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URBANISATION EN AFRIQUE DE L’OUEST ET SES IMPLICATIONS POUR L’AGRICULTURE ET L’ALIMENTATION : Une analyse rétrospective de 1960 à 2010 UMR MOISA Séminaire sur la sécurité Alimentaire présenté par GBOKO Kouamé Casimir

URBANISATION EN AFRIQUE DE LOUEST ET SES IMPLICATIONS POUR LAGRICULTURE ET LALIMENTATION : Une analyse rétrospective de 1960 à 2010 UMR MOISA Séminaire

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URBANISATION EN AFRIQUE DE L’OUEST ET SES IMPLICATIONS POUR L’AGRICULTURE ET L’ALIMENTATION :

Une analyse rétrospective de 1960 à 2010

UMR MOISASéminaire sur la sécurité Alimentaire

présenté par GBOKO Kouamé Casimir

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PLAN

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1. Contexte et problématique

2. Approches méthodologiques

3. Consommation et demande alimentaire

4. Offre Vs demande alimentaire régionale

5. Délai de réponse de l’offre à la demande alimentaire

6. Que pouvons-nous retenir ?

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Croissance et transition

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• Entre 1960 et 2010, la population totale est passée de 88 à 290 millions d’habitants;

• Les phases de la transition démographique sont accompagnées d’une redistribution spatiale des population.

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Urbanisation

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• Une population urbaine multipliée par 10, de 12 millions à 118 millions d’habitants;

• Un niveau d’urbanisation en forte augmentation, de 14% à 41%;

• Des villes plus grandes et plus de villes.

→ une géographie économique et sociale complètement transformée

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Dynamique de Peuplement

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• Au niveau régional, la parité population non agricole-population agricole est déja atteinte.

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Question de recherché

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• D’une part :En Afrique de l’Ouest, les pertes après les récoltes élevées, la transformation faible, L’agriculture est souvent victime d’aléas climatiques, d’attaques parasitaires ou de dégradation des sols. L’utilisation d’engrais est très faible, la mécanisation dépasse rarement le niveau de la traction animale (Fall, 2006).

• D’ autre part :L'urbanisation entraîne des changements majeurs de la demande de produits agricoles par l’augmentation de la demande de la population urbaine (Delisle, 1991, FAO, 1997, Satterthwaite et al., 2010).

L’urbanisation influence tous les aspects de la production et de la consommation alimentaire (FAO, 1997).

Comment à réagit l’agriculture régionale face à la demande alimentaire dans le contexte de forte urbanisation?

Comment la demande alimentaire régionale a évolué avec l’urbanisation?

Comment s’est comportée l’offre régionale face à la demande alimentaire et les utilisations autres qu’alimentaires?

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Estimation de PA et PNA

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La population agricole (PA) d’une agglomération de taille V (en milliers d’habitants) est supposée donnée par la relation :

(1)

Cette relation qui dépend d’un paramètre α revient à admettre que la probabilité d’être agriculteur décroît avec la densité moyenne de l’agglomération, qui est elle-même fonction croissante de la population totale de cette agglomération.La relation 1 peut s’écrire :

(2)

Pour une agglomération de taille V, la relation 2 proposée revient à admettre que le ratio PNA/PA est proportionnel à cette taille V, et dépend du paramètre α, avec α est égale à :

(3)

β est l’élasticité du ratio PNA/PA par rapport à la variable U/R. β dépend du niveau de développement de l’économie de marché représenté par le ratio U/R.λ, permettant de comparer les diverses agglomérations de la distribution rang/taille à une date donnée.

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Estimation de PA et PNA

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Pour la valeur du paramètre λ, nous allons considérer que U/R =1. Dans ce cas, α est égale à λ.

Pour U/R =1, les études ECOLOC (2001-2002) indiquent qu’une ville d’environ 100 000 habitants (soit V = 100) compte environ 6 à 7 % de population agricole. On prendra pour λ la valeur moyenne 0,15, et nous retiendrons, jusqu’à preuve du contraire, la valeur λ =0,15.

