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RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 4S75 correction satisfaisante et stable dans le temps sans nécessité de recourir à la chirurgie. 97 Résultats du traitement conserva- teur du pied bot varus équin congé- nital idiopathique selon la méthode fonctionnelle Virginie RAMPAL *, Xavier BARTHES, Philippe WICART, Raphaël SERINGE INTRODUCTION. Différents traitements conservateurs du pied bot varus équin congénital idiopathique (PBVE) ont été décrits. L’objectif de cet article est de rapporter les résultats de la méthode fonctionnelle. MATÉRIEL ET MÉTHODE. Les critères d’inclusion étaient les suivants : enfant traité entre 1989 et 1991 pour un PBVE, avant l’âge de 6 mois. Un recul minimum de 8 ans était exigé. D’une série continue de 77 enfants, 27 (35 %) ont été exclus en raison d’un recul insuffisant. Le travail porte sur 50 enfants (62 pieds). La gravité initiale de la déformation était caractéri- sée selon la classification clinique de Seringe, et le résultat au dernier recul selon le score de Ghanem et Seringe. Le traite- ment appliqué alterne mobilisation passive et active par un kinésithérapeute et posture avec attelles et sevrage très progres- sif. RÉSULTATS. L’âge moyen lors du début du traitement était 25 jours (1 jour à 6 mois). L’âge lors du dernier examen était 13,8 ans (8 à 18). Il s’agissait d’un PBVE de gravité initiale mineure, modérée ou sévère respectivement dans 24, 36 et 40 % des cas. Vingt-neuf pieds (47 %) ont été opérés à l’âge moyen de 3,5 ans. Il s’agissait d’une libération des parties mol- les pour triple déformation dans 25 cas (86 %) ou d’un geste plus localisé dans 4 cas. Une libération itérative des parties molles a été indiquée dans 5 cas (17 % des pieds opérés). Au dernier recul, le résultat était « excellent », « bon », « moyen » ou « mauvais » dans respectivement 50 (80 %), 10 (16,5 %), 2 (3,5 %) et 0 (0 %) pieds. Une double arthrodèse a été indi- quée en fin de croissance dans un cas. Une déformation sévère à la naissance était significativement corrélée à un moins bon résultat au dernier recul, et au recours à un traitement chirurgi- cal. Sur l’ensemble de la série, les résultats étaient significati- vement moins bons si un traitement chirurgical avait été nécessaire. DISCUSSION ET CONCLUSION. Ces données illustrent l’intérêt du traitement fonctionnel qui permet dans un peu plus de la moitié des cas d’obtenir un « excellent » ou « bon résultat », sans recourir à la chirurgie. La définition des indica- tions d’une ténotomie per-cutanée d’achille devraient permet- tre de diminuer la fréquence des indications opératoires. Le recours à la chirurgie s’accompagne de résultats moins bons, en particulier concernant la fonction. En dehors des formes sévères, il apparaît que l’assiduité et la qualité du traitement fonctionnel sont les principaux éléments pronostiques. 98 Résultats après libération des par- ties molles itérative pour récidive postopératoire de pieds bots varus équins congénitaux idiopathiques Mahtab MEHRAFSHAN *, Philippe WICART, Raphaël SERINGE INTRODUCTION. Cette étude présente les résultats de la libération des parties molles itérative pour récidive postopéra- toire de pieds bots varus équins congénitaux idiopathiques (PBVE). En effet, il n’existe pas de consensus sur la prise en charge thérapeutique. MATÉRIEL ET MÉTHODES. La série continue étudiée compte 34 patients (47 pieds) opérés par l’auteur senior, entre 1974 et 1998. Ces pieds avaient fait l’objet d’une, deux ou trois libérations des parties molles dans respectivement 36, 10 et 1 cas. L’âge moyen au moment de la reprise chirurgicale consi- dérée était 5,9 ans (2 à 13). Trente cinq pieds présentaient une triple déformation (varus, équin, adduction), alors qu’il n’existait pour 12 pieds qu’un défaut nettement prédominant. L’interven- tion consistait en une libération des parties molles complète dans 22 cas et partielle dans 25 cas. Une libération sous-talienne a été indiquée pour 15 pieds. Une ostéotomie de Lichtblau a été réali- sée dans 33 cas. Le résultat clinique et radiologique a été évalué, selon le score de Ghanem et Seringe, avant l’intervention et au dernier recul. RÉSULTATS.Le recul moyen était de 9,7 ans (4 à 26). Parmi les complications, ont été notées 4 hypercorrections en valgus et 5 récidives. La correction des désordres anatomiques était très significative. La radiographie dorsoplantaire confirmait les gains obtenus pour la divergence talo-calcanéenne moyenne s’élevant de 10 à 23°, les angles moyens talus-1er métatarsien et calca- néum-5ème métatarsien diminuant respectivement de 30 à 7° et de 20 à 2°. De profil, l’angle tibia-calcanéum et l’incidence cal- canéenne moyens augmentaient respectivement de -3 à 10° et de 6 à 9°. Au dernier recul, le score était « excellent » ou « bon » dans respectivement 19 % et 49 % des cas. Le score était « moyen » pour 9 pieds (19 %), en raison de défauts fonctionnels et non pas anatomiques pour deux tiers d’entre eux. Six cas (13 %) avaient un « mauvais » résultat lié à des défauts anatomi- ques importants. Une double arthrodèse a été indiquée dans 4 cas en fin de croissance. DISCUSSION ET CONCLUSION. La libération des parties molles itérative permet de corriger efficacement les différentes perturbations anatomiques induites par une récidive postopéra- toire de PBVE. Cependant, les résultats à moyen terme sont grevés par des limites fonctionnelles caractérisées par une dimi- nution de mobilités articulaires parfois douloureuse en particu- * Damien Fron, Service de chirurgie infantile, Hôpital Jeanne-de-Flandre, avenue, Eugène-Avinée, 59037 Lille Cedex. * Virginie Rampal, Hôpital Saint-Vincent-de-Paul, 74-82, boulevard Denfert-Rochereau, 75674 Paris Cedex.

