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Article I. Shahrour dans « Pouvoir locaux » Comment la mutation technologique peut-elle répondre à l’urgence de la transformation urbaine? »

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Altruisme et politiques publiques

Le don, un acte de philanthropie territoriale

Le droit appréhende Paris

Paris, une ville banaliséeet balkanisée

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Trimestriel N° 110 II/2017 (novembre)z

LES CAHIERS DE LA GOUVERNANCE PUBLIQUE

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Comment la mutation technologique peut-elle répondre à l’urgence de la transformation urbaine ?

Le concept Smart City connaît aujourd’hui un très grand intérêt à travers le monde. Une récente enquête en France montre que près de la moitié des collectivités sont engagées dans un projet de Smart City1. Plus d’un millier de villes en Europe, aux Etats-Unis, en Inde et en Chine portent déjà des projets de ce type. L’Afrique, qui connaît aujourd’hui une très forte urbanisation, montre aussi un grand intérêt pour ce concept. La question se pose, pourquoi tant d‘intérêt ? Que signifie ce concept ? Est-ce que la Smart City est la solution « miracle » pour les nombreux défis que rencontrent nos villes ? et enfin, comment réussir un projet « Smart City » ? Cet article tente d’apporter des éléments de réponses à ces questions. Il présente d’abord les défis liés à la transformation urbaine et les difficultés à y faire face. Ensuite, il présente le concept Smart City et discute de la façon dont il peut aider à faire face aux défis de la ville et dont on peut réussir son implémentation.

parISAM SHAHROUR, Professeur au Laboratoire de Génie Civil et géo-Environnement, Université de Lille

quant à la manière de profiter des mutations technolo-giques et sociales pour réussir sa transformation. Cet article apporte des éléments de réponse à ces ques-tions. Il expose d’abord les principaux défis de la ville, pour ensuite montrer comment l’innovation technolo-gique à travers le concept Smart City peut aider à rele-ver ces défis. Enfin, il expose les conditions de réussite des projets « Smart City ».

Défis de la transformation urbaine

Expansion démographique

La ville fait face à une expansion démographique sans précédent. La population est attirée par la ville pour son offre en termes d’opportunités et d’accès aux divers services tels que le logement, l’eau, l’énergie, le transport, l’internet, l’éducation, la santé, la culture, le commerce et les services à domicile. Avec cette croissance accélérée et une demande légitime des citoyens à un bon cadre de vie, les villes se trouvent dans une situation de plus en plus délicate : Comment engager des projets de construction ou de rénovation des infrastructures et des logements pour faire face à la demande croissante des citoyens pour des services de base ? Comment organiser ces services et moderni-ser leur gestion pour améliorer leur efficacité, sécurité et qualité ? Ces questions se posent dans un contexte financier de plus en plus tendu.

La ville joue un rôle majeur dans le développement humain. Elle a attiré depuis longtemps des habitants à la recherche de travail, de services et de sécurité, constituant ainsi des grands ensembles avec une large diversité sociale, économique et culturelle. Grâce à son attractivité, elle est devenue le centre de dévelop-pement économique, social, culturel et de civilisation.

Aujourd’hui, la ville rassemble plus de 85 % de la population dans les pays à économie avancée et plus de 55 % de la population mondiale. À l’horizon 2050, elle rassemblera près de 66 % de la population mon-diale2. La ville joue aussi un rôle important dans l’éco-nomie, elle participe à près de 70 % de l’économie mondiale. Elle a aussi un rôle important dans l’envi-ronnement. Elle consomme près de 70 % de l’énergie dans le monde, et elle est à l’origine de près de 80 % des émissions du gaz à effet de serre, qui présente aujourd’hui l’un des plus grands défis de notre pla-nète, à cause de son effet sur le réchauffement et le changement climatiques.

