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CNV info LA LETTRE D’INFORMATION DU CENTRE NATIONAL DE LA CHANSON DES VARIéTéS ET DU JAZZ 30 DANS L’ACTU Le CNV lance la déclaration en ligne 2 ème volet des services en ligne ZOOM Le circuit d’un dossier au CNV DOSSIER L’intérêt général de la profession et la structuration du secteur des musiques actuelles Une mission du CNV PORTRAIT David SAUVIGNON « Participer au Prix du Jeune Entrepreneur de Spectacles m’a permis de confronter mon projet aux critiques d’autres professionnels » OCTOBRE 2012

CNV info...CNV organise en collaboration avec la dRaC Rhône-alpes, une réunion d’information afin de présenter ses mécanismes d’aides au spectacle vivant de musiques actuelles

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CNV infoLa Lettre d’information du centre nationaL de La chanson des variétés et du jazz

N°30

DANS L’ACTU

Le CNV lance la déclaration en ligne2ème volet des services en ligne

ZOOM

Le circuit d’un dossier au CNVDOSSier

L’intérêt général de la profession et la structuration du secteur des musiques actuelles Une mission du CNV

POrTrAiT

David SAUVIGNON« Participer au Prix du Jeune entrepreneur de Spectacles m’a permis de confronter mon projet aux critiques d’autres professionnels »

OCTOBRE 2012

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CNV Info N°30 - octobre 20122

Le CNV info est une publication du Centre

National de la Chanson des Variétés et du Jazz

Octobre 2012

directeur de la publication

Jacques ReNaRd

coordination

Corinne BReT

rédaction

L’équipe du CNV

conception et réalisation

www.watsonmoustache.com

impression

sOpedI

Photos

Jacques ReNaRd : Véronique GUILLIeN

Guy MaRseGeRRa : C.M

sHUTTeRsTOCK

IssN 1761-5143

Établissement public Industriel et Commercial sous tu-

telle du Ministère de la Culture et de la Communication.

document certifié peFC

CNV 9 boulevard des Batignolles - 75008 paRIs

t : 01 56 69 11 30 - f : 01 53 75 42 61

e : [email protected]

www.cnv.fr

Tirage : 3 500 exemplaires

abonnement gratuit : [email protected]

trans musicaLes de rennesLa Fédurok propose en collaboration avec le CNV et le Bureau export une table ronde sur le thème suivant : « Les logiques européennes et internationales dans les lieux de musiques actuelles : quelles col-

laborations entre les acteurs des musiques actuelles, les institutions, le Bureau export, l’etat et les Collectivités territoriales pour s’emparer de ces logiques et mener à bien des projets ? ».

dans le cadre des Rencontres & débats des Trans Musicales de Rennes.vendredi 7 décembre 2012 de 11h à 13h Maison des associations,6 cours des alliés à Rennes.

rencontre en région rhône-aLPesdans le cadre de ses rencontres en région, le CNV organise en collaboration avec la dRaC Rhône-alpes, une réunion d’information afin de présenter ses mécanismes d’aides au spectacle vivant de musiques actuelles et de variétés.

en Présence de :julien Brun, Conseiller musique et danse à la dRaC Rhône-alpesjacques renard, directeur du CNVPierrette cazorLa, Responsable du secteur «entreprises, ac-tions économiques et professionnelles »

mercredi 21 novembre à 16h au périscope 13 rue delandine à Lyon.

inscriPtions :Corinne BRETt : 01 56 69 11 40e : [email protected]

a noter

tva sur Les sPectacLesL’article 28 de la loi de finance rectificative pour 2012 (n°2012-958 du 16 août 2012) prévoit qu’à compter du 1er janvier 2013 la taxe sur la valeur ajoutée s’appliquant aux représentations de spectacles de musiques actuelles et de variétés dès lors qu’elles se déroulent dans un lieu où il est facultatif de consommer et pour lesquelles le billet d’entrée donne exclusivement accès au spectacle repasse au taux intermédiaire de 5,5% (au lieu de 7%).

Cette loi est traduite dans l’article 278-0bis du Code général des impôts. Les conditions d’application du taux de TVa à 2,10% restent inchangées.

agenda- rencontres

EN BREF

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CNV Info N°30 - octobre 2012 3

Conformément à notre souci d’informer le mieux possible les professionnels des variétés et des musiques actuelles et plus généralement le maximum d’acteurs ou d’observateurs de la vie culturelle, il nous revient de faire un point d’information sur le projet de Centre National de la Musique.dès leur arrivée, la nouvelle Ministre de la culture et de la communication et son cabinet se sont penchés activement sur ce dossier pour lequel la filière musicale a nourri, on le sait, beaucoup d’attentes en raison de la grave crise qu’elle traverse, et a souligné l’urgence d’agir. aurélie Filippetti a ainsi réuni ses principaux représentants le 11 juillet pour manifester son intérêt pour la démarche engagée, formuler son souhait de consolider les acquis du rassemblement des diverses composantes de la filière musicale qui s’est fait jour depuis plusieurs mois, mais aussi faire part des difficultés auxquelles son ministère s’est trouvé confronté et qui ne sont pas minces.

Le principal problème tient à l’effectivité de la ressource nouvelle envisagée pour financer le CNM, qui est apparue soumise à une double condition, juridique et financière. Le projet d’une telle ressource s’appuie en effet sur l’hypothèse d’une dérivation de la TsTd (taxe sur les services de télévision distributeurs) frappant les FaI (fournisseurs d’accès à internet) et perçue par le Centre National du Cinéma. La sécurisation juridique de ladite taxe, en cours d’examen par l’Union européenne, (sa réponse était attendue fin septembre), le contexte fort tendu et contraint des finances publiques, auquel est très attentif le ministère de l’économie et des finances, le souci des professionnels du cinéma et du Centre National du Cinéma (lequel va subir une importante ponction sur sa trésorerie) de préserver les ressources destinées au financement des films, sont autant d’obstacles d’importance.

pour ce qui la concerne, l’association de préfiguration du centre national de la musique (apCNM), crée en mars dernier, a poursuivi ses travaux durant l’été, et a soumis début août à l’examen des organisations et structures représentatives le fruit de ses réflexions, en matière d’aides à l’édition, à la musique enregistrée et au spectacle vivant. Il importe de préciser que la direction du CNV, appuyée par des professionnels du secteur, a très activement participé à ces travaux, pour ce qui est du spectacle vivant.

