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AZA 3000 Berne 6 Journal PP Mutations: Case postale, 3000 Bern 6 N° 21 6 novembre 2014 tél. 031 357 57 57, fax 031 357 57 58, e-mail: [email protected], Internet: www.sev-online.ch La Suisse – en ce qui concerne l’égalité entre hommes et femmes – a toujours avancé au rythme d’un escargot. Là elle se dépasse en reculant... Selon le Forum économique mondial – qui a analysé la situa- tion de 142 pays dans son « Glo- bal Gender Gap Report 2014 » – la Suisse n’est plus parmi les dix premiers dans le respect de l’égalité. Le retour de valeurs conservatrices – les femmes doi- vent retourner aux fourneaux en raison d’un prétendu ordre natu- rel – est un fait. Et ce n’est guère mieux du côté de l’égalité sala- riale, qui demeure un mirage malgré la loi de 1996. Le Conseil fédéral – sous la pres- sion des femmes et des syndi- cats – a décidé de faire un pas en avant et d’imposer par la loi l’analyse des salaires aux entre- prises (cf. page 20). Pour les syndicats, cette mesure est trop timide. En avançant au pas des tortues, il faudra des années – et surtout beaucoup de rides – pour atteindre l’égalité. On dit que les femmes suisses sont patientes: n’ont-elles pas attendu 60 ans pour avoir leur assurance-maternité malgré le mandat constitutionnel de 1945? La patience a pourtant atteint ses limites. Françoise Gehring, secrétaire syndicale ÉDITO Egalité: la Suisse recule Stefan Bruderer siège au comité SEV et dirige la CoPe Surfaces de son lieu de travail. Pages 6 et 7 Un jeune impliqué .. La direction des TPC viole sans gêne la CCT cadre Vaud dans le cadre d’un licenciement. Le SEV ne lâche pas le morceau et mène bataille à différents niveaux. Page 8 TPC: la CCT cadre Vaud violée Le SEV demande un entretien pour régler les problèmes d’application de la CCT TransN. La direction RH ne donne pas signe de vie. Page 8 TransN: la CCT n’est pas appliquée Depuis lundi, les membres SEV affi- chent leur colère en portant un bras- sard. Ainsi en a dé- cidé l’assemblée générale forte de 150 personnes le 29 octobre. Le ras-le- bol est tel que le SEV consulte désor- mais ses membres sur la nécessité de durcir le ton. Le SEV se joint en outre au reste de la fonction publique le 12 no- vembre de midi à 13h30. Le SEV y prendra la parole et participera au défi- lé. Le personnel ne débraiera pas à cette occasion, mais la grève est en point de mire. Pages 4 et 5 TPG: la fonction publique se rassemble le 12 novembre Mobilisation à Genève vbo Le Congrès de l’Union syndicale suisse, qui a lieu tous les quatre ans, s’est déroulé récemment à Berne. Différents thèmes politiques et syndicaux, natio- naux et internationaux, ont été abordés. Les lignes directives du travail syndical ont été définies. La présidence de l’USS a également été réélue, et Giorgio Tuti, président SEV, a été reconduit à la vice-présidence de l’USS. Page 13 Giorgio Tuti réélu Les syndicats refusent catégori- quement l’initiative Ecopop car... elle augmenterait la pression sur les salaires et sur les conditions de travail de tous les travailleurs en Suisse, en géné- rant davantage de résidents de courte du- rée et frontaliers en situation précaire; elle mènerait à une nouvelle discri- mination des forces de travail étran- gères et de leurs proches et renforcerait la pression par les employeurs; elle mettrait des places de travail en danger car elle signerait la fin définitive des accords bilatéraux. Dossier pages 10 à 12 L’initiative Ecopop va encore plus loin que l’initiative sur sur l’immigration de masse adoptée en février. Cette ini- tiative « éco-fondamentaliste » demande une limitation du solde migratoire à 0,2 % de la population permanente. Extrême et dangereuse Non à l’initiative Ecopop le 30 novembre L’initiative Ecopop toucherait tous les travailleurs et mènerait la Suisse dans une im- passe. Les ressources naturelles doivent être protégées mais d’une autre manière.

Contact sev 2014 21

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Page 1: Contact sev 2014 21

AZA 3000 Berne 6Journal PP

Mutations:Case postale, 3000 Bern 6

N° 21

6 novembre2014

tél. 031 357 57 57, fax 031 357 57 58, e-mail: [email protected], Internet: www.sev-online.ch

La Suisse – en ce qui concernel’égalité entre hommes etfemmes – a toujours avancé aurythme d’un escargot. Là elle sedépasse en reculant...Selon le Forum économiquemondial – qui a analysé la situa-tion de 142 pays dans son « Glo-bal Gender Gap Report 2014 » –la Suisse n’est plus parmi les dixpremiers dans le respect del’égalité. Le retour de valeursconservatrices – les femmes doi-vent retourner aux fourneaux enraison d’un prétendu ordre natu-rel – est un fait. Et ce n’est guèremieux du côté de l’égalité sala-riale, qui demeure un miragemalgré la loi de 1996.Le Conseil fédéral – sous la pres-sion des femmes et des syndi-cats – a décidé de faire un pasen avant et d’imposer par la loil’analyse des salaires aux entre-prises (cf. page 20). Pour lessyndicats, cette mesure est troptimide. En avançant au pas destortues, il faudra des années – etsurtout beaucoup de rides –pour atteindre l’égalité.On dit que les femmes suissessont patientes: n’ont-elles pasattendu 60 ans pour avoir leurassurance-maternité malgré lemandat constitutionnel de1945?La patience a pourtant atteintses limites.

Françoise Gehring, secrétaire syndicale

ÉDITO

Egalité:la Suisse recule

Stefan Bruderer siège aucomité SEV et dirige laCoPe Surfaces de son lieude travail. Pages 6 et 7

Un jeune impliqué

..

La direction des TPC viole sans gêne la CCTcadre Vaud dans le cadre d’un licenciement.Le SEV ne lâche pas le morceau et mènebataille à différents niveaux. Page 8

TPC: la CCT cadre Vaud violéeLe SEV demande un entretien pour régler lesproblèmes d’application de la CCT TransN. Ladirection RH ne donne pas signe de vie.

Page 8

TransN: la CCT n’est pas appliquée

Depuis lundi, lesmembres SEV affi-chent leur colère enportant un bras-sard. Ainsi en a dé-cidé l’assembléegénérale forte de

150 personnes le 29 octobre. Le ras-le-bol est tel que le SEV consulte désor-

mais ses membres sur la nécessité dedurcir le ton. Le SEV se joint en outre aureste de la fonction publique le 12 no-vembre de midi à 13h30. Le SEV yprendra la parole et participera au défi-lé. Le personnel ne débraiera pas àcette occasion, mais la grève est enpoint de mire.

Pages 4 et 5

TPG: la fonction publique se rassemble le 12 novembre

Mobilisation à Genèvevbo

Le Congrès de l’Union syndicale suisse,qui a lieu tous les quatre ans, s’estdéroulé récemment à Berne. Différentsthèmes politiques et syndicaux, natio-naux et internationaux, ont été abordés.Les lignes directives du travail syndicalont été définies. La présidence de l’USSa également été réélue, et Giorgio Tuti,président SEV, a été reconduit à lavice-présidence de l’USS.

Page 13

Giorgio Tuti réélu

Les syndicats refusent catégori-quement l’initiative Ecopop car...■ elle augmenterait la pression sur lessalaires et sur les conditions de travail detous les travailleurs en Suisse, en géné-rant davantage de résidents de courte du-rée et frontaliers en situation précaire;■ elle mènerait à une nouvelle discri-mination des forces de travail étran-gères et de leurs proches et renforceraitla pression par les employeurs;■ elle mettrait des places de travail endanger car elle signerait la fin définitivedes accords bilatéraux.

Dossier pages 10 à 12

L’initiative Ecopop va encoreplus loin que l’initiative sursur l’immigration de masseadoptée en février. Cette ini-tiative « éco-fondamentaliste »demande une limitation dusolde migratoire à 0,2 % de lapopulation permanente.

Extrême et dangereuseNon à l’initiative Ecopop le 30 novembre

L’initiative Ecopop toucherait tous les travailleurs et mènerait la Suisse dans une im-passe. Les ressources naturelles doivent être protégées mais d’une autre manière.

Page 2: Contact sev 2014 21

ACTU ......

2contact.sevN° 21/146 novembre 2014

Bellinzone: un pas deplus pour le centre decompétence■ Le Centre de compétencepour une mobilité durable etferroviaire a été fondé le21 octobre dernier. Le conseilde fondation est composé de:Felice Zanetti, président (villede Bellinzone), Gianni Frizzo(pour le comité Giù le mani) etFerruccio Bianchi (CFF), vice-présidents; Ivan Ambrosini(Bellinzone et vallées), secré-taire; Giambattista Ravano etAntonio Brina (canton); CorradoSolcà (Mendrisiotto et BassoCeresio); Matteo Pronzini (SEV,Transfair et Unia) et FrancoGervasoni (Supsi). Premièretâche du Conseil: dénicher undirecteur. Gi/vbo

Rencontre entre SEV,LPV et MEV■ Des discussions ont eu lieuentre l’entreprise de tempo-raires MEV Suisse et le SEV,après un long silence. Leprésident du SEV, Giorgio Tuti,et le président central de lasous-fédération du personneldes locs, Hansruedi Schürch,ont pu en savoir plus sur lesactivités et les intentions de laplus importante entrepriselouant des prestations depersonnel ferroviaire en Suisse,ceci lors d’une rencontre à Bâle.

MEV n’offre plus uniquement dupersonnel de locs et desvisiteurs pour des engagementslimités dans le temps, maisoffre aussi des conseils et desprestations de sécurité dans ledomaine des chantiers et,depuis 2014, dispose de sapropre formation de mécanosde locomotives. Des simula-teurs de conduite spécifiquesont été achetés. Les représen-tants du SEV ont appriségalement avec intérêt que lesexamens finaux des aspirantsmécaniciens ne seront paseffectués par des expertsinternes mais par des expertsexternes à l’entreprise. Le duoSEV et LPV a également profitéde l’occasion pour évoquer lesconditions d’engagement et lesconventions collectives etconventions par branche. SEV

EN VITESSE

C’est Claude Hêche, présidentd’Ouestrail, qui a accueilli,comme d’habitude, les partici-pants au colloque d’automnede l’association. Il a soulignéson inquiétude et sa surpriseface à une recrudescence deslignes de bus en lieu et placedes lignes de chemins de fer,par exemple pour se rendredans de grandes villes alle-mandes ou italiennes. Il a éga-lement dénoncé l’initiativepour le service public, qui mal-heureusement « rate » tota-lement sa cible!

Orateurs de tous bordsLes exposés qui ont suivi ontabordé la thématique du trans-port marchandises et la révi-sion de la loi fédérale. Les in-tervenants, nombreux, ont tourà tour exposé leurs points devue, leurs choix et leurs straté-gies. Nicolas Schmidt, repré-sentant de l’OFT, a expliquépourquoi le Conseil fédéral neprévoit pas un objectif detransfert clair dans la loi : « LeConseil fédéral a choisi deposer des conditions-cadre aulieu d’intervenir dans les con-

trats. Il veut également que lesoffres soient autofinancées ».Roger Nordmann, conseillernational, le plus politique desintervenants, a rappelé lesatouts du fret ferroviaire surles longues distances et lesatouts des camions pour lesderniers kilomètres, appelée la« distribution fine ».

Exemples européens?Gilles Peterhans, représentantde l’UIP (Union internationaledes détenteurs de wagons),était chargé de citer quelquesexemples de réussite euro-péens dont pourrait s’inspirerla Suisse. Après avoir bien ex-pliqué que faire des comparai-sons entre les différents modè-les de divers pays est quasiimpossible, il a néanmoins citél’Autriche et la Lettonie, quiont une bonne culture ferro-viaire. Il est revenu sur le pro-jet Marco Polo, projet visant lapromotion du transport mar-chandises, qui n’a pas été utili-sé par manque de sollicita-tions! Il a également citél’exemple de l’Angleterre oùles décisions de construire etde développer le réseau vien-

Tout n’est pas rose enmatière de fret ferro-viaire interne. Ce genrede trafic a-t-il un aveniret la révision de la loiactuellement soumiseau Parlement est-elleadéquate? Deux ques-tions abordées lors dutraditionnel colloqued’Ouestrail le 31 octo-bre à Yverdon, devantprès de 150 personnes.

Après l’« ère glaciaire », Le trafic marchandises interne par rail au cœur des débats du colloque d’Ouestrail

Hes

Roger Nordmann à la tribune sous le regard attentif des autres orateurs de la journée.

L’assemblée des délégués dela « FerienheimgenossenschaftSEV » a sollicité des conseils àpropos de la situation de l’hô-tel Brenscino. Les espoirsquant à un essor du tourismeestival au Tessin sont restésvains et l’hôtel est toujours dé-ficitaire. Entretemps, le capitalpropre de l’entreprise s’est en-core réduit. Le chef des finan-ces SEV, Aroldo Cambi, éga-lement responsable pour

l’Hôtel Brenscino, a réitéré lesdéclarations faites lors de ladernière assemblée des délé-gués: « Nous ne pourrons pascouvrir les pertes de l’hôtel parles cotisations des membresdurant des années. »Une consultation externe a misen avant entre autres qu’il y aavait trop peu de connais-sances spécifiques dans les or-ganes directeurs, ce qui n’estguère étonnant, puisque leSEV n’a pas vraiment de voca-tion hôtelière. Ces lacunes ontmené notamment au fait que ladirection de l’hôtel n’a pas étéassez étroitement soutenuelorsque la situation a commen-cé à se dégrader.

Pour les délégués, il était doncclair qu’il fallait prendre desmesures immédiates. L’assem-blée a décidé à l’unanimité demettre en place un accompa-gnement externe, qui aide à lagestion de l’hôtel. C’est An-dreas Richard, spécialiste ex-périmenté ayant déjà collaboréavec d’autres syndicats, quisera chargé de cette tâche. Ilmettra des mesures en place,en collaboration avec AroldoCambi et Martin Faes, direc-teur de l’hôtel. L’objectif prin-cipal est d’adapter le modèlede gestion (business modell)actuel, qui n’est plus efficacedepuis plusieurs années. Ilfaut aussi chercher un nouvel

équilibre financier en optimi-sant les coûts et la structuredes recettes.Il y a depuis longtemps unediscussion de base sur le faitque le SEV soit propriétaired’un hôtel. « Nous ne pouvonsplus éviter cette discussion,car peu de nos membres sé-journent encore à l’hôtelBrenscino » a expliqué Cambilors de la séance. On va enconséquence encore examinerla situation plus en profondeuret mener des discussions ou-vertes avec toutes les parties.Pour l’hôtel Brenscino, la sai-son 2014 est finie et l’hôtel ré-ouvrira ses portes le 21 mars2015. pmo/Hes

Une mauvaise année deplus pour le tourismetessinois: les effets sefont sentir pour l’HôtelBrenscino. Le SEV agit.

Recherche d’un nouvel équilibreL’assemblée des délégués FHG décide de nouvelles mesures pour Brenscino

ACTU

...... 3

contact.sevN° 21/146 novembre 2014

La Misère du mondeIl y a quelques années paraissait en France un livre intitulé « La Misèredu monde »1. Des sociologues avaient recueilli des témoignagesemblématiques de situations de travail et de vie, ils démon-traient combien le destin collectif et le destin individuel sontliés: des emplois où des gens souffraient du poids du monde,de l’incompréhension de leur condition de travail, d’emploisprécaires qui ne rapportaient pas assez pour payer leur loyer,de la douleur de ne pouvoir s’arracher à la glèbedu monde, de ne pouvoir souhaiter mieuxpour leurs enfants, des personnes qui en-durent un travail abêtissant et avilissant demanque de respect et de considération. Lelivre avait fait grand bruit, il avait marquéaussi parce que sa manière d’amener uneconnaissance était à la portée de chacun: lespersonnes qui témoignaient venaient de tousles champs du social (ouvriers, employés,agriculteurs, enseignants ou soignants), ilsparlaient vrai, ils analysaient avec justesse etexpliquaient avec leur expérience.

Politiquement, personne n’a rien fait de ce livre, personne nel’a pris comme un signal d’alarme.Aujourd’hui, la France est dans une crise qui semble ne pluss’arrêter, et les petites misères décrites dans le livre sont de-venues d’engluantes souffrances.En Suisse, les témoignages de cette souffrance qui augmentesont de plus en plus nombreux. J’en veux pour signe les arrêtsde travail, les antidépresseurs que l’on avale comme des bon-bons, les paysans qui se suicident, les fonctionnaires dans larue, les taux d’absentéisme qui s’envolent. Keynes est bienloin qui avait pensé l’investissement de l’Etat comme le moyend’extraire les Etat-Unis, alors à genoux, de la crise des années30. La recette d’aujourd’hui: renvoyer les chômeurs à leur em-ployabilité, demander aux services publics de baisser leurs sa-laires pour payer leurs collègues menacés de licenciement,baisser les budgets de l’Etat tous azimuts pour assumer les ca-deaux fiscaux aux entreprises multinationales.Ces formules qui consistent à faire plus avec moins nous sontdonnées par des gens qui n’auront jamais à souffrir de voir leursalaire perdre de la valeur. Ces dirigeants ont des salaires quiles mettent à l’abri des contingences de l’augmentation desprimes d’assurances maladie, ils sont équipés lors des planssociaux de parachutes dorés, ils peuvent choisir des retraitesanticipées comme sur catalogue. Ce sont bien eux aussi qui,l’œil humide, assurent qu’ils ne prennent pas leur décision delicenciement de gaité de cœur. Ils croient que chacun jouit desmêmes conditions pour rebondir après une perte d’emploi. Laperte d’emploi est une difficulté pour les uns, une vraie misèrepour les autres.

Personne ne veut prendre la mesure de ces signaux d’alarme –les arrêts de travail, la colère des travailleurs, les manifesta-tions de la fonction publique, – rien de cela ne semble souleverles politiques. Au point qu’un directeur des tpg tout juste nom-mé – et pas encore en fonction – déclare que, s’il le faut, ilsaura licencier. Cela n’en dit-il pas trop sur l’irrespect et l’éloi-gnement de ceux qui décident et de ceux qui exécutent? Peut-être est-ce cela qu’il faut repenser?

Valérie Solano

1.La misère du Monde, sous la direction de Pierre Bourdieu,Point, Seuil

CARNET DE BORD

Pour la CCT 2015 quientrera en vigueur l’annéeprochaine, nous avonsconvenu que les CFFdoivent offrir un poste fixeaux personnes qui onttravaillé comme tempo-raires durant quatre ans.Entre-temps, nous avons euconnaissance de cas où, enraison de cette réglementa-tion, des supérieurshiérarchiques licencientencore des collaborateurs

temporaires afin d’éviter unengagement fixe. Ce sontclairement des abus quivont à l’encontre duprincipe de la bonne foi.Nous avons rendu les CFFattentifs à ces pratiques enles priant de prendre desmesures correctives. Dansleur réponse, les CFF ontconfirmé qu’ils ne tolèrentpas de tels agissements.« A l’avenir, de tels emploistemporaires ne doivent pas

faire expressément l’objetde contrôles pour qu’ilssoient résiliés juste avantl’échéance de la duréeconvenue. »Nous prenons les CFF aumot! Nous vous prions tousde veiller à ce que cetterègle soit respectée. Veuilleznous annoncer sans tardertout licenciement abusif decollaborateurs temporaires!Merci de votrecollaboration! SEV

CCT CFF ET CFF CARGO

Collaborateurs temporaires –il faut être très attentif !

nent avant tout des transpor-teurs et non pas des politi-ques. Pour lui, « il faut réduireles barrières techniques etopérationnelles et améliorerl’échange d’informations, en-core trop problématique ».Nicolas Perrin, directeur géné-ral de CFF Cargo, a bien sûrévoqué les chiffres noirs del’année dernière : « Après avoirpassé une ère glaciaire, noussommes dans une période po-sitive ». François Mermod, an-cien directeur de PESA SA etconsultant, considère que legrand « hub » de Bâle manquede points d’appui, notammenten Suisse romande: « Il faut in-citer les cantons romands à seconcerter avec l’OFT pour déve-lopper des points de transbor-dement en fonction des bas-sins économiques. »Jean-Daniel Faucherre, prési-dent du Conseil d’administra-tion de Faucherre TransportsSA et vice-président de l’AS-TAG, « s’attendait à ce qu’ontape sur le camion, mais voitque tout le monde est d’accordsur le fait que ce sont deuxchoses complémentaires. » Ildéplore néanmoins une politi-que à sens unique en faveurdu rail, et par conséquent uneconcurrence non équitable vu

les subventions octroyées. Ilestime que la projet de loi del’OFT continue dans cette di-rection en essayant d’éliminerla concurrence. Il estime qu’ilne peut pas y avoir de luttepour avoir du job puisque letrafic est en constante progres-sion et qu’il y a donc suffi-samment de travail pour lesdeux modes de transport! Ilpense qu’il faudrait « colla-borer et non que l’Etat détruisela concurrence. »

Choisir CFF Cargo ou non ?Sylvain Galé, responsable derailCare (région Ouest), entre-prise de transport ferroviairerachetée par la Coop, a expli-qué pourquoi la Coop a préféréavoir sa propre entreprise detransport au lieu de mandaterCFF Cargo. Le distributeur achoisi cette variante autonomeafin de transporter ses pro-duits frais sur des petites dis-tances avec des trains courts,ce qui n’est pas possible avecCFF Cargo. La Coop s’est fixéun objectif en matière de CO2

et a donc entrepris toute unesérie de démarches pouratteindre son objectif, dont cestrajets sur rail pour les courtesdistances. Des projets inno-vants voient le jour à railCare

comme des machines ferro-viaires électriques au lieu deslocomotives de manœuvre àdiesel, des trains-navettes etdes transbordements super ra-pides.Nicolas Herold, directeur logis-tique chez Syngenta MontheySA, cliente de CFF Cargo, a citéquelques arguments qui l’ontfait penché en faveur de cetteentreprise, tout en ne cachantpas les travers du transportpar rail, notamment le fait quele monde du rail soit « unmonde compliqué d’ingé-nieurs, de spécialistes et detechniciens, comparé aumonde de la route, de ‹ petits ›patrons avec une approcheplus pragmatique de chefsd’entreprise ». Il estime qu’ilfaut être convaincu pour choi-sir le rail, car c’est compliqué,et il prône même une « vraie »séparation des CFF, sans inter-férences entre immobilier,voyageurs et marchandises...Après ces riches exposés, lesparticipants ont pu poser leursquestions aux intervenantspuis ont continué les discus-sions autour d’un buffetdînatoire. Henriette Schaffter

quel avenir?

