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UNIVERSITE PIERRE ET MARIE CURIE (PARIS 6) FACULTE DE MEDECINE PIERRE ET MARIE CURIE ANNEE 2014 THESE N°2014PA06G023 DOCTORAT EN MEDECINE SPECIALITE : Médecine Générale PAR Stéphanie CHUNG CHAI TSANG Née le 5 février 1983 à MAURICE ______________ PRESENTEE ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT LE 15 avril 2014 INTERACTION ENTRE COUMARINIQUES ET ANTIFONGIQUES APPLIQUES PAR VOIE CUTANEO-MUQUEUSE : UNE REVUE DE LA LITTERATURE DIRECTEUR DE THESE : Dr TEIXEIRA RIBEIRO Antonio, PH PRESIDENT DU JURY : Pr LUYT Charles-Edouard, PU-PH MEMBRES DU JURY : Dr RANQUE Brigitte, MCU-PH Dr BLOCH Vanessa, MCU-PH Dr MERSE Gilles, Médecin Généraliste

UNIVERSITE PIERRE ET MARIE CURIE - CMGE - …cmge-upmc.org/IMG/pdf/chung-these.pdf · A mon frère Kevin, mes sœurs Milly Katherine et Jennifer, Alan, Laval, et Christine, et mes

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UNIVERSITE PIERRE ET MARIE CURIE

(PARIS 6)

FACULTE DE MEDECINE PIERRE ET MARIE CURIE

ANNEE 2014 THESE N°2014PA06G023

DOCTORAT EN MEDECINE

SPECIALITE : Médecine Générale

PAR

Stéphanie CHUNG CHAI TSANG

Née le 5 février 1983 à MAURICE

______________

PRESENTEE ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT LE 15 avril 2014

INTERACTION ENTRE COUMARINIQUES ET ANTIFONGIQUES

APPLIQUES PAR VOIE CUTANEO-MUQUEUSE : UNE REVUE DE LA

LITTERATURE

DIRECTEUR DE THESE : Dr TEIXEIRA RIBEIRO Antonio, PH

PRESIDENT DU JURY : Pr LUYT Charles-Edouard, PU-PH

MEMBRES DU JURY : Dr RANQUE Brigitte, MCU-PH

Dr BLOCH Vanessa, MCU-PH

Dr MERSE Gilles, Médecin Généraliste

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UNIVERSITE PIERRE ET MARIE CURIE

(PARIS 6)

FACULTE DE MEDECINE PIERRE ET MARIE CURIE

ANNEE 2014 THESE N°2014PA06G023

DOCTORAT EN MEDECINE

SPECIALITE : Médecine Générale

PAR

Stéphanie CHUNG CHAI TSANG

Née le 5 février 1983 à MAURICE

_____________

PRESENTEE ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT LE 15 avril 2014

INTERACTION ENTRE COUMARINIQUES ET ANTIFONGIQUES

APPLIQUES PAR VOIE CUTANEO-MUQUEUSE : UNE REVUE DE LA

LITTERATURE

DIRECTEUR DE THESE : Dr TEIXEIRA RIBEIRO Antonio, PH

PRESIDENT DU JURY : Pr LUYT Charles-Edouard, PU-PH

MEMBRES DU JURY : Dr RANQUE Brigitte, MCU-PH

Dr BLOCH Vanessa, MCU-PH

Dr MERSE Gilles, Médecin Généraliste

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Remerciements

Au président du jury, Pr Charles-Edouard Luyt, pour avoir accepté de me faire l’honneur de

présider le jury. Le petit dragon rouge te remercie.

Aux chers membres du jury, pour votre disponibilité et accompagnement au cours de mon

internat. Je vous remercie d’avoir accepté de me faire l’honneur de lire, analyser et critiquer

mon travail.

Brigitte, je te remercie de ta disponibilité. Vanessa, je te remercie encore. Gilles, je te

remercie de me faire l’honneur de traverser l’Ile-de-France.

A mon directeur de thèse, chef Antonio, pour ta disponibilité, ton aide et, pour ta confiance

tout au long de la rédaction.

A ma tutrice, Isabelle de Beco, pour votre écoute.

A mes parents, pour votre amour. A ma chère maman. Loin des yeux mais près du cœur.

A mes grands-parents.

A mon frère Kevin, mes sœurs Milly Katherine et Jennifer, Alan, Laval, et Christine, et mes

neveux, Steven, Luke et Adam, pour votre soutien.

A Hélène, pour ta présence, tes encouragements et tes conseils qui ont été très utiles.

A Audrey et Juanita, pour votre soutien. A ma cousine Rachel.

A mes amis, pour votre amitié.

A mes consoeurs et confrères.

Et enfin à ma bonne étoile.

Se donner du mal pour les petites choses, c’est parvenir aux grandes avec le temps.

Samuel Beckett

(1906 – 1989)

4

Année universitaire 2012/2013

Professeurs des Universités – Praticiens Hospitaliers

UFR Médicale Pierre et Marie CURIE – Site PITIE-SALPETRIERE

1. ACAR Christophe CHIRURGIE THORACIQUE ET CARDIO-VASCULAIRE

2. AGUT Henri BACTERIOLOGIE VIROLOGIE HYGIENE

3. ALLILAIRE Jean-François PSYCHIATRIE ADULTES

4. AMOUR Julien ANESTHESIE REANIMATION

5. AMOURA Zahir MEDECINE INTERNE

6. ANDREELLI Fabrizio MEDECINE DIABETIQUE

7. ARNULF Isabelle PATHOLOGIES DU SOMMEIL

8. ASTAGNEAU Pascal EPIDEMIOLOGIE/SANTE PUBLIQUE

9. AURENGO André BIOPHYSIQUE ET MEDECINE NUCLEAIRE

10. AUTRAN Brigitte IMMUNOLOGIE ET BIOLOGIE CELLULAIRE

11. BARROU Benoît UROLOGIE

12. BASDEVANT Arnaud NUTRITION

13. BAULAC Michel ANATOMIE

14. BAUMELOU Alain NEPHROLOGIE

15. BELMIN Joël MEDECINE INTERNE/GERIATRIE Ivry

16. BENHAMOU Albert CHIRURGIE VASCULAIRE Surnombre

17. BENVENISTE Olivier MEDECINE INTERNE

18. BITKER Marc Olivier UROLOGIE

19. BODAGHI Bahram OPHTALMOLOGIE

20. BODDAERT Jacques MEDECINE INTERNE/GERIATRIE

5

21. BOURGEOIS Pierre RHUMATOLOGIE

22. BRICAIRE François MALADIES INFECTIEUSES ET TROPICALES

23. BRICE Alexis GENETIQUE/HISTOLOGIE

24. BRUCKERT Eric ENDOCRINOLOGIE ET MALADIES METABOLIQUES

25. CACOUB Patrice MEDECINE INTERNE

26. CALVEZ Vincent VIROLOGIE

27. CAPRON Frédérique ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUE

28. CARPENTIER Alexandre NEUROCHIRURGIE

29. CATALA Martin CYTOLOGIE ET HISTOLOGIE

30. CATONNE Yves CHIRURGIE THORACIQUE ET TRAUMATOLOGIQUE

31. CAUMES Eric MALADIES INFECTIEUSES ET TROPICALES

32. CESSELIN François BIOCHIMIE

33. CHAMBAZ Jean INSERM U505/UMRS 872

34. CHARTIER-KASTLER Emmanuel UROLOGIE

35. CHASTRE Jean REANIMATION MEDICALE

36. CHERIN Patrick CLINIQUE MEDICALE

37. CHICHE Laurent CHIRURGIE VASCULAIRE

38. CHIRAS Jacques NEURORADIOLOGIE

39. CLEMENT-LAUSCH Karine NUTRITION

40. CLUZEL Philippe RADIOLOGIE ET IMAGERIE MEDICALE II

41. COHEN David PEDOPSYCHIATRIE

42. COHEN Laurent NEUROLOGIE

43. COLLET Jean-Philippe CARDIOLOGIE

44. COMBES Alain REANIMATION MEDICALE

45. CORIAT Pierre ANESTHESIE REANIMATION

46. CORNU Philippe NEUROCHIRURGIE

47. COSTEDOAT Nathalie MEDECINE INTERNE

6

48. COURAUD François INSTITUT BIOLOGIE INTEGRATIVE

49. DAUTZENBERG Bertrand PHYSIO-PATHOLOGIE RESPIRATOIRE

50. DAVI Frédéric HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE

51. DEBRE Patrice IMMUNOLOGIE

52. DELATTRE Jean-Yves NEUROLOGIE (Fédération Mazarin)

53. DERAY Gilbert NEPHROLOGIE

54. DOMMERGUES Marc GYNECOLOGIE-OBSTETRIQUE

55. DORMONT Didier NEURORADIOLOGIE

56. DUYCKAERTS Charles NEUROPATHOLOGIE

57. EYMARD Bruno NEUROLOGIE

58. FAUTREL Bruno RHUMATOLOGIE

59. FERRE Pascal IMAGERIE PARAMETRIQUE

60. FONTAINE Bertrand NEUROLOGIE

61. FOSSATI Philippe PSYCHIATRIE ADULTE

62. FOURET Pierre ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES

63. FOURNIER Emmanuel PHYSIOLOGIE

64. FUNCK BRENTANO Christian PHARMACOLOGIE

65. GIRERD Xavier THERAPEUTIQUE/ENDOCRINOLOGIE

66. GOROCHOV Guy IMMUNOLOGIE

67. GOUDOT Patrick STOMATOLOGIE CHIRURGIE MAXILLO FACIALE

68. GRENIER Philippe RADIOLOGIE CENTRALE

69. HAERTIG Alain UROLOGIE Surnombre

70. HANNOUN Laurent CHIRURGIE GENERALE

71. HARTEMANN Agnès MEDECINE DIABETIQUE

72. HATEM Stéphane UMRS 956

73. HELFT Gérard CARDIOLOGIE

74. HERSON Serge MEDECINE INTERNE

7

75. HOANG XUAN Khê NEUROLOGIE

76. ISNARD Richard CARDIOLOGIE ET MALADIES VASCULAIRES

77. ISNARD-BAGNIS Corinne NEPHROLOGIE

78. JARLIER Vincent BACTERIOLOGIE HYGIENE

79. JOUVENT Roland PSYCHIATRIE ADULTES

80. KARAOUI Mehdi CHIRURGIE DIGESTIVE

81. KATLAMA Christine MALADIES INFECTIEUSES ET TROPICALES

82. KHAYAT David ONCOLOGIE MEDICALE

83. KIRSCH Matthias CHIRURGIE THORACIQUE

84. KLATZMANN David IMMUNOLOGIE

85. KOMAJDA Michel CARDIOLOGIE ET MALADIES VASCULAIRES

86. KOSKAS Fabien CHIRURGIE VASCULAIRE

87. LAMAS Georges ORL

88. LANGERON Olivier ANESTHESIE REANIMATION

89. LAZENNEC Jean-Yves ANATOMIE/CHIRURUGIE ORTHOPEDIQUE

90. LE FEUVRE Claude CARDIOLOGIE

91. LE GUERN Eric INSERM 679

92. LEBLOND Véronique HEMATOLOGIE CLINIQUE

93. LEENHARDT Laurence MEDECINE NUCLEAIRE

94. LEFRANC Jean-Pierre CHIRURGIE GENERALE

95. LEHERICY Stéphane NEURORADIOLOGIE

96. LEMOINE François BIOTHERAPIE

97. LEPRINCE Pascal CHIRURGIE THORACIQUE

98. LUBETZKI Catherine NEUROLOGIE

99. LUCIDARME Olivier RADIOLOGIE CENTRALE

100. LUYT Charles REANIMATION MEDICALE

101. LYON-CAEN Olivier NEUROLOGIE Surnombre

8

102. MALLET Alain BIOSTATISTIQUES

103. MARIANI Jean BIOLOGIE CELLULAIRE/MEDECINE INTERNE

104. MAZERON Jean-Jacques RADIOTHERAPIE

105. MAZIER Dominique INSERM 511

106. MEININGER Vincent NEUROLOGIE (Fédération Mazarin) Surnombre

107. MENEGAUX Fabrice CHIRURGIE GENERALE

108. MERLE-BERAL Hélène HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE Surnombre

109. MICHEL Pierre Louis CARDIOLOGIE

110. MONTALESCOT Gilles CARDIOLOGIE

111. NACCACHE Lionel PHYSIOLOGIE

112. NAVARRO Vincent NEUROLOGIE

113. NGUYEN-KHAC Florence HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE

114. OPPERT Jean-Michel NUTRITION

115. PASCAL-MOUSSELARD Hugues CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE ET

TRAUMATOLOGIQUE

116. PAVIE Alain CHIR. THORACIQUE ET CARDIO-VASC. Surnombre

117. PELISSOLO Antoine PSYCHIATRIE ADULTE

118. PIERROT-DESEILLIGNY Charles NEUROLOGIE

119. PIETTE François MEDECINE INTERNE Ivry

120. POYNARD Thierry HEPATO GASTRO ENTEROLOGIE

121. PUYBASSET Louis ANESTHESIE REANIMATION

122. RATIU Vlad HEPATO GASTRO ENTEROLOGIE

123. RIOU Bruno ANESTHESIE REANIMATION

124. ROBAIN Gilberte REEDUCATION FONCTIONNELLE Ivry

125. ROBERT Jérôme BACTERIOLOGIE

126. ROUBY Jean-Jacques ANESTHESIE REANIMATION Surnombre

127. SAMSON Yves NEUROLOGIE

9

128. SANSON Marc ANATOMIE/NEUROLOGIE

129. SEILHEAN Danielle NEUROPATHOLOGIE

130. SIMILOWSKI Thomas PNEUMOLOGIE

131. SOUBRIER Florent GENETIQUE/HISTOLOGIE

132. SPANO Jean-Philippe ONCOLOGIE MEDICALE

133. STRAUS Christian EXPLORATION FONCTIONNELLE

134. TANKERE Frédéric ORL

135. THOMAS Daniel CARDIOLOGIE

136. TOURAINE Philippe ENDOCRINOLOGIE

137. TRESALLET Christophe CHIR. GENERALE ET DIGEST./MED. DE LA

REPRODUCTION

138. VAILLANT Jean-Christophe CHIRURGIE GENERALE

139. VERNANT Jean-Paul HEMATOLOGIE CLINIQUE Surnombre

140. VERNY Marc MEDECINE INTERNE (Marguerite Bottard)

141. VIDAILHET Marie-José NEUROLOGIE

142. VOIT Thomas PEDIATRIE NEUROLOGIQUE

143. ZELTER Marc PHYSIOLOGIE

10

Année universitaire 2012/2013

Professeurs des Universités – Praticiens Hospitaliers

UFR Médicale Pierre et Marie CURIE – Site SAINT-ANTOINE

1. ALAMOWITCH Sonia NEUROLOGIE – Hôpital TENON

2. AMARENCO Gérard NEURO-UROLOGIE – Hôpital TENON

3. AMSELEM Serge GENETIQUE / INSERM U.933 – Hôpital TROUSSEAU

4. ANDRE Thierry SERVICE DU PR DE GRAMONT – Hôpital SAINT-ANTOINE

5. ANTOINE Jean-Marie GYNECOLOGIE-OBSTETRIQUE – Hôpital TENON

6. APARTIS Emmanuelle PHYSIOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

7. ARLET Guillaume BACTERIOLOGIE – Hôpital TENON

8. ARRIVE Lionel RADIOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

9. ASSOUAD Jalal CHIRURGIE THORACIQUE – Hôpital TENON

10. AUCOUTURIER Pierre UMR S 893/INSERM – Hôpital SAINT-ANTOINE

11. AUDRY Georges CHIRURGIE VISCERALE INFANTILE – Hôpital TROUSSEAU

12. BALLADUR Pierre CHIRURGIE GENERALE ET DIGESTIVE – Hôpital SAINT-

ANTOINE

13. BAUD Laurent EXPLORATIONS FONCTIONNELLES MULTI – Hôpital TENON

14. BAUJAT Bertrand O.R.L. – Hôpital TENON

15. BAZOT Marc RADIOLOGIE – Hôpital TENON

16. BEAUGERIE Laurent GASTROENTEROLOGIE ET NUTRITION – Hôpital SAINT-

ANTOINE

17. BEAUSSIER Marc ANESTHESIE/REANIMATION – Hôpital SAINT-ANTOINE

11

18. BENIFLA Jean-Louis GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE – Hôpital TROUSSEAU

19. BENSMAN Albert NEPHROLOGIE ET DIALYSE – Hôpital TROUSSEAU

(Surnombre)

