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7/23/2019 Association Cirrhose Et Diabète http://slidepdf.com/reader/full/association-cirrhose-et-diabete 1/1 ssoc a on c rr ose e a e Ourak (1), Marouani R(1), landolsi S(2), Kahri M(3), Lammouchi A(2), Nasraoui R(1), Dalhoumi M(1) Service mdecine in!erne "RK 2# Service des ur$ences "RK 3# Service de ranima!ion "RK INTRODUCTION  Lediabète et l’insulino-résistancesontfréquemment associéesàlacirrhose, eneffet 30à70% descirrhotiquesont untrouble delaglycorégulationallant de l’intolérance aux hydrates de carbone jusqu’audiabète insulino-nécessitant . D’après les chiffres de l’OrganisationMondiale de la Santé, 10à 30 % des malades atteints de cirrhose sont diabétiques alors que 3 % des malades diabétiques ont unehépatopathiechronique[1]. Lediabèteestpostérieuraudiagnosticdelacirrhosedans50% descas. Danslesautrescas, lesdeuxaffectionssontreconnues simultanément ou, plus rarement,le diagnostic de cirrhose est postérieur à l’installationdudiabète [2].  Nous avons réalisons une étuderétrospective portant sur la prévalence et la prise encharge dudiabète chez 13diabétiques parmi 42patients cirrhotiques. RESULTATS  Parmi 42patients cirrhotique, ona colligé13 patients diabétique (soit 31 %) L’âge moyen de nos patients était de 64ans (55-74 ans) La plupart de nos patients avaient une cirrhose post hépatite virale C: 7/13(53,8 %), deux patient avait une cirrhose virale B, le reste des patients ont une étiologie indéterminée (bilanimmunologique ne se fait pas à notre hôpital). Chez la plupart de nos patients le diagnostic de diabète a précédé le diagnostic de cirrhose (7/13soit 53%). Dans deux cas le diagnostic de la cirrhose et de diabète été concomitant. Le diabète aété découverte après le diagnostic de cirrhose dans 3 cas soit 23 % des cas (respectivement après 1,4 et 10ans d’évolutionde cirrhose). huit parmi nos patients avaient un diabète insulino-nécessitant. Parmi les 7 patients ayant un diabète précédant la cirrhose le passage à l’insulinothérapie était nécessaire chez 2d’entre eux.  DISCUSSION  Le foie joue unrôle primordial dans le métabolisme glucidique. Sondysfonctionnement aucours de la cirrhose s’accompagne fréquemment de diabète. Eneffet 30 à 70 %des cirrhotiques ont untrouble de la glycorégulation. D’après les chiffres de l’OMS, 10à 30 % des malades atteints de cirrhose sont diabétiques alors que 3% des malades diabétiques ont une hépatopathie chronique [1,10]. Le diabète est postérieur audiagnostic de la cirrhose dans 50 % des cas. Dans les autres cas, les deux affections sont reconnues simultanément ou, plus rarement, le diagnostic de cirrhose est postérieur à l’installationdudiabète [2]. Dans notre série onnote que 23% seulement avaient undiabète survenant secondairement après la cirrhose, probablement en rapport avec unretard diagnostic de l’hépatopathie. Une notionfondamentale qui vient d’être admise ces dernières années : « Lacirrhose cryptogénétique et le syndrome dysmétabolique enparticulier le diabète sont fortement associés (80%). Cetteassociationévoqueunrôlepathogénique» ainsi onparledeplusenplusdeNASH ( Hépatite Stéatosique Non Alcoolique) comme l’étiologie la plus fréquente des cirrhoses cryptogénétique. Dans les conditions physiologiques, l’hépatocyte est le site principal dumétabolisme duglucose. Plusieurs mécanismes sont à l’origine des troubles de la glycorégulation:  A.Modifications de l’absorptiondigestive et de métabolisme hépatique duglucose B.Modification de la captation extra hépatique duglucose C.hyperinsulinisme D.insulino-résistance Lanotiondu«diabètehépatogénique» aété décritedepuisle débutdusiècleparNaunyn[3]. Aunstadeavancédelacirrhose, lesanomaliesdumétabolisme glucidiquenesontpluscompenséesparl’hyperinsulinémieàl’origined’uneinsulino-resistance. Dansnotresérie 23% denospatientsavaientundiabète hépatogénique. Dans notre série la majorité des patients (53%) avaient unecirrhosevirale C. Cette associationa été bien validé dans la littérature, eneffetles mécanismesconduisantspécifiquementà l’insulino-résistanceontétérécemmentapprofondis : Un desmécanismesimpliquésestleprofilcytokiniquepro inflammatoire (Les concentrations élevées de TNFαresponsables d’une altération de la sensibilité à l’insuline en influençant l’activité de sonrécepteur [4,5].  Aujourd’hui ilest bienétabli quelediabèteet lesmodificationscirculatoiressystémiquessontdeuxmarqueursayantunevaleur pronostique propre , indépendante de celle duscore de Child-Pugh[6].  Le traitement des malades ayant une maladie chronique dufoie peut être rendudélicat dufait de l’éliminationhépatique oude l’hépato-toxicité de ces traitements [7]. Cependant, seulsles maladesatteintsdemaladiehépatiquesévèreontunealtérationdumétabolismedesmédicamentset il n’est pasprouvéqueles maladesayant unehépatopathiechroniquesontprédisposésàl’hépatotoxicitédesantidiabétiquesoraux . Les recommandations actuelles suggèrent l’introduction d’untraitementparunsécrétagoguetel quelessulfonylurées(sulfamideshypoglycémiants), etun rapidepassageàl’insulinesi lecontrôle glycémique n’est pas obtenu avec les antidiabétiques oraux [6, 8,9]. Le dépistagedudiabète chez le sujet atteint de cirrhose comme la recherche d’une atteinte hépatique chez le sujet atteint de diabète de type II semble logique. CONCLUSION  Le diabète est fréquent aucours de la cirrhose. Il apparaît à la fois comme une conséquence de la cirrhose et comme unfacteur aggravant au cours de l’évolution des hépatopathies. L’hyperinsulinémie centrale associée à l’insulino-résistance est le principal facteur responsable de cette forte prévalence. Certains mécanismes expliquant sa genèse sont propres à la cirrhose et indépendants de sacause ; d’autres sont liés à la cause de l’hépatopathie. Les malades atteints de cirrhose nécessitent souvent une insulinothérapie pour le contrôle métabolique des perturbations de leur métabolisme glucidique. Le diabète est unfacteur précipitant l’évolutionde l’hépatopathie et aussi unindicateur d’unpronostic péjoratif. D’oùl’intérêt d’une prise encharge diagnostique et thérapeutique précoce et spécifique. Le dépistagedudiabète chez le sujet atteint de cirrhose comme la recherche d’une atteinte hépatique chez le sujet atteint de diabète de type II semble logique. REFERENCES  1. Kingston ME, Ali MA, Atiyeh M, Donnelly RJ. Diabetes mellitus in chronic active hepatitis andcirrhosis. Gastroenterology 1984;87: 688-94.

