20
Avec les yeux du cœur « En cette journée et cette année de commémoration, soyons aussi, dans nos actes, à la hauteur du message que nos textes, nos dessins, nos idées, nos valeurs et nos chansons portent et que nous entendons promouvoir ensemble». Tel est le message prononcé par les élèves de 3 ème de Castillonnès pour inaugurer la journée internationale des droits de l’homme organisée le 7 décembre au collège Jean Boucheron en prélude des 70 ans de la Déclaration universelle et présenter leur projet « places libres », lauréat du concours UNESCO 2018 à Paris. Cet événement s’inscrit dans le parcours citoyen des élèves. Des capacités citoyennes Madame Holvoet, Principale, ouvre la séance de la matinée et rappelle l’importance de l’éducation aux droits de l’homme pour la promotion de la compréhension mutuelle, de la tolérance, de la dignité, du civisme, de la solidarité, de la diversité et du respect d’autrui dans la participation des élèves à la vie du collège, promoteur du plein exercice des droits et liberté par et pour tous. Elle insiste sur les obligations, la civilité, la réciprocité et les responsabilités. Une éthique universelle de la dignité humaine pour vivre ensemble. Elle dit aussi que les pratiques de la vie scolaire s’apparentent à une démocratie participative qui constitue une initiation aux droits humains. En effet l’une des missions de l’école en dehors de la transmission des savoirs est de former les futurs citoyens et le concept de vie scolaire désigne l’ensemble des activités d’apprentissage de la citoyenneté démocratique par des pratiques au sein du collège. Dans son préambule, la Déclaration Universelle des droits de l’Homme recommande aussi que « tous les individus et les organes de la société s’efforcent, par l’enseignement et l’éducation, de développer le respect de ces droits et libertés… » L’idée la plus haute de l’école est aussi celle qui lui donne pour finalité la liberté. Elle comporte l’ensemble des vertus dont l’acquisition fait de lui un membre de l’Etat et un représentant de l’humanité. Bruno Philippe, initiateur du projet, précise que la citoyenneté est la capacité pour un individu de reconnaître les valeurs éthiques fondamentales, de faire ses propres choix et d’agir en participant à l’intérêt général. Cette conscience va de la citoyenneté de proximité (le collège) à la citoyenne mondiale. La participation en démocratie suppose aussi le renforcement des capacités citoyennes, de la pensée et du jugement critique. Une référence aux libertés communes : le droit d’humanité Le programme de la journée est axé sur l’étude des fondements du droit international à partir de la lecture des articles de la DUDH par les élèves et des planches de l’atlas et du clip réalisé pour la sélection nationale à partir du projet, qui sera officiellement présenté le 19 mars 2019 à l’ambassadeur de France au Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève.Sont également affichés le travail musical réalisé à partir des chansons de Romain Humeau, le recueil de textes Agora ainsi que l’exposition des 200 planches de l’ouvrage pédagogique réalisée sur les libertés et la démocratie qui met en valeur le remarquable travail des collégiens, complété par des articles de la Déclaration universelle des droits de l’homme commentés à la lumière de l’actualité et illustrés avec leurs propres productions.

Avec les yeux du cœur - college-castillonnes.fr · Tel est le message prononcé par les élèves de 3ème de Castillonnès pour inaugurer la journée internationale des droits de

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Avec les yeux du cœur - college-castillonnes.fr · Tel est le message prononcé par les élèves de 3ème de Castillonnès pour inaugurer la journée internationale des droits de

Avec les yeux du cœur

« En cette journée et cette année de commémoration, soyons aussi, dans nos actes, à la hauteur du message que nos textes, nos dessins, nos idées, nos valeurs et nos chansons portent et que nous entendons promouvoir ensemble».

Tel est le message prononcé par les élèves de 3ème de Castillonnès pour inaugurer la journée internationale des droits de l’homme organisée le 7 décembre au collège Jean Boucheron en prélude des 70 ans de la Déclaration universelle et présenter leur projet « places libres », lauréat du concours UNESCO 2018 à Paris. Cet événement s’inscrit dans le parcours citoyen des élèves.

Des capacités citoyennes

Madame Holvoet, Principale, ouvre la séance de la matinée et rappelle l’importance de l’éducation aux droits de l’homme pour la promotion de la compréhension mutuelle, de la tolérance, de la dignité, du civisme, de la solidarité, de la diversité et du respect d’autrui dans la participation des élèves à la vie du collège, promoteur du plein exercice des droits et liberté par et pour tous. Elle insiste sur les obligations, la civilité, la réciprocité et les responsabilités. Une éthique universelle de la dignité humaine pour vivre ensemble. Elle dit aussi que les pratiques de la vie scolaire s’apparentent à une démocratie participative qui constitue une initiation aux droits humains.