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ACTU ......

2contact.sevN° 21/146 novembre 2014

Bellinzone: un pas deplus pour le centre decompétence■ Le Centre de compétencepour une mobilité durable etferroviaire a été fondé le21 octobre dernier. Le conseilde fondation est composé de:Felice Zanetti, président (villede Bellinzone), Gianni Frizzo(pour le comité Giù le mani) etFerruccio Bianchi (CFF), vice-présidents; Ivan Ambrosini(Bellinzone et vallées), secré-taire; Giambattista Ravano etAntonio Brina (canton); CorradoSolcà (Mendrisiotto et BassoCeresio); Matteo Pronzini (SEV,Transfair et Unia) et FrancoGervasoni (Supsi). Premièretâche du Conseil: dénicher undirecteur. Gi/vbo

Rencontre entre SEV,LPV et MEV■ Des discussions ont eu lieuentre l’entreprise de tempo-raires MEV Suisse et le SEV,après un long silence. Leprésident du SEV, Giorgio Tuti,et le président central de lasous-fédération du personneldes locs, Hansruedi Schürch,ont pu en savoir plus sur lesactivités et les intentions de laplus importante entrepriselouant des prestations depersonnel ferroviaire en Suisse,ceci lors d’une rencontre à Bâle.

MEV n’offre plus uniquement dupersonnel de locs et desvisiteurs pour des engagementslimités dans le temps, maisoffre aussi des conseils et desprestations de sécurité dans ledomaine des chantiers et,depuis 2014, dispose de sapropre formation de mécanosde locomotives. Des simula-teurs de conduite spécifiquesont été achetés. Les représen-tants du SEV ont appriségalement avec intérêt que lesexamens finaux des aspirantsmécaniciens ne seront paseffectués par des expertsinternes mais par des expertsexternes à l’entreprise. Le duoSEV et LPV a également profitéde l’occasion pour évoquer lesconditions d’engagement et lesconventions collectives etconventions par branche. SEV

EN VITESSE

C’est Claude Hêche, présidentd’Ouestrail, qui a accueilli,comme d’habitude, les partici-pants au colloque d’automnede l’association. Il a soulignéson inquiétude et sa surpriseface à une recrudescence deslignes de bus en lieu et placedes lignes de chemins de fer,par exemple pour se rendredans de grandes villes alle-mandes ou italiennes. Il a éga-lement dénoncé l’initiativepour le service public, qui mal-heureusement « rate » tota-lement sa cible!

Orateurs de tous bordsLes exposés qui ont suivi ontabordé la thématique du trans-port marchandises et la révi-sion de la loi fédérale. Les in-tervenants, nombreux, ont tourà tour exposé leurs points devue, leurs choix et leurs straté-gies. Nicolas Schmidt, repré-sentant de l’OFT, a expliquépourquoi le Conseil fédéral neprévoit pas un objectif detransfert clair dans la loi : « LeConseil fédéral a choisi deposer des conditions-cadre aulieu d’intervenir dans les con-

trats. Il veut également que lesoffres soient autofinancées ».Roger Nordmann, conseillernational, le plus politique desintervenants, a rappelé lesatouts du fret ferroviaire surles longues distances et lesatouts des camions pour lesderniers kilomètres, appelée la« distribution fine ».

Exemples européens?Gilles Peterhans, représentantde l’UIP (Union internationaledes détenteurs de wagons),était chargé de citer quelquesexemples de réussite euro-péens dont pourrait s’inspirerla Suisse. Après avoir bien ex-pliqué que faire des comparai-sons entre les différents modè-les de divers pays est quasiimpossible, il a néanmoins citél’Autriche et la Lettonie, quiont une bonne culture ferro-viaire. Il est revenu sur le pro-jet Marco Polo, projet visant lapromotion du transport mar-chandises, qui n’a pas été utili-sé par manque de sollicita-tions! Il a également citél’exemple de l’Angleterre oùles décisions de construire etde développer le réseau vien-

Tout n’est pas rose enmatière de fret ferro-viaire interne. Ce genrede trafic a-t-il un aveniret la révision de la loiactuellement soumiseau Parlement est-elleadéquate? Deux ques-tions abordées lors dutraditionnel colloqued’Ouestrail le 31 octo-bre à Yverdon, devantprès de 150 personnes.

Après l’« ère glaciaire », Le trafic marchandises interne par rail au cœur des débats du colloque d’Ouestrail

Hes

Roger Nordmann à la tribune sous le regard attentif des autres orateurs de la journée.

L’assemblée des délégués dela « FerienheimgenossenschaftSEV » a sollicité des conseils àpropos de la situation de l’hô-tel Brenscino. Les espoirsquant à un essor du tourismeestival au Tessin sont restésvains et l’hôtel est toujours dé-ficitaire. Entretemps, le capitalpropre de l’entreprise s’est en-core réduit. Le chef des finan-ces SEV, Aroldo Cambi, éga-lement responsable pour

l’Hôtel Brenscino, a réitéré lesdéclarations faites lors de ladernière assemblée des délé-gués: « Nous ne pourrons pascouvrir les pertes de l’hôtel parles cotisations des membresdurant des années. »Une consultation externe a misen avant entre autres qu’il y aavait trop peu de connais-sances spécifiques dans les or-ganes directeurs, ce qui n’estguère étonnant, puisque leSEV n’a pas vraiment de voca-tion hôtelière. Ces lacunes ontmené notamment au fait que ladirection de l’hôtel n’a pas étéassez étroitement soutenuelorsque la situation a commen-cé à se dégrader.

Pour les délégués, il était doncclair qu’il fallait prendre desmesures immédiates. L’assem-blée a décidé à l’unanimité demettre en place un accompa-gnement externe, qui aide à lagestion de l’hôtel. C’est An-dreas Richard, spécialiste ex-périmenté ayant déjà collaboréavec d’autres syndicats, quisera chargé de cette tâche. Ilmettra des mesures en place,en collaboration avec AroldoCambi et Martin Faes, direc-teur de l’hôtel. L’objectif prin-cipal est d’adapter le modèlede gestion (business modell)actuel, qui n’est plus efficacedepuis plusieurs années. Ilfaut aussi chercher un nouvel

équilibre financier en optimi-sant les coûts et la structuredes recettes.Il y a depuis longtemps unediscussion de base sur le faitque le SEV soit propriétaired’un hôtel. « Nous ne pouvonsplus éviter cette discussion,car peu de nos membres sé-journent encore à l’hôtelBrenscino » a expliqué Cambilors de la séance. On va enconséquence encore examinerla situation plus en profondeuret mener des discussions ou-vertes avec toutes les parties.Pour l’hôtel Brenscino, la sai-son 2014 est finie et l’hôtel ré-ouvrira ses portes le 21 mars2015. pmo/Hes

Une mauvaise année deplus pour le tourismetessinois: les effets sefont sentir pour l’HôtelBrenscino. Le SEV agit.

Recherche d’un nouvel équilibreL’assemblée des délégués FHG décide de nouvelles mesures pour Brenscino

ACTU

...... 3

contact.sevN° 21/146 novembre 2014

La Misère du mondeIl y a quelques années paraissait en France un livre intitulé « La Misèredu monde »1. Des sociologues avaient recueilli des témoignagesemblématiques de situations de travail et de vie, ils démon-traient combien le destin collectif et le destin individuel sontliés: des emplois où des gens souffraient du poids du monde,de l’incompréhension de leur condition de travail, d’emploisprécaires qui ne rapportaient pas assez pour payer leur loyer,de la douleur de ne pouvoir s’arracher à la glèbedu monde, de ne pouvoir souhaiter mieuxpour leurs enfants, des personnes qui en-durent un travail abêtissant et avilissant demanque de respect et de considération. Lelivre avait fait grand bruit, il avait marquéaussi parce que sa manière d’amener uneconnaissance était à la portée de chacun: lespersonnes qui témoignaient venaient de tousles champs du social (ouvriers, employés,agriculteurs, enseignants ou soignants), ilsparlaient vrai, ils analysaient avec justesse etexpliquaient avec leur expérience.

Politiquement, personne n’a rien fait de ce livre, personne nel’a pris comme un signal d’alarme.Aujourd’hui, la France est dans une crise qui semble ne pluss’arrêter, et les petites misères décrites dans le livre sont de-venues d’engluantes souffrances.En Suisse, les témoignages de cette souffrance qui augmentesont de plus en plus nombreux. J’en veux pour signe les arrêtsde travail, les antidépresseurs que l’on avale comme des bon-bons, les paysans qui se suicident, les fonctionnaires dans larue, les taux d’absentéisme qui s’envolent. Keynes est bienloin qui avait pensé l’investissement de l’Etat comme le moyend’extraire les Etat-Unis, alors à genoux, de la crise des années30. La recette d’aujourd’hui: renvoyer les chômeurs à leur em-ployabilité, demander aux services publics de baisser leurs sa-laires pour payer leurs collègues menacés de licenciement,baisser les budgets de l’Etat tous azimuts pour assumer les ca-deaux fiscaux aux entreprises multinationales.Ces formules qui consistent à faire plus avec moins nous sontdonnées par des gens qui n’auront jamais à souffrir de voir leursalaire perdre de la valeur. Ces dirigeants ont des salaires quiles mettent à l’abri des contingences de l’augmentation desprimes d’assurances maladie, ils sont équipés lors des planssociaux de parachutes dorés, ils peuvent choisir des retraitesanticipées comme sur catalogue. Ce sont bien eux aussi qui,l’œil humide, assurent qu’ils ne prennent pas leur décision delicenciement de gaité de cœur. Ils croient que chacun jouit desmêmes conditions pour rebondir après une perte d’emploi. Laperte d’emploi est une difficulté pour les uns, une vraie misèrepour les autres.

Personne ne veut prendre la mesure de ces signaux d’alarme –les arrêts de travail, la colère des travailleurs, les manifesta-tions de la fonction publique, – rien de cela ne semble souleverles politiques. Au point qu’un directeur des tpg tout juste nom-mé – et pas encore en fonction – déclare que, s’il le faut, ilsaura licencier. Cela n’en dit-il pas trop sur l’irrespect et l’éloi-gnement de ceux qui décident et de ceux qui exécutent? Peut-être est-ce cela qu’il faut repenser?

Valérie Solano

1.La misère du Monde, sous la direction de Pierre Bourdieu,Point, Seuil

CARNET DE BORD

Pour la CCT 2015 quientrera en vigueur l’annéeprochaine, nous avonsconvenu que les CFFdoivent offrir un poste fixeaux personnes qui onttravaillé comme tempo-raires durant quatre ans.Entre-temps, nous avons euconnaissance de cas où, enraison de cette réglementa-tion, des supérieurshiérarchiques licencientencore des collaborateurs

temporaires afin d’éviter unengagement fixe. Ce sontclairement des abus quivont à l’encontre duprincipe de la bonne foi.Nous avons rendu les CFFattentifs à ces pratiques enles priant de prendre desmesures correctives. Dansleur réponse, les CFF ontconfirmé qu’ils ne tolèrentpas de tels agissements.« A l’avenir, de tels emploistemporaires ne doivent pas

faire expressément l’objetde contrôles pour qu’ilssoient résiliés juste avantl’échéance de la duréeconvenue. »Nous prenons les CFF aumot! Nous vous prions tousde veiller à ce que cetterègle soit respectée. Veuilleznous annoncer sans tardertout licenciement abusif decollaborateurs temporaires!Merci de votrecollaboration! SEV

CCT CFF ET CFF CARGO

Collaborateurs temporaires –il faut être très attentif !

nent avant tout des transpor-teurs et non pas des politi-ques. Pour lui, « il faut réduireles barrières techniques etopérationnelles et améliorerl’échange d’informations, en-core trop problématique ».Nicolas Perrin, directeur géné-ral de CFF Cargo, a bien sûrévoqué les chiffres noirs del’année dernière : « Après avoirpassé une ère glaciaire, noussommes dans une période po-sitive ». François Mermod, an-cien directeur de PESA SA etconsultant, considère que legrand « hub » de Bâle manquede points d’appui, notammenten Suisse romande: « Il faut in-citer les cantons romands à seconcerter avec l’OFT pour déve-lopper des points de transbor-dement en fonction des bas-sins économiques. »Jean-Daniel Faucherre, prési-dent du Conseil d’administra-tion de Faucherre TransportsSA et vice-président de l’AS-TAG, « s’attendait à ce qu’ontape sur le camion, mais voitque tout le monde est d’accordsur le fait que ce sont deuxchoses complémentaires. » Ildéplore néanmoins une politi-que à sens unique en faveurdu rail, et par conséquent uneconcurrence non équitable vu

les subventions octroyées. Ilestime que la projet de loi del’OFT continue dans cette di-rection en essayant d’éliminerla concurrence. Il estime qu’ilne peut pas y avoir de luttepour avoir du job puisque letrafic est en constante progres-sion et qu’il y a donc suffi-samment de travail pour lesdeux modes de transport! Ilpense qu’il faudrait « colla-borer et non que l’Etat détruisela concurrence. »

Choisir CFF Cargo ou non ?Sylvain Galé, responsable derailCare (région Ouest), entre-prise de transport ferroviairerachetée par la Coop, a expli-qué pourquoi la Coop a préféréavoir sa propre entreprise detransport au lieu de mandaterCFF Cargo. Le distributeur achoisi cette variante autonomeafin de transporter ses pro-duits frais sur des petites dis-tances avec des trains courts,ce qui n’est pas possible avecCFF Cargo. La Coop s’est fixéun objectif en matière de CO2

et a donc entrepris toute unesérie de démarches pouratteindre son objectif, dont cestrajets sur rail pour les courtesdistances. Des projets inno-vants voient le jour à railCare

comme des machines ferro-viaires électriques au lieu deslocomotives de manœuvre àdiesel, des trains-navettes etdes transbordements super ra-pides.Nicolas Herold, directeur logis-tique chez Syngenta MontheySA, cliente de CFF Cargo, a citéquelques arguments qui l’ontfait penché en faveur de cetteentreprise, tout en ne cachantpas les travers du transportpar rail, notamment le fait quele monde du rail soit « unmonde compliqué d’ingé-nieurs, de spécialistes et detechniciens, comparé aumonde de la route, de ‹ petits ›patrons avec une approcheplus pragmatique de chefsd’entreprise ». Il estime qu’ilfaut être convaincu pour choi-sir le rail, car c’est compliqué,et il prône même une « vraie »séparation des CFF, sans inter-férences entre immobilier,voyageurs et marchandises...Après ces riches exposés, lesparticipants ont pu poser leursquestions aux intervenantspuis ont continué les discus-sions autour d’un buffetdînatoire. Henriette Schaffter

quel avenir?

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4 ACTUcontact.sevN° 21/146 novembre 2014

Les grands voyages en autocar, c’est bon pour lespays à réseau ferroviaire déficient, croyait-on. Etde citer les Etats-Unis, avec ses fameux « chiensgris », cette compagnie Greyhound à l’enseigne dulévrier dont les cars de tourisme sillonnent tout leterritoire. Ce moyen de transport très répandu etbon marché perpétue symboliquement la traditiondes grandes migrations intérieures, comme il lesfavorisent encore au Brésil et dans nombre degrands pays d’Afrique ou d’Asie.En Europe, les déplacements à longue distance sefont plutôt en train ou en avion, en particulier enAllemagne. Or voici que, depuis la totale libérali-sation du transport collectif par la route, interve-nue en 2013, les compagnies de transport parcars se multiplient, développent leur réseau inter-villes et n’hésitent pas à franchir les frontières,suisses notamment. Elles poussent leurs lignesjusqu’à Zurich, Bâle et bientôt Berne. Milan, sansarrêt au Tessin, reste également une destinationfavorite.Bref, le bus nouveau est arrivé. Il ne relègue certespas l’autocar postal au dépôt ni son illustre klaxonà l’inventaire du patrimoine immatériel. Mais il re-présente une alternative avantageuse, en prix si-non toujours en temps, pour des déplacementsauxquels il donne un petit air d’aventure relati-vement confortable, avec Internet à bord comme ilconvient en ces temps de connexion obses-sionnelle. De Zurich à Munich, le voyagecoûte entre 15 et 33 euros selon l’horaireet dure environ trois heures et demie - unpeu moins que les meilleurs trains.Les nouvelles compagnies de businter-villes appliquent le modèle« low cost », bien connu dansl’aviation commerciale decourt et moyen courrier.Elles utilisent les infra-

structures autoroutières au financement desquel-les elles contribuent très faiblement - ou pas dutout. Elles restreignent leurs frais d’exploitation enutilisant les ressources de la réservation-vente enligne et calculent leur prix de revient avec un tauxd’occupation maximum et un standard de confortsatisfaisant pour des voyageurs attentifs aux tarifs.En régime libéralisé, le prix du billet de bus longuedistance défie la concurrence des autocars tradi-tionnels et des trains. Avec la compagnie Mein-fernbus, le trajet Bellinzone - Munich coûte 26francs (22 euros), tandis que la course Bellinzone -Coire par Postauto SA revient à 51 francs. Pour nerien dire du prix des billets de trains qui, pour unvoyage Zurich - Munich, ne descend guère au-des-sous de 60 francs, sauf promotion exceptionnelle.Les compagnies de bus allemandes ont su tirerparti d’événements récents pour multiplier leursdessertes et gagner de nouveaux clients. La grèvedes pilotes de la Lufthansa et celle des conduc-teurs de locomotives ont fait du car de tourismeune alternative bienvenue.Evidemment, les CFF et la Postauto ne restent pasinactifs face à cette concurrence venue du nord, àlaquelle l’Office fédéral des transports ne peuts’opposer au nom de la réglementation en vi-gueur. Les CFF offrent des réductions de prix oudes combinaisons train-séjour avantageuses pour

des escapades dans les villes allemandes. Ilsvont même jusqu’à offrir, en plus des 4 liai-sons ferroviaires quotidiennes à destinationde Munich et d’entente avec la DB alle-mande, quatre voyages en car au départ de

Zurich, pour le prix de 24 francs... Deson côté, Postauto cherche des colla-

borations avec les « junior part-ners » venus du nord.

