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Tout ce qui conceme ila publication doit être adressé directement à -II. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au
Département de l'InstrucUon pUblique à Sion.
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SION, 31 NIai 1938. No 10. 57me Année.
L'ÉCOLE PRI MAI RE ORGANE DE LA SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION
SO'MMAIRE: PARTIE OFIFI'CIEIL1.,E: Appel au Personnel enseignant. - Caisse de retraite du P. E. - Ratpport concernant les modifications ,à apport8ll' à la ICaissè de retraite. - Réponse de l'expert. - Echos de la: Conférence pédagogique cl Ayent. - PARTIE THEORIQUE: Comment ,se 'perd l 'autorité. - Le pre'mier film scolaire valaisan. - Opinions. - Nécrologie. - L'enseignement du calcul chez les 'petits.
PARTIE OFFICIELLE
Appel au Personnel ensei(:nanf
Depuis quelques années, la Société romande pour la lutte contre les. effets de la surdité organise des \cours de vacances pour les enfants durs d'oreille.
Conlnle l'été dernier, le prochain cours se tiendra à Bauhnes du 18 juillet !au 13 aoùt. Tous les enfants en âge scolaire. peuvent y être adnlis. Pendant quatre senlaines, tout en faisant une cure au grand air, ils seront initiés à la lecture labiale par des spécialistes.
Le prix de la pension est f ixé à fI'. 2.50 par jour, si les parents ne sont pas en m.esure de payer, l 'Oeuvre p ren d à sa charge la part de pension déficitaire.
Nous ajoutons qu'il y a à Baulmes une chapelle catholique desservie par la cure d 'Yverdon de sorte que le côté religieux ne sera pas négligé.
Le Personnel enseignant est vivem.ent prié de signaler diJ'ectement à )JI. le Dl' Fatl1, Villa Rosemont à La Rosiaz, Lausanne, l'adress_e des enfants durs d'oreille dont il aurait connaissance.
Le Département de l'Instruction pz.zblique.
Caisse de Retraite du Personnel enseignant Modification du Règlement
Au COUl'S de sa dernière séance, la Commission de la Caisse de retraite a examiné les l'evendications de la S. V. E. pOl'tant SUl' la l'evision de certaines dispositions du Règlement de la Caisse
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de l'etraite COlnn1e aussi de la réponse de 111. le Dl' Bays SUI' les points soulevés.
Avant de prendre position SUI' des questions aussi importantes, la COlnmission attend de connaître le bilan technique de la Caisse que 111. l'expert va établir dans le cour(l11t de l'hiver prochain.
Nous cOlnmuniquons ci-après,' a) la requête de la S. V. E., b) la réponse de l'expert.
Rapport concernant . des modifications . à apporter à la C~isse de Retraite du P. E.
Notr.e Cai&s:e ·de retraite a été fondée en 1906, 'puis eUe a été .profondément modifiée en 1926 .dans un sens nettement social. IEnfin €tIl
1932 quelques a.méliorati.ons moins importante,g n'ont guère apporté de ,changement aux grande·s lignes du Règlement.
Signalons brièvement:
a) que la ,Caisse comptait 742 assurés au 31 décembre 1936 plus 62 pensionnés et 36 orphelins, en 1937 747 assurés plus 55 pensionnés, 46 orphelins, 14 veuves, 2 enfants = 117;
b) ,que ,sa: f·ortune nette s"élevait au 31 XII 10936 ft Fr. 2,325,424.-au 31 décembre 1937 }) 2,476,370.-
c) qu'au moment de sa réorganisation (1926) cE'tte fortune se montait ·à })
d) que l'augmentation de la fortune a été de }) de 192-6 à 1927,
e) que cette augmentation s'ei'St élevée à Fr. 200,000.- de 1935 là 1936 Fr. 150,000.- d·e 193f:l à 1937,
f) que le fonds .de réserve a-scendait au 31 XII 3-6 à }) au 31 décembre 1937 à . })
Déficit technique
820,343.-
147,000.-
344,000.-356,000.-
Le rapport de l'exercice de 1931 annonce un déficit technique de près dE' 300,000 fr. que M. le Dr Bay;s elstimait .aloDs pa,g trop anormal.
Le rapport de 1934 déclare que le déficit technique va ,en diminuant. En ce moment-ci, de nouvelles études techniques sont faites par M. le Dr Bays et nous s:omme·s pel'sua:dés que la ,gituation ·se Isera encore an'l!éliorée .
Q
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Ce · qui nous confirme ·dans cette idée, c'est la réponse que nous a. donnée l'année dernière le dir€'cteur de la Genevoise. On &c'tit que cette Société a fait ,de longues études ·concernant l'état de notre institution de prévoyance. Or 'à notre question: « 'Comment trouvez'-vous la: .situation fnancière de notl'·e :Caisse de retraite? Elle est bonne nous fut ·.jl répondu.» Vpnant d'une pensonne qui cherchait à en faire la réassurance, cette réponse vaut son poids.
Ce déficit techniquE' ,est infime par rapport .;1 celui d-es Caisses similaites où il correspond .à un nombre res'pectable de millions (C.F.F. et en1ployés fédéraux 1,115,000,000). Qu'entend-on d'ailleurs par un déficit technique? Cest ce qui manquerait à la Caisse pO\.ll' répondre à. ,sés .obligations ,si, au moment donné,t tous les membres i'ecevaient les pensions de retraite ou d'invalidité auxquelles ils auraient alor.>; ch·oit. Or ·c',e,st là une éve'ntualité qui ne SE' :prés·ente jamais.
Raisons d~une situation financière particulièrement bonne.
POUl' qu·eUes raisons notre .Caisse de retraite jouit-elle d'une si tllation financère parfaitement saine ce qui contra ·te ·singulièr-emellt av{:'c le·,:, Cai&ses de retraite des eInployés ' fédéraux, des inst.ituteurs dc' Genève dont le déficit techl}jque E\',t de 40 millions, ·de ceux de Fl'ibourg, du TeSBin, etc.
A cause mêm.e de sa structure, fort sage évidemment, mais défavorable' pour les assurés. En effet, notre Caisse est la seule en Su isse· à notre connaissance, où la retraite est calculée sur la moyenne des traitements o'btel1us ·par 100 membres durant leurs année,gde l'Sel'vice. \partout ailleurs, cette retraite ·03t déterminée sur fa: base ·du dernier traitement versé à l'employé. La différence saute aux yeux. Dans les autres Cahsses, un fonctionnaire qui a débuté au moment où les trait·ement6 étaient bas, en 1906 pal' exemple, (date de· la fondation de notre .Cais&e), ave,c 2000 fI'. de .salaire annueJ rE'çoit peut-être' aujourd'hui un traitement de 6000 fr.; s'il 'prend sa retraite dans quclques années, sur la base de 70 % il .percevra une pension de 4200 fI'. L'instituteur valaisan pa.r contre qui, en 1906 recevait 6 à 700 fI'. :pa]' an et {lui perçoit en ce moment-ci 2500 fI'. verra se retraite calculée non pas SUl' le dt3l'nier traitement, mais sur la moyenne de ses traitements; 01' ceHe-ci sera 'peut-être .de 1300 fI'. et sa retraite s'élèverait alors .ù 1300 : 100 X 74 = '910 fI'.