En effet l’une des missions de l’école en dehors de la transmission des savoirs est de former les futurs citoyens et le concept de vie scolaire désigne l’ensemble des activités d’apprentissage de la citoyenneté démocratique par des pratiques au sein du collège. Dans son préambule, la Déclaration Universelle des droits de l’Homme recommande aussi que « tous les individus et les organes de la société s’efforcent, par l’enseignement et l’éducation, de développer le respect de ces droits et libertés… »

L’idée la plus haute de l’école est aussi celle qui lui donne pour finalité la liberté. Elle comporte l’ensemble des vertus dont l’acquisition fait de lui un membre de l’Etat et un représentant de l’humanité.

Bruno Philippe, initiateur du projet, précise que la citoyenneté est la capacité pour un individu de reconnaître les valeurs éthiques fondamentales, de faire ses propres choix et d’agir en participant à l’intérêt général. Cette conscience va de la citoyenneté de proximité (le collège) à la citoyenne mondiale. La participation en démocratie suppose aussi le renforcement des capacités citoyennes, de la pensée et du jugement critique.

Une référence aux libertés communes : le droit d’humanité

Le programme de la journée est axé sur l’étude des fondements du droit international à partir de la lecture des articles de la DUDH par les élèves et des planches de l’atlas et du clip réalisé pour la sélection nationale à partir du projet, qui sera officiellement présenté le 19 mars 2019 à l’ambassadeur de France au Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève.Sont également affichés le travail musical réalisé à partir des chansons de Romain Humeau, le recueil de textes Agora ainsi que l’exposition des 200 planches de l’ouvrage pédagogique réalisée sur les libertés et la démocratie qui met en valeur le remarquable travail des collégiens, complété par des articles de la Déclaration universelle des droits de l’homme commentés à la lumière de l’actualité et illustrés avec leurs propres productions.

Page 2: Avec les yeux du cœur - college-castillonnes.fr · Tel est le message prononcé par les élèves de 3ème de Castillonnès pour inaugurer la journée internationale des droits de

A travers le projet citoyen les élèves ont étudié les grands principes fondamentaux des sociétés démocratiques, la conquête et le maintien des droits et l’expression des libertés en enseignement moral et civique (EMC). Deux élèves lisent un texte engagé écrit avec leur professeur sur le droit d’humanité et présentent le clip réalisé sur le projet pour le concours de l’UNESCO sur la liberté d’expression. D’autres proposent des créations musicales inédites pour la journée des droits de l’homme au piano et à la guitare et réalisent une prestation remarquée pour accompagner la lecture de textes composés sur les places Maïdan et Tiananmen en soutien des droits de l’homme.

Une séance de dédicaces sur des cartes représentant les planches de l’atlas pédagogique termine la matinée avant la visite de l’exposition, qui retrace le tour du monde des places des démocraties et la construction du parcours artistique conçu et réalisé à partir des textes de Romain Humeau.

Page 3: Avec les yeux du cœur - college-castillonnes.fr · Tel est le message prononcé par les élèves de 3ème de Castillonnès pour inaugurer la journée internationale des droits de
Page 4: Avec les yeux du cœur - college-castillonnes.fr · Tel est le message prononcé par les élèves de 3ème de Castillonnès pour inaugurer la journée internationale des droits de
Page 5: Avec les yeux du cœur - college-castillonnes.fr · Tel est le message prononcé par les élèves de 3ème de Castillonnès pour inaugurer la journée internationale des droits de
Page 6: Avec les yeux du cœur - college-castillonnes.fr · Tel est le message prononcé par les élèves de 3ème de Castillonnès pour inaugurer la journée internationale des droits de
Page 7: Avec les yeux du cœur - college-castillonnes.fr · Tel est le message prononcé par les élèves de 3ème de Castillonnès pour inaugurer la journée internationale des droits de
Page 8: Avec les yeux du cœur - college-castillonnes.fr · Tel est le message prononcé par les élèves de 3ème de Castillonnès pour inaugurer la journée internationale des droits de

La liberté d’expression comme forme d’engagement

L’après-midi les collégiens écoutent attentivement les premiers témoignages d’Annie-Flore Batchiellilys, de Ioulia Klekot, et de Marion Le Roy Dagen, qui débattent sur des thèmes tels que la dictature, l'oppression, les inégalités, le droit de contester, l'engagement citoyen et les aspirations civiques ou encore la situation politique internationale en fonction des choix portés par leurs parcours personnels et atypiques. Chacune a sa propre définition de la liberté. Un regard différent.

Elles sensibilisent les jeunes à la question fondamentale du respect des droits humains autour de sujets sensibles comme les discriminations, la liberté d'expression, les violences, la terreur et la misère, la tyrannie...et répètent que les principaux obstacles à la démocratie, o la paix à la sécurité proviennent des régimes peu respectueux des droits de l’homme. Des situations qu’elles ont connues au Gabon, en Ukraine et en Roumanie dans un environnement hostile et persécutant.

