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SION, 16 Avril 1938 No 7 67 me Année «JJ Of t,t. Soeiété valai:$tiVQ€ . d L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 6.- Les abonnements se règlent par chèque postal II c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement. Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à Il. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au Département de l'Instruction publique à Sion. Les annonces sont · reçues ex'clusivement Da·r PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, Sion Ave-nue de la Gare - Téléphone 2.36 ,

L'Ecole primaire, 15 avril 1938

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Page 1: L'Ecole primaire, 15 avril 1938

CHAMPERY lM. G\1ichelet J ean-Jose.ph, inst. IChanlp,sry

Agences: Bl'ig'ue. Viège, Sierre, M~u'tigny, St-lMaurice et Monthey Comptoirs: IMontana, ,Champéry et Salvan. 39 représentants

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SION, 16 Avril 1938 No 7 67me Année

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L'ECOLE PRIMAIRE paraît 14 fois pendant le cours scolaire

ABONNEMENT ANNUEL: Fr. 6.-

Les abonnements se règlent par chèque postal II c 56 Sion, ou à ce défaut contre remboursement.

Tout ce qui concerne la publication doit être adressé directement à Il. LOUIS DELALOYE, Secrétaire au

Département de l'Instruction publique à Sion.

Les annonces sont · reçues ex'clusivement Da·r PUBLICITAS, Société Anonyme Suisse de Publicité, Sion

A ve-nue de la Gare - Téléphone 2.36

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Page 2: L'Ecole primaire, 15 avril 1938

Actualités péd agogiques Bernard, R.: Com.ment on devient un homme cultivé . Berger, R. : Manuel -d'écriture ·courante et ornementale. Carité, M. : Le -sort de l'enfance arriéré~. . . Chevallaz

J G.: L'éducation du patrioti,sme, quelques réflex.

Dévaud, E.: Quarante exercices de (' Lecture .silencieuse» . Dévaud, E.: Lire, 'parler, rédiger, nouv. édition Gilbert-Robin, Dr.: Les troubles nerveux et 'Psychiques de

l'enfant Guillet, L. : AHe:l mes enfants et vous serez -des chefs

Huguenin, E. : Les enfants moral€lInlent ,abandonnés.

Kocher, H. : IMaman, tu m'aimes? . . . . '.' _ L'Ecole -des parents. Education et convre-éducatIOn

Laval'enne, M.: Voulez-vous que vos enfants ,soient -de bons élèves?

Ledent, Dr R. et Wellens, L.: Enfants difficiles, parents perplexes

MontesSori, M. : L'enfant. Les étapes de l'éducation

payot, J.: 'La faillite de l'enseignement . Rebeaud, A. : Coca..ssin, ou la nouveHe éducation .s€·ntimentale

Sauser-Hall, . G.: Guide politique suisse, Manuel d'instruc-tion -civique .

Vetine: L'art d'aimer ses enfants. Vittoz, E.: Langue d'aujourd'hui et lang'ue de demain.

RAPPEL: Berger, R.: Le -deslsin lihre. .

- La did,actique -du dessm . -Boven, Dr W.: La science du caractère

Chevallaz, G.: Histoire de la: pédagogie . Pédagogie des enfants difficiles.

MaIche, A. : Vie de P€·stalozzi. Avec 9 illustrations hor-s tex~~ broché Fr. 3.50 l'elle

Meylan, L.: L'instruction publique seco~~aire des_ jeunes filles à Lausanne au cours des 50 -dermere.s années. .

Vinet, A.: Famille, Education, Instruction. Wintsch Dr J. : 'Les dessins -d'enfants et leur signification .

, Les premières manifestations motrices et mentales ·chez l'enfant. Etude physiolo­gique, clinique et pé-dagogique

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SION) 15 Avra 1938. . JV.(J- 7. 57'me Année.

L'ÉCOLE PRIMAIRE -ORGANE DE LA SOCIÉTÉ VALAISANNE D'ÉDUCATION

~OMlV1lAIRE: PAHTIE OFFICIE:LlLiE: Décisions du Comité dè la S. :' , '- V. E. - Caisse d'3 retraite du P. E. - 'Comptes de l'Union du

P. E. - Conférences pédagogiques. - Examens d 'émancipation, --'-­LB. conféT1ence de Sien'e. - Echange de vacances pour la jeunes,se . - Bravo! - Escroquerie dans la vente des textil es. - Chant de Pâques. - PARTIE THEORIQUE: Devoirs de l'instituteur envers }('3 autorités. - La peur chez l'enfant. - La vie chrétienne ~t les méthodes u,ciives. - Un réactionnaire. - PARTIE PRATIQUE : Les centres d'intérêt. - La dictée à !,'écol(· prim:ül"e - Le prin temps e6t là· .. . _ . Hygiène s col::tir·e. - En glanant « NOS PAGES». - Bibliographie.

PARTIE OFFICIELLE

Décisions prises par lé comité de la S, \1. E. (1937 .. 38) 4 novelnbl'e 1937. - Demander au Département de reveni r

au paielnent direct de sa part de traitement. Subvention de 50 h . votée à l'ass. val.du costume.

25 novembl'e 1937. - Ala suite d'nn différend survenu entre un correspondant de l' « Ecole Primaire » et la Rédaction ' du journal, il est rappelé que la censure appartient au Comité de la S. V. E. par son président.

Dé-cision est prise de comnlencer une canlpagne .de preSSf: pour familiariser nos populations avec l'idée d'une prolongation de la scolarité pour les nl0ins de 12 ans.

24 févriel' 1938. - Pour coordonner l'activité de la S. V, ·E. et de l'Union du P. E., les représentants des conlités des 2 so­ciétés prennent la décision de convoquer à chaque séance respec-tive un représentant de l'autre société. . .

24 Inal'S 1938. - Le conlité étudie un projet de lnodification des staututs de la Caisse de retraite.

Consulté par le Départelnent de 1'1. P. sur la lnise à la retraite des institutrices mariées dont le conjoint retire de son activité un revenu de 2500 fI'. au minhnum, le cOlnité est d'avis que chaque cas doit être étudié d'entente avec l'inspecteur scolaire mais qu'il est difficile de fixer une règle.

A la demande de M. ThOlnas, il sera écrit à chacune des so­ciétés d'Education du canton pour leur proposer la fondation d'une fédération cantonale des Stés d'Education du Valais.

Page 3: L'Ecole primaire, 15 avril 1938

~ 194 · ~

Il sera rappelé au Département notre désir quant au mode de paiement.

Décision est prise de deinander à l'Administration de l'Ecole à Paris l'autorisation de reproduire son coilrs d'enseigneinent du français par les centres d'intérêt. .

Décisions est prise de deinander au D. 1. P. qu'on nous fixe quelques chants patriotiques obligatoires pour toutes les classes, en laissant toute latitude au P. E. pour le choix . des autres chants.

Caisse de Retraite RAPP~RT

des reviseurs de compte de l'exercice 1937 de la Caisse de retraite du Personnel enseignant du canton du Valais.

111 esclames, Messieurs, Les soussignés, en vertu du Inandat qui leur a été confié,

eL confornlément à l'art. 46 du Règlement de la Caisse du 12 no­venlbre 1932, ont procédé les 1er et 24 Inars a. c. à l'examen des comptes et du bilan de l'exercice 1937, dressés par votre caissier M. S. Mey tain. - ..

La situation des conlptes de l'année 1937 présente: RQX re­cettes Fr. 207,948.85, et aux dépe;nses Fr. 57,003.40, d'où un ex­cédent en i'ecettes de fI'. 150,945.45.

Le solde actif au 1er janvier 1937 étant de fI'. 2,325,424.85 et l'augmentation de la fortune en 1937 se Inontant à fI'. 150,94 .45, la fortune nette au 31 décembre 1937 est de fI'. 2,476,370.30.

La contrevaleur de cette fortune placée, suivant table'au du rapport, à la Banque cantonale, a été vérifiée et trouvée rigou­I~eusement exacte.

Il est à observer que le fonds de réserve s'est accru pendant l'exercice de fI'. 12,441.40; celui-ci se nlonte au 31 déceinbre 1937 à fI'. 356,885.95.

Les postes, tant actifs que passifs, présentés dans le rapport remis aux Ineinbres, ont été trouvés confornles aux chiffres cor­respondants des livres conlptables.

Les contrôles opérés dans les différentes parties des comptes nous ont également permis de constater la parfaite concordance entre les écritures et les pièces justificatives.

Nous proposons donc à l'asselnblée l'approbation des 'comp­tes tels què présentés; -décharge est donnée à la COlnlnission etau Caissier pour leur bonne gestion. .

Sion, le 24 111ars 1938. Les V érificateul's :

BLATTER Théophile. E. BOURDIN.

- 195-

Séance renvoyée .L'Asse~blée général.e des m~~bre.s de .la caisse de l'etr.aite qui

avaIt été fIxée au 21 aVlI'1l 1938 a ete renvoyée au 28 courant à 13 h 30 . à l'Ecole Normale des instituteurs. ,.

Sion, le 4 avril 1938.

La Commission.

Comptes ' de l'Union du Personnel E. \7. au 1er janvier EXERCICE 1937

Produit des ' cotisations Versement 1. N. pour cahiers Versel'nent divers

Recettes Dépenses 1229.85

Intérêt Banque cantonale

Total des recettes Caisse de secours R. P. Elnolùnlent au secrétaire Comité déplacement et divers Frais généraux port, impriInés, divers

Total des dépenses

250.-20.45

168.45

.1668.75

Différence ou bénéfice pour l'exercice = 1668.75 Fr. 210.60.

Fortune de l'U. P. E. au 1er janvier. Banque et emprunt D. N. Fr. Caisse et compte de chèques Matériel

405.55 240.-308.80 503.80

1458.15 1458.5 =

5815.85 180.65

1.-

Fr. 5997.50 Le secrétaire-caissier: 11lonniel'.

CONFÉRENCES PÉDAGOGIQUf?S

District de Sion La Conférence régionale mixte du 27 avril, à Bramois, se

déroulera d'après le programine suivant:

9.00 Récep~ion des participants, à la salle Farquet, par l'autorité munIcIpale.

9.30 Sainte Messe. 1 0.00 ~éance de t.ravail. Sujet: « L'Enseignement de la cOlnposi­

hon françaIse par la méthode des centres d'intérêt». Dis­cussion. Divers.

Page 4: L'Ecole primaire, 15 avril 1938

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12.30 Raclette en comlnun. Les composiHons écrites sont supprimées cette année, ce

qlii ne doit pas empêcher le Personnel enseignant d'étudier le sujet, en vue de la discussion qui suivra la leçon pra.tique; faite par M. G. Bérard.

A -tous et à toutes, mon plus cordial « Au revoir! » Sion, le 6 avril 1938.

Dl' Mangisch, inspecteur.

District de Conthe~ Mesdam.es les Institutrices et Messieurs les Instituteurs (ln

district de Conthey sont convoqués à ]a Conférence annuelle, le mervredi 20 avril prochain, à Vétroz.

A 9 heures 30 : :Messe. A 10 heures : Conférence. « Leçon pratique sur l'enseignement de la composition fran­

çaise par les centres d'intérêt. » (Un instituteur a été désigné pour . traiter ce sujet. Tous doivent cependant se préparer, par la lec­ture et la réflexion, à prendre part à la discussion, afin que celle-ci soit utile et pratique.) -

A 12 heures: Dîner. L'Inspecteul'.

Examens d'Emancipation.

Les exam ens d'élffiian cipa tion ,de l' école primaire se tiendr ont aux lieux et dates ci-après désignés :

CHALAIS: le 3 mai 1938, à 8 h. 30, pour Granges, Chalais et GrÔne. LENS (VAAS) : le 9 mai, à 8 h., pour Lens, Chermignon et St-Léonard. VENTHONE : le 2 Illliai, à 8 h" polir Montana-VillagE', Miège, Randogne,

Mollens, Venthône. SIERRE: le 13 juin, à 8 h" pour Sierre, Chippis et Montana-Vermala. VEX: le 2 mai, à 8 h. 30, pour Vex, Hérémence et Evolène. VEX : le 3 mai, à 8 h. 30, pour St-Martin, Mase, Nax et Vernamiège. AYENT: le 4 mai, à 9 h " pour Ayent. SION: le 6 mai, à 8 h., pour Savièse, Grimisuat et la banlieu de Sion. SION: le 7 mai, à 8 h., pour Bramais, Salins, Arbaz et Vey,sonnaz. SION: le 4 juin, à 8 h., 'pour la ville de Sion. ARDON: le 30 mai, à 8 h. CHAMOSON: le 1-6 mai, à 8 h. CONTHEY: le 3 mai, à 8 h., pour Contheu.

VETROZ: le 3 mai, à 14 h., pour Vétroz. NENDAZ: le 2 mai, à 8 h., pour N endaz. MARTIGNY-VILLE: le 7 mai, à 8 h., pour Charrat, Bovernie'l', Mar-

tigny-Combe, La Bâtiaz et Trient. SAXON: le 4 Imlai, à 8 h., pour Fully et Saxon. RIDDES: le 5 mai, à 8 ' h" pour Riddes et Isérables, LEYTRON: le 6 mai, à 8 h., pour Leytron et Saillon.

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MAnT IGNY-VILLE : le 24 mai, il 8 h . 15, pour les autres C0I11Jl11 Ill e,S du district.

CHABLE: le 2 ma i, à 8 h ., pOU l' Bagnes et Vollèges. ORSIE RES : le 3 mai, à 9 h ., pou r le l'este du cl istr i ct. ST-MAURI CE : le 2 juin, à 8 h. 30, pOur St-Maurice, Vernayaz et. Ma~ -

songex. THO ISTORRENTS : le 20 mai, à 8 h. 30, pOUL' les communes de la val­

lée et Rever eulaz. VOUVRY : le 2 juin , à 9 h. , po ur Co ll om bE'y-Muraz, Vionnaz, Port-

Vala is et St-Gingolph. . MONTHEY: le 23 juin, Ù 8 h . 30, pour Month ey et Vou vry.

Les commu nes n on comprises dans le tab leau qui précède· seront a yisées pa r l'insp ecteur de l' arroncUs,sement, de la clate clos examens a uquels leul',s élèves seront (Soumis.

Les élèves nés en 1923 a insi que ce ux qu i ont écl1 0ué il, l'exaaTI'en dE; l' année dernière devront. se présenter m u nis clE' l eu r livret sco­laire, Ceu x qu i font d éfa u t sont pa.Esibles cl\m e a m end e de 10 f I'.