Très 'pratique et strictement juste, ·puisque chacun touche une l'etraite proportionnée ,à ses versements, cette méthode s'ins.prire moins que la première, de sentiments d'humanité et d'idées sodale.s. En eUet, une Caisse de retraite doit être mieux qu'une ,simple épargne et ses membres devraient être liés par des liens d'un~ étroite ,solidarité; il faudr,ait _qu'une 'pension soit toujours en rapport avec les conditions matérielles 'd'existence du moment, qu'ellE' soit calculée sur le coüt de la vie et les be,soins créés par une situation 'personnelle qui s'est amélioréesuccessivem,ent.
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·Si elle oot calculée ·SUl' le dernier traitement, il y a beaucoup 'plu.: de chance qu'elle tienne C011'1pte de ces divE'rs facteurs, qU'elle soit pl'oportionnée aux be'soins de l'individu. Chez nous, en ce moment où le coût de la vie est élevé, les retraites sont dérisoires parce qu'elles sont calculées en partie SUl' .des traitements d'avant-gUelTe.
,Nous nous perme,ttons d'ailleurs -de re.}eve,r une certaine anomalie en ce qui concerne les sociétaires aya .. nt fait partie Ide la Caisse de retra·ite avant sa: réorganisation en 1926. Jusqu'alors on a exigé de ces n'1embrea divisés en 4 clas'ses respectivement:
60, 50, 40 et' 30 fI', par ·an, ·Ce qui correspond rpour la pre1111e1'e daisse à un traitement de 1200 fI'. Or quelque,s-u11B ont fait pr€'3que toutes leUl~s armes dans la carrière avant la modification -de la loi SU.l' les tr.a.itements. Ayant déjà été prétérités ·pour les traitements, ils le sont encore, ipso facto, .pour leUiI'retraite.
Nous relevons ce point uniquement .pour marquer que si une ' réadaptation des retraites ou une modification de l'échelle prévue à l'article 21, devait s'opérer tôt ou tard dans un SE'n;3 défavorable, il ne \serait pa.g indiqué d'en a'ppliquer les di,spositions poUl' les années d'enseignements antérieures à 1926.
Mise à la retraite à 55 ans.
Une disposition qui a été viol,emment critiquée est certainement celle de l'article 22. ,Cet article dit ceci: Tout assuré àgé de 55 ans peut prendre sa rE-traite. Il peut y être mis d'office par le Conse-iI d'Etat. Le texte déposé sur le Bureau du Grand ·Conseil portait cett-e adjonction : s'il n'est plus à même de remplir entière-ment Sa tâcher Ce membre de 'Phrase était de na.ture à empêoher l'arbitraire ou du moins à en diminuer le nombre des cas. TOUS ne savons :pas 'pour quelle,s raisons ]c' Pouvoir législatif n'a pa.s· cru devoir maintenir cett·e sage disposition.
Il est évident que dans l es'prit de la loi ·cette mesure doit constituer une exception. Malheur·eusement la carrière e.st encombrée .et }:)Qur remédier à la .pléthore. ou pour d 'autres raisons ·qu'il ne nou appartient pas de relever on a parfois éliminé des instituteUil."s qualifiés arrivés à 55 ·ans d'âge. Nous savons que telle n'est pas l'idée de l'actuel chef du Département de l'Instruction publique et nous l'en félicitons, nous le remercions aussi de l'effort qu'il a déployé .pour ramener au taux légal les :prestations de l'Etat là notre Caisse de retraite.
IMai,s, quoi qu'il en s·oit et puisque subsiste la possibilité d\ple miSe ·à lal retraite à 55 ans ·d'âg,e, il est de la .plus ,s.tricte jus,tice de modifie'l." l'échelle dE'S rentes. En effet, alor.s que dans cette échelle l'awrrmentaüon n'est que du' 1 % .par année jusqu'à 50 ans' d'âge de là ju.c;;qu'à 60 ans eHe progres,se du 2 %. C'êst-à-dire qu'là .partir du moment ·où l'instituteur 'peut êtr,e mis .à pied, l'échelle :de la T'etraHe auglnente dans une 'Proiportion considéra.ble. On fait miroiter à .s~
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yeux un avantage qu'on lui interdit d·e saisir.,. Il. l1 ' ~st pas néce&saire d'être gTand ·cler-c pour ,se rendre com'ptE' de 11l1Justlce que ;peut con-sacrer une ,telle disposition. '
Cependant, ,si l'on étudie le problème d'un peu .plus près, lïné .. galité apparaît encore beaucoup plus grande. En effet, des institut~urë pourront ~nseigne'l.· jusqu'à 60 ans. 1er avantage pour eux: celUI d,e percevoir un traitement qui a été refusé aux autres. 2me avantage: à '60 ans ils recevront par ce fait une retraitEI bien supéTieure à celle de leurs collègues qui ont dû quitter l'ensÛ'ignement à 55 ans. Cette rûtr.aite, si l'on y réfléchit un peu, on ,s'aperçoit qu 'elle est double-' nIent. augnlentée. En effet ce,s assurés .peTçoivent le 70 % de la' moyenne de leul' traitement au lieu du 60 %, différencE' très a.ppréciable comm·e ,on le voit. Mais ce n'e,st 'pas tout; le traitement des 5 dernières année·s d'·enseigneme.nt. étant beaucoùp plùs considérable que celui des 'prermûères années, le traitement moyen est augm~nté par le fait même. Ces instituteurs .sont ainsi tri'lJlement avantages.
Premièrement, parce qu'ils touchent un traitement refusé aux autres;
Deuxièmement parce que, à: 60 ans, le tR.UX de leur retl'aite est plus fort;
Troü,ièmement, parce que pal' suite des années \ upplémentaireB leur traitement moyen augmente.
Afin de nepa,s conSaCrE'l' 'dïnju.stice, il faudrait fix·el' le maxImum de l'échelle des rentes là 55 ans, c'est-à-dire· au mOlmrent où l'instituteur 'Peut être mis ·à, la' retraite. ,Ceux qui ont l'avantage cl'enseigne~' plue 10ngten1JV', .sont .déjà .suffisamment favorisés , .pal' r~pport aux autres. Les versements qu 'ils dcvraitmt quand meme faIre' chaque 3,nnée -à la .caisse cle retraite pourr::üent fort bien êtrE' affectés au fonds de réserve.
,Comment sauvegarder la situation financière de la ·Cai.g.se, tout en faisant dis'paraître l'injustice ,que consacrent les di,s'positions actuelles? Cela ne sera: . pa,s possible évidemment sans consentir de·s sacrifices. Si le taux maximum est atteint à 55 ans il faudra probable'ment le réduire et lD1'odifie-r toute l'échelle des rentes, du moins .pour les membres entrés dans la Caisse après sa réor?;~nisati?n ou après la 'promulgatjon de la nouvelle loi sur le,s conclitlOns d engagement. du Per,sonne.} enseignnant; à 11l'Üins que les membres ne préfèrent augmenter le,s cotisations annuelles.
, Ce·pendant nous nous abstenons cle, faire des rpr~positions .formelles ·à oe Isuj et. SE'ul un expert en) la matière' (le .conseliller techl1lque dt\ la Caisse, M. le Dr Bays par exemple) est à même de ·calculer la ,portée de ce,s réforme.s et, connaissant la ,situation fina~lcièr.e.cle l~ot~'e œuvre' de prévoyance d'indiquer de quelle façon peut etre supprImee l'injustice consacrée 'par les art. 21 et 22.