Des portraits forts

Intervention d’Annie-Flore Batchiellilys, ambassadrice de l’UNICEF-52 ans

Penser la musique

Annie-Flore Batchiellilys est auteure, compositrice, guitariste (acoustique) et percussionniste à l’excellente voix : militante, spirituelle et engagée, ambassadrice de l’UNICEF elle a donné des concerts en Afrique, aux Etats Unis et en Europe. Elle a également joué en France à l’Olympia. Ses textes émouvants laissent transparaître une revendication et un combat pacifiste emprunts de poésie et de nostalgie.

Page 9: Avec les yeux du cœur - college-castillonnes.fr · Tel est le message prononcé par les élèves de 3ème de Castillonnès pour inaugurer la journée internationale des droits de

Aux élèves, elle parle de la paix de la différence et des divergences qui enrichissent, de la valeur de la diversité, de tolérance, d’amour et de pardon aussi. Elle condamne la haine, la violence et l’irresponsabilité ainsi que la corruption qui gangrène les institutions.

Elle évoque l’importance de la famille, de la société, de la valeur de vie mais aussi ses prises de positions aux élections présidentielles du Gabon en 2009 et de la liberté d’expression et d’opinion qui n’existent pas sous la dictature, de son village natal de Mighoma jusqu’à Bergerac en France…

«Le Gabon, c’est comme une batterie pour moi. J’ai besoin de m’y brancher pour marquer la

différence : lorsque l’on regarde le monde, l’on voit sa diversité. Ce qui représente vraiment

une chance pour l’ensemble des êtres humains. J’ai un don et j’estime que c’est un devoir

divin d’aller rencontrer les autres. Pour moi, la diversité est une grande chance et étaler sa

différence est un devoir : beaucoup de personnes se sont engagées en me donnant la main

pour que j’avance. A mon tour, je me dois de léguer et témoigner de mon expérience. A la

jeune génération, je demanderai d’être elle-même face aux autres. »

Pleine d’espoir et touchant au cœur les élèves, Annie-Flore dit qu’elle aime porter en elle son essentiel – sa culture, sa langue – pour offrir au monde, son identité et joue pour eux quatre chansons puisées dans son répertoire traditionnel en punu, sa langue maternelle.

Le tout petit à qui tout est pris

Le chant c’est mon champ

Yitu (espoir) Moine vole (l’enfant ne pleure plus)

Pour dire et écrire la liberté, elle parle de l’âme et de la voix de son peuple. De l’authentique volonté et de la révolte des rêves, de la paix de la différence….De sa musiaue, de son écriture singulière et de ses convictions humaines qui lui permettent de raconter son histoire et de défendre ses idées. Elle dénonce l’implacabilité du pouvoir et du monde.

Annie-Flore est touchante et résiliante. Toute en énergie savamment maîtrisée, avec une pensée libre et généreuse.

Page 10: Avec les yeux du cœur - college-castillonnes.fr · Tel est le message prononcé par les élèves de 3ème de Castillonnès pour inaugurer la journée internationale des droits de

« Elle dit qu’on peut parler ensemble sans parler d’une seule voix : que c’est ça la vraie démocratie, la vraie liberté d’expression. Elle dit que la vie est riche de diversité mais aussi de complexité, comme l’Afrique» . A l’image de sa musique, riche d’influences et de paradoxes qui emprunte à la tradition et se perd dans les digressions mélancoliques.

Le titre de son dernier album est évocateur : il dit qu’on n’est pas là pour rentrer dans le moule, encore moins pour respecter les angles droits.

Sa voix à elle seule est un mouvement. Sa liberté. Elle impose son tempérament et sa voix s’évade dans des aigus au cristal éblouissant. Sa voix, c’est la substance même de son peuple. Sa musique est présente partout. Les racines parlent encore avec éloquence. Annie-Flore répond ensuite aux questions abordées par thématiques avec des regards et des silences et des messages lourds de sens. Le projet des élèves permet d’ouvrir le débat, de lancer les conversations et de poser les problèmes sur les droits de l’homme et les libertés, la souveraineté de l’humanisme et la tolérance. La cohésion fait sens. Ce sont des espoirs et des rêves et l’envie de donner de la voix pour changer la vie dans son pays.

Elle dit surtout la condition humaine à travers l’amour de soi et l’amour des autres. Qu’il ne faut pas simplement se concentrer sur sa propre intériorité. « Il faut sortir des contraintes et de l’étroitesse de nos vies, des replis de notre isolement…nous sommes ce que nous faisons ; on ne peut pas atteindre le bonheur replié sur soi…. » ajoute t-elle. Elle pousse sa logique jusqu’au bout et délivre ses messages. Il se dégage une envie de vivre et d’aimer. Annie-Flore dit aux élèves que l’amour des autres rend l’homme plus digne. Enfin, pour apporter sa contribution au projet sur les droits de l’homme et les libertés, elle propose aux collégiens de mettre en musique un des 19 textes de leur recueil « Agora »….ils applaudissent chaleureusement son initiative et écrivent tous une dédicace sur sa guitare !! « Il n’y a pas de démocratie sans voix…, « Il n’y a pas d’espoir sans souvenir »…….