Les Adm in istr ations comm unales ·sont pr iées de pu bli er la p r é­sente convocation au x cri ées ordinaires le diman ch e qui précède l'e ­xrduen.

Conférence des instituteurs et des institutrices dn distriet de Sierre

Lr G aV l'il , l c' cIL'stl'i ct (le S iene a l'éun i, en as.sem blée ,'ég' iOJ w! c ;èll Il1ll l ' J] J, ·':: 011 PC'l'.'onncl ense ignan t.

~\'Iaîtl'e, :::. et ma îtr e.-·ses on t répon d u lrè ,::; nomb l' eux ù l'appel et l (' it'avui l m ixt e a été t r ès agr éab le fécond et p lein d 'entraül. L ïn novH­tian (' '{. h eur e :e. POUl' quoi n e pas conti nurl'?

.-\. l' anc ienne égli sc Monsieur le Rév él end VicaiJ'ecélèb J' e la ~ltÏll t(' ::\tler'se , att irant .sUl' n os trava ux les bén éc1 ict ion '\ du Di vin ~Vrè1ît]'( , . "\1{, P ittclo ucl. ch ef du Dépar te m ent, est dé jà cles nàt r es.

Il est 10 lL c'uJ'C ". Dan ,' ]a va -·te sa ll e de gymn ast iciue. la ,s éa nce '(H ici clle ~'''o ll\J' e }J J' é : icléL' p(~ 1' 1"1. n nc;p ccte lll ' Bo nvin . So uh ai t,'j (/ (\ l'ic'nve nu e, affa irer.; arl mini s tJ'a ti ve,-·, lect ur e cl u p rotocole de 1:1 et el'­I ll en' d:.;se m bl ée, to ut , c pa' ' 8 l'ap iclemen t : le lemp,s est p l éc it'ux.

:'If. Fi lli cz, 1110 1I. p l' écléce ·.se Ul· , a ljui tté le cli .. t" ict. 11 nou", est l·C · Y l~ lI ll Ct; ma tin clep ui 3 Bagn e.', ll OU'.:; prou vant pa l' l ~l son attach el:-r0ll l E:i ilCn l' e ~\ se,s co ll èg'':5 qui l'acclament pl'é2icl elJ t cI ' honne ur .

Vissoie recevnl ]ll'oc ha in r. JIl en t la p llala l1ge cles in sti t ute ur,· ... (·1 ·dl'-.i i Il :·t i tu tri ce '.

EL m ainte na nt , voi~ i J' a pp li ca tion cl ~ la m ét'h oc1c' ([' enseign em cnt: le._·; ce ll t l'6s d 'in tér êt.

La ,'aIle m u n icipale dev iell t une im mcn :-,'J 'a11 8 de cla, '.-'o où h ·, . .­"'lèv -; de la cinqu ièm e ."o nt h eLioi C' ux de mo ntr er leu r sRvo il' a u gr a ncl ]J ublic.

y!. iV[.on nicl' a. bon dos. A lui 'cul , il a s·s lIJl1 e la cO l' vée; ac teul' p l'ill ­:c ipal , il os.t pOUl' n ou s to us le centre cl' int érêt.

Page 5: L'Ecole primaire, 15 avril 1938

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Au préalable, nous attendons son excellent. l'apport qui nolùS ct.

conqui,::; d'einblée. La méthode d€'s' centre,'s· dïntérêt, notre clévo~l~ l'apporteur l'applique sérieusement clans .sa clas'se depuis trois mois et il nous exprime Ba profonde conviction quant à l'efficacité de }.=t

méthode, si no'us dilsposions des moyens .matériels propres à sa ré<~­lis.ation.

En effet, précisons le but que nous a&signe l'Ecole: form er des enfants pour la vie pratique par un enseignement, avant tout éducatif; léUl' donneiJ.' du cœur, de l'initiative, le goût dE' la: recherche, le désir de savoir. Or, nos élève·s éprouvent parfois une véritable l'épuls}on pOUl' la contrainte de l'es'Prit au tra:vail intellect.uel. Trop sOlnrcnt C'eBt la loi du moindre effc)lrt, l'indifférence pour les chose,g. qui re­gardent l'esprit et le cœur. Il faut réagir, abandonner les chemins hattus de l'enseignement traditionaliste et s'orienter résolument sur clEo voies nouvelle's, expérimentées ailleUil"s déJà avec succès. Sachons donc réveiller la ·curiosité de l'enfant en l'associant pleinement à la recherche ' de la vérité, en fondaIit notre enseignement sur l'action, l'observation et la concentration autour d'idées -pivots, en d'autre.s termes fatre converger toutes les branches de l'ens'eignelent vers un point d 'appui ·commun ou une idée commune choisiE' dans le milieu ambiant de l'enfant: scène,.:; de la vie, phénomène.s de la nature, Imli.­lieu familial et ceci, pendant un jour, une semaine, une quil17_'aine, un trimestre. Cette méthode familiarise l'enfant avec une grande va­l'iét$ de formules et de points de vue pour la même idée. ILes m018, les expre&sions s'appuiE·nt mutuellement; la pensée ga.gne en pré­cision.

On procède ensuite aux observations pell'60nnelles; on rechcl'ch e les documents. Un questionnaire judicieux est réparti aux enfant-s qui s'en vont s olliciter l'appui, le savoir, lcs coùnaissa.ncee du pèl'e, de l'oncle, du voisin, de l'artisan. C'est l'information. Tout ce trav~iI

développe l'initiative chez l'enfant et l'incite à la recherche. Cette' mé­thode active le tient en éveil, combat la passivité; elle l'exerce il pawlel' et donne satisfaction ,à son besoin d'activité.

POUl' le maître, 'ce'la exige de l'effort, de la peine, du courage. II devra créer, constru ire et faire de ses élèvEs des acteurs.

Appelons les disciples. Us arrivent le plus tranquillement du Im'onde, sans s'occupe'!' des curieux .g,pectateurs. Savent-ns que pltlJS l'auditoire est savant, plus il est indulgent?

La cinquième compagnie s'aligne. La leçon commence viva.nte, cha.ude, pleine de vie. Le.s élèves parlent, observent, regardE'nt, pa.l­pent, pèsent et ' soupèsent. La cUl'iosité est éveillée, le travail 1)e1'­sonne1. Ils ont repéré la: carrière, apporté des matériaux, "cherché ùn e foule de renseignements pratiques. C'est la documentation persomiel­le; Il y a de l'entrain, la leçon s'anime de plus en plus €1 une (~ cer­

taine» e·fferve.scence règne clans la salle .. On vient de parler ' d'ex­plosifs. .. Que va-t-il se passer? Les élèves sont rassurés. L'acid e

~ ~99-

chlorhydhque SUl' le <:alcaire produit une réaction chez les enfmüs .emèrveillés. L'expérience va œe.ste.r gravée clans la mémoire enfantine. .A. u revoir lVIc6sieurs ...

La . leçon fut brillante. ilVlonsieur !'Ing,pecteur Zuffel'ey au nom d-e tou~, re.mercie et félicite chaleureusement lM. IMonniei'.

Prennent pall·t à la cli.scuSBion l\lIM. Pitteloud, conseiller d'Etat, les Im,-pecteurs Bonvin et Zufferey, Duc, Arnold, Theytaz Henri et Bé­rard.

De ces différents clébat-s, nous tirons les conclus,ions suivantes: La mét~ocle cles centres d'intérêt trouve dE' chauds partisans dans les dass-es de huit et neuf mois; elle se révèle plus difficile dans celles .à plusieurs degTés. Nous vouons trop de temps là l'enseignement du ·calcul au détriment du françai.s. L'année prochaine, si les :m:oyens le l)ermettent, notre « Ecole Primaire» traitera de quelqu es centres d'in­térêt.

Midi a s·onné. Le tratvail ardu de' la matinée a creus·é nos es­tomacs. A l 'Hètel Ter'minus, M. Oggier, d'un sourire paternel et bien­-\'-eillant, nous accueille. C'est un hôteli er satisfait dont la réputation n'est plus à faire, mai.s à conserver.

Le brio et le tact si fins de IN!. Béral'd, lui valent la douce r,éélec­tion. Sous l'habile direction du major de table, les di8'cours se succè­dent pleins d'éloqucnce, d''hurnour et de franche gaîté, enbl'ecoupés d e productions (le la chorale- que l'ex-dil'ectcul' s'ével'tue à fRir e re­vivre.

Infatigabl e;:; .sont les pionnier;:; de l 'école populaire.

Il est 4 heures et SUl' ùn ordre éner.gique Chl Chef de Compagnie, :t~no leçon de choses va se dérouler a u s ous-· '01 des Caves coopératives. lei encore : observation, documentation, impre43,sions.

Et le maçon de ce matin, le jardinier de l'après-midi devi ent su­bitement le cllef caviste pour sïmpl'oviser enfin chef d 'orchestre.

La Mah oi.s ie déride l e::; plus sombres. L'on chante, l'on rit; le TÉg'ent du ha:Œ~eau e;:;t pOUl' quclques ins tant,s le plus heureux du monclc, loin cl u hl'ui t de la ville, à la fraîcheur des grands tonneaux

U.

Echange de vacances pour la jeunesse

Depuis nombre d'années, Pro Juventute compte panni ses :activités l'échange de vacances pour la jeunesse. Cet échange s'ef­fectue suriout entre les diverses régions linguistiques de la Suisse, mais aussi entre notre patrie et des pays tels que la France, l'An­gleterre, la Belgique, la Hollande, la Hongrie, la Suède, l' Allerna­gue, etc.

Page 6: L'Ecole primaire, 15 avril 1938

- 200-

Quel est le but de cet éch~lnge '1 Il veut donner aux jeunes la possibilité de parler quotidiennement lll1e langue étrangère et l'oc­ca sion de se familiariser avec les us et coutumes de peuples étran­gers .

Chacun - jeune fill e ou jeune homlue - peut s'inscrire pOlll"' llll tel échange de vacances. Lc séjour, d 'au moins 4 selnaines, peut être de plus longue durée. Les échanges s'éffectuent, autant que possible, entre des familles de condition analogue. Des infor­mations précises sont prises dans chaque cas.

L es échanges peuvent avoir lieu en JnêlUe temps ou se suc­céder. Chaque fanülle reçoit lors de l'inscription, les c1irecti, es. nécessaires. Pour de plus anlples renseignements , pour toutes de­mandes de prospectus , ainsi que pour les inscriptions, s'adresser' il Pro Jllventllte, VacCin ces suisses pour la ieunesse. Seilergraben, 1, Zurich.

BRAV'-'! Nous apprenons que la plus grande entreprise suisse d e kios­

ques a décidé de ne plus renouveler son stocl{{ de littérature étran­gère en langue allem_ande destinée à la jeunesse, qui était souvent de qualité douteuse . Elle la reillplacera par des ouvrages édité par: « l'Oeuvre suisse des lectures pour la jeunesse ». Bien que cette entreprise de kiosque ne puisse bénéficier de conditions aussi avantageuses pour ces ouvrages que pOUl" certaine littér((ture étrangère, elle a placé les int~rêts nloraux et culturels de notre peuple au dessus de ses intérêts financiers.

Quand pourrons-nous annoncer la disparition de certains rotnans en série et des laissés-pour-cOlnpte de l 'industrie cinéma­tographique? Et puis ... quand pourrons-nous également nous ré­jouir de voir la JUênle œuvre de salubrité publique déployer ses effets dans les autres parties du pays. Signalons que « l'œuvre suisse des lectures pour la jeunesse » et la « société romande des­lectures populaires » poursuivent depuis plusieurs années une ac­tion très efficace par l'édition d 'ouvrages choisis.

« Sem((ine Suisse ».

Escroquerie dans la vente des textiles

Plusieurs plaintes sont parvenues dernièreillent ù l'Assoc ia-­tjon de la « Sem_aine Suisse» au sujet de procédés Inalhonl1êtes ~ trlilités par certains aventuriers pour la vente de produits textiles. notamment des tissus en fil et nlÎ-fil. La plupart du tenlps, ces escrocs utilisent un procédé connu de vieille date, mais qui fait toujours encore des victÎlnes.

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Le flibustier prétend, par exelnple, qu 'un hôtel lui a l)assé unc commande Ïlnportante, mais que la crise ne permet plus à son acheteur d 'en prendre livraison. Pour n e pas garder sa ]nar­c.hanclise sur les bras , il la cède, dit-il , à un prix dérisoire. C'est ainsi que certains de ces colporteurs sont arrivés à écouler pour un prix de 1'1'. 6.75 à 8.75 des toiles mi-fil , de provenance étran­gi:;re, qu 'ils avaient payées fl". 2.05.

Ce sont, le plus souvent, des elnployés à traitenlent fixe qui sont victimes de ce procédé. Lorsque la situation de l'un cie ces trafiquants est devenue un p eu délicate dans une région, il s'en va, avec armes et bagages, dans un autre canton poursuivre son trafic frauduleux. Ces agissements font du tort, non seulement à l'indusÙie du pays et au COl11lnerCe honnête, mais aussi aux ache­teurs bernés. On ne saurait donc trop recommander d 'insister toujours sur la 111arque et la nlaison, et dans les cas douteux, de s'adresser, avant de passer comlnande, à l'Association de la « Semaine Suisse», 8 Soleure.

CQanf de flâques Je crois que la vie est Lzn long Carême entrecoupé de PâJ7LU'S .. . Un Caré/Tle involontaire) impo:,,>é.

V n Carême (lvec beaucoup de pénitences. Souffrances physi­ques, d'abord , qui VOliS terrassent Jusqu'à VOLlS crucifier dr(J1s [loire propre chail' .

Ensuite, souffrances llWNtles , qui VOLlS broient et vous martp­Tisent intérieurement.

Des croix, petites et grandes; des croix partout le long de lu rOllte et à chaque détour du chemin.

Ces croix dont il est (lit que chacllIl a la sienne, si Ininime soit-elle, et dont bemzcoup portent double ou triple charge ,;us­qu'à succomber sous le fai x .

Je> 111.e représente volontiers les hommes en l1wrche vers un calv(lire, proche ou lointain . Les fardeau x sont inégCll.zx) certes, mois s'il est des porteurs ollèores, il e.n est de très nombreux qui l)((cilleni" sous le poids et qzzi sont SU1" le point de s'écrouler .

::: * * il/ois voici que 10 cohorte geignante lève la tête . Sur 1(( col­

line dénudée une immense Croix appa]'aît, toute ((uréolée de divine clarté.