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Vu la modicité de nos retraites en l'état RctuE'l et même a.près l' evisiol~, il reste bien entendu que le nombre ·d'instituteurs quittant volontaIrement l'enseignement à 55 ans d'âge restera toujours fort restreint, 'même ,si la . rente maximale était attt'inte déijà cà 55 ans d'àge. Il n'y. a qu'à voir ce qui se passe actueHment ·pour s'en convaincr,e. L'institut,eur valaisan E'Bt attaché à ISDn ·école et i] faut Ipresque l'arracher de force ;pour lui faire renoncer a l'enBeignement. De CD fait nous ne :pensons pas que la situation financière de la caisse soit étranglée pal' la modification proposée, d'éwtant ,plus ,qùe l'instituteur continuerait .ft, verser les primcB annuelles ·durant toute la durée de Ba carrière.
Dispositions' diverses
. :Les autres .. ,dispositions de notre iCaisse de retraite sont sages et eqUltables et hm verrait peu de modifications à .apporter au .. 1"èglement. On IpourraH .tout au plus rendre plus explicite.s ,certa.ins ar-ticle6. .
a) Ainsi, l'article 3, ·paragra.phe 2, dit: Le membre dirigeant des cours complémentaires continue à faire partie de la Caisse de retraite. Fa ut-il 2 cours au moins? 'Certains prétendent qu 'il y a là une Œ'
l'eur d'imprEooion et ,qu'il ressort d·eJs débats du Grand ,Con6eil qu'un cours de répétition suffit! .
. b) Une o,pposition ,paraît aussi ressol"tir des articles 6 (par.) 2, 7 (par.) 2 et 26. La iretraite est-E'lle déterlmlÎnée par le nombr,ed 'années d'enseignement ,ou par le nombre de versements effectués à la Caisse ? Car les deux ne correspondent pas toujours , C'est un point ,à éclair-cir. '
c) Art. 12 et art. 26. Le 25 % des augmentations annuelle.s doitil être compté pour déterminer le traitement moyen annuel. L'article 26 le laisserait nettement .supposer .
. d) Art. 5 Httera b) ajouter ... et aux membre-s .prévus à l'art. 4 HUera b) qui ne veulent pas continuer à faire pal'tiecle la Caisse .
. Art. 6. Le taux de l'intérêt étant sus'ceptibl.e de modifications il 6erait préférable ·de Suppil'Üner « intérêt composé au 4 % » et rempla~e1' ,par « intérêts capitaliséB» ,
Ains~ qu'on a pu !s'en ' rendre com.pte, dans ·ce bref rapport sur l11ot1'e CaIsse de retraite nous aVOllB simplemerit voulu relever cei'taines' dispositions qui mér~terai,ent d'être étudiées par les orgalYeS com,pétents. Si l'on estime qu'ils manquent de précision ou qu'ils ne 60nt ,pas conformes là l'équité, j} y aura lieu d 'en proposer la rev:Lsion au Conseil d'Etat.
N. B. - 'C~ raprport n 'ayant 'Pa~·· été rédigé en vue de ,public.atiol:l, .son apteur pne ,d'excm;,er les inconections de . forme qui poùrraient ,s'y être glis,sées.
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Rapport du Dr ' Bays, du 28 février 1938~
... Ce qui était nécessaire et à rétablir sans- tardE'l', c'était le 5 % de l'Etat. Cela ,étant fait, nQn s'eulem,ent, je crcis,mais je suis certain q\ie vous pouvez être tranquille Sur l'avenr de votre Caiss'e; les, études faites l'année dernière pal' la « Sui,&se)} et la: (' RentenanstaH)} en particulier ont m'ontré qu'elle était sensiblement en . état de faire face avec ses réserves, aux ,pI1estations futures, la situation des membres restaJ1t celle du moment. où les études ont été faites.
Vous :pouvez tranquille1ment VOU6 dispem;er de fair8J établii' le bilan technique ce,s années-ci du fa.it de l'appréciation de la situa~ tion que nous avons €'lle quand m.ême l'année dernière ,par le6 travaux des compagnies d'assurance. .
Cepend·ant, je n'irais 'pas trop loin et je porterais .ft, 10 aI1JS pour cette fois-ci le délai prévu au Règlement. Quant 10 ans Ise 'seront écouléB depuis notre revison de 1930 il sera intér,e&sant de voir alors par un bilan 'teohnique 6ur les mêmes ba-se's que le premier, quelle 'est la situation, si les 300,000 fI'. de déficit technique de 1930 ont cUsparu, etc.'-. com)lle je le pense.
En 1940 vous s,erez à l'entrée de la ,période où la Caisse va fonctionner en :plein ou du moins .plus complètement vis-,à-vis de- 6e·s assurés et il sera utile de voir alors Bi elle est vraiment en état de faire face à ,son jeu -comme je le .crois.
Réponse à monsieur L. ûelalo~e, secrétaire de la Caisse de retraite du P. E. du \7alais, au sulet du rapport dé laS. \7. E., concernant des modi'fications à Llpporter au
Règlement de la Caisse
ChE'!' Monsi eul',
1) .le vais répondre au raplJOrt de la S. V. E. cl'ab0)',l sur ]e,<; deux points principaux ,et da.ns l'ordre du ,rapport.
a) 'Question du traitement moyen. Comm.e je vous l'ai déjoù: déclaré plus d'une fois, cette clause est un avantage considérable .pour votre Caisse. En général, les Cais.ses ,de retraite jusqu'à l'heure . a.ctuülle (j'~nconna.is un certain nOllll\bre) n'.ont pas cette nis'posHio;n du traite~;~nt moyen. B8'aUColl'p de .ces Cais,sE's dont ' ]e,s déficits techniques s'a.ggravent consta.m~:ent, vont être forcées de l'a.dopter .(ou -du moins une mesur,€) analogue). ' C ·est déJà fa.it actuellement vour la Caiss~
de retraite des instituteurs fribourgeoi,s, pour ceUe de nos fonctionlÙÜr€S, pOUl' celle de nos prOfesseurs (pOUl' les nouve'aux membres du m·oins): 'Bref, le princip€' va; s'appliquel; peu il, "'Pèu à toutcS' nb~ 'Caisses fri'bourgeoiSies.
- 296 .~
tL,à où la différence entre le traitement de -départ et le traitement fina.l est faible, la charge qui résulte pOur la Caisse d'avoir 'à payer léS retraites :sur le traitement final (alor,s que 100 cotisations suivent la progression du traitement), peut être éventuellement supportée par ellE', si le montant des contributions des membre.sesi suffisaJmment élevé, du 12 % 'par ,e'xemple doo traitement,s. Mais dans le cas rcle votre Caisse, il y a actuellement sauf E'rreUI' une ma>Tge assez grande entre les deux traitement,g, de départ et d'arrivée, de vos iIù'3titutours, et vos ootisations surtout sont au 'point le plus bas possible: 10 % des traitement.s! Si j 'avais en mains l'échelle de6 traitements de vos instituteur.s et institutrices, je pourrais à ce s,ujet me prononcer d'une façon ,plus sûre.
b) Cependant, indépendamment de cette· échelle ·que je ne pos sède paiS, je suis quand même ce'l'tain 'que nou'3 ne pouvons pas toucher, sans arrêter 'la bonne marche de votre Caisse, aux deux points (je 'prends maintenant les deux l)oints ensemble) essenti;}ls ,Pl'o.posés ,par le Comité de la IS. V. E. ,et cela pour leoS raisons suivantes: .