Le 10 septembre, la Ministre a fait savoir dans un entretien au journal Le Monde que la création du CNM, en tant qu’établissement public nouveau, « n’était pas possible actuellement ». elle a ensuite ajouté qu’elle entendait néanmoins « trouver les moyens de financer le secteur musical », et définir de façon concertée une politique en sa faveur. autrement dit, l’objectif d’un soutien à la filière musicale n’est point abandonné, mais ses modalités de mise en œuvre pourront passer par d’autres voies que celle imaginée jusqu’ici.

Quoiqu’il en soit, il est indispensable de souligner que le spectacle vivant musical et des variétés ainsi que le CNV se verront aussi mobilisés dans les prochaines semaines et les prochains mois par d’autres chantiers décisifs que le nouveau gouvernement vient d’ouvrir et qui les concernent au premier chef : à savoir d’une part le projet de loi d’orientation sur la création et le spectacle vivant (échéance au premier trimestre 2013), et d’autre part la mission de concertation sur l’acte II de l’exception culturelle, confiée à pierre Lescure, qui rendra sa synthèse et ses propositions en mars 2013.

dans un tel contexte, il est utile que le nouveau numéro de cette Lettre Info consacre plusieurs pages aux actions d’intérêt général et d’aide à la structuration professionnelle que le CNV soutient depuis plusieurs années, en particulier à travers sa commission 3, dédiée à ce type de projets. Le lecteur pourra ainsi constater la variété des objectifs et thèmes soutenus, ainsi que leur enjeu en matière d’emploi, d’insertion professionnelle, de promotion du spectacle vivant, de fédération et de rassemblement des acteurs, etc. Cette action de fond, déterminante même si elle n’est pas toujours visible ou « médiatique », justifie pleinement le rôle d’un établissement public tel que le nôtre.

parmi les autres sujets abordés, qui tous mériteraient un commentaire de notre part, nous avons souhaité donner la parole au vainqueur du prix du Jeune entrepreneur de spectacles, initiative conjointe du Conseil Régional de poitou-Charentes et du CNV dans le cadre de la convention triennale qui a été conclue entre ces deux partenaires -convention qui est la première du genre, signée par l’établissement public avec une collectivité territoriale, et qui sera très bientôt suivi d’autres. Le prix a été décerné en juillet à l’occasion des Francofolies de La Rochelle, et a reçu un écho très favorable, si bien qu’une telle initiative mérite d’être à la fois renouvelée et démultipliée ailleurs.

guy marseguerraprésident

jacques renarddirecteur

ÉDITO

Jacques RENARD Guy MARSEGUERRA

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CNV Info N°30 - octobre 20124

DANS L’ACTU

Le CNV LaNCe La DÉCLaraTION eN LIgNe

La période estivale a été choisie pour mettre en ligne une nouvelle version du site cnv.fr. désormais, possibilité est offerte aux rede-vables de la taxe fiscale sur les spectacles, de faire leurs déclarations en ligne. Cette nouveauté est une étape supplémentaire pour moderniser le CNV et améliorer la qualité de son service auprès de ses usagers.

ce nouvel outil vise à faciliter le travail de déclaration des redevables et de nos affiliés en permettant une circulation plus fluide des informations entre le cnv et les redevables. désormais tout redevable peut créer son espace privé, et déclarer ses spectacles.

Conscient du changement important que cela entraîne pour les structures, le choix

retenu a été mesuré afin de ne pas créer de contraintes trop fortes pour les déclarants. Tout d’abord, la déclaration en ligne ne devient pas la seule manière de déclarer la taxe. Le CNV a gardé en parallèle la pos-sibilité d’accomplir la démarche comme précédemment en téléchargeant sur le site les formulaires à imprimer et à remplir. de même les modes de règlements de la taxe fiscale n’ont pas changé, vous pouvez continuer à payer vos déclarations par chèque ou virement bancaire. Le CNV a préféré ne pas inscrire le paiment en ligne notamment par carte bancaire pour se garantir une bonne gestion des encaisse-ment et du suivi des comptes «redevables» et « entrepreneurs ». dans le souci de tou-jours faciliter les démarches et, après un premier bilan réalisé sur l’utilisation de ce

nouvel outil, des évolutions et ajustements y seront apportés afin de répondre au mieux aux contraintes des utilisateurs.

Ce service en ligne vise à réduire le temps passé par un redevable à déclarer un ou des spectacles, les informations de la structure qui doivent être mentionnées à chaque déclaration sont désormais automa-tiquement remontées dans le formulaire, la saisie semi-automatique permet de remplir rapidement certains champs tels que le nom de l’artiste, le nom du spectacle ou du lieu de représentation, tout en recueillant des informations normalisées permettant par ailleurs un traitement et une analyse dans des délais plus rapide.

La déclaration en ligne se fait via l’espace privé de la structure, elle requiert une authentification composée d’un identifiant (email) et d’un mot de passe. en cas de perte de vos informations de connexion (mail et / ou mot de passe), ou si vous souhaitez créer votre espace privé, munissez vous de votre numéro de sIReT.

Le sIReT est l’information d’entrée pour accéder à ou créer votre espace privé. Il per-met d’avoir une fiabilité des données pour le déclarant, ce numéro étant par nature unique. si votre structure n’a pas de sIReT, il vous est demandé de contacter le CNV. a la fin de la procédure, un email récapitulant vos identifiants vous est adressé.

Après le formulaire de mise à jour des données de l’affiliation, le CNV lance le 2ème volet de ses services en ligne : la déclaration des spectacles de variétés et de musiques actuelles. Destinée à tous les redevables, la décla-ration en ligne permet d’optimiser la saisie et le traitement des déclarations. Les formulaires seront amenés à évoluer au fur et à mesure pour répondre au mieux aux contraintes des usagers.