Comme on voit, l’offre devoyages inter-villes, de plus

en plus fréquents pour raisons professionnellescomme pour les loisirs, se modifie rapidement ànos frontières. Même si les allemands ont saisiavec un élan tout particulier les possibilités offer-tes par la libéralisation des transports convenueau sein de l’Union européenne, ils n’auront faitque précéder avec zèle un mouvement qui se gé-néralisera progressivement.Les inquiétudes exprimées à moult reprises parAndreas Meyer, patron des CFF, n’y changerontrien. Le train fait désormais face à une nouvelleconcurrence privée dont le modèle d’affaires s’ap-parente à celui d’EasyJet plutôt qu’à celui de Swisset s’oppose totalement au système des valeureuxCFF. Lesquels disposent en Suisse d’un réseau etd’un système d’exploitation à la hauteur de leurtaux de fréquentation, pour autant qu’ils puissenten financer l’adaptation et surtout l’entretien.Plus généralement, avec Easy Bus, l’on assiste àune application anticipée de ce que pourraitdonner concrètement cet Accord TISA sur le com-merce des services qu’une cinquantaine de paysdu monde - dont la Suisse - négocient depuis2012 dans un secret heureusement éventé en avrildernier. Selon ce funeste projet, la vente de toutesles prestations de services, financières comprises,seraient libéralisées par principe; n’y échappe-raient que les exceptions dûment inscrites sur uneliste négative. Autant dire que le démantèlementdes services publics se poursuivrait avec une am-pleur et à un rythme totalement inacceptables.Pour renforcer notre résistance, rappelons-nousque les prix bas appliqués tout de suite sur le mar-ché ont en réalité un coût très élevé plus tard, pourcause d’investissements non couverts ou reportés.Pas de miracle: le « système facile » des entre-prises Easy & Co finit par être payé par la collecti-vité et à long terme.. Yvette Jaggi

EasyBus aux pays des trainsCHRONIQUE

Au travers du courriel de l’entre-prise, donc avec son plein appui,l’ASIP-TPG a lancé une consulta-tion sur une éventuelle participa-tion du personnel à ce qui estdécrit comme les « avantages desretraités ». Nous pourrionscontester la forme, mais ce seraits’aveugler sur ce que signifie, surle fond, une telle consultation. Carce qui est sous-jacent est propre-ment destructeur.Cela fait plus d’un an qu’unedélégation des syndicats négocie,avec la direction des TPG, une

révision des statuts qui, rappe-lons-le, a été voulue par cettemême direction. Lors de cesséances, les syndicats se sontprononcés – unanimement! –contre l’arrêté du gouvernementgenevois qui veut retirer les acquisdes retraités et des futurs retraités.L’accord des syndicats étaitd’autant plus évident que lasuppression de ces acquis a étéexigée, sous forme d’arrêté, par leConseil d’Etat et il est inacceptable(...) que le Conseil d’Etat puissemodifier un statut à sa conve-

nance, au mépris des négociationsentre personnel et direction.Nous avons remis une pétition ànotre conseiller d’Etat et à notredirection, nous avons fait despropositions. Toutes ont pourprincipe que ces avantages sontune forme de reconnaissance de lapart d’une entreprise où nousavons passé des années de travailà remplir une mission. Nouspensons que ce sont donc les TPGqui doivent prendre en charge, entotalité, cette manifestation de leurreconnaissance, et non pas nos

collègues actifs. La consultationconduite par l’ASIP rompt ceprincipe et ne fait qu’opposer actifset retraités. Il n’y a en effet aucunepossibilité, dans le sondage, dedire non au principe « si l’on veutsauvegarder les acquis de nosretraités ... il faut que les actifspayent ».Nous ne demandons pas l’aumône!(...) La défense du contrat de travailpasse aujourd’hui par la dénoncia-tion de cette manœuvre de divisionmenée par l’ASIP et appuyée par ladirection des TPG. Nous appelons

tous les collègues actifs à ne pas yparticiper et à se joindre à nouspour exiger de l’ASIP qu’elle retirecette consultation: d’une part, dansl’intérêt de l’unité des syndicatspour la défense du contrat detravail que sont les statuts. D’autrepart car cela dédouane la directiondes TPG de ses responsabilitésenvers ses anciens employés maisaussi les futurs retraités.

Pour la section SEV - TPG retraités

Marc-Henri Brélaz, président

Les retraités des TPG écrivent à leur ancien employeur

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RÉGIONS ......

5contact.sevN° 21/146 novembre 2014

Première étape: le SEV participe-ra au rassemblement de la fonc-tion publique le 12 novembre demidi à 13h30. Le SEV y prendrala parole et participera au défilé.Le personnel ne débraiera pas àcette occasion, mais la grève estpeut-être en point de mire.Une consultation générale desmembres SEV jusqu’au 14 no-vembre est en effet en coursavec, à la clé, le recours à desmoyens de lutte musclés pou-vant aller jusqu’à la grève si unemajorité des 2/3 des votants. Ilne fait aucun doute que tel serale résultat des urnes. Un voteconsultatif des personnes pré-sentes mercredi à main levée adéjà laissé entrevoir le ras-le-bolsur les visages des 150 em-ployés présents: de l’adminis-tration au technique, en passantpar le roulement. L’assemblée aaussi voté le port du brassard« SEV en colère ». Lundi, le per-sonnel des TPG et ceux de RATPDEV sont allés au contact de lapopulation pour afficher son mé-contentement et l’expliquer (voirles articles de presse sur notrepage FB).Mercredi dernier, l’assemblée adonné le ton: « Il n’est pas ques-tion que l’on fasse des éco-nomies sur le dos du personnel.Tel était le mandat que vous nousaviez donné au mois de juin », arappelé Vincent Leggiero, prési-dent de la section SEV-TPG. Or,

les deux propositions de contratsde prestations signées par leconseil d’administration des TPGprévoient de faire trinquer le per-sonnel, l’un avec des licen-ciements, le second par des dé-parts naturels. « C’est quoi desdéparts naturels? Des départs àla retraite? J’ai accompagné descollègues de retour de maladie àdes entretiens ou on leur a ditqu’il fallait peut-être songer à dé-missionner. On met donc la pres-sion sur ceux qui sont atteintsdans leur santé », a critiqué Vin-cent Leggiero.L’entreprise ne remet guère enquestion les conditions de travailqu’elle impose, à commencer parune flexibilisation des horairesdurant le dernier contrat de pres-

tations qui s’est traduit par unehausse de l’absentéisme: il est de7,3% en 2013, contre 6,86% en2012 selon le rapport de gestiondes TPG.On le sait: il manque quelque 130conducteurs pour assurer un ser-vice de qualité avec l’offre actuel-le. Les conditions prévues par lesdeux projets de contrats de pres-tations vont dans le même sensen diminuant le nombre d’em-plois. « On n’a pas eu de renché-rissement durant les deux der-nières années et l’on voudraitmaintenant geler en plus nos sa-laires durant quatre ans. Cela si-gnifie qu’on sera dévalués. Enplus, les TPG s’attaquent aux ac-quis des retraités qui touchent 50fr. par mois comme soutien à leur

prime de caisse maladie et unabonnement annuel sur le réseauTPG. Ce remerciement de l’entre-prise devrait être désormais finan-cé par le travail des actifs? Tout çaparce que le Conseil d’Etat a pro-mulgué un arrêté allant dans cesens. » Il n’y pas de raison demonter les actifs contre les retrai-tés, s’est emporté Vincent Leggie-ro. « En outre, refusons cette façonde faire car il n’y a pas de raisonqu’un arrêté vienne modifier notrestatut. Sinon on peut modifier nosconditions de travail par simplearrêté. » Cerise sur le gâteau: l’en-treprise a fait le forcing et annoncéque l’article du statut est modifiéet que les retraités perdent leursacquis. Le tout sans consulter tou-tes les organisations du per-sonnel...

Hausse de la sous-traitance:

pas question!Le PLR voudrait que la sous-trait-ance passe de 10% à 20%. « En2005, nous avions balayé une tel-le proposition qui n’est qu’unmoyen de faire de faux profits, enfavorisant le dumping salarial. »De son côté, la secrétaire syndica-le Valérie Solano a rappelé que lespertes d’emplois prévues par lesdeux contrats de prestations met-taient en danger le dévelop-pement des transports publics,alors que les besoins en mobilitépour 2030 sont d’ores et déjà con-nus et que le CEVA nécessiteral’engagement de conducteurs. Leplan directeur 2015–2018 du ré-seau des transports collectifs pré-voit 7% d’augmentation des dé-placements en transports publicsd’ici 2018, dont 3% sur les seulsTPG.La mobilisation des employés desTPG actuellement en marche estd’autant plus importante que lefront syndical est désuni. L’ASIP alancé un sondage à l’interne pourchoisir entre la peste, le choléra etla grippe sur la question des ac-quis des retraités (voir en page 4).Un sondage par le biais du web-mail de l’entreprise... Un mélangedes rôles qui en dit long.Pour mémoire, le SEV a l’interdic-tion de faire passer des messagessyndicaux par le webmail des TPG.Et c’est tant mieux ainsi! « Notreindépendance, c’est notre force! »,rappelle Vincent Leggiero. Vivian Bologna

Depuis lundi, les mem-bres SEV affichent leurcolère en portant unbrassard. Ainsi en a dé-cidé l’assemblée géné-rale forte de 150 per-sonnes le 29 octobre.Le ras-le-bol est tel quele SEV consulte désor-mais ses membres surla nécessité de durcir leton. Le SEV se joint aureste de la fonction pu-blique le 12 novembre.

Plus de 150 employé-e-s desTPG décidés à durcir le ton

Genève

..

Les collègues ont plaidé pour un durcissement de ton.

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A l’instar d’Ana Belen Becerra, le SEV a informé lundi collègues etpopulation des raison de sa colère.

Pour les élections au comité de gestion de la Fondation de prévoyanceTPG, votez les candidats SEV: Anne Cremasco (administration),Frédéric Nouchi et Jésus Martinez (personnel de l’exploitation nongradé), Gaston Ruffieux (personnel retraité), Laurent Margadant(personnel gradé) et Michel Viret (personnel non gradé technique).

VOTEZ LES CANDIDATS SEV

Page 6: Contact sev 2014 21

■ contact.sev: Pourquoi t’en-gages-tu en politique?

Stefan Bruderer: Car je croisqu’on peut obtenir quelquechose par la politique. C’estparticulièrement valable enSuisse, de par la démocratiedirecte.

■ Quand as-tu commencé àt’engager?

En réalité, que depuis le 1er

mai cette année; j’ai adhéré àla Jeunesse Socialiste Suisse!Durant ma formation toute-fois, j’ai été sensibilisé puis-qu’on nous parlait de politi-que à l’école. Mais c’estsurtout au SEV que j’ai été po-litisé.

■ Parle-t-on politique dans ta

famille?Mon père était au comité de l’UDC locale, mais on n’en par-lait jamais à la maison. Je nepouvais pas vraiment parlerpolitique car je n’avais pasencore forgé ma propre opi-nion. Dans le canton de Thur-govie, où j’ai grandi, il n’yavait souvent carrément aucu-ne discussion, car il n’y avait,apparemment, qu’un seulpoint de vue. C’est en tout casainsi dans mes souvenirs. En-tretemps j’ai bien appris quece n’est pas le cas et qu’il y aaussi des opinions divergen-tes en Thurgovie.

■ Tu es entré au SEV durantton apprentissage?

Comme beaucoup, je suis ar-

rivé au SEV lors d’une séancepour les apprentis sur lesbons cinéma. Un collègue m’aemmené à une séance de lacommission jeunesse et celam’a interpelé. C’était tota-lement nouveau pour moi:être entouré de plein dejeunes qui s’engagement en-semble pour un même ob-jectif. J’ai continué à parti-

ciper aux séances de lacommission jeunesse puis j’aiété choisi comme membresuppléant pour le comité.Lorsque Matthias Sterchi a ar-rêté, j’ai pris sa place en tantque membre permanent ducomité.

■ Tu es en plus au comité desection d’AS Est. Tu en faistoujours plus?

J’aimerais presque répondreoui, malheureusement. Je lefais volontiers, mais il faut dutemps. J’ai beaucoup appréciéqu’AS mette en place desstructures pour les jeunes defaçon si active; je ne pouvaispas refuser. Maintenant j’aiposé ma candidature pour de-venir mécanicien et si ça fonc-tionne, je ne suis pas mécon-tent de quitter AS. Je trouvequ’il serait vraiment bien quedavantage de jeunes puissentdonner leur opinion. Sinon onn’entend que moi, aussi aucomité. Il serait préférable

que d’autres jeunes puissentapprendre à connaître lesrouages du syndicat.

■ Que penses-tu du travaildans les organes syndi-caux?

C’est en partie très statutaire,ce qui en dissuade plus d’un.Mais lorsqu’on peut travailleravec les bonnes personnes, il

devient très simple de trouverdes solutions. J’adresse mesidées souvent à la commis-sion des jeunes et non pas àla section, comme ça, ça arri-ve directement à la centrale.Le cheminement classique,via section, sous-fédération etcomité, est beaucoup troplent et beaucoup trop de per-sonnes sont impliquées. C’estpourquoi je trouve que lacommission des jeunes est siimportante; de nombreusesthématiques chères auxjeunes ne trouveraient sinonpas d’oreilles attentives.

■ Les « jeunes » ne sont-ilspas ceux qui téléchargentde l’information, de la mu-sique et des films sur in-ternet sans payer, mais quine veulent pas s’engager…

(rires) Ça, c’est un préjugé...

■ … bien sûr !Mais ce n’est pas vrai! Unexemple: au sein de la Jeu-

nesse socialiste à Zurich, jerencontre beaucoup dejeunes de 15, 16 ou 17 ansqui s’engagent déjà, alorsqu’ils n’ont même pas le droitde vote. Mais ils ont confianceen leur possibilité de fairechanger les choses et ils yconsacrent beaucoup detemps. Cela me motive énor-mément; je peux y faire leplein d’énergie! Si on trouveun sujet pour lequelquelques-uns sont d’accordde s’engager, ça fonctionne.Mais on ne peut pas tabler surle fait que tous vont s’engagerpour défendre les mêmesidées.

■ Tu n’es pas toujours entou-ré de gens qui ont la mêmeopinion que toi. Essaies-tude les convaincre ?

Non. J’ai appris à exprimermon avis et m’y tenir. Quandquelqu’un me crie « sale so-cio », je réponds « merci »,mais je suis content d’enten-dre d’autres opinions pourrenforcer mon argumentaire.

■ Te demandes-tu parfois sice ne serait pas plus effi-cace de s’engager au WWFou à Amnesty Internationalau lieu du SEV ?

Ce n’est pas exclu. On peutpeut-être mieux agir via desgroupements aux objectifstrès ciblés. Je suis notammentengagé au GSsA. Mais le SEVest très important: il y a deseffets directs sur ma vie pro-

Stefan Bruderer représente la commission jeunesse au comité SEV

« C’est le SEV qui m’apolitisé »Stefan Bruderer, 25 ans, est chef circulation des trains à Zurich Aéroport. Il est très engagé syndicale-ment, en tant que membre de la commission jeunesse, du comité SEV et du comité de section AS Est. Ilpréside également la commission du personnel de son lieu de travail.

«Je crois qu’on peut obtenirquelque chose par la politique.»

zvg

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6 INTERVIEW contact.sevN° 21/146 novembre 2014

Age: 25 ans

Parcours: C’est en suivant lesconseils de l’orientation profes-sionnelle que j’ai opté pour laformation d’employé de com-merce des transports publics.J’avais trois possibilités: assis-tant en logistique, employé decommerce en tp chez login etconstructeur chez Stadler. J’aifait un stage chez Stadler et auxtp et j’ai postulé pour les deux.Login m’a pris de suite. Maissans le conseiller en orientation,je ne serais jamais arrivé là. J’aidébuté la formation au guichet à

Kreuzlingen, chez Thurbo, puis àl’organisation des voyages degroupe à Zurich, puis à nouveauà Kreuzlingen, au guichet et auposte d’aiguillage. Cela m’a con-vaincu et à la troisième année,lorsque j’ai pu choisir, je suis alléau poste d’aiguillage à Zurich etj’y suis toujours. Je vais chaquejour avec grand plaisir au travail!

Etat civil: célibataire

Loisirs: voyages, engagementdans divers domaines, voir desamis: tout cela combiné ensem-ble!

BIO

fessionnelle. Et lorsque j’aiencore du temps libre et del’énergie, j’apprécie aussi depouvoir faire autre chose.

■ Cela signifie que tu considè-res ton activité au SEVcomme du temps de travail ?

Effectivement, mais j’ai aussile droit d’être actif syndicale-ment durant mon temps detravail, ce que je trouve tout àfait juste. Le SEV est très im-portant car trop nombreuxsont ceux qui pensent quetout est bien ainsi et que rienne peut changer.

■ Penses-tu que les syndi-cats ont un avenir ?

Oui tout à fait. Il y aura tou-jours des syndicats et surtoutil en faudra toujours. Lors-qu’on observe toute l’évolu-tion du marché du travail etdu système capitaliste, il fautdes syndicats qui veillent etqui s’engagent pour les gens

simples. Ça va malheureu-sement plutôt dans l’autresens. En 2008, la base s’esttout à coup réveillée un peu et

la gauche a repris un peud’importance. Mais mainte-nant ça repart dans l’autre di-rection, ne serait-ce quelorsque l’on parle de mi-grants. S’il y avait moins deguerres, il y aurait moins deréfugiés et tout serait diffé-rent.

■ Où trouves-tu que le SEVdevrait s’engager encoredavantage? Ou fait-il toutjuste ?

Je sais que tout le monden’est pas satisfait du SEV,mais il est difficile de repré-senter autant de professions,de branches et d’entreprises.Le SEV ne doit jamais cesserde se faire connaître et demontrer qu’il est nécessaire.Mais je ne vois pas de thèmeessentiel qu’il devrait abso-

lument traiter en plus.

■ Recrutes-tu des membresdans ton entourage ?

J’essaie !

■ Et quels sont tes ar-guments ?

J’assiste souvent à des réu-nions d’apprenants, où on ex-plique ce qu’est un syndicat.C’est un gros problème denos jours: les gens ne saventpas qu’il y a des syndicats età quoi ils servent. On doitmême expliquer ce qu’est uneCCT. C’est ensuite assez sim-ple de recruter des membres.Dans mon entourage profes-sionnel, c’est la protection ju-ridique qui est l’argumentphare, puisque nous travail-lons dans le domaine de lasécurité. Bien sûr, j’essaietoujours de convaincred’abord en parlant solidarité,mais ce n’est pas un ar-gument essentiel pour la plu-part. Là aussi je dois expliquerla CCT et souligner que ce nesont pas les CFF qui ont décidéde telles règles mais qu’on lesa négociées ensemble.

■ Et quelles sont les réac-tions des collègues sur tonlieu de travail quant à tonengagement au SEV?

Elles sont très positives! Jesuis connu comme celui quisait ce qui se trame ou quisait du moins où aller cher-cher les informations. Je pré-side la Cope Surface, monchef me soutient et nous pou-vons ainsi nous aider mutuel-lement.

■ Et tu veux tout de mêmedevenir mécano?

Exact! Il serait totalement fauxde dire que je ne veux plusêtre chef circulation destrains, car c’est un super mé-tier que j’aime beaucoup. Maisj’aimerais devenir mécano! Etj’ai pensé que c’était le bon ti-ming, s’ils m’acceptent…

■ Au SEV, tu passes pourquelqu’un de très sérieux.Avant cet entretien, j’aiconsulté ton profil face-book et j’y ai vu un autrehomme, plus extraverti.Alors qui es-tu réellement ?

(gros rires) C’est bien que tu

aies regardé, ça complètel’image que tu avais de moi.Tout d’abord je suis quel-qu’un de positif et de jovial,mais avant tout ouvert. C’estle plus important pour moi!On peut voir sur mon mur queje suis actif en « couchsur-fing ». C’est ainsi que j’ac-cueille de gens du monde en-tier chez moi. Si on n’écouteque des gens qui viennent deSuisse, on a toujours un peule même son de cloche, maislorsqu’on écoute des per-sonnes qui viennent d’Austra-lie, du Kenya ou de Chine, onse rend compte des autresproblèmes. Et ça aide à relati-viser sa propre situation. Jene fais donc pas ça pour pou-voir voyager gratuitementdans le monde entier, maispour élargir mon horizon.

■ Où puises-tu donc toutecette énergie ?

De ces gens! Rencontrer cespersonnes, c’est toujours uneexpérience positive.

Interview: Peter Moor/Hes

«Les gens ne savent pas qu’il y a dessyndicats et à quoi ils servent. On doit mêmeexpliquer ce qu’est une CCT..»

pmo

Les drapeaux sont sa marque de fabrique : Stefan Bruderer devant le secrétariat central à Berne.

...... 7 INTERVIEW

contact.sevN° 21/146 novembre 2014

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■ contact.sev: Pourquoi t’en-gages-tu en politique?

Stefan Bruderer: Car je croisqu’on peut obtenir quelquechose par la politique. C’estparticulièrement valable enSuisse, de par la démocratiedirecte.

■ Quand as-tu commencé àt’engager?

En réalité, que depuis le 1er

mai cette année; j’ai adhéré àla Jeunesse Socialiste Suisse!Durant ma formation toute-fois, j’ai été sensibilisé puis-qu’on nous parlait de politi-que à l’école. Mais c’estsurtout au SEV que j’ai été po-litisé.

■ Parle-t-on politique dans ta

famille?Mon père était au comité de l’UDC locale, mais on n’en par-lait jamais à la maison. Je nepouvais pas vraiment parlerpolitique car je n’avais pasencore forgé ma propre opi-nion. Dans le canton de Thur-govie, où j’ai grandi, il n’yavait souvent carrément aucu-ne discussion, car il n’y avait,apparemment, qu’un seulpoint de vue. C’est en tout casainsi dans mes souvenirs. En-tretemps j’ai bien appris quece n’est pas le cas et qu’il y aaussi des opinions divergen-tes en Thurgovie.

■ Tu es entré au SEV durantton apprentissage?

Comme beaucoup, je suis ar-

rivé au SEV lors d’une séancepour les apprentis sur lesbons cinéma. Un collègue m’aemmené à une séance de lacommission jeunesse et celam’a interpelé. C’était tota-lement nouveau pour moi:être entouré de plein dejeunes qui s’engagement en-semble pour un même ob-jectif. J’ai continué à parti-

ciper aux séances de lacommission jeunesse puis j’aiété choisi comme membresuppléant pour le comité.Lorsque Matthias Sterchi a ar-rêté, j’ai pris sa place en tantque membre permanent ducomité.

■ Tu es en plus au comité desection d’AS Est. Tu en faistoujours plus?