Vous avez une rente de re'traite qui att,eint le 70 % du traiterne.nt; vous avez l'âge normal de retraite à 60 ans .à peu près (l'instituteur commenCE' son activité à peu près à 20 ans et il lui faut 40 ans de service pOUl' avoir sa retrait.e. entière) et les prestations annuelles à votre Caisse Is'élèvent au 10 % deB traite'mentoS.
Dans la moyenne des Caisses que je connais, voici les chiffres C01'
rE·spondanta :
Une rente ,de retraite du 60 % du traitement (et non le 70 %); un âge de retraite de 65 ans (et non clE' 60 an,); deoS 'prestations annuelloo ,du 11 % ou 12 % des traiteme.nts, ct ,encore .plusieursde ces Caisses sont dans une situation ·déficitaire !
Il n 'est pas possible d'aggraver encore votre désavant.age relativement aux conditions précédentes que j'appellerai les conditions normales, en 'portant votre possibilité de retrai te pleine à 55 ans. La pc .. ssibilité .de touchE'r une retraite 'pleine de 70 % ,à 55 ans aurait une portée considérable pour les charges futures de la Caiss,e et voici pourquoi:
Si l'instituteur ne peut se retirer qu 'à: 60 ans, avec la retraite entière (car il lui faut clans les conditions actuelles 40 ans cIe service pour acquérir la retraite entière), oS'il se sent encore fort ct robuste, il ·continue Bon enseignement parce qu'il est c·n général tro.p tard pour lui pour prendre une autre activité à côté de sa retraite. Pal' contre il n:en est pas de même .à. 55 ans; il e6t déjlà ' plus facile là cet âge.là' d'entreôprendre autre chose, une petite activité moins astreignante que l'enseignement, qui permette de parfaire le· chiffre de la retraite (70 % du traite1illlent) jusqu'à celui du traitement. En 'portant la 'po,g'sibiiité ch.' retrait,e avec retrait.e ,pleine ,à 55 ans, vous aurez un nombre bien Œ)lus important d!'l membres qui se i'etireront dès qu'ils · en ont la possibilité.
- 297 -
Ce n'est pas de trop de la clause du traitement moyen pour com·pensel' le cléBavanta.ge pour la Caisse; que vous avez ' déjà dans vos vos cDnditions à vous (70 % du traitement, 60 ans d'âge ,pour la .retraite et contri'bution ,du 10 % dos traitements) 'par ra'pport aux conditions que j'ai dite·s normales; il est im.poSoSibl e d 'accroître encore ce désavantage pal' une mise à la retraite à 55 ans.
c) Le ,Comité de la S. V. E. dans son l'apport .paraît craindre beaucoup la pos'sibilité d'injustices <à commettre, l'enfermée dans la phrase de l'art. 22: « Il ;peut y être tmis d'office pal' le Conseil d'Etat. »
Si vraiment le ,Conseil d'Et.at devait se servir de .cette phrase 'pOUl' mettre a la retraite un instituteur qui n'a démérité en rien et .simplement pal' exemple pour faire place à un autre, ,sans égard au fait c{uïl le priverait ainsi .d'une retraite pleine péniblement acqui~, e. jusque-là, jE' serais le :premier à ,proposer la .Sll'ppre 'sion pure et sim.ple do 6ette phrase, parce qu'elle permettrait une injustice incontestable à l'égard de cet instituteur. ,Mais je Buis convaincu que le Conseil d'Etat du Valais et en particulier son Chef du Départ,ement dè l'Instruction publique ne' feront jamais cela sans motifs graves inhél'ents à la conduite ou rà l'ense-ignement du membre, et tels qll€' la c1iIIY:dnution cl'e la: retraite ne soit pa.", une injustice.
d) Peut-être le Comité de la S. V. E. entend-il ·simplement modifier l'échelle ,de la retraite de manière qu 'eHe atteigne déjà 70 % il. 55 ans cl'àge, sarlSque l 'a,ssuré ,puisse prendre, sa retraite à 55 ans, oC·f'st..Jà-clire en exigeant 40 ans de service pOUl' celui qui ne se 'ferait pas mettre à la port.e nar le Conseil d'Etat ou qui ne trouverait pa.s 1me raison plausible d'invalidité. 'Mais danoS ce cas ce oSerait avanta· .geux pour le membre qui ne. veutpa\'3 continuer son enseignement, d u se faire mettre là. la porte, ou de chercher à: se faire déclarer rnalacle. Le bon maître et l 'homme honnête s erait désavantagé! CE.tt e solution 'est imp06·sibl e.
c) Il y a deux autres rais ons ,e,ssentielJes 'POUl' lesquelles votre Cai9se ,se trouve en bon état, malgré le désavantage considérable qu'elle a danB ses conditions de base relativC!illIent aux conditions normales, ' comme je rai ex'posé souos b) :
L'une est dans le renouveUement exceptionnel qui s"est pi'oduit dans vos assurés par les ·sorties nombreuses que vous avez eue.s jusqu 'ici annuellement et .que vous. n'aurez peut-être ,pluoS clans la même· l1lf'6Ul'e Ù l'avenir. Je ne connais pas de Caisse 'et je ne crois guère (ill'il y en ait où cette -circonstance ait été réali.sée dans la même mesure que che'z VOU::i jusqu'ici.
L'autre est dans lEt.:; dispositions très rigoureuses ·qui ont été adoptées jusqu'ici à l'égard def:i membres irréguliers, c'·est-à-c1ire au bénéfice des dispositions transitoires. Vous ,savez (IU'à la revision que nous avons faitE' en 1931-32, j'aurais été moi-même pour une atténuation de' ces di.spositions. Lorsque je me suis rendu COll1'pte que les membres du Comité de la Caisse ne partageaient ,pas cette manière
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de voir, je n'ai ,pas voulu avoir moins qu'eux le s-ouci dE' l 'intérêt ·dB la Cais~a et. d'une marche, ,pour elle, sûre et gar'dée de tout .dange,r.
Je reconnais bien que ces ,dispositions traÎ1sit-oires pour tous le.' men1bres fixés pm' l'art. 50, ·ne reviennent ,au fond qu'à une stricte .i~sticé à leur égard (relativement aux n1.embres réguli~rs), c'est-àdIre ne leur accorde rien en fait de pension qui n'ait été compensé par une valeur de rachat ou une contrc-'prestationcorrespondante; IInais cette façon d,a faire n'a généralement ,pas été ap,pliquée aussi rigoureusement dans les autres Caiss'es; d'ailleurs c'est généralement de là que \gont venus leurs déficits techniques actuels; on a mis dans une trop grande me-sure les anciens membre-s, E'l1 activité au m'Ûment de la constitution d·e la Cais,se, au bénéfice des nouvelles retraites ,sa.ns exige,!' ,d'eux des rachats ou en tout cas des rachats suffisants.
Chez vous vos dispositions transitoire,s équivalent à un rachat complet; aucune faveur n'est faite aux anciens membres. Je répète: c'est strictem,eut 'juste; ce n'est .pas très social. A ·ce ,point de vue, étan~ donnée la 'situation de v'Ûtre :Caiss-e, je crois qu'on 'pourrait procurer ;à ces membres une amélioration. 'Mais je crois qu'il serajt indiqué de ne :rien faire avant le bilan techni'que qu'il nous faut ét.ablir bientôt. ,S'il se révèle en équilibre, comm\e je le -pense, on pourra ,sans dang'el' étudier une amélioration 'pOUl' les anciens membre-s dont. les rE'traites :sont insuffisantes.