98 Résultats après libération des parties molles itérative pour récidive postopératoire de pieds bots varus équins congénitaux idiopathiques

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Page 1: 98 Résultats après libération des parties molles itérative pour récidive postopératoire de pieds bots varus équins congénitaux idiopathiques

RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 4S75

correction satisfaisante et stable dans le temps sans nécessité derecourir à la chirurgie.

97 Résultats du traitement conserva-teur du pied bot varus équin congé-nital idiopathique selon la méthodefonctionnelle

Virginie RAMPAL *, Xavier BARTHES,Philippe WICART, Raphaël SERINGE

INTRODUCTION. Différents traitements conservateurs dupied bot varus équin congénital idiopathique (PBVE) ont étédécrits. L’objectif de cet article est de rapporter les résultats de laméthode fonctionnelle.

MATÉRIEL ET MÉTHODE. Les critères d’inclusion étaientles suivants : enfant traité entre 1989 et 1991 pour un PBVE,avant l’âge de 6 mois. Un recul minimum de 8 ans était exigé.D’une série continue de 77 enfants, 27 (35 %) ont été exclus enraison d’un recul insuffisant. Le travail porte sur 50 enfants(62 pieds). La gravité initiale de la déformation était caractéri-sée selon la classification clinique de Seringe, et le résultat audernier recul selon le score de Ghanem et Seringe. Le traite-ment appliqué alterne mobilisation passive et active par unkinésithérapeute et posture avec attelles et sevrage très progres-sif.

RÉSULTATS. L’âge moyen lors du début du traitement était25 jours (1 jour à 6 mois). L’âge lors du dernier examen était13,8 ans (8 à 18). Il s’agissait d’un PBVE de gravité initialemineure, modérée ou sévère respectivement dans 24, 36 et40 % des cas. Vingt-neuf pieds (47 %) ont été opérés à l’âgemoyen de 3,5 ans. Il s’agissait d’une libération des parties mol-les pour triple déformation dans 25 cas (86 %) ou d’un gesteplus localisé dans 4 cas. Une libération itérative des partiesmolles a été indiquée dans 5 cas (17 % des pieds opérés). Audernier recul, le résultat était « excellent », « bon », « moyen »ou « mauvais » dans respectivement 50 (80 %), 10 (16,5 %),2 (3,5 %) et 0 (0 %) pieds. Une double arthrodèse a été indi-quée en fin de croissance dans un cas. Une déformation sévèreà la naissance était significativement corrélée à un moins bonrésultat au dernier recul, et au recours à un traitement chirurgi-cal. Sur l’ensemble de la série, les résultats étaient significati-vement moins bons si un traitement chirurgical avait éténécessaire.

DISCUSSION ET CONCLUSION. Ces données illustrentl’intérêt du traitement fonctionnel qui permet dans un peu plusde la moitié des cas d’obtenir un « excellent » ou « bonrésultat », sans recourir à la chirurgie. La définition des indica-tions d’une ténotomie per-cutanée d’achille devraient permet-tre de diminuer la fréquence des indications opératoires. Lerecours à la chirurgie s’accompagne de résultats moins bons,en particulier concernant la fonction. En dehors des formes

sévères, il apparaît que l’assiduité et la qualité du traitementfonctionnel sont les principaux éléments pronostiques.