Intervention de Ioulia Dzhuliani Klekot, avocate-réfugiée ukrainienne-34 ans

De l’Ukraine à Bordeaux

Ioulia Klekot, avocate en droit pénal ukrainienne, réfugiée politique et étudiante à

l’Institut juridique de Bordeaux depuis 2017 témoigne des évènements de la place Maïdan à Kiev et de la place Terrain Kulikovo à Odessa qui l’ont fait quitter son pays en 2014 avec sa famille : elle parle du droit international à travers son parcours, de son statut de réfugiée, de la reprise de ses études de droit à Bordeaux, de l’intégration de ses enfants à l’école et par le sport de haut niveau en France, de son métier et du projet pédagogique.

Page 11: Avec les yeux du cœur - college-castillonnes.fr · Tel est le message prononcé par les élèves de 3ème de Castillonnès pour inaugurer la journée internationale des droits de

Mais aussi de ses peines et de ses espoirs. Elle dit que la liberté est un vrai combat, que sa vie est devenue une véritable course d’obstacles depuis 2014.

Elle remercie les élèves de la part de ses 5 enfants qui ont beaucoup apprécié le texte écrit et mis en musique pour elle.

Un élève lit le texte-dédicace intitulé « Revolutsia : Orange is the new » sur le conflit ukrano-russe en 2014 et le combat de Ioulia (il est mis en en musique par Louis Barbet-Hugo Gouget et Patrick Lauret, professeur à l’école de musique de Cancon). Un débat-questions s’ensuit sur les droits de l’homme, les libertés et la démocratie en Europe et la Révolution orange.

Avocate en droit pénal, Ioulia précise aux élèves que les droits de l’homme ne sont pas seulement des normes juridiques mais surtout des principes éthiques qui guident les relations entrent les personnes, leur vie individuelle et sociale.

C’est la référence au respect de l’autre, à l’obligation de mettre ses propres actes en adéquation avec l’ensemble des droits de l’homme qui permet aux relations sociales d’être justes, civiles et civiques, d’être fondées en droit et éthiquement.

Parce qu’ils permettent un « vivre ensemble » où l’on dépasse pacifiquement, par la négociation et le dialogue, les conflits individuels et sociaux, les droits de l’homme rendent possible et réalisable la relation entre l’éthique personnelle de chacun et les lois qui régissent les rapports sociaux.

Elle dit que la démocratie n’est pas forcément une garantie de protection des droits et que les libertés paraissent normales pour ceux qui les vivent mais qu’elles ne sont jamais définitivement acquises. Qu’il faut toujours faire attention. Elle précise que certains pays de l’Est ne sont pas devenus des pays totalitaires mais qu’on ne peut pas parler non plus à leur égard de démocraties. Penser que des pays qui sont sortis du communisme il y a trente ans sont aujourd’hui en Europe de l’est ceux qui se font les leaders d’un populisme aux accents xénophobes et anti-démocratiques, c’est très inquiétant…. ». Ioulia indique que sa vie a basculé très rapidement après les évènements de Maïdan et d’Odessa. Elle raconte son histoire aux élèves. Le ton est réfléchi et émouvant.

Tout est en elle : son parcours, son intelligence, sa vivacité, sa générosité, sa volonté d’agir…….et l’indéfectible amour qu’elle porte à sa famille. Les chocs sont inévitables, douloureux et violents : elle a le sentiment d’avoir été abandonnée par son pays. Elle explique qu’elle a eu du mal à tout quitter quand elle a fui d’Ukraine pour échapper à ses violences en 2014 lors de la Révolution orange pour se réfugier en Gironde et sauver toute sa famille. Un geste de survie. La dimension évidente, presque instinctive de l’être humain. « Il n’y avait plus qu’à fuir…On n’est parfois pas libre de choisir sa vie… » .

Quand la vie se privilégie elle-même.

« Cela a bouleversé mon existence et la perception de moi-même : je suis une rescapée. Le reste est moins important maintenant : ma vie a basculé. Quand on a connu l’enfer de la guerre et la rue avec ses enfants, qu’il faut assurer le quotidien sans savoir ce que sera demain, on voit le monde et les choses d’un autre regard…… on passe du tout au vide vertigineux…..au plus rien…tout s’arrête d’un coup…j’ai dû réfléchir à des questions et résoudre des problèmes que je ne m’étais jamais posés…..

Page 12: Avec les yeux du cœur - college-castillonnes.fr · Tel est le message prononcé par les élèves de 3ème de Castillonnès pour inaugurer la journée internationale des droits de

Aussi, je n’ai jamais manqué de courage pour dépasser toutes ces difficultés…..cela a impliqué des choix et une terrible responsabilité…on dépend parfois de choses qui nous dépassent et le malheur n’est jamais très loin » ajoute Ioulia la voix serrée. Elle a trop de souvenirs dans son cœur et dans sa tête.