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CNV Info N°30 - octobre 2012 5

en Bref

3 ANS POUr exerCer SON DrOiT De TirAge

L’article 30 du règlement intérieur* précise que les crédits portés sur votre compte entrepreneur restent disponibles pour une durée limitée à 3 ans. dans le cas où un affilié n’aurait jamais exercé de droit de tirage ni obtenu d’aide liée à l’inscription de sommes sur le compte entrepreneur, au 31 décembre 2012, son compte serait débité des sommes inscrites entre le 1er janvier 2009 et le 31 décembre 2009. pour faire valoir votre droit de tirage, la demande doit nous parvenir au plus tard le 31 décembre 2012.

contact - renseignementssecteur (1) entreprises, actions économiques et professionnellese : [email protected] : 01 56 69 11 39

*En téléchargement sur le site internet : rubrique CNV / Qui sommes nous ? / Missions Cadre légal

LANCeMeNT De LA CAMPAgNe ANNUeLLe De MiSe A JOUr DeS DONNeeS De L’AFFiLiATiON

La campagne annuelle de mise à jour des données de l’affiliation pour l’année 2012 a débuté le 1er octobre 2012. La date limite de retour des dossiers est fixée au 15 décembre 2012.Comme l’année dernière, dans le but de faci-liter la démarche, vous pourrez compléter le formulaire en ligne à partir de votre espace affilié et y attacher les pièces requises.a noter que cette année dans le cadre de la mise en place de la déclaration en ligne, le CNV a réinitialisé les identifiants de connexion des affiliés, ils ont été envoyés par mail mi-juillet et pour les affiliés ne s’étant pas encore connectés, leurs nouveaux identifiants ont été indiqués dans le courrier d’ouverture de la campagne adressé fin septembre.Cette mise à jour est nécessaire pour les entreprises de spectacles souhaitant avoir accès aux programmes d’aides de l’établis-sement (hors commissions 3 et 6). elle vise par ailleurs à récolter des informations per-mettant de mieux connaître la structuration et l’économie des entreprises de spectacles de variétés. Le service affiliation se tient à votre disposi-tion pour toute information complémentaire, tous les jours de 14 heures à 17 heures :

contactMarie-Christine BeRNaRdGestionnaire du service affiliatione : [email protected] : 01 56 69 12 71

nous vous conseillons de garder cet mail précieusement car c’est l’identifiant et le mot de passe qui vous ont été délivrés et qui serviront à chaque connexion. Leur perte oblige à redemander un mot de passe selon la procédure « mot de passe oublié ».

L’espace privé d’une structure est confi-guré différemment selon son statut (affilié / redevable), chaque espace est placé sous la responsabilité d’un contact référent. Cette personne est identifiée par le CNV comme l’interlocuteur principal de la structure sur les questions liées à la gestion de son espace.

Pour faciliter votre première utilisation de ce nouvel outil, téléchargez au pré-alable le guide d’utilisation des espaces privés situé sur la page de connexion. ce dernier détaille tout le processus pour la déclaration mais aussi pour le paiement de vos déclarations.

Vous êtes affilié au CNV :Vous avez reçu mi-juillet un mail contenant vos nouveaux identifiants de connection. Les adresses mails utilisées sont celles qui ont étés renseignées lors de la dernière mise à jour de votre affiliation. si vous ne vous êtes pas connecté à votre espace privé entre juillet et septembre, de nouveaux identifants vous ont étés adressés dans le courrier de mise à jour de vos données de l’affiliation, envoyé fin septembre.

• Vous avez perdu votre de passe :si votre email est bien enregistré dans les bases du CNV, suivez la procédure « J’ai perdu mes identifiants ou j’ai ou-blié mon mot de passe », pour réini-tialiser automatiquement votre mot de passe.

• Vous avez perdu votre identifiant :Munissez vous de votre numéro de sI-ReT, le formulaire affiche alors le nom du contact référent et l’identifiant as-sociés à l’espace privé. si ces informa-tions ne sont plus valables (l’email de fonctionne plus, le contact référent ne fait plus partie de la stuctures, etc.), vous pouvez les mettre à jour. Une

fois le nouveau contact enregistré par le service affiliation, vous recevrez un mail récapitulant vos informations de connexion.

Vous n’êtes pas affilié au CNV, vous n’avez pas encore de compte :

• Vous avez déjà déclaré un ou des spectacle(s) au CNV : en saisissant le numéro de sIReT de votre structure, le formulaire affiche les données que le CNV possède sur votre structure. Vérifiez et le cas échéant, modifiez ces informations. Vous devrez ensuite désigner un contact référent.

• Vous n’avez jamais déclaré de spectacle au CNV : Lorsque vous saisissez votre numéro de sIReT, le formulaire indique que votre structure n’est pas connue par le CNV, vous devez alors renseigner le formulaire et désigner le référent de votre structure.

Une fois ces informations enregistrées un email vous est envoyé avec vos identifiants de connexion.

en créant la déclaration en ligne, le CNV simplifie le processus de déclaration de la taxe fiscale. Il répond aux exigences de modernisation des opérateurs de l’etat et pose la première pierre d’une évolution vers le tout numérique de l’établissement.

Le contact référent peut permettre à ses collaborateurs d’accéder ou non à différents types d’informations et de fonctionnalités de l’espace privé : permettre la déclaration de(s) spectacle(s), la modification des informations de la structure, la consultation du compte entrepreneur, la mise à jour des données de l’affiliation, etc.

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CNV Info N°30 - octobre 20126

ZOOM

Le CIrCuIT D’uN DOssIer au CNV

au CNV, dix commissions d’aide examinent les dossiers de demande et se prononcent sur l’attribution d’une subvention ou d’une avance remboursable. Ces aides dites sélec-tives, visent à soutenir, dans le champ de compétence du CNV, les différents aspects de l’économie du spectacle vivant. elles sont versées aux bénéficiaires au terme de la procédure fixée par le règlement intérieur de l’établissement public*.

Les dossiers de demande sont adressés à l’un des trois secteurs de la « redistribu-tion » :

• Le secteur « entreprises actions éco-nomiques et professionnelles » gère l’action en faveur de l’économie des entreprises, la structuration et le dé-veloppement professionnel.

• Le secteur « activités de production » regroupe les soutiens aux activités de production (production de spectacles, tournées, festivals) ainsi que l’action européenne et internationale.