La valeur du paramètre β qui conduit pour chaque pays de la région à une corrélation entre les variables PNA/PA et U/R proche de celle constatée au niveau international est : β = 0,8.

λ = 0,15 et β = 0,8 sauf pour les pays enclavés ou λ=0,2 et β=0,7

Milieu urbain (plus de 5000 habitants) Milieu rural (moins de 5000 habitants)

P(U)=PNAu+PAu P(R)=PNAr+PAr

PAu=1+αP(U)/P(U) PAr=1+αP(R)/P(R)

PNAu=P(U)-PAu PNAr=P(U)-PAr

PA=∑ PAu+PAr PNA=∑ PNAu+PNAr

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Consommation et demande alimentaire

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Les bilans alimentaires fournissent, pays par pays et pour la période 1961 à 2007 une mesure de la disponibilité alimentaire par habitant et par produit mesurée en calories, ainsi qu’une évaluation de la disponibilité alimentaire totale par habitant mesurée en calories

La consommation alimentaire effective peut ne pas être strictement égale à la disponibilité alimentaire ainsi calculée par la FAO

Nous retiendrons comme variable représentative de la consommation alimentaire, la disponibilité alimentaire totale par habitant fournit par la FAO.

Une partie de la consommation alimentaire est consommée par les PA, nous l’appellerons Autoconsommation

L’autre partie restante est mise en marché à destination des seuls PNA et nous l’appellerons demande alimentaire

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Consommation et demande alimentaire

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Consommation et demande alimentaires journalières en Afrique de l'Ouest

1961 1970 1980 1990 2000 2007 multiplicateurDemande alimentaire (10^6 Kcal/pna/j)

31 56 89 162 274 374 12.2

Autoconsommation (10^6 Kcal/ap/j)

143 168 186 249 330 400 2.8

Consommation totale (10^6 Kcal/j)

173 224 276 410 604 774 4.5

Consommation par tête par jour (Kcal/h/j)

1929 2047 1965 2264 2629 2864 1.5

Productivité par PA nécessaire pour satisfaire la consommation totale (Kcal/j)

2 343 2 734 2 905 3 735 4 807 5 541 2.4

Mise en Marché nécessaire des PA (pour satisfaire la demande) (Kcal/j)

813 1340 1876 2836 3968 4796 5.9

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Offre de produits agricoles

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Pour satisfaire totalement la consommation et les autres utilisations, la population agricole aurait du produire

Consommation et autres utilisations au niveau régional

Mais en réalité voici ce qu’ils ont produit:

Production agricoles régionales

Dans les années 1960, la production était de 102 milliers de gigacalories. Cette production dépassait de 9,51% la consommation et les autres utilisations.

Année 1961 1970 1980 1990 2000 2007

Calories en 10^12 Kcal 93 126 140 216 326 436

Année 1961 1970 1980 1990 2000 2007

Calories en 10^12 Kcal 102 129 124 205 300 389

En 1970, une production de 129 milliers de gigacalories était encore suffisante pour satisfaire une consommation et les autres utilisations estimées à 126 milliers de gigacalories

À partir de 1980, avec une la hausse régulière et significative de la demande alimentaire, la consommation et les autres utilisations n’ont pas pu être intégralement assurées par la production régionale.

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Délai de réponse

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Le délais de réponse un indicateur du suivi de la capacité de la production agricole régionale à répondre à la fois à la consommation et aux autres utilisations. (Cour, 2012)

Soit Q et B respectivement la production agricole régionale et la consommation et les autres utilisations.