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« Qu'es-tu donc ô sinistre gibet qui as l'ail' de narguel' l'ins­tJ'ument dont nos épaules sont lluurtries ? »

- Je Suis la Rédemption ! Je clame aux quatre vents la né­çessité de la souffrance, la sainteté du sacrifice, l'immortalité du martyre. Et, en vérité je vous le dis: « Quiconque veut vivre de la Vie .éternelle doit aÏIner sa croix et unir sa douleur à la mienne ».

Dès cet instant, un long cri d'espoir nwnta de la vallée des pleurs. Il semblait à la plupart que les croix s'étaient miraculell­sen1ent allégées. Quelques-uns se lllü'ent à les elnbrasser en, pleu­l'(mt, et d'autres qui, naguère, n'en pouvaient plus, à cJwl'gei' SUl'

leurs propres épaules celles de leurs compagnons de l'oute ...

Et l'on eût ce spectacle inouï, inconnu jusqu'alors, de foules avides d' holocmzste gravir clans une sainte allégresse la colline de l'Imlllolation suprême, qlli se tl'ouve êtl'e le parvis de la Résurrec­tion et de la vraie Vie ...

Le chant de Pâques est-il autre chose que l' hylnne de ceux dont la douleur s'est changée en joie, et dont la Croix est devenue le symbole de la souffrance glol'ieuse et réden1ptrice ?

Pâques Inagnifie la Croix, et en D1ême telnps la victoire de la Vie SUl' la 1110rt: « 0 mors, ubi ,aculeo ? )} Il faut souffrir pour avoir le droit de vivre d'une vie éternellement heureuse: le cru ci­lieIllent est la l'ançon du Ciel!

Chantez, cloches de Pâques, envolez-vous, célestes alleluias ! Montez, montez, bleue fUlnée des encens qui n1êlez votre suave Cldoration à l' lwllunage discret des fidèles en pl'ièl'e ... Célébrez le triomphe du Christ ressuscité et glorieux, et répétez-nous encore et toujours que, de mêll1e que le soleil succède à la bourrasque et l'aurore al.lX ténèbres, la souffrance et la mort doivent, un ';Ollf j

faire place à la Paix et èl 1'lInmortalité.

Pour nous, chrétiens, Pâques est une étape qzzi nous laisse le teInps de méditer SUl' le but de notre terrestre voyage, et qui nous donne une indication précise SUl' les nwyens à prendre pour que les tribulations qui nous attendent à chaque détour dll chemin se transforment en une gerbe de gloil'e.

Dans l'hosanna que les cloches jetteront à pleines volées en ce matin de Pâques, sacJwns reconnaître la divine voix du l\/affre qui nous convie à la joie, certes, mais aussi au devoir qui incombe à chaque baptisé d'alléger la croix de son prochain.

Pâques serait vide de sens s'il ne comportait pas un épanouis­sement en toute âme chl'étienne de cette semence de bonté et de çhal'ité que la Foi a déposée dans chaque cœur.' v**·*

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PARTIE THËORIQUE

Devoirs de l'instituteur envers les autorités Ces devoirs sont plus impérieux encore pour l'instituteur que

pour tout autre. Plus son; rôle, sa position spéciale, son instruction lui assurent de crédit, plus l'exenlple de l'insubordination et du mal1{!ue .de respect donnés par lui auraient de funestes consé­quences.

Il pe:lt arriver sans doute, que telle personne soit peu digne de l'autOrIté dont elle est revêtue, ou peu capable de l'exercer; et quoique ce cas soit plus rare que l'envie naturelle contre toute su­périorité et les cOlnparaisol1s de l'alnour-propre tendraient à le faire croire, il serait puéril de se persuader que la faveur ou la fortune n'ont pas quelquefois prévalu sur le Inérite dans le choix d'un cadidat. Mais un tel fait ne devient jamais plus fâcheux que lorsqu'il est lnis à découvert; l'autorité, dans ce cas, n'en réclame pas 1110ins l'obéissance, et cependant l'indignité du sujet qui l'e­xerce tend naturellelnent à l'affaiblir. L'instituteur ne doit jamais favoriser par une opposition nlalséante, ni provoquer par lll~e cen­s~re maligne, le lnanque de respect envers les Inagistrats, les lni-111stres du culte! Dépositaire lui-mênle d'une portion du pouvoir public qu'il enseignerait à dédaigner par son exelnple, il COlnmet­trait .. d'ailleurs une imprudence qui se tournerait contre lui. Tout est lié dans le respect des hOlnlnes; et vous ne pouvez ôter une pjerre que vous n'ébranliez l'édifice!

Sans hypocrisie, sans flatterie, sans bassesse,' l'instituteur reil­dra honneur à tout ce qui doit être respecté. N'importe quelle au­torité chargée de visiter son école sera toujours reçue avec des Inarques de déférence; il écoutera les observations qui lui seront adressées, et s'il les juge mal fondées, il donnera ses explications avec réserve et nl0destie; il évitera d'alnoindrir dans l'esprit des enfants l'idée qu'ils doivent se faire des repl;ésentants du pou­voir, en redressant avec trop d'elnpresselnent et en public les er­reurs où ils auraient pu tomber.

Il exigera que ses élèves saluent ' toutes les autorités de la commune: curé, président, conseillers, jùge, ainsi qu'en général les personnes âgéBs ou qui ont occupé antérieurement une chai-ge élevée dans la localité.

En ce qui concerne spécialement le curé, nous dirons que l'accord de l'instituteur avec le pasteur de la paroIsse est absolü­lnent nécessaire. S'ils sont divisés, ils ne peuvent guère, 'dans ce conflit, conserver tous deux égalelnent la confiance des familles

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"en ce qui touche leur action ù l 'école. Si, au contraire, ils sont unis, les r elations qui peuvent s'établir entre ces deux. hommes dignes de s entendre, seront on ne peut "plus fécondes.

"\ oici, à ce sujet, le jugement d 'un ancien nlÏnistre français protestant, Tv!. Guizot. S'adressant aux instituteurs, il disait: « Rien n 'est plus désirable que l 'accord du prêtre et de l'instituteur. Tous" deux sont revêtus d unc autorité l11orale ; tous deux ont besoin de la confiance des fam.illes; tous deux peuvent s'entendre pour exercer sur les enfants, par des nlOyens directs , une COnlll1.UlH' influence. Un tel accord vaut bien qu'on fasse , pour l'obtenir, quelques sacrifices' et j'attends de vos lUlnières et de votre sagesse que rien d'honorable ne vous coûtera pour réaliser cette union , sans laquelle nos efforts pour l ' instruction populaire seraient sou­vent infructueux ».

Si le curé de la paroisse peut aider et aide en effet l'insti­tuteur dans l 'accOlnplisselnent de ses pénibles et délicates fonc­tions , celui-ci doit , en retour, aide et collaboration au pasteur des âmes.

Or que d 'occasions de se rendre utile! que d'œuvres qui sollicitent le concours de l 'homnle de bonne volonté que doit être Ull éducateur de la jeunesse: surveillance des enfants à l'église et dans les processions; ingéniosité à déployer pour obtenir leur as­sistance régulière aux offices, surtout à la nlesse du diInanche et des joürs de fête; soin à pTéparer et à faire étudier les leçons de catéchisn1.e; tenue, si on l'en sollicite, d 'une bibliothèque, partici­pation active et prudente à des œuvres d'apostolat, comme l'action catholique, les cercles de jeunesse, etc., etc.

Heureusement que dans notre canton cet accord existe, té­moin les rapports eInpreints de cordialité que nous avons lnaintes fois constatés clans les conférences pédagogiques entre le clergé el" le personnel enseignant, et le concours que le clergé valaisan a toujours prêté aux instituteurs pour ]'alnélioratioll de leurs " con­ditions économiques. Nous souhaitons clone. que rien ne vienne troubler cette harmonie si nécessaire ù la prospérité intellectuelle

el surtout. lllOrale de notre pays.

La peur chez l'enfant La peu r ! Yoici un ~ujet qui préo('.C'ul)(' bic n des parents, bien

des maîtres! D 'où viennent ces peurs souvent disproportionnées ù leur objet que nlanifeste l'enfant? Peur de l'obscurité, peur dl." s'endormir seul, frayeurs nocturnes , cauchenlars , peur cles ani­Blaux, etc. Quelles sont les causes de ces peurs et quels sont leurs remèdes? Autant de questions auxquelles nOllS allons tücher cie répondre,

c

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.. ,Disons av::-u~t tout que la peur se.mble un sentin,1ent très' pri .. Jluhf. Les prelnlers hOlnn1eS, faibles, désannés en face de l'Îln­lnensit~ de la nature, vivaient dans un état d'angoisse perpétuel. Ils craIgnaient les bêtes qu'ils ne pouvaient toujours cOlnbattre , le ~onn~rre, les éclairs, l'obscurité qui rend l'ennemi in visible, ils craIgnaient les ânles des nlOrts et toutes les lnanifestations de la nature qu'ils comprenaient n1.a1. La peur est donc la réaction' na­tur~lle de l'être faible, en face, non seulelnellt d'un danger précis , malS encore de toute chose vaguenlent inquiétante ou incOlnpré .. hensible,

Dès le berceau l 'enfant luanifeste des synlptômes de peur: des bruits trop violents, un l'éveil brusque, des visages étrangers. provoquent des lal'lne~; et des cris. Il semble qu'en venant au mon­de l'enfant apporte une certaine angois.<::e latente, encore diffuse, qui ne demandera qu'à se fixer sur l'un ou l'autre objet. L'Lm des buts de l'éducation sera précisélnent !d'aider l'enfant à surnlOnter cette tendance à la peur. Nous allons voir quelles difficultés elle l'e ncontre et pourquoi elle échoue dans certains cas.

Education al1Xiewie. Conlhien d'enfants deviennent peureux parce qu'une 1113111an nerveuse les a trop couvés! Ce sont des in­terdictions et des l'econ1.l11andations perpétuelles: « fais bien at­tention de ne pas prendre froid, de ne pas ton1.ber, de ne pas te ~alir, de ne pas toucher les chiens: ils n1.ordent, de De pas ca­ressel' les chats: ils griffent, etc. » L'enfant environné de cette atmosphère anxieuse, nlJorcle tout avec inquiétude, devient for­cénlent inhibé et peu l'eux. Pour le guérir, il faudra avant tout faire comprendre aux parents les incon vénients de leu!' attitude et les encourager ù élever leu r enfant dans une atmosphère plus s~lin e et plus forte. En Inênle temps et très progressivement, on entraînera l'enfant à surmonter ses peurs, sans jamais s'en mo­quer, ce qui lui donnerait des sentiInents d 'infériorité, mais en soulignant êl l'occasion leur peu de fondement. PEU à peu l 'enfant ]'eprendra le goût d'oser.

Trop grande dépendaIlce (([lX parents. La peur se rencontre aussi très fréquemlllent dans les fanlÏlles où des parents trop do­minateurs maintiennent leurs enfants 'dans lm état d e; dépendance. Ainsi élevés, les enfants n 'osent plus agir par eux-mêmes; dou­tant d'eux, ils perdent toute initiative. Là encore une amélioration sera sensible quand la faIllille aura changé d'attitude.

Education trop sévère. Une trop grande sévérité entretient égalelnent la tendance de la peur. Certes il est- facile d'obtenir robéissance en usant de la crainte lnais ce n'esf pas sans entraîner de graves troubles dans la petite personnalité de l'enfant. Le loup-garou, l'hon1.lne-lloir, le diable, terroriseront les ÏInaginations vives. L'enfant battu on trop souvent grondé vivra dans une at­tente angoissée de ]a punition. Seule une éducation plus compré­hensive pourra lui rendre confianc.e et diminuer ses peurs.

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. Scènes brutales. Les luêllles synlptômes, plus violents encore peuvent être observés chez des eùfants de faluilles désunies o~t. :de Inilieux alcooliques où les scènes violentes sont fréquentes. ,L'en­fant est effray~. Souvent les scènes dont il a été ténloin le pour­suivent dans soil sonllneil, il a des terreurs nocturnes, des cauche­nlars. Il réagira à cette angoisse par des explosions de violence, des flIgues;' des fanfaronnades" etc. .

De tels enfants sont difficiles pour le lnaître car .jls dé­chargent à l'école la tension accunlulée à la nlaison. Si le nlaÎtre gronde o'u punit, c'est-à-dire s'il entretient la peur, il ·ne fera qu'aggraver la situation. NIais s'il se rend compte que l'attitude agressive de l'enfant ne le vise pas directement, qu'il u'est en quelque sorte qu'un « paratonnerre )} , il pourra en rendant con­fiance à l'enfant, désanuer ces m.écanisnîes derrière lesquels, en dernière analyse, se dissÎlnulent la révolte et la peur. Pour que l'amélioration soit durable on entrera en contact avec les parents et on tilchera d'obtenir un changenîent de l'atIno.sphère familiale.

Nous venons de voir conlnlent la peur peut être entretenue par un nülieu nlalsain ou des erreurs éduc~tives. ,Il no~s rest~ encore à parler des enfants peureux maIgre une educatIon qm paraît en tous points 1l10nnale.

Sentiments d'abandon. Il y a par exem.ple des enfants qui refusent de s'endornlir seuls. Il faut que la luanian leur tienne la luain ou laisse la porte ouverte. Si on refuse, ce sont des : cris qui les lueHent dans un état de surexcitation d~fficile à calm~r. Il semble qu'ils éprouvent ce passage au sonlll1eIl dans la solItude et l'obscurité COlUlue un abandon. C'est pourquoi ils insistent pour ne pas rOlnpre tout contact: se raccrochant à la présence de la m.anlan, au bruit des voix dans la pièce voisine. Ce sont des en­fants très énîotifs ou particulièreluent avides d'affection. On ne rira pas ·de leurs peurs nlais on leur nlanifestera toute l'affection clont ils ont besoin pour calmer leurs sentiments d'abandon. Et ceci tout particulièrement à la naissance d'un petit frère ou d'une petite sœur quand ils craindront de se voir frustrés de leur part de tendresse.

Si la peur denlelll'e lnalgré tout rebelle, il vaudra nlÎeux sou­nlettre l'enfant à un traiteulel1Î psychothérapique. Une analyse du caractèl'e nlettra Ù jour les causes profondes de ce synîptôli1.e i)ersistant.

Sentiments de culpabilité. Derrière 'ces peurs irréductibles, on trouvera souvent des sentiments de culpabilité.

