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2 8 ' Année . — N° 11.570. Sniu lv l ï q i l e . LE NUMEPG 55 CENTIMES Lundi 21 Octobre 1012.

LE LITTORALORGANE QUOTIDIEN DES STATIONS HIVERNALES

JOURNAL POLITIQUE. LITTERAIRE ET MONDAIN DE CANNES ET DE L'ARRONDISSEMENT DE GRASSF

Cannes, Alpes-Maritimes & B»ss«s-Alpes. Fr.Autres Départements. »Htranger et Union Postale »

Six Moi!

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Vertus* HOB1GDT, FondateurRédacteur •> Cfcef i Mauard PBSUTIIiHAJi

idmlniitr.tion et Rédtotion ; Bue Hoche, *4, CABOTES — TÉLÉPHOHE S. 35la • m i n •« InMi M Mil pa t—iat. LM tallni IH ttituhlM nal rimm

U lignaAnnonces (7*col., 4*page)... O f. 2 SAnnonces légales (9 col. 4* p.} O f. 2 5Annonces légales (y page)-.. O f. 5O

1» UtoeAnnonces (}* page). O f. 5OChronique locale .. 1 fr. »Echos 2 fr. »

Avis de Décès, de Messe et de Remerciements 1 fr. la ligne

Paraissant à midi et donnant les dernières dépêches

Les " Bleus "Les « Bleus » sont arrivés. Une va-

lise de vingt-neuf sous à la main, quien veston, qui en blouse, qui en bour-geron ils ont débarqué par bandes, de-puis quelques minutes, îles trains lesamenant souvent de fort loin, et, unpeu ahuris, et désorientés, sentant dé-jà peser sur leurs épaules le joug dela. discipline dont ils s'exagèrent larigueur, ils ambulenl, point pressés derejoindre la caserne dont ils osent àpeine demander le chemin.

La feuille d'appel porte midi. N'ac-cordons pas au gouvernement plusqu'il ne demande. Quelque « parigot »à la coule crâne vis-à-vis les « péde-zouilles » qu'il prétend reconnaîtrerien qu'à la coupe 'de leur pantalon.

— Hé ! bleu ! tu payes le casse-croûte ?

Comment donc ! Le Bleu sent le be-soin de s'acheter des amitiés. Le pre-mier cabaret venu sera le camp de labonne, entente. On ouvre. Crac ! Deuxsous-officiers sont attablés. Le Bleuvoudrait bien que la. terre s'entrouvrît.Mais le parigot déclare tout bas «qu'onne la lui fail pas ». Il commande àmanger et à boire d'une voix mal as-surée.

Tout à coup, un des sous-officierspousse un juron à faire évanouir lebon Dieu :

— Qu'est-ce que vous fournigotez-là tas de clampins ! L'appel est à mi-di et il est moins cinq ! Savez-vousseulement où prendra la caserne ? Non,n'est-ce pas ! Vous voilà propres !Une punition pour commencer le con-gé, ça va vous faire bien montrer !Rompez et vivement !

•Le Bleu allonge rapidement ses soussur la table, et l'on se sauve en bous-culade :

— Oùs qu'est le quartier ? deman-de le parigot au premier passant ve-nu...

— Lequel ?— L'infanterie...— La rue à droite, au fond de la

place.On prend la rue indiquée. Pas plus

ide place que sur ma main. D'autresBleus errent nez au vent.

— C'est pas par là c'est le fau-bourg; faut prendre la traverse ici agauche !

Diable, probablement que le pas-sant s'était insuffisamjmeiit expliqué.A mesure qu'on avance, le groupegrossit, fait boule de neige. Quelquesloustics essayent des plaisanteriesqui tombent dans un silence lugubre.

Un soldat paraît :— Le quartir d'infanterie, s'il vous

plaît ?— Venez, je vais vous conduire.Les Bleus, impressionnés, se ser-

rent autour de leur guide, buvant cha-cune de ses paroles. Celui-ci, pas fier,rassure les timorés :

— Y a pas de quoi s'avaler sa lan-gue, quui ! Sinon qu'y aurait le ca-piston do la troisième qu'est une ros-se, le régiment n'o-.| pas mauvais. Parexemple, faul vous dire que pour lecafé, c'est peau d'zébi; des fois on di-rait du jus de képi. N'importe, ça setire : moi je n'ai plus que 350 jourset la fuite ! Par file "à droite, nousvoilà arrivés...

