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Cersaie 2009 : Entre innovation & tradition

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Salon Cersaie Bologne 2009

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ACTUALITES

C’est à une édition riche que le Cersaie 2009 nous a conviés. Cette année, la foire internationale a révélé, comme espéré, son lot de nouveautés et de tendances dans une conjoncture économique qui tend à se stabiliser.

C’est avec une certaine satisfaction que les organisateurs ont clos la 27e édition du Salon International de la Céramique

et de l’Ameublement pour la salle de bains. La diffi cile conjonc-ture économique et immobilière mondiale ne semble avoir eu que peu de conséquences sur la venue des fi rmes et la fréquentation globale du salon. Côté exposants, 510 fabricants de carreaux céramiques regroupés dans 10 halls avaient fait le déplacement, auxquels il convient d’ajouter les 23 producteurs de frittes, émaux et fournitures diverses du hall 22A. Comme l’année passée, les 176 000 m² réservés à l’évènement ont tous trouvé preneur avec 1 037 exposants venus de 34 pays différents (à peine moins qu’en 2008 qui avait comptabilisé 1 074 fi rmes présentes). L’Italie reste de loin la première nation participante avec 796 exposants.Faisant fi de la crise, le Cersaie a affi rmé son attrait sur les acteurs du marché en accueillant 83 137 visiteurs, soit un léger fl échissement de 1,6 % par rapport à 2008. Mais, d’une édition à l’autre, le public ne se ressemble pas. En 2008, les « visi-teurs italiens payants » et les « professionnels italiens » avaient été moins présents, confi rmant ainsi la phase de crise aigüe que traversait le pays, alors que le visitorat étranger dépassait les 30 % (32,3 % précisément). Cette année, certains pays qui avaient mieux résisté à la conjoncture l’année dernière, comme la France, ont été visiblement touchés. Le nombre de visiteurs venant de l’étranger est redescendu à 27,8 % alors que le nom-bre de professionnels italiens a, lui, augmenté de 2,4 %. Sur les stands, les exposants, s’ils se sont réjouis d’une forte affl uence dès le premier jour, ont toutefois déploré l’absence de certains de leurs clients.

Une foire de belle tenue donc, qui a fait la part belle à l’innova-tion et aux produits à forte valeur ajoutée.

Minimalisme toujoursParadoxalement, cette édition fut à la fois riche et sobre. Riche en nouveautés et en tendances. Sobre car elle a confi rmé l’en-gouement pour les tons gris, beige, taupe, anthracite ou encore chocolat et pour le minimalisme avec peu, voire pas, d’orne-mentation, des lignes droites et des ambiances épurées. Cette tendance, très appréciée des designers et des architectes, est bien installée depuis une dizaine d’années maintenant. Et elle n’a pas cédé, lors de cette 27e édition, devant des cou-

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Cette 27e édition s’est révélée de bonne tenue avec une fréquentation à peine inférieure à celle de 2008.

Sur les stands, les ambiances étaient assez épurées et minimalistes, comme ici chez Ceramica Fioranese.

De nombreux stands avaient misé sur le développement durable et la santé.

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ACTUALITES

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L’avis de Thierry Toffoli, conseiller professionnel carre-

lage de l’Una Maçonnerie Carrelage (Capeb) :

« Les carreaux à épaisseur amoindrie peuvent s’avérer uti-

les en rénovation lorsqu’il existe des contraintes de hauteur

ou un support ancien à recouvrir. Dans le neuf, il me sem-

ble préférable de poser du carrelage traditionnel, car son

coût à l’achat reste moins élevé. Ce n’est donc pas avanta-

geux financièrement. Son faible poids présente des atouts,

par exemple en matière de transport ou lors de la mise en

œuvre. Mais pour l’instant, en France, il n’y a pas vraiment de

demande et de marché, contrairement à d’autres pays.

Le problème est que nous n’avons pas vraiment de recul sur

ces carreaux. Par contre, nous avons des questions. Comment

et avec quoi les couper, les coller ? Comment les entretenir ?

Il faudra tenir compte des éventuels risques de fissuration.