2. Réponse au point. a) du rapport p. 6, "
Un c-ours :suffit d'a.près moi; l'essentiel n'est pacy le temps d'en-seignement, mais qu'il ait payé la cot.isation minimale (50 fr. , voir art. 12).
Reponse au point b): Pal' le nombre de co'ntl'ibutions annuelles (art. 26). La Icontri-bution annuelle est le total des vers,ement.s faits da~6 l'année par le membre, indépendamment du 25 % de la lilliajoratlOn du traitement qui n',est pas un versement annuel et des' ver,s€~
ments de .rachat qui sont aussi .des versements -e'xceptionnels.
Je donne sur le rapport. p. 7 la rép'Ûnse aux deux autres .point.;; d·a ·détail.
3. Je Tegrette d 'avoir dû me -placer dans cette- .réponse au point de vue dt ! ~1. Caisse et non au point de vue des assurés; mais c'est mOil devoir de le fair-e-, malgré toute la: syrrnrpathie et toute la com,préhension ,que j'ai pour le Comité de la S. V. E. et ,pour Iges pro}JDsitions,
S'il était nécessaire que j'aie avec ce Comité un entretien (plus e01mrplèt. pour expliquer mon 'point de vue et discuter le sien, j e suis .fi, son entière disposition.
S. RAYS.
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Ecllos de la 'Conférence pédagogique d'Ayent-,
A.fin de J'épondre au VŒl.l du chl'oniqueul' de la conférence' du district d'Hél'ens, tenue à Ayent le 21 avril dernier, nous nous: sommes procuré ['allocution si goûtée de Ni. le professeul' Julier . Nous avons donc le plaisü' de publier ci-après cet excellent' phû-· doyer de la gaîté. (Réd.) .
:Mesdames, IMessieurs,
Quekru'un disait un jour: J>OUl' réussirr- auprès -des enfants, il faut les faire rire, les faire ,plel;rel' et les renvoyer contents.
Cette .parole me fournit aujourd'hui le th&rIlie d·e mon allocution. Mais je n'en retiendrai ,que la 'première -parti,e: faire rire. Je vous' parlerai donc de la. joie ou d.a la gaîté. Du reste, en ce moment., vous Ile seriez guère disposés là entendre parl-er de tristesse, de ·pIeun,. J.e vous entretiendrai un moment de la gaîté spécialement au point cie vue de son influence en éducation) puisque j'ai devant moi (le:o;éducateurs.
'Mesdames f·t Mess~eurB, ai-je besoin ·de vous tl'a,ppe.].e'r que nOlis'· Jouissons . du privilège d'habiter un pays I).l€H·veilleusement beau, l:I.Ï
beau que Javelle, le célèlbr,e alpiniste, disait: « Si le bon Dieu n'avait pas ol"éé un autre l)ara.dis, celui dei notrE' .patrie suffirait oit rendre heu-· ireux pOUl' toute l'éternité.)} .
Vous montrerai-je, en esprit, toutes ces charmant.es écol,es, vl'ai$ petit.s palais s'colair,es que l'on a construite-s un peu partout dE'puis . vingt, trente ans et ,plus et qui s'harmonisent si bien avec nos sites si délicieux? Ces salles de classe -spacieuses, ensol eillées et où 1'011:. a. installé un personnel enseignant stylé, au courant des méthodes ]e~'
plus modernes et curieux de s'instJ1"uil~e des pi'océdés les plus pro .. · gTes6istes comme en témoignent 1E'3 travaux auquels j'ai eu le ])laisil' d'assister ce Imlél.tin? Eh bien! ne convient-il pas que ces locaux, qui cloivent~êtl'e de nouveaux milieux familiaux, respirent la gaîté, qu'i 1::;: offrent. à cette fleur qu'est la jeunesse une at.mosphère accueillante,. légère et reposante cmnm,e celle -de nos Alpes? Ce sera.it inhumain" . criminel l)r€6que, d'y installer en .permanence la dure crainte, l;},
froide rigidité disci.plinaire, la teTreur, qui la transformeraient en. geôles abhorrées. N'est-il pas plus pédagogique, plus na.turel, d'éta.blir· une sage et douce harmonie entTe les agréments extérieurs et le rég-ime scolaire?
L'enfant ,e,st comme la -plante qui se tourne vers la lumière, vers', le sol-eil, qui aime non les averses brutalE<S, mais la fine rosée; non les ardeurs .desséchantes de midi, mais la fraîcheur vivifiante des matins, et des soirs. Voyez comme les fleUil."s de nos monta.gnes ont des teintes"· plus vives, parce qu'elles reçoivent plus longtemps la lumière et plus; souvent. la rosée, sans subir les chaleurs brùlantes de la plaine.
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Nos lacs alpestres, c ~s saphirs enchâssés d'émeraude·, sont b-eaux dalls le calmè; mais n'e ,prennent-ils pas un aspect plus attrayant ~quand leur eau s'a;gite doucement là la brise" miroite au soleil et jette mille étincelles qui sont com·me autant de sourires, accompagnés au hord d'un léger clapotis qui fait penser à un babil enfantin?
Je ne veux "pas dire que les jours de calme et de sérénité n e l)uissent, ne doivent jamais être troublés dans une classe. La réper~ussion de certaines fautes exig.e que la voix du maître s'enfle, éclate parfois, que sa physionOlmriE- 'Prenne quelque chose de sé\ièrc, d'indi gné, de fulgurant même. Mais l'orage ,passé, le ciel doit redevenir bleu et serein, 10 solen briller d'un éclat plus beau, plus vif.
Mesdames et Mes'sieurs, cette bonté jovia.le·, expansive, est une· :condition de succès en éducation. Sans elle, point ou peu de bien .pos.sïble; la joie est, en effet, la clé des cœurs, pt si la porte en ireste fel'mée, notre œuvr,e éducative est vouée à la stérilité. Cest ce qu'afflrme Montaigne: «J'aime la vertu gaie et civile, et la tiens 'pour plai·sante (qui plaît), ayant 'pour suspecte toute mine rébarbative.»
.st Phili,ppe de Néri déclare que la 11iété de mauvaise humeue (et 'ici nous pouvons remplacer piété pal' éducation) fait ',plus de mal que l'im.punité. •
Ecout.ons encorE- St Franç-ois d'Assise. Celui-ci se présentant un jour en société avec un de ses confrères à la mine allongée ,et triste 110 'put s'empêcher de l 'en reprendre en lui disant: (liMon frèl'e, si tu as à regretter ,quelque faut.e, regrette-la dans ta cellule, mais ici, prends le visage et le ton de ceux avec. qùi tu te trouves. »
C'est ce cru'on pourrait aussi dire aux maîtrE-s, s11 s'en trouv<.ùt, :qui .p.r;e.ndraient des airs de 'croque-mort ou de croquemitaine IPOUl' en imposer à leurs petits éc-olie~'s ·désireux de retrouver ,à l'école le dou'x 'sourire de la tendresse il1liat.ernelle et l'atmosphère familial e.
L'enfant, est-il dit quelque part, veut être élevé in hymnis et canticis, c'est-'à-clke dans la joiE'. Cette joie est utile à toute l'écluca tion : l)hysique, intellectuelle ,et morale.
