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Page 1: Contact sev 2016 03

AZA 3000 Berne 6Journal PP

Mutations:Case postale, 3000 Bern 6

N° 03

18 februar2016

tél. 031 357 57 57, fax 031 357 57 58, e-mail: [email protected], Internet: www.sev-online.ch

■ Martine Rebetez est spécialiste duréchauffement climatique et de ses con-séquences, notamment sur les régionsde montagne suisses.Elle est elle-même une grande adeptede ski de randonnée. Elle nous rend iciattentifs au tournant actuellement encours en Suisse (et partout sur la pla-nète) et explique ce à quoi on peut s’at-tendre au niveau climatique ces pro-

chaines années ainsi que ce qu’il fautentreprendre en Suisse pour que le tou-risme puisse perdurer.Entreprises de remontées mécaniques,petits trains de montagne, prestatairesde tourisme, tous doivent réagir rapi-dement pour faire face à cette évolu-tion.

Interview pages 6 et 7

Changements climatiques

Des alternatives aux sports de neige

dr

Chez elvetino, rien ne vaplus. Horaires,suppression desminibars, etc. Page 8

Atmosphère pénibleJuan José Colomerexplique pourquoi ilest contre l’initiativede l’UDC. Page 14

Opposition La section LNM change de président. RaoulBéguelin tire en effet sa révérence après desannées d’engagement syndical.

Page 13

Patrick Morier à la barre

On arrive dans la phase finale de lacampagne sur les votations du 28 février.Deux objets sont très importants auxyeux du SEV: le projet pour l’assainis-sement du tunnel routier du Gothard estune attaque vis-à-vis du trafic marchan-dises par rail et du principe de transfert.L’initiative de mise en œuvre est quant àelle une attaque inhumaine vis-à-vis detous les collègues immigré-e-s.La réponse juste: deux fois non dans lesurnes!

Non et non!

Le fort engagement du SEV dans cetteaffaire a valu la peine: le Tribunal admi-nistratif fédéral corrige la décision in-compréhensible de l’Office fédéral destransports quant à la fixation des sa-laires usuels de branche. Ni l’OFT, niCrossrail n’ont contesté le jugementrendu. Donc, pour déterminer les sa-laires usuels de la branche, on ne peutprendre en compte que des salairescomparables, donc des salaires payésen Suisse. Pour le SEV, ce jugement estl’occasion de prendre un nouveau dé-part en ce qui concerne la conventioncollective de travail (de branche) pourle trafic marchandises par rail. Ce ju-gement confirme, également pour tou-tes les autres branches, qu’en Suisseon doit toujours, et partout, payer dessalaires suisses. pmo/Hes

Dossier pages 10 à 12

Le jugement Crossrail est validéDes salaires suisses sur lesrails suisses: ce principe estdésormais confirmé au niveaujuridique.

Aucune opposition au jugement du Tribunal administratif fédéral à propos des salaires des mécaniciens

bvge

r

Le jugement du Tribunal administratif est valable. Ici le siège de l’institution, à Saint-Gall.

Page 2: Contact sev 2016 03

ACTU ......

2contact.sevN° 03/1618 februar 2016

USS: nouvellesecrétaire centrale■ Laura Perret Ducommun, 39ans, a entamé ses activités desecrétaire centrale de l’USS au

début du mois de février.Succédant à Véronique Polito,devenue membre du comitédirecteur du syndicat Unia, elleest la nouvelle responsable àl’USS du dossier de la formationet de la politique de la jeu-nesse.

Pas d’intérêt à devenirchef circulation?■ Les CFF ont apparemmentdes difficultés à repourvoir despostes de formation dans lesmétiers typiques des cheminsde fer.

Après le personnel des locomo-tives et celui des trains, c’est autour des chefs circulation destrains : les prochaines volées,qui étaient prévues à Olten ceprintemps-été, sont fortementmenacées, en raison d’unmanque cruel d’inscriptions.Ceci est d’autant plus surpre-nant que les CFF mettentbeaucoup de moyens dans lapromotion de cette formationdans cette région.

Harry Hüther †■ Harry Hüther est décédé le 6février à l’âge de 55 ans, demanière totalement inattendue.Le jour précédent, il étaitprésent à la séance du comitécentral Travaux.

Il était membre de la commis-sion centrale et responsablerecrutement de la sous-fédéra-tion Travaux. Il était égalementmembre du comité de la sectionTravaux Suisse orientale.

EN VITESSE

..

Les sondages donnent le ouiau deuxième tube routier auGothard gagnant. C’est unechose connue des militant-e-sde l’Initiative des Alpes: lorsdes anciennes votations sur laprotection des Alpes et sur letunnel du Gothard, le résultatfinal a toujours été inverse auxpronostics, toujours en faveurde la protection des Alpes etcontre la construction routière.

On joue autour de la sécuritéTandis que les pro-tunnelsmettent la sécurité au centrede leur campagne, en souli-gnant que les automobilistesdevront attendre au moins jus-qu’en 2030 pour davantage desécurité au Gothard, les oppo-sants mettent l’accent sur lefait qu’un tunnel routier sup-plémentaire est superflu, puis-

qu’il y a suffisamment de placesur les rails, même pour as-sumer un trafic plus importantqu’actuellement. En juin, letunnel ferroviaire de base du

Gothard sera mis en exploita-tion. Le rail aura alors la capa-cité de transporter chaque an-née 50 millions de tonnes demarchandises à travers les

Alpes. Cela signifie concrète-ment que grâce à la NLFA, plusde marchandises pourront êtretransportées à travers lesAlpes qu’il n’est actuellement

Il y a de la place au Gothard,Une chose est sûre:chaque bulletin déposédans les urnes avec unnon au deuxième tunnelroutier au Gothardcomptera.

Il reste 10 jours avant la votation sur le Gothard: chaque voix compte

Initi

ativ

e de

s Al

pes

Le rail a et continuera à avoir sa place pour transporter les marchandises à travers les Alpes.

«On nous prend pour des truf-fes! Et si on ne se mobilise pasen nombre, on nous prendrapour des champignons de Pa-ris!» Si belle, cette image estl’œuvre d’un des participantsde la conférence CCT tl-LEBmise en place par les sectionstl-LEB lundi soir. Histoired’analyser la situation à l’aunede l’actualité récente. «Le refus

de la CCT à 85 % des votantsmontre clairement la confianceque vous aviez en votre délé-gation de négociations qui ap-pelait à refuser le texte», aanalysé Christian Fankhauser.Et le secrétaire syndical de rap-peler que depuis, les tl ba-fouent le partenariat social enrefusant de rencontrer le SEV.«Avec 85 % de non, je com-prends que la direction n’aitpas envie de nous voir, mais çafait quand même partie de leurjob! Puisqu’ils veulent pas né-gocier, doit-on les aider à avoirenvie?», a-t-il ironisé.Car le mécontentement de labase n’a pas disparu commepar enchantement avec le refusde la CCT. La gratuité pour lesemployé-e-s de l’unité LEB etleur famille sur le réseau tl n’a

pas de réciprocité pour les em-ployé-e-s tl. Le nombre de se-maines de vacances varie entreles différents secteurs de l’en-treprise et le temps de travaildiffère selon les unités. «A celas’ajoutent des problèmes bienspécifiques. Les mécanicien-e-sdu M1 n’ont toujours pas dereconnaissance de leur poly-valence, le personnel ITSQ etCCCT s’estime sous-classé»,renchérit Christian Fankhau-ser. La grogne au M1 se traduitd’ailleurs par le lancementd’une pétition.

Des mesures de lutte à définirAutre signe de mécontente-ment, la décision unilatérale dela direction de modifier la grilled’évaluation du personnelhors-conduite. Une provocation

contre le personnel qui passemal. Toujours dans le registredes évaluations, l’absence denotification écrite pour leshausses salariales à la compé-tence refusées pour 2016.«Certains et certaines ont at-teint leurs objectifs mais n’ontpas été augmentés. Sans déci-sion qu’il est possible de con-tester, alors que la CCT prévoitexpressément ce mécanisme.En fait, la direction met enplace le système arbitraire quevous avez refusé à 85 %!», aconstaté Christian Fankhauser.Quelles réponses apporter àcela? Des mesures très dures àdes mobilisations sectorielles,en passant par une action uni-taire, tout a été abordé. Le co-mité a reçu le mandat de plani-fier des actions pour la mi-avril.

Une quarantaine demembres avaient ralliélundi soir la Maison duPeuple. Après le refusde la CCT à 85 %, quellestratégie adopter pourforcer la direction des tlà discuter avec le SEVqu’elle boude depuisdeux mois?

Aux truffes ou aux champignons de Paris?

Après le refus de la CCT par 85 % des votants, la conférence CCT donne mandat au comité

ACTU

...... 3

contact.sevN° 03/1618 februar 2016

Les régions de montagne ont encore de beauxjours devant elles. Si on leur en donne les moyens.

Moins de neige ne signifie pas forcément moins detouristes. S’élever au-dessus du brouillard, quitterla plaine grisâtre, profiter des paysages alpins etrespirer le grand air, ça restera toujours très atti-rant et ressourçant pour les citadins du Plateau oupour certains Européens, c’est certain.

C’est par contre dans les activités proposées qu’ilfaudra ruser, faire preuve d’imagination. Le tou-risme hivernal comme on le connaissait depuis lesannées 70 environ est en train de subir une trans-formation importante. Le ski n’est plus possible de

décembre à mars sans interruption, dans certainesstations de moyenne altitude. Ceux qui travaillentdans le domaine savent de quoi il en retourne: desvacances de Noël sans neige avec leur lot de dé-sistements. Hôtels vides, restaurants désertés,tout le monde en pâtit. Mais nombreuses sont lesstations ayant déjà trouvé la parade: bains ther-maux, patinoire, murs de grimpe à l’intérieur,accrobranche, chemins de randonnée d’hiver, etc.Certaines stations se démènent, d’autres moins.

Quant aux entreprises de remontées mécaniques,elles dépendent énormément du nombre deskieurs et souffrent particulièrement de cette si-tuation. Les touristes utilisent forcément moins lesinstallations lorsque la neige est absente! La gran-de variabilité prévue, et déjà visible, entre les dif-férents mois d’hiver, pose un gros problème d’or-ganisation aux entreprises. Il va falloir s’adapter,se réorienter, tout en sachant aussi que les sai-sons d’été s’annoncent plus intéressantes au ni-veau des télécabines et autres téléphériques. Lesétés seront prolongés, on peut déjà s’y préparer!

Les montagnes, même sans beaucoup de neige,restent des lieux magiques. Et rappelons tout demême que le problème d’enneigement ne concer-ne que les stations de moyenne altitude. Les do-maines skiables au-dessus de 3000 mètres n’ontpas grand souci à se faire.

Quant aux entreprises de transports publics demontagne, elles ont leur carte à jouer! Lorsqu’onparle réchauffement climatique, on accuse surtoutles gaz à effet de serre. Utiliser les transports pu-blics, c’est contribuer à freiner ce réchauffement.Si les entreprises réussissent à faire passer lemessage auprès des touristes, elles pourront tirerleur épingle du jeu. Et si toute la transition au ni-veau de l’offre touristique se fait avec succès, letourisme en Suisse aura un avenir et tous lestransports publics suisses en profiteront.

ÉDITO

« Les entreprises de transports de montagne ontleur carte à jouer. » Henriette Schaffter, rédactrice contact.sev

possible par le rail et la routeréunis. Les capacités de trans-port pour le trafic de marchan-dises seront suffisantes pourles décennies à venir.Chaque année, plus d’un mil-lion de camions traversent lesAlpes. Conformément à la loi,leur nombre devrait être réduità 650 000. C’est ce qu’exige lepeuple depuis 1994. Cette vo-lonté n’est pas respectée bienque le trafic de marchandisesen transit par les Alpes n’utili-se que 59 % des capacités fer-roviaires.

Il y a de la place pour lesmarchandises, sur le railLes capacités en sillons entreBâle et Chiasso pour le fret fer-roviaire augmenteront encorede 30 % après la mise en ex-ploitation de la NLFA (de 300sillons par jour actuellement à390). « Grâce au tunnel debase, des trains plus longs etplus lourds pourront circuler »,expliquait Heinz Pulfer, experten planifications ferroviairesinternationales, devant les mé-dias à Berne. Dans une étude,

il arrive à la conclusion quegrâce à la NLFA, 50 millions detonnes de marchandises pour-ront être transportées par lerail à travers les Alpes. La routeet le rail réunis absorbent au-jourd’hui 38,5 millions de ton-nes. Un trajet test dans letunnel de base du Gothardavec un train de marchandiseslong de 1500 mètres s’est dé-roulé avec succès.De plus, la capacité du tunnel

de base du Gothard suffit pourmettre en place une autorouteroulante temporaire, durantl’assainissement du tunnelroutier, et constitue donc unesolution de chargement pourles camions durant la ferme-ture du tunnel.

pmo/IA/Hes

, sur les rails

SEV

SURPRISE AU GOTHARD :

LE 2ÈME TUBE EST PERCÉ !

L’Initiative des Alpes et le SEV sont unanimes: le tunnel ferroviaireest là, pas besoin d’un second tunnel routier. Le 2 février, environ40 000 cartes postales ont été distribuées par les militants SEVdans plusieurs gares de toute la Suisse.

Actions qui seront proposéesaux membres prochainement.La base décidera des mesuresen conférence CCT. Cette mé-thode a porté ses fruits. Le ré-sultat du vote CCT l’a montré.

Le SEV a gagné en crédibilité.Les 90 adhésions de l’an der-nier sont là pour en témoigner.Seule la direction semble en-core dans le déni. «Elle joue lemauvais jeu en ne respectant

pas le personnel», a conclu leprésident VPT-tl Carmelo Scu-deri. Faudra-t-il donner envie àla direction de discuter avec leSEV ou la raison l’emportera?

Vivian Bologna

Sauce indigeste aux tl

de préparer des actions de mobilisation

vbo

Marcelo (à gauche) a rappelé que les comités tl-leb avaient la confiance de la base.

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ACTU ......

2contact.sevN° 03/1618 februar 2016

USS: nouvellesecrétaire centrale■ Laura Perret Ducommun, 39ans, a entamé ses activités desecrétaire centrale de l’USS au

début du mois de février.Succédant à Véronique Polito,devenue membre du comitédirecteur du syndicat Unia, elleest la nouvelle responsable àl’USS du dossier de la formationet de la politique de la jeu-nesse.

Pas d’intérêt à devenirchef circulation?■ Les CFF ont apparemmentdes difficultés à repourvoir despostes de formation dans lesmétiers typiques des cheminsde fer.

Après le personnel des locomo-tives et celui des trains, c’est autour des chefs circulation destrains : les prochaines volées,qui étaient prévues à Olten ceprintemps-été, sont fortementmenacées, en raison d’unmanque cruel d’inscriptions.Ceci est d’autant plus surpre-nant que les CFF mettentbeaucoup de moyens dans lapromotion de cette formationdans cette région.

Harry Hüther †■ Harry Hüther est décédé le 6février à l’âge de 55 ans, demanière totalement inattendue.Le jour précédent, il étaitprésent à la séance du comitécentral Travaux.

Il était membre de la commis-sion centrale et responsablerecrutement de la sous-fédéra-tion Travaux. Il était égalementmembre du comité de la sectionTravaux Suisse orientale.

EN VITESSE

..

Les sondages donnent le ouiau deuxième tube routier auGothard gagnant. C’est unechose connue des militant-e-sde l’Initiative des Alpes: lorsdes anciennes votations sur laprotection des Alpes et sur letunnel du Gothard, le résultatfinal a toujours été inverse auxpronostics, toujours en faveurde la protection des Alpes etcontre la construction routière.

On joue autour de la sécuritéTandis que les pro-tunnelsmettent la sécurité au centrede leur campagne, en souli-gnant que les automobilistesdevront attendre au moins jus-qu’en 2030 pour davantage desécurité au Gothard, les oppo-sants mettent l’accent sur lefait qu’un tunnel routier sup-plémentaire est superflu, puis-

qu’il y a suffisamment de placesur les rails, même pour as-sumer un trafic plus importantqu’actuellement. En juin, letunnel ferroviaire de base du

Gothard sera mis en exploita-tion. Le rail aura alors la capa-cité de transporter chaque an-née 50 millions de tonnes demarchandises à travers les

Alpes. Cela signifie concrète-ment que grâce à la NLFA, plusde marchandises pourront êtretransportées à travers lesAlpes qu’il n’est actuellement

Il y a de la place au Gothard,Une chose est sûre:chaque bulletin déposédans les urnes avec unnon au deuxième tunnelroutier au Gothardcomptera.