J’aimerais presque répondreoui, malheureusement. Je lefais volontiers, mais il faut dutemps. J’ai beaucoup appréciéqu’AS mette en place desstructures pour les jeunes defaçon si active; je ne pouvaispas refuser. Maintenant j’aiposé ma candidature pour de-venir mécanicien et si ça fonc-tionne, je ne suis pas mécon-tent de quitter AS. Je trouvequ’il serait vraiment bien quedavantage de jeunes puissentdonner leur opinion. Sinon onn’entend que moi, aussi aucomité. Il serait préférable

que d’autres jeunes puissentapprendre à connaître lesrouages du syndicat.

■ Que penses-tu du travaildans les organes syndi-caux?

C’est en partie très statutaire,ce qui en dissuade plus d’un.Mais lorsqu’on peut travailleravec les bonnes personnes, il

devient très simple de trouverdes solutions. J’adresse mesidées souvent à la commis-sion des jeunes et non pas àla section, comme ça, ça arri-ve directement à la centrale.Le cheminement classique,via section, sous-fédération etcomité, est beaucoup troplent et beaucoup trop de per-sonnes sont impliquées. C’estpourquoi je trouve que lacommission des jeunes est siimportante; de nombreusesthématiques chères auxjeunes ne trouveraient sinonpas d’oreilles attentives.

■ Les « jeunes » ne sont-ilspas ceux qui téléchargentde l’information, de la mu-sique et des films sur in-ternet sans payer, mais quine veulent pas s’engager…

(rires) Ça, c’est un préjugé...

■ … bien sûr !Mais ce n’est pas vrai! Unexemple: au sein de la Jeu-

nesse socialiste à Zurich, jerencontre beaucoup dejeunes de 15, 16 ou 17 ansqui s’engagent déjà, alorsqu’ils n’ont même pas le droitde vote. Mais ils ont confianceen leur possibilité de fairechanger les choses et ils yconsacrent beaucoup detemps. Cela me motive énor-mément; je peux y faire leplein d’énergie! Si on trouveun sujet pour lequelquelques-uns sont d’accordde s’engager, ça fonctionne.Mais on ne peut pas tabler surle fait que tous vont s’engagerpour défendre les mêmesidées.

■ Tu n’es pas toujours entou-ré de gens qui ont la mêmeopinion que toi. Essaies-tude les convaincre ?

Non. J’ai appris à exprimermon avis et m’y tenir. Quandquelqu’un me crie « sale so-cio », je réponds « merci »,mais je suis content d’enten-dre d’autres opinions pourrenforcer mon argumentaire.

■ Te demandes-tu parfois sice ne serait pas plus effi-cace de s’engager au WWFou à Amnesty Internationalau lieu du SEV ?

Ce n’est pas exclu. On peutpeut-être mieux agir via desgroupements aux objectifstrès ciblés. Je suis notammentengagé au GSsA. Mais le SEVest très important: il y a deseffets directs sur ma vie pro-

Stefan Bruderer représente la commission jeunesse au comité SEV

« C’est le SEV qui m’apolitisé »Stefan Bruderer, 25 ans, est chef circulation des trains à Zurich Aéroport. Il est très engagé syndicale-ment, en tant que membre de la commission jeunesse, du comité SEV et du comité de section AS Est. Ilpréside également la commission du personnel de son lieu de travail.

«Je crois qu’on peut obtenirquelque chose par la politique.»

zvg

......

6 INTERVIEW contact.sevN° 21/146 novembre 2014

Age: 25 ans

Parcours: C’est en suivant lesconseils de l’orientation profes-sionnelle que j’ai opté pour laformation d’employé de com-merce des transports publics.J’avais trois possibilités: assis-tant en logistique, employé decommerce en tp chez login etconstructeur chez Stadler. J’aifait un stage chez Stadler et auxtp et j’ai postulé pour les deux.Login m’a pris de suite. Maissans le conseiller en orientation,je ne serais jamais arrivé là. J’aidébuté la formation au guichet à

Kreuzlingen, chez Thurbo, puis àl’organisation des voyages degroupe à Zurich, puis à nouveauà Kreuzlingen, au guichet et auposte d’aiguillage. Cela m’a con-vaincu et à la troisième année,lorsque j’ai pu choisir, je suis alléau poste d’aiguillage à Zurich etj’y suis toujours. Je vais chaquejour avec grand plaisir au travail!

Etat civil: célibataire

Loisirs: voyages, engagementdans divers domaines, voir desamis: tout cela combiné ensem-ble!

BIO

fessionnelle. Et lorsque j’aiencore du temps libre et del’énergie, j’apprécie aussi depouvoir faire autre chose.

■ Cela signifie que tu considè-res ton activité au SEVcomme du temps de travail ?

Effectivement, mais j’ai aussile droit d’être actif syndicale-ment durant mon temps detravail, ce que je trouve tout àfait juste. Le SEV est très im-portant car trop nombreuxsont ceux qui pensent quetout est bien ainsi et que rienne peut changer.

■ Penses-tu que les syndi-cats ont un avenir ?

Oui tout à fait. Il y aura tou-jours des syndicats et surtoutil en faudra toujours. Lors-qu’on observe toute l’évolu-tion du marché du travail etdu système capitaliste, il fautdes syndicats qui veillent etqui s’engagent pour les gens

simples. Ça va malheureu-sement plutôt dans l’autresens. En 2008, la base s’esttout à coup réveillée un peu et

la gauche a repris un peud’importance. Mais mainte-nant ça repart dans l’autre di-rection, ne serait-ce quelorsque l’on parle de mi-grants. S’il y avait moins deguerres, il y aurait moins deréfugiés et tout serait diffé-rent.

■ Où trouves-tu que le SEVdevrait s’engager encoredavantage? Ou fait-il toutjuste ?

Je sais que tout le monden’est pas satisfait du SEV,mais il est difficile de repré-senter autant de professions,de branches et d’entreprises.Le SEV ne doit jamais cesserde se faire connaître et demontrer qu’il est nécessaire.Mais je ne vois pas de thèmeessentiel qu’il devrait abso-

lument traiter en plus.

■ Recrutes-tu des membresdans ton entourage ?

J’essaie !

■ Et quels sont tes ar-guments ?

J’assiste souvent à des réu-nions d’apprenants, où on ex-plique ce qu’est un syndicat.C’est un gros problème denos jours: les gens ne saventpas qu’il y a des syndicats età quoi ils servent. On doitmême expliquer ce qu’est uneCCT. C’est ensuite assez sim-ple de recruter des membres.Dans mon entourage profes-sionnel, c’est la protection ju-ridique qui est l’argumentphare, puisque nous travail-lons dans le domaine de lasécurité. Bien sûr, j’essaietoujours de convaincred’abord en parlant solidarité,mais ce n’est pas un ar-gument essentiel pour la plu-part. Là aussi je dois expliquerla CCT et souligner que ce nesont pas les CFF qui ont décidéde telles règles mais qu’on lesa négociées ensemble.

■ Et quelles sont les réac-tions des collègues sur tonlieu de travail quant à tonengagement au SEV?

Elles sont très positives! Jesuis connu comme celui quisait ce qui se trame ou quisait du moins où aller cher-cher les informations. Je pré-side la Cope Surface, monchef me soutient et nous pou-vons ainsi nous aider mutuel-lement.

■ Et tu veux tout de mêmedevenir mécano?

Exact! Il serait totalement fauxde dire que je ne veux plusêtre chef circulation destrains, car c’est un super mé-tier que j’aime beaucoup. Maisj’aimerais devenir mécano! Etj’ai pensé que c’était le bon ti-ming, s’ils m’acceptent…

■ Au SEV, tu passes pourquelqu’un de très sérieux.Avant cet entretien, j’aiconsulté ton profil face-book et j’y ai vu un autrehomme, plus extraverti.Alors qui es-tu réellement ?

(gros rires) C’est bien que tu

aies regardé, ça complètel’image que tu avais de moi.Tout d’abord je suis quel-qu’un de positif et de jovial,mais avant tout ouvert. C’estle plus important pour moi!On peut voir sur mon mur queje suis actif en « couchsur-fing ». C’est ainsi que j’ac-cueille de gens du monde en-tier chez moi. Si on n’écouteque des gens qui viennent deSuisse, on a toujours un peule même son de cloche, maislorsqu’on écoute des per-sonnes qui viennent d’Austra-lie, du Kenya ou de Chine, onse rend compte des autresproblèmes. Et ça aide à relati-viser sa propre situation. Jene fais donc pas ça pour pou-voir voyager gratuitementdans le monde entier, maispour élargir mon horizon.

■ Où puises-tu donc toutecette énergie ?

De ces gens! Rencontrer cespersonnes, c’est toujours uneexpérience positive.

Interview: Peter Moor/Hes

«Les gens ne savent pas qu’il y a dessyndicats et à quoi ils servent. On doit mêmeexpliquer ce qu’est une CCT..»

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Les drapeaux sont sa marque de fabrique : Stefan Bruderer devant le secrétariat central à Berne.

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8 RÉGIONScontact.sevN° 21/146 novembre 2014

L’Union syndicale suisse(USS) soutient l’initiativepopulaire « Halte aux privi-lèges fiscaux des million-naires (abolition des forfaitsfiscaux) ». De fait, l’impositionforfaitaire dont bénéficientles riches étrangers etétrangères est antidémocra-tique et injuste.A son article 127, la Constitu-tion fédérale prescrit l’imposi-tion en fonction de la« capacité économique ».C’est juste. Car qui possèdebeaucoup doit aussi donnerbeaucoup. Il lui restera detoute façon toujours plus qu’àde nombreux autres, qui ontmoins et, donc, peuvent aussimoins donner. La Constitutionfédérale justifie ainsi laprogressivité des impôts:proportionnellement, les plusriches doivent donner plus.

L’imposition forfaitairecontredit grossièrement ceprincipe. Elle le met mêmesens dessus dessous. Plus de5600 riches étrangers etétrangères sont actuellementimposés de manière forfai-taire en Suisse. Ce ne sontpas leurs revenus et fortunesqui sont imposés, maissimplement sept fois la valeurlocative de leur logement,considérée ici comme étantleur revenu; cela, pour autantqu’ils n’exercent aucuneactivité lucrative dans notrepays. Ce dernier point n’esttoutefois guère contrôlé.Conséquence: des oligarquesà la tête d’empires écono-miques aux multiplesramifications profitent cheznous de forfaits fiscaux. Car« un tiens vaut mieux quedeux tu l’auras », se disent de

nombreux chefs des financespubliques qui, les yeux bienfermés et une légère rougeurpassagère sur les joues,s’accommodent finalementd’une violation de l’égalité detraitement.Mais il y a un hic. Ces richesétrangers ne vont-ils pas s’enaller s’ils perdent leursprivilèges fiscaux? Aura-t-onen principe plus de justice,mais un trou dans la caisse?Le canton de Zurich asupprimé l’impositionforfaitaire et les richesétrangers ne se sont pas tousenvolés. La moitié environ estrestée. Et parce qu’ils paientdes impôts corrects aujour-d’hui, les montants versés aufisc sont plus importants queceux payés par tous lescontribuables auparavantimposés forfaitairement. Sans

parler de ces nouveaux venus,précisément pas des per-sonnes qui comptent chaquebillet de cent francs dépensé,qui occupent maintenant lesanciennes demeures desbénéficiaires de forfaitsfiscaux désormais partis.Après le canton de Zurich,ceux de Schaffhouse,d’Appenzell Rhodes-Extérieu-res, de Bâle-Ville et deBâle-Campagne ont décidé desupprimer leurs forfaitsfiscaux. Là aussi, les expé-riences faites sont compa-rables à celles du canton deZurich. Aucun exode signalé,pas d’alarme dans lesadministrations fiscales.Cependant, les différentespratiques existant aujourd’huidans ce domaine favorisent letourisme fiscal intercantonal.C’est pour cela que l’imposi-

tion forfaitaire doit disparaîtrede tout le territoire suisse.Quelle est la somme en jeu?En moyenne, chaque per-sonne imposée forfaitaire-ment a payé environ 123 000fr. d’impôts aux plans fédéral,cantonal et communal en2010. La même année, leproduit de ces impôts s’estmonté à 668 millions defrancs selon la Conférencedes directrices et directeurscantonaux des finances. Parrapport aux 121,1 milliardsque représentent les recettesfiscales à ces trois niveaux,cela représente 0,55 %.Devoir choisir, lors d’unevotation, entre principe etpragmatisme, justice etargent, est un supplice. Maisici, pas de dilemme. DoncNON aux forfaits fiscaux! USS

VOTATIONS DU 30 NOVEMBRE

L’imposition forfaitaire est antidémocratique et injuste

Les transports publics zougois,avec l’appui des CFF et desautorités cantonales testentBIBO (be in be out), un nouveausystème de billetterie, qui n’estpas vraiment si neuf! Lesvoyageurs n’ont plus besoin dese procurer de billets. Il leursuffit d’avoir une carte à pucequi enregistre automatiquementtous leurs déplacements dans lestransports publics. Dès qu’unvoyageur prend le train ou le bus,son prix lui est décompté puisimputé, au moyen d’une carte decrédit, d’un avoir prépayé oud’une facture mensuelle. L’achattraditionnel de billets disparaît.Une approche qui se calque surle projet « Easy ride », dont onparlait au début des années

2000..Même si la finalité du conceptpeut être comprise du point devue des usagers, tant Easy rideque BIBO suscitent des interro-gations. Jusqu’à quel point lesusagers sont-ils prêts à êtresurveillés? La surveillance estinévitable pour certifier leursdéplacements. Comment lesystème parviendra-t-il à gérer lacomplexité de l’offre tarifaireactuelle? Pourra-t-il présenter undécompte transparent etacceptable? Jusqu’où lesentreprises seront-elles d’accordde renoncer au paiementpréalable des prestations par lesclients? Des questions qui n’ontpas encore reçu de réponsesconvaincantes. Pietro Gianolli/vbo

Billetterie électronique: le canton de Zougse lance dans un projet pilote

Il y a de sérieux couacs dansl’application de la CCT TransN,signée avant l’été, mais entréeen vigueur rétroactivement au 1er

janvier dernier. Afin que le texte– et son esprit – soit appliqué, leSEV a demandé il y a plusieurssemaines un entretien à ladirection RH de TransN. Résultatdes courses: il n’y a personnepour répondre au partenairesocial. « Le SEV est surpris par ledélai nécessaire à la direction RHpour proposer une date », regrettele secrétaire syndical Jean-PierreEtique. Avec un taux de syndicali-sation de près de 65% à TransN,« on s’attend à être traitésautrement que comme lacinquième roue du char! ».

Jean-Pierre Etique rappelle aussique s’il prend contact avec ladirection RH, ce n’est pas à titrepersonnel, mais bien en tant quereprésentant des salariés. Lerefus de rencontrer le SEV signifieclairement le refus de rencontrerle personnel.Car la nécessité de dialogueravec la direction RH est bienréelle. A la mi-octobre, lesreprésentants SEV des troissections TransN se sont rencon-trés. « Nous avons fait une liste

des préoccupations du personnelet les avons envoyées à ladirection de l’entreprise », préciseJean-Pierre Etique.

Les points suscitant l’incompré-hension sont nombreux, àcommencer par le décompteindividuel de temps de travailpour l’introduction des différentssoldes dans « DIVA » ainsi quel’application des mesurestransitoires de la CCT.

Fumée: c’est la chasseaux sorcières!

Le versement des indemnités etle calcul des temps de dépla-cement sont également sujets àdes aigreurs d’estomacs. « Demanière générale, le droit auxindemnités doit être interprétéde manière large et non restric-tive, insiste Jean-Pierre Etique.Prenons un exemple: la nouvelleindemnité concernant l’enga-gement lors d’événementsspéciaux, à l’instar de la Fêtedes vendanges, ne doit passeulement être versée à ceux quiviennent expressément pour cetour, mais aussi à ceux pour quile tour était déjà planifié. »L’incompréhension est aussi de

mise concernant l’application del’interdiction de fumer. « Onassiste à une véritable chasseaux sorcières alors que cet articledevrait être appliqué avec doigté.Ce d’autant plus que les condi-tions particulières de circulationrendent le travail des conducteursparticulièrement difficiles. Ce quiest inacceptable, c’est quel’entreprise peine à appliquer laCCT dans certains domaines etfait du zèle dans d’autres. Ellemériterait elle aussi un avertis-sement. On a l’impression quecertains responsables n’ont pasété formés de manière adéquatepour l’application de la CCT »,considère Jean-Pierre Etique.L’absence de clarté et detransparence crée de l’incertitudequi prétérite le climat de travail.« Les collègues attendent desréponses, que ce soit pour signercertains documents de ladirection, mais aussi pour être auclairs sur leurs conditionsd’engagement. C’est pourquoiune rencontre est nécessaire »,conclut Jean-Pierre Etique.

Vivian Bologna

TransN: le SEV demande une séance, les RH font la sourde oreille

Sous réserve du résultat de la consultation menée par le SEV sur leprojet de salaire au mérite, les 80 participants à la conférence CCT du 3novembre ont décidé d’organiser une manifestation publique le 17novembre à 8h. Chaque collègue en pause, en congé est invité à venirdevant Le Galicien d’où partira le cortège qui ralliera le siège des tl àPerrelet pour la remise d’une résolution au Conseil d’administration.

LES EMPLOYÉS TL DANS LA RUE

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RÉGIONS ......

9contact.sevN° 21/146 novembre 2014

Le résultat du vote est clair. L’as-semblée SEV extraordinaire quis’est tenue à Bex le 22 octobre aété unanime: les 36 membres pré-sents ont adopté une résolutiondemandant la réintégration deleur collègue licencié sans avertis-sement en bonne et due forme. Letexte exige aussi le respect de laCCT cadre Vaud qui fixe les moda-lités de licenciement et que violele licenciement en question. LeSEV a donc reçu mandat de saisirla commission paritaire profes-sionnelle prévue par la CCT ca-dre-vaud et de recourir auprès duconseil d’administration. Le tribu-nal d’arrondissement sera aussisaisi pour obtenir gain de causesur le plan légal. Notre membrebénéficie en effet de l’assistancejuridique du SEV. « On ne com-prend pas la gestion de ce dossierpar la direction des TPC. Le direc-teur estime que le collègue a volél’entreprise en fermant prématu-rément et à plusieurs reprises lesguichets où il travaillait. L’impactfinancier sur l’entreprise était qua-si nul du fait du contexte de venteparticulier », relève le secrétairesyndical Baptiste Morier, encharge du dossier.La gestion de cette affaire estd’autant plus incompréhensibleque le SEV et l’employé ont recon-nu les erreurs commises. « Nousavons proposé que notre mem-bre, proche de la soixantaine,dont 20 ans de service aux TPC,rende le temps de travail non ef-fectué et qu’il soit pénalisé pourplus de 10 000 fr. Malgré cesénormes concessions, la directions’est refusée à entrer en matièresur une annulation du licen-

ciement, condamnant de la sortele collègue à une misère écono-mique programmée », préciseBaptiste Morier.

Violation de la CCT cadre VaudPlus grave encore: par ce licen-ciement, les TPC violent la CCTcadre vaudoise: « La directionavait reconnu que la forme dulicenciement n’avait pas étérespectée puisque le collèguen’a pas été averti dans le res-pect de l’article 40 de la CCTcadre Vaud. » Néanmoins, lesTPC estiment que l’article 40de la CCT cadre Vaud n’a pas àêtre respecté car il contre-viendrait au Code des obliga-tions. Une lecture juridiqueque le SEV ne partage évi-demment pas.Très actif lorsqu’il était mem-bre du comité de la section,notre collègue fait-il les fraisde son engagement syndicalpassé? Le signal donné parl’assemblée est important. Lesmembres ont clairement suivileur comité en prenant la dé-fense de leur collègue d’unepart, mais surtout de la CCT ca-dre Vaud d’autre part. Ils ontcompris que ce qui lui était ar-rivé pouvait leur arriver à tous,

de même qu’aux autres collè-gues des ETC vaudoises. Cer-taines voix ont d’ailleurs té-moigné d’un climat de peuraux TPC. « Quand on se faitconvoquer chez la hiérarchieon se demande ce qui va nousêtre dit. »Si les TPC ne reviennent pas àde meilleurs sentiments, « cesera un combat d’avocats », arappelé Baptiste Morier. Desquestions restent en suspens.

Pourquoi un directeur piétine-t-il une CCT cadre dont les pa-trons sont signataires et qui aété renouvelée il y a moinsd’une année? Quelle vision dupartenariat social les TPC dé-fendent-ils?Alors que la prochaine journéeVPT du 8 novembre sera jus-tement organisée par la sec-tion La Plaine du Rhône et quela direction des TPC y jouera lerôle d’hôte, celle-ci ne véhi-

cule-t-elle pas un messagecontradictoire?Ce samedi – même si la sec-tion a refusé de mettre enplace des actions symboliqueslors d’une journée festive – lesregards se tourneront néan-moins vers les démolisseursde la CCT Vaud, le tout en pré-sence de Nuria Gorrite, minis-tre vaudoise des Transports.