Le petit enfant a tout une sonllue de désirs qui s~ heurtent aux exigences de la faluille .. L~ petit gan;bn par ex~nlple, vou.dra que sa luainail s'occupe c'onstanlnlent ?€ lui; il.I1e 'S~Pl?qltera pas

. que le papa ·.s' ~n approche trop ou hu par~e h'?p. longu.elnent. , I~ ,roudra régner en maître~t, pour cette rUlson , n accueIllera pqs

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sans révolte la naissance d'un petit frère qui luenace' de le sup­plantel:. Un tel petit garçon à qui on annonçait que la cigogne avait apporté un petit frère, répliquait froidément: « Eh ! bien, qu'elle le remporte!)} ... Mais ces souhaits agressifs, se heurtent à 'l'affection que ce même enfant éprouve d'autre part pour son père, sa mère, ses frères, ses sœurs. De ce conflit naissent des sen­timents de culpabilité. L'enfant trouvant ses désirs coupables, attend un châtiment et le redoute. Mais, comnle tout ceci est in­conscient, la peur peut se déplacer, se fixer sur n'importe quel objet et se maintenir, alors même que l'affection a triomphé de­puis longtemps des souhaits agressifs. Dans ce cas, par une ana­lyse approfondie du caractère, on amènera l'enfant à prendre conscience de ces mécanismes qui jouent à son insu. Ce n'est qu'à cette condition qu'il sera délivré de ses peurs.

Voici donc brièvenlent résun"lées les principales causes de la peur. Comme on le voit, elles sont multiples et ce n'est qu'après les avoir démêlées qu'on saura COlunlent traiter et guérir l'enfant. Dans cette tâche rééducative, le 111aître pourra beaucoup, car l'école, tout comlne la famille, est un milieu dans lequel l'enfant se forme. Une sévérité excessive, des punitions, ne feront qu'en­tretenir et augmenter la peur. Mais un maître qui saura gagner la confiance de ses petits élèves et créer dans la classe une atIl1os­phère compréhensive et saine à la fois, verra peu à peu les peurs s'atténuer et même, s'il ne s'agit pas de cas trop graves, dispa­raitre complètement.

Service Médico-Pédagogique Va[nisrm J.1. T.

La vie chrétienne et les méthodes actives « Lorsque l'homme, à force d'ingéniosité et même de génie

Remble avoir vaincu et dépassé la nature, on dirait que la nature­prend SUl' lui une sourde et sournoise revanche.

La découverte de l'ilnprÎlnerie était une admirable victoire SUI' l'espace et SUl' le temps. Les caractères de métal faisaient avec de l'éphémère, quelque chose d'immuable et de quasi éternel.

lVlais voilà que l'homuze commence à s'apercevoir des ra­vages psychologiques causés par l'usage prématuré et immodé­ré du livre ... A peine l'enfant sait-il balbutier mélodiquement ses ]Jl'emières phrases qu'on le condamne aux travaux forcés de la lectUI'e. Ses yeux si curieux de regarder les êtres vivants et mou­vants, en sont impitoyablement détournés pour être rivés ~ll-!X s;gn(!s algébriques de l'alphabet. Ses mains, avides de tout SQlSll',

n'ont plus que la permission de manier des manuels aux pages énormes et monotones ... Ses doigts, faits pour tout palper, pour

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tout démonter et reIl1Onter, se crispent uniqueIl1ent SUl' un porte­IJiume, destiné à. tracer des graphies dont souvent l'orthographe ne cOl'respond ll1êllœ pas aux articulations qui se louent sur ses !1!VreS vivantes. Tout son corps fluide et spontané, ll1imeur de tous les gestes et de toutes les actions de l'univers mnbiant, est immédiatement figé, SUl' les bancs de l'école, dans l'attitude hié­ratique d'un petit pharaon égyptien assis, mains aux genoLlx, en face cl e sa « Il1aison éternelle » ...

01', pour tOLlt observateur du dehors, l'homme est un com­plexe des !lestes. Nous appelons gestes tous les 1110Llvements qui s'exécutent dans le composé humain. Visibles ou invisibles, I1W­

' c!'o~COfJiqLles ou nlicroscopiques, pOLlssés ou esquissés, conscients Ol.! inconscients, volontaires ou involontaires, ces gestes n'en ac­cllseni pos moins la Il1êIl1e nature essentiellement motrice ... »

Tels sont les griefs que formllle le Père Jousse contre l'un­cienne pédagogie; et telle est sa doctrine; telle est la doctrine des Ecoles nouvelles.

,'-l'oùs réserves de restrictions nécessaires, reconnaissons-en le j(I1H1 cl e vérité, écrit èL ce propos la « RevLle belge de pédagogie ».

AV(lJu' qLle s'éveillent ses pensées, son cœ'Lu', ses tendances re/iyieuses, l'enfant chrétien, tout enlant, pose cl'ubord des gestes imtateul's. Avec son entourage, ses lèvres !Jrient, ses doigts se }oignent, ses mains font l'aumône, ses l110uvemellts se plient il l'oIJéiss(/11ce, il lu serviabilité, cm travail. Ce n'est que petit à l)d'ii' que tout ceLfl se pénètre cie spontanéité, de liberté, de valeur l1111Huine fi' chrétienne. Nous sommes corps ct cÎme; le corps solli­cile l'cÎme' l'âme rér;it le corps plus ou nwins.

te Père Eymiell le J'appelait lort bien:

« .-l des états spéciaux de l'organisme cOlï'e~pondent des états spéciaux de la conscience. Le sexe, l'âge, le clillwt, l'hérédité, que sais-je eIlcore? Tout ce qui Inet une empreinte particulière SUl'

le physique a sa répercussion sur le moral. Les variations les plLls accidentelles, les plus éphémères, peuvent avoir leurs contre­coups visibles ... »

J)'mztre part « les vouloirs déclfllchent les actes, les ]wbi­tlUles de l'nme mettent leurs tr((ces SUl' les traits du visaye, d(lll~ fée/(It' des yeu:A..' , dans l'({ttitude, dons la décnwrche, dans l'écri­·f li re même. »

Bref, corps et âme, le composé humain, pour grandir, même dans le donwine spirituel, demande de nombrezzx gestes COl'J)O ­l'els ...

Mais, et ceci est un Clutre problème, quel en sera le nom­bre ? Des cleux parties cie notre être, du corps ou de l'âme qui sera dons la vie spirituelle le fJrinci!Jal ouvrier? L'honncllr en revient

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cl l'âIne évidenunent, tout le monde le reconnaît, du Inoin~ en théorie: c'est en elle qui brillent la foi, l'espérance et l'amollI'.

« Bienheureux, dit l'Ecl'iture, non ceux qui clament « Sei­.f/ neuf, Seigneur »; ceux qui s'ngitent. NIais

« BienheureLlx les !)(tl.wres en esprit, Cal' le royaume des cieu:c <est ri eux;

Bienheureux ceux qui sont doux. lmrce qu'ils posséderollt la t'erre;

Bienheureux ceux qui pleurent parce qu'ils seront consolés.

Bienheureux ceux qui souffrent persécution pOUl' la justice, I I((rce que le rOyOl.l1ne des ciezz,t' est èL eu:r: ».

« Assurément, dit Dom Cuthbert Butler, !Hlrlrl17t de la lituryie, ("esi œuvre religieuse de faire tOLlS les eftorts, de prendre tous les JJwyens pour rendre le culte !H.zblic de Dieu allssi !>orlrtit, (/USSl ur((u, (lLlssi diune qzze possible, rl tous les points de vue.' mu­si(lUe , cérémonies, vêtements, vases sacrés, décoration, ((rchitec­ture, toute chose doit êtrr Cllzssi bonne, aussi riche rjLl(' nOllS le 1.'0 llVO !Vi laire c!wcllne en son genre. 111((is d((ns lu perfection, il y ({ des l'elotivités, pur eXPInple dans l'exécution nchevée d'un chœur ei' d((Ils le chant des fidèles. Et la religion se trolive, d'un -côfé, non I)OS drms la réelle perfection de l'ru·t qLl'OIl (tw'a obte-1lue, mois dans lu peine qu'on aunl prise, dans la dévotioIl et l'(OnOllr qu'on m.zra mis il assurer la be(mté du culte divin: ct d'autre part, dans 1([ dévotion personnelle des fidèles. J'/((ri' ct lu religion ne sont pas nécessairement liés. L'idéal se­r((it un art parfait ct une religion !Hlr/aite. Mois il se peut qu'on oit Lille religion !JOrj'uite (tvec un art défectueux, ou llne relirlion 'Cl é f ectuellse ((vec un art parfait. Pour la l'eli flion, ce qLli importe le l)lus, c'est ce qui est essentiellement dons le CŒLlr et l'âme ·des wlorateHrs: « Le royaume de Dieu est mz-ded(/J1s de pous. »

Telle est dans la vie chrétienne la juste relation des ((ctes e:r­térieurs ci des actes intérieurs. L'e.Tubér({nce des premiers de­vieni p({rfois fâcheuse, faillissement de la nature non fruit de 1(( fI ['(Lee.

« ~/on fils, (lit d'auteur de l' « Imitation » (lU Chapitre LIV ,c/u Livr(' Ill, observez uvec soin les mouvements de la nature et dl' 1(/ grâce, parce qu'ils sont très subtils et tout cl fait contraires, el qu'à. peine peuvent-ils être discernés, si ce n'est pas l.zn homme SIJil'ituel et éclairé intérieuren1Cnt.

Tous véritablement désirent le bien et se le proposent dans leurs (lctions et dans leurs paroles; c'est ce qui fait qu'il y en a beaucoup de trompés pal' l'appaj'ence du bien.

La nature est artificieuse: elle en attire plusieul's, elle les loit tomber dans ses fi.lets et les troinpe: elle n'a janwis ' pour Jin qu'elle-lnêll1e ...

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La nature chuche à se pl'ocUl'er ce qui est curieux et beau-, et elle abhorre ce qui est vil et grossier: mais la grâce Se ,plait aux choses simples et basses; elle ne méprise point ce qui est rude et se 'couvre sans peine de vieux haillons.

La nature a égard aux choses temporelles; elle se réjouit d'un gain tel'l'estre, elle s'attriste des pertes, elle s'irrite 'de la Inoindre pai'ole injurieuse; Inais la gl'âce considère ce qui est éternel ... »

« Subtils, tout à fait contl'aires » singulièrement mêlés danS' la conduite des honunes sont les Inouvements de la nature et de la grâce.

Dans le grand branle-bas des nwnifestations de jeunesse de notre époque., la part du « charnel ») de la nature, ne serait-elle pas parfois un peu forte ? Quelque retoUl' aux lents et sérieux' approfondissemen'ts ne serait-il pas à , souhaiter? J. H.

Un réactionnaire « Tu vois, Bobèche. Ne t 'avais-je pas averti qu'il t'arriverait

lnalheur si tu ne prenais soin de garder pour toi ces sornettes d'un autre siècle? Tu as lu dans le dernier numéro de l" « Ecole Pri­Ina ire » la réfutation magistrale de tes idées ?

- Penses-tu, il n 'a rien réfuté du tout, ce IVlonsieur. Du rest.e cet article lne laisse froid , ,c'est l'opinion des régents qui ln'intéres­sc.

- Mais X., inst. - Ouais. Voilà une signature que jamais ne fut celle d'un:

régent. Je connais trop de profanes qui s'en sont servis. D'abord, un régent se doit de signer ses articles. M., par exenlple, on sait qui c'est. Cy, ça sent la Porte du Scex. Mais X., inst., je me mé­fie toujours. C'est comlne l'arbalète de Tell sur des produits im­portés de Russie.

Seulement, ce n'est pas.la question. Flûte, pour ce détail. Il faut que tu saches que tout ce qui m'arrive par voie de service' d'une superorganisation intercantonale ou internationale me dé­monte par principe. Je suis fédéraliste cent pour cent.et crèverai dans la peau d'un fédéraliste. J'obéis avec la bonne grâcè que tu me connais à tous les ordres de nos autorités : même au service' des contributions. Mais comment veux-tu que je me faisse à l'idée­d'obtempérer à ceux qui me viendront demain du Comité Inter-­cantonal pour l'enseignement de la règle d'intérêt, du Comité In­terrégional pour le dressage dèS cloportes, et du Grand Comité de l'Association Sportive pour l'assouplissement du second orteil du pied gauche?

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, Tu verras, mon· anü, qu'ils y arriveront, avec leur nlanie de -spécialisation. lVlais qu'on lne fiche la paix , avec ces balivernes! Qu'on lue laisse tranquillement enseigner à ~n~s élèves à être ,de bons chrétiens, de bons citoy'ens, des honlnles de caractère !

- Voilà que tu exagères encore, Bobèche! Ixe No 2 va te 'Clénlontrer, et tu ne l'auras pas volé, que tu as un falneux' besoin -d 'un petit séjour dans les environs de Monthey.

- Hé bien quoi? J'en ai l'habitude, depuis le temps! Mais, pour reprendre le nlême sujet sous un autre angle, sur quoi est fondée la patrie?

- La patrie, nlais .. . sur la famille, sur. .. .,.--,--- Suffit. Et si je te prouve par a plus b que c'est faux , C't

( lU 'ell e est fondée sur l'individu; et contre la fanlille ? ~ Pauvre vieux. Ça sent l'anénlic cérébrale, ce que tu dis! - Bon! L 'Etat est fondé sur la famill e." Quels sâcrifices

's' impose-t-il, l'Etat, pour la fmnille ? Combien dans nos bud­gets pour ce poste-là?

Pour engraisser les barons du frOJnage, oui . Pour développer les corps de nos jeunes, oui. Pour subventionner les sociétés qui les arnichent ~l leur fa ­

l11.i Ile, oui. Mais pour en faire des citoyens' attachés ·à leur sol ? Des discours au premier août. Des articles dans les journaux

biul-pensants. Mais pour fonner des papas et des n1.anlais vraÎlnent ca­

l1ables d 'ériger une fmnill e ? NIais pour développer le sentiInent ·de la r esponsabilité?

Ouvre les yeux et observe. Que vois-tu autour de toi ? Aussi lon gtenlps que les nlÎoches encombrent la circulation, la m::unrm les conduit par la n1.ain ou les pousse dans leur p etite voiture. C'est la fmnille moderrie. Elle finit là. Tu entends ? La fanlill e finit là. Quand le gosse COlnn'1enCe à trotter, il passe son telnps dans la fournlilière du village, avec les autres, et r entre parfois })ou1' lnanger et dOrlnir.

Depuis' 12 ans , il devient un homUle. D'abord, il n 'est plus question d 'obéissance. C'est p érin'1é.