La ville rencontre des difficultés majeures liées à son expansion, aux exigences accrues de la société pour un bon cadre de vie et la protection de l’envi-ronnement, au vieillissement des infrastructures, aux mutations sociales, économiques et technologiques et à la réduction des finances publiques. Ces défis néces-sitent une transformation profonde. Des questions se posent quant à la capacité de la ville à réaliser cette transformation pour faire face à ses multiples défis et

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l’aménagement, de l’environnement, du développe-ment économique, des infrastructures, du logement et des services publics tels que le transport, l’eau, l’éner-gie, la collecte des déchets, la sécurité, la santé, l’édu-cation, la culture et les services aux personnes ayant des besoins spécifiques. Ils sont organisés générale-ment en silos. Chaque service dispose de ses préroga-tives, outils, données, méthodes de travail et projets avec peu d’interactions entre services. Ce mode de fonctionnement ne correspond pas à la réalité des problématiques urbaines, qui sont souvent en forte interaction.

Un projet urbain est souvent un projet collectif associant les politiques, la société civile, les services publics et les acteurs économiques. Il nécessite des moyens, et doit s’intégrer dans une stratégie de déve-loppement au service des citoyens et des acteurs éco-nomiques. Il est souvent porté par des acteurs publics, et de plus en plus, en association avec des acteurs économiques. Sa réussite nécessite une participation effective de tous les acteurs pendant toutes les phases du projet : études préliminaires, choix et mise en place de solutions, évaluation et réajustement.

Mutation technologique et sociale

Notre époque est marquée par une mutation technolo-gique qui affecte fortement les modes et les outils de transformation, de production, de transport, de distri-bution, de consommation et de services. La mutation dans le domaine des technologies de l’information et de la communication, associée à la mondialisation et à une prise de conscience des enjeux de développe-ment durable, affecte lourdement l’organisation des activités économiques et sociales avec la disparition de certains métiers, l’émergence de nouveaux métiers, le raccourcissement de la durée de vie des produits, la mise en place des services directs entre « offreurs » et « demandeurs » et un intérêt croissant pour l’écono-mie « verte », l’économie circulaire, le développement de nouvelles formes de travail tels que le télétravail, le travail coopératif et les start-up.

Cette mutation donne aux citoyens des moyens puissants pour accéder aux informations et aux « don-nées » concernant les projets et la vie publics et pour les diffuser. Ceci se traduit par une exigence accrue des citoyens en termes de transparence et de partici-pation à la gouvernance.

La mutation technologique et sociale pose de nou-veaux défis à la ville : Comment intégrer cette mutation « trop rapide » dans des projets urbains caractérisés par du « temps long », tout en prenant en compte les barrières culturelles, organisationnelles et finan-cières ? Comment réduire la fracture sociale qui peut

Exigence environnementale

Comme cela a été évoqué, la ville joue un rôle impor-tant dans les enjeux environnementaux. Elle est à l’origine de 70 % de la consommation d’énergie et de près de 80 % de l’émission du gaz à effet de serres. Les citoyens aspirent à vivre dans un bon cadre de vie avec de l’air de bonne qualité, du logement décent, de la mobilité « fluide », des espaces verts et des lieux

de rencontre. L’extension de la ville se fait au détriment des sols agricoles avec des consé-quences sur l’équilibre environ-nemental. L’imperméabilisation des sols perturbe le cycle de l’eau avec ses conséquences sur les inondations et l’alimentation des nappes. Le développement industriel et l’enfouissement des déchets dans des zones préur-baines se traduisent aujourd’hui par la présence de nombreuses zones urbaines avec des sols et des nappes contaminés. La question est donc : comment la ville peut-elle faire face aux défis exposés ci-dessus dans

le contexte d’un lourd héritage marqué par un déve-loppement industriel peu sensible à l’environnement et des infrastructures vieillissantes construites à une période de faible exigence environnementale ?

De multiples acteurs avec des rôles souvent en interaction

La ville est caractérisée par une forte complexité. Elle est constituée de systèmes complexes avec de nom-breux acteurs. Les citoyens en constituent la princi-pale composante. À travers leur diversité culturelle, sociale et économique, ils forment les assises de la ville et assurent les activités sociales, économiques et culturelles. À travers les impôts, ils participent au financement des infrastructures et des services publics. Ils souhaitent ainsi être partie prenante de la gouvernance.

Les acteurs économiques organisent les activités industrielles et de services. Ils apportent des capaci-tés d’organisation, de financement, d’innovation et d’ouverture au monde, qui sont indispensables au bon fonctionnement de la ville. Ils constituent ainsi un élé-ment majeur du développement urbain et doivent être associés aux projets de la ville.