En effet, on vient de traverser uneplace, presque sans s'en apercevoir,et la raser™ ouvre ses grilles, au seuildesquelles rigole un adjudant gogue-nard. Le soldat faisant le salut mili-taire, tous les Bleus exécutent le sa-lut militaire. Le poste sort :

— Les Bleus ! Voilà les Bleus !— Ces hommes sont bien pressés,

observe un capitaine qui bat rageuse-ment ses bottes à coups de cravache;en venant avant i heures, c'était toutce qu'il fallait.

Il esl bien temps de le dire !Des chambrées, de la cantine, les

curieux sont accourus. Ils forment,

au passage de la petite colonne miedouble haie d'où pleuvent les lazzis.

— \"là des pays !— Y a du bon ! Çui-ci apporte son

melon avec une cloche dessus !— Holà, les Bleus, au temps ! Ce

que vous filez ! Ils n'ont pas le trac,ces gourdes !

— Tâche voir de marcher droit, toi,le grand maigre qu'a du poil de ca-rotte ou tu vas marquer ce crue c'estque le locau disciplinaire !

Les bleus affectent de rire, mais,au fond, ils suent depuis la pointe descheveux jusqu'à la plante des pieds.

Par ici, les Bleus I... Par la droite,on vous dit !

C'est un sergent qui hèle. Les Bleusse bousculent comme un troupeau demoutons. Un corridor est franchi, etpuis un autre, et maintenant un esca-lier vermoulu, le tout sous l'aversecontinue des quolibets. Une tristessetombe des murs blanchis à la chaux;les linges séchant aux fenêtres pren-nent des airs de pendus; les chambréesexhalent une petite odeur aigrelette;les couchettes ressemblent à des gra-bats de prisonniers.

Voilà : les Bleus sonl soldats. Dé-bandés maintenant, et livrés a eux-mêmes dans le coudoiement des ca-marades inconnus, ils savent ïï'autantmoins quelle contenance tenir. Deuxou trois suivent naïvement l'homme dechambre qui les invite à venir caresserAzor et ils feignent de rigoler plusfort que tout le monde quand on lesmet en tête-à-tête avec vous savezquoi.

Les heures passent, terriblementlongues... On fait connaissance avecla soupe et les haricots, parfois, quandla compagnie a un chef novateur,avecle repas servi au réfectoire. On payedes gouttes de bienvenue. On attendle moment (qui ne viendra pas avantdemain) où l'on essayera les « effets »,sous lesquels on espère conjurer l'es-pèce de mépris dont on se sent soi-même justiciable avec des vêlementsde pékin.

Puis vient le soir, le couchage dansles gros draps rêches et la couvertureau poil gris, le châlit qui grince, lesanciens qui ronflent, le sous-officierqui effectue sa ronde portant un falot.C'est l'heure critique, où, nom denom, il faut que le Bleu s'insurge con-tre la lâcheté débordante pour ne pasdéfaillir et pleurer.

Mais bah ! Soudain éclate la sonne-rie du réveil .La caserne s'anime duhaut en bas. Les Bleus se sentent uneautre âme. Ça n'est que sept cent dixjours à tirer, quoi ! Dimanche, vousles verrez passer.

Par la nie ensoleillée,Gantés de blanc, l'air bien doux.ï,a prunelle émerveillée,Le cœur plein de désirs fous.Il n'y a plus de Bleus, il n'y a que.

de bons soldats de France.

HKNHY lionokzE.

HOTEL DES PINS

— A prolimité de l'Eelioe h

MUVELLESJE PARTOUTParis.

Les télégrammes relatifs aux opérationsmilitaires dans les Balkans continuent àêtre des plus contradictoires. Cepcndant.Usemble exact que les Bulgares s'avancentsur Andrinople ; ils auraient occupé, dansla journée, la gare de Kadikeui.

— Une élection sénatoriale a eu lieudans les Côtes-du-Nord. M. Limon, députémonarchiste, a été élu contre M. Armez,radical.

— M. Léon Bourgeois, ministre du Tra-vail, a prononcé, à Châlons-sur-Marnc,deuxpatriotiques discours ; M. Steg, ministrede l'Intérieur, a parlé, à Libourne, et M.Lebrun, ministre des Colonies, à Foug.