Il fait partie des sodétés. Des h'onnes, d~s neutres, des Inau­vaises, qui toutes sont aussi nui sibles pour lui les unes qu e les autres puisqu'elles le prennent à hi falnille.

, A.16 ans, ' COn1.lne un corbeau qui se sent des ailes, p endant qu e p apa fait son yas's ,et que' Inmnan lit son feuillet?n, Julot, ,ci­toyen .insc<;Hlscient d 'un m..i li,eu désorganisé, les enVOle se pronle­lier to.us les deux si on hü 'r èproche de r entrer trop tarel. Et on a ttend que l'Etat le ral1lasse. ' ,

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- Mais, Bobèche, puisque les parents sont aussi veules, il faut bien que l'Etat s 'occupe du jeune hOlnme !

- Voilà bien votre raisonnelnent, :'t vous autres. Et que fnit l'Etat pour dresser les parents? Mais au point de vue purement laïque, que fait l'Etat pour lutter contre cette déchéance de 13 fanülle, des pères de famille?

- Oui, Bobèche, je conviens qu'il y a du bon dans tout cela. Mais que veux-tu: il faut être de son tem.ps. Tes jérémiades n 'y changeront rien. ..'

. -:- Il faut être ~le son tenlps ! Voilà votre grand principe. Le prHlclpe de la nournture , et de la décOlupositioll de notre époqu e Applique-le ù ton saoul, ce principe.

POl~l' l~oi , . je regimbe. Aux sociétés qui veulent prendre Ill e~ gosses .le dIraI non quand il Ine plaira. Ne serait-ce que pOUl"

montrer que je suis encore le chef de ma famille. .

Et parce que Ines pieds ont pris racine dans la terre' du "3-Jais je veux être Valaisan avant tout. Sovons des hOlnlnes libres . c 'est-à-dire défendons conllne des diable"s le tout petit selnblant ch: liberté qui nous reste. Le jour où nos pères de falnille n e .'iC'

rendront plus cOlnpte qu 'en abandonnant délibérément à fEUlI le soin des enfants qüi furent des leurs , le jonr où les enfants 11(: seront plus que cles numéros clans les organisations quelcon­ques , nous serons devenus , tout Suisses que nous sommes, et mal­gré les pétards et les discours du premier août , des poires hIe lLes pour le grand Adolf.

Ainsi parla Bohèche dans son cleuxièlne en tretien. fL/ .

PARTIE PRATIQUE

Les centres dJintér~t

Une application totale de la méthode des centres d'intérêl l~'est pas à conseiller. Mais nous pensons qu'une application par­helle nous paraît possible et IIlêlne nécessaire dans l'enseignement de la conlposition française en particulier. On fait grief à l'école primaire de travailler en marge de la vie. La Iné1noire est trop mise à contribution au détrÎlnent des autres facultés, nous dit-on. L'école doit fonner la personnalité de l'élève, former des têtes et non bourrer des crânes. Il y a certaineluent là quelque chose de vrai. Notre enseignement devrait davantage s'inspirer de la réa­lité afin que nos leçons représentent ces deux caractères essen-

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b els : la vie et l 'intérêt. Or l 'enseigne1uent de la cOluposition fran­çaise par le système des centres d 'intérêt nous paraît heureus'e­lnent ,apporter un correctif ù cet enseignement par trop livresque qu'ml nous reproche. Il permet précisénlent de développer chez l'enfant l'esprit d 'observation , de lui donner le goût de la te­cherche de l'initiative, le mettant ainsi ù nlême cl e s 'instruire lui­nlênle.

Messieurs les insrecteurs nous infonnent que les résultats clans l'enseignenwnt cle la cOlnposition français e sont, la plupart du temps , décevants. Les élèves réussissent bien en arithmétique. assez bien en histoire, en géographie. Mais ils réussissent ra1'e-111ent en français. Faut-il incriminer le dévouement des nlaîtres, l'application des élèves? Il serait vraÎluent étonnant que ce dé­vouement et cette application, heureux dans les autres matières , fléchissent dès qu'il s'agit du français.

La cause en est ailleurs. Alors que les exercices autres que la composition française font appel à des connaissances précises . e~llmagasinées dans la Inénl0ire et qui réapparaissent sans grand effort ou bien nécessitent un raisonnelnent simple que rend facile un entraînement spécialenlent dirigé dans ce sens, la composition française , au contraire, exige de la part de l enfant comme une c.réation totale, chaque fois différente, qui suppose un intense effort personnel.

D 'autre part, notre enseignement du français va trop sou­vent à l'aventure. Dispersé en exercices séparés, il court du vo­cabulaire ù l'orthographe en passant par la lecture et la gram­nlaire et prodigue en telle abondance les idées et les IUOts que les enfants n 'en sont pas nourris 1uais accablés. A ce régime leur pro­grès ne répond pas toujours à nos efforts.

Le but, c'est la langue usuelle, parlée et écrite. Mais parler et éCl'Îre n'est point seulenlent affaire de mots , c 'est d'abord af­faire d'idées. Il faut que les élèves aient quelque chose à dire. Et de quoi parleraient-ils volontiers sinon de ce qui les intéresse. Un philosophe raconte qu'un enfant eln1uené en excursion et in~ terrogé sur ce qui l'avait le plus intéressé répondit que c'était l 'ane sur lequel il ' était nlonté. Les élèves sont ainsi: hormis quel­ques sentiments profonds et quelques idées simples, seules les cho­ses sensibles retiennent leur attention. Il faut donc les aInener Ù

se trouver dans des dispositions spéciales qui les incitent à écrire. Un nlOyen d'y parvenir est de ne leur proposer que des sujets intéressants, adaptés à leur âge, à leurs goûts, à leurs possibilités. C'est en effet dans le choix des sujets que réside la grosse diffi­culté.

Les plus fréquents seront les sujets d 'observation, descrip­tion d'une scène vécue, d'un paysage connu, le récit d'une action

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vraie. Ils font appel à l'esprit d'observ.ation, à la méll10ire d~s for­nIes, des couleurs, des gestes; ce sont ceux qui plaisent le .plus aux élèves surtout s'ils y introduisent de l'action, du 1110UVement. Les sujets d'imagination ne seront donnés que si l'enfant peut tra­vailler sur des données falnilières ou des faits d'observation.

Quant à la préparation du devoir, ce qu'il faut éviter c'es t de trop préparer le sujet, de donner un plan trop précis et sur­tout trop détaillé qui enlprisonne l'élève. Dans son petit livre « Quel langage» rvlunch écrit ù ce sujet: N'étouffons pas l'intérêt que porte l'élève à ces exercices par la lisière du plan ou canevas. Et Poriniot : Le teillps et la peine que l'on consacre au plan de rédactions, dit-il, l'obligation Îlllposée aux élèves de les suivre 'sont des dépenses, des contraintes assez nlal payées de retour. Ce qu 'on gagne peut-être en lnéthode et clarté, on le perd sùre­ment en spontanéité, en richesse, tout cOlnpte fait la balance se solde par un déficit.

En SOll1ffiC il faut que la préparation donne des matériaux pour cOlnposer et oriente la composition nlais laisse libre car­rière à la personnalité et ù l'esprit créateur de l'élève. Comment procéder?

Par divers lnoyens, l'élève doit faire provision d 'idées et de 111OtS. La lecture est la première source d'infornlation, les obser­vations personnelles des élèves fournissent le second apport; l'étu­de du vocabulaire sur le sujet en cours, le troisiènle; enfin les exercices de gramillaire et d 'orthographe donnent, en fragments plus on lnoins gros, un appoint non négligeable. Les Inots et les idées ainsi rassenlblés entrent dans des exercices variés qui vont de la sinlple phrase à ]a rédaction du paragraphe. Ainsi sont réu­nis les Inatériaux que l'élève Iuet finaleinent en Œuvre dans une ,cOlnposition qui au lieu d'être un accident dans la semaine en est la conclusion nonllale et comine l'épanouisselnent. Car dans tous les cours l'enseigneinent du français s'ordonne autour d'une pen­sée directrice, d'un centre d 'intérêt COffillle on dit, entre ces' deux tennes, la lecture et la cOlllposition qui sont les exercices essentiels de l'école prünaire. Au cours préparatoire et élénlentaire, l'en­seignelnent sera concret. Leçons de choses et lecture cl'ÏIuages , ·donc vocabulaire et langage, seront le centre de l'enseignenlent du français. Notre élève grandit. Arrivé au cours 11loyen et su­périeur il possède un développement qui lui pennet de COlnpren­che les textes sÏInples où de bons auteurs l'introduisent à ,leur 'suite dans la connaissance du nlonde. C'est à ces auteurs que nous delnandons désonnais le nlouvenleIÜ initial, la nlÎse en train. A J'observation directe et personnelle, nous ~joutons çlonc la lecture des textes en suivant un ordre que le jeu des saisons et lè cycle .de l'activité hlnnaine déterminent. ..

En l:.ésl1lné~. ia: Inéthode repose " ent~èrem_ent sur l'observation

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directe de la réalité complétée par l'étude des textes aux deux de­grés moyen et supérieur.

SUI' l'observation de la vie d'abord. Denlandons aux enfants d'avoir. l'œil ouvert, l'oreille tendue. La classe, le jardin, les champs, la rue, le foyer, la boutique, l'atelier, la promenade lui fournissent Inatière à une riche cueillette d'observations. Nous arriverons à un résultat cherché en habituant l'enfant à ne 're­garder qu'un détail détenniné d'un ensemble, fût-ce sÎlnplement les fenêtres des maisons ou la fornle des voitures rencontrées, ef' à la décrire ensuite avec précision, ce qui exige de sa part beau­coup d'attention. Au bout de quelque temps,. aS~l1re-t-o~, l'élève aura appris à voir d'un coup d'œil, c'est-à-dIre InconscIemment, les différences existant entre les fonnes auprès desquelles il eût jadis passé sans les discerner. On sera tout surpris des habitudes', d 'observation, de précision et de réflexion ainsi acquises.

Sur l'étude des textes ensuite. Expliquer un texte, c'est met.-· tre en relief l'idée dOlninante qui en fait l'unité, puis c'est Inon­trer conlment l'auteur éclaire cette idée dominante par le choix~ le C1roupement et la présentation des faits secondaires. C'est faire

:::> 'd' t 1 voir, par delà les mots, les choses et les 1 ees e s assure~' que' les élèves les voient et pour cela faire constamment appel a leur expérience. N'a-t-il pas vu tel objet, tel animal, tel êtr~ appro­chant, etc. Disons en passant que c'est une erreur de faIre de la lecture un exercice de grammaire, d'orthographe ou de vocabu-· laire. Ces enseignements ont leur tour. La leçon de lecture do~t être' essentiellenlent un exercice de lecture et le moment essentIel de cette leçon est le compte rendu ou explication du texte.

Eveiller la pensée par l'observation des choses et par la sug_· gestion des beaux textes,

Grouper les différents exercices de français autour des cen­tres d'intérêt.

Faire de la Composition la conclusion normale des exercices' de la, seinaine. Voilà en trois phrases la méthode proposée.

Nous nous permettons, pour terminer, de citer quelques ex-.. traits d'un remarquable article de synthèse sur l.es ,te~?ances ~t méthodes nouvelles de l'enseigneinent du françaIs a 1 ecole PrI­maire.

Si l'on pense que l'enseignement du français à l'école pri~ai-­re n'a pas d'autre but que d'apprendre à l'enfant à s'eXprllUel" verbalement et par écrit, si l'on admet q"!'il do~t t;n?re vers deux buts essentiels : comprendre la pensée d autrUI, ecnte ou parlée, ordonner et exprimer clairement sa propre pensée, on est amené' à faire converger cet enseignement autour de la lecture et de la rédaction: grammaire et orthographe n.e sont plu~ que des acces­soires, non négligeables sans doute, maIs secondaIres tout de Inê-

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1u e, (il Y aurait lieu de faire des réserves). Et au lieu d 'exercices di spara tes et san s lien , on est muen é à grouper tont un en sen1.ble d 'exercices de français, coordonn és, abouti ssant à la rédaction

-COlnme Ù. une synth èse.

~'~ais, d 'a utre part, l' expérience nous en seign e que, s i l' étude des f. ~lts du langa ge peu~ se fa ire excel1 emm ent par les textes, t elle mmuere de procéd er risque trop souvent de n e pas respecter la p ersonnalité enfantine; en fa it on n e peut connaître, cOlnprenclre ~ L employer les IllOtS et les phrases qu e si on les a vécus, que si 1 on connaît exa ctelnent, c 'est-à-dire p er sonnellem ent les choses , les f a its et les idées que n10ts et phrases tradui sent. C'es t p our­quoi nous paraH seule désirabl e une m é thode d 'obser vati on directe et p ersonnelle et d 'exp érim entation ac ti ve et m éthodique sur les choses et les textes. Ren1arquons que pour pe rmettre cette olJse r­vation et cette exp é l'im.entation , une nécessité s'ünpose : choisir les centres d 'intér êt en rapport avec les saisons et le cvcle de 1'~lctivité hUlnaine et que pour pel'luettre l a ctivité p ersol11;ell e de l'enfant, i l nou s fant tenir C0111pte de ses gOÎlts, de ses aptitudes , cle ses intérê ts . E t il n ou s plaît qu e des considérations m(~tho clo­logiques n ous alnèn ent a ins i ù p rendre notre p oint de départ dan s le mili eu local et ac tue l.

L a m éthode cl' initi(/tion cl la composition fr((n çuise I)(tl' les c('ntres d'intérêt comprend donc :

1. Récitation qui poétise le su j t chois i. 2. E xer cices CI ohser vation et d e rech erch es p ersonnelles . :3. L ecture en r apport avec le sujet choisi . -1:. Orthographe en nl p port avec le sujet ch oisL 5. Exercice d 'analyse, de vocabulaire, de conju gai son sur ces

t extes.

G. Composition de phrases, de p a r agra ph es et de compos i­tions.

E n application de ,ce tte n1éthode, le rapporteur a donné de­vant ses eo ll ègues les f]'({gm ents de leçons suivantes qui con sti ­tu ent le tra vail d ' une sem aine.

1. Récitation: la légende du forge ron de J ean Aicard. 2. Ohser vation : compte rendu des l'echerches faites au cours

des vi sites d 'atelier s . 3. L ecture expliquée .: une visite an Creusot. 4 . L ecture des t extes donnés comIne dictées et des cOlnposi­

tion s faites sur ce thènle.

Adresses de livres et journaux p édagogiqu es qui en seign ent la composition suivant cette Inéthode.