Il reste 10 jours avant la votation sur le Gothard: chaque voix compte

Initi

ativ

e de

s Al

pes

Le rail a et continuera à avoir sa place pour transporter les marchandises à travers les Alpes.

«On nous prend pour des truf-fes! Et si on ne se mobilise pasen nombre, on nous prendrapour des champignons de Pa-ris!» Si belle, cette image estl’œuvre d’un des participantsde la conférence CCT tl-LEBmise en place par les sectionstl-LEB lundi soir. Histoired’analyser la situation à l’aunede l’actualité récente. «Le refus

de la CCT à 85 % des votantsmontre clairement la confianceque vous aviez en votre délé-gation de négociations qui ap-pelait à refuser le texte», aanalysé Christian Fankhauser.Et le secrétaire syndical de rap-peler que depuis, les tl ba-fouent le partenariat social enrefusant de rencontrer le SEV.«Avec 85 % de non, je com-prends que la direction n’aitpas envie de nous voir, mais çafait quand même partie de leurjob! Puisqu’ils veulent pas né-gocier, doit-on les aider à avoirenvie?», a-t-il ironisé.Car le mécontentement de labase n’a pas disparu commepar enchantement avec le refusde la CCT. La gratuité pour lesemployé-e-s de l’unité LEB etleur famille sur le réseau tl n’a

pas de réciprocité pour les em-ployé-e-s tl. Le nombre de se-maines de vacances varie entreles différents secteurs de l’en-treprise et le temps de travaildiffère selon les unités. «A celas’ajoutent des problèmes bienspécifiques. Les mécanicien-e-sdu M1 n’ont toujours pas dereconnaissance de leur poly-valence, le personnel ITSQ etCCCT s’estime sous-classé»,renchérit Christian Fankhau-ser. La grogne au M1 se traduitd’ailleurs par le lancementd’une pétition.

Des mesures de lutte à définirAutre signe de mécontente-ment, la décision unilatérale dela direction de modifier la grilled’évaluation du personnelhors-conduite. Une provocation

contre le personnel qui passemal. Toujours dans le registredes évaluations, l’absence denotification écrite pour leshausses salariales à la compé-tence refusées pour 2016.«Certains et certaines ont at-teint leurs objectifs mais n’ontpas été augmentés. Sans déci-sion qu’il est possible de con-tester, alors que la CCT prévoitexpressément ce mécanisme.En fait, la direction met enplace le système arbitraire quevous avez refusé à 85 %!», aconstaté Christian Fankhauser.Quelles réponses apporter àcela? Des mesures très dures àdes mobilisations sectorielles,en passant par une action uni-taire, tout a été abordé. Le co-mité a reçu le mandat de plani-fier des actions pour la mi-avril.

Une quarantaine demembres avaient ralliélundi soir la Maison duPeuple. Après le refusde la CCT à 85 %, quellestratégie adopter pourforcer la direction des tlà discuter avec le SEVqu’elle boude depuisdeux mois?

Aux truffes ou aux champignons de Paris?

Après le refus de la CCT par 85 % des votants, la conférence CCT donne mandat au comité

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contact.sevN° 03/1618 februar 2016

Les régions de montagne ont encore de beauxjours devant elles. Si on leur en donne les moyens.

Moins de neige ne signifie pas forcément moins detouristes. S’élever au-dessus du brouillard, quitterla plaine grisâtre, profiter des paysages alpins etrespirer le grand air, ça restera toujours très atti-rant et ressourçant pour les citadins du Plateau oupour certains Européens, c’est certain.

C’est par contre dans les activités proposées qu’ilfaudra ruser, faire preuve d’imagination. Le tou-risme hivernal comme on le connaissait depuis lesannées 70 environ est en train de subir une trans-formation importante. Le ski n’est plus possible de

décembre à mars sans interruption, dans certainesstations de moyenne altitude. Ceux qui travaillentdans le domaine savent de quoi il en retourne: desvacances de Noël sans neige avec leur lot de dé-sistements. Hôtels vides, restaurants désertés,tout le monde en pâtit. Mais nombreuses sont lesstations ayant déjà trouvé la parade: bains ther-maux, patinoire, murs de grimpe à l’intérieur,accrobranche, chemins de randonnée d’hiver, etc.Certaines stations se démènent, d’autres moins.

Quant aux entreprises de remontées mécaniques,elles dépendent énormément du nombre deskieurs et souffrent particulièrement de cette si-tuation. Les touristes utilisent forcément moins lesinstallations lorsque la neige est absente! La gran-de variabilité prévue, et déjà visible, entre les dif-férents mois d’hiver, pose un gros problème d’or-ganisation aux entreprises. Il va falloir s’adapter,se réorienter, tout en sachant aussi que les sai-sons d’été s’annoncent plus intéressantes au ni-veau des télécabines et autres téléphériques. Lesétés seront prolongés, on peut déjà s’y préparer!

Les montagnes, même sans beaucoup de neige,restent des lieux magiques. Et rappelons tout demême que le problème d’enneigement ne concer-ne que les stations de moyenne altitude. Les do-maines skiables au-dessus de 3000 mètres n’ontpas grand souci à se faire.

Quant aux entreprises de transports publics demontagne, elles ont leur carte à jouer! Lorsqu’onparle réchauffement climatique, on accuse surtoutles gaz à effet de serre. Utiliser les transports pu-blics, c’est contribuer à freiner ce réchauffement.Si les entreprises réussissent à faire passer lemessage auprès des touristes, elles pourront tirerleur épingle du jeu. Et si toute la transition au ni-veau de l’offre touristique se fait avec succès, letourisme en Suisse aura un avenir et tous lestransports publics suisses en profiteront.

ÉDITO

« Les entreprises de transports de montagne ontleur carte à jouer. » Henriette Schaffter, rédactrice contact.sev

possible par le rail et la routeréunis. Les capacités de trans-port pour le trafic de marchan-dises seront suffisantes pourles décennies à venir.Chaque année, plus d’un mil-lion de camions traversent lesAlpes. Conformément à la loi,leur nombre devrait être réduità 650 000. C’est ce qu’exige lepeuple depuis 1994. Cette vo-lonté n’est pas respectée bienque le trafic de marchandisesen transit par les Alpes n’utili-se que 59 % des capacités fer-roviaires.

Il y a de la place pour lesmarchandises, sur le railLes capacités en sillons entreBâle et Chiasso pour le fret fer-roviaire augmenteront encorede 30 % après la mise en ex-ploitation de la NLFA (de 300sillons par jour actuellement à390). « Grâce au tunnel debase, des trains plus longs etplus lourds pourront circuler »,expliquait Heinz Pulfer, experten planifications ferroviairesinternationales, devant les mé-dias à Berne. Dans une étude,

il arrive à la conclusion quegrâce à la NLFA, 50 millions detonnes de marchandises pour-ront être transportées par lerail à travers les Alpes. La routeet le rail réunis absorbent au-jourd’hui 38,5 millions de ton-nes. Un trajet test dans letunnel de base du Gothardavec un train de marchandiseslong de 1500 mètres s’est dé-roulé avec succès.De plus, la capacité du tunnel

de base du Gothard suffit pourmettre en place une autorouteroulante temporaire, durantl’assainissement du tunnelroutier, et constitue donc unesolution de chargement pourles camions durant la ferme-ture du tunnel.

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SURPRISE AU GOTHARD :

LE 2ÈME TUBE EST PERCÉ !

L’Initiative des Alpes et le SEV sont unanimes: le tunnel ferroviaireest là, pas besoin d’un second tunnel routier. Le 2 février, environ40 000 cartes postales ont été distribuées par les militants SEVdans plusieurs gares de toute la Suisse.

Actions qui seront proposéesaux membres prochainement.La base décidera des mesuresen conférence CCT. Cette mé-thode a porté ses fruits. Le ré-sultat du vote CCT l’a montré.

Le SEV a gagné en crédibilité.Les 90 adhésions de l’an der-nier sont là pour en témoigner.Seule la direction semble en-core dans le déni. «Elle joue lemauvais jeu en ne respectant

pas le personnel», a conclu leprésident VPT-tl Carmelo Scu-deri. Faudra-t-il donner envie àla direction de discuter avec leSEV ou la raison l’emportera?

Vivian Bologna

Sauce indigeste aux tl

de préparer des actions de mobilisation

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Marcelo (à gauche) a rappelé que les comités tl-leb avaient la confiance de la base.

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4 ACTUcontact.sevN° 03/1618 februar 2016

Dans sa sagesse un peu lourde mais tein-tée d’autodérision, le Vaudois a l’habitudede faire cette observation bien tempérée:« Quand je me regarde, je m’inquiète;quand je me compare, je me rassure. »Cette maxime apaisante, les responsablesdu système des transports publics suissespeuvent sans souci l’adopter, avec la cau-tion d’experts internationaux.Voici des années que les chercheurs ana-lysent les principes et la mise en œuvredes réformes successives du ferroviaireeuropéen, caractérisées par la désintégra-tion des sociétés nationales et l’extensionde la concurrence entre les compagniesexploitantes et prestataires.Les experts qui ont bien voulu observer,par contraste, le modèle suisse reconnais-sent son originalité et s’accordent à luitrouver un caractère exemplaire, sinontransposable. C’est en tout cas la conclu-sion à laquelle aboutissent notammentdeux bureaux d’étude français (Trans-Mis-sions à Tours) et allemand (KCW à Berlin)ainsi qu’un institut rattaché à l’Universitéde Lyon (Laboratoire d’économie destransports). Christophe Schaaffkamp, An-dreas Wettig et surtout Christian Desmarisont signé ces dernières années plusieursrapports et articles dont la lecture consti-tue un véritable baume pour les respon-sables suisses de la politique et de lagestion des transports publics en généralet ferroviaires en particulier. Travaillantensemble dans un esprit de concertationlente mais efficace, ils ont accompli undouble exploit: développer les per-formances économiques sans ins-taurer une trop vive concurrence

d’une part et, d’autre part, augmenterl’attractivité des transports collectifs sanspeser trop lourd sur les budgets des col-lectivités.En résumé, les atouts du rail helvétiquesont multiples. Ils tiennent tant à la géo-graphie, à l’histoire et à la réglementationqu’aux structures du marché et aux habi-tudes de la clientèle.En premier lieu, la densité relativementélevée de la population dans les territoireshabitables ainsi que dans les villes histori-ques et les agglomérations limitent le ga-barit des voies de circulation, y comprisdes autoroutes.Ensuite, il n’y a jamais eu en Suisse d’opé-rateur exclusif, ni même dominant commeon les connaissait dans les pays avoisi-nants. Certes, le rôle des CFF s’est renforcéavec le temps mais les entreprises conces-sionnaires tiennent bon. De fait, le secteurferroviaire à l’helvétique vit dans un ré-gime de concurrence douce, dûment enca-drée et finalement stimulante. Il en résulteun niveau de qualité relativement élevédes infrastructures aménagées et des ser-vices offerts aux transporteurs comme aux

voyageurs.Par ailleurs, la Suisse

cultive une gouver-nance du système destransports publics re-

lativement efficace,faite d’une orga-

nisation décen-tralisée et

d’un finan-cement à

différentes échelles. Faite aussi de con-certation à tous les niveaux et de partici-pation des citoyens, appelés à donner leuravis sur des projets qu’ailleurs on règled’autorité. Dans quel pays le peuple au-rait-il pu décider le programme Rail 2000et la généralisation des horaires cadencésou la construction d’une ligne NLFA endeux parcours et tunnels distincts?Enfin, les transports collectifs, par traintout particulièrement, bénéficient d’untrès vif attachement de la part de la popu-lation dont la fidélité aura été durable-ment stimulée par le fameux abonnementdemi-tarif – que le SwissPass n’est pasprès de remplacer dans la tête ni le cœurdes voyageurs.Les experts internationaux saluent la ré-sultante des atouts précités qui se combi-nent pour assurer un avantage décisif etune viabilité durable au système destransports ferroviaires. Ils apprécient toutparticulièrement la productivité élevée desCFF, vue comme le fruit du cadencementintégral qui permet d’optimiser l’usage deleurs moyens de production. Une efficacitéà laquelle bien sûr contribue aussi le per-sonnel, tous niveaux confondus.Réalistes, les experts doutent de la possibi-lité de transposer le modèle suisse dans lespays de l’Union européenne. Les program-mes de privatisation partielle ne s’y prêtentévidemment pas. Mais surtout les institu-tions, les traditions et les mentalités s’y op-posent durablement. De notre côté, il nousincombe de préserver nos atouts et depoursuivre la démonstration d’efficience etd’utilité offerte par les transports publics.

Yvette Jaggi

Comparaison peut donner raisonCHRONIQUE

L’USS se félicite certes de voirle Conseil fédéral sortir de salongue passivité et vouloir en-fin prendre des mesures pluspoussées contre les discrimi-

nations salariales à l’encontredes femmes, mais à regarderle projet de révision de la loide plus près, on voit que leConseil fédéral en reste à uneparticipation au bon vouloirdes employeurs, ce qui avaitdéjà fait échouer le Dialoguesur l’égalité des salaires. Si lesentreprises devront contrôlerleurs systèmes salariaux sousl’angle de la discrimination,elles n’auront toutefois pas àcraindre de sanction au cas où

elles ne le feraient pas ou sielles découvraient des cas,mais n’y mettaient pas fin.L’USS ne peut pas accepterque la loi sur l’égalité soit ap-pliquée selon le principe dubon vouloir patronal. C’estpourquoi elle demande quel’Etat assume avec les parte-naires sociaux la responsabi-lité de concrétiser le mandatconstitutionnel de l’égalité sa-lariale entre les sexes. L’obli-gation de contrôler les salaires

doit être appliquée à la totalitédes entreprises et sa mise enœuvre relever d’une autoritéprévue à cet effet. Renoncer àdes sanctions en cas d’infrac-tion à la loi comme le prévoit leprojet est une absurdité juri-dique. L’USS exige que le Con-seil fédéral corrige ce para-doxe. Il faut que les syndicatssoient aussi représentés dansune commission tripartite miseen place au niveau fédéral ain-si que dans les entreprises,

dans le cadre des contrôles quiseront effectués lorsque la loisera appliquée.L’USS attend du Conseil fédé-ral qu’il profite de la révisionde la loi pour s’attaquer avecdétermination à la situation ac-tuelle qui ne respecte pas laConstitution fédérale, et netraite plus l’égalité salarialecomme un programme facul-tatif réservé aux périodes devaches grasses.

Regula Bühlmann, uss

Dans sa réponse à laconsultation concernantla révision de la loi surl’égalité, l’USS deman-de une intervention plusénergique sur ce chapi-tre.

L’USS demande des mesures contraignantes

Egalité salariale : arrêtons la participation au bon vouloir des employeurs !

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POLITIQUE SYNDICALE ......