Par expérience, je sais que plus un carreau est épais, moins il

présente de risque de casser. Il serait préférable que les car-

reaux mis en œuvre répondent aux caractéristiques de résis-

tance notamment, comme par exemple celles exigées par la

norme UPEC, et de se limiter aux tolérances dimensionnelles

du CPT Sols Grands Formats. »

L’avis de Jacques Gautier, premier vice-président de

l’UNECB-FFB et président du Comité Particulier NF-UPEC

des carreaux céramiques :

« Aujourd’hui, nous avons de nombreuses interrogations

concernant ces carreaux minces, car les industriels les ont

lancés sur le marché sans vraiment communiquer sur leur

mise en œuvre. Qu’en est-il de leur résistance ? Quelle est

leur destination ? Sol et/ou mur ? Pour quels types de locaux ?

Doivent-ils être scellés ou collés ? Si le critère d’épaisseur

minimum tend à s’effacer, ces carreaux doivent tout de même

répondre à certaines normes pour que l’on puisse les poser.

Les interrogations sont tout aussi nombreuses sur les sup-

ports, en particulier sur la planimétrie, en sol comme en mur.

Pour conclure, je rappelle une nouvelle fois que les entrepre-

neurs sont responsables de l’ouvrage et qu’ils ont obligation

d’assurance décennale pour le garantir, ce qui n’est pas le

cas des fabricants. »

L’innovation carreau mince

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Chez Tagina, l’originalité des carreaux concaves/convexes. Marbre et teintes naturelles chez Imprompta Ceramiche.

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rants plus « baroques ». Certes, on a pu admirer chez certains fabricants des aspects métallisés (chez Laminam), des patines dorées, des incrustations d’émaux ou de métaux brillants, d’or, des motifs élaborés d’inspiration baroque, mais il s’agissait d’un souffl e maîtrisé, retenu en comparaison de la « débauche » des années passées. Peu d’industriels avaient pris le contre-

pied. Parmi eux, Tagina, et sa collection de carreaux concaves/convexes qui joue à la fois sur la brillance de la matière et sur sa profondeur, a fait le choix de rompre avec le courant actuel des lignes droites et des surfaces aplanies. Ce parti pris du fabricant était d’autant plus remarqué. Les imitations de marbre, de pierre naturelle, de bois (chez

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Novabell, Laminam, Rocersa, Impronta Ceramiche et bien d’autres) étaient très présentes sur les stands et semblaient plus vraies que nature ! Les nuances douces des matières naturelles semblent avoir conquis durablement un public à la recherche de produits éprouvés et de valeur sûre. De fait, nombre de fabri-cants n’ont pas hésité à miser sur ces imitations de matières traditionnelles.

Le carreau « vert »Accusé d’être un gros consommateur d’énergie et de contri-buer aux émissions de gaz à effet de serre, le bâtiment fait sa « révolution verte » depuis quelques années. Et le secteur du carrelage n’est pas en reste, comme on a pu le constater sur les stands. Dorénavant, les fabricants (Léa Ceramiche, GranitiFiandre, Reviglass, pour ne citer qu’eux) misent sur le développement durable et l’éco-compatibilité de la céramique. L’innovation technologique doit aller de pair avec un processus de fabrication respectueux de l’environnement et de la santé. Aussi les fi rmes n’hésitent plus à communiquer sur la recyclabi-lité des matières premières utilisées lors du cycle de production (verre, céramique), leurs efforts de réduction de CO² et le recy-clage de l’eau lors de la fabrication, sur le recyclage à 100 % des déchets non traités réduisant ainsi la quantité de matières premières nécessaires à la fabrication du carreau…L’autre tendance verte de cette édition, ce sont les carreaux qui promettent un environnement plus sain, à l’instar des carreaux à effet biocide par photocatalyse*. Ainsi, GranitiFiandre et Iris se proposent de neutraliser jusqu’à 70 % des agents polluants présents dans l’air avec leur procédé d’ActiveTM Clean Air & Antibacterial Ceramic.

Le « slim »Il existe actuellement une grande variété de formats, des très petits aux très grands. Sur les stands, le carreau « carré », 30x30 ou 60x60 cm était souvent concurrencé par des for-mats oblongs, certains fabricants proposant des carreaux allant jusqu’au 120x20 cm en standard. Cette mode du format XXL s’accompagne d’une évolution de son épaisseur pour des-

Ce « bain de vapeur », fruit de la collaboration entre Opiocolor

et le fabricant d’éléments prêts à carreler Lux Eléments a

séduit le public. Les panneaux de cette structure à la forme

sophistiquée ont été découpés sur mesure dans des blocs

en mousse de polystyrène, puis assemblés en deux jours.