Vivian Bologna

L’assemblée SEV du 22octobre a envoyé un si-gnal fort à la direc-tion:pas question que ladirection piétine la CCTcadre Vaud. L’AG a de-mandé la réintégrationd’un collègue licenciéde manière abusive.

Les TPC piétinent la CCT Vaudqu’ils ont pourtant signée

Chablais vaudois

..

L’assemblée a clairement apporté son soutien à la CCT cadre Vaud et au collègue licencié.

Le renouvellement de la CCT TPC pour le 1er janvier 2015 semble sur de bons rails. L’assemblée des mem-bres du SEV a approuvé à l’unanimité le résultat des négociations, menées de mains de maître par le secré-taire syndical Olivier Barraud. Son collègue Baptiste Morier en a présenté les points principaux le mercredi 22octobre: « Nos revendications ont été acceptées. Nous avons obtenu une nouvelle filière pour les chefs-circula-tion allant de la classe 7 à 11; les services de piquet entre Noël et Nouvel An sont revalorisés. Outre lacompensation de six minutes, le service de piquet sera gratifié à raison de 50 fr. par jour de pont. Enfin, unaccord a été trouvé concernant le principe d’une indemnisation financière de la polyvalence pour le personneldu technique, de l’infrastructure et les protecteurs appelé à conduire des trains. » Le SEV avait demandé 120 fr.par mois d’indemnisation. La direction procède encore à des calculs. « Nous vous demandons une marge demanœuvre pour ce montant », a relevé Baptiste Morier. 25 personnes seraient concernées. Le SEV n’a guèrefait de concessions majeures « sauf l’inscription du devoir de réserve déjà prévu par le CO ». Le SEV a no-tamment balayé le désir de réduction du salaire en cas de maladie de 100% à 80% durant le délai de résilia-tion. « Il s’agissait d’une attaque frontale en raison d’une affaire individuelle », a déploré Baptiste Morier (voirci-contre). Enfin, la CCT TPC stipule désormais que les primes d’ancienneté sont aussi versées aux personnesayant un pensum inférieur à 50%. « Ce résulat est très satisfaisant, s’est réjoui Philippe Chambovey, présidentde la section VPT La Plaine du Rhône. Chaque point a été âprement négocié. » Le texte doit encore êtreapprouvé par le CA.

NÉGOCIATIONS CCT TPC

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10 DOSSIER contact.sevN° 21/146 novembre 2014

es resssources naturellesdoivent être garantiesd’une autre façon que

celle proposée par l’initiative.Les arguments des syndicats,dont le SEV, sont exposés dans

L l’encadré ci-dessous ainsi quedans l’interview du présidentde l’USS en page 12. Les syn-dicats luttent pour une fois auxcôtés du Conseil fédéral et desprincipaux partis du pays. Le

Conseil fédéral recommande lenon, sans proposer de contre-projet. Cette décision a étéadoptée cette année par le Par-lement, quasi à l’unanimité: 44voix contre 1 aux Etats et 190

voix contre 3 (et 5 abstentions)au National.

Pas efficace« Le Conseil fédéral n’ignorepas que la croissance écono-

mique et l’immigration relati-vement élevée enregistréesces dernières années enSuisse ont entraîné une crois-sance démographique quiplace le pays face à de nou-veaux défis, en matière d’inté-gration, de marché du lo-gement, de la planificationterritoriale et des infrastruc-tures ainsi que dans la politi-que de la formation. Il estimetoutefois que les réformes déjàmises en place ainsi que lesréformes futures qu’il s’engageà effectuer apportent une meil-leure réponse aux défis qui at-tendent la Suisse ces prochai-nes années. », écrit leGouvernement dans son mes-sage. « Même si l’acceptationde l’initiative populaire per-mettait de réduire l’immigra-tion régulière en Suisse, ellen’en serait pas pour autant uninstrument adéquat. En limi-tant fortement l’immigrationrégulière, l’acceptation de l’ini-tiative populaire pourrait éga-lement engendrer une aug-mentation de l’immigrationirrégulière. »

Danger pour l’économie« L’initiative aura des répercus-sions sur la croissance écono-mique suisse et aura une in-fluence négative sur sonattractivité et sa compétitivité. »,conclut le message. « La limita-

Votation fédérale du 30 novembre

L’initiative Ecopop estinhumaine et dangereuseL’initiative Ecopop entraînerait une nouvelle discrimination des travailleurs étrangers et aurait des con-séquences négatives sur tous les travailleurs en Suisse. Car elle augmente la pression sur les salaires etsur les conditions de travail et met en danger des postes de travail. C’est pourquoi les syndicats disentnon, tout comme le Conseil fédéral, le Parlement et tous les grands partis.

«Avec Ecopop, on se tirerait encore davantage une balle dans lepied qu’avec l’initiative sur l’immigration de masse. Cela

renforcerait cette logique qui est suicidaire aussi bienéconomiquement que politiquement.»

Paul Rechsteiner, président USS

Yosh

iko

Kusa

no

L’USS et le SEV soutiennent le« Comité Suisse Solidaire –Non à Ecopop », qui juge l’ini-tiative Ecopop inhumaine etdangereuse.

■ Parce qu’avec la pseudosolution d’Ecopop, la protec-tion du climat et du paysagesera plus difficile.

Que les gens vivent en Suisseou ailleurs n’a aucune influencesur le climat. Qui veut protégercelui-ci doit agir au niveau de larestructuration du système éner-gétique et de sa consommationdes ressources. De plus, Ecopopne résoudra pas le mitage duterritoire et ne protégera pas lepaysage. Pour cela, il faudraits’attaquer aux problèmes del’aménagement du territoire, aulieu de freiner le développementde ce dernier.

■ Parce qu’Ecopop fera desmigrant(e)s des personnesde seconde classe.

L’histoire montre que si l’éco-

nomie a besoin de main-d’œuvre, elle va la chercher. Ceserait aussi le cas si l’initiativeétait acceptée. Les patronsiraient simplement chercherplus de résident(e)s de courtedurée, dont la situation juridiqueest moins bonne aujourd’hui quecelle des résident(e)s de longuedurée. C’est inhumain.

■ Parce qu’Ecopop ferabaisser les salaires et quedes emplois seront menacés.Il est facile de mettre les rési-dent(e)s de courte durée et lesfrontaliers/frontalières souspression au point de leur faireaccepter des salaires moindreset des conditions de travailmoins bonnes. De ce fait, ce se-ront les conditions de travail detout le monde qui se retrouve-ront tôt ou tard aussi sous pres-sion. De plus, Ecopop signera lafin des accords bilatéraux. Or, vul’absence de relations structu-rées avec l’Union européenne,des emplois seront délocalisés à

l’étranger et d’autres supprimés.

■ Parce qu’Ecopop fait des mi-grant(e)s des boucs émissaires.

Les migrant(e)s font depuislongtemps partie de la Suisse.Ils fournissent une contributionimportante à notre richesse éco-nomique et culturelle. Au lieu defavoriser leur intégration, Eco-pop en fait les boucs émissairesdes problèmes dont nous por-tons nous-mêmes la responsabi-lité. Cela attise la xénophobie.

■ Parce qu’Ecopop affaibliral’AVS et mettra en danger lessoins aux personnes âgées.

La main-d’œuvre venue enSuisse ces dernières années estun soutien significatif pourl’AVS. C’est la raison pour la-quelle tous les scénarios catas-trophes sur les finances del’AVS se sont avérés faux. Etcelle-ci continue à enregistrerdes excédents. Avec Ecopop,ces cotisant(e)s manqueront etl’AVS sera en difficulté. À cause

de l’initiative, on manquera éga-lement de personnes pour dis-penser des soins aux personnesâgées et leur apporter assis-tance. Les soins à domicile etles EMS devraient réduire leuroffre.

■ Parce qu’Ecopop fera fairefausse route à la collaborationsuisse au développement.

Pratiquer une coopération audéveloppement judicieuse, c’estlutter contre la pauvreté. Ecopopveut au contraire investir dessommes absurdes dans la con-traception et en retirer à la luttecontre la pauvreté. Ce n’est pasde préservatifs et de pilulescontraceptives gratuits dont ona besoin, mais de formation, detravail et de soins médicaux. Deplus, il faut avant tout améliorerla position sociale des jeunesfilles et des femmes. Le plan-ning familial ne fonctionne quesi les femmes peuvent prendreelles-mêmes leur vie en main.

www.non-a-ecopop.ch

LES SYNDICATS DISENT CLAIREMENT NON À ECOPOP

...... 11 DOSSIER

contact.sevN° 21/146 novembre 2014

tion de l’immigration restreind-rait très fortement l’admissionde personnes en Suisse. Le re-crutement de travailleurs quali-fiés, notamment en provenancede l’UE/AELE serait fortement li-mité. Car il faudrait des contin-gents fixés en priorité afin que laSuisse puisse respecter sesobligations internationales. » Lecommuniqué du Conseil fédéralexplique à ce propos: « La limitepour les autorisations de séjours’appliquerait aussi au domainede l’asile, à l’admission pour rai-sons humanitaires et au regrou-pement familial. Dans ces do-maines, la Suisse est cependantliée par un certain nombred’obligations constitutionnelleset de droit international. Quiplus est, les différentes bran-ches de l’économie éprouve-raient davantage de difficultés àrecruter la main-d’œuvre étran-gère nécessaire.. (...) En limitantde manière stricte l’immigrationen Suisse, l’initiative empêche-rait les différents secteurs éco-nomiques de recruter les travail-leurs dont ils ont besoin. »

Bureaucratie complexe« La mise en oeuvre de l’initia-tive populaire nécessiterait lamise en place de laborieuses et

complexes procédures pour ladétermination des contingentset la délivrance des unités decontingents. », indique le mes-sage. « La détermination des cri-tères pour la répartition des con-tingents entre les différentescatégories de séjour pour les-quels il n’existe pas d’obliga-tions internationales ou conven-tionnelles pourrait être trèsdifficile. » est-il noté également.

Difficultés face à l’UE« Une acceptation de l’initiativepourrait entraîner la dénoncia-tion de l’accord sur la libre circu-lation des personnes (ALCP). »,prévient le Conseil fédéral dansson communiqué. En raison dela « clause guillotine », une dé-nonciation de l’ALCP rendrait au-tomatiquement caducs, six moisplus tard, tous les autres ac-cords de la première série d’ac-cords bilatéraux. Une telle situa-tion porterait un grave préjudiceà la Suisse et à son économie,car l’UE est le principal parte-naire commercial du pays. »

Focaliser sur le planificationfamiliale ne sert à rien« La proposition selon laquelle10 % des moyens consacrés à lacoopération internationale au

développement doivent être af-fectés à la planification familialevolontaire constitue une con-trainte qui limiterait de manièreexcessive la marge demanœuvre que requiert lacoopération internationale audéveloppement. », explique lemessage. « La Confédération se-rait obligée de conduire des pro-jets dans le domaine de planifi-cation familiale volontaire dansdes pays et des régions, alorsque le contexte et les demandesvoudraient que d’autres do-maines soient soutenus en prio-rité. Cela entacherait d’une partl’efficacité de la coopération audéveloppement de la Suisse etnuirait d’autre part à son imageet à sa crédibilité. Focaliser da-vantage l’aide sur la planifica-tion familiale n’aurait en outreque peu d’effets. Pour sortir dela spirale de la pauvreté et de lacroissance démographique, ilfaut en effet diversifier les ap-proches, en misant par exemplesur la formation et sur la promo-tion de l’égalité entre hommeset femmes. »

Fi/Hes

..

Manifestation du 1er novembre contre l’initiative Ecopop, à Berne

Voir interview en page 12

L’initiative populaire fédérale « Halte à la surpopulation – Oui à lapréservation durable des ressources naturelles » demande unemodification de la Constitution comme suit:

Art. 73a (nouveau) Population

1 La Confédération s’attache à faire en sorte que la populationrésidant en Suisse ne dépasse pas un niveau qui soit compatible avecla préservation durable des ressources naturelles. Elle encourageégalement d’autres pays à poursuivre cet objectif, notamment dans lecadre de la coopération internationale au développement.

2 La part de l’accroissement de la population résidant de manièrepermanente en Suisse qui est attribuable au solde migratoire ne peutexcéder 0,2 % par an sur une moyenne de trois ans.

3 Sur l’ensemble des moyens que la Confédération consacre à lacoopération internationale au développement, elle en affecte 10 % aumoins au financement de mesures visant à encourager la planificationfamiliale volontaire.

4 La Confédération ne peut conclure de traité international quicontreviendrait au présent article ou qui empêcherait ou entraverait lamise en œuvre de mesures propres à atteindre les objectifs visés parle présent article.

L’initiative demande également des mesures transitoires:

■ les traités internationaux qui contreviennent aux objectifs visés parcet article 73a seront modifiés dès que possible;

■ la part de l’accroissement de la population attribuable au soldemigratoire ne peut excéder 0,6 % au cours de la première année civile,0,4 % au cours de la suivante et pas plus de 0,2 % par an par la suite,jusqu’à l’entrée en vigueur de la législation d’application relative àl’art. 73a.

Ce que demande Ecopop

Page 11: Contact sev 2014 21

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10 DOSSIER contact.sevN° 21/146 novembre 2014

es resssources naturellesdoivent être garantiesd’une autre façon que

celle proposée par l’initiative.Les arguments des syndicats,dont le SEV, sont exposés dans

L l’encadré ci-dessous ainsi quedans l’interview du présidentde l’USS en page 12. Les syn-dicats luttent pour une fois auxcôtés du Conseil fédéral et desprincipaux partis du pays. Le

Conseil fédéral recommande lenon, sans proposer de contre-projet. Cette décision a étéadoptée cette année par le Par-lement, quasi à l’unanimité: 44voix contre 1 aux Etats et 190

voix contre 3 (et 5 abstentions)au National.

Pas efficace« Le Conseil fédéral n’ignorepas que la croissance écono-

mique et l’immigration relati-vement élevée enregistréesces dernières années enSuisse ont entraîné une crois-sance démographique quiplace le pays face à de nou-veaux défis, en matière d’inté-gration, de marché du lo-gement, de la planificationterritoriale et des infrastruc-tures ainsi que dans la politi-que de la formation. Il estimetoutefois que les réformes déjàmises en place ainsi que lesréformes futures qu’il s’engageà effectuer apportent une meil-leure réponse aux défis qui at-tendent la Suisse ces prochai-nes années. », écrit leGouvernement dans son mes-sage. « Même si l’acceptationde l’initiative populaire per-mettait de réduire l’immigra-tion régulière en Suisse, ellen’en serait pas pour autant uninstrument adéquat. En limi-tant fortement l’immigrationrégulière, l’acceptation de l’ini-tiative populaire pourrait éga-lement engendrer une aug-mentation de l’immigrationirrégulière. »

Danger pour l’économie« L’initiative aura des répercus-sions sur la croissance écono-mique suisse et aura une in-fluence négative sur sonattractivité et sa compétitivité. »,conclut le message. « La limita-

Votation fédérale du 30 novembre

L’initiative Ecopop estinhumaine et dangereuseL’initiative Ecopop entraînerait une nouvelle discrimination des travailleurs étrangers et aurait des con-séquences négatives sur tous les travailleurs en Suisse. Car elle augmente la pression sur les salaires etsur les conditions de travail et met en danger des postes de travail. C’est pourquoi les syndicats disentnon, tout comme le Conseil fédéral, le Parlement et tous les grands partis.

«Avec Ecopop, on se tirerait encore davantage une balle dans lepied qu’avec l’initiative sur l’immigration de masse. Cela

renforcerait cette logique qui est suicidaire aussi bienéconomiquement que politiquement.»

Paul Rechsteiner, président USS

Yosh

iko

Kusa

no

L’USS et le SEV soutiennent le« Comité Suisse Solidaire –Non à Ecopop », qui juge l’ini-tiative Ecopop inhumaine etdangereuse.

■ Parce qu’avec la pseudosolution d’Ecopop, la protec-tion du climat et du paysagesera plus difficile.

Que les gens vivent en Suisseou ailleurs n’a aucune influencesur le climat. Qui veut protégercelui-ci doit agir au niveau de larestructuration du système éner-gétique et de sa consommationdes ressources. De plus, Ecopopne résoudra pas le mitage duterritoire et ne protégera pas lepaysage. Pour cela, il faudraits’attaquer aux problèmes del’aménagement du territoire, aulieu de freiner le développementde ce dernier.

■ Parce qu’Ecopop fera desmigrant(e)s des personnesde seconde classe.

L’histoire montre que si l’éco-

nomie a besoin de main-d’œuvre, elle va la chercher. Ceserait aussi le cas si l’initiativeétait acceptée. Les patronsiraient simplement chercherplus de résident(e)s de courtedurée, dont la situation juridiqueest moins bonne aujourd’hui quecelle des résident(e)s de longuedurée. C’est inhumain.

■ Parce qu’Ecopop ferabaisser les salaires et quedes emplois seront menacés.Il est facile de mettre les rési-dent(e)s de courte durée et lesfrontaliers/frontalières souspression au point de leur faireaccepter des salaires moindreset des conditions de travailmoins bonnes. De ce fait, ce se-ront les conditions de travail detout le monde qui se retrouve-ront tôt ou tard aussi sous pres-sion. De plus, Ecopop signera lafin des accords bilatéraux. Or, vul’absence de relations structu-rées avec l’Union européenne,des emplois seront délocalisés à

l’étranger et d’autres supprimés.

■ Parce qu’Ecopop fait des mi-grant(e)s des boucs émissaires.

Les migrant(e)s font depuislongtemps partie de la Suisse.Ils fournissent une contributionimportante à notre richesse éco-nomique et culturelle. Au lieu defavoriser leur intégration, Eco-pop en fait les boucs émissairesdes problèmes dont nous por-tons nous-mêmes la responsabi-lité. Cela attise la xénophobie.

■ Parce qu’Ecopop affaibliral’AVS et mettra en danger lessoins aux personnes âgées.

La main-d’œuvre venue enSuisse ces dernières années estun soutien significatif pourl’AVS. C’est la raison pour la-quelle tous les scénarios catas-trophes sur les finances del’AVS se sont avérés faux. Etcelle-ci continue à enregistrerdes excédents. Avec Ecopop,ces cotisant(e)s manqueront etl’AVS sera en difficulté. À cause

de l’initiative, on manquera éga-lement de personnes pour dis-penser des soins aux personnesâgées et leur apporter assis-tance. Les soins à domicile etles EMS devraient réduire leuroffre.

■ Parce qu’Ecopop fera fairefausse route à la collaborationsuisse au développement.

Pratiquer une coopération audéveloppement judicieuse, c’estlutter contre la pauvreté. Ecopopveut au contraire investir dessommes absurdes dans la con-traception et en retirer à la luttecontre la pauvreté. Ce n’est pasde préservatifs et de pilulescontraceptives gratuits dont ona besoin, mais de formation, detravail et de soins médicaux. Deplus, il faut avant tout améliorerla position sociale des jeunesfilles et des femmes. Le plan-ning familial ne fonctionne quesi les femmes peuvent prendreelles-mêmes leur vie en main.

www.non-a-ecopop.ch

LES SYNDICATS DISENT CLAIREMENT NON À ECOPOP

...... 11 DOSSIER

contact.sevN° 21/146 novembre 2014

tion de l’immigration restreind-rait très fortement l’admissionde personnes en Suisse. Le re-crutement de travailleurs quali-fiés, notamment en provenancede l’UE/AELE serait fortement li-mité. Car il faudrait des contin-gents fixés en priorité afin que laSuisse puisse respecter sesobligations internationales. » Lecommuniqué du Conseil fédéralexplique à ce propos: « La limitepour les autorisations de séjours’appliquerait aussi au domainede l’asile, à l’admission pour rai-sons humanitaires et au regrou-pement familial. Dans ces do-maines, la Suisse est cependantliée par un certain nombred’obligations constitutionnelleset de droit international. Quiplus est, les différentes bran-ches de l’économie éprouve-raient davantage de difficultés àrecruter la main-d’œuvre étran-gère nécessaire.. (...) En limitantde manière stricte l’immigrationen Suisse, l’initiative empêche-rait les différents secteurs éco-nomiques de recruter les travail-leurs dont ils ont besoin. »

Bureaucratie complexe« La mise en oeuvre de l’initia-tive populaire nécessiterait lamise en place de laborieuses et

complexes procédures pour ladétermination des contingentset la délivrance des unités decontingents. », indique le mes-sage. « La détermination des cri-tères pour la répartition des con-tingents entre les différentescatégories de séjour pour les-quels il n’existe pas d’obliga-tions internationales ou conven-tionnelles pourrait être trèsdifficile. » est-il noté également.