5contact.sevN° 03/1618 februar 2016

Oh papier, protège-nousdu numérique!Je lis les journaux sur du papier. Des journaux qui me vantentà chaque page tournée « une expérience augmentée », meproposent de « profiter de toutes mes possibilités de lec-ture », ou m’offrent l’abonnement moins cher si je prends « levendredi sur papier et la semaine à l’écran ». Bref, on m’incitefortement à passer au numérique, comme si ce n’était qu’uneformalité, voire pire une nécessité. Imaginez-vous que je ne veux pas devenir plusqu’une lectrice, que je ne veux pas de e-paper et ni devenir une lectrice augmen-tée. Parce qu’en vérité, les écrans me fati-guent, m’envahissent et ne me permettentpas de mémoriser ce que je lis. Mon im-pression est partagée et démontrée, les re-cherches constatent que les lectures numé-riques énervent, favorisent l’insomnie,saturent des espaces de la pensée, rendenthyperactif, prétéritent la mémoire à longterme (... qu’on remplace par wikipédia...) comme la mémoirede travail (celle qui permet de faire des liens). En résumé, liresur écran c’est mauvais pour la santé et pour la connais-sance. La lumière bleue, des tablettes et autres smartphones,bloque la production de mélatonine, l’hormone libérée par lecerveau lorsque le jour tombe et cela perturbe le sommeil. Enétudiant les comportements des tout-petits, on a découvertque les écrans tactiles sont nuisibles au développement co-gnitif et moteur. L’enfant a besoin de ses cinq sens pour ac-quérir des repères spatiaux et temporels et seuls les jouetstraditionnels et les livres peuvent les lui offrir. Conséquence,face à une tablette ou un smartphone, le tout-petit va rencon-trer des difficultés à construire une pensée logique et organi-sée. Autre étude, on a fait lire deux textes à des étudiants,l’un sur papier, l’autre sur un écran, puis on leur a demandéde résumer ce texte. Les lecteurs numériques s’avèrent trèsmauvais à ce jeu-là.Un chercheur italien, Roberto Casati, montre comment entrelecture dans des livres ou sur terminaux numériques se jouece qu’il qualifie de « colonialisme numérique ». Le numérique,dit Casati, n’est pas nécessaire pour tout et partout. Il montrecomment le numérique tend à coloniser et envahir notre envi-ronnement. Le « livre numérique » est sans cesse en compéti-tion avec d’autres écrans portant publicités, messages, ima-ges, les choses qui rapportent de l’argent aux distributeursde contenus. Alors que dans un livre, règne le parcours de lapensée, entre ce qui est lu et pensé, sur les écrans, les con-tenus « volent » l’attention au lieu de la protéger. Cette pro-tection de l’attention est nécessaire pour que notre penséepuisse examiner et évaluer les arguments présentés dans letexte. Pour le numérique, le livre n’est jamais que le produitd’appel pour nous convaincre d’acquérir un écran. Et les jour-naux, porteurs des précieuses « informations », servent d’ap-pâts pour les lecteurs devenant des consommateurs.On sait, parce que l’on étudie cela depuis bien longtemps,que la lecture, au calme, sur du papier, apaise, cultive, exercela mémoire et l’imagination, sollicite les liens mnésiques en-tre émotions et souvenirs et connaissances, favorise l’accal-mie nécessaire avant de s’endormir. Vous pouvez jeter anti-dépresseurs et somnifères, antalgiques et stéroïdes, lisez,relisez Zola ou Agatha Christie, lisez ce SEV info : il n’y a pasmieux pour la santé et les neurones ! Valérie Solano

Roberto Casati : « Contre le colonialisme numérique.Manifeste pour continuer à lire. » Albin Michel, 2013

CARNET DE BORD

Le système de financement del’AVS est, précisément en pé-riode de taux d’intérêt bas per-sistants et de fortes turbu-lences sur les marchésfinanciers, nettement supé-rieur au système de la capitali-sation. En effet, avec le sys-tème de la répartition, lamajeure partie des rentes cou-rantes sont directement finan-cées avec les cotisations cou-rantes. C’est pour cela quel’AVS, l’AI et les allocationspour perte de gain (APG) nedoivent placer qu’environ33 milliards de francs. Avec unvolume de placements de890 milliards de francs envi-ron, le 2e pilier est par contrebien plus exposé aux marchés

financiers.Il est beaucoup plus facile defaire des prévisions avec l’AVS.Même avec un vieillissementen hausse. Pour l’AVS, noussavons en effet que l’arrivée àla retraite de la génération dubaby-boom créera provisoi-rement un besoin financiersupplémentaire. Celui-ci devra,comme prévu par le Conseil fé-déral et le Conseil des États,être financé à l’aide de la TVA.1 % sera nécessaire. Si le0,3 % de TVA destiné à l’AI jus-qu’à fin 2017 revient dès cettedate à l’AVS, la hausse effec-tive de la TVA ne sera que de0,7 %. C’est supportable etc’est un bon investissement.De fait, l’AVS est la source derevenu la plus importante pourla grande majorité des per-sonnes à la retraite.Un énorme surcoût menace parcontre le 2e pilier. Sans pourautant que les assuré(e)s enreçoivent plus de prestations.On le voit bien avec l’exemplede la plus grande caisse depensions de Suisse, la BVK Zu-rich, qui baisse son taux deconversion pour le capital-vieillesse de 6,2 à 4,87 %.Mais pour que les prestationsdes futurs rentiers et rentièresne soient pas inférieures à ce

qui leur avait été annoncé jus-qu’à maintenant, les cotisa-tions salariales ont augmentéde 5 points de pourcentage.Pour les tout jeunes assuré(e)s(21–23 ans) et pour celles etceux qui sont proches de leurretraite, cette augmentation semonte même à 10, respecti-vement à 11 points de pourcen-tage. Cela représente beaucoupd’argent qui manque aux per-sonnes actuellement activespour financer leurs dépensescourantes. Relever l’âge de laretraite et baisser les presta-tions de manière générale,comme le demandent les em-ployeurs et la droite, n’est pasune option. D’une part, les tra-vailleurs et travailleuses âgésont aujourd’hui déjà du mal àconserver leur emploi jusqu’àl’âge ordinaire de la retraite.Toujours plus de personnes seretrouveraient alors à l’aide so-ciale. D’autre part, le niveaudes rentes de l’AVS et du 2e pi-lier d’un très grand nombre depersonnes est actuellement dé-jà insuffisant. Au lieu de dé-manteler l’AVS, il faut donc larenforcer, comme le demandel’initiative AVSplus. Car l’AVS a,pour les bas et moyens reve-nus, le meilleur rapport prix-prestations. uss

Les finances solides de l’AVS

Les résultats des pla-cements négatifs commu-niqués par Compenswissreflètent l’évolution défa-vorable sur les marchésfinanciers l’an dernier.Cependant, contrairementau 2e pilier, les ren-dements des placementsjouent un rôle secondairepour l’AVS, qui est finan-cée selon le système de larépartition.

AVS : excellent rapportcoût-efficacité

LDD

Page 6: Contact sev 2016 03

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6 INTERVIEW contact.sevN° 03/1618 februar 2016

■ contact.sev: La saison2015-2016 est particuliè-rement difficile pour certai-nes stations de ski. Est-cevraiment une tendance àlong terme ou juste unemauvaise année?

Martine Rebetez: Oui, c’estune tendance à long terme,mais il faut savoir qu’il y aaussi une grande variabilitéd’une année à l’autre. Il y auraencore des hivers très ennei-gés. Et les contrastes entre lesmois d’hiver pourront êtretrès importants: un mois dedécembre très chaud par

exemple et un mois de févrierenneigé.

■ Cette évolution est fina-lement assez normale dupoint de vue climatolo-gique?

Non, ce n’est pas normal. Cesont clairement les émissionsde gaz à effet de serre qui ontentraîné ces changements ra-pides, qui se sont faits surquelques dizaines d’annéesseulement. L’origine humainedu réchauffement est éviden-te. Pour la température etl’enneigement il y a environ300 à 400 mètres de décalagepar rapport aux années 70.Pour avoir autant de neigequ’auparavant dans une sta-tion située à 1000 mètres, ilfaut désormais monter à 1300voire 1400 mètres.

■ Peut-on encore faire quel-que chose pour inversercette tendance?

On ne peut plus l’inversermais on pourrait modérercette évolution. Malheureu-sement, je n’ai pas l’impres-sion que ce mouvement soiten train de se mettre en place,malgré ce qui a été décidé ré-cemment à Paris (Cop 21, laconférence sur le climat àParis en fin d’année 2015).En Suisse, les températuresaugmentent deux fois plusvite que la moyenne mon-

diale. Cela est dû à notre si-tuation continentale, éloignéedes océans (qui tempèrent leclimat). Et plus on va vers lenord, plus l’augmentation estrapide.

■ Personnellement, je ne skiepas et je ne vis pas dansune région de montagne. Jevois même quelques avan-tages à ce réchauffement...

Il y a bien sûr des avantages.En ce qui concerne la santé dela population par exemple,ces hivers doux sont plusagréables pour les personnesâgées. On constate que lamortalité durant le mois dedécembre 2015 était bienplus basse que la moyenne. Ily a moins de glissades aussi,moins d’accidents. Par contreles étés caniculaires sont dif-ficiles à supporter. En 2003 eten 2015, on a constaté unesurmortalité, pas seulementpour les personnes âgées,aussi pour les 40–60 ans. Lesrisques cardio-vasculairessont plus élevés durant lesétés très chauds.

■ A part l’absence de neigedurant certains hivers,quelles sont les consé-

quences de ce réchauffe-ment sur les paysages al-pins?

Il y a de grandes consé-quences sur la végétation. Lesarbres ont besoin de tempspour s’adapter et migrer. Il y ade nouvelles maladies qui ap-paraissent, de nouveaux para-sites qui survivent plus hautet plus au nord. Le bostrycheattaque les épicéas durant

ces grandes chaleurs et desforêts sont touchées à des al-titudes toujours plus élevées.Bien sûr, d’autres arbrespourront s’adapter à ces nou-velles conditions, mais il fautdu temps pour avoir desarbres adultes.

■ Et sur les glaciers?Ils fondent et notre stockd’eau s’appauvrit. Notre ap-provisionnement en eau pour-ra devenir problématiquedans certaines régions à cer-tains moments de l’année, enparticulier en Valais, là où lesbisses irriguent les terres de-puis des siècles avec l’eaudes glaciers. C’est d’ailleursle même problème dans lesAndes et dans l’Himalaya.Dans les montagnes des ré-gions tropicales sèches, le

phénomène est déjà plusavancé, car il y a une fontedes glaciers massive. Et leproblème là-bas, c’est qu’il ya 3 mois de pluie et 9 moisde sécheresse. Sans glaciers,l’approvisionnement devienttrès problématique. Et sanseau, pas de cultures pos-sibles, pas de vie.

■ En Suisse, la problématiquen’est donc pas la même.

Non, en effet, nous n’avonspas de longue saison sèche, ilpleut en principe tous lesmois de l’année et davantageen été qu’en hiver. En Suisse,le manque de neige a desconséquences sur le touris-me. Dans les pays andins ethimalayens, il y a du tourismemais il s’agit avant tout desurvie, car l’eau de fonte estindispensable chaque année.Il y a une seule région enSuisse où il y a régulièrementdes sécheresses estivales etoù les problèmes d’approvi-sionnement en eau pourraientapparaître au-delà de 2050:c’est la vallée du Rhône enamont de Sion, et le secteurdu val d’Hérens – vallée deSaas.

■ Parlons des stations deski suisses. Comment doi-vent-elles réagir à ce man-que de neige toujoursplus fréquent?

Martine Rebetez est climatologue. Elle explique ici les conséquences du réchauffement climatique surles stations de ski et les remontées mécaniques suisses. Elle donne quelques solutions pour faire faceaux problèmes que rencontrent les régions de montagne, lors d’hivers peu enneigés. Martine Rebetezexplique également que d’autres régions d’altitude souffrent du réchauffement climatique, notammentles Andes et l’Himalaya, pour lesquelles les conséquences pourraient être beaucoup plus graves quepour la Suisse.

Le réchauffement climatique et les conséquences en Suisse et ailleurs dans le monde

« Il faut réfléchir à desidées nouvelles »

« La saison d’été est quant à elle toujours pluslongue. C’est un tournant à prendre: il faudraitadapter l’offre. »

..

La professeure MartineRebetez est titulaire de lachaire de climatologie appli-quée qui a été fondée conjoin-tement par l’Institut fédéral derecherches WSL et l’Universitéde Neuchâtel. Ses recherchesportent sur le changementclimatique et ses répercussions.

Elle a écrit un livre en 2011intitulé « La Suisse se réchauffe.Effet de serre et changementclimatique », aux éditions PPUR ,dans la collection «Le savoirsuisse».

Elle vit entre Neuchâtel et laVeveyse fribourgeoise et faitbeaucoup de ski de randonnée.

BIO

...... 7 INTERVIEW

contact.sevN° 03/1618 februar 2016

Il y a en effet une réduction dunombre de jours d’ennei-gement. La période la plussensible et la plus probléma-tique, ce sont les vacances deNoël. En février l’enneigementn’a encore pas beaucoup di-minué. La saison d’été estquant à elle toujours plus lon-gue. C’est un tournant à pren-dre: il faudrait adapter l’offre.

L’été, on peut ouvrir les re-montées mécaniques sur uneplus longue période. Les sta-tions peuvent développer leuroffre estivale et étendre la sai-son au-delà des traditionnelsmois de juillet et d’août.Plusieurs stations se sontdéjà orientées vers le VTT etont créé des forfaits adaptéspour les remontées mécani-ques. Au Moléson, depuis de

nombreuses années, le chiffred’affaires du tourisme estplus élevé en été qu’en hiver.Ils ont délibérément renoncéaux canons à neige et propo-sent d’autres activités.

■ Et durant l’hiver, que peu-vent proposer les stations?

Ce Noël par exemple, les tou-ristes n’étaient pas malheu-

reux en station. Il faisait beauet doux, ils ont pu pratiquercertaines activités d’été. Laclientèle continuera toujoursà avoir du plaisir à monterau-dessus du brouillard. Parcontre, lorsqu’il pleut, c’estplus difficile. Il faut offrir desactivités d’intérieur, commeune piscine, des bains ther-maux ou un mur de grimpe.Avant, à 1 000 mètres d’alti-

tude, quand il tombait quel-que chose l’hiver, c’était enprincipe de la neige. Mainte-nant il pleut une fois sur deux.

■ A long terme, vous êtesplutôt pessimiste ou opti-miste pour les entreprisesde remontées mécaniques?

Il y a des opportunités. Il fautsurtout de la souplesse pourfonctionner selon les condi-tions et avoir des offres multi-ples. Les responsables desstations de ski doivent réflé-chir à des idées nouvelles.

■ La mode du tourisme lié auski n’est finalement pas siancienne que ça, non?

Exactement. Ce n’est quedans les années 1950 qu’on acommencé à développer in-tensivement le tourisme hi-vernal. Avant, le tourismesuisse était principalementestival.

■ Et que penser des canons àneige?

La neige artificielle n’estqu’une solution à court termepour les stations de basse etmoyenne altitude. Les tempé-ratures sont de plus en plussouvent trop élevées pour laproduire, ou alors il pleut surcelle qu’on a réussi à fabri-quer. Les canons à neige peu-vent intervenir à haute alti-tude, surtout dans les régionssèches, ou alors dans unepériode transitoire, durant la-quelle on réfléchit à d’autressolutions à plus long terme.

■ Vous êtes certainement ap-pelée à beaucoup voyagerpour votre travail. Vous pre-nez souvent l’avion?

Non, je limite mes déplace-ments en avion à un voyagetous les deux ans. J’estimequ’il faut être conséquente. Jedénonce le réchauffement cli-matique dû aux émissions de

gaz à effet de serre à longueurd’année. Ce n’est pas pour ycontribuer à tort et à traversen prenant l’avion tous lesmois. Je ne participe en prin-cipe qu’aux congrès où jepeux me rendre en train. EnEurope, à Berlin, par exemple,c’est idéal d’aller en train. Jemonte à Berne ou à Bâle, jem’installe pour travailler etenviron huit heures plus tard,je suis à Berlin, en pleineville.

Propos recueillis par

Henriette Schaffter

dr

Martine Rebetez est une passionnée de montagne.

«Par contre, lorsqu’il pleut, c’est plus difficile.Il faut offrir des activités d’intérieur, comme unepiscine, des bains thermaux ou un mur de grimpe.»

Page 7: Contact sev 2016 03

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6 INTERVIEW contact.sevN° 03/1618 februar 2016

■ contact.sev: La saison2015-2016 est particuliè-rement difficile pour certai-nes stations de ski. Est-cevraiment une tendance àlong terme ou juste unemauvaise année?

Martine Rebetez: Oui, c’estune tendance à long terme,mais il faut savoir qu’il y aaussi une grande variabilitéd’une année à l’autre. Il y auraencore des hivers très ennei-gés. Et les contrastes entre lesmois d’hiver pourront êtretrès importants: un mois dedécembre très chaud par

exemple et un mois de févrierenneigé.

■ Cette évolution est fina-lement assez normale dupoint de vue climatolo-gique?

Non, ce n’est pas normal. Cesont clairement les émissionsde gaz à effet de serre qui ontentraîné ces changements ra-pides, qui se sont faits surquelques dizaines d’annéesseulement. L’origine humainedu réchauffement est éviden-te. Pour la température etl’enneigement il y a environ300 à 400 mètres de décalagepar rapport aux années 70.Pour avoir autant de neigequ’auparavant dans une sta-tion située à 1000 mètres, ilfaut désormais monter à 1300voire 1400 mètres.