98 Résultats après libération des par-ties molles itérative pour récidivepostopératoire de pieds bots varuséquins congénitaux idiopathiques

Mahtab MEHRAFSHAN *, Philippe WICART,Raphaël SERINGE

INTRODUCTION. Cette étude présente les résultats de lalibération des parties molles itérative pour récidive postopéra-toire de pieds bots varus équins congénitaux idiopathiques(PBVE). En effet, il n’existe pas de consensus sur la prise encharge thérapeutique.

MATÉRIEL ET MÉTHODES. La série continue étudiéecompte 34 patients (47 pieds) opérés par l’auteur senior, entre1974 et 1998. Ces pieds avaient fait l’objet d’une, deux ou troislibérations des parties molles dans respectivement 36, 10 et1 cas. L’âge moyen au moment de la reprise chirurgicale consi-dérée était 5,9 ans (2 à 13). Trente cinq pieds présentaient unetriple déformation (varus, équin, adduction), alors qu’il n’existaitpour 12 pieds qu’un défaut nettement prédominant. L’interven-tion consistait en une libération des parties molles complète dans22 cas et partielle dans 25 cas. Une libération sous-talienne a étéindiquée pour 15 pieds. Une ostéotomie de Lichtblau a été réali-sée dans 33 cas. Le résultat clinique et radiologique a été évalué,selon le score de Ghanem et Seringe, avant l’intervention et audernier recul.

RÉSULTATS. Le recul moyen était de 9,7 ans (4 à 26). Parmiles complications, ont été notées 4 hypercorrections en valgus et5 récidives. La correction des désordres anatomiques était trèssignificative. La radiographie dorsoplantaire confirmait les gainsobtenus pour la divergence talo-calcanéenne moyenne s’élevantde 10 à 23°, les angles moyens talus-1er métatarsien et calca-néum-5ème métatarsien diminuant respectivement de 30 à 7° etde 20 à 2°. De profil, l’angle tibia-calcanéum et l’incidence cal-canéenne moyens augmentaient respectivement de -3 à 10° et de6 à 9°. Au dernier recul, le score était « excellent » ou « bon »dans respectivement 19 % et 49 % des cas. Le score était« moyen » pour 9 pieds (19 %), en raison de défauts fonctionnelset non pas anatomiques pour deux tiers d’entre eux. Six cas(13 %) avaient un « mauvais » résultat lié à des défauts anatomi-ques importants. Une double arthrodèse a été indiquée dans 4 casen fin de croissance.

DISCUSSION ET CONCLUSION. La libération des partiesmolles itérative permet de corriger efficacement les différentesperturbations anatomiques induites par une récidive postopéra-toire de PBVE. Cependant, les résultats à moyen terme sontgrevés par des limites fonctionnelles caractérisées par une dimi-nution de mobilités articulaires parfois douloureuse en particu-

* Damien Fron, Service de chirurgie infantile,Hôpital Jeanne-de-Flandre, avenue, Eugène-Avinée,

59037 Lille Cedex.

* Virginie Rampal, Hôpital Saint-Vincent-de-Paul, 74-82,boulevard Denfert-Rochereau, 75674 Paris Cedex.

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4S76 82e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T.

lier à la cheville. Une libération sous-talienne trop étendueexpose à une hypercorrection en valgus. Un appareillage noc-turne prolongé permet de prévenir les récidives.

99 Traitement chirurgical du pied platvalgus idiopathique de l’enfant etde l’adolescent par ostéotomied’allongement du calcaneus. Étudecritique d’une série de 12 cas

Nejib KHOURI *, Fadi HOYEK, Raphaël VIALLE,Jean-Paul DAMSIN

INTRODUCTION. Le traitement chirurgical du pied plat val-gus de l’enfant et de l’adolescent est controversé en raison de labonne tolérance de la déformation à l’âge adulte et de la crainted’enraidir le pied.

MATÉRIEL ET MÉTHODES. Douze pieds plats valgus idio-pathiques ont été traités par ostéotomie d’allongement du calca-neus. L’âge, lors de l’intervention était de 10 à 16 ans. Tous lessujets présentaient des douleurs mécaniques non améliorées parles traitements orthopédiques. En charge la déformation consis-tait en un valgus excessif, une voûte interne aplatie ou convexe etune abduction de l’avant-pied. Le couple de torsion était soupleavec en inversion une tension des muscles fibulaires latéraux.Une hypo-extensibilité du triceps était notée en extension dugenou 8 fois et en flexion du genou 4 fois. La déformation et sacorrection ont été quantifiées par des mesures radiographiquesen charge pré et postopératoires : en dorso-plantaire l’angle talo-naviculaire, de profil : les angles du calcaneus avec l’horizontale,du talus avec l’horizontale et du talus avec le premier rayon.