• Le secteur « salles de spectacles » coordonne les aides et conseils aux salles de spectacles (équipements et aménagements, activité de diffusion, pré-productions, résidences). Les in-terlocuteurs de votre secteur de ré-férence gèrent vos demandes d’aide, vous conseillent, reçoivent vos dossiers et les instruisent en vue d’un passage devant les commissions.

PORTEUR DE PROJET

CNV

Envoi de la demande d’aide de 1 à 6 semaines avant la commission

Instruction par les services du CNV et échanges avec le porteur de projet

Passage en commission

Proposition de montant d’aide ou avis négatif de la commis-sion

Vote par le conseil d’administration

Envoi de la notification du vote du CA au porteur de projet

Paiement de 50 ou 100 % de l’aide 4 semaines après le CA

Instruction du bilan dans les meilleurs délais et échanges si nécessaire *

Paiement du solde par l’agence comptable

Déroulement du projet

Envoi du bilan du projet au plus tard 6 mois après l’opération

COMISSION D’AIDES

L’ÉQUIPE DU CNV

CONSEIL D’ADMINISTRATION

01

08

09

02

06

10

07

03 04 05

11

AVA

NT

DÉR

OU

LEM

ENT

APR

ÈS

* en cas d’écart important entre le réalisé et le prévisionnel, le bilan du projet peut être de nouveau soumis à la commission et suivre de nouveau le circuit 3 à 7.

Légende

Ce schéma présente le che-minement des dossiers sans entrer dans les détails car chaque commission a ses particularités.Le versement des aides de certaines commissions se fait en deux temps à 50% après validation de la décision de la commission par le Conseil d’administration, le solde étant versé après présentation du bilan de l’opération. pour d’autres commissions, c’est l’intégralité de l’aide qui est versée après validation par le Conseil d’administration.Le délai de dépôt est éga-lement variable : pour la majorité des demandes d’aide, le dépôt des dossiers est de 4 semaines avant la commission, pour certains programmes comme les aides remboursables, ce délai est plus court alors que pour une autre commission il pourra aller jusqu’à 6 semaines.

* Téléchargeable sur le site du

CNV : www.cnv.fr rubrique CNV

sous rubrique Qui sommes nous ? /

Missions - Cadre legal.

entre l’envoi d’un dossier au CNV et la réception de la totalité de votre subvention, si celle-ci est votée, un certain nombre d’étapes est nécessaire, voici donc le détail du « parcours » de votre dossier.

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DOSSier

L’INTÉrêT gÉNÉraL De La prOfessION eT La sTruCTuraTION Du seCTeur Des musIques aCTueLLes, uNe mIssION Du CNV

a travers sa commission « développement et structuration professionnelle », dotée de 885 000 € en 2012, le CNV soutient, aux côtés d’une quarantaine de structures, la réalisation de grands objectifs tels que la formation professionnelle, l’export de la musique de production française, la promo-tion des répertoires spécifiques peu ou mal exposés, la détection de nouveaux talents. Le CNV est particulièrement attentif aux regroupements et synergies en réseaux. Ceux-ci ont pour point commun d’apporter un soutien actif à leurs adhérents et notam-ment à leurs pratiques professionnelles. Mutualisation, réflexion, valorisation, obser-vation, anticipation, représentation sont les objectifs communs à ces structures.

Un soutien appuyé est de plus apporté à des fédérations, associations ou réseaux, par la signature d’une convention triennale d’objectifs :

La fédurok représentant 94 lieux de musiques actuelles et la fsj, fédération qui rallie une trentaine de lieux de création et de diffusion dédiés au jazz et aux musiques improvisées.http://www.la-fedurok.org

La fneij/ma, fédération réunissant des écoles et lieux de formation installés sur tout le territoire national et engagés dans une charte.http://www.fneijma.org/

L’afijma qui fédère 43 festivals de jazz contemporain et de musiques improvisées en France et en europe.http://www.afijma.asso.fr/

zone franche, réseau de 180 membres, professionnels des musiques du monde, festivals, salles, labels et éditeurs, repré-sentants d’artistes, médias, associations culturelles, marchés, etc. http://www.zonefranche.com/

La famdt qui regroupe des centres régio-naux de musiques et danses traditionnelles et des associations.http://www.famdt.com/

grands formats, association constituée de 34 grandes formations de jazz et de musiques à improviser.http://www.grandsformats.com

Outre cette action importante, à laquelle près d’un tiers du budget de la commission est consacré, le CNV apporte un soutien financier à une trentaine de structures œuvrant dans les champs suivants :

La formation et l’insertion professionnelles des artistes. Un dispositif spécifique est réservé aux structures de formation per-mettant à des artistes en cours de formation professionnelle de se produire sur scène. Le CNV a récemment mis en place une nou-velle aide, consistant à financer des frais de formation engagés par un producteur pour un artiste dans la phase de pré production scénique de son spectacle. La formation a alors pour but de finaliser, préciser ou affiner le projet scénique.

La détection et la promotion des nouveaux talents (Réseau printemps, FaIR…) : l’ambi-tion est d’apporter un soutien financier aux opérations de découverte des jeunes talents musiciens ou chanteurs sur l’ensemble du

territoire, dès lors que leur rayonnement est national et que l’accompagnement profes-sionnel des jeunes artistes est assuré. Cet objectif peut être atteint par tout moyen de sélection et de promotion : jury natio-nal, présentation sur scène au public et aux professionnels, formation, réalisation d’une compilation, etc.

La promotion du spectacle vivant, de la jeune scène française et de répertoires moins exposés. • d’une part, le CNV soutient l’orga-

nisation d’évènements d’envergure nationale ou internationale (Victoires de la Musique, Babel Med Musique…). Il s’agit dans ce cas, d’offrir une expo-sition médiatique à des artistes, des répertoires ou des projets artistiques.

