر فالتليفون.47

2  1  0  ما نحبش نهدر فالتليفون

2  1  0  نخاف نمرض.48

2  1  0  نخاف نجرح روحي.49

2  1  0  نخاف مالظلمة.50

2  1  0  نخاف من واش يقولولي والدي.51

2  1  0  ندير رياضة مع لخريننخاف .52

2  1  0  ما نحبش ندير رياضة مع لخرين

2  1  0  نخاف نروح لمرحاض تع الناس.53

2  1  0  ما نحبش نروح لمرحاض تع الناس

2  1  0  نخاف ما نحفظش كاش درس.54

2  1  0  نخاف تسرى كاش حاجة لوالدي.55

2  1  0  نخاف واحد ما يهتم بي.56

2  1  0  نخاف ما نديرش صحاب.57

2  1  0  نخاف ندير حادث.58

2  1  0  نخاف من كيفاش نولي فلعوام الجايين.59

2  1  0  نخاف مالدونتيست.60

2  1  0  نخاف مالرعد .61

2  1  0  نخاف مالكلاب.62

2  1  0  نخاف يقولولي ما نديرش مليح الحاجة.63

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270  

2  1  0  نتقلق مالحاجة لمليحة اللي نديرها.64

2  1  0  في بيت قاعدين فيها الناس نخاف ندخل.65

2  1  0  بالسيف باش نقرر.66

2  1  0  نخمم بزاف.67

2  1  0  نخاف ما نعجبش لخرين.68

2  1  0  نخاف ملحنوشة.69

2  1  0  نخاف نهبل.70

2  1  0  نخاف ملجنون.71

2  1  0  نخاف ملمواس و السلاح.72

2  1  0  نخاف ملموتا.73

2  1  0  نخاف نروح لسبيطار.74

2  1  0  نخاف نتبحر في جهة ما نعرفهاش.75

2  1  0  نخاف نبلع.76

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271  

)سنة 18-6(جرد سلوك الطفل ما بين

)2001أشنباش،.م.ت(

الرجاء الإجابة على كل الأسئلة باحرف كبيرة

:إسم و لقب الطفل

:جنس الطفل

:سن الطفل

:تاريخ الميلاد: تاريخ الإجابة

:الدراسي المستوى

)حتى إن كانت المهنة غير ممارسة حاليا(النشاط المهني المعتاد للوالدين

للأب-

: للأم-

).أكتب الإسم و اللقب(هذا الجرد مملوء من طرف

)ذكر أو أنثى(جنسك

:نوع القرابة بالطفل

عائلة بيولوجية حموان جدان

والدان من عائلة مستقبلة آخر عائلة متبنية

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272  

أجبوا عن هذا الجرد بالارتكاز على رأيكم الخاص فيما يخص سلوك طفلكم، حتى و إن كان هذا الرأي غير متقاسم مع أشخاص

تأكدوا من أنكم أجبتم على .آخرلا تترددوا في تسجيل تعليقات بجانب كل سلوك أو في الفراغ المخصص لذلك في مكان .آخرين

.كل الأسئلة

؟أشيروا إلى الرياضات التي يحب طفلكم ممارستها أكثر-1

.إلخ...،التزلج، ركوب الدراجة، ركوب الخيل، الصيد،...السباحة، كرة:مثال

 

 مقارنة بأطفال سنه، كيف يوفق في كل رياضة ممارسة؟  مقارنة بأطفال من سنه،كم من الوقت يقضيه؟  

أكثر من

 المعدل مثل المعدل

تحت

 المعدل لا أدري

أكثر من

 المعدل مثل المعدل

تحت

 المعدل لا أدري  

                 لا أحد

                ...أ  

                ...ب  

                ...ت  

 

أشيروا إلى هوايات و ألعاب طفلكم المفضلة غيرالرياضة؟-2

عدم الأخذ بعين الاعتبار .(إلخ...أشغال يدوية، سيارات، إعلام آلي، أغاني،طوابع بريدية، دمى، مطالعة، آلات موسيقية، :مثال

).التلفاز و المذياع

 

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273  

مقارنة بأطفال سنه، كيف يوفق في كل رياضة ممارسة؟  مقارنة بأطفال سنه، كم من الوقت يقضيه؟

أكثر من

 المعدل

 مثل المعدل تحت

 المعدل

لا أدري أكثر من

المعدل

مثل المعدل تحت

 المعدل

 لا أدري

          لا أحد

          ...أ

          ...ب

          ...ت

 