Difficultés face à l’UE« Une acceptation de l’initiativepourrait entraîner la dénoncia-tion de l’accord sur la libre circu-lation des personnes (ALCP). »,prévient le Conseil fédéral dansson communiqué. En raison dela « clause guillotine », une dé-nonciation de l’ALCP rendrait au-tomatiquement caducs, six moisplus tard, tous les autres ac-cords de la première série d’ac-cords bilatéraux. Une telle situa-tion porterait un grave préjudiceà la Suisse et à son économie,car l’UE est le principal parte-naire commercial du pays. »

Focaliser sur le planificationfamiliale ne sert à rien« La proposition selon laquelle10 % des moyens consacrés à lacoopération internationale au

développement doivent être af-fectés à la planification familialevolontaire constitue une con-trainte qui limiterait de manièreexcessive la marge demanœuvre que requiert lacoopération internationale audéveloppement. », explique lemessage. « La Confédération se-rait obligée de conduire des pro-jets dans le domaine de planifi-cation familiale volontaire dansdes pays et des régions, alorsque le contexte et les demandesvoudraient que d’autres do-maines soient soutenus en prio-rité. Cela entacherait d’une partl’efficacité de la coopération audéveloppement de la Suisse etnuirait d’autre part à son imageet à sa crédibilité. Focaliser da-vantage l’aide sur la planifica-tion familiale n’aurait en outreque peu d’effets. Pour sortir dela spirale de la pauvreté et de lacroissance démographique, ilfaut en effet diversifier les ap-proches, en misant par exemplesur la formation et sur la promo-tion de l’égalité entre hommeset femmes. »

Fi/Hes

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Manifestation du 1er novembre contre l’initiative Ecopop, à Berne

Voir interview en page 12

L’initiative populaire fédérale « Halte à la surpopulation – Oui à lapréservation durable des ressources naturelles » demande unemodification de la Constitution comme suit:

Art. 73a (nouveau) Population

1 La Confédération s’attache à faire en sorte que la populationrésidant en Suisse ne dépasse pas un niveau qui soit compatible avecla préservation durable des ressources naturelles. Elle encourageégalement d’autres pays à poursuivre cet objectif, notamment dans lecadre de la coopération internationale au développement.

2 La part de l’accroissement de la population résidant de manièrepermanente en Suisse qui est attribuable au solde migratoire ne peutexcéder 0,2 % par an sur une moyenne de trois ans.

3 Sur l’ensemble des moyens que la Confédération consacre à lacoopération internationale au développement, elle en affecte 10 % aumoins au financement de mesures visant à encourager la planificationfamiliale volontaire.

4 La Confédération ne peut conclure de traité international quicontreviendrait au présent article ou qui empêcherait ou entraverait lamise en œuvre de mesures propres à atteindre les objectifs visés parle présent article.

L’initiative demande également des mesures transitoires:

■ les traités internationaux qui contreviennent aux objectifs visés parcet article 73a seront modifiés dès que possible;

■ la part de l’accroissement de la population attribuable au soldemigratoire ne peut excéder 0,6 % au cours de la première année civile,0,4 % au cours de la suivante et pas plus de 0,2 % par an par la suite,jusqu’à l’entrée en vigueur de la législation d’application relative àl’art. 73a.

Ce que demande Ecopop

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12 DOSSIERcontact.sevN° 21/146 novembre 2014

■ Paul Rechsteiner, en quoiles syndicats sont-ils oppo-sés à la « préservation dura-ble des ressources natu-relles » revendiquée parl’initiative Ecopop ?

Paul Rechsteiner: Ce n’est paspar l’élaboration d’une politi-que démographique que doitpasser la préservation des res-sources en Suisse, mais par lamise au point d’une politiqueenvironnementale adéquate,couvrant des thèmes allant del’aménagement du territoireaux émissions de CO2.

■ Les syndicats ne sontpas parvenus à s’im-poser en février lors dela votation sur l’initiativecontre l’immigration demasse. Pourquoi enirait-il autrement cettefois-ci ?Ecopop est plus extrême quel’initiative contre l’immigra-tion en ce qu’elle limite en-core davantage cette der-nière. La conception selonlaquelle la qualité de vie s’ac-croît lorsque la population di-

minue représente le traverscentral de l’initiative. Lors-qu’elle était un pays pauvre,la Suisse était un pays d’émi-gration. L’immigration n’estvenue qu’avec le dévelop-pement économique. Actuel-lement, un exode touche cer-taines régions ou vallées demontagne, engendrant d’im-

portantes difficultés écono-miques. L’urbanisation et laconcentration démographi-que sont un préalable au dé-veloppement économique et

le fondement du progrès so-cial. Les mouvements migra-toires et les migrations inter-nes ont fait de la Suisse unpays d’une grande diversité,et les syndicats sont le refletde cet état de choses. C’est à

ce modèle à succès que s’at-taque Ecopop.

■ Au sein même des syndi-cats, il règne un certainscepticisme à l’égard de lalibre circulation des per-sonnes. Dès lors, ce mo-dèle revêt-il réellementtant d’importance?

Nous misons sur le maintiende relations réglementéesavec l’Europe. En effet, unsystème offrant les mêmesdroits à chacun apparaît fon-

damentalement positif. Toute-fois, il s’impose de protégerles salaires suisses, de sorteque la liberté de circulationne soit pas utilisée au dé-triment des travailleurs et tra-vailleuses. Ecopop entendfermer les frontières de laSuisse de façon pratiquementhermétique. Il s’agit d’une po-litique suicidaire qui ne pré-sente aucune valeur ajoutéepour l’environnement. Cetteinitiative se concentre uni-quement sur la population ré-sidante permanente, ne pre-nant pas en considération lestravailleurs précaires, commeles titulaires d’autorisation deséjour de courte durée et lesfrontaliers. Si l’initiative étaitacceptée, leur nombre aug-menterait et il en résulterait

une intensification du trafic.Par ailleurs, il est plus aiséd’exploiter les travailleursprécaires, et leurs salairessont moins élevés. Il s’ensui-vrait une hausse générale dela pression salariale.

■ Concrètement, que signifie-rait la résiliation des accordsbilatéraux pour les travail-leurs et travailleuses?

La situation est déjà suffi-samment difficile depuis le9 février. La Suisse possèdeune forte industrie d’exporta-tion: un franc sur deux est gé-néré par le commerce avecdes pays tiers. Si nous nemaintenons pas de relationsréglementées avec l’Europe,nous nous exposons à des ris-ques de délocalisation et lesite économique suisse seraitremis en question. Ecopopsape les fondements du mo-dèle à succès suisse. Notrepays comptant parmi les Etats

présentant les économiesles plus intégrées au niveaumondial, des relations ré-glementées et des échangesfructueux, y compris de per-sonnes, sont essentiels.

■ En dépit des mesures d’ac-

compagnement, la pressionsur les salaires et les condi-tions de travail persiste. Lessyndicats ne devraient-ilspas s’efforcer de combattrece phénomène au travers del’immigration?

Le système de contingents etson corollaire, le statut de sai-sonnier, ont engendré uneprécarisation de l’emploi etprivé certains travailleurs deleurs droits, ce qui a provo-qué une baisse des salaires.Le nouveau système a permisune amélioration considé-

rable du niveau des salaireset des conditions de travaildans la construction et la res-tauration. Nous luttons pourle maintien de bons salaireset la protection de l’emploi.Pour atteindre ces objectifs,des mesures promouvantl’emploi indigène s’imposent,de la conciliation des viesprofessionnelle et familiale àdes perspectives plus favo-rables aux travailleurs et tra-vailleuses d’un certain âge.Les problèmes actuels ne sau-raient toutefois être imputés àla libre circulation des per-sonnes.

■ La manière dont l’initiativecontre l’immigration demasse sera mise en œuvredemeure incertaine. Quediriez-vous à quelqu’un quia voté « oui » le 9 février etaspire désormais à la sur-enchère ?

Les personnes qui ont désiréenvoyer un signal le 9 févrierne devraient pas aggraverdavantage la situation actuel-le. Ecopop tient bien plus en-core de l’autogoal que l’ini-tiative contre l’immigrationde masse. En ce qui concernela mise en œuvre de l’initia-

tive contre l’immigration demasse, nos positions sontclaires: le maintien de rela-tions réglementées avecl’Europe, et dès lors celui desaccords bilatéraux, le renfor-cement de la protection dessalaires et l’interdiction detout nouveau type de discri-mination.

Interview: Matthias Preisser

Les raisons pour lesquelles Rechsteiner dit non

« Ecopop sape les fondementsdu modèle à succès suisse »Paul Rechsteiner, prési-dent de l’USS, met engarde contre la précari-sation de l’emploi ainsique la hausse de lapression salariale etl’intensification du traficqu’engendrerait Ecopop.

«Les personnes qui ont désiré envoyer un signal le9 février ne devraient pas aggraver davantage lasituation actuelle.»

Yosh

iko K

usan

o

«Ecopop est plus extrême que l’initiative contrel’immigration en ce qu’elle limite encore davantagecette dernière.»

«Cette initiative se concentre uniquement sur lapopulation résidante permanente. Les travailleursprécaires, comme les titulaires d’autorisation deséjour de courte durée et les frontaliers ne sont paspris en compte. Leur nombre augmenterait.»

Page 13: Contact sev 2014 21

POLITIQUE SYNDICALE ......

13contact.sevN° 21/146 novembre 2014

Il faut procéder à un tournant depolitique économique. Cette exi-gence a été défendue avec forcele 24 octobre par les 400 délé-gués du congrès de l’USS. Defait, les vrais problèmes qui seposent dans ce pays sont de na-ture sociale et ils ont pour nom:pression sur les salaires, poidsdes primes des caisses maladie,stress et précarité de l’emploi.Pour que les gros salaires et lespatrons ne soient pas les pre-miers à profiter d’une plus gran-de prospérité, il faut que plus detravailleurs et travailleusessoient protégés par des conven-tions collectives de travail (CCT).La couverture conventionnelle,par CCT donc, doit passer à60 %. À cet effet, le Conseil fédé-ral et le Parlement doivent ré-duire les obstacles posés à l’ex-tension des CCT. De bonnes CCTconstituent au-delà, grâce à desréglementations claires de la du-rée du travail, un outil efficacecontre l’augmentation du stressau travail.Des mesures de renforcementdes revenus sont de toute ur-gence nécessaires. Il n’est pasacceptable que la croissancedes salaires réels des salariésordinaires se trouve immédia-tement réduite à néant par lahausse des primes des caissesmaladie. L’USS demande parconséquent une hausse sub-stantielle des subsides destinésaux réductions de ces primes. Àl’avenir, ces dernières ne de-vront pas dépasser 10 % du re-venu des ménages. Dans ce but,la Confédération et les cantonsdoivent relever d’environ 2 mil-liards de francs les subsides af-fectés aux réductions desprimes, au lieu de serrer la vis. Àmoyen terme, le poids desprimes ne devra pas dépasser8 % du revenu, comme le voulaitla révision de la loi sur l’assu-rance-maladie des années 90, età long terme, cette assurancedevra être financée en fonctiondes revenus, comme toute assu-

rance sociale.

Ne pas faire cavalier seulLes congressistes ont débattu demanière intense des consé-quences de l’acceptation de l’ini-tiative « Contre l’immigration demasse ». Ils ont réaffirmé que lesAccords bilatéraux devaient êtrepréservés, qu’il fallait empêcherde nouvelles discriminations etque les mesures de protectiondes salaires et des conditions detravail devaient être améliorées.La Suisse ne peut pas se permet-tre de faire cavalier seul. Les ac-cords bilatéraux revêtent unegrande importance pour la pros-périté et les emplois. Ils garantis-sent aussi que les personnes quiexercent une activité lucrative etont un passeport européen nesoient pas discriminés. Ce prin-cipe doit continuer à s’appliquerdemain. Les besoins en main-d’œuvre ne doivent pas être sa-tisfaits à travers des permis deséjour de courte durée. L’USScombattra toute nouvelle discri-mination comme par exempleavec l’introduction d’un nouveaustatut de saisonnier. Les salaireset les conditions de travail doi-vent être mieux protégés. Il fautnotamment aussi une protectioncontre le licenciement et les for-mes de travail précaire. En effet,il ne sera possible de gagner unenouvelle votation sur la voie bila-térale que si les intérêts sociauxsont respectés et que le principe

selon lequel, en Suisse, on doitverser des salaires suisses, estappliqué.Dans une résolution qu’il a adop-tée, le congrès de l’USS appelle àcombattre Ecopop, une initiativedangereuse et inhumaine. Eco-pop accentuera les pressions surles salaires et détériorera lesconditions de travail de l’ensem-ble des travailleurs et travail-leuses. Elle attisera aussi la xé-nophobie en Suisse. Après undébat chargé d’émotion, le con-grès a clairement fait savoir quel’USS combattrait énergiquementtoute nouvelle forme de discrimi-nation fondée sur le statut de sé-jour. Dans ce contexte, elle a lan-cé, à travers un film émouvantintitulé « Interdits et cachés. Desenfants de saisonniers racon-tent » une campagne de sensibi-lisation contre l’introduction d’unnouveau statut de saisonnier.Dans d’autres résolutions, l’USSa demandé que la Suisse se reti-re des négociations sur l’accordTISA. Un tel accord sur la libérali-sation des services induirait iné-vitablement une pression à la li-béralisation de nombreusestâches de service public, commedans la l’approvisionnement eneau, la santé et la formation, ain-si que les transports publics.

RéélectionsLors de son deuxième jour decongrès, l’USS a en outre réélu leconseiller aux Etats Paul Rech-

steiner (président), ainsi que Va-nia Alleva (coprésidente d’Unia)et Giorgio Tuti (président du SEV)respectivement vice-présidenteet vice-président de l’USS. L’USSa décerné au dessinateur depresse Philippe Bécquelin, aliasMix & Remix, son Prix culturel,doté de 10 000 francs. uss

Les délégués de l’USSont notamment deman-dé qu’on procède à untournant économique.

Un tournant économique exigéCongrès de l’USS

Jean

-Jac

ques

Mag

nin

Le 55e Congrès de l’USS a été l’occasion pour les délégués d’adopter de nombreuses résolutions.

IMPRESSUMcontact.sev est le journal du Syndicat du personnel des transports et paraît toutesles deux semaines.

ISSN 1662-8462

Tirage: 10 881 ex. (total 44 656 ex.), certifié REMP au 31.10.2013

Editeur: SEV, www.sev-online.ch

Rédaction: Peter Moor (rédacteur en chef), Peter Anliker, Vivian Bologna, AnitaEngimann, Beatrice Fankhauser, Markus Fischer, Françoise Gehring, Pietro Gianolli,Patrizia Pellandini, Henriette Schaffter

Adresse de la rédaction: contact.sev, Steinerstrasse 35, case postale, 3000 Berne6; [email protected]; téléphone 031 357 57 57, fax 031 357 57 58

Abonnements et changements d’adresse:Division administrative SEV, case postale, 3000 Berne 6;[email protected], téléphone 031 357 57 57, fax 031 357 57 58Abonnement annuel pour non-membres: CHF 40.–

Annonces: Zürichsee Werbe AG, Seestrasse 86, 8712 Stäfa,téléphone 044 928 56 11, fax 044 928 56 00,[email protected], www.zs-werbeag.ch

Pré-presse: AZ Medien, Aarau; www.azmedien.ch

Imprimerie: Mittelland Zeitungsdruck AG, Solprint, Subingen;

www.solprint.ch, une entreprise du groupe AZ Medien AG.

La prochaine édition de contact.sev paraîtra le 20 novembre 2014..

Le délai rédactionnel pour l’agenda est fixé au 13 novembre à 10h. Pour lesannonces, le délai est fixé au 11 novembre à 10h.

Valérie Solanoprimée■ Lors du dernier Congrès del’USS (voir ci-contre), lasecrétaire syndicale du SEVValérie Solano s’est vu remettrele prix du mémoire le plusoriginal des mains d’AlainCarrupt (membre du comitéprésidentiel de l’USS). Lemémoire consiste en uneréflexion sur le genre littérairedu récit comme possible outilsyndical. Valérie Solano et troisautres personnes viennent determiner leur formation despécialiste de la gestion et dudéveloppement des organisa-tions syndicales avec certificatfédéral. comm/vb

EN VITESSE

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Page 14: Contact sev 2014 21

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14 SOUS-FÉDÉRATIONScontact.sevN° 21/146 novembre 2014

René Wolf, membre de la com-mission d’accompagnement, arapporté les observations deses cinq membres. Ceux-ci onten effet arpenté les cénaclesde la sous-fédération, des sec-tions et des branches depuis lafusion d’AS en janvier 2014. Enplus des louanges sur ce qui adéjà pu être atteint, les délé-gués ont également pu enten-dre ce qu’il reste à faire: etavant toute chose, il s’agit detrouver un responsable du re-crutement pour la sous-fédéra-tion, trouver des personnespour siéger dans les comitésde section, recruter des collè-gues de confiance, et mettre

sur pied des actions pourqu’elles soient couronnées desuccès. Il s’agit aussi de déni-cher des collègues pour lesbranches afin que tous les mé-tiers soient représentés et quesoit renforcée la collaborationentre branches, sections etcommissions du personnel. Lebilan intermédiaire a été ap-profondi au sein de trois ate-liers de travail.Celui concernant les hommesde confiance a listé leurs tâ-ches et présenté des idées afinde motiver des membres pour

cette fonction importante, bienqu’il n’y ait guère plus d’accep-tance pour l’engagement syn-dical dans les hautes sphèresde certains départements. Unedes tâches principales d’unepersonne de confiance consis-te à valoriser le SEV auprèsdes collègues et des cadresselon le principe: « Agis etcommunique-le! »Le groupe de travail qui a plan-ché sur les sections a fait despropositions pour réduire ladistance avec la base. Une dis-tance due à la taille des sec-

tions: par exemple en propo-sant des assemblées décentra-lisées, une présence régulièredes membres du comité « aufront » et la mise sur pied detoutes sortes d’événements,de la grillade aux soirées-débats, en passant par des vi-sites en commun. « On ne doitpas se décourager tout desuite s’il n’y a que peu de par-ticipants au début. »L’atelier dédié aux branches amis en évidence le temps quecela nécessite de trouver desreprésentants de tous les mé-tiers et pour obtenir la recon-naissance des membres par lebiais d’un travail syndical com-pétent.Afin que les branches en aientl’occasion, il est important deles impliquer dans les dossiersactuels de la sous-fédération,des sections et des profes-sionnels du SEV.

Budget 2015 et électionsPour l’année prochaine, lebudget prévoit une contribu-tion de 7 fr. pour la sous-fédé-ration (elle demeure identiquedonc) avec un bénéfice de27 860 fr. L’actuel vice-prési-dent, Rolf Feier est élu à la pré-sidence de l’assemblée des

délégués et Ruth Schweizer àla vice-présidence. Nani Moraset Eugenio Tura poursuivrontleur mandat à la commissionMigration, tandis que Petra He-gi et Nani Moras siégeront à lacommission féminine. StefanBruderer et Joël Jufer représen-teront AS à la commission desJeunes (Eliane Däscher se reti-re). Pour la commission CCT,Alex Bringolf, René Zedi et Eu-genio Tura ont été nominés.La section AS-Est a déposé unamendement demandant quele SEV s’engage pour que ladéfiscalisation de la FVP soitpossible dès que 25 trajetssont effectués, au lieu des 40actuels. Une proposition ac-ceptée à l’unanimité. La com-mission centrale a désormaispour tâche d’élaborer une de-mande pour le Congrès. Celle-ci doit inclure que le trajet soitcomptabilisé durant deux anslorsqu’un employé a dûchanger de lieu de service.Le plénum a aussi dit tout lemal qu’il pensait de l’injusticeconcernant les collègues re-nonçant au timbrage. Parmiceux-ci, seuls ceux dès le ni-veau d’exigence K peuvent de-mander un congé sabbatique.

Fi/vbo

Comment se sont déve-loppées les cinq sec-tions, les six brancheset le réseau des per-sonnes de confiance ASdepuis la création de lasous-fédération endébut d’année? Quereste-t-il à faire pour lesrenforcer? Tels étaientles points à l’ordre dujour de l’assemblée desdélégués réunie à Oltenle 27 octobre.

Une construction sur la bonne voie■ Assemblée des délégués de l’Administration et des services (AS)

Fi

Les délégués se sont prononcés sur deux propositions et sur lebudget.

Le concours de contact.sev

Les photos de notre concoursreprésentent un lieu ou un objeten rapport avec les transportspublics et leur environnement.

Le ou la gagnant(e) tiré(e) au sortparmi les réponses correctesrecevra

40 francs en chèques Reka.

Solution du concours paru danscontact.sev no 20:

L’entrée sud de la gare deLausanne.

Le sort a désigné CorinneGrossenbacher, domiciliée àMeikirch, membre de la ZPV Berne

Elle remporte les chèques Reka.

Conditions de participationPar carte postale: inscrivezvotre réponse, vos nom et prénomainsi que votre adresse sur unecarte postale et retournez-la-nousà: SEV, Photomystère,case postale, 3000 Berne 6

Par e-mail: envoyez votreréponse, vos nom et prénom ainsique votre adresse par e-mail à:[email protected]

Sur Internet: rendez-vous surnotre site www.sev-online.ch,cliquez sur l’encadré Photomystèrequi se trouve à droite sous l’agendaet remplissez le formulaire. Ceconcours ne donne lieu à aucunecorrespondance.

Dernier délai de réception desréponses: mercredi 12 novembre2014.

Photomystère: « Où cette photo a-t-elle été prise? »

Hes

Page 15: Contact sev 2014 21

SECTIONS ......