« Dans un tel régime, si l’on s’oppose on est un ennemi… il n’y a pas de débat et de dialogue démocratique. Le système n’admet pas qu’on pose de questions….. »

L’exclusion et la traque systématique des opposants ont aussi laissé des traces dans cette guerre civile froide entre les deux camps et la situation politique de l’Ukraine en 2018 ne s’est pas améliorée. Le supposé sens de l’histoire d’une absurdité sinistre…..Ioulia évoque aussi les discriminations, la religion et le pouvoir, les formes de manipulation, la corruption, les mesures arbitraires, les médias, les élections irrégulières, la violence de la milice, la propagation nationaliste, les arrestations, les injustices de son pays, les crimes de guerre au cœur du système….son récit ne s’épuise pas. Son histoire ranime une mémoire encore à vif.

Elle dit que l’impunité qui s’ensuit souvent est intolérable…. « il n’y a pas de vrai procès en Ukraine parce que le système est dirigé, corrompu»….. « rien ne peut être neutre et objectif dans ces conditions, le système est forcément violent et la violence est….un crime ».

Elle défend la liberté d’expression, le droit de penser, la liberté critique, la recherche de la vérité et toutes les libertés démocratiques. C’est pour elle les vrais symboles de la liberté.

Son droit d’exister. Elle le dit à cœur ouvert.

La réalité et la violence de son histoire explosent sur son visage. Ioulia parle avec les yeux de son cœur. Elle dit que les acquis sont faciles à perdre. C’est pour cela qu’il est important d’être vigilant et de poser des questions et de les maintenir ouvertes. Le récit accède à la dimension politique et éthique : « Le véritable danger, c’est l’apathie…ne rien dire, ne rien faire….la politique c’est notre vie à tous. Il ne faut pas s’installer dans la certitude que la politique est quelque chose qui est loin de nous….ce n’est pas la liberté qui est fragile mais la démocratie…En Ukraine, le débat doit s’instaurer : pour l’instant on ne sait ni quand, ni comment cela sera possible……il n’y a pas de choix….». Elle livre sa lecture du monde et dépeint « son humanité » vivante à travers l’exemple qu’elle donne d’elle-même. De dictature et de rêves démocratiques, de son engagement pour le droit, la liberté et la paix. « La qualité de notre vie dépend aussi de notre relation au monde », « L’Europe peut se préserver si elle défend ses principes…. » le tableau est riche et volubile. On capte les non-dits, les sensations et les images ressenties.

Page 13: Avec les yeux du cœur - college-castillonnes.fr · Tel est le message prononcé par les élèves de 3ème de Castillonnès pour inaugurer la journée internationale des droits de

Elle dit que la France l’a sauvée, qu’elle lui doit tout. Ou presque. Ioulia nous explique ses premiers mots en français, elle qui parle déjà…… 6 langues….. ! et sa découverte de notre région à travers ses séjours à Mont-de-Marsan, Pau et Bordeaux. Elle œuvre maintenant dans le domaine social au CHU de Bordeaux pour défendre et protéger la justice et ceux qui ont besoin, notamment les ressortissants étrangers. « Je veux mettre mon expérience de la perception de la justice au service de mon combat pour les autres. L’essentiel est de leur redonner de la dignité, de l’autonomie et de l’indépendance. » Son minimum de solidarité qui lui permet maintenant de s’accomplir dans ce qu’elle est.

Elle fait son chemin dans cette direction là. Ioulia a trouvé depuis 2017 une situation plus stable qui lui permet aussi d’envisager un avenir avec ses enfants. « Une nouvelle vie s’ouvre à nous » précise t-elle.

Elle est maintenant plus confiante et va demander la naturalisation : « Je me sens bien ici et nous voulons rester en France : c’est elle qui m’a offert un destin digne et la liberté de vivre en paix : je rêve maintenant d’une vie différente…. ! ». Elle dit aussi qu’elle ne veut pas écrire son histoire et qu’elle préfère simplement en parler : « seuls le dialogue et la rencontre sont capables d’exprimer une pensée vivante, pas l’écriture. »

Les élèves ont choisi un texte de Daniel Pennac tiré de son livre « l’instinct, le cœur et la raison » (Editions Jeunesse avec les réfugiés-2015) pour rendre hommage à Annie-Flore et Ioulia.

« [ …]Des hommes, des femmes, des enfants, qu’on bombarde, qu’on fusille, qu’on persécute, qu’on terrorise, qu’on affame, dont on détruit les maisons et qui ont laissé ou perdu un frère, des parents, des grands-parents, des amis…..Nos télés, nos radios, nos journaux, nos politiques doivent parler de réfugiés qui fuient sur des routes qui ne sont plus des routes, pour sauver leurs vies qui ne sont presque plus des vies… Ce sont de ces gens-là que nous devons parler, n’est-ce pas ? De ces gens dont nous pourrions faire partie, qui pourraient être moi, toi, vous. Nous. Mais qui sont eux. »

Intervention de Marion Le Roy Dagen, écrivain et présidente de l’association française des orphelins de Roumanie de Toulouse-42 ans

L’écriture de soi

Marion Le Roy Dagen est une enfant née sous le régime de Ceausescu, victime de la

politique nataliste lancée par le dictateur mise en place pour peupler le pays et qui a conduit des milliers d’enfants dans des mouroirs.