■ Peut-on encore faire quel-que chose pour inversercette tendance?

On ne peut plus l’inversermais on pourrait modérercette évolution. Malheureu-sement, je n’ai pas l’impres-sion que ce mouvement soiten train de se mettre en place,malgré ce qui a été décidé ré-cemment à Paris (Cop 21, laconférence sur le climat àParis en fin d’année 2015).En Suisse, les températuresaugmentent deux fois plusvite que la moyenne mon-

diale. Cela est dû à notre si-tuation continentale, éloignéedes océans (qui tempèrent leclimat). Et plus on va vers lenord, plus l’augmentation estrapide.

■ Personnellement, je ne skiepas et je ne vis pas dansune région de montagne. Jevois même quelques avan-tages à ce réchauffement...

Il y a bien sûr des avantages.En ce qui concerne la santé dela population par exemple,ces hivers doux sont plusagréables pour les personnesâgées. On constate que lamortalité durant le mois dedécembre 2015 était bienplus basse que la moyenne. Ily a moins de glissades aussi,moins d’accidents. Par contreles étés caniculaires sont dif-ficiles à supporter. En 2003 eten 2015, on a constaté unesurmortalité, pas seulementpour les personnes âgées,aussi pour les 40–60 ans. Lesrisques cardio-vasculairessont plus élevés durant lesétés très chauds.

■ A part l’absence de neigedurant certains hivers,quelles sont les consé-

quences de ce réchauffe-ment sur les paysages al-pins?

Il y a de grandes consé-quences sur la végétation. Lesarbres ont besoin de tempspour s’adapter et migrer. Il y ade nouvelles maladies qui ap-paraissent, de nouveaux para-sites qui survivent plus hautet plus au nord. Le bostrycheattaque les épicéas durant

ces grandes chaleurs et desforêts sont touchées à des al-titudes toujours plus élevées.Bien sûr, d’autres arbrespourront s’adapter à ces nou-velles conditions, mais il fautdu temps pour avoir desarbres adultes.

■ Et sur les glaciers?Ils fondent et notre stockd’eau s’appauvrit. Notre ap-provisionnement en eau pour-ra devenir problématiquedans certaines régions à cer-tains moments de l’année, enparticulier en Valais, là où lesbisses irriguent les terres de-puis des siècles avec l’eaudes glaciers. C’est d’ailleursle même problème dans lesAndes et dans l’Himalaya.Dans les montagnes des ré-gions tropicales sèches, le

phénomène est déjà plusavancé, car il y a une fontedes glaciers massive. Et leproblème là-bas, c’est qu’il ya 3 mois de pluie et 9 moisde sécheresse. Sans glaciers,l’approvisionnement devienttrès problématique. Et sanseau, pas de cultures pos-sibles, pas de vie.

■ En Suisse, la problématiquen’est donc pas la même.

Non, en effet, nous n’avonspas de longue saison sèche, ilpleut en principe tous lesmois de l’année et davantageen été qu’en hiver. En Suisse,le manque de neige a desconséquences sur le touris-me. Dans les pays andins ethimalayens, il y a du tourismemais il s’agit avant tout desurvie, car l’eau de fonte estindispensable chaque année.Il y a une seule région enSuisse où il y a régulièrementdes sécheresses estivales etoù les problèmes d’approvi-sionnement en eau pourraientapparaître au-delà de 2050:c’est la vallée du Rhône enamont de Sion, et le secteurdu val d’Hérens – vallée deSaas.

■ Parlons des stations deski suisses. Comment doi-vent-elles réagir à ce man-que de neige toujoursplus fréquent?

Martine Rebetez est climatologue. Elle explique ici les conséquences du réchauffement climatique surles stations de ski et les remontées mécaniques suisses. Elle donne quelques solutions pour faire faceaux problèmes que rencontrent les régions de montagne, lors d’hivers peu enneigés. Martine Rebetezexplique également que d’autres régions d’altitude souffrent du réchauffement climatique, notammentles Andes et l’Himalaya, pour lesquelles les conséquences pourraient être beaucoup plus graves quepour la Suisse.

Le réchauffement climatique et les conséquences en Suisse et ailleurs dans le monde

« Il faut réfléchir à desidées nouvelles »

« La saison d’été est quant à elle toujours pluslongue. C’est un tournant à prendre: il faudraitadapter l’offre. »

..

La professeure MartineRebetez est titulaire de lachaire de climatologie appli-quée qui a été fondée conjoin-tement par l’Institut fédéral derecherches WSL et l’Universitéde Neuchâtel. Ses recherchesportent sur le changementclimatique et ses répercussions.

Elle a écrit un livre en 2011intitulé « La Suisse se réchauffe.Effet de serre et changementclimatique », aux éditions PPUR ,dans la collection «Le savoirsuisse».

Elle vit entre Neuchâtel et laVeveyse fribourgeoise et faitbeaucoup de ski de randonnée.

BIO

...... 7 INTERVIEW

contact.sevN° 03/1618 februar 2016

Il y a en effet une réduction dunombre de jours d’ennei-gement. La période la plussensible et la plus probléma-tique, ce sont les vacances deNoël. En février l’enneigementn’a encore pas beaucoup di-minué. La saison d’été estquant à elle toujours plus lon-gue. C’est un tournant à pren-dre: il faudrait adapter l’offre.

L’été, on peut ouvrir les re-montées mécaniques sur uneplus longue période. Les sta-tions peuvent développer leuroffre estivale et étendre la sai-son au-delà des traditionnelsmois de juillet et d’août.Plusieurs stations se sontdéjà orientées vers le VTT etont créé des forfaits adaptéspour les remontées mécani-ques. Au Moléson, depuis de

nombreuses années, le chiffred’affaires du tourisme estplus élevé en été qu’en hiver.Ils ont délibérément renoncéaux canons à neige et propo-sent d’autres activités.

■ Et durant l’hiver, que peu-vent proposer les stations?

Ce Noël par exemple, les tou-ristes n’étaient pas malheu-

reux en station. Il faisait beauet doux, ils ont pu pratiquercertaines activités d’été. Laclientèle continuera toujoursà avoir du plaisir à monterau-dessus du brouillard. Parcontre, lorsqu’il pleut, c’estplus difficile. Il faut offrir desactivités d’intérieur, commeune piscine, des bains ther-maux ou un mur de grimpe.Avant, à 1 000 mètres d’alti-

tude, quand il tombait quel-que chose l’hiver, c’était enprincipe de la neige. Mainte-nant il pleut une fois sur deux.

■ A long terme, vous êtesplutôt pessimiste ou opti-miste pour les entreprisesde remontées mécaniques?

Il y a des opportunités. Il fautsurtout de la souplesse pourfonctionner selon les condi-tions et avoir des offres multi-ples. Les responsables desstations de ski doivent réflé-chir à des idées nouvelles.

■ La mode du tourisme lié auski n’est finalement pas siancienne que ça, non?

Exactement. Ce n’est quedans les années 1950 qu’on acommencé à développer in-tensivement le tourisme hi-vernal. Avant, le tourismesuisse était principalementestival.

■ Et que penser des canons àneige?

La neige artificielle n’estqu’une solution à court termepour les stations de basse etmoyenne altitude. Les tempé-ratures sont de plus en plussouvent trop élevées pour laproduire, ou alors il pleut surcelle qu’on a réussi à fabri-quer. Les canons à neige peu-vent intervenir à haute alti-tude, surtout dans les régionssèches, ou alors dans unepériode transitoire, durant la-quelle on réfléchit à d’autressolutions à plus long terme.

■ Vous êtes certainement ap-pelée à beaucoup voyagerpour votre travail. Vous pre-nez souvent l’avion?

Non, je limite mes déplace-ments en avion à un voyagetous les deux ans. J’estimequ’il faut être conséquente. Jedénonce le réchauffement cli-matique dû aux émissions de

gaz à effet de serre à longueurd’année. Ce n’est pas pour ycontribuer à tort et à traversen prenant l’avion tous lesmois. Je ne participe en prin-cipe qu’aux congrès où jepeux me rendre en train. EnEurope, à Berlin, par exemple,c’est idéal d’aller en train. Jemonte à Berne ou à Bâle, jem’installe pour travailler etenviron huit heures plus tard,je suis à Berlin, en pleineville.

Propos recueillis par

Henriette Schaffter

dr

Martine Rebetez est une passionnée de montagne.

«Par contre, lorsqu’il pleut, c’est plus difficile.Il faut offrir des activités d’intérieur, comme unepiscine, des bains thermaux ou un mur de grimpe.»

Page 8: Contact sev 2016 03

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8 POLITIQUE SYNDICALEcontact.sevN° 03/1618 februar 2016

L’assemblée du personnel elve-tino organisée au SEV et chezUnia a traité de thèmes assezpeu agréables. Les personnesprésentes ont décidé à l’unani-mité de déposer plainte devantle Tribunal arbitral contre deuxatteintes portées à la CCT.

Deux objets pour une plainteD’une part, la plainte concernele non-respect du devoir d’in-formation sur l’annonce de lasuppression des minibars à fin2017. D’autre part, ce sont lescontrats de travail qui sontconcernés: dans un procès-ver-bal sur la CCT, il est préciséqu’elvetino doit procéder aux

nouveaux engagements princi-palement sur une base de pos-tes à temps complet ou àtemps partiel. Cependant, elveti-no engage très souvent desgens avec des contrats d’auxi-liaires, et si par la suite on leurpropose un engagement fixe,ces personnes doivent alorsremplir des conditions quin’étaient pas prévues au départ.

Pétition pour des tableaux deservice équitablesEn outre, le personnel a décidéde lancer une récolte de signa-tures pour une pétition au sujetdes tableaux de service. Le per-sonnel adresse trois revendica-tions à la direction d’elvetino:• Les temps de pause à l’inté-rieur d’un service ne doiventpas dépasser 10 % de la duréedu tour de service.• Deux pauses au maximumpeuvent être prévues par tourde service.• La durée du travail moyenned’un tour de service par lieu de

service et par domaine doit semonter à 504 minutes.Effectivement, avec les tableauxde service actuels, il arrive quecertains tours durent plus de 13heures durant lesquelles il fautêtre présent, mais dont seu-lement 10 heures peut-êtrecomptent comme temps de tra-vail. En contre-partie, il y abeaucoup de tours très courtsavec beaucoup moins de 8

heures; en conséquence, mêmeune personne employée àtemps partiel doit travailler 5jours par semaine.

Culture de la méfianceLa situation à elvetino a éga-lement éveillé l’attention desémissions de consommateursradio et télédiffusées. Dans unreportage détaillé réalisé par« Kassensturz », le pendant

suisse alémanique de l’émis-sion « A Bon entendeur », plu-sieurs stewards de minibars etde wagons-restaurants se sontexprimés, se plaignant de lamanière dont on les traitait surla place de travail. Selon eux, ilrègne un climat de méfiance,voire même de peur. Au lieu deréaliser un coaching sur lestrains ou de fournir un soutienconcret, les sales managers,les supérieurs directs desstewards, instaurent une cul-ture de la faute commise etrecherchent les stewards quiauraient fait des décompteserronés ou négligé d’autrestâches, ou qui portent des che-mises pas repassées, ou quioublient de mettre leur cravate.

Nous demanderons confirmationDans la même émission de télé,Jeannine Pilloud, simultanémentcheffe de la division Voyageursdes CFF et présidente du Conseild’administration d’Elvetino SA,s’est elle-aussi exprimée. Elle aaffirmé sa préoccupation pour laquestion du climat de travail.Mais ce qui a particulièrementretenu l’attention de la secré-taire syndicale responsable dudossier au SEV, c’est la déclara-tion de Jeannine Pilloud qui aprétendu que chaque collabora-trice et chaque collaborateur re-cevrait une offre d’emploi dansl’affaire de la fermeture des mi-nibars. « Nous n’avons jamaisété informés aussi clairementpar elvetino; nous prenons Ma-dame Pilloud au mot! » souligneRegula Bieri. Peter Moor

Un climat de peur, destableaux de service diffi-cilement supportableset par-dessus tout, ladébâcle avec la suppres-sion des minibars: am-biance on ne peut plusmorose chez elvetino.

Plainte et pétition chez elvetinoL’ambiance parmi le personnel d’elvetino est au plus bas

Arch

ives

Quel est l’avenir des stewards des minibars, si ces derniers disparaissent à fin 2017?

Beim SEV spielt die Solidarität.Au SEV, on joue la carte de la solidarité.Solidarietà: la carta vincente del SEV.

Au SEV, on joue la carte de la solidarité.Beim SEV spielt die Solidarität. Solidarietà: la carta vincente del SEV.

«Je suis aussi un conducteur de bateaux»

Franco ZanettiChef circulation des trains

«Je suis aussi un chef circulation des trains»

Björn PetersenConducteur de bateaux

Beim SEV spielt die Solidarität.Au SEV, on joue la carte de la solidarité.Solidarietà: la carta vincente del SEV.

Au SEV, on joue la carte de la solidarité.Beim SEV spielt die Solidarität. Solidarietà: la carta vincente del SEV.

«Je suis aussi un vendeurde voyages»

Aurélien MoucheMécanicien

«Je suis aussi unmécanicien»

Jonas LischerVendeur de voyages

Page 9: Contact sev 2016 03

POLITIQUE SYNDICALE ......

9contact.sevN° 03/1618 februar 2016

«Voir plus de 30 personnes icice soir est vraiment importantcar ainsi nous avons du poidslorsqu’il s’agit de négocieravec l’entreprise, a insisté lesecrétaire syndical SEV AngeloStroppini. Sur la table desnégociations, les dossierschauds ne manquent pas: lesmesures introduites en raisonde l’euro, l’accord de récipro-cité 50:50 pour l’interopérabi-lité du trafic et la caisse depension.» Martin Allemann, se-crétaire syndical à la centrale,en charge du dossier SBB Car-go International a fait le pointde la situation, incluant aussile temps de travail, qui a faitl’objet d’un accord l’an dernieren raison de la force du franc.«Je vous invite à bien noterquand vous travaillez, quandvous avez congé, et quand

c’est l’entreprise qui vous de-mande de rester chez vous.Faites-le et je le dis pour votresécurité; c’est le meilleurmoyen de contrôler l’applica-tion des accords», a insistéAllemann, même lorsque desvoix se sont élevées dans lasalle. De nombreux mécani-ciens ont demandé que cettetâche leur soit facilitée grâce àun code spécifique dans le sys-tème: «Nous sommes déjàsurchargés de travail, et nousdevons encore faire les secré-taires.» Un mécano a ajouté:«Il y a toujours une excusepour nous demander de nou-veaux sacrifices: d’abord l’eu-ro, puis le déficit, la concur-rence en hausse enfin. Et nous,on obtient quoi en échange?»C’est alors qu’a débuté la dis-cussion sur la libéralisation.