Quand le cœur est .pa.isible, content, le sang circule plus régll~
]jèrement; aussi la bonne humeur garde-t-elle aux mem.bres leur -souplesse, ,à l'estomac l'éneTgie de ses sucs gastriques. Elle est donc pour l'organisme un tonique, en même tempsqu'un raf,r·aîchiss8ment.
L 'intelligE'nce, elle aussi, €11 tire bénéfice. Selon Joubert, la gaîté tclarifie l'esprit, tandis que l'ennui l'embrouille; e·lle es t fécond e en ièlées riantes, en perspoctives consolantes et en inventions heureuses.
N'est-il pas vrai que les contrées ensoleillées, aux sites riants, où le ca,r'actère de la population est gai, expansif, ont été et sont encol'·e. 'les plus fertil es E·n œuvres artistiques, en inventions ingénieuses et \utiles? Que les ipays nordiques!. fl'oids et brumeux, ont vu éclore chez
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'eux cfuantité de théories nuagcus es; que plusieurs de leurs im entions :Sont des instruments de désolation et de mort?
,Le travail m.oral se roosE'nt éga.lement de l'influence de la .gaîté. .Ecoutez le P. Faber, un des maîtres de la vie spiif'Îtuelle: ( 1 Comment, se clemande-t-il, triompher des tentations, remporter la victoire, sans la bonne humeur? »
,Le !P. Fougeray est du mJême avis: « Une pure et saine gaîté donne plus de force à l'âme que vingt discilplines augmentées de quarante jeûnes. »
,Le Psalmiste s 'E"xprime ainsi: « .J'ai couru dans la voie de v( "
.comnlandements, ,pa.rce que vn'us 'lvez dilaté nlon cœur. > Du r,:,s te, la .sainteté est-elle triste? Ne dit-on pas: un saint triste est un triste saint.
Avec de la joie au cœur, on remplit mieux ses c1evoi,,",,;)n évite les frottements, lEtS heurts, .provoqués souvent 'par la sombre humeur; la joie dis'Pose à la douceur, et la douceur, c'est de l'huile ponl' les -engrenages de la vie Isociale .
Qu'est-ce qui, durant la grande gU01'1'e, a: soutenu le troupier français clevant la .ruée allemande et lui a permis de triompher d'un ennemi minutieusem,e.nt ,préparé et colossalement armé, sinon la bonne humeur, son E'ntrain .de diable, ses chansons et ses réflexions hilarantes?
Et cette gaîté inhérente à la seconde ,partie du programme de nos réunions, n 'est-elle 'Pas aussi la plus féconde en bons résuftats? Quelques instants 'passés dans la confraternité, dans la bonne hmneur, instants où on se serre les coudes, où on se l'end com.pte de .la force collective, où enfin on prend une nouvelle 'Provision d'o.ptilffilisme courageux, 11E' valent-ils pas autant, sinon mieux que les moments consacrés là des discussions plus ou moins subtiles ou abstraites sur telle ou telle question ,pédagogique ?
Mesdames et Messieurs, je m 'a.perç-ois que .le prêche ft des convertis, .puisque je ne remarque autour de moi que des visages sereinf-!, illuminés ·du soleil de le.ur inte.lligence E-t. de leur cœur.
Et je conclus, car j'ai :déjà trop abusé de· votre patience. Vous H.vez', ce matin, t,raité ,des centres d 'intérêt. Eh bien! en finissant, je vous en prO'pose un pour votre œuvre éducative; il sera le pivot sur lequel tournera votre activité dans la. dispensation des connaissance ' comme clans la formation morale de vos élèves. Ce centre d ' intérêt. vous l'avez deviné, c'est la gaîté.
Lo rire où se mêle lie 'se ct réconfort, Le rire cordial .pour la lutte prochaine, Qui, détendant 1 esprit oublieux de la peine, L e rE·n·d bien. plu,s égal. plus t'!'Hnquille et plus fort ,
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Lumineux, éclatant, plus vif qu'une fusé-e, Sonore, épanoui, plus gai qu'un chant d'oiseau,. Plus .frais que le bouton de l'arbrisseaq. : Qui est comn'1e la fleur de l'àme reposée. (:M·illien.)
C'est donc à cette gaîté que je lève mon {v,erl'€' et ,que je vous invite à, boire de ce bon vin qui réjouit I.e 'cœur de l'hOlm'l11e.
PARTIE THËOR'IQUE
Comment se perl) l'autorité L'autorité, et ici nous parlons non de l'autorité de crainte,
mais de l'autorité mOl'ale, seule réellelnent efficace, est 'absoluInent nécessaire à la réussite dans l'œuvre aussi déliCate que dif· ficile de l'éducation.
La laisser s 'effriter est déjà fâcheux; la perdre, c'est se rencIre indigne de son rôle d'éducateur. A un ' Inaître qui n'a plus d'autorité, on peut dire hardiment que sa place n'est plus à l'école.
M'ais une autorité qui a été établie facilenlent, grâce à des qualités naturelles conlnle l'intelligence, le prestige du ' savoir, ou qu'on a obtenue par des efforts longs et persévérants, peut-elle se perdre? Cel:tainement, conllue se perdent les santés les plus robustes, les fortunes les mieux assises. Il y a des imprudences, des maladresses, des fautes qui agissent parfois conùne certains explosifs, c'est-à-dire brusquenlent; d'autres fois leur action est plus lente, nl0ins apparente, COlUUle celle de ces infiltrations d'eau qui finissent pas dégrader une construction et aIllener sa ruine. L'autorité du 11laître est un trésor sur lequel il faut veiller constam~nent, il s'agit d'éviter tout ce qui peut y porter atteinte.
Qu'on nous pennette de signaler un certain nombre de dan· gers contre lesquels il est nécessaire de se tenir en garde.
1) La négligence cIans l'accomplissement , cIe ses devoiI'$ d'état ou cIe ses cIevoirs professionnels.
A l'école, le Inaître est un chef qui a droit . de cOlnmander. Mais ce cOllllnandenlent, il ne l'exerce que par délégation, comnle représentant des parents, de l'Etat et,- en fin de cOlnpte, de Dieu.
Or. à un· certain . âge, les enfants conlü\issent l'origÎlle de l'autorité.- Si .. alors, le lnaître ne ' remplit pa-s ses devoirs envers Dieu par la pratique -régulière et ouvërte ' de 'sa religion ; 's'il viole
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publiquenlent telle ou telle loi civile, ses élèves trouveront-ils en lui assez d'ascendalit, d'autorité lTlOrale, pour accepter et exécuter docilenlent ses ordres, surtout si ces ordres contrarient leur nature ou l-eurs instincts? Ne seront-ils pas portés à croire que l'obéissance est faite pour les enfants et non pour les adultes?
Si le n1.aître se soucie peu de ses devoirs, dits professionnels; s'il néglige la préparation de ses leçons, conUllent pourra-t-il donner -un enseignelnent nléthodique, clair et pratique? Ne risquerat-il pas d'ennuyer les élèves et de provoquer chez eux le dégoût du travail et de l'école, la tendance à l 'indiscipline, qu'il cherchera peut-être à répriIner par la 'crainte des châtinlents, crainte servile qui le rendra plus ou nloins odieux ?