20. BERENBAUM Francis RHUMATOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

21. BERNAUDIN J.F. HISTOLOGIE BIOLOGIE TUMORALE – Hôpital TENON

22. BILLETTE DE VILLEMEUR Thierry NEUROPEDIATRIE – Hôpital TROUSSEAU

23. BOCCARA Franck CARDIOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

24. BOELLE Pierre Yves INSERM U.707 – Faculté de Médecine P. & M. CURIE

25. BOFFA Jean-Jacques NEPHROLOGIE ET DIALYSES – Hôpital TENON

26. BONNET Francis ANESTHESIE/REANIMATION – Hôpital TENON

27. BORDERIE Vincent Hôpital des 15-20

28. BOUDGHENE Franck RADIOLOGIE – Hôpital TENON

29. BREART Gérard GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE – Hôpital TENON

30. BROCHERIOU Isabelle ANATOMIE PATHOLOGIQUE – Hôpital TENON

31. CABANE Jean MEDECINE INTERNE/HORLOGE 2 – Hôpital SAINT-ANTOINE

32. CADRANEL Jacques PNEUMOLOGIE – Hôpital TENON

Année universitaire 2012/2013

33. CALMUS Yvon CENTRE DE TRANSPL. HEPATIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE

34. CAPEAU Jacqueline UMRS 680 – Faculté de Médecine P. & M. CURIE

35. CARBAJAL-SANCHEZ Diomedes URGENCES PEDIATRIQUES – Hôpital

TROUSSEAU

36. CARBONNE Bruno GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE

37. CARETTE Marie-France RADIOLOGIE – Hôpital TENON

38. CARRAT Fabrice INSERM U 707 – Faculté de Médecine P. & M. CURIE

39. CASADEVALL Nicole IMMUNO. ET HEMATO. BIOLOGIQUES – Hôpital SAINT-

ANTOINE

12

40. CHABBERT BUFFET Nathalie GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE – Hôpital TENON

41. CHAZOUILLERES Olivier HEPATOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

42. CHRISTIN-MAITRE Sophie ENDOCRINOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

43. CLEMENT Annick PNEUMOLOGIE – Hôpital TROUSSEAU

44. COHEN Aron CARDIOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

45. CONSTANT Isabelle ANESTHESIOLOGIE REANIMATION – Hôpital TROUSSEAU

46. COPPO Paul HEMATOLOGIE CLINIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE

47. COSNES Jacques GASTRO-ENTEROLOGIE ET NUTRITION – Hôpital SAINT-

ANTOINE

48. COULOMB Aurore ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES – Hôpital

TROUSSEAU

49. CUSSENOT Olivier UROLOGIE – Hôpital TENON

50. DAMSIN Jean Paul ORTHOPEDIE – Hôpital TROUSSEAU

51. DE GRAMONT Aimery ONCOLOGIE MEDICALE – Hôpital SAINT-ANTOINE

52. DENOYELLE Françoise ORL ET CHIR. CERVICO-FACIALE – Hôpital TROUSSEAU

53. DEVAUX Jean Yves BIOPHYSIQUE ET MED. NUCLEAIRE – Hôpital SAINT-

ANTOINE

54. DOUAY Luc HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE

55. DOURSOUNIAN Levon CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE

56. DUCOU LE POINTE Hubert RADIOLOGIE – Hôpital TROUSSEAU

57. DUSSAULE Jean Claude PHYSIOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

58. ELALAMY Ismaïl HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE – Hôpital TENON

59. FAUROUX Brigitte UNITE DE PNEUMO. PEDIATRIQUE – Hôpital TROUSSEAU

60. FERON Jean Marc CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE ET TRAUMATO. – Hôpital

SAINT-ANTOINE

61. FEVE Bruno ENDOCRINOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

13

62. FLEJOU Jean François ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHO.- Hôpital SAINT-

ANTOINE

63. FLORENT Christian HEPATO/GASTROENTEROLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

64. FRANCES Camille DERMATOLOGIE/ALLERGOLOGIE – Hôpital TENON

65. GARBARG CHENON Antoine LABO. DE VIROLOGIE – Hôpital TROUSSEAU

66. GIRARD Pierre Marie MALADIES INFECTIEUSES – Hôpital SAINT-ANTOINE

67. GIRARDET Jean-Philippe GASTROENTEROLOGIE – Hôpital TROUSSEAU

(Surnombre)

68. GOLD Francis NEONATOLOGIE – Hôpital TROUSSEAU (Surnombre)

69. GORIN Norbert HEMATOLOGIE CLINIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE

(Surnombre)

Année universitaire 2012/2013

70. GRATEAU Gilles MEDECINE INTERNE – Hôpital TENON

71. GRIMPREL Emmanuel PEDIATRIE GENERALE – Hôpital TROUSSEAU

72. GRUNENWALD Dominique CHIRURGIE THORACIQUE – Hôpital TENON

73. GUIDET Bertrand REANIMATION MEDICALE – Hôpital SAINT-ANTOINE

74. HAAB François UROLOGIE – Hôpital TENON

75. HAYMANN Jean Philippe EXPLORATIONS FONCTIONNELLES – Hôpital TENON

76. HENNEQUIN Christophe PARASITOLOGIE/MYCOLOGIE – Hôpital SAINT-

ANTOINE

77. HERTIG Alexandre NEPHROLOGIE – Hôpital TENON

78. HOURY Sidney CHIRURGIE DIGESTIVE ET VISCERALE – Hôpital TENON

79. HOUSSET Chantal UMRS 938 et IFR 65 – Faculté de Médecine P. & M. CURIE

80. JOUANNIC Jean-Marie GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE – Hôpital TROUSSEAU

81. JUST Jocelyne CTRE DE L’ASTHME ET DES ALLERGIES – Hôpital TROUSSEAU

82. LACAINE François CHIR. DIGESTIVE ET VISCERALE – Hôpital TENON

14

(Surnombre)

83. LACAU SAINT GIULY Jean ORL – Hôpital TENON

84. LACAVE Roger HISTOLOGIE BIOLOGIE TUMORALE – Hôpital TENON

85. LANDMAN-PARKER Judith HEMATOLOGIE ET ONCO. PED. – Hôpital

TROUSSEAU

86. LAPILLONNE Hélène HEMATOLOGIE BIOLOGIQUE – Hôpital TROUSSEAU

87. LAROCHE Laurent OPHTALMOLOGIE – CHNO des 15/20

88. LE BOUC Yves EXPLORATIONS FONCTIONNELLES – Hôpital TROUSSEAU

89. LEGRAND Ollivier POLE CANCEROLOGIE – HEMATOLOGIE – Hôpital SAINT-

ANTOINE

90. LEVERGER Guy HEMATOLOGIE ET ONCOLOGIE PEDIATRIQUES – Hôpital

TROUSSEAU

91. LEVY Richard NEUROLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

92. LIENHART André ANESTHESIE/REANIMATION – Hôpital SAINT-ANTOINE

(Surnombre)

93. LOTZ Jean Pierre ONCOLOGIE MEDICALE – Hôpital TENON

94. MARIE Jean Pierre DPT D’HEMATO. ET D’ONCOLOGIE MEDICALE – Hôpital

SAINT-ANTOINE

95. MARSAULT Claude RADIOLOGIE – Hôpital TENON (Surnombre)

96. MASLIAH Jöelle POLE DE BIOLOGIE/IMAGERIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

97. MAURY Eric REANIMATION MEDICALE – Hôpital SAINT-ANTOINE

98. MAYAUD Marie Yves PNEUMOLOGIE – Hôpital TENON (Surnombre)

99. MENU Yves RADIOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

100. MEYER Bernard ORL ET CHRI. CERVICO-FACIALE – Hôpital SAINT-ANTOINE

(Surnombre)

101. MEYOHAS Marie Caroline MALADIES INFECTIEUSES ET TROP. – Hôpital

15

SAINT-ANTOINE

102. MITANCHEZ Delphine NEONATOLOGIE –Hôpital TROUSSEAU

103. MOHTI Mohamad DPT D’HEMATO. ET D’ONCO. MEDICALE – Hôpital SAINT-

ANTOINE

104. MONTRAVERS Françoise BIOPHYSIQUE ET MED. NUCLEAIRE – Hôpital TENON

105. MURAT Isabelle ANESTHESIE REANIMATION – Hôpital TROUSSEAU

106. NETCHINE Irène EXPLORATIONS FONCTIONNELLES – Hôpital TROUSSEAU

107. OFFENSTADT Georges REANIMATION MEDICALE – Hôpital SAINT-ANTOINE

(Surnombre)

108. PAQUES Michel OPHTALMOLOGIE IV – CHNO des 15-20

109. PARC Yann CHIRURGIE DIGESTIVE – Hôpital SAINT-ANTOINE

110. PATERON Dominique ACCUEIL DES URGENCES – H ôpital SAINT-ANTOINE

111. PAYE François CHIRURGIE GENERALE ET DIGESTIVE – Hôpital SAINT-

ANTOINE

112. PERETTI Charles Siegfried PSYCHIATRIE D’ADULTES – Hôpital SAINT-

ANTOINE

113. PERIE Sophie ORL – Hôpital TENON

114. PETIT Jean-Claude BACTERIOLOGIE VIROLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

(Surnombre)

115. PIALOUX Gilles MALADIES INFECTIEUSES ET TROP. – Hôpital TENON

116. PICARD Arnaud CHIRURGIE. MAXILLO-FACIALE ET STOMATO. – Hôpital

TROUSSEAU

117. POIROT Catherine HISTOLOGIE A ORIENTATION BIO. DE LA REPRO. – Hôpital

TENON

118. RENOLLEAU Sylvain REANIMATION NEONATALE ET PED. – Hôpital

TROUSSEAU

16

119. ROBAIN Gilberte REEDUCATION FONCTIONNELLE – Hôpital ROTHSCHILD

120. RODRIGUEZ Diana NEUROPEDIATRIE – Hôpital TROUSSEAU

121. RONCO Pierre Marie UNITE INSERM 702 – Hôpital TENON

122. RONDEAU Eric URGENCES NEPHROLOGIQUES – Hôpital TENON

123. ROSMORDUC Olivier HEPATO/GASTROENTEROLOGIE – Hôpital SAINT-

ANTOINE

124. ROUGER Philippe Institut National de Transfusion Sanguine

125. SAHEL José Alain OPHTALMOLOGIE IV – CHNO des 15-20

126. SAUTET Alain CHIRURGIE ORTHOPEDIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE

127. SCATTON Olivier CHIR. HEPATO-BILIAIRE ET TRANSPLANTATION – Hôpital

SAINT-ANTOINE

128. SEBE Philippe UROLOGIE – Hôpital TENON

129. SEKSIK Philippe GASTRO-ENTEROLOGIE ET NUTRITION – Hôpital SAINT-

ANTOINE

130. SIFFROI Jean Pierre GENETIQUE ET EMBRYOLOGIE MEDICALES – Hôpital

TROUSSEAU

131. SIMON Tabassome PHARMACOLOGIE CLINIQUE – Faculté de Médecine P. & M.

CURIE

132. SOUBRANE Olivier CHIRURGIE HEPATIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE

133. STANKOFF Bruno NEUROLOGIE – Hôpital TENON

134. THOMAS Guy PSYCIATRIE D’ADULTES – Hôpital SAINT-ANTOINE

135. THOUMIE Philippe REEDUCATION NEURO-ORTHOPEDIQUE – Hôpital

ROTHSCHILD

136. TIRET Emmanuel CHRIRUGIE GENERALE ET DIGESTIVE – Hôpital SAINT-

ANTOINE

137. TOUBOUL Emmanuel RADIOTHERAPIE – Hôpital TENON

17

138. TOUNIAN Patrick GASTROENTEROLOGIE ET NUTRITION – Hôpital

TROUSSEAU

139. TRAXER Olivier UROLOGIE – Hôpital TENON

140. TRUGNAN Germain INSERM UMR-S 538 – Faculté de Médecine P. & M. CURIE

141. ULINSKI Tim NEPHROLOGIE/DIALYSES – Hôpital TROUSSEAU

142. VALLERON Alain Jacques UNITE DE SANTE PUBLIQUE – Hôpital SAINT-

ANTOINE (Surnombre)