Association Cirrhose Et Diabète

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7/23/2019 Association Cirrhose Et Diabète

http://slidepdf.com/reader/full/association-cirrhose-et-diabete 1/1

ssoc a on c rr ose e a eOurak (1), Marouani R(1), landolsi S(2), Kahri M(3), Lammouchi A(2), Nasraoui R(1),

Dalhoumi M(1)Service mdecine in!erne "RK 2# Service des ur$ences "RK 3# Service de ranima!ion

"RK INTRODUCTION

 

Le diabète et l’insulino-résistance sont fréquemment associées à la cirrhose, en effet 30 à 70 % des cirrhotiques ont un trouble de la glycorégulation allant del’intolérance aux hydrates de carbone jusqu’au diabète insulino-nécessitant .

D’après les chiffres de l’Organisation Mondiale de la Santé, 10 à 30 % des malades atteints de cirrhose sont diabétiques alors que 3 % des malades diabétiques ontune hépatopathie chronique [1]. Le diabète est postérieur au diagnostic de la cirrhose dans 50 % des cas. Dans les autres cas, les deux affections sont reconnuessimultanément ou, plus rarement, le diagnostic de cirrhose est postérieur à l’installation du diabète [2].

 Nous avons réalisons une étude rétrospective portant sur la prévalence et la prise en charge du diabète chez 13 diabétiques parmi 42 patients cirrhotiques.

RESULTATS

 

Parmi 42 patients cirrhotique, on a colligé13 patients diabétique (soit 31 %)

L’âge moyen de nos patients était de 64 ans (55-74 ans)

La plupart de nos patients avaient une cirrhose post hépatite virale C : 7/13 (53,8 %), deux patient avait une cirrhose virale B, le reste des patients ont une étiologieindéterminée (bilan immunologique ne se fait pas à notre hôpital).

Chez la plupart de nos patients le diagnostic de diabète a précédé le diagnostic de cirrhose (7/13 soit 53 %).

Dans deux cas le diagnostic de la cirrhose et de diabète été concomitant.

Le diabète a été découverte après le diagnostic de cirrhose dans 3 cas soit 23 % des cas (respectivement après 1,4 et 10 ans d’évolution de cirrhose).

huit parmi nos patients avaient un diabète insulino-nécessitant.

Parmi les 7 patients ayant un diabète précédant la cirrhose le passage à l’insulinothérapie était nécessaire chez 2 d’entre eux.