Un choc. Devant les caméras, des enfants perdus se balancent, hagards, derrière les barreaux de leurs lits crasseux. Les plus malades sont aux portes de la mort.Le dictateur interdit l'avortement, réprime la contraception et force les naissances.

Son but : peupler son pays au forceps d'une politique nataliste redoutable dont la formule « Si vous ne pouvez pas vous occuper de vos enfants, l'État s'en chargera » en dit long sur ses intentions.

Née en 1976, Marion est abandonnée par sa mère peu après sa naissance puis placée dans un orphelinat de la dictature et de l’univers concentrationnaire du régime communiste.

Page 14: Avec les yeux du cœur - college-castillonnes.fr · Tel est le message prononcé par les élèves de 3ème de Castillonnès pour inaugurer la journée internationale des droits de

Adoptée à l'âge de 6 ans par un couple de Français, elle n'a de cesse que de retrouver ses parents biologiques et de se reconstruire.

Avec une émotion contenue et un souci permanent du mot juste, Marion raconte en détail ce qu’a été son enfance en passant par son expérience des orphelinats dans la Roumanie des années 80. Elle explique aux élèves la révolution roumaine, la politique eugéniste et le régime totalitaire de Ceaucescu, la mise en place des 600 orphelinats, des unités psychiatriques et des trafics d’enfants, le rôle des médias et la propagande, le mensonge, la corruption, les contrats de l’Etat, la contestation politique et la lente et difficile construction de son identité. Sa quête. Le récit est intéressant et touchant.

Elle parle de sa fragilisation identitaire et de son enracinement familial. Un enfant adopté n’est jamais un enfant comme un autre. Elle confirme qu’à cette époque, ces « disparitions forcées d’enfants » se sont érigées en instrument de pouvoir comme en Argentine. « On arrachait les enfants à leurs mères…… » explique t-elle.

Elle parle des « enfants sacrifiés » de Roumanie. Beaucoup n’acceptent toujours pas de parler…D’autres familles voudraient porter plainte contre l’Etat mais il n’y a plus de preuves….. Une autre manière de faire disparaître les victimes…..L’histoire racontée par Marion est passionnante dans sa relecture de la mémoire enfouie.

Elle évoque aussi l’importance du lien avec sa famille et du livre qu’elle a coécrit pour son fils, comme un impératif personnel : « J’avais besoin de le lui dire ».

Marion dit qu’elle a besoin de connaître son histoire, ses origines mais aussi de se retrouver dans l’écriture pour faire écho à ses souvenirs. Elle se remémore sa propre enfance et fait surgir le passé à travers tous les détails, parfois minuscules, qu’elle a pu retrouver. Marion fait dialoguer son ressenti. Elle écrit et construit sa vie au présent maintenant. Avec une grande sensibilité, beaucoup d’intelligence et de simplicité. Une recherche de soi après une enfance amputée : « Le passé finit toujours par nous rattraper …» confie t-elle ensuite. Elle raconte comment elle est adoptée par un couple de Français et comment elle finit par retrouver ses parents biologiques. Par hasard car elle croyait qu’ils étaient morts. Eux aussi.

Marion précise que contrairement à Ioulia elle n’est pas une réfugiée politique. Elle évoque son histoire, et les retrouvailles avec sa mère en Roumanie, ses liens familiaux et répond aux questions sur l’adoption internationale, l’identité et les droits des enfants. Des sujets très personnels pour elle. Marion travaille actuellement à la mise en place d’un projet sur la mémoire de son pays. Elle retourne souvent en Roumanie pour garder un lien avec son pays d’origine. Une sorte de voyage introspectif pour comprendre le fil de sa vie….Une façon d’affronter la réalité pour retrouver ce qui a existé et redécouvrir le sens de la liberté.

Pour lui rendre hommage, des élèves lisent quelques extraits de son livre « l’enfant et le dictateur » qui reprennent l’histoire de son enfance perdue et la terrible réalité de l’univers concentrationnaire.

Ils disent l’épouvante de l’abandon, de la solitude et de la souffrance et l’enfer du système. Ils dressent aussi le portrait glaçant d’une société où la violence contre les femmes et les enfants est devenue une culture sous la dictature…

Page 15: Avec les yeux du cœur - college-castillonnes.fr · Tel est le message prononcé par les élèves de 3ème de Castillonnès pour inaugurer la journée internationale des droits de

Quand il faut se soumettre à la loi de l’Etat….

Les effets sont lisibles dans les mots et le regard de Marion. Avec courage, elle puise dans son expérience personnelle. Le témoignage est intense.