143. VIALLE Raphaël ORTHOPEDIE – Hôpital TROUSSEAU

144. WENDUM Dominique ANATOMIE PATHOLOGIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE

145. WISLEZ Marie PNEUMOLOGIE – Hôpital TENON

18

Année universitaire 2012/2013

Maîtres de Conférences des Universités – Praticiens Hospitaliers

UFR Médicale Pierre et Marie CURIE – Site PITIE-SALPETRIERE

1. ANKRI Annick HÉMATOLOGIE BIOLOGIQUE

2. AUBRY Alexandra BACTERIOLOGIE

3. BACHELOT Anne ENDOCRINOLOGIE

4. BELLANNE-CHANTELOT Christine GÉNÉTIQUE

5. BELLOCQ Agnès PHYSIOLOGIE

6. BENOLIEL Jean-Jacques BIOCHIMIE A

7. BENSIMON Gilbert PHARMACOLOGIE

8. BERLIN Ivan PHARMACOLOGIE

9. BERTOLUS Chloé STOMATOLOGIE

10. BOUTOLLEAU David VIROLOGIE

11. BUFFET Pierre PARASITOLOGIE

12. CARCELAIN-BEBIN Guislaine IMMUNOLOGIE

13. CARRIE Alain BIOCHIMIE ENDOCRINIENNE

14. CHAPIRO Élise HÉMATOLOGIE

15. CHARBIT Beny PHARMACOLOGIE

16. CHARLOTTE Frédéric ANATOMIE PATHOLOGIQUE

17. CHARRON Philippe GÉNÉTIQUE

18. CLARENCON Frédéric NEURORADIOLOGIE

19. COMPERAT Eva ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES

20. CORVOL Jean-Christophe PHARMACOLOGIE

19

21. COULET Florence GÉNÉTIQUE

22. COUVERT Philippe GÉNÉTIQUE

23. DANZIGER Nicolas PHYSIOLOGIE

24. DATRY Annick PARASITOLOGIE

25. DEMOULE Alexandre PNEUMOLOGIE

26. DUPONT-DUFRESNE Sophie ANATOMIE/NEUROLOGIE

27. FOLLEZOU Jean-Yves RADIOTHÉRAPIE

28. GALANAUD Damien NEURORADIOLOGIE

29. GAY Frédérick PARASITOLOGIE

30. GAYMARD Bertrand PHYSIOLOGIE

31. GIRAL Philippe ENDOCRINOLOGIE/MÉTABOLISME

32. GOLMARD Jean-Louis BIOSTATISTIQUES

33. GOSSEC Laure RHUMATOLOGIE

34. GUIHOT THEVENIN Amélie IMMUNOLOGIE

35. HABERT Marie-Odile BIOPHYSIQUE

36. HALLEY DES FONTAINES Virginie SANTÉ PUBLIQUE

37. HUBERFELD Gilles EPILEPSIE - CORTEX

38. KAHN Jean-François PHYSIOLOGIE

39. KARACHI AGID Carine NEUROCHIRURGIE

40. LACOMBLEZ Lucette PHARMACOLOGIE

41. LACORTE Jean-Marc UMRS 939

42. LAURENT Claudine PSYCHOPATHOLOGIE DE L’ENFANT/ADOLESCENT

43. LE BIHAN Johanne INSERM U 505

44. MAKSUD Philippe BIOPHYSIQUE

45. MARCELIN-HELIOT Anne Geneviève VIROLOGIE

46. MAZIERES Léonore RÉÉDUCATION FONCTIONNELLE

20

47. MOCHEL Fanny GÉNÉTIQUE / HISTOLOGIE (stagiaire)

48. MORICE Vincent BIOSTATISTIQUES

49. MOZER Pierre UROLOGIE

50. NGUYEN-QUOC Stéphanie HEMATOLOGIE CLINIQUE

51. NIZARD Jacky GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE

52. PIDOUX Bernard PHYSIOLOGIE

53. POITOU BERNERT Christine NUTRITION

54. RAUX Mathieu ANESTHESIE (stagiaire)

55. ROSENHEIM Michel EPIDEMIOLOGIE/SANTE PUBLIQUE

56. ROSENZWAJG Michelle IMMUNOLOGIE

57. ROUSSEAU Géraldine CHIRURGIE GENERALE

58. SAADOUN David MEDECINE INTERNE (stagiaire)

59. SILVAIN Johanne CARDIOLOGIE

60. SIMON Dominique ENDOCRINOLOGIE/BIOSTATISTIQUES

61. SOUGAKOFF Wladimir BACTÉRIOLOGIE

62. TEZENAS DU MONTCEL Sophie BIOSTATISTIQUES et INFORMATIQUE

MEDICALE

63. THELLIER Marc PARASITOLOGIE

64. TISSIER-RIBLE Frédérique ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES

65. WAROT Dominique PHARMACOLOGIE

21

Année universitaire 2012/2013

Maîtres de Conférences des Universités – Praticiens Hospitaliers

UFR Médicale Pierre et Marie CURIE – Site SAINT-ANTOINE

1. ABUAF Nisen HÉMATOLOGIE/IMMUNOLOGIE - Hôpital TENON

2. AIT OUFELLA Hafid RÉANIMATION MÉDICALE – Hôpital SAINT-ANTOINE

3. AMIEL Corinne VIROLOGIE –Hôpital TENON

4. BARBU Véronique INSERM U.680 - Faculté de Médecine P. & M. CURIE

5. BERTHOLON J.F. EXPLORATIONS FONCTIONNELLES – Hôpital SAINT-ANTOINE

6. BILHOU-NABERA Chrystèle GÉNÉTIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE

7. BIOUR Michel PHARMACOLOGIE – Faculté de Médecine P. & M. CURIE

8. BOISSAN Matthieu BIOLOGIE CELLULAIRE – Hôpital SAINT-ANTOINE

9. BOULE Michèle PÔLES INVESTIGATIONS BIOCLINIQUES – Hôpital TROUSSEAU

10. CERVERA Pascale ANATOMIE PATHOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

11. CONTI-MOLLO Filomena Hôpital SAINT-ANTOINE

12. COTE François Hôpital TENON

13. DECRE Dominique BACTÉRIOLOGIE/VIROLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

14. DELHOMMEAU François HEMATOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

15. DEVELOUX Michel PARASITOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

16. ESCUDIER Estelle DEPARTEMENT DE GENETIQUE – Hôpital TROUSSEAU

17. FAJAC-CALVET Anne HISTOLOGIE/EMBRYOLOGIE – Hôpital TENON

18. FARDET Laurence MEDECINE INTERNE/HORLOGE 2 – Hôpital SAINT-ANTOINE

19. FERRERI Florian PSYCHIATRIE D’ADULTES – Hôpital SAINT-ANTOINE

22

20. FLEURY Jocelyne HISTOLOGIE/EMBRYOLOGIE – Hôpital TENON

21. FOIX L’HELIAS Laurence Hôpital TROUSSEAU (Stagiaire)

22. FRANCOIS Thierry PNEUMOLOGIE ET REANIMATION – Hôpital TENON

23. GARCON Loïc HÉPATO GASTRO-ENTEROLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

24. GARDERET Laurent HEMATOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

25. GAURA SCHMIDT Véronique BIOPHYSIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE

26. GEROTZIAFAS Grigorios HEMATOLOGIE CLINIQUE – Hôpital TENON

27. GONZALES Marie GENETIQUE ET EMBRYOLOGIE – Hôpital TROUSSEAU

28. GOZLAN Joël BACTERIOLOGIE/VIROLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

29. GUEGAN BART Sarah DERMATOLOGIE – Hôpital TENON

30. GUITARD Juliette PARASITOLOGIE/MYCOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

31. HENNO Priscilla PHYSIOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

32. JERU Isabelle SERVICE DE GENETIQUE – Hôpital TROUSSEAU

33. JOHANET Catherine IMMUNO. ET HEMATO. BIOLOGIQUES – Hôpital SAINT-

ANTOINE

34. JOSSET Patrice ANATOMIE PATHOLOGIQUE – Hôpital TROUSSEAU

35. JOYE Nicole GENETIQUE – Hôpital TROUSSEAU

36. KIFFEL Thierry BIOPHYSIQUE ET MEDECINE NUCLEAIRE – Hôpital SAINT-

ANTOINE

37. LACOMBE Karine MALADIES INFECTIEUSES – Hôpital SAINT-ANTOINE

38. LAMAZIERE Antonin POLE DE BIOLOGIE – IMAGERIE – Hôpital SAINT-

ANTOINE

39. LASCOLS Olivier INSERM U.680 – Faculté de Médecine P. & M. CURIE

40. LEFEVRE Jérémie CHIRURGIE GENERALE – Hôpital SAINT-ANTOINE (Stagiaire)

41. LESCOT Thomas ANESTHESIOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE (Stagiaire)

23

42. LETAVERNIER Emmanuel EXPLORATIONS FONCTIONNELLES MULTI. – Hôpital

TENON

43. MAUREL Gérard BIOPHYSIQUE /MED. NUCLEAIRE – Faculté de Médecine P.& M.

CURIE

44. MAURIN Nicole HISTOLOGIE – Hôpital TENON

45. MOHAND-SAID Saddek OPHTALMOLOGIE – Hôpital des 15-20

46. MORAND Laurence BACTERIOLOGIE/VIROLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

47. PARISET Claude EXPLORATIONS FONCTIONNELLES – Hôpital TROUSSEAU

48. PETIT Arnaud Hôpital TROUSSEAU (Stagiaire)

49. PLAISIER Emmanuelle NEPHROLOGIE – Hôpital TENON

50. POIRIER Jean-Marie PHARMACOLOGIE CLINIQUE – Hôpital SAINT-ANTOINE

51. RAINTEAU Dominique INSERM U.538 – Faculté de Médecine P. & M. CURIE

52. SAKR Rita GYNECOLOGIE OBSTETRIQUE – Hôpital TENON (Stagiaire)

53. SCHNURIGERN Aurélie LABORATOIRE DE VIROLOGIE – Hôpital TROUSSEAU

54. SELLAM Jérémie RHUMATOLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

55. SEROUSSI FREDEAU Brigitte DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE – Hôpital

TENON

56. SOKOL Harry HEPATO/GASTRO – Hôpital SAINT-ANTOINE

57. SOUSSAN Patrick VIROLOGIE – Hôpital TENON

58. STEICHEN Olivier MEDECINE INTERNE – Hôpital TENON

59. SVRCEK Magali ANATOMIE ET CYTO. PATHOLOGIQUES – Hôpital SAINT-

ANTOINE

60. TANKOVIC Jacques BACTERIOLOGIE/VIROLOGIE – Hôpital SAINT-ANTOINE

61. THOMAS Ginette BIOCHIMIE – Faculté de Médecine P. & M. CURIE

62. THOMASSIN Isabelle RADIOLOGIE – Hôpital TENON

63. VAYLET Claire MEDECINE NUCLEAIRE – Hôpital TROUSSEAU

24

64. VIGOUROUX Corinne INSERM U.680 – Faculté de Médecine P. & M. CURIE

65. VIMONT-BILLARANT Sophie BACTERIOLOGIE – Hôpital TENON

66. WEISSENBURGER Jacques PHARMACOLOGIE CLINIQUE – Faculté de Médecine P.

& M. CURIE

25

Au moment d’être admise à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux lois

de l’honneur et de la probité.

Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses

éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux.

Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune

discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles sont

faibles, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne

ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité.

J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences.

Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances

pour forcer les consciences.

Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas

influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.

Admise dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçue à

l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à

corrompre les mœurs.

Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je

ne provoquerai jamais la mort délibérément.

Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission. Je

n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour

assurer au mieux les services qui me seront demandés.

J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité.

Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ;

que je sois déshonorée et méprisée si j’y manque.

26

Table des matières

LISTE DES TABLEAUX 28

LISTE DES FIGURES 28

LISTE DES DOCUMENTS EN ANNEXE 28

GLOSSAIRE DES ABREVIATIONS 29

INTRODUCTION 30

CONTEXTE GENERAL 30

ÉTAT DES LIEUX DE LA CONSOMMATION DES AVK EN FRANCE 31

ETAT DES LIEUX DES ANTIFONGIQUES EN FRANCE 32

IATROGENIE ET ANTIVITAMINE K : UN ENJEU MAJEUR DE SANTE PUBLIQUE 33

EFFET DES TRAITEMENTS PAR AF SYSTEMIQUES SUR LES AVK 33

PREMIERE PARTIE : MISE AU POINT SUR LES AVK ET LES COUMARINIQUES 35

DECOUVERTE ET HISTORIQUE CONCERNANT LA VITAMINE K 35

LES COUMARINIQUES 35

LE CYCLE DE LA VITAMINE K ET LA PHARMACODYNAMIE DE LA WARFARINE 36

PHARMACOLOGIE DES COUMARINIQUES 39

LA PHARMACOCINETIQUE DE LA WARFARINE 42

FACTEURS INTERVENANT DANS LA MODIFICATION DE LA REPONSE THERAPEUTIQUE SOUS AVK 43

DEUXIEME PARTIE : MISE AU POINT SUR LES ANTIFONGIQUES 45

HISTOIRE DES ANTIFONGIQUES ET FAMILLES DES ANTIFONGIQUES 45

LES MYCOSES CUTANEO-MUQUEUSES 48

ANTIFONGIQUES LOCAUX A VISEE DERMATOLOGIQUE 50

ANTIFONGIQUES LOCAUX BUCCAUX 51

ANTIFONGIQUES LOCAUX A VISEE GYNECOLOGIQUE 51

MATERIEL ET METHODE 52

MATERIEL 52

METHODE 52

ANALYSE 54

INTERACTION 55

ANALYSES STATISTIQUES 58

RESULTATS 59

LA SELECTION 59

27

LE COEFFICIENT KAPPA DE COHEN 61

ANALYSE DES ARTICLES AVEC ABSTRACT 63

ANALYSE DES ARTICLES SANS ABSTRACT 67

DISCUSSION 72

PHYSIOPATHOLOGIE DE L’INTERACTION 75

INTERACTIONS MEDICAMENTEUSES ET CYTOCHROMES 76

LE MECANISME DE PENETRATION CUTANEO-MUQUEUSE DE L’AFL 77

BIAIS ET LIMITES 80

CONCLUSION 82

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 83

ANNEXES 88

RESUME 100

28

Liste des tableaux

1 : Les AVK commercialisés en France

2 : Les critères de causalité

3 : Tableau de contingence de l’étape 1

4 : Tableau de contingence de l’étape 2

5 et 8 : Interaction entre le traitement coumarinique et l’AFL

6 et 9 : Réponse thérapeutique et classification de l’intensité de l’effet potentialisateur de

l’anticoagulation

7 et 10 : Le niveau de causalité

11 : Liste des AFL les plus fréquemment utilisés et leurs poids moléculaires

Liste des figures

1 : Le cycle de la vitamine K d’après Stafford et al dans le « Journal of Thrombosis and

Haemostasis » 2005

2 : Schéma simplifié de la coagulation d’après Le Bonniec B dans «médecine/sciences» 2004

3 : La pharmacocinétique de la warfarine d’après Ageno et al dans « Chest » 2012

4 : Cible des antifongiques sur la biosynthèse de l’ergostérol d’après Faure S dans

« Actualités pharmaceutiques » 2009

5 : Le diagramme de flux (« flow-chart »)

6 : Les caractéristiques de la barrière de pénétration cutanée estimée, pour peau normale

(N), peau avec dermatite atopique (DA), muqueuse (M) et peau traitée par ultra-

sons/phonophorèse (US), selon Bos JD et Meinardi MMHM dans « Experimental

Dermatology » 2000

Liste des documents en annexe

1 : Antifongiques locaux à visée dermatologique, buccaux, à visée dermatologique

2 : Classement des 30 groupes génériques les plus utilisés en ville en quantités en 2011

3 : La requête utilisée sur Pubmed

4 : La grille de lecture générale pour articles avec abstract

5 : La grille de lecture générale pour articles sans abstract

29

Glossaire des abréviations

ACFA : arythmie complète par fibrillation auriculaire

AF : antifongiques

AFL : antifongiques locaux

AVC : accident vasculaire cérébral

AVK : antivitamines K

CRPV : Réseau des Centres Régionaux de Pharmacovigilance

CYP1A2, CYP2C19, CYP2C8, CYP2C9, CYP2D6, CYP3A4, CYP2D6, CYP51 : isoenzymes du

cytochrome P450

CYP450 : cytochrome P450

EP : embolie pulmonaire

FII, FVII, FIX, FX ; FV, FVIII, FXI : facteurs de la coagulation

FIIa, FVa, FVIIa, FVIIIa, FIXa, FXa : facteurs activés de la coagulation

FT : facteur tissulaire

H/h : heure

INR : « international normalized ratio »

J/j : jour

K : vitamine K1 quinone

KH2 : vitamine K1 hydroquinone / forme réduite de la vitamine K1

KO : vitamine K1 époxyde

LP : libération prolongée

M : mois

NADH / NADPH : nicotinamide adénine dinucléotide / nicotinamide adénine dinucléotide

phosphate

PIVKA : « protein induced by vitamin K antagonists »

pd : pendant

PFC : plasma frais congelé

PM : poids moléculaire

po : per os

PPSB : complexe prothrombinique (prothrombine, proconvertine, facteur Stuart, facteur

antihémophilique B)

URCAM : Union Régionale des Caisses d’Assurance Maladie

USI : Unité des Soins Intensifs

VKOR : « vitamin K oxide reductase » / vitamine K époxyde-réductase

VKORC1 : complexe 1 de VKOR

VPM : valvuloplastie mitrale

30

Introduction

Contexte général

Les antivitamines K (AVK) sont fréquemment prescrits et sont des traitements

majoritairement indiqués dans le cadre d’un traitement en situation chronique, en effet cela

représente environ 80 % de ces prescriptions. Ainsi, les indications validées par des études

cliniques ou à titre d’expert sont les suivantes :

- dans le cadre des cardiopathies emboligènes pour prévention des complications

thrombo-emboliques en rapport avec certains troubles du rythme auriculaire (fibrillation

auriculaire, flutter, tachycardie atriale), des valvulopathies mitrales, les prothèses valvulaires

- ou la prévention des complications thrombo-emboliques dues à des infarctus du myocarde

compliqués, par un thrombus mural, une dysfonction ventriculaire gauche sévère, ou une

dyskinésie emboligène, et en relais de l’héparine.