Les services des collectivités, de l’État et des agences et des organismes publics sont en charge de

“La mutation technologique et sociale pose de nouveaux défis pour la ville : Comment intégrer cette mutation « trop rapide » dans des

projets urbains caractérisés par

du « temps long », tout en prenant en compte

les barrières culturelles, organisationnelles

et financières ?”

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la gestion des systèmes électriques a connu une véri-table mutation. À ce titre, un rapport publié en 2011 par l’Association des fabricants d’équipements électriques aux États Unis (NEMA) 3 précisait que « le Réseau Intelligent est la solution dont nous avons désespérément besoin pour résoudre de nom-breux problèmes liés à l’éner-gie. Comme l’imprimerie, l’automobile et l’ampoule, le Réseau Intelligent va changer le cours de l’histoire humaine ».

La réussite de ce concept dans les systèmes élec-triques a impulsé son extension aux réseaux et ser-vices urbains. Aujourd’hui, ce concept est appliqué à quasiment l’ensemble des infrastructures et services urbains tels que l’éclairage public, le transport, l’eau potable, l’assainissement, le chauffage urbain, les déchets municipaux, l’administration dématérialisée, la santé, l’éducation, le tourisme, la sécurité et les ser-vices aux personnes ayant des besoins spécifiques.

résulter de la mutation numérique ? Comment créer un environnement propice pour faire de cette mutation un vecteur de développement économique et social ? Comment utiliser cette mutation pour améliorer l’effi-cacité des services publics, développer des services innovants et réduire les inégalités et les exclusions ? Comment utiliser les larges possibilités offertes par cette mutation pour améliorer l’interaction avec les citoyens et mettre en place une gouvernance partici-pative ? Enfin, comment le concept Smart City peut-elle aider à employer cette mutation pour faire face aux nombreux défis de la ville ?

Smart City

Le début, une approche technologique orientée vers les réseaux et les services urbains

Le concept « Smart City » est récent. Il a d’abord été abordé sous l’angle de l’usage de la technologie numé-rique pour améliorer la sécurité de fonctionnement et l’efficacité des réseaux électriques avec le concept des Réseaux Intelligents « Smart Grid ». Avec ce concept,

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Aujourd’hui, ce concept est appliqué à quasi l’ensemble des infrastructures et services urbains tels que l’éclairage public, le transport, l’eau potable, l’assainissement, le chauffage urbain, les déchets municipaux, l’administration dématérialisée, la santé, l’éducation, le tourisme, la sécurité et les services aux personnes ayant des besoins spécifiques.

“La réussite du projet Smart City passe par les capacités de la ville à impliquer les entreprises, les start-up, la société civile et le secteur de l’enseignement et de la recherche et à attirer vers le territoire des acteurs économiques et d’innovation”

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start-up, la société civile et le secteur de l’enseigne-ment et de la recherche et à attirer vers le territoire des acteurs économiques et d’innovation.

Compte tenu du caractère innovant des projets, il est conseillé de démarrer par des projets pilotes et d’expérimentations et de transformer la ville en un living-lab afin de tester, en conditions réelles, des innovations technologiques et sociales et d’évaluer leurs impacts et leurs modèles économique et social. C’est le cas du projet SunRise mené par l’Université de Lille et ses partenaires pour créer sur le campus de la Cité Scientifique un démonstrateur à grande échelle de la Smart City6. Dans le cadre de cette démarche7, certaines villes comme Amsterdam8 et Bruxelles9 pro-posent des plateformes mutualisées pour héberger des applications et des services innovants développés par des start-up et des laboratoires de recherche.

Réussir le projet Smart City

Une ville connectée

Un projet Smart City va au-delà du déploiement de la technologie numérique dans les infrastructures et des services urbains. Il s’agit de transformer le système actuel en un système basé sur la collecte, l’analyse et le partage de la donnée et des informations sur les divers systèmes urbains afin de rendre la ville à la fois éco- et socio-responsable. La technologie numérique offre de grandes opportunités pour réussir cette trans-formation, car elle donne la possibilité de connecter à différentes échelles les citoyens, les acteurs publics et privés et les objets urbains et de transformer ainsi la ville en une ville connectée, offrant un environnement de partage, d’accès aux données de fonctionnement des systèmes urbains et au contrôle de ces systèmes pour améliorer leur sécurité, leur efficacité et le cadre de vie dans la ville.