« L 'écol e et la vie» , jOlunal p édagogique édité ch ez A. Colin.

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« Lyonnet et Besseige », cours inf., cours él. et Il10yen 1er de­gré, Cours n1.oyen 2me degré, ù la librairie Istra, 57 ru e de Ri­-ch elieu , P aris .

« L elu, Kllbler , V œ ltzel », Cours Ina ) en , Cours supérieur, ù la libra irie H atier, 8 l'ne d'Assas , P aris ,

La Dictée à l'école primaire FOllt-il « en core » donner d es di ctées flU X élè/J es d e l'école

primaire, clel11anclait un insp ecteur il un ,;eune instituteur ml cours d 'une conférence pédagogiq ue. Interloqué pur cet « encore » mali­cieux, celui- ci bredouilla une réponse vaguem ent affirmative.

--, Mais oui , 1110is oui, affirllw l' inspecteur; donnon s des dic­tées lnêm e au d egré inférieur, n 'en déplai se cl ceu x. qui trouvent l 'exercice vieux .teLl!

Pourt((nt la di ctée form e-t-elle eff ectiv em ent cl l'ort1wyra­pli e ? A en croire certains maîtres qui ont relevé d es statistiques a fflig eantes, on d evrait répondre :

.-l quelle cause attribuer cela ? A u choix 1wsurdeu x d es tex­tes? Au procéd é employé? P eut-être il ceci, peut-être li cela : probablem ent cl ceci et cl cc[a .

A notr e sens, il faut créer chez l'é colier lu phobie d e la fout e. Il fuut qu' à tout prix le '; ez.zn e orthoyrClI)histe se dis e : « Jl' n e v eux pas fair e d e faut es, j'oi honte d 'en fair e ». Tant qu 'un élèv e n'('s t pas dons cet état d'e sfJrit, il n ' v a gu ère d e progrès ri espérer. J'oi eu le J'ar e plaisir d'entendre un adolescent (Ure un JOUI' il Z.lll condisciple : « Un e fallte d' orthograph e m e l' end l)lllS honteux qu'une d échirure Ct 1110n pantalon ». Dôn.'i su trivialité, cette boutade carClctéris e la m entalité à dévPloPI)er.

Cette 111entalité, la créer d ès le d ébut, se montrer tOll,;ours pl us exigeant à IneSUl' e que les élèves avancent en âge et mon­tr er rtue nous tenons en haute estime ceœl' dont les incorrections sc ratéfient .. . A. l'occasion, signalons ces succès il M. l' Insp ectnll' lors d e sa vi site. Soulignons d' un exemple concret que l'ortho­grClph e d~fectueuse C0J71prom et ·la réputation et l'avenir d es étll­dicmts.

Bre f, qu' ils soient convaincus qu'écrire sans fClut e est en core noblesse, n 'en déplaise cl tel « minus hab ens » qui (li sait en pleine classe : « D es faut es ! b({ste; j' eIl fai s bien , moi! »

Une averse.

D e ma: fen ètJ' e, j e m e s uis p lu à voir la p lLd c tomb er , E ll e 11 3-

c.JlUl'ni t l' a il ' gri s c1 e 'ra i es tan tôt. dro ites, tantàt o11i q ll cs sui Vf1l11 ) e~

capr ices du vent. Ce r ai e ' s'éc rasa i en t SUl' le p a vé b leu cl e ln l'u r,

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fouettaient les vitres sonoroo des magasins, crépitaient sur l'es tôles ondulées du ,gar,age d'en fac€', ,cinglaient le visage rougi des 'pas­~a~t~ attardés. Bientôt, de groo .filets d'eau, dévalant des jardins, )allllé3sant des .gouttières, tombant des toits, se réu'nirent ,à la rïg'ole qui :'oulait cléj,a des flots jaunâtres et tumultueux. Cette rigole ou plutot ce torrent attira toute mon attention. E-lle charriait toute sorte de débris: pelŒl"eB d'orange, fétus de ,paille, chiffons de :papier, feuille de :hou. Mais voici que surgit une boît€' à conaerves qui rend un brUlt creux à chaque foiS' que les flota la ,heurtent contre la bor­dure du .trottoir. Avee elle vaguent de compagnie des têtes de gazon v.ert, petItes îles flottantes, qui s'arrêtent ,pa'rfois, mais reprises aU6-s~tôt pa.r le remous, el,les prennent le large et vont rejoindre d'autrE's épaves déjà lointaines.

Tandie. que ce spectacle m'amusait follement, la pluie ceSBa. Le Boleil ,sourit à toute·s les choses en pleurs, et un arc-en-ciel all'1'ondit ::;1); ligne nette et vive ~mr la nuée qui fuyait.

**$

, La dictée est précédée d'un€' lecture de tout ,le texte; quant. aux observations quelles qu'elles soient, elles seront faites en cours de ~'oute. Tout en dictant un membre de phrase à sena complet, le maître Jette un coup d 'œil ,sur quelquE'S copies. Voici qu'il constate qu'un élève n'a pa.s mis d'accent sur à. C'est le moment de lu i demandee comment on di'stingue à prép06ition de ( 1 a» verbe, et comme l~, dif­ficulté se présentera; plus .Join, ne pas manquer d'interpeller J'élève fautif. Même interpellation sera faite plus loin pour les motB ou et o~ . Un autre 'hésite sur l'accord de heurtE'nt, de voguent, de se réu­mrent. Tant mieux! C'est qu'il cherche. ·L'inviter à extérioriser son travail m.enta1.

Celui-ci écrit plutôt en un mot, celui-Là en deux mot.s. - La substitution de ce ,IrlOt pal' « mieux» justifie l'orthographe du pe8-miel'.

Vous remarquerez aussi des hésitationa sur le nombre des com­pléments déterminatif.s: o.range, paille, papier, chou. - LE' bon sen..:: -décidera tout de suite que paille et papier n'éveillent nullement l 'idée de pluriel. J 'eS't.ime que l'usage reste indécis pour orange et chou .. Bien peu écriront toute sorte a.u singulier, « toute» ayant ici le sens dû n'importe.

rarmi lm mots d 'orthographe d'usage, il en est dont .la p:l"onon­ciation facilite l'orthographe, tels: hachurait, fouettaient, paSsants' jaillissaient, torrent, paille, heurtent, prennent, cessa, nette, vive,. '

On préviendra des fautes en rappelant que s entre deux voyelle&-­se prononce comme z dans .s'éorasaient, magasins, viSage, etc.; que lorsque deux verbE's se suivent, le ,second est ordinairement à l'infi­nitif conime clans voir tomber; que les' sy,uabes om, am, em, deva.nt.

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un b et lJl1 p, se terminent habituellement par m -comme , dans com­pagnie, tombant; que pour trOUVel: la ter~in~ison marculine ~le' beau­coup de qualificatifs, il -e'st bon de les mettre . au féminin, COn1l11e ~ grilS, ~" oug'i, attardé, creux, etc., etc.; qu 'il est nécessairE' de savoir dist.ingùel' ete , de se, c'es,t ,~e s'es't, ces de ses.

Quant aux mots nouveaux, tels que remou·s, l'aie, caprice, cingler, ëpave, les faire écrire au tableau, et au besoin même les faire épeler, oui les faire épel E-r, Plus les images 'du mot sont nombreuses, 1l1ieux on les écrit, etc., etc.

Ces petites !remarques orthographiqu e,s t.rouvent leul' application dans toutes les dictées. En Bomme, les mêmes difficultés reviennent toujours. Le procédé indiqué cOl1osiste à les le'verpar l'une ou l'autre dE' ces ficelle-s. Obliger l'élève à se rE'ndre compte, à ne 'plus écril'e ù ~1 m 'chennance» COlnme avouait un gros potache,

Ce n 'est ' donc plus la diCtée où le maître seul intervient; on besogne ensemble, on justifie sa manière -de voir, on fait attention, quoi: tout est ~à. Au début, c'est pénible, languissant parfois, mais à la longue, on n'intervient plus que pour .les cas nouveaux, les spé­cialités ort.hographiq~l€'s qu 'il faut d'ailleurs éviter le plus ,po, s ibl e;. Quant au sens de.smots incompris, demandQns-le au courant de 18 dictée et non avant l 'e~ercice, car le contex te aide s ouvcnt à lç dé· couvrir.

Termin ons ' en donnant l"n.PPTéciation d'un maUre qui use de ce procédé : «Ce.la exige ' du trava.il, mai-s c'est très efficace». Tant mieux et pour la be.sogne et pour l'orthographe. P. Gérard.

ùe printemps est là . . . Doc'umentation pour l'étude par les centres d'intérêt.

POUl' pE-U que la température continue ,à s'y 'prêter, clerS 11101'­

veil1es ne tarderont plus guère à 'se révéler à nos yeux, à ,se multi­pliel' autoUir de nous, à ,solliciter notre conteniplation. Un fr émis -c­ment profond va s'évaporer da.ns les entrailles obscures du vicux sol. rParmi le's herbes desséchées, les primevères vont tendre un bou d'o­r eill e jaune: est-ce pOul' ce motif qu'on le-s no;rnn1e, en langue popu­lai:re des oreilles d'ours ? Précoces, impatientes, e1108 semblent vou­loii' épier le bruit discret des 'Pas du printemps qui ,s'avance.

Un de -ce,s jours prochains, sous la chaleur' féconde .de qùe]crues l'ayons cares'sant,s, une foule de menues pointes \rE-l' t es se mettl'ont à Bôi't.ür ~le la pe'ntea,tiédie des .t.aIÜrs. Ce s~ra, ensuite, .l e tour .des gro­,s~ill ers sauvage,s de la, haie, des aulnes et' des viornes de la ~erge, qùi' HOUIS feront la sürpri,se' de s'êti'e orneinentés de fanfi' eluc'hc's, e11,

. '. ,,~, "

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un après-midi, non loin d'une r,an gée de petits sa ul e:::; et de couch'i ers qui, pOUl' n e pas être en r este de politesse, se .seront, en m êm e t emps, eux aussi, enjolivès la tête d'une couronne de houpett es s oy eu ses et cl c· cha ton", d or fr êle. Puis, .l es églanti er s -dém aiIlotteront leurs feu i Il es lnisant es et gr2c il c,Q; l ei:! boulc'J. ux, a ux m emhres d 'argen t, se parer ont , l'un aprè:> l 'autre, cl e br indill es d 'un m auv e tra nslu cide, tandi s qu e certain.s ér ables, qui ont, a u printemplS , d es toilet te,s d' automnes, élè­veront, Ç~l, et là , de menu es fla:mlnèches l'ouges, p armi les déchirures cl e' tardifs h aillons clon t les il' ev êt ent en core lel5 d erni èr €'s feuill e,' m ort es 'cl e l' an p assé.

'Ml3 is voi ci au tr·e chose !

C'e.-·.t, surtou t 10 m onde a il é des oiseaux qui va commencer à d e­venir intéressan t. Si cer t ains d'entre eux, tels l'hirondell e', le ro ssign ol, la fau vet t e, ]e lorio t, le coucou et la: tourteil'ell e, n e nous r eviennE.nt qu 'cn a vril et. en m a i, bea u coup d' au tr es nous s ont l'am en és par le moi t; cl e m ar s.

C'es t la grive mus ici enne, qu e j'ai E'ntendu e, ce matin, cl a n ' un llouqu et cl e sapi ns, et dont la, voix, une des. plus bell e.s qu e je conn a i.s­Sl' , pC'u t 1'iva li1se'r, en m ai, ave c cell e du r ossignol; c'est dans les pr a i­l'ies, le pr oyel' , au plUlnage gri'sât,re, dont le cri n 'est qu 'une r ép éti tion de troie. ou qua tre sons, ,sace et grêles, qui rappell ent le chant ·des sau ­t.<~ l· e lles; ce ::>0111. les a lou ettes, r evenU 8>.:; hi er par p etites trou pe:::;, et crui , déjù , . élè\ ent , ent,L' ]e,s fins nuage., L'ose' , dans le,s é. loui-s-sant 2~ ér1 a il'cies (h· l' azUl' ; c'es t, le long des r u isseaux mousseu x, la lavan ­(li èr e, au vol mollem ent ondul é, dont l' npp e'l, form é . cl e troi,s .·y ]] a u e~ lJrèves, p eut si bien se r endre par l' onoma top ée : ( 1 pij e witt! »; c·C .:i[ l'hu:Ir'bl e t ra qu et , ami fid èle ct. (li.'Scl' et. des talus ,'abl onn eu x, ct le r ouge-go,rge fur ot em' q ui va , vi ent , se faufil e en trc n 06 toit·" ù la ch asse san3 m er ci cl e,:. m ouch el'ons; c'e.st , pour n 'en poin t m entionn E';' da vantage , lé'\: ])e'rgcronnc it o dled e, a ctive, a ffa irée, toujours en mou­vem ents, a u ventre d 'un joli .iaun C

) ,so ufra ct a ux ,a iles bl'unâ tres, cl ont L' vol s·acca.dé anim e nos paj,- ibles p a turages, que les troup eaux. h tti ­gu és des étahl es, n e von t poin t tard er ·(\ rejoindre . ..

Vou s vo il'à avcr ti s ! Allon.;;; ! song('z donc ft une pro chaine gn1n,j C" prom en a d e- à. ln, campagn e. Et cet te p"'om ennrl o, prépar ez-l a avec -soin !

l:'croir de Pâq,ues.

A ,s'eu all er , pa l' ces premièr e-' journées printa nière,s, v er s Le; ch amps et l e~ hois, à respirer l 'Rir fr:üs d e P âques·, ,il r egarder verdi r 1 ('~ buissons et bourgeonner les a rbres, à. con templer les fl cu rs préco­CE\S : tussilag"':, d'o'r p â le, daphnés de nacrr ros'e, pprce-n eige d 'opa lp, laiteu se, à écouter les premières vocalises de l,a grive ,et du m erl e, on sent qu e, malgr é les souci,s et l 80s désillus iOn\:; dont nous abreuven t les temps présents, il peut encore fake bon de vivre.

Les allélui as d 'allégre.sse que .1'Eglis e entonne et multiplie, à pré­sC'nt, en J'hollneur . dE' ]a Résurrection, animent no,s v eines d 'une ar -

~ 221 -

dC UI' 1l0UVC lIe, nous incitent ;\ com-muni er plus étroi t -ment a, ec la tCl'l'(' r a j euili e. Comme r évei lIée· par le chan t de·s cloch es, .la force sC· lLver a ine d u vieux s ol r en aît et e.' accr oît parlout, à vu e (l' œil. Sa co­lOSlsa le et d élica te én ergie empli t cl e bouffées toniqu e l' a tmo sphèr e rech au ff ée .. ,

On r etr ouve, pOUl' r(l3piil',er et .sentir l' a il' de P à'qu coS l' àge et le l'œ ul' qu 'on avait quand on s'en cl électa it, ·a ux h eures ll eureuses ci e son E· lJfall CC . L 'a ir rIE' P àqu es enchante cn m èm e temp ' qu'lI ém eut.