• d’autre part, le CNV est partenaire de structures associatives (Technopol, Les allumés du Jazz) dont la vocation est de contribuer à l’essor d’un genre musical spécifique au niveau national par diverses actions de promotion des activités de leurs membres y compris par l’organisation ou le soutien aux opérations de création et de diffu-sion, la mise en place de services aux adhérents en vue de leur profession-nalisation…

L’export, les actions à l’étranger : l’objectif est de faciliter la diffusion de la musique française et francophone à l’international. sont notamment soutenus Francophonie diffusion et le Bureau export qui bénéficient aussi d’une convention triennale. en outre le Bureau export cofinance la commission 9 du CNV dédiée à l’export.

Si le CNV apporte son soutien directement à nombre d’organisateurs de tournées, festivals ou salles de spectacles, celui-ci veille également à encourager la professionnalisation du secteur des musiques actuelles.

CNV Info N°30 - octobre 2012 7

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dans le contexte actuel, notamment de la crise du disque, on constate que les entrepreneurs de spectacles prennent en charge ces frais de formation rattachés aux investissements de création du spectacle.

afin d’accompagner les producteurs le CNV s’est inspiré des bourses mises en place par la sCpp et la sppF. Il propose désormais un programme d’aide à la formation continue des artistes dans la période de pré produc-tion scénique ayant pour objectif de finaliser, préciser ou affiner un projet scénique. ainsi les entreprises justifiant de l’engage-

ment d’un artiste ou d’un groupe d’artistes pour une tournée à venir peuvent bénéficier d’une aide à plafonnée à 1 600€ au titre de la participation au coût d’une formation de 15h minimum.

Les entreprises de spectacles, quel que soit leur statut juridique, affiliées au CNV depuis 12 mois minimum peuvent solliciter le CNV. elles doivent justifier d’un contrat d’engagement ou un contrat de réservation du ou des artistes en formation pour 10 dates programmées dans un délai de 4 mois suivant la fin de la formation.

un nouveau dispositif d’aide au cnv en matière de formation professionnelle

marchés, salons, des temps forts pour la profession...

Babel med music, salon professionnel, créé en 2005 est organisé au mois de mars à Marseille par l’association dock des suds. L’événement axé sur les musiques du monde se déroule en parallèle du festival La Fiesta des suds, 15.000 spectateurs ont pu assister à une trentaine de concerts en 2012. Le mar-ché professionnel a accueilli 230 exposants (producteurs de spectacles, organisateurs de festival et diffuseurs), 2 500 profession-nels ont été accrédités dont 510 festivals européens, 11 marchés internationaux. 5 prix ont été remis pour consacrer la création et les talents sans frontière par la région paCa, France Musique, Mondomix, l’adami, la Fondation Orange.

Le salon a également été jalonné de 10 grands débats : La place et le rôle de la musique pendant et au lendemain des prin-temps arabes / Le développement durable : Festivals éco-responsables en paCa, où en est-on ? / Les scènes et festivals de jazz en Méditerranée et en europe / Les réseaux des musiques actuelles… L’édition 2013 se déroulera du 21 au 23 mars prochains.http://www.dock-des-suds.org/babel-med-music/

Le CNV est également partenaires du mar-ché des musiques actuelles (mama) qui est organisé au mois d’octobre à paris depuis 2010. Il a pour objectif de rassembler tous les professionnels de la musique : indépen-dants et majors du disque, producteurs de spectacles, salles de spectacles et festivals, sociétés civiles et organismes profession-nels, managers et éditeurs de musique, startups et collectivités territoriales, diffu-seurs et médias, secteur privé et institutions subventionnées, artistes.

d’ampleur internationale il a rassemblé en 2011, 5 400 spectateurs qui ont pu assister à 32 concerts. 2 448 professionnels dont 155 journalistes accrédités dont 30% d’interna-tionaux. 1 183 structures ont été accueillies représentant 25 pays. des débats et des ren-contres ont également été proposés autour des sujets suivants : Les nouvelles valeurs de la musique / La mission ministérielle sur la filière musicale : les méthodes, les réflexions, les propositions / Marketing, promotion, autopromotion : la nouvelle boite à outils / L’écosystème du spectacle vivant face à la concentration en cours / La rémunération des artistes dans l’économie numérique… L’édition 2012 se déroulera les 25 et 26 octobre.http://www.mama-event.com/

enfin le CNV soutient les Biennales inter-nationales du spectacle qui se déroulent à Nantes traditionnellement au cours du mois de janvier. Les BIs organisent ‘la place des tournées’ qui est un lieu de rencontre entre les professionnels du spectacle et les acteurs culturels. en 2012, 10 641 professionnels du spectacle ont fréquenté le salon autour de 270 exposants représentant 2 392 artistes et spectacles.Là aussi, une large place est laissée aux débats qui ont porté en 2012 sur : les nou-velles géographies culturelles / Intermittents le bilan de la réforme de 2003 / politiques culturelles : quelles réformes, quels modèles pour demain ?http://www.bis2012.com

Babel Med Music, MaMa, BIs, autant d’oc-casions de présenter de nouveaux artistes au public et aux programmateurs, d’échan-ger sur ses pratiques professionnelles, de débattre les thèmes de société qui traver-sent le secteur culturel.

Permettre aux professionnels de prendre le temps de se rencontrer, d’échanger et de réfléchir sur les pratiques professionnelles, l’évolution des métiers, est un axe important de la structuration du secteur.

Dans le cadre de la préparation de nouveaux projets scéniques, des besoins ponctuels et spécifiques de formation se posent bien souvent.

contact - renseignementssecteur (1) entreprises, actions économiques et professionnelles :e : [email protected] : 01 56 69 11 39

CNV Info N°30 - octobre 20128

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La prévention des risques auditifs un enjeu collectif

depuis 2004 le CNV apporte son soutien à aGI-sON (agir pour une bonne gestion sonore), association crée en 2000 à l’ini-tiative des organisations professionnelles, ayant pour but de contribuer à la réflexion et à la mise en œuvre de moyens de préven-tion, de formation et d’éducation en matière de gestion sonore.