- enfin le traitement des thromboses veineuses profondes et de l’embolie pulmonaire ainsi

que la prévention de leurs récidives, également en relais de l’héparine.

En 2011, selon l’analyse de l’échantillon généraliste des bénéficiaires du régime général de

l’Assurance-Maladie, environ 1,8 % de la population française affiliée au régime général de la

sécurité sociale a perçu au moins un remboursement au titre d’une prescription d’AVK, ce

qui permet d’estimer, par extrapolation, à plus d’un million le nombre de sujets qui ont pris

31

un AVK en 2011 (1). En France, contrairement au niveau mondial, l’AVK le plus utilisé est

représenté par la fluindione, il concerne ainsi 81,4 % des bénéficiaires. Mais la warfarine

reste la molécule la plus étudiée au niveau mondial. Les sujets âgés de 75 ans et plus sont les

plus exposés au traitement AVK, avec près de 12 % des sujets de cette tranche d’âge traités

en 2011, 13,3% des sujets âgés de 65 ans et plus ont été exposés au moins une fois à un

anticoagulant en 2011 (2).

État des lieux de la consommation des AVK en France

Tableau1:LesAVKcommercialisésenFrance

Famille Dénomination Nomcommercial Indicationspharmacologique commune

internationale

Sintrom4mg °Cardiopathiesemboligènes:préventiondescomplicationsthrombo-emboliquesen

Minisintrom1mg rapportaveccertainstroublesdurythmeauriculaire(fibrillationsauriculaires,flutter,tachycardieatriale),certainesvalvulopathiesmitrales,lesprothèsesvalvulaires

Coumadine2mg °Préventiondescomplicationsthrombo-emboliquesdesinfarctusdumyocardeCoumadine5mg emboligènecompliqués:thrombusmural,dysfonctionventriculairegauchesévère,

dyskinésieemboligène

Dérivéde Fluindione Previscan20mg °Traitementdesthrombosesveineusesprofondesetdel'emboliepulmonaireainsiquel'indanedione lapréventiondeleursrécidives

Acenocoumarol

Warfarine

Coumariniques

Les ventes d’AVK augmentent régulièrement, elles ont ainsi presque doublé sur les dix

dernières années passant de 7,5 millions de boîtes en 2000 à 13,8 millions de boîtes en 2010

(1).

Il s’agit d’une prescription éminemment extra hospitalière, selon l’état des lieux qui a été

réalisé au 2ème semestre 2002 par l’Union Régionale des Caisses d’Assurance Maladie

32

(URCAM) Île-de-France, à partir d’un échantillon tiré au sort de 1954 patients, la prescription

d’AVK provient pour 79% de médecins généralistes (3).

Etat des lieux des antifongiques en France

Les mycoses superficielles (cutanées, cutanéo muqueuses ou muqueuses) sont des

affections extrêmement fréquentes. Ainsi elles peuvent toucher 10 à 15% de la population

française. La prescription d’antifongiques (AF) à usage topique est donc fréquente en

particulier en médecine générale et libérale. A titre d’exemple, l’econazole, un antifongique

azolé à usage topique, figure dans le classement des 30 génériques (annexe 2) les plus

utilisés en ville en 2011 (4). Vingt-deux virgule huit pour cent des obèses sont atteints de

mycoses cutanéomuqueuses (5). Les onychomycoses représentent 50 % des onychopathies.

L’enquête prospective nationale auprès de 1 300 médecins généralistes sur l’ensemble de la

France et publiée dans la revue Exercer, montre que chez les plus de 18 ans, la prévalence

des onychomycoses est de 16,5 % (IC95=16,1-17,4) (6). Les mycoses cutanéomuqueuses

représentent enfin le premier motif de consultation en gynécologie en France, comme à

l'étranger, on estime, par exemple, que les mycoses vaginales touchent 10 % à 20 % des

femmes en période d'activité génitale (7).

33

Iatrogénie et antivitamine K : un enjeu majeur de santé publique

Le risque iatrogénique est un problème de santé publique en France et tout particulièrement

en ce qui concerne les AVK car ils représentent la première cause d'accidents

médicamenteux (8). Ainsi, selon l'enquête réalisée en 1998 par le Réseau des Centres

Régionaux de Pharmacovigilance (CRPV), les accidents hémorragiques dus aux AVK sont au

premier rang des accidents iatrogènes. Ils sont à l’origine de 17 000 hospitalisations par an,

soit 13% des hospitalisations annuelles pour effets indésirables d’origine médicamenteuse.

Le nombre d’accidents mortels liés aux hémorragies sous AVK est estimé entre 5000 et 6000

par an (9). Les manifestations hémorragiques, qui sont directement en lien avec le

mécanisme d'action de ces molécules, représentent donc la principale complication liée au

traitement. Elles peuvent se présenter dans les cas les plus graves sous la forme

d'hémorragies ou hématomes intracérébraux, hématomes du psoas, hémorragies intra-

abdominales ou digestives, hémorragies interarticulaires. Dans les cas les plus graves ces

hémorragies vont justifier un support transfusionnel et conduire à l'arrêt définitif des

traitements anticoagulants.

Effet des traitements par AF systémiques sur les AVK

La potentialisation de l’effet anticoagulant des AVK par les traitements AF par voie

systémique est connue, via l’inhibition du métabolisme hépatique des AVK par le

34

cytochrome P450 (10). Mais cet effet systémique peut-il être complètement exclu lors de

l’utilisation locale des AF ?

Tenant compte de la fréquence de prescription en médecine générale de ces deux

traitements, de la diffusion systémique possible des AFL et donc de la possibilité d’un impact

sur les AVK des AF locaux, avec une majoration potentielle du risque hémorragique, il est

apparu pertinent de faire une analyse et une revue systématique de la littérature centrée

sur une éventuelle interaction entre les coumariniques et les AFL, et un effet systémique de

l’utilisation des AF lors d’une administration par voie strictement cutanée et/ou muqueuse.

35

Première partie : mise au point sur les AVK et les coumariniques

Découverte et historique concernant la vitamine K

La vitamine K a été découverte en 1929 par le biochimiste danois, Carl Henrik Dam qui

observa que les poussins soumis à un régime pauvre en graisse mourraient d’hémorragie. Il

fit alors la découverte d’une nouvelle vitamine liposoluble, différente du cholestérol,

impliquée dans la coagulation, nommée en danois « Koagulation-Vitamin » traduit en

français par « vitamine K » (11).

En 1938, collaborant avec le chimiste suisse Paul Kasser, Dam obtint un extrait quasi pur de

vitamine K, préparé à partir de la luzerne, appelée grand trèfle, une plante de la famille des

Fabacées. Le chimiste américain Edward Adelbert Doisy réussit ensuite à la synthétiser.

Cette découverte value à Dam et Doisy le prix Nobel de physiologie ou de médecine en 1943

(12).

Les coumariniques

Dans les années 20, le bétail du Dakota du nord aux Etats-Unis et d’Alberta au Canada,

mourrait d’hémorragies sévères suite à l’ingestion de trèfle doux avarié. Cette nouvelle

maladie nommée « maladie du trèfle doux » a été décrite pour la première fois par deux

vétérinaires, Schofield et Roderick.

En 1939, K.P.Link, un agronome et biochimiste américain, isola pour la première fois le

dicoumarol du trèfle doux. Le travail du laboratoire de Link aboutit à la synthèse d’un

36

anticoagulant hydrosoluble et plus puissant nommé warfarine, en l’honneur du Wisconsin

Alumni Research Foundation qui soutenait la recherche de Link. Link émit l’hypothèse que la

vitamine K pouvait inhiber l’action du dicoumarol (13), devenant ainsi un antivitamine K. La

warfarine est actuellement l’AVK le plus utilisé dans le monde. La surveillance de l’effet

thérapeutique des AVK est effectuée par la mesure de l’International Normalized Ratio (INR).

Le cycle de la vitamine K et la pharmacodynamie de la warfarine

La vitamine K est une vitamine liposoluble. Il en existe deux formes principales : la

phytoménadione (du grec plante) ou phylloquinone (du grec feuille), ou vitamine K1, qui

provient principalement des légumes verts, et la ménaquinone, ou vitamine K2, qui est

produite par des bactéries dans le côlon ou qui apparaît dans certains aliments à la suite

d'un processus de fermentation (fromage, miso) (3).

La vitamine K1 intervient plus directement dans le processus de la coagulation tandis que la

vitamine K2 agit plutôt sur la calcification des tissus mous. La vitamine K3 (ménadione) est

une forme synthétique de vitamine K.

A noter que la vitamine K administrée comme antidote de l’effet anticoagulant des AVK est

de la vitamine K1.

La vitamine K absorbée arrive au foie sous forme de quinone doit être réduite pour pouvoir

être activée. La principale voie de réduction est celle de la «vitamine K époxyde réductase »

37

(VKOR). Cette protéine est la cible des anticoagulants oraux et c'est elle qui est donc inhibée

chez les patients traités par les AVK (3).

Sur le plan moléculaire, quatre composants clés sont nécessaires pour l’étape de γ -

carboxylation : le précurseur de la protéine vitamine K-dépendante, deux enzymes situées

du niveau de la membrane du réticulum endoplasmique que sont la γ -glutamyl carboxylase

et le VKOR, et la vitamine K à l’état réduit ou hydroquinone (KH2).

La forme quinone de la vitamine K (vitamine K) apportée par l’alimentation n’est pas

directement utilisable mais nécessite une réduction préalable en KH2 pour être active.

Lors de la réaction de γ -carboxylation, la forme réduite (KH2) est convertie en forme

époxyde (KO), laquelle est recyclée en forme K sous l’action d’une sous-unité de VKOR

(VKORC1) dithiol-dépendante, puis en forme KH2 sous l’action de VKOR ou d’une autre

vitamine K réductase.

Le gène de la sous-unité VKORC1 a été identifié en février 2004 par deux équipes, une

équipe allemande et une équipe américaine, et publiée dans le même numéro de la revue

Nature, comme l’une des cibles pharmacologiques des AVK (14).

Au niveau hépatique, la forme quinone (K), mais non la forme époxyde (KO), peut être

également réduite par une deuxième voie qui a été mise en évidence, chez le rat (15) et chez

l’homme (16). Cette voie ferait intervenir une ou plusieurs déshydrogénases hépatiques

38

capables d’utiliser à la fois le NADH et le NADPH, parmi le DT-diaphorase NADH dépendant,

pour la réduction de la vitamine K.

Il s’agit d’une voie alternative qui n’est pas inhibée par la warfarine mais qui est activée par

la vitamine K1, ce qui explique l’activité antidote de la vitamine K1 administrée en cas de

surdosage par AVK ou lors de fortes concentrations de vitamine K au niveau hépatique.

Figure 1 (14) : Le cycle de la vitamine K d’après Stafford et al dans le « Journal of Thrombosis

and Haemostasis » 2005 (17)

K : vitamine K1 quinone ; KH2 : vitamine K1 hydroquinone ; KO : vitamine K1 époxyde ;

VKORC1 : vitamine K époxyde-réductase

39

Les AVK, dont fait partie la warfarine, bloquent le cycle de la vitamine K au niveau du

VKORC1 réduisant KO en K, puis au niveau de la deuxième étape de réduction de K en KH2.

Ce processus conduit ainsi à la synthèse de facteurs procoagulants non fonctionnels (II, VII,

IX et X) : les PIVKA ou « protein-induced by vitamin K antagonists ».

La difficulté du maniement des AVK est liée à une marge thérapeutique étroite de cette

classe de médicaments et également à une grande variabilité inter- et intra-individuelle de la

réponse au traitement. Celle-ci est appréciée par la mesure de l’International Normalized

Ratio ou INR qui est donc sensible au déficit en FII, FVII et FX.

Pharmacologie des coumariniques

Le mécanisme d’action des coumariniques repose sur le blocage de l’effet de la vitamine K,

qui est nécessaire à la synthèse des facteurs de la coagulation vitamine K-dépendants :

facteurs II, VII, IX et X ainsi que des inhibiteurs : la protéine C et la protéine S.

40

FXI

FT-FVIIa

FVIII FVIIIa FIXa FIX

FVIIIa-FIXa

FXa FXFV FVa

FVa-FXa

Thrombine Prothrombine

FXIa

Fibrine Brèchevasculaire

FVIIa

FT

Fibrinogène

Figure 2 (18) : Schéma simplifié de la coagulation d’après Le Bonniec B dans

«médecine/sciences» 2004

Prothrombine, FVII, FIX, FX ; FV, FVIII, FXI : facteurs de la coagulation ;

FIIa, FVa, FVIIa, FVIIIa, FIXa, FXa : facteurs activés de la coagulation ;

FT : facteur tissulaire

C’est en exposant le facteur tissulaire (FT), un cofacteur membranaire qui n’est

normalement pas en contact avec le sang, que la brèche vasculaire déclenche la cascade de

la coagulation. Le facteur VII (FVII) est inactif sans le FT, mais lorsqu’il est lié à son cofacteur,

41

il active deux des pro-enzymes de la cascade : le facteur IX (FIX) en FIXa et le facteur X (FX)

en FXa. FIXa et FXa se lient aux facteurs VIIIa (FVIIIa) et Va (FVa), leurs cofacteurs respectifs,

ce qui entraîne une amplification du signal initial. Le produit final de la cascade est la fibrine

qui se polymérise et va ainsi pourvoir colmater la brèche vasculaire.

Sur la figure 2, les flèches rouges représentent les réactions enzymatiques se produisant

durant la cascade. Ces réactions ont principalement lieu à la surface des plaquettes

sanguines.

L’arrimage aux plaquettes des facteurs dit « vitamine K-dépendants », en bleu, est assuré

par leur domaine amino-terminal, constitué de résidus glutamates qui sont convertis en

résidus carboxyglutamates après γ-carboxylation, activant ainsi les facteurs de la coagulation

« vitamine K-dépendants ».

Les protéines C et S, qui sont également vitamine K-dépendantes, sont elles impliquées dans

la voie anticoagulante qui participe à l’arrêt de la cascade après colmatage de la brèche

vasculaire. Ainsi, par cette voie, la warfarine, en bloquant la γ-carboxylation des protéines

vitamine K-dépendantes, fragilise la cascade de la coagulation.

42

La pharmacocinétique de la warfarine

Acideglutamiquedes

facteursdecoagulation

Acidecarboxyglutamiquedes

facteursdecoagulation

KH2 KO

warfarine

CYP2C9 CYP1A2

CYP3A4

γ-carboxylase

warfarine-

S

warfarine-

R

VKORC1

Figure 3 (19) : La pharmacocinétique de la warfarine d’après Ageno et al dans « Chest » 2012

CYP2C9, CYP1A2, CYP3A4 : isoenzymes du cytochrome P450

La warfarine est un mélange racémique de deux énantiomères en quantités égales des

warfarine-R et warfarine-S. L’effet anticoagulant de la warfarine-S est 3 à 5 fois plus

puissant. La warfarine est très hydrosoluble, est rapidement absorbée par le tube digestif et

a une forte biodisponibilité; la concentration maximale est atteinte 90 minutes après

administration. La demi-vie est de 36 à 42 heures (-R à 45h et –S à 29h). Dans le plasma, elle

est fortement liée à l’albumine à 97%.

43

Les deux énantiomères sont métabolisés au niveau du foie par 2 voies différentes :

- la warfarine-S est oxydée par des enzymes du cytochrome, majoritairement (à 90%) par

l’enzyme CYP2C9 du cytochrome P450, et peu par le CYP3A4.