RÉSULTATS. L’intervention principale a été l’allongementdu calcaneus selon la technique d’Evans. Deux greffons iliaquestri-corticaux, trapézoïdes et un double embrochage longitudinalmaintenaient l’allongement de douze à quinze millimètres.Avant l’ostéotomie, huit pieds ont eu un allongement tendineuxintramusculaire des muscles fibulaires, trois un allongementd’Achille par glissement et huit une fasciotomie des jumeaux.L’allongement du calcaneus a entraîné sept fois une supinationde l’avant-pied nécessitant une correction par une ostéotomie depronation flexion dans le cunéiforme médial. Au recul maximum(deux à six ans) tous les patients ont signalé la disparition desdouleurs. Ils ont repris et amélioré leurs capacités sportives. Lescouples de torsion sont restés souples et les pieds en chargeétaient normo-axés. Les quatre angles calculés se sont rappro-chés des valeurs normales admises.

DISCUSSION. Cette courte série illustre la rareté des indica-tions de correction chirurgicale des pieds plats valgus idiopathi-ques. Elle confirme les bons résultats obtenus par cetteintervention non-enraidissante lorsque sont réunis les critèrespréopératoires : réductibilité de la déformation, valgus et pla-nus, abduction associée de l’avant-pied. L’allongement osseux

doit être encadré des gestes musculo-tendineux ou osseuxnécessaires.

CONCLUSION. Les interventions enraidissantes (vissage dela sous-talienne, arthrodèses limitées, double-arthrodèses…)ont finalement pour nous de moins en moins d’indicationchez l’enfant et l’adolescent porteur d’un pied plat valgus idio-pathique.

100 Traitement du pied cavovarus :résultats de l’ostéotomie d’ouver-ture plantaire des os cunéiformesavec libération plantaire sélectiveet ostéotomie de Dwyer

Philippe WICART *, Virginie RAMPAL,Raphaël SERINGE

INTRODUCTION. Le pied cavovarus neurologique est unedes déformations du pied de l’enfant les plus difficiles à traiter.Nous proposons un traitement chirurgical original, basé sur laphysiopathologie.

MATÉRIEL ET MÉTHODES. Les critères d’inclusionétaient les suivants : enfant alléguant des troubles fonctionnelsliés à un pied cavovarus neurologique, ayant justifié le traitementchirurgical décrit ci-dessous. Une ostéotomie d’ouverture plan-taire des 3 os cunéiformes, précédée d’une libération plantairesélective, corrige la pronation de l’avant-pied qui est le primummovens de cette déformation et le cavus à son apex. Une ostéoto-mie calcanéenne valgisante de Dwyer est indiquée si les radio-graphies préopératoires révèlent une raideur sous-talienneincompatible avec une correction du varus de l’arrière-pied con-sécutive à la correction de la pronation de l’avant-pied. Uneostéotomie de Dwyer a été réalisée dans 85 % des cas, procurantle greffon introduit dans l’ouverture plantaire des os cunéifor-mes. Ont été associées dans 33 % des cas : une libérationmédiale, une intervention de Lichtblau ou une ostéotomie dupremier métatarsien. Le recul minimal requis était 5 ans.

RÉSULTATS. Vingt-six enfants (36 pieds) étaient inclus.L’âge moyen lors du traitement chirurgical était 10.3 ans (5,5 à13,6). Tous les enfants avaient une pathologie neurologique,progressive pour 65 % d’entre eux (75 % des pieds). Le reculmoyen était 7 ans (5 à 17 ans). La correction postopératoire ducreux moyenne (angle de Méary) était 74 %, atteignant 100 %pour 31 % des cas. Une correction complète ou partielle ducreux était observée au dernier recul pour 75 % des pieds. A cemoment, le résultat global était satisfaisant ou non satisfaisantdans respectivement 64 et 36 % des cas. Un pied plat mineurétait noté dans seulement deux cas. Une chirurgie complémen-taire pour déformation résiduelle (adduction, saillie plantairede la tête du premier métatarsien) à été indiquée dans 4 cas(11 %). Une double arthrodèse n’a été indiquée que dans12 cas (33 %).

* Mahtab Mehrafshan, Hôpital Saint-Vincent-de-Paul, 74-82,boulevard Denfert-Rochereau, 75674 Paris Cedex.

* Nejib Khouri, Hôpital Armand-Trousseau, service de chirurgieorthopédique, 26, avenue du Dr Arnold-Netter, 75012 Paris.