2). La chute dans certaines habitudes vicieuses Oll répréhensibles. Nous voulons parler ici de la triste habitude de boire, de se laisser aller à l'alcoolisnle. Un maître qui ne sait pas se m.aîtriser dans ce domaine doit abandonner la classe.
Nous pourrions en dire autant de certains faits peu honorables qui se répéteraient, COlnlne abus de confiance, 11lanque de loyauté dans les relations d'affaires, les intrigues ou Inanigances politiques quelquefois peu reluisantes.
3) La tÎlnicIité et l'indéçi~ion. Ne préparant pas réglllièrelnent et soigneusenlent la classe, le Inaître hésite continuellement dans le choix des nl0yens d'enseignelnent. Les leçons manquent d'assurance, d'ordre et de netteté; les réprÎluandes de fernleté , car elles s'intercalent trop fréquenllnent dans les explications à donner. Les enfants hésitent à leur tour, car la tâche ne leur a pas été suffisalnment déternlinée, graduée; ils se relâchent dans leur attention, vu qu'ils n'y trouvent pas d'intérêt, se dissipent ou se distraient de diverses ll1anières, deviennent peu à peu insensibles .aux reproches de leur instituteur, qu'ils finissent par mépriser.
4) La versatilité et l'insconstance cI' llUm.el.ll' . . Si le m.aître ne réagit pas contre les nlouveillents capricieux de SaIl hmneur, si sa Inanière de parler, de juger, d'agir varie avec le .bar0111ètre, il finira par iInpatienter les élèves qui ne pourront plus conlpter sur quelque chose de certain et de stable. De là aussi une cause d 'indiscipline. Voilà pourquoi la parole de Fénelon, applicable ù tout hOlnlue, l'est davantage à l'éducateUr:· Surtout tenez-vous en garde contre votre hluneur.
Le changelnent d'hluneur conduit facilement à des appréciations contradictoires, erronées ou exagérées . Dans un nloment de bonne humeur, telle action sera taxée d'inoffensive, bonne même; dans une crise d'humeur, le Inêlne acte , passera pour blàmable. On risque ainsi de fausser la conscience des enfants, ou de les 'rendre i:pdiff~rellts qU Inal et au bien, puisque les '111êlneS
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actions sont soumises à des jugenlents qui en neutralisent la nlol'alité.
5) La légèreté. Lorsqu'un lnaître a un esprit superficiel, irréfléchi, il ne prend pas la peine de combiner avec sagesse les nlesures que réclament les circonstances. Il en résulte naturellement des erreurs regrettables, des difficultés de toutes sortes, parfois des résistances obstinées de la part des nleilleures volontés.
Inconsidéré dans ses paroles, il parle à tort et à travers; disànt ce qu'il devrait taire, se vantant gauchenlent, s'infonnant de ce qui ne le regarde pas, se laissant parfois aller en classe à des diversions oiseuses, à des propos qui distraient l'attention.
Cette légèreté se renlarquera aussi en dehors de l'école et fera juger sévèrelnent le lnaître par les parents, nlême devant leurs enfants.
Puis, c'est dans toute sa personne, dans ses 11lalllereS, un lnanque de gravité, de dignité, de nlodestie, parfois une puérilité qui finissent par lui aliéner tout respect et toute estinle.
6) L'impatience, l'irascibilité. L'iInpatience et la colère sont Ic plus flagrant aveu de la faiblesse sur lequel les élèves ne se trompent janlais.
Elles montrent) en effet, "que le maître ne sait pas se dominer, qu 'il est le jouet de ses nerfs, donc ql! 'il Inanquera d 'énergie.
Au lieu d 'être un remède, l 'üllpatience aggrave les nl0indres incidents et indispose les meilleurs élèves. Elle expose à des actes regrettables, à des paroles qui blessent ; elle crée en classe une atmospère de crainte, de malaise qui conduit facilelnent au nlépris e t à la haine.
Une forme particulière, mais nuisible aussi, de l'impatience, c est l'ardeur excessive qui ne sait pas se contenir, une pronlptitude exagérée à vouloir exiger des enfants une perfection audessus de leurs forces, des progrès trop rapides; c'est une hâte fébrile qui précipite les leçons sans laisser aux écoliers le telnps de cOlnprendre, de revoir, de s'assiIniler ce qu'on leur enseigne. On t (;nd trop les ressorts qui finissent par se briser. Et alors le découragement envahit jusqu'à l'élite de la classe. Le beau résultat que celui de faire prendre en aversion et le maître et l'éeole !
7) La moquerie. Avec cet instrulnent le lnaître ruine rapideInent la sylnpathie dont il a besoin pour son action éducative. Est-il un lnoyen plus prOlnpt d'irriter un enfant que de le tourner en dérision devant ses camarades ?
Les cœurs sensibles au point d'honneur pardonnent diffkilelnent une raillerie; passe encore une parole blessante échappée dans un mOlnent de colère; mais la raillerie froide, non, surtout
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de la" part d'un hOlllme qui doit avoir un cœur de père, dont Ic~ paroles doivent être pondérées; qui est donc censé réfléchir à l'e qu'il dit.
La nloquerie est, à notre avis, lé Inoyen le plus sùr d'indisposer une classe entière, d 'y faire naître le lnauvais esprit, les cabales. L'autorité dit Inaître se trouve ainsi atteinte par l'instrulnènt lnênle qu'il a nlÏs aux Inains de l'élève.
"Le prenlier film scolaire valaisan Samedi 21 111ai, M. Rayulond Sclllnid, photographe, à Sion,
a présenté à un public d'invités le premier film scolaire de notrE> canton, « Les Châteaux du Valais ». M. le conseiller d'Etat Pitteloud, Chef du Départelllent de l'Instruction publique, a honoré de sa présence la production de ce fihn, à laquelle ont aussi a~sisté des autorités scolaires) des lnembres du Personnel enseIgnant et des mnateurs.
M. Gaspoz Joseph, instituteur, a souligné dalls ses paroles d'introduction la portée patriotique de "l'initiative et exposé le rôle de l'enseignenlent par l'iInage. Aux vues animées qui ont défilé sur l'écran, il a ajouté un bref comlnentaire judicieuselnent préparé. Les trois bandes de quelque 500 lnètres de filnl ont présenté la revue presque conlplète des châteaux valaisans encore conservés ou en ruines, des reliques du «vieux pays » très connues et des restes presque ignorés. On ne se lasse pas de revoir ces télnoins lnuets d'un passé qui prolonge ses ombres dans le présent: L e château d'Arbignon à Collombey, les château des gouverneurs à :Monthey, La Bâtiaz, le plus ancien château épiscopal, et d'autres sentinelI~s en pierre grise le long du gigantesque sillon rhodaniel~ .. En ces vues rapides, on saisit l'histoire guerrière de Sion, la rI
chesse de la « noble contrée » "en demeures seigneuriales et le " sens de « Leuca fortis » . Certains sujets particulièrement intéressants, comme Tourbillon, le château des Vidomnes à Sierre, celui de Stockalper à Brigue, ont été examinés et projetés sur toutes les contures. . 1
NI. Schnlid a eu la main heureuse 'dans ses prises de vues cinématographiques; il a d'abord présenté l'ambiance géographique, puis l'enselllble de chaque château ou de "chaqut:: r~~ne, enfin des détails remarquables, parfois aussi des vues interieures. L'enselnble des perspectives est net, et la lUlnière chOIsie nlet les sujets dans un agréable relief. Les; titres aussi ont été soignes et ne In~ulquent pas de cachet artistique. .