Les secrétaires syndicaux SEVPietro Gianolli et Angelo Strop-pini ont rappelé qu’elle ne dé-pend pas des syndicats maisdes desseins de la politique.Le SEV a toujours combattu lalibéralisation justement en rai-son de ses conséquences. Dureste, le SEV a obtenu gain decause devant le Tribunal admi-nistratif fédéral face à l’Officefédéral des transports etCrossrail, qui voulait offrir dessalaires bien trop bas à desmécaniciens de Brigue. «Nousutilisons tous les moyens àdisposition pour défendre lesconditions de travail des méca-niciens, a ajouté Stroppini. Etnous devons faire face à des

réalités qui sont le résultat dedécisions politiques, et passyndicales.» Thomas Giede-mann, représentant de la CoPeet vice-président LPV Tessin, arenchéri: «Nous ne devons paslutter seulement quand nousnégocions des accords ou desCCT. Il s’agit de se battre aussipour en surveiller l’applica-tion.» Autrement dit, il ne fautjamais baisser la garde.Au final, l’assemblée a donnéun mandat clair au SEV: con-trôler de manière rigoureusel’application de l’accord de ré-ciprocité de l’interopérabilitédu trafic (selon le SEV, cet ac-cord n’est pas respecté; fairele point sur les mesures intro-

duites en raison du franc fort;demander un accord sem-blable à celui obtenu aux CFFet à CFF Cargo pour les mesu-res de stabilisation de lacaisse de pension; vérifier demanière attentive le projet dechangement à la caisse depension, tout en sachant quel’entreprise ne peut rienchanger sans l’accord du per-sonnel. «Il ne manquerait plusque ça: que l’on perde desprestations après des annéesde dur labeur», a tonné un au-tre mécano. Le ton est guerrier.Et avec les mécaniciens de Car-go, qui ont aussi choisi Tho-mas Giedemann pour négocier,on ne plaisante pas. frg/vbo

Assemblée du personnel de CFF Cargo International

Les mécaniciens donnentde la voixLe personnel de CFF Cargo International est vert derage: les conditions de travail sont continuellementsous pression. Le vase est plein. Le climat étaittendu lors de la dernière assemblée à Bellinzone,au début du mois. Pas question de faire de nou-veaux sacrifices. Les syndicats ont reçu un mandatclair, avec pour mission de vérifier le respect de laréciprocité de l’interopérabilité dans le trafic, maisaussi ce qu’il se trame pour la caisse de pensions.

frg

Martin Allemann, Angelo Stroppini et Thomas Giedemann

En choisissant La Havane pourse réconcilier, l’Eglise catho-lique romaine et l’Egliseorthodoxe russe voudraient-t-elles nous faire oublier« l’expérience socialiste »,avant le centenaire de larévolution d’Octobre 1917, àSaint-Pétersbourg, l’anprochain ? La Havane, capitalede la révolution marxiste-léni-niste de l’après-guerre, quiavait servi de modèle àl’émancipation des peuplesopprimés des anciennes

puissances coloniales,va-t-elle, à son tour, sombrerdans la violence, la corruption,la drogue, le sexe et la misèrecomme son voisin, leMexique? Le club de Bilder-berg, le World EconomicForum ainsi que bien d’autresorganisations économiques etpatronales, s’étaient fixécomme objectif l’éradicationdu communisme sur terre aulendemain de la DeuxièmeGuerre mondiale !Un projet politique repris par

Ronald Reagan et MargaretThatcher, avant la chute dumur de Berlin et la réunifica-tion des deux Allemagnes.Mission reprise par les épouxHillary et Bill Clinton enRussie, en faisant croire aupeuple un avenir radieux, àcondition de mettre fin àseptante ans de règnesoviétique. En Chine maoïste,la séduction des Clinton n’apas fonctionné. Le peuple saitd’où il vient et ne veut pasretomber dans la misère.

Là-bas, les acquis de larévolution sont des valeursnon négociables, face auxexigences de l’Occidentchrétien et capitaliste.L’abolition de l’esclavage,l’émancipation des femmes,l’accès à l’éducation obliga-toire, l’accès aux soins debase, au travail et au lo-gement pour tous, sont lesgrandes avancées desrévolutions prolétariennes duXXe siècle ! Mais, depuis ladisparition de l’URSS, ces

conquêtes sociales obtenuesaprès deux guerres mondialessont remises en question parle grand patronat internatio-nal. Délocalisations, travailgratuit, milices privées oureligieuses et criminalitééconomique sont de retour,comme avant 1917 !

Jean-Claude Cochard,

vice-président de l’Union syndicale vaudoise.

COURRIER DE LECTEUR

La fin de l’expérience socialiste ?

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10 DOSSIER contact.sevN° 03/1618 februar 2016

e conflit au sujet des sa-laires des mécaniciensde Crossrail à Brigue est

terminé. Le jugement du Tribu-nal administratif fédéral estdéfinitif et ni Crossrail, nil’Office fédéral des transports(OFT) n’a fait recours devant leTribunal fédéral.La situation est enfin clarifiée :les entreprises ferroviairesayant leur siège en Suisse sonttenues de verser à leur per-sonnel des salaires d’usage enSuisse. Les salaires étrangersne doivent pas être pris encompte pour fixer le montantdes salaires d’usage dans labranche. Voici les mots du Tri-bunal administratif fédéral:« Ce sont les normes appli-quées dans les entreprises fer-roviaires suisses qui sont rele-vantes pour définir si Crossrailrespecte ou non les conditionsd’engagement de la branche. »

Les différences politiques ontbesoin d’être aplaniesDans son jugement, le Tribunaladministratif fédéral évoque lagenèse de l’article 8c et sui-vants de la Loi sur les cheminsde fer. Il y a eu à l’époque dansles deux Chambres fédéralesune discussion sur la nécessitéde définir des conditions d’en-gagement « d’usage au niveaunational » ou « d’usage dans labranche » à respecter pour re-

L cevoir une autorisation d’accèsau réseau. Les politiciennes etpoliticiens avaient des maniè-res très différentes d’inter-préter les deux notions. Et leTribunal administratif fédéralde conclure laconiquement:« Si un membre d’une commis-sion avait alors espéré que les

Chambres expliqueraient cesformulations, ses attentes au-raient été déçues. » Le Tribunaln’a dès lors pas pu s’appuyersur la volonté politique de cetemps là et a dû rechercherd’autres éléments.

Jalons posés pour la Suisse parla réforme des chemins de ferEntre autres, le Tribunal a jugéessentiel que dans le cadre dela réforme des chemins de fer,un domaine d’application plusprécis soit défini. Auparavant,les entreprises ferroviairesayant leur siège à l’étranger

devaient elles aussi remplirces conditions pour avoir l’ac-cès au réseau. Mais selon lanouvelle réglementation, laSuisse accepte les autorisa-tions étrangères et n’en distri-bue pour sa part plus qu’auxentreprises siégeant enSuisse. Le Tribunal administra-

Le délai de recours est échu. Ni Crossrail ni l’Office fédéral des transports n’a fait appel du jugement duTribunal administratif fédéral. Le SEV a obtenu gain de cause concernant la définition des conditionsd’usage dans la branche. Ceci est un pas important pour une sécurisation des salaires suisses face audumping venant de l’étranger.

Ce jugement portera ses fruitsau-delà de la branche ferroviaire

Pas d’opposition au jugement du Tribunal administratif fédéral

« Si l’on prenait en considération les salairesétrangers, on ne pourrait pas éviter un dumping

salarial. Et le législateur veut maintenir cetteprotection. »

Marco Donatsch, avocat

■ contact.sev: De manière gé-nérale, quelle est l’impor-tance du jugement du Tribu-nal administratif fédéral dansl’affaire Crossrail?

Marco Donatsch: Il est remar-quable que le SEV, en tant que

syndicat, ait été admis commepartie à la procédure contre uneentreprise de transports ferro-viaires. Ceci est exceptionnel etmontre l’influence du SEV dansl’application de la Loi sur leschemins de fer. En substance,sur le plan du résultat, le ju-gement revêt avant tout un inté-rêt politique.

■ Vous avez tout d’abord effectuéune expertise pour le SEV sur laquestion des pratiques d’usagedans la branche puis sur cettebase, vous avez déposé laplainte. Le Tribunal a tenucompte de plusieurs de vosarguments. Est-ce habituel?

Dans l’expertise, j’ai expliqué

de manière détaillée commentla notion de pratiques d’usagedans la branche a pu être an-crée dans la loi. A ceci se sontajoutés la volonté du législateurainsi que le sens et le but d’unenorme. Ce ne sont pas les ar-guments d’un parti mais desinterprétations juridiques, dèslors indépendantes de tout par-ti. Je n’ai pas écrit pour le SEVune expertise de complaisance.

■ Le Tribunal estime que la vo-lonté politique lors de la dis-cussion de départ n’était pasclaire. Cela n’était pas un bonpoint pour nos parlemen-taires. Comment voyez-vousla chose?

Selon moi, les politiciens onidentifié les problèmes et émisdes avis différents sur le planpolitique. Mais ce qui n’étaipas clair, c’était la significationde la disposition légale au vude la situation juridique del’Union européenne, respectivement des rapports entre laSuisse et l’Europe. Ici l’administration aurait dû clarifier la situation, au niveau des faits esur le plan juridique.

■ L’OFT avait élaboré un document de fond avec une touautre conclusion. Est-ce que leschoses étaient moins évidentesque ce que l’on pourrait pensesur la base du jugement?

L’avocat zurichois MarcoDonatsch a joué un rôleessentiel dans l’affaireCrossrail et le succès ob-tenu par le SEV. Il ad’abord établi pour leSEV une expertise sur laquestion des pratiquesd’usage dans la brancheet l’a ensuite soutenuedevant le Tribunal.

« Je n’ai pas écrit une expertise dcomplaisance pour le SEV »

Interview de l’avocat Marco Donatsch

...... 11 DOSSIER

contact.sevN° 03/1618 februar 2016

tif fédéral en conclut : « Mêmesi, au départ, on aurait vouludéfinir des pratiques d’usagedans la branche au niveau eu-ropéen en tant que condition àremplir pour obtenir une auto-risation, le nouveau domaine

Suite en page 12

Colla

ge S

EV

L’« affaire Crossrail » dans notre journal, durant les deux dernières années...

ntsnitnuei-a

s-i-

et

o-utss

er

Le document de fond incluait uneinterprétation personnelle de lanotion de pratiques d’usage dansla branche, au lieu de la notionde pratiques d’usage au niveaunational lancée tout d’abord parle Conseil fédéral. Les procès-verbaux confidentiels de com-mission n’ont pas été pris encompte, et en plus la Loi sur leschemins de fer a subi une modi-fication supplémentaire aprèscoup. Au vu de ce contexte, aucu-ne confusion n’était possible àmes yeux.

■ Le Tribunal administratif fédé-ral donne concrètement raison

e

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10 DOSSIER contact.sevN° 03/1618 februar 2016

e conflit au sujet des sa-laires des mécaniciensde Crossrail à Brigue est

terminé. Le jugement du Tribu-nal administratif fédéral estdéfinitif et ni Crossrail, nil’Office fédéral des transports(OFT) n’a fait recours devant leTribunal fédéral.La situation est enfin clarifiée :les entreprises ferroviairesayant leur siège en Suisse sonttenues de verser à leur per-sonnel des salaires d’usage enSuisse. Les salaires étrangersne doivent pas être pris encompte pour fixer le montantdes salaires d’usage dans labranche. Voici les mots du Tri-bunal administratif fédéral:« Ce sont les normes appli-quées dans les entreprises fer-roviaires suisses qui sont rele-vantes pour définir si Crossrailrespecte ou non les conditionsd’engagement de la branche. »

Les différences politiques ontbesoin d’être aplaniesDans son jugement, le Tribunaladministratif fédéral évoque lagenèse de l’article 8c et sui-vants de la Loi sur les cheminsde fer. Il y a eu à l’époque dansles deux Chambres fédéralesune discussion sur la nécessitéde définir des conditions d’en-gagement « d’usage au niveaunational » ou « d’usage dans labranche » à respecter pour re-

L cevoir une autorisation d’accèsau réseau. Les politiciennes etpoliticiens avaient des maniè-res très différentes d’inter-préter les deux notions. Et leTribunal administratif fédéralde conclure laconiquement:« Si un membre d’une commis-sion avait alors espéré que les

Chambres expliqueraient cesformulations, ses attentes au-raient été déçues. » Le Tribunaln’a dès lors pas pu s’appuyersur la volonté politique de cetemps là et a dû rechercherd’autres éléments.

Jalons posés pour la Suisse parla réforme des chemins de ferEntre autres, le Tribunal a jugéessentiel que dans le cadre dela réforme des chemins de fer,un domaine d’application plusprécis soit défini. Auparavant,les entreprises ferroviairesayant leur siège à l’étranger

devaient elles aussi remplirces conditions pour avoir l’ac-cès au réseau. Mais selon lanouvelle réglementation, laSuisse accepte les autorisa-tions étrangères et n’en distri-bue pour sa part plus qu’auxentreprises siégeant enSuisse. Le Tribunal administra-

Le délai de recours est échu. Ni Crossrail ni l’Office fédéral des transports n’a fait appel du jugement duTribunal administratif fédéral. Le SEV a obtenu gain de cause concernant la définition des conditionsd’usage dans la branche. Ceci est un pas important pour une sécurisation des salaires suisses face audumping venant de l’étranger.

Ce jugement portera ses fruitsau-delà de la branche ferroviaire

Pas d’opposition au jugement du Tribunal administratif fédéral

« Si l’on prenait en considération les salairesétrangers, on ne pourrait pas éviter un dumping

salarial. Et le législateur veut maintenir cetteprotection. »

Marco Donatsch, avocat

■ contact.sev: De manière gé-nérale, quelle est l’impor-tance du jugement du Tribu-nal administratif fédéral dansl’affaire Crossrail?

Marco Donatsch: Il est remar-quable que le SEV, en tant que

syndicat, ait été admis commepartie à la procédure contre uneentreprise de transports ferro-viaires. Ceci est exceptionnel etmontre l’influence du SEV dansl’application de la Loi sur leschemins de fer. En substance,sur le plan du résultat, le ju-gement revêt avant tout un inté-rêt politique.

■ Vous avez tout d’abord effectuéune expertise pour le SEV sur laquestion des pratiques d’usagedans la branche puis sur cettebase, vous avez déposé laplainte. Le Tribunal a tenucompte de plusieurs de vosarguments. Est-ce habituel?

Dans l’expertise, j’ai expliqué

de manière détaillée commentla notion de pratiques d’usagedans la branche a pu être an-crée dans la loi. A ceci se sontajoutés la volonté du législateurainsi que le sens et le but d’unenorme. Ce ne sont pas les ar-guments d’un parti mais desinterprétations juridiques, dèslors indépendantes de tout par-ti. Je n’ai pas écrit pour le SEVune expertise de complaisance.

■ Le Tribunal estime que la vo-lonté politique lors de la dis-cussion de départ n’était pasclaire. Cela n’était pas un bonpoint pour nos parlemen-taires. Comment voyez-vousla chose?

Selon moi, les politiciens onidentifié les problèmes et émisdes avis différents sur le planpolitique. Mais ce qui n’étaipas clair, c’était la significationde la disposition légale au vude la situation juridique del’Union européenne, respectivement des rapports entre laSuisse et l’Europe. Ici l’administration aurait dû clarifier la situation, au niveau des faits esur le plan juridique.

■ L’OFT avait élaboré un document de fond avec une touautre conclusion. Est-ce que leschoses étaient moins évidentesque ce que l’on pourrait pensesur la base du jugement?

L’avocat zurichois MarcoDonatsch a joué un rôleessentiel dans l’affaireCrossrail et le succès ob-tenu par le SEV. Il ad’abord établi pour leSEV une expertise sur laquestion des pratiquesd’usage dans la brancheet l’a ensuite soutenuedevant le Tribunal.

« Je n’ai pas écrit une expertise dcomplaisance pour le SEV »

Interview de l’avocat Marco Donatsch

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contact.sevN° 03/1618 februar 2016

tif fédéral en conclut : « Mêmesi, au départ, on aurait vouludéfinir des pratiques d’usagedans la branche au niveau eu-ropéen en tant que condition àremplir pour obtenir une auto-risation, le nouveau domaine

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L’« affaire Crossrail » dans notre journal, durant les deux dernières années...

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Le document de fond incluait uneinterprétation personnelle de lanotion de pratiques d’usage dansla branche, au lieu de la notionde pratiques d’usage au niveaunational lancée tout d’abord parle Conseil fédéral. Les procès-verbaux confidentiels de com-mission n’ont pas été pris encompte, et en plus la Loi sur leschemins de fer a subi une modi-fication supplémentaire aprèscoup. Au vu de ce contexte, aucu-ne confusion n’était possible àmes yeux.

■ Le Tribunal administratif fédé-ral donne concrètement raison

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12 DOSSIERcontact.sevN° 03/1618 februar 2016

■ contact.sev: T’attendais-tu àce que le SEV gagne devantle Tribunal administratiffédéral?

Giorgio Tuti: Oui, j’en ai toujoursété convaincu, puisque notreinterprétation de la notion depratiques d’usage dans la brancheest juste. Cependant, dans uneprocédure juridique il y a toujoursdes incertitudes et cela merassure de savoir que le jugementest maintenant définitif.

■ Ce jugement a son impor-tance sur le plan politiquecar il clarifie la volontépolitique d’origine. Maisquelle est son importancesur le plan syndical?

Le jugement dit sans équivoque quedes salaires suisses doivent êtreversés en Suisse, dans toutes lessituations. Ceci est important pour

tout le personnel des locomotivesqui s’est trouvé en ligne de miredans cette affaire. Mais c’est aussiimportant pour les autres catégoriesprofessionnelles, dans les trans-ports publics comme ailleurs.

