View
397
Download
2
Embed Size (px)
Ahikar La grande guerre des meus
Ce dossier est complmentaire du rcit La grande guerre des meus que vous
pouvez couter gratuitement cette adresse :
http://www.litteratureaudio.com/livre-audio-gratuit-mp3/ahikar-la-grande-
guerre-des-emeus.html
Bonne coute et bonne lecture !
Quelques recommandations importantes :
-Pensez cliquer sur en bas droite de votre cran pour regarder la
prsentation en mode plein cran.
-Les noms souligns renvoient un lien externe que vous pouvez consulter.
Attention toutefois bien placer le curseur de votre souris de prfrence sur la
premire lettre du mot, de telle sorte que lindex de la main pointe vers le haut,
sinon vous allez passer la diapositive suivante.
OUI : NON :
Ladresse du lien cliquable doit apparatre en bas gauche de la page :
En esprant que vous passerez un agrable moment.
Ahikar
Didgeridoo et meus
Carte du climat montrant bien la scheresse intrieure du pays.
Carte des grandes barrires de protection contre les nuisibles
History of the State
Vermin Barrier Fences.
J. S. Crawford, 1968.
Lhistoire
(Plus exactement quelques fragments du rcit illustrs par des photos
anciennes et rcentes.)
Sir George Pearce, snateur dAustralie-Occidentale, sapprtait vivre les
vnements les plus importants de sa carrire, ceux qui allaient le rendre jamais
immortel.
Sir George Pearce
(1870 1952)
Sir George sapprocha et lui serra la main.
Vous tombez pic ! Vous allez mexpliquer comment tous ces meus sont arrivs l. Ils ne sont
pas tombs du ciel quand mme ?
Mais les meus ont toujours t l, commena le vieil homme ; ce sont les hommes qui sont
venus sinstaller sur leurs routes migratoires. Les meus suivent la pluie. En Australie-Occidentale,
les pluies dt vont vers le sud-ouest en partant du nord, et suivent le chemin inverse en hiver.
Cest la route quempruntent les meus dans leurs dplacements de masse
Il allait crer une task force, compose de militaires qui auraient pour
mission dradiquer les meus.
Il (le brigadier Martyn) choisit deux de ses meilleurs hommes, qui avaient la
rputation dtre de fines gchettes, le sergent S. McMurray et lartilleur Jim
OHalloran, quil plaa sous le commandement du major G. P. W. Meredith.
Sur la recommandation de Pearce, un cameraman aux armes de la Fox
Movietone se joindrait eux pour filmer la campagne.
Le Premier ministre dAustralie-Occidentale, sir James Mitchell, donna son feu
vert. [] La premire guerre officielle contre les meus venait dtre dclare.
Sir James Mitchell
(18661951)
Les trois hommes de la task force furent aussitt alerts, et prirent de nuit le
Kalgoorlie Express, qui circulait depuis 1917 sur une ligne de chemin de fer
ouverte en 1897, aprs que dimportants gisements dor furent dcouverts.
Kalgoorlie
Express,
1930.
Mine dor de
Kalgoorlie,
vers 1905.
Ils arrivrent le 2 novembre au matin en gare de Burracoppin, o les
attendait un camion qui les transporta jusquau village de Campion.
Burracoppin
Station,
1970.
Neuf voitures de fermiers arms de fusils taient venues leur prter main-forte,
ainsi que des hommes cheval. Il y avait aussi les frres Francias, Bert et Vic,
ainsi que leur ami Ray Owen, qui taient venus tout spcialement de Pickering
Brook, plus de 250 km lest, tout excits lide de tirer des meus. Les frres
Francias conduisaient un Chevy truck quils avaient baptis affectueusement le
vieux bus.
Ray Owen posant
avec un trophe
La ferme des Joyce avait une superficie denviron 1200 hectares, ce qui la
situait dans la moyenne des fermes de la rgion.
Ferme
dans la
rgion de
Merredin,
1937.
Ferme, Australie-Occidentale, 1913.
Fermiers
dans un
champ de
pommes de
terre, 1930.
Et comme si cela ne suffisait pas, les meus avaient aussi endommag la
grande barrire contre les lapins qui courait du nord au sud de lAustralie,
provoquant une invasion massive de ces derniers. Les fermiers avaient
vraiment de quoi tre en colre !
Lapins autour
dun point deau,
1938.
McMurray et OHalloran sautrent du camion et prirent une des deux Lewis
Mark. La mitrailleuse pesait trs exactement 12,7 kg, possdait un chargeur
tambour de 47 cartouches et pouvait tirer 500 600 coups la minute.