Je n'hésite pas à féliciter chaudenlent les àuteùrs de " cette belle initiative de ciné.matographie scolaire valaisanne qui n 'est
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lque le chef de file d'une série prOlnetteuse. M. Schlnid Raylnond a d'ailleurs tourné déjà quelques films valaisans qui, sans être :scolaires, conviennent à des séances, tels que la Fête-Dieu à Sion, le « Segensonntag » de Kippel, le combat des reines et le Bisse ,de Savièse.
J'ai appris d'ailleurs que le nlêllle photographe a cree une 'série de vues de projection fixe qui complètent heureusement le -fihn des Châteaux valaisans.
A propos de la présentation de ce film, il ne sera pas hOf'5 de propos de rappeler que la première utilisation systématique du « Cinélna scolaire » en Valais a été réalisée dans les écoles de la ville de Sion de 1923 à 1930. Ce terme de « cinénla » est un e de
'-Ces expressions que ne rendait que superficiellement la nature de l'innovation. Il s'agissait en réalité d'une nouvelle forme de l'en'seignelnent collectif. L'art des Olnbres et des Imnières ne pré'tendait nullement disputer un pouce de terrain à l'observation -directe qui gardera toujours la priInauté, 111ais la compléter 'cn présentant des sujets inaccessibles à cette observation. L 'initiateur de ces expériences songeait ù étendre ainsi le challîp des luéthodes intuitives et il utiliser un auxiliaire, non indispensable, nllais fort utile.
Chacune des séances scolaires sédunoises comportait mw ·causerie ou une conférence illustrée de projections fixes, deux films cOlll1nentés et un filnl récréatif. Le choix des sujets était :adapté à l'auditoire scolaire scindé en deux groupes: les enfants de 7 à 12 ans, puis les élèves plus âgés.
Lors Inême qu'il n'existait pas de filmothèque valaisanne, il 'a été possible de donner quelquefois au progranînle des séances une tournure régionale avec le 111atériel de projection correspon·dant : tels le Cervin, les bisses du Valais, le cours du Rhône, le rempart des Alpes.
COlubiner les projections fixes avec le filIn, voilù llle semblel-il, une excellente fornnlle de cet enseignel11ent spécial par l'i · -mage.
La projection fixe se prête nlieux Ù l'étude des formes et des détails et pernîet d'attirer l'attention assez longtenlps sur des points de valeur. L'iInage animée par contre rend ft lnerveille la succession des aspects, les 111ouvenlents, l'évolution des êtres,
-les différentes phases d'un fait; elle est « un alinlent extraordinaire pour l'imagination et donne l'illusion de la réalité. »
Je souhaite que le filIn scolaire valaisan contribue pour -sa -part à étendre clans notre jeunesse la connaissance et ù vivifier T-amour du beau Valais que son cœur chante avec enthousiasme.
Sion, le 22 l11ai 1938. C. G.
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OPINIONS
Alerte à la culture ~é»érale t .
.c'est la sonnerie de ralliement que jetait Pierre Deffontaines, des Facultés da LUle, en vue d'un congrès réce-nt. Et le distingué 'pédagogue ajou tu.it, à l'intention des instituteurs et institutrices catholiques de France: « Tro'p facilelne,nt nous nous installons dans nos l'écrttes et nos formulaires; il faut sans cesse remettre .le ca,p sur la direction vérité'"bleo que nous devons donnel!,: « acqu érir une valeur humaine générale ».
L 'homme ne doit pas être une Inachine spécialisée dans une s'eulE) fonction, chargéE} -d'un seul rouage. Sans -doute son métier, son travail sera orienté vers une spécialité Ip lus ou moins large, plus on -moin.s étroite, mais ce travail est loin d'être l'unique but d,e sa vie. Il est chargé d 'une famille ou il vit dans Ulle famine, il fait partie d'une société, de .groupements -différents; il ,a un eS'prit, il s'intéa.'esse à son épOqUE'. Toutes ces activités réclament leur ,part légitime -dans S8, vie. L 'enseignement est particulièrement chargé ·de cette 'préparation là oettE} formation humaine générale que llOUS appelons une culture.
C'est en vue de sauvegarder cette haute lillI1ssion de l'enseignement que nous devons préserver nos élèves du dan.ger -de· la s'pécialisalion exagérée ou hâtivE'. Le mei lleur :pr·ofesseur -de m,éthodologie sera toujours à .l 'école normale l 'éveil,leur -de culture; le meilleur instituteur, celui qui -donnera à l 'enfant le 'premier goût de s 'instruire, qui a'p.portera .la première joie de connaître, qui nE} rétrécira pa-s lalllie,ntablem'ent la Ipll'épaI"ation humaine à des recettes pratiques de règle de 3, de tables dE' multiplication, orthographe, de nomenclat'_ll'es essentielles.
Le dirons-nous - en passant - si .l'on a tr·op justement disqualifié l'instituteur en le traitant de « primaire », c'est qu 'on a pu tl'OP voir 'en lui le .pédagogue - dans l,a mauvai,se acception du terme -et non l'homme. Il -dépend de lui de. restituer à l 'épithète péjorative le sens magnifique -de (' primordial)} qu',elle prend ,quand l'école· est vraiment au tlépall't de la culture et que le IIDIaîtr e ouvre l 'ensei.'.2.'nement en conduisant l'enfant au gr.and ~hantier ouvert 'par la caraV3.ne huma.ine depuis tant de siècles pour la lutte cnntre 1 inconnu.
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NÉCROLOGIE
t Sœur Julia Conus
Les nOll1breuses élèves de Sr Julia, nlaîtresse à l'Ecole norniale pendant une dizaine d 'années, m'en voudraient de n~ pas leur annoncer que cette chère Sœur nous a quittées pour un 111011-
de meilleur, le matin du 17 111ai. Elles auront une prière pour fÛll1e de la chère défunte qui leur a gardé~ malgré l'éloignenlellt, toute son affection d'autrefois. Chaque été, nous la retrouvions en rentrant à Fribourg, à la fin des classes. Nous sentions dans S011
accueil si cordial, dans la joie du revoir, tout l 'attachenlent qu'elle gardait à l'Ecole normale, à ses anciennes élèves au pays. valaisan.
En quittant Sion, Sr Julia avait été nommée à l'Ecole m;énagère de Fribourg. C'est là que le mal qui devait l'e111porter est venu la surprendre, en pleine activité. Elle reçut la souffrance comnle elle recevait toute volonté divine: avec suavité, avec l'abandon le plus absolu. Et durant une année, la chère Sœur porta la croix pénible, toujours senlhlable à elle-1nênle, cah11e, souriante, délicate et bonne. Elle accueillit la n10rt comnle' une chose toute naturelle, toute simple, désirable, puisqu'elle était l'en-trée dans la Maison du Père. .
Aux heures douloureuses, Sr Julia pensait à nous: nous avons eu une large part de son sacrifice, de ses prières. Plus que jmnais nous pouvons conlpter sur son affection et son dévoue111ent puisqu'elle est dans la joie, dans la puissance de son Seigneur.
SI' B.
L'enseignement du calcul chez les petits
On sait qu'en général, les nlaÎtres et nlaÎtresses éprouvent de la 'peine à faire saisir aux petits la valeur des premiers nOll1bres. Rien . n'est plus efficace que l'enseignenlent. intuitif.
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