- la warfarine-R est métabolisée à 60% par le cytochrome P450 (les deux enzymes CYP1A2 et

CYP3A4 de ce cytochrome et à moindre degré par le CYP2C19).

Le reste des deux isomères est soumis à une réduction à des alcools inactifs. L’activité

hépatique du CYP2C9 est l’un des facteurs déterminants majeurs de la variabilité de la

réponse thérapeutique sous warfarine (19).

Facteurs intervenant dans la modification de la réponse thérapeutique sous AVK

Il est connu depuis longtemps que la dose à l’équilibre des AVK est influencée par différents

facteurs acquis, parmi lesquels les facteurs démographiques (l’âge, le sexe, l’indice de masse

corporelle), le régime alimentaire, les comorbidités, les affections intercurrentes aiguës, les

médicaments associés. Un régime restreint en apports de vitamine K a été conseillé par le

passé aux patients traités par AVK, mais il a été démontré récemment que la restriction

drastique en vitamine K favorise le déséquilibre de l’anticoagulation et a des conséquences

sur le métabolisme osseux (20,21). Les patients dont les apports de base sont pauvres en

vitamine K, avant traitement, ont une sensibilité accrue aux AVK avec majoration du risque

hémorragique au début du traitement (21). Il a été montré en outre que les sujets possédant

44

au moins un variant allélique du CYP2C9 impliqué dans le métabolisme des dérivés

hépariniques avaient une sensibilité supérieure à la warfarine (14).

Dans une étude publiée en 2005 d’Andrea et al (22) le premier polymorphisme au sein du

gène VKORC1 a été identifié, comme facteur influençant la dose quotidienne moyenne à

l’équilibre. Des haplotypes de VKORC1 ont été identifiés par Rieder et al en 2005 (23),

comme influençant la dose d’AVK à l’équilibre.

Plus de 50 % de la variabilité de la dose à l’équilibre est liée à l’âge et aux polymorphismes

génétiques.

Selon les dernières études, les polymorphismes de CYP2C9 et de VKORC1 expliquent 30 à

40% de la variabilité individuelle de la dose à l’équilibre de la warfarine. Ainsi dans l’avenir,

des schémas posologiques de la warfarine incluant les caractéristiques du patient, y compris

pharmacogénétiques (CYP2C9 et VKORC1), pourraient être proposés lors de l’initiation d'un

traitement (14).

Parmi les traitements susceptibles d'interagir avec les AVK, on compte les antifongiques.

Ainsi la potentialisation de l’effet anticoagulant des AVK coumariniques par les antifongiques

azolés à usage systémique est bien connue, mais celle causée par l’application cutanée d’un

45

antifongique azolé l’est moins. Bien que la résorption des antifongiques cutanés soit faible,

de l’ordre de 0,5 à 2 % par exemple pour l’econazole crème par voie cutanée (Vidal 2013) et

de 1,4% pour le miconazole par voie vaginale (24), l’apparition d’un effet systémique ne peut

être complètement exclu.

Deuxième partie : mise au point sur les antifongiques

Histoire des antifongiques et familles des antifongiques

L’histoire des antifongiques débute en 1939 avec la découverte de la griséofulvine, puis

s’ensuit celle de la famille des polyènes avec la nystatine et l’amphotéricine B, issues de

Streptomyces sp. La nystatine, a été découverte en 1950 par Elizabeth Lee Hazen et Rachel

Fuller Brown (25). C’est un antifongique de contact de la famille des polyènes, extrait de

culture de Streptomyces noursei, indiqué dans le traitement des candidoses buccales,

pharyngées, digestives, vaginales et cutanées. Les polyènes agissent en augmentant la

perméabilité cellulaire en se liant à l’ergostérol.

En 1957, la 5-fluorocytosine est commercialisée en France, et un an plus tard apparaît la

classe des azolés avec le miconazole et l’éconazole. Un quart de siècle plus tard,

apparaissent de nouveaux produits : le kétoconazole (1983), le groupe des triazolés avec le

fluconazole en 1990 et l’itraconazole en 1993. Par la suite, de nouvelles formes galéniques

46

de l’amphotéricine B sont commercialisées : les complexes phospholipidiques (1997) et les

formes liposomales (1998) améliorant la tolérance rénale et permettant l’administration de

doses plus élevées de ce principe actif.

AcétylcoA

Hydroxy-méthyl-glutamylcoA

Acidemévalonique

ê

Squalène

2,3-oxydosqualène

Lanostérol

1,4-déméthyl-lanostérol

Desmostérol

Ergostérol

Membranesanimales Paroifongique

ê

ê

ê

ê

ê

ê

ê

ê

ê

Cholestérol

Fécostérol

ê ê

Terbinafine

Azolés

AmphotéricineB

Squalèneépoxydase

14α-déméthylase

Amorolfine

Figure 4 (26) : Cible des antifongiques sur la biosynthèse de l’ergostérol d’après Faure S dans

« Actualités pharmaceutiques » 2009

47

Les azolés peuvent être divisés en sous-groupes: les imidazolés et les triazolés. Tous les

azolés ont le même mécanisme d’action : l’inhibition de l’enzyme lanostérol 14α-

déméthylase, CYP450 dépendante.

Le premier antifongique imidazolé à usage topique, le chlormidazole, a été développé en

1959 (27). Depuis, le nombre d’antifongiques de cette famille a augmenté.

Les allylamines agissent en inhibant la squalène époxydase. La terbinafine est une allylamine

commercialisée en 1995. Les dérivés de benzylamine allylamine-like ont une structure, un

mécanisme d’action et une activité similaires aux allylamines. Les hydroxypiridones, comme

le ciclopirox, ont une activité fongicide qui repose sur l'inhibition de l'absorption par les

cellules fungiques de certaines substances (ions métalliques, ions phosphates et potassium).

Le ciclopirox s'accumule dans la cellule fongique, dans laquelle il se lie irréversiblement à

certaines structures comme la membrane cellulaire, les mitochondries, les ribosomes ou les

microsomes (Vidal 2014).

Les dérivés de la morpholine, telle que l’amorolfine, inhibent deux enzymes intervenant

dans la transformation du zymostérol en ergostérol, impliquées dans les dernières étapes de

la synthèse de l’ergostérol.

48

En 2001, une nouvelle classe d’antifongiques vient enrichir l’arsenal thérapeutique : les

échinocandines, dont le premier représentant est la caspofungine. Enfin en 2002, un

nouveau triazolé est commercialisé, le voriconazole et en 2006 le posaconazole. De

nouveaux triazolés sont en phase avancée de développement (28).

La caspofungine est un lipopeptide de la famille des échinocandines, issues de la

fermentation d’un champignon : Glarea lozoyensis. Elle inhibe la synthèse du β-(1,3)-D-

glucane de la paroi cellulaire des champignons comme Candida ou Aspergillus. L’inhibition

de l'enzyme (1,3)-D-glucane synthase représente donc un mécanisme d’action distinct des

autres antifongiques (polyènes et azolés) car il se situe au niveau de la paroi fongique et non

pas sur la membrane fongique (28).

Les mycoses cutanéo-muqueuses

Les mycoses cutanéo-muqueuses sont des infections du revêtement cutané, des muqueuses

ou des ongles, par des champignons pathogènes vrais ou opportunistes (29).

Les mycoses superficielles, qui comprennent les atteintes de la peau, des ongles et des

cheveux, font partie des infections dermatologiques les plus fréquentes. Le succès

thérapeutique de ces infections repose sur un diagnostic fiable qui peut être rapidement

donné au clinicien grâce à l'examen direct réalisé avec un éclaircissant (potasse) et qui sera

suivi de la culture sur milieu de Sabouraud (30). L'identification de l'agent pathogène à l'aide

49

de la culture va guider le clinicien dans le choix du traitement. Le plus souvent un

antifongique topique sera prescrit, mais dans les teignes et les mycoses cutanées ou

unguéales sévères, un traitement par voie orale sera aussi prescrit.

Physiopathologie

Ces infections sont favorisées par une défaillance immunitaire (diabète, corticothérapie

générale, antibiothérapie).

Trois groupes de champignons sont responsables de ces affections :

- les dermatophytes ont une affinité pour la peau et les phanères ;

- les levures (Candida et pityrospores) peuvent toucher la peau, les phanères et les

muqueuses ;

- les moisissures sont responsables d'infections mixtes, d'onychomycoses, mais aussi de

mycoses invasives profondes survenant principalement chez le sujet immunodéprimé.

Epidémiologie

Ce sont des infections très fréquentes, ainsi à titre d’exemple, plus de 20% des obèses seront

atteints de mycoses cutanéomuqueuses. Les onychomycoses représentent 50 % des

onychopathies.

50

Complications

Les mycoses cutanéomuqueuses peuvent être à l'origine de surinfections bactériennes et

d'infections mycosiques systémiques.

Antifongiques locaux à visée dermatologique

Les antifongiques locaux à visée dermatologique peuvent être regroupés en 2 catégories :

- les antifongiques à large spectre, actifs sur les candidas, les dermatophytes, les agents des

pityrosporoses et sur certaines bactéries Gram+

- les antifongiques à spectre étroit

Il n'y a pas de différence d'efficacité prouvée entre les différentes molécules. Le passage

systémique, avec notamment un risque d'interaction induite, est peu probable, mais non

exclu en cas d'application sur des surfaces étendues, une peau lésée ou chez le nourrisson

(29).

Les formes galéniques sont multiples : crème (lésions cutanées, intertrigos inclus, et

muqueuses), poudre (intertrigo), spray-solution (zones pileuses, cuir chevelu), gel (lésions

cutanées et muqueuses), émulsion (mycose des peaux sensibles), solution filmogène

(onychomycose), vernis (onychomycose).

Les imidazolés sont des antifongiques à large spectre qui agissent en inhibant la synthèse de

l'ergostérol, constituant essentiel de la membrane cellulaire du champignon. Les autres

51

antifongiques à large spectre sont la terbinafine, l'amorolfine, le ciclopirox et la

ciclopiroxolamine. Les antidermatophytiques, à spectre étroit, sont l'acide undécylénique et

le tolnaftate.

Antifongiques locaux buccaux

Les antifongiques locaux buccaux qui peuvent être utilisés pour traiter des candidoses

buccales sont l'amphotéricine B, en suspension buvable (3 à 4 bains de bouche par jour), le

miconazole en gel buccal (application de 1 cuillère-mesure chez l'enfant, 2 cuillères-mesure

chez l'adulte, 4 fois par jour, pendant 7 à 14 jours) ou en comprimé gingival muco-adhésif

(chez les patients immunodéprimés) et la nystatine, en suspension buvable (badigeonnage

local 4 à 6 fois par jour).

Antifongiques locaux à visée gynécologique

Les antifongiques locaux à visée gynécologique comprennent essentiellement des

imidazolés, à spectre large. Ils se présentent sous la forme d'ovules ou de capsules vaginales.

Les AFL sont présentés en annexe 1 (29).

52

Matériel et Méthode

Matériel

Cette revue systématique a été réalisée par l’interrogation de la base de données Medline à

travers le site Pubmed. Elle concerne la période 1980 à 2013 et est limitée aux publications

en langue française ou anglaise.

Méthode

La sélection des références au travers de l’interrogation de la base Medline, a été réalisée en

utilisant, comme mots-clés, les termes suivants, (en les traduisant en anglais) : (« MeSH

headings and keywords ») : warfarine (« warfarin »), warfarine/effets indésirables

(« warfarin/adverse effects »), coumariniques (« coumarins »), coumariniques/effets

indésirables (« coumarins/adverse effects »), anticoagulants (« anticoagulants »),

anticoagulants/effets indésirables (« anticoagulants/adverse effects »), antifongiques

(« antifungal agents »), antifongiques/effets indésirables (« antifungal agents/adverse

effects »), anglais (« English »), français (« French »). La requête utilisée lors de

l’interrogation sur Pubmed figure en annexe 3.

Le critère majeur de sélection des articles était l’effet des AFL sur l’activité thérapeutique

des AVK coumariniques.

53

La sélection des références à chacune des trois étapes successives du processus constitutif

de la revue systématique a été réalisée en aveugle par deux juges indépendants.

Lors de la première étape, dite sélection sur titre, les références ont été choisies un jour j,

par les deux juges indépendamment, selon la pertinence du titre. Une décision consensuelle

finale des références à retenir lors de cette première étape a été réalisée lors d’une

rencontre entre les deux juges (séance de consensus « oui/non ») par comparaison de leur

liste respective de sélection initiale de références, avec une phase de discussion sur les

références discordantes.

Puis une deuxième étape de sélection des références, dite sur abstract a eu lieu par les

mêmes 2 juges selon les mêmes modalités qu’à la phase 1 du processus de sélection des

références. Comme à la phase 1, les 2 juges ont réalisé une sélection consensuelle des

références pertinentes in fine (sur abstract à cette étape).

NB : Compte tenu du nombre important d’articles ne comportant pas d’abstract édité, un

additif a été ajouté à la méthode, Il a été décidé de conserver les références sans abstract

disponible et de les traiter en parallèle lors d’une troisième étape consistant en la sélection

54

définitive des articles considérés comme pertinents au regard du sujet traité par la lecture

de l’ensemble de l’article.

La troisième et dernière étape du processus de sélection des références considérées comme

pertinentes pour cette revue systématique a été faite après lecture critique de l’ensemble

des articles (dans leur totalité), encore une fois en aveugle et par les deux mêmes juges.

Encore une fois, une séance de consensus finale a été réalisée.

Analyse

L’analyse des articles a été effectuée grâce à la réalisation d’une grille de lecture de synthèse

générale, conçue avec les items suivants : auteur principal, année de publication, pays

d’étude, type d’article, nombre de patients concernés, âge des patients, molécule d’AFL

concernée, indication de l’AFL, type de topique utilisé, pourcentage de surface corporelle

appliquée d’AFL, posologie d’application, molécule AVK, indication de l’AVK, posologie de

l’AVK, cible thérapeutique de l’AVK (INR cible), type effet potentialisateur/inhibiteur

(« up/down »), effet maximal observé, signes cliniques maximaux observés, réponse

thérapeutique, délai de normalisation, autres interférences, explication de l’effet et

génotype du CYP (si disponible).

55

Interaction

L’interaction a été analysée selon I) l’intensité de l’interaction et II) le niveau de causalité.

I) Classification de l’intensité de l’interaction selon Holbrook et al (31)

L’effet potentialisateur ou inhibiteur d’une interaction a été classé selon l’intensité de l’effet

en majeur, modéré ou mineur.

Une potentialisation majeure a été définie par un décès, une hémorragie grave, ou une

nécessité d’arrêt définitif de l’AVK. Les critères de gravité d’une hémorragie sont : une

hémorragie fatale, de localisation pouvant engager le pronostic vital ou fonctionnel

(intracérébrale, intra-médullaire, oculaire, digestive, péricardique, rétro péritonéale,

intramusculaire avec syndrome de loge, intra-articulaire), une chute de ≥ 2g/dl

d’hémoglobine ou ayant nécessité un support transfusionnel de culots globulaires, ou un

geste hémostatique en milieu hospitalier (3,32).

Un effet potentialisateur modéré signifiait soit que le taux d’INR a entraîné une modification

de posologie de l’AVK, soit que l’INR était supérieur à 5,0, soit que l’INR a augmenté plus de

1,5 fois.

Une potentialisation a été définie comme étant mineure soit lorsque la majoration de l’INR

n’a pas entraîné de modification de posologie de l’AVK, soit lorsque l’INR était inférieur à

5,0, soit lorsque le taux d’élévation de l’INR était inférieur à 1,5.

56

Une inhibition majeure était définie par l’apparition d’une thrombose.