Une législation s’est mise en place progressi-vement afin de préserver l’environnement et la santé des individus. en 1992, une première loi dite « bruit », s’applique aux domaines de l’environnement, du transport routier et aérien et des bâtiments sensibles et prévoit des dispositions ayant pour objectif de pré-venir, supprimer et limiter la propagation des bruits de nature à présenter des dangers, causer un trouble excessif aux personnes, nuire à leur santé, ou porter atteinte à l’en-vironnement.

en 1998, le décret d’application de la loi de 1992 concernant notre secteur vise à protéger la santé auditive du public par la limitation du niveau sonore à l’intérieur des établissements, et à garantir la protection de l’environnement des lieux diffusant régulièrement des musiques amplifiées. ainsi le texte limite les seuils d’émergence, mais aussi les valeurs d’isolement acous-tique entre les établissements et les locaux mitoyens ou contigus, principalement s’ils sont destinés à usage d’habitation. en 2003, une directive européenne fixe une « dose » journalière et hebdomadaire d’exposition au bruit, au-delà des protections sont obliga-toires. Cette directive permettra la création de décrets visant à protéger les salariés.

afin de synthétiser et diffuser ces évolutions législatives, aGI-sON assure une veille sur ces changements et les transmet aux pro-fessionnels du secteur. accompagnée d’un comité scientifique, comprenant entre autres des représentants de différents ministères

(culture, santé, environnement et inté-rieur), aGI-sON travaille sur la thématique « Niveaux sonores et réglementation de la diffusion musicale » et permet de réfléchir à des propositions objectives et techniques en cohérence avec la préservation de l’en-vironnement, de la santé publique tout en respectant également les spécificités des pratiques artistiques et culturelles. Ce comité scientifique s’est réuni 13 fois depuis mars 2010 permettant la rédaction de pro-positions qui seront communiquées aux pouvoirs publics par le biais d’un rapport.

etant responsables civilement, les entrepre-neurs de spectacles doivent respecter cet ensemble de réglementations. Ceci passe d’une part par la sensibilisation du public, la formation des salariés et enfin par l’adoption de mesures techniques de prévention. dans ce sens, aGI-sON accompagne les profes-sionnels du spectacle vivant en développant des actions de responsabilisation et de for-mation de l’ensemble de la filière musicale afin de transmettre les réglementations en vigueur. elle a notamment participé à l’organisation de deux colloques à arcachon et à Nancy, a publié un guide à destination des professionnel « Hein ?! Guide pratique agi son pour une bonne gestion sonore dans le spectacle vivant » et a rédigé un vademecum pour une bonne etude d’Im-pact des Nuisances sonores.

Côté public, l’association conçoit et propose des actions de formation et d’éducation ayant pour but de faire évoluer les com-portements. aGI-sON organise notamment une campagne nationale annuelle relayée au sein des 22 relais régionaux en partenariat avec la LMde (La Mutuelle des Étudiants). elle mène également des campagnes de sensibilisation aux risques auditifs liés à la pratique et l’écoute des musiques amplifiées et notamment l’écoute des Mp3 dans les transports en commun.de plus l’association participe à la réali-sation de livrets pédagogiques (Lorraine et Franche Comté, Midi-pyrénées, Ile-de-France, pays de Loire, paCa...) traitant de l’évolution des musiques et des technolo-gies, de la nature du son, de l’oreille et la gestion de l’environnement sonore, et de l’aspect législatif.

Ces réglementations mises en place pour protéger les individus impliquent nécessai-rement des contraintes difficiles à supporter par les lieux de diffusion mais en premier lieux par les créateurs. en effet, les musiciens travaillant avec des instruments amplifiés font des choix artistiques, leur liberté se trouve aussi dans le niveau du volume sonore appliqué.

Les réglementations imposent alors de diffuser les œuvres pas nécessairement dans la version souhaitée par l’auteur et elles imposent des mises aux normes pour les lieux de diffusion dont les coûts sont importants. Les professionnels du secteur relèvent des incohérences dans la régle-mentation notamment entre les lieux de diffusion fermés et ceux en plein air, ainsi pour des spectacles acoustiques versus des spectacles de musique amplifiée.

La responsabilité de la protection sonore est partagée et chaque acteur doit se res-ponsabiliser quant à cette problématique. si on peut noter que les acteurs du spec-tacle vivant ont une prise de conscience des risques auditifs, la formation de l’en-semble des professionnels du secteur est indispensable. par ailleurs, La prévention et la sensibilisation jouent un rôle essentiel permettant d’une part la prise de conscience des risques et dangers ainsi que la mise en place de mesures techniques.

afin de mener à bien ses actions aGI-sON intervient lors des rendez-vous profession-nels qui jalonnent l’année : aux BIs, au prin-temps de Bourges, au Festival de dour, au Mercat de la Musica Viva de Vic (espagne), à la semaine culturelle de Technopol, aux Transmusicales de Rennes, au festival des Nuits sonores, au festival Marsatac, au MaMa.http://www.agi-son.org

La commission « structuration et développement professionnel » a également comme objectif de soutenir « l’intérêt général », dans cette perspective, des subventions sont accordées à des organismes menant des actions d’information, de sensibilisation et de pédagogie dans le domaine du spectacle vivant.

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Pouvez-vous nous présenter zone franche en quelques mots ?Zone Franche a été créée il y a une vingtaine d’années alors que la rencontre entre des musiques de tradition orale et des sons de la mondialisation installaient de nouveaux langages et paysages sonores. aujourd’hui, ce sont plus de 200 structures, représenta-tives de tous les métiers de la musique et de toutes les esthétiques musicales, de « l’ethno à la world », pour reprendre la for-mule de notre président Frank Tenaille, qui se fédèrent autour d’enjeux professionnels et politiques.Zone Franche réunit donc des festivals, des producteurs de spectacles, des labels et producteurs phonographiques pour citer les catégories les plus représentées, autour des valeurs de notre « Charte des musiques du monde ». Nous sommes à la fois une pla-teforme de services et d’accompagnement de nos adhérents (présence sur les marchés internationaux, valorisation des activités des membres, etc.) et une plateforme politique (promotion de la diversité culturelle, de la coopération avec les pays du sud, de la libre circulation des artistes, etc.).