Son récit singulier s’écrit en filigrane et résonne d’une autre façon… Elle ne cache pas ses tourments « J’ai du apprendre à vivre avec ça….avec cet écho vide…..ce sentiment d’abandon….cette part d’ombre…le mensonge terrifiant et le poids du secret……le manque maternel….C’est l’Etat qui m’a volé ma mère. Je n’ai retrouvé illusoirement qu’une relation à jamais perdue…. »

Du sens et de la dignité

« La connaissance et la richesse de l’autre sont la clé de la liberté, le bien le plus précieux de l’homme. Ce sont elles qui permettent de comprendre, de s’élever, de transmettre et de respecter les valeurs, les droits humains et les droits des autres.

Celles qui permettent de vivre ensemble…… La connaissance participe à la construction progressive de la citoyenneté et à l’acquisition de cette culture humaniste.»

C’est par ces mots que Ioulia, Annie-Flore et Marion visiblement très émues concluent leur intervention devant les élèves qui captent leurs regards. Leurs parcours continuent de nous questionner.

Les trois femmes continuent d’avancer avec leurs histoires en quête de réponses, entre le souvenir des guerres et de la dictature, des menaces et des persécutions, de leur traumatisme, de leurs pays qu’elles gardent dans leurs coeurs avec une énergie et une richesse humaine incroyables. Concentrées sur un équilibre pudique entre force et fragilité. Elles revendiquent une humanité plus digne et plus solidaire.

Page 16: Avec les yeux du cœur - college-castillonnes.fr · Tel est le message prononcé par les élèves de 3ème de Castillonnès pour inaugurer la journée internationale des droits de

Elles disent n’avoir encore jamais autant livré les errances de leurs parcours et de leurs pensées auparavant. Des témoignages poignants, des récits inédits et une parole libre et solidement construite comme un cheminement pour retrouver du sens et la dignité.

Des parcours denses, vifs et riches et des expériences différentes révélés comme des secrets enfin partagés. Des chemins accomplis impossibles à oublier.

« Ces histoires sont les nôtres, elles ont forgé notre vie et ce que nous sommes. Elles prennent aussi tout leur sens dans le projet : elles sont un formidable outil de construction personnelle et collective pour parler des droits et des libertés ».

Marion, Ioulia et Annie-Flore ont apporté des témoignages poignants sur ce qu'elles ont vécu et sur les violations des droits de l'Homme dans leur pays. Une journée de rencontres pour la paix et les libertés dans le monde appréciée par tous les élèves pour commémorer les 70 ans de la Déclaration universelle. Une participation affective et une proximité empathique pour aborder la question de l’engagement et de l’humanité. Un moment de partage et de bienveillance.

« Je ne pensais pas qu’une telle journée sur les droits de l’homme avec les élèves pouvait ressembler à ça, qu’on pourrait s’accorder à raconter nos histoires, nos rapports à la liberté, jouer, donner autant de soi, provoquer ce type d’émotions et d’identification….construire quelque chose avec eux autour d’eux……cette rencontre a ouvert en nous un champ immense…..nous avons tous un rôle à jouer dans l’éducation aux droits de l’homme et le projet des collégiens nous aide à en prendre conscience….» révèle Annie-Flore.

Le programme se termine par la lecture du message de Romain Humeau qui rencontrera prochainement les élèves avant leur départ en Suisse et la projection de la chanson« A tout moment la rue » lors du concert donné par le groupe Eiffel à Paris sur la place de la République en juillet 2015 et du clip « Imagine » mis en scène par les Kids United, repris en chœur par toute la salle !

Page 17: Avec les yeux du cœur - college-castillonnes.fr · Tel est le message prononcé par les élèves de 3ème de Castillonnès pour inaugurer la journée internationale des droits de

Bruno Philippe lit le message de Romain Humeau envoyé aux élèves le 2 décembre 2018

« Content de voir l’avancement de ces travaux Herculéens ! Je suis dans une période on ne peut plus chargée jusqu’à mi Janvier. Je laisse un petit mot aux élèves. Il est court mais sincère. Bonjour à tous ! Ici Romain Humeau. Pour simplement vous dire que je reste soufflé face aux travaux accomplis par vous tous. Je suis sûr que vous vous rendez compte à quel point la chance est inouïe que de travailler sur un tel projet !

Il s’agit d’une main tendue vers les autres, le monde, pour plus de choix, de liberté, de conscience, de construction de soi...les droits de l’homme sont aussi le code de la liberté....! Et mon petit doigt de me dire que vous vous souviendrez toute votre vie de cette aventure...

À propos de "votre vie" : vous êtes le monde de demain. Ce même monde est pour l’heure instable et difficile à comprendre...Help ! Changez nous tout ça s’il vous plaît ! Vous êtes un trésor. C’est vous qui tenez la boussole, à partir du moment où l’on vous donne le choix, la connaissance et la liberté. Il s’agit justement de "votre vie". Votre coeur bat pour bien plus que ça. Aimez votre avenir, et prenez le temps pour l’aimer correctement, sans que l’on vous force. Et si l’image du bonheur qui vous est donnée par les médias se résume à "posséder/ être riche", peut-être aurez-vous envie......de vous poser la question : "Riche ? Ok, mais riche de quoi dans ce monde tout gris ?"