Une inhibition modérée signifiait soit que la modification de l’INR a nécessité une

modification en posologie de l’AVK, soit que le taux d’INR était inférieur à 1,5 soit que la

chute d’INR était supérieure à 1,5 unité.

Une interaction mineure est définie soit par une chute d’INR nécessitant aucune

modification en posologie de l’AVK, soit par un INR diminué supérieur à 1,5, soit par une

diminution en INR inférieur à 1,5 unité.

II) Niveau de causalité

Pour chaque article choisi, la probabilité de l’interaction entre le traitement coumarinique

et l’AFL a été classée de niveau 1 (très probable) à 4 (très improbable) , selon la réponse par

« oui » ou « non » aux 7 critères de causalité de Holbrook et al (31).

57

Tableau2:Lescritèresdecausalité

Niveaudecausalité Critèresdecausalitérequis

1=trèsprobable A,B,Cet≥1descritèresDàG

2=probable A,B,et≥1descritèresdeCàG3=possible Aet≥1descritèresdeBàG4=trèsimprobable AseulouundescritèresdeBàG

A.Lachronologiedel'interactionest-ellepharmacologiquementplausible?

B.Ya-t-ilunepreuvebiologique(ex:INR,TP,TCA)enfaveurd'uneinteraction?C.D'autresfacteurspotentielsinfluençantlapharmacocinétique/pharmacodynamiqueducoumariniqueont-ilétééliminés?D.Lepatienta-t-ileudesrésultatssimilairesavecuneexpositionantérieureaumêmeAF?E.Unerelationdedose-effeta-t-elleétédémontréepourl'AF?F.Lesujeta-t-ilétéréexposé,etsioui,l'effeta-t-ilétélemême?G.Lesconclusionsdel'auteursont-ellessoutenuesparuneautrepreuveobjective?

Pour le critère A, le traitement du patient par le coumarinique devait être à une dose usuelle

et stable avant l’initiation de l’AFL. De plus, l’AFL devait être administré à une dose usuelle et

suffisamment longtemps afin d’atteindre une concentration plasmatique significative

Pour le critère B, l’INR devait être en dehors de la fenêtre thérapeutique.

Pour C, les facteurs tels que le régime, d’autres traitements, l’insuffisance hépatique,

l’hyperthyroïdie, devaient être connus avant d’être éliminés comme cause de l’interaction.

Pour D, le patient a déjà été sous cet AF en association avec le coumarinique avec le même

résultat.

Pour E, les modifications de dose de l’AF en association avec le coumarinique sont corrélées

avec des modifications dans le variable de la coagulation.

Pour F, l’AF et le coumarinique devaient être co-administrés à 2 ou plus reprises (la

deuxième fois pour confirmer les résultats de la première), avec le même résultat.

58

Pour G, l’autre preuve objective, tel que le taux plasmatique du coumarinique ou des

facteurs de coagulation, corroborait les conclusions de l’auteur.

Analyses statistiques

A chaque étape de sélection consensuelle, une analyse du niveau de corrélation entre juges

a été réalisée en calculant le coefficient de corrélation Kappa de Cohen (33).

Pour cela, nous avons utilisé la formule suivante :

K = (Po – Pe) / (1 – Pe)

où Po est la proportion d’accord observée et Pe la proportion d’accord aléatoire ou

concordance attendue sous l’hypothèse d’indépendance des jugements.

59

Résultats

La sélection

La requête appliquée à Pubmed a permis la sélection de 1334 articles. Le « flow-chart »

montre le nombre d’articles retenus à chaque étape du processus de sélection.

La première étape de la sélection a été réalisée le 20/11/2013, les juges AT et SC ont

sélectionné sur titre respectivement 40 et 37 articles. La première séance de consensus

« oui/non » a eu lieu le 21/11/2013, 35 articles étaient concordants et 7 discordants. A la

suite d’une argumentation sur les 7 articles discordants, 6 ont été retenus dans la sélection

finale qui était donc composée de 41 articles.

Lors de la deuxième étape, seuls 22 abstracts sur les 41 références étaient disponibles, les

juges AT et SC ont respectivement sélectionné 7 et 9 références. Après la deuxième séance

de consensus réalisée le 27/11/2013, 7 articles étaient jugés concordants et 2 discordants.

Un des 2 articles discordants a été finalement retenu à la suite d’une séance de consensus.

La sélection d’articles sur abstract a abouti à un total de 8 articles sur les 22 références avec

abstract.

60

A la troisième étape du processus de sélection d’articles (dans le cas des références avec

abstract), les juges AT et SC ont retenu 7 articles (34–40) suite à la lecture des articles.

La sélection d’articles dans le cas des références sans abstract, qui représentent 46% du

nombre d’articles sélectionnés à la fin de la première étape, a abouti à la sélection par les

deux juges de 12 articles (41–52) sur les 19 références présentes.

61

Figure 5 : Le diagramme de flux (« flow-chart »)

Etape 1 : sélection titre

Etape 2 : sélection abstract

Etape 3 : sélection article

Requête(n=1334)

Sélectiontitres(n=41)

Abstractsdisponibles

(n=22)

Exclusions(n=1293)

Sélectionabstracts(n=8)

Abstractsindisponibles(n=19)

Sélectionarticles(n=7) Sélectionarticles(n=12)

Le coefficient Kappa de Cohen

Pour la première étape du processus de sélection, le coefficient de corrélation calculé est de

0,91, ce taux est considéré comme reflétant un excellent degré d’accord entre les deux

juges. Pour la deuxième étape, le coefficient de corrélation Kappa calculé est de 0, 81, ce

taux est considéré comme reflétant un très bon degré d’accord entre les deux juges.

62

Juge

Réponses oui non Total

oui 35 5 40

non 2 1292 1294

Total 37 1297 1334

Po=0,9948;Pe=0,9439

SC

AT

Tableau3:Tableaudecontingencedel’étape1

Juge

Réponses oui non Total

oui 7 0 7

non 2 13 15

Total 9 13 22

SC

AT

Tableau4:Tableaudecontingencedel’étape2

Po=0,9091;Pe=0,5331

63

Analyse des articles avec abstract

Les 7 articles sélectionnés étaient des « case reports » sauf celui de Visser et al (34), portant

sur une étude de cohorte. Tous les sept articles étaient en faveur d’un effet « up » soit un

effet potentialisateur. Le type de topique impliqué dans les 7 articles correspondant à 17

patients était : cutané dans 2 articles correspondant à 7 patients (41,2%), buccal dans 2

articles correspondant à 6 patients (35,3%), vaginal dans 3 articles correspondant à 3

patients (17,6%), labial dans 1 article correspondant à 1 patient (5,9%).

Dans l’étude de Visser et al (34), seule la potentialisation de l’effet anticoagulant avec le

clotrimazole par voie cutanée a été statistiquement significative (RR à 20.0, IC95[2,6-152,7]).

Le pourcentage de surface appliquée d’AFL (12%) qui pourrait avoir un effet potentialisateur

n’est donné que pour un seul cas dans l’article (case report) de Wey et al (35). Les résultats

sont résumés sur la grille de lecture générale (voir annexe 4).

64

Tableau5:Interactionentreletraitementcoumariniqueetl'AFL

PatientsAuteur (n=17) MoléculeAVK MoléculeAFL Topique Effet"up/down" Effetmaximalobservé

1 EzsiasA 1 warfarine miconazolegelbuccal labial up INRJ7à15

2 PembertonMN 1 warfarine miconazolegelbuccal buccal up INRJ10à17

1 warfarine miconazolegelbuccal buccal up INRJ15>10

1 warfarine miconazolegelbuccal buccal up INRJ15élevé

3 OrtinM 1 acenocoumarol miconazolegelbuccal2% buccal up INRJ15à13,7

1 acenocoumarol miconazolegelbuccal2% buccal up INRJ15à12

1 acenocoumarol miconazolegelbuccal2% buccal up INRJ5à6,88

4 ThirionDJG 1 warfarine miconazole vaginal up INRà9,77(CoaguCheck)

5 VisserLE 0 acenocoumarol/ bifonazole cutané 0

1 phenprocoumon clotrimazole cutané up

0 clotrimazole vaginal 0

2 ketoconazole cutané up

1 miconazole vaginal up

3 miconazole cutané up0 nystatine cutané 0

0 terbinafine cutané 0

6 WeyPF 1 acenocoumarol econazolelotion1% cutané up INRinchiffrable

TP<10%TCA>120s

7 ThomasJL 1 warfarine miconazolecrème2% vaginal up INRJ5à5,0(4,4auCoaguChekS)

INR:internationalnormalizedratio;TP:tauxdeprothrombine;TCA:tempsdecéphalineactivée;

AVK:antivitamineK;AFL:antifongiquelocal;"up/down":potentialisateur/inhibiteur

65

La classification de l’intensité de l’effet potentialisateur des interactions (dans le cas des

références avec abstract) a été réalisée pour chaque article sauf pour l’étude de Visser et al.

Sur les 10 interactions correspondant aux 6 articles, la classification a retrouvé : 2

interactions (20%) avec un effet potentialisateur majeur, 7 (70%) avec un effet modéré, et

une interaction (10%) avec un effet mineur.

Tableau6:Réponsethérapeutiqueetclassificationdel'intensitédel'effetpotentialisateurdel'anticoagulation

Signescliniquesmaximaux Patients Vitamine Transfusion PFC PPSB Remplissage Effet(n=10) K sanguine potentialisateur

1 lésionsethématomeslabiaux 1 oui 0 0 0 0 modéré

2 lésionfessièreàJ7;extensiondelalésionetmelenaàJ10; 1 oui oui oui 0 oui majeur

hypotensionartérielle,tachycardiesinusale,anémieà8g/dl

/ 1 0 0 0 0 0 modéré

pétéchiespalatines 1 / / / / / modéré

3 / 1 oui* 0 0 0 0 modéré/ 1 oui** 0 0 0 0 modéré

/ 1 0 0 0 0 0 modéré

4 ecchymosessurlesjambesetbrasàJ3 1 0 0 0 0 0 modéré

6 dyspnée;PaO259mmHg;PaCO243mmHg; 1 oui$ 0 0 oui§ 0 majeur

hématomeslaryngé,duplancherbuccaletamygdalien

7 pasdesyndromehémorragique 1 0 0 0 0 0 mineur

PFC:plasmafraiscongelé;PPSB:complexeprothrombinique;J:jour;PaO2:oxémie;PaCO2:capnie;mmHg:millimètresdemercure

SC:sous-cutané;IV:intra-veineux;mg:milligrammes;UI/kg:unitésinternationalesparkilogramme

*:2mgSC;**:2mg;$:10mgIV;§:30UI/kg(2500UI)IV

66

Le niveau de causalité réalisée pour les 17 interactions (dans le cas des 7 références avec

abstract) a retrouvé : 4 interactions (23,5%) de niveau 1 (très probable), 12 (70,6%) de

niveau 2 (probable), 1 (5,9%) de niveau 3 (possible).

Patients NiveaudeAuteur (n=17) A B C D E F G causalité

1 EzsiasA 1 oui oui oui oui 1

2 PembertonMN 1 oui oui oui oui 1

1 oui oui oui 21 oui oui 3

3 OrtinM 1 oui oui oui 2

1 oui oui oui 2

1 oui oui oui 2

4 ThirionDJG 1 oui oui oui oui oui 1

5 VisserLE 0

1 oui oui oui 2

02 oui oui oui 2

1 oui oui oui 2

3 oui oui oui 20

0

6 WeyPF 1 oui oui oui oui 1

7 ThomasJL 1 oui oui oui 2

Tableau7:Leniveaudecausalité

67

Analyse des articles sans abstract

La sélection a retrouvé 12 articles, qui ont mis en évidence un effet « up » soit

potentialisateur, chez 33 patients, de l’effet anticoagulant du traitement coumarinique en

association avec l’AFL.

Le type de topique utilisé est : cutané dans 6 articles correspondant à 11 patients (33,3%),

buccal dans 4 articles correspondant à 10 patients (30,3%), vaginal dans 2 articles

correspondant à 6 patients (18,2%), cutanéo-muqueux dans un article correspondant à 3

patients (9,1%), unguéal dans 2 articles correspondant à 3 patients (9,1%).

La recherche de variant allélique du CYP2C9 a été effectué dans l’article d’Alexandra et al

(53) publié dans Annals of Internal Medicine, retrouvant 3 patients hétérozygotes sur 6,

avec un INR plus élevé que celui des homozygotes.

Le résumé des résultats de l’analyse des articles sans abstract est sur la grille de lecture

générale (voir annexe 5).

68

Auteur Patients MoléculeAVK MoléculeAFL Typedetopique Effet Effetmaximalobservé

(n=33) up/down

1 PillansP 1 warfarine miconazolegelbuccal(Daktarin) buccal up INRJ7à101 warfarine miconazolegelbuccal(Daktarin) buccal up INRJ15à9,7

1 warfarine miconazolegelbuccal(Daktarin) buccal up INRJ13à181 warfarine miconazolegelbuccal(Daktarin) buccal up INRJ7à12

1 warfarine miconazolegelbuccal(Daktarin) buccal up INRJ14à7,5

2 AriyaratnamS 1 warfarine miconazolegelbuccal buccal up INRJ14>10

3 MariaM 1 warfarine miconazoleoral buccal up INRJ2à24

4 LansdorpD 1 acenocoumarol miconazoleovule vaginal up INRJ1à7,4

1 acenocoumarol miconazoleovule vaginal up INRJ9à8,3

5 SilingardiM 1 warfarine miconazolegelbuccal buccal up INRJ15à5,78

1 warfarine miconazolegelbuccal buccal up INRJ10à10

1 warfarine miconazolegelbuccal buccal up INRJ7à8,69

6 MurtyM 3 warfarine miconazole vaginal up TPaugmenté1 warfarine miconazole(Monistat) vaginal up TPetTCAélevés

1 warfarine miconazole cutané up /

7 DevarajA 1 warfarine miconazolecrème cutané up INRJ14à21,4

8 LangPG 1 warfarine econazolecrème cutané up INRà12

9 AlexandraJF 1 warfarine econazole1%lotion cutanéo-muqueux up INR>9

1 warfarine bifonazolecrème cutané up INR121 acenocoumarol econazolepoudreetlotion cutanéo-muqueux up INR14

1 warfarine econazole1%crème cutané up INR8

1 warfarine econazole1%crème cutanéo-muqueux up INR7

1 warfarine econazole1%lotion cutané up INR>20

10 BroosN 1 phenprocoumon miconazole20g/gcrème cutané up INRJ13à10,8

1 phenprocoumon miconazole20g/gcrème cutané up INRJ12à20

1 acenocoumarol miconazole20g/gcrème cutané up INRJ7à12,1

1 acenocoumarol miconazole20g/gcrème cutané up INRJ14à5,9

11 Morales-MolinaJA 1 acenocoumarol amorolfinevernis(Odenil5%) unguéal up INRM1à7,71 acenocoumarol amorolfinevernis(Odenil5%) unguéal up INRJ15à5,7

12 Morales-MolinaJA 1 acenocoumarol ciclopiroxvernis8% unguéal up INRJ10à4,8

1 acenocoumarol ciclopiroxolaminecrème cutané up INRJ23à6,7

AVK:antivitamineK;AFL:antifongiquelocal;J:jour;M:mois;INR:internationalnormalizedratio;TP:tauxdeprothrombine:TCA:tempsdecéphalineactivée;

/:détailsindisponibles

Tableau8:Interactionentreletraitementcoumariniqueetl'AFL

Quatorze des trente-trois patients impliqués dans les interactions étaient âgés de 75 ans ou

plus, représentant 42% des patients (dans le cas des références sans abstract).