■ Le SEV a-t-il réussi àclarifier les choses au-delàde notre branche?

Oui, c’est le cas. Il est évident quenous sommes parvenus grâce à cejugement à poser des jalonsimportants pour la protection dessalaires suisses.

■ Comment devons-nouscontinuer maintenant?

Nous devons suivre deux voies.La première concerne l’OFT: nousdevons nous assurer que lejugement du Tribunal administratiffédéral sera bel et bien appliqué. Cequi est sûr, c’est que nous avons des

conventions collectives de travailqui couvrent la majeure partie dudomaine du trafic marchandises parrail et l’OFT doit les prendre encompte comme fondement.

■ Et la deuxième?Elle concerne les entreprisessuisses de transport de marchandi-ses, soit avant tout les filiales desCFF et le BLS. Nous allons toutmettre en œuvre pour reprendre lesnégociations afin de conclure uneCCT-cadre, dans le but d’en obtenirensuite l’extension.

■ Que devra régler une telleCCT-cadre?

D’une part les salaires bien sûr,nous en connaissons maintenantla base grâce au jugement, etcomme dans toute CCT il y aurad’autres éléments concernant lesconditions d’engagement, qui

devront être réglées de manièreuniforme, surtout dans lesdomaines du temps de travail, desvacances et des indemnités.

■ Que va-t-il se passer avecCrossrail?

Nous ne le savons pas encore.Nous avons l’impression que lemodèle qui a mené à ce conflitil y a deux ans n’intéresse plusCrossrail aujourd’hui. D’unemanière générale, nous avons lesentiment que la reprise deCrossrail par Rhenus a bien calméle jeu. Mais nous gardons l’œilouvert et cherchons toujours ledialogue avec Crossrail. C’estdans l’intérêt des deux parties detrouver une solution afin quepersonne ne travaille avec dessalaires issus d’un dumping.

pmo/mv

Giorgio Tuti: « Il s’agit de jalons importants pour la protection des salaires suisses »

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Un moment fort dans l’affaire Crossrail: le directeur de l’OFT Peter Füglistaler explique sa position lors du Congrès en mai 2015.

au SEV. Et il va même plusloin, en reconnaissant unprincipe d’ordre général quidit que pour tout travail ef-fectué en Suisse, des sa-laires suisses doivent êtreversés, ceci même s’il n’y apas de règlement à ce sujet.Qu’est-ce que cela signifie?

Le droit suisse s’applique à la

Suisse. Par contre, lorsqu’ils’agit de trafic transfrontalier,notre compétence est limitéeen matière de réglementation.Nous ne pouvons rien imposerà l’étranger. Maintenant s’il y a,pour un marché ou pour unebranche, des prescriptions in-ternes à l’Etat concernant lessalaires, il ne peut s’agir entoute logique que de conditionssuisses. Si l’on prenait en con-

sidération les salaires étran-gers, on ne pourrait pas éviterun dumping salarial. Et le légis-lateur veut maintenir cette pro-tection.

■ Peut-on dire que vous avezobtenu par ce jugement,avec le SEV, une clarificationuniversellement applicable?

Le Tribunal administratif fédé-ral se réfère à la notion de

pratiques d’usage dans labranche figurant dans d’au-tres lois. Cela va dans le sensd’une généralisation. Il fautcependant rester prudent carle Tribunal s’est exprimé seu-lement concernant la Loi surles chemins de fer. Le législa-teur pourrait en tout tempstrouver d’autres solutionsdans les diverses lois.

Questions: pmo

«... pas une expertise de complaisance »Suite de la page 10

d’application limité aux entre-prises ferroviaires avec leursiège en Suisse qui découle dela révision de l’article 8c ss.LCdF indique plutôt que lespratiques d’usage dans labranche doivent se calquer surles conditions d’engagementappliquées dans les entre-prises ferroviaires suisses. »

L’OFT doit revoir sa décisionLe jugement est sans appel : leTribunal administratif fédéralordonne à l’OFT de compléterles « faits déterminants » dansla définition des pratiquesd’usage dans la branche et derevoir sa décision en la ma-tière. Pour le SEV, la nouvellesituation est claire : l’OFT doitdéfinir les pratiques d’usagedans la branche sur la basedes salaires de mécaniciensemployés en Suisse. Les basesjuridiques sont constituées parles conventions collectives detravail de CFF Cargo, CFF CargoInternational et du BLS. Cecin’est en définitive rien de nou-veau pour l’OFT: en 2014, ilavait fixé des salaires mini-mums pour les chauffeurs debus en se basant aussi sur lesconventions collectives de tra-vail.

Volonté politique généraliséecontre le dumping salarialLe jugement du Tribunal admi-nistratif fédéral portera sesfruits bien au-delà de la bran-che ferroviaire. Il touche demanière générale les salairessuisses en comparaison avecles salaires européens. Le Tri-bunal administratif fédéral enarrive à une conclusion pré-cise: « Dans l’ensemble, les es-prits se rallient systémati-quement sur le principe dudroit suisse qui dit que, pourun travail effectué en Suisse,les conditions d’engagementsuisses sont applicables, indé-pendamment du siège de l’em-ployeur. »Les mesures d’accompa-gnements des accords bilaté-raux appuient également cequi précède. Pour le Tribunaladministratif fédéral, la vo-lonté politique est donc sansaucun doute de verser enSuisse des salaires suisses,dans tous les cas.

pmo/mv

Suite de la page 10

Page 13: Contact sev 2016 03

Agé de 45 ans, Patrick Morierest menuisier de formation etest entré dans le monde de lanavigation, à la LNM, en 1993.Il est désormais capitaine etaussi menuisier durant la sai-son creuse. Elu lors de l’as-semblée d’automne en find’année dernière, Patrick Mo-rier débute quelque peu dansle « métier » de syndicaliste.

Une succession difficileAffilié au SEV depuis 1993, il aété vice-président de RaoulBéguelin durant plusieurs an-nées. Mais, comme il l’expli-que très bien, « être vice-président de Raoul, c’étaitfacile. Il faisait tout ». RaoulBéguelin a en effet travailléd’arrache-pied pour mettre enplace la CCT et quitte la sectionsur un beau succès.Patrick Morier avait néanmoinsremplacé Raoul, malade, àquelques séances de négocia-

tions CCT. « Et il avait très bienfait son job », explique Jean-Pierre Etique, secrétaire syndi-cal SEV en charge de la sectionVPT LNM.A l’annonce du départ du cha-rismatique président Béguelin,après le succès de la CCT, ilsemblait donc assez logiqueque Patrick prenne le relais.« Je pensais qu’il fallait avoirde la prestance. Moi je suisplutôt réservé. Mais il faut biense dévouer pour les collègues.Lorsqu’ils m’ont demandé deprendre la présidence, j’aidonc accepté. »

Cantons toujours moinsimpliqués financièrementLe défi des prochaines annéespour la navigation sur les lacsde Neuchâtel et Morat, c’estclairement le désengagementdes trois cantons commandi-taires: Fribourg, Neuchâtel etVaud. Les pouvoirs publics di-minuent leurs subventions etmettent les entreprises en pé-ril, des entreprises qui ontpourtant beaucoup investi etqui se retrouvent avec uneflotte importante et coûteuse.« Le futur n’étant pas clair ence qui concerne les presta-tions, les contrats de travailpourraient subir des péjora-tions importantes. C’est ungros risque », explique le nou-

veau président de section. Lebudget de l’entreprise est pas-sé, en à peine une dizained’années, de 2 300 000 fr. à1 500 000 fr. Alors que pour-tant, le rôle économique ettouristique de l’entreprise estavéré. C’est toute la région etles prestataires touristiquesqui profitent de la navigationsur les lacs de Neuchâtel etMorat.

La nouvelle saison en préparationDans cette entreprise où les14 employés fixes sont syndi-qués, ainsi que tous les auxi-liaires, il va falloir se battrepour maintenir de bonnes con-ditions de travail. Heureu-sement, la CCT est là. Au ni-veau des actualités, PatrickMorier relève aussi bien sûr lapréparation de la nouvelle sai-son, qui apporte son lot d’em-ployés supplémentaires, jus-

qu’à cinquante. Autre point dé-licat: l’installation de timbreu-ses, pas très réussie pour l’ins-tant. Il faut aussi que lesyndicat veille bien à la miseen œuvre du temps de travail.Des séances régulières per-mettent aux partenaires defaire le point et de débattre del’application de la nouvelle CCTet des règles du jeu en termede temps de travail.

Détermination et savoir-êtrePatrick Morier est un hommediscret, qui n’a pas très enviede parler de lui, mais qui a sesconvictions, qu’il saura défen-dre auprès de la direction. « Ilne hausse pas le ton lors desdiscussions, mais dit quandmême clairement tout ce quine va pas », explique Jean-Pierre Etique.

Henriette Schaffter

Raoul Béguelin, qui aconduit la sectiondurant de très nom-breuses années , vatantôt prendre uneretraite bien méritée.Patrick Morier prend lerelais : il est le nouveauprésident de la sectionVPT LNM. Présentation.

Patrick Morier succède àRaoul Béguelin

Nouveau président de la section VPT LNM (lacs de Neuchâtel et Morat)

Hes

Patrick Morier au chantier naval à Neuchâtel.

RÉGIONS ......

13contact.sevN° 03/1618 février 2016

Patrick Morier habite àCressier sur Morat, dans lecanton du Fribourg. Il estmarié et papa de deuxenfants.Cette année, il s’est fixé unobjectif sportif: de début mai àdébut juin, il prend un mois decongé de suite et part en vélojusqu’au Cap Nord!Il sait bien que quatre

semaines pour une telledistance, ça va être difficile,mais il ne voit pas son voyagecomme une seule performancesportive. Il s’autorisera àprendre les transports publicss’il le faut et trouve important« de profiter des paysages quilui plaisent et d’aller à larencontre des gens ».Bon voyage Patrick!

BIO

Merci Raoul pour toutes ces années d’engagement syndical et bonvent!

MERCI RAOUL!

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14 ACTUcontact.sevN° 03/1618 februar 2016

« Je ne me laisserai pas bâil-loner. La liberté d’expressionest un droit fondamental », dé-clare Juan José Colomer. Il n’apas peur. Il estime que l’initia-tive de mise en œuvre est une« initiative muselière ». Les ini-tiants jouent sur la peur. Maisla peur est définitivement mau-vaise conseillère en la matière.

Chaque militant court desrisquesCet Espagnol vit depuis huitans en Suisse. Après différentsjobs comme temporaire, il tra-vaille depuis plus de trois ansau nettoyage de voitures auxCFF à Zurich. Dès qu’il a obtenuun engagement fixe, il s’estsyndiqué. Une évidence pourlui. « Mon père a lutté contreFranco, et lorsqu’il travaillait, illui est arrivé d’occuper uneusine pour protester. » Cegenre de choses laisse des

marques. Juan José était lui-même engagé dans le mou-vement estudiantin en Espa-gne et a écrit pour un journalalternatif.Il n’a jamais été hors la loi.Mais il sait comment ça peutse passer et comme cela peutvite changer, si on tient à êtresolidaire. Il y a quelques mois,il a participé à une manifesta-tion pacifique non autoriséepour la Grèce. Si les partici-pants avaient mis une annonceofficielle, il aurait pu alors êtreexpulsé, si tant est que cetteinitiative ait été déjà mise enplace.

Craintes de la main-d’œuvreétrangèreLa votation ne fait pas beau-coup parler au sein du team deJuan José, alors que la majoritéa pourtant un passeportétranger. Les gens sont intimi-

dés et sont sur la retenue.« D’un côté, je comprends »,explique-t-il, « si j’avais unefamille ici, je serais peut-êtreaussi plus prudent. » Beau-coup de personnes potentielle-ment concernées vivent ici de-puis des décennies. Il estconvaincu que le droit doit êtrele même pour tous, y comprislorsqu’il s’agit de délinquants.L’Etat de droit ou la primauté

du droit, c’est le fondement dela démocratie. Toute autre for-mule revient à une formed’apartheid.

« C’est en dessous de tout ! »Sur le chemin de la gare, nouscroisons un collègue de JuanJosé, M., qui est turc, né enSuisse. Ses enfants sont doncla troisième génération à vivreici. « C’est en dessous de

tout », explique-t-il en dialectezurichois, « après tout ce quenous avons fait pour la prospé-rité de ce pays ». Non, il neveut pas être cité avec nom etprénom dans le journal. Sil’initiative passe, « une telledéclaration pourrait lui causerdes problèmes ». Nani Moras/Hes

L’initiative de mise en œuvre n’est pas seulementune attaque contre le droit suisse. C’est aussi unemuselière pour les habitant-e-s de ce pays quin’ont pas le passeport suisse. Qui va participer àune action de protestation s’il ou elle sait qu’il ris-que ainsi l’expulsion?

« Je ne me laisserai pas bâillonner»Les membres de la commission Migrations du SEV sont directement menacés par l’initiative de mise en œuvre

nm

La solidarité lui tient à cœur. Juan José Colomer, 39 ans, est engagé depuis deux ans dans la commis-sion Migrations du SEV. Il va également intégrer le comité de sa section, la RPV Zurich, dès mars.

Le Parlement fédéral a fait sontravail et mis en œuvre l’initia-tive « Pour le renvoi des étran-gers criminels ». L’initiative demise en œuvre, en votation le28 février, représente une nou-velle attaque contre la libre cir-culation des personnes et destraités internationaux de toutepremière importance, commela Convention européenne desdroits de l’homme. Elle crimi-naliserait davantage certainsgroupes de la population qued’autres: les délits fiscaux neseraient pas pris en compte etceux commis en matière d’as-surances sociales pèseraientbeaucoup. Même le travail syn-

dical serait plus criminalisé parcette initiative: participer à desactions deviendrait risqué pournos collègues étrangers parceque, dans le pire des cas, ilspourraient être exclus deSuisse.

Pourquoi a-t-elle des chancesde succès?Pourquoi l’opposition est-ellenécessaire face à une telle ini-tiative aussi antidémocratiqueet inhumaine? Parce que l’UDCest parvenue à ce qu’une majo-rité des citoyen(ne)s suissesaccordent du crédit à ses ar-guments. Le succès de son dis-cours destiné à détourner l’at-

tention a eu pour effet quenombre de personnes enSuisse croient que celle-ci a unproblème de migration. Si bienque nous gaspillons toujoursplus de temps à discuter dusoi-disant problème de sécu-rité au lieu de nous occuper dufossé toujours plus grand entreriches et pauvres, des coupesdans la formation ou de l’éga-lité salariale toujours pas réali-sée. Nous ne parlons pas nonplus d’une vraie culture de l’ac-cueil ou du potentiel offert parles migrant(e)s, mais princi-palement de prétendus défi-cits.A travers son discours, l’UDC

réussit à diviser la sociétésuisse. Mais avons-nous vrai-ment intérêt à ce que les gensdoivent vivre dans la peur? Ace que leur vie prenne un tour-nant radical à cause de petiteserreurs? Le Parlement et les tri-bunaux doivent-il devenir ca-ducs? Ou voulons-nous uneSuisse qui porte haut les va-leurs démocratiques, où lesgens peuvent vivre dans la di-gnité et la sécurité? Unephrase de la Constitution fédé-rale me vient sans cesse à l’es-prit: «... et que la force de lacommunauté se mesure aubien-être du plus faible de sesmembres ». L’opposition a pris

de l’ampleur parce que beau-coup sentent qu’il s’agit d’unevotation symbolique importan-te. Si l’UDC gagne, sa politiquebasée sur la peur et le clivages’en trouvera légitimée. L’ini-tiative de mise en œuvre est ef-fectivement une attaque dan-gereuse contre notre Etat dedroit, et même contre notredémocratie. C’est pourquoi leNON est de toute urgence né-cessaire si nous voulons con-server et notre Etat de droit etnotre démocratie.

Aurora García, présidente de laCommission des migrations de l’USS

Non à la peur et au clivageNon à l’initiative de mise en œuvre

Page 15: Contact sev 2016 03

......

