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Vulgariser l'enseignement en diabète...
Est-ce possible ?
Par Andréa Boudreault
Infirmière clinicienne, M.Sc.I.
Éducatrice agréée par l'Association
Canadienne du diabète
Définition
Vulgariser
«simplifier une connaissance théorique sans la dénaturer... par des métaphores sans pour autant introduire des idées fausses, à peser ses mots... le scientifique se fait en quelque sorte «médiateur» entre la science et la non-science, entre son monde à lui et les savoirs...
Synonymes : «vulgarisation» ou «communication» scientifiques, «diffusion» ou «dissémination» des savoirs, des «partages de connaissances», «diffusion de l'information scientifique et technique...»
Richard-Emmanuel Eastes (2004)
Toujours selon Eastes (2004)
«La vulgarisation scientifique ne s'improvise pas : comme l'enseignement, c'est un ART qui
nécessite travail et réflexion préalable, même si l'intuition et le «sens du public» y
jouent un grand rôle.»
LITTÉRATIE
«Capacité d'une personne à
lire et à écrire»
Savoir lire ne signifie pas
comprendre
Littératie = alphabétisation
ALPHABÉTISATION FONCTIONNELLE
«Capacité d'une personne de comprendre et d'utiliser des écrits nécessaires pour fonctionner dans la vie de tous les jours
À la maison Au travail Dans la collectivité
Pour atteindre ses objectifs Pour augmenter ses connaissances Pour réaliser son potentiel»
La littératie est porteuse de sens... dans la mesure où elle peut-être reliée à des situations quotidiennes et les aider à y faire face
La littératie en SANTÉ
SAVOIR 1 canadien sur 2 ne sait pas lire
une posologie
SAVOIR FAIRE 9 personnes âgées sur 10 ne comprennent pas
ce qu'ils lisent
SAVOIR ÊTRE 48% n’ont pas de connaissances suffisantes
pour lire et écrire
La presse canadienne(2008) dans C. Nepton (2014)
SAVOIR FAIRE :
Bien communiquer : à qui ? Où ?, Pourquoi ? Quand ? Quoi ? Le but : informer et convaincre de changer des comportements
(Moreau dans Caroll, 2006, dans C. Nepton (2014))
ART D'INFORMER Utiliser des stratégies adaptées aux individus, à la communauté dans le but de provoquer des changements.
Nelson et al.(2002) dans C. Nepton (2014))
Au niveau du SAVOIR FAIRE
les personnes doivent se sentir concernées par le message Concevoir un message informatif et persuasif spécifique
pour ses personnes ciblées.
But visée
Modifier un comportement psycho-moteur, cognitif et affectif
(Fleming et Levie(1993) dans C. Nepton (2014)) QUI DIT QUOI ? PAR QUEL CANAL ? À QUI ? AVEC QUEL EFFET ?
Forme utilisée : oral, écrit, visuel, autres... Court et direct Positif, dans un langage simple Selon la scolarité de la personne Qui attire l'attention La personne doit se sentir concernée et être certain que le message s'adresse à lui Accentué sur les avantages du comportement de santé
RÔLE DE L'INFIRMIÈRE en communication
SAVOIR
Bonne connaissance de la population visée
SAVOIR ÊTRE
Professionnel de choix pour la promotion de la santé Qualité de collaboration, travail d'équipe, consultante, compétente
Éducation thérapeutique
ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE BUT :
Apprendre à la personne diabétique à résoudre des problèmes thérapeutiques personnels grâce à l'acquisition de nouvelles compétences
Aider la personne diabétique à mettre en œuvre ces nouvelles compétences dans sa vie quotidienne, c'est-à-dire changer de comportement
Quel est le problème posé par le diabète ? Le risque de complications à court et long terme
Diabète = angoisse, abstraction, lointain...
L'annonce du diagnostic= rupture (ce ne sera jamais plus comme avant..., je ne peux pas manger ce que je veux, je dois...)
La personne diabétique a un deuil à faire. Elle est confronté à une maladie chronique)
L'éducation thérapeutique en diabète
Le diabète : Maladie contraignante Observance,,, difficile mais fondamentale pour la santé de la personne diabétique
Défi : Faire en sorte que la personne diabétique adhère au plan
de traitement
But : Éviter les complications à long terme
Inobservance : Conséquences graves à court et à long terme
Le diabète confronte la personne diabétique à ses capacités d'adaptation
Reliée à la signification que la personne diabétique a de sa maladie. Elle se fait une image du diabète.
Par des idées fausses, des mythes, des expériences passées...
Le diabète confronte la personne diabétique à ses capacités d'adaptation
Cette image amène un conflit et une opposition aux soins et le constat est une mauvaise gestion du diabète.
«Je ne prendrai pas de l'insuline parce-que lorsque ma mère
en a pris, elle s'est fait couper une jambe.»
«Je n'ai pas besoin de prendre ma glycémie, je me donne
la bonne quantité d'insuline, selon mes symptômes»
= mauvais contrôle glycémique et
risque d'hypoglycémie augmente.