Les états généraux des musiques du monde se sont tenus en 2009, quelles suites ont été données ?Les etats généraux des musiques du monde ont toujours été un temps particulièrement important dans la vie du réseau. C’est autant l’occasion de se retrouver « entre soi » que de s’ouvrir plus largement à d’autres cercles professionnels, universitaires, médiatiques. Nous allons clore le cycle biennal des etats généraux les 12 et 13 septembre 2013, à Mar-seille, après une journée d’échange qui s’est déroulée en octobre 2011 à la CNHI. Nous serons accueillis par le CeReM, un nouveau lieu voulu par la Région paca et dédié à la méditerranée. La question de l’identité irriguera l’ensemble de nos débats, identité et frontières, physiques ou symboliques, avec un éclairage méditerranéen.

Quel bilan faites-vous du comité visa ?Le Comité, lancé en 2009, a acquis aujourd’hui une réputation de sérieux et d’efficacité. Notre intervention est une intervention de « crise » car nous sommes sollicités en cas de refus de visas. Nous pou-vons alors mobiliser les relais des ministères des affaires étrangères et de la culture, dès lors que nous nous sommes assurés que les refus n’avaient pas de justification administrative. Cette chaîne d’expertise et de compétences s’appuie sur la convic-tion que l’art ne peut être atrophié par des frontières. Bien que les cas de désertions soient rarissimes, la présomption de risque pénalise toujours les artistes, en particulier africains. Les possibilités d’émergence de nouveaux talents sont compromises par des refus qui visent en priorité des artistes qui n’ont jamais quitté leurs pays. Notre rencontre réseau du 12 décembre prochain, accueillie par le Tarmac à paris, sera dédiée à ces sujets. Nous avons besoin d’évaluer avec d’autres acteurs la situation des artistes, et de poursuivre la discussion sur la pertinence d’un visa spécifique, ce qui s’apparente à une immigration choisie, et donc doit être mis en débat. pour l’instant, mon sentiment est que les recours au Comité Visa artistes s’intensifient.

comment analysez-vous la situation des musiques du monde aujourd’hui ? Quelles perspectives ?J’ai souhaité rejoindre Zone Franche pré-cisément à un moment où l’on sent que nous sommes pris dans un jeu de mutations sociétales qui s’accélèrent, liées en grande partie à la mondialisation, sachant que le temps « culturel » est plus long que le temps technologique. On sent une distorsion dans ces différents rythmes qui génère pas mal de malaise et de difficultés à inventer de nouveaux repères culturels, partagés par toutes et tous. La fabrique du commun avec du multiple n’est pas ce que notre modèle républicain français, hyper centralisateur, est le plus habile à créer. a cet endroit, les musiques du monde peuvent apporter une contribution essentielle et Zone Franche est un laboratoire original et incontournable pour nourrir cette réflexion.

Quels seront les temps forts et les priorités en 2013 ?Nos rencontres ont la volonté de croiser des regards autour de problématiques contem-poraines, liées aux musiques du monde, faisant la preuve que faire et penser vont de pair et se renforcent mutuellement. Rapi-dement, et sans être exhaustive, j’insisterai sur trois points : un renforcement de notre réseau à l’international, un ancrage dans les régions en appui avec nos adhérents dont de plus en plus se structurent à cet échelon, un chantier de réflexion sur le jeune public et le rôle que peuvent jouer les musiques du monde dans la construction citoyenne. par ailleurs, nous souhaitons pouvoir mieux accueillir et accompagner les artistes et producteurs ultra-marins. d’une façon générale les différents cycles de rencontres construisent le « récit » de Zone Franche et constituent autant d’espaces de rencontres et de projets.http://www.zonefranche.com/

zone franche, le réseau au service des musiques du monde

Fabienne Bidou vient d’arriver à la direction de Zone Franche, réseau des musiques du monde avec lequel le CNV a signé une convention il y a trois ans. Après une formation en sciences humaines, elle a travaillé à Eurocréation, d’où sont issues par exemple les Pépinières européennes pour jeunes artistes, elle a ensuite dirigé le théâtre de Bergerac, en Dordogne, département dont elle est originaire, elle était auparavant conseillère musique à l’Onda.

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La commission « résidences musiques actuelles » du CNV soutient la création de spectacles. Nous avons souhaité, dans le cadre de MaMa, donner la parole aux artistes et recueillir leurs témoignages à propos de la résidence dont ils ont bénéficié.

depuis 15 ans, ce dispositif de soutien aux résidences de création a permis à de très nombreux artistes ou groupes de créer leur nouveau spectacle dans de bonnes conditions. en effet, à l’initiative du Ministère de la Culture et de la Communication, le dispositif « résidences Chanson », devenu « résidences Musiques actuelles » en 2003 et transféré au CNV en 2007, permet de soutenir la démarche des salles de spectacles qui accueillent une véritable résidence de création, très souvent en partenariat avec un producteur de spectacles.

eN BreF

Le CNV au mama

L’accès à ses rencontre est réservé aux accrédités MaMa, dans la limite des places disponibles.

a travers le regard d’acteurs européens de la diffusion des musiques populaires, il s’agit d’esquisser un panorama des réseaux de salles, mettant en exergue les spécificités des pays concernés et appelant une approche comparative. dans cette réflexion sans frontière, un certain nombre de questions peuvent être posées :

Quels types de salles existent dans tel ou tel pays : clubs, salles de petite et moyenne dimension, salles de grande capacité ? Quels spectacles y sont présentés, existe-t-il des ponts entre ces différentes catégories, ces équipements sont-ils polyvalents ou spé-cialisés ?

Quel rôle jouent les pouvoirs publics, nationaux et locaux, dans la construction ou la gestion des salles ? peut-on parler de réseaux d’équipements, quels sont les rapports entre les producteurs de spectacles et les exploitants de lieux, ceux-ci partici-pent-ils à la production ? Quelle est la part des tournées internationales ?

partant, le constat de la diversité des modèles économiques permettra d’interro-ger l’avenir de la diffusion du « Live », d’évo-quer les mutations en cours –concentration des acteurs, naming, medias, évolutions à l’ère numérique…- et de poser les enjeux du développement des musiques actuelles à l’échelle européenne.

Les salles de musique en europe : panorama et enjeux

JEuDi 25 OCtOBRE 2012 - 12h30 > 14h00 centre musical fleury goutte d’or Barbara

Les « résidences musiques actuelles » : paroles d’artistesVENDREDi 26 OCtOBRE 2012 - 16h30 > 18h00 centre musical fleury goutte d’or Barbara

tim coLLins Royaume Unidirecteur général de «Mis-sion Impossible Manage-ment»tony gittins Royaume Unidirecteur de production (stones Roses, prodigy, depeche Mode, the Cure, duran duran, etc.)