 

DISCUSSION

 

Le foie joue un rôle primordial dans le métabolisme glucidique. Son dysfonctionnement au cours de la cirrhose s’accompagne fréquemment de diabète. En effet 30 à 70% des cirrhotiques ont un trouble de la glycorégulation.

D’après les chiffres de l’OMS, 10 à 30 % des malades atteints de cirrhose sont diabétiques alors que 3 % des malades diabétiques ont une hépatopathie chronique[1,10].

Le diabète est postérieur au diagnostic de la cirrhose dans 50 % des cas. Dans les autres cas, les deux affections sont reconnues simultanément ou, plus rarement, lediagnostic de cirrhose est postérieur à l’installation du diabète [2]. Dans notre série on note que 23 % seulement avaient un diabète survenant secondairement aprèsla cirrhose, probablement en rapport avec un retard diagnostic de l’hépatopathie.

Une notion fondamentale qui vient d’être admise ces dernières années : « La cirrhose cryptogénétique et le syndrome dysmétabolique en particulier le diabète sontfortement associés (80 %). Cette association évoque un rôle pathogénique » ainsi on parle de plus en plus deNASH (Hépatite Stéatosique Non Alcoolique) comme

l’étiologie la plus fréquente des cirrhoses cryptogénétique.

Dans les conditions physiologiques, l’hépatocyte est le site principal du métabolisme du glucose.

Plusieurs mécanismes sont à l’origine des troubles de la glycorégulation :

 A.Modifications de l’absorption digestive et de métabolisme hépatique du glucose

B.Modification de la captation extra hépatique du glucoseC.hyperinsulinisme

D.insulino-résistance

La notion du « diabète hépatogénique » a été décrite depuis le début du siècle par Naunyn [3]. A un stade avancé de la cirrhose , les anomalies du métabolismeglucidique ne sont plus compensées par l’hyper insulinémie à l’origine d’une insulino-resistance. Dans notre série 23 % de nos patients avaient un diabètehépatogénique. Dans notre série la majorité des patients (53 %) avaient unecirrhose virale C. Cette association a été bien validé dans la littérature, en effet lesmécanismes conduisant spécifiquement à l’insulino-résistance ont été récemment approfondis : Un des mécanismes impliqués est le profil cytokinique proinflammatoire (Les concentrations élevées de TNFα responsables d’une altération de la sensibilité à l’insuline en influençant l’activité de son récepteur [4,5].

 Aujourd’hui il est bien établi que lediabèteet les modifications circulatoires systémiques sont deux marqueurs ayant unevaleur pronostique propre,indépendante de celle du score de Child-Pugh [6].

 Le traitement des malades ayant une maladie chronique du foie peut être rendu délicat du fait de l’élimination hépatique ou de l’hépato-toxicité de ces traitements

[7]. Cependant, seuls les malades atteints de maladie hépatique sévère ont une altération du métabolisme des médicaments etil n’est pas prouvé que lesmalades ayant une hépatopathie chronique sont prédisposés à l’hépatotoxicité des antidiabétiques oraux. Les recommandations actuelles suggèrentl’introduction d’un traitement par un sécrétagogue tel que les sulfonylurées (sulfamides hypoglycémiants), et un rapide passage à l’insuline si le contrôleglycémique n’est pas obtenu avec les antidiabétiques oraux [6, 8,9].

Le dépistage du diabète chez le sujet atteint de cirrhose comme la recherche d’une atteinte hépatique chez le sujet atteint de diabète de type II semble logique.

CONCLUSION

 

Le diabète est fréquent au cours de la cirrhose. Il apparaît à la fois comme une conséquence de la cirrhose et comme un facteur aggravant au cours de l’évolutiondes hépatopathies. L’hyperinsulinémie centrale associée à l’insulino-résistance est le principal facteur responsable de cette forte prévalence.

Certains mécanismes expliquant sa genèse sont propres à la cirrhose et indépendants de sa cause ; d’autres sont liés à la cause de l’hépatopathie. Les maladesatteints de cirrhose nécessitent souvent une insulinothérapie pour le contrôle métabolique des perturbations de leur métabolisme glucidique.

Le diabète est un facteur précipitant l’évolution de l’hépatopathie et aussi un indicateur d’un pronostic péjoratif. D’où l’intérêt d’une prise en charge diagnostiqueet thérapeutique précoce et spécifique.

Le dépistage du diabète chez le sujet atteint de cirrhose comme la recherche d’une atteinte hépatique chez le sujet atteint de diabète de type II semble logique.

REFERENCES 

1. Kingston ME, Ali MA, Atiyeh M, Donnelly RJ. Diabetes mellitus in chronic active hepatitis and cirrhosis. Gastroenterology 1984;87: 688-94.