Soit Q0, la production agricole régionale d’une année n, Q1 et B1, la production agricole régionale et la consommation et les autres utilisations d’une l’année n+ δt. Pour satisfaire intégralement la consommation et les autres utilisations en année n+δt, il aurait fallu que sur un intervalle de temps δt, Q1 soit égale à B1, autrement dit, que :

Si Q1<B 1, alors B1 correspond à une production d’une année n+δt-θ, θ = nombre d’année de retard de l’offre sur la consommation alimentaire

D’ou : 

൬𝑸𝟏𝑸𝟎൰

𝟏 𝜹𝒕ൗ� = ൬𝑩𝟏𝑸𝟎൰

𝟏 𝜹𝒕ൗ�

൬𝑸𝟏𝑸𝟎൰

𝟏 (𝜹𝒕−𝜽)ൗ� = ൬𝑩𝟏𝑸𝟎൰

𝟏 𝜹𝒕ൗ�

𝛉= 𝛅𝐭∗(𝟏 − (𝐋𝐍(𝐐𝟏 𝐐Τ )/𝐋𝐍(𝐁𝟏 𝐐𝟎Τ )). 1961 1970 1980 1990 2000 2007

Calories Ex Ex 2 1 2 3Nota : "Ex" : la production locale supérieure à la demande totale.

Nombre d'années de retard entre la production et la demande effective en Afrique de l'Ouest

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Que rétenir?

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dans un contexte marqué par une forte urbanisation, une forte croissance démographique, une forte croissance de la demande alimentaire de la population non-agricole et une dégradation de ration PNA/PA et des moyens de productions encore traditionnels, on peut considérer que l’agriculture ouest-africaine a été performante.

Bibliographie

Cour, Jean-Marie. (2012). " working paper " SWAC/OECD

Cour, Jean-Marie. (2004). "Peuplement, urbanisation et transformation de l‘agriculture : un cadre d‘analyse démo-économique et spatial." Cahiers Agricultures, 13(1), pp. 158-65.

Bricas, Nicolas. (2008). "Attentes et responsabilité des consommateurs." OCL, 15(2), pp. 142-44.

Satterthwaite, David; Gordon, McGranahan and Tacoli, Cecilia. (2010). "Urbanization and its implications for food and farming." Philosophical Transactions of the Royal Society, 365, pp. 2809-20

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Secrétariat du Club du Sahel et de l’Afrique de l’OuestPerspectives ouest-africaines : peuplement, marché et sécurité alimentaire7 décembre 2012 www.oecd.org/csao/poa

QUELQUES RESULTATS DE POA

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Mettre à disposition des données adaptées à une analyse régionale des dynamiques de peuplement:

• rareté des données;

• irrégulatité des recensements et enquêtes;

• fiabilité des statistiques;

• homogénéisation des définitions et concepts;

• et prise en compte des activités informelles.

Données et homogénéisation

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Performances agricoles

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Les pays de l’Afrique de l’Ouest parmi les meilleurs performeurs en termes de croissance de la production agricole.

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Rendements

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• La hausse des rendements contribue aujourd’hui à 40% de l'augmentation de la production, les 60% restants s'expliquant par l'augmentation de la surface récoltée.

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Croissance de la productivité

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• La productivité (du travail) par agriculteur augmente de 2,6% par an depuis 1980.

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Projection des dynamiques

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Données et homogénéisation

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  1950 2010 2050

Benin 4% 49% 70%

Burkina Faso 2% 30% 58%

Cap-Vert 10% 58% 90%

Côte d'Ivoire 7% 55% 77%

Gambie 11% 48% 73%

Ghana 12% 49% 75%

Guinée 4% 32% 56%

Guinée-Bissau 9% 41% 65%

Libéria 3% 51% 72%

Mali 3% 24% 60%

Mauritanie 0% 35% 74%

Niger 2% 21% 54%

Nigéria 10% 42% 69%

Sénégal 15% 52% 68%

Sierra Léone 6% 38% 64%

Tchad 3% 22% 54%

Togo 8% 59% 76%

Afrique de l'Ouest 8% 41% 67%

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Specialisation et concentration

Les petites exploitations agricoles :

• majorité bien connectées aux marchés

• spécialisation vers de cultures/activités a plus forte valeur ajoutées

Les exploitations de taille moyenne :

• continueront spécialisation et intensifications

• expansion des superficies et marchés

Les très grandes exploitations :

• attirées par la demande intérieur

• production extensive, en particulier vivriers et céréales

• destinées a la transformation et grande distribution