69

La classification de l’intensité de l’effet potentialisateur (dans le cas des 12 références sans

abstract), réalisée pour chacune des 33 interactions sauf trois (9,1%) faute de données

suffisantes, a retrouvé : 6 interactions (18,2%) avec un effet majeur, 24 interactions (72,7%)

avec un effet modéré.

Tableau9:Réponsethérapeutiqueetclassificationdel'intensitédelapotentialisationdel'anticoagulation

Signescliniquesmaximaux Patients Effetmaximal VitamineTransfusion PFC PPSB Remplissage Effet

(n=33) K sanguine potentialisateur

1 hématomepéritonéal 1 INRJ7à10 / / / / / majeur

ecchymoseàlacuisse 1 INRJ15à9,7 / / / / / modéré

hémarthroseaucoude 1 INRJ13à18 / / / / / majeur

epistaxis 1 INRJ7à12 / / / / / modéré/ 1 INRJ14à7,5 / / / / / modéré

2 / 1 INRJ14>10 0 0 0 0 0 modéré

3 hématomeintramuraldel'intestin; 1 INRJ2à24 / / / / / majeur

hématomerétropéritonéaldupsoasdroit

4 / 1 INRJ1à7,4 0 0 0 0 0 modéré/ 1 INRJ9à8,3 0 0 0 0 0 modéré

5 pétéchiesetecchymosessurtoutlecorpsàJ15 1 INRJ15à5,78 0 0 0 0 0 modéré

/ 1 INRJ10à10 0 0 0 0 0 modéré

hématurieàJ7 1 INRJ7à8,69 0 0 0 0 0 modéré

6 / 3 TPaugmenté / / / / /hémorragiedureindroitàJ12 1 TPetTCAélevés / / / / / majeur

AVC 1 / / / / / / majeur

7 / 1 INRJ14à21,4 0 0 oui 0 0 modéré

8 ecchymosesaucoursdelapremièresemaine; 1 INRà12 oui 0 0 0 0 modéré

ecchymoseàlahanched'uneblessureinsignifiante;

hémorragied'unepetiteplaiesuperficielledelamain

9 / 1 INR>9 oui 0 0 0 0 modéré/ 1 INR12 oui 0 0 0 0 modéré

/ 1 INR14 oui 0 0 0 0 modéré

/ 1 INR8 0 0 0 0 0 modéré/ 1 INR7 oui 0 0 0 0 modéré/ 1 INR>20 oui 0 0 0 0 modéré

10 / 1 INRJ13à10,8 oui 0 0 0 0 modéré

/ 1 INRJ12à20 oui 0 0 0 0 modéré/ 1 INRJ7à12,1 / / / / / modéré

/ 1 INRJ14à5,9 0 0 0 0 0 modéré

11 / 1 INRM1à7,7 0 0 0 0 0 modéré

/ 1 INRJ15à5,7 0 0 0 0 0 modéré

12 hémorragiedigestivebasse 1 INRJ10à4,8 oui 0 0 0 0 majeur

pasdesaignement 1 INRJ23à6,7 0 0 0 0 0 modéré

PFC:plasmafraiscongelé;PPSB:complexeprothrombinique;J:jour;M:mois;po:peros;IV:intra-veineux;/:détailsindisponibles

AVC:accidentvasculairecérébral

70

Le niveau de causalité réalisée pour chacune des 33 interactions (dans le cas des 12

références sans abstract) a retrouvé : 7 interactions (21,9%) de niveau 1 (très probable), 10

(30,3%) de niveau 2 (probable), 14 (42,4%) de niveau 3 (possible) et 1 (3,0%) de niveau 4

(très improbable), 1 (3,0%) de niveau indéterminé car données insuffisantes.

Auteur Patients Niveaude(n=33) A B C D E F G causalité

1 PillansP 1 oui oui oui 41 oui oui oui oui 1

1 oui oui oui oui 1

1 oui oui oui oui 11 oui oui oui 2

2 AriyaratnamS 1 oui oui 3

3 MariaM 1 oui oui oui 2

4 LansdorpD 1 oui oui oui 2

1 oui oui oui 2

5 SilingardiM 1 oui oui oui oui 1

1 oui oui oui 2

1 oui oui oui 2

6 MurtyM 3 oui oui 3

1 oui oui oui 2

1 /

7 DevarajA 1 oui oui oui 2

8 LangPG 1 oui oui oui oui 1

9 AlexandraJF 1 oui oui 3

1 oui oui 3

1 oui oui 3

1 oui oui 3

1 oui oui 3

1 oui oui 3

10 BroosN 1 oui oui 3

1 oui oui 31 oui oui 3

1 oui oui 3

11 Morales-MolinaJA 1 oui oui oui oui 1

1 oui oui oui 2

12 Morales-MolinaJA 1 oui oui oui 2

1 oui oui oui oui 1

Tableau10:Leniveaudecausalité

71

Le mécanisme de l’interaction le plus cité dans les articles impliquait le cytochrome P450.

Parmi les facteurs cités qui expliqueraient l’interaction entre le coumarinique et l’AFL se

trouvent : l’état inflammatoire de la muqueuse buccale ou vaginale, l’atrophicité de la

muqueuse vaginale post-ménopausique, le fait d’avaler la dose de l’AF buccal, l’état macéré

de la peau, l’occlusion des aires inguinaux, le polymorphisme génétique (être porteur d’un

variant allélique du CYP450), l’application de l’AF sur une large surface, ou proche d’une

muqueuse ou sous pansement occlusif/protection.

72

Discussion

Notre revue de la littérature réalisée à partir de l’interrogation de la base de données

Medline , sur la période 1980 à 2013, a permis de sélectionner 19 articles correspondant à

un total de 50 interactions avec un effet majoritairement potentialisateur des AFL sur

l’activité anticoagulante des coumariniques.

L’analyse globale du niveau de causalité des 19 articles correspondant à un total de 50

interactions a retrouvé : 11 interactions (22%) de niveau 1 (très probable), 22 (44%) de

niveau 2 (probable), 15 (30%) de niveau 3 (possible), 1 (2%) de niveau 4 et 1 (2%) de niveau

indéterminé.

La détermination de la causalité est un processus subjectif, pour lequel il n’existe aucun gold

standard. L’outil d’analyse de l’interaction incluant des critères de causalité utilisé pour

notre revue est le même que celui des deux revues systématiques traitant les interactions

médicamenteuses et alimentaires de la warfarine (31,54).

Selon la revue de la littérature de Wells et al de 1994 (54), qui est la première revue

systématique sur les interactions de la warfarine avec les médicaments et les aliments, le

niveau de causalité de l’effet potentialisateur de la warfarine avec le miconazole et le

73

fluconazole (sans mention de la voie d’administration) était de niveau 1, avec l’itraconazole

(sans mention de la voie d’administration) était de niveau 2. Dans cette revue de 1994, le

mécanisme de l’interaction avec la warfarine impliquait l’altération de l’élimination de la

warfarine, démontrée par la clairance de la warfarine, sans aucune mention du cytochrome

P450.

Une deuxième revue systématique, citée dans l’article d’Ageno et al de « Chest » 2012 (19),

a été conduite en 2005 suite aux avancées dans l’étude des interactions médicamenteuses

et à l’amélioration du niveau de preuve des études en une dizaine d’années. Cette revue de

Holbrook et al (31) avait pour objectif l’actualisation des connaissances sur les interactions

médicamenteuses et alimentaires avec la warfarine. La classification de l’intensité de

l’interaction a été réalisée selon les critères de la revue de Holbrook et al (31). Le niveau de

causalité de l’effet potentialisateur du miconazole gel à usage topique sur la warfarine était

de niveau 3 soit possible, alors que celui du miconazole oral était de niveau 1 soit très

probable. De même dans cette revue, le niveau de causalité de l’interaction avec effet

potentialisateur entre la warfarine et le miconazole sous forme de suppositoire vaginal était

de niveau 1 soit très probable. Cette interaction correspond à l’article de Thirion et al (39),

qui était une des références avec abstract sélectionnées lors de la sélection d’articles. Dans

notre revue systématique, l’analyse des 9 interactions avec du miconazole appliqué par voie

74

vaginale a retrouvé : 1 interaction de niveau 1 (très probable), 5 de niveau 2 (probable) et 3

de niveau 3 (possible). L’interaction de niveau 1 correspondait aussi à l’article de Thirion et

al publié en 2000. Six des huit autres interactions de notre revue systématique entre le

traitement coumarinique et le miconazole appliqué par voie vaginale, sont issues de 3

articles (34,40,46) publiés de 2001 à 2010. Ce résultat démontre l’augmentation de cas

rapportés dans les références disponibles sur une seule base de données en une décennie,

d’interaction avec potentialisation de l’effet anticoagulant d’un traitement coumarinique par

un AF appliqué localement. Il est possible que le nombre de cas et par conséquent, l’impact

de l’interaction soient sous-évalués.

Il n’est pas évident de mener un processus de comparaison entre notre revue de la

littérature et une autre compte tenu de l’absence d’une telle revue de la littérature centrée

sur l’interaction entre coumariniques et exclusivement les antifongiques appliqués par voie

cutanéo-muqueuse.

Sur les 50 interactions, les familles d’AF impliquées étaient : la famille des azolés dans 46 des

interactions (92%), celle des hydroxypiridones dans 2 interactions (4%) et celle des dérivés

de la morpholine dans 2 autres interactions (4%). Ce résultat est compatible avec la

physiopathologie de l’interaction entre les coumariniques et les azolés.

75

Physiopathologie de l’interaction

L’augmentation des concentrations plasmatiques du coumarinique est liée à l’inhibition de

l’activité enzymatique du cytochrome P450 par les antifongiques azolés, conduisant à un

surdosage et une potentialisation de l’effet anticoagulant et donc, à une majoration du

risque hémorragique.

Les coumariniques sont métabolisés par le CYP450, or tous les azolés inhibent l’enzyme

lanostérol 14α-déméthylase, CYP450 dépendante, ou CYP51, enzyme du cytochrome P450,

qui catalyse une étape essentielle de la biosynthèse à partir du lanostérol de l’ergostérol,

composé indispensable pour le maintien de l’intégrité de la membrane fongique.

Cette enzyme n’est pas présente chez l’homme, ce qui explique la spécificité des azolés pour

la membrane fongique. Les différentes molécules sont le résultat de pharmacomodulations.

Ces modifications de la structure de base apparentée au lanostérol ont pour but d’améliorer

la résorption orale, de diminuer la vitesse de dégradation, ou d’augmenter le spectre ou

l’activité.

Les azolés sont également de forts inhibiteurs des isoenzymes du cytochrome P450, dont le

CYP3A4, ce qui génère un risque important d’interactions médicamenteuses. Selon l’article

japonais de Niwa et al de 2005 (55) , les AF ont des effets inhibiteurs différents sur les

76

différents enzymes du cytochrome P450 ; il serait donc judicieux d’en tenir compte avant

l’introduction d’un AF afin de diminuer les risques d’interactions médicamenteuses.

Selon Visser et al (34), la terbinafine peut être utilisée sans précaution avec les

coumariniques car cette molécule d’AF inhibe que l’isoenzyme CYP2D6, qui n’est pas

impliqué dans le métabolisme des coumariniques.

Interactions médicamenteuses et cytochromes

Les CYP450 sont des enzymes ubiquitaires intervenant dans le métabolisme de substrats

endogènes ou exogènes, notamment médicamenteux. Ils se répartissent en familles (CYP1-

2-3) et sous-familles (CYP1A -2C -2D -3A).

Parmi ces sous-familles, les principaux CYP impliqués dans le métabolisme des médicaments

sont les suivants : CYP1A2, CYP2C8, CYP2D6 et CYP3A4 (56).

Le métabolisme des médicaments, principalement hépatique, fait intervenir le plus souvent

plusieurs CYP et plus rarement un seul CYP ou un CYP préférentiel, où le risque d'interaction

est le plus élevé.

77

Chez l'homme, le CYP3A4 est quantitativement le plus important (30 % du contenu

hépatique en CYP) et est également présent au niveau intestinal (entérocytes). Le

métabolisme de 50% des médicaments passe par l'intermédiaire du CYP3A4 (56).

Le mécanisme de pénétration cutanéo-muqueuse de l’AFL

La couche cornée (stratum corneum) de l’épiderme représente la première barrière physico-

biologique de l’organisme, à la pénétration d’un traitement appliqué par voie cutanée. Le

poids moléculaire (PM) d’un agent thérapeutique appliquée par voie cutanée doit être

inférieur au seuil de 500 Dalton (Da) afin de permettre l’absorption cutanée (57). Les

arguments en faveur de cette « règle des 500 Dalton » sont :

1) la majorité des allergènes les plus fréquents ont un PM inférieur à 500 Da, 2) les

traitements dermatologiques à usage topique les plus communément utilisés ont un PM

inférieur à 500 Da, 3) tous les traitements topiques utilisés par voie transdermique ont un

PM inférieur à 500 Da.

Tableau11:ListedesAFLlesplusfréquemmentutilisésetleurspoidsmoléculaires

AFL Poidsmoléculaire(Dalton)

kétoconazole 531clotrimazole 345

terbinafine 291miconazole 416

78

Sur ce tableau, les AFL les plus utilisés dans le monde ont un PM inférieur à 500 Da, sauf

kétoconazole qui a un PM à 531 Da. L’AFL impliqué dans 46 des 50 interactions de notre

revue de la littérature était de la famille des azolés – notamment le miconazole dans 35

(76%) des 46 interactions, l’éconazole dans 7 (15,2%), le kétoconazole dans 2 (4,3%), le

clotrimazole dans 1 (2,2%) et le bifonazole dans 1 (2,2%) des interactions – dont le PM est

inférieur à 500 Da sauf le kétoconazole.

Sur la figure 6, compte tenu de l’absence de la couche cornée dans le cas de la muqueuse

(M), des molécules plus lourdes peuvent pénétrer et être efficaces. La dermatite atopique

(DA) permet aussi à des molécules de plus de 500 Da de pénétrer. La phonophorèse (US) ou

l’iontophorèse permet la pénétration des traitements topiques (57).

Pénét

rati

on

(%

)

0

1

00

Poids moléculaire

(Dalton)

020040060080010001200

US

MDAN

79

Figure 6 (57) : Les caractéristiques de la barrière de pénétration cutanée estimée, pour peau

normale (N), peau avec dermatite atopique (DA), muqueuse (M) et peau traitée par ultra-

sons/phonophorèse (US), selon Bos JD et Meinardi MMHM dans « Experimental

Dermatology » 2000

Selon Broos et al (50), la majoration de l’absorption systémique du miconazole pourrait être

expliquée par l’application sous pansement occlusif, l’application sur de larges surfaces et

l’application proche d’une muqueuse ; cette dernière explication est compatible avec les

caractéristiques de pénétration de la figure 6. Une muqueuse permet de faciliter la

pénétration du produit et augmenter son efficacité.

D’après les articles de Pemberton, Ortin, Visser et Lansdorp et al (34,37,38,44), la

potentialisation de l’effet du coumarinique par du miconazole appliqué par voie buccale ou

vaginale, pourrait être expliquée par l’inflammation de la muqueuse. Cette explication est

compatible avec les caractéristiques de pénétration muqueuse sur la figure 6.

L’inflammation de la muqueuse entraîne la majoration de la pénétration du miconazole.

80

Biais et limites

Notre revue s’est limitée aux publications en langue française ou anglaise et à la seule base

Medline, d’où un biais possible de sélection. Il pourrait être souhaitable de compléter par

d’autres bases pour avoir une vision plus exhaustive des éléments de la littérature.

Le niveau de preuve scientifique de la majorité des articles, que sont les 18 case reports, est

de niveau 3 et de grade C, soit faible. L’article de Visser et al est le seul article de niveau de

preuve 2 et de grade B avec présomption scientifique. On peut également considérer qu’il

ait pu y avoir un biais de sous déclaration des articles.