15contact.sevN° 21/146 novembre 2014

Le président central (PC),Hanspeter Eggenberger, sou-haite la bienvenue aux prési-dents de section le 13 octobrelors de la conférence de deuxjours qui se déroule à l’hôtelBrenscino à Brissago.Le PC donne connaissance desthèmes actuels dans chaquedivision. Chez Cargo, les pre-mières séances concernant lesnouveaux profils profession-nels ont démarré. Il s’agit en-tre autres des collègues desgares de triage RBL et Lau-sanne qui passent chez Cargo.Il parle aussi de la situationactuelle relative au nouveausystème de planification et derépartition Caros. Concernantla mise à disposition des trains(ZBS) du trafic voyageurs, lessites de Coire et de Ziegel-brücke sont à l’ordre du jour.Chez Infra, les collaborateursdes gares de triage concernéessont tous transférés chezCargo. Avec MIT, l’entrepriserelève le défi de « relier lescollaborateurs ». L’entrepriseallemande responsable del’émetteur LISA, et qui déve-loppe depuis des années unnouvel émetteur, n’est à cejour pas encore en mesure de

le livrer.Chez CFF Cargo, 2 collègues dela région Est et 1 collègue de ladivision P ne veulent plus êtreélus dans la CoPe.La classification des mécani-ciens de la catégorie A de ladivision P a provoqué le mé-contentement dans toutes lessections. Cela laisse un ar-rière-goût amer dû à ToCo. Cesmécaniciens doivent connaîtretoujours plus de véhiculespour être en mesure de lesconduire. Il est donc souhai-table que l’entreprise (traficvoyageurs) fasse enfin ungeste contre cette injustice enaugmentant le niveau d’exi-gences. L’espoir suscité par ladécision 25 est grand maisaucune décision n’est encoretombée.Notre hôte, Manuel Avallone,nous a présenté en détail lanouvelle CCT. Thèmes: la défi-nition des collaborateurs tem-poraires est désormais plusprécise. Durée du travail: unnouveau compte de temps aété mis en place. Réorientationprofessionnelle: des adapta-tions ont eu lieu. Le no 18 decontact.sev rend compte deces points. L’uniformisation

des indemnités du dimanchepour les agents de la ma-nœuvre est un grand succès.Le modèle de retraite Validaest obligatoire et permet uneretraite anticipée. Il est impor-tant que la garantie 2011 soitmaintenue. Il est judicieux deprendre un cours Movendo surla nouvelle CCT. Il y en a un le4.3 et le 24.3 à Berne, le 10.3à Lausanne et le 31.3.2015 àBellinzona. Ces cours durenttoute la journée. La RPV recom-mande aux présidents de sec-tion d’inviter à leurs assem-blées un expert en CCT et deprévoir assez de temps.Daniel Purtschert a été élu àl’unanimité dans la CG de la SFRPV; il manque donc encore unmembre suppléant. La CoCentrapprécie énormément l’enga-gement de tous les présidents.Grâce à la nouvelle CCT, il de-vrait être plus simple de re-cruter de nouveaux collègues.Et notre PC a énormément con-tribué à ce succès. Un grandmerci aussi à Manuel Avallone,responsable des négociationsCCT, qui a dirigé de façon sou-veraine la communauté denégociations. Danilo Tonina/mj

Conférence des présidents à Brenscino■ SF RPV

Fritz Lerch, l’organisateur dela randonnée d’automne du16 octobre, a pu saluer 26participants avant l’arrivée engare de Nebikon par la cita-tion: « Nous marcherons versle soleil! » Cette annonce si-gnifiait que le repas de midiétait commandé à l’hôtel duSoleil à Alberswil et qu’il nefallait pas faire triste mine etse laisser intimider par les di-verses averses de pluie mo-mentanées. La randonnée detrois heures le long de la ri-vière Wigger a débuté avec pa-rapluies ouverts et vestes depluie fermées. Mais aprèsquelques kilomètres, le ciels’étant ouvert et la tempéra-ture devenue agréable, les ha-bits de pluie et les parapluiesont pu être remis dans les

sacs à dos. Le parcours n’apas de grandes dénivellationsmais la vue est magnifique endirection des Alpes de Suissecentrale et du Pilate. L’accueilà l’hôtel « Sonne » a été trèschaleureux, aussi bien par larestauratrice et son personnelque par les quatre damesmembres de la PV de Biennevenues spécialement jusqu’àAlberswil par train et bus pos-tal pour déguster le repas demidi avec les randonneurs.Bien réconfortée, mais avecune nouvelle averse et desbourrasques de vent, latroupe des marcheurs a conti-nué en direction de Willisauen faisant un petit arrêt vers lamagnifique exploitation agri-cole Burgrain et son magasin.Chacun a pu marcher à son

rythme et une visite de la pe-tite ville historique de Willi-sau, avec ses remarquablesfaçades et ses beaux commer-ces, fut encore possible avantde revenir, par Langenthal etBerne, dans notre pays destrois lacs.La Wigger, longue de 41 km,prend sa source sur le versantnord du Napf à 1300 mètres etse jette dans l’Aar entre Ro-thrist et Aarburg à 395 mètresd’altitude. Elle s’écouled’abord dans un étroit vallonpour s’étaler ensuite, aprèsHergiswil près de Willisau,dans une large vallée. Elle tou-che trois cantons et la localitéla plus importante sur sonparcours est Zofingue.

Robert Drewes/Ad. française:

J.-C. Amiet

Randonnée d’automne le long de la Wigger■ PV Biel/Bienne

Lors de la session d’automne àBrenscino de la SEV-PV des 9 et 10octobre, l’assemblée a pu profiterde la conférence de l’oncologueFranco Cavalli. Directeur médicalde l’Institut oncologique de laSuisse italienne et professeur auxuniversités de Berne et de Varese,il a présidé la Ligue suisse contrele cancer de 2001 à 2004. Il a siégéau Conseil national de 1995 à 2007et a présidé la fraction PS duParlement de 1999 à 2002. Il estl’auteur du livre « Cancer, le granddéfi », paru en 2012. Alors que,sous nos latitudes, nous avonsenregistré de grands succès dansla lutte contre cette maladie, lecancer reste un problème dans lespays pauvres. En 2008 ce sont 13millions de nouveaux cas decancers qui ont été diagnostiquésdans les pays en développement eton estime que 220 millions denouveaux patients seront décou-verts d’ici à 2030. Des causespsychiques, le stress ou lemobbing peuvent-ils provoquer uncancer? Non, mais ils peuvententraîner une vie malsaine, untabagisme ou une consommationexcessive d’alcool et par suite uncancer. Question: les dons à laLigue suisse contre le cancervont-ils en partie aussi à l’industriepharmaceutique? Cavalli répondpar un NON très clair! Parlant demanière exceptionnellementvivante et sans manuscrit, notre

conférencier a su éveiller l’intérêtdu public. Des applaudissementsinterminables et mérités lui ont ditnotre reconnaissance.

Le 10 octobre, c’était la 3e séancedu CC qui était au programme. LaCaisse de pensions CFF, lesfacilités de voyage FVP et lerecrutement ont provoqué desdiscussions animées. Nous avionsdes propositions à traiter. Celle quidemandait une indemnité pour lescollègues qui mettent leur AG àdisposition pour se rendre auxséances a été vivement rejetée. Laprime de recrutement pour lesveuves et veufs n’a pas eu unmeilleur sort. Elle a été rejetée àune nette majorité. Deux proposi-tions arrivées hors délai ontéchoué à la déclaration d’urgencequi exigeait une majorité des deuxtiers, elles ne pourront donc êtretraitées qu’à la prochaine séancedu CC. Les participants ont aussiexprimé clairement leur positionselon laquelle il est exclu quel’hôtel Brenscino soit vendu. Pourterminer, nous avons pris congé dedeux membres méritants etengagés. Heini Eggenberger,président de la section PV Buchs-Coire (depuis 2007) et BrunoTanner de la Commission degestion ont reçu des applaudis-sements pour leur engagement.Ricardo Loretan a su trouver lesmots qu’il fallait lors de l’hommagerendu. Otto Huser/S. Anet

PV: Brenscino et le cancer au menu

dr

Bruno Tanner (à g.) et Heini Eggenberger ont été chaleureusement applaudis.

Blaimer Yvette, vve de Willy,Genève; décédée dans sa 87e

année. VPT TPG Retraité(e)s.

Clavin Maurice, méc pens, LaChaux-de-Fonds; décédé danssa 89e année. PV Neuchâtel.

Clerc Gaston, Lutry; décédédans sa 86e année. VPT TL.

Grieshaber Carlo,c gr pens,Yverdon-les-Bains; décédé danssa 98e année. PV Vaud.

Lini Charles, empl d’expl pens,La Chaux-de-Fonds; décédé danssa 97e année. PV Neuchâtel.

Lüdi Hans, ouvrier spécialisé,Bellmund; décédé dans sa90e année. PV Bienne.

Nerny Pierre-Alain, chef deservice, Lausanne; décédé danssa 72e année. PV Vaud.

Thiebaud Roland, chef detrain, Bienne; décédé dans sa92e année. PV Bienne.

Décès

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AGENDA......

16contact.sevN° 21/146 novembre 2014

SectionsSamedi22 novembre15 h 30Restaurant duMidiDelémont

■ Travaux Arc jurassien

Assemblée généraled’automne

Cher membre,Nous avons le plaisir de t’inviter à notre assem-blée générale d’automne. La liste de présencesera affichée aux wagons et dans les locaux deton service. Délai de renvoi au secrétaire: 11 no-vembre 2014. Une assiette chaude suivra l’as-semblée pour te remercier de ta présence.Au plaisir de te rencontrer à cette assemblée,nous te présentons, cher membre, nos saluta-tions les meilleures. Le comité

Mercredi26 novembre19 h 45Buffet de la GareChâteau-d’Œx

■ MOB Golden Pass

Assemblée d’automne

Le comité invite les membres à l’assembléed’automne. Les ordres du jour seront affichésdans les espaces personnels. Nous nous réjouis-sons de voir des collègues intéressés et nom-breux. Le comité

Samedi29 novembre17 h 30Pizzeria le Relaisdu Grand MontLe Mont-sur-Lausanne

■ RPV Lausanne-gare

Assemblée d’automne

Comme le temps passe vite! Il est déjà venu letemps de se rassembler à notre traditionnelleassemblée d’automne. Tous les membres desection RPV Lausanne sont attendus et serontles bienvenus à l’assemblée. Pour l’organisation,veuillez vous inscrire sur la feuille affichée aulocal manœuvre de la gare de Lausanne.

SectionsVendredi14 novembre

Salle de la Geno1er étageGenossenschaf-tstrasse 182560 Nidau

■ ZPV Bienne

Assemblée d’automnePlus d’informations sur lesite: http://zpvbielbien-ne.ch. Le programme del’assemblée sera affichédans les locaux et envoyépar mail aux actifs ainsiqu’aux intéressés surdemande à:[email protected]

L’AG sera suivie d’un plat froid et du verre del’amitié. Mais avant, notre invité Jürg Hürni,secrétaire syndical, viendra nous parler de lanouvelle CCT et répondre à vos questions. Veneznombreux, nos collègues retraités sont égale-ment les bienvenus.

Merci de vous inscrire sur la liste au local desagents de train ou par mail chez Raphaël Frydig([email protected]) jusqu’au 7.11.2014.

Le comité ZPV Biel/Bienne

Mardi18 novembre

16 h 15 auchantier naval

■ VPT Lac Léman

Assemblée d’automne

Père Noël

Chères et chers membres, le Comité VPT-LacLéman vous convie à l’AG ordinaire automnale.En se réjouissant de vous y rencontrer nom-breux, nous vous adressons nos meilleures salu-tations.L’arbre de Noël de la section VPT-Lac Léman auralieu le samedi 13 décembre dès 14 heures àbord du bateau MS « Lausanne » au quai numé-ro 1 de la gare lacustre d’Ouchy (le bateau reste-ra à quai). Vous êtes cordialement invités (actifsou rentiers avec ou sans enfants) à participer àcette journée. Je vous attends nombreux!

Votre Père Noël et le comité

Mardi18 novembre19 hMaison du Peuple,Place ChauderonLausanne

■ SEV-tl

Jubilaires

Assemblée romandeVPT: elle se déroulera cetteannée le samedi 8 novem-bre aux Diablerets (VD).Ceux qui se sont inscrits,nous vous donnons rendez-vous dans le hall de la GareCFF de Lausanne à 7 h 30heures précises ! N’oubliezpas vos facilités de trans-port (abonnements FVP).

Pour cette traditionnelle soirée, nous aurons laparticipation de notre Chorale syndicale qui ani-mera la soirée. Celle-ci se terminera par une ver-rée générale. Venez nombreux pour féliciter voscollègues jubilaires.Liste des jubilaires :60 ans : Lucien Knuchel, Roger Lavanchy, GilbertAlbrecht50 ans : Roland Bergmann, Othmar Simon, Mi-chel Stoll, Thérèse Abetel-Känz, Charles Ecoffey40 ans: Jean-Pierre Bryois, André Chaupond,Jean-François Henchoz, Armand Noirat, RenéFays, Raoul Menoud25 ans : Jean-Luc Archimi, Gabriel Bungu, Guil-hermino Marques, Alphonse Garcia, Pierre AlainDrapel, Philippe Baud, Franck Kurmann, JoséAzinheirinha, Raymond Lavanchy, Vang-CangLuu.

Jeudi20 novembre

8 h 45Buffet de la GareLausanne

■ ZPV région Ouest

Assemblée régionale

Les points forts de cette assemblée seront lesthèmes syndicaux des agents de train et le tra-vail de la CoPe. Andreas Menet, président cen-tral ZPV, Jürg Hurni, secrétaire syndical SEV etThomas Walther, président CoPe agents destrains nous informeront des actualités. Les collè-gues pensionnés ainsi que les collègues en for-mation sont également cordialement invités.Dès 8 h 15 un café et croissant vous sera offertpar la section ZPV Léman. Merci de vous inscrireauprès de votre section ZPV ou auprès du prési-dent de la section organisatrice ZPV-Léman,Claude Gaille, tél. 079 479 17 35 ou par e-mail:[email protected] en respectant la datelimite du 8 novembre 2014. Je me réjouis devous saluer très nombreux à Lausanne.

Claude Gaille

Jeudi20 novembre20 hRestaurantMaggenbergTavel

■ TPF régionale

Assemblée d’automne

Tous les collègues actifs et retraités sont invités.Une collation sera servie après l’assemblée.

Le comité

Vendredi21 novembre

Hôtel de la Gare2740 Moutier

■ AS ouest

Assemblée d’automne

Giorgio Tuti, président SEV, sera notre invité.Après l’assemblée, un repas sera offert par lasection. Les propositions que vous souhaitezsoumettre lors de l’assemblée sont à faire par-venir par écrit jusqu’au 7 novembre à SEV ASOuest, case postale 1310, 1001 Lausanne ou pare-mail à [email protected]. Les inscriptionspour le repas sont à faire parvenir jusqu’au 17novembre à [email protected] ou par télé-phone au 078 825 66 90.

PensionnésMercredi12 novembre

10 hHôtel RiversideBrig-Glis

■ PV Valais

Assemblée d’automne

Repas commun à 25 fr. offert (apéritif, menu,boissons et café). Sepp Bühler sera l’orateur del’assemblée et il s’exprimera sur les dispositionsde fin de vie. Nous vous recommandons chaleu-reusement cet exposé sur un thème toujours ac-tuel. Vous pouvez prendre vos conjoint(e)s avecvous et en parler à vos connaissances parmi lesretraités CFF.Inscription par le formulaire habituel ou par mailà Walti Schmid: [email protected].

Mardi18 novembre

10 h 45

Auberge commu-nale de Léchelles

■ PV Fribourg

Assemblée d’automne

Départ du train de Fribourg à 10 h 03, de Payerneà 10 h 30. Ordre du jour statutaire avec, notam-ment, une élection complémentaire au comité.Invités: Ricardo Lorétan, président central PV etBernard Demierre, vice-président central PV.L’assemblée sera agrémentée par les chants dela chorale des cheminots de Fribourg.La remise des distinctions et souvenirs pour 75ans d’âge et 40 ans d’affiliation au SEV se feradurant l’assemblée. Comme de coutume, la sec-tion offrira l’assiette du jour. Les agendas SEVseront remis après le repas.Les épouses et compagnes de nos membres sontles bienvenues. Le secrétaire

Mardi25 novembreRestaurantFloridaStuden

■ Amicale des pension-né(e)s du Jura bernoiset de Bienne romande

Sortie n° 9

Comme l’année passée, nous nous rendrons àStuden au restaurant Florida afin de bien finirl’année 2014. Bienne: départ devant le Mariana,(car postal no 74) à 11 h 28, Studen Grien arrivée11 h 53. L’abonnement général est valable.Venez nombreux afin de partager ce repas quiest aussi la dernière sortie de l’année. Annon-cez-vous auprès de votre serviteur jusqu’au24 novembre exclusivement au 076 210 11 09.Merci d’avance.

Votre serviteur: Jacques

Jeudi4 décembre11 h 45Café du JuraBassecourt(à 5 minutesde la gare)

■ PV Jura

Rencontre de Saint-Nicolas

Le comité se fait un plaisir de vous inviter à larencontre de Saint-Nicolas.Le repas de midi est offert par la caisse de sec-tion (boissons à votre charge). Animation par lachorale des retraités et musicale avec trompetteet cor des Alpes, sans oublier notre traditionnelloto. Vous serez très aimables d’apporter un lotpour le loto. Quelques biscuits ou cakes serontles bienvenus. D’avance un grand merci. Veuillezs.v.p. vous inscrire jusqu’au samedi 29 novembre2014 auprès du président P. Ackermann, tél. 032422 48 35 ou courriel: [email protected] les amicales salutations du comité.

Oscar Schaub

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SERVICE ......

17contact.sevN° 21/146 novembre 2014

§Faire annuler un licen-ciement est difficile-ment possible enSuisse. Le SEV a néan-moins réussi à éviter lepire pour une de sesmembres.

Angle droit

Cela ressemble davantageà une histoire américaineque zurichoise: cinq minu-tes avant la fin de sa jour-née de travail, une em-ployée est prise à part pardeux supérieurs qui lui an-noncent qu’elle est licenciéeet qu’elle ne doit plus re-mettre les pieds à sa placede travail – ceci après avoirété en service durant cinqans, sans recevoir un seulavertissement ou de me-nace de licenciement. Cettefemme, que nous appelle-rons Marta, a signé, sous

Le SEV limite la casse aprèsun licenciementLe certificat de travail est modifié et le risque de pénalisation par le chômage est évité.

l’effet du choc, un accusé deréception, sans vraimentsavoir pourquoi elle venaitd’être virée. Que s’est-ilpassé? Employée de serviced’elvetino, Marta travailleau sein d’un café-bar. Envi-ron une année avant leclash, un nouveau chef estnommé; un collègue qui de-vient désormais son supé-rieur. Leur bonne entente enprend un coup: il vit assezmal qu’elle continue d’ex-primer clairement ses dés-accords. Elle n’a pas goûtéde devoir aussi travaillerdans une gare principale ensus de son job à un arrêtS-Bahn. La CCT prévoyaitpourtant ce genre de cas defigure; le SEV l’a accompa-gnée lors d’une séance oùtout avait pu être mis à platet où les choses semblaientêtre rentrées dans l’ordre.

La mauvaise boissonpour le chefDans un premier temps, toutceci ne fut pas indiqué dansle licenciement; il fut bienplus question d’un incidentsurvenu six jours aupara-vant. Le tout grand chefd’elvetino et l’un des cadresont été servis par Marta.Hélas, elle a mal comprisleur commande, s’est trom-pée de boisson pour tousles deux et ils lui firent partde leurs critiques. L’entre-prise s’est basée sur cet in-cident pour motiver le licen-ciement: elle préfère en-gager quelqu’un qui s’iden-tifie davantage à elle.Pour le service de protectionjuridique du SEV, il ne s’agitpas d’un motif de licen-ciement suffisant. Il décidede contester la décision,tout au plus devant les

prud’hommes. Ceci d’autantplus qu’une année aupara-vant, au moment du chan-gement de chef, Marta avaitobtenu un excellent certifi-cat de travail de son supé-rieur sur le départ. Tout lecontraire du certificat pré-senté aujourd’hui par l’en-treprise. Celui-ci est si mau-vais que l’assurance-chô-mage estime que Marta estresponsable de la perte deson emploi et la menace derepousser de 40 jours sondroit aux indemnités.L’avocat, que le SEV a mis àdisposition de Marta, a fina-lement obtenu une explica-tion détaillée du licencie-ment dans laquelle, soudai-nement, figurent d’autreséléments: comportementdifficile avec ses supérieurset manque d’entrain pourd’autres engagements.L’avocat a proposé à elveti-

no de régler le problème àl’amiable. Ce que l’entre-prise a accepté: elle a établiun nouveau certificat de tra-vail sur la base du plus élo-gieux des deux. Par ailleurs,elvetino a payé à Martal’équivalent d’un salairemensuel en guise de dé-dommagement – un signeclair pour l’avocat que l’em-ployeur a réalisé que le li-cenciement n’avait pas étéréalisé de manière très cor-recte...Marta a dû certes partir à larecherche d’un emploi. Maisavec un certificat en bonneet due forme, sa tâche a étémoins pénible et l’assu-rance-chômage n’avait plusaucune raison de la péna-liser.