Pierre Pascal houBedine FranceGérant de la société FURaXtina Krueger allemagneBooking, promoteur local, organisateur de festivaljacques renard Francedirecteur du CNV

Berend schans pays Basdirecteur général de l’asso-ciation VNpF (association pour la promotion de la musique pop néerlandaise et des festivals). participant du Live dMa european Network.

en présence de

cLariKaBarbara carLottiBertrand BeLinc2cjean-rémi guédon

jacques renard, directeur du CNVandré caYot, C o n s e i l l e r m u s i q u e s actuelles à la direction Générale de la Création artistique

avec la participation d’isabelle dhordain, présidente de la Commission « Résidences musiques actuelles  » du CNV.

en présence de

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POrTrAiT

DaVID sauVIgNON

Le 12 juillet dernier, dans le cadre des Francofolies de la Rochelle et de leur convention de partenariat, la Région Poi-tou-Charentes et le CNV décernaient le prix du Jeune Entrepreneur de Spectacles en Poitou-Charentes à David SAuViGNON, directeur de la structure trastaroots (1).

L’organisation de ce prix est l’un des volets que la Région et le CNV ont inscrit dans le cadre d’une convention (la première de ce type signée par le CNV). Le jury, composé à parité de professionnels de la région et de professionnels nationaux, présidé par Jean peRRIN, président du Conseil d’orientation du CNV, avait sélectionné cinq candidats, tous auditionnés suite à l’envoi de leur dossier. après avoir souligné la qualité et l’engagement des cinq candidats, le jury a attribué le prix à david saUVIGNON. por-trait de cet acteur des musiques actuelles de parthenay, vraisemblablement adepte du jeu de mots, si l’on s’en tient au nom de sa structure.…

david saUVIGNON est un jeune homme sérieux, appliqué, avec une forme de rete-nue mais tout entier tourné vers son projet : faire vivre dans une ville d’un peu plus de 10 000 habitants une salle et un projet pour les musiques actuelles. Titulaire d’un BTs Force de Vente, son ambition initiale était de travailler dans la vente de disques.

parallèlement à ses études, il anime sur une radio locale (Gatine FM) une émission hebdomadaire de hip hop - reggae dont il indique l’effet déterminant dans son par-cours : « cette activité m’a ouvert les portes

et les coulisses des salles de concerts et festivals pour y interviewer les artistes de passage. C’est de là que naîtra mon envie de travailler dans la production de spectacles vivants ».

La suite est souvent le lot de tous ceux qui veulent s’insérer dans ce milieu professionnel : de nombreux stages, du bénévolat dans des salles de concerts (dont diff’art), des festivals et des magasins de mu-siques. Comme souvent après ces moments d’apprentissage, il crée en 2002 l’associa-tion Trastaroots et organise ses premiers concerts à la salle diff’art.

Les Formations d’Issoudun lui permettent d’enrichir son bagage en 2005, en suivant le cursus « chargé de production ». Un an après, en 2006, l’association crée son pre-mier poste d’administrateur/programmateur chargé entre autres de s’occuper de la salle de concerts diff’art. Ce parcours qui en rappelle bien d’autres est pour david saU-VIGNON une première victoire, car « c’est le premier emploi permanent salarié de l’histoire de la salle diff’art » dit-il avec une pointe de satisfaction. Le projet de Trastaroots et de la salle est ambitieux. Conscient qu’un seul projet de diffusion n’était pas viable sur ce territoire, diff’art propose aussi une rock-school, des locaux de répétition, des séances de « ciné-rock », des initiatives hors les murs, bref, tout ce qui cimente un projet dans une ville. Comme dans une forme de chœur avec d’autres responsables de salles, il constate « une nette hausse des coûts de production et, pour des salles qui ne sont pas inscrites dans des agglomérations d’importance, à l’inverse des moyens financiers et du public prêt à se laisser tenter ». La plus grosse difficulté est de trouver un équilibre sur la diffusion, en particulier sur les artistes « dé-couvertes » ou ceux qui sont peu médiatisés. Il ajoute : « sur nos territoires, le public est beaucoup plus restreint que dans une grande ville » ; mais il reconnait aussi  : « heureusement, cela est compensé en partie par un public plus fidèle ».

On sent chez david saUVIGNON une volon-té de défendre ce projet, de lutter contre les difficultés de financement de son fonction-nement et de ses problèmes de trésorerie fragile. Face à cette adversité, et en bonne

logique de quelqu’un qui souhaite « investir » pour son projet, il voit une esquisse de solutions ainsi : « il faudrait agrandir les locaux, dévelop-per les volets enseignement et accompagnement, trouver régulièrement de nouveaux outils permettant de parti-ciper à l’épanouissement de

la population locale ! ». Il parle ensuite de contribuer à l’émergence des talents régio-naux, d’accompagner les artistes dans leurs parcours professionnels, et de pérenniser les activités existantes en assurant l’emploi d’une équipe de 3 permanents. du prix du Jeune entrepreneur de spec-tacle, il retire l’expérience suivante : « Je voulais confronter le projet de l’association aux critiques d’autres professionnels ». Mo-tivation pour le moins singulière, il reconnait aussi qu’être lauréat devrait lui permettre d’obtenir un financement supplémentaire ainsi qu’une reconnaissance du travail ac-compli. « Cela donne également un coup de projecteur supplémentaire à la struc-ture, et conforte son envie de continuer. Nous espérons aussi que cela puisse faire un effet levier pour trouver de nouveaux partenaires ».

Il conclut avec lucidité. « d’une manière générale, c’est toujours très enrichissant de défendre ses idées devant un jury de professionnels de son secteur ».

« Participer au prix du Jeune Entrepreneur de Spectacles en Poitou-Charentes m’a permis de confronter mon projet aux critiques d’autres professionnels »

1 - http://www.trastaroots.com/

« D’une manière géné-rale, c’est toujours très enrichissant de défendre ses idées devant un jury de professionnels de son secteur ».