Un système d’information

Le succès d’un projet Smart City dépend de la capacité de ses acteurs à collecter, stocker, partager, analyser, visualiser et assurer la sécurité des données. Un projet Smart City doit s’appuyer sur un système d’informa-tion qui comporte une base des données, des logiciels de gestion, d’analyse et de visualisation de données et une interface d’interaction avec les usagers.

La base de données regroupe des données, des informations et des résultats d’analyses concernant la Smart City. Chaque classe de données est gérée par

Implication des usagers et services numériques

Les premiers projets « Smart City » consistaient dans le déploiement de la technologie numérique dans certains services (électricité, eau, transport, déchets) avec un intérêt particulier pour l’efficacité et la sécurité de ces services. Certains projets ont ensuite évolué en portant davantage d’intérêt aux citoyens en les associant dès

le départ au choix des projets, à leur mise en œuvre et à leur évaluation. C’est l’exemple suivi par la ville de Montréal4 qui a lancé un grand dialogue citoyen avec la population, les secteurs public et privé et les employés municipaux. Ce dialogue a com-porté plus d’un million d’appels et 40 000 courriels, des réunions publiques et des ateliers de codesign pour cerner les préoc-cupations des citoyens. Suite à cette concertation, la ville a défini ses orientations stratégiques et un plan d’actions et de mise en œuvre tout en gardant le dia-logue avec les citoyens.

La démarche d’associer les citoyens et les autres acteurs de la ville à toutes les phases du

projet Smart City est un élément clé de sa réussite. En effet, les citoyens sont les principaux concernés par ce projet. À travers leur vécu, usage et expertise, ils peuvent apporter des éléments pertinents dans la défi-nition du projet et l’évaluation de ses performances et impacts. Leur association au projet renforcera aussi leur adhésion et leur implication, qui sont des élé-ments-clés dans la réussite de tout projet urbain.

Par ailleurs, le développement rapide des services « ubérisés » 5 dans le domaine du transport, de l’hôtel-lerie, du tourisme, de la restauration, de la vente en direct, des services à la personne, du conseil et de la navigation s’inscrit aussi dans le cadre du développe-ment des services partagés où « offreurs » et « deman-deurs » de services jouent un rôle crucial.

Living-lab avec des projets pilotes et des plateformes mutualisées

Le projet Smart City concerne le déploiement de pro-jets innovants dans les différents secteurs et services de la ville. La réussite du projet Smart City passe par les capacités de la ville à impliquer les entreprises, les

“Un projet Smart City va au-delà du déploiement

de la technologie numérique dans les infrastructures et des services urbains. Il s’agit de transformer le système actuel en un

système basé sur la collecte, l’analyse et le partage

de la donnée et des informations sur les divers

systèmes urbains afin de rendre la ville à la fois

éco- et socio-responsable”

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utilisés dans le Système d’In-formation Géographique (SIG) ou le modèle numérique des Bâtiments (BIM). Elles peuvent aussi utiliser des outils avancés comme la Réalité Augmentée. Un grand soin doit être accordé au design de ces interfaces afin d’assurer une facilité d’utilisa-tion et une convivialité, qui sont indispensables à la réussite de l’interaction avec les usagers.

Une gouvernance collective

La réussite d’un projet de Smart City passe d’abord par la mobilisation et l’implication des acteurs de la ville : citoyens, politiques, acteurs économiques, adminis-trations, employés et associations. Cette mobilisation doit être réalisée tout au long du projet : de la phase d’identification des besoins et des problématiques

des codes qui contrôlent les droits d’accès en termes de consultation, de modification et de validation. Grâce à ces droits d’accès, on peut assurer le partage des données et des résultats des analyses.

Le système d’information comporte un ensemble de logiciels qui assurent la gestion des données (stoc-kage, mise à jour, droits d’accès…), ainsi que des logiciels d’analyse généraux (statistiques…), avancés (intelligence artificielle, SIG, BIM, contrôle…) ou de métiers (eau, électricité, transport…). Ces logiciels assurent à la fois l’analyse des données et le contrôle des systèmes urbains d’après les critères définis par les gestionnaires.