Deux couches de mortier ont été utilisées pour recouvrir la

structure : une couche de mortier de contact dans laquelle on

incorpore une trame en fibre de verre pour l’armature, puis

une couche de mortier de recouvrement. La « boule » est ainsi

complètement imperméabilisée. Les panneaux ont été carre-

lés en mosaïque, et certains recouverts d’or 24 carats l’ont

été selon la technique de la microtaille afin de figurer une pluie d’étoiles au plafond du hammam. Un travail d’orfèvre…

La « bulle » Opiocolor

et Lux Éléments

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Tendance forte du CERSAIE 2009 : le carreau mince, ici chez Laminam, une des premières firmes à s’être lancée dans l’aventure.

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Le baroque et coloré Sicis.

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ACTUALITES

Cersaie 2009cendre à 3 mm. Le carreau « mince » ou « slim » a été la grande « révélation » du Cersaie, présentée sur de nombreux stands. Et les fabricants qui n’avaient pas encore sacrifi é à cette tendance travaillent sur un produit à mettre sur le marché prochainement (comme Grespania par exemple). Ce produit est une véritable innovation qui répond à l’engouement actuel pour tout ce qui est « vert » : économies d’énergie et de matières premières réa-lisées lors de la fabrication, gain de CO² lors de la cuisson et du transport, gains pondéraux lors de la mise en œuvre… Il s’agit là d’arguments marketing puissants pour les industriels. Un carreau de faible épaisseur peut s’avérer un atout en rénovation, en cas de contraintes de réservations par exemple... à condition de ne pas avoir à réaliser un nouvel ouvrage hyper plan sur l’existant, ce carreau exigeant, comme le grand format, des supports d’une planéité parfaite. Enfi n, il soulève de nombreuses interrogations, notamment en ce qui concerne sa mise en œuvre et sa résis-tance au choc. Questions pour lesquelles il est diffi cile de trouver des réponses.

C.B.

*Il s’agit d’une technique d’oxydation avancée qui repose sur l’action combinée de la lumière (solaire ou artificielle) et de l’air, en présence d’un photocatalyseur, conduisant à la transformation de substances organiques et inorganiques nocives en composé tout à fait inoffensif.

Tel était l’intitulé de la conférence de presse internationale

promue par la Confindustria Ceramica, en collaboration

avec l’ICE, et organisée par Edi.Cer.SpA. Cette rencon-

tre était l’occasion de brosser un tableau de l’évolution

du secteur céramique et du contexte dans lequel il opère.

« Nous avons observé une légère amélioration de la ten-

dance au second trimestre 2009, mais il nous est difficile

de pronostiquer combien de temps nous allons rester en

récession », a annoncé Franco Manfredini, président de la

Confindustria Ceramica.

C’est au 1er trimestre 2009 que la céramique italienne a

le plus souffert : ses exportations ont chuté de plus de

27 % et le marché intérieur a accusé une baisse de près

de 22 %. Ces chiffres ont surpris par leur importance. En

comparaison, durant les trois derniers mois de l’année

2008, les exportations n’avaient baissé que de 10,89 % et

les ventes sur le marché italien de 8,63 %. Ce fléchisse-

ment a concerné tous les pays à la fin 2008. Il a été par-

ticulièrement marqué aux États-Unis (-33,8 %) alors que

dans le même temps, la France conservait ses parts de

marché (4 %).

Le second trimestre 2009 observe une légère amélioration

par rapport au début de l’année. La chute des exportations

semble se tasser à un peu plus de -24 % et, plus signifi-

catif encore, le marché intérieur gagne 7 points (-15 %).

Malgré une situation économique difficile, les industriels,

tout en réduisant leur production, semblent avoir poursuivi

leurs investissements dans l’innovation technologique : les

prévisions pour 2009 dépassent les 250 millions d’euros,

soit plus de 5 % du chiffre d’affaires des fabricants (contre

304 millions d’euros en 2008). Pour 2009, la Confindustria

Ceramica table sur une production domestique de plus de

400 millions de m² de carreaux céramiques pour un chiffre

d’affaires de près de 5 milliards d’euros. « Si la quantité

produite baisse régulièrement depuis quelques années,

la valeur unitaire du carreau céramique augmente. Il faut

se concentrer sur la qualité et non la quantité », conclut

Franco Manfredini.

Le redressement après la récession

Le carreau mince Rak est

disponible avec un système de collage à sec.

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