15AGENDAcontact.sevN° 03/1618 februar 2016

LoisirsJeudi 25 février

16 h à 20 h

■ GEST tl

Ouverture de la cave

Nous vous invitons à venir fêter le départ à la re-traite de notre caviste Christian. Vous pourrezprofiter de faire connaissance avec les vins enaction de la maison Obrist, qui vous proposeraune dégustation. Nous vous attendons nom-breux. Votre comité GEST tl

Samedi 19 mars

11 h 30Restaurant del’Aigle NoirNeyruz

■ Chorale des cheminotsde Fribourg

Repas concert

Sous l’experte direction de M. Guy Lattion, nousinterpréterons des chants populaires de nos plusbrillants compositeurs.Menu qui suivra: terrine maison avec salade,cuisse de lapin à la moutarde, olives et nouillet-tes, caporal glace vanille, arrosée de pêche devigne. Prix 36 fr.Inscriptions jusqu’au 10 mars auprès du caissierJean Gobet, tél. 026 470 1552 ou 079 294 43 57ou auprès du président Camille Meyer, tél. 026475 15 78. Le secrétaire Maurice Kolly

SectionsVendredi11 mars20 hChalet de l’En-traideà Montbarry-Le Pâquier

■ Chalet de l’Entraideouvrière de la Gruyère

Assemblée annuelle

Besoin d’un transport ou ex-cuse: appelez le 026 912 5691 ou 079 944 35 85. E-mail:[email protected]

A l’issue de l’assemblée, nous aurons le plaisirde vous servir une collation. Les délégués empê-chés voudront bien se faire remplacer. Merci.Toutes et tous les collègues intéressé-e-s auChalet sont cordialement invité-e-s à participer àcette assemblée. Au plaisir de vous rencontrernombreux, nous vous adressons nos meilleuressalutations.

Au nom du Comité : Raymond Remy, président

Mercredi16 mars19 h 45Buffet de la gareChâteau-d’Œx

■ MOB

Assemblée de printemps

Tous les membres sont les bienvenus. Les ordresdu jour sont affichés dans les salles du per-sonnel. Nous sommes impatients de vous voir.

Lundi 21 mars17 hSalle de la Geno1er étageGenossen-schaftstrasse 18Nidau

■ ZPV Biel/Bienne

Assemblée générale

Cette assemblée sera suivie du verre de l’amitié.Mais avant, vous devrez élire le nouveau cais-sier et le nouveau président de section.Venez nombreux, nos collègues retraités sontégalement les bienvenus.Vous trouverez plus d’informations sur le site:http://zpvbielbienne.chLe tractanda de l’assemblée sera affiché dansles locaux et envoyés par mail aux actifs, ainsiqu’aux intéressés sur demande à:[email protected]. Le pv de la dernièreassemblée sera sur les tables et envoyé par mailaux actifs. Pas d’inscription nécessaire pourcette assemblée. Le comité

Mercredi30 mars14 hSt. MarienkircheBerne

■ ZPV Berne

Assemblée générale 2016

Le comité invite tous les membres d’honneur, lesmembres, les apprentis et pensionnés à l’assem-blée annuelle.En fin d’assemblée, apéro et repas sont prévuspour chacun. Merci de s’inscrire dans les dépôts,par mail, SMS ou tél. au 079 500 06 18 ou à[email protected].

Vendredi22 avril15 h 15Salle des coursCFF à Fribourg

■ ZPV Fribourg

Assemblée générale

Après l’assemblée générale annuelle suivra letraditionnel apéritif ainsi que le souper.Vous pouvez déjà vous inscrire pour le souperauprès de la secrétaire Coralie, par mail:[email protected]. Ceci est un préavisafin que vous puissiez déjà réserver la date. Uneinvitation vous sera envoyée. Meilleuressalutations. Le comité ZPV Fribourg

PensionnésMardi 23 février

Coop de la gare14 h

■ Amicale despensionné-e-s duJura bernois et deBienne romande

Vous êtes toutes et tous les bienvenu-e-s. Votre serviteur, Jacques

Jeudi 10 mars

10 h 30Salle communaleMartigny

■ PV Valais

Assemblée générale

Vous êtes cordialement invités à participer à no-tre assemblée de printemps. L’ordre du jour com-prendra les points statutaires et les félicitationsà nos membres jubilaires.Notre orateur parlera l’initiative AVSplus.Au terme de l’assemblée, l’apéritif est offert parla section, suivi d’un succulent repas pour 30 fr.par personne. Merci de vous inscrire avant le7 mars au moyen du bulletin habituel ou par tél.au 024 485 15 73 ou par courriel à:[email protected]. Le comité se réjouit devous rencontrer nombreux.

Mardi 15 mars14 h 15NH FribourgGrand-Places 14Hôtel Fribourg

■ PV Fribourg

Assemblée générale

Ordre du jour statutaire. Le collègue VincentBrodard, ambassadeur auprès de l’Union syndi-cale suisse (USS) concernant les projets AVS,nous sensibilisera sur l’importance de l’initiativeAVSplus. Nous comptons donc sur une forte par-ticipation. Comme de coutume, les épouses etcompagnes de nos membres sont les bienve-nues. Le secrétaire

Mercredi16 mars14 hCafé du JuraBassecourt

■ PV Jura

Assemblée des membres

Ordre du jour statutaire. Monsieur Bernard De-mierre, vice-président de la sous-fédération PVsera présent comme orateur. Il nous parlera desdirectives anticipées, validité des procurations,FVP et actualités syndicales. Le comité vous at-tend nombreux. Le secrétaire Oscar Schaub

Mercredi16 mars14 hLausanneSalle JeanVillard-Gilles,La Maison duPeuple, placeChauderon 5

■ PV Vaud

Assemblée générale desmembres

Nous vous invitons à venir nombreux. A part l’or-dre du jour statutaire nous honorerons les mem-bres nous ayant quittés en 2015. Une informa-tion sur l’AVS plus qui fera l’objet d’une votationen 2016 nous sera présentée par MonsieurAlexandre Martins, responsable des campagnes& formation chez Unia, région Vaud.Pour ces interventions et remarques complexes,veuillez faire parvenir votre demande jusqu’aumercredi 9 mars si possible par carte postaleadressée à Jean-Pierre Genevay, En Fouet 8,1436 Chamblon, ou par courriel à[email protected] ou prendre contactavec le président de la section au 024 445 20 27. Jean-Pierre Genevay, président PV Vaud

Jeudi 17 mars14 hRestaurantBahnhofBahnhofstrasse 3Brügg - Nidau

■ PV Biel/Bienne

Assemblée des membres

Ordre du jour selon les statuts. Notre orateur dujour, un membre de l’union syndicale Suisse(USS), nous parlera de l’initiative fédérale« AVSplus » pour obtenir une AVS forte pourtous. L’exposé sera suivi d’une discussion ouver-te. Nous comptons sur une grande participation. Le comité

Badertscher Kurt, administrateur auxmarchandises suppléant, Bienne; décédédans sa 91e année. PV Bienne.

Botteron André, La Sagne NE; décédédans sa 89e année. VPT TRN-rail.

Bovey Gérald, employé d’expl., Le Locle;décédé dans sa 64e année. PV Neuchâtel.

Debonneville Michel, conducteur, Gland;décédé dans sa 54e année. VPT TL.

Dumusc Berthe, veuve d’Henri, Lau-sanne; décédée dans sa 90e année. VPTLac Léman.

Flückiger Otto, employé de poste d’en-clenchement, Bienne; décédé dans sa95e année. PV Bienne.

Gasser Daisy, veuve d’Ernest, Commu-gny; décédée dans sa 92e année. PVGenève.

Glauser Yvonne, veuve de Maurice,

La Chaux-de-Fonds; décédée dans sa95e année. PV Neuchâtel.

Hutter Quirin, mécanicien de manœuvre,Glis; décédé dans sa 80e année. PV Valais.

Perler Klara, veuve de Peter, Nidau; décé-dée dans sa 94e année. PV Bienne.

Petitjean Pierre, agent spécialiste, Farges;décédé dans sa 63e année. VPT TPG.

Robatel Philippe, resp. carrosserie, Petit-Lancy; décédé dans sa 58e année. VPTTPG.

Simon Sylvia, veuve de Marcel, Yverdon-les-Bains; décédée dans sa 81e année.PV Vaud.

Vuilleumier Anna, veuve de Daniel,Bienne; décédée dans sa 82e année. PVBienne.

Wozny Jean-Gérard, conducteur,St-Julien-en-Genevois; décédé dans sa66e année. VPT TPG retraité-e-s.

Décès

Page 16: Contact sev 2016 03

......

16 SECTIONScontact.sevN° 03/1618 février 2016

Dès le mois de janvier, le nou-veau système ESQ (qui rem-place ESI) est en fonction. Ontrouve un manuel d’utilisationsur l’intranet. La radio LISA aété mentionnée mais le thèmen’a pas vraiment été pris au sé-rieux. Sur internet, à l’adressewww.stiftung-valida.ch, il y aun logiciel de calcul pour lescollègues participant au sys-tème de départ à la retraite an-ticipée Valida. La simulationsert seulement d’information.Pour un conseil personnaliséet/ou un calcul provisoire desprestations, le service socialdes CFF est à disposition desmembres du personnel.La commission de gestion (CG)de la sous-fédération a contrô-lé la caisse tenue par le cais-sier central Heinz Schneider.

Elle a examiné tous les do-cuments. La manière très méti-culeuse de tenir la caisse a étécomplimentée. La CG a remer-cié la CoCentr qui travaille tou-jours en sous-effectif. MarkusZwahlen se retirera, lors del’assemblée des délégués(AD), de sa fonction de prési-dent de la CG. Heureusement,3 collègues se sont déjà an-noncés pour la CG. Lors de l’ADil y aura des élections ou ré-élections pour la période admi-nistrative 2017–2020. Doiventêtre élus: les membres de laCoCentr, de la CG, du comitécentral (CC), de la conférenceCCT et sa commission, les re-présentants des commissions,les responsables du recrute-ment et les membres du co-mité SEV. La CoCentr rend at-tentifs tous les présidents àl’obligation de procéder auxélections aussi dans leurs sec-tions et d’annoncer les per-sonnes élues au secrétariatSEV et au PC.

Le service de presse RPV

Elections en vueLa commission centrale(CoCentr) s’est réunie le29 janvier à Buchs lorsde sa séance ordinaire.Le président central(PC) a informé sur lesthèmes d’actualité.

■ Sous-fédération RPV

..

... laddove è difficile partire!... dort wo der Abschied schwer fällt!... l’endroit qu’il est difficile de quitter!

Parkhotel Brenscino Via Sacro Monte 21 6614 Brissago

Chef de Cuisine Jean-Louis Cruau

��������������� ������������������������������������� �������������tomates, pignons et pesto

Tel. 091 786 81 11 [email protected] www.brenscino.ch

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������������ �� 1 dl d’huile d’olive extra vierge sel, poivre 2 tomates fraîches 6 feuilles de basilic 20 gr de pignons 250 gr de riz pour risotto « Terreni alla Maggia » 1 oignon 1 salade de Trévise 2 dl de vin rouge 1 l de bouillon végétal 100 gr de beurre 150 gr de parmesan râpé

�������������

Hacher l’oignon et le faire revenir dans une casserole. Ajouter le riz et la salade de Trévise coupée grossièrement (garder quelques belles feuilles pour la décoration). Mouiller avec le vin rouge. Ajouter peu à peu le bouillon durant ����������������������������������cuisson « Al dente », ajouter le beurre et le parmesan. ���������������������� ���������������assaisonner et les sauter à la poêle pas plus de 2 minutes. Ajouter les tomates coupées en petits dés, le basilic haché, le sel, le poivre et les pignons.

Verser le risotto dans les assiettes, ajouter ���������������������������������������������de sauce aux tomates et pignons. (voir pho-to) Décorer avec les feuilles de Trévise.

A déguster avec un excellent vin rouge tessi-nois et « BUON APPETITO »

IMPRESSUMcontact.sev est le journal du Syndicat du personnel des transports et paraît toutesles deux semaines.

ISSN 1662-8462

Tirage: 10 690 ex. (total 43 020 ex.), certifié REMP au 8.12.2015

Editeur: SEV, www.sev-online.ch

Rédaction: Peter Moor (rédacteur en chef), Peter Anliker, Vivian Bologna, MarkusFischer, Françoise Gehring, Pietro Gianolli, Anita Merz, Patrizia Pellandini, HenrietteSchaffter

Adresse de la rédaction: contact.sev, Steinerstrasse 35, case postale, 3000 Berne6;[email protected]; téléphone 031 357 57 57, fax 031 357 57 58

Abonnements et changements d’adresse:Division administrative SEV, case postale, 3000 Berne 6;[email protected], téléphone 031 357 57 57, fax 031 357 57 58Abonnement annuel pour non-membres: CHF 40.–

Annonces: Zürichsee Werbe AG, Seestrasse 86, 8712 Stäfa,téléphone 044 928 56 11, fax 044 928 56 00, [email protected], www.zs-wer-beag.ch

Prépresse: AZ Medien, Aarau; www.azmedien.ch

Imprimerie: Mittelland Zeitungsdruck AG, Neumattstrasse 1, 5001 Aarauwww.mittellandzeitungsdruck.ch

La prochaine édition de contact.sev paraîtra le 3 mars 2016.

Le délai rédactionnel pour l’agenda est fixé au 25 février à 10 h. Pour lesannonces, le délai est fixé au 23 février à 10 h.

En vue de mieux connaître le fonctionnement de la CCT CFF / CFF Cargo, s’agissant du

temps de travail et aussi des modèles d’avenir, votre syndicat à mis sur pied des jour-

nées de formation pour toutes et tous les membres du SEV travaillant aux CFF / CFF

Cargo. Nous vous rappelons donc que le prochain cours aura lieu comme suit :

Date : 3 mars 2016

Lieu : Secrétariat régional SEV, Av. d’Ouchy 9b, Lausanne

Pour cette formation, vous recevez un congé payé selon les dispositions de l’annexe 6.6

de la CCT CFF / CFF Cargo.

Il reste encore des places, veuillez donc vous inscrire via internet en vous rendant

sur le site : http://sev-online.ch/fr/aktuell/agenda/?category=6908 ou par téléphone

au 021 321 42 52 auprès de Conny Barraud.

Dans l’attente de vous rencontrer nombreuses et nombreux, recevez les cordiales

salutations de l’équipe de formation du SEV.

Rappel Cours CCT CFF / CCT CFF Cargo

Page 17: Contact sev 2016 03

SECTIONS ......

17contact.sevN° 03/1618 februar 2016

1. Chaque recruteuse/recruteur reçoit 50 fr. pour chaque nouveau membre recruté du SEV.

2. Chaque section VPT reçoit pour chaque nouveau membre recruté une prime.**

3. Avec chaque nouveau membre recruté, le SEV et la VPT augmentent leur degré d’orga-nisation et ont de ce fait une meilleure position pour se battre afin d’obtenir de bonnesconditions de travail.

**Action de recrutement VPT 2016, du 01.01 au 31.12.2016

La VPT récompense chaque section pour...

... 1 à 3 nouveaux membres = pour chaque membre Fr. 20.–

... 4 à 6 nouveaux membres = pour chaque membre Fr. 30.–

... 7 à 9 nouveaux membres = pour chaque membre Fr. 40.–

... 10 et plus nouveaux membres = pour chaque membre Fr. 50.–

Par exemple: 8 nouveaux membres = 3 × 20.– + 3 × 30.– + 2 × 40.– = Fr. 230.–

Par exemple: 11 nouveaux membres = 3 × 20.– + 3 × 30.– + 3 × 40.– + 2 × 50.–= Fr. 370.–

■ Les primes de recrutement aux sections seront versées au mois de février 2017.

■ La prime maximale par section s’élève à Fr. 1500.–.

■ Questions à [email protected]

Recruter vaut la peine!

■ Bus-Gatu: 25 février, 10 h, Olten.

■ Rail: 3 mars, 10 h 40, Neuchâtel,Quai LNM

■ Pensionnés: 17 mars, 10 h, Olten.

Inscription via www.vpt-online.ch

Assembléesde branche VPT

..

Recruter avec succèspour le syndicatDate et horaire: 14 juin 2016, à 9 h.Lieu: secrétariat central à Berne.

Contenu:

Moi en tant que recruteur/recruteuse: instruments etméthodes de recrutement, exigences lors de l’entretiende recrutement et échange d’expériences entre les parti-cipants.Public cible:

Responsables du recrutement, membres des comités de section, des sous-fédérations ettoute personne intéressée.