أحصوا المؤسسات، النوادي، الفرق، أو الأفواج التي ينتمي إليها طفلكم؟-3

.إلخ...الكشافة، الجمعيات الرياضية، نوادي الشطرنج، الفرق المسرحية،:مثال

 مقارنة بأطفال سنه، كيف هي مشاركته؟  

 نشيط أكثر  نشيط  نشيط أقل  لا أدري  

         لا أحد

        ...أ  

        ...ب  

        ...ت  

 

 

 

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274  

أشيروا إلى الأعمال الصغيرة التي يقوم بها طفلكم؟-4

.إلخ...ترتيب سريره، التسوق، حراسة الأطفال، العمل في محل،:مثال

). الأخذ بعين الإعتبار الأعمال التطوعية الغير مكافأ عليها(

 مقارنة بأطفال سنه، هل بيلي حسنا في هاته الأعمال؟  

 أفضل منهم  مثلهم  أسوء منهم  لا أدري  

         لا أحد

        ...أ  

        ...ب  

        ...ت  

).عدم الأخذ في الحسبان الإخوة و الأخوات( حوالي كم من الأصدقاء المقربين أو المفضلين يملك طفلكم؟-1.5

...أو أكثر 4... 3أو 2... 1 ... لا أحد

عدم الأخذ في ( خارج الساعات المدرسية، حوالي كم مرة في الأسبوع يقوم طفلكم بشيء مع الأصدقاء أو الرفقاء؟-2.5

).الحسبان الإخوة و الأخوات

... أو أكثر 3... 2أو 1... 1أقل من

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275  

...مقارنة أطفال سنه،طفلكم كيف-6

 أفضل  تقريبا بالمثل  أسوء  

      يتفاهم مع إخوته و أخواته؟.أ

      يتفاهم مع الأطفال الآخرين؟.ب

      يتصرف إتجاه والديه؟.ت

      هل يلعب و يعمل وحده؟- ج

...ليس لديه إخوة أو أخوات

:نتائج دراسية-1.7

............................................................................لأنهو أو هي غير متمدرس

........................................................................................................

........................

.أشطب خانة لكل مادة مدروسة

 فوق المتوسط  متوسط  دون المتوسط  غير كافي

    قراءة، فرنسية أو أدب .أ

    تاريخ أو علوم إجتماعية.ب

    حساب أو رياضيات.ت

    علوم.ج

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276  

عدم إدراج التربية البدنية، أعمال الورشات، تعلم السياقة أو .إلخ...مثالك إعلام آلي، لغات أجنبية، إقتصاد،.مواد دراسية أخرى

.دراسية أو جامعيةمواضيع أخرى غير

............................ل

.............................م

............................ن

هل يتلقى طفلكم تعليم خاص، أو يتبع جلسات علاج أو متمدرس في مؤسسات خاصة؟-2.7

، أي نوع من التعليم، العلاج، أو المؤسسات ...............نعم.............. لا

............................................................................................................خاصة؟

...................................................................................................................

.....................................................................

هل رسب طفلكم السنة ؟-3.7

:......................سنوات للأسباب التاليةنعم، سنة أو .............. لا

.................................................................................................................

متى بدأت هاته المشاكل؟

.................................................................................................................

هل إنتهت هاته المشاكل؟

............................................نعم، منذ متى؟............... لا

................................................................................................................

............................................................

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277  

  هل يعاني طفلكم من مرض أو

)بدنية أو ذهنية(إعاقة

....:....................................................................نعم، صفوا.............................. لا

....................................................................................................................

....................................................................

ما الذي يشغل بالكم الأكثر بخصوصه؟

.................................................................................................................................

........................................................

:أشيروا إلى الجوانب الإيجابية لطفلكم

.................................................................................................................................

.................................................................................................................................

.................................................................................................................................

.................................................................................................................................

.................................................................................................................................

.........

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278  

ل أو الملاحظ خلا-أجيبوا بالإرتكاز على السلوك الحالي لطفلكم.ستجدون فيما يلي، قائمة تتضمن سلوكا يصف الأطفال و الشباب

إذا كان السلوك 1و الإحاطة ب.إذا كان السلوك الموصوف جد حقيقي أوغالبا حقيقي 2الرجاء الإحاطة ب .الأشهر الستة الأخيرة

الرجاء تقديم أفضل إجابة على كل سلوك، حتى و إن بدا .0أما إذا كان السلوك غير حقيقي لطفلكم، فأحيطوا ب .أحيانا حقيقي

.بعضه غير مطابق لطفلكم

قيقي أو جد ح

 غالبا حقيقي

حقيقي =1

أحيانا

غير حقيقي=0

2  1  0  يملك سلوكا صبيانيا مقارنة بسنه.1

2  1  0 

يتعاطى الكحول دون إذن والديه.2

)صفوا(

....................................