Peut-être qu’à cet instant précis la petite lumière s’allumera comme je sens qu’elle s’allume déjà à l’instant chez vous, et que vous vous direz... redirez : S’il faut être riche dans la vie, n’est-ce pas uniquement riche de l’autre ? À partir de là, il me semble que tout commence. La vraie vie. La vôtre. Encore un grand bravo à tous. Sachez aussi que je suis flatté, mais néanmoins tout rouge de gêne à l’idée que vous ayez jeté l’oeil et l’oreille sur quelques unes de mes chansons pour étoffer vos travaux.Merci, merci ! Bien du courage pour la suite et peut-être aurai-je chance et joie de vous rencontrer bientôt...à Castillonnès !

Je vous embrasse tous. »

Romain

Une ambiance extraordinaire pour un évènement unique et inoubliable, emprunt d’humanité et très émouvant, qui restera à coup sûr un moment fort dans l’histoire du nouveau collège !

Page 18: Avec les yeux du cœur - college-castillonnes.fr · Tel est le message prononcé par les élèves de 3ème de Castillonnès pour inaugurer la journée internationale des droits de

Madame Holvoet remercie personnellement les trois intervenantes pour leur contribution au projet et la richesse de leurs témoignages : elle dit que les élèves, conscients des règles et des principes qui fondent la démocratie doivent maintenant porter ces valeurs tout en faisant appel à leur capacité d’expression et de créativité dans toutes leurs actions en citoyens responsables et libres. Elle reprécise que les droits de l’homme et le vivre-ensemble ne sont pas des formules creuses mais une réalité qu’ils expérimentent chaque jour au collège et dit que l’école est le lieu du débat civilisé.

Au-delà de l’histoire-géo et de l’EMC

Bruno Philippe félicite les élèves et dit qu’ils seront d’excellents ambassadeurs des droits de l’homme à Genève le 19 mars prochain. Il précise que les droits de l’homme ne sont pas l’apanage de l’histoire-géographie : ils permettent une approche pluridisciplinaire du projet et participent donc pleinement au parcours citoyen de l’élève et au parcours d’éducation artistique et culturelle.

« L’éducation aux droits de l’homme et à la citoyenneté est un enseignement dont la responsabilité est partagée par l’équipe enseignante et éducative .

L’EMC ne relève pas d’un seul champ….et si elle est l’affaire de tous, c’est qu’elle se vit au quotidien. La vie au collège, c’est comme une microsociété : le règlement intérieur engage les élèves et leur permet de comprendre que, sans les règles, il n’y a pas de vie sociale possible». Il cite en exemple d’autres projets solidaires réalisés au collège par les élèves.

Il insiste aussi sur l’importance des témoignages, les convictions humanistes et les messages que Ioulia, Marion et Annie-Flore ont délivrés. Sur la prise de conscience de la place des droits de l’homme dans notre société. Celles-ci promettent enfin de continuer à suivre le projet des élèves et de revenir à Castillonnès assister à la prochaine rencontre musicale avec Romain Humeau.

Page 19: Avec les yeux du cœur - college-castillonnes.fr · Tel est le message prononcé par les élèves de 3ème de Castillonnès pour inaugurer la journée internationale des droits de

Mieux voir à travers les droits

« Un projet et une journée réussis pour développer les connaissances, les compétences et les attitudes nécessaires pour la création d’une véritable culture en matière de droits de l’homme, aborder les causes profondes des violations, combattre les discriminations et encourager les processus démocratiques .

Il s’agit aussi de permettre aux élèves de devenir de libres citoyens et leur donner les moyens de mieux comprendre le monde actuel .Les parcours d’Annie-Flore, de Ioulia et de Marion nous ont touché au cœur et ébranlé nos certitudes….Il est de notre engagement et de notre responsabilité collective de parler de tous ceux qui se battent, partout dans le monde, en faveur du respect et de la promotion des droits de l’homme.

De comprendre le monde dans lequel nous vivons et dans lequel nous allons grandir, de soutenir la cause et de défendre les droits des opprimés là où cela est nécessaire, avec une vraie réflexion sur les démarches et l’étude des fondements de la liberté, de la justice et de la paix. Les droits de l’homme sont le code de la démocratie et l’humanité est l’affaire de tous. Une universalité affichée en perpétuelle construction et qui doit nous permettre de vivre dans la véritable égalité des libertés à visage humain…..» BP

PLACES LIBRESA TOUT MOMENT LA RUE

Projet d’éducation aux droits de l’homme

Le code de la démocratie

70ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme

Prix UNESCO-Paris 2018

Prix René Cassin-2018

SO RIGHTS-Geneva 2019-HCDH-ONUG

Lire le monde : parcours citoyen

Collège Jean Boucheron

Castillonnès

2008-2019

Couverture de l’atlas de projet « Places libres »-lauréat du prix UNESCO 2018- 200 pages-A3

Page 20: Avec les yeux du cœur - college-castillonnes.fr · Tel est le message prononcé par les élèves de 3ème de Castillonnès pour inaugurer la journée internationale des droits de