L’interaction avec les acteurs de la Smart City est assurée par des interfaces graphiques, qui permettent de visualiser les données et les résultats des analyses et de remonter les informations et les réactions des usagers. Ces interfaces servent aussi à envoyer des informations ou des messages d’alerte en cas d’inci-dent ou d’anomalie de fonctionnement.

Ces interfaces utilisent des outils graphiques adap-tés aux besoins et aux profils des usagers. Elles peuvent s’appuyer sur des outils professionnels tels que ceux

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L’interaction avec les acteurs de la Smart City est assurée par des interfaces graphiques, qui permettent de visualiser les données et les résultats des analyses et de remonter les informations et réactions des usagers. Ces interfaces servent aussi à envoyer des informations ou des messages d’alerte en cas d’incident ou d’anomalie de fonctionnement.

“L’interaction avec les acteurs de la Smart City est assurée par des interfaces graphiques, qui permettent de visualiser les données et les résultats des analyses et de remonter les informations et réactions des usagers”

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usagers et de favoriser leur implication dans le suivi, la mise en place et l’évaluation du projet.

Le comité de pilotage s’appuie aussi sur un comité d’orientation qui a pour rôle de donner un avis sur les orientations stratégiques et les priorités du projet ainsi que sur les bilans d’évaluation et de réajustement.

La coordination de différents projets est assurée par un comité opérationnel, qui est composé des respon-sables des différents projets. Ce comité a pour rôle d’assurer le suivi des projets ainsi que leur coordina-tion et le renforcement des synergies entre les projets. Ce comité travaille avec les usagers pour établir le bilan des réalisations et des propositions de réajustement.

I. S.

aux phases d’établissement de la stratégie, de sa mise en œuvre, de son évaluation et de son réajustement.

Un projet Smart City comporte une multitude de sous-projets avec pour chacun des objectifs, moyens, acteurs et calendrier. Mais, très souvent, ces pro-

jets sont en interaction. Ils s’appuient sur des données et des systèmes communs ; ils peuvent mutualiser des déve-loppements, des logiciels, des données et des retours d’expériences.

Il est essentiel de mettre en place un système de gouver-nance pour le projet Smart City. Ce système doit assurer la par-ticipation de tous les acteurs : politiques, citoyens, monde économique et porteurs de projets. Ce système doit s’ap-puyer sur des experts et des représentants de la société. La figure 1 présente un schéma de gouvernance proposé par l’au-

teur10. Il s’organise autour d’un comité de pilotage qui regroupe des représentants des collectivités, d’autres pouvoirs publics et des acteurs économiques impli-qués dans le projet. Ce comité a pour rôle de définir la stratégie et les grandes orientations du projet Smart City ainsi que les moyens alloués. Il s’appuie sur un comité d’usagers qui regroupe des représentants de la société civile et des acteurs économiques. Ce comité a pour rôle de remonter les besoins et les priorités des

1 http://www.lemonde.fr/la-france-connectee/article/2017/06/13/la-moitie-des-collectivites-francaises-engagees-dans-un-projet-smart-city_5143506_4978494.html

2 https://esa.un.org/unpd/wup/Publications/Files/WUP2014-Highlights.pdf

3 https://www.nema.org/Communications/Documents/smartGrid_BuildingOnTheGrid_4web.pdf

4 http://villeintelligente.montreal.ca/en

5 https://www.uberisation.org/fr/content/cartographie-des-secteurs-ubérisés-ou-en-voie-dubérisation

6 https://www.youtube.com/watch?v=3nlrYAdDcw0

7 https://fr.slideshare.net/insight#views/35042125/%3Frange %3D1m

8 https://amsterdamsmartcity.com/projects

9 https ://smartcity. brussels/participer

10 https://fr.slideshare.net/ishahrour/smart-city-quel-modle-de-gouvernance-cycle-la-gouvernance-territoriale-lena

Figure 1 > Schéma de gouvernance de la Smart City proposé par l’auteur

“La réussite d’un projet de Smart City passe

d’abord par la mobilisation

et l’implication des acteurs de la ville :

citoyens, politiques, acteurs économiques,

administrations, employés et associations.

Cette mobilisation doit être réalisée tout

au long du projet”