— Par application des dispositions de

l'article 37 de la loi du 13 mars 1825, le gé-néral de division Oudard, commandant le18e corps d'armée à Bordeaux, est placé, àpartir d'aujourd'hui 21 octobre 1912, dansla 2e section ( réserve du cadre de l'Etat-major général de l'armée ).

Départements.Marseille.— Mme Marise, 64 ans, demeu-

rant rue Saint-Pierre, 35, a été victime d'u-ne fatale erreur. Croyant prendre une pur-ge, Mm8 Marie absorba de l'acide chlorhy-drîque ; elle ne tarda pas à expirer, dansd'atroces souffrances.

Bordeaux.— L'aviateur Lacour vplait.hicrdimanche, à 150 métrés au-dessus de lacommune de Mussidan, lorsque son appa-reil capota et vint s'écraser sur le sol.

Lacour, qui n'était âgé que de 28 sns, aété tué net.

Reims.— Le lieutenant Pautrain, du 28e

d'artillerie, a fait près de la caserne d'artil-lerie de Laon, une chute grave, il est dansun état qui inspire de vives inquiétudes.Son frère, médecin militaire à Paris, et samère, habitant à Saint-Brieuc, sont à sonchevet.

Saintes.— Quatre vendangeurs, les épouxBertaux, et les deux frères Tabeaud ont étéassassinés, à Grandjean, au lieu dit les Qua-trc-Chemins, par des nomades qui ont prisune direction inconnue. Une enquête estouverte.

Etranger,Vienne. — Les journaux annoncent qui:

la maladie de l'archiduc Uainier peut êtreton^klijrôe comme teVminéc. Les méde-cins espèrent, en effet, que l'archiduc se-ra bientôl rétabli.

— Le comte Berchtold a quilU'; Viennedans la soirée se rendant, en Italie, où ilsera reçu par le roi.

Samos. — L'ordre, <t Samos, ayant étérétabli par les détachements anglo-fran-çais, le prince de Samos restera dans l'île.

Neœ-York. — Le World annonce desource autorisée, que 750 soldats améri-cains ont été envoyés à Sl-Domingue, etque la République va être annexée auxEtats-Unis. De séduisants intérêts finan-ciers aunuenl. provoqué cette décision.

Chicago. — M. Rooscvelt partira au-jourd'hui, lundi pi un- >;\ pmpricté d'Oys-te.rbay. II voyagera il:ins un comparti-ment particulier et sera accompagné de.sa famille et de médecins. Une escortede police le conduira de l'hôpital au train.

HOTEL DES ANGLAIS

ÉCHO 5ARRIVÉES.

M. .1. Guilloteaux, ancien député,et sa famille, se sont réinstallés enteur villa, au Petit-Juas.

* * *Mme Etienne Mallet était, hier, de

passage à Cannes, se rendant en. savilla, à Crasse.

* * *M. Auguste Kind est arrivé, hier, à

Cannes, pour y passer la saison.* * *

M. et Mme F.iuile llollfl ont repris,,hier, possession de leur appark'meut,15, rue des Michels, au Canucl.

* * *Mlle Liliane de Lapeyrèrc, venant de

Paris, est arrivé, samedi, à Cannes.* * *

Le doek'iir Sandcrs et sa famille ontrepris, samedi, possession de la villaMartha.

* * *M. de Etter esl descendu chez sa

mère, Mme la baronne de Etter, villaJules, rue du Cercle Nautique.

*# *Le docteur Verdalle a repris posses-

Société Protectrice des Enfants du Premier Age de Cannes( C3-OUTTE_DE_LAIT )

RECONNUE D'UTILITÉ PUBLIQUE (Décret du 2 Mars 1910)

Slèg-e SocUl i I, Une Blvonae, I

Semaine du 14 au

Enfants présentés

Femmes enceintes exami-nées

Kilogs de pâtes et farinedistribués

Kilogs de viande distribués

Nombre de bons du Four-neau Saint-Mathieu dis-tribués . .

Nombre de litres de laitpasteurisé distribués

Consultationdu Mardi

43

»18.5

>

>

pendant la semaine j

SI Octobre

Consultationdu Jeudi

44

419,0

2

»

Consultationdu Samedi

67

>

19.5

TOTAUX

1 5 4

4

4 7

8 , 0

»

153,<

Annexe de J-,et Boooa

Enfants présentésKilos de viande distribuésKilos de pâtes >

Mardi 1 4id »id. 5,5

Lo Sooréfciire Généra], administrateur, délégué 4 lu direction : Ch«rlti VINCENT

sion de son appartement, 2, boulevardd'Alsace'.