Utilité du cours:

Les participants et participantes:

- se plongent avec leurs stratégies dans le recrutement des membres

- élargissent leur répertoire d’instruments et de stratégies pour le travail de recrutementdes membres

Animation de la journée: Elena Obreschkow et Baptiste Morier, coachs des sections SEV.

Traduction simultanée allemand/français.

Frais de cours membre: gratuit

Frais de cours non-membre: 250 francs

Inscription à [email protected] ou [email protected]

Cours de formation pour les membres SEV

..

Page 18: Contact sev 2016 03

......

18 SERVICEcontact.sevN° 03/1618 februar 2016

§

Georges (prénom fictif)est salarié d’une entre-prise de services ferro-viaires depuis trois ans.

Angle droit

Au début, tout se passe bien.Mais bien vite ses conditionssalariales (il est payé àl’heure) et le faible nombred’heures travaillées le met-tent dans une situation fi-nancière précaire. En outre,les conditions de travail sedétériorent au fil du temps etsa santé s’en ressent. On luidemande de faire d’autres

Licenciement abusifchez elvetinoUn cas de protection juridique.

tâches, plus pénibles physi-quement, que celles prévuesau départ, ce qui a pour con-séquence d’exacerber sesdouleurs au dos. Enfin, leshoraires de travail subissentaussi des modifications quiont pour effet de rallongerles journées et d’augmenterla fatigue et le stress ressen-tis par Georges.

Critiques très mal accueilliesAvec l’aide du secrétariatsyndical, qui l’assiste et leconseille dans ses démar-ches, Georges fait part à son

employeur de ses critiqueset demandes pour que sasituation soit mieux prise encompte. Mal lui en prend:convoqué par sa direction, ilest licencié et libéré de sesobligations, en raison d’une« perte de confiance ». L’em-ployeur prétend que plu-sieurs manquements à sesdevoirs peuvent être repro-chés à Georges.

Avocat engagéLa défense des intérêts deGeorges est confiée à unavocat, qui commence par

contester le bien-fondé desmotifs du licenciement: lesprétendus abandons de ser-vice ont tous fait l’objetd’annonces et d’excuses va-lables. Le lien de confiancen’est ainsi pas en cause. Aucontraire, c’est un congé-représailles, pour punirGeorges de ses demandeset plaintes relatives à la dé-gradation de ses conditionsd’engagement et de travailet de celles de ses collè-gues. La demande d’indem-nité pour licenciement abu-sif est de 6 mois de salaire.

Licenciement abusif avéréLe Tribunal estime effecti-vement que le licenciementprononcé est abusif: l’em-ployeur n’a pas prouvé queles absences de Georgesétaient injustifiées. En outreles prestations de travail deGeorges ne sont pas criti-quables au point de justifierun licenciement. Abusif, lecongé l’a aussi été dans saforme: l’employeur a convo-qué Georges soi-disant pourévoquer ses réclamations,mais en réalité pour le licen-cier. Or, ce jour-là, Georgesn’est pas accompagné par lesecrétariat syndical et il n’adonc pas pu assurer plusefficacement sa défense.Enfin, Georges n’a jamais pufaire valoir sa version desfaits. Pour tous ces motifs,le Tribunal condamne l’em-ployeur à verser à Georges3 mois de salaire.

L'équipe de la protection juridique

Je viens de recevoir la dé-claration d’impôt 2015.Quelles primes d’assu-rance a-t-on le droit dedéduire? B. E. de F.Lorsque vous remplis-sez votre déclarationd’impôt, n’oubliez pasque diverses primesd’assurance donnentdroit à des déductionset que vous pouvez ainsiréaliser des économiesd’impôts substantielles.

Le pilier 3aLes primes payées au ti-tre de la prévoyance liéedu pilier 3a permettentde réaliser de grosseséconomies. Les cotisa-tions annuelles sont en-tièrement déductiblesdu revenu imposable.Actuellement, les sala-riés assurés auprèsd’une caisse de pensionpeuvent placer jusqu’à6768 francs dans lepilier 3a. Le montantmaximal versé procureune économie d’impôtd’environ 20 % de ce

même montant, soitquelque 1500 francs paran. Lorsque les deuxmembres d’un couplemarié ont des revenusassujettis à l’AVS, ilspeuvent chacun verserle montant maximal. Lesapprentis et les sta-giaires peuvent éga-lement déjà verser unmontant en fonction deleurs revenus et ainsiéconomiser des impôtsau titre du pilier 3a.

Primes des assurancesmaladie et de risquesSachez que vous pou-vez également déduiredu revenu imposableles primes d’assu-rances de risque purtelles que les assu-rances en cas de décèsou d’incapacité de gaindans le cadre du pilier3a si vos cotisationsd’épargne n’atteignentpas le montant maxi-mal. Et vous pouvez dé-duire fiscalement vosprimes d’assurance ma-

ladies au titre des assu-rances de base et com-plémentaires jusqu’àconcurrence d’un cer-tain montant qui cepen-dant varie d’un cantonà l’autre et est nette-ment inférieur aux fraisde primes réels.

Assurance bâtimentLes propriétaires fon-ciers peuvent faire va-loir la totalité des fraisd’assurance directe-ment liés au bâtimentau titre des frais d’en-tretien sur la déclara-tion d’impôt.La responsabilité civilepropriétaire d’immeu-ble ou l’assurance cho-ses de bâtiments enfont par exemple partie,sans oublier l’impôtfoncier (également ap-pelé impôt immobilier,contribution ou taxe im-mobilière selon les can-tons).

Team de conseil Helvetia

www.helvetia.ch/sev

Déduire les primes d’assurance■ Déclaration d’impôt

Page 19: Contact sev 2016 03

POLITIQUE SYNDICALE ......

19contact.sevN° 03/1618 februar 2016

Nous serions des profiteusespour qui l’égalité s’arrête làoù commencent nos privilèges.Pardon? Les femmes privilé-giées dans la prévoyance pro-fessionnelle? Une petite rectifi-cation par les faits s’avèrenécessaire.

Les inégalités avant la retraitese reportent sur les rentesDans les faits: les femmes exé-cutent bien plus de travail nonrémunéré que les hommes etgagnent moins pour le travailrémunéré. Cela n’a pas seu-lement des répercussions sur

la situation des femmes durantleur vie professionnelle, maisaussi ensuite, pendant la re-traite : 38 % de retraitées n’ontque l’AVS alors que leshommes ne sont que 19 %,soit la moitié, dans ce cas. Lesrentes du deuxième pilier desfemmes sont en moyenne deuxfois plus basses que celles deshommes, leur capital estmême trois fois plus faible quecelui des hommes. On ne peutdonc guère parler de femmesprivilégiées dans la pré-voyance vieillesse. Au con-traire, elles paieraient plutôtencore le prix de l’inégalitédans la société quand ellessont à la retraite.

Soins apportés aux prochesA quoi s’ajoute qu’il est pourbeaucoup de femmes difficilede rester actives profession-nellement jusqu’à 64 ans. Unan avant l’âge ordinaire de laretraite, elles ne sont plus que41 % à l’être. Beaucoup sontsoit malades, soit épuisées

d’avoir eu à mener de fronttravail professionnel et travailfamilial. Les autres doiventsouvent réduire leur taux d’oc-cupation ou arrêter de tra-vailler pour soigner des mem-bres de la famille ou desproches. Il n’y a presque pasd’emplois pour les femmes quiveulent recommencer à tra-vailler après s’être arrêtéespour s’occuper ou soigner desproches. Il ne reste alors sou-vent plus que la retraite antici-

pée avec son lot de réductionde rente.Les femmes encourent aussiun plus grand risque que leshommes de devenir veuves enraison de leur espérance de vieplus élevée. Leurs partenairesles soignent aussi moins sou-vent quand elles sont trèsâgées que ce n’est le cas dansl’autre sens. Cela a des consé-quences en matière de soins etde finances, qui peuvent aussitrès vite mener à la pauvreté.

Une maigre compensationDans l’ensemble, l’âge de laretraite plus bas des femmesest une maigre compensationpour trois raisons: les femmessont souvent empêchéesd’avancer dans leur carrièreprofessionnelle pour s’être oc-cupées de leurs parents, ma-ris, enfants et petits-enfants;ensuite, elles ne peuvent pasvivre de leurs rentes; et enfin,les femmes d’un certain âgene sont plus du tout vouluessur le marché du travail. L’âgede la retraite des femmes à65 ans précipiterait plus defemmes dans la pauvreté etserait inacceptable, tant quel’égalité n’a pas été concréti-sée. Ne pas vouloir lâcher celan’a rien à voir avec une atti-tude de profiteuse... puisquenous n’avons même pas lamoitié du gâteau !

uss

La retraite à 64 ans n’est que justiceNous ne lâcherons pas cela ! La retraite à 64 ans ne fait pas des femmes des profiteuses

Les femmes veulentl’égalité. Elles devraientdonc aussi faire l’arméeet travailler jusqu’à65 ans. Voilà commentargumentent les soi-disant faiseurs d’égalitéobjective, qui ne serendent pas compte àquel point leur avis estbiaisé.

dr

Suite à l’article de ChristopheReymond, du Centre patronal,dans le journal 24Heures du2 février, voici la réponse deMichel Béguelin.

Monsieur Reymond setransporte en 2063. Soit. A cemoment, la ligne de base duGothard, avec sa jumelle duLötschberg-Simplon, auraprogressivement dès 2022permis de transférer sur le raill’essentiel du trafic routiertransalpin. La part du rail étaitdéjà de 63 % en 2013, dutemps de la vieille ligne demontagne, avant l’ouverture dela ligne de base et la mise enservice intégrale du couloir de

ferroutage Bâle–Italie. Elle estpassée à près de 90 % autourde 2030. Ainsi, l’objectif fixépar le peuple en 1998 à traversle financement des NLFA serapproche. Grâce à l’exploita-tion en modules de 750 m, lestrains de 1500 m de traficcombiné, semi-remorquesprincipalement, sont monnaiecourante – les wagons sontsilencieux depuis 2025. Letransfert des camions de laroute au rail améliore sensi-blement la qualité de l’air et lasécurité. Par ailleurs, à cetteépoque, l’entretien du tunnelroutier ne pose aucun pro-blème: 8 à 10 semaines parannée de fermeture nocturne

offrent des possibilitésrégulières, alors que, pour destravaux plus importants, laroute du col (17 km de plus quevia le tunnel) est utilisabletoute l’année, suite aux travauxdéjà entrepris en premièreétape de 2010 à 2019 et qui ontété complétés en secondeétape jusqu’en 2030 – la routedu col est située à la mêmealtitude que celle du Simplon,ouverte toute l’année depuis ledébut des années 2000 déjà.L’éventuel détournement detrafic de transit se fait auniveau européen, soit par laligne de base du Brenner(ouverte en 2027, nouveau pluslong tunnel du monde), soit par

celle du Mont-Cenis. Quant aufret destiné au Tessin, il passepar le tunnel de base selon lesystème combiné rail-routeinterne «RailCare» développédans les années 2010-2020.Revenons en 2016. La visionci-dessus est parfaitementréaliste. Ce n’est pas de lafiction: les sites internet HupacAG, RAlpin AG et RailCare,entre autres, en sont la preuve.Les partisans du deuxième tuberoutier ignorent totalement cesréalités. Monsieur Eperon duCentre patronal a même dit àForum le 1er février: «Le tunnelde base n’est pas prévu pourles camions»... Enorme!Le constat est sidérant: tout

est fait avant le 28 février pourfaire croire au peuple que lamise en service de 2017 à2022 de la ligne de base n’arien à voir avec le tunnelroutier (voir le silence imposéaux CFF). Or le tunnel de base,avec les compléments duMonte-Ceneri et du couloir deferroutage Bâle–Italie, faitplus que doubler les perfor-mances de la ligne demontagne, à des coûts bienplus bas! Le progrès seragigantesque, aussi pour leTessin! Et cela change tout:entre autres, le deuxième tuberoutier est vraiment inutile.

Michel Béguelin

LETTRE DE LECTEURS

Gothard: d’une fiction à la réalité

Page 20: Contact sev 2016 03

......

20 FOCUS.SEVcontact.sevN° 03/1618 février 2016

Le concours de contact.sev

Les photos de notre concoursreprésentent un lieu ou un objeten rapport avec les transportspublics et leur environnement.

Le ou la gagnant-e sera tiré-e ausort parmi les réponses correcteset gagnera un couteau de pocheOutrider aux couleurs du SEV.

Solution du concours paru danscontact.sev no 2:

La photo parue dans la dernièreédition illustre un sabot dérailleurà la gare de Münchenwiler-Cour-gevaux.

Le sort a désigné Alessio Bassi,membre de la PV Ticino e Moesa-no et domicilié à Airolo.

Il reçoit un set d’écriture..

Conditions de participation :

Par carte postale Inscrivez votreréponse, vos nom et prénom ainsique votre adresse sur une cartepostale et retournez-la à :SEV, Photomystère,case postale, 3000 Berne 6.

Par e-mail Envoyez votreréponse, vos nom et prénom ainsique votre adresse par e-mail à :[email protected]

Sur Internet Rendez-vous surnotre site www.sev-online.ch,cliquez sur l’encadré Photo-mystère qui se trouve à droitesous l’agenda et remplissez leformulaire. Ce concours ne donnelieu à aucune correspondance.

Dernier délai de réception desréponses : mercredi 24 février 2016

Photomystère : «De quoi s’agit-il?»

vbo

Le personnel des trains de lasection SEV-ZPV Tessin vientd’écrire à la responsable de laDivision Voyageurs. Il de-mande une meilleure coordina-tion de l’information à la clien-tèle et la résolution définitivedes problèmes techniques del’ETR 610.«S’il y a une catégorie qui re-présente la carte de visite desCFF, c’est le personnel destrains. Il est l’image de l’entre-prise au sein de la population.Ce rôle, le personnel des trainsl’assume pleinement, avec pro-fessionnalisme et passion. Dèslors, lorsqu’il recueille chaque

jour les critiques de la clien-tèle, qu’il les transmet correc-tement et que rien ne bouge, ilest compréhensible qu’il trans-mette ces informations à la di-rection des CFF», fait remar-quer Angelo Stroppini,secrétaire syndical SEV.C’est dans cet esprit de colla-boration que le personnel destrains de la section SEV/ZPVTessin a donc envoyé une mis-

sive à Jeannine Pilloud, direc-trice de la Division Voyageurs,pour communiquer les criti-ques de la clientèle concernantles compositions ETR 610 quicirculent sur la ligne du Go-thard.

Le personnel en première ligneIl s’agit tout d’abord de criti-ques concernant le confort despassagers : de la clim qui ne

marche pas aux dysfonction-nements des WC, en passantpar la présence persistanted’odeurs désagréables... Il nefaut pas oublier les problèmesrencontrés par les machinesdu wagon-restaurant. «Enétant en première ligne, le per-sonnel doit faire face à tousces inconvénients en recueil-lant l’insatisfaction de la clien-tèle, qui a le droit de se plain-

dre, explique Stroppini. Le pro-blème c’est d’y remédier. Etc’est exactement ce que de-mande le personnel des trainsdans sa lettre à Jeannine Pil-loud – après l’avoir signalé àde multiples reprises.»

Retards et correspondancesUn service-clientèle soigné im-plique une bonne informationconcernant les retards et lescorrespondances. Hélas, lenouveau système d’informa-tion (MIKU) à disposition dupersonnel pour les annoncesdans les trains pose plus deproblèmes qu’il n’en résout.Les lacunes du système – quise traduisent par des informa-tions contradictoires enquelques minutes – désorien-tent évidemment les usagers.Un problème signalé à maintesreprises mais qui est toujourssans solution.Le personnel des trains sou-haite pouvoir continuer defaire son travail de manière op-timale, afin que le voyage entrain reste un moyen sûr, éco-logique et fiable.

Françoise Gehring/vbo

Problèmes techniques,dysfonctionnement, dé-sagréments : voilà ceque vivent chaque jourles passagers de l’ETR610. Des usagers quiévidemment s’en plai-gnent au personnel destrains. Le personnel faitremonter l’informationdepuis des mois. Sanssuccès. Le SEV et la ZPVTessin ont décidé d’allerplus haut.

«Le personnel paratonnerre»Etre à l’écoute de la clientèle fait partie du travail du personnel des trains, mais ses constats restent lettre morte

gi

Des lignes ambitieuses. Mais la substance...


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