Service de protection juridique SEV

J’ai conclu une assurance-vieil y a plusieurs années. Entre-temps, je me suis séparée demon conjoint et j’ai maintenantun nouveau partenaire. Quedois-je faire afin que mon par-tenaire reçoive le capital-décèsde mon assurance-vie, si je de-vais mourir?R. V. de L.

Chère Madame,Lorsque l’on vit une nouvellerelation, le bonheur nous em-pêche bien souvent de penserau pire et l’on oublie de faireles démarches nécessairespour donner à son partenairela sécurité financière au cas oùil nous arriverait quelquechose de fatal. Si on a uneassurance-vie, il est nécessaire

de vérifier qui en est le bénéfi-ciaire et, le cas échéant, d’ap-porter une correction. Il estdéjà arrivé qu’on ait oublié defaire les adaptations néces-saires et c’est alors l’ex-conjoint qui a bénéficié de laprestation après un décès.Un changement de la clausebénéficiaire est toujours pos-sible dans le cadre des pres-criptions légales et peut êtreeffectué sans aucun problèmeavec l’aide de l’assurance.

Différences selon la formeLes dispositions légales diffè-rent selon qu’il s’agit de pré-voyance liée (3a) ou de pré-voyance libre (3b) dans lecadre d’une assurance-vie.Pour le 3e pilier 3a, le bénéfi-

ciaire est défini par la loi: enpremier lieu se trouvent lesépoux ou les partenaires men-tionnés comme tels. Si la per-sonne décédée n’a pas de par-tenaire officiel, l’avoir revientaux héritiers directs et aux per-sonnes naturelles qui étaientsoutenues pour une grandepart par la personne disparue,qui ont habité avec elle durantles cinq dernières années ouqui ont élevé un enfant com-mun.Il est possible de désigner uneou plusieurs de ces personnesen tant que bénéficiaire et depréciser à quoi elles aurontdroit. S’il n’y a pas de parte-naire, ce sont les parents, lesfrères et sœurs ou d’autres hé-ritiers qui reçoivent la presta-

tion, mais il est possible dechanger l’ordre des personneset de préciser ce à quoi ellesont droit.

La prévoyance suit des règlesPour ce qui est de la pré-voyance libre du 3e pilier 3b, lepreneur d’assurance est en-core plus libre sur le choix dela personne bénéficiaire en casde décès. Pour changer de bé-néficiaire, une nouvelle clausebénéficiaire doit être concluepour définir la nouvelle per-sonne bénéficiaire, resp. lesnouvelles personnes ainsi queleurs droits. Ces personnesreçoivent la somme assuréemais selon les circonstances,elles doivent rétrocéder unepartie aux héritiers. Cette par-

tie dépend de la valeur de ra-chat de l’assurance.Avec une assurance décès parcontre, il n’y a pas de partie àrétrocéder sur la prestationd’assurance et le ou la bénéfi-ciaire reçoit l’ensemble de lasomme prévue. Contrairementà un compte de prévoyancebancaire où les héritiers reçoi-vent le capital actuel, en casd’assurance-vie mixte ou d’as-surance décès, ils reçoivent lasomme assurée indépen-damment de la durée et dumontant des primes déjà ver-sées.

Team de conseillers d’Helvetia

Assurance-vie: nouveau partenaire – que faire?

Le team de conseillers d’Helvetia répond aux questions des lecteurs

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......

18 ACTUcontact.sevN° 21/146 novembre 2014

Le thème du « tourisme social »a ressurgi fin août, à l’occasionde la publication des chiffres del’aide sociale par l’Initiative desvilles suisses pour la politiquesociale (1). Le fait que la ville deLausanne connaisse un accrois-sement du nombre de person-nes suivies par l’aide sociale aamené un hebdomadaire gratuitde la place à titrer: Lausanne,capitale des assistés? (2) Laquestion du tourisme social aété évoquée par les médias (3),mais également par le présidentdu comité directeur de la Confé-rence des directeurs cantonauxdes affaires sociales (CDAS),le socialiste soleurois PeterGomm, qui a affirmé la volontéde la CDAS « d’assurer une éga-lité de traitement et [de] mettrefin au tourisme social » (4).Qu’est-ce que le « tourisme so-cial »? On peut le définir commeun comportement stratégique,basé sur la comparaison desprestations sociales, qui pousseles individus à s’établir là oùelles sont les plus élevées. Pourque ce comportement soit pos-sible, trois conditions sont re-quises. D’une part, les diffé-rences de prestations socialesentre des régions doivent êtresuffisamment importantes pourjustifier un déplacement. Le gainobtenu doit, par exemple, êtresupérieur aux coûts du déména-gement et à ceux liés à la pertedu réseau qui en découle. D’au-tre part, les informations concer-nant ce gain doivent être con-nues et accessibles. Enfin, lespersonnes qui déménagent doi-

vent avoir droit aux prestationsfournies.

Comparaison impossibleDans le cadre d’une recherchemenée il y a quelques annéessur mandat du Groupement desservices de l’action sociale descantons romands, de Berne etdu Tessin (GRAS) (5), nous avonstenté de faire la comparaisonentre les prestations socialesselon les régions. Nous avonsconstaté qu’il était impossibled’en établir une comparaisonsystématique: les prestationssont conçues de manière tropdifférente. Nous avons dès lorsopté pour la solution consistantà faire voyager des cas fictifsd’une ville et d’un canton à l’au-tre, de manière à savoir si deslieux sont plus avantageux àhabiter lorsque l’on est dans lebesoin. Nous avons dû tenircompte de multiples para-mètres: taux d’imposition,loyers, frais de garde des en-fants, primes d’assurance-mala-die, etc. Et en omettre d’autres,comme le coût de la vie.Cette manière de faire nous apermis de montrer: d’abord, queles différences en termes de re-venu ne sont guère importantes;ensuite, que ce ne sont pas tou-jours les mêmes lieux qui sont

les plus « intéressants » (celadépend de l’âge et de la situa-tion de famille); enfin, que lesavantages sont non seulementminimes, mais éphémères,puisque la durée de certainesaides est limitée ou que d’autresvarient en fonction de l’âge del’intéressé-e et de ses enfants.Sans compter que de nom-breuses prestations locales, parexemple l’accès à un logementsubventionné, sont soumises àcondition de résidence: un nou-veau venu n’y a pas droit.

Information inaccessibleCette recherche nous a instruitsde l’extrême difficulté d’accéderà l’information. Ayant constatéque le tourisme social fondé surune analyse rationnelle descoûts et des bénéfices est im-possible, nous avons poursuivinotre étude en nous demandantsi des personnes déména-geaient parce qu’elles croyaient– sans en avoir la preuve – queles prestations sociales étaientmeilleures ailleurs. Nous avonsinterrogé quarante-deux per-sonnes touchant l’aide socialeet ayant récemment déménagé.Il s’agissait d’identifier si le oules motifs de déménagementsont liés à une évaluation desprestations d’assistance ou s’ils

s’expliquent par une incitationau déplacement de la part d’unecommune. Conclusion de l’en-quête: les motifs de déména-gement des personnes qui re-çoivent l’aide sociale sontsimilaires à ceux de la popula-tion en général. La famille etl’emploi, dans cet ordre, sont lesprincipales raisons du chan-gement de domicile.Le déplacement n’est jamais liéà une comparaison des presta-tions sociales. Sans compterque les personnes ne se préoc-cupent qu’exceptionnellementde connaître les offres de pres-tations de la nouvelle communeavant de s’y installer. Le caséchéant, elles ne possèdent quedes informations sommaires.Cela peut s’expliquer en partiepar le fait qu’au moment dudéménagement, la question desolliciter l’aide des services so-ciaux ne se pose pas, à l’excep-tion de quelques situations danslesquelles le dossier est direc-tement transféré d’un service àl’autre.

Argument rhétoriqueVu l’absence d’intérêt des per-sonnes interviewées à se rensei-gner sur leurs prestations socia-les futures, on peut conclure queces aspects n’interviennent pasdans leur décision de démé-nager. La comparaison des pres-tations, même partielle et impré-cise, n’est guère de mise. Aufinal, l’obtention de prestationssociales dans la nouvelle com-mune de domicile ne sembleguère contribuer à un chan-gement positif de leur situationéconomique. Seules trois per-sonnes sur quarante-deux expli-quent la modification de leursituation économique par lechangement de service social,l’une d’entre elles pour releverune dégradation de sa situation,les deux autres une améliora-tion.Le débat sur le « tourisme so-cial », comme ses corollaires, lathéorie de l’« appel d’air » ou

celle des « aimants sociaux »,renvoie à la question de savoirqui est légitime, dans une so-ciété donnée, à recevoir desprestations sociales. C’est un in-grédient de la rhétorique réac-tionnaire contre l’Etat social (6):il est toujours lancé pour justi-fier des baisses de prestationssociales, pour refuser de lesaugmenter, ou pour soutenir undiscours xénophobe.

Article paru dans Services publics

du 10 octobre 2014.Jean-Pierre Tabin, professeur – Ecoled’études sociales et pédagogiques etpôle de recherche national lives

(1)http://staedteinitiative.ch/-fr/Info/Indicateurs_sociaux/Indicateurs_sociaux_actuels(2)LausanneCités, 24-25 sep-tembre 2014.(3)Cf. Le Temps, 10 septembre2014, http://www.letemps.ch-/Page/Uuid/452a3e76-3845-11e4-8c03-d377f99f2a56/Disparit%C3-%A9s_trompeuses, oul’émission En ligne directe dela Radio télévision suisse ro-mande du 12 septembre2014,http://www.rts.ch/la-1ere/pr-ogrammes/en-ligne-direc-te/6118719-en-ligne-direc-te-du-12-09-2014.html(4)Le Nouvelliste, 7 septem-bre 2014.(5)Tabin, Jean-Pierre, Keller,Véréna, Hofmann, Kathrin,Rodari, Sophie, Du Pasquier,Anne-Lise, Knüsel, René(2004): Le « tourisme social »:mythe et réalité. L’exemple dela Suisse latine. Lausanne:Cahiers de l’éésp.(6)Tabin, Jean-Pierre (2005):La dénonciation du « tourismesocial »: un ingrédient de larhétorique « réactionnaire »contre l’Etat social. Revuesuisse de sociologie, 31 (1),103-122.

A l’occasion de la vota-tion sur l’initiative con-tre « l’immigration demasse » comme lors dela parution du dernierrapport sur la politiquesociale en Suisse, lesmédias et le politiqueont brandi le spectred’un « tourisme so-cial ». Qu’en est-il ?

Le « tourisme social »,un non-sens

Aide sociale

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Une bouée de secours cible d’attaques injustifiées.

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PELLET PIOCHE: La cuisine du Conseil fédéral sur l’égalité salariale

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VOIE LIBRE ......

19contact.sevN° 21/146 novembre 2014

La Coupe la plus chère de tousles temps – 13,3 milliards dedollars – est assombrie par lesviolations des droits humains.La Fifa, quant à elle, prévoit unbénéfice record. Solidar Suissedemande à la Fifa de mieuxassumer à l’avenir ses respon-sabilités.Le coup de sifflet de la finaleArgentine-Allemagne a retentiil y a trois mois. Mais c’est leBrésil qui a perdu, comme lemontre une étude menée parl’Institut Heinrich Böll Brésil,sur mandat de Solidar Suisse.

Résultats accablantsLes attentes étaient élevées: lamanifestation devait engen-

drer de nouvelles places detravail, des investissements etde nouvelles infrastructurespour la population. La réalitéest autre. Seuls des emploistemporaires ont été créés,dans le domaine de la cons-truction et du tourisme; les in-vestissements du secteur privéont fait défaut et les projets

d’infrastructu-res, notammentles transportsen commun,ont été réduits.Dans l’ensem-ble, les résul-tats sont acca-blants:•Le Brésil apayé la facturela plus élevéede tous lestemps pour uneCoupe du mon-de avec 13,3

milliards de dollars;•L’endettement des villes-hôtes a augmenté de 51 %(20 % pour les autres villes);•Les stades ont coûté pluscher que jamais: une placedans un stade est revenue enmoyenne à 6230 dollars (Alle-magne 3640 $, Afrique du Sud3380 $). La Coupe laisse au

pays 4 « Eléphants blancs »,des stades surdimensionnés etdésormais pratiquement inuti-lisés;•Sur les 350 000 vendeurs etvendeuses de rue, seuls 4000ont pu travailler aux abordsdes stades. Les plus pauvresau Brésil ont ainsi perdu leursource de revenu essentiellependant la compétition;•On estime que 250 000 per-sonnes ont été déplacées, sou-vent par la force et sans com-pensation;•De nombreux projets de cons-truction ont été annulés – no-tamment un tiers des trans-ports en commun prévus – ouachevés après la Coupe dumonde.•La répression contre les pro-testations sociales et la milita-risation font partie des tristesconséquences de cette Coupe.

Un bilan désastreux. Mais il y aaussi une gagnante: la Fifaprévoit des revenus records de4 à 5 milliards de dollars etpeut compter sur un bénéficede 3 milliards. Pour JoachimMerz, expert de la Fifa à Soli-dar Suisse: « Il est scandaleuxque la Fifa fasse assumer lescoûts par l’Etat brésilien, maisque les profits lui reviennent. »

Solidar Suisse demande à laFifa d’assumer enfin ses res-ponsabilités. La Fédérationdoit exiger des pays hôtesqu’ils s’engagent à respecterles droits humains et les nor-mes internationales du travail.La Fifa ne doit plus obtenir deprivilèges fiscaux et doit fairepreuve de considération pourles travailleurs informels.

Communiqué de Solidar

Coupe du monde 2014

Un désastre socialLes Brésiliens ont payéle prix fort pour laCoupe du monde 2014.C’est ce que montre uneétude de Solidar Suisse.

solid

ar

« Pour la Coupe du monde, il y a des milliards,mais pour les écoles et les hôpitaux, il n’y a rien. »

Le chantier du plus long tunnelferroviaire du monde a franchiune nouvelle étape le 31octobre. L’ancrage dans lebéton des voies de chemin defer a pris fin de manière festive,à 54 mètres de l’entrée sud dutunnel de base du Gothard, prèsde Bodio (TI).

Au total, 290 km de rails ont étéinstallés dans le tunnel en 3 anset 3 mois. Les deux tubescomptent 380’000 blocsd’ancrage des voies. Plus de120 ouvriers ont oeuvré à cetteinstallation en se relayant dansun roulement continu, sept jourssur sept, 24 heures sur 24.

L’inauguration du tunnel debase du Gothard est prévue les2, 4 et 5 juin 2016. Les premierstrains y circuleront de manièrerégulière dès décembre 2016.

EN VITESSE290 km de railsinstallés

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20 FOCUS.SEVcontact.sevN° 21/146 novembre 2014

Le Conseil fédéral avait déjàannoncé à maintes reprises qu’ilexaminerait, au terme du projetde « Dialogue sur l’égalité dessalaires », la nécessité de pren-dre des mesures pour imposerl’égalité salariale inscrite dans laConstitution fédérale. Le projetquinquennal s’est conclu finfévrier 2014 et ses résultats ontété évalués dans l’intervalle.Fort de cette évaluation finale etde deux études réalisées sur lesujet, le Conseil fédéral est arri-vé aujourd’hui à la conclusionque miser sur la bonne volontédes employeurs ne suffira paspour réaliser l’objectif constitu-tionnel de l’égalité salariale etqu’il faut de nouvelles mesuresétatiques.Le Conseil fédéral proposed’obliger les employeurs d’au

moins 50 personnes à procéderrégulièrement à une analyse dessalaires dans leur entreprise etde faire contrôler son exécution

par des tiers. Les employeursdevront pouvoir confier leditcontrôle, au choix, aux parte-naires sociaux, à un organe derévision ou à une organisationreconnue par l’Etat. Le résultatde ce contrôle sera mentionnédans le rapport annuel. Mais lesemployeurs ne seront pas tenusde publier l’ampleur de l’éven-tuel écart salarial existant ouayant existé entre les hommeset les femmes qu’ils emploient.Lorsque des discriminations

sont constatées et que les em-ployeurs ne font rien pour leséliminer, les employés pourront,comme c’est le cas aujourd’hui,réclamer l’égalité salariale de-vant les tribunaux. Le Conseilfédéral examine également lapossibilité d’instaurer, pour lesorganes de révision et les orga-nisations de contrôle reconnuespar l’Etat, une obligation subsi-diaire d’annonce des entre-prises qui ne suivent pas leursrecommandations. comm

Le Conseil fédéral veut obliger légalement les em-ployeurs à procéder régulièrement à une analysesalariale et à en faire contrôler l’exécution par destiers. Le DFJP élaborera d’ici le milieu de 2015 unprojet de loi dans ce sens en collaboration avec leDépartement fédéral de l’intérieur et le Départe-ment fédéral de l’économie, de la formation et dela recherche.

Egalité: salairessous la loupe

Mesures concrètes à l’intention des employeurs pour combattre les discriminations

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Toutes et tous à Berne le 7 mars prochain pour un contrôle de l’égalité salariale.

Quelque chose bouge, mais on constateencore trop peu de courage dans la luttecontre la discrimination salariale envers lesfemmes. Discrimination et violation de la Loifédérale sur l’égalité entre les sexes qui n’esttoujours par appliquée depuis son entrée envigueur le 1er juillet 1996. Au détriment desfemmes. Evidemment. L’Union syndicalesuisse ne peut qu’accueillir avec satisfactionles intentions du Conseil fédéral qui aconstaté les lacunes persistantes en matièred’égalité salariale.

Pour tenter de contenir ce phénomène, leConseil fédéral a décidé de prendre desmesures (voir ci-dessus). Selon l’USS, il s’agitd’un pas dans la bonne direction puisquedeux principes importants concernent lesalaire: l’obligation de le vérifier et latransparence. Mais pour les syndicats, cesmesures sont encore trop timides. Il manque

une autorité de surveillance compétente pourinvestiguer et intervenir en cas d’infractions.Les discriminations pourraient ainsi êtrecorrigées immédiatement. Les syndicatsdevraient participer à cette autorité decontrôle, tandis que les pouvoirs publics(Confédération, cantons et communes) enassumeraient la responsabilité. La luttecontre la discrimination salariale est urgentedans la mesure où elle a augmenté cesdernières années passant à un écart de18,9%. Près d’un million de femmes sontprivées chaque année de 7,7 milliards defrancs, soit 677 francs par mois. Une partieimportante de cet écart ne s’explique queparce qu’elles sont femmes. Cette perte desalaire a des effets négatifs au moment de laretraite, avec des rentes inférieures à cellesdes hommes. Les femmes sont fatiguéesd’être tournées en bourriques. C’est pourquoi

le 7 mars 2015, il y aura une grandemanifestation à Berne: pour demander nonseulement des contrôles, mais aussi dessanctions pour les entreprises qui ne sesoucient guère des lois et continuent dediscriminer les femmes.

La Suisse devrait se retrousser les manches:sur les questions d’égalité des chances entrehommes et femmes, elle ne figure plus dansle top 10. Elle est effectivement à la 11e

place selon le dernier sondage du Foruméconomique mondial (WEF). Elle était 10e en2012 et 9e en 2013. On trouve toujours entête, cette année, Islande, Finlande, Norvège,Suède et Danemark. En 2014, la Suisse figureaussi derrière le Nicaragua, le Rwanda,l’Irlande, les Philippines et laBelgique. frg/uss/vbo

DES PROPOSITIONS ENCORE TROP TIMIDES

Il y a 15 ans, le Conseil fédérala approuvé le plan d’actionnational « Egalité entrehommes et femmes ». Depuis,on a constaté d’importantesavancées. C’est ce qu’on peutlire dans un rapport du CF, quin’oublie pas cependant designaler les lacunes encore àcombler. Parmi les progrès, lerapport relève que les femmesont un niveau de formationplus élevé, elles sont plusprésentes sur le marché dutravail, bénéficient d’un congématernité de 14 semaines etont le droit d’interrompre leurgrossesse durant les 12 pre-mières semaines. Il fautajouter aussi les succès quesont l’aide au financementdes crèches, l’introduction desallocations familiales fédéra-les et la poursuite d’office dela violence domestique.« Grâce au plan d’action, on aatteint de nombreux objectifs »,indique Sylvie Durrer, directricedu Bureau fédéral de l’égalitéentre femmes et hommes.Mais il reste beaucoup à faire,tant en Suisse qu’à l’étranger.Les femmes sont encore ettoujours discriminées sur leplan salarial uniquement parcequ’elles sont des femmes.Concilier vie professionnelle etvie familiale est encore tropdifficile. Le taux de femmesactives en politique stagnedepuis 2007. Dans les hautessphères de l’économie, lesfemmes sont sous-représen-tées et la violence domestiqueest encore bien présente. Lechoix de la formation, de laprofession et du style de vie estencore fortement dicté par lesstéréotypes lié au genre.Ce rapport constitue une basepour la collaboration internatio-nale: en 2015 en effet, lesNations unies se pencherontsur l’évolution de la plate-forme d’action de Pékin dans lecadre de la commission del’ONU sur la condition desfemmes.

PLAN D’ACTION

La Photomystère se trouveen page 14.

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