La deuxième étape de sélection d’articles selon la pertinence de l’abstract n’a pu être

complète compte tenu de l’indisponibilité de 19 abstracts, nous avons tenté de limiter

l’impact de cette absence des abstracts à l’étape 2, en proposant de tenir compte dans

l’étape finale de l’ensemble des références potentielles en les identifiant séparément.

Sur le tableau 6, la réponse thérapeutique du cinquième article de Visser et al n’y figure pas,

car ces données ne figuraient pas dans l’article. Cet article est un article original avec pour

type la recherche de causalité d’une potentialisation de l’effet anticoagulant d’un

coumarinique par des AFL avec INR ≥ 6, l’interaction recherchée n’est qu’un effet

potentialisateur.

81

Selon McEvoy, le miconazole sous forme de gel buccal ne devrait pas être considéré comme

un produit topique, compte tenu du taux important d’absorption d’une dose avalée de gel

buccal qui pourrait atteindre 50% (41,45).

Dans l’article de Wey et al (35), une hyperthyroïdie non traitée figurant dans les

antécédents, pourrait être un facteur interférant dans l’interaction entre l’acenocoumarol et

l’econazole.

Depuis les années 1980, plusieurs case-reports associant l’utilisation de traitement

antifongique avec la potentialisation de l’effet anticoagulant des AVK ont été publiés, mais

pas d’étude randomisée d’un niveau de preuve scientifique établie n’a été conduite jusqu’à

présent.

82

Conclusion

Les AFL (surtout les azolés) ont un impact sur les coumariniques, avec potentialisation de

leur effet anticoagulant traduite par l’augmentation de l’INR. Le mécanisme de l’interaction

implique l’inhibition du CYP450 par les azolés. Il faut donc renouveler de précaution et

effectuer une surveillance rapprochée de l’effet anticoagulant de l’AVK en ville, en

augmentant la fréquence de dosage de l’INR, lors de l’utilisation simultanée d’AFL.

Cette affirmation est malheureusement limitée par la qualité des études de faible niveau de

preuve scientifique. Il serait pertinent d’entreprendre des études larges, randomisées et de

niveau de preuve scientifique établie afin d’identifier les facteurs de risque responsables de

l’impact des AFL sur les AVK.

83

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Thibault,+A+Gouronnec,+N+Le+Strat,+V+Siguret.+Surdosages+en+AVK+li%C3%A9s+%

C3%A0+la+potentialisation+de+d%C3%A9riv%C3%A9s+coumariniques+par+les+antif

ongiques+azol%C3%A9s+utilis%C3%A9s+par+voie+cutan%C3%A9e+chez+des+patien

ts+%C3%A2g%C3%A9s.+SNFMI.+Juin+2007&ie=utf-8&oe=utf-

8&rls=org.mozilla:fr:official&client=firefox-

a&channel=fflb&gws_rd=cr&ei=ScmxUoXKDOGWyQOYyYCoCA

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88

Annexes

Annexe 1 Antifongiqueslocauxàviséedermatologique

Classe nomgénérique nomcommercial

imidazolé bifonazole Amycor1%crème(inhibiteurdelanostérol14α-déméthylase) Amycor1%poudrepourapplocale

Amycor1%solutionpourapplocale

bifonazole+urée Amycoronychosetpommadeéconazole Econazole1%crème

Econazole1%pourémulsionpourappcutanée

Econazole1%poudrepourappcutanée

Econazole1%solutionpourappcutanéeFongilène1%crème

Fongilène1%poudrepourappcutanée

Mycoapaisyl1%crèmeMycoapaisyl1%émulsionpourappcutanée

Mycoapaisyl1%poudrepourappcutanée

Pevaryl1%crème

Pevaryl1%émulsionpourapplocale

Pevaryl1%poudrepourappcutanée

Pevaryl1%solutionpourappcutanée

fenticonazole Lomexin2%crème

isoconazole Fazol2%crème

Fazol2%émulsionpourapplocale

kétoconazole Ketoconazole2%gelensachet-dose

Ketoconazole2%gelenunidoseKetoderm2%crème

Ketoderm2%gelenrécipientunidose

Ketoderm2%gelensachet-dose

miconazole Daktarin2%poudrepourapplocaleomoconazole Fongamil1%crème

Fongamil1%poudrepourapplocale

Fongamil1%solutionpourapplocale

oxiconazole Fonx1%crème

Fonx1%poudrepourapplocale

Fonx1%solutionpourapplocalesertaconazole Monazol2%crèmetioconazole Trosyd1%crème

imidazolé+dermocorticoïde éconazole+triamcinoloneacétonide Pevisonecrème

allylamine terbinafine Lamisil1%crème

(inhibiteurdelasqualèneépoxydase) Lamisil1%solutionpourpulvérisationcutanéeLamisilate1%crème

Lamisilatemonodose1%solutionpourappcutanée

Lamisildermgel1%gelTerbinafine1%crème

dérivédelamorpholine(inhibiteurdes amorolfine Amorolfine5g/100mlvernisàonglesmédicamenteux

dernièresétapesdelasynthèsed'ergostérol) Loceryl5%vernisàonglesmédicamenteux

acidegrassaturé acideundécylénique Mycodecyl10%solutionpourapplocale

acideundécylénique+zincundécylate Mycodecylcrème

hydroxypiridone ciclopirox Ciclopirox8%solfilmogènepourapplocale

Mycoster8%solpourappcutanée

Onytec80mg/gvernisàonglesmédicamenteuxciclopiroxolamine CiclopiroxOlamine1%crème

Mycoster1%crèmeMycoster1%poudrepourappcutanéeMycoster1%solutionpourappcutanée

thiocarbamate tolnaftate Sporiline1%lotion

app:application;LP:libérationprolongée

89

90

Annexe 2

91

Annexe 3

La requête utilisée sur Pubmed :

((((((("warfarin"[MeSH Major Topic] OR "warfarin/adverse effects"[MeSH Major Topic]) OR

"coumarins"[MeSH Major Topic]) OR "coumarins/adverse effects"[MeSH Major Topic]) OR

"anticoagulants"[MeSH Major Topic]) OR "anticoagulants/adverse effects"[MeSH Major

Topic]) AND "antifungal agents"[MeSH Major Topic]) OR "antifungal agents/adverse

effects"[MeSH Major Topic]) AND (("1980/01/01"[PDAT] : "2013/12/31"[PDAT]) AND

(English[lang] OR French[lang]))

92

Annexe%4%:%La%grille%de%lecture%gén

érale%pour%articles%avec%ab

stract

Auteur

Année%de

Pays

Type%d'article

Patients

Age

Molécule%

Indication%du

Type%de%Su

rface%

Posologie%

Molécule%

Indication%de

Posologie%

Cible%de

Effet

publication

(n=17)%(an

s)de%l'A

FLtraitement%AF

topiqueap

pliq

uéed'applicationAVK

l'AVK

AVK

%l'INR

up/down

1Ezsias'A

1997

Angleterrecase'rep

ort

166

miconazole'gel'

chéïlite'angulaire

labial

1ap

p'x'3=4/j

warfarine

EP2=4mg/j

up

2Pem

berton'M

N1998

Angleterrecase'rep

ort

154

miconazole'gel'

candidose'buccale

buccal

125

mg'x'4/j

warfarine

VPM

6mg/j

up

173

miconazole'gel

stomatite'prothétiquebuccal

125

mg'x'4/j

warfarine

pontage'aorto=coronarien

1=3mg/j

up

165

miconazole'gel'

stomatite'prothétiquebuccal

125

mg'x'4/j

warfarine

valvuloplastie

up

3Ortin'M

1999

Espagne

case'rep

ort

162

miconazole'gel'2%

candicose'buccale

buccal

100

mg'x'4/j

acen

ocoumarol

VPM

14=16mg/sem

2,5'à'3,5

up

189

miconazole'gel'2%

candidose'buccale

buccal

100

mg'x'4/j

acen

ocoumarol

ACFA

/EP

8=9mg/sem

2'à'3

up

143

miconazole'gel'2%

candidose'buccale

buccal

100

mg'x'4/j

acen

ocoumarol

cardiomyopathie'congestive

9,5=10,5mg/sem

2'à'3

up

4Thirion'DJG

2000

EUA

case'rep

ort

153

miconazole

mycose'vaginale

vaginal

1'suppo'de'

warfarine

VPM

9mg/j

up

200mg/j'pd'3'j

5Visser'LE

2002

Pays=Bas

étude'prospective

0>'55

bifonazole

cutané

acen

ocoumarol/

0

cohorte

1clotrim

azole

cutané

phen

procoumon

up'significatif

0clotrim

azole

vaginal

0

2ketoconazole

cutané

up'm

ais'non'significatif

1miconazole

vaginal

up'm

ais'non'significatif'

3miconazole

cutané

up'm

ais'non'significatif'

0nystatine

cutané

0

0terbinafine

cutané

0

6Wey'PF

2008

France

case'rep

ort

184

econazole'

dermatite''

cutané

12%

3/j

acen

ocoumarol

ACFA

,'4mg/j

2'à'3

up

lotion'1%

axillaire,

dep

uis'17'j

TVP'à'rép

étition

inguinale,'

mam

maire

7Thomas'JL

2010

EUA

case'rep

ort

150

miconazole

candidose'vaginale'

vaginal

1'm

g'sur'5'j

warfarine

TVP'à'rép

étition'sur

9mg/j

2,5'à'3,5

up

crèm

e'2%

(autodiagnostiquée)

anticorps'anticardiolipine'

app':'application';'suppo':'suppositoire'j':'jour';'sem

':'semaine

93

94

Annexe%4%:%La%grille%de%lecture%gén

érale%pour%articles%avec%ab

stract

Auteur

Autres%interférences

Explication%de%l'effet

Ezsias&A

miconazole&et&warfarine&métabolisés&par&le&CYP4502C9

Pemberton&M

Nmajoration&de&l'absorption&par&l'inflam

mation&de&la&m

uqueuse&buccale&et&l'ingestion&du&gel&buccal

majoration&de&l'absorption&par&l'inflam

mation&de&la&m

uqueuse&buccale

Ortin&M

Pas&d'autre&cause

metam

izole&déb

uté&sim

ultan

ément&mais&arrêté&7&jours&avant&le&dosage&de&l'INR&à&12

Pas&d'altération&de&l'INR&lors&de&prises&antérieures&de&m

etamizole.

Pas&d'autre&cause

Inflam

mation&de&la&m

uqueuse&buccale&augm

enterait&l'ab

sorption&transm

ucosale&du&m

iconazole.&

Le&CYP450&humain&pourrait&être&inhibé.&M

iconazole&inhibe&les&isoenzymes&du&CYP450&dont&ceux&responsables&du&m

étabolisme&de&l'acenocoumarol.

Thirion&DJG

Pas&d'autre&cause

Interaction&probable&entre&warfarine&et&miconazole&intravaginal&(CYP)

L'absorption&systémique&du&gel&n'est&que&de&1,4%&&chez&les&témoins&

Visser&LE

Man

que&de&puissance

Les&AF&inhibant&le&CYP&fongique&ont&le&potentiel&d'inhiber&le&CYP&humain.&Le&ketoconazole&et&l'itraconazole&sont&des&inhibiteurs&m

ajeu

rs&du&CYP3A4.

Le&fluconazole&et&le&m

iconazole&inhibent&le&CYP

2C9,&qui&est&l'enzyme&principal&de&l'acenocoumarol&et&de&la&warfarine.

Le&risque&relatif&de&majoration&de&l'anticoagulation&après&l'application&vaginale&de&m

iconazole&n'est&pas&significatif.&

L'inflam

mation&de&la&m

uqueuse&vaginale&atrophique&en

&post&m

énopause&pourrait&potentialiser&l'effet&anticoagulant.

Le&risque&de&m

ajoration&avec&l'acenocoumarol&est&double&de&celui&avec&le&phen

procoumon,&car&ce&dernier&est&m

oins&

métabolisé&par&le&CYP2C9&que&ne&l'est&l'acen

ocoumarol.

La&terbinafine&peut&être&utilisée&sans&précaution&avec&les&coumariniques&car&elle&inhibe&que&le&CYP2D6.

Wey&PF

hyperthyroïdie&non&traitée

BPCO&

HTA

&traitée&par&irbesartan&150mg/j,&urapidil&60mg/j,&furosemide&40mg/j

régurgitation&m

itrale

Thomas&JL

régime&stable&en&apports&de&vitam

ine&K

diabète&de&type&2&sous&glyburide/m

etform

ine&5mg/500mg&/j

95

96

97

Annexe5:Lagrilledelecturegénéralepourarticlessansabstract

Auteur PatientsDélaide Autresinterférences Génotype(n=33) normalisation CYP

PillansP 1

11

1

1

AriyaratnamS 1 2semaines

MariaM 1 3semaines

LansdorpD 1 3semaines

1

SilingardiM 1 digoxineetfurosemide

1

1 diagnosticrécentdecancerdeprostate;LH-RH,megestrol

MurtyM 3

1 Al'arrêtdel'AFL

1 Polypathologieetpolymédication.Leliendecauseàeffetn'apuêtreétabli.

DevarajA 1

LangPG 1 5jours

AlexandraJF 1 2jours OfloxacineetAugmentindébutésàJ-21,décèsparpneumonie /

1 3jours ZolpidemetomeprazoledébutéàJ-4etJ-14;artéritegigantocellulaire CYP2C9*1/*31 J1puisJ9 Pristinamycine,furosemideetomeprazoledébutésàJ-6 CYP2C9*1/*21 CYP2C9*1/*1

1 6jours ClotrimazoledébutéàJ-12etarrêtéàJ-6;acidefusidiquecrèmedébutéàJ-14 CYP2C9*1/*1

1 CYP2C9*1/*2

BroosN 11

1

1

Morales-MolinaJA 1 1semaine1 1semaine

Morales-MolinaJA 1 1semaine

1

98

99

100

Résumé

La prescription des antivitamines K (AVK), majoritairement indiqués dans le cadre d’une maladie chronique,

provient pour 79% des médecins généralistes. Celle des antifongiques locaux (AFL) est extrêmement fréquente

en ville pour mycoses superficielles. Devant la fréquence de prescription en médecine générale de ces

traitements, de la possible diffusion systémique des AFL, et de la possibilité d’un impact sur les AVK avec

majoration du risque hémorragique, il est pertinent de faire une revue systématique de la littérature centrée

sur une éventuelle interaction entre les coumariniques et les AFL appliqués par voie cutanée et/ou muqueuse.

Cette revue a été réalisée par l’interrogation de la base de données Medline, limitée aux publications en langue

française ou anglaise de 1980 à 2013. La sélection finale des articles a été réalisée en trois étapes avec séance

de consensus, avec deux juges travaillant en aveugle. L’analyse des articles a été effectuée grâce à une grille de

lecture, avec différents items dont effet potentialisateur/inhibiteur. L’interaction a été analysée selon

l’intensité de l’interaction et le niveau de causalité. Une analyse du niveau de corrélation entre juges a été

réalisée avec le coefficient Kappa de Cohen. Dix-neuf articles des 1334 articles sélectionnés, correspondant à

un total de 50 interactions avec effet potentialisateur des AFL sur l’activité anticoagulante des coumariniques

ont été retrouvés. Le mécanisme de l’interaction implique l’inhibition du CYP450 par les azolés. Il faut donc

renouveler de précaution et effectuer une surveillance rapprochée de l’effet anticoagulant de l’AVK en ville,

lors de la prescription simultanée d’AFL.

Mots-clés

Coumariniques – warfarine – antivitamines K (AVK) – antifongiques locaux (AFL) – interaction – médecine

générale