...................

2  1  0  غالبا ما يتشاجر.3

2  1  0  لا يستطيع إنهاء ما بدأ.4

2  1  0  يستمتع بقليل من الأشياء.5

2  1  0  يتبول دون الذهاب إلى المرحاض.6

2  1  0  يتباهى، مغرور.7

2  1  0  لا يركز أو يبقى منتبها كثيرا .8

2  1  0  .لا ينزع بعض الأفكار من ذهنه، مهووس ببعض الآراء.9

)صفوا(

.........................................................

2  1  0  لا يبقى جالسا بهدوء، هائج أو جد .10

نشيط

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279  

2  1  0  يتمسك بالكبار أو جد متعلق بهم.11

2  1  0  يشكوا من الوحدة.12

2  1  0  لا يعرف أين يقف أو جد مرتبك.13

2  1  0  غالبا ما يبكي.14

2  1  0  قاسي مع الحيوانات.15

2  1  0  قاسي، ظالم، حقير مع الآخرين .16

2  1  0  أو شارد في أفكاره حالم.17

2  1  0  يؤذي نفسه عمدا أو قام بمحاولات انتحار.18

2  1  0  يتطلب الكثير من الإهتمام.19

2  1  0  يتلف أدواته الشخصية .20

2  1  0  يتلف أشياء تخص عائلته أو آخرين.21

2  1  0  عاصي بالبيت.22

2  1  0  عاصي بالمدرسة.23

2  1  0  لا يأكل جيدا.24

2  1  0  يتفاهم جيدا مع الأطفال الآخرين لا.25

2  1  0  لا يحس بالذنب بعد تصرف غير لائق.26

2  1  0  يغار بسهولة.27

2  1  0  يخالف قواعدا في البيت، المدرسة، أو في مكان آخر .28

2  1  0 يخاف من بعض الحيوانات، من مواقف أو أماكن أخرى غير .29

المدرسة

2  1  0  المدرسةيخاف من الذهاب إلى .30

2  1  0  يخشى أن تراوده أفكار سيئة أو أن يؤذي .31

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280  

2  1  0  يعتقد أن عليه أن يكون كاملا.32

2  1  0  يخيل له أو يشكوا أن لا أحد يحبه .33

2  1  0  يخيل له أن الآخرين يريدون إيذاءه.34

2  1  0  يعتقد أنه غير نافع أو يشعر بالنقص .35

2  1  0  لدرجة وقوع حوادثغالبا ما يؤذي نفسه . 36

2  1  0  غالبا ما يتشاجر.37

2  1  0  غالبا ما يضايقه الآخرون.38

2  1  0  يصاحب رفقاء السوء .39

2  1  0 

يسمع ضجيجا أو أصواتا غير موجودة.40

)صفوا(

................................................

..................................

2  1  0  أو يتصرف دون تفكير مندفع.41

2  1  0  يفضل أن يكون وحيدا على أن يكون مع الآخرين.42

2  1  0  يكذب أو يغش.43

2  1  0  يقضم أضافره.44

2  1  0  عصبي، جد حساس أو متوتر.45

2  1  0  يملك حركات عصبية أو عادات مستهجنة .46

2  1  0  تراوده كوابيس.47

2  1  0  طرف الأطفال الآخرين مكروه من.48

2  1  0  ، مصاب بالقبض، لا يذهب للمرحاض.49

2  1  0  جد خائف أو قلق.50

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281  

2  1  0  يصيبه الدوار و الدوخة.51

2  1  0  يشعر بالذنب بسهولة.52

2  1  0  يأكل بشراهة.53

2  1  0  يفرط في التعب دون سبب وجيه.54

2  1  0  جد بدين.55

2  1  0  :يعاني من مشاكل جسدية دون سبب طبي معروف.56

2  1  0  )عدا آلام الرأس أو البطن(آلام عديدة .أ

2  1  0  آلام الرأس.ب

2 1  0  الغثيان، الرغبة في التقيؤ.ت

2 1  0 

)صفوا)(غير تلك المصححة بالنظارات(في العين.ج

....................................................