Lewis Mark I
Les deux hommes se mirent aussitt en position. Jim OHalloran sassit sur une
petite butte de terre, le sergent sagenouilla derrire lui, posant le canon de la
mitrailleuse sur lpaule droite de Jim, ce dernier la maintenant fermement laide
dune poigne. Le sergent inspira profondment, regarda dans le viseur et fit feu.
Il songea pour la premire fois la dpche du colonel Hoad de la 1re division de
cavalerie Sydney, quil avait reue dans la matine. Ctait une commande pour
cent peaux dmeus, dont les plumes orneraient les chapeaux de la cavalerie
lgre.
Nous allons changer de tactique. Nous allons leur tendre une embuscade !
dclara le major. Ce soir, au crpuscule, nous les attendrons au rservoir de
Lake Brown, lheure o ils viennent boire.
Au bout dune dizaine de
minutes, ils aperurent un
dingo solitaire qui marqua un
temps dhsitation avant de
sabreuver
Un peu plus tard,
un groupe de
kangourous fit de
mme. Mais
toujours pas
dmeus !
Alors ! ces cent peaux, elles sont o ? interrogea-t-il en ricanant. Chou
blanc ? Je vous lavais bien dit : mon vieux Mauser est plus efficace contre les
meus que vos mitrailleuses !
Mauser de calibre 7 mm, qui a permis aux Boers de gagner la bataille de Majuba.
Il faut dire que les gros titres de la presse lavaient rendu furieux. Le Daily News
de Perth avait titr : Les meus tiennent bon face larme , seulement vingt tus
sur une population estime entre 5000 et 10 000 individus.
Les hommes de la task force arrivrent peu avant laube au point deau. Des
perruches collier jaune criaient dans les eucalyptus
Perruche collier jaune
Cest vraiment un endroit magnifique ! dclara le major.
Cest un gnamma, lui rpondit un fermier.
Un quoi ?
Un gnamma. Ce mot nous vient des aborignes. Un lent processus drosion de
plusieurs millions dannes a creus ces trous dans la roche granitique.
Dun seul coup les meus sortirent du bush. Ctait vraiment trs
impressionnant. Ils taient plus dun kilomtre et formaient une immense
tache de couleur brun fonc qui contrastait fortement avec le sol ocre
orang.
Il nous faudrait des balles dum-dum, dclara le major. Ce sont les seules qui
pourraient les arrter.
Cest bien vrai, major ! rpliqua Jim OHalloran.
Quont-elles donc de particulier ? interrogea un fermier.
Le major sortit une cartouche de 0.303 de sa poche.
Vous voyez l, lavant, elle est toute lisse. Eh bien, les balles dum-dum sont
fendues en croix cet endroit.
Ils passrent le reste de la journe sous un soleil de plomb attendre que les
meus, tiraills par la soif, rapparaissent, mais ces derniers se montrrent une
nouvelle fois plus russ quils ne le croyaient et ne sortirent pas de la couverture
forestire.
Un ornithologue fit toutefois remarquer avec humour que les meus ne sauraient
faire autant de dgts avec leurs grands pieds palms, tant donn quils ne
possdent aucune membrane entre les doigts de leurs pattes. Ce quoi Joe Parry
rpondit que le journaliste tait ignare, quil navait jamais dit cela et savait
parfaitement que les meus navaient pas les pieds palms.
Cest marrant, dit Jim OHalloran en reposant ses jumelles, mais on dirait
vraiment quils nous regardent, toutes leurs ttes sont tournes dans notre
direction.
Le 6 novembre au matin, un groupe dune centaine dmeus apparut lhorizon.
Les hommes de la task force, bien camoufls, les laissaient tranquillement
approcher.
Avec leurs longues pattes parfaitement adaptes la course dans ces
zones semi-arides, ils se mouvaient plus aisment que les camions.
Le camion poursuivait depuis un petit moment un groupe doiseaux sans que
la distance qui les sparait de leurs cibles ne se rduise vraiment.
Et puis, dun seul coup, les meus bifurqurent vers un mallee deucalyptus
et disparurent.
La situation se dtendit lorsque lhomme sapprocha en souriant et tendit au
major de la nourriture quil avait dans le creux de sa paume. Ctaient des
fourmis pot-de-miel !
Leurs abdomens taient gonfls comme des outres et remplis dun miellat
ambr.
Ces fourmis ne pouvaient pas marcher et vivaient suspendues aux parois de la
fourmilire. Elles constitua