Mon expérience, ma réflexion
Enseignement de tous les éléments que la personne diabétique doit connaître
Constat : Inefficace, la personne diabétique est incapable de me répéter des informations ou très peu
Pas vraiment de changement de comportement
La personne diabétique n'a pas compris tout ce que je lui ai enseigné, je dois lui répéter l'information !!!
Constat : c'est l'infirmière clinicienne qui a un problème, c'est-à-dire MOI !!!
Suite à ce constat
Quels sont les besoins de la personne diabétique qui se présente à mon bureau ?
Est-ce que j'ai validé la compréhension de mon enseignement ?
Est-ce que le vocabulaire utilisé est compréhensible pour la personne ?
Est ce que la personne diabétique se sent concernée par mon enseignement ?
Conclusion
Ce ne sont pas toujours les patients qui sont en cause
lorsqu'un message ne passe pas.
L'infirmière clinicienne doit, elle aussi, se questionner
et faire une autocritique sur la qualité de son enseignement
et vérifier si elle répond au besoin du patient plutôt qu'à elle même.
Selon Bernèche et al (2012), les professionnels de la santé
surestiment souvent l'aptitude des patients
à comprendre les informations qu'ils reçoivent.
Constats
Les personnes diabétiques reçoivent beaucoup d'informations qui viennent de toutes formes de médias.
J'ai changé ma perception de l'enseignement et je me suis mise à la place de la personne diabétique.
J'ai changé mon vocabulaire scientifique pour adopter celui populaire ou « de la rue»
J'ai utilisé les connaissances des personnes diabétiques en regard de la vie de tous les jours et adapté mon enseignement.
Ex. Système électrique d'une maison pour expliquer le système nerveux La boîte à outil diabétique
Articles parus dans le Courrier du Saguenay
But : faire en sorte que la personne diabétique
se sente concernée par l'histoire de Fanny.
Je voulais qu'elle se reconnaisse en Fanny.
Le guide d'information :
Ce que toute personne diabétique doit savoir
Buts:
Regrouper les informations de base des
professionnels en diabète dans un docu-
ment qui servira en attendant que la per-
sonne diabétique rencontre des profes-
sionnels en diabète
Vulgariser l'information par des mots
simples, utiliser des images pour augmenter la compréhension
Conclusion
Entre ce que je pense,
Ce que je veux dire,
Ce que je crois dire,
Ce que je dis,
Ce que vous voulez entendre,
Ce que vous entendez,
Ce que vous croyez comprendre,
Et ce que vous comprenez,
Il y a neuf possibilités de ne pas s'entendre !
Entre ce que je pense,
Ce que je veux dire,
Ce que je crois dire,
Ce que je dis,
Ce que vous voulez entendre,
Ce que vous entendez,
Ce que vous croyez comprendre,
Et ce que vous comprenez,
Il y a neuf possibilités de ne pas s'entendre !
Références AIIC, Inf-Fusion.ca (2014) Littératie en santé.
Http://nurseone.ca/Default.aspx?portlet=StaticHtmlViewerPoortlet&ptdi=
338&plang...
Bensaude-Vincent, Bernadette (2010). Splendeur et décadence de la
vulgarisation scientifique. Questions de communication [en ligne], 17 |
2010, mis en ligne le 01 juillet 2012, consulté le 10 avril 2014. URL :
http://questionsdecommunication.revues.org/368.
Bernèche, Francine, Isouf Traoré et Bertrand Perron (2012). Littératie
en santé : compétences, groupes cibles et facteurs favorables. Zoom
Santé, Institut de la statistique du Québec, février, no°. 35, pp. 1-8.
Verton, I. (2004). Éduquer le patient, des compétences infirmières au
carrefour du soin et de la pédagogie. Santé publique. 2004/2, vol 16, pp.
363-371.
Breu-Dejean, Nathalie, Marlène Rozzo et Florence Sordes-Ader (2007).
Effet de l'éducation thérapeutique sur le patient diabétique. Soins,
janvier/février, no° 712, pp. 23-30.
Conseil canadien de la santé (2012). Passer du savoir à l'action :
commentaires à propos du Symposium national sur la participa-
tion des patients, pp. 1-24.
Duquenne Irène (2012). La transmission d'une expertise infirmière en
éducation thérapeutique. Soins, novembre, no° 770, pp. 37-39.
Grange, Laurent et Benoit Allenet (2013). Principe et réalisation pra-
tique de l'éducation thérapeutique du patient (ETP). Revue du
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Grimaldi, André (2012). L'éducation thérapeutique en question. Le
journal des psychologues. 2012/2, no° 295, pp.24-28
Las Vergnas, Olivier (2009). Construction du savoir expérentiel des
malades, et rapport aux savoirs des adultes non scientifiques.
Recherches en communication, no°32
Mascret, Caroline (2011). L'éducation thérapeutique du patient. Actua-
lités pharmaceutiques. Janvier, No°502, pp.57-58
Nepton, Céline (2014). Cours 13 Communication de messages
éducatifs. Notes de cours.
(2014) Qu'est-ce que la littératie et comment se mesure-t-elle ?
Http://www.ccl-cca.ca/ccl/Topic/Literacy/WhatisLiteracy-2.html