- L'Alléluia d'Avril.

Les premier s ,souffles du prin temps 11 8 font p Ro' éc lo,l' t' le,s fl eur ' los plus bell e', n 'éveill ent point le."; voix l e::> p b . ltarmoni eu 'e', n o l' é­ran dé ll t. p aIS clan s ]':1.i1' l EI.:> pa.rfum s le,..: plus 110ux ; ma is, aprè, IR 1110l'l1(' aricli té et le lourd s ilence d e la. saison froide, ils be,l' cen t n os cœurs d 'lm fr a i·s ,e t. délici eux ra vi53em ent...

.. .On sen t p ar tou t If{ re ncliossanc e cl e l a nature, on ent end commc hL respira tion de la 1.e1'1'e Cfui wevi en t à la vie, Le seul n om d'avril H OUIS égaie. On dirait qu 'il p nd nosl corps plu s di·spos, n o pensées plu s l égèr es. Il Lse:mlble qu e ce joli mot est f.a it de brui ts d'eau , d€' murm ure' c1(~ bl'i. e, de iJ' umcl.WS d'abeill es, de cris d'oise-au x. Des so ns .cle cloch es, c!C' s airs d orgu e, des ch ants d e co crs, cl es bêlem ent. cl'agn ea.ux réson­li ent en lui. lm évoqu e la mag ic cl e.~1 r ::llTleau x qui ,s e dépli en t, la. gl':l ce cles p clqu er eHE's et des primevères candide·s comm e des cœurs d' en ­fan t, J, p arfum d es daphnès et le sou1'iire cl·e,· jonquille, ', la, voix f]ùt ée cl Li m e1'j o, t oute la joie d e \ iv r e " t d'a imer ...

... Voi l,à qu nous avons OU\ 81-t notr '~ fen être, au 'on joyeux des eloch rs p as ca leB, S Ul' no tre j,éLrdin baign é de s oleil. L e ciel e·t limpicl e, Il-. i1' (,'3t pUL' et sa lubre. Un e clarté bl eUE' et dorée cal',e ··se la. tonnelle, où tinti ne un e m é 'ange affai rêe d.ans ] 8 .; fl or ai,s on' jFt un e,· . NoÎl' c or eill e p er çoit la sen sati on de ].a. vie qui revi ent; ca. r, derri èr e le cri ( I (~ ln ll1 é ~ ange et le' houpet1. es c1' or du cornoui! le,J', il y Ft l e bl'u i 1 (lll rui s.cau voisin qui p/sa lmoc1i e sa gamm e touj ours ]' cco mll1 encé ll

, ([011-

ll é1 n t i, ch a qu e caillou la. noto aT'g (~ lltinc' de l' cau, PIn s .subtil cn CO I' C, LI Im u,-; iqu e err.a nt e cl es premi è l' e ~ abeiJl o::; zi gz'agu e cl an s la cl ou ce ul ' d (, l' a il' .. . De p :Htou t, mont e un e ocl ou,," rt e sève , d'écol 'ce Illlmid c, d c ( ('1'­

J' CCll1 t ièd e, d 'h erb e qui pOl' "(l , ~l1'om es c1i ver,3 et multipl es '''C f OIl ­

CléJl1t P il un cfflu\ e, unicru' , s tuvagc et capit eux.

A cont c'mpler ce " p ecta cle, à écout er ces bl'uit .' fr ai ', ;1 l'c;:;p iL 'C I' c(\~ bou ffées toniqu e', no ~ icl éc ~ tr is te::: .:::.' envol ent, ]e co u.! age' 110 l!::> l' e­viE'nt. nous nOLI S se ntOlls tout au t '·e.

... Ch a cun se Isen t r everdir un p eu , lu i-ll1 èm c, clan s ceUe all égTc' :SC ü iomphant e cl es beaux jOll1't3 revenu s .. . Le ·ouff.l e (l 'a vl'il J' cne! Jc;-;

)Jommott e", plu s l'o se,s, le' .' all g plu·", rich e, les lIlemlJl' cs plus soupl e.;;, la voix plu s clairE', la volont é plu.s cl éci (lé e, Il ajou te comm e cl es a il e(-; Ù, l' à m e,

Page 17: L'Ecole primaire, 15 avril 1938

- 222 ·....:...

Sans doute, de tardives gelées peuvent seVIr encore et" .le· grésil l)eut venir étendre se& dentelles bl.aneh ecl ,s~l' les toits, SUI' l 'herbe et le.s ra,ll;eaux naissants. Mais il ser~'dt vain de s'en inquiéter outre m-e:" sure'. S'en préoccupe-t-il, lui, le cornouiller du jardin, ' qui ,en}[tce iE'5

arceàux légers de .la tonnelle reverdie ' ch~ toute sa floraison préc0œ', ch: toute sa grâce enveloppante, de tout son ·amour? Il ,sait qu· avril es t là, et cela lui ,suffit. Et ,ses pétah:'3., que la brise -emporte et dissé­nnine, sont comme de m enues lèvr es d'or qui munnurent, E'n leur lan­gage secret : (" Le printemp,s e·st. là ! F êtez-l e, et rréjouissez-vous ! »

Sachons entendre ce,s my'stérieuses syllabes, et nous conformer au sage conseil qu'elles nous fonnulent. Réjouissons-nous ! L'Eglise nl.~ vient-elle p:cts, {':He au.ssi, de fair e vibrer àans ,SE'S tem})loo ses allé­luias d 'allégresse? Réjoui.ssons-l,!-o uS !

Réjouis ·ons-nom,; avec les arbrc,~ qui, ayant .tout oublié des in­tc'mpéries passées, redonnent, à présent, toute leur 'Pleine vigueur, ave c les oiseaux qui reviennent a u pays, porteurs de cahie.rls de ro­mances -sur ,leurs ailes; avec les fl eul's précoces qui, malgré les nuit,g 8l1COre froid es, ne craignent IJ oint de s'épR.nouir; avec les sources jail­lissantes ,sous les halliers!

Plaignons le,s ca'saniers et casanièrcs qui r ésistent à de pareilles sollicitations! Plaignons surtout leur,s pauvres élèves !

Hvgiène scolaire La liberté, facteur d'hygiène morale et physique.

« Il n 'y a pas beaucoup d 'enfants sans défaut, mais par con­tre il y a beaucoup d 'enfants sans vice », a écrit Georges Bertier.

Les .collèges où règne une discipline de fer, les écoles­prisons, n'ont qu'un rôle passager de formation - et quelle for­m.ation ! Etayée uniquement sur la crainte, elle nlesure et endigue mêlne la nécessaire détente physique. La formation où toute liberté d"action est supprinlée ou fortement atténuée n'est qu'un dressage; le plein épanouissement des qualités physiques, intel­lectuelles et m.orales y est inlpossible.

Hors de l 'elnprise de cette discipline, les élèves n'auront qu'un désir, celui de recouvrer leur liberté. Comlne toute ré­action, celle-ci dépassera les limites, et ce seront les déborde­ments des vacances ou de la période universitaire. Les Inédailles d 'or des collèges ne sont pas toujours reluisantes ù l'université.

La tâche :des éducateurs n'est jalnais ' facile: les ' lnauvaises lectures, les fréquentations douteuses, les conversations lualsaines, les anlitiés particulières, des pratiques sexuelles contre nature,

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font, ft juste raison, l 'obje t de leurs .soucis. Un soupçon, et la discipline se trouve renforcée. L'abcès, hélas, ne se vide pas tou­jours, lnais évolue vers la chronicité: les exemples de dissÎlnula­tion qui foisonnent autour de lui incitent l'élève à la fausseté .. « L'enfant vit dans un monde où chacun triche et lui apprend à tricher » (François Mauriac). .

DÎlninués à leurs propres yeux, car c 'est humiliant d~ n e pouvoir dire à haute voix ce que l'on pense, contenus dans leurs ' .explosions spontanées, craignant à tout instant la punition, les élèves soumis à une discipline rigoriste perdent peu à peu leur personnalité.

Par ailleurs, ' une trop grande liberté conduit à l'anarchie; il y faut un dosage lninutieux, fruit de l'expérience et d 'une sé­rieuse connaissance de la psychologie infantile. C'est pourquoi nombre d'éducateurs préconisent le sentiment de responsabilité comme régulateur de la liberté. La responsabilité, en effet, est une preuve de liberté, car sans liberté la responsabilité serait ~U1e injustice.

La responsabilité peut être dosée et distribuée, si l'on peut dire, selon les lnérites. Des charges importantes seraient ainsi -confiées aux élèves: surveillance des jeux, des études... Avant d'accéder à ces fonctions, ils devront avoir rempli , à la satisfac­tion de tous, des charges de luoindre importance : bibliothécaire, servant de lnesse, etc., etc. Ainsi, des classes inférieures aux de­grés supérieurs, une succession de charges à responsabilité de plus en plus grande, dignelnent remplies, sera le critère, penllet­tant aux maîtres d'accorder à ces jeunes gens une confiance il­limitée.

Autre source de liberté :' le scoutisnle.

Mieux connu des instituteurs , le scoutisnle en serait ll1ieux apprécié. Il ne vise pas à instituer un Etat dans l'Etat, lnais il ambitionne de s'affirmer un adjuvant de l'éducation intellectuelle, un délasselnellt physique bien ordonné, une école de volonté et d!initiative . Le scoutis111e catholique fait appel aux bons senti­Dlents qui sOlnnleillent au cœur de chaque enfant; nouvelle che­valerie, elle apprend le respect de la parole donnée, et ose par­ler d'honneur. Groupenlent de l'élite, elle exige au préalable un stage obligatoire.

Ainsi dispensée, ]a liherté tendra ù affinner le caractère et :'t. développer les qualités physiques et nlorales, indispensables dans la vie: si d 'une part, le diplôme reste un parchemin qu'il faut savoir utiliser, d'autre part, les vices de la jeunes~e seront ceux. de l'fige mûr, infailliblement. Dr Stéphan.

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Ma foi! disait M{(rtin, se p{(rlant il lui-ll1êll1e, POUl' récolter du seigle, il faut bien que l'on sème; Et pour r/Voil' son v eau, Inême un tout petit veau, N e faut-il pas ' qu'on ait mis le prix du taureau ? C'est pour cela 111al'tin, que tu fis une affaire, Quand tu v endis ton porc, foi d e finaud compère, POUl' ll1ettre en loterie et tenter le gros coup. Il s'agit point ici d 'une affaire d'Ull sou. L e cochon qui t'a fait douze billets superbes, Toujours nou1'l'i chez toi d e bonne soupe et d ' h erbes, T'aura porté bonheur, c'est Inoi qui t e le dis . Et d'ailleurs le pasteur, à qui tu le v endis, Lorsqu'il te paya - c'était IHêm e un dimanche Di/:: La chance, .tml1ais, n 'a fui piécette blanche. Tout cela fait conclure, et Martin tu conclus : L e gros lot c'est pOUl' toi, le gro ' lot, rien d e plus ! L e gros lot, c'es t l'argent ... c'est une maison n elw e)' C'est di x vach es d e plus qu'ou bassin l'on abreuve; C'est une immense vigne ail viendront les setiers, Plu s n ombreux qu'aux buisso ns poussent les n oisetier s, Et d' un fendant doré qui chante et qui pétille ' C' est une automobile èt toute la famill e, Un e auto toute .iaune) et le d edans en v ert, Pour a[[er voir le lac et ref/ard er la m er ... C'est encore un piano .. . .lIa foi , m êm e étant dame) L(/ femm e d e Martin l' estera bien sa femme; Elle (lura son chapeau) sa rob e r i' son piano ... Puis le l' este en Clrgent.. . arfJent, ()illets de trop , !ro chez un b((nquier) connaisseur des affaires, Accoucher tous les mois d es rentes nécessaires .. . Au fond , sans t' en vanter, tu n e négligeas rien. Plus d'Ull pauvre dé/à te doit quelque soutien. El d '({utres en v eux-tu 1 ... l1êm e que la fanfar e, ."'·'operçoit gentiment que tu n 'es point (/Vare . ... Et te voilà choyé, connu pal' le pays 1 L e préfet·, d epuis hier, est l'un d e tes WHis. Tu d eviendras syndic, (LU moins qu'à la commune, On ne ch((rge pas troll d' impôts SUI' ta fortun e 1

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Cal' qui vit bien ch ez soi, le · m011((e en est frt/ou x: .. 111ais qu' iInpOl'te la chose 1 On rab((ttr(( les clous. E n attendant, Martin, le vin c'es t un bon diable ! L e cafetier Placide est tou.tollrs serviable. A llons fêter, ch ez lui ) d evant llll double pot) Le bonheur qui nOlis vient d'((voir el.l le gros lot.

R. J AQUEMET ..

Il fine retrouvé Lucos èt pied m enait èt son vill((fJe

,Six ânes qu)à la foir e il venait d 'acheter. Quand il eut bien l1wrché) fatigué du voyage, S ur l' un d es animaux il crut d evoir monter. illais ql.l elle fut sa surprise et sa p eine D e voir devant ses y eux cinq baudets seulem ent

A_u li eu d e la clell1i-clouzaine Qu'en IHtrtrl11t il avait sous son commandem ent 1

Trois fois le compte il reC0111.m ence, Et toufours) oubliant l'âne qu'il a sous lui ,

Trois fois d e son Inortel ennui Il sent croître la violence.

E n sanglotant, le pauvre villageois R etourn e S UI' ses pas)' il court cl droite, à yauche,

Pendant quatre h eures il ch evauche Pal' vaux, par monts, et ,;usqu'au fond d es bois Après s'être clonné vaineln ent la torture,

Il regagne enfin sa nwison ; Et, sans descendre du grison Qui ll.li sert d e dign e monture;

A_ sa j' el1une il déduit sa piteuse aventure. « Calme-toi , pauvre sot, lui dit- ell e tout n et, Tu n'pn c0111ptes que cinq, ct moi, 1'en trouv e sept. »

H.