...................................................

2 1  0  طفح جلدي أو مشاكل جلدية أخرى.د

2  1  0  آلام البطن أو التشنجات .ل

2  1  0  التقيؤ.م

2  1  0  )صفوا(أخرى.ن

2  1  0  يضرب أو يعتدي جسديا على الآخرين.57

2  1  0 

إصبعه في أنفه، ينزع الجلد أو يحك مناطق أخرى من يضع.58

جسمه

)صفوا(

........................................

2  1  0  يلعب بعضوه أمام الناس.59

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282  

2  1  0  يلعب كثيرا بأعضائه الجنسية.60

2  1  0  يتحصل على نتائج دراسية سيئة.61

2  1  0  يقوم بحركات غير متناسقة أو طائش.62

2  1  0  يفضل اللعب مع أطفال أكبر منه .63

2  1  0  يفضل أن يكون مع أطفال أصغر منه.64

2  1  0  يرفض التكلم.65

2  1  0  )صفوا(له تصرفات مندفعة:يكرر دون توقف بعض الأفعال.66

2  1  0  يهرب من البيت.67

2  1  0  يصرخ كثيرا.68

2  1  0  كتوم، يحتفظ بالأشياء لنفسه.69

2  1  0 

)صفوا(أشياء غير موجودةيرى .70

........................................

...................

2  1  0  مرتبك أو ينزعج بسهولة.71

2  1  0  يشعل النار.72

2  1  0  )صفوا(مشاكل جنسية.73

..........................................

.................

2  1  0  يجذب الأنظار، مهرج.74

2  1  0  جد خجول أو متحفظ.75

2  1  0  ينام أقل من غالبية الآخرين من سنه.76

2  1  0  أو /ينام أكثر من غالبية الآخرين من سنه خلال النهار و.77

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283  

)صفوا(الليل

..................................................

...........................

2  1  0  أو شارد الذهن بسهولة غافل.78

2  1  0  مشاكل في الفصاحة أو النطق.79

)صفوا(

...................................................

2  1  0  ينظر في الفضاء 80

2  1  0  يسرق من البيت .81

2  1  0 يسرق من مكان آخر غير البيت.82

2  1  0 )صفوا(يكدس أشياء كثيرة لا يحتاجها.83

..................................................

........................................

2  1  0 )صفوا(يتصف بغرابة.84

......................................................

.....................................

2  1  0 أفكاره غير مألوفة.85

2  1  0 

عنيد،عابس أو سريع الإنفعال .86

2  1  0  يظهر تغيرات فجائية في المزاج و المشاعر.87

2  1  0  يستاء كثيرا.88

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284  

2  1  0  يقظ .89

2  1  0  يقول كلاما بذيئا أو فاحشا. 90

2  1  0  يتكلم عن قتل نفسه.91

2  1  0 

)صفوا(يتكلم أو يمشي خلال نومه.92

..............................................

....................

2  1  0  يثرثر.93

2  1  0  ينكد كثيرا.94

2  1  0  تنتابه نوبات غضب أو يندفع بسهولة .95

2  1  0  يفكر كثيرا في المسائل الجنسية.96

2  1  0  يهدد الآخرين.97

2  1  0  يرضع إصبعه.98

2  1  0  يدخن التبغ أو السجائر.99

2  1  0 )صفوا(يعاني مشاكل في النوم.100

..................................................

2  1  0  يهرب أو يتغيب عن المدرسة.101

2  1  0  قليل النشاط و الحيوية، ثقيل .102

2  1  0  تعيس، حزين أومكتئب .103

2  1  0  ضاج بشكل غير طبيعي.104

2  1  0 

عدم إدراج الكحول و (يتعاطى المخدرات لأسباب غير طبية.105

)التبغ

)صفوا(

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285  

....................................................

.................................

2  1  0  يقوم بأعمال تخريبية.106

2  1  0  يبول في سرواله.107

2  1  0  يبول في سريره في الليل.108

2  1  0  كثير التباكي.109

2  1  0  يحب أن يكون من الجنس الآخر. 110

2  1  0  منطو على نفسه، لا يتواصل مع الآخرين.111

2  1  0  يشغل باله.112

2  1  0 حددوا هنا الصعوبات التي يواجهها طفلكم و الغير واردة .113

في هذه القائمة

2  1  0 ............................................

...........................

2  1  0 ............................................

............................

2  1  0 ............................................

...........................

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