Nos HÔTES AU DEHORS.

Le comte Bruneel, notre hôte, estinstallé en son château de Voré.

* * *M. G. Henry Manuel passe quelques

semaines au château du Fayel.* * *

Le marquis de Thuisy est installé auchâteau de Maupas.

* * *Mme V. Thomas passe une partie

de l'automne au château de la Râpée.* * *

Mme A. Japy est en villégiature àBoijéol.

* * *Mme Charles Corbin, veuve du re-

gretté colonel Corbin, vient de rentrerà Paris. Elle viendra s'installer, ennovembre, en sa villa Dubufe, rue deFréjus.

* *#La comtesse de! Puerto, notre hôte,

se trouve actuellement à Madrid.* * *

Mme de Clavières passe quelquessemaines en son château de la Devan-saye.

* * *Mme Charles Dutilleul notre hôte,

vient de rentrer à Paris.

MARIAGE.Samedi a été célébré, à la Mairie,

te mariage de Mlle Jeanne Antdniy, fil-le du docteur Antelmy, notre hôte dela villa Guichard, route de Grasse,avec M. Joseph Bonnet, vice-présidentdu Conseil de Préfecture du Var.

Los témoins ôiaient, pour la mariée:M. Jo.M'ph Guichaixl, ingénieur, et M.Louis Hiiivste, (-(inducteur des Ponts-et-Cbaussées; pour le marié : M. Hu-delo, préfet du Var, et M. Jean Bon-net, ingénieur.

C'est M. André Capron, maire deCannes, qui a uni les jeunes époux eta, pour la circonstance, prononcé uneallocution très goûtée.

La bénédiction nuptiale a été don-née à l'église NnliT-Dame de Bon-Vo-yage, et de défilé à la sacristie a étédes plus brillants.

Nous adressons nos meilleurs vœuxde bonheur aux nouveaux époux etadressons tous nos compliments àleurs familles.

De Mouans-SarlouxDÉCOBATION MÉRITÉE.

Parmi les nouveaux promus au. gra-de d'officier du Mérite Agricole nousavons lu avec la. plus vive satisfactionle nom de notre excellent ami, M. Tom-ba rel, maire de Mouans-Sartoux.

Si jamais distinction fut méritée cefut bien celle-là. Au point qu'on [eutdire sans crainte de démenti, que M.Tombarel honore le Mérite Agricoleplus encore que le Mérite Agricolene l'honore.

Le maire de Mouans-Sartoux, quiporte allègrement « cheveux Lianesef qui a, durant de longues années,administré la commune avec un dé-vouement, une sagacité et une intelli-gence admirables, méritait, à touspoints de vue, de recevoir ce témoi-gnage de gratitude de la part du Gou-vernement de la République.

M. Tombarel est un homme de bienestimé de tous ses concitoyens. Sa vieest toute d'honneur et de travail. Il arendu de bons et loyaux services à sacommune et à la République. Il étaitdonc légitime qu'on honore en lui lebon citoyen, le républicain sincère, lechef de famille aimé. C'est dans cessentiments que nous applaudissons àsa décoration dont l'honno-iir rejaillitsur toute la. ville de Mouans-Sartoux,et en priant M. Tombarel d'agréer,une fois do, plus, nos félicitations,nous exprimons l'espoir qu'un jourproche le ruban rouge viendra enfincouronner la. belle carrière du v''livra-ble maire de Mouans-Sartoux.

DE MONACO-MONTE-CARLOCncerts. — A partir de lundi 21 oc-

tobre 1912, les Concerts auront lieu :sur les Terrasses, à 15 heures, et dansla Salle Garnier. à 20 heures et demie.

Bains de mer de Monaco (Plage deLarvotto). — L'Etablissement desBains de Mer est ouvert tous les jours,de 7 heures à 13 heures, et de 15 heu-res à i9 heures.

Leçons de natation; douches; mas-sage, etc.

Corp ni; SOLEIL.l.r ricu.r mniisinn1 riKinlrtiiil mi

arrrt/SM'ttr d'infi'iulir :— '/'» sais pourquoi c'est faire, ma

petite fille ?La petite fille :— Oui. mi mit lieux sous dans la

fente et le pompier sort.

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