LE B"VVERET

RESTAURANT-CHALET DES CRÊTES Grande terrasse ombragée dominant le lac

Vue magnifique

Le plus joli but de prOlllenade Pri x réduits pl:>ur écoles A. ARBELLA y

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~Wfd O!==JN=~=O=§=P=D Â=rl G=E=§=Oj~ ~ COURRIER DES INSTITUTRICES ~ o

'OMMAIRE : Le clocher natal. - Un précieux livre. - Le r etour du l'ouge-.gorge. - Chapeau-sport au crochet.

o clocher natal qui dOimin~s Les champs, les fortès, .les m aisons , Et fais retentir les collines De l'écho de tes oraisons;

o clocher des places natales Qui montres du doigt · lEt ciel bleu , Plus que les grandes cathédrales, A l'homme tu pa·rles de Dieu ! ...

C'est pour toi que l'âme naïve, L'âme ,simple du paysan Demeure toujours attentivfJ Aux 60aintes croyances d'antan.

C'est pour toi cloch er salutaire, Par ta voix douce infinurnent, Que la c1étl' e:;.s~c1e la terre Peut monter jusqu'au firmament:!

Et plu1s que la ravine blonde, Où poussent le' foin,-", ù'ajeunis, Plus que la savane qu'inondE' L'immortelle chanson des nids ;

Plus que la clairière où 1e8 gerbes Jettent leurs rayons enflammé. '; Plus que les buissons, rempJis

(d'herbp<: Et plus que le3 cha mps parfum(~ ,' ;

Plu.s que les collines propères, Plus que le·s forêts et .les monts, Plu::> que la maison de no,s pères, o clocher natal, nous t'aimons!

Blanche Lamontagne.

il n précieux li\7re La fenuue Inodcrne n 'a pIns, vraiment, ni le go.nt ni le temps

·clE: « faire son jonrna l » au sens où l ' cllte~ldaient ses :tÏen~e~ (~ e la période romantique ; elle se h?rne au Sll~l~r~ ,agend ~l l.'edqe ~ en style nègTe, sans aucune notatIon de sensIbIhte; c.e~t!..! nomelh,Ja­ture sèc.he et froide lui rend de grands services au pOll1t de vUC! do­mestique et nlondain, et lui permet d'évi~cr nlÎlle AOllblis et mll~ ~ erreurs dans l'acc.Oluplissement de ses dIverses tache.'i. Pour :-;a vie morale elle ne songe guère à \( tenir un livre » , c t cependa~ll il seconderait fort efficacelnent son activité dans le bien.

Notre travail de perfectionnement est décousu, incohérent. il se modifie au hasard des circ.ol1stances, du milieu, . des conrants d'opinion; il n'a pas de continuité et. passe tour ~\ tour par d~s périodes d'élan et des 'périodes d'atonIe. Nous ne pouvons re111e-

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dier ,\ ce dangereux désordre que par une surveillance {-truite; rnais, ce qui nous manque pour .exercer ce contrôle, c'est justellll:nt la Inérrioire psychologiqre, Nous SOlnmes fort malhahiles à suivre Hotre propre évolution parce que, de bonne foi , nou" croyons nvoir toujours été dans les dispositions où nous sommes quand nous nous examinons; ceci est tellelnent vrai que, ayant l'occ1.sion ,1'êire remis en présence de ce que nous avons dit, fait ou souhaité au~re­fois nous avons peine à nous reconnaître.

Pour savoir si nous avons progressé (ou re~lIlé) dans le ,'he­min de la vertu, il ne suffit pas de déterminer la valeur lllOl'ale de notre Inoi présent, il faut connaître quelqu- unes (le nos valeurs morales antérieures. C'est en cela que le ( livre intime .~ peut nOliS rendre d'inappréciables services. Ne nous astreignons pas à y consigner quotidiennem.ent uue observation sur notre individu, cc serait inutile et oiseux ; c.ontentons-nous d'y noter, de temps à au­tre, notre état d ' rune d'une façon précise, attentive et impartiale : nous le ferons ~, ]a suite d'un événement qui , en nous troublant, nous révèle en quelque sorte plus cOlnplèteIllent ù nous-mênles : épreuve, joie, succès, échec, énlotion du CŒur; nous le ferons éga­lelnent en phase calnle, alors que nous ' sonlnles sans fière ni abattemen.t, car il nous faut COll naître aussi notre état des jours. paisibles.

*** Cet exalnen ne sera exact que s'il est sincèrement objectif,

c'est-à-dire que nous devons nous regarder comme nous considé­r erions un être étranger et faire sur c.et individu des observations froides et clairvoyantes conune si nous n'étions pas en cause.

Oh ,! ce travàil sera pénible, je le sais; il faudra nous y rc~ prendre à plusieurs fois pour exécuter le tableau ressemblant et non flatteur qui nous représente; nIais la réussite de notre proje t de perfectionnelnent est à cc prix. Nous Hurons ainsi une "érie de clichés fidèles de notre ami moral comme, dans un albunl de ff-lnlille, nous trouvons la série de nos phot.ographies ~'I différpnts âges et sous différents aspects.

Ces portraits d'âme successifs nous seront d 'autant plus uti ­les que nous ne pourrons en récuser le télnoignage puisque nous CIl serons les auteurs; ils nous fourniront les docmuents néces­saires pour établir la Il1arche de notre évolution. nlorale. Nous y verrons nos défauts habituels trop Inal combattus et sans cesse renaissants. Nons y verrons en outre (et j'insiste sur ce .point) ap­paraître, avec l'âge et les circonstances, des défauts nouveaux que notre négligence à laissés se développer; nous constaterons ainsi qu'aux tares morales qui correspondaient à notre caractère et n notre tempéralnent nous en avons ajouté d'autres dont un peu de vigilance aurait pu continuer ~l nous préserver. ,

. Notre carnet intilne ne nous révélera pas seulement des. cho­ses fâcheuses, il nous relnetha encore en mémoire des traits de

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courage des actes d e honté, d es efforts p ersévérants que nOll S

a vions oubliés ; leur souvenir nous apportera, à certa ines h eures, un encouragcnlC'nt opp ortun , i.l nous rappellera que nous S01nmes capables d 'être cl es vaillants, il n e nous permettra pas de clouter tout à fait de nous .

Etahlissons ce sch éma d e notre activité morale au long de notre vie ; en nous donnant le moyen de nous mieux connaître. i~ nOll'S second era dan s not r:~ œ u vre de p erfectionnem ent.

Le retour du rouge~gorge Au petit jour, cc 27 mars, es t revenu mon ami d .:- l'an c1 ernir ,

le rouge-gorge du peuplier. 1 1 m 'a chanté son air de danse et d 'anlOur, la ch an son de ses espérances, un chant qui n 'est qu'ef­fu sion, enfance, musique et lumière. Ses douze mois ne lui p èsenl guère, il a ch anté comme un jeune homme. C'est mon ami et .l e r adm.ire .

J e n e l'ai jamais vu . S' il chante, je l 'h abill e d 'or, d 'ar gent et de feu , je le coiffe d 'une huppe d 'azur, je lui passe deux p etites l)ottes d e duvet blanc ; il scintille camIlle une étoile sur les bran­ches noires de son p eupli er. Mais je sa is qu'au r éel , il est doux , aÎlnable, confiant et que son nlocles te plumage répond, a u nlilieu des oiseau x, au parfum de la viol ette ch ez les fl eurs, Violette a il ée, violette chantante, parhnn du lnatin je vous aime ù cau se de votre fragilité et de cette confiance insen sée que vou s prodiguez à la vie !

Le rou ge-gorge n 'a rien m én agé de son âme, cette nuit . Toute sn force jaillissait dans le ciel obscur, pour retomber en pluie cie lumière. Mais cette lumière encor e, qu 'advient-il , si nul n e veill e pour la r ecueillir ? Que d evient la splendeur du soleil couchant sur la m er, quand fait défaut Claude Gellée? Et le parfum d es Jl eurs, le soir ? E t toute la b Ollne volonté des enfa nts pleins de scrupules? Et l'innocence des h êtes ? Et ce dernier regard , d ir­r ésistibl e c lairvoyan ce qu e jettent les m ourants Slll' leurs jours r évolus ?

Une liqu eur divine p erle sur l'arbre de la vi e . a résine parfu ­m ée du monde! 1\1ais de tous ces éblouissenlel1ts, n e verrons ­HOUS jmnais l'unité? N'est-il pn s un pays des anges où t011 S ces Jragnlents de b eauté se rapproch ent dans un rapport parfait des voix , des couleurs et du sentiulent, ce pays que nous indiqu e ~1Veé

son doigt levé le Saint-Jean cl e Vinci. Redoute, oiseau , de nous donner à ton insu ce ]1ïêS"i entiment,

cl de nous dessiner par ton chan!", dans le ciel , les sei1tiers d 'appro­'Cll e de l'Eden . PltL ':i tristes, nOlis voyon s éclore plus d 'étoil es. Ln lnélancolie nccroît nos puissances d 'affinité . L e 111essage qu e tu }>l'oclmnes dans cette aube 'grise dll printemps ouvre une vue, pour que lques Ininutes , sur un r uisscl1 em ent de heautés. .

Muuric e BOJ'l'ès.

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CHAI?EAU SPOR'r AU CROCHET Le chapeau au crochet, fait en laine impennéabilisée, est très

pratique; il a l'avantage de se Inodeler facilelnent suivant la phy­sionolllie. On assortit souvent la teinte du chapeau à celle du cos­tume, nlais il est ' aussi très chic de faire un ensemble, chapeau, gants et sac, d'une nuance opposée à celle de la toilette. .

Exécution. - Il faut 100 granlmes de laine Kayak verte, une · aiguillée de laine marron, 0 ln. 90 de gros graini nlarron, une pièce ch" ganse lisse, un crochet d 'acier No 10.

Le fond se cOlnpose de cinq Inorceaux, dont quatre pour le tour et un pour le dessus . Pour le morceau du dessus, nl0nter une chaînette de 22 nl. et faire une ln. sÎlnple, une m . en l'air, sauter une nlaille de la chaînette, une nl. sÎluple sur la m. suivante, etc., pendant tout 'l'ouvrage; faire 0 lU. 13 tout droit et casser la laine. Pour le tour, il faut deux nlorceaux plus grands et deux plus pe­tits. Pour les grands, lnonter 48 nl. pour le bas; travailler au m.êlue point pendant 20 rangs, en faisant 3 diminutions de chaque côté pour ne, plus avoir que 42 m. à la fin des rangs. Pour les pe­tits morceaux, monter 28 m. et faire également 20 rangs avec 3 diminutions de chaque côté sur la hauteur. Le derrière du cha­peau devant être plus bas, il faut creuser un des . grands morceaux et un des petits; pour cela, ne luonter que 32 nl. pour le grand et 1~ pour. le petit. Au 2lue tour, ajouter 6 lU., puis 5 lU., etc., jus­qu'à 48 m. en tout. Coudre ensuite le grand et le petit morceau! du derrière du chapeau, les creux se regardant, avec des coutures ap­parent~s en laine Iuarron, puis les deux du devant et le dessus. Faire ensuite le tour du chapeau en travaillant. en lU ailles sim­ples, maille dans maille, en travaillant su r tout le tour de la ca­lotte. Prendre ensuite la ganse, doubler les lU. du 1er tour en fai-

t\ sant 2 m . dans la Inêlue luaille. Faire ensuite 9 tours

a~· tout droit et tenuiner derrière le chapeau. ~ Garnir du gros grain.

FOND " B + C~- 12- ~ ., ~'.:._8 -:...-

B<~ ~ le>

~ 'R. DE ~/O-~

Page 21: L'Ecole primaire, 15 avril 1938

- 230-

BIBLIOGRAPHIE

« TOURING»

(Le Jeu de la circulation)

conçu pour apprendre à tous cette cho,s·e précieuse: Savoir circuler dans la rue, savoir éviter les accidents de la circulation.

« Touring» a done sa place dans chaque maison, dans chaque famille.

IMettre « Touring» aux mains d·es jeunes, c'est peut-être leur ·sau­ver la vie.

« Touring» e,s,t 1.e .ieu intelligent, que tous le,s parents doivent don­nel' à leurs enfants.

Le p.lan du jeu représente deux secteurs urbains (ville) et deux SE'Cteurs campa,gnardt3. Le.s joueurs perosonnifient ,tou.s les usag,ers de la route: piéton, cycliste, motocycliste·, auto,cam·ion, car postal, tram­\-vay et l'indis,pensable (' a.gent de police». Ils ont tous las même tra­jet à accomplir en re.spectant toute,s les règles de la circulation il'OU­tière cOIllimandées par .les ,signaux ad hoc placés chacun au bon en­droit; et .tout.es les faute's ,sont pas'sibles de pénalités comme dans la réalité.

« Touring» Bost pré.senté dans un élégant cartonnage avec dés et pions néces-saire·s. jPrix: Fr. 3.75.

Supplément à volonté pour 6 pions spéciaux Iremplaçant les pions ordinaires représentant les 6 véhicules {lui participent au jeu: 60 centimes. Editions S'PEIS, ,Lausanne.

'La « Semaine Catholique» ·a publié, en vue de ,son édition spéciale « La Croix d'Or», une B,érie d 'articles du prof.e,ss,eur Gribling, de Sion, tous consacrés à la préseifvation d·e notre jeunesse des dangers de l'alcool. Ces ·articles viennenû d 'être publiés à part sous la forme d'une brochure intitulée:

POUR UNE JEUNESSE SAINE ET FORTE

Pour permettre la 'plus large diffus,ion de cettE' brochure, l'UCRA ra v,end san~ bénéfice} afin de permetke de la donner à titre .gracieux aux jeunes mariés, aux membres des « Mères chrétienne's», etc. Le,s prix de la brochure de 16 pages, avec plaisante couverture, sont les suivants:

10exemplaire i.solé 5 ct. par 10 exemplaires à 8 ct. pair 100 ex,emplaire,s à 6 ct. par 500 exemplaires ,à 5 ct.

plus frais de port.

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Nous adre&sons un pres,sant appel à tous ceux qui aiment la jeu­nesse de bien vouloir rendre attentu,s ·à cette brochul'e .Ie,s Révérénds Curés et autres memobires du clergé, 1.e.s membre,s du corps enseignant, les sages-femmes, les présidentes de,s mère's c'hrétiennefs 8t, d'une façon générale, tous 1e,s parents.

Les command·es 6·ont. à adres,ser ,comme 'suit: Librairie antialcoo­lique, av. Dapples 5, Lausanne. Cp te de chèque6 II.261.

Pour le Comité de l'U. C. R. A. : Le président: M. Favre, vicairE